Le Valais mythique peut être mité. // Le Nouvelliste: 29 avril 2010

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PASCAL GUEX «En Valais, le territoire dispo- nible se réduit comme peau de chagrin et on n’a rien vu venir». L’ancien architecte cantonal Bernard Attinger et ses amis de l’association Al- titude 1400 peignent un ta- bleau plutôt sombre du pay- sage valaisan. Des construc- tions qui prolifèrent dans des zones à bâtir surdimen- sionnées; des espaces natu- rels qui disparaissent; des villages qui se meurent: la réalité serait donc en com- plet décalage avec l’image de carte postale que notre canton se plaît à vendre à l’étranger. La faute au mitage, «ce mal insidieux» qui ne serait pas qu’un mot pour dési- gner l’extension tentaculaire des villes, mais aussi une menace bien réelle pour les régions périphériques et nos vallées alpines. Le poids des chiffres, le choc des photos Créée en 2007 par des professionnels de l'aména- gement du territoire et du tourisme, des politiciens et des citoyens soucieux de leur cadre de vie dans le but de défendre «une urbanisa- tion des Alpes valorisant des espaces naturels et construits au service d’un développe- ment économique et touristi- que de qualité et durable», Altitude 1400 a décidé de monter une exposition iti- nérante – «Valais mythique, Valais mité» – pour sensibili- ser le grand public aux conséquences du mitage sur notre paysage. «L’aveugle- ment d’une croissance rapide qui gaspille le sol, ça suffit!» Aux grands maux, les grands mots. A l’aide de douze pan- neaux richement documen- tés et montés autour de trois totems, cette exposition en- tend en effet «appuyer là où ça fait mal». Ses concepteurs ont ainsi choisi de miser sur des chiffres clés, des cartes élo- quentes, des images fortes, des exemples frappants et de petits slogans «qui titil- lent les consciences» pour at- tirer l’attention du citoyen lambda sur les risques d’une mauvaise gestion du terri- toire. «Au cours des quarante dernières années, on a plus construit en Valais que de- puis l’installation des pre- miers hommes il y a huit mille ans» ou encore «Les maisons individuelles repré- sentent 40% des logements en Valais, mais elles mangent 80% de la surface dévouée à l’habitat»: tous les chiffres sont bons pour dénoncer une consommation exagé- rée du sol. Qui entraîne aussi un gaspillage de l’argent pu- blic – une maison indivi- duelle coûterait 2 fois plus à la collectivité en termes d’in- frastructures qu’un petit im- meuble de 4 étages – et qui provoquerait une perte de lien social. Et les organisa- teurs de cette exposition présentée hier en avant-pre- mière à Sion de dresser ce constat qui se veut acca- blant: «La zone à bâtir ac- tuelle est surdimensionnée. Elle permet d‘accueillir en- core 100 000 habitants, soit plus de trois fois la progres- sion attendue pour 2030.» PUBLICITÉ Le Valais mythique peut être mité EXPO ITINÉRANTE L’association Altitude 1400 dénonce la prolifération des zones à bâtir surdimensionnées dans notre canton, à l’aide de panneaux «qui appuient là où ça fait mal». Un des panneaux de l’exposition. DR

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Le Valais mythique peut être mité. // Le Nouvelliste: 29 avril 2010 Expo itinérante: L'association Altitude 1400 dénonce la prolifération des zones à bâtir surdimensionnées dans notre canton, à l'aide de panneaux "qui appuient là où ça fait mal".

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Page 1: Le Valais mythique peut être mité. // Le Nouvelliste: 29 avril 2010

PASCAL GUEX

«En Valais, le territoire dispo-nible se réduit comme peaude chagrin et on n’a rien vuvenir». L’ancien architectecantonal Bernard Attinger etses amis de l’association Al-titude 1400 peignent un ta-bleau plutôt sombre du pay-sage valaisan. Des construc-tions qui prolifèrent dansdes zones à bâtir surdimen-sionnées; des espaces natu-rels qui disparaissent; desvillages qui se meurent: laréalité serait donc en com-plet décalage avec l’imagede carte postale que notrecanton se plaît à vendre àl’étranger.

La faute au mitage, «cemal insidieux» qui ne seraitpas qu’un mot pour dési-gner l’extension tentaculairedes villes, mais aussi unemenace bien réelle pour lesrégions périphériques et nosvallées alpines.

Le poids des chiffres,le choc des photos

Créée en 2007 par desprofessionnels de l'aména-gement du territoire et dutourisme, des politiciens etdes citoyens soucieux deleur cadre de vie dans le butde défendre «une urbanisa-tion des Alpes valorisant desespaces naturels et construitsau service d’un développe-ment économique et touristi-que de qualité et durable»,Altitude 1400 a décidé demonter une exposition iti-nérante – «Valais mythique,Valais mité» – pour sensibili-ser le grand public auxconséquences du mitage surnotre paysage. «L’aveugle-ment d’une croissance rapidequi gaspille le sol, ça suffit!»Aux grands maux, les grandsmots.

A l’aide de douze pan-neaux richement documen-tés et montés autour de troistotems, cette exposition en-tend en effet «appuyer là oùça fait mal».

Ses concepteurs ontainsi choisi de miser sur deschiffres clés, des cartes élo-quentes, des images fortes,des exemples frappants etde petits slogans «qui titil-

lent les consciences» pour at-tirer l’attention du citoyenlambda sur les risques d’unemauvaise gestion du terri-toire. «Au cours des quarantedernières années, on a plusconstruit en Valais que de-puis l’installation des pre-miers hommes il y a huitmille ans» ou encore «Lesmaisons individuelles repré-sentent 40% des logements en

Valais, mais elles mangent80% de la surface dévouée àl’habitat»: tous les chiffressont bons pour dénoncerune consommation exagé-rée du sol. Qui entraîne aussiun gaspillage de l’argent pu-blic – une maison indivi-duelle coûterait 2 fois plus àla collectivité en termes d’in-frastructures qu’un petit im-meuble de 4 étages – et qui

provoquerait une perte delien social. Et les organisa-teurs de cette expositionprésentée hier en avant-pre-mière à Sion de dresser ceconstat qui se veut acca-blant: «La zone à bâtir ac-tuelle est surdimensionnée.Elle permet d‘accueillir en-core 100 000 habitants, soitplus de trois fois la progres-sion attendue pour 2030.»

19Jeudi 29 avril 2010 Le Nouvelliste

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Ce jeudi soir à Sion, l’association Procap Valais propose aux per-sonnes concernées par la problématique du handicap comme augrand public de s’immerger dans la réalité du handicap et de la dif-férence à travers un festival de courts métrages pas comme les au-tres. «Notre but est de sensibiliser les gens et d’offrir une activité auxpersonnes en situation de handicap», explique Nadine Pfammater,responsable de l’office de contact de Procap.

La projection de ce soir consistera en une sélection du 2e festi-val international look&roll mis sur pied par Procap Suisse en 2008.Des films du monde entier, de Russie, des Etats-Unis, de Hollandeou de Pologne qui témoignent d’une réalité vécue, loin des clichésou de la pitié.

Afin que les personnes atteintes de handicaps les plus diverspuissent profiter au mieux de ces courts métrages, ils ont été sous-titrés en français et en allemand. La salle, l’Aula François-XavierBagnoud de la HES-SO de Sion, est accessible aux personnes enchaise roulante. De même, une installation de boucles magnéti-ques permet aux personnes malentendantes de suivre les films.Une traduction simultanée en langage des signes est égalementprévue pour les discours et explications entre deux projections,ainsi qu’une audiodescription pour les personnes malvoyantes.JFACe soir, de 16 h à 21 h à l’Aula François-Xavier Bagnoud, HES-SO Sion.

PROGRAMMEDe 16 h à 16 h 30, accueil.De 16 h 45 à 18 h 15, premier set de films: «Nikita & Nikita» (Russie),«Sur mes lèvres» (USA), «Uno mas, uno menos» (Espagne), «Le re-flet» (Suisse).De 18 h 15 à 19 h 30, pause, apéritif.De 19 h 30 à 21 h, deuxième set de films: «The cost of living» (An-gleterre), «Rendez-vous» (Pologne), «Aegypten» (Allemagne), «Lalongueur et la largeur du ciel» (Suisse), «Bravour au quotidien»(Hongrie).

FESTIVAL DE COURTS MÉTRAGES

La réalité du handicapsur la toile

SION

Brûlures légères et panne de courantHier en début de matinée, une panne de courant a touché le nordde la ville de Sion. Selon Raphaël Morisod, directeur de l’ESR, l’in-terruption a été provoquée par des ouvriers de la voirie qui réali-saient des travaux de génie civil au passage de la Matze: «Ils ontcoupé un câble de 16 000 volts. Cela a entraîné l’arrêt de sept sta-tions transformatrices au cœur de la ville». Lors de cet incident,plusieurs travailleurs ont été légèrement blessés. «Ils ont subi desbrûlures légères et ont été conduits à l’hôpital pour un contrôle»,précise le directeur. Le courant a pu être rétabli rapidement par lepiquet de l’ESR: «Le problème est survenu à 8 h 32 et le courantétait de retour à 9 h 15. Il n’y a pas eu de perturbations catastro-phiques mais cette panne a assurément occasionné des petitsdésagréments». A noter qu’une enquête interne a été ouvertepour connaître la nature exacte du problème. DV

EN BREF

Le Valais mythiquepeut être mitéEXPO ITINÉRANTE� L’association Altitude 1400 dénonce la prolifération des zones à bâtir surdimensionnées dans notrecanton, à l’aide de panneaux «qui appuient là où ça fait mal».

En 2007, la première action de l’association Alti-tude 1400 n’avait touché qu’une audience plutôtconfidentielle. «Un millier de visiteurs avaient vu«Sous les chalets, l’alpage». Désireux de sensibili-ser un maximum de personnes à la problémati-que du mitage, Lucien Barras et ses amis ontdonc choisi cette fois-ci de miser sur une exposi-tion itinérante. «Nous voulons susciter le débataussi bien dans le grand public que chez les plusjeunes. C’est pourquoi nos panneaux vont voya-ger entre les écoles et les grands centres com-merciaux.» Selon un programme qui devra encoreêtre étoffé d’ici à 2011. En attendant, vous pour-rez déjà voir cette exposition aux dates suivantes:

�en mai 2010: au Centre de formation profes-sionnelle de Sion, durant quinze jours, puis auCFP de Martigny.� en juin 2010: dans le Mall de Pam à Martigny(quinze jours), puis à la même enseigne, mais àSion.� en juillet 2010: à la Coop de Monthey pour lesquinze premiers jours. Disponibilité pour le restedu mois.� En septembre 2010: à l’Espace Mont-Noble deNax.� En octobre 2010: au Relais du Grand-Saint-Ber-nard de Martigny, durant quinze jours, puis au Cen-tre commercial Manor de Sierre (sept jours). PG

Dans les écoles et les centres commerciaux

Un des panneaux de l’exposition. DR

HO

FMA

NN

Une scène du film «Le reflet», un court métrage suisse traitant de lamalvoyance. DR