L'Economie du Savoir_Par DCissokho_Alleb

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Article synthétique de 7 pages traitant de l'Economie du Savoir qui est une nouvelle phase du développement économique. Rédigé en Avril 2014

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L’Économie du savoir : définition,

secteurs d’activités associés, et critères d’arbitrage

des entreprises du secteur

Djibril Cissokho Consultant en immobilier et en développement territorial

[email protected]

www.alleb.net

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Avril 2014

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L’économie du savoir : définition, secteurs d’activités associés et critères d’arbitrage des entreprises du secteur Document ALLEB

1 Une économie fondée sur le travail intellectuel et collaboratif

Il n’existe pas dans la littérature scientifique une définition unanimement reconnue de

l’économie du savoir.

Certains auteurs utilisent des indicateurs quantitatifs pour définir le concept, tandis que

d’autres définissent certains concepts afin de mieux cerner les frontières de l’économie du

savoir.

En effet, né de la prise de conscience du rôle du savoir et de la technologie dans la croissance économique, le concept d'économie du savoir aussi connu sous le nom d'économie de la connaissance ou encore «d'économie de l'immatériel», est apparu dans un rapport de l’OCDE de 1996 intitulé « L’économie fondée sur le savoir ». Elle est basée sur un régime de croissance fondée sur l'accumulation de la connaissance,

contrairement à l’ancienne économie (économie fordiste ou industrielle) fondée sur le travail

physique. L’économie de la connaissance concerne tous les savoirs et compétences mobilisés

dans les différents domaines de l’activité économique : technologie, pharmacie, organisation et

management, caractéristiques des marchés, etc. Elle repose sur une activité cognitive et

suppose une transformation de l’organisation économique autour de la connaissance. Elle se

caractérise par une accélération de l’innovation, par une production de plus en plus collective

des savoirs et par une diffusion grâce aux TIC.

L’économie du savoir tente de dépasser la préoccupation majeure des économistes pour les

biens matériels et de porter l’attention sur des éléments intangibles qui ont à voir avec la

production de savoir, de sciences, de compétences techniques et aussi de « capital humain ».

Alors que les biens matériels sont caractérisés par la « rivalité », la connaissance peut être

utilisée par plusieurs agents sans diminuer l’utilité pour chacun. Autrement dit, l’économie de la

connaissance devient un actif productif et central de l'entreprise. Le succès de l’organisation

dépend de plus en plus de sa capacité à recueillir la connaissance, la produire, la maintenir et

la diffuser. En définitive, l’économie de la connaissance met en avant l'importance du travail

intellectuel (les idées, le savoir) et le travail collaboratif (laboratoire de recherche et

développement).

L'économie de la connaissance s'inscrit dans une nouvelle ère économique qui s'explique par :

� la tertiarisation croissante de l’économie et de l’essor des activités immatérielles;

� le progrès technologique (qui évolue nettement en faveur des travailleurs qualifiés),

avec notamment le développement des nouvelles technologies de l'information et de

la communication et des biotechnologies, qui forment la nouvelle économie;

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� la mondialisation qui met en compétition les entreprises, qui réduit la rémunération

du travail physique, et qui accroît au contraire le profit des idées, en leur fournissant

des débouchés élargis;

� le développement de l'intelligence économique territoriale et des pôles de

compétitivité.

En bref, le concept économie du savoir désigne une nouvelle phase du développement économique correspondant au passage d’une économie fordiste à une nouvelle économie, caractérisée par une nouvelle division fonctionnelle entre des activités fortement qualifiées, consommatrices en savoir et en échanges qui constituent le « cœur » de la création de la valeur ajoutée des entreprises et les fonctions supports notamment de back office et de services administratifs. Les premières, nécessitant des contacts directs entre acteurs économiques, vont privilégier les espaces les plus centraux où l’accès aux clients, aux partenaires et à une main d’œuvre plus qualifiée est plus facile. En revanche, les secondes, fonctionnellement périphériques, sont soumises à des logiques de réduction de coûts qui peuvent passer par une relocalisation dans des espaces péricentraux qui sont moins coûteux. Dans cette nouvelle phase du développement économique, la croissance est soutenue par des investissements en capital intangible (éducation, formation, capital humain, R&D) et par la diffusion de nouvelles technologies de communication. D’ailleurs, c’est pourquoi TIC et économie du savoir sont souvent associées en raison notamment du rôle d’accélérateur et de diffusion rapide des idées que jouent les TCI. L’économie du savoir est ainsi caractérisée par le rôle joué à la fois par les producteurs

d’innovations (industries de hautes technologie) et les utilisateurs industriels (plastiques,

voitures, textiles…) et de services (finance, assurance…).

L’essentiel

L’économie du savoir est une nouvelle phase du développement économique :

� Qui correspond au passage de l’économie industrielle fordiste à une nouvelle organisation

du travail fondée sur l’accumulation de la connaissance, le travail intellectuel et le travail

collaboratif et non sur le travail physique

� Elle est née de la prise de conscience du rôle du savoir et de la technologie dans la

croissance économique, et dans le contexte de la mondialisation, de la tertiarisation

croissante de l’économie, de l’essor des activités immatérielles et des TIC, ainsi que du

développement de l’intelligence économique territoriale, qui ont largement contribué à

son développement

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2 Une économie dont les industries sont classées en fonction de leur

niveau d’intensité technologique et en capital humain

L’économie du savoir était avant tout associée aux secteurs de l’aéronautique, de la

pharmaceutique et des technologies de l’information et des communications (TIC).

Aujourd’hui, d’autres secteurs sont pris en considération. Parmi eux :

• L’industrie des sciences de la vie

• La transformation des matériaux à valeur ajoutée (transformation du bois, du métal,

du caoutchouc, du plastique et des matériaux composites)

• Les services professionnels, scientifiques et techniques

Notons toutefois qu’il existe un nombre important de classifications des secteurs de l’économie

du savoir, qu’il s’agisse de classifications standard développées par l’OCDE ou celle de Lee et

Hass (deux chercheurs d'Industrie Canada), qui est également devenue aujourd’hui standard

dans la littérature.

L’OCDE classe les industries manufacturières selon leur degré d’intensité technologique, en

fonction notamment de leurs dépenses relatives de recherche et développement (R&D) en

haute, moyenne-haute, moyenne-faible et faible technologie.

Classification OCDE des industries manufacturières selon leur intensité technologique

Haute technologie Moyenne-haute technologie

Moyenne-faible technologie

Faible technologie

Industrie aéronautique et spatiale Produits pharmaceutiques Machines de bureaux, comptables et matériels de traitement de l’information Équipements et appareils de radio, de télévision et de communication Instruments médicaux, de précision, d’optique et d’horlogerie

Machines et appareils électriques Véhicules automobiles, remorques et semi-remorques Produits chimiques sauf pharmaceutiques Matériels ferroviaires roulant et autre matériel de transport Machines et matériels non classés ailleurs

Cokéfaction, produits pétroliers raffinés et combustibles nucléaires Caoutchouc et plastiques Produits minéraux non métalliques Construction et réparation de navires Produits métallurgiques de base Ouvrages en métaux

Activités de fabrication et récupération Papier, carton, édition, imprimerie, bois et meubles Aliments, boissons et tabac Textile, habillement, fourrure et cuir

La classification Lee et Hass est une classification multicritère qui prend en considération à la fois les efforts en R&D et le niveau de capital humain. Les industries à fort coefficient de R-D sont celles qui utilisent une proportion élevée de scientifiques et d'ingénieurs et sont classées dans le savoir élevé.

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Groupe de savoir selon la classification Lee et Hass

Savoir élevé Savoir moyen Savoir faible Matériel scientifique et professionnel Télécommunication et autres secteurs électroniques Aéronef et pièces Informatique et services connexes Machines commerciales Services scientifiques et techniques Pharmacie et médecine Production d’électricité Autres produits chimiques Machinerie Produits raffinés du pétrole et charbon Services de conseil en gestion Services d’enseignement Services sanitaires et sociaux Transport par pipeline Autres services aux entreprises

Autre matériel de transport Autres secteurs de l’électricité et de l’électronique Métaux primaires, non ferreux et ferreux Textiles Télécommunications Papiers et produits connexes Mines, caoutchouc, plastique Minéraux minéralurgiques non métalliques Commerce de gros Pétrole brut et gaz naturel Produits usinés en métal Véhicules automobiles et pièces Aliments, boissons et tabac Finances, assurances, immobilier Autres services publics Services auxiliaires aux mines Impression et édition Construction Services de divertissement et loisir

Chasse et pêche Bois Autres produits finis Ameublement et appareil d’éclairage Exploitation forestière et foresterie Transports, entreposage Agriculture, commerce de détail Services personnels Carrières et sablières Hébergement, restauration Vêtement, cuir

Les industries du savoir élevé se caractérisent par la prépondérance d'actifs intangibles, la présence d'activités à fort contenu de connaissances et l'utilisation d'une main-d'œuvre hautement spécialisée. De façon simple, cette classification définit les industries du savoir élevé comme étant celles liées à l'innovation et aux nouvelles technologies. Les industries du savoir moyen correspondent généralement à des productions de masse et à des secteurs matures (automobiles, produits électriques, métaux primaires, textiles, papier, plastiques, aliments, boissons, etc.). Quant aux industries de faible savoir, ce sont généralement des activités à fort coefficient de main-d’œuvre (bois, meuble, commerce de détail, vêtement, etc.).

Quant à la notion d'industrie de haute technologie, elle désigne dans le langage courant, les industries reposant sur la recherche et l'innovation les plus avancées scientifiquement. Ces industries emploient une main d’œuvre hautement qualifiée et investissent considérable dans la recherche et développement (R&D).

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3 Les entreprises du haut savoir recherchent des lieux de travail mais

aussi de vie

Les activités de haute technologie s’exercent aussi bien dans les bureaux (activités de services

professionnels, scientifiques et techniques, activités de recherche et développement ou de

conception de logiciel, activités d’ingénierie et d’études technique, etc.), que dans des locaux de

production pour les entreprises qui ont pour activités la fabrication de biens. Ces entreprises

génèrent plus de flux et ont besoins des locaux polyvalents (surfaces de production et de

stockage, mais également de bureaux).

L’essentiel,

� Un secteur traditionnellement associé à l’aéronautique, à l’industrie pharmaceutique et aux

TIC, mais d’autres secteurs sont aujourd’hui également associés tels que l’industrie des

sciences de la vie, les services professionnels, scientifiques et techniques ou la transformation

des matériaux à valeur ajoutée

� La classification OCDE et celle de Lee et Hass sont les plus connues pour classer les secteurs

de l’économie du savoir. L’OCDE classe les industries associées selon leur degré d’intensité

technologique, en fonction notamment de leurs dépenses relatives de recherche et

développement (R&D) en haute, moyenne-haute, moyenne-faible et faible technologie.

Tandis que, la classification Lee et Hass est une classification multicritère qui prend en

considération à la fois les efforts en R&D et le niveau de capital humain

� L’industrie de haute technologie repose sur la recherche et l’innovation, utilise les

techniques scientifiquement les plus avancées et emploie une main d’œuvre hautement

qualifiée et spécialisée.

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L’économie du savoir : définition, secteurs d’activités associés et critères d’arbitrage des entreprises du secteur Document ALLEB

� Critères d’implantation selon le type de secteur d’activité

Secteurs d’activités Critères d’arbitrage Services aux entreprises (haute finance, sièges sociaux de grands groupes, sociétés de conseil, agence de communication, cabinets d’avocats…)

Recherchent :

• une localisation centrale,

• des sites prestigieux (historique ou paysager en fonction de l’image de marque qui peut être un outil marketing), où l’immeuble est proche ou accessible en transport en commun

Haute technologie Services scientifiques, techniques et professionnels

Recherchent :

• la proximité/disponibilité d’un bassin de main-d'œuvre qualifiée,

• la proximité des clients et des partenaires

• la qualité des infrastructures de télécommunication (fibre optique, etc.),

• des coûts d’exploitation compétitifs (loyers, taxes, etc.),

• des locaux de qualité et bien desservis

• des bâtiments offrant une meilleure performance au plan environnemental, avec des services aux employés (garderies, centres sportifs, stationnements…).

L’essentiel,

� Les entreprises de haute technologie recherchent la proximité et la disponibilité d’une main

d’œuvre hautement qualifiée, la qualité des infrastructures de transports, de

télécommunication, des locaux de qualité offrant une bonne performance

environnementale, des lieux de travail mais aussi de vie, avec des services aux employés

(garderies, centres sportifs….).

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En bref, ce qu’il faut retenir

� L’économie du savoir est au cœur de l’innovation et de la création de la valeur ajoutée et joue

un rôle moteur dans le progrès social, économique et culturel

� Son impact sur l’emploi et la création de la richesse sur le continent africain reste toutefois limité

malgré l’immensité et la richesse du continent en ressources humaines, naturelles et minières.

� La transition de l’économie mondiale vers une économie fondée sur le savoir et l’information,

offre pourtant de nombreuses opportunités aux pays africains qui veulent en tirer profit de

manière stratégique

� Les enjeux et les défis auxquels l’Afrique doit faire face dans l’économie du savoir sont sans doute

énormes. Parmi eux :

� la mise en valeur des ressources humaines, naturelles et minières par l’éducation et la

formation,

� la réorientation ou la spécialisation de certaines zones géographiques dans niches

d’activités par le développement de l’entreprenariat qui reste un autre grand défis

relever !