L'édition du 9 octobre 2012

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Édition du mardi 9 octobre 2012 VOLUME LXXXI N O 6 Photos : Ayoub Ben Sessy Simon Lalonde Boisvert FACEBOOK : www.facebook.com/LaRotonde.ca TWITTER : @LaRotonde WEB : www.larotonde.ca « Je crois que chaque club compétitif sera d’accord : nous manquons d’aide financière. Comparés aux équipes élites de l’école, nous avons beaucoup moins de support. » - Christine Heal, coordonnatrice des leçons en équitation Article en page 18 Les clubs sportifs de l’U d’O sont-ils financièrement défavorisés? « Les arts de la promenade » p. 14 Vigile pour le climat p. 3

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Édition du mardi 9 octobre 2012

VOLUME LXXXI NO6

Photos : Ayoub Ben SessySimon Lalonde Boisvert

FACEBOOK : www.facebook.com/LaRotonde.ca

TWITTER : @LaRotonde

WEB :www.larotonde.ca

« Je crois que chaque club compétitif sera d’accord :

nous manquons d’aide financière. Comparés aux équipes

élites de l’école, nous avons beaucoup moins de support. »

- Christine Heal, coordonnatrice des leçons en équitation

Article en page 18

Les c l ub s s por t i f sde l ’U d ’O s ont - i l s

f i n anc i è rementdé favor i s é s ?

« Les arts de la promenade » p. 14 Vigile pour le climat p. 3

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ÉDITORIAL Vincent Rioux | [email protected]

LÉdition du mardi 9 octobre 2012

VOLUME LXXXI NO6

109, rue OsgoodeOttawa, OntarioK1N 6S1TÉL. : 613 421 4686

RÉDACTION

Rédacteur en chefVincent [email protected]

Secrétaire de rédactionCaroline [email protected]

Jeanne Strasbourg,Kayla [email protected]

ActualitésÉmilie [email protected]

Mylène [email protected]

Arts & cultureKatherine [email protected]

SportsLéa [email protected]

Opinions et [email protected]

WebCyrine [email protected]

Directeur de productionSimon Lalonde [email protected]

Directeur artistiqueAyoub Ben [email protected]

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ADMNISTRATION ET VENTES

Directrice généraleAlexandra [email protected]

PublicitéCathy LeRéseau Sé[email protected]

Prochaine parution Lundi 29 octobre 2012

La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Publications de La Rotonde Inc., et distribué à 2 500 copies dans la région d’Ottawa. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre de la Presse universitaire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fins diffamatoires de ses articles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

Ah l’environnement! Un enjeu sur lequel presque tout le monde s’entend – sauf peut-être le club des Conservateurs-

monarchistes-pro-sables-bitumineux-qui-n’aiment-que-l’argent-et-la-reine-oh-god-save-her. Je pourrais facilement et

hypocritement me permettre d’en beurrer épais, et de chercher à faire culpabiliser tous ceux qui ne font pas de com-

post, ceux qui ne recyclent pas leurs paquets de cigarettes, ceux qui ne coupent pas l’eau lorsqu’ils se savonnent sous

la douche, etc. Mais je vous épargnerai mes lamentations improductives qui ne feraient que rendre cet éditorial aussi

réactionnaire que ceux d’André Pratte… Je me rétracte, on m’indique que, même si j’essayais, je n’arriverais pas à la

cheville de ses pratteries.

Retournons aux enjeux environnementaux. Il faut agir maintenant pour réduire notre empreinte écologique : c’est clair,

c’est net, c’est sûr. Bien que les changements climatiques soient d’une évidence déconcertante et que la route du

développement durable soit inévitable et nécessaire à la survie de notre société, plusieurs d’entre nous prennent encore

et toujours leurs voitures, simplement pour aller au dépanneur. C’est facile et c’est rapide. C’est beaucoup trop com-

mode pour que monsieur et madame tout le monde n’utilise un autre moyen de transport.

Loin de moi l’idée de pointer du doigt ceux qui conduisent leur Hummer ou leur Escalade pour aller acheter du lait. Si

c’est permis, voire encouragé par notre société, pourquoi blâmer l’individu qui ne fait qu’humblement profiter à fond de

la société de consommation dans laquelle il (sur)vit.

C’est cette société de consommation qui a poussé la situation des changements climatiques au bord du gouffre. C’est

cette « société Kleenex », où tout se consomme, tout se jette et rien ne se préserve qui a amené l’environnementaliste

Steven Guilbeault à proposer de véritables actions que peuvent et doivent poser l’ensemble des acteurs de notre société

(p. 4). Dans sa conférence intitulée « Développement durable : de la théorie à l’action », Guilbeault a souligné qu’il y

a une corrélation claire entre le développement économique et la dégradation de l’environnement. Plus on veut faire

rouler l’économie, plus l’environnement en souffre. Il a aussi mis l’accent sur cinq recommandations que nos villes doivent

adopter : devenir plus denses, plus mixtes, plus reconnectées, mieux intégrées dans la nature et plus humaines. Pour y

arriver, il faut collectivement prendre des mesures concrètes qui visent à réaménager nos villes et repenser les déplace-

ments des citoyens. Il faut impérativement utiliser des énergies vertes. Et, ces mesures, elles sont prises en haut, par nos

décideurs. Sauf que, pour l’establishment, être écologique est une stratégie de marketing, rien de plus. Si ça peut pousser

les consommateurs à acheter, soyons pseudo-écologiques, pensent les entreprises et les gouvernements, soyons « verts ».

Les grands projets du mayor Watson

En lien avec cette maximisation de la consommation obsessive et abusive au dé-

triment du développement durable, La Rotonde rapporte cette semaine que le

maire Jim Watson envisage de bâtir un casino d’ici les prochaines années, à Otta-

wa (p. 6). Le big boss de l’Hôtel de ville d’Ottawa pense-t-il aux conséquences so-

ciales de ses projets? Allez, gens d’Ottawa! Consommez, venez vider vos poches!

Le rêve américain n’est pas si inaccessible... Renflouer les coffres de la Ville se fait

à n’importe quel prix à Ottawa, capitale où nous sabrons allègrement dans la

fonction publique et où, dans les mois à venir, plusieurs centaines de travailleurs

se retrouveront au chômage. Quel plan de relance économique visionnaire et in-

novateur!

Surtout quand les coûts et les dépenses sont calculés en vies humaines.

On ne résout pas des problèmes aussi larges que ceux de l’environnement et des casinos en restant chez nous et en

posant un petit geste par-ci, un petit geste par-là. On les solutionne en prenant des décisions collectivement puisqu’elles

affectent indéniablement l’ensemble de la société. Pour ce faire, nous devons rétablir nos priorités : pendant combien

de temps allons-nous aveuglement donner la priorité au « développement économique », au détriment de l’écologie et

de la justice sociale?

Vincent Rioux,Rédacteur en chef

Écologie et jeux de hasard sont mis en jeu

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ACTUALITÉS Émilie Deschamps | [email protected] 9 octobre 2012

EnViRonnEmEnt

Des manifestants obtiennent gain de cause en courÉmilie Deschamps,Chef de pupitre

13 personnes contestaient une contravention reçue lors d’une manifestation contre les politiques environnementales du gouverne-ment Harper et, plus particu-lièrement, contre les sables bitu-mineux, le 26 septembre 2011.

Les 13 prévenus ont finalement eu gain de cause le 2 octobre dernier, à la Cour provinciale de l’Ontario. Selon Graham Saul, un des prévenus, le but de la contestation n’était pas d’éviter de payer l’amende, qui est de moins de 100 $, mais plutôt de « faire parler de la cause ».

L’amende a été émise pour violation de propriété après que les manifes-tants aient franchi une barrière qui se trouvait sur la Colline parlementaire. Il s’agissait, selon M. Saul, d’un acte délibéré de désobéissance civile. La juge a déterminé que la Couronne n’avait pas fourni les preuves néces-saires pour inculper les prévenus. Plus d’une centaine de manifestants avaient franchi cette même barrière durant la manifestation.

« Je me réjouis du résultat. Ça nous donne raison de croire qu’il y a de la place au Canada et sur la Colline par-lementaire pour une désobéissance civile non-violente. C’est triste qu’il

faille en arriver là avec ce gouverne-ment, mais je crois que de plus en plus de Canadiens réalisent que Stephen Harper est de mèche avec les grosses compagnies pétrolières », a affirmé Trevor Haché, un des prévenus, après le rendu du verdict.

Dan Snyder, étudiant en droit à McGill faisant partie des accusés, était heu-reux du résultat : « Nous ne voulons pas être contre la loi, nous voulons seule-ment nous exprimer », a-t-il affirmé.

Bannis de la Colline pour un an

En plus de la contravention, les mani-festants ont tous reçu une interdiction d’aller sur la Colline parlementaire pour une période d’un an.

Pour Mark Ertel, l’avocat qui représen-tait une partie des prévenus, « le fait qu’ils ne pouvaient plus aller sur la Colline est un préjudice à leur droit d’expression libre. » Il a ajouté que « plus le discours est important, plus il

est protégé », en soulignant que le discours politique était l’un des plus importants.

Toutefois, la juge a déterminé que la liberté d’expression des prévenus n’avait pas été enfreinte puisqu’ils pouvaient contester l’interdiction de se rendre sur la Colline parlementaire par un processus séparé du procès. Certains prévenus ont pu retourner sur la Colline avant le délai d’un an grâce à ce processus distinct.

Peter Engelmann, avocat qui défen-dait une partie des prévenus, a déclaré : « On est contents avec le résultat de l’audience aujourd’hui parce que, à la fin, la juge a accepté que les gens p[uissent] faire des mani-festations. » Il s’agissait d’un cas qui sortait du domaine habituel de M. En-gelmann, « mais c’est important pour nous, en tant qu’avocats, de faire des choses progressistes et d’aider les gens qui veulent faire des manifesta-tions qui sont très importantes. »

EnViRonnEmEnt

Jeûne et vigile pour la justice climatiqueCamille Lhost,Journaliste actualités

Une cinquantaine de personnes étaient réunies sur la Colline parlementaire, mardi dernier, pour manifester contre l’inaction du gouvernement Harper face aux changements climatiques. Cette date marquait la fin du jeûne et du vigile que huit personnes avaient entamé depuis douze jours.

Tambourins, bougies, contes et chants autochtones : un rite religieux a pris place sur la Colline. Mardi dernier, cet événement, organisé par le groupe Hungry for Climate Leadership, avait pour but d’interpeller les membres du Parlement, afin qu’il instaure des poli-tiques de défense de l’environnement. Réunie sur la Colline, la cinquantaine de personnes a salué les huit citoy-ens ayant jeûné douze jours durant (du 21 septembre au 2 octobre).

« Nous sommes affamés d’actions sur le climat », explique Rita Bijons, mem-

bre du collectif. « Notre message est clair, nous attendons du gouverne-ment de réelles politiques, mais surtout que les sénateurs donnent de vraies informations au public. Car ils nous trompent tous! » Elle explique que des scientifiques sont congédiés et, quand ils ne le sont pas, leurs rapports ne sont pas pris en compte. Mme Bijons fait également partie du groupe de per-sonnes qui sont passées en cour le 2 octobre dernier suite à une manifesta-tion le 26 septembre 2011.

Trois revendications principales

Tout d’abord, le groupe demande au gouvernement d’éliminer les subven-tions allouées aux compagnies de combustibles fossiles. « 1,4 milliard de dollars est attribué à quelques grosses firmes, chaque année. Ce budget est énorme et ces énergies sont très pol-luantes », précise Mme Bijons. « On souhaite aussi qu’il mette un prix sur le carbone et qu’il soit régi par une loi. » Enfin, le groupe réclame le soutien au développement d’un plan d’énergie renouvelable pour le Canada.

L’accord de Kyoto n’est pas appli-qué, si bien que « le Canada produit 25 % de plus de gaz à effet de serre qu’en 1990 », renchérit Rita Bijons. « Ces politiques appauvrissent l’avenir de nos enfants et condamnent les gé-nérations futures à beaucoup de souf-france », conclut-elle.

Les premières nations premières touchées

Pour rendre compte de la situation des peuples autochtones du Can-ada, le groupe de citoyens Hungry for Climate Leadership avait invité six femmes membres de la commu-

nauté du Nord de l’Ontario. Actives depuis le début des revendications, ces femmes manifestent pour sauveg-arder la terre qui les nourrit et les fait vivre chaque jour. Raven Courtnex, porte-parole, exprime sa gratitude au groupe : « Merci au collectif. Merci à vous d’être présents. Nous devons ré-fléchir ensemble aux rôles, aux idées et aux actions qui doivent être instau-

rés. Il nous faut protéger Mother Earth et ce cercle est le commencement de nos actions ». Mme Courtnex, qui vit désormais aux États-Unis, note que ses origines la suivent partout où elle se rend. Elle conclut par cette phrase :« Nous sommes fiers de nos actions, nous devons faire entendre notre voix, alors, pour cela, chantons et dansons jusqu’à minuit! »

photo Ayoub Ben Sessy

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9 octobre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

ConfÉREnCE

S. Guilbeault est catégorique : il faut changer nos habitudes de vieVincent Rioux,Rédacteur en chef

Dévoué depuis qu’il est tout jeune à la cause environnementale, Steven Guilbeault était de passage à la Grande salle de l’Université du Québec en Outaouais pour in-citer les citoyens, les organisations et les gouvernements à prendre des actions concrètes face aux changements climatiques.

Le mardi 2 octobre, le co-fondateur d’Équiterre et spécialiste des ques-tions environnementales, Steven Guilbeault, a livré une conférence publique intitulée « Développement durable : de la théorie à l’action ». Aux quelques 300 citoyens qui étaient présents, l’activiste a présenté plu-sieurs mesures écologiques en lien avec l’aménagement du territoire, l’organisation des transports ou en-core l’économie d’énergie.

Agir maintenant

Steven Guilbeault a donné une con-férence encourageante quant à l’avenir du développement durable au Québec. Sans tomber dans un dis-cours de peur et de culpabilisation, le conférencier a tout d’abord dé-peint une situation environnementale alarmante dans une optique visant à exhorter les gens à apporter de véri-tables changements à leurs habitudes de vie. « Nous ne pouvons pas rester les deux pieds dans le ciment, il faut accepter de changer », a-t-il martelé à maintes reprises.

L’activiste a présenté un ensemble de facteurs qui laissent croire que le climat est inévitablement en train de changer, et que les conséquences sur nos vies seront catastrophiques si nous n’agissons pas maintenant. Il a notamment souligné que la tempéra-ture moyenne de la Terre augmenter-ait au cours des prochaines années, ce qui pourrait causer des vagues de canicule intense, comme celles qui ont frappé l’Europe en 2003.

« Pour un Québec libéré du pétrole en 2030 »

L’action la plus importante pour Ste-ven Guilbeault est claire : mettre un terme à la dépendance du Québec au pétrole.

« Au pays, nous consommons près de 30 milliards de barils de pétrole par an-née. Il y a de plus en plus de demande en Chine et en Inde et de moins en moins de réserves conventionnelles. Le prix du pétrole a beaucoup aug-menté et il ne cessera d’augmenter. […] Nous devons commencer à pens-er à utiliser d’autres formes d’énergie pour remplacer le pétrole », a-t-il in-sisté.

Il a adressé cinq recommandations aux décideurs de Gatineau : avoir une ville plus dense, plus mixte, plus reconnectée, plus intégrée dans la nature et plus humaine. « Il faut penser à comment nous pouvons transporter les gens autrement et aménager nos villes en fonction [de ces nouveaux modes de déplacement] », a-t-il sou-ligné.

En guise d’exemple pour réduire notre consommation de pétrole, le cofondateur d’Équiterre a rappelé les divers projets favorables au dével-oppement durable qui ont vu le jour en Outaouais. Il a notamment fait allusion aux avancées dans les trans-ports en commun avec le Rapibus, la mise sur pied du Centre de ges-tion des déplacements de Gatineau (MOBI-O), l’arrivée des vélos Bixis et l’implantation de l’entreprise Commu-nauto à Gatineau.

Investissements verts

Steven Guilbeault s’est ensuite atta-qué à l’agriculture. Selon le conféren-cier, nous avons déjà commencé à sentir les répercussions du change-

ment climatique sur l’agriculture. « Par exemple, en 2010, la Russie a connu un feu de forêt comme jamais aupara-vant. Le feu a pris tellement d’ampleur que, cette année-là, la Russie a déci-dé de ne pas exporter de grains : que ce soit le maïs ou le soya, ils sont utilisés dans beaucoup de nos aliments trans-formés. Au Canada, nous avons vu le prix de notre panier d’épicerie aug-menter d’environ 15 %. Ce n’est pas la fin du monde mais, évidemment, pour les ménages à faibles revenus, c’est la différence entre manger et ne pas manger. […] Le réchauffement de la planète, c’est ça », a-t-il expliqué.

Pour ne pas subir les contrecoups de ce genre de situation, Steven Guil-beault pense qu’il faut faire des in-vestissements verts, qu’il appelle aussi « Green stimulus ». Il accuse entre au-tres le Canada de ne pas investir assez dans les énergies renouvelables en comparaison avec les pays occiden-taux. Les panneaux solaires seraient une énergie efficace et propre qui devrait prendre plus d’ampleur dans notre société selon le conférencier. Il pense aussi que le Québec devrait impérativement envisager de faire af-faire avec Bombardier, une entreprise d’ici, qui œuvre dans les transports en commun à énergie renouvelable. « Nous devrions au moins avoir un tramway ou un train de Bombardier. C’est la plus importante compagnie au monde dans son domaine et nous ne sommes même pas foutus d’avoir quoi que ce soit fait par Bombardier », s’est-il étonné.

Finalement, le conférencier a con-clu en disant que les Québécois sem-blaient conscients des défis du dével-oppement durable, comme le prouve la décision collective de l’arrêt pro-gressif de l’utilisation de sacs de plas-tique dans les épiceries. « Nous avons réussi le premier pas, maintenant il faut continuer dans cette direction », a-t-il tranché.

La conférence sera diffusée sur le ca-nal Savoir durant l’automne. La date et l’heure de la diffusion n’étaient pas encore déterminées au moment de mettre sous presse.

BRÈVES

Le Canada honore une « inspectrice des faibles d’esprit » Le 4 octobre dernier, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada a dévoilé une plaque à la mémoire de la Dre Helen MacMurchy. Parcs Canada veut ainsi souligner « l’importance historique nationale de la Dre Helen MacMurchy qui a voué sa carrière à l’amélioration des soins de santé et à l’éducation des mères, des jeunes enfants et des personnes

handicapées ». Selon l’Encyclopédie canadienne, « celle qui, plus que tout autre, persuad[a] les Canadiens de la nécessité de l’eugénisme est Helen MacMurchy, qui, en 1915, dev[int] « inspectrice des faibles d’esprit » de l’Ontario. Elle amen[a] le Conseil na-tional des femmes à appuyer la sté-rilisation comme moyen d’empêcher les mères de “remplir les berceaux de bébés dégénérés” ». En 1920, elle a pris la direction de la Division de l’aide sociale à l’enfance. Il s’agissait alors du poste le plus important de la fonc-tion publique étant occupé par une femme.

Émilie Deschamps, Chef de pupitre

Transformer les universités de l’Ontario Dans la lignée des consultations que le ministère de la Formation et des Collèges et Universités a menées à bien, le Conseil des universités de l’Ontario (CUO) a déposé le docu-ment « Transformer les universités de l’Ontario. » Dans ce document, le CUO affirme vouloir créer un consor-tium éducatif en ligne qui permettrait aux étudiants d’avoir un accès ou-vert aux nombreux cours offerts en ligne par plusieurs institutions à travers

la province. Améliorer le système de transfert de crédits pour que les étu-diants fassent reconnaître plus facile-ment les cours qu’ils ont pris fait égale-ment partie des objectifs du CUO. Les soumissions des différents intervenants du milieu de l’éducation postsecon-daire devaient être soumises avant le 30 septembre. Le Ministère prendra ensuite en compte l’ensemble des propositions afin d’établir un plan sur l’avenir de l’éducation postsecon-daire en Ontario.

Steven Guilbeault, photo Vincent Rioux

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Cyrine taktak,Chef web

Le jeudi 4 octobre dernier, plus de 200 personnes se sont réunies sur la Colline du Parlement en mémoire des femmes autochtones assassinées ou portées disparues.

Organisée sous l’égide de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), cette cérémonie de recueille-ment constituait la sixième édition des « Veilles de Sœurs par l’esprit ».

En 2005, l’AFAC a fait du 4 octobre une date emblématique la désignant journée de souvenir et d’hommage en mémoire des femmes et des jeunes filles autochtones violentées, portées disparues ou assassinées. Au com-mencement, ce sont les familles des victimes qui ont initié le mouvement des Sœurs par l’esprit. Depuis, ces veilles ont lieu un peu partout au Can-ada et rassemblent de plus en plus de personnes. Selon Michelle Audette, présidente de l’AFAC, ces veilles sont « la manifestation d’un mouvement de changement social, que les médi-as devraient signaler comme un évé-nement majeur. »

Pendant presque deux heures, des hommages et témoignages se sont succédés rappelant l’urgente néces-sité de dénoncer et de faire savoir les violences que subissent les femmes autochtones. Selon Statistiques Can-ada, elles sont trois fois et demie plus susceptibles d’être victimes de vio-lences, de menaces et d’agressions.

Les Publications La Rotonde Inc. sont une organisation à but non lucratif gérée par un conseil d’administration (CA) de membres votants. Vous trouverez en ligne les ordres du jour et les procès-verbaux des réunions du CA, des assemblées des membres ainsi que les statuts et règlements en vigueur qui régissent l’administration du journal.

Pour communiquer avec les membres du conseil exécutif, veuillez vous référer aux adresses ci-dessous.

Ducakis Désinat - Président - [email protected] Anis Maaloul - Trésorier - [email protected] Marie-Hélène Haché - Secrétaire - [email protected]

Membres votants : Eric Barette - Ayoub Ben Sessy - Ducakis Desinat - Maxime Goulet-Delorme Marie-Hélène Hâché - Anis Maaloul - Réjean Léger - Julien Paquette

Des membres des familles des vic-times ont pris la parole pour faire part de la vie de ces femmes, avant le drame. Des chants, des battements de tambour, des chandelles rendaient l’atmosphère solennelle. Beaucoup ont critiqué l’inaction du gouverne-ment canadien sur la situation. Selon l’Assemblée des Premières Nations, depuis les années 1960, sur les 600 cas de femmes autochtones disparues ou assassinées qui sont survenus, la plu-part d’entre eux n’ont pas été résolus.

Suite à cette cérémonie, une marche contre la violence faite aux femmes, La rue, la nuit, les femmes sans peur a été annoncée. Elle a réuni une cen-taine de personnes sur la Colline par-lementaire avant de se diriger vers le Marché By.

L’Association des étudiantes et étu-diants en études des conflits et des droits humains de l’Université d’Ottawa faisait partie de la marche. Pour Vanessa Ann Rydell, présidente de l’association, le droit des femmes est un enjeu directement lié aux droits humains. Selon elle, l’évènement de cette année était « très saisissant » par-ce qu’il a été associé au mouvement des Sœurs par l’esprit, ce qui le ren-dait « encore plus percutant ». Le fait d’organiser la marche le même soir que la veille était pour elle une bonne façon d’intégrer plusieurs groupes de femmes dans un élan plus large.

CommÉmoRation

Hommage auxfemmes autochtones disparues

photo Ayoub Ben Sessy

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9 octobre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

CaSino à ottawa

Des effets potentiellement négatifs sur les étudiants universitaires

Émilie Deschamps,Chef de pupitre

Le maire d’Ottawa, Jim Watson, a démontré un intérêt marqué dernièrement pour que la Ville se dote d’un casino au cours des prochaines années. La Rotonde a cherché à savoir quel pourrait être l’impact d’un nouveau casino sur les étudiants.

Les problèmes de jeu : plus fréquents chez les jeunes et les universitaires

Selon un rapport publié en 2010 par la professeure Sylvia Kairouz, de l’Université Concordia, les étudiants universitaires sont « moins susceptibles de jouer à des jeux de hasard que la population adulte en général, mais ils sont plus susceptibles d’avoir des problèmes liés au jeu ou d’être des joueurs compulsifs. »

Même chose chez les adolescents en général, et non seulement les étudiants universitaires, qui « sont sur-représentés parmi les joueurs compul-sifs », selon l’Association canadienne de la santé publique (ACSP).

Même son de cloche au Centre inter-national d’étude sur le jeu et les com-portements à risque chez les jeunes, basé à l’Université McGill : « Alors qu’environ 60 % des adolescents affir-ment avoir joué pour de l’argent au cours de la dernière année, 4 à 6 % des adolescents ont présentement un problème de jeu et un autre 10 à 14 % sont à risque de développer un prob-lème de jeu sérieux. »

« Il y a 2 % de la population adulte en général qui a un problème de jeu, al-

ors que c’est plutôt 4 % chez les jeunes, c’est donc deux fois plus fréquent chez les jeunes. Toutefois, il s’agit de statistiques générales qui varient selon le type de jeu », explique la Dre Gupta qui travaille au Centre.

Finalement, Santé publique Ottawa a publié en 2011 le résultat d’un sond-age sur le jeu chez les jeunes. Celui-ci soulignait que les problèmes de jeu pouvaient avoir plusieurs répercus-sions négatives, parmi lesquelles une augmentation des risques de prob-lèmes scolaires.

Les retombées économiques ne peu-vent être estimées

Selon un rapport soumis au Comité des finances et du développement économique par le directeur mu-nicipal le 25 septembre 2012, jusqu’à 2 000 machines à sous pourraient être permises à Ottawa. Présentement, il y a 1 250 machines à sous de l’Ontario Lottery and Gaming Corporation (OLG) au Rideau Carleton Raceway à Ottawa. Ces dernières ont rapporté à la Ville 4 400 000 $ de revenus en 2011 et plus de 45 000 000 $ depuis l’an 2000.

Toujours selon le rapport du directeur municipal, « tant et aussi longtemps

qu’OLG n’aura pas fourni à la Ville d’Ottawa la formule proposée de partage des revenus, cette dernière ne peut estimer les revenus qu’Ottawa retirera du nouvel établissement de jeu. » Il est possible qu’une telle en-tente ne puisse être conclue et que la Ville perde le financement qu’elle ob-tient actuellement pour les machines à sous, ce qui engendrerait une perte de revenus annuels.

L’annonce d’un éventuel casino sur-vient alors que Le Droit a révélé une baisse de 22 % de la fréquentation du Casino du Lac-Leamy entre 2006 et 2011. À travers les quatre casinos du Québec, il y aurait eu une baisse de fréquentation de 13 % depuis 2006, selon l’émission Enquête. La Ville d’Ottawa affirme qu’un casino à Ot-tawa permettrait d’aller chercher des revenus qui sont perdus au profit de la Ville de Gatineau grâce au Casino du Lac-Leamy. Ce-dernier serait « un des principaux attraits touristiques de la région de la capitale nationale », sel-on Tourisme Ottawa. Un casino à Ot-tawa permettrait donc d’augmenter l’attrait touristique de la Ville.

Des consultations publiques devraient avoir lieu en 2013, et les informations sur les lieux et le promoteur sélection-nés pour l’exploitation d’un casino se-ront alors connues.

ÉtuDE SuR LES quaRtiERS D’ottawa

Améliorer les conditions de vie des Ottaviens

Camille Lhost,Journaliste actualités

Elizabeth Kristjansson mène depuis 2005 une étude soci-ologique sur les déterminants socioéconomiques de la santé à Ottawa. L’équipe de recherche, composée de douze partenaires, a remporté le 25 septembre dernier le Prix du partenariat de 2012 des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

Elizabeth Kristjansson, que La Rotonde a rencontrée, est professeure agré-gée de psychologie à l’Université d’Ottawa (U d’O). Elle enseigne les statistiques depuis plus de dix ans. Pas-sionnée de sociologie, elle explique : « J’ai toujours voulu mener une étude à caractère de vie sur les popula-tions, impliquer toutes les communau-tés de la ville au sein d’une même recherche ». Ainsi, lorsque sa col-lègue Stefania Maggi, spécialiste de

la santé des enfants et professeure à l’Université Carleton, l’a contactée en 2005 pour mettre en place ce projet, elle n’a pas hésité une seule seconde.

« Travailler pour le bien-être de la communauté »

L’Étude des quartiers d’Ottawa a pour objectif de répertorier les in-stallations publiques en termes de santé, d’éducation, de vie sociale, d’espaces verts, etc. Et le bilan est clair : certains quartiers sont favorisés par rapport à d’autres. Toutes les don-nées statistiques sont transmises aux différents organes (conseils d’école, de santé, etc.) qui composent le Con-seil municipal de la Ville d’Ottawa afin qu’ils puissent ensuite instaurer de nou-veaux projets dans les communautés. « Toutes les informations recueillies sont en ligne sur notre site. Chaque habi-tant, chaque service communautaire peut en prendre connaissance, et proposer de nouveaux projets de lieux d’échanges pour la ville », poursuit Mme Kristjansson.

L’accès aux données était un critère fondamental pour impliquer les pop-ulations. C’est pourquoi Michael C. Sawada, professeur au Département de géographie de l’U d’O, a réalisé, en collaboration avec ses étudiants, des cartes interactives sur le site inter-net de l’étude. Il suffit d’entrer deux critères de recherche et les quartiers possédant ces équipements appara-issent. Puisque le bien-être individuel est un enjeu qui entre en compte dans la santé des populations, ces cartes permettent aussi de cibler les lieux qui sont les plus accessibles à la

marche. L’étude propose donc des actions pour aider les communautés à s’épanouir. Les membres de la recher-che ont soumis au Conseil d’école du ministère de l’Éducation de l’Ontario l’idée d’instaurer un programme spor-tif dans les écoles maternelles de la ville. Le but est d’apprendre aux en-fants à patiner sur le canal Rideau, au cours de la prochaine saison d’hiver.

Un fort partenariat

L’Étude des quartiers d’Ottawa a rem-porté le Prix partenariat des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le 25 septembre dernier. Ce prix est attribué à un groupe de re-cherche qui implique plusieurs parte-naires. Universités, centres de santé communautaires, entreprises privé-es... Au total, l’équipe du projet aura réuni une douzaine d’organismes. « Chacun a quelque chose à ap-

porter. On travaille vraiment bien tous ensemble », note Mme Kristjansson. Les doctorants en sociologie de l’U d’O et de Carleton utilisent les ressources de l’étude pour leurs propres recherches.

L’an dernier, l’équipe de recherche avait remporté un prix décerné par IBM. « C’était une récompense pres-tigieuse, mais le Prix partenariat IRSC l’est encore plus. Nous sommes très fiers de l’avoir gagné. » Grâce aux 25 000 $ offerts par le comité, l’équipe va pouvoir continuer à développer ses recherches. Mme Kristjansson précise que son étude a été rendue publique auprès d’autres organismes de santé et d’éducation, si bien que certains vont bientôt rajouter leur nom sur la liste des partenaires. Et, à plus grande échelle, plusieurs villes canadiennes songent aussi à monter une équipe de recherche sociologique dans leur région.

Le Dr Bob Thirsk des Instituts de recherche en santé du Canada présente le Prix du partenariat des IRSC de 2012 à la Dre Elizabeth Kristjansson, photo courtoisie

Page 7: L'édition du 9 octobre 2012

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9 octobre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

ÉLECtionS

AÉÉPID : trois nouveaux élus pour l’année 2012-2013

Élise Vaillancourt,Journaliste bénévole

Jeudi dernier furent dévoilés les résultats des élections de trois postes de l’exécutif de l’Association étudiante des études politiques internationales et en développement (AÉÉPID). La Rotonde s’est entretenue avec les élus afin de connaître leurs projets majeurs pour l’année 2012-2013.

V.-p. social (francophone) : victoire facile de Caroline Brouillette

Sans adversaire, la chaise de vice-présidente aux affaires sociales francophones fut facilement prise par Caroline Brouillette. Ravie de sa victoire, son premier projet sera « l’organisation de Mascarave, qui se tiendra dans un mois ». Elle exprime également sa volonté de faire valoir

les projets qu’elle a présentés au cours de sa campagne électorale lors des rencontres de l’exécutif. Elle souhaite également augmenter la participa-tion francophone au sein de l’AÉÉPID. Selon la nouvelle représentante, il s’agit d’un cercle vicieux : « Les fran-cophones ne s’impliquent pas par-ce qu’ils se sentent exclus. L’année d’après, les nouveaux voient qu’il n’y a pas de francophones [au sein de l’AÉÉPID], donc ils ne s’impliquent pas davantage. »

V.-p. académique PAP : Erik Koskela l’emporte

À bout de souffle suite à sa cam-pagne électorale, Koskela se dit hon-oré d’avoir été choisi par les étudiants du programme d’administration pub-lique (PAP). « Je veux d’abord me faire connaître par la communauté, que les étudiants sachent qu’ils peuvent communiquer avec moi et que je vais être disponible pour eux. » Rappelons qu’il est unilingue anglophone, en ap-prentissage de la langue française. Il a salué la campagne de son adver-saire, Shaké Sarkhanian.

Représentant de première année : Patrick Morris rejoint l’exécutif

Morris, avec une grande assurance, se dit prêt à commencer son mandat en tant que représentant de première année.

D’abord, il souhaite « pouvoir s’intégrer et comprendre la dynamique au sein de l’exécutif » afin de présenter différents projets. Morris a quelques idées en rapport avec la participa-

tion étudiante : « Je suis déçu du nombre d’élèves qui a voté. Je veux encourager une plus grande impli-cation dans la politique étudiante et faire augmenter ces chiffres ». Selon ce dernier, le manque d’informations serait une explication à la faible par-ticipation.

Rappelons que l’AÉÉPID est une as-sociation bilingue fondée en 1992 qui a comme mandat de « représenter ses membres auprès de divers or-ganismes et de leur assurer un forum

pour discuter des moyens d’améliorer leur expérience éducative, aussi bien que des autres sujets qui les intéres-sent. L’AÉÉPID est également respon-sable d’organiser de nombreuses ac-tivités sociales et académiques afin d’instaurer un sentiment de fierté et de cohésion parmi ses membres. »

L’exécutif, composé de 19 membres, gère un budget de plus de 100 000 $. Au moment de mettre sous presse, le directeur général électoral n’avait pas répondu à nos demandes d’entrevue.

photos Ayoub Ben Sessy

Caroline Brouillette

Erik Koskela l’emporte face à Shaké Sarkhanian

Patrick Morris remporte les élections à titre de représentant des premières années

Les trois élus rejoignent l’AÉÉPID

Page 8: L'édition du 9 octobre 2012

8p. www.larotonde.ca

9 octobre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

PHotoniquE Et gÉoSCiEnCE

Coup d’envoi officiel du Complexe en photonique et géoscience

Camille Lhost,Journaliste actualités

Le mardi 25 septembre dernier, la première pierre du Complexe mondial en photonique et en géoscience a été posée. Cet édifice, situé près du Complexe sportif, accueillera une quinzaine de chercheurs de renommée internationale d’ici la rentrée prochaine.

Ottawa est historiquement une ville de recherche en sciences, notam-ment en photonique et en géosci-ence. Depuis les années 1970, elle se distingue par les moyens qu’elle offre aux chercheurs pour améliorer la vie quotidienne des populations. Le Conseil national de recherche du Canada (CNRC) a investi la Ville à cette époque et, depuis, plusieurs en-treprises privées se sont installées sur son territoire.

Ottawa a un autre atout particulier : un soutien public (du gouvernement fédéral), privé (des entreprises et des industries locales) et, surtout, un ap-pui académique. Car l’Université d’Ottawa (U d’O) offre de nombreuses infrastructures dans les domaines de la recherche. C’est d’ailleurs sur le cam-pus qu’est né ce projet d’envergure mondiale. Pierre Berini, spécialiste en photonique et génie électrique ra-conte : « Les enseignants-chercheurs de ces deux sciences demandaient à travailler dans un lieu à la pointe de la technologie. Nous sommes une réelle force de recherche, nous avons donc participé à son élaboration depuis la toute première réflexion. »

Cohabitation des sciences

Étude de la lumière (photonique) et études environnementales (géosci-ence) vont ainsi bientôt cohabiter sous un seul et même toit. Le projet de centre mondial de recherche, dans les cartons depuis plus de dix ans, a pu enfin se concrétiser. Les fonds nécessaires ont été réunis et les travaux ont débuté en juillet dernier. La livraison de l’édifice est prévue pour 2013. « Ces domaines sont dif-férents, mais les professionnels utilisent les mêmes laboratoires pour leurs expérimentations », explique Caro-line Milliard, gestionnaire des Rela-tions avec les médias de l’Université d’Ottawa.

« Pour le moment, nous sommes répar-tis dans plusieurs bâtiments, il est dif-ficile de collaborer efficacement », confirme Pierre Berini. L’objectif est d’offrir les meilleures conditions de tra-vail à une quinzaine de professionnels de notoriété internationale et, ainsi, de devenir LE pôle mondial de recher-che en photonique et géoscience. »

Une ville attrayante

Actuellement, un spectromètre est en fonctionnement à Toronto. Le nou-veau laboratoire d’Ottawa accueille-ra le plus grand et le plus perfectionné des spectromètres, si bien que des chercheurs de Toronto s’installeront dans la capitale fédérale. Les re-sponsables du projet espèrent attirer d’autres chercheurs et des entreprises d’ici 2014.

Toutes les recherches seront effec-tuées en collaboration avec l’industrie d’Ottawa afin de maintenir la produc-tivité et la compétitivité de la ville. La finalité de ce partenariat est de dével-opper les technologies solaires, les té-lécommunications et d’améliorer les diagnostics médicaux.

Le projet coûte 57 millions de dollars. Il sera financé en majeure partie par l’U d’O. Dix millions proviennent de l’Institut des fonds d’investissement du Canada. « L’Université investit dans le bâtiment, mais plusieurs firmes privé-es prévoient de financer des projets de recherche lorsque le centre sera opérationnel », précise Caroline Mil-liard.

StRatÉgiE muniCiPaLE D’immigRation

Pour sa prospérité économique, Ottawa veut attirer et retenir les immigrants

Caroline Ramirez,Secrétaire de rédaction

Lundi 1er octobre se tenait le tout premier Forum annuel sur l’immigration d’Ottawa, au cours duquel ont été décernés cinq prix récompensant les entrepreneurs immigrants de la capitale nationale.

Organisé par la Ville et le Partenariat local pour l’immigration d’Ottawa (PLIO), ce forum avait pour objectif de « reconnaître la valeur et les contribu-tions des immigrants et s’en servir pour augmenter la prospérité, la vitalité et l’inclusion », d’après le président du Conseil du PLIO, Dick Stewart.

Celui-ci a introduit la rencontre en indiquant qu’après deux ans de discussions et de réflexions, son or-ganisation et la Ville d’Ottawa pouvaient entrer dans une phase « d’opérationnalisation des concepts, ce qui implique une grande confi-ance entre les partenaires ». La vice-présidente, Salimatou Diallo, a ensuite pris la parole pour indiquer que, dans la stratégie municipale d’immigration aujourd’hui mise en place, « le paramètre qui semble le plus impor-tant est la dimension humaine ». Le maire Jim Watson a ensuite rappelé qu’Ottawa accueillait environ 12 000 nouveaux immigrants chaque année,

parmi lesquels la plus grande pro-portion de diplômés universitaires au Canada.

Une valeur ajoutée pour l’économie d’Ottawa

Afin de récompenser les plus brillants entrepreneurs immigrants de la capi-tale, un appel à candidatures a été lancé cet été et 51 aspirants ont dé-posé un dossier où ils indiquaient en-tre autres cinq caractéristiques de leur entreprise constituant une valeur ajoutée pour l’économie d’Ottawa. Jason Pearman était venu récupérer le prix de celui avec qui il a cofondé l’entreprise Hub Ottawa, Vinod Ra-jasekaran. Récompensé dans la caté-gorie « entreprise sociale », celui-ci est né en Inde avant de déménager en Australie puis au Canada. Son parte-naire, M. Pearman, explique avec un sourire que son entreprise a été co-fondée par six entrepreneurs, parmi lesquels seuls deux sont d’origine ca-nadienne.

Interrogée à la fin de la remise des prix, la Pr. Caroline Andrew, direc-trice du comité exécutif du PLIO et du Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa, nous apprend qu’« Ottawa perdait des immigrants depuis quelques années en partie dû au fait de la vigueur économique de l’Ouest canadien et de l’absence, à l’époque, de réelle politique locale visant à attirer, et surtout à retenir, les immigrants ». D’après elle, « le PLIO consiste avant tout en un prodigieux effort communautaire et en une mise en commun des expertises ».

Absence de francophones parmi ceux récompensés

La Rotonde a constaté qu’aucun des entrepreneurs récompensés n’était francophone – les sites internet des entreprises des lauréats sont d’ailleurs tous unilingues anglais. Ronald Bisson, président de l’entreprise de consul-tants en gestion « Ronald Bisson et associé.e.s Inc. », et membre siégeant depuis trois ans au Conseil du PLIO, considère que « c’est une question de temps. Il existe un écart historique d’immigration francophone, qui a seulement commencé à gagner en importance depuis 15 ans. Les immi-grants francophones viennent juste de se lancer. Dans cinq ans, on va voir nos entrepreneurs francophones s’établir et aller plus loin : ce seront eux qui seront alors récompensés. »

Entrepreneur depuis 25 ans, M. Bisson affirme embaucher presque seule-ment des immigrants depuis 2001, parmi lesquels des réfugiés. Évalu-ant le prix total de la formation d’un doctorant à 800 000 $ environ, il ex-plique que « lorsqu’[il] voit un trésor de près d’un million de dollars sur le bord de la route, [il] ne le laisse pas passer ». Enfin, pour lui, « en embauch-ant un immigrant, les entreprises ca-nadiennes peuvent bénéficier d’une vision neuve, d’un autre mode de pensée. Elles peuvent créer des liens avec d’autres pays plus facilement et s’ouvrir de nouvelles perspectives. Avec l’immigration, le Canada est en train de devenir un nouveau pays, un pays inclusif et diversifié. »

Dick Stewart, président du PLIO,photo Caroline Ramirez

Page 9: L'édition du 9 octobre 2012

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CHRoniquE

Eugénisme stérile Métissage vivantCaroline Ramirez,Secrétaire de rédaction

Il y a quelques jours, je suis revenue à Ottawa en covoiturage. Assise à l’arrière, bercée par le gros chape-let bleu pendu au rétroviseur, j’ai dormi les ¾ du temps, comme ma voisine de banquette, tandis que les deux personnes à l’avant parlaient politique. Je me suis réveillée quand le sujet de conversation de la con-ductrice et de son passager passait au droit à l’avortement. Elle assurait qu’il fallait interdire l’avortement de « confort » et qu’elle trouvait aberrant que certaines avortent aujourd’hui parce qu’elles ne s’étaient pas proté-gées.

Elle expliquait d’autre part que cer-taines personnes ne pourraient jamais avoir les capacités d’assurer le rôle de mère, citant en exemple une femme enceinte de sa connaissance qui, avant même la naissance de son en-fant, pestait déjà contre lui. Elle pen-sait que la stérilisation était alors une solution envisageable. Celui assis à côté d’elle lui avait finalement répon-du : « Je préfère qu’une fille se fasse avorter tous les mois si ça lui chante, plutôt qu’elle rende un enfant mal-heureux ».

Le Canada a honoré récemment la Dre Helen MacMurchy pour sa con-tribution à l’amélioration de la santé des mères et des nourrissons (voir p. 4). N’oublions toutefois pas qu’elle avait aussi soutenu la nécessité de l’eugénisme – un peu comme notre amie conductrice – invitant à la stérili-sation des dégénérées pour améliorer la race.

L’eugénisme est né avec la peur de l’autre, l’immigrant. Les WASP, inquié-tés par l’arrivée massive d’immigrants d’Europe, tentèrent ainsi de définir sci-entifiquement comment maintenir la qualité de leur bagage génétique.

Si j’ai réalisé que nous étions bien loin de cette sombre époque lorsque j’ai vu les représentants de la Ville d’Ottawa récompenser les meilleurs entrepreneurs immigrants de la capi-tale nationale (voir p. 8), je n’ai pas pour autant oublié que le passé pou-vait toujours revenir à la charge, que ce soit à l’occasion d’une discussion sans conséquences sur l’autoroute, ou dans les discours de grands décideurs.

C’est pourquoi je salue l’initiative du groupe de jeunes historiens d’Histoire Engagée (voir p. 10) : le Canada et ses politiciens oublient trop souvent les leçons du passé et il est temps de créer des ponts entre ces enseigne-ments et les événements actuels.

REVuE DE PRESSE

Du « soutien » scolaire, mais à quel prix? The Sheaf, Université de la Saskatch-ewan

The Sheaf s’est entretenu avec un em-ployé du site web montréalais unem-ployedprofessors.com, qui a comme slogan « Papier ou party? À vous de décider ». Ce site offre la possibilité aux étudiants de payer pour obte-nir, en retour, un travail rédigé (essai, études de cas, thèses, etc.) par nul autre qu’un professeur d’université. Les étudiants n’ont qu’à s’ouvrir un compte sur le site en inscrivant les consignes et la date de tombée du travail exigé. Les différents professeurs font alors une offre dans laquelle sont mentionnés le prix et l’échéancier. L’étudiant sélectionne par la suite l’offre qu’il considère la plus intéres-sante. Unemployedprofessors.com est en ligne depuis plus d’un an et plus de trente personnes sont affectées à la rédaction des travaux.

mylène Charette, Journaliste actualités

Le plagiat : un danger pour tous… The Ryersonian, Université Ryerson

Kirk Bailey, un professeur de l’Université Ryerson, a reçu un avertissement de son établissement postsecondaire pour avoir copié plusieurs informa-tions sans avoir identifié la source. Le président de l’Université, Sheldon Levy, a décidé de ne porter aucune action contre lui, car rien ne laissait croire qu’il s’agissait d’un « geste dé-libéré » de sa part. C’est Mohamed Zdan, un étudiant inscrit dans le cours « Gestion Globale » enseigné par le Pr Bailey, qui a découvert le pot aux roses. Constatant que certaines dia-positives du professeur comportaient des erreurs d’orthographe et qu’il y avait des mots surlignés sans aucune raison, celui-ci a inscrit ces segments sur un moteur de recherche afin d’en vérifier la véracité. Plusieurs sites web sont aussitôt apparus avec des infor-mations identiques.

Une correction plus rapideThe Muse, Université de Terre-Neuve

Le règlement 5.6.6, adopté par le Sé-nat de l’Université de Terre-Neuve en février dernier, est entré en vigueur ce mois-ci. Ce règlement ordonne aux professeurs d’amasser 20 % de la note de la session des étudiants avant la date limite pour abandonner un cours sans avoir une mention d’échec. De plus, pour les cours se concluant par un examen final, tous les travaux doi-vent être corrigés et remis aux étudi-ants avant le début de la période d’examens. Le Syndicat des étudiants de l’Université de Terre-Neuve récla-mait l’adoption d’un tel règlement depuis longtemps. « Les étudiants n’étaient pas en mesure de prendre une décision éclairée relativement à l’abandon d’un cours et d’obtenir de l’aide supplémentaire en cas de be-soin », souligne Candice Simms, prési-dente du Syndicat.

9 octobre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

ConfÉREnCE

Naked Room-mate : Anecdotes et rires étaient au rendez-vous!mylène Charette, Journaliste actualités

Le 2 octobre dernier, l’auteur Harlan Cohen était de passage à l’Université d’Ottawa pour s’entretenir avec les étudiants.

Organisée par le Service de vie com-munautaire, la conférence Naked Roomate donnée par l’auteur améri-cain Harlan Cohen n’a attiré qu’une trentaine de personnes à l’Auditorium des anciens. Le public présent a toute-fois eu droit à une soirée divertissante et très amusante.

Son intérêt à aider les autres

« Si je me suis intéressé à la vie uni-versitaire, c’est parce que la mienne a été terrible », révèle-t-il d’emblée. Harlan Cohen, bien qu’inconnu du public avant cette conférence, l’a vite conquis en y allant de plusieurs anecdotes. De son propre aveu, sa copine de l’époque, constituait le seul

point positif de son parcours universi-taire. « Le premier amour est comme l’héroïne. C’est impressionnant, mer-veilleux, mais aussi tellement malsain », souligne-t-il au public qui semblait plutôt d’accord avec cet énoncé.

C’est lorsque sa blonde l’a laissé qu’il a découvert qu’il était ridicule d’être triste à cause d’une rupture : « Je suis la seule personne pouvant prendre soin de moi. J’ai transformé cette situ-ation désagréable en une expérience positive. C’est pour ça que je suis ici ce soir, je veux vous aider à devenir confortables dans les situations qui vous effraient », affirme-t-il sur un ton très enthousiaste.

La colocation

Constatant, lors d’un sondage impro-visé à main levée, que la plupart avait déjà vécu des problèmes de coloca-tion, l’auteur américain y a été de quelques conseils. « Premièrement, ceux qui décident de s’isoler finiront par être isolés. Deuxièmement, des co-locataires n’ont pas besoin de devenir amis. Ils doivent seulement apprendre à partager un espace », dit-il. Le dia-logue représente pour lui l’unique so-lution en cas de mésentente : « Pour plusieurs, le silence est synonyme de consentement, que tout va bien. Il est donc important de manifester notre désaccord en cas de problème. »

L’amour, toujours l’amour !

Les relations amoureuses ont été le deuxième sujet abordé au cours de cette conférence. Il a, pour l’occasion, fait appel à la participa-tion des gens. Une étudiante, assise

à l’arrière de l’auditorium, a levé sa main pour partager son problème. Cette dernière a avoué éprouver de la difficulté à manifester son intérêt à l’endroit d’un jeune homme de peur qu’il la rejette. « Personne ne vaut plus que toi, tu dois cesser de croire de telles choses », répond du tac au tac l’auteur.

D’après lui, les célibataires hésitent à agir pour plusieurs raisons : « Ils ont peur de partager leurs sentiments, ils sont défaitistes avant même d’avoir entrepris quoi ce soit, avoir une re-lation d’un soir semble plus facile qu’effectuer des rencontres et, enfin, l’inconnu les effraie. » Ces personnes doivent donc accepter la « loi univer-selle du rejet », stipulant que rien ne se passe comme on le veut dans la vie et qu’il faut l’accepter. « C’est à vous de prendre des risques. Plus jeune, mon frère me disait d’aller faire mon stage à l’émission de Jay Leno. J’ai postulé et je l’ai obtenu à ma grande surprise », poursuit-il. Selon lui, le meil-leur moyen de faire face à l’inconnu est d’envisager le pire scénario.

Une conférence multimédia

À la fin de la conférence, Harlan Co-hen a pris le temps de répondre aux différentes questions que lui avait envoyé le public par message-texte. Enfin, l’auteur a conclu sa présen-tation en interprétant la chanson « Syphilis », l’une des ses compositions, ce qui a grandement amusé la tren-taine de personnes présentes. Il a par la suite remis un exemplaire de son plus récent livre aux membres du pub-lic ayant interagi avec lui au cours de la conférence.

Page 10: L'édition du 9 octobre 2012

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9 octobre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

CoLLoquE

HistoireEngagée.ca : un regard neuf sur l ’histoirefélix Blanchette,Journaliste bénévole

Le samedi 6 octobre se tenait le deuxième colloque annuel du groupe « HistoireEngagée », à l’Université d’Ottawa et diffusé en direct sur internet. Ce regroupe-ment de jeunes chercheurs en histoire s’est donné comme mis-sion de bouleverser les habitudes associées au métier.

Une nouvelle approche de l’histoire

Alors que le travail d’historien con-siste bien souvent à considérer des événements éloignés dans le temps sans chercher à en tirer un enseigne-ment direct dans le cadre de situa-tions présentes, HistoireEngagée en-courage les historiens à commenter l’actualité. Le groupe publie des dos-siers thématiques traitant de sujets « chauds » sur son site internet. Basé au Québec, le groupe a cherché, avec ce colloque, à s’ouvrir entre autres à l’étude de l’Ontario français.

Simon Jolivet, un des organisateurs de cette journée de conférences et co-directeur d’HistoireEngagée.ca avec Maurice Demers, a exprimé sa convic-tion que les historiens devaient con-tribuer de manière plus importante à l’analyse critique des événements prenant place dans la société actu-elle. Si cette nouvelle manière de faire de l’histoire peut comporter certains risques, elle mérite plus que jamais qu’on lui laisse sa chance.

Une myriade de sujets

Le premier conférencier, et pas des moindres, était le sociologue Jean-Philippe Warren, de l’Université Con-cordia. Dans sa présentation, il a re-tracé, par l’analyse du contenu des examens imposés par le ministère de l’Éducation du Québec aux élèves du secondaire ces 40 dernières années, l’évolution des discours du gouver-nement. Jean-Philippe Warren s’est entretenu avec La Rotonde , qui lui a demandé si le discours nationaliste des années 70 et 80, révélé dans son étude, était parvenu à trouver écho chez tous les Québécois : « Non seule-ment les francophones désormais considèrent que la société québé-coise est leur référence propre – ré-férence beaucoup plus forte, beau-coup plus sensible, beaucoup plus vivante que celle de leur attache-ment au Canada. Toutefois, c’est aus-si vrai pour les allophones qui, dans les sondages, ont tendance à s’identifier d’abord à la nation québécoise avant de se tourner vers la nation ca-

nadienne, et, ce qui est encore plus étonnant, pour les anglophones, qui ont été éduqués dans les écoles à partir des programmes imposés par le ministère de l’Éducation du Québec, qui ont écouté les émissions de télévi-sion produites au Québec, qui ont été exposés aux discours politiques des gens au pouvoir, qui étaient pour une très grande majorité francophones. »

S’en est suivi une série de trois con-férences portant sur le militantisme franco-ontarien. Interrogée sur la raison pour laquelle certains de ces mouvements furent ignorés par l’historiographie, la conférencière et doctorante à l’Université d’Ottawa Caroline Ramirez, s’étant intéressée à l’action du Comité du réveil de la Basse-Ville contre la rénovation ur-baine barbare d’un quartier franco-phone d’Ottawa, a répondu : « Ce

mouvement n’était pas vu comme un agent de changement social au sens large mais comme une inter-vention ponctuelle pour modifier une situation qui était intolérable pour les francophones. ». Andréane Gagnon, étudiante à la maîtrise à l’École de sciences politiques, a pour sa part regretté l’absence de mouvements de ce type aujourd’hui : « Je pense que cette fibre là, de gauche, est dif-ficile à trouver aujourd’hui en Ontario français et je ne sais pas ce que l’on pourrait faire pour la faire émerger à nouveau. Est-ce que les Franco-On-tariens et les Franco-Ontariennes sont satisfait-e-s de leur situation, en lien avec les droits acquis par le passé? Ou ne s’identifient-ils plus du tout à un groupe qui éprouve des besoins de préservation, de protection d’une cul-ture, d’une histoire? »

Nous avons ensuite pu assister à deux conférences traitant du rôle des in-tellectuels dans l’action sociale. L’avant-dernier volet a été consacré à l’engagement identitaire et en-vironnemental. Brieg Capitaine, de l’Université du Québec en Outaouais, a parlé de l’histoire des Innus de la Côte-Nord, peuple autochtone ayant perdu son identité à la suite de la col-onisation et désormais en phase de réappropriation. Le sociologue Yves Laberge, de l’Université Laval, a en-suite analysé les enjeux portés par le « Moulin à paroles », parfaite illustra-tion du paysage symbolique du Qué-bec. Pour conclure cette journée de conférences de grande qualité, le chanteur du groupe Loco Locass, Sébastien Ricard, a retracé chro-nologiquement les liens que sa dé-marche artistique voulait tisser avec l’histoire du Québec et, au-delà, des Premières nations.

À la fin du colloque « HistoireEngagée », Simon Jolivet a présenté le dernier conférencier, Sébastien Ricard, membre de Loco Locassphoto Ayoub Ben Sessy

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PREMIèRE.. .

ET DERNIèRE ÉDIT ION

Roturière: n.f. Qui n’est pas noble.

Le corps policier du Canada est là pour protéger. Protéger les lois, ça adonne que c’est souvent la loi des bourgeois mais ça c’est juste un adon là. Ces temps-ci j’pu capable d’entendre le monde se plaindre de notre travail fai’que m’a vous dire mon avis à moé.

Moé là, quand j’vois du monde qui, pis là c’est y’inque un exemple, fume d’la drogue. Ben là j’me pose deux questions : sont-tu hors de contrôle? J’peux-tu les frapper? C’est ben dur la vie d’un policier, on s’pose des ques-tions sur l’ordre pis l’protocole tout l’temps, surtout depuis qu’les p’tits criss sont toujours après nous parler de leurs droits. Moé j’ai y’inque envie d’leur répondre: sais-tu, nous autres itou on en a des droits. Droits de vous ques-tionner, d’vous insulter, d’vous juger, d’vous frapper, d’vous arrêter, d’vous détenir pis d’vous sacrer en prison si

vous m’faites parde patience. C’pas juste des droits dans l’fond, c’est mon devoir. Faut qu’fasse ma job, quand même. J’assure l’ordre pis j’défends, armé d’mon poévre, d’ma matraque, d’mon gun pis d’la loi de l’État. Pis j’aime ça en tabarnaque! Pis tsé là, l’monde qui s’plaigne qu’on fait d’la discrimination, y’inque un affaire à dire là-dessus. SONT DAN-GEREUX. Sont là avec leur style punk, les yeux dans graisse de bines, des p’tits boutes de tissus accrochés sul’ linge, des macarons d’greenpeace pis leu’ barbes de hippies. Faut pas leur faire confiance, on sait jamais quand qui vont pas pogner leur douze pis shooter l’premier ministre. Nous-autres on les check ben, on les fiche qu’on dit dans l’milieu. D’in fois on est pas supposés les filmer ou les prendre en photo, s’pas trop légal mais ça nous rend not’ job plus facile, on peut

s’faire des tableaux avec des noms pis des photos pis les écoeurer quand ça nous tente. C’est des criminels en liberté, ciboire!

Peuvent ben faire une plainte à la déonto, j’comprend rien là-dedans moé. S’parce qu’ça se rend jamais jusqu’à nous aut’ anyway. S’comme mon collègue là qui avait shooté un homeless dans rue, ben tsé c’est des affaires qui arrivent, qu’ossé qu’on est supposé d’faire avec s’te vermine-là? À un moment donné, y’a toute même ben des limites surtout quand c’est la cinquième fois que tu l’arrêtes en une semaine. Ça flâne, pas d’famille, pas d’job. Y’a personne qui en veut de s’te monde là, y coûte assez cher à l’État d’même, les nourrir en prison ça s’rait ben l’boute d’la marde, c’pas un shelter ça osti.

Moé quand ça va pas, pis que j’me questionne su’ ma job, ben j’me rap-pelle tout l’temps c’qu’a dit Yves Francoeur, le président de la Fra-ternité des policiers et policières de Montréal : « Notre boulot, à la police, c’est la répression. [...] Après tout, la police est un organisme paramilitaire, ne l’oublions pas », pis là j’me sens à ma place. Peuvent ben chialer m’en câlice, je l’sais que les meilleures val-eurs à défendre ben c’est la sécurité pis l’ordre. Sans ça c’est l’désordre, la panique partout d’in rues, l’chaos criss!

En toute là, j’ai compris que, dans vie, pour être un bon citoyen, tu travailles, tu consommes pis tu farmes ta yeule. Si tu fais ça, la police va toujours être là pour te protéger.

Constable 1478

Être policier, justicier moderne

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PRIx BAVETTE D’OR 2012

L’extraordinaire maladresse d’un professeur est récompensée

Jeudi dernier, un groupe de Rotu-riens a assisté à la 24e remise de la Bavette d’Or. Cette soirée plus ou moins intime s’est déroulée dans le sous-sol du sous sol de l’édifice Tabaret, un lieu approprié pour cette soirée bien arrosée.

Pour les occultés du cortex ou ceux qui n’ont jamais lu La Roturière, la Bavette d’Or est un prix remis annuellement au profes-

FRONT DE LIBÉRATION DE COCHRANE ET PRESCOTT-RUSSELL

L’Ontario déchiré

Suite à l’abolition de la bourse pour étudier en français, qui fut la goutte d’eau irrespectueuse qui fit déborder le vase de l’indignation populaire, de nombreuses émeutes ont eu lieu à travers l’Ontario.

Des citoyens en colère ont barricadé des rues en lançant des Petits Roberts et des Grévisses aux policiers qui tentaient de contrôler la situation.

seur qui, tout au long de sa carrière, a fait preuve d’une maladresse extrême dans la pratique de sa profession.

Cette année, c’est le docteur Camil Bévue-Sans-façon, professeur de métaphysique appliquée à l’Université d’Ottawa qui fut tributaire du célèbre prix. Tout au long de sa carrière universitaire, cet estimable chercheur s’est bâti une réputation de gaucher contrariant. À lui seul, le profes-seur Bévue-Sans-façon a réussi à mettre le feu à trois reprises à son département, et ce, au cours de la même soirée. Interrogé sur la nature de son travail, il aurait déclaré que ses expériences visaient à prouver le caractère inflammable du département de philosophie qui avait la réputation d’être plutôt froid et gris.

Des témoignages et anecdotes de ce genre fusaient de toutes parts au cours de la soirée. Selon ses étudiants, M. Bévue Sans-façon avait pour habitude de con-fondre les locaux de ses cours, se présent-ant à Lees alors que son cours se donnait à Simard. Il ne se présentait jamais lors de ses examens, prétextant qu’il était on-tologiquement impossible de tricher à un examen de métaphysique.

Les émeutiers affirment militer « pour que de la Belle Eau Scintillante germe un État Français libre de discourir dans la langue de Molière ». Le Front de Libération des Co-chrusselienprescottins a déclaré unilaté-ralement l’indépendance des deux com-tés par rapport à l’Ontario.

Selon un porte-parole du Front, « bien qu’une distance importante sépare les deux entités de la nouvelle Ré-publique, comme l’Alaska et les États-Unis, la distance physique n’est pas un obstacle à l’unification lorsqu’on partage une langue et une culturecommunes. » De plus, le gouvernement de transition prévoit de construire un pont afin de réunir les deux parties du nouveau pays, séparées par environ 600 km. La capitale sera vraisemblablement Hearst, et Smooth Rock Falls sera la métropole. Le nom du nouveau pays vacille entre Cochranistan, Prescottistan ou Rusellistan. Déjà, certains Russelienprescottins craignent toutefois d’être négligés face aux Cochranois, qui possèdent la majorité des ressources na-turelles.

Parmi les éléments qui lui ont valu la Ba-vette d’Or, rappelons sa volonté inébran-lable de marcher à reculons sur le cam-pus durant la session d’automne 1993, en protestation contre le conformisme social et le diktat du positivisme qu’il trouvait suf-focant.

C’est un homme de principes et de con-victions qui n’a jamais perdu foi dans l’exercice de son métier. Selon certaines rumeurs, il serait toujours en activité malgré sa retraite. On rapporte qu’il donne des cours privés dans sa résidence pour per-sonnes âgées.

Arrivé avec trois longues heures de retard pour son discours de remerciement, M. Bévue-Sans-façon a pris le temps de remer-cier ses anciens étudiants et le recteur de l’Université qui l’avait engagé à l’époque malgré ses facultés affaiblies. Il a conclu son discours, sous les applaudissements nourris de la foule, en citant un extrait de son ouvrage célèbre, Gaffe et temps : « La bêtise est la seule différence entre l’homme et la bête, car aucune bête n’est aussi bête que l’homme. » Une citation qui, selon M. Bévue Sans-façon, le décrit bien.

Dans son manifeste à saveur syndicaliste, le Front de Libération du District de Co-chrane et du Comté de Prescott-Russell veut l’indépendance totale des Cochrus-selienprescottins, réunis dans une société libre et purgée à jamais de sa clique de requins voraces, les « big-boss patronneux » et leurs valets.

Dalton McLucky qualifie les demandes des terroristes de tonitruantes et de peu crédibles. Tonie Le Truand, le chef de la mafia de Toronto, et son comparse, Tin Le Crédit, le prêteur sur gages, accompa-gnaient l’Honorable Premier Mini durant son point de presse. Lorsqu’un journaliste l’a interrogé sur les liens entre la corrup-tion de son gouvernement et le mouve-ment sécessionniste, Dalton McLucky a affirmé : « Il n’y a aucun problème avec la mafia dans la ville du maire Run Ford et dans aucun autre endroit en Ontario, sauf peut-être chez les séparatistes. » Il est de notoriété publique que tout endroit où il y a des séparatistes est automatiquement gangréné par la corruption.

Après Gordie Etchil-vaurien, Mary-Anna King fait face aux critiquesÀ l’instar de ce qu’ont fait les joueurs de l’équipe de football en deman-dant le renvoi de leur entraîneur Gordie Etchilvaurien, un groupe d’étudiants du Département de français de l’Université d’Ottawa a demandé une rencontre expédi-tive avec Allan La Roche, recteur, et les membres de l’exécutif de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) pour demander la démission de la vice-présidente aux communications, Mary-Anna King (prononcé à l’anglaise).

Selon les étudiants, plusieurs facettes des communications en français de la FÉUO sont négligées. Notamment, le site internet en français de la fé-dération ne semblerait être qu’une traduction approximative du site an-glophone.

« Si les joueurs de football ont pu le faire avec leur entraîneur Gordie Etchilvaurien, nous aussi le pouvons avec nos leaders étudiants! Deman-dons sa démission! », s’est exclamé un étudiant en sortant de la longue rencontre avec M. La Roche et les politiciens étudiants.

« Les communications en français de la FÉUO sont trop souvent bafouées. Il faudrait que Mme King apprenne à utiliser autre chose que Google tra-duction. Je réclame la démission de la vice-présidente ou, à tout le moins, qu’elle s’inscrive à des cours de fran-çais langue seconde », a expliqué une seconde étudiante un peu plus modérée.

« I want all the students to know that bilingualism is at the heart of my pre-occupations and that French people may be reassured: I will put every ef-fort for them to learn and speak Eng-lish, so that once and for all, we can all understand each other, and avoid those kind of situations », a nuancé Mme King auprès des journalistes. Elle a conclu son point de presse en lâchant un « God save the Queen » bien senti.

9 octobre 2012LA ROTURIÈRE

mademoiselle Coquette vous parle de vos performances sexuelles!

TaureauLes Taureaux, c’est connu, sont de véri-tables obsédés. À moins de trouver un partenaire du même signe, il faudra toute-fois apprendre à tempérer vos ardeurs fou-gueuses et à se satisfaire de moins de six coïts par jour.

BélierVos assauts répétés et brutaux pourraient en satisfaire plus d’un. La brebis égarée trouvera chez vous un amant incompara-ble qui la mettra et la mettra encore... dans le droit chemin. Sous vos airs d’agneau, vous cachez un véritable Satyre.

ViergeSi vous l’êtes encore ce mois-ci, votre Cher Bobbi saura vous guider, avec l’aide de votre voisin(ne) aux biceps développés. Si vous ne l’êtes plus, il vous reste un tas d’autres premières fois à tester sous la cou-ette, si vous osez!

GémeauxVotre personnalité double enchantera votre partenaire sexuel. Tantôt violent et brusque dans vos mouvements de pilon, puis tout à coup doux et sensuel dans vos caresses charnelles, vous n’aurez aucun mal à faire gémir votre moitié.

LionVous prenez autant de plaisir à regarder dans une glace votre anatomie souveraine qu’à contempler celle de votre partenaire pourtant tout aussi royale. Concentrez-vous un peu sur le plaisir de l’autre pendant l’acte, avant de vous extasier devant vos propres prouesses, si vous voulez rugir en-semble de plaisir.

BalanceOscillant entre le grand amour et l’amitié la plus platonique, votre relation rêvée pour-rait bien se révéler sous les traits d’un dél-icieux fuck friend. Pour maintenir l’équilibre qui vous est si précieux, pensez à alterner les positions dominantes et soumises.

CancerSymbolisé par un crabe, votre signe fait de vous un adepte de pratiques obscures,

car vous n’aimez pas marcher droit. Après quelques promenades sur le corps couleur sable de votre partenaire, vous revenez toujours vous enfoncer dans les grottes hu-mides ou grimper sur des stalactites turges-centes.

ScorpionVous répandrez votre doux venin sous plu-sieurs peaux cette semaine. Toujours bien protégé d’une solide carapace de latex, le natif du Scorpion remportera victoire sur victoire, maniant habilement le bout de sa queue.

CapricorneTimide en apparence, vous cachez bien votre jeu, car vous serez une biche arden-te ou un bouc embrasé une fois sous les couvertures. Attention de ne pas donner de trop grands coups de cornes!

PoissonLaissez-vous tenter par la savoureuse moule ou le gros ver accroché à l’hameçon de l’Amour. Frétillant comme une anguille et percutant comme un requin-marteau, vous réaliserez les rêves les plus mouillés de votre partenaire.

VerseauPorteur d’amphores, une petite visite à la piscine Morrisset pour remplir votre cru-che d’un fertile liquide pourrait vous don-ner l’occasion d’une expérimentation al-léchante. Il peut s’en passer des choses dans un sauna...

SagittaireMi-humain, mi-cheval, vous êtes une sur-prise de taille pour votre partenaire. Mais grosseur et longueur ne font pas tout, et il faudra apprendre à manier moins mal-adroitement votre appareillage si vous voulez vous lancer au grand galop avec votre cavalière.

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MINI-CRITIQUES

Un retour attenduTout le monde se souvient du groupe O-zone, qui a connu un énorme suc-cès mondial avec leur chanson « Dragonstea din tei ». Le groupe rou-main se faisait entendre via les ra-dios populaires en 2004. Après leur fameux « Numa Numa » et « Mai Ya Hee », c’est au tour du « Ho-Ho-Ho » : ce mois-ci, Dan Balan, Arsenie Todiras et Radu Sârbu tentent de reconquérir l’Amérique avec un album spécial de Noël. Avec des titres comme « Craci-un în Marea Neagra » (Noël à la mer Noire), « un nai în copac » (une flûte de pan sous l’arbre), ainsi que « Bud-acrest sub stèle » (Budacrest sous les étoiles), écouter cet album fait voy-ager.

Les membres du groupe, qui s’étaient séparés en 2005, reprennent leurs mi-cros... Un peu tôt pour un album spé-cial de Noël, peut-être. Par contre, plusieurs fans de la formation ont pris l’initiative d’envoyer une pétition con-tenant plus de 20 000 signatures exi-geant de nouvelles chansons. Après cette désunion, le succès qu’O-Zone a connu au Japon leur a redonné la force de poursuivre là où ils s’étaient arrêtés. Pour tous ceux qui aiment éviter les foules d’avant Noël et qui ne savent pas trop quoi offrir durant leur échange de cadeaux chinois cette année, vous êtes maintenant com-blés!

Les TwitsAprès le Réseau minable, Davy Spar-row nous livre Les Twits, un film décriv-ant le parcours d’un étudiant brillant de l’Université d’Ottawa ayant créé un réseau social où les humbles citoy-ens peuvent converser et partager des idées à l’aide de chants d’oiseaux. Les choses se réchauffent lorsque deux membres de la Fédération étudi-ante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) portent plainte, accusant l’étudiant d’avoir volé leur idée.

On aime : Les gazouillis variés ajoutent une touche d’humour au sujet quelque peu déprimant.

On aime moins : Le film est extrême-ment long et on se lasse rapidement des scènes de réunions du C.A. à ral-longe.

Cher Bobbi, j’ai utilisé le vibromasseur de ma mère et, depuis, ça me pique drôlement. Que devrais-je faire?J’ai toujours appris à partager mes jouets

Chère J.T.A.À.P.M.J., tout d’abord, il faut que tu saches qu’il n’y a rien de mal à tes actions et c’est très bien que tu te sois ouverte à moi. En plus, j’irais même jusqu’à dire que nous avons beaucoup plus en commun que nous l’aurions imaginé. La même chose m’est arrivée en juin passé… On te dit : « Oh! Tente l’expérience! », et ça fait du bien, oui, ça chatouille la mous-tache dans les culottes! On essaie d’y intégrer un peu de crème fouettée et POUF! On finit à l’hôpital pour une vag-inite à levures! Mais bref, retournons à ton sujet (ahem) : chère vibratrice familière, je te supplie d’aller sur Wiki-pédia. Il faut prendre très au sérieux les infections et les maladies sexuel-lement transmissibles mais rassure-toi car, d’après moi, on peut tout résou-dre avec Google de nos jours. Par ail-leurs, pourrais-tu me faire une petite faveur : attends quatre jours pour voir si des plaies de couleurs jaunâtres et mauves apparaissent autour de votre sexe. Si oui, il s’agit vraisemblablement des conséquences d’une expérience avec un bison du parc Oméga, qui aurait transmis plus qu’un moment de plaisir vite fait durant ma petite esca-pade la semaine passée… Et oui, mon ami Pascal m’a appelé en me disant qu’il aurait apparemment la même chose… Mais si personne ne te filme pendant l’acte, personne ne peut te poursuivre! Alors, on récapitule : 1. Plus de crème fouettée, 2. Toujours visiter Wikipédia pour TOUTES les réponses de la vie et 3. Fais attention au bison à corne unique dans le champ Sud du parc Oméga. Bonne chance! Xxx ;-)

Cher Bobbi9 octobre 2012LA ROTURIÈRE

fuSiLLaDES

Rencontre inspirante avec Patio

Après quatre ans avec les Blaireaux de Blainville, Jeannot Patio a rarement connu un aussi bon début de saison. Malgré les nombreuses défaites des siens, il a récolté neuf buts, quatre passes pour un total de 22 points. La Roturière s’est entretenue avec lui.

La Roturière : Qu’as-tu pensé de votre défaite d’hier de 10 à 2? JP : Ah ben, c’est sûr que moi j’ai don-né mon 110 %. J’ai patiné pis je pense que les autres gars de l’équipe ont patiné pas mal aussi, mais la puck rou-lait pas pour nous. On a quand même eu une bonne fin de période, surtout en deuxième moitié Je pense qu’on n’a pas clearé le devant du net as-sez. Tsé quand tu vois rien c’est difficile de voir, fek notre gardien en a laissé passer une coupe. Faudrait jouer du coude plus pour montrer aux autres qu’il y a un signe d’interdiction de sta-tionner en face de notre filet.

LR : C’était votre douzième défaite d’affilée. Comment allez-vous vous préparer pour les prochains matchs? Les rumeurs disent que vous seriez sur le point d’engager Scott Gomez. Est-ce vrai ?JP : C’est difficile de perdre, mais vous savez on n’est pas capables de gag-ner à domicile et on perd toujours sur la route, alors je crois ben qu’on va y arriver un jour. Je pense que le match de ce soir c’est la goutte qui va mettre le feu aux poudres. On va travailler dessus nos petites erreurs monumen-tales pis on va revenir en force le pro-chain match. Pour ce qui est de mon chum Scotty, il va continuer à jouer en Alaska durant le lock-out. Nous en-visageons plutôt engager Jean Perron pour remplacer notre entraîneur.

LR : Que penses-tu des commotions cérébrales dans le hockey?JP : Je pense qu’il faudrait s’adresser au problème le plus vite possible. Tu sais, les conditions qui sont autour du hockey c’est comme pas facile. Moi, je dis que les joueurs jouent un rôle dans les commotions cérébrales. Dans le hockey, la moitié du jeu est d’ordre mental, l’autre moitié est mentale, al-ors les joueurs devraient modeler leur mental pour pas se mettre à charger plein de monde sur le dos comme une poule pas de tête. Il faut que tout le monde embarque dans le bateau sinon on va toucher la pointe de l’asperge.

Cher Bobbi, mon colocataire a récemment couché avec un « gigolo », un cadeau de fête de la part de ses amis. Depuis, il a des doutes quant à son orientation sexuelle. De plus, j’ai récemment remarqué une pénurie de carottes et de vaseline. Devrais-je lui parler?En manque de carotène

Chère E.M.D.C., les temps qui s’annoncent vont être cruciaux à la construction de l’égo et de l’esprit de ton colocataire. Il faut le laisser te dire ce qu’il ressent pour vrai dans son cœur. Il se sent probablement très gêné et il sait que, s’il parlait de ses questionnements au sujet de son orientation sexuelle avec sa famille, son frère prendrait sans doute avan-tage de sa situation et tirerait ses cu-lottes en public en criant : « Lâche le savon! » jusqu’à ce qu’il ait 23 ans… OMG c’était les pires années… Mais, plus sérieusement, montre-toi à l’aise à l’égard de sa situation et, surtout, sois là pour lui. S’il te demande de l’aider à placer des carottes dans ses cachots, dis-lui oui. Apprendre, ça se fait ensemble. S’il semble aimer, soit gentille et va à l’épicerie lui ra-masser un concombre. La semaine suivante, s’il est toujours satisfait, ça pourrait être une courge! J’ai même lu, il y a quelques jours, qu’il existe des tribus en Amazonie où le mâle alpha stocke une partie des récol-tes végétales du village dans ses fes-ses et produit une soupe appelée le « wajdimoushmoush », qu’il partage avec tous les adultes et enfants du-rant une célébration proche de notre Halloween. Soutiens-le et essayez de nouvelles choses ensemble! Peut-être que tu pourrais lui en parler au cours d’un souper en tête-à-tête. Bonne chance! Xxx ;-)

LR : Penses-tu que le hockey est un sport trop violent?JP : Non. Le hockey c’est un sport phy-sique, pas violent. Il faut savoir faire une distingation, tsé. C’est comme comparer un stick avec un bâton, ça se fait pas. Moi, je suis unanime là-dessus. Les mises en échec c’est dans le hockey, autant que la saucisse va dans le pain pour faire un hot-dog. Tsé, pour avoir une bonne équipe faut qu’il y ait un certain montant de souf-frances, ça fait que chaque joueur doit profiter de recevoir des mises en échec dans la ligne du dos.

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ARTS & CULTURE Katherine Sullivan | [email protected] 9 octobre 2012

Katherine Sullivan,Chef de pupitre

Danielle Duval, une artiste d’origine montréalaise, est venue faire un tour au Black Sheep Inn, le 6 octobre, suite à plusieurs voyages et collaborations musicales. Son dernier album, Of the Valley, sorti en 2011, en est un résultat. Duval s’entretient avec La Rotonde à l’autre bout du fil.

LR : Tout d’abord, vous semblez avoir fait le tour de la planète quelques fois. Le titre de votre album, Of the Valley, est-il un résumé de vos voyages?

DD : Le terme « vallée » veut dire plein de choses. J’ai habité en Afrique et en Californie et, si tu voyages un peu sur les routes de la Californie, tu peux remarquer des affiches annonçant « Valley quelque chose » un peu par-tout. Le terme veut aussi parler des gens qui y habitent. Par exemple, à Rio de Janeiro, la vie est difficile mais, dans la vallée, la situation est différ-ente.

LR : J’ai pu remarquer que vous avez collaboré avec des artistes tels que Sam Roberts et Jim Creeggan (Bare-naked Ladies). Avec qui rêvez-vous de collaborer à présent?

DD : Je pense que j’aimerais travailler avec Rick Rubin. C’est mon rêve! Il a

travaillé avec The Red Hot Chili Pep-pers et Johnny Cash. Sinon, j’aimerais travailler avec Daniel Lanois. Lui c’est la crème de la crème et ce serait vrai-ment quelque chose! Mais j’avoue qu’il y en a plusieurs avec qui j’aimerais travailler. Ça fonctionne comme ça dans ce monde-là. On doit avoir des amis et collaborer. L’esprit de com-munauté est tellement important en musique! C’est aussi important d’avoir des amis avec qui partager des idées. Lorsque j’ai produit Of the Valley avec Zeus, j’ai dû lâcher beaucoup de contrôle, parce que j’étais habi-tuée de tout faire seule. On passait du temps ensemble et, soudainement, quelqu’un se levait et disait qu’il vou-lait jouer dans une chanson de façon spontanée.

LR : Enfin, en plus de collaborer avec des artistes, une de vos chan-sons, « You’re the One That I Want », se retrouve sur la trame sonore de l’émission américaine Californication. Comment est-ce arrivé?

DD : Eh bien, je travaille avec un ami, Avi Diamond, et c’est son métier de trouver des contrats. Une journée, il m’a appelée pendant qu’il essayait de mettre mes chansons sur des bandes sonores. Il m’a demandé si c’était correct de mettre « You’re the One That I Want » sur Californication. Je n’avais aucune idée comment ils allaient l’utiliser, alors je l’ai regardé un peu plus tard. Finalement, ils ont fait jouer ma chanson juste après une scène d’amour pendant toute une minute. C’était vraiment un gros évé-nement dans ma vie!

EntREVuE

Le tour du monde en douze chansons

aCtiVitÉ SuR LE CamPuS

une après-midi sur Le campus :

« Les arts de La promenade »

alexandre Chartrand,Journaliste bénévole

Le Service de vie communautaire a mis en place une nouvelle édition de l’activité « Les arts de la promenade », une compétition d’œuvres d’art sur le thème de la danse créée par les étudiants lors de l’après-midi du jeudi 4 octobre.

L’évènement « Les arts de la prom-enade » est un concept simple. Une fois par année, le Service de vie com-munautaire organise une compétition d’art qui se déroule sur la promenade du campus universitaire. Chaque an-née, les thèmes et les médiums vari-ent, cette année se concentrant sur la peinture, avec comme thème la danse.

Selon l’organisatrice du rendez-vous annuel, Mélanie Rainville, 35 équipes se sont présentées lors de la journée. Les participants pouvaient se présent-er seul ou en groupe de deux. Chaque équipe avait deux heures pour com-pléter leurs œuvres, l’activité se dérou-lant de 13 h à 15 h 30 jeudi dernier. Des prix ont été décernés aux quatre meil-leures peintures, jugées par le Service :

• 1re position: Hawraa Bachir et Ze-inab Adref remportèrent ensemble un prix de 400 $.

• 2e position: Vincent Kember reçut 300 $.

• 3e position: Alejandra Veslasquez remporta la somme de 200 $.

• 4e position: Sarah Niu se vit attribuer la somme de 100 $.

Pour leur deuxième participation, Hawraa Bachir et Zeinab Adref ont réalisé une époustouflante scène de ballet, trouvant inspiration dans ceux de New York. Les vives couleurs qui ont été utilisées dans la composition leur ont amené une victoire bien méri-tée.Vincent Kember, qui en était à sa troisième participation, a davantage misé sur une scène de danse contem-poraine. Sur sa toile, les personnages de couleurs vives sur un fond de cou-leur noire créaient un contraste in-téressant qui lui a valu la deuxième place. Lorsqu’on lui demande com-ment il utilisera l’argent de son prix, il répond : « Première chose, de l’encre pour mon imprimante. » Alejandra Velasquez, étudiante en arts visuels, et Sarah Niu ont opté pour des portraits de ballerines.

Bref, une belle après-midi avec un impressionnant talent démontré par les étudiants de l’Université. Bien évidemment, le Service de vie com-munautaire nous invite à leur pro-chain évènement, le concours de tail-lage de citrouille, qui aura lieu jeudi le 18 octobre. Pour s’inscrire, contacter l’adresse [email protected], en fournissant nom, numéro d’étudiant et numéro de téléphone. Encore une fois, des prix seront remis aux meilleurs tailleurs de citrouilles.

Danielle Duval, photo courtoisieHawraa Bachir et Zeinab Adref, gagnantes du concours « Les arts de la promenade » photo Ayoub Ben Sessy

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9 octobre 2012ARTS & CULTURE | [email protected]

CRitiquE tHÉâtRE

Intermède poétique et amoureux dans un monde où tout va t rop vite

Caroline Ramirez,Secrétaire de rédaction

Du 3 a 6 octobre derniers, le spectacle Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, de Loui Mauffette, était présenté au CNA.

Des interprètes de renom

L’étrangère désespérément in-culte que je suis n’a pas eu besoin de reconnaître les grands noms qui jouaient dans cette pièce pour en ap-précier l’extraordinaire qualité. Alors que mon voisin de siège m’enfonçait à intervalles réguliers son coude dans les côtés en me chuchotant, extasié : « C’est Anne-Marie Cadieux! C’est Yann Perreau! C’est Maxime De-nommée! », je ne pouvais que répon-dre par un « Ah ouais! » qui se voulait convaincant mais cachait une mé-connaissance honteuse, me conten-tant de me laisser transporter par les paroles virevoltantes des comédiens.

Plus de quarante textes nous ont été récités, joués, chantés, dansés, hurlés, scandés, murmurés au cours de cette ode physique et musicale à la poésie.

Beaucoup parlaient d’amour, comme « Mon rêve familier » de Paul Verlaine, porté par Clara Furey, à la voix pro-fonde et puissante. Certains de mort – mort souvent liée à l’amour, d’ailleurs – comme le poème de Boris Vian, « Je voudrais pas crever », majestueuse-ment récité par Anne-Marie Cadieux. D’autres des simplicités de la vie, comme « La soupe aux poireaux » de Marguerite Duras, brillamment inter-prété par Patricia Nolin.

L’évolution de la direction artistique du CNA

L’une des spectatrices a parlé un peu avec La Rotonde de l’évolution de la programmation du Centre, en fonc-tion des changements de direction artistique : « J’ai adoré le spectacle. Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas vu quelque chose d’aussi bon, au CNA plus particulièrement! Je m’abonne année après année, depuis que je suis ado... Quand j’étais ado, c’était excellent : c’était Robert Lepage qui était directeur artistique, de 1989 à 1993, il est parti avant la fin de son mandat. [...] Il y a eu des péri-odes très fortes, entre autres quand Denis Marleau était directeur, c’était très bon. Avec Jean-Claude Marcus, c’était très conservateur. Ils avaient décidé de retourner chercher la cli-

entèle traditionnelle, conservatrice, et c’était moins bon. Jusqu’à l’année passée, c’était Wajdi Mouawad qui était directeur artistique, un person-nage un peu controversé. Il était volo-ntairement provocateur. »

Loui Mauffette, en présentant à nou-veau ce spectacle créé en 2006, savait vraisemblablement qu’il tenait là une valeur sûre. S’exprimant à nou-veau sur Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, la spectatrice s’enthousiasme : « J’ai vraiment aimé le spectacle. Il y avait plusieurs bons moments mais, moi, j’aime beaucoup la danse. Je suis aussi abonnée au Théâtre français à la danse. J’ai trou-vé que la chorégraphie de Dave St-Pierre était extraordinaire. »

Des scènes magistrales... mais un ensemble un peu long

L’un des « poèmes » interprétés, une chorégraphie extraite du numéro de danse Pornographie des âmes, est en effet sans paroles : Clara Furey et Éric Robidoux dansent, se heurtent, s’enlacent et se bousculent pendant d’inoubliables minutes sur la longue table de bois qui occupe le centre de la scène, créant par leurs mouve-ments un véritable moment de beau-té pure.

Les périodes de récitations – car les artistes gardent délibérément leurs textes à la main, même lorsqu’ils se laissent emporter par la force des mots – alternent avec des in-stants chorégraphiques simples, mais efficaces : la scène, répétée deux fois, où la troupe entière jette en l’air les feuilles sur lesquelles sont écrits les poèmes, dans les cris de joie et une excitation toute enfantine, est partic-ulièrement esthétique.

L’une des spectatrices a beau-coup apprécié l’aspect très simple de la production, presque comme une sorte de « répétition d’école ». L’enchaînement des récitations est en effet léger, peu formel et très fluide. L’ensemble a toutefois « quelques lon-gueurs », de l’aveu d’un spectateur, pour qui la représentation ne méritait pas de durer 2 h 10, sans entracte, et aurait gagné à être un peu plus courte. « Il y avait tout de même des sandwichs offerts à la fin! », lance-t-il d’un ton rigoleur.

Ce spectacle, sorte d’inventaire à la Prévert illuminé, s’est finalement valu une ovation debout de l’ensemble du public, prouvant sans doute que, dans notre monde de vitesse, nous avons tous besoin d’une pause poé-tique.

photo courtoisie, Yves Renaud

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9 octobre 2012ARTS & CULTURE | [email protected]

ExPoSition

Margaret Watkins: à la redécouverte d’une photographe de talent

alexandre Chartrand,Journaliste bénévole

Le Musée des beaux-arts du Canada a créé une nouvelle exposition des œuvres de Mar-garet Watkins, une photographe canadienne du début du siècle, qui a travaillé au Canada, aux États-Unis et en Écosse.

Ce n’est que par chance que des photos de Margaret Watkins ont été conservées au cours des années.

Lors de ses dernières années sur terre, Margaret Watkins confie à son voisin, John Mulholland, une boîte scellée avec la seule consigne qu’elle ne soit ouverte qu’après sa mort. Conten-ant de nombreuses photographies, l’ouverture du coffret stupéfia cet avocat de Glasgow, Watkins n’ayant jamais parlé de sa carrière de pho-tographe. Comme il le racontait lors de son discours d’introduction à l’exposition, les discussions autour de ce projet d’exposition ont commencé il y a quelque 28 ans, alors que le Mu-sée des beaux-arts du Canada ve-nait de faire l’acquisition de plusieurs œuvres de cette impressionnante col-lection.

Native de Hamilton, née le 8 novem-bre 1884, et fille d’un prospère com-merçant, Watkins étudia les arts et la musique. À l’âge de 24 ans, elle quitte Hamilton pour New York, où elle trouve un emploi au service d’Alice Boughton, une photographe portrait-iste qui gagnera une réputation mon-diale. Elle s’inscrit par la suite à l’école reconnue de photographie de Clar-ence H. White, où elle explora diverses techniques, et poussera constamment ses expériences photographiques. Re-connaissant le talent de la jeune ca-nadienne, M. White l’embaucha en tant qu’enseignante. Quelques an-nées après la mort de son mentor, elle entama un voyage en Europe, où elle

décida de rester jusqu’à la fin de ses jours.

L’exposition Margaret Watkins : Sym-phonies domestiques réunit 95 œuvres réalisées entre 1919 et 1935, et qui suivent la carrière de l’artiste. Issu d’un portfolio varié, l’exposition ras-semble des portraits formalistes, des natures mortes, certaines photos ré-alisées pour des publicités, ainsi que des expérimentations en création de motifs industriels. Les photos qui y sont présentées témoignent du talent de la photographe, et ramènent à la lu-mière une artiste qui ne nous était en-core que trop peu connue.

Comme conclut la conservatrice du Musée des beaux-arts Lori Pauli, dans le catalogue de l’exposition : « L’image de l’importance de Wat-kins pour l’histoire de la photographie commence à peine à apparaître plus clairement. »

L’exposition est accessible pendant les heures d’ouverture du Musée des beaux-arts du Canada, du mardi au dimanche de 10 h à 17 h, ainsi que lors des heures d’entrée libre – donc gratuite –, le jeudi de 17 h à 20 h. Pour les curieux, la conservatrice Lori Pauli donnera une visite guidée de l’exposition le vendredi 12 octobre, à 12 h 15.

CRitiquE DE BoîtES DE nuit

Ottawa sort ses souliers de dansealexandre Chartrand,Journaliste bénévole

La période d’examens débute tout doucement, créant des pénuries de café et de longues nuits d’étude. Afin de conserver le moral et se changer les idées, La Rotonde vous a dressé son top 4 d’endroits parfois méconnus où aller danser.

1) Soirée années 80 au Barrymore’s 323, rue Bank

Le dimanche soir n’est plus ce qu’il était. Le Barrymore’s offre une soirée où la musique des années 80 et les costumes aux couleurs néons sont de mise. L’endroit peut sembler un peu petit au premier coup d’oeil, mais un nombre impressionnant de fêtards peuvent s’y entasser. Il est conseillé d’y arriver tôt afin de faire des jaloux, car la file d’attente peut devenir très longue au cours de la soirée. Mais, faute de pouvoir s’y rendre en début de soirée, l’attente en vaut quand même la peine.

2) Soirée swing 151, rue Chapel

Avec un bon mélange de cardio et de joie de vivre, le swing termine bien la semaine. Swing Dynamite, une école de swing locale, offre un

cours d’introduction en début de soi-rée, où les nouveaux venus et débu-tants apprennent à maîtriser les pas de danse de base. Terry Thrasher, un débutant, est friand de cette soirée : « On peut y aller seul ou en couple, quoiqu’il manque parfois d’hommes. Au début, je me sentais un peu gêné mais, dès que j’ai commencé à me laisser aller, j’ai rencontré d’autres danseurs sympathiques et je me suis vraiment amusé. »

3) Caliente Latin Night Club 10, rue York

Situé au cœur du marché By, ce club offre des leçons de salsa en début de soirée, les vendredis, mais les accros de soirées torrides s’y rendront plutôt le mercredi. De plus, si la météo cha-grine les amoureux de l’été, ce club saura raviver les passions estivales à coup de salsa, de merengue, de bo-chata et de tequila. Les amateurs,

tout comme les professionnels, pour-ront y trouver chaussure à leur pied. L’ambiance y est accueillante et on y manque rarement de partenaires de danse.

4) Zaphod’s 27, rue York

Idéal pour les adeptes de la musique alternative et un peu plus rock, cet en-droit accueille des groupes musicaux de la région, ainsi que des dj’s hors du commun. Véronique Paquette, mu-sicienne et adepte de la boîte de nuit, affirme que : « C’est de la musique qui se danse bien, mais avec une touche alternative. Genre, j’ai déjà entendu « Hurt » de Nine Inch Nails. Ce n’est pas un dance bar typique puisqu’ils ne jouent pas le boum boum habituel. » Bref, aucune technique de danse n’y est requise, mais plutôt beaucoup d’énergie.

Margaret Watkins s’est inspirée de la photo à gauche pour créer l’illustration à droitephotos Ayoub Ben Sessy

Page 17: L'édition du 9 octobre 2012

17p.www.larotonde.ca

PauSE Kit-KatH

Belle blonde recherchée

Katherine Sullivan,Chef de pupitre

Auriez-vous vu une belle blonde par hasard? Un élève du Conservatoire de musique de Gatineau aimerait bien la retrouver. Un basson d’une val-eur de 25 000 $ a disparu de la salle de bassons du Conservatoire la semaine dernière.

J’aimerais bien pouvoir accuser le colonel Moutarde d’avoir commis le crime à l’aide de la clé anglaise, mais j’ai l’impression que le voleur en ques-tion n’avait rien d’imaginaire. La salle était pourtant bien verrouillée au sein d’un établissement également sous surveillance. Ceci n’a pas empêché un voleur de s’y faufiler et de se sau-ver avec un joli basson connu sous le nom de « la blonde » en raison de sa couleur inaccoutumée. Ce geste, par contre, blesse bien plus que l’établissement en question, car un musicien n’a soudainement plus de basson. Et quel basson! Celui-ci n’est pas le genre d’instrument que l’on pourrait normalement se procurer sur ebay. Quiconque l’ayant volé n’est clairement pas très futé. Un instru-ment de la sorte peut difficilement être vendu par la suite, tout comme un tableau rare qui aurait été dérobé. J’espère au moins qu’il peut en jouer!

En plus d’avoir manqué d’un peu d’intelligence, ce voleur est d’une cruauté qui me dépasse. Un instru-ment devient le compagnon d’un musicien, à force de pratiquer plu-sieurs heures par jour, de peaufiner son talent musical et d’apprendre à connaître l’instrument. Je ne peux qu’imaginer la détresse du musicien. De plus, j’admire énormément les bas-sonistes. Le basson est un instrument complexe à maîtriser et produit un son aussi riche que du caramel chaud. Al-ors priver un artiste d’un tel instrument est horrible. Mais que va-t-il faire à présent? Chanter sa partition lors des concerts d’orchestre? Imaginez un cycliste courir le Tour de France, faute d’avoir un vélo. Il pourrait, bien sûr, en louer un, mais ce serait probablement l’équivalent de passer d’un vélo de course au tricycle de votre nièce de quatre ans. J’aimerais bien voir Lance Armstrong faire une course sur un tri-cycle!

CaLEnDRiER CuLtuREL Katherine Sullivan,Chef de pupitre

mardi 9 octobre :Émission : Coups Francs au Centre univer-sitaire – de 19 h à 21 h 30Atelier : S’épanouir : Groupe sur les straté-gies d’adaptation au 100, rue Marie-Curie – de 10 h à 11 h 30Atelier : Trouver des articles de périodiques au pavillon Morisset – à 13 h 10

mercredi 10 octobre :Fringale : Repas végétalien et gratuit avec la République populaire du délice, au Centre universitaire – à 12 h Conférence : Parce qu’on importe, au pavillon Tabaret – de 16 h à 18 hConférence : Les « lumières » de la prési-dente d’Arconville au pavillon Simard – à 19 h

Jeudi 11 octobre :Danse : Soirée latine au Petit Chicago, à Hull – à 20 hMusique : uOttawa à la quatrième salle du CNA – à 12 hArts : Une exploration de l’art canadien au Musée des beaux-arts – à 18 hMusique : Le concerto pour violoncelle de Boccherini au CNA – à 20 h

Vendredi 12 octobre :Arts : Rencontre avec la conservatrice : Lori Poli au Musée des beaux-arts – à 12 h 15Arts : Margaret Watkins. Symphonies domestiques, au Musée des beaux-arts du Canada

Samedi 13 octobre :Musique : Chansons d’un piano ivre au CNA – à 19 h 30Musique : The Electric Ballroom, au Za-phod’s – après les groupes musicaux

Dimanche 14 octobre :Danse : soirée années 80 au Barrymore’s

9 octobre 2012ARTS & CULTURE | [email protected]

CRitiquE DE fiLm

Inch’Allah ou l’histoire d’un triangle amical israélo-palestinien explosifÉlise Vaillancourt,Journaliste bénévole

Pour son second long métrage, Anaïs Barbeau-Lavalette nous propose une

intrusion dans la réalité éparpillée de Chloé (Evelyne Brochu), une obsté-tricienne naviguant quotidiennement entre son appartement en Israël et son emploi au sein d’une clinique médicale d’un camp de réfugiés pal-estiniens.

D’un côté du mur, elle se liera d’amitié avec Rand (Sabrina Ouazani), une patiente palestinienne en grossesse avancée. À la frontière, elle rencontre matin et soir sa voisine de palier, Ava (Sivan Levy), Israélienne, avec qui elle partage également des affinités.

Déchirée entre sa nécessité d’impartialité et des événements coûtant la vie à certaines de ses con-naissances, la Québécoise sera en-traînée dans une série d’événements

qui l’amèneront à jouer un rôle au sein de l’interminable conflit.

Production franco-québécoise, le film s’inscrit dans la lignée d’Incendies et de Monsieur Lazhar en proposant une vision discordante des habitants du Croissant fertile. Plutôt que de mettre la guerre au premier plan, on pro-pose au téléspectateur l’occasion d’éprouver de l’empathie à l’égard des personnages, en partageant leur douleur et déchirement. Et, cela, sans préjudice ethnique.

On aime : l’humanité des personnag-es des deux côtés du mur.

On aime moins : la narration trop « documentaire ».

CRitiquE DE JEu ViDÉo

Jetpack JoyrideShawn Collins,Journaliste bénévole

Jetpack Joyride, un jeu d’action à défilement latéral réalisé par Halfbrick Studios, allie le style des jeux vidéo de l’ère des arcades, les technologies mobiles iPhone et, tout récemment, la plateforme Androïd. Le joueur doit contrôler son personnage pour qu’il dérobe un jetpack du laboratoire et, à l’aide de véhicules robotisés, s’évade en évitant la multitude d’obstacles placés de façon aléatoire. Bien que le joueur ne dispose que d’une seule tentative à l’unique niveau du jeu, il ne se lasse toutefois pas, car il peut

profiter de la panoplie de missions à accomplir pendant la course vers la sortie, les bonus et les nouvelles pièces d’équipement facilitant ou ajoutant une dimension encore plus attray-ante au jeu. Le score varie selon le nombre de pièces d’or accumulées, ainsi que la distance parcourue. Le tout se termine lorsque le joueur ren-contre malencontreusement un ob-stacle. Seule la machine à sous (slot machine) pourra vous accorder un score plus élevé et, avec un peu de chance, la possibilité de continuer votre tentative. Chaque partie exige très peu de temps, ce qui permet de jouer un peu n’importe quand. C’est un jeu parfait pour un voyage en au-tobus ou même lors d’une pause en-tre deux cours. Enfin, le coût s’avère également très alléchant, puisque le jeu est gratuit.

La Rotonde souhaite remercier les contributeurs de la semaine : - Alexandre Chartrand - Félix Blanchette - Myriam Bourdeau-Potvin - Katia Gagnon - Philippe Davignon - Duckakis Désinat - Shawn Collins - Élise Vaillancourt

Merci de la part de l’équipe de

photo courtoisie

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SPORTS Léa Papineau-Robichaud | [email protected] 9 octobre 2012

CLuBS SPoRtifS

Les dé f i s f i n a nc i e r s des c l ubs spor t i f s

Léa Papineau-Robichaud,Chef de pupitre

Des sports traditionnels comme le soccer et le baseball jusqu’aux sports un peu moins traditionnels comme l’équitation ou l’aviron, il y a près d’une vingtaine de clubs sportifs à l’Université d’Ottawa (U d’O). Dans l’ombre des onze équipes universitaires financées par le Service des sports, La Rotonde a cherché à comprendre quels types de défis les clubs sportifs rencontrent.

Tout d’abord, il faut comprendre que n’importe quel étudiant peut tenter de faire partie de l’un des clubs en participant aux essais qui ont souvent lieu en début d’année. Les joueurs choisis ont ensuite quelques entraine-ments par semaines en fonction du sport pratiqué.

Problèmes de financement

Chaque club reçoit environ 3000 $ de l’U d’O, afin de couvrir quelques dépenses. Malheureusement, ce

montant n’est souvent pas assez pour couvrir tous les coûts qu’entraîne la pratique d’un sport de manière com-pétitive.

« La location d’autobus, les entraî-neurs, les frais de compétitions, etc., tout s’additionne très rapidement. Les athlètes doivent donc payer la différence si nous manquons de fonds », explique Christine Heal, co-ordonnatrice des leçons de l’équipe d’équitation. Ce type de problèmes touche la majorité des clubs. C’est aussi le cas de l’équipe de fastball, sel-on Stéphanie Miller, l’une des joueuses de l’équipe : « Le premier week-end, nous sommes allés à Windsor et Western. Ce voyage nous a coûté 1 700 $. Et puis, nous voyageons pr-esque chaque week-end, alors il est très coûteux de faire fonctionner l’équipe. »

Trop cher pour certains étudiants

Ainsi, chaque athlète doit payer un certain montant pour pratiquer son sport et, pour certains, ces sommes sont faramineuses. « Pour être membre du club, les nageuses doivent payer 450 $ par année si elles sont compé-titives et 350 $ si elles sont novices », explique Eva Dubuc-April, membre de l’équipe de nage synchronisée. « Pour certaines personnes, les frais de 450 $ n’est pas une dépense possible vu les

prix des frais de scolarité déjà élevés à l’Université », ajoute-t-elle. Le pro-blème est d’autant plus criant dans l’équipe d’équitation : « Dans notre cas, puisque nous pratiquons un sport dispendieux, nous finissons par payer de grosses sommes chaque semestre. Ceci est souvent très difficile pour un étudiant à temps plein à l’université. »

En plus des coûts élevés pour jouer, les athlètes n’ont souvent pas telle-ment le temps de se trouver un em-ploi, puisque les études et le sport sont très prenants. C’est un cercle vicieux qui empêche probablement plusieurs personnes de pratiquer leur sport fa-vori.

Manque d’appui

En plus des problèmes de finance-ment, les clubs doivent faire face à d’autres défis. « L’U d’O ne nous four-nit aucune infrastructure. C’est triste je trouve quand je regarde des universi-tés comme Laval et Montréal qui sont bien équipées pour le golf », affirme Louis Séguin, l’un des entraîneurs du club de golf féminin.

Le choix du terrain par les clubs pose lui-même problème quand il s’agit d’infrastructures que l’on ne retrouve pas à l’Université. « L’Université ne fournit pas le terrain, c’est la respon-sabilité de notre équipe de trouver le

terrain, mode de transport, les arbitres, les hôtels, etc. », lance Miller du club de fastball. Même problème du côté de la nage synchronisée : « La loca-tion des heures de piscine est quelque chose de parfois très ardu », reconnaît Dubuc-April.

Certains plus chanceux que d’autres

Pour le club de ringuette, par ex-emple, le Service des sports semble être d’une aide précieuse. Le Service fournit ainsi la glace gratuitement à l’équipe tous les lundis matins pour leurs entrainements. « Cette année, il y avait beaucoup de joueuses pour les essais et le Service des sports et l’Université nous ont aidés à nous trouver deux glaces de plus, gratuites aussi », s’enthousiasme l’entraîneur de l’équipe, Dave Bennett.

Le club de soccer masculin est dans la même situation. « L’Université fait un bon travail pour faire la promo-tion de notre club. Elle supporte notre programme autant qu’elle le peut », décrit David Piccini, l’entraîneur-chef de l’équipe.

Cela dit, chaque club se doit de faire des levées de fonds pour parvenir à couvrir tous les frais. Le financement reste donc un problème majeur pour les clubs sportifs de l’U d’O.

photo Simon Lalonde Boisvert

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9 octobre 2012SPORTS | [email protected]

HoCKEy fÉminin

Une belle saison à venirLéa Papineau-Robichaud,Chef de pupitre

La troupe de Yanick Evola aterminé ses matchs hors-concours en fin de semaine dernière avec une fiche de cinq victoires et deux défaites. Elle commencera sa saison le 12 octobre prochain.

Si la pré-saison est représentative de la saison qui attend les Gee-Gees, cette année pourrait s’avérer intéres-sante. « Je suis très heureux, surtout de l’esprit d’équipe et du travail qui a été fait à l’intérieur de l’équipe. Je pense que le leadership est très bon. C’est intéressant de voir ça tôt en saison », affirme ainsi l’entraîneur de la forma-tion, Yanick Evola.

Quelques bonnes recrues

Cette année, six recrues ont rejoint l’équipe. « Ça va être une grosse saison cette année. Les six nouvelles recrues sont vraiment bonnes et elles vont nous aider à avancer », croit Fannie Desforges, la capitaine de l’équipe. L’an dernier, le Double G comptait 17 recrues dans ses rangs : l’équipe est donc encore très jeune cette année. « On est dans un pro-cessus d’apprentissage. », explique Evola. « On a huit mois pour bâtir une équipe championne et, jusqu’à main-tenant, je suis très impressionné par le résultat. »

Lors des matchs hors-concours, l’attaquante Camille Pauck-Therrien s’est particulièrement démarquée, marquant de nombreux buts. À la défense, Maude Laramée a bien prouvé qu’elle avait du talent. Une

autre recrue qui sera à surveiller cette saison est, bien sûr, la gardienne Cassie Seguin. « Selon moi, c’est l’une des meilleures gardiennes de but au Canada en ce moment », affirme l’entraîneur-chef.

Vétérans à surveiller

Il faudra aussi garder un œil sur quelques vétérans qui devraient se dé-marquer cette année, entre autres la nouvelle capitaine de l’équipe Fannie Desforges, qui en est à sa cinquième année avec l’équipe. Sa rapidité et sa finesse devraient bien servir l’équipe. La gardienne de but Stéphanie Mer-cier devrait aussi faire un excellent tra-vail grâce à l’expérience acquise l’an dernier. Valérie Watson sera un des pil-iers à la défensive, elle qui a fait partie

de la première équipe d’étoiles l’an dernier, alors qu’elle était recrue. Le travail à l’attaque de l’assistante-cap-itaine, Dominique Lefebvre, devrait aussi apporter une grande aide à l’équipe. Finalement, il faudra rester attentif au jeu de l’attaquante Élarie Leclair, qui a connu une belle fin de saison l’an dernier.De plus, une nouvelle assistante-en-traîneur se joint à l’équipe cette an-née : Érika Pouliot. « C’est un bel ajout. Elle a joué dans le club pendant cinq ans et c’est notre ancienne capitaine, alors c’est le fun », d’après Desforges.

Prêtes pour la saison

Le Double G aura donc tous les atouts en main pour connaître une bonne saison. « On veut donner un specta-

cle excitant, on veut être reconnues comme une équipe qui travaille avec acharnement, comme une équipe qui n’abandonne jamais », lance Evola. « Aux pratiques, tout le monde se donne à fond. Il y a beaucoup d’intensité. On travaille toutes fort, les recrues comme les vétérans. C’est beau à voir, tout le monde est sur la même longueur d’onde », ajoute la capitaine.

Le Gris et Grenat rencontrera Carleton vendredi prochain à l’U d’O pour son premier match de la saison. Puis, elles joueront à McGill dimanche après-midi.

L’attaquante Asha Kauffeldt (44), photo Léa Papineau-Robichaud

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tiRS DE BaRRagE

Rencontre avec une vétérane des Gee-GeesLéa Papineau-Robichaud,Chef de pupitre

L’ailier qui endosse le numéro 23 dans l’équipe de rugby féminin de l’Université d’Ottawa, Sarah Meng, en est à sa dernière saison avec les Gee-Gees. La capitaine de l’équipe occupe présentement le troisième rang des pointeuses de son équipe avec cinq essais et un converti, pour un total de 22 points. La Rotonde l’a rencontrée, afin d’en apprendre un peu plus sur elle et sur son sport préféré.

9 octobre 2012SPORTS | [email protected]

RugBy fÉminin

Fin d’une série de défaitesLéa Papineau-Robichaud,Chef de pupitre

L’équipe de rugby féminin a finalement mis fin à sa série de défaites, en remportant son match 46 à 5 contre l’Université Bishop’s vendredi soir au terrain Matt Anthony.

La formation de Suzanne Chaulk avait connu une période un peu difficile lors des dernières semaines. Tout avait commencé par une défaite de 29-10 contre Laval. Puis, l’équipe s’était in-clinée contre Concordia 41 à 5 et la descente aux enfers s’était poursuivie avec une autre importante défaite de 40-0 contre McGill.

Un départ en lion

Malgré tout, les Gee-Gees semblaient avoir mis de côté ces derniers matchs vendredi dernier, s’inscrivant au pointage dès les premières minutes de jeu grâce à un essai de Natasha Watcham-Roy et un converti réussi par Amber Stoffer. Allison MacCor-mack n’a ensuite pas tardé à réussir un essai elle aussi, donnant une belle avance aux siens.

La première demie s’est jouée, en grande partie, tout près de la ligne de touche des Gaiters. Le Double G était agressif et déterminé : le premier 40 minutes de jeu s’est ainsi soldé par la marque de 27 à 0 pour l’équipe lo-cale.

Une défensive adverse plus féroce

Au début de la deuxième demie, le Gris et Grenat a continué sur sa lancée, enfilant deux touchés à moins de cinq minutes d’intervalle. Agissant comme une douche froide sur Bish-op’s, ces deux touchés des Gee-Gees ont semblé réveiller l’équipe adverse. Celle-ci a d’ailleurs réussi son premier touché de la partie une dizaine de minutes plus tard. La défensive des

Gaiters a dès ce moment donné plus de fil à retorde à l’équipe locale, et ce, jusqu’aux toutes dernières sec-ondes du match. L’U d’O l’a tout de même remporté assez facilement, 46 à 5.

Moins de stress

« Ce match était essentiel pour nous parce que nous devions faire jouer nos recrues. Nous avons eu la chance de faire jouer quelques joueuses qui n’avaient pas beaucoup joué en-core cette année. Je crois qu’elles ont fait un excellent travail », a expli-qué l’entraîneure-chef de l’équipe, Suzanne Chaulk, après le match. Cette dernière croit que les défaites des dernières semaines étaient dues

à un trop grand stress. « Elles s’étaient mis beaucoup de pression lors des matchs contre Concordia et Mc-Gill et ça nous a coûté les matchs. Aujourd’hui, c’était agréable de les voir détendues et de les voir avoir du plaisir », a affirmé Chaulk. « On avait une attitude plus positive aujourd’hui. On jouait plus pour le plaisir. Je pense qu’on est revenues ensemble comme une équipe. On a travaillé sur différ-entes choses durant la semaine et je trouve qu’on s’améliore », a ajouté celle qui a été nommée joueuse du match grâce à trois touchés, Natasha Watcham-Roy.

L’équipe sera à Sherbrooke la fin de semaine prochaine pour y disputer son dernier match de la saison.

La Rotonde : De quoi te souviendras-tu le plus de tes cinq années avec les Gee-Gees?

Sarah Meng : Je vais toujours me sou-venir des filles avec qui j’ai joué! Par exemple, cette année, tu ne peux pas avoir une meilleure équipe que celle que nous avons en ce moment. Je les aime toutes beaucoup.

LR : Y a-t-il quelque chose de ces cinq années que tu aimerais oublier?

SM : Non, pas vraiment. À chaque moment que tu vis, tu te construis toi-même, tu te formes un caractère, une personnalité, et ce, peu importe ce qui arrive, que ce soit positif ou néga-tif. Sérieusement, je ne regrette rien. Je n’oublierais absolument rien de mes cinq ans ici.

LR : Le rugby est habituellement con-sidéré comme un sport réservé aux hommes. Comment les personnes réagissent-elles lorsque tu leur dis que tu pratiques ce sport?

SM : Les gens sont souvent choqués ou surpris, parce que le rugby est vu com-me un sport vraiment dur physique-ment, mais, quand je leur explique pourquoi j’ai choisi de le pratiquer et que j’adore ce sport, ils comprennent.

LR : Que réponds-tu aux gens qui con-sidèrent que le rugby est un sport vio-lent?

SM : Je leur réponds que le rugby c’est une très bonne façon de canaliser son agressivité. D’ailleurs, selon moi, c’est l’un des seuls sports féminins dans le-quel tu peux faire cela. Et puis c’est aussi une merveilleuse façon de faire partie d’une équipe. C’est un très bon sport et je le recommande à tout le monde!

LR : As-tu des rituels avant un match ou as-tu des objets fétiches que tu dois avoir près de toi durant un match?

SM : Non, je ne suis pas superstitieuse. En fait, peut-être un peu (rires). Je croise toujours mes doigts quand je croise un chat noir!

Natasha Watcham-Roy a réussi une course de 70 verges contre l’Université Bishop’s, photo Jérôme Simon

Sarah Meng, joueuse de cinquième année avec l’équipe de rugby,

photo Jérôme Simon

Page 21: L'édition du 9 octobre 2012

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12 octobre : Volleyball féminin à Queen’s, heure à déterminer

Soccer féminin contre Carleton à 18 h

Hockey masculin à McGill à 19 h

Hockey féminin contre Carleton à 19 h

13 octobre : Volleyball féminin à Queen’s, heure à déterminer

Football masculin contre Waterloo à 13 h

Hockey masculin contre l’UQTR à 19 h

14 octobre : Rugby féminin à Sherbrooke à 13 h

Soccer féminin contre Trent à 13 h

Hockey féminin à McGill à 14 h

matCHS DE La SEmainE

Léa Papineau-Robichaud, Chef de pupitre

DEux minutES au CaCHot

Jouer au football enbobettesLéa Papineau-Robichaud,Chef de pupitre

On pouvait lire dans le quotidien Le Droit, il y a quelques semaines, qu’il n’y aura pas de Lingerie football à Ottawa. Je me souviens avoir sur-volé l’article sans vraiment me poser de question sur ce qu’était ce type de football. Je n’ai compris que tout récemment : des femmes jouent au football en sous-vêtements. Oui, vous avez bien compris, en sous-vêtements!

Depuis trois ans, une ligue de Lingerie football existe aux États-Unis, la Lin-gerie Football League (LFL), et cette dernière a eu la brillante idée de créer une division canadienne. Alors, depuis cet été, il y a des équipes à Toronto, Régina, Saskatoon et Abbotsford. Montréal et Calgary devraient pro-chainement s’ajouter à cette division de la LFL.

La femme, un objet?

Non mais, qu’est-ce que cette idée absurde de faire jouer des filles au football vêtues seulement d’une bras-sière et de bobettes? Les femmes servent-elles seulement à combler les désirs des hommes? La femme est-elle seulement un objet sexuel pour vous, messieurs? C’est un retour en arrière pour la femme. Elle s’est bat-tue pour ses droits, pour son honneur et voilà qu’elle joue au football en petite tenue sous les regards affamés de quelques milliers d’hommes. En plus, on retrouve des noms d’équipes plutôt aguicheurs : les Temptation de Los Angeles, les Charm de Baltimore, les Sin de Las Vegas, etc. On se croirait presque dans un mauvais film de por-nographie.

Pourquoi jouer dans LFL?

Et vous, mesdames qui jouez dans cette ligue, pourquoi vous laissez-vous faire? Je trouve cela d’autant plus aberrant de savoir que les femmes qui jouent dans cette ligue doivent payer une quarantaine de dollars pour parti-ciper. Expliquez-moi, je veux compren-dre. Pourquoi payer pour se faire zieu-ter par des milliers de paires d’yeux? Certains me diront que ces femmes sont de vraies athlètes, qu’elles pren-nent le football vraiment au sérieux. Je veux bien, mais faites-les jouer habil-lées.

La femme n’a déjà pas une très grande place dans le monde du sport. Il faudrait maintenant lui faire une plus grande place seulement si les sports se pratiquent à moitié nue? Moi, je dis non!

9 octobre 2012SPORTS | [email protected]

* ÉtoiLES DE La SEmainE *

natasha watcham-Roy, Rugby féminin

Watcham-Roy s’est particulièrement démarquée lors du match contre Bish-op’s vendredi soir, réussissant trois tou-chés. L’athlète de deuxième année a aussi réussi une course de 70 verges. Elle a obtenu le titre de joueuse du match dans la victoire des siens 46-5.

Brendan gillanders, Football

Le porteur de ballon du Double G a été l’un des éléments clés dans la première victoire de son équipe sa-medi après-midi, réussissant trois tou-chés dans le match pour un total de 18 points. De plus, Gillanders a couru 25 fois pour un total de 114 verges.

Ettore Lattanzio, Football

Le joueur défensif du Gris et Grenat a fait un travail remarquable pour empêcher Toronto de marquer des points lors du match samedi. Il a d’ailleurs terminé la partie avec une fiche de deux sacs du quart et quatre tacles.

Football masculin

Équipes PJ V D PP PC PTS McMaster 6 6 0 283 107 12 Guelph 6 5 1 179 163 10 Queen's 6 5 1 184 105 10 Western 6 3 3 239 133 6 Laurier 6 3 3 106 130 6 Windsor 6 3 3 183 142 6 Toronto 6 2 4 105 208 4 Ottawa 6 1 5 156 228 2 Waterloo 6 1 5 97 243 2 York 6 1 5 138 211 2  

Rugby féminin Équipe PJ V D PP PC TOTAL

Laval 6 6 0 326 36 12 Concordia 6 6 0 266 26 12 McGill 6 4 2 315 65 8 Ottawa 6 3 3 146 136 6 Carleton 6 2 4 70 237 4 Sherbrooke 6 2 4 69 258 4 Montréal 6 1 5 72 181 2 Bishop's 6 0 6 5 330 0  

Top 10 des équipes de soccer interuniversitaire canadien féminin 2012

1. Ottawa (1)

2. Trinity Western (2)

3. Wilfred Laurier (5)

4. Montreal (4)

5. Victoria (8)

6. McGill (3)

7. Queen’s (6)

8. Alberta (7)

9. Cape Breton (10)

10. UBC (NR)

Page 22: L'édition du 9 octobre 2012

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BÉNÉVOLES DU MOISLa Rotonde souhaite féliciter Élise Vaillancourt et

Jérôme Simon pour leur travail exemplaire à titre

de journaliste et de photographe bénévoles.

Élise Vaillancourt,journaliste

Jérôme Simon,photographe

ANNONCESLa Rotonde a besoin de vous!

Nous invitons les étudiants de l’Université d’Ottawa à participer à l’Assemblée générale extraordinaire de La Rotonde qui se tiendra le vendredi 12 octobre à 19 h. Le local sera annoncé sur les médias sociaux au courant de la semaine. Nous avons besoin d’un quorum de 25 étudiants pour pouvoir prendre quelques décisions durant l’assemblée. Donc amenez vos amis, vos chums pis vos blondes!

Élections, élections, élections à La Rotonde

Impliquez-vous!

Le mercredi 17 octobre sera jour d’élections des représentants des bénévoles de La Rotonde. Ils représenteront les intérêts des journalistes aux réunions de production de La Rotonde. En outre, ils agissent à titre d’intermédiaires entre l’équipe de La Rotonde et les journalistes, photographes, dessinateurs et autres artisans du journal et aident à organiser les activités sociales.

Pour être éligibles, les candidats doivent avoir collaboré à au moins une des éditions de La Rotonde.

Vous êtes intéressés? Écrivez à [email protected] avant le lundi 15 octo-bre 2012 pour nous soumettre votre candidature.

La Rotonde veut vous entendre! Envoyez vos lettres d’opinions à Vincent Rioux à l’adresse courriel [email protected]. Idéalement, le texte doit conte-nir approximativement 500 mots et être envoyé avant jeudi à 17 h pour être publié dans l’édition du lundi suivant.

La Rotonde ne s’engage pas à publier toutes les lettres d’opinions en entier ou en partie, ni à justifier la publication ou la non-publication des textes.

Poètes et poètesses, caricaturistes et dessinatrices, envoyez-nous vos créations artistiques à [email protected]. Notre nouvelle section, Procrastination, est spécifiquement dédiée à la publication de vos inspirations. Ne laissez pas la monotonie d’Ottawa étouffer votre imagination!

9 octobre 2012SPORTS | [email protected]

Une première victoire pour le Gris et Grenat

Les Gee-Gees peuvent encore es-pérer faire les séries éliminatoires, puisqu’ils ont remporté leur premier match de la saison, samedi après-midi contre les Varsity Blues de l’Université de Toronto.

Dans une victoire de 34-6, la ligne défensive du Double G a fait toute la différence dans le match, empêchant à de nombreuses reprises les Blues de réaliser des touchés. D’ailleurs, les six points de la formation de Toronto sont le résultat de deux bottés faits au deuxième quart.

Brendon Gillanders, avec trois tou-chés, et Matthew Falvo, avec cinq bottés et trois convertis, ont été les deux seuls joueurs à faire des points pour l’U d’O.

Le Gris et Grenat a mené durant tout le match, le premier quart s’étant sol-dé par la marque de 8-0, le deuxième 10-6, le troisième 13-0 et le dernier 3-0.

L’équipe affrontera l’Université Water-loo samedi prochain au parc Beck-with, en banlieue d’Ottawa.

Programme de reconnaissance nationaleLe Service des sports a annoncé jeu-di que l’équipe féminine de soccer, l’équipe masculine de football et les équipes masculine et féminine de basketball feraient partie du nouveau programme de reconnaissance natio-nale.

Ces programmes ont été sélection-nés à la suite d’une analyse des sports interuniversitaires qui avait débuté en 2011. Parmi les critères pris en compte,

on retrouvait entre autres la perfor-mance au niveau provincial (SUO ou RSEQ) et national (SIC), le potentiel de reconnaissance nationale et le poten-tiel de génération de revenus.

Les équipes choisies recevront des res-sources supplémentaires durant les cinq prochaines années, afin de leur donner un coup de pouce pour se maintenir au rang de leaders nation-aux.

Une fois les cinq années écoulées, le Service des sports réévaluera les pro-grammes pour vérifier que les équi-pes en place ont leur place dans le programme de reconnaissance nationale et pour peut-être ajouter d’autres équipes au programme.

Toujours invaincuesLes Gee-Gees ont encore connu une fin de semaine glorieuse, remportant leurs deux matchs par blanchissage 3-0 et 2-0.

La formation de Steve Johnson a réussi samedi après-midi à gagner son match contre l’Université Lauren-tienne, la seule équipe qu’elle n’avait pas encore réussi à battre cette an-née. Gillian Baggot, Vanessa Mac Mil-lan et Julia Francki ont marqué les buts des leurs. Le travail défensif du Double G a fait toute la différence dans la partie, la gardienne de but Cynthia Leblanc n’ayant reçu que quatre lancés.

Dimanche, Pilar Khoury a mené son équipe vers la victoire, l’équipe comptabilisant les deux seuls buts de la rencontre avec Nipissing.

Avec ces deux victoires par jeu blanc, le Gris et Grenat a maintenant 10 blanchissages en 12 parties jouées.

Leur prochain match sera à domicile contre l’Université Carleton, le vendre-di 12 octobre à 18h sur le terrain Matt Anthony.

LES gEE-gEES En BREf Léa Papineau-Robichaud, Chef de pupitre

Page 23: L'édition du 9 octobre 2012

23p.www.larotonde.ca

PROCRASTINATION 9 octobre 2012

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La Rotonde n’est pas responsable de votre déficit d’attention durant vos cours de méthodes de recherche.

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Page 24: L'édition du 9 octobre 2012

Amélie et les Singes Bleus

DEC 6 DÉC

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JAN 24 JAN

Cécile Doo-Kingué& Le Paysagiste

NOV 8 NOV

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