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    LECONOMIE MAROCAINE FACE A LA TRANSMISSION DESCRISES ET DES CHOCS INTERNATIONAUX:

    Une approche analytique et empirique

    Prsente par :

    Mustapha ZIKY

    Docteur DEtat et Professeur Habilit

    GREMID, FSJES

    Universit Cadi Ayyad

    Marrakech Maroc

    [email protected]

    Said AKRICH

    Docteur et Professeur Assistant

    FSJES,

    Universit Ibn Zohr

    Agadir Maroc

    [email protected]

    1- Introduction

    Le Maroc a opt pour un dveloppement extraverti. Cette voie de dveloppement sesttraduite par une ouverture graduelle de lconomie marocaine sur lextrieur. Lvolution ducoefficient dintgration rvle une forte progression du degr douverture de lconomiemarocaine sur les changes internationaux. Il est pass de 31% en 1970 80% en 2008. Sesperspectives de croissance sont, ainsi, de plus en plus influences par les changements delenvironnement international.

    Certes son insertion dans lconomie mondiale est porteuse de nombreusesopportunits. Lvolution des changes internationaux devrait lui permettre de profiter despotentialits offertes par un environnement externe favorable en loccurrence une forte

    croissance des changes mondiaux, une perspective prometteuse et soutenue pour le tourismeet les services commerciaux de longue distance. En outre, le march financier mondialprsente des possibilits de financement de plus en plus accrues en provenance de sourcesprives, particulirement les investissements directs trangers et le flux des capitaux. Ellerenforce aussi la concurrence et diversifie loffre dinputs-biens entranant par la suite lapossibilit de changer de sentier de croissance.

    Nanmoins, vu la taille relativement petite de lconomie domestique et son degrdouverture relativement lev aux changes internationaux, le Maroc peut subir amplementles rpercussions des politiques menes ltranger, des crises financires et conomiquesinternationales et des changements de son environnement extrieur. Mme les effets de sespropres dcisions et de ses impulsions imprimes peuvent tre affects par les chocs externesnotamment une conjoncture internationale dfavorable.

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    A titre illustratif et aprs avoir t pargne dans un premier temps suite sa faibleintgration aux marchs financiers internationaux, les premiers effets de la rcente crisefinancire et conomique internationale sur lconomie marocaine commencent se sentir apartir du deuxime semestre de 2008 et se lancent mme trs percutants en 2009. Les canauxde transmission sont plutt rels. Les rpercussions se transmettent par le biais des secteurs

    exportateurs, de lactivit touristique, des transferts des Marocains Rsidant lEtranger(MRE) et des flux des investissements extrieurs. Il en a rsult une aggravation du dficit dela balance commerciale et celle des paiements courants et une dtrioration du taux decouverture. Elle a mme provoqu des faillites et des licenciements et mmes les grandesentreprises ne sont labri linstar de lOffice Chirifien des Phosphates (OCP) ayant subiune chute de ses exportations de 64% lors du premier semestre de 2009.

    La crise conomique internationale, malgr que sa transmission ne date que duquatrime trimestre de 2008, compromet le sentier de croissance et de dveloppement enrendant la ralisation des stratgies et des mesures prises difficiles concrtiser. Le retrait desinvestisseurs internationaux et les difficults dexportation mettent en vidence lembarras duprogramme mergence et des mtiers mondiaux du Maroc dans le secteur industriel. Quant au

    retrait des investisseurs et la rgression du tourisme mondial, ils constituent des freins srieuxaux attentes du plan Azur et lobjectif de 10 millions de touristes report pour 2012. Enoutre, lenvironnement dinvestissement morose, suite au climat dincertitude mondiale dontlhorizon de sortie est aussi incertain, a engendr une perte de confiance des acteursconomiques.

    A la lumire des dveloppements thoriques et empiriques rcents en matiredanalyse de transmission internationale des fluctuations conjoncturelles, lobjet de ce papierest de mettre en vidence dans quelle mesure lconomie marocaine est affecte par les chocset les crises internationaux Il sagit pour nous didentifier les diffrents changementssurvenus sur les marchs internationaux (crises internationales et chocs externes) et

    dterminer leur contribution aux fluctuations des variables macroconomiques cls au Maroc en utilisant les techniques rcentes danalyse des sries chronologiques et uneapproche empirique en termes des SVAR. Notre objectif est surtout de tirer des conclusionssolides travers une analyse empirique pour mieux identifier et analyser les effets de la crise

    financire internationale actuelle sur lconomie marocaine.

    2-1 Survol thorique et mthodologique

    Cette recherche sinspire des travaux rcents en matire danalyse des fluctuationsconjoncturelles dans une dimension internationale et de labondante littrature sur limpact delouverture des conomies aux changes internationaux. Les thoriciens classiques relays par

    la thorie noclassique ont dfendu lide selon laquelle le libre change amliore le bien trecollectif. Il optimise lallocation des ressources, permet des gains de productivit etpromouvoit linnovation et la diffusion technologique (Guillaumet, 2002) ; ce qui bnficie la croissance. Empiriquement des tudes comme celle de Madison (1995) montrent quunecroissance conomique rapide est troitement lie louverture des conomies. Dautrestudes trs connues, en loccurrence Dollar (1992), Edwards (1993), Harrisson (1995), Sachset Warner (1995), confirment quune forte intgration aux changes internationaux conduit une forte croissance conomique.

    Par ailleurs, nul nignore, au moins depuis les travaux de Mundel-Fleming, unepossibilit de transmission internationale des fluctuations (Crises et chocs internationaux).Une politique conomique domestique (politique montaire ou budgtaire) peut affecter les

    conomies des pays partenaires. Par ailleurs, vu linterdpendance des conomies et latransmission internationale des fluctuations, les modles RBC de base ont t dvelopps

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    pour intgrer les chocs externes (Stadler (1994), Bec (1994a, 1994b), Ahmed et Yoo (1995),Phaneuf (1995), Bruno (1995), Roger (1998),). Elles montrent empiriquement unecorrlation croise des produits des partenaires commerciaux et ainsi la possibilit detransmission des crises conomiques internationales.

    Mais cest surtout rcemment quun intrt particulier a t accord, par les

    chercheurs, lanalyse de la transmission internationale des chocs suite la rcurrence descrises financires et leur propagation rapide et globale. Plusieurs auteurs considrent quilnest pas surprenant que ces crises financires se propagent vers dautres pays (Kaminsky etReinhart, 2000 ; Forbes et Rigobon, 2002). Ils considrent normal quune crise soit transmisevers des pays qui sont situs gographiquement dans la mme rgion, qui partageaient denombreuses similarits structurelles et qui ont des liens commerciaux et financiers trsimportants entre eux. Le plus souvent, cette transmission est considre comme le rsultatdinterdpendances. Ce concept dinterdpendance a t dvelopp par Forbes et Rigobon(2001) dans les thories dites non contingentes aux crises. Ces thories supposent que lesmcanismes de transmission, aprs une crise, ne diffrent pas de ceux avant la crise, vue quecelle-ci soit propage viades liens rels et financiers stables entre les pays, tels que les liens

    commerciaux ou les liens avec un march tiers (Gerlach et Smets 1995 ; Corsetti et alii1999) et les liens financiers avec un crancier commun (Kaminsky et Reinhart, 2000 ; VanRijckeghem et Weder 2003). Linterdpendance engendre ainsi par ces liens rels etfinanciers, produit alors une dtrioration permanente des fondamentaux des pays affectsdurant mme la priode de stabilit. Calvo et Reinhart qualifient aussi ce phnomne detransmission de contagion base sur les fondamentaux ou encore de la contagionfondamentale (Kaminsky et Reinhart, 2000).

    Masson (1999) voque un autre canal de propagation dans le cadre de ces thories noncontingentes aux crises, cest celui des chocs agrgs non observables, dit chocs communs.Ce genre de chocs peut tre reprsent par un changement de la demande globale, des chocsexognes de liquidit, un changement du taux dintrt tranger, un choc ptrolier mondial.Des marchs distincts peuvent tre positivement corrls car ils sont sujets un choccommun. Un choc dfavorable (choc ptrolier comme exemple) peut conduire une baissesimultane de plusieurs marchs, do une corrlation positive, sans quaucune transmissionde crise ait lieu entre ces marchs.

    Cependant, la dtrioration des fondamentaux ne peut pas elle seule expliquerlampleur de la transmission des crises financires contemporaines. La panique caractrisantla raction des investisseurs internationaux suite une crise dans un autre pays, a beaucoupretenu lattention de plusieurs conomistes mme dans le cas dune transmission via des liensrels, et dune forte interdpendance commerciale ou financire. En effet, suite une crise lesacteurs (spculateurs) peuvent se retirer de plusieurs marchs financiers, sans prendre en

    compte les fondamentaux conomiques. La contagion est donc due lextrme volatilit desmouvements internationaux de capitaux et, au-del, au comportement des investisseursinternationaux.

    Ainsi, on oppose la contagion fondamentale la notion de la contagion pure.Cette dernire est une situation o la transmission est le rsultat de comportements refltant la fois une dtrioration des fondamentaux et la panique des investisseurs, ou unetransmission due uniquement la panique des investisseurs en prsence de fondamentauxsains. Masson (1999) dfinie la contagion par la transmission de la crise dun pays un autrevia des mcanismes complexes qui ne dpendent pas des caractristiques fondamentales desconomies affectes. Selon Rigobon (2003) la contagion sopre travers la perte deconfiance des investisseurs internationaux et non pas travers des liens rels et financiers

    entres les pays. Pour Kodres et Pritsker les variations des prix sont plus importantes quecelles induites en situation de pleine connaissance des fondamentaux . La contagion se

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    caractrise par une augmentation significative dans les co-mouvements des prix et desquantits des actifs financiers entre les marchs, conditionnellement une ralisation dunecrise dans un march ou un groupe de marchs. Forbes et Rigobon (2001), montrequempiriquement, la contagion se matrialise par une augmentation significative des liensentre les marchs relativement ceux induits par les fondamentaux, aprs la ralisation dune

    crise sur un pays ou un groupe de pays.

    Sur le plan mthodologique, une contribution essentielle au dveloppement rcent tantthorique quempirique de lanalyse de la transmission internationale des fluctuationsconomiques a t apporte par le dveloppement des techniques conomtriques permettantde traiter les caractristiques des sries macroconomiques (test de stationnarit et decointgration). Par ailleurs, depuis la contribution de Sims (1980), les modles vectorielsauto-rgressifs (VAR) sont, dsormais, le cadre mthodologique le plus appropri pourlanalyse de la convergence et de la transmission internationale des fluctuations en termesdinnovations. Le modle VAR peut scrire sous la forme matricielle suivante :

    = +=

    p

    ititit XAX

    1

    avec : X est un vecteur colonne de variables,A est la matrice carre des coefficients estimeretp le nombre de retards. est le vecteur des rsidus ; Cest la valeur de Xt non explique parle pass de X. En ce sens, elle traduit des impulsions imprvues par le systme. Lcrituremoyenne mobile du VAR permet dutiliser la dcomposition de la variance et la fonction deraction aux chocs pour dgager limpact des crises et des changements survenus sur lemarch internationale sur lactivit domestique. Lidentification se fait frquemment sur labase de la mthode de Blanchard et Quah (1989).

    3- Intgration de lconomie marocaine et ses caractristiques

    Les perspectives de croissance sont de plus en plus influences par les changementsde lenvironnement externe. Les crises financires qui ont touch rcemment les Etats-Uniset la plupart des pays mergents, auparavant, ont secou la majorit des conomies.

    Pour le Maroc, certes son insertion dans lconomie mondiale est porteuse denombreuses opportunits, en termes de diversification de dbouchs, daccs auxtechnologies, dinvestissements directs trangers Mais, il nest pas labri de limpactngatif de certains chocs externes et des crises. Les effets de ces chocs et crisesinternationaux dpendent du degr dinsertion et de ces caractristiques.

    3-1 Degr dintgration de lconomie marocaine

    Le Maroc opte pour un dveloppement extraverti. Cette voie de dveloppement se traduit parune ouverture progressive de lconomie marocaine sur lextrieure. Lobjectif est lertablissement de lquilibre externe et la libralisation de lconomie. En outre, cetteinsertion dans lconomie mondiale devrait offrir de nouvelles opportunits aussi bien enmatire dchanges commerciaux, quen matire dinvestissements et dattrait de capitauxtrangers. Elle est aussi susceptible de favoriser une croissance soutenue et durable etdamliorer le bien-tre ( Bouayad, 2000). Par ailleurs, louverture est susceptible de

    soutenir la croissance en largissant le march et permettre ainsi la ralisation des conomies

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    dchelle. Elle renforce aussi la concurrence et diversifie loffre dinputs-biens entranant parla suite la possibilit de changer de sentier de croissance.

    Cette ouverture de lconomie marocaine et son insertion dans lconomie mondialese trouvent davantage renforces par lengagement du Maroc dans le cadre de lorganisationmondiale du commerce (OMC) et laccord de partenariat conclu avec lunion europenne.

    Cette volont douverture sinsre dans une tendance gnrale la mondialisation, largionalisation et lintgration de lconomie mondiale.

    Il en rsulte une ouverture de plus en plus accrue de lconomie marocaine sur leschanges extrieurs depuis le dbut des annes quatre vingt. Le degr douverture delconomie est gnralement mesur par le rapport entre les transactions commerciales(exportations et importations) et le PIB. Mais vu limportance de certaines autres transactionscourantes dans les changes extrieurs du Maroc, en loccurrence les transferts des marocainsrsidents ltranger et les recettes touristiques, nous considrons ncessaire leur intgrationdans le calcul du coefficient douverture capital.

    Lvolution du coefficient dintgration (tableau 1) rvle une forte progression dedegr douverture de lconomie marocaine sur les changes internationaux. Malgr sonirrgularit, il enregistre une tendance la hausse passant de 31% en 1970 87% en 2008.Lconomie marocaine est, en consquence, intimement lie lconomie mondiale. Cettedpendance est accentue davantage si on tient compte des flux de capitaux essentiellementles investissements directs trangers (38 milliards de dh en 2007), les investissements enportefeuille (3.3 milliards de dh en 2006) et lendettement externe.

    Ce degr de lintgration marocaine dans les changes mondiaux et les fluxdinvestissement, bien que relativement faible par rapport plusieurs pays mergents1, sesitue des niveaux relativement levs par rapport la moyenne de tous les pays endveloppement. Cette ouverture devrait tre en principe un catalyseur dune croissancedurable. Toutefois certaines caractristiques de lintgration de lconomie marocaine aux

    changes internationaux limitent la saisie des opportunits que prsente lextraversion desconomies.

    Tableau 1 : Indicateur dinsertion de lconomie marocaine(en %)

    Anne Exportations/PIB

    Importations/PIB

    Tourisme/PIB

    Fonds MRE/PIB

    CoefficientDouverture

    1970 12.30 15.76 1.86 1.58 31.50

    1975 17.03 25.22 2.47 5.94 50.66

    1980 12.83 20.03 1.89 5.60 40.35

    1985 16.67 27.30 4.03 7.51 55.51

    1990 16.41 26.64 4.92 8.34 56.31

    1995 14.28 25.86 5.24 7.91 53.292000 22.50 34.88 6.19 7.31 70.88

    2005 20.61 39.39 8.94 10.21 79.15

    2008 22,96 47,98 8,43 8,01 87,39Source : Divers publications de la banque mondiale et de Bank Al Maghrib

    3-2 Caractristiques de louverture de lconomie marocaine

    3-2-1 Structure dfavorable des changes

    1 A titre dexemple 160 en Malaisie

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    Les avantages tirs de louverture par lconomie marocaine sont trs limits. En effet, lastructure de ses changes affecte le potentiel dexpansion susceptible dtre amen parlintgration dans lconomie mondiale. Elle, amplifie en outre, les effets des chocs externes.

    Plusieurs facteurs lis la position du produit et du march expliquent le caractredfavorable de la structure des changes extrieurs du Maroc :

    Les matires premires qui comptent pour plus de 50% des marchandises exportesexposent le Maroc une forte variation des termes de lchange et une forte volatilit durevenu et du commerce extrieur. En effet le prix de ces matires brutes (notamment lephosphate et drives) est une donne exogne et dtermine en fonction de loffre et de lademande sur le march mondial. En outre, les produits agricoles, intimement lis auxalas naturels contribuent pour environ 30% aux exportations totales. Il en rsulte, en casde scheresse aigu, une dtrioration de la balance commerciale suite la rduction desexportations de produits agricoles et laugmentation des importations de produitsalimentaires.

    La quasi-stagnation du niveau des exportations, relativement lvolution du commerce

    mondial, reflte en partie le dclin sculaire de la demande et des changes de produitsnon traits notamment les sels de phosphate et plusieurs minerais. La faible lasticit deleur demande et leur substitution par des produits synthtiques ont produit, et continuerontde produire, une faible demande de ces produits, principalement par les paysindustrialiss.

    La structure des importations rvle le caractre incompressible de la majorit desproduits imports notamment les denres alimentaires, les produits finis (essentiellementles quipements catalyseur de la croissance) et les produits nergtiques. Il en dcoule unedpendance de ltranger pour des produits jugs de premire ncessit et obligatoirespour la croissance. En consquence, le Maroc subit amplement toute augmentation desprix de ces produits tant donn limpossibilit de rduire les quantits importes. Doune tendance la hausse rgulire du niveau des importations.

    Concernant lintgration financire, des progrs non ngligeables ont t raliss auniveau de lattrait des investissements directs trangers. Nanmoins, les flux des capitauxprivs restent encore faibles et ne dpassent pas 2.5% du PIB (Riordan, 1996). Parailleurs, linvestissement en portefeuille est quasi absent dans le financement du secteurpriv. Vu le nombre limit dentreprises cotes (78 en 2008), la faible capitalisationboursire et la liquidit rduite du march, la bourse des valeurs de Casablanca ne semblepas tre une destination prfre des investisseurs trangers. Elle est aussi dconnecte desvnements enregistrs sur le march financier mondial. Cette dconnexion permet derduire limpact des crises financires dampleur internationale (crise des pays Sud-Est

    asiatiques, crise mexicaine, crise de la Russie). Mais des opportunits de financementconsidrables demeurent insaisissables.

    3-2-2 Concentration gographique sur lunion europenne :

    Pour des considrations historiques, gopolitiques et gographiques le Maroc atoujours entretenu des relations privilgies avec lUnion europennes. Ces relations montent la priode du colonialisme et se sont renforces davantage, partir de 1957, suite lasignature de plusieurs accords dassociation et de partenariat. Lunion europenne entendainsi travers ces accords maintenir et intensifier les courants traditionnels dchanges etcontribuer au dveloppement conomique du Maroc.

    Ces relations privilgies ont t couronnes par la signature dun accord dassociationen 1996 entre en vigueur en 2000 puis par la signature d'un accord

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    octroyant au Maroc un statut avanc auprs de l'UE en Dcembre

    2008. Ces accords ont pour objectifs : le renforcement du dialogue politique entre leMaroc et les Etats de lUnion afin damliorer leurs relations dans tous les domaines , lafixation de conditions la libralisation progressive des changes de biens, de services et decapitaux , le dveloppement de relations conomiques et sociales quilibres entre les deux

    parties et la promotion de la coopration dans les domaines conomique, social, culturel etfinancier . Le respect des principes dmocratiques et des droits de lHomme constituegalement un lment essentiel de cet accord.

    Ces liens privilgis se sont solds par une forte dpendance lgard de lUnionEuropenne. En effet, lexamen de la structure des changes extrieurs du Maroc rvle leurforte concentration gographique. Ce constat apparat de faon claire partir la structure de labalance commerciale et la rpartition des exportations et celle des importations selon les pays.LUnion Europenne reprsente le principal partenaire

    commercial du Maroc, intervenant pour 54,1% de ses changes

    extrieurs en 2008. Cet ensemble absorbe 58.8% des

    exportations marocaines et fournit plus de la moiti de nos

    importations (51,9%) (Office de change, 2009). En revanche, les autresdestinations sont peu exploites. Les marchs amricains sont trs faiblement explors par lesexportateurs et importateurs marocains (respectivement 10,7 et 10.3%). La part desexportations destine au march africain est faible et ne dpasse le seuil de 5% en 2008 alorsquelles taient de 7% en 1990 (Achy, 2006) ; quant aux importations dorigine africaine,elles ne reprsentent, aussi, que 5%. Toutefois, Cest le renforcement du poids desapprovisionnements en provenance des pays mergents dAsie qui reste le changementstructurel le plus remarquable de la structure des importations du Maroc (Achy, 2006). Lesproportions importes en provenance de ce groupe de pays sont passes de 14% en 1990 23% en 2008.

    Les autres composantes de la balance des paiements courants nchappent pas cettecaractristique de la concentration gographique sur lunion europenne. Cest le casnotamment pour les deux principales sources de devises du royaume : les transferts et lesrecettes touristiques. Selon leur nationalit, les touristes dorigine europenne et plusspcifiquement de lunion reprsentent 81% des touristes trangers ayant sjourn au Marocen 2004 (HCP, 2006). La rpartition des entres de touristes selon la nationalit rvle laprdominance de lUE alors que la contribution des autres rgions du monde demeure trsfaible (4% pour lAmrique du Nord, 1% pour le Japon).

    Pour les transferts des Marocains Rsidents lEtranger, la prdominance de lUE estassez nette. Sur les 53 milliards de dirhams raliss en 2008, la contribution de lUniondpasse les 85%. Elle surclasse de loin les autres rgions du monde (Etats-Unis 6.4%, Pays

    Arabes : 6%).En ce qui concerne lorigine des IDE, Au niveau rgional, lUE demeurela principale source destination du Maroc (84% du total des

    IDE pour la priode 2000-2007 et 70% environ pour la France et

    lEspagne). Avec 4,1% seulement, les investissements

    amricains restent encore faibles au Maroc. Ainsi, les payseuropens occupent aujourdhui et de loin la premire place alors quen 1984 par exemple lespays arabes (45%) devanaient lEurope (36%) et Les Etats-Unis (1%). Il faut dire que lesoprations de privatisations ont profit en premier lieu au capital europens (franais,portugais, hollandais, ), (Bouayour, 2005).

    Enfin cette mme concentration gographique des changes extrieurs du Maroc surlUE cache une forte disparit de la rpartition de ces dits changes entre les pays de lUnion.

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    Ainsi la majorit des changes sont concentr sur un chantillon rduit de pays dont le noyaudur demeure lhistorique alli du Maroc : la France suivie mais de loin par lEspagne. Eneffet, la France accapare, en 2008, 45% des exportations marocaines destines lUnion et35% des importations dorigine communautaire. Elle contribue aussi concurrence de 50%aux transferts des marocains rsidents lunion alors que les touristes franais constituent

    plus de la moiti des europens voyageant au Maroc.

    III- Rpercussions des crises et des chocs internationaux : une analyseempirique

    Afin de mettre en vidence limpact de la crise conomique internationale actuelle surlconomie marocaine, nous cherchons travers cette section empirique de mettre en exerguela raction de lconomie marocaine depuis le dbuts des annes soixante dix aux diverschocs et crises externes. Pour ce faire nous ferons appel aux modles vectoriels autorgressifsstructurel (SVAR) ncessitant en premier le choix des variables introduire, lanalyse de leurdegr dintgration et limposition de contraintes afin de gnrer les chocs..

    3-1- Structure et Identification du modle VAR estimer

    Plusieurs chocs aussi bien internes quexternes interagissent sur lactivit au Maroc.Ltude de limpact de ces chocs ne peut tre conduite distinctement sans tenir en compte leseffets de rtroaction. A titre dexemple, limpact des chocs externes peut tre attnu ouamplifi par des chocs purement domestiques.

    Louverture accrue de lconomie marocaine la soumet aux effets favorables etdfavorables des changements survenus sur le march international. Pour les variablesqui gnreront, travers les rsidus des quations correspondantes du VAR, ces changementsnous pensons que pour lconomie marocaine, il serait plus adquat de choisir les termes delchange (TE) et la demande trangre (PIBE). Les termes de lchange synthtisentlvolution des prix des biens aussi bien exports quimports qui sont dtermins sur lemarch international. Il reflte aussi en partie lvolution des cours des devises cls tantdonn que les factures lexport et limport sont libelles en ces devises. Pour la demandetrangre adresse au produit domestique, la concentration du commerce extrieure sur unedestination particulire (lunion europenne) fait que le niveau des exportations est affect parle niveau de croissance de ses partenaires. Cette variable est dailleurs construite partir desPIB rels des principaux partenaires commerciaux du Maroc pondrs par leur contributionrelative au commerce extrieur du Maroc. Limpact de plusieurs autres chocs externes enloccurrence les crises financires, les guerres, des attentats, etc. peut tre aussi vhicul

    partir de cette variable PIB rel tranger. En effet, ces chocs externes au dpart locauxaffectent travers leffet contagion le niveau de croissance des partenaires et par la suite lademande adresse par ltranger au produit marocain. Enfin, vu la mobilit imparfaite descapitaux, la convertibilit encore partielle du dirham et le flux modeste des investissementstrangers (surtout en portefeuille), nous considrons que lintroduction de la variable tauxdintrt tranger, linstar de plusieurs travaux de ce genre, ne serait pas utile.

    En plus des variables externes, les fluctuations du taux de croissance conomiquesexpliquent aussi par des chocs domestiques. Ainsi, il est indispensable dintroduire dans lemodle VAR, en plus du bloc des variables mesurant les changements survenus sur le marchinternational, un bloc de variables domestiques. Les chocs domestiques peuvent tre soitimprims par la politique conomique soit purement exognes. Les impulsions imprimes, en

    loccurrence les chocs montaires et budgtaires et les ajustements apports aux taux dechange, sont appeles jouer un rle dynamique dans le sens de la relance ou de la stabilit

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    conomiques. Elles peuvent, aussi, contribuer la rduction de la vulnrabilit de lconomiedomestique aux chocs externes.

    Pour les variables endognes domestiques nous avons choisi : le PIB rel (PIBR),le taux de change rel (TCR) et lindice des prix la consommation (IPC). Cherchant apprcier la contribution des chocs externes aux fluctuations de lactivit conomique, nous

    pensons que cette dernire peut tre mesure convenablement par le PIB rel. Cette variablepermet, par ailleurs, de gnrer, travers, lquation correspondante du VAR structurel uneinnovation unanimement intitule choc doffre. Dune manire globale ce choc doffre refltelvolution de la productivit ou des chocs rels notamment les effets de la scheresse dans lecas du Maroc. Quant aux quations relatives aux taux de change rel et lindice des prix laconsommation, elles nous enseignent sur les chocs imprims par la politique conomique. AuMaroc, le niveau des prix est intimement li lvolution de la masse montaire. Pour le tauxde change rel, il est vident quil est affect par les ajustements apports au taux de changenominal par les autorits publiques. Il peut mme nous enseigner sur les chocs budgtairestant donn que plusieurs papiers confirment quempiriquement toute augmentation desdpenses publiques apprcie la valeur de la monnaie domestique (Hoffmaister et all, 1998).

    En dfinitive, les variables retenues sont : le PIB rel domestique (PIBR), lindice desprix la consommation (IPC), le taux de change rel (TCR), le PIB des principaux partenairescommerciaux (PIBE) et les termes de lchange (TE). Toutes les variables sont exprimes enlogarithme et ltude sera mene sur la priode 1970-2005 (donnes trimestrielles outrimestrialises). Les caractristiques de ces sries en termes de stationnarit permettent dechoisir le modle VAR le plus appropri.

    Les testsADF, PP et KPSS2effectus, concluant au rejet de la stationnarit des cinqsries niveau, conduisent retenir une spcification en diffrence premire. Le modleVAR estimer sera par consquent construit partir du taux de croissance annuelle du PIBrel domestique ( PIBR), du taux dinflation ( IPC), du taux de change rel en diffrencepremire ( TCR), de la croissance annuelle des PIB rels des partenaires commerciaux( PIBE) et de la diffrence premire des termes de lchange ( TE). Aprs imposition descontraintes identifiantes, chacune de ces variables peut gnrer travers lquation VARcorrespondante des chocs structurels spcifiques.

    Le modle VAR retenu peut scrire sous forme matricielle, dans laquelle le vecteur

    colonne des variables expliques ( , , , , )Tt t t t t X PIBR TCR IPC TE PIBE = dpend des

    p retards de ce mme vecteur, comme suit :

    1

    p

    t i t i t i

    X c A X

    =

    = + +

    O c est le vecteur colonne des constantes, Ai

    sont des matrices carres des coefficients

    estimer et test le vecteur des rsidus de lestimation.

    , ,( , , )t t t t t T

    t PIBR TCR IPC TE PIBE = reprsente chaque instant t la valeurde Xt non explique par le comportement pass de X. Ces rsidus peuvent tre ainsiconsidrs comme des innovations ou des impulsions. A partir du vecteur de variables

    choisies [ PIBR, TCR, IPC, TE, PIBE]T, il serait tenant de considrer que le rsidude la premire quation est un choc doffre ou dactivit, le second et le troisime peuvent treconsidrs comme des chocs de demande rsultant de la politique conomique domestique. Lequatrime est un choc des termes de lchange et le dernier un choc de demande trangre.Ces deux derniers refltent les changements survenus sur le march international.

    2 Les rsultats des tests sont prsents en annexes

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    Toutefois, cette dfinition simple des chocs risque dtre errone puisque les rsidusdcoulant du VAR canonique sont corrls. Lestimation directe ne permet pas uneinterprtation conomique des diffrentes quations et coefficients. Il nest gure judicieux deconsidrer sparment la raction dune variable une innovation dtermine sil faut prvoirque le changement de cette innovation entranera systmatiquement un changement de toutes

    les innovations corrles avec elle. Lidentification de chocs structurels ncessite limpositiondes contraintes. Nous avons choisi lidentification la Blanchard et Quah (1989) imposantdes contraintes identifiantes de long terme. Cette mthode didentification est la plus utilise,rcemment, du fait quelle permet limposition de restrictions plus fondes et tires de lathorie conomique. Nous proposons, ainsi, lestimation du VAR structurel crit sous laforme matricielle suivante :

    ( )

    t

    t

    t

    t

    t

    TEt

    PIBEt

    t PIBR

    t TCR

    t IPC

    TE

    PIBE

    PIBR A LTCR

    IPC

    =

    (4-19)

    La partie gauche de cette galit est videmment le vecteur des variables entrant dansle systme VAR propos. Quant la deuxime partie, elle se compose des matrices carres

    des coefficients associs aux retards et les chocs structurels travers le vecteur colonne [ ] .

    Lidentification de ces chocs structurels exige selon Blanchard et Quah (1989) limpositiondes contraintes de long terme. Enfin, aprs diffrents tests du choix de lordre, le modle

    VAR estimer sera de quatre retards

    3-2 Principaux rsultats empiriques et interprtations

    Le tableau ci-dessous fait apparatre la contribution de chaque choc aux fluctuations du tauxde croissance conomique travers la dcomposition de la variance de lerreur de prvisiondu PIB rel. Il en ressort une prdominance des chocs doffre dans lexplication de ladynamique de cette variable macroconomique cls. Cette prdominance apparat quel quesoit lhorizon choisi. Ces chocs expliquent environ 70% de la variabilit du taux de croissanceaussi bien court terme qu long terme. Quant aux impulsions imprimes budgtaires et

    montaires, leur contribution est trs limite dans lexplication de la variabilit du taux decroissance conomique mme court terme et ne dpasse gure le seuil de 10%.

    Tableau2: Dcomposition de la variance du PIB rel (en %)(Identification la Blanchard et Quah)

    Horizon Choc doffreChoc de demande

    nominaleChoc de demande

    relleChoc des termes

    de lchangeChoc de demande

    trangre

    1 trimestre69.94 8.12 0.37 14.98 6.56

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    2 trimestres 71.32 6.22 0.36 14.93 7.14

    4 trimestres 68.70 9.53 0.44 14.20 7.09

    8 trimestres 68.43 9.18 0.67 12.60 9.10

    12 trimestres68.45 9.39 0.68 12.39 9.07

    16 trimestres 68.21 9.65 0.68 12.43 9.01

    20 trimestres 68.01 9.81 0.68 12.52 8.96

    Lobjectif de ce papier est, surtout, de mettre en vidence limpact des chocs externeslconomie marocaine. Lhypothse dune petite conomie ouverte nous permet dapprcier

    lapport de ces chocs externes aux fluctuations de lactivit conomique. Il dcoule de ladcomposition de la variance de lerreur de prvision du taux de croissance conomique uneffet substantiel des chocs externes aussi bien court terme qu long terme. Ils contribuentpour environ 20% des fluctuations du PIB rel quel que soit lhorizon choisi. La contributiondes termes de lchange est plus importante que celle de la demande trangre. En effet, lestermes de lchange expliquent entre 12 et 15% des fluctuations du taux de croissance auMaroc. Quant la contribution de la demande trangre, mesure, par les PIB des principauxpartenaires commerciaux, elle se situe entre 6 et 9%.

    En gros, la dcomposition de la variance du PIB rel montre que les chocs externes oules changements qui surviennent sur le march international contribuent trs significativement

    aux fluctuations de lactivit conomique au Maroc. Quant la nature des effets des chocsstructurels externes sur le PIB rel, elle est donne par les fonctions de ractions aux chocs.Elles prsentent la rponse du taux de croissance conomique aux diffrents chocs identifisen imposant des contraintes de long terme (identification la Blanchard et Quah).

    Tableau 3 : Dcomposition de la variance du taux dinflation (en %)(Identification la Blanchard et Quah)

    Horizon Choc doffreChoc de demande

    nominaleChoc de demande

    relleChoc des termes

    de lchangeChoc de demande

    trangre

    1 trimestre 8.08 35.74 23.98 15.31 16.86

    2 trimestres 7.83 35.75 24.27 14.79 17.34

    4 trimestres 7.34 40.44 23.06 13.84 15.30

    8 trimestres 7.47 39.83 22.98 14.24 15.46

    12 trimestres 7.52 39.81 22.98 14.20 15.46

    16 trimestres 7.54 39.78 22.99 14.22 15.45

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    20 trimestres 7.55 39.78 22.98 14.23 15.44

    Les rsultats des fonctions de raction du PIB rel aux chocs concordent en grandepartie avec ceux de la dcomposition de la variance. Les fonctions de raction aux chocspermettent de conclure que les changements favorables de lenvironnement externeconduisent une amlioration du niveau de lactivit conomique domestique et de toutevidence tout choc externe dfavorable se rpercute ngativement sur lactivit conomiqueau Maroc.

    En effet, les fonctions de ractions du taux de croissance conomique rvlent unecorrlation positive entre les PIB des partenaires commerciaux du Maroc et la croissanceconomique domestique Maroc. Un choc doffre externe positif entrane une amlioration duniveau de lactivit conomique. De mme tout choc doffre externe dfavorable rsultant dercession des conomies des partenaires ou des crises internationales se solde par un effetngatif sur le taux de croissance conomique. Une diminution de loffre gnre un effet

    cumul ngatif sur le PIB rel. Les fonctions de rponse mettent en vidence quun chocdoffre dfavorable de 1 point (une rgression des taux de croissance des partenaire de 1%)produit une rgression du niveau du PIB aussi bien court terme qu long terme avec unimpact rcessif maximal de -0.6 points dans un horizon de 3 semestres.

    Pour les termes de lchange, les fonctions de ractions concluent une corrlationpositive. Toute amlioration de ces termes amliore la croissance conomique. En outre, laleur dtrioration suite aux turbulences sur les marchs internationaux et aux crisesconomiques internationales affectent ngativement le taux de croissance. Une dtriorationdes termes de lchange de 1% conduit une rgression du PIB domestique avec un effetcumul maximum denviron 0.8% dans un horizon de 3 trimestres.

    Enfin, vu le degr douverture relativement lev de lconomie marocaine, il seraitintressent de mettre en vidence limpact des chocs externes et des crises conomiquesinternationales sur le niveau des prix au Maroc. A premire vue et travers la dcompositionde la variance nous concluons que la contribution des chocs externes aux fluctuations duniveau des prix est assez significative. Cette contribution est denviron 30% aussi bien courtterme qu long terme. Elle mane aussi bien du choc des termes de lchange que desvariations de la demande trangre. La contribution de ces deux chocs aux fluctuations dutaux dinflation, daprs la dcomposition de la variance, est presque gale et elle estdenviron 15% pour chacun. Toutefois, la nature de limpact de ces chocs externes nest pasclaire. Les fonctions de raction aux chocs identifis par limposition des restrictions de longterme indiquent quune variation des termes de lchange dans le sens de lamlioration sesolde par une augmentation du niveau des prix. Elles affirment aussi quune augmentation dela demande trangre est suivie par une baisse des prix, rsultat difficile argumenter (pricepuzzle).

    En dfinitive, la dcomposition de la variance et les fonctions de raction aux chocsmettent en vidence un effet prdominant et persistant des chocs doffre, lis surtout endotations en ressources notamment le niveau de pluviomtrie, sur lactivit conomique. Ellesmettent aussi en vidence limpact trs significatif de louverture sur la croissanceconomique au Maroc. La contribution des chocs externes aux fluctuations du taux decroissance conomique est trs consistante et de signe attendu quant leur impact sur le taux

    dinflation, il demeure ambigu.

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    Comme nous lavons prcis auparavant, le taux dintgration de lconomiemarocaine aux changes internationaux est relativement lev. A linstar de ce qui est avancthoriquement, cette situation de petite conomie ouverte soumettrait le Maroc aux effets deschangements aussi bien favorables que dfavorables survenus dans son environnementexterne. Les estimations rvlent, en effet, limpact significatif aussi bien des chocs des

    termes de lchange que des chocs de la demande trangre sur le niveau du PIB. Cet impactest plus apparent pour les termes de lchange.

    Leffet significatif des chocs des termes de lchange sur le niveau de croissanceconomique est vident tant donn que le Maroc est un pays preneur de prix . Les prixaussi bien des produits exports quimports sont dtermins ltranger. Limpact destermes de lchange sur lconomie marocaine est amplifi par le caractre incompressibledes importations du Maroc. Il sagit en fait soit des produits de premire ncessit (crales)ou des biens fondamentaux pour la croissance (produits nergtiques ou biens dquipement).En consquence, le Maroc subit amplement toute variation des prix de ces produits vulimpossibilit de rduire les quantits importes. Limpact est plus consistant en cas devariations des prix des produits nergtiques. La dpendance quasi-totale vis vis du marchdu brut pour la satisfaction des besoins affecte substantiellement les revenus du commerceextrieur et lactivit des secteurs grands consommateurs dnergie. Par ailleurs, laconcentration des exportations marocaines sur un nombre limit de produits, expose le Maroc une forte variation des termes de lchange et une volatilit du revenu et du commerceextrieur. En effet, cette concentration rduit la possibilit de compensation entre les effetsdes divers changements de prix qui ne peut se produire quen cas dune offre exportediversifie.

    Par ailleurs, loption douverture de lconomie soumet le Maroc, comme lindiquentles estimations empiriques, aux effets des changements du sentier de croissance de lconomiemondiale. Limpact sexplique en premier lieu par lorientation de diverses activits aux

    exportations. La politique de substitution aux importations a t abandonne en faveur de lapromotion des exportations. Ces dernires sont fortement lies lvolution de la demandetrangre sur le produit domestique qui sexplique, elle-mme, par les performances delconomie mondiale et surtout celles des pays partenaires. La concentration gographiquedes exportations, soumet lconomie aux effets ngatifs du ralentissement de la demande dans

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    Graphe 1 : Fonctions de Raction du PIB rel aux chocs

    Choc doffre Choc de demande nominale

    Choc de demande relle Choc des termes de lchange

    Choc de demande trangre

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    les destinations clefs des marchandises marocaines. La structure des produits exportsnvolue pas parfaitement dans le sens de ladapter aux conditions changeantes du march. Laconcurrence est de plus en plus intense sur le march europen. Etant plus comptitifs,plusieurs pays concurrents du Maroc ont ralis des avancs rapides sur ce march notammentdes pays asiatiques et des conomies en transition. Il faut signaler, aussi, que la concurrence

    nest pas toujours loyale sur le march europen. En plus des subventions accordes auxagriculteurs europens et qui faussent les mcanismes du march, les restrictions aussi bienquantitatives que qualitatives imposes aux exportateurs marocains ne cessent de semultiplier. En revanche, les conditions daccs semblent de plus en plus souples pour certainsconcurrents commerciaux du Maroc (les pays de lEst) alors que dautres bnficient mmedes conditions de faveur (Turquie et Isral) pour des considrations plutt politiques.

    Quant limpact ambigu des chocs externes sur le niveau des prix au Maroc, ilsexplique par le souci de la matrise de linflation. Les autorits interviennent, en effet, pourallger tout impact dfavorable des chocs externes sur les prix. Plusieurs exemples peuventillustrer ce propos. Les effets de renchrissement du ptrole sont modrs par la subventiondes produits nergtiques via la caisse de compensation. La crainte de la dtrioration dupouvoir dachat et des contre-performances des units de production explique cetteintervention de ltat malgr les consquences budgtaires quelle entrane. Cette interventioncontribue lallgement des effets attendus dun choc externe dfavorable, tel que la haussedes cours du brut, sur le niveau des prix domestiques. Dans le mme ordre dide, ltatintervient pour soutenir les prix de certains produits de premire ncessit (crales,mdicaments,). Il peut aussi changer les tarifs douaniers pour favoriser limportation decertains produits si loffre domestique est insuffisante et une pression sur les prix nest pasloigne. Toutes ces actions participent la modration des effets des chocs externesdfavorables sur le niveau des prix. Par ailleurs, dans le cadre de la discipline montairevisant matriser linflation, des actions sont de temps en temps entreprises pour liminer

    limpact sur les prix des chocs externes favorables entranant des entres massives de devises.Ainsi, en 2001 titre dexemple, une strilisation montaire a t opre afin de contenirlimpact des flux de devises lis aux investissements trangers, l'augmentation des transfertsoprs par les Marocains rsidents ltranger, l'accroissement des recettes touristiques etaux cessions de billets de banque trangers du fait du passage leuro.

    4- Implications en matire danalyse des effets de la crise conomiqueinternationale

    Si les effets de la crise financire internationale sur lconomie marocaine sont limits,cest surtout sa transformation en une crise conomique internationale qui impacte lconomie

    domestique. Le tassement de la croissance mondiale et la chute des revenus et desconsommations dans les pays partenaires affectent ngativement la demande trangre etlvolution des prix des matires. Notre tude empirique a mis en vidence les rpercussionsde ces chocs sur les variables macroconomiques clefs. Les canaux de transmission sontmultiples et les risques de dtrioration des quilibres fondamentaux est trs probable.

    4-1 Effets limits de la contagion financire pure

    Lconomie mondiale a t marque depuis 2007 par dimportantes turbulences sur lesmarchs des crdits structurs, entranant des rpercussions dans lensemble des

    compartiments des marchs financiers. Ces turbulences financires se sont transformes enune vritable crise financire internationale. Ces turbulences financires, dont les effets se

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    sont rapidement propags, ont conduit un ralentissement de lactivit conomique dans lesgrands pays dvelopps entranant une crise conomique internationale. Lampleur et labrutalit de cette crise ont surpris les gouvernements et les dcideurs de toute la plante. Elleest considre plus dvastatrice que la grande crise conomique des annes trente. Malgr lesefforts dploys dans le cadre des plans de relance conomique, la perte de confiance des

    acteurs conomiques persiste et un climat dincertitude domine la conjoncture mondiale.Lhorizon de sortie de crise reste ainsi incertain.

    Lconomie marocaine caractrise par son taux douverture leve et sa taillerelativement petite nest pas labri des rpercussions de ces turbulences financires etconomiques mondiales. En effet, comme nous lavons montr dans la section prcdente, leschocs externes contribuent trs significativement aux fluctuations conjoncturellesdomestiques. Toute tendance favorable de lconomie mondiale se solde par une amliorationdes indicateurs macroconomiques cls en loccurrence le taux de croissance conomique. Enrevanche, les chocs externes dfavorables affectent ngativement lconomie marocaine. Ilest ainsi vident que le Maroc se trouve, affect par le retournement de lconomiemondiale aprs avoir tre partiellement pargne dans un premier temps de la crise financire.

    La transmission limite des rpercussions de la crise financire en 2007 et en dbut2008 sexplique par la solidit du systme bancaire et par la faible intgration du marchfinancier marocain aux marchs financiers internationaux. Selon le FMI (2008), le systmebancaire marocain tait stable, bien capitalis, profitable et rsistant aux chocs. En outre lapart des actifs trangers dans le total des actifs des banques marocaines demeurait marginale(moins de 4%) et les banques ne dtenaient pas dactifs toxiques dans leurs portefeuilles(IRES, 2009).

    Par ailleurs, la contagion financire est, gnralement, assure pour les conomiesmergentes par leurs bourses intgres aux marchs financiers internationaux et attirant desfonds importants sous forme des investissements en portefeuille. Or, la bourse de Casablancaest faiblement intgre aux marchs financiers internationaux et elle a t toujours pargnedes crises financires notamment celles des pays Sud Est asiatiques, de la Russie ou des paysde lAmrique Latine. Le risque de transmission et de retrait de capitaux via la bourse estainsi limit. La part des non-rsidents dans la capitalisation boursire, hors participationsstratgiques, stablissait moins de 1,8% fin 2007 (IRES, 2009).

    Toutefois, et pour la premire fois suite une crise financire internationale nousconstatons une raction de la bourse des valeurs de Casablanca aux turbulences financires etconomiques sur les marchs internationaux. En effet, la bourse de Casablanca a perdu depuisMars 2008, 40 points des indices MASI et MADEX sans quil soit possible dexpliquer ceretournement par les fondamentaux. En effet, au moment o les entreprises cotes ralisentencore des performances, les indices boursiers se dgringolent. On voque, ainsi et pour la

    premire fois au Maroc, leffet psychologique dune crise financire internationale pourlucider les contre-performances de la bourse. Suite la crise financire internationale unclimat dincertitude et de perte de confiance des acteurs plane sur la place. Le nombre denouvelles introductions espr initialement et annuellement 10 na t que de 5 en 2008alors que pour lanne 2009, suite cette conjoncture de crise, aucune introduction nestprvue si ce nest des retraits. Le volume des transactions sur le march a aussi enregistr desbaisses substantielles depuis le 2me semestre de 2008. On peut ainsi parler des rpercussionsdirectes de la crise financire internationale sur le march boursier marocain alors quil atoujours t pargn.

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    4-2 Crise conomique internationale et croissance conomique

    Sil est difficile de parler dune vritable contagion financire au Maroc vu le degrlimit de lintgration aux marchs financiers internationaux, les canaux de transmission de lacrise internationale comme dmontr prcdemment sont plutt rels. La transformation de la

    crise financire internationale en une crise conomique npargnerait pas cette fois-cilconomie marocaine. Les rpercussions sont trs sensibles malgr certains facteursamortissant les chocs. La crise conomique internationale a un effet de tassement de lactivitet de la consommation mondiale et particulirement dans les principales conomiespartenaires. Nos investigations empiriques mettent en vidence la corrlation positive entreles PIB des partenaires et celui du Maroc. Ainsi le ralentissement de lconomie mondiale etles rgressions enregistres par les conomies partenaires sont lorigine de la transmissionde la crise internationales via des canaux de transmission multiples.

    Le tableau 4 montre les rpercussions nfastes de la crise conomique internationalesur lconomie mondiale et en particulier sur celles des partenaires. La crise a touch enpremier lieu les Etats-Unis en 2007 et elle sest propage par la suite pour toucher lintgralit

    de lconomie mondiale en 2008 avec mme un une rgression nette de 1,4 % en 2009. Mais,limpact est surtout colossal pour la zone euro, le principal partenaire du Maroc. Le taux decroissance est trs faible en 2008 et celui prvu pour 2009 est mme largement ngatif(-4,8%). Au niveau de lunion europenne, les deux principaux partenaires du Maroc enloccurrence la France et lEspagne sont parmi les conomies les plus touches avecrespectivement des taux de croissance ngatifs prvus en 2009 de 3 et -4%. Vu les liensconomiques et financiers intenses avec lunion europenne et en particulier avec la France etlEspagne, la transmission des rpercussions ngatives de la crise internationale est certaine.

    Tableau N4 : Evolution et prvision de croissance conomique mondiale

    2004 2005 2006 2007 2008 2009 (p) 2010 (p)Monde 4,9 4,5 5,1 5,2 3,1 -1,4 2,5tats-Unis 3,6 2,9 2,8 2,0 1,1 -2,6 0,8Japon 2,7 1,9 2,0 2,4 -0,7 -6,0 1,7Zone euro 2,2 1,7 2,9 2,7 0,8 -4,8 -0,3France 2,2 1,9 2,4 2,1 0,3 -3,0 0,4Espagne 3,3 3,6 3,9 3,7 1,2 -4,0 -0,8Allemagne 1,2 0,8 3,0 2,5 1,3 -6,2 -0,6Chine 10,1 10,4 11,6 13,0 9,0 7,5 8,5

    Source : Ministre des finances

    (2009)

    Tableau N5 : Evolution et prvision de croissance conomique nationale

    2007 2008 2009 2010Valeur ajoute agricole -20.0 16.6 25.2 -5.0Valeur ajoute non agricole Secteur secondaire Secteur tertiaire

    6.26.66.1

    3.93.64.1

    2.3-1.24.2

    3.93.04.3

    PIB rel 2.7 5.6 5.3 2.4

    Source : DEPF (2009)Les taux de croissance conomique de 2008 et de 2009, respectivement de 5,6 et de5,3%, laissent envisager que le Maroc est pargn. Toutefois, le taux de croissance de 2008

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    reflte dj les rpercussions du retournement de lconomie mondiale. Un cart ngatif de1,2 point a t enregistr. En effet, un taux de 6,8% a t servi llaboration de la loi desfinances 2008. Il faut souligner que les effets de la crise ne commence se sentir,vritablement, au Maroc qu partir du 3me trimestre de lanne 2008 conformment auxrsultats de notre tude empirique mettant en vidence que leffet dun choc externe ne se fait

    sentir totalement quaprs trois semestres. Mais lcart par rapport la tendance normale estplutt substantiel en 2009. Une anne normale se solde dhabitude par un taux de croissanceconomique suprieur 6%. Partant du fait que lanne 2009 a enregistr des prcipitationsabondantes et que des rendements records ont t enregistrs par le secteur agricole, enlabsence de la crise conomique international on pourrait sattendre un taux de croissancerecord dpassant les 8%. Or le taux de croissance prvu pour 2008 nest que de 5.3%. Onpeut, ainsi, dduire que la perte en termes de croissance, suite aux effets de la criseconomique internationale, soit de plus de trois points. Ce rsultat se confirmerait par laprvision du taux de croissance en 2010 ne dpassant pas les 2,4% en cas dune anneagricole moyenne alors que les taux de croissance de base pour llaboration des lois definance et pour les prvisions sont gnralement suprieurs 5%. La ralisation de ce taux de

    2.4% en 2010, aussi faible quil soit, est conditionne par une rcolte agricole moyenne ce quine sera pas atteint en cas de scheresse (choc naturel rcurrent).

    Certes, le Maroc a bnfici de conditions favorables ayant permis damortirpartiellement, dans le contexte actuel, les effets de la crise conomique internationale sur letaux de croissance conomique. Il sagit, en premier lieu, de la contribution du secteuragricole la croissance conomique suite une campagne agricole excellente. Le secteurenregistra une augmentation de la valeur ajoute de 25% en 2009 (HCP, 2009) et contribuera une croissance des activits non agricoles de 1%.

    Par ailleurs, la demande intrieure a pu compenser partiellement le tassement delconomie mondiale et de la demande trangre adresse au produit domestique. Le secteurprimaire a scuris les revenus et stabiliser lemploi en milieu rural contribuant ainsi aumaintien de la demande intrieure. Par ailleurs, la modration des prix des produits depremire ncessit imports (crales, produits agricoles, nergie) offre des margesimportantes pour rduire les tensions inflationnistes et prserver le pouvoir dachat desmnages. Le maintien du pouvoir dachat a t aussi lorigine de mesures conomiquesengages notamment la baisse de limpt sur le revenu et lamlioration du SMIG. Lademande intrieure a t aussi soutenue par le crdit du fait que les conditions definancement demeurent encore favorables. Enfin, la demande intrieure permettant decompenser partiellement laffaiblissement de la demande extrieure est aussi soutenue parune augmentation des dpenses publiques dinvestissement de 18% dans le cadre de la loi definances 2009.

    Toutefois, si limpact de la crise conomique internationale sur le taux de croissanceconomique global a t allg par des conditions internes favorables, les tendancessectorielles rvlent des rpercussions trs substantielles de cette crise. Le tableau 5 rvle unralentissement marqu de la croissance des activits non agricoles passant de 6,2% en 2007 3,9% en 2008, 2,3% en 2009 et 3,9% en 2010. Suite aux effets de la crise conomiqueinternationale, les activits non agricoles enregistre un rythme de croissance, le plus bas decette dcennie, de lordre de 2,3% au lieu de 5% en moyenne annuelle de la priode 2000-2008.

    Mais, cest surtout le secteur secondaire qui est le plus touch par cette criseconomique internationale du fait quil est troitement li au march internationale. Cesecteur enregistre sa plus mauvaise performance de ces dernires dcennies avec un taux de

    croissance conomique ngatif de -1,2% en 2009. Les rpercussions du tassement de lademande trangre sur le produit industriel domestique est trs substantiel ayant mme

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    entran la faillite de plusieurs units industrielles (notamment dans le secteur du textile) alorsque dautres entreprises ont t emmenes rduire dune manire drastique leur productionet procder des licenciements. Mme les grands groupes nont pas t pargns. A titreillustratif, lOffice Chrifien des Phosphates a enregistr une baisse de son chiffre daffaires,le premier semestre de 2009, de 60%. Il a mme perdu la quasi-totalit de certains marchs

    (98% du chiffre daffaires des engrais en Janvier 2009). Il a t conduit opter pour le dpartvolontaire afin dallger ses charge et rduire son personnel.

    On constate ainsi que les effets de la crise conomique internationale sont concrets etcertains secteurs sont vritablement touchs et les opportunits de croissance et dedveloppement sont limites malgr certaines conditions internes favorables. Les canaux detransmissions sont plutt rels et non financiers et elles sont multiples.

    4-3 Canaux de transmission

    Sous leffet du tassement de lactivit et de la consommation mondiales etparticulirement dans les principales conomies partenaires, le premier canal de transmission

    est incontestablement les changes extrieurs. Il se manifeste par un repli de la demandetrangre adresse au Maroc. En effet, comme nous lavons prcis prcdemment, la criseconomique internationale a touch srieusement les principaux partenaires commerciaux duMaroc en loccurrence lUnion Europenne et plus prcisment la France et LEspagne. Il enrsulte videment une baisse de revenu et de consommation et par la suite une diminution deleurs importations et de la demande trangre adresse au produit domestique. Le tableau 6montre une nette rgression des changes internationaux notamment en 2008 et 2009 et 2010.Cette rgression touche aussi bien les exportations que les importations mondiales. Le Marocayant opt pour un dveloppement extraverti nest pas labri des rpercussions nfastes dece repli des changes internationaux.

    Tableau 6 : Evolution des changes extrieurs mondiaux

    2004 2005 2006 2007 2008 2009 (p) 2010 (p)Echanges extrieursCommerce mondial 10,7 7,7 9,2 7,2 2,9 -12,2 1,0

    ExportationsMondiales

    10,4 7,5 9,3 7,2 3,2 -11,0 0,7

    Importations Monde 10,9 7,9 9,1 7,3 3,5 -11,0 0,5 pays

    industrialiss 8,4 5,9 7,2 2,9 -0,5 -12,8 0,9 tats-Unis 11,3 5,9 6,0 2,2 -3,5 -13,7 4,1 Japon 8,1 5,8 4,2 1,5 1,1 -18,3 -0,4 Zone euro 6,8 5,9 8,3 5,5 1,4 -11,2 -1,0 Allemagne 7,3 6,5 11,9 5,0 4,0 -15,1 -2,1 Espagne 9,6 7,7 10,3 6,2 -2,5 -24,4 -5,8 France 6,4 6,0 6,5 5,9 2,0 -2,8 0,6

    Source : Ministre des finances (2009)

    Ces rpercussions se matrialisent par une chute de la demande trangre sur leproduit domestique. Lvolution de cette demande montre dj les difficults de lentreprise

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    et des produits marocains simposer sur les marchs internationaux suite une concurrencerude des concurrents (Chine, pays sud est asiatiques, pays de lEst, Turquie, Tunisie) sur lemarch europen. En plus du problme trs apparent de la comptitivit de lentreprisemarocaine sur le march internationaux, le graphique 2 de lIRES (2009) met en videncelimpact consistant de la crise conomique internationale sur la demande trangre et par la

    suite sur les exportations surtout partir du deuxime semestre de 2008 pour saccentuerdavantage en 2009 avec des taux de variation ngatifs. Des lments dexplication peuventtre retirs du tableau 6. Cette tendance ngative trouve ses origines dans le repli desimportations mondiales. Ce repli est plus confirm pour les principaux partenaires du Maroc.Ainsi, les importations de lUnion europenne vont chuter de 11,2% alors que cette chute estde 24,4% pour le deuxime partenaire commercial du Maroc (Espagne). Ce tassement de lademande trangre est lorigine des difficults des secteurs orients vers les exportationsnotamment le textile, phosphates et drivs, industries manufacturires

    Graphique 2 : Evolution de la demande trangre adress au produit marocain

    Source : IRES (2009)

    Si lconomie marocaine souffre de ce repli de la demande trangre, elle nest pas labri dune dtrioration de ces termes de lchange. En effet, le retournement de conjonctureinternational a provoqu une baisse substantielle des prix des matires. En tant que premier

    exportateur mondial des phosphates, le Maroc devrait supporter la chute trs consistante ettrs dure des prix des phosphates sur les marchs financiers internationaux. Aprs un coursrecord de 345 $ la tonne en 2008, on estime que ce cours ne sera que de 130 $ en 2009 ouencore 100$ en 2010. Par ailleurs, la baisse des prix touchera aussi les produits agricoles, unecomposante cls des exportations marocaine. En revanche, lvolution des prix des produitsimports par la Maroc ne suit pas obligatoirement la mme tendance. Certes le Maroc abnfici de la baisse des prix du ptrole et ceux des crales. Mais les prvisions montrentdes possibilits de redressement rapide de ses marchs et les cours du baril ne cessentdailleurs de flamber actuellement. Il en rsulterait une dtrioration des termes de lchange.Ce choc dfavorable impacte, ngativement, lconomie marocaine comme dmontrprcdemment.

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    Tableau 6 : Cours internationaux des principaux produits

    2004 2005 2006 2007 2008 2009 (p) 2010 (p)

    Ptrole ($/bbl) (4) 37,8 53,4 64,3 71,1 97,0 60,5 74,5Phosphates bruts ($/t) 38,0 42,0 44,2 70,9 345,6 130,0 100,0

    Bl dur Etats Unis ($/t) 156,9 152,4 192,0 255,2 326,0 230,0 250,0Sucre (free market) ($/t) 15,6 21,8 32,6 22,2 28,2 28,0 29,0

    Matires premires agricoles(taux de variation annuel)

    4,1 0,5 8,8 5,0 -0,8 -21,7 4,4

    Mtaux (Taux de variationannuel)

    34,6 22,4 56,2 17,4 -8,0 -45,4 15,9

    Source : DEPF (2009)

    En plus de ces deux canaux de transmission (demande trangre et termes delchange), trois autres canaux sont actifs. Le ralentissement de la croissance mondiale

    provoque une baisse des recettes touristiques. Elle rsulte de la diminution des revenus et desdpenses des mnages dans les principaux pays metteurs de touristes. Des modificationsprobables du comportement des touristes qui privilgieraient les destinations proches, lescourts sjours et les hbergements au meilleur rapport qualit/prix (OMT, 2009) etlintensification de la concurrence rgionale et internationale en matire doffre touristique,sont autant de facteurs expliquant les difficults du secteur touristique (IRES, 2009). Ainsi,malgr le probable maintien du nombre darrives de touristes, le nombre de nuites et lesrecettes du tourisme poursuivront leur baisse. En effet, aprs une baisse lgre de 3,5% en2008, les recettes touristiques ont enregistr une nouvelle chute le premier semestre 2009 dedenviron 20% (Office de change, 2009).

    A linstar des recettes touristiques, les transferts des Marocains Rsidents lEtranger

    (MRE) enregistrent des ralentissements suite au tassement de lactivit, des revenus et lapropagation du chmage surtout au sein des communauts trangres dans les pays daccueil.La crise a touch, surtout, les secteurs employeurs de la main duvre trangre enloccurrence les secteurs du btiment et de lautomobile. Dans ces circonstances de crises oules opportunits demploi sont limites, la priorit dembauche est rserve aux locaux alorsque la main douvre trangre est touche, en premier, par tout licenciement suite la crise.Un phnomne de retour des migrants est enregistr notamment pour les migrs en Espagneet en Italie. Les transferts des MRE enregistrent une baisse pour la premire fois depuis vingtans en 2008. La rgression a t de 2,4% et elle est denviron 15% pour le premier semestre2009 (Office de change, 2009).

    Enfin, le dernier canal de transmission des effets de la crise conomique internationaleest sans doute la rgression du niveau des Investissements Directs Etrangers. En effet, dans unclimat dincertitude et des alas nettement ngatifs et en raison des difficults de financement lchelle internationale, des projets dinvestissement sont annuls ou reports. Le Marocsubit amplement les rpercussions dune telle situation. En effet, de gros projetsdinvestissement ont t reports et des chantiers suspendus. Les statistiques rvlent unenette rgression des flux dinvestissements directs trangers vers le Maroc. Enfin 2008, lesinvestissements privs trangers ont chut de 24%. Lanne 2009 se lance encore plusdifficile avec une chute de 35% pour le premier semestre.

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    Conclusions : Risques dbranlement des quilibres et daggravation desdsquilibres surveiller

    La transmission des effets de la crise conomique internationale est susceptibledaggraver certains dsquilibres, dbranler des quilibres et de compromettre la croissanceet le dveloppement en affectant ngativement les plans de dveloppement stratgiques en

    chantier. Le dficit de la balance commerciale atteignant des seuils alarmants en est lexemplele plus expressif. Le dficit de la balance commerciale en 2008 reprsente environ 25% duPIB et le taux de couverture ne dpasse pas les 48%. Le premier semestre de 2009 enregistrede nouvelles dtriorations. Les exportations et les importations ont rgress simultanment.Mais le taux de rgression des exportations est plus lev que celui des importations, soitrespectivement 34,4% et 19,8%. Il en a rsult une dtrioration supplmentaire du taux decouverture qui nest plus que de 43% atteignant ainsi son niveau le plus faible de lhistoire delconomie marocaine contemporaine.

    Laggravation du dficit de la balance commerciale, accompagne dune chute desrecettes touristiques et des transferts des MRE est lorigine de la rapparition dudsquilibre de la balance des paiements courants aprs son quilibre et mme la ralisation

    des excdents les deux dernires dcennies. Le dficit a atteint 5,6% du PIB en 2008 et lescirconstances actuelles de crise conomique internationale provoqueraient une augmentationde ce dficit. Ce dernier peut tre lorigine dune rentre dans une nouvelle spiraledendettement extrieur. Ce risque est dautant plus lev suite lasschement des rservesen devises. Cet asschement sexplique, en plus de lbranlement de lquilibre de la balancedes paiements courants par les dsinvestissements, les reports ou lannulation dune manirepure et simple des projets dinvestissement direct tranger. Les rserves de change neprsentent plus que 6,6 mois dimportation alors quils taient auparavant dune anne.Lpuisement de ces rserves se poursuivra dans le contexte actuel surtout suite la sortie decrise rapide du ptrole et des matires importes alors que les exportations marocainesconnaissent des difficults aussi bien en volume quen prix.

    En plus de laggravation de la position externe, la crise conomique internationale encas de sa continuit peut alimenter dautres risques internes et compromettre les stratgies dedveloppement conomique, social et humain. Le Maroc a lanc rcemment plusieurs grandschantiers indispensables pour son dveloppement socioconomique. A titre illustratif, pourrinventer la place Maroc sur le plan international, le programme mergence visant la mise niveau du secteur industriel a t lanc en 2005. Pour le secteur touristique et afin datteindre10 millions de touristes en 2010, le plan Azur a t conduit. Ces deux programmes de grandeenvergure et deffet locomotif crucial sont doublement lis aux circonstances delenvironnement international. Dune part, la ralisation de ces projets ncessite une forteimplication des investisseurs trangers. Dautre part, loutput de ces secteurs est destin la

    satisfaction dune demande trangre plus qu la satisfaction dune demande domestique. Lacontinuit de cette crise conomique internationale signifie tout simplement lchec delensemble de ces programmes. La ralisation de lobjectif de 10 millions de touristes en2010 a t reporte pour une date ultrieure alors que de grands investisseurs dans le secteuront t reports ou annul linstar du retrait de Sama Duba ou dautres investisseurs duGolf. Pour le programme mergence, le retrait de Nissan du projet Hercule de constructionautomobile constitue un coup dur pour ce programme et des problmes planent, cause delincertitude et de manque de confiance des acteurs, dans lensemble des Mtiers Mondiauxdu Maroc cibls par ce programme. Dans le mme ordre dide, le climat dincertitude et demorosit de lenvironnement de linvestissement peut retarder substantiellement uneapplication russite du plan Maroc vert visant restructurer et relancer le secteur agricole.

    Par ailleurs, en cas dextension et de continuit de la crise conomique international, leralentissement conomique peut stendre lensemble des secteurs. Ce risque est dautant

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    plus lev que les conditions favorables ayant amorti les chocs disparaissent. Si la crise natouch substantiellement en 2008 et 2009 que le secteur secondaire et tertiaire, une anne descheresse en 2010 mettrait toute lconomie en difficult. Lemploi a t sauv en 2009grce aux performances du secteur agricole malgr les licenciements observs au niveau dusecteur non agricole. En cas de progression de la crise, le risque dinstabilit sociale

    deviendrait plus probable. Vu la rcurrence des annes de scheresse, la probabilit que lesecteur agricole absorbe nouveau les effets sociaux de la crise, notamment en termesdemploi, est trs faible.

    La propagation du chmage serait ainsi certaine en cas de persistance de la criseinternationale. Cette propagation pourrait tre aggrave par le retour massif des migrants encas de prolongement de la crise dans les pays europens. Le ralentissement de lactivitconomique accompagn de la prolifration du chmage serait lorigine dune acclrationde la pauvret du fait que plus de 20% des marocains sont en situation de vulnrabilit etrisque de retomber dans la pauvret cause de labsence de vritables filets sociaux de luttecontre la pauvret. Les risques de prcarisation dans le milieu urbain sont plus levs vu lesdifficults que connaissent dj les secteurs non agricoles et qui peuvent saggraver en cas de

    continuit de crise mais aussi cause de lexode rural en cas de mauvaise campagne agricoleen 2010.

    Il faut dire aussi que cest grce la demande et la consommation internes que leseffets de la crise internationale ont t, partiellement, absorbs. Un tel facteurdamortissement nest plus garanti en cas de persistance de la crise. Lextension de la crise lensemble des secteurs et la prolifration du chmage affecteraient ngativement la demandeintrieure et alimenteraient les risques de licenciements et mme de faillite des entreprises. Ilen rsulterait des dfauts de paiements, voire une insolvabilit des mnages et des entreprisesqui pourraient conduire une fragilisation du systme bancaire, accentue par une ventuelledclration du secteur immobilier connaissant dj des mventes substantielles.

    Le risque de rduction de la demande intrieure pourrait tre renforc par unedtrioration continue du pouvoir dachat des mnages. En effet, depuis 2008, des tensionsinflationnistes sont ressenties par les mnages. Si en 2008, ces tensions sexpliquent parlindexation des prix suite la flambe des prix sur le march international, on constate quemalgr le retournement de la conjoncture et la baisse trs significative des cours sur le marchinternational, les tensions inflationnistes persistent. Nous confirmons ainsi le concept du price puzzle voqu dans la section empirique de ce travail. En effet, aucune correctionna t observe au niveau des prix domestiques malgr la baisse des prix sur le marchinternational. Ce constat peut tre observ pour plusieurs produits imports (produits baseolagineux, prix des carburants la pompe, prix dlectricit, produits craliers).

    Dans ces circonstances de crise, lintervention de lEtat est plus que souhaite. Les

    premires mesures arrtes par le comit de veille stratgique institu en 2009 sont destinesprincipalement accompagner les entreprises les plus touches dans les secteurs du textile, ducuir, des quipements automobiles et du tourisme. Ces mesures savrent dj insuffisantespour sortir de la crise et une intervention plus robuste de lEtat est souhaite pour lutter contreles effets socioconomiques et humains nfastes de la crise conomique internationale. Il endcoulerait une augmentation des dpenses sans quil soit possible de les financer par uneamlioration des recettes fiscales. En effet, le ralentissement de lactivit conomique seraaccompagn dune baisse des recettes fiscales. Ces dernires subiront dailleurs limpact de larduction des taux dimposition dans le cadre du soutien des mnages pour prserver lepouvoir dachat et des entreprises pour prserver lemploi. A fin mars 2009, les recettesfiscales ont accus une baisse de 13,2% globalement et de 17,5% au niveau de lIS, par

    rapport au premier trimestre 2008 (IRES, 2009). Dans de telles circonstances, le dficitbudgtaire rapparatrait nouveau aprs deux exercices budgtaires excdentaires (2008 et

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    2009). La spirale de lendettement voque prcdemment pour financer le dficit de labalance des paiements sera alimente par la rapparition du dficit budgtaire ncessitant unfinancement.

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