Lesagrumes

Rachel Frély

SaveursVertus

SommaireIntroduction ...............................6

Savez-vous reconnaître les agrumes ? ��������������������������9

L’oranger .................................10Le citronnier et le limettier .......18Le pamplemoussier et le pomelo 22Le bergamotier ........................25Le kumquat ..............................27Le combava .............................29Le cédratier .............................31Le mandarinier ........................34Le clémentinier ........................36La culture des agrumes en général ...............................38

Les huiles essentielles d’agrumes �����������������������������43

Choisir une huile essentielle ....44L’intérêt des huiles essentielles d’agrumes ...............................47Les principales huiles essen-tielles d’agrumes ..................... 49

Les agrumes côté santé��������59

Une richesse nutritionnelle ......60Tour d’horizon des principaux agrumes ..................................62Remèdes naturels à base d’agrumes ...............................70

Les agrumes côté beauté �����77

De bons alliés anti-âge pour la peau ........................................78Recettes naturelles à base d’agrumes ...............................80

Les agrumes côté maison ����91

Des agrumes dans nos produits ménagers ................................92Recettes pour l’entretien de la maison .....................................94

Bien choisir vos agrumes ������������������������101

Mes conseils pour bien choisir vos agrumes ..........................102Bien choisir un jus d’agrumes .............................106

Recettes de cuisine à base d’agrumes ����������������������������111

Astuces avant de se mettre aux fourneaux... ..................... 112

Rhum combava ������������������114Tarte au citron ���������������������114Soufflé au citron ������������������115Cake au citron ��������������������116Poulet au citron �������������������117Orangettes �������������������������117Citron frappé au thon ���������118Verrine de pamplemousse et de surimi �������������������������118Poisson aux trois agrumes (recette tahitienne) �������������119Citronnade ��������������������������119Limonade ���������������������������120Confiture d’oranges ������������120Vin d’orange (1) ������������������121Vin d’orange (2) ������������������121

Glossaire ...............................122Sources .................................123Index ......................................124

1�Savez-vous reconnaître les agrumes ?

Oranger, pamplemoussier, pomelo, citronnier,

clémentinier, mandarinier, bigaradier, cédratier, calamondin, kumquat, combava, limettier, bergamotier… les agrumes font partie de la famille des Rutacées. Voici un tour d’horizon des principaux agrumes.

L’orangerL’oranger serait originaire des plaines situées entre les contre-forts de l’Himalaya et les chaînes des montagnes de l’est de la Chine. On trouve d’ailleurs sa trace en Chine, 2200 ans avant notre ère. Ce sont des commerçants de la Route de la soie qui ont introduit l’orange en Inde, en Syrie, en Égypte puis en Afrique du Nord. Les Arabes l’importèrent en Espagne. Le nom de l’orange aurait une origine orientale, venant de l’arabe narandj qui lui-même découle du sanskrit nagarunga signifiant « fruit aimé des éléphants ». Dans plusieurs langues, l’orange est aussi appelée « pomme de Chine ».

Il faut distinguer l’orange amère de l’orange douce.

|L’oranger amer ou le bigaradierCitrus aurantium L.

Synonyme : Citrus aurantium var. amara

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Originaire d’Asie, l’oranger amer a fait un long chemin depuis son pays d’origine avant de coloniser les rivages méditerra-néens et d’être cultivé dans de nombreux pays. Dans le bassin méditerranéen, il est plus connu sous le nom de bigaradier.

Ses caractéristiques botaniques

C’est un arbre de taille moyenne, plus ou moins épineux au port érigé ou compact selon les variétés. La tige est droite et cylin-drique, divisée souvent à la base en rameaux. Les feuilles d’un beau vert brillant sont pointues, coriaces, persistantes et forte-ment ailées. Elles sont très aromatiques lorsqu’on les froisse. Les fleurs aux pétales épais sont grandes, blanches et odo-rantes (avec un parfum suave). Le fruit arrondi est plus aplati et plus petit que l’orange douce. Sa peau rugueuse, plus ou moins épaisse, est teintée de vert ou de jaune. Ses quartiers sont plus

Le fruit des rois

«Reine des agrumes », l’orange a toujours été vénérée comme le fruit royal par excellence. Louis XIV disait qu’elle était « un fruit

immortel comme le soleil ». C’est pour pouvoir produire ce fruit du soleil, même sous nos climats rigoureux, que l’on fit construire des abris spé-cialisés, comme l’Orangerie de Versailles. Installée en contrebas direct du château, entourée des majestueux escaliers des cent marches et des bâtiments élancés dessinés par Jules-Hardouin Mansart, cette dernière était à l’époque le symbole de la richesse et de la puissance royale. Aujourd’hui encore, avec ses 1800 arbres – des orangers du Portugal, d’Espagne ou d’Italie, des citronniers –, elle témoigne de l’époque où cet agrume était un luxe absolu. D’ailleurs au XIXe siècle et même encore au début du XXe siècle, les enfants recevaient à Noël une orange, un fruit rare et luxueux pour l’époque !

L’orange amère entre dans la composition de liqueurs, marme-lades, alcools et confiseries

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lourds que ceux de l’orange douce, du pamplemousse ou du citron. La chair est acide, peu juteuse et surtout très amère. La

récolte se fait de novembre à janvier.

Avec les fleurs d’oranger amer, on obtient l’eau de fleurs d’oranger (ou hydro-lat) et leur distillation donne l’huile essentielle de néro-li. L’extraction par pression à froid du zeste de l’orange amère donne l’essence d’orange amère. L’extraction par distillation à la vapeur d’eau des tiges et des feuilles de l’orange amère donne l’huile essentielle de petit grain. L’extraction par pression à froid du zeste de l’orange douce donne l’huile essentielle d’orange douce.

Sa culture

Vous trouverez en jardineries des orangers amers vendus non greffés. Vous pouvez les plan-ter en pleine terre, en exposition ensoleillée, dans le Midi ou dans les régions douces du littoral atlantique. Les sujets adultes peuvent résister temporairement jusqu’à -8 °C/-9 °C, il est donc préférable de les protéger avec un voile d’hivernage (voir p. 40)

Goût• En premier goût « sucré-orangé »

suivi d’une amertume marquée.

Texture• Morceaux secs et cassants.

Couleur• De jaune orangé, orangé foncé à

brun orangé parfois brunâtre.

Caractéristiques• Le péricarpe (voir glossaire) a une épaisseur inférieure à 5 mm. Le mésocarpe (voir glossaire) est

blanc, plus ou moins rugueux.

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dès que les premières gelées s’annoncent. L’oranger amer se plaît dans une terre drainée et riche en humus.

Mes astuces jardinage

Si vous désirez le mettre en pot, choisissez un pot en terre cuite d’un diamètre plus grand que la motte pour lui permettre un bon enracinement (mais pas trop large non plus au risque de favoriser la pousse des feuilles au détriment des fruits !). Arro-sez-le tous les quinze jours, en diminuant les arrosages durant la saison hivernale. Ne laissez jamais l’eau stagner dans les coupelles. À la fin de l’hiver, retirez le bois mort et supprimez les branches qui se croisent.

|L’oranger douxCitrus sinensis (L.) Osbeck

Synonyme : Citrus aurantium var. sinensis L.

L’orange douce telle que nous la consommons de nos jours, ne pousse en Europe du Sud et dans le Maghreb que depuis le XVe siècle, époque où les navigateurs portugais rapportèrent des plants depuis les comptoirs asiatiques. C’est aujourd’hui l’agrume le plus cultivé dans le monde.

Ses caractéristiques botaniques

L’oranger est un arbre fruitier de taille moyenne, à port sphé-rique. Ses feuilles vert sombre et ovales sont persistantes, par-fumées et légèrement ailées. Les fleurs sont blanches et très parfumées. La floraison est d’avril à juillet. Les fruits sont de

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taille moyenne et de coloration variable. La récolte des oranges s’effectue de novembre à mars/avril selon les variétés.

Sa culture

L’oranger commun a besoin d’une exposition ensoleillée, à l’abri du vent. Plantez-le dans un sol riche, bien drainé et plutôt sableux. Il apprécie un apport d’azote au mois de juin ou à la fin de l’hiver. Sa croissance est rapide. Il peut résister au froid jusqu’à -7 °C/- 8 °C, mais il faut le protéger durant l’hiver. Il est conseillé de le tailler légèrement tous les ans, en aérant bien le centre de l’arbre. Supprimez les fruits en excès pour main-tenir une production régulière d’une année sur l’autre.

Mes astuces jardinage

Faites un traitement bio pré-ventif contre les cochenilles

et certaines maladies cryptogamiques. Par exemple, dès le mois de novembre, chaulez le tronc de vos orangers (une opé-ration à renouveler tous les deux ans). Il s’agit d’enduire le tronc de « lait de chaux » (préparation liquide à base de chaux vive agricole vendue en jardinerie) à l’aide d’une brosse ou d’un pin-

Goût• Sucré et persistant sans la

moindre amertume.

Texture• Morceaux plus ou moins souples,

pas du tout cassants.

Couleur• De jaunâtre à orangé en passant

par brunâtre ou verdâtre.

Caractéristiques• Le péricarpe (voir glossaire) a une fine épaisseur inférieure à

3 mm. Le mésocarpe (voir glos-saire) est plus ou moins lisse et

blanc.

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ceau large. C’est un produit qui assainit et protège les troncs des cochenilles. Il permet de détruire les larves de parasites nichées sous l’écorce. Vous trouverez aussi du blanc arboricole, un lait de chaux prêt à l’emploi, mais plus cher à l’achat. En prévention des pucerons, vous pouvez aussi préparer ce mélange : 3 cuil-lères à soupe de savon noir liquide dilué dans 50 cl d’eau tiède. Laissez refroidir la préparation puis vaporisez sur les feuilles. Renouvelez l’opération une semaine plus tard.

La traditionnelle fête des oranges en Polynésie française

Selon la mythologie polynésienne, Puna, un guerrier au sang royal, a une idylle avec une princesse vivant au milieu des oranges�

Cette légende a donné naissance au rituel de la cueillette des oranges� Chaque année, des centaines de Polynésiens se retrouvent pour la cueillette traditionnelle des oranges amères (rescapées des cultures du XIXe siècle qui ont été décimées dans les vallées par les maladies : seules les oranges amères des plateaux isolés ont survécu). En fait, il y a des orangers sauvages en altitude au fond de la vallée de la Punaruu. Début juin, des dizaines de groupes de cueilleurs entament l’ascension des plateaux de Tamanu et Rata, où les oranges abondent. Les anciens donnent leurs conseils aux plus jeunes, et les exploits des années pré-cédentes sont relatés. Toute la journée, ils décrochent les oranges avec un bâton en bois, mais les plus agiles montent dans les arbres et rem-plissent des filets qu’ils font ensuite descendre en bas de l’oranger. Un adulte peut récolter jusqu’à 80 kg d’oranges. Ensuite, des porteurs sont sélectionnés pour redescendre des sacs entiers d’oranges répartis sur les deux côtés d’un grand bâton (souvent en bambou) porté sur le haut du dos�

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|L’oranger d’appartement ou le calamondinCitrus madurensis Lour.

Synonyme : Citrus microcarpa Bunge

C’est un hybride entre un mandarinier et un kumquat. On le trouve souvent sous le nom « d’oranger d’appartement ».

Ses caractéristiques botaniques

Le calamondin est un arbre compact de forme arrondie. Il peut atteindre 2 à 3 mètres de hauteur. Il se distingue par ses feuilles

arrondies, de petite taille, de cou-leur vert foncé ou panachées. Ses fleurs sont petites, blanches et par-fumées. Ses fruits sont ronds, res-semblant à de petites mandarines. Il se cultive très bien en intérieur. Il a l’avantage de fleurir et fructifier toute l’année, mais il produit des fruits amers, peu consommables.

Sa culture

C’est l’un des agrumes qui sup-porte le mieux une culture en inté-rieur. Si vous habitez dans le sud de la France, vous pouvez le mettre dehors durant l’été, sans soleil direct et à l’abri du vent. Vaporisez deux à trois fois par semaine les

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feuilles. Arrosez modérément mais sans jamais laisser la motte sécher entre deux arrosages. Il se reproduit bien par marcot-tage (voir glossaire).

Mes astuces jardinage

Faites des tailles régulières pour lui permettre de garder son port compact. Pour favoriser une bonne fructification, mettez un peu d’engrais agrumes (de préférence bio ou organique comme le fumier ou le compost, voir ci-dessous) au début du printemps. Des cendres de bois au pied de l’arbre apporteront aussi du potassium pour avoir de beaux fruits.

Vous trouverez de l’engrais pour agrumes prêt à l’em-ploi sous trois formes :

• en bâtonnets : leur action dure entre 2 à 3 mois ;

• en granulés : ils ont une libération lente ;

• liquide : leur action est plus rapide. Il faut compter deux applications.