L’empire du Monomotapa

16
Au Sud du Zambèze, l’empire du Monomotapa

description

L’empire du Monomotapa. Regards sur l’Afrique, une civilisation de l’Afrique subsaharienne. Au Sud du Zambèze, l’empire du Monomotapa. Le mythe du Monomotapa. Une société d’égaux?. « Deux vrais amis vivaient au Monomotapa, L’un ne possédait rien qui n’appartint à l’autre. - PowerPoint PPT Presentation

Transcript of L’empire du Monomotapa

Page 1: L’empire du Monomotapa

Au Sud du Zambèze, l’empire du

Monomotapa

Page 2: L’empire du Monomotapa

« Deux vrais amis vivaient au Monomotapa,L’un ne possédait rien qui n’appartint à l’autre.Les amis de ce pays làValent bien, dit-on, ceux du nôtre »

J. de La Fontaine « les deux amis », Fables, 1678

« Monomotapa: royaume d’Afrique qui comprend toute la terre ferme qui est entre les rivières Magnice et Cuama, ou Zambèze (…) Cet état est abondant en or et en éléphant: le roi qui le gouverne est fort riche, et étend presque son domaine jusqu’au cap de Bonne Espérance. Il a sous lui plusieurs autres princes tributaires, dont il élève les enfants à sa cour, pour contenir les pères sous son obéissance; c’est un trait politique des plus adroits et des plus imaginés. »

D. Diderot, Encyclopédie, 1765

« A tous ceux qui me furent proches et dont je me suis cru éloigné avant de retrouver leur présence à mes côtés, je propose un rendez-vous dans un autre lieu, un pays que je ne saurais situer sur aucune carte et dont le nom pourrait avoir été inventé par un enfant qui croirait en ces rêves: le Monomotapa. »

J.B. Pontalis, le songe du Monomotapa, 2009

Une société d’égaux?

Une société riche et bien gouvernée?

Un pays imaginaire?

Page 3: L’empire du Monomotapa

L’empire du Monomotapa et les Etats voisins (15e- 19e siècles). Cartes établie d’après Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 4: L’empire du Monomotapa

« On tire de l’or des cours d’eau toute l’année, mais en plus grande quantité à la saison des pluies, et vers la fin, au moment où baisse le niveau des eaux. L’or (des mines) de Manica s’extrait également toute l’année; mais au Mocaranga, ce n’est que pendant les trois mois dits du crimo: août, septembre, octobre; car, aussitôt la récolte terminée, il commence à pleuvoir assez pour permettre aux mineurs de laver ou tamiser l’or. Dès novembre, en raison des intempéries, les marondos, c’est-à-dire les puits et les creux d’où l’on extrait l’or, sont inondés, et le travail doit s’arrêter. Souvent le marondo ne donne pas grand-chose, parfois mille, deux mille ou trois mille pastas (une pasta = 425g). Voici comment l’on procède: là où il a été décidé d’ouvrir des marondos, accourent de nombreux Noirs avec leurs femmes et leurs enfants (…) Ils creusent des degrés pour monter et descendre le long des parois du puits; des Noirs s’y tiennent, qui se passent de main en main la mataca, c’est-à-dire la terre, que ceux qui creusent leur donnent dans des pandes, ou coupes en bois. La première mataca ne renferme que peu d’or; ils reconnaissent la mataca d’or (ou la pierre d’or comme c’est souvent le cas), et lorsqu’ils la trouvent, ils ne la lâchent pas avant qu’elle ne soit épuisée, la suivant partout sous la terre. Il peut arriver qu’on crève une poche d’eau, si abondante qu’elle noie la mine (…). Certains de ces marondos, où pourtant l’or abonde, sont abandonnés faute de machines pour pomper l’eau.

Manoel Barretto: « informaçao do Estado et Conquista dos rios de Cuama », 1667. Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du Xve au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 5: L’empire du Monomotapa

« [Le roi se rend au sommet d’une montagne où sont enterrés ses ancêtres, il les pleure pendant deux ou trois jours] jusqu’au moment où le diable s’introduit dans un Noir du groupe, disant qu’il est l’âme du roi défunt, père du roi vivant qui est en train de célébrer ces funérailles, et qu’il vient parler à son fils. Le Noir possédé a toute l’apparence de quelqu’un qui a le diable au corps, étendu raide à terre, laid, maussade, et ayant perdu la raison; ainsi, le diable parle par sa bouche toutes les langues étrangères des autres peuples de Noirs, que comprennent beaucoup de ceux qui assistent à la scène. En outre, il se met aussitôt à écumer et à parler comme parlait le roi défunt qu’il représente, si bien qu’on dirait que c’est lui, tant pour la voix que pour les gestes; à ces signes, les Noirs savent que l’âme du roi défunt est revenue, comme ils le croient. (…) [Le roi] lui demande s’il y aura des guerres, s’il y triomphera de ses enemis, s’il y aura des famines ou des malheurs dans son royaume, enfin tout ce qu’il veut savoir de lui, et le diable répond à toutes ses questions et lui conseille ce qu’il doit faire. »

Joao dos Santos, Ethiopia Oriental, 1609, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 6: L’empire du Monomotapa

La succession des 4 premiers empereurs du MonomotapaMutota (début 15e) le fondateurMatope le conquérant (et l’extension maximale de l’empire)Mocomba le premier effritement et la révolte de ChangamiraQuesarymbo (début 16e ) l’empire est désormais morcelé

« Ce royaume de Manamotapa est constitué par un territoire appelé Mocaranga (…), qui appartenait jadis tout entier à l’empire du Monomotapa, et est maintenant divisé en quatre royaumes à savoir: celui qui gouverne aujourd’hui le Manamotapa, le royaume de Quiteve, le royaume de Sedanda et le royaume de Chicanga. Cette division fut le fait d’un empereur Manamotapa (Mocomba) qui, ne voulant ou ne pouvant pas gouverner des territoires aussi lointains, en nomma gouverneurs trois de ses fils (…) Lorsque leur père mourut et qu’un autre de ses fils lui succéda, lequel vivait à la cour, les trois qui avaient été nommés gouverneurs se révoltèrent avec leurs provinces, et refusèrent désormais d’obéir à ce Manamotapa ou à ses successeurs, chacun d’eux soutenant que c’était à lui que revenait l’empire. C’est pourquoi il éclate presque tous les ans une guerre entre eux. Ainsi se sont séparés de l’empire du Monomotapa trois grands royaumes qui ont beaucoup de vassaux, mais le premier reste néanmoins plus grand que tous les trois ensemble. »Joao dos Santos, Ethiopia Oriental, 1609, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 7: L’empire du Monomotapa

L’empire du Monomotapa et les Etats voisins (15e- 19e siècles). Cartes établie d’après Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Le grand Monomotapa

Page 8: L’empire du Monomotapa

L’empire du Monomotapa et les Etats voisins (15e- 19e siècles). Cartes établie d’après Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Les trois royaumes ayant fait sécession

Le Monomotapa dans ses limites minimales

Page 9: L’empire du Monomotapa

« Toutes les mines qui se trouvent chez les Noirs (…) sont contrôlées par des Noirs vassaux du Monomotapa, comparables à ce que sont au Portugal le duc de Bragance, le duc d’Aveiro, le marquis de Vila Real, et autres seigneurs; mais leurs droits ne sont pas aussi stables, car suivant son bon plaisir, le Monomotapa prend aux uns et donne aux autres ».

Observations de Vasco Fernandes Homem (1576-1577). Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

« Ces princes reçoivent le titre de mambos et son aussi appelés muenenhicos, mot qui signifie « seigneur de la terre », parce que, descendants des frères et compagnons de Mutota qu’ils aidèrent à conquérir de territoire, celui-ci, en récompense, leur donna la jouissance permétuelle des districts avec droit de succession. »

Albino Manoel Pacheco: Uma viagem de Tete a Zumbo, 1883 (recueil de traditions orales en particulier). Traduction française dans Guyot Paul, Voyage au Zambèze, Paris 1895

Page 10: L’empire du Monomotapa

« Autrefois, les rois de ce pays avaient coutume d’avaler du poison pour se suicider lorsque, par accident ou naturellement, il leur arrivait d’être impuissants, atteints de quelque maladie contagieuse, quand ils perdaient leurs incisives, ce qui les rendait laids, ou encore s’ils présentaient quelque difformité ou infirmité. Pour ne pas vivre avec ces tares, ils se tuaient, car ils disaient que le roi devait être sans défaut »Joao dos Santos, Ethiopia Oriental, 1609, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

« Personne ne vient parler au roi ou à sa femme sans lui apporter quelque chose. Les Portugais lui apportent des vêtements, les Noirs une vache, une chèvre ou des tissus. Quand ils sont si pauvres, qu’ils n’ont rien à donner, ils lui apportent un sac de terre en guise d’hommage et une botte de paille pour couvrir la maison. »Joao dos Santos, Ethiopia Oriental, 1609, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

« tous les membres de sa cour [du Monomotapa] et les capitaines des guerriers, chacun avec tous les siens, étaient tenus de lui donner sept jours sur trente de travail dans ses champs ou ailleurs. »Joao de Barros, Decadas de India, 1552, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 11: L’empire du Monomotapa

L’empire du Monomotapa et les Etats voisins (15e- 19e siècles). Cartes établie d’après Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Sofala

Implantation initiale des Portugais

Axe de pénétration ultérieur

Page 12: L’empire du Monomotapa

« … Il y a certes de l’or dans le pays, mais il est disséminé un peu partout, et personne n’en a suffisamment pour qu’il vaille la peine de venir de si loin [à Sofala] pour le vendre; d’autre part, ils attendent qu’on leur apporte les marchandises sur place où chacun peut acheter ce qu’il veut, ils se rendent à des foires fixes, où se trouvent des sheiks d’ici, de Sofala, agents de ces marchands, à qui il achètent les marchandises que ceux-ci reçoivent d’ici… »

Témoignage de Pero Vaz de Soares, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 13: L’empire du Monomotapa

« Moi, empereur du Monomotapa, je jure bon et il me plait de donner à Sa Majesté [le roi du Portugal] toutes les mines d’or, de cuivre, de fer, de plomb et d’étain existant dans tout mon royaume, à condition que le roi du Portugal, à qui je donne lesdites mines, me conserve mon Etat, et que j’y puisse gouverner souverainement, comme je l’ai fait jusqu’à présent, et comme le firent mes ancêtres. »

Acte notarié transcrit par le greffier Miguel Nunes, 1607. Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

« [Le Vice-roi des Indes lui envoya] une robe longue, un dossier une chaise à dossier et une sans, le tout en velours cramoisi, frangé d’or, avec un tabouret damassé, une bonne épée, une cape, une couronne et un sceptre d’argent, accompagné de ces mots: « Je vous envoie ces choses, qui sont les insignes que Votre Majesté fait remettre à ses vassaux quand elle les nomme Rois et leur confie leurs Royaumes, procédant avec eux comme on l’a fait avec elle », (…) une veste d’écarlate brodée d’or, un chapeau de deux bonnets, un baril de vin de palme et un autre d’arak, c’est-à-dire d’eau de vie, et deux barils de vin de Portugal blanc et rouge, pour l’apaiser, dissiper la méfiance qu’il éprouve, me dit-on, et lui inspirer de bonnes dispositions pour servir Votre Majesté, son amitié est en effet des plus importantes, car c’est sur son territoire que se trouve la montagne du cuivre

« Carta de 15 de Janeiro de 1630 do Viso rei Conde de Linhares a El Rei ». Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 14: L’empire du Monomotapa

« … Il y a certes de l’or dans le pays, mais il est disséminé un peu partout, et personne n’en a suffisamment pour qu’il vaille la peine de venir de si loin [à Sofala] pour le vendre; d’autre part, ils attendent qu’on leur apporte les marchandises sur place où chacun peut acheter ce qu’il veut, ils se rendent à des foires fixes, où se trouvent des sheiks d’ici, de Sofala, agents de ces marchands, à qui il achètent les marchandises que ceux-ci reçoivent d’ici… »

Témoignage de Pero Vaz de Soares, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Le « Grand Zimbabwe »,(grande demeure de pierre), édifié à

partir du XIIIe siècle

Ces mines sont les plus anciennes que l’on connaisse dans le pays, elles sont toutes en plaine. Au milieu se dresse une forteresse carrée, entièrement construite de pierres d’une grandeur étonnante très bien taillées à l’extérieur et à l’intérieur, sans trace de chaux pour les joindre: la muraille a plus de 25 empans de large (5,5m) et sa hauteur parait faible par rapport à cette largeur… »Joao de Barros, Decadas de India, 1552, Cité par Randles W.G.L.: L’empire du Monomotapa du XVe au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1975

Page 15: L’empire du Monomotapa

Le « GrandZimbabwe »

Page 16: L’empire du Monomotapa