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Le travail devient lifestyle Les générations Y et Z réinventent l’entreprise

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Le travail devient lifestyleLes générations Y et Z réinventent l’entreprise

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Le travail devient lifestyle Les générations Y et Z réinventent l’entreprise

Quelles sont les attentes des talents de demain ? L’entreprise libérée est-elle si séduisante aux yeux de la génération montante ? A quoi ressemblera le travail dans les bureaux de 2030 ? Afin de répondre à ces questions, JLL a engagé une réflexion prospective et créative auprès des générations Y et Z : lycéens, étudiants, jeunes entrepreneurs et start-upers.

LES CLÉS DE L’ENGAGEMENT EN 2030. L’ENTREPRISE LIBÉRÉE, MODÈLE D’AVENIR ?

L’entreprise libérée est un concept peu compris en spontané, qui véhicule des représentations et des adhésions clivées. Bien que perçue comme une réponse imparfaite, elle désigne toutefois avec pertinence les attentes de la génération montante, et permet de mieux cerner les clés de son engagement. Aux yeux des jeunes, l’entreprise devient lifestyle.

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LA GÉNÉRATION Y/Z À CŒUR OUVERT

Une population hétérogène, mais un constat partagé sur la rigueur du marché du travail et sur le fossé grandissant entre les aspirations de cette génération et le monde de l’entreprise traditionnelle. Si les Y/Z témoignent d’un désir sincère de dépassement, d’émulation et de solidarité… ils restent toujours empreints de réalisme et de vision critique.

LES BUREAUX DE 2030 PAR LA GÉNÉRATION Y/Z

En réponse à leurs nouvelles aspirations, les jeunes réinventent leurs bureaux et imaginent une typologie de 15 espaces inédits. Le Pitch theater, le Potager communautaire, la Cour de récré… Bienvenue en 2030 !

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PERSPECTIVES

Som

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MÉTHODOLOGIE Pour mener à bien cette réflexion, JLL a commandé à l’institut CSA et au cabinet d’études marketing et prospectives UBTrends, un design d’étude en trois temps.

1. Une enquête en ligne, intitulée « Les jeunes réinventent l’entreprise », conduite au printemps 2016 par le CSA auprès de 211 salariés de moins de 35 ans travaillant en Ile-de-France et en région lyonnaise.

2. Trois groupes d’écoute qualitatifs de 2 heures, projectifs et exploratoires, animés par UBTrends :Un groupe de terminales et de classes préparatoires ;Un groupe d’étudiants de profils variés ;Un groupe d’entrepreneurs de moins de 30 ans. 3. Un atelier de design thinking, animé par UBTrends Un workshop d’une journée ayant réuni une dizaine de personnes parmi lesquelles les jeunes les plus créatifs identifiés au sein des groupes d’écoute et les responsables de l’équipe projet JLL (études, innovation, architectes), ainsi que deux personnes de l’univers du design.

REMERCIEMENTSNous tenions à remercier chaleureusement l’ensemble des (très) jeunes talents ayant donné de leur temps et de leur énergie pour nous livrer leur vision de l’entreprise de 2030 et pour co-imaginer, à nos côtés, les espaces dans lesquels ils rêveraient de travailler demain.

Un grand merci également aux entreprises vibrantes ayant accepté de nous ouvrir leurs portes, afin de partager avec nous leurs recettes de l’engagement de leurs salariés : Marc Jambert et Kevin Deniau chez BlaBlaCar, Gilles Raison chez Allo Resto, qui nous ont permis d’entrevoir de quelles façons 2030 se construisait déjà aujourd’hui.

Un merci tout particulier, enfin, à Malene Rydhal, écrivain et conférencière résolument optimiste, qui nous a livré les clés du bonheur « à la danoise », nourrissant notre inspiration…

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LES CLÉS DE L’ENGAGEMENT EN 2030. L’ENTREPRISE LIBÉRÉE, MODÈLE D’AVENIR ?

LES BUREAUX DE 2030 PAR LA GÉNÉRATION Y/Z

Source : enquête JLL-CSA « Les jeunes réinventent l’entreprise »

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des jeunes salariés de moins de 35 ans estiment qu’ils seraient plus engagés vis-à-vis de leur organisation si cette dernière adoptait un modèle de DÉMOCRATIE D’ENTREPRISE.

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LA GÉNÉRATION Y/Z À CŒUR OUVERT

L’essentiel Les Y/Z interrogés sont une population très hétérogène, mais tous partagent un nouveau rapport au digital : même si elle consomme et digère très rapidement l’information, cette génération semble plus apte à l’analyser que la précédente, les digital « naives » de première génération.

Ils témoignent d’un désir sincère de dépassement, d’émulation, de solidarité : « Le collaboratif, c’est savoir regarder le futur collectivement »…

Leur attitude reste toutefois toujours empreinte de réalisme et de vision distanciée. Si la grande entreprise reste à leurs yeux la référence qui structure les représentations mentales, elle est aujourd‘hui très challengée par des modèles organisationnels alternatifs (entreprenariat, PME...), qui trouvent un écho grandissant auprès de jeunes en soif d‘expérience et de responsabilisation et déjà intimement convaincus que leur carrière ne sera en rien linéaire.

Le fait révélateur TOP 5 des PHILOSOPHIES DE TRAVAIL les plus plébiscitées par les jeunes :

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Source : enquête JLL-CSA « Les jeunes réinventent l’entreprise », conduite auprès de 211 salariés de moins de 35 ans travaillant en Ile-de-France et en région lyonnaise

Sentir que mon management me fait confiance 67%

67%

49%

60%

48%

Pouvoir m’appuyer sur un management bienveillant

Être encouragé(e) à prendre des initiatives, sans avoir peur d’être jugé(e)

Travailler au sein d’une organisation moins hiérarchique et moins pyramidale

Pouvoir prendre des risques et participer à des projets audacieux

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Qui sont les futurs « utilisateurs » des bureaux ?

Des profils d’une grande hétérogénéitéLes jeunes Y/Z interrogés se positionnent autour de 3 dimensions croisées et structurantes.

D’abord, leur proximité à l’univers du travail. Les plus distants – généralement les plus jeunes, ont développé des représentations mentales plus qu’une réflexion de fond sur le travail. Face à eux, les plus ancrés dans la réalité professionnelle sont généralement plus affirmés dans leurs besoins.

Ensuite, leur niveau d’éducation. A une extrémité de l’échelle, les moins éduqués sont plus ancrés dans des valeurs, des représentations et des besoins cadrés et traditionnels. Ils révèlent un rapport très conformiste à l’autorité, à l’apprentissage et à la réalité du terrain. A l’autre bout de l’échelle, les plus éduqués ont quant à eux une conscience plus vive des enjeux du monde en transition dans lequel ils vivent. Une frange marginale d’entre eux est très politisée.

Enfin, leur attitude à l’égard de l’avenir professionnel. Les « Explorateurs » sont à la recherche de systèmes alternatifs (Economie Sociale et Solidaire, start-ups, etc.), sans être rebelles ; ils composent volontiers avec des systèmes traditionnels. Les « Sécurisés » ont de leur côté besoin de cadre, de structure, de voies inscrites, même lorsque les systèmes professionnels en place ne leur conviennent pas. Ils restent dans une logique de salariat plus traditionnelle.

Mais un nouveau rapport, partagé, au digital Les jeunes interrogés se positionnent comme des Digital Natives de seconde génération, par opposition à la première génération, parfois qualifiée de Consumer Naives en raison de son manque de recul et de responsabilisation dans sa consommation du digital. Cette nouvelle génération est généralement plus représentée parmi les jeunes les plus impliqués dans l’univers professionnel ou les nouvelles formes de travail. Elle témoigne d’un haut niveau de lucidité sur les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et les start-ups.

La génération Y/Z à cœur ouvert

Des figures emblématiques ? Il y a quelques excentriques

comme les fondateurs de Facebook ou de Google, mais

ils ne font pas rêver avec le modèle de société qu’ils proposent. Leur figure est

décrédibilisée. Ils ne sont pas un modèle, même s’ils sont

iconiques.

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Valeurs et attitudes à l’égard du travail

Un écart se creuse entre les aspirations des jeunes et le monde du travailDe façon transversale et indépendamment de leurs profils, les Y/Z font état d’une vraie lucidité quant à la rigueur du marché du travail. Crise, chômage, « précarité », « contrats jetables » et « gens interchangeables » peuplent le tableau qu’ils brossent de l’univers professionnel auxquels ils sont confrontés. Ils ont le sentiment d’un monde d’inégalités. Certains d’entre eux manifestent même parfois une clairvoyance cynique et désabusée…

Ainsi, tous déplorent, avec plus ou moins de véhémence, le fait que travailler est fréquemment source d’insatisfactions. Le travail est associé à « un marathon », voire à un « sacrifice » ou à une « torture quand on fait un travail qu’on n’aime pas ». Certains fustigent « des jobs aussi barbants que les études, voire plus ».Tous réprouvent un univers de rigidités, à la fois horaires, relationnelles, vestimentaires, organisationnelles, hiérarchiques… Ils déplorent également un vif sentiment d’inertie.

L’optimisme domine cependant

Les aspirations et les projets des jeunes restent nourris par une énergie constructive, l’envie du « challenge »…

Travailler, c’est à leurs yeux l’opportunité de se réaliser sur les plans intellectuel et social. C’est l’occasion d’apprendre, de s’épanouir, de « se sentir utile » et de « se dépasser ».

Travailler répond également à leur souhait de « créer quelque chose ». Tous veulent « construire », « apporter de la valeur ajoutée », « faire évoluer le monde au sens large », voire « contribuer à un projet social ».

Le travail est également associé à une émancipation. L’autonomie financière bien sûr, mais également des bénéfices secondaires tels que le fait de « pouvoir voyager, prendre des vacances ».Enfin, le travail répond à un fort besoin de partage. Le travail en équipe et le management participatif sont hautement valorisés.

C’est galère, il n’existe pas de stagiaire de

moins de 25 ans épanoui.

Un monde de procédures,

d’obligations, de responsabilités, de compromis.

C’est beaucoup plus dur pour

l’individu (…) il faut se vendre, se

marketer soi-même. Ça devient de la

prostitution.

1 fonction = 1 diplôme. C’est un peu

sectaire, la France.

Il y a les chanceux et les

autres.

Le patron au 10ème étage

qu’on ne voit jamais.

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Regards sur l’entreprise

La fin de la carriere linéaire Les jeunes font le décodage d’un avenir multiple, au sein d’un paysage organisationnel très contrasté : ils opposent la grande entreprise à la start-up et à la PME. Ils savent qu’ils changeront de travail plus fréquemment que leurs parents ; certains se projettent déjà dans un avenir de multi-activités.

LA GRANDE ENTREPRISE reste à leurs yeux la référence incontournable, qui structure les représentations mentales, et demeure le symbole de la hiérarchie verticale.

Elle cristallise les craintes et les frustrations à l’égard du travail. Elle est l’incarnation de la rigidité hiérarchique et organisationnelle. Elle est associée à un sentiment d’anonymat et de dépersonnalisation. Chez certains, elle est clairement synonyme de planque.

La grande entreprise conserve toutefois des atouts certains. Elle reste un gage de stabilité, est susceptible d’offrir des perspectives de carrière et répond au besoin d’appartenance. Elle permet de bénéficier d’avantages aussi concrets que le Comité d’Entreprise ! Par-dessus tout, elle est l’opportunité de se former et d’avoir une référence sur son CV.

A noter que, lorsqu’elle sait innover dans son fonctionnement (aménagements innovants, modes de management alternatifs…), elle peut se révéler très satisfaisante.

Face à ce système dominant, l’ENTREPRENARIAT ET LA START-UP sont associés à une alternative salvatrice. Ces formules sont idéalisées chez les plus jeunes, tandis que les plus matures se disent prêts au passage à l’acte.

Aujourd’hui, on peut créer

son propre métier.

Je suis sorti d’un modèle qui ne me convenait pas, j’ai démissionné (…) je lance ma start-up.

Demain, on aura 3 ou 4

micro-travails.

LA PME est perçue comme un séduisant entre-deux. Elle est valorisée pour la proximité relationnelle et l’« ambiance familiale » qu’elle instaure. Elle donne le sentiment de reconnaître les contributions individuelles, de confier à chacun un stimulant éventail de tâches et de répondre au besoin de responsabilisation. Finalement, elle évoque un point d’équilibre valorisé entre la grande entreprise et la start-up.

MICHEL & AUGUSTIN : c’est

assez gros, mais quand je vois leurs

offres d’emploi, c’est présenté de façon

fun.

AirBnB a simplement besoin de 100 personnes pour générer un

énorme CADans une

PME, on n’est pas qu’un

pion.

La génération Y/Z à cœur ouvert

Chez Entreprise X, c’est très macho. J’aime bien la marque mais les chefs

ce sont les hommes. Les réunions sont des

concours de qui sera le plus viril.

Ma vision du monde de l’entreprise ? Il y a les TPE, les petites boîtes dynamiques

VS les grosses boîtes avec les gens

planqués…

Je le valorise car ça a de l’impact sur mon CV, mais je ne m’identifie pas aux

valeurs.

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Avec des collaborateurs âgés de 29 ans en moyenne, notre volonté était de pouvoir répondre aux nouvelles attentes en matière de responsabilisation, de culture de l’apprentissage et de communauté de confiance.

La culture BlaBlaCar se veut entrepreneuriale et inclusive. Nous avons conservé nos managers, mais toutes les strates de notre organisation demeurent très accessibles. Nous avons abandonné le fonctionnement par départements au profit du mode projet : afin de conserver une chaine de décision courte, nous organisons notre travail au sein de tribes, réunissant un représentant de chaque métier. De la même façon, nous avons fait le choix de n’avoir ni Directeur de l’Innovation ni DRH : ces deux sujets doivent être l’affaire de tous ! Il y a d’ailleurs parmi nos effectifs de nombreux ex et futurs entrepreneurs. Autant d’éléments qui nous permettent, en dépit de notre croissance, de conserver notre esprit start-up.

« Share more, learn more ». Cette devise de BlaBlaCar illustre parfaitement l’importance de notre culture du partage et de la transparence. Elle s’appuie sur un projet d’entreprise porteur de sens, qui nourrit le sentiment de participer à une aventure collective. 100% de nos collaborateurs sont des covoitureurs ! Nous prêtons d’ailleurs une grande attention au bien-être de nos équipes, dont les effectifs ont doublé tous les ans depuis notre création, nous poussant à co-écrire nos 10 valeurs fondamentales. Autre exemple révélateur : les BlaBlaTalks que nous tenons tous les mercredis, qui permettent à nos équipes de partager leurs projets avec l’ensemble de l’entreprise.

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Kevin Deniau, Responsable de la Communication

Marc Jambert, Facilities Project Manager

Adieu silos, bonjour « tribes » : la clé du succès selon BlaBlaCar

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L’expérience de travail que nous proposons à nos collaborateurs doit être à l’opposé de journées routinières. Alors que la distinction entre sphères professionnelle et privée a quasiment disparu, les jeunes ne veulent plus d’une vie professionnelle barbante !

Nous avons conçu l’arrivée chez BlaBlaCar comme l’arrivée d’un automobiliste dans un village d’étape : on vient se reposer auprès du grand arbre qui abrite notre borne d’accueil, on peut se rafraîchir au comptoir de notre BlaBlaCafé, faire une photo-souvenir dans notre photomaton… On pourra même, bientôt, déambuler dans notre BlaBlaMuseum, afin de s’imprégner de l’histoire de notre société. L’accueil de nos visiteurs se poursuit sur un étage entier dédié à la collaboration, au sein de salles de réunion réservables, d’aménagements ouverts et informels, ou encore d’un bistrot.

Un environnement de travail pour nourrir l’engagement. Nous avons voulu retranscrire dans nos espaces nos modes de fonctionnement, en concevant nos lieux de convivialité comme des lieux permettant de se retrouver et de travailler différemment. Au total, nous avons imaginé une quarantaine d’espace de réunion, offrant une multitude d’ambiances différentes. Partout, nous avons voulu une atmosphère « comme à la maison », avec du mobilier de caractère chiné chez des brocanteurs, des canapés confortables dans lesquels on a « vraiment envie de se vautrer ». Nous avons également imaginé un espace de « Picnic à la campagne », avec un sol imitant le gazon, des tables en bois, du mobilier de jardin que l’on peut sortir sur les balcons par beau temps…

Nous avons voulu l’ensemble de ces espaces non figés : nous ne voulions pas livrer des espaces parfaits, afin de permettre à nos collaborateurs de se les approprier et de se sentir chez eux. Finalement, l’environnement de travail que nous leur proposons constitue une brique, aux côtés du management par projet ; il fait partie du package qui nous permet d’attirer et de garder nos talents.

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LES CLÉS DE L’ENGAGEMENT EN 2030. L’ENTREPRISE LIBÉRÉE, MODÈLE D’AVENIR ?

L’essentiel L’entreprise libérée est un concept à renommer - le qualificatif est malhabile. Son concept est peu compris en spontané.

Sa promesse véhicule des représentations et des adhésions clivées.

Elle est perçue comme une réponse imparfaite… et doit être incarnée pour devenir une alternative crédible.

Toutefois, elle désigne avec pertinence les attentes de la génération montante, et permet de mieux cerner les clés de son engagement : valorisation de l’expérience de travail et de sa fluidité, reconnexion avec la nature, recherche d’équilibre, attachement à la communauté, réinvention des usages…

Le fait révélateur 49% des jeunes salariés de moins de 35 ans estiment qu’ils seraient plus engagés vis-à-vis de leur entreprise si cette dernière adoptait un modèle de DÉMOCRATIE D’ENTREPRISE, fondé sur des prises de décision par consentement et un partage des responsabilités.02

Source : enquête JLL- CSA « Les jeunes réinventent l’entreprise », conduite auprès de 211 salariés de moins de 35 ans travaillant en Ile-de-France et en région lyonnaise

49%

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Réactions au concept de l’entreprise libérée

Un concept peu compris en spontanéL’entreprise libérée n’est pas connue de la majorité. Un seul jeune - start-upper - connaît et cite un cas concret. Toutefois, lorsque l’on brosse dans les grandes lignes le principe de ce type de fonctionnement, une certaine homogénéité des représentations émerge au sein des trois groupes sondés :

• La disparition de la hiérarchie traditionnelle et une image d’entreprise autogérée ;

• Un rapport différent au travail et à la collaboration ;• Et un autre rapport à l’espace.

Mise en œuvreL’exercice de l’incarnation de l’entreprise libérée met en lumière les limites déjà vécues ou projetées par les jeunes.

Il y a des domaines dans lesquels les Y/Z considèrent que le modèle n’est clairement pas applicable : les secteurs à forte matérialisation (« les banques, c’est pas possible : il y a énormément de paperasse »), les secteurs traitant du risque (« Les entreprises qui gèrent des déchets radioactifs »), les activités industrielles (« quand on met des poulets en batterie »).Et puis il y a ceux dans lesquels ils pensent que l’entreprise libérée peut fonctionner, mais à certaines conditions. Par exemple, les structures de petite taille, les activités dématérialisées (« Les big data » « le marketing, le conseil ») ou encore les activités construites d’emblée sur la solidarité et pour lesquelles ce type de fonctionnement est inscrit dans l’ADN de l’organisation (« toutes les structures de l’économie sociale et solidaire »).

UNE EXPERIMENTATION INTÉRESSANTEJ’aimerais bien justement changer un peu, car là c’est trop tradiJuste histoire d’essayer un truc radicalement différent, oui ça me tenterait

Finalement, c’est la posture de l’entreprise qui fera la différence,

l’important c’est l’accessibilité : pouvoir

manger avec le patron, se taper sur l’épaule, l’esprit

de famille…

Ca va se développer mails il faut de la diversité, car on a des besoins

différents, c’est plus une alternative.

Il faut concevoir l’espace

différemment, ça implique

l’échange et le non cloisonnement.

ENFIN UNE DÉMOCRATIE DIRECTE !Des structures platesPenser autrement la hiérarchie Chacun sa part de responsabilité

PAS CRÉDIBLE & DÉSTABILISANT Il n’y pas de démocratie totalement horizontaleMort de rire. C’est la droite décomplexée Je n’aurais pas confiance car il n’y a pas de chef

UNE ALTERNATIVE ÉCONOMIQUE Ne plus être victime de la rentabilité Travailler dans une structure plus socialeÊtre en cohérence avec ses valeurs

NON STIMULANT Perte de challengeSans ambition à long terme

PARTICIPER À UNE INNOVATION MANAGÉRIALE ET SOCIALEUne organisation participativeLes salariés vont faire de leur mieuxLe client devient « bienfaiteur et mécène »

ANARCHIE C’est le bazar, l’égoïsme Il faut que chacun soit à sa place Qui fait quoi ? Moi j’aurais peur : il suffit qu’un seul pète un câble et c’est le chaosLe pouvoir devient plus diffus, donc plus contestable

DISTANCIATION CATÉGORIQUEL’individu va trop s’investir, ça va le perdre Moi je préfère une entreprise traditionnelle, des strates à atteindre, des caps à franchirLes gens ont besoin de cadre, de diriger, quelle que soit l’utopie qu’on monte

Premières impressions Quid de la promesse ? Leviers & Freins projetés Niveau d’acceptation du modèle

Les clés de l’engagement en 2030.

Les adhésions autour de l’entreprise libérée restent très clivées

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| 12 Le travail devient lifestyle

Chez Allo Resto, nous avons conservé une organisation hiérarchique ; les managers de proximité fixent le cap à suivre et définissent les indicateurs de performance. En revanche, nous misons sur la responsabilisation de nos équipes, et nous valorisons les prises de décision de petite ampleur mais fréquentes. Nous avons mis en place un système d’objectifs ascendants - chacun fixe ses propres objectifs en connaissance de ceux de son N+1. Nous utilisons également l’upward feedback : chaque manager demande un retour sur son management à ses collaborateurs, selon un format « STOP / START / CONTINUE » (i.e. Quelles sont les actions que je dois arrêter / commencer / continuer à faire en tant que manager ?). Il s’engage à partager avec son équipe les résultats de cette évaluation et son plan d’action - un exercice auquel je me livre moi-même.

En parallèle de ces modes d’organisation responsabilisants, nous nous attelons à offrir du sens et de la transparence à nos collaborateurs, à partager avec eux la stratégie de notre entreprise. Je m’attache à ce que la parole soit très libérée. Nous utilisons le rituel de la « Boîte à questions », auxquelles je réponds, sans préparation, devant l’ensemble de nos collaborateurs. Ils peuvent m’interroger sur toutes sortes de sujets - stratégiques, RH, financiers… J’ai également mis en place des open hours, que j’ouvre toutes les 3 semaines dans mon agenda à l’ensemble de mes collaborateurs. L’objectif : inciter chacun à venir m’exposer une idée, à aborder avec moi un sujet qui lui tient à cœur.

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Gilles Raison, Managing Director

ALLO RESTO, une entreprise où il fait bon vivre

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Une Chief Happiness Officer et des « JAMbassadeurs »

Au traditionnel DRH, nous avons préféré une Chief Happiness Officer, directement rattachée à la Direction Générale. La CHO endosse une multitude de rôles. Sa mission consiste à faire en sorte que l’équipe vive bien ensemble. Elle s’occupe de la communication interne, ascendante et descendante. Elle conduit des sondages-flash sur une grande diversité de sujets, à la fois business et RH. Elle est à l’écoute de nos salariés, afin de répondre aux attentes pouvant se manifester : opération « Lunettes pour tous » (pour proposer en une matinée une paire de lunettes à leur vue à l’ensemble des salariés), transports à la carte, amélioration de l’acoustique de certains espaces vécus comme trop bruyants, mise en place de postes debout pour certains salariés ayant manifesté le souhait de changer de posture de travail, mise à disposition d’un coach sportif, réception et retour de colis sur le lieu de travail, etc. Elle s’occupe de ces petits détails du quotidien qui ne font généralement partie des attributions de personne, alors qu’ils améliorent grandement l’expérience de travail.

La CHO contribue par ailleurs à l’animation de nos équipes, à travers l’organisation de goûters, de pots d’anniversaire, de fêtes improvisées dès qu’un record business est battu… Sur ce dernier volet, elle s’appuie sur un réseau de « JAMbassadeurs » : un groupe de salariés ayant pour mission de porter les valeurs d’Allo Resto (esprit d’équipe, innovation, passion, franchise) et de les incarner en organisant de petits événements. Ils disposent à cet effet d’un budget de 1 000 euros par mois, qu’ils peuvent dépenser pour cette mission sans validation préalable de la direction.

Le but ultime de ce travail sur l’engagement est évidemment de garantir notre performance économique. Je suis convaincu que celle-ci repose sur notre capacité à travailler en équipe et sur la bonne entente de nos salariés : je pense qu’ils doivent mutuellement s’apprécier, et apprendre à se dire les choses qui ne vont pas sans se blesser.

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| 14 Le travail devient lifestyle

Bien-être, sens, fun, responsabilisation : la recette de l’engagement… directement visible dans nos bureaux !

Je suis pleinement convaincu du rôle de nos bureaux, qui, en plus de contribuer à la rétention de nos talents, constituent un vrai critère à l’embauche. Nous avons co-conçus avec nos collaborateurs une palette d’espaces très différents. Aux côtés des postes de travail classiques, nous avons déployé des lieux dédiés au travail en isolation, des espaces de travail collaboratif, une bibliothèque, des salles de créativité… En outre, un vrai investissement a été fait dans les espaces « hors travail » : au travers de zones pour jouer, se reposer, discuter, célébrer... Nous avons alloué 250m² de notre plateau de 800m² à cet espace détente.

Notre approche vis-à-vis de ces aménagements s’inscrit dans une démarche d’amélioration permanente : nous voulons faire évoluer ces espaces dans le temps, en fonction du vécu de nos salariés, en déclinant certaines ambiances au fil des saisons, en poussant toujours plus loin l’expérience de travail que nous pouvons proposer.

Authenticité, fierté d’appartenance et performance

Notre démarche se solde à ce jour par des résultats très encourageants. Elle permet d’ancrer la sincérité de nos convictions. Nos salariés savent que ces opérations ne se résument pas à de la communication ou de la transmission culturelle. Nous ressentons très clairement l’effet d’entrainement de l’esprit festif que nous nous efforçons d’instaurer : au-delà des « JAMbassadeurs », nous observons beaucoup d’initiatives spontanées de nos salariés. Il y a un véritable effet viral ! Autre détail révélateur : il ne se passe pas un jour sans que je voie un de nos collaborateurs arborer fièrement un T-shirt au nom de notre marque.

Afin de suivre le niveau d’engagement de nos équipes, nous conduisons annuellement un sondage, le « JAM-o-meter ». Et la mesure fournie par « Great Place to Work » constitue un autre indicateur intéressant : lors de la dernière évaluation, nous sommes arrivés premiers sur le critère « Célébrer » !Aujourd’hui, il apparait évident que l’expérience de travail que nous sommes parvenus à créer revêt un aspect irremplaçable. Nos salariés ont le sentiment qu’il règne dans nos bureaux une ambiance unique, qu’ils ne retrouveront très certainement pas ailleurs. En parallèle, notre chiffre d’affaire a crû, ces dernières années, de 50% par an.

Et demain ?

Au-delà du salariat qui perdurera, va se développer la signature de contrats de prestation. Les jeunes talents seront en posture de choisir leurs missions. Ils voudront des missions cools ! L’avenir nous conduira certainement vers une forme de coworking, avec un socle de salariés permanents, et un ajout de talents répondant à des besoins précis et ponctuels.

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Entreprise libérée et bonheur au travail

Pourquoi, dans certains pays, se dit-on plus heureux qu’ailleurs ?Récemment, le rapport mondial sur le bonheur (World Happiness Report) a classé 156 pays selon leur degré de bonheur, le Danemark en tête. Dans mon livre, je me suis demandé pourquoi dans ce pays, où je suis née et que j’ai quitté pour la France, les gens se déclaraient plus heureux qu’ailleurs. Ils disent également être plus heureux de travailler. Un ensemble de raisons culturelles l’expliquent, mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas possible en dehors de nos frontières ! Mes recherches révèlent que les mécanismes qui animent le management dans les entreprises danoises sont ceux qui constituent les fondements de la société heureuse danoise. Lego, Maersk et Novo Nordisk sont d’excellents exemples de cet esprit managérial. Le PDG de Novo Nordisk, Lars Rebien Sørensen, a d’ailleurs été élu “meilleur PDG du monde” par la Havard Business Review en 2015.

Premier principe fondateur : la confiance donnée aux salariés. Elle change clairement la donne et a un effet formidable sur la productivité. Elle crée du liant dans les équipes et encourage l’implication de chacun. Elle accroit également l’efficacité, les managers passant moins de temps à contrôler le travail de leurs collaborateurs.

Deuxième principe : la liberté d’être soi-même. Bien souvent dans les entreprises, on demande aux gens d’oublier ce qu’ils sont, on leur demande de remplir un rôle. Or, il est évident que plus on a l’impression d’être apprécié pour ce que l’on est - et pas uniquement pour ce que l’on fait, plus on engage son cerveau et son cœur.

Troisième principe : l’implication individuelle dans le projet commun. Il s’agit de comprendre le sens de notre présence dans l’entreprise, ce que les anglo-saxons dénomment le « purpose » d’une entreprise, son projet de société. Ce sens qui donne envie de se lever le matin et incite à s’engager. Sept Danois sur dix disent être contents de payer des impôts. Pourquoi ? Parce qu’ils ont le sentiment de contribuer à un projet commun, d’apporter leur pierre à l’édifice. Dans la société danoise comme dans ses entreprises, le modèle est celui de la valorisation de l’individu. Cela libère une énergie formidable !Dans la grande bataille pour les meilleurs talents de demain, l’enjeu sera d’incarner dans l’entreprise ces grands principes. Les prôner sans les mettre en pratique sera pire que tout. Sans incarnation par les dirigeants, les employés se sentiront floués…

Finalement… quel potentiel pour l’entreprise libérée ?On a tellement peur de libérer les gens… pourquoi ? Traitez les gens comme des adultes, et vous aurez des adultes ! Les gens aspirent fondamentalement à être responsabilisés et à être libre d’être eux-mêmes. En la matière, les start-ups ont tout compris. Une société comme Blablacar, par exemple, a su miser sur son ambiance de travail. Elle offre à chacun la liberté d’être soi-même, de se sentir individuellement responsable, d’être valorisé pour ce qu’il est et ce qu’il fait. La clé réside dans la souscription au projet d’entreprise, le sens que l’on y trouve en tant qu’individu.

Regard d’expert

Malene Rydahl, ancienne dirigeante en communication d’entreprise,

écrivain et conférencière, auteure de « Heureux comme un danois » (Grasset, 2014)

Les clés de l’engagement en 2030.

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| 16 Le travail devient lifestyle

En bref : les clés de l’engagement en 2030

Le travail est une expérience avant d’être un espace.• On est à la recherche du différent,

de la surprise, de la rencontre.• Dans la lignée des « pop-up

stores », tout lieu peut devenir un espace de travail, tant qu’il offre les commodités (internet) et le confort.

• Parallèlement, les frontières travail / loisirs s’effacent ; les bureaux nourrissent également le bien-être et l’inspiration.

Si la promesse de l’Entreprise Libérée est jugée comme imparfaite par les Y/Z, les réactions d’intérêt et de rejet qu’elle suscite livrent d’intéressantes clés pour comprendre le monde du travail dans lequel ils se projettent.

De la même manière, lorsqu’on leur demande de partager les noms de lieux qu’ils jugent inspirants, les réponses qu’ils formulent apparaissent riches de sens :

Ils citent spontanément les lieux de coworking - L’Anti café, Mutinerie, le Wagon, We Work. Ils y trouvent une alliance séduisante entre bistrot et lieu de travail. Ils apprécient les opportunités de rencontres qu’ils offrent, mais les considèrent comme des solutions temporaires, regrettant l’absence de communauté de projet.

Viennent ensuite les incubateurs - NUMA, Make Sense, Open Ideo, Agoranov. Les Y/Z les associent à des lieux d’émulation et de fourmillement d’idées ; ils y voient un terreau parfait pour les start-ups. Ils aiment y venir avec leurs spécificités et leurs compétences, pour contribuer à un projet commun.

Ils parlent avec enthousiasme de certains lieux semi-publics et privés - la Fondation Mozilla, la Gaîté Lyrique, la Cité de la mode, le centre commercial Beaugrenelle, certains musées anglo-saxons. Des lieux initialement pas ou peu dédiés au travail, qu’ils se sont appropriés. Ils apprécient leur architecture et leur design, ainsi que leur accessibilité : « on y va quand on veut, on y invite qui on veut ». Ils sont stimulés par leur dimension culturelle, l’équilibre qu’ils proposent, entre calme et animation : « on peut s’y concentrer tout en ayant du passage ».

Ils livrent enfin les noms de lieux communautaires, jugés particulièrement inspirants - La Louve, le Squat Freegan Pony, The Family. Ils les aiment parce que ce sont des communautés plus que des lieux. Des espaces de liberté intense, sans dress-code et sans barrières. Leurs mantras : « Je ne suis pas une entreprise », « Venez comme vous êtes », « Think out of the box »...

Dès aujourd’hui, et plus encore en 2030, l’entreprise devient, et sera, lifestyle. Prenant leurs distances avec les codes et les obligations des organisations traditionnelles, les Y/Z en font un choix de vie.

La diffusion des nouveaux modes de travail et de gouvernance (agilité, holacratie, scrum…) ont fait disparaitre les séparations hiérarchiques et organisationnelles :• La transparence architecturale et

organisationnelle est un des piliers de l’entreprise.

• La technologie est invisible et permanente : les interfaces et appareils se font mobiles, escamotables, projetés…

• Disparition des bureaux : les employés sont désormais volants et passent d’un espace à l’autre.

• Fin des silos, les anciens chefs disparaissent au profit de managers-animateurs de projets,

• Les horaires sont entièrement flexibles.

Les collaborateurs sont dans un flux continu de relations et d’actions qu’ils gèrent en fonction de leur énergie ou de leur humeur. Cette fluidité requiert cependant une certaine maîtrise par l’individu, devenu responsable de ses rythmes et de ses équilibres.

Le travail devient un « happening »

Le travail devient un fluxClé n°1 :

Clé n°2 :

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Le travail en 2030 est en proie à des énergies contradictoires, que les individus ont pour ambition de mieux maîtriser, dans un souci d’optimisation et de performance :• Rapidité, frénésie VS lenteur,

procrastination• Hyperconnexion VS déconnection• Communauté VS isolement

On assiste à un retour aux sources, qui va au-delà des enjeux écologiques :• La nature dans sa dimension

environnementale, mais aussi primitive et organique.

• Pas simplement la verdure, mais aussi la terre, l’eau.

• Besoin de sensorialité : on touche, on sent les choses.

• Le travail de la terre offre un indispensable moment de partage, de déconnection avec le virtuel, de retour à soi.

• Travailler, c’est cultiver : le travail est lui aussi régi par des cycles (respect des saisons, travail puis récolte).

L’espace de travail est régi par la communauté, l’ambiance et le projet.Le besoin d’identification est fort ; il s’articule autour du :• Travailler à un bien commun,• Partager un lifestyle,• Contribuer à un social workplace : le

lieu de la communauté sociale et du construire ensemble.

Ils répondent à un besoin d’événementiel et d’improvisation• Courant «RE» - Arrêter de toujours

faire du tout neuf, recyclage. • Repenser les usages sans

systématiquement créer de nouvelles choses.

• Upcycling, updating, rénovation, réhabilitation…

La reconnexion avec la nature

La recherche d’un équilibre

Du network à la communauté

collaborative

Le recyclage & le détournement comme pratiques courantes

Clé n°3 :

Clé n°4 :

Clé n°5 :

Clé n°6 :

| 17Le travail devient lifestyle

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| 18 L’entreprise libérée, modèle d’avenir ?

LES BUREAUX DE 2030 PAR LA GÉNÉRATION Y/Z

L’essentiel En réponse à leurs nouvelles aspirations, les jeunes réinventent les bureaux et imaginent une typologie de 15 espaces inédits.

Ces espaces sont régis selon une double logique :

• Une emphase sur le travail… ou, à l’autre bout de l’échelle, sur le hors-travail ;• Une dynamique résolument communautaire… ou bien, à l’inverse, purement individuelle.

Déambulation dans l’entreprise de 2030 !

15 espaces inéditsDes lieux aux VERTUS et aux DESTINATIONS COMPLÉMENTAIRES

03CO-CONSTUIRE L’Espace projetLe FablabLe Pitch theater

GÉRER LE QUOTIDIEN EN GLANANT UN PEU D’ANIMATION Les Bureaux d’hôtesLes Pop-up desks

PRODUIRE Le Tube de performance

NOURRIR SES CONNEXIONSLe Lounge d’accueilL’Agora

SWITCHERLe Disrupteur

PRODUIRE La Presqu’île

VIBRER AU RYTHME DE LA COMMUNAUTÉ Le Potager communautaireLa Flash mob party

SE REBOOSTER La Cour de récréL’Assoc’

SWITCHER Le Cocon

Travailler Se régénérer

Seul

A plusieurs

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Zoom sur les espaces de 2030

Le Lounge d’accueil

L’Agora

Le Lounge d’accueil n’est plus un simple sas, il devient un espace ouvert, pluri-activités, de porosité entre l’entreprise et l’extérieur.

C’est un espace où l’on prend le pouls de l’entreprise ; il reflète l’identité de l’entreprise.

Suivant le degré d’ouverture de l’entreprise et la nature de son activité, le Lounge d’accueil intègre de nouvelles fonctions : de l’accueil d’événements partenaires à la cuisine collective ouverte aux visiteurs.

L’Agora est un espace dédié aux activités de networking, sa raison d’être est la création de connexions fertiles. Elle s’inscrit dans la tradition des salons intellectuels du 19eme siècle et la tendance actuelle aux meet-ups.

L’Agora tend à se développer hors murs, envahissant parfois couloirs, escaliers etc.

C’est le social workplace intégré au bureau. On y trouve des alliés pour son projet (cofondateur, investisseur), un vivier de profils hétérogènes pour s’inspirer, échanger et penser out of the box.

La clé de l’Agora est le network curator (ou ecosystem accelerator), qui invite, sélectionne, anime et fait perdurer les contacts dans le temps. Il cultive un réseau aux profils très divers, afin de présenter les bonnes personnes au bon moment, de créer le mélange qui fertilise les projets et l’innovation… L’Agora capitalise sur un networking actif, pour penser et faire ensemble (vs. parler autour d’un verre et ne rien faire).Elle introduit la dynamique du meet-up et de la conférence dans le quotidien du bureau. Elle doit héberger une programmation pointue, développée autour des préoccupations et des besoins des salariés.

C’est une zone de transition extérieur/intérieur, qui « invite ». Des événements peuvent y être accueillis grâce à un aménagement modulable. Il peut héberger un café ouvert à tous, créant une passerelle entre intérieur et extérieur.Son espace d’attente permet de ne pas perdre son temps. C’est un lieu de culture, hébergeant expositions et œuvres d’arts. Les visiteurs et les employés peuvent s’y poser un instant, sur du mobilier confortable et accueillant. Le Lounge d’accueil est aussi un lieu de travail. Il y a de grandes tables pour travailler, une bibliothèque. Des petites zones pour téléphoner, des points de connections, des zones d’échanges informels. On peut y recharger son mobile et se connecter aisément.

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{NOURRIR}SES CONNEXIONS

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Le Pitch theater

L’Espace projet

Le Pitch theater est un lieu animé et théâtralisé, où l’on vient confronter ses idées et ses projets. On le fréquente pour se frictionner, se challenger, s’inspirer, débattre…

On vient y « pitcher » des idées afin de trouver des sponsors internes, qui vont porter le projet. Un animateur peut être réservé à la demande afin d’animer l’événement.

Cet espace de collaboration articulé autour du projet est au cœur du travail du futur, car la plupart des équipes sont organisées au sein de tribes et de squads. Il s’agit en fait de plusieurs espaces : chaque espace étant attribué à une équipe projet.

C’est là où tout se passe : sur les murs de la pièce, on peut voir et mesurer l’avancement du projet que l’on est en train de construire. Le travail y est rendu concret et palpable : on met à plat, on schématise.

Le Fablab est devenu un espace standard dans la plupart des bureaux. Il permet de transmettre la culture « maker » de l’expérimentation (Try to fail to succeed). C’est un lieu où l’on prototype de nouvelles idées, que l’on peut ensuite tester afin d’apprendre et de faire avancer son projet.

On peut y bidouiller en toute liberté. Entre le garage de Steve Job et l’atelier d’artiste, le fablab est le lieu de l’invention et de la découverte de nouveaux concepts.

L’équipement à disposition permet de mettre en scène ses idées (présentations multimédias…) et de documenter l’instant (enregistrement audio & vidéo).Le mobilier est modulable. On peut créer tour à tour une arène, des gradins pour les joutes entre équipes…

On peut y mobiliser les ressources humaines et matérielles à la demande : un animateur pour guider le groupe de travail, un programmeur pour prototyper une idée, un rouleau de papier pour dessiner…Les murs sont des espaces d’expression sur lesquels on peut dessiner, écrire, accrocher et décrocher des choses, pour structurer sa réflexion. Tout peut également être rapidement enregistré numériquement via les caméras intégrées à la salle.La structure est modulable et éphémère. Elle peut se replier et n’a pas vocation à durer dans le temps. On peut l’agrandir suivant l’évolution du projet.

Le FablabBien que le numérique soit très présent dans le développement des prototypes, le Fablab fait place à l’analogue. Ici, le rapport aux choses passe par le toucher. L’espace intègre une matériauthèque ainsi qu’un stock d’ingrédients innovants.Le lieu transmet l’esprit bricolage. L’espace intègre des éléments détournés ou réhabilités. L’invention en mode frugal ou hacker sont la culture de base.

{CO-CONSTRUIRE}

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Les Bureaux d’hôtes

Les Pop-up desks

Les Bureaux d’hôtes s’inscrivent dans la continuité des bureaux d’aujourd’hui : des espaces de postes de travail attribués ou pas, où l’on fait le travail basique - lire ses mails, écrire un texte…

Compte tenu du développement des espaces dédiés (Espaces projet, Fablab, Presqu’île…) les bureaux d’hôtes sont réduits en terme d’emprise mais leurs fonctions ergonomiques sont étendues car on y travaille assis, debout, voire couché.

Les Pop-up desks constituent un ensemble de lieux hors-les-murs, sélectionnés ou co-gérés par l’entreprise. Ils constituent un réseau de lieux de co-working, co-doing, d’espaces projets, d’événements ou d’expérimentations collectives…

Les Bureaux d’hôtes constituent un espace réduit mais convivial. Lorsqu’ils font l’objet d’une attribution personnelle, ils sont un peu le port d’attache de l’employé dans l’entreprise. Ils sont équipés d’un mobilier ergonomique et compact.Afin de rendre le travail confortable, des périphériques tels qu’écrans, tablettes ou mini-projecteurs sont proposés.

Délibérément implantés en open-space, ils bénéficient d’un espace baigné de lumière. Pour s’isoler et travailler de façon très concentrée, on va ailleurs.

Les Pop-up desks ont pour objet de proposer aux salariés des lieux surprenants - parfois éphémères - pour casser la routine et inviter à travailler, et à penser, out of the box. Les Pop-up desks peuvent aussi parfois être seulement formés par quelques tables ou un abri réservés au milieu d’un parc.On peut réserver ces Pop-up desks à partir de l’app d’entreprise.

{GÉRER LE QUOTIDIEN}EN GLANANT UN PEU D’ANIMATION

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| 22 Le travail devient lifestyle

Le Tube de performance

La Presqu’île

Pour maîtriser l’efficacité, il faut la circonscrire, lui dédier un lieu limité dans l’espace et dans le temps.

Le Tube est un espace de travail intense, régi par les notions de rendement, de productivité et de rapidité. On n’y passe qu’un temps limité - 2 heures maximum.

La productivité individuelle y est mesurée (via un système de coaching digital), afin d’aider chacun à être plus performant. Chaque poste de travail est équipé pour mesurer l’activité et suivre la performance en continu.

La Presqu’île réunit une série d’espaces confinés, étudiés pour la concentration intense. C’est le lieu parfait pour créer du contenu écrit ou nourrir une réflexion poussée sur un thème.

Cet espace est déconnecté : on a préparé tout son matériel à l’avance. On peut y passer un temps plus long que dans le Tube, car les conditions ergonomiques y sont encore plus confortables.

En y rentrant, on s’engage à produire quelque chose. Il y a même une option permettant de s’enfermer et d’être libéré uniquement une fois le travail fini.

Tout est fait pour favoriser le travail intensif. Le Tube est un lieu clinique sur les plans de la lumière et du son. C’est un univers artificiel, où les matériaux et la lumière absorbent la notion de temps.L’ergonomie est poussée à l’extrême. L’espace est pensé à la manière de l’équipement d’un sportif. On développe un hyper confort visant à favoriser une productivité maximale.

La Presqu’île est un environnement neutre, étudié pour pouvoir réfléchir, se projeter.

Elle propose des espaces intimistes et individuels, aux matériaux qui réduisent le bruit ambiant. Elle protège de toute interruption… Un service optionnel permet toutefois de recevoir de la nourriture et des boissons à intervalles réguliers.

Elle offre une sensation d’isolation et de stimulation similaire à une cabane d’écrivain dans la forêt…

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{PRODUIRE}

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Le Cocon

Le Disrupteur

Le Cocon est une cellule pour recharger ses batteries. Il permet la déconnection totale au réseau et aux stimulations - sonores, visuelles.

Le Cocon est accessible par un sas, dans lequel on dépose son équipement électronique. Puis on entre dans son cocon, que l’on a si possible réservé á l’avance. On est dans la contemplation et le sensoriel : toucher doux et réconfortant, aromathérapie, faible luminosité… Plus on est absorbé dans le lieu, plus nos sensations sont enrichies, plus on se sent reconnecté à soi. Les sens sont en éveil mais concentrés et non dispersés.

Le Disrupteur a pour but de favoriser l’ouverture culturelle et imaginaire, c’est une fenêtre ouvrant une perspective sur le monde.

C’est un espace neutre, qui se peuple d’inspirations à la manière d’une galerie ou d’un musée. Il doit proposer des sources d’inspiration out of the box, dans l’esprit d’un cabinet de curiosités.

Accessible à toute heure, il expose ses visiteurs à de multiples sources d’inspiration (matériaux, livres objets, packagings...), que l’on peut également toucher. On y trouve aussi de l’inspiration digitale via des supports interactifs (vidéos, installations, apps). On peut même y écouter un philosophe en hologramme.

Le Cocon est un environnement neutre, dont l’abstraction libère la pensée. Il est fait de matériaux qui absorbent le son et le stress. On se sent en sécurité, on retrouve sa confiance en soi et son énergie individuelle.C’est un nid où l’on peut s’isoler, en méditant – pratique devenue commune en 2030 - ou tout simplement en dormant. Dans le sas d’entrée, on règle son temps disponible.

Le Disrupteur expose une sélection stimulante et savamment décalée, régulièrement actualisée.

Cette sélection est réalisée par un curateur, avec l’aide d’experts en insights tels que des ethnologues, des sémiologues, des designers, des experts en matériaux… Le curateur fait vivre cette sélection au fil des semaines, de la stratégie d’entreprise et des projets. C’est un espace où l’on touche l’innovation, pour apprendre, découvrir et progresser dans sa réflexion ou dans son projet. Il propose aussi des expérimentations pour comprendre et s’approprier le savoir.

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{SWITCHER}

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| 24 Le travail devient lifestyle

La Cour de récré

L’Assoc’

En 2030, les à priori sur le jeu ont totalement disparu. Le jeu est devenu une des clés de succès des organisations. Un espace de choix est donc dédié à la Cour de récré. Cet espace est situé au cœur du bâtiment, ouvert sur l’extérieur mais accessible uniquement aux employés.

On peut y prendre un bol d’air, s’y détendre, seul ou à plusieurs, suivre un cours d’activité physique…

Véritable défouloir, ce lieu est bien isolé, car on vient également y crier ou écouter de la musique fort.

L’Assoc’ est un lieu de connexion avec le monde associatif, qui facilite l’implication des employés dans la vie associative et leur permet de contribuer à un projet social. L’Assoc’ consacre l’avènement de « l’actif citoyen ». Elle répond au besoin de se sentir utile et responsable.

La Cour de récré invite à une détente ludique : hamac, piscine à boules, etc. Elle favorise l’évasion, elle invite l’esprit à flotter et à rêvasser.Véritable aire de jeux pour adultes, elle offre des jeux dernier cri tant pour jouer seul qu’en groupe. Les jeux sont régulièrement renouvelés afin d’entretenir la surprise et l’excitation - exit le syndrome du babyfoot abandonné dans un coin !Au-delà des installations, c’est sa programmation qui fait son succès : des animateurs sportifs plein d’énergie proposent de venir s’éclater (zumba), se détendre (yoga) ou se défouler (intense jumps) durant 15 minutes.

La Cour de récré est également un lieu de reconnexion émotionnelle, on peut y trouver des animaux. Les occupants du lieu peuvent nourrir le chat, jouer avec le chien ou courir après les lapins.

Cette cellule de mise en relation avec des associations et des ONG peut offrir un lieu pour des séances de travail collaboratif ou de développement de projet.L’Assoc’ - qui ne s’exprime pas toujours sous la forme d’un lieu - a un effet win-win, car l’entreprise bénéficie de contacts et de remontées de terrain décalées et souvent inspirantes. Elle participe d’une nouvelle attitude de l’entreprise engagée.

{Se rebooster}

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Le Potager communautaire

La Flash mob party

Le Potager communautaire est empreint des nouvelles règles de vie adoptées par l’entreprise : plus de participation, retour à des choses simples pour faciliter les connexions interpersonnelles, intégration de la nature dans son quotidien…

C’est un espace de production « propre », qui fournit une partie des fruits et légumes nécessaire à l’alimentation de la communauté. La consommation se fait généralement sur place, dans la cuisine collective. On produit ensemble et on consomme ensemble. C’est un lieu de reconnexion à l’autre et de partage.

La Flash mob party est plus un service ou un rituel qu’un espace à proprement parler. On y fête la réussite d’un projet autour d’un apéro, on y célèbre un anniversaire en petit-déjeunant.

La Flash mob party fait vivre à la communauté des instants uniques, favorisant la rencontre de nouvelles personnes et nourrissant le lien social.

Le Potager communautaire traduit un engagement architectural fort : énergies renouvelables, lumière naturelle, architecture passive, matériaux durables et renouvelables…

Des cours de jardinage sont dispensés par l’agriculteur urbain ou le biohacker en résidence. Une fois formés, les occupants du lieu sont invités à participer à la culture du potager et à la préparation de repas. Un espace de transformation (cuisine) et de consommation (table de repas) sont intégrés au Potager communautaire.C’est est un lieu où l’on vient s’aérer, se ressourcer en se connectant à la nature. Il invite à s’asseoir et à discuter au frais.

C’est un lieu escamotable et magique, qui apparaît et disparait à la demande. C’est une sorte de cellule mobile au sein de l’entreprise, qui s’installe en un clin d’oeil.Elle permet à chacun de se sentir spécial.

{VIBRER AU RYTHME}

DE LA COMMUNAUTÉ

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Perspectives

A l’issue de notre réflexion prospective et créative avec les Y/Z, il apparait évident que l’univers professionnel qu’ils découvrent à leur arrivée dans l’entreprise leur parait ancré dans un registre de hiérarchie, de formalisation, de structuration, en distanciation avec leurs codes et leurs modes relationnels. Tous, même ceux ayant le plus besoin d’encadrement, témoignent d’attentes non satisfaites en matière de souplesse dans les modes de travail et de proximité managériale.

Face à ces aspirations montantes, la réponse formulée par l’entreprise libérée est perçue comme imparfaite : la disparition de la hiérarchie qu’elle évoque fait peur, et reste associée à un « bazar » perturbant.

L’entreprise libérée a toutefois le mérite de pointer du doigt certaines attentes fondamentales de la génération Y/Z :

• Une distanciation à l’égard de la hiérarchie verticale ;• Une attente de souplesse et de proximité dans les modes de travail

avec l’équipe pour noyau central ;• Un désir de co-construction et de partage autour de projets

engagés,• Une recherche d’équilibre et de réconciliation avec le monde du

travail, au travers de plus de reconnaissance et de responsabilisation.

| 26 Le travail devient lifestyle

• Reconnaissance de l’individu • Solidarité• Honnêteté • Société structurée : abeilles, fourmis

• Conflictuelle • Irresponsabilité et nonchalance : des moutons• Chimérique

• Un leader charismatique : Gandhi, Mandela• Un réformateur bousculant les codes : Picasso• Une personnalité engagée et déterminée : Leonardo Di Caprio

• Un théoricien : Karl Marx

Valeurs Emblèmes

L’entreprise libérée décodée par les Y/Z : une forte prévalence des registres positifs !

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| 27Le travail devient lifestyle

Vers une entreprise participative et responsabilisantePlus que de liberté, les jeunes Y/Z ont soif de contribution et d’autonomie. A l’entreprise libérée qu’ils jugent utopique, les Y/Z préfèrent un système plus organisé :Le jeune s’imagine au cœur de ce système, en adhésion avec ses valeurs.Il est accompagné de son manager, devenu coach et animateur, exemplaire dans son comportement. Non loin de lui, se trouve son leader, personnalité inspirante et charismatique, suffisamment proche pour pouvoir lui « taper sur l’épaule » et lui transmettre son projet d’entreprise – voire de société- dans lequel le jeune rêve de pouvoir se retrouver.

Si l’on commence à mieux saisir les contours de cette vision managériale tant espérée, il apparaît évident que tout l’enjeu résidera, demain, dans son incarnation.

Cette dernière devra s’appuyer sur les porte-parole et les « makers » de l’entreprise. Mais les bureaux auront à n’en pas douter un rôle décisif à jouer. Pitch theater, Presqu’île, Cocon, Disrupteur… au travers des 15 lieux inédits qu’ils ont imaginés, les jeunes ayant pris part à notre étude nous ont livré de nombreuses clés. En se prêtant à cet exercice, ils nous ont fourni une piste incroyablement précieuse : en 2030, tout sera affaire de flux, d’expérience, de dosage, de réinvention des usages, de rites communautaires… En 2030, l’entreprise sera lifestyle. Le travail de demain sera conviction et engagement... Ou il ne sera pas !

Si certaines entreprises ont déjà conduit des expérimentations intéressantes, le bureau de 2030 reste à inventer.

Son leaderun modèle en matière sociétale

charismatique

disrupteur accessible

humainrespectueux

courageux

ouvert

garant des valeurs del’entreprise

travaillant selon ses idées et son éthique

partager

réactivité

être acteur

persévérant passionnéresponsable

Le jeune& les valeurs auxquelles il aspire Son manager

un coach au quotidien

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Flore PradèreResponsable Recherche Entreprises France+33 (0)1 40 55 85 [email protected]

Virginie HouzéDirecteur Etudes & Recherche France+33 (0)1 40 55 15 [email protected]

Joël de LafondDirecteur de Corporate Solutions France+33 (0)1 40 55 15 57 [email protected]

Marie-Laure de SousaDirecteur du Département Agence France+33 (0)1 40 55 17 [email protected]

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