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le tir Revue publiée par l’Association Française des Entraîneurs de basket-Ball / n°138 / Janvier Février 2009

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le tir

Revue publiée par l’Association Française des Entraîneurs de basket-Ball / n°138 / Janvier Février 2009

sommaire éditoPAR DOMINIQUE ROUX

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 01

Notre dossier :

le tirLe tir de champ au basket

Approche biomécaniqueet neurophysiologique 02par Bernard Grosgeorge

L’adresse au basket ballApprentissage et perfectionnement du tir extérieur 10par Richard Billant

Mécanique de tir 14par Rémi Piepenbring

Le tir : facteur de performance 18par Marc Jubeau

Effets de l’amélioration du gainage sur la réussiteaux tirs chez des joueurs de 10-11 ans 22par J. Martin et B. Grosgeorge

Arbitrage

Coach arbitre 27par Nicolas Maestre-Planques

Vie de l’AFEB 32

Le mot du PrésidentBulletin d’adhésion

Numéro 138 • 7 euros • Pivot est la revue de l’AFEB : 13, rue auPré du Bain 21420 St-Julien • Tél. 09 62 23 74 03 • Site :http://www.afeb.asso.fr • Email : [email protected]• Directeur de la publication : Christian DEVOS • Rédacteur enchef : D. ROUX • Comité de rédaction : E. TOPENOT - D. ROUX• Conception Coordination : D. ROUX - E. TOPENOT • Adhésion :5 euros - Abonnement Pivot : 26 euros - Etranger : 31 euros •Abonnement Pivot + Pivot Jeunes : 35 euros - Etranger : 40 euros• Abonnement Pivot Jeunes : 17 euros - Etranger : 22 euros •Mise en page : AFEB • Janvier février 2009 • Tous droits de repro-duction interdits sans autorisation de l’AFEB. Photos : FFBB Stadium

L'abonnementà moitié prix !!!Pour cette nouvelle année 2009,la revue pivot a subi «une cure derajeunissement» pour tenter de mieuxrépondre aux problèmes et motivationsdes lecteurs. Nous tentons de nousperfectionner et d'aller toujours versl'avant. La revue ne sera plus éditéeen «papier» (sauf demande express),permettant ainsi une baisse du coût del'abonnement de moitié (de 52€ à 26€)en gardant le même nombre de pages(32), mais en introduisant plus decouleur et en modifiant la formede présentation des articles.

La revue Pivot sera donc distribuéeen un fichier PDF imprimable entotalité par l'abonné, cette nouvellediffusion plus moderne demanderaaux abonnés de ne pas faire deduplication «sauvage»,l'association ne vit que par lesrecettes de ses abonnés.

Pour ce premier numéro, nous avonsvoulu aborder un thème d'actualité :cinq articles sont consacrés à l'étudedu tir, et pour compléter, un articletrès complet sur l'apprentissage desjeunes arbitres.

Bonne lecture à toutes et à tous !

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Le tir de champ au basketApproche biomécaniqueet neurophysiologique

PAR BERNARD GROSGEORGE

Le tir au basket est une habileté incon-tournable et sans un très haut niveaud’efficacité dans ce secteur, il est bien dif-ficile de gagner un match ; c’est pourquoiles entraîneurs consacrent plus du tiersde l’entraînement à améliorer l’efficacitéde leurs joueurs dans ce domaine.Cependant, cette habileté est capri-cieuse ; souvent instable, du fait de sesexigences de précision, de mobilisationde ses propres ressources mentales faceà la pression exercée par les adversaireset du stress pouvant résulter de l’enjeu. Les chercheurs ont aussi mis en évidencele lien fort existant entre la performanceau tir et la stabilité émotionnelle, ainsique le rôle important de l’entraînementmental pour améliorer l’efficacité du tir ;de nombreuses études attestent notam-ment son efficacité dans l’améliorationde la réussite aux lancers francs¹.

¹.N. Raimbault, Psychologie cognitive – Imagerie et lancerfranc, doc. Interne FFBB ou encore ceux réalisés par L. V.Clark : Effect of mental practice on the development of acertain motor skill in resarch quaterly, 1960,pp.560-569.Travaux portent sur l’amélioration du tir de lancer francpar entraînement mental.

D’un point de vue plus pratique, lors denombreux interviews de grands entraî-neurs, ceux-ci insistent beaucoup surl’importance de la confiance dans la qua-lité du tir et sur le fait que c’est au tireurde choisir la forme et la trajectoire de tir(plus ou moins tendue) qui semble luiconvenir le mieux. Il s’agirait, pourreprendre l’expression américaine, dedévelopper «a relaxed basketball shoo-ting style». Conscient de l’importance des facteurspsychologiques qui façonnent la qualitéde tir, nous pensons qu’ils prennent d’au-tant plus de poids que la technique est

mal assurée. C’est pourquoi nous allons,par notre analyse, essayer d’éclaircirquelques-unes des contraintes mécani-ques par lesquelles les tireurs doivent sesoumettre, s’ils veulent optimiser leurschances de réussite.Certes, les données scientifiques sontsouvent moins riches que les donnéesempiriques, accumulées des entraîneurspar de nombreuses années de travail.Pour autant, essayons dans le cas pré-sent, de changer de posture et regardonsde plus près ce que nous apprennent lessavoirs scientifiques les plus récents. Contrairement aux croyances du grandpublic, nous savons qu’ils sont loin d’êtredéfinitifs, qu’ils aiment rarement desprocédures directement destinées auxentraîneurs ; mais ils peuvent nous inci-ter à relativiser nos connaissances de ter-rain et nous fournir quelques cadres pourinnover ou repenser nos pratiques.

S’agissant des aspects biomécaniques, ilsont été analysés de près, surtout auxEtats-Unis, mais lorsqu’ils sont vulgarisésdans des documents destinés aux entraî-neurs ou pour tout public, ils sont sou-vent difficiles à lire. Alors, beaucoupd’entraîneurs manifestant peu d’entrainpour s’approprier de telles lectures, selancent souvent dans des explicationsmécaniques très personnelles. C’est laraison pour laquelle j’ai tenté dans cetarticle d’apporter quelques éclaircisse-ments théoriques, destinés à stoppercourt à quelques polémiques stériles.Pour éviter d’être trop indigeste, il m’asemblé que le mode par questionréponse pouvait faciliter ma démarche.

Faut-il engager beaucoup deforce pour tirer ?

Contrairement à d’autres lancers, le tirau basket-ball chez l’adulte n’exige pasl’engagement de forces très importantespour atteindre la cible, même pour destirs de 6,25m ; cet argument permetd’expliquer pourquoi le tireur ne setrouve pas contraint, comme dans le lan-cer de javelot ou de poids, au momentd’engager des forces sur l’engin, de met-tre le pied opposé au bras lanceur enavant de l’axe du corps, pour créer unlong chemin d’application et de transmis-sion des forces. Cette remarque permet aussi de com-prendre pourquoi quelques jeunesenfants, ayant le sentiment de manquerde force pour faire atteindre la cible auballon, adoptent cette technique.

Le tir est l'une des préoccupations majeures de la FFBB. Bernard Grosgeorge nous apporte lasynthèse de ses nombreuses recherches en la matière. Un article «percutant» sans mot «couvert»qui peut surprendre les entraîneurs. Cet article très complet sera publié en deux parties etdevrait compléter la formation diplômante des coachs.

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Quels sont les points les plusimportants concernant le posi-tionnement du tireur ?

Nous suggérons aux lecteurs de cet arti-cle de consulter sur le web les articlesconsacrés à la mécanique du tir (faire larequête : basketball shooting mecha-nics).

Beaucoup d’articles insistent sur l’équili-bre général du corps, notamment parrapport au plan vertical ; par exemple, lefait d’avoir les appuis assez écartés avecl’épaule et le pied du bras tireur légère-ment avancé, permet de mieux stabiliserle buste et l’ensemble du corps.

Sur la façon de tenir le ballon, les chosessont bien connues, le fait de tenir le bal-lon avec le bout des doigts et d’avoir unpoignet bien fléchi créent une bonne«assiette de tir» qui facilite ensuite l’ex-tension du poignet et la rotation de laballe («back spin»). Bon nombre d’entraî-neurs se servent de ce dernier indicateurpour valider ou non la technique utilisée.

De plus, cet effet rétroactif donné à laballe, modifie l’angle et l’amplitude durebond sur l’anneau, ce qui augmente laprobabilité d’un rebond favorable. Le tiravec effet rétroactif (ligne pointillée surla figure ci-dessous) a plus de chance derebondir sur le cercle et de rentrer dansle panier que le tir sans effet. C’est pourquoi, il est avancé par lesentraîneurs de préférer un lancer plutôttrop long que trop court ; ou encore, deviser l’arrière de l’anneau plutôt que sapartie antérieure.Mais, lors d’une conférence à l’INSEP, G.Walters (1977), à qui la question étaitposée, répondait : «si vous visez l’arrièrede l’anneau, votre tir sera trop long et sivous visez l’avant, il sera trop court». Unefaçon de rappeler que la cible était hori-zontale et circulaire. Figure 1

Revenons sur la posture de base qui pré-cède la mise en action sur le ballon ; onreconnaît principalement un bon tireurgrâce à la position du coude et del’épaule : l’angle formé par le coude (B)est plus fermé et celui formé par l’épaule(A) plus ouvert. En plus de s’avérer plusefficaces, d’un point de vue biomécani-que, ces angles donnent aux tireurs unpoint de libération plus haut et plusavantageux.Figure 2

Dans un article publié dans l’encyclopé-die scientifique du sport, JohnZumerchik², parle de l’alignement dessegments, c’est à dire «d’orienter lesyeux, l’épaule, le coude et le poignet, legenou, la hanche et le pied directeur,en suivant une ligne droite vers lepanier» ; nous pourrions appeler cela,la création d’un plan vertical de tir parlequel doit s’exercer les actions motri-ces sur le ballon.

² John Zumerchik, Edition Mac Milan 1997, le chapitreconsacré au basket…

Se référer à ce plan virtuel, dans lequelles actions motrices sur le ballon doivents’exercer, permettent de réduire lesécarts de précision sur le plan latéral. Rappelons aussi que cette erreur latéraleest d’autant plus sanctionnée que l’on setrouve loin dela cible. Avec la mêmeprécision, l’an-gle ß2 estsupérieur (tirde près) à l’an-gle ß1 (tir deloin).Figure 3

Pendant l’armer du tir, pour éviterqu’une partie de l’avant-bras empêcheles yeux de voir la cible, il est nécessairede faire une légère rotation horizontaledes épaules, en avançant l’épaule du brastireur (correspondant au pied directeuravancé) de façon à créer une fenêtre detir, non seulement pour localiser la cible,mais surtout pour être capable de mieuxapprécier la relation tireur/cible dans unespace tridimensionnel.

Si l’on veut être strict, contrairement à cequi est mentionné par l’auteur cité, il n’ya jamais un parfait alignement entrel’œil, le poignet et la cible, mais : - un alignement du pied directeur avec lacible ;- la nécessité de garder le coude du brastireur près du corps de telle sorte quedans l’armer, le ballon ne dévie pas versla gauche ou la droite ;- ensuite, lors de l’armer, l’œil situé ducôté du bras tireur veillera à ce quel’avant-bras reste positionné dans le planvertical de tir, avant d’engager la phasedynamique proprement dite ;- d’une façon générale, un bon port detête permet d’avoir de bons repères sursa propre verticalité³ et de mieux ressen-tir les accélérations données au corps,dans le cas ou le tireur se déplace. Lors du tir, il n’y a pas une visée commedans le tir à l’arc ou le tir au pistolet ;cette image utilisée dans une cassettevidéo consacrée au tir a suscité de nom-breuses critiques.

Dans le tir, il y a un repérage global de lacible, qui se concrétise que l’on soit d’ac-cord ou non, par un accrochage visuel(non conscient4) sur la cible pour en quel-que sorte, comme le propose Berthoz5,palper la cible du regard, y compris aucours de la phase dynamique du tir. Eneffet, il est déconseillé de suivre la balledes yeux pendant la phase dynamiquedu tir, afin d’éviter une bascule de la têteou du buste vers l’arrière et provoquerune perturbation de la chaîne de lancer. Bien que quelques techniciens françaisnient encore l’existence et l’importancedes processus informationnels avec sesconséquences sur le plan moteur, quel-ques articles techniques notammentErrais et Weisz et surtout scientifiques(relire à ce sujet les propos JohnZumerchik), insistent sur les bénéficesqu’il y aurait à focaliser son attention surun point précis de la cible (nous reparle-rons plus loin sur l’intérêt ou non decette focalisation de l’attention visuelledans la phase finale du tir).

Que dire sur le temps de prépara-tion du tireur : est-ce important ?

Dans la préparation du tir, il ne faudraitpas, selon J. Cooper6, qu’il se passe tropde temps entre le fait d’avoir le tir ouvertet le fait de tirer réellement. Il y auraitmême, selon cet auteur, une pause opti-male qui serait de 1,7 secondes au-delàde laquelle la coordination perdrait unpeu de sa fluidité. De plus, le fait de mar-quer un temps d’arrêt (hésitation) nuiraitaussi à l’efficacité du contrôle moteur.

3 Ou son écart par rapport au repère subjectif de la verti-cale que le tireur s’est construit au cours de son dévelop-pement – on parle de la subjectivité du repère géocentré.4 Lorsque je lis, heureusement que je n‘ai aucune repré-sentation des saccades oculaires que je réalise pour par-courir ma page de lecture ; mais ces dernières existentbien. Et il y a un patron de prospection visuelle propre auniveau d’expertise du lecteur. Un lecteur avisé fait moinsde saccades et reste plus longtemps sur chacune d’elles.Cette remarque dépasse de loin le cadre de la lecture.5 Professeur au Collège de France.6 Cité par Zumerchik.

Et la trajectoire, existe-t-il une«bonne forme», est elle prédicti-ble ?

Dans «le basket-ball» (éditions Milan,1996), ouvrage d’initiation destiné auxjeunes, cette fausse représentation de latrajectoire est malheureusement repro-duite avec un ballon qui semble tomberverticalement dans le cercle, dès qu’il afranchi le point le plus haut de trajectoire(voir figure jointe). Figure 4

Cette maladresse du dessinateur devraitêtre corrigée ou servir d’outil pédagogi-que pour modifier de fausses représen-tations.

Un dessin représentant une trajectoirede tir non parabolique est aussi observa-ble dans l’ouvrage «Technique et péda-gogie du tir en basket-ball7» ainsi quedans un article de Serge Galica consulta-ble sur le site www.coachbob.free.fr8

7 B.Erraïs et A Weisz technique et pédagogie du tir en bas-ket-ball, Editions Amphora, 1980, page 55. Vu les similitu-des de ces deux figures, il y a tout lieu de penser queS.Galica s’est directement inspiré de la figure 8 page 55 dulivre mentionné.

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Ceci est bien regrettable car c’est à partirde ces images que l’entraîneur de base seconstruit des modèles de tirs qui sontmalheureusement faux.Malgré cette erreur, dans le livre cité ci-dessus, mentionnons que plusieursremarques sont tout à fait pertinentes :- la trajectoire du tir est parabolique etprévisible, contrairement au service flot-tant du volley-ball ;- l’importance de la hauteur de libérationde la balle avec un avantage pour lesjoueurs de très grande taille.

Mais nous ne partageons pas du tout lepoint de vue avancé par Erraïs et Weisz(ouvrage déjà cité) lorsqu’ils considèrentl’effet rétro donné au ballon comme«indispensable à sa trajectoire paraboli-que».Plus récemment, un autre entraîneurnational, lors d’une conférence magis-trale reprend les mêmes propos ; je cite :«l’intérêt de l’effet rétro empêcheraitd’avoir un tir en feuille morte». Cetteanalogie avec la trajectoire des servicesau volley-ball ou des coups tactiques autennis est, aux dires des experts en bio-mécanique9, pour le basket-ball ensalle10, dénué de tout fondement.Pourtant, ce genre d’affirmation péremp-toire ne contribue pas à une réelle actionde formation. Faute de pouvoir démêlerle vrai du faux, tout le monde où presqueboit cela comme du petit lait. Où allonsnous ainsi ? Avec de tels effets de man-che, aidons-nous les jeunes entraîneurs ?Faisons-nous notre métier ?En France aussi, le tir de lancer franc aété disséqué par les quelques biomécani-ciens11. Cet effort de compréhension surles mécanismes impliqués dans le tir,nous a donné un autre regard sur lafaçon d’aborder les problèmes d’adresseavec :- l’importance des contraintes mécani-ques sur le plan de lancer, - de la mise en jeu12 des forces, - des trajectoires les plus efficaces,- des contributions des différentes articu-lations selon les distances de tirs ou leniveau d’expertise.Malheureusement, ces différents travauxn’ont pas eu le moindre impact sur le dis-cours technique et les pratiques d’entraî-nement, car ces informations ne donnentpas suffisamment de données directe-ment et facilement opérationnelles pourles entraîneurs. Et avouons le aussi, lesarticles scientifiques difficiles à décoderne sont pas la tasse de thé des hommesde terrain… De plus, les contextes danslesquels ils évoluent les incitent le plussouvent à se protéger et faire croire quetout cela, ils le connaissent parfaitement.C’est tellement plus facile !

8 On est d’ailleurs frappé de la similitude de ces deux des-sins …9 Zumerchik dans son ouvrage (déjà cité) développe pour-tant une longue argumentation sur l’effet magnus qui n’estaujourd’hui plus reprise dans la communauté scientifique.10 Dehors, lorsqu’il y a un fort vent lors d’un tir, il peutdevenir flottant.11 Le premier travail français sur ce sujet a été réalisé parJ.L. Martin, mémoire de DEA, Université de Poitiers, fin desannées 80, citons aussi celui réalisé par Ziane, R., Durey, A.Varrin, Ph. & Grosgeorge, B. (1999). Technologie et analysebiomécanique du lancer franc au service de la didactique…Quelle contribution pour l’intervention de l’entraîneur ?Colloque «XXIièmes journées internationales sur la com-munication, l'éducation et la culture scientifiques et indus-trielles : technologies/Technologie » à Chamonix, France,21-25 Mars 1999.12 Rappelons ici l’étude faite par nos soins sur la comparai-son des contraintes exercées en terme balistique avec unballon de taille 6 comparé au ballon 7 (le ballon taille 6pour les féminines – Quelles conséquences ? Pivot, n°113,janvier-février 2004, pp.31-33.

Quels sont les différents facteursqui déterminent les trajectoires ?

Rechercher la précision dans le tir, c’estétablir une relation adéquate entre laforme du mouvement et les paramètresqui peuvent l’influencer. Comme la cibleest horizontale et élevée, la mécaniquedu tir ne se focalise pas uniquement surla direction à atteindre (espace à deuxdimensions) mais sur la production d’unetrajectoire (espace à trois dimensions). Miller et Barlett13 ont développé unmodèle illustrant le rôle des différentsparamètres mécaniques qui influencentla trajectoire de tir :

Toutefois, si ce modèle décrit bien lesparamètres impliqués, il ne met jamaisen relation leurs différentes interactions(nous en reparlerons plus loin).S’agissant de la configuration segmen-taire, rappelons qu’en plaçant le ballonau-dessus de la tête, avec l’avant-brasfléchi, il sera mieux placé pour lui donnerune bonne trajectoire14.Il existe aussi d’autres paramètres méca-niques qui agissent sur le tir :- l’impulsion et la stabilité du tireur audécollage,- la vitesse dans le plan vertical de soncentre de masse au moment d’engagerles forces sur la balle,- la rotation de l’axe des épaules.

Au regard du premier paramètre men-tionné, rappelons que si la hauteur delâcher (tous les autres paramètres égauxpar ailleurs) est un avantage, elle offreune meilleure utilisation de la surface dela cible. Mais, attention, la hauteur desaut peut aussi être une source de dés-équilibre ou d’un gainage plus difficile àbien contrôler.Sur le troisième paramètre, le recul del’épaule opposée et l’avancée du brastireur permet d’avoir un meilleur aligne-ment du plan vertical de tir (plan danslequel s’engage la dynamique du tir) avecla cible.

13 Miller et Barlett - The effects of increased distance inthe basket-ball jump shot, journal os sport sciences ,1993,11, 285 –293.14 Des tirs très tendus peuvent aussi venir du fait d’unmanque de force pour stabiliser l’épaule et /ou l’incapacitéà donner de la vitesse au ballon par l’avant-bras et la mainau moment du fouetter.

Faut-il avoir une trajectoire trèsen cloche ?

Au premier abord on serait tenté derépondre par l’affirmative puisque plusl’angle d’approche de la cible est élevé(proche de 90°) et plus la surface de lacible peut être exploitée par le ballon.Nous avons repris ici les schémas propo-sés par Hay dans Biomécanique desActivités sportives11.

De son côté, Zumerchik, dans son ency-clopédie des sciences du sport15, indiquepar le schéma reproduit ci-dessous lamarge d’erreur dans la précision du tirpour un angle de pénétration de 90° ;mais nous verrons plus loin quelles ensont les contraintes et les conséquences.Photo 6

15 Ouvrage déjà cité.

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Lâcher de balle

Hauteur du lâcher Angle de lâcher Vitesse de lâcher

Configuration segmentaire Taille du tireur Hauteur de

saut Angle d’entréeDistance de tir

Résistance de l’airnégligeable

La section horizontale de la cible peutaccueillir facilement la balle, notammentcelle des féminines dont le diamètre està peine supérieure à la moitié de celle dela cible (23,24cm pour un diamètre decible de 45cm).Figure 7

Pourquoi les tireurs n’utilisent jamaisles trajectoires les plus en cloche ?Deux arguments doivent être mention-nés :- Tout d’abord, pour obtenir de telles tra-jectoires, il faudrait engager énormé-ment de forces. En effet, pour un tirlâché à 4,5m de la cible et à une hauteurde 2,1m, un angle d’entrée de 87° du bal-lon demanderait à le lâcher à 19,8m/sec(soit 70.8km/h) ; une vitesse très large-ment au-dessus des capacités d’unjoueur.De plus, «pour se mettre sur cette trajec-toire, il faudrait lancer le ballon à 22mau-dessus du niveau du terrain», ce quela configuration des lieux est loin de tolé-rer…- Ensuite, dans ces conditions, les margesd’erreurs de visée seraient maximales.Avec un diamètre de la balle comprisentre 23,9cm et 24,8cm et le diamètredu cercle de 45cm, nous pouvons connaî-tre les marges d’erreurs tolérées en fonc-tion de l’angle formé par la balle et la sur-face de l’anneau au moment où la ballefranchit (angle d’entrée dans la cible). Pour que la balle franchisse la cible sanstoucher le bord du cercle, nous aurionsselon Hay (1980)16 les marges d’erreursuivantes :

Existe-t-il un angle optimum ?

Toujours selon Hay, les conséquencesd’une erreur de précision de l’angle delâcher de «1°» se répercutent négative-ment de façon beaucoup plus impor-tante au niveau de l’impact sur la cible

lorsque la trajectoire du tir esttrès en cloche. Comme l’angle d’entrée dans lacible est déterminé par la hau-teur et l’angle de lâcher pourune hauteur et une vitesse delâcher déterminée, le tableaude Hay reproduit ci-dessous,nous rapporte les conséquencesd’une erreur de l’angle delâcher de «1°» au niveau de laprécision du tir à l’arrivée sur lacible.Tableau 8

Au lancer franc, pour un lâcher à 2,1m dehauteur, avec un angle proche de 56° delâcher, l’angle d’entrée sur la cible serade 47°. Dans ce cas, une erreur de l’ordrede 1° au niveau du lâcher de la balle faitqu’elle ne pourra plus rentrer dans lacible sans profiter d’un rebond favorablesur l’anneau.Un angle de lâcher élevé (trajectoire trèsen cloche) favorise une meilleure exploita-tion de la surface de la cible mais à contra-rio sanctionne de façon plus importantetoute erreur même minime de l’angle delâcher. Il y a donc bien pour toutes valeurségales par ailleurs un secteur angulaire delâcher optimal.Toujours selon Zumerchik (déjà cité) desangles de lâcher très proches de 50° don-neraient des marges d’erreur de +/- 3,5°.Rappelons aussi, compte tenu de l’effetrétro donné à la balle, qu’un tir trop longpourra malgré tout bénéficier quelquefois

d’un rebond favorable,ce qui ne sera jamais lecas d’un tir trop court.Les tirs très en clochequi rentrent sans tou-cher le bord de l’an-neau portent nécessai-rement en eux une trèsgrande précision dansla combinaison de l’an-gle de lâcher avec lavitesse du lâcher.

16 J.G. Hay Biomécanique des techniques sportives, Ed.Vigot, 1980, page 208.17 En dessous d’un angle d’approche de la cible de 32°39,la balle ne peut plus rentrer dans le cercle sans bénéficierde rebonds aléatoires sur l’anneau.

Toujours pour une hauteur de lâcher de2,1m, Hay (déjà cité) parle d’une zoneangulaire de réussite optimale pour desangles de lâchers compris entre 49° et55° et par conséquence, des angles d’en-trée compris entre 38° et 45° (voir leschéma ci-dessous). Figure 9

Ces remarques faites, les joueurs ont despréférences individuelles, certains préfè-rent adopter des arcs plus tendus et d’au-tres des arcs plus incurvés et ceci indiffé-remment des profils morphologiques18.

18 R.Ziane ; Le lancer franc chez des jeunes basketteurs deniveau international, Mémoire de DEA (sous la direction deB.Grosgeorge, ENS de Cachan, consultable sur le sitehttp://caratome.free.fr

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Angle d’entrée Marge d’erreur en centimètres90° +/- 10.5480° +/-10.1970° +/-9.1460° +/-7.4750° +/-5.1840° +/-2.3632°.39 0

Angled’entrée

Angle delâcher

Marge d’erreuren longueur en cm

Erreur en cm par erreur de 1° auniveau de l’angle de lâcher

32.65 46°14 0 3.63

38° 49,75 1.75 0.3645° 54,46 3.84 -3.5847° 55,82 4.39 -4.6750° 57,86 5.18 -6.38

Citons aussi Larry Bird qui utilisait destrajectoires très en cloche pour les tirs deloin et préférait des tirs tendus pour réa-liser des tirs de plus près ; l’exigence deprécision étant beaucoup moins élevéepour les tirs de près.

Que dire de la vitesse donnée à laballe ?

Reprenons tout d’abord ce propos d’unentraîneur très réputé : «chez les toutmeilleurs, le ballon se déplace très vitesur son arc». Cette affirmation défie tou-tes les lois de la mécanique et reposeuniquement sur des impressions visuel-les. Qu’il faille une trajectoire haute, per-sonne ne le contestera, mais affirmerque les meilleurs donnent plus de vitesseà la balle, c'est oublier qu'on ne peut pasdonner plus de vitesse à la balle sanssimultanément lui donner une autre tra-jectoire et donc modifier son tir.

Un exemple pour comprendre :Si je tire à 6,25m, avec par exemple unangle de lâcher convenable de 53°, pourréussir sans compter sur le rebond de laballe sur l’anneau, je dois donner unevitesse à la balle au moment du lâcher de8,4m/sec.Si je tire toujours à 6,25m mais que jedonne une vitesse à la balle de 8,7m/sec., elle rentrera avec la même préci-sion dans le panier à condition de luidonner un angle de lâcher de 58° ; soitune différence de 5°.Avoir une balle qui va plus vite sur sonarc ne peut pas rentrer dans l'anneauavec la même précision (ou avec unrebond favorable) si simultanément letireur ne change pas l'angle de lâcher.En fait, les très bons tireurs, s'ils ont desballes qui se déplacent plus vite sur leurarc, c'est uniquement parce qu'ils ont destrajectoires plus en cloche.Figure 10

Source Brancazio

Revenons sur les angles d’entrée dans lacible, selon Saleh Satti (2004)19, lors delancers francs réussis par des experts, ilsseraient compris entre 37.8° et 42°.

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Selon cet auteur, cette fourchette per-mettrait d’avoir une erreur de distancedans la profondeur de 4cm (37.8°) à 5cm(42°). Ces valeurs sont très proches de cellesmentionnées précédemment par Hay.Cette différence peut s’expliquer par unehauteur de lâcher des experts située à2,4m, dans l’expérimentation rapportéepar Satti, supérieure à celle de 2,1m men-tionnée par Hay.Pour les tirs réussis, Satti mentionne desangles de lâcher proches de [52 - 53°] avecune vitesse de 6,43/msec +/- 0,7.Des travaux comparables ont été menéspar Miller (1993) et relatent des angles delâcher compris entre 51.5° et 56.5° sur100 lancers francs avec une moyenne à54° (et une vitesse de moyenne de lâcherde 6,5m/sec pour une hauteur de lâchermoyenne de 2,14m).

Ces résultats sont légèrement différentsde ceux avancés par Gordon R. Hamilton,Christoph Reinschmidt (1997)20 ; ils préco-nisent pour le lancer franc un optimum dela trajectoire avec des angles de lâcheravoisinant 60° (avec une vitesse de7.3m/sec). Notons qu’il est le seul à pré-coniser des angles de lâcher aussi élevés(et contradictoire avec les travaux de Hay,déjà cités).

Au tireur de trouver un bon compromisentre une trajectoire en cloche qui aug-mente la surface utilisable de la cible (etqui demande aussi davantage de vitessedonnée au ballon au moment du lâcher)mais qui inversement sanctionne lourde-ment la moindre imprécision du tir.

Un angle de lâcher compris entre 50° et55° répond assez bien au compromis àtrouver ; ce qui correspond à un pointhaut de l’arc de tir au moins aussi hautque le haut du panier21 .

19 Saleh Satti - The perfect basketball shot, PhysicsDepartment, the college of Wooster, Ohio 4469120 Gordon R. Hamilton; Christoph Reinschmidt. - Optimaltrajectory for the basketball free throw, Journal of sportssciences, vol. 15, Sept 1997 pages 491-504.21 Ce point est d’ailleurs mentionné par A Jardel.

Contrairement à ce que l’on peut lire ici oulà, si l’on ne se repose pas sur les erreurstolérées résultant du différentiel de tailleentre le ballon et la cible, pour une vitesseet une hauteur de lâcher donnée, il n’ y aqu’un seul angle de lâcher qui donne latrajectoire optimale. Il ne peut donc pas yavoir une trajectoire idéale.

La hauteur de lâcher a-t-elle uneinfluence ?

Relatons ici l’expérimentation menée parMiller, pour une même distance de tir

(4,2m) avec le même angle de lâcher destirs ; l’auteur a évalué les conséquences dela hauteur de lâcher sur la marge d’erreurtolérée pour réussir le tir.La comparaison a porté sur des hauteursde lâcher de 2,13m (7 pieds) et de 2,74m(9 pieds).La hauteur de lâcher augmentée de 60cm(jump shot /tir de pied ferme) augmentel’angle de pénétration, lequel entraîneune meilleure utilisation de la surface dela cible ; dans le cas présent décrit parMiller cela augmenterait la marge d’er-reur de 18%.22

22 Mais n’oublions pas que si l’angle reste inchangé lavitesse de lâcher lors du tir avec saut devra être diminuée de0,3m/sec.

figure 11

Cette facilitation de la réussite est possi-ble à condition qu’elle ne provoque paspar ailleurs, lors d’un tir en suspension,des perturbations au niveau de l’équilibredu tireur lors du saut.

Existe-t-il un angle de lâcher quicorresponde à un tir plus écono-mique ?

Nous reprendrons le modèle développépar Brancazio (déjà cité) selon lequel lahauteur de lâcher jouerait un rôle Figure 12

Les tirs dont les trajectoires sont plus éle-vées ou en deçà de la formule indiquée surla figure jointe, demanderont davantagede vitesse de lâcher pour espérer rentrerdans l’anneau avec la même précision.

Une petite explication :Pour un lâcher à 2,4m au lancer franc l’an-gle économique sera de 45°+ (9,4°/2) soit49,2° et une vitesse de 6,8m/sec.Pour un lâcher toujours de la même hau-teur mais avec un angle de lâcher de 57° lavitesse de lâcher devra être de 7,2m/sec.Pour un lâcher toujours à la même hau-teur mais avec un angle de lâcher de 41°la vitesse de lâcher devra être elle aussi de7,2m/sec.

Une hauteur de lâcher supérieure permetdonc :- d’avoir un tir plus économique etdemande donc moins de vitesse de lâcher,- de bénéficier d’un angle de pénétrationplus favorable,- mais risque de perturber l’équilibre dutireur.

L’effet rétro donné au ballon faci-lite-t-il la pénétration du ballondans la cible ?

Quelques entraîneurs avancent (avec uneassurance déconcertante) que la résis-tance de l’air et l’effet rétro donné au bal-lon provoqueraient une chute plus verti-cale du ballon ; en fait, il n’en est rien. Larésistance de l’air, compte tenu de lamasse du ballon, son effet peut être consi-dérée comme négligeable (Durey, lui attri-buait dans le cas présent un coefficient«K» inférieur à 0,002) ; quant à l’effetrétro (back spin) pour qu’il puisse modi-fier la trajectoire de la balle (comme autennis), il faudrait lui donner une vitessede rotation qui n’est pas humainementréalisable. De plus les observations réalisées in vivopar Saleh Sati (2004) confirment le peu devitesse de rotation donnée à la balle (pourun tir de lancer franc, pas plus de 1,5 tourssur elle-même) et en arrive aux mêmesconclusions que Durey et Ziane formuléesdès 1997.

Par contre, selon les spécialistes de l’ap-prentissage, cet effet «rétro» permettraitau tireur de mieux contrôler et mémoriserson tir et l’inciterait davantage à mieux lereproduire et réussir après rebond surl’anneau des paniers même avec des tirsun peu trop longs. Cet effet est aussiconsidéré comme un bon indicateur dutravail complet du poignet et des doigtssur la balle.

Que dire de la contribution desdifférentes articulations ?

Miller s’est penché sur la contribution desdifférentes articulations lors du lancerfranc ; selon lui, la vitesse donnée à laballe est essentiellement fournie par le

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200908

7,2m/sec.

poignet 59%, avec ensuite la hanche 15%,puis l’épaule (14% ). Le tir de lancer francne se fait qu’avec peu de contribution destrois articulations des jambes (19%) alorsque le haut du corps lui, y contribue pour81 %.On ne tire pas avec ses jambes même si cesont les cuisses qui amorcent le mouve-ment d’extension. Pour avoir davantage de précision, il fautapporter une plus grande contribution autir avec l’avant-bras et la main. Nousretrouvons un principe de base de toutesles actions motrices fines ; plus elles doi-vent être précises et plus le rôle desdoigts est important.

Mais attention ces analyses cinématiquesne peuvent pas constituer des repèrespédagogiques ; il faut être vigilant et nepas demander au cerveau d’analyser desrelations trop complexes, et encombrer laconscience des joueurs en leur deman-dant de gérer des problèmes locaux arti-culaires.Ces réglages s’apprennent progressive-ment en proposant des situations contras-tées ou analytiques.

Les filles tirent-elles comme lesgarçons ?

Des travaux réalisés par Miriam N. Satternet Sallie Keller Mc. Nulty23 ont comparé lestirs de lancers francs de 10 garçons et de10 filles de Kansas State University ; danscette étude, la mise en jeu de 12 variablesont été comparées (5 sur l’amplitude demouvement et 7 sur la vitesse angulaireau niveau de chaque articulation). Il res-sort des différences significatives entregarçons et filles pour 8 des 12 variables (laplus grande différence porte sur l’implica-tion de l’articulation du genou /temps).

23 Miriam N. Sattern et sallie Keller Mc Nulty. in Journal ofhuman movement studies, 1992, 22, 13-33

Les garçons utiliseraient davantage laflexion du genou et les filles donneraientune plus grande vitesse angulaire dugenou juste avant le lâcher. Tout en se flé-chissant moins la contribution du genou àla vitesse de lâcher de la balle serait doncsupérieure à celle des garçons.Par ailleurs cette analyse démontre l’im-portance des caractéristiques morpholo-giques sur le style de lancer ; lorsque gar-çons et filles ont des morphologies com-parables leurs styles sont très proches.Ces résultats corroborent ce que nousavons écrit dans la revue «Basketball»24.

Notons aussi que le ballon féminin estdifférent du ballon masculin25.Rappelons que celui-ci est surtout plusléger (540g contre 600g, soit 10% de

moins) et à peine moins gros (23,24cm dediamètre contre 24,35cm), moins de 5%.Cette différence de poids permet auxjoueuses soit : - de tirer de plus loin (1mètre) en enga-geant les mêmes forces sur la balle,- soit de gagner en confort de tir,- soit d’apporter plus de contribution del’avant-bras lors du tir.

Que dire des tirs des très jeunesjoueurs ?

Brancazio (1981)26 propose la formule sui-vante : pour déterminer une trajectoirepour laquelle la vitesse à donner à la ballesera minima, elle sera de ø = 45° + ½ angledu ballon/anneau au moment du lâcheren précisant qu’il n’y a pas de trajectoireidéale puisque la vitesse de lâcher inter-vient.Pour avoir un tir économique, plus unjoueur est de petite taille (avec en faitune hauteur faible de lâcher) et plus ildoit donner d’angle au moment dulâcher de la balle.Figure 13

Prenons un exemple à partir de notremodèle pour illustrer ce propos : Pour des tirs réussis chez des jeuneslâchant la balle à 1,8m de hauteur, unebonne trajectoire avec par exemple sonpoint le plus haut au niveau du bord supé-rieur de la planche demandera unevitesse de lâcher de 7,1m/sec. Pour unehauteur de lâcher de 2,3m (seniors) avecla même hauteur de flèche atteinte, l’an-gle de lâcher sera inférieur de 5° et le tirdemandera une vitesse de lâcher moindre(6,6m/sec).

A distance équivalente et avec unebonne trajectoire, les jeunes doiventengager plus de force que les seniors.Pour ce faire ils devront allonger la chaînede lancer en se fléchissant davantage surleurs jambes et en plaçant la balle moinshaut lors de l’armer. Cette façon de faireleur permet de libérer la balle avec davan-tage de vitesse ; mais pour avoir beau-coup de précision, il faut être capabled’apporter une importante contributionau tir avec l’avant-bras et la main - ce quipour eux est souvent problématique.

Existe-t-il des différences entredes lancers francs réussis parfaite-ment et ceux qui sont ratés ?

Lors d’un protocole expérimental, avec lesjeunes de l’INSEP nous avons réalisé, enconvention avec l’école NormaleSupérieure de Physique de Cachan27, uneanalyse gestuelle de lancers francs entrois dimensions ; les joueurs étaient équi-pés de pastilles fluorescentes au niveaude leurs principales articulations. Nousavons identifié quelques différences nonrepérables à l’œil nu en faveur des tirs«parfaits» : - un plus grand enroulé de l’épaule dansl’armer (ramener du coude tireur à proxi-mité de l’oreille),- une plus grande flexion du poignet aumoment de l’armer (le 5ème doigtdépasse le plan vertical des épaules),- une plus grande stabilité du coude et del’épaule au cours de la phase dynamiquedu tir,- moins d’accident dans la continuité dumouvement avec des tirs moins chaoti-ques ou plus lisses (on peut aussi parler demélodie cinétique).Cette analyse nous a aussi révélé l’exis-tence de styles propres aux individus indé-pendamment de leurs caractéristiquesmorphologiques. Pour les tirs manqués, comparés aux tirsparfaitement réussis, toujours en nousappuyant sur les travaux réalisés à l’INSEP(dirigés par R. Ziane), nous pouvons déga-ger trois caractéristiques qui caractérisentles tirs manqués :- le tireur essaie en cours de séquence demodifier la chaine de lancer, - une accélération trop tardive du poignetavec un fouetter vers le bas donne à laballe une trajectoire trop tendue, - un arrêt brusque du poignet immédiate-ment après le lâcher (ce qui renvoie pro-bablement au point n°1 mentionné ci-dessus). A SUIVRE...

24 Basketball, n°648, mars 2000.25 voir à ce sujet l’article paru dans la revue Pivot sur le bal-lon taille 6, Pivot n°113, janvier février, 2004, pp.31-33.26 P.J. Brancazio, 1981, Physics of basketball, AmericanJournal of physics, 49, pp.356-365.27 R.Ziane .- Mémoire de DEA Université Paris XII . Le

résumé de ce travail a été présenté dans la revue Basketball

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 09

BernardGROSGEORGE> Professeur agrégéd’EPS, diplômé INSEP.> Depuis 93, entraîneurnational FFBB.> Responsable de la

préparation physique au Centre Fédéral.> Assistant de l’équipe de France A fémininependant 3 ans.> Auteur de nombreux ouvrages.> Responsable du Département Ressources de laDirection Technique Nationale et de la mise enligne sur le site Web de la FFBB.

Le perfectionnement du tir au CFBB s’or-ganise autour d’un travail :- analytique de type statique ;- analytique de type dynamique ;- visant à l’amélioration du tir sur desphases de jeu ;- visant à l’amélioration dans les aspectsdécisionnels ;- visant à l’amélioration du tir dans desformes compétitives.

Je traite des fondamentaux du tir stati-que et dynamique et des procédés péda-gogiques pour l’apprentissage et le per-fectionnement du tir. Je donne monpoint de vue, qui n’engage que moi, surles différentes techniques du tir exté-rieur.

Important : chaque formateur a le devoird’apprendre à ses joueurs à tirer et ce,dès le plus jeune âge. Le travail analyti-que doit être effectué le plus tôt possible.La pédagogie de la découverte a ses limi-tes, le jeune joueur a besoin d’outils pourréussir. Le tir est le fondement même denotre sport et l’objectif de tout prati-quant est de parvenir à marquer despaniers. S’il est en échec permanent, lejeune quittera l’activité pour s’orientervers un autre sport.

Il faut former et valoriser les entraîneursformateurs qui sont les véritables institu-teurs du basket. L’apprentissage des fon-damentaux du jeu en général et du tir enparticulier doit être au centre des préoc-cupations des entraîneurs de jeunes.

La stratégie, certes importante, ne doitpas prendre le pas sur la formation indi-viduelle et pré collective du joueur.

Rappel : les facteurs liés à l’efficacité dutir en match :

- Aspect technique :La gestuelle est-elle adaptée au tireur ? Le joueur est-il «confortable» quand iltire ? Jusqu’où le joueur est-il adroit(«range») ?

- Aspect tactique et stratégique :Les meilleurs tireurs sont-ils mis dans lesmeilleures situations de tirs ? La stratégie offensive est-elle adaptée auxtirs à trois points?La lecture du jeu est-elle bonne et adaptée(par rapport à la défense : sélection de tir) ? Le travail en amont du tir (démarquage,seul ou avec écran, qualité des passes) est-il bien réalisé ?

- Aspect mental :Cognitif : connaissance du jeu en généralet de la situation présente (le score, letemps restant ?). Quand et commentprendre le tir ?Emotionnel : lié au stress, à la confiance ensoi et à l’image de soi.

- Aspect physique :Qualités physiques et morphologie.L’adresse est-elle liée à la condition physi-que ? Une défense très énergétique contribue-t-elle à la maladresse ?

- Aspects culturels :Liés à notre représentation de l’adresse aubasket (par rapport au modèle NBA) diffé-rent par exemple de la culture des pays del’Est.Liés à des problèmes de formation et d’en-seignement.Consacrons-nous assez de temps pendantl’entraînement ?

NB : les facteurs de l’adresse sont multi-ples et interdépendants.

L’adresse au basket ballApprentissage etperfectionnement du tirextérieur

PAR RICHARD BILLANT

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200910

Participant au colloque des entraîneurs bourguignons qui a précédé le derby JDA Dijon-ElanChalon, Richard Billant a présenté aux quelques 50 entraîneurs le fruit de deux ans d'expériencesur le terrain du Centre Fédéral à l'INSEP.Référence : cahier technique des 15/18 ans de la DTN ainsi que de mon expérience personnelle de deux ans et demi de perfectionnement individuel des joueurs du CFBB.

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 13

INTÉRESSONS NOUS ENPRIORITÉ À LA MÉCANIQUEGESTUELLE.

Postulat : le tir est quasiment le seulgeste technique que le joueur aime tra-vailler seul. Il est même fortementconseillé, pour un joueur voulant pro-gresser de manière significative, de s’en-traîner seul au tir afin d’acquérir unegrande efficacité (au total, on passe plusde temps à s’entraîner seul qu’avec uncoach). Il convient néanmoins que la gestuelle dutir soit juste, sinon le joueur va répéterdes erreurs et les automatiser. Il seraalors très difficile de le corriger. Il fautdonc que le joueur ait la connaissancedes principes généraux du tir ou fonda-mentaux et les outils de contrôle de songeste. Si le geste est techniquement juste, letravail en autonomie sera alors très effi-cace. Au fur et à mesure, le joueur vaacquérir des sensations et connaître avecprécision sa zone d’efficacité («range»).En travaillant seul, il se forgera un mentalfort et aura une meilleure confiance dansson tir, condition indispensable pour êtreperformant.

Tous les grands shooteurs aiment tirer,surtout marquer et passent beaucoup detemps avant et après les entraînements àenchaîner diverses séries de tirs. Il faut encourager les jeunes joueurs àmarquer et pas seulement à tirer. Etrecapable de réussir un certain nombre depaniers de suite est une preuve d’effica-cité.

RAPPEL THEORIQUE :C’EST QUOI UN BON TIR ?

On prendra l’exemple d’un tireur droi-tier.

- La tenue du ballon : Position des mains sur la balle :

- la main droite, appelée main direc-trice, se place sur le ballon pris dans lesens des rayures ;- l’index est sur l’axe central, matéria-lisé par la valve ;- la paume de la main ne doit pasentrer en contact avec le ballon (ondoit pouvoir placer deux doigts entrela paume et le ballon) ;- la main gauche appelée main d’équi-libre, se place ensuite sur le côté, sansgêner l’action de la main droite (sou-vent problématique avec les très gran-des mains), elle sert à la montée etl’armé du ballon mais n’intervient pasdans la poussée.

Pas trop de pression sur le ballon, mainsrelâchées pour un meilleur toucher deballe.

- Le placement du coude :- placer son bras droit tendu devant soià hauteur d’épaule et fléchir naturelle-ment le coude ;- être confortable pour être efficace ;- trop rentrer le coude droit ne permetpas le relâchement des épaules.

Où démarre le tir ?- cela dépend d’où l’on tire, de ses pro-pres capacités physiques et de sa coor-dination ;- apprendre en démarrant bas pourgénérer de la vitesse de balle sansforcer ;- plus on est près du panier, plus oncherchera un armé haut, car on n’a pasbesoin de beaucoup de force.

Paradoxe : personne ne s’étonne que l’ondémarre un tir de très bas après dribblesmais l’on demande souvent à des jeunesjoueurs et surtout joueuses, d’armer trèshaut le plus vite possible ce qui me sem-ble incompatible pour tirer de loin !

- La montée du ballon :Le plus possible le long du corps du côtéde la main qui tire pour protéger le bal-lon. Je préconise une montée du ballondans l’alignement de la jambe droite,plutôt que dans l’axe central. Le coudedroit est alors placé vers l’arrière (tirerson coude vers l’arrière).

- L’armé du ballon :Respect des trois angles (pour un tir ensuspension) :- l’armé au dessus du plan de la tête ;- le placement du coude proche de 90°(vue de profil) et proche de l’alignementdu genou ;- le poignet est également fléchi à angledroit. Certains joueurs préfèrent avoir le ballondans l’axe central au-dessus du front(jamais au-delà), d’autres davantagedécalé vers la droite (pour un droitier). Je préconise le ballon légèrement décalévers la droite pour un droitier aveccomme repère la main gauche sur l’axecentral (pouce au-dessus du nez). Photo 1

FLEXION

Placement des appuis et flexion desgenoux

Le placement des appuis face au panier,même si la réalité est davantage unelégère orientation vers la gauche. Il est conseillé d’avoir le pied droit légère-ment avancé par rapport à l’autre, engénéral l’équivalent d’un demi pied. L’écartement des appuis correspond glo-balement à la largeur des épaules et doitpermettre un équilibre parfait.NB : la plupart des joueurs tirent avec lesgenoux en dedans mais tout s’alignedurant la suspension.

Aller chercher de l’énergie : Le placement sous le ballon pour bienutiliser la force des jambes. La flexion desgenoux correspond à la montée du bal-lon. Le joueur cherchera à se fléchir enavançant les genoux vers le sol en mêmetemps qu’il monte son ballon. L’imageest de se glisser sous le ballon

EXTENSION

Synchronisation bras/jambes- Poussée du train inférieur.- Gainage.- Equilibre (déséquilibre maîtrisé).- Extension de l’épaule et du coude.- Flexion du poignet.- Finition du geste.- Trajectoire du ballon :

- haute et droite,- effet rétro actif.

Selon Bernard Grosgeorge qui s’appuie surdifférentes études, il n’y a pas de trajec-toire idéale. Néanmoins, pour un tir delancer-franc, avec une hauteur de lâcher à2,10m, l’angle de lâcher sera autour de 53°pour un angle d’entrée au panier de 43° etune vitesse de balle d’environ 6,5m parseconde.Une hauteur de lâcher élevée facilite laréussite du tir. Plus un joueur est petit,avec une hauteur de lâcher faible, plus ildoit donner d’angle au moment du lâcheret plus il doit engager de force pour libérerle ballon avec une vitesse suffisante. Pouravoir de la force, il faut allonger la chaînede lancer, c'est-à-dire utiliser davantage lesjambes et pour avoir plus de précision ilfaut davantage de contribution de l’avant-bras et de la main.

VISION- L’œil directeur.- Prendre des informations visuelles le plustôt possible sur la cible (cercle ou plan-che). Calcul optico moteur :

- plus petite est la zone de concentra-tion, meilleur est le potentiel de préci-sion. Viser un point précis sur le cercle,permet une meilleure évaluation de ladistance tireur-panier.

- Repères dans l’espace et expérience detirs.

EDUCATIFS DE TIR : EXEMPLE D’UNTIREUR DROITIER.

Travail statique

Tirer à une main : prendre le ballon devantsoi à bout de bras, main droite en dessous,correctement placée, ballon tenu dans lesens des rayures. Monter le ballon en pas-sant sous la balle. Effectuer un tir en finis-sant bien le geste. Je conseille de placer lamain gauche sur le côté en position cor-recte sans contact avec le ballon.

Tirer avec trois doigts : permet de mieuxsentir l’action des principaux doigts de lamain qui tirent en même temps qu’ilsempêchent le ballon de toucher la paume.S’exercer très près du panier. Réussir 10 desuite puis 5 de suite en «switch».

Travail de l’épaule : prendre le ballon cor-rectement et bloquer l’articulation du poi-gnet et du coude (à 90°). Jouer sur l’articu-lation de l’épaule en effectuant un mouve-ment de bas en haut correspondant à lamontée du ballon et à l’armé. Faire troismouvements avant de tirer.

Tirer avec le poignet : bras quasimenttendu, près du panier (1m), sentir l’actiondu poignet (tir à une main).

Travail avec medecine ball ou disque de5 kg : permet de travailler la mémoiregestuelle.

Alignement : à partir du genou, placer leballon sur le genou droit dans le sens desrayures, jambes semi-fléchies, pieds faceau panier, le droit légèrement avancé.Placer la main droite dessus, index sur lavalve entre l’index. Placer ensuite la main gauche sur le côté. Armer le ballon en cassant le poignet pourle faire rouler sur la cuisse. A partir de cette position, monter le ballonen le gardant au-dessus de la cuisse, flé-chir les jambes. Enchaîner directement oumarquer un léger temps d’arrêt, selon quel’on travaille le tir en extension ou en sus-pension. Tendre le bras et casser le poi-gnet pour donner un bon effet rétro auballon. Garder le bras allongé et le poignetrelâché jusqu’à ce que le ballon rentredans le cercle.- Séries de près avec recherche de«swich».- Reculer quand on marque, avancerquand on rate.

Pour tous ces exercices, je conseille defaire des séries de tirs réussis de suite. Achacun de fixer le nombre, suffisammenthaut pour que ce soit difficile, mais pastrop pour que cela soit réalisable. A cha-que entraîneur d’adapter le contrat enfonction des capacités du joueur. Travaillersur la confiance en soi.Ces séries peuvent être individuelles ousous forme de concours à deux ou à trois.Afin d’optimiser la qualité du tir je valorisele tir qui rentre sans toucher le cercle(«swich»), chacun de ces tirs compte dou-ble. Cela apprend à être encore plus pré-cis.

LES DIFFÉRENTS RYTHMESDU TIR

Tir statique : tirer sans sauter

Exemple : le lancer francCe tir très spécifique, à l’arrêt, seul, à dis-tance et temps immuables (5 secondespour tirer) nécessite une routine permet-tant une plus grande concentration et unmeilleur relâchement. A de rares excep-tions près, lors d’un tir de lancer franc, iln’y a pas de saut. Il est par contre courantde finir sur la pointe des pieds. Le lancerfranc et d’une manière plus générale lestirs statiques, constituent pour moi la basede la mécanique du tir.

Tir en poussée («set shot») : tireren sautant

Recherche de la fluidité du geste.

Tir de longue distance (6,25m et au-delà) :Dans ce type de tir, la continuité du gesteest recherchée. Il n’y a pas d’arrêt, maisune volonté d’accélérer progressivementle mouvement jusqu’au lâcher pour don-ner de la vitesse au ballon. Ce type de tirne nécessite pas énormément de forcepour tirer à longue distance, c’est la raisonpour laquelle il est davantage utilisé chezles féminines.

Tir en suspension («jump shot») :sauter puis tirer.

Reprend les caractéristiques du tir précé-dent concernant le travail des appuis, l’at-trapé et le ramassé du ballon. La grossedifférence se fait dans l’impulsion et letemps de suspension. Qu’il se fasse aprèsarrêt alternatif ou simultané, le joueurcherchera à transformer une vitesse hori-zontale en vitesse verticale par un blocagedes appuis. Un léger temps d’arrêt aumoment de l’armé permettra un lâcher duballon au sommet du saut, voir au toutdébut de la descente. Ce type de tir estplus efficace que le précédent après undéplacement rapide (sprint/tir). La finitionest la même que pour les autres tirs.

Chaque joueur va s’organiser avec sesmoyens physiques et techniques pour tirerautour de ces trois repères. Un mêmejoueur peut (et doit) maîtriser ces troisrythmes.

Lâcher du ballon : à la montée ou àla descente ?

Dépend du type de tir et de la distance etdes capacités physiques de chacun : - lors d’un tir en poussée, le lâcher du bal-lon est toujours dans la montée ;- lors d’un tir en suspension, le lâcher estau point mort haut ou au moment de ladescente ;- plus on est près du panier, plus il estrecommandé de retarder le lâcher.

Tirer en avançant ou en reculant ?

Même problème :- on a tendance à avancer lors d’un tir enpoussée à très longue distance ;- on a tendance à reculer lors d’un tir ensuspension près du panier. Certainsjoueurs (NBA) tirent en reculant même àtrois points (7,25m) ;- reculer pour tirer, permet au tireur des’éloigner du défenseur pour trouver del’espace ;- les qualités physiques et la coordinationfont la différence.

Attention, il est déconseillé de projeter lesépaules en arrière !

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200912

SITUATIONS EDUCATIVES

Le tir de lancer franc

Apprentissage, routine, concentration. Concours

Travail stato-dynamique

Tirer à partir d’une chaise :- de face : travail du tir en poussée ;- de profil : travail des appuis alternatifs.

Travail dynamique

Tirs en poussée en attraper/tirer à troispoints :- attitude fléchie, mains en T, avancerdans la balle.- varier les spots ;- feinter/tirer.Tirs en suspension :- sentir le mouvement à vide ;- se lancer le ballon pour tirer (4m) :

- arrêts alternatifs,- arrêts simultanés ;

- attraper/tirer. Arriver en courant ;- dribbler/tirer :

- ne pas faire de marcher,- tirer à 45° avec la planche ;

- sortie d’écran :- «flash» (sortie dans l’axe de l’écran),- «curl» (tourner autour de l’écran,- «flare» (s’éloigner de l’écran).

CONCLUSION

- 35 à 40% du temps d’entraînementconsacré aux tirs sous toutes ses formes(peut-être plus chez les plus jeunes).- Utiliser la vidéo au moins trois fois paran pour analyser le geste de tir. Se voirtirer aide à se corriger.- Ne pas négliger l’importance du mentaldans l’adresse. Notre rôle est d’aider lejoueur à avoir confiance dans son tir.- Apprendre le bon geste et savoir corri-ger mais prudence avant de tout chan-ger : contrat avec le joueur. Savoir écou-ter le joueur et prendre en compte sessensations.- Un bon tir c’est pour la vie. Le forma-teur a des responsabilités dans l’acquisi-tion d’un bon geste. La stratégie n’est pasessentielle chez les plus jeunes, l’appren-tissage des fondamentaux est beaucoupplus important !

Records de tirs au CFBB pour la sai-son 2008/2009 au mois de février :

- à 6,25m : 25 de suite,- à 6,75m (future ligne à troispoints) : 16 de suite,- aux lancers francs : 101 de suite.

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 13

Richard BILLANT> Entraîneur National à la FFBB depuis1999> Responsable de la formation indivi-duelle depuis 2006.> Sélectionneur de l’équipe de Francedes moins de 20 ans (Espoirs) de 2001à 2003.

> Sélectionneur de l’équipe de Francedes moins de 18 ans (Juniors) de 2004à 2007,> Champion d’Europe 2006, 3ème auxchampionnat du monde moins de 19ans en 2007.

PRÉAMBULE

A la fin de la séance, j’ai demandé auxjeunes s’ils se rappelaient de leur pour-centage de réussite aux lancers francs.Ce dernier leur avait été communiquédans leur bilan du cycle 3. A ma grandesurprise, un seul des 11 joueurs présentsce jour, était capable de me donner sonpourcentage. Je leur ai donc demandé derelire leur bilan du cycle 3 et d’être capa-ble de répondre à cette question lors dela prochaine séance.

PRISE EN MAIN

Mardi – 8h00 - 5 minutesA la question de la séance précédentetous étaient capables de me donner leurpourcentage exact à l’exception d’unjoueur. J’ai demandé à chacun quel résultat mini-mum, lors d’une série de dix lancersfrancs, il doit réaliser pour rechercher àprogresser en réussite. Exemple : pour 45%, l’objectif est de réa-liser une série à 5 lancers réussis mini-mum sur 10 tentatives. J’ai présenté enfin le thème de la séance :mécanique de tir.

ÉCHAUFFEMENT

«MIKAN SHOT» en montée des-cente - 10 minutes

Objectifs :- adresse près du cercle,- lâcher de balle.

Matériel :- 1 ballon par joueur, - deux joueurs par panier.

Déroulement :- marquer le plus de paniers près du cer-cle en 30 secondes,

- les joueurs enchaînent un tir maindroite à droite et un tir main gauche àgauche, - un joueur tire et l'autre compte, puis onchange les rôles.

Consignes techniques :- tir crochet sur la main forte, - tir classique en fouettant le poignetavec l’autre main (tir poussé).

Corrections attendues :- monter le genou sur le tir crochet,- se déplacer pendant que le ballon esten l'air.

Pédagogiquement : - on joue sur le principe de montée des-cente. Quand on gagne, on monte etquand on perd on descend. En cas d'éga-lité un lancer unique départage lesjoueurs.

Évolution technique : - tir «lay-back» sur la main forte.Figure 1

MÉCANIQUE DE TIR

ATELIERS - 20 minutes

Cinq ateliers sont proposés aux jeunes.Les joueurs sont répartis par deux sur lesateliers. La rotation s’effectue quand lesjoueurs de l’atelier lancers francs ont finileur série de 10 tirs.

Atelier 1 - Impulsion

Objectifs : - adresse, - sensibiliser les joueurs à l’utilisation desjambes, - lâcher de balle.

Matériel :- 1 ballon par joueur, - 2 bancs ou 2 chaises.

Déroulement :- le joueur est assis au bord du banc et selève pour tirer,- changer de place pour tirer.

Consignes techniques :- placer le coude sous le ballon,- accrochage visuel de la cible,- finir sur la pointe des pieds.

Corrections attendues :- avoir les pieds posés à plat lorsque l’onest assis sur le banc,- finir les doigts dans le cercle,- corrections adaptées au joueur.Photo 1

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200914

Mécanique de tirPAR RÉMI PIEPENBRING

Dans le cadre du dossier TIR, Rémi Piepenbring nous présente une séance de tir réalisée par laclasse sportive du collège des Lentillères (21000). Elle clôture les pages techniques qui étaientinsérées au milieu de la revue Pivot.

1

Atelier 2 - Finition

Objectifs :- fouetté du poignet, - dextérité avec le ballon, - lâcher du ballon.

Matériel : - 1 ballon pour deux joueurs, - 2 bancs ou 2 chaises.

Déroulement : - le joueur est assis au bord du banc etenvoie le ballon au partenaire à uneseule main.

Consignes techniques : - placer le coude sous le ballon, - aligner l’index, le poignet, l’épaule, - donner un effet rétroactif au ballon.

Corrections attendues :- donner une trajectoire en cloche au bal-lon,- capter le ballon à une main,- tenir le ballon dans la paume.

Pédagogiquement :- l’entraîneur peut se placer momentané-ment entre les deux joueurs pour forcerla trajectoire en cloche du ballon.Photo 2

Atelier 3 – Pré appel

Objectifs : - adresse,- pré appel,- appuis.Matériel :- 1 ballon pour deux joueurs,- 1 panneau,- des plots obstacles.

Déroulement :- le tireur saute par-dessus l’obstacle,reçoit le ballon en l’air, s’arrête et tire.

Consignes techniques :- impulsion en chevilles, - arrêt simultané,- rechercher l’extension complète ducorps avant de lâcher le ballon.

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 15

Corrections attendues :- appel de balle,- prendre suffisamment d‘élan,- accrochage visuel.

Pédagogiquement :- positionner plusieurs obstacles pourvarier l’angle de tir.Photo 3

Atelier 4 – Gainage et proprio-ception

Objectifs : - adresse,- gainage, - proprioception du haut du corps.

Matériel :- 1 ballon par joueur,- 1 panneau,- 1 «swiss-ball».

Déroulement :- le tireur, assis sur le « swiss-ball »,recherche une impulsion pour se lever ettirer.

Consignes techniques :- stabiliser le haut du corps : l’armer, - rechercher l’extension complète ducorps avant de lâcher le ballon.Photo 4

Corrections attendues :- avoir les pieds posés à plat lorsque l’onest assis sur le «swiss-ball».

Atelier 5 – Impulsion

Objectifs :- adresse, - impulsion, - cycle étirement détente.

Matériel :- 1 ballon par joueur, - des plots, - 1 panneau.

Déroulement : - le tireur tape le ballon au sol entre sesappuis et saute pour tirer,- quand on marque, on avance à la posi-tion suivante, sinon on reste sur la mêmeposition.

Consignes techniques :- passer sous le ballon, - rechercher l’extension complète ducorps avant de lâcher le ballon.

Corrections attendues :- accrochage visuel.

Pédagogiquement : - lancer un défi entre les joueurs, - varier les angles de tirs.Photo 5

Atelier 6 – Série de 10 lancers

Objectifs : - adresse aux lancers francs.

Matériel : - 1 ballon pour deux joueurs, - un panneau.

Déroulement : - le rebondeur compte le nombre de lan-cers francs marqués sur dix tentatives,

- le résultat de la série est comptabilisédans une grille.

Consignes techniques :- se créer un rituel personnel.

Corrections attendues : - elles varient selon les joueurs, - se placer juste derrière la ligne des lan-cers, - finir sur la pointe des pieds et ne pasmordre la ligne. Photo 6

GAINAGE

10 minutes.

Objectifs :- gainage, - passes.

Matériel :- 1 ballon pour deux joueurs.

Déroulement :- les joueurs sont assis face à face à unedistance de 4 mètres. Ils sont en équili-bre sur les fesses et se font des passes.

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200916

Consignes techniques : - donner un effet rétroactif au ballon.

Corrections attendues :- maintenir les pieds levés pendant dixpasses.

Évolution :- un joueur est debout et envoie le ballonde façon décentrée du corps de son par-tenaire : le jeu du gardien de but,- on change les rôles toutes les dix pas-ses. Photos 7 et 8

ADRESSE LUCKY LUKE

10 minutes

Objectifs :- tir au poste haut, - rebond offensif, - tir près du cercle.

Matériel : - 2 ballons par groupe de quatre joueurs.

Déroulement et but : Lucky Luke doit marquer le tir avant sonombre. Les joueurs sont répartis parcolonnes de quatre au moins. Les deux premiers joueurs ont un ballon. Le premier tire et le second tire justeaprès. Les deux joueurs jouent le rebond offen-sif. - si les joueurs marquent leurs paniersdans l'ordre, ils restent à leur niveau etse replacent dans leur colonne ;- si l'ombre marque avant le cow-boy,Lucky Luke descend d'un étage et l'om-bre monte d'un étage ;- si le ballon ne touche pas le cercle, ondescend automatiquement. Il y a continuité dans le jeu, quand onperd à l'étage le plus bas ou que l'ongagne à l'étage le plus haut, on continuede jouer au même palier.

Pédagogiquement :- on utilise un nombre de paniers opti-mal, ici seuls les deux paniers centrauxsont schématisés ;- on joue 5 minutes puis on fait une finaleà élimination avec les joueurs du niveaule plus haut.

Cette situation est très appréciée desjoueurs. Figure 2

MATCH EN 5 CONTRE 5 ARBITRAGE

30 minutes

Objectifs :- retour au jeu global,- arbitrage par un jeune et l’entraîneur,- passes.

Matériel :- des chasubles,- 1 ballon.

Déroulement :- on joue des manches de 6 points,- les perdants pompent à la hauteur de ladifférence de points : 6-2=4 pompes.

Thématique : - pas de dribble en zone arrière,- jeu vers l’avant, - dribble autorisé en zone avant.

Corrections attendues : - sortie de balle,- relais central ou latéral,- équilibre des couloirs.

Pédagogiquement :- des séries de lancers francs sont interca-lées en récupération.

RANGEMENT DU MATÉRIELBILAN AUX JOUEURSFIN DE SÉANCE

5 minutes Le bilan aux joueurs a surtout été axé surdes corrections individualisées concernantla mécanique de tir : ce sur quoi le joueurdoit se concentrer pour progresser.

BILAN PÉDAGOGIQUE

L’échauffement «Mikan shot» a bien fonc-tionné car le procédé de montée descenteest devenu une routine de séance. Quelques difficultés sont apparues pour lanouveauté concernant le tir crochet. Le travail en ateliers est toujours un peulong à mettre en place : l’écoute a ten-dance à devenir fugace. Cependant laprise en compte du pourcentage de réus-site semble avoir mobilisé l’implication desjeunes dans la recherche du travail qualita-tif. Il s’agit des rares situations utilisées oùil n’y a pas spécifiquement de notion decompétition entre les joueurs comme uncontrat. Ces ateliers sur l’impulsion et le gainagesont distillés régulièrement dans les séan-ces au cours du cycle 4. Le Lucky Luke* relance l’engagement phy-sique des joueurs et permet de revenir auludisme après les ateliers qui peuvent êtrelassants. Le travail de gainage vise à renforcer unsecteur particulièrement faible chez lesbenjamins. Il est capital dans la transmis-sion de la force des jambes au haut ducorps. Enfin, le jeu global avec la thématiquerécurrente développe la remontée collec-tive du ballon : objectif prioritaire chez lesbenjamins selon Gérard Bosc, ancienDirecteur Technique National. Les séquences de jeu commencent à pren-dre forme à cette période de la saison.

*Selon les régions, ce jeu est aussi appelé : «knick-knick»,Cholet, «killer», «knock-out», ou grillade.

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 17

RémiPIEPENBRING

> BEES2.> Licences Entraîne-ment, Management,Biochimie.> Conseiller techni-que fédéral en Côte

d'Or (21) depuis 2001.> Entraîneur Seynod en Haute Savoie (74)NF3 : 1998-2001.> Entraîneur de jeunes et seniors à LaTronche en Isère et au comité de l'Isère(38) avant 1998.- Entraîneur à Chasse sur Rhône en Isère(38) (1995-1996).

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INTRODUCTION

Le tir est un élément fondamental denotre sport, car il conclut les actionsoffensives et permet de faire évoluer lescore au cours d’un match. Il peut ainsicorrespondre à une action victorieuse(par exemple tir marqué sur le «buz-zer»). Elément spectaculaire, le tir esttrès apprécié des joueurs qui se félici-tent de marquer des paniers, ce qui, àleurs yeux, représente une action gra-tifiante.Pourtant, en France, nous avons degrandes difficultés à former desjoueurs adroits. Plusieurs causes, tellesque les qualités physiques, mentales(confiance) et/ou technico-tactiquesdes joueurs sont avancées pour expli-quer notre faiblesse dans cet exercice.Nous estimons que les principales rai-sons sont d’ordre culturel (par exemplesurvalorisation de la défense, cf. ci-des-sous) et pédagogique. Sur ce dernieraspect, la direction technique du bas-ketball national (DTBN), par l’intermé-diaire de sa formation de cadres et deses publications, insiste avec justessesur le temps à consacrer à l’entraîne-ment au tir (environ 40% du tempstotal). Dans ces formations et publica-tions, nous avons pourtant été souventdéçus par le manque d’arguments jus-tifiant le travail du tir. En effet, pour-quoi est-il nécessaire de consacrer plusde temps au tir qu’à la passe, au drib-ble ou même encore aux aspectsdéfensifs ? Outre la finalité qu’il repré-sente, le tir est-il un facteur de la per-formance, c’est-à-dire permet-il degagner des matches, ou est-il préféra-ble de bien savoir dribbler, passer oudéfendre ?

OBJECTIF

L’objectif de cet article est double :1/ démontrer, à l’aide de donnéesconcrètes et chiffrées, que le tir estassocié (et contribue principalement) àla performance en basket-ball ;2/ proposer des pistes de réflexions surl’entraînement (la pédagogie) du tir.

LE TIR COMME FACTEUR DEPERFORMANCE

Les entraîneurs répètent souvent quele basket-ball est un sport d’adresse. Auregard des résultats récents du basket-ball hexagonal, nous ne pouvons queleur donner raison. En effet, Bourges(meilleure défense de la compétition),a été hélas éliminé d’une accession aufinal four de l’Euroligue féminine.Cette élimination peut s’expliquer parun pourcentage d’adresse nettementinférieur à celui de Sopron (39.6%contre 49.2% d’adresse au tir, respecti-vement sur l’ensemble des deux mat-ches). De la même manière, Le Mans arécemment remporté sa deuxièmesemaine des As grâce à un pourcentaged’adresse (hors lancers francs) large-ment supérieur à celui d’Orléans surl’ensemble du tournoi, par exemple, 3matches (50.7% contre 41.5% respecti-vement). De manière intéressante, lenombre de points encaissés par cesdeux équipes était sensiblement identi-que (74 contre 73,3 points / match pourOrléans et Le Mans, respectivement). Ilsemblerait donc que plus une équipeest adroite plus elle a de chances deremporter le gain de la rencontre, dutournoi ou du championnat.

Nous avons donc vérifié cette assertionà l’aide de corrélations réalisées sur dif-férents championnats (nationaux,européens, ou mondiaux). Nous pré-senterons uniquement dans cet articleune synthèse de nos travaux. Les résul-tats présentés ne sont pas des cas isolésmais représentatifs de nos recherches.A l’aide des statistiques tenues par laligue féminine de basket-ball (LFB) etla ligue nationale de basket-ball (LNB),nous avons pu mettre en relation lepourcentage d’adresse au tir (hors lan-cers francs) des différentes équipes, etleur classement au moment même del’étude.La figure 1 montre une corrélation trèssignificative (P<0.01) entre le pourcen-tage d’adresse des équipes de LFB etleur classement. Bourges, leader ex-æquo après 15 journées de champion-nat, possédait le pourcentaged’adresse au tir le plus élevé alors qu’àl’extrême, Nantes-Rezé basket, der-nière du championnat, détenait lepourcentage d’adresse le plus faible.

Le tir :facteur de performance

PAR MARC JUBEAU

Jeune entraîneur, il s'occupe de la formation interne au club du DAD21, et pour ce dossier sur letir, il appréhende celui-ci d'une approche différente. Originalité, précision, un article permettant demieux comprendre l'importance stratégique du tir.

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 19

Figure 1. Relation entre le pourcen-tage d’adresse au tir et le classementgénéral (après 15 journées) des équi-pes du championnat de France LFB.

De la même manière, les résultats dela Pro A (après 16 journées) confir-ment ceux obtenus en LFB. Le pour-centage d’adresse est corrélé signifi-cativement (P<0.01) au classementgénéral (Figure. 2). Il convient de sou-ligner que la variance expliquée estplus faible que pour le championnatLFB. Cette dernière observation peuten partie être expliquée par Orléans(1er du championnat), qui possédaitseulement le 11ème pourcentaged’adresse.On pourrait cependant imaginer quele championnat français (féminin etmasculin) n’est pas ou peu significatifet représente un épiphénomène dansle basket-ball moderne. Des résultatssimilaires (données non présentées)ont également été observés pour lechampionnat masculin italien (Lega)et espagnol (Liga ACB).

Figure 2. Relation entre le pourcen-tage d’adresse au tir et le classementgénéral (après 16 journées) des équi-pes du championnat de France PRO A(LNB).

Pour compléter cette étude, nousavons réalisé des statistiques identi-ques sur les derniers championnatsdu monde (2002 et 2006). Par soucide clarté et de concision, nous pré-senterons uniquement les donnéesdu championnat du monde 2006 (auJapon pour les hommes et au Brésil

pour les femmes). Les équipes deFrance ont participé à ces champion-nats et se sont classées toutes deuxcinquièmes.

Figure 3. Relation entre le pourcen-tage d’adresse au tir et leclassement final des équipesdu championnat du mondemasculin 2006 (Japon). Lenombre de rencontres dispu-tées est différent selon leclassement. Par exemple, leséquipes classées de la 18èmeà la 24ème place n’ont parti-cipé qu’à cinq rencontres. Lepoint entouré d’un cerclereprésente l’équipe deFrance.

Comme montré précédemment pourles championnats nationaux, le pour-centage d’adresse est corrélé significa-tivement (P<0.001) au classement finallors des championnats du monde mas-culin et féminin (Figures. 3 et 4). Lorsdu championnat du monde masculin,les équipes classées de la 1ère à la

3ème place, sont celles qui détenaientles 3 meilleurs pourcentages d’adresse.A l’inverse, les deux dernières équipesétaient les plus faibles dans cet exer-cice. De la même manière, l’équipeféminine australienne, championne dumonde 2006, a terminé avec le meil-leur pourcentage d’adresse (49.7%)suivie de la Russie (3ème au classementfinal) et des Etats-Unis (2ème au classe-ment final).

Figure. 4. Relation entre le pourcen-tage d’adresse au tir et le classementfinal des équipes du championnat dumonde féminin 2006 (Brésil). Le nom-bre de rencontres disputées est diffé-rent selon le classement.

LA FRANCE ET LA CULTUREDE LA DÉFENSE

Arrêtons nous un instant sur les résul-tats de nos équipes de France, en par-ticulier l’équipe masculine. Commevous avez pu le constater sur la figure3, l’équipe de France masculine ter-mine cinquième au classement finalavec la 22ème place seulement auniveau de l’adresse au tir (39.6%).Nous avons cependant gagné lamédaille d’or de la défense (premièredéfense). Il y a deux manières (offen-sive ou défensive) d’interpréter cerésultat. La première est celle des fer-vents alliés des aspects défensifs, quenous (Français) sommes. La France apu obtenir une belle cinquième placecar elle a excellé en défense. Pour ces«défenseurs», la défense est le fac-

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teur majeur de la performance. A cepropos, il est intéressant de remar-quer que la DTBN, dans son cahiertechnique des 15-18 ans (1), analyseles fondamentaux défensifs commeun secteur de jeu qui, par son effica-cité, permet de rendre performanteune équipe. Les auteurs soulignentainsi qu’il est illusoire d’envisager legain d’une rencontre de hautniveau sans une parfaite maîtrisedes fondamentaux individuels etcollectifs défensifs. Dans cetouvrage, le tir extérieur, contraire-ment à la défense, n’est hélas jamaisassocié à la performance. En effet,ces mêmes auteurs précisent uni-quement, à propos du tir, que lesjoueurs (du centre fédéral) sontencouragés à prendre les tirsouverts que ce soit à l’entraînementou en match, c’est-à-dire promou-voir l’intention de tir. Le problèmeest culturel….La défense demeure une marque defabrique française en sports collec-tifs (par exemple coupe du monde1998 en football, championnat dumonde de handball 2009) et elle esttrès ancrée dans la philosophie denombreux entraîneurs de sports col-lectifs, en particulier dans le nôtre.Beaucoup d’entraîneurs de basket-ball semblent convaincus qu’il estpréférable d’encaisser un panier demoins que l’adversaire pour gagnerplutôt que d’en marquer un de plus.Nous ne nions pas que la défensereste importante dans la recherchede performance au basket-ball (cor-rélation significative, voir figure 5).Cependant, nous constatons aveceffroi que, si l’équipe de Francemasculine avait été l’équipe la plusadroite du championnat du monde2006, c’est-à-dire interprétationoffensive du résultat de l’équipe deFrance, elle aurait décroché lamédaille de bronze (cf. USA). En fil-les, l’Australie quant à elle, n’avaitque la troisième défense. Le but decet article n’est pas de modifier laculture française mais de montrerque cette philosophie (ultra)«défensive», inculquée dès le plusjeune âge, peut altérer la capacitéde nos joueurs à être adroits. Il nefaut donc pas ensuite s’étonner dene pas être adroit. Les deux aspects(être adroit et défendre dur) sem-blent difficilement compatibles (voirfigure. 2, Orléans, 1er et Vichy,11ème, équipes réputées pour leurdéfense).

Figure 5. Relation entre le pourcen-tage d’adresse au tir et le nombre depoints encaissés par match des équi-pes du championnat du monde mas-culin 2006 (Japon). Le nombre de ren-contres disputées est différent selonle classement.

En effet, il est important de noterqu’une équipe performante endéfense ne sera pas forcémentadroite et inversement. La corrélationentre le nombre de points encaisséset le pourcentage d’adresse au tirn’est pas ou peu significative, ce quiindique que ces deux variables nesont pas liées (figure. 6). Plus concrè-tement, ces données suggèrentqu’une équipe encaissant peu depoints n’a généralement pas un pour-centage d’adresse élevé. Ce résultatdoit nous faire réfléchir sur la forma-tion du tir. En effet, on peut supposerque si vous insistez sur les aspectsdéfensifs lors de vos entraînementsou de vos matches, il y a des risquesque vos joueurs ne soient pas adroits.Indépendamment du temps que vousconsacrerez au tir, la philosophie et lediscours tenus aux joueurs serontdéterminants. Nous serions curieuxde savoir si les grandes nations du tir(par exemple Lituanie) inculquent dèsles plus jeunes catégories des notionsdéfensives importantes.

Figure 6. Relation entre le nombre depoints encaissés par match (défense)et le pourcentage d’adresse paréquipe lors du championnat dumonde féminin 2006. Aucune rela-tion (pas de significativité) entre cesdeux variables.

A l’aide de ces statistiques, nousavons démontré que l’adresse est l’undes facteurs primordiaux, si ce n’est lefacteur, de la performance. Nouspouvons donc conclure de ces don-nées, que l’équipe la plus adroite deson championnat aura de grandes

chances de jouer les premiers rôles,voire de le gagner. Il nous sembleimportant d’avoir en tête cette philo-sophie, quelque peu provocatrice,pour former des joueurs au tir :«Mieux vaut être adroit que dedéfendre pour gagner».

ET CHEZ LES JEUNES ?

Des résultats identiques ont été trou-vés dans les catégories jeunes (cham-pionnat d’Europe). La seule différenceconcerne les pourcentages de réussiteaux tirs à deux points ou à trois pointsqui sont nettement inférieurs par rap-port aux seniors. Ce résultat nouslaisse suggérer que le tir nécessite uneformation sur le long terme avantqu’il soit établi mais également com-pris (par exemple sélection des tirs,choix technico-tactiques). Pour les for-mateurs, il convient dès lors d’accepterl’échec (% d’adresse faible) dans lesjeunes catégories et bien sûr d’incul-quer une philosophie du tir («adresse= victoire»). D’un point de vue prati-que, le temps à consacrer aux tirs doitêtre le plus élevé possible, tout eninsistant sur le fait que le jeune doittirer en dehors de ses heures d’entraî-nement. Nous rejoignons la DTBN surla quantité (40% du temps total). Il estcependant parfois difficile d’évaluerconcrètement la quantité de tirs que

cela représente lors-que les indicationssont données envaleur relative (40%du temps). C’estpourquoi, nous don-nons souvent commerepère qu’un jeunequi s’entraîne deuxfois par semaine(environ 3 heures /semaine) doit effec-

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tuer plus de 350 tirs (de manière qua-litative ou quantitative). Enfin, ilconvient de souligner que les entraî-neurs de jeunes catégories n’utilisentpas assez l’échauffement de matchpour former leurs joueurs.L’échauffement dure environ 20-30minutes ce qui représente 10 à 20%du volume d’entraînement de lasemaine (cf. exemple ci-dessus). Il doitdonc être utilisé à bon escient. Cetemps d’échauffement peut permet-tre d’effectuer 150 tirs si chaquejoueur possède son propre ballon.

Figure 7. Relation entre le pourcen-tage d’adresse au tir et le classementfinal des équipes du championnatd’Europe moins de 16 ans 2007. Lenombre de rencontres disputées estdifférent selon le classement.

LIMITES DE L’ÉTUDE

Le nombre restreint de compétitionsévaluées (< 20) et surtout les diffé-rences entre ces compétitions peu-vent être interprétées comme unelimite de ces travaux. De plus, lors descompétitions internationales (mon-dial ou euro), le nombre de matcheseffectués par équipe est différent cequi peut constituer un biais à l’ana-lyse. De futures analyses techniques(par exemple analyse des positions etdes moments de tirs) et/ou statisti-ques (par exemple analyse en compo-sante principale) doivent être misesen place pour discriminer précisé-ment le tir comme facteur de la per-formance en basket-ball.

CONCLUSION

Nonobstant les limites decette étude, nous pou-vons conclure que le tirest un facteur de la per-formance en basket-ball,c’est-à-dire qu’il permetde gagner des matcheset/ou championnats. A cetitre, il doit donc être unepriorité pour tous les

entraîneurs, et même une philoso-phie. Plus votre équipe sera adroite,plus vous gagnerez. Le tir devient parconséquent la clé de la réussite.N’oubliez jamais qu’il faut au moinsun panier pour gagner, il faut donctirer pour gagner !

Références1 – Cahier technique des 15-18 ans.Direction technique nationale. FFBB.Edité en 2008.

BiographieMarc Jubeau est titulaire d’un doctoraten STAPS (spécialité physiologie-biomé-canique). Actuellement, il occupe unposte d’attaché temporaire d’enseigne-ment et de recherche à l’UFR STAPS deDijon. Breveté d’état 1er degré basket-ball, il entraîne actuellement au sein duDA Dijon 21 (Nationale 3 masculine).Contact : [email protected]

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 21

Marc JUBEAU

> BE1.> doctorat en STAPS(spécialité physiolo-gie-biomécanique).> Entraîneur DA Dijon21 (Nat. 3 masculine).

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association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200922

Le tir, sujet sensible en France plus qu’ail-leurs, nous semble être un thèmed’étude d’actualité pertinent. En effet, quel entraîneur ne se plaint-ilpas du manque de réussite de certainsjoueurs ? Quel responsable d’équipe nationale neconstate-t-il pas souvent, de façonamère, nos piètres performances auniveau international dans ce secteur ? Nous savons que l’acquisition et l’auto-matisation d’un geste technique passepar un volume élevé de répétitions2 et ilne s’agit pas de remettre en cause ceprincipe de base. En effet, dès que l’ons’estime peu adroit, comparé à d’autresjoueurs de même niveau de compétition,la première question à se poser n’est ellepas de se dire : «ai-je fait assez de tirs» ?Sur cette base, le discours dominant desentraîneurs consiste souvent à dire«pour être plus adroit, il faut faire davan-tage de tirs». Tout ce qui ne va pas dansce sens ne pourrait être que préjudicia-ble à l’adresse.On raisonne un peu comme si tout ce quiest enlevé au travail du tir est perdu pourl’adresse. Ainsi le travail «hors tirs» neserait que du temps et de l’efficacité per-dus. Ainsi bon nombre d’entraîneurs res-tent la tête collée sur le guidon sans seposer la question ne serait-ce qu’uneseconde : «et si cette maladresse pouvaitavoir des causes autres que celle dumanque de répétition gestuelle» ?Nous oublions en fait trop souvent com-bien l’amélioration de l’adresse renvoie àd’autres déterminants que la dimensiontechnique. Par exemple, un meilleurcontrôle de ses émotions ou encore desrépétitions mentales ou tout simplement

un travail physique sont eux aussi impli-qués dans la réalisation de ce geste. L’habileté de l’entraîneur est bien, à unmoment précis du travail du perfection-nement, de se centrer sur l’un des fac-teurs les plus susceptibles de provoquerles gains d’adresse les plus importants defaçon durable.

Pour valider (ou invalider) ce questionne-ment, centré sur l’importance du voletphysique sur l’adresse, nous avions ànotre disposition deux groupes d’unemême tranche d’âge (10-11 ans) auxconditions d’entraînement très proches(3 heures par semaine).Nous nous sommes livrés à un plan expé-rimental d’une durée de 12 semainespendant lequel un groupe expérimental(A) faisait deux fois moins de tirs que legroupe (B) témoin. Le groupe A faisantdu gainage à la place des tirs.Sept sujets dans chacun des groupes ontparticipé à la totalité du programmed’entraînement.

Le protocole

Caractéristiques morphologiques(taille) et explosives de chacundes groupes

Les groupes A (expérimental) et B(témoin) ont obtenu des résultats trèsproches aux pré-tests physiques :

- la hauteur bras levés du groupe A estlégèrement supérieure à celle dugroupe B (différence 1,2cm) ;- le groupe (A) est légèrement plusexplosif que le groupe (B) :

> 150.1cm pour le groupe A et148.9cm pour le groupe B dans letest de détente horizontale ;> 29.8cm pour le groupe A et 27.8cmpour le groupe B dans le test dedétente verticale.

1 Mémoire pour le Diplôme fédéral de préparateur physi-que en basketball délivré par la FFBB et l’INSEP ;2 Schmidt R.A., Apprentissage moteur et performance,Vigot, P191, 1993.

Effets de l’amélioration dugainage sur la réussite aux tirschez des joueurs de 10-11 ans

PAR JULIEN MARTIN1 ET BERNARD GROSGEORGE

Beaucoup de facteurs interviennent dans la réussite du tir, B. Grosgeorge et J. Martins nous pro-posent de prendre connaissance d’une expérimentation concernant des jeunes joueurs de 10-11 ansque l’on a entraînés à partir d’exercices centrés sur «le gainage de l’axe du corps». La méthodolo-gie de l’expérimentation et l’interprétation des résultats sont des pistes pour les lecteurs de larevue Pivot.

12 semainesGROUPE A

Groupe expérimental (n= 7)

GROUPE B

Groupe témoin (n = 7)

SEANCE 1 : 2H00

20’ TIRS + 20’ GAINAGE

40’ dribble

20’ passe

20’ jeu dirigé

40’ TIRS

40’ dribble

20’ passe

20’ jeu dirigé

SEANCE 2 : 1H0010’ TIRS + 10’ GAINAGE

40’ jeu dirigé

20’ TIRS

40’ jeu dirigé

Pré test Groupe AHauteur bras

levéDétente

horizontaleDétenteverticale

203 150.1 29.8

Pré test Groupe BHauteur bras

levéDétente

horizontaleDétenteverticale

195.7 148.9 27.8

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 23

Les tests d’adresse mis en placepour le pré et le post test (voirannexe 1) :

Test «Tir 1» : 15 tirs, départ en dribble dela ligne des 3 points, 2 dribbles et arrêtsur le bord avant du cercle restrictif.Test «Tir 2» : 15 tirs, départ en dribble dela ligne des 3 points, 2 dribbles et arrêtsur la ligne des lancers-francs. Pas delimite de temps.

Les résultats aux tests initiaux d’adresse :

Le protocole de gainage substituéau travail de tirs (voir annexe 2) :

Considérant que le problème majeurpour réussir à exprimer de la forcerepose sur la consolidation des musclesprofonds situés le long de la colonne ver-tébrale et des jonctions [buste /mem-bres], nous avons repris des exercicesassez connus et pratiqués par de nom-breux préparateurs physiques : exerci-ces essentiellement centrés sur le gai-nage de l’axe du corps à partir de moda-lités de mises en jeu musculaire isométri-ques.

Résultats :

Gains réalisés aux tests physiques :

Les gains au test de détente verticale dugroupe témoin sont supérieurs ; deuxexplications peuvent être avancées :

- faisant davantage de tirs que lesautres, ils font aussi davantage desauts verticaux que le groupe expéri-mental, ce qui peut expliquer pour unepart leurs gains ;- par ailleurs, on notera une évolutionde la hauteur « bras levés » supé-

Groupe A Groupe BTest de tir 1 39% 40%Test de tir 2 20% 15.2%

Post test Groupe AHauteur bras

levéDétente

horizontaleDétenteverticale

205.9 162.6cm 31.2cm

Post test Groupe BHauteur bras

levéDétente

horizontaleDétenteverticale

199.3cm 151.7cm 31.4cm

Groupe AHauteur bras

levéDétente

horizontaleDétenteverticale

2.9cm 12.5cm 1.4cmL i d d i l d

Groupe BHauteur bras

levéDétente

horizontaleDétenteverticale

3.6cm 2.8cm 3.6cmé i é i d li i

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200924

rieure entre les deux tests pour legroupe témoin (3,6cm contre 2.9cm).Cette différence pouvant renvoyer àune imprécision de la mesure maisaussi à une poussée de taille légère-ment supérieure du groupe témoinpendant la durée de notre expérimen-tation.

Gains réalisés aux tests de tirs :

Si nous ramenons ces gains de réussiteen tenant compte de la réussite initiale,nous constatons une amélioration trèsimportante des performances pour legroupe expérimental.En gain relatifs, le groupe expérimental(A) a amélioré sa performance de 26,9%au test 1 et de 76% au test 2, alors que legroupe témoin ne l’a que très faiblementaugmenté au test 2.

Interprétation des résultats

Il y a beaucoup plus de gains dans les tirsles plus éloignés du cercle (ceux déclen-chés du lancer-franc). On peut penserque la consolidation provoquée par uneamélioration du gainage s’est particuliè-rement bien transférée au niveau de l’ef-ficacité des tirs dans lesquels davantagede forces sont engagées (distance de tirmais aussi probablement vitesse initialed’approche probablement supérieure ettransformation de celle-ci pour déclen-cher le tir en situation relativement équi-librée.Il y a une dizaine d’années, aux testsd’adresse faisant partie de la batterie destests de détection des joueurs de 14 ansconçus par la FFBB, nous avions déjànoté une forte corrélation positive entreadresse et lancer de medecine ball.

Limites de cette étude

> Nombre de sujets ayant participé àl’ensemble du protocole (7 sujets pourchacun des groupes).> La durée du programme fixée à 12semaines laisse une place importanteà des éléments de progrès ou derégression qui échappent aux entraî-neurs :

- physiologiques (poussée de taille,fatigue, etc.),- contextuelles.

> Le «Sargent test» est un bon test, quimesure bien ce qu’il est censé mesu-rer, il est facile à faire passer ; maisnéanmoins la hauteur bras levé est loind’être parfaitement objective.> L’incrémentation des charges pour legainage est assez délicate à formaliserde façon collective et l’évaluation desprogrès est soumise à une dimensionqui renvoie à des aspects psychologi-

ques qui peu-vent interférer(ténacité …).

Conclusion

L’introduction de ces exercices de gai-nage a eu un impact positif sur les per-formances aux tirs des jeunes garçons de10-11 ans ayant participé à notre proto-cole. Réduire le temps consacré au tir demoitié pour le remplacer par du gainagepermettrait d’obtenir des progrès trèssupérieurs au tir face à une démarcheuniquement basée sur la répétition tech-nique, et cela d’autant plus qu’ils ont étéobtenus dans des délais très courts.

Les gains supérieurs réalisés pour la sériede tirs à plus grande distance pourraients’expliquer par l’impact plus conséquentdu gainage lorsque les conditions de réa-lisation du tir demandent plus de forces àengager lors de ce tir ; notamment auniveau de la jonction buste/bras. Ceciavait déjà été observé il y a une dizained’années aux tests d’adresse faisant par-tie de la batterie des tests de détectiondes joueurs de 14 ans conçus par la FFBB.

Faire moins de tirs ne provoque pasnécessairement un affaiblissement de laréussite si l’on s’attache à améliorer l’undes autres facteurs impliqué dans l’effi-cacité de tir. Un meilleur gainage permetd’optimiser les gains d’adresse chez destrès jeunes joueurs. Rien ne sert donc dese polariser de façon exclusive sur latechnique pour faire des progrès. Ladimension athlétique peut y contribuerlargement.

Comme M.J Buekers3, nous pensons quec’est dans la connaissance et la maîtrisede ce type de situation que se nourrit etse construit l’expertise de l’entraîneur.Notons que dans cette expérimentationnous allons au-delà des attentes deBuekers : la préparation physique a accé-léré le développement technique malgré

un nombre de répétitions diminué demoitié. Le volet « physique » peut doncapporter une contribution positive à laperformance d’adresse et n’est donc pasdu temps perdu pour la performance.

Alors pourquoi ne pas accepter le parique pour d’autres populations, on peutprogresser dans l’efficacité aux tirs sansnécessairement faire davantage de tirs ?

Evidemment il y a un optimum au-delàduquel un nombre trop insuffisant de tirsau bénéfice d’un meilleur gainage nepourrait que provoquer une baisse deréussite. Cela dit, vu l’importance du gai-nage chez les joueurs de très grandetaille, il y a tout lieu de penser que cetoptimum n’est pas le même chez ces der-niers que chez des joueurs de taillemoyenne. Si des gains importants sontpossibles avec cette approche, en est-ilde même chez des joueurs adultes ?

Pour l’avoir constaté lors de la prépara-tion des jeux olympiques de Sydney avecl’équipe nationale masculine, J.P. Egger aconsacré un temps important au travailde gainage et il ne semble pas que celase soit traduit à cette époque par unrecul de la performance de nos joueursdans ce secteur !

3 «Le facteur le plus important pour optimiser la perfor-mance, c’est le nombre de répétitions. Une des tâches pri-mordiale de l’entraîneur consiste à diminuer de façonsignificative ce nombre de répétitions, tout en faisant ensorte que les joueurs soient capables de réaliser les gestestechniques avec le même niveau de performance». P13,Apprentissage des techniques. MJ. BUEKERS INSEP 1994.

Pour en savoir plus, bibliographieconseillée : > J. Weineck.- Biologie du sport, Ed.Vigot, Paris 1996.> M. Letzelter et H. Letzelter.-Entraînement de la force, Ed. Vigot, Paris1990.> E. Hahn.- L’entraînement sportif desenfants, Ed. Vigot , Paris 1987.> Aubert, Blancon, Levicq - Athlétisme -les sauts, Ed. EPS, Paris 2004.> F. Aubert, T. Choffin - Athlétisme descourses, Ed. EPS, Paris 2007.

Bernard GROSGEORGE et

Test tir 1 Pré test Post test Gains différentielGroupe A (expé) 39% 49.5% +10.5%

Groupe B (témoin) 40% 38.1% -1.9%+ 12.4%

Test tir 2 Pré test Post test Gains différentielGroupe A (expé) 20% 35.2.5% +15.2%

Groupe B (témoin 15.2% 16.2% +1%14.2%

Julien MARTIN> BE2 complet 2005.> Maîtrise Staps mention entraîne-ment sportif.> Ancien entraîneur Juvisy et AthisMons (91).> Coach personnel de joueurs profes-sionnels 2007 et 2008.> Diplôme fédéral de préparateur phy-sique en basket-ball (2008).> Actuellement entraîneur profession-nel au Brésil.

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ANNEXE 1 : Procédures retenues pour les tests « tir1 » et « tir2 »

1. Position de départ pour le tir 1 2. Deux dribbles max pour aller tirer (tir1)

3. « tir 1 » 4 le tireur se replace

5. Le rebondeur passe au tireur 6. Position de départ pour le « tir »2 »

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ANNEXE 2 : Les exercices et programme de gainage proposé

DURÉE DES EFFORTS 15’’-15’’ puis 20’’-10’’ 6 fois pour 5 exercices

Exercice 1

Exercice 2

Exercice 3

Exercice 4

Exercice 5

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INTRODUCTION

La population d’arbitres en basket-ballconnaît en permanence un taux d’en-trée (débutants) et de sorties (aban-dons et arrêts) s’accompagnant d’unratio qui tend à être inférieur à un. Ceconstat peut avoir pour effet, d’ici quel-ques années, une diminution de la qua-lité de l’arbitrage au plus haut niveaufrançais et dans les autres divisions,ainsi qu’une absence drastique d’offi-ciels dans les plus petites divisions. On comprend alors pourquoi ce facteurne peut que compliquer la progressionconstante des joueurs et joueuses. Deplus, des entraîneurs, des éducateurssont présents pour encadrer cesjoueurs alors que les arbitres ne sont niassistés ni véritablement accompagnés. Un des objectifs majeurs de laFédération est d’inverser la tendancede ce ratio par la formation et le suivides arbitres. Le spectateur-consommateur exige desjoueurs une compétence profession-nelle. Il en est de même concernant lesarbitres. Cet état de fait crée parfoisdes situations paradoxales. Il estdemandé aux arbitres de manifesterune compétence de très haut niveausans pour autant en avoir tous lesmoyens. En effet, le bénévole est jugésur ses bonnes intentions et il ne sesent pas tenu à des résultats comme leprofessionnel lié par un contrat ; d’oùun problème de performances et d’ef-forts pour y parvenir. Le regard de l’arbitre doit pouvoir jugerde la manière la plus correcte, pour nepas léser le travail réalisé toute lasemaine par le sportif ou par l’entraî-neur. Aussi, la performance de l’arbitredoit-elle être comparable à celle dujoueur (préparation physique, prépara-tion psychologique et mentale (gestiondu stress, gestion des déplacements,

gestion de l’équilibre familial), connais-sances (jeu, règles, règlements, droits,actualités…), applications vidéo (visiondes matchs, entraînement vidéo), suivimédical et paramédical (un à deuxmatchs par semaine), gestion de sonétat de fatigue (saisons longues), for-mation d’autres officiels (gestionhumaine).Ce constat récent, établi par laCommission Fédérale des Arbitres etMarqueurs Chronométreurs (CFAMC)relate qu’une majorité d’arbitres néo-formés abandonnent l’activité avanttrois années de pratique. Dans ce cadre, quelles sont alors lesactions à mener pour recruter, fidéliserles arbitres ? Comment optimiser la formation pouraméliorer le niveau de performance? Que doit-on changer, dans nos prati-ques, en terme de pédagogie ? Je vais m’attacher à démontrer qu’eninvestissant tant sur le plan relationnelque technique, les officiels pourrontprogresser et sortiront plus perfor-mants. Un des moyens mis en place est le coa-ching.

PROPOSITIONS PEDAGOGI-QUES ET OBJECTIFS

ECOLES D’ARBITRAGE

Ces écoles se déroulent directementdans les clubs, encadrées par un forma-teur reconnu. Les séances sont misesen place selon le même schéma que laformation départementale mais avecun effectif plus restreint favorisantl'écoute, l'attention et surtout la pro-gression du stagiaire. Les arbitres for-mateurs peuvent alors relayer et distil-ler leur savoir tous les week-end, direc-tement dans les clubs formateurs.

STAGE CAMPS D’ETE

La Fédération Française de basket-ballmet en place depuis cette année descamps arbitres. Ils sont organisésdurant les vacances scolaires (juillet etaoût). Ceux-ci consistent en un staged’une semaine. Les stagiaires sontencadrés par des arbitres reconnus auplus haut niveau, ceci afin de leurapprendre à arbitrer ou pour se perfec-tionner. Il y a un véritable suivi durantles six jours de stage et après cette for-mation, les cadres sont engagés dansl’accompagnement, «la mise en route»du jeune officiel.

Coach arbitrePAR NICOLAS MAESTRE-PLANQUES

Souvent les entraîneurs et les arbitres ont des incompréhensions car ils se connaissent mal.Depuis plusieurs numéros Pivot ouvre ses colonnes aux arbitres. Maestre, arbitre de haut niveau,nous parle du «coaching» d'arbitres, cette nouvelle forme de formation qui a très vite connu unfranc succès dans les régions et départements. Il nous explique la démarche, ses intérêts.Un article en deux parties pour comprendre la problématique et la formation nouvelle des arbitres.

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COACHING DES ARBITRES

Généralités

Le coaching concerne davantage lafaçon de transmettre que la teneurmême de ce qui est transmis. Ce n'estpas seulement un outil de managementque l'on peut appliquer dans une multi-tude de situations : le planning, larésolution des problèmes, le suivi dufonctionnement, l'apprentissage decompétences nouvelles, le développe-ment individuel et celui de l'espritd'équipe.

Le but du travail d’entraînement est delibérer le potentiel de l’arbitre ou d’ungroupe d’arbitres (d’où la notion de col-lectif…), pour le porter à son niveauoptimal de performance. La relationentre un coach et son élève est fondéesur la confiance et le partenariat dansl’effort.

A mon sens, il existe trois équipes surun terrain de basket : les deux équipeset les officiels (arbitres et officiels detable). Ces équipes ont toutes un butlors de la rencontre. L’objectif de cha-que équipe est de tout mettre enœuvre pour réussir son match, sa per-formance. Sans revenir sur la nécessitéd’avoir un entraîneur pour les deuxéquipes, il peut se concevoir aussi quele duo arbitral doit avoir un leader. Chezles jeunes arbitres, il est rare de voir deréelles personnalités au point qu’un desofficiels puissent diriger la paire. D’oùmon intérêt de mettre en place uncoach qui aura en charge le duo. Je suisaussi parti du postulat suivant : le duo(ou le trio) arbitral est une équipe où ilexiste des relations humaines, des com-pétences techniques à mettre à la dis-position du jeu. Chacun sur le terrain aun rôle bien déterminé et, basé sur ceprincipe de relation entraîneur-joueur,le coaching a été introduit dans le butd’être appliqué à l’arbitrage.

Définition du coaching ou qu’estce qu’un coach ?

Il est aisé de décrire ce que signifie lemot coacher ; dans la littérature, il y ades centaines de livres sur le coaching.Mais j’ai souhaité savoir concrètementce que signifiait coacher en interro-geant les entraîneurs professionnelsainsi que les quelques coachs d’arbitresou tuteurs. Pour cela, j’ai établi unquestionnaire qui a été envoyé à tousles entraîneurs de Pro A, Pro B et LigueFéminine en France ainsi qu’à quelquesentraîneurs à l’étranger. Enfin, des

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coachs d’arbitres ont reçu ce document(voir annexes). Les réponses aux ques-tions me permettent d’argumenter lespoints évoqués ci-dessous. De plus, unedes questions les plus intéressantes aété la suivante : «que signifie pourvous le mot coacher» ?

Les réponses les plus fréquentes ontété :- diriger (cité neuf fois),- motiver (cité cinq fois),- aider (cité quatre fois),- orchestrer (cité quatre fois),(je fais une différence significativeentre diriger et orchestrer. En effet, lepremier indique une orientation àprendre, dépourvue de questionne-ment, alors que le deuxième permet àla personne coachée de trouver elle-même la solution à un problème là oùelle croyait qu'il n'y en avait pas. Oncomprend alors l’intérêt de poser lesbonnes questions) ;- analyser (cité quatre fois),- ne pas juger (cité trois fois).- accompagner (cité trois fois),- corriger (cité trois fois),- former, enseigner (cité deux fois).

Je retiens encore les descriptions sui-vantes qui ne sont certes pas redon-dantes, mais qui verbalisent l’action decoacher :- écouter : être disponible, savoir sus-citer les bonnes questions et écouterles réponses,- conseiller, renseigner, informer : tenirun rôle de conseiller,- échanger, comprendre le jeu, apporterune expérience,- soutenir,- sanctionner,- communiquer,- améliorer, obtenir,- être positif,- laisser les prises d’initiative,- accepter les erreurs,- organiser,- moduler,- rassurer,- mettre en situation d’éveil,- être un «leader»,- gérer des hommes et un groupe,- savoir faire – faire.

Selon Michel Gomez : «Le plus difficilece n’est pas d’entraîner des joueursmais c’est de donner aux joueurs quel’on a choisis, toute la valeur qu’ils onten eux». Il s’agît bien ici de favoriser l’expressiondu potentiel des coachés. Cette notionest revenue à maintes reprises dans lesréponses des coachs de haut niveau.Donner un conseil dans le cadre du coa-

ching, c'est se mettre à la place de l'au-tre, mais avec ses propres perceptions

et représentations. Il s'agit ni plus nimoins d'une projection.

Frédéric Forte, ex-entraîneur du CSPLimoges, écrit : «Il me semble qu’il neserait pas inintéressant pour des arbi-tres ayant beaucoup moins de vécu quele coach-arbitre, de faire une petiteséance vidéo avec explication des casles plus litigieux (bien ou mal sifflé) afinde connaître l’avis «officiel» d’un coachexpérimenté. Le but n’est pas de juger,mais qu’il partage son vécu et son expé-rience, en disant : «dans cette situation,par rapport à tel joueur ou telle situa-tion j’aurais personnellement sifflécomme ça parce que… Les entraîneursde basket le font tous les jours avecleurs joueurs, pourtant jamais unjoueur ne va dire : il me juge car lui, s’ilavait été à ma place, il aurait faitcomme ça. Le coach veut faire passerun message dirigé vers la performancede «son élève», non pas pour lui pren-dre sa place. Au contraire, il passe dutemps pour le former et dans un dialo-gue comme celui-ci, le but est de cher-cher à développer des connaissances etdes réactions par rapport à des joueursqui ont la maîtrise du jeu (et donc untemps d’avance) puisque ce sont eux surle terrain, qui prennent les initiatives».Il propose même d’utiliser l’outil vidéoen complément du coaching. On peuttrès largement adapté son discours aucoaching des arbitres.

Qu’est ce qu’un coach d’arbitre ?

Il est à distinguer trois cadres différents :

> SuiviUn coach peut s’apparenter à la per-sonne qui suit la formation d’un arbitre,qui l’accompagne tout au long de sa sai-son. Mais il n'est ni un enseignant, ni uninstructeur. Il est ni son contrôleur, nimême son directeur. Son rôle n’est pas de résoudre les pro-blèmes, ni de prendre les décisions à laplace du formé, mais plutôt de ren-voyer un écho de la démarche, deconseiller en stimulant dans la prise deconscience, d'éveiller le sens critique etla perception. Bref, nous l’avons déjàévoqué plus haut, de rendre les chosesplus faciles. On a vu que l’arbitre doit être perfor-mant dans plusieurs domaines. Lecoach est juste là pour lui rappeler qu’ildoit travailler ces secteurs techniqueset le solliciter continuellement. Lescoachs les moins efficaces ont tendanceà abuser de leurs connaissances alorsque les meilleurs mobilisent les res-sources. Le bon coach d’arbitre est celuiqui va l’emmener à un accomplisse-ment à la fois de ses matchs, de ses per-formances et de sa carrière.

Quel est son rôle et quelles sont sescompétences ? Il est concevable qu’il doit rester objec-tif et doit pour cela avoir le maximumd’attitudes positives et encourageantes(que ce soit dans l’écoute, dans lesconseils ou bien les choix). Forcément,les qualités du coach d’arbitre sont lesmêmes que celles de l’entraîneur. Il y aun suivi individualisé de l’officiel aucours de la saison et cela demande

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énormément d’investissement, non pasqu’il soit nécessaire de passer beau-coup de temps avec un arbitre, maisqu’il y a plusieurs dizaines d’officiels àsuivre et ce, quel que soit le niveau.Il n’est pas nécessaire que le coach soittrop autoritaire quelle que soit lateneur des messages. Il doit par contres’assurer que le coaché a compris. Lesimple fait de dire les choses doit faireprendre conscience au formé de l’im-pact du message.L’expérience reste très controversée. Eneffet, certains imaginent qu’il estnécessaire que le coach ait eu un vécud’arbitre, une grande carrière pour êtreun bon coach. A mon avis, cela peutinfluencer la reconnaissance. Mais unepersonne qui a et met en applicationles qualités énoncées plus haut, doitfaire un excellent coach, sans pourautant avoir arbitré longtemps et auplus haut niveau.Mais un des tous premiers et meilleurscoaching chez le jeune arbitre restel’entourage familial, pour ceux qui ontla chance d’être suivis. Une étude«sociologique» montre que la plupartdes arbitres qui ont pu réussir une car-rière de haut niveau ont eu la chanced’avoir à la base l’aval de leurs parents,aux tous premiers stades de leur car-rière. Un suivi, un accompagnement,favorisent la réussite. Au contraire, si ily a un frein on peut facilement imagi-ner le forfait du jeune. Mais l’arbitredoit aussi savoir se prendre en charge,sans attendre continuellement uneassistance. Sénèque, philosophe du premier siècle,écrivait : "Il n'est de vent favorable pourqui ne sait où il va" ; Lettre 76 à Lucilius. Toutes les ressources qu’il pourra déve-lopper seront autant d’atouts qui l’aide-ront à réussir.

> A l’entraînement

Je me suis alors décidé à utiliser unetechnologie de communication compo-sée de talkies-walkies et d’oreillettes.Ce système est simple d’utilisation : lecoach possède un émetteur et les arbi-tres un récepteur sur lequel est bran-ché une oreillette. L’arbitre place sonmatériel léger dans son short ou sonpantalon puis il fixe son oreillette defaçon à être relié en permanence. Lecoach peut tout simplement parler àses arbitres du bord du terrain et l’arbi-tre peut même poser une question àson coach via un micro incorporé (pho-tos 1 et 2).

Photo 1 : le coach dirige les officiels surle terrain grâce à son micro relié à sontalkie-walkie émetteur.La communication est simple, discrèteet efficace.

Photo 2 : l’arbitre a un talkie-walkierécepteur accroché à la ceinture.L’oreillette lui donne en direct les infor-mations choisies par le coach. Sans êtredérangé, il peut arbitrer tout en inté-grant des points clés.

Pour cette technologie, plusieurs tech-niques ont été utilisées :

- Chaque arbitre a son propre canal ; lecoach parle à l’un ou à l’autre, indépen-damment. Cette technique a l’avantagede ne pas perturber l’arbitre qui n’estpas concerné par la décision.Cependant, une majorité des décisionset la couverture du jeu concernent lesdeux officiels. Je ne suis pas très favora-ble à cette méthode car il faut changerde canal avant de communiquer.- Les deux arbitres ont les mêmes infor-mations ; c'est à dire qu’un seul canalest connecté.

Les premières minutes d’utilisationpour le coaché sont terribles.Quelqu’un lui parle durant son match, ilfaut courir avec un cordon et avoir uneoreillette « greffée » en permanence.C’est pourquoi, il est recommandé aucoach de ne pas parler en continu. Diego Valenzuela, arbitre sur un campd’été a écrit : «Le coach doit savoir àquel moment intervenir et surtout àquel moment ne pas intervenir pour quel’arbitre puisse rester dans son match».Son commentaire rejoint ceux de tousles candidats qui ont essayé ce système.Ils ne veulent pas forcément beaucoupd’informations et qu’elles soient lesplus brèves possibles.

L’objectif n’est pas de commenter lematch avec les arbitres, il est de donnerquelques indications pour permettre àl’arbitre de mieux juger ou de prendreconscience de ces points faibles ouforts. En aucun cas, le coach ne décideet arbitre à la place du coaché. TaharAssed-Liegeon, entraîneur national,réagit ainsi : «La vraie question c’est :qui arbitre ?» Il y a une forme de suspicion.De façon générale, le coach ne doit pasêtre directif. Par exemple, il ne doit pasdire : «siffle, t’as bien vu que l’écran estmobile». Cela aurait pour effet de provoquer undécalage dans les coups de sifflets, destresser l’arbitre. Une question embar-rassante est : «pourquoi tu n’as pas sif-flé ?» car l’arbitre, pour des raisonsmatérielles, ne peut tout simplementpas brancher son micro et répondre. C’est pourquoi, le fait de poser desquestions fermées induit automatique-ment une réponse appropriée.Exemple : «ne penses-tu pas que tuserais mieux placé poste bas à droite». L’arbitre n’a pas à répondre, un seulsigne de la tête ou un déplacement versla zone conseillée sera la réponseattendue. Ou encore : «crois-tu que le joueur quiposait l’écran était immobile aumoment où le contact s’est produit ?»Ce qui sous-entend qu’il n’a pas sifflécette faute offensive alors qu’il auraitdû. C’est plus diplomate, plus adroit etdonc plus bénéfique.

Après un temps d’adaptation de plu-sieurs minutes, le coaché se sent plus àl’aise. Il peut réceptionner correcte-ment les aides et le bénéfice se ressenttrès vite. L’avantage de ce systèmeémetteur récepteur est que le coach esten contact permanent pour distiller desinformations quant à la mécanique, aujugement et au choix des décisions, aux

comportements et attitudes… Autrebonus : sans attendre la fin de la ren-contre pour débriefer avec l’outil vidéo,l’arbitre reçoit l’information en direct. Ila alors la possibilité de comprendre etde corriger très vite ses défauts. Il peutavoir l’explication d’une notion qu’il neconnaît pas, il est conseillé technique-ment. Le fait de corriger certainsdéfauts en direct est un gain de tempsconsidérable et cela facilite la progres-sion vers d’autres mini-objectifs àatteindre. Aussi, cela se fait-il de façondiscrète contrairement au coaching à lavoix et un débriefing des situationspeut être fait «à chaud» (photo 3).

Photo 3 : Un coach débriefe le matchd’entraînement avec deux jeunes sta-giaires. Parler et écouter après la pres-tation est source de motivation, de pro-gression pour les coachés.

> En match

Le coaching a aussi lieu pendant la ren-contre. Il faut retenir que l’objectifultime est de travailler et d’améliorer laqualité de l’arbitrage. Dans le cadre d’une évaluation globale,nous attendons la fin du match pourdonner des outils à l’arbitre. Lors de rencontres officielles, l’utilisa-tion des talkies-walkies peut ne pasêtre appréciée par les entraîneurs.Alors, le coach est présent près de latable de marque. Dans ce cadre là, unapport donné à l’arbitre est mis enapplication immédiatement lors destemps morts, des intervalles entre lesquarts temps de jeu (photo 4). Mais le coach ne peut en aucun casinduire, modifier, favoriser une décisionou intervenir dans le déroulement de larencontre (gestion d’un entraîneur, ges-tion de la table de marque,…). Son acti-vité est réelle au cours de la rencontre,il peut se tenir debout ou assis, com-muniquer par des gestes avec les arbi-tres.

Photo 4 : Le coach écoute et donne sesconsignes aux arbitres pendant untemps mort. Sur le fond de l’image, onaperçoit l’entraîneur de l’équipe localequi lui aussi coache ses joueuses.Chaque équipe sait maintenant cequ’elle a à faire sur le terrain.

Pour les mêmes raisons que décritesplus haut (voir chapitre à l’entraîne-ment), je crois qu’il ne doit pas se met-tre en avant lors des phases de jeu. Ilest préférable que l’essentiel de sesmessages passent durant les tempsmorts (photo 5). Les arbitres serontplus réceptifs. La procédure requise estdécrite dans le chapitre procédure.

Photo 5 : Le coach écoute puis inter-vient en donnant ces conseils entredeux quarts temps. C’est l’opportunitépour lui de susciter des interrogationspour aider l’arbitre à se remettre enquestion et à s’améliorer.

Procédure

L’essentiel du travail se fait aux tempsmorts, entre les quarts temps et à la mi-temps. Bien sur, on imagine bien que laparole et les regards sont utiles aucours du jeu. L’arbitre devra prêter uneattention particulière à tout indice{visuel ou auditif) qui puisse lui permet-tre de corriger ses points. Le non verbalest primordial et correspondrait à plusde 70 % de notre communication. D’oùl’intérêt de se connaître et de se voir envidéo pour savoir comment on commu-nique. Quels sont les signes, les attitu-des chez moi qui peuvent induire tel outel comportement ?

Il faut noter qu’une règle d’or danscette technique est que le coach n’in-tervient pas sur les décisions qui sontprises par les arbitres et il ne peutmodifier en aucun cas les décisions. Cetravail a été mis en place dans la liguedes Pyrénées il y a trois saisons et lesrésultats sont très encourageants. Eneffet, les entraîneurs sont satisfaits,essentiellement parce qu’ils ne s’occu-pent plus des décisions arbitrales. Leurstémoignages montrent qu’ils saventqu’un coach est là pour faire les régla-ges. Ils se consacrent ainsi plus facile-ment au jeu. Les propos de MichelGomez corroborent ce constat : «Ondilue les responsabilités, la pression, lesconflits entre les arbitres, etc.». Cettetechnique a aussi pour objectif de mon-trer à tous les acteurs et spectateursque l’arbitre travaille, qu’il a une per-formance à atteindre.

A SUIVRE...

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 2009 31

NicolasMAESTRE-PLANQUES

> Formateur de for-mateurs arbitres-Zone Sud-Ouest.

association française des entraîneurs de basket-ball / janvier février 200932

Ensemblepour l’avenir de l’AFEB

PAR CHRISTIAN DEVOS

Les membres du Comité Directeur de l’AFEB ont décidé demettre à la disposition d’un maximum d’entraîneurs de nou-velles revues Pivot et Pivot Jeunes à partir de 2009.La volonté du Bureau Directeur de l’AFEB est de s’adapter auxmoyens modernes de communication, raisons pour lesquellesnous sommes passés d’un document papier à une web revuepour Pivot Jeunes, dès septembre 2008. Face au succès rencontré et aux difficultés financières denotre Association, j’ai souhaité qu’un nouveau virage soit prisen déclenchant le même procédé pour Pivot, ce qui induitune diminution du coût d’imprimerie et des frais administra-tifs, et nous permet également de baisser considérablementl’abonnement.Chers Amis adhérents, un «mot de passe» vous est envoyé,pour vous permettre d’accéder à chaque revue. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une divulgation de votre codealtèrerait sérieusement l’avenir de notre Association, aussinous vous demandons de respecter cette «charte afébienne»et de n’utiliser ce code que pour votre utilisation personnelle.Je ne suis pas de nature pessimiste, aussi je souhaite de votrepart la considération du travail fait par l’Association Françaisedes Entraîneurs de Basket-ball.

Nous avons renforcé des liens avec l’Espagne, l’Italie, laGrèce, la Russie, pour permettre aux plus jeunes d’entre vousde profiter d’organisations de colloques internationaux.

Je me rapprocherai également de la Direction TechniqueNationale, du Syndicat des Entraîneurs Professionnels, de laLigue Nationale du Basket et de la Ligue Féminine de Basket,pour qu’ensemble nous redéveloppions les réunions d’infor-mation et de formation, l’AFEB peut apporter sa pierre à toutcet édifice «basket».Comme aux Etats-Unis et dans bien d’autres pays, l’entraî-neur, quel que soit son niveau, doit pouvoir obtenir la consi-dération de ses pairs.Il n’y a pas de «petits» et de «grands» entraîneurs, il y a unemultitude de passionnés pour notre sport, qui trop souventsont dans l’ombre, plus par pudeur que par manquement.Soyons fiers d’appartenir à la famille des Entraîneurs,Animateurs des clubs français et européens et donnons nousla volonté de réussir en portant et diffusant les valeurs del’AFEB, en œuvrant pour que notre Association continue detransmettre un «savoir-faire» pour le bienfait et l’intérêt detous.Aidez-nous à développer le nombre d’adhérents, c’est la cléde survie de notre association, si le «Tir» est le thème géné-ral de cette parution, ne nous trompons pas de cible,œuvrons pour l’AFEB.Merci de votre attention et de vos intentions !!!

Le président de l’AFEB : Christian DEVOS

AADDHHEESSIIOONN // AABBOONNNNEEMMEENNTTSS AAFFEEBB 22000099FRANCE ETRANGER / DOM-TTOM

PIVOT PDF 26 euros 31 eurosPIVOT PDF / WEB PJ 35 euros 40 eurosWEB PJ 17 euros 22 eurosAdhésion 2009 (facultatif) 5 euros 5 euros

TOTAL =

Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mode de paiement : Chèque Mandat Virement Espèces Facture : oui non

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PRENOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

ADRESSE : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CP : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VILLE : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PAYS : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

COURRIEL : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .TEL/PORT : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Profession : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diplôme entraîneur : . . . . . . . . .

Je possède un numéro AFEB : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .«Les informations recueillies font l’objet d’un traitement informatique et sont destinées au secrétariat de l’Association. En application de l’art.34 de la loi du6/1/78, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent, auprès de nos services. Vos coordonnées pourront être cédéesà des partenaires. Si vous ne le souhaitez pas, veuillez cocher la case ci-contre : ».

Paiement à faire parvenir dans tous les cas à l’ordre de l’AFEB :AFEB /TOPENOT Edith : 13 rue Au Pré du Bain 21490 SAINT JULIEN - FRANCECourriel : [email protected] - Site : www.afeb.asso.fr - Tél. : 09 62 23 74 03

Pour les virements de l’étranger :IBAN : FR76 1562 9088 5600 0572 0404 038 - BIC : CMCIFR2A / RIB : Code Banque : 15629 - Code Guichet : 08856 N° Compte : 00057204040 - Clé : 38 / Domiciliation : CCM REIMS EUROPE - 146 Av Jean Jaurès 51100 REIMS - Tél. 0820352168Titulaire du compte : ASS FRANCAISE DES ENTRAINEURS DE BASKET - Association loi 1901 - N° 2127705211 - 18/10/77Agréée Jeunesse et Sport n°21S367 - SIRET : 442 612 271 00027 - APE : 9312Z

Abonnements PIVOTet/ou WEB PIVOT JEUNES

au 1/1/2009(année civile du 1/1/09au 31/12/09)

au 1/9/2008(saison sportive 2008/2009)

La

Bo

uti

qu

eSacocheSable

600 deniersPersonnalisée AFEB

17 euros

Deux documents sur le thème des colloques :

Nom : .................................................................. Prénom : ............................................. Tél. : ....................................Adresse : ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Courriel : .........................................................................................................................................................................

Adhérent n° : .................................................Je paye à la commande par chèque. Je demande une facture : oui non

Total : ..........................Frais de port* : ..........................

Total à payer

Désignation des articles Quantité Taille Prix unitaire Prix total

*Frais de port : 5 euros pour une commande inférieure à 30 euros - 9 euros Étranger /Dom Tom - 7 euros pour une commande de 31 euros et plus - 13 euros Étranger /Dom Tom11 euros pour une commande de 100 euros et plus - 21 euros Étranger /Dom Tom

à renvoyer à AFEB Boutique - 13, rue au Pré du Bain - 21420 ST-JULIENVirements : CCM REIMS EUROPE - code banque : 15629 - code guichet : 08856 - N° de compte : 00057204040 clé RIB : 38 - AFEB

COLLOQUE NATIONAL 2002Colloque de Comelles-Vernay, en collaborationavec la DTBN/FFBB - 45 p.- 12 euros 10 euros

COLLOQUE NATIONAL 2003

Clinic franco-italien d’AntibesFrance Basket Colloque Ris-OrangisColloque de Feurs - 63 pages - 15 euros 10 euros

SPÉCIAL PREPA PHYSIQUE23 articles des Pivot n°1 au n°96Spécificité de l’effort de B.B. - PlanificationSéances spécifiques - 15 euros 12 euros

LES FICHES TECHNIQUESPivot 100 à 108 : 36 fiches techniquesPivot 110 à 118 : 36 fiches techniques5 euros la série de 36 fiches

Une histoire dubasket français

Les tomes I, II et III + coffret

123 euros

euros

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Tous les articles sur les thèmes techniques :

SPÉCIAL ATTAQUE 2N°2 : 77 articles des PIVOTS n°53 à 8520 euros 17 euros

PÉDAGOGIE et APPRENTISSAGENuméro 215 euros l’unité 12 euros l’unité !

Nouvelleplaquettede terrain

18 euros

Polo manche courtebleu marine, col jean,taille L - XL - XXL

28 euros 18 euros

Gold label tee shirt210 g blanc AFEBtaille L - XL - XXL 13 euros

Fondamentauxdu basketPar Noël Lefrère

Editions Amphora

28.20 euros

BenoîtBenitez

30 séancesvécues

13 euros

“Des jeuxcollectifs...au basketà l’école”

I.A. de l’Isère,

CD Isère, USEP 38

12 euros

Coffret3 DVDdu Colloquedes As 2006

30 euros

25 euros

Le mini-basketpour lesenfants Edition Amphora

19.80 euros

“Une alternative au jeu de système”“Les fondamentaux offensifs individuels”“Entrée dans les fondamentaux”“Entrée dans les fondamentaux défensifs”

DVD 15 euros chacun

Brochuredu Colloque

des As 2006

15 euros

12 euros

Basket : 150situations

d’entraî-nement

J. Martin et F. Jordane

(réédition)

22.10 euros

Cahier pédagogiquede l’école deminibasketCahier Mini poussinsCahier Poussins débutants

10 euros l’unité

Colloque duCoteau 2007

Coffret 8 DVD

40 euros

10 euros

Le jeu desPoussins DVD interactif

Edition AFEBet Imaginea

20 euros

Tee Shirtdu trentième anniversaire

de l’AFEB 1977- 2007

5 euros

DVD rompréparationPhysique n°2Compilatin des articles

de préparation physique

du Pivot 98 au 128

10 euros

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