L’échelle URAM pour l’évaluation fonctionnelle de la maladie de Dupuytren : une étude...

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ARTICLE IN PRESS G Model Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Article original L’échelle URAM pour l’évaluation fonctionnelle de la maladie de Dupuytren : une étude comparative de ses propriétés Brigitte Bernabé a,b , Sandra Lasbleiz a , Robert A. Gerber c , Joseph C. Cappelleri c , Alain Yelnik b , Philippe Orcel a , Thomas Bardin a , Johann Beaudreuil a,a Unité rhumatologique des affections de la main (URAM), service de rhumatologie, hôpital Lariboisière, université Paris 7, AP–HP, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France b Service de médecine physique et de réadaptation, université Paris 7, hôpital Fernand-Widal, AP–HP, 75010 Paris, France c Pfizer Inc, 06340 Groton, CT, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Accepté le 14 janvier 2014 Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Handicap Main Mesure des résultats Psychométrie r é s u m é Objectifs. Évaluer la validité de convergence et la facilité d’utilisation de l’échelle unité rhumatologique des affections de la main (URAM) pour les patients ayant une maladie de Dupuytren. Méthodes. Les patients furent inclus de fac ¸ on prospective. Nous avons comparé la validité de conver- gence de l’échelle URAM, du CHFS (Cochin Hand Function Scale) et du questionnaire disabilities of the arm, shoulder and hand (DASH) en termes de corrélation avec le score de Tubiana et l’autoévaluation de la limitation fonctionnelle sur une échelle visuelle analogique (EVA). Le test de corrélation de Pearson fut utilisé pour l’étude de la validité de convergence. Le temps pour remplir le questionnaire fut le critère de facilité d’utilisation. Résultats. Nous avons inclus 53 patients atteints de maladie de Dupuytren dans l’étude de validité de convergence et 32 autres patients atteints de la maladie dans l’évaluation du temps de réponse. L’échelle URAM montra une forte convergence avec le score de Tubiana (r = 0,64) et l’autoévaluation de la limi- tation fonctionnelle sur EVA (r = 0,69). La convergence avec le score de Tubiana et l’autoévaluation de la limitation fonctionnelle était plus élevée pour l’échelle URAM que pour le CHFS ou le questionnaire DASH. Le temps moyen de réponse (écart-type) fut plus court pour l’échelle URAM que pour le CHFS ou le questionnaire DASH (42 [20] vs 71 [35] et 103 [59] secondes, respectivement, p < 0,0001). Conclusion. Ces résultats confirment les qualités psychométriques de l’échelle URAM. En outre, le temps de réponse était plus court avec l’échelle URAM que pour le CHFS ou le questionnaire DASH. Ces données confirment la forte recommandation d’utiliser l’échelle URAM en pratique clinique et dans les études cliniques pour évaluer la limitation fonctionnelle dans la maladie de Dupuytren. © 2014 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1. Introduction La maladie de Dupuytren est une affection fibrosante com- mune intéressant l’aponévrose palmaire entraînant une flexion des articulations métacarpo-phalangiennes et interphalangiennes proximales [1–4]. Nous avons récemment développé et validé la première mesure d’autoévaluation spécifique de limitation fonctionnelle provoquée par la maladie de Dupuytren [5]. Le ques- tionnaire est appelé l’échelle unité rhumatologique des affections DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2014.01.007. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Beaudreuil). de la main (URAM) et, est actuellement disponible en anglais (R.U.) (Fig. 1A), franc ¸ ais (Fig. 1B) et 7 autres langues : anglais (E.U.), anglais (Australie), espagnol (Espagne) danois (Danemark), suédois, hon- grois et allemand. L’échelle URAM a montré une validité de contenu adapté, sa fiabilité, sa validité sur critère retenus et sa sensibilité au changement. Elle démontre également une plus grande sensi- bilité au changement que le Cochin Hand Function Scale (CHFS) et que le questionnaire disabilities of the arm, shoulder and hand (DASH), les 2 ayant été développés et validés dans des affections musculosquelettiques autres que la maladie de Dupuytren [6–10]. En comparaison avec le CHFS et le questionnaire DASH, l’échelle URAM a montré un plus grand effet-taille après traitement de la maladie de Dupuytren par l’aponévrotomie à l’aiguille [5]. Pour mieux évaluer les propriétés de l’échelle URAM, nous avons testé sa validité de convergence relative et sa facilité d’utilisation relatives. Nous avons donc mené une étude de corrélation avec le http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.01.020 1169-8330/© 2014 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. REVRHU-4361; No. of Pages 4

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Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx

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rigitte Bernabéa,b, Sandra Lasbleiza, Robert A. Gerberc, Joseph C. Cappelleri c,lain Yelnikb, Philippe Orcela, Thomas Bardina, Johann Beaudreuil a,∗

Unité rhumatologique des affections de la main (URAM), service de rhumatologie, hôpital Lariboisière, université Paris 7, AP–HP, 2,ue Ambroise-Paré, 75010 Paris, FranceService de médecine physique et de réadaptation, université Paris 7, hôpital Fernand-Widal, AP–HP, 75010 Paris, FrancePfizer Inc, 06340 Groton, CT, France

i n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 14 janvier 2014isponible sur Internet le xxx

ots clés :andicapainesure des résultats

sychométrie

r é s u m é

Objectifs. – Évaluer la validité de convergence et la facilité d’utilisation de l’échelle unité rhumatologiquedes affections de la main (URAM) pour les patients ayant une maladie de Dupuytren.Méthodes. – Les patients furent inclus de fac on prospective. Nous avons comparé la validité de conver-gence de l’échelle URAM, du CHFS (Cochin Hand Function Scale) et du questionnaire disabilities of thearm, shoulder and hand (DASH) en termes de corrélation avec le score de Tubiana et l’autoévaluation dela limitation fonctionnelle sur une échelle visuelle analogique (EVA). Le test de corrélation de Pearson fututilisé pour l’étude de la validité de convergence. Le temps pour remplir le questionnaire fut le critère defacilité d’utilisation.Résultats. – Nous avons inclus 53 patients atteints de maladie de Dupuytren dans l’étude de validité deconvergence et 32 autres patients atteints de la maladie dans l’évaluation du temps de réponse. L’échelleURAM montra une forte convergence avec le score de Tubiana (r = 0,64) et l’autoévaluation de la limi-tation fonctionnelle sur EVA (r = 0,69). La convergence avec le score de Tubiana et l’autoévaluation dela limitation fonctionnelle était plus élevée pour l’échelle URAM que pour le CHFS ou le questionnaireDASH. Le temps moyen de réponse (écart-type) fut plus court pour l’échelle URAM que pour le CHFS ou

le questionnaire DASH (42 [20] vs 71 [35] et 103 [59] secondes, respectivement, p < 0,0001).Conclusion. – Ces résultats confirment les qualités psychométriques de l’échelle URAM. En outre, le tempsde réponse était plus court avec l’échelle URAM que pour le CHFS ou le questionnaire DASH. Ces donnéesconfirment la forte recommandation d’utiliser l’échelle URAM en pratique clinique et dans les étudescliniques pour évaluer la limitation fonctionnelle dans la maladie de Dupuytren.

© 2014 Société Franc aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

. Introduction

La maladie de Dupuytren est une affection fibrosante com-une intéressant l’aponévrose palmaire entraînant une flexion

es articulations métacarpo-phalangiennes et interphalangiennesroximales [1–4]. Nous avons récemment développé et validé

a première mesure d’autoévaluation spécifique de limitationonctionnelle provoquée par la maladie de Dupuytren [5]. Le ques-ionnaire est appelé l’échelle unité rhumatologique des affections

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2014.01.007.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (J. Beaudreuil).

http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.01.020169-8330/© 2014 Société Franc aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. T

de la main (URAM) et, est actuellement disponible en anglais (R.U.)(Fig. 1A), franc ais (Fig. 1B) et 7 autres langues : anglais (E.U.), anglais(Australie), espagnol (Espagne) danois (Danemark), suédois, hon-grois et allemand. L’échelle URAM a montré une validité de contenuadapté, sa fiabilité, sa validité sur critère retenus et sa sensibilitéau changement. Elle démontre également une plus grande sensi-bilité au changement que le Cochin Hand Function Scale (CHFS)et que le questionnaire disabilities of the arm, shoulder and hand(DASH), les 2 ayant été développés et validés dans des affectionsmusculosquelettiques autres que la maladie de Dupuytren [6–10].En comparaison avec le CHFS et le questionnaire DASH, l’échelleURAM a montré un plus grand effet-taille après traitement de la

maladie de Dupuytren par l’aponévrotomie à l’aiguille [5].

Pour mieux évaluer les propriétés de l’échelle URAM, nous avonstesté sa validité de convergence relative et sa facilité d’utilisationrelatives. Nous avons donc mené une étude de corrélation avec le

ous droits réservés.

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Tableau 1Étude de validité du construit de l’échelle URAM, du CHFS et du questionnaireDASH (coefficient de corrélation linéaire de Pearson avec l’échelle de Tubiana etl’autoévaluation de la limitation fonctionnelle sur une EVA de 0 à 100).

Tubiana EVA handicap

URAM 0,64 0,69CHFS 0,40 0,58DASH 0,56 0,45

ig. 1. L’échelle URAM©. A. Version anglaise (R.U.). B. Version franc aise. URAM :nité rhumatologique des affections de la main.

core de Tubiana et l’autoévaluation de la limitation fonctionnelleur une échelle visuelle analogique de 0 à 100 (EVA) et mesurer avece temps de réponse pour remplir le questionnaire, en utilisant leHFS et le questionnaire DASH pour comparaison.

. Méthodes

.1. Patients

Un total de 83 patients franc ais adressés à notre unité fut incluse fac on prospective. Cinquante-trois patients dans l’étude compa-ative de validité de convergence et 30 patients dans l’évaluation duemps de réponse. Les critères d’inclusion étaient un diagnostic cer-ain de maladie de Dupuytren, une compréhension du franc ais et laapacité à répondre aux questionnaires. Les 2 populations étaientndépendantes.

.2. Évaluation des résultats

Les évaluations furent effectuées avant toute procédure concer-ant la maladie. L’échelle de Tubiana basée sur la goniométrie futtilisée pour juger de la sévérité morphologique de la maladie deupuytren [11]. L’autoévaluation de la limitation fonctionnelle sur

’EVA, l’échelle URAM, le CHFS et le questionnaire DASH furenttilisés pour l’évaluation fonctionnelle. La question concernant la

imitation fonctionnelle était : « Pouvez-vous indiquer dans quelleesure la maladie de Dupuytren vous empêche d’effectuer vos acti-

ités quotidiennes avec votre main, 0 signifiant pas de difficultést 100 signifiant impossible ? ». L’échelle URAM comprend 9 itemsvec un score total s’étendant de 0 à 45 [5]. Le CHFS a 18 items et leuestionnaire DASH 30 items avec un score total s’étendant respec-ivement de 0 à 90 et 0 à 100 [6,7]. Pour les 3 échelles, les valeurs leslus élevées correspondaient à l’incapacité la plus importante. Pour

’évaluation du temps de réponse, chaque patient était assigné parirage au sort à 1 des 6 ordres possibles de présentation du ques-ionnaire. Le temps nécessaire pour remplir chaque questionnaire

URAM : unité rhumatologique des affections de la main ; EVA : échelle visuelle ana-logique ; CHFS : Cochin Hand Function Scale ; DASH : disabilities of the arm, shoulderand hand.

fut enregistré en secondes pour chaque patient par un observateurindépendant.

2.3. Analyse statistique

Le test de corrélation linéaire de Pearson fut utilisé pour l’étudede la validité de convergence [12,13]. Une convergence modérée,forte, très forte avec l’échelle de Tubiana et l’autoévaluation duhandicap furent considérées comme respectivement r = 0,39–0,59,r = 0,60–0,79 et r > 0,79 [12]. Pour l’évaluation du temps de rem-plissage, les résultats furent exprimés en moyenne ± écart-typeet comme nombre absolu pour la variable catégorielle correspon-dant à la position du questionnaire dans l’ordre de la présentationde ce questionnaire (position à 1, 2 ou 3). La comparaison entreles différentes échelles comprenait l’Anova et le test de différencedes moindres carrés partiels de Fischer pour la variable continue,à savoir, le temps de réponse et le test du Chi2 pour la variablecatégorielle, à savoir, l’ordre de présentation du questionnaire. Lasignification statistique a été fixée à p < 0,05. Toutes les analysescomportaient l’utilisation de Statview v 4.5 (Abacus concept, Ber-keley CA).

3. Résultats

Concernant l’étude de validité de convergence, les 53 patientscomprenaient 44 hommes. La moyenne (écart-type) de l’âge était63 [9]. Le score de Tubiana était de 4,8 [2,8]. Le score URAM était à13 [10]. Les scores CHFS et DASH furent respectivement à 13 (14,extrêmes 0–54) et 13 (extrêmes 0–54).

Le score URAM montra une forte convergence avec l’échellede Tubiana (r = 0,64) et l’autoévaluation de la limitation fonction-nelle sur l’EVA (r = 0,69) (Tableau 1). Pour le CHFS, la convergencefut modérée avec l’échelle de Tubiana (r = 0,40) et l’autoévaluationde la limitation fonctionnelle (r = 0,58). Pour le questionnaireDASH, la convergence était aussi modérée avec le score Tubianaet l’autoévaluation du handicap (r = 45). Ainsi donc, la conver-gence avec le score de Tubiana et l’autoévaluation de la limitationfonctionnelle fut supérieure pour l’échelle URAM au CHFS et auquestionnaire DASH.

Concernant l’évaluation du temps de réponse, les 30 patientscomprenaient 23 hommes. L’âge moyen (écart-type) était 63 [9]. Lescore URAM était à 11 (13, extrêmes 0–62). Les scores CHFS et DASHétaient respectivement à 11 (13, extrêmes 0–49) et 18 (19, extrêmes0–68). L’ordre de présentation ne différait pas selon les échelles(Tableau 2). Le temps de réponse était plus court pour l’échelleURAM que pour respectivement, le CHFS et le questionnaire DASH(42 [20] vs 71 [35] et 103 [59], p < 0,0001).

4. Discussion

Le score URAM montra une meilleure convergence – indiquéepar une corrélation plus élevée– avec l’échelle de Tubiana etl’autoévaluation de la limitation fonctionnelle, que le CHFS et

ARTICLE ING Model

B. Bernabé et al. / Revue du rhum

Tableau 2Ordre de présentation de l’échelle URAM, CHFS et questionnaire DASH.

Position 1 Position 2 Position 3

URAM 11 10 9CHFS 8 12 10DASH 11 8 11

URAM : unité rhumatologique des affections de la main ; EVA : échelle visuelle ana-logique ; CHFS : Cochin Hand Function Scale ; DASH : disabilities of the arm, shouldera

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[8] Poiraudeau S, Chevalier X, Conrozier T, et al. Reliability, validity, and sensitivityto change of the Cochin hand functional disability scale in hand osteoarthritis.

nd hand. p = 0,81.

e questionnaire DASH pour les patients ayant une maladie deupuytren.

Par conséquent, l’échelle URAM avait la validité de convergencea plus élevée parmi les 3 échelles, ce qui signifie la meilleure capa-ité pour évaluer spécifiquement la limitation fonctionnelle dueu flexum dans la maladie de Dupuytren. En outre, le temps deéponse pour évaluer l’incapacité était plus court avec l’échelleRAM que pour le CHFS et le questionnaire DASH [13]. Le remplis-

age de l’échelle URAM prend seulement 42 secondes, en moyenne,e qui est environ la moitié du temps nécessaire pour remplir leHFS et le questionnaire DASH. Aussi, comme que nous en avonsmis l’hypothèse, outre ses propriétés psychométriques, l’échelleRAM est brève et pratique pour une utilisation facile en pratiqueuotidienne et pour les essais cliniques chez les patients ayant unealadie de Dupuytren.L’échelle URAM semble plus spécifique de la gêne fonctionnelle

ans la maladie de Dupuytren que les autres échelles. Cette consta-ation devrait être corrélée avec la validité du contenu de l’échelleRAM qui a été développée par un processus de génération de0 items par des experts et des patients interrogés sur la perturba-ion de leur activité quotidienne par la maladie de Dupuytren [5].e CHFS et le questionnaire DASH sont des mesures bien connuese fonction rapportée par le patient, couramment utilisées dansiverses affections de la main [14–16].

Cependant, l’expérience clinique permet d’affirmer que, contrai-ement à la plupart des maladies rhumatismales de la main, dansa maladie de Dupuytren, la douleur n’est pas très habituelle et’est pas nettement liée à l’incapacité. En outre, le questionnaireASH contenant des items relatifs à la douleur, il est probablement

nadapté et difficile à comprendre pour des patients évaluant parux même l’incapacité associée à la maladie de Dupuytren [7].

De plus, la perte d’extension des doigts et non de la flexionst spécifique de la maladie de Dupuytren. Cette caractéristique’est pas rencontrée dans les arthropathies digitales et peut êtrene source de soucis lors de l’utilisation du CHFS pour évaluer

’incapacité liée à la maladie de Dupuytren. Cependant, le CHFSst particulièrement bien adapté à la polyarthrite rhumatoïde et

l’arthrose [6–8].Concernant l’évaluation du temps de réponse, l’ordre aléatoire

e la présentation du questionnaire avait pour but d’empêcherout biais lié à l’entraînement ou à une courbe d’apprentissageors du remplissage des questionnaires. La répartition des posi-ions du questionnaire dans l’ordre de la présentation de l’enquêteémontre que la randomisation a été efficace et renforce nos obser-ations, à savoir, le temps de réponse court avec l’échelle URAM parapport au CHFS ou au questionnaire DASH. La validité du contenue chaque outil utilisé pour la maladie de Dupuytren peut expli-uer de fac on décisive des temps de réponse différents. Le tempse réponse court avec l’URAM peut aussi être lié et expliqué par

e nombre d’items de l’outil. Le CHFS a 18 items et le question-aire DASH, 30 comparé aux 9 de l’échelle URAM [5–7]. En outre,

a longueur des questions peut expliquer la différence du temps de

emplissage entre l’échelle URAM et le questionnaire DASH. Ceci’est pas le cas pour le CHFS car, contrairement au questionnaire

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DASH, le CHFS est proche de l’échelle URAM dans sa présentationtextuelle.

Notre étude fournit des informations capitales en pratiqueclinique dans la maladie de Dupuytren. Cependant, notre étudecomporte quelques limites. L’étude inclut des patients franc aisconsultant à notre unité pour une aponévrotomie à l’aiguille [17,18]et qui utilisaient la version franc aise de l’échelle URAM [4]. Lafaisabilité de la version anglaise de l’échelle URAM n’a pas étédirectement testée. Toutefois, en raison des processus de traduc-tion et d’adaptation transculturelle que nous avons suivis, lesrésultats de faisabilité seraient probablement les mêmes pour laversion anglaise de l’échelle URAM. Pour les processus de tra-duction et d’adaptation transculturelle, nous avons utilisé deslinguistes de langue maternelle anglaise et des patients anglais delangue maternelle anglaise atteints de maladie de Dupuytren. Autreconsidération, la plupart des patients de notre étude nécessitaientun traitement par aponévrotomie à l’aiguille et pouvaient ne pasêtre représentatifs de la population rencontrée lors d’enquêtes épi-démiologiques. À cause d’un large éventail de signes cliniques etcompte tenu de son histoire naturelle, tous les patients atteints demaladies de Dupuytren n’ont pas obligatoirement besoin d’un trai-tement en raison de l’absence de rétraction et de limitation de lafonction. Cependant, même dans les populations diverses consti-tuées de patients ayant une maladie de Dupuytren l’échelle de9 items URAM peut être une option intéressante pour une utili-sation facile dans les études épidémiologiques.

Nous concluons qu’en raison de ses propriétés psychométriquesfavorables et de sa facilité d’utilisation, l’échelle URAM est parmiles outils les plus appropriés, si ce n’est le plus approprié, pourévaluer l’incapacité fonctionnelle liée à la maladie de Dupuytrenen pratique clinique et dans les études cliniques. Ainsi, l’échelleURAM peut être recommandée dans cette indication.

Déclaration d’intérêts

R.G. et J.C. sont des employés des laboratoires Pfizer.T.B. déclare des honoraires de conférencier de Pfizer et une pré-

cédente collaboration scientifique avec la même organisation [5].P.O. déclare une précédente collaboration avec Pfizer [5].J.B. déclare des honoraires de conférencier de Pfizer et une pré-

cédente collaboration scientifique avec cette organisme [5].

Remerciements

Laura Smales a rédigé la version médicale finale du manuscrit.

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