le Songe D’une Nuit D’été -...

24
Dossier d’information - Saison 2012/2013 ©Marielle Pommier Dossier d’information Pistes de réflexion à l’attention des enseignants du secondaire Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare d’après la traduction de Pascal Collin mise en scène Julien Rocha / Cédric Veschambre Coproduction Compagnie Le Souffleur de Verre / La Comédie de Saint-Etienne – Centre dramatique national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Du 8 au 15 novembre 2012 Théâtre Jean Dasté - La Comédie de Saint-Étienne

Transcript of le Songe D’une Nuit D’été -...

Dossier d’information - Saison 2012/2013

©Marielle Pommier

Dossier d’information Pistes de réflexion à l’attention des enseignants du secondaire

Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare

d’après la traduction de Pascal Collin

mise en scène Julien Rocha / Cédric Veschambre Coproduction Compagnie Le Souffleur de Verre / La Comédie de Saint-Etienne – Centre dramatique national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Du 8 au 15 novembre 2012 Théâtre Jean Dasté - La Comédie de Saint-Étienne

2

SOMMAIRE … Présentation p.3 L’argument p.3 Générique p.4 Une création à La Comédie de Saint-Etienne p.5 Propos et intentions p.6

Eléments du spectacle p.7 Résumé p.7 Les thèmes de réflexion p. 8

- Pouvoir et rébellion - Illusions et représentations Extrait du texte p. 11 La traduction p.12 Les choix esthétiques p.13 ‐ Le dispositif scénique ‐ La musique, le son

Eléments de biographie p.14 La compagnie Le Souffleur de Verre p.14 Julien Rocha p.16 Cédric Veschambre p. 17

Documents annexes p. 18 Photos du spectacle p. 18 Croquis et plan p. 20 Extraits de presse p. 22

Les informations fournies dans ce dossier ont été transmises par la compagnie Le Souffleur de Verre. Les visuels utilisés à but informatif ou pédagogique sont exempts de droit selon de code de la propriété intellectuelle article L122-5 alinéa 9.

3

PRESENTATION … Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare d’après la traduction de Pascal Collin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . « Quand ils se réveilleront, toute cette comédie leur paraîtra un songe et une hallucination sans lendemain. » Trois intrigues composent Le Songe d’une nuit d’été : il y a d’abord les idylles empêchées de quatre jeunes amoureux à la cour d’Athènes, puis leur fuite dans un monde féerique peuplé d’esprits farceurs où règne le roi de l’illusion, et enfin les répétitions d’une pièce « lamentable » jouée par des comédiens amateurs, naïfs mais bien intentionnés. Évidemment, une histoire comique d’amour tragique. Hurlements, séductions, humour potache, manipulations, panique et crises de nerfs se succèdent tout au long de ce dédale. Les comédiens de la compagnie. Le Souffleur de Verre s’emparent avec jubilation de cette fantastique machine à jouer. Dénonçant l’inconstance du sentiment amoureux, ils passent d’un personnage à un autre, du drame à la comédie, de la comédie à la parodie, d’une langue poétique à une langue plus prosaïque. Pour Shakespeare, le théâtre est l’affaire de tous ceux qui veulent bien s’en emparer, acteurs comme spectateurs, c’est une invitation aux réjouissances de la nuit. Alors cette nuit devient le moment de tous les possibles, où l’on tend vers l’interdit et sa transgression, où la lune appelle au fantasme. Shakespeare revendique pour chacun la liberté absolue. Et c’est bien le sentiment qui nous envahit au spectacle de cette splendide «fête théâtrale». du 8 au 15 novembre 2012 à 20 h (relâche sam. 10 et dim. 11) au Théâtre Jean Dasté – La Comédie de Saint-Etienne + Répétition publique mardi 30 octobre à 20 h + Rencontre en bord de scène mercredi 14 novembre à l’issue de la représentation Durée estimée : 2h40

4

Générique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mise en scène Julien Rocha et Cédric Veschambre musique Matthieu Desbordes lumières François Blondel régie plateau Thomas Ganz costumes Nelly Bourrier et Ouria Dahmani-Khouhli (Les ateliers de La Comédie de Saint-Etienne) scénographie Elodie Quenouillère (merci à Jacques Mollon, Directeur technique de La Comédie de Saint-Etienne) construction décors Les ateliers de la Comédie de Saint-Etienne avec Emilie Beauvais* François Font* Fabien Grenon* Denis Lejeune* Christophe Luiz Constance Mathillon Yann Métivier* Sabine Revillet* Arthur Vandepoel.

*Issus l’Ecole de la Comédie de Saint Etienne – Ecole supérieure d’Art dramatique.

coproduction La Comédie de Saint Etienne / Compagnie Le Souffleur de Verre

Avec le soutien de la SPEDIDAM La compagnie Le Souffleur de Verre est conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication – Drac Auvergne et le Conseil régional d’Auvergne. Elle reçoit le soutien du Conseil général du Puy-de-Dôme, de Clermont Communauté, du Transfo – l’agence de promotion culturelle région Auvergne et de la MAIF.

Le texte de la pièce est édité aux Éditions théâtrales, 2008

5

Une création à La Comédie de Saint-Étienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un Centre Dramatique National est un lieu de création, de diffusion et de production dirigé par un artiste. Arnaud Meunier, directeur de La Comédie de Saint-Étienne souhaite que cet outil soit largement partagé et a défini une politique de soutien actif à la création artistique. Cette politique se caractérise par la production de spectacles mis en scène par son directeur ou par des artistes associés, par le cofinancement de créations, ou par la mise à disposition de ses compétences et de ses forces vives (personnel artistique ou technique, construction de décors, fabrication de costumes, transport de décors, etc.). Depuis janvier 2011, Arnaud Meunier a réuni autour de lui un “Ensemble Artistique” composé de metteurs en scène, auteurs, comédiens, scénographe qui sont particulièrement sollicités aujourd’hui et le seront dans les prochaines productions de La Comédie.

La Comédie produit et coproduit des spectacles d’artistes qu’elle souhaite accompagner et impliquer dans la mise en œuvre du projet artistique de son Directeur. Parmi ses productions et coproductions, certains spectacles sont créés au sein de La Comédie, d’autres sur le territoire, dans le cadre de La Comédie Itinérante.

Le spectacle Le Songe d’une nuit d’été a été créé en extérieur en 2009. La compagnie Le Souffleur de Verre sera accueillie en coproduction à La Comédie en novembre 2012 pour une recréation en salle.

6

Propos et intentions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . De la mythologie aux contes, de la Renaissance aux surréalistes jusqu’aux années Pop, nombre d’artistes ont manifesté leur attrait pour le monde des songes. Espace intime du sommeil, corps endormis, confusion avec un repos plus éternel, retour à l’enfance où rêve et réalité se confondent, imaginaire débridé, cauchemars ou insomnies propices aux dérives urbaines : le mystère du sommeil, temps d’émergence d’idées et de visions fascinantes ou effrayantes, donne accès à l’inconscient, vivier d’imaginaires. En entrecroisant les incessantes hésitations entre rêve et réalité et les mises en abîme du travail théâtral le temps d’une nuit ensorcelante, Shakespeare lance des passerelles entre les cultures mythologiques et populaires. Les nombreux glissements entre rêve et réalité (même s’il n’y a que Hermia qui rêve vraiment dans ce Songe) utilisent joliment l’altérité. Des trois intrigues qui composent Le Songe d’une nuit d’été, les idylles empêchées des quatre amoureux à la cour, leur fuite dans un monde féerique peuplé où règne le roi de l’illusion, les répétitions d’une pièce « lamentable » jouée par des comédiens amateurs, De ces trois histoires comiques d’amours tragiques nait une fantastique machine à jouer. Abordant la question des dérèglements émotionnels, des conflits entre Amour et Raison et de l’inconstance du sentiment amoureux, dénonçant les travers des sociétés patriarcales et des conduites qu’elles imposent, Le Songe d'une nuit d'été est une sorte de pièce carnaval dans le cadre d'un espace d’utopies, de non-sens et de fantasmes. Le théâtre comme laboratoire humain, espace matrice et lieu de la création. En jouant avec les différentes distributions qu’offrent les mises en abyme du « comment faire théâtre », les comédiens passent avec jubilation d’un personnage à l’autre, du drame à la comédie, de la comédie à la parodie, d’une langue poétique à une autre plus prosaïque. Rébellions, quiproquos, hurlements, séductions, désirs, empêchements paniques, humour potache, manipulations et crises de nerfs se succèdent au long du dédale en forêt. Le théâtre est l’affaire de tous ceux qui veulent bien s’en emparer, acteurs comme spectateurs. Le Songe d'une nuit d'Eté est une invitation aux réjouissances de la nuit : le moment de tous les possibles et des interdits, le moment où l’on peut tendre vers la transgression, où la lune appelle au fantasme, le moment où chacun peut revendiquer une liberté absolue.

« Le théâtre est le désordre incarné

et pour faire l’éloge du théâtre il fait commencer par faire l’éloge du désordre. »

Louis Jouvet

Avant que tout rentre dans l’ordre au lever du jour et que chacun croit retrouver sa chacune, le plateau se construit comme un épique road movie où burlesque, poétique et sens s’interpénètrent. Par une course effrénée des neuf comédiens qui incarnent tous les personnages de cette comédie jubilatoire, les corps s’affolent et les langues se délient pour lancer leur appel à la révolte : les rebelles – Hermia, Puck et Derrière – ont leurs armes pour partir en combat. Les deux grandes questions du Songe d‘une nuit d’été, Pouvoir / Rebellions et Représentations / Illusions, architecturent un théâtre qui s’invente avec tout et malgré tout. Et comme il y a porosité entre les mondes, les schémas réducteurs sont mis en défaut.

7

ELEMENTS DU SPECTACLE … Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thésée, duc d’Athènes, de retour de guerre, ramène comme butin la belle amazone Hippolyta qu’il va épouser de force et annonce les préparatifs de la noce. Egée l’interrompt : il réclame au roi l’obéissance de sa fille, la douce Hermia, qui ne veut pas épouser Démétrius. Elle aime son tendre Lysandre et en est aimée. Démétrius, qui veut Hermia, est aimé avec fureur par Héléna, qu’il a séduite puis abandonnée. Thésée réclame, sous peine de mort, obéissances aux amoureux. En parallèle, des artisans naïfs mais bien intentionnés répètent un spectacle pour les noces : évidemment une histoire comique d’amour tragique. En forêt, Obéron, maître de l’illusion, et Titania, reine des fées, règnent conjointement sur le monde de la nuit… Ils se disputent la garde d’un jeune enfant et dérèglent la nature. Lysandre et Hermia ont fui Athènes. Mais leur fuite a été révélée à Démétrius par la jalousie d’Héléna. Alors, en quête les uns des autres, les quatre cœurs battants se retrouvent, et se déchirent sous la lune en forêt. Obéron, témoin des amours contrariées des jeunes gens, charge son elfe Puck d’y mettre de l’ordre. Mais, malicieux, Puck va mettre une pagaille totale : les détestations se transforment en coups de foudre, les amours en haines inexpiables et cruelles. Pendant ce temps la troupe d’amateurs arrive en forêt pour répéter leur pièce loin de la cité : Puck jubile et transfigure le plus cabot des acteur amateurs, Derrière, en lui collant une tête d’âne. Titania, enchantée par la magie d’Obéron, va devenir folle de désir pour cet âne et ainsi perdre l’enfant qu’elle gardait.

8

Les thèmes de réflexion

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Pouvoir et Rébellion

La cour d’Athènes avec ses lois bousculées par la jeunesse est une meute, un gang où règles et honneur font sens, où la brutalité est borne. Bienvenue dans le monde des petits arrangements de la mafieuse magie, des coups bas pour le pouvoir. Au-delà d'un fait d’actualité touchant aux inégalités ou au sexisme, le texte de Shakespeare permet de décrypter et distancier la question qui vaut pour tout un chacun : le pouvoir, surnaturel ou pas, qui l’aura et qui le gardera ? À la cour, d’évidence, Thésée est le pouvoir personnifié. Au sein du quatuor amoureux, chacun s’essaye à affirmer sa volonté, et, entre Lysandre et Démétrius, c’est à un combat de coqs que l’on assiste. Dans la répétition des artisans, Derrière (notre Bottom), cabotin, veut endosser tous les rôles. Et dans la forêt, Obéron et Titania, maîtres du monde des fées, se font une guerre intestine : l’objet de leur discorde, un enfant dont chacun veut la garde. Et ce qui semble d’abord une raison grotesque à leur dissension se révèle une sorte de point d’appui à leur parade amoureuse. Leur haine, factice, semble faire partie du jeu. Comme au poker, le perdant devra accepter de baisser sa garde. Ainsi, la « raillée » Titania s’offrira à Obéron, miroir parfait d’Hippolyta, l’amazone captive qui sans autre procès s’abandonne finalement à Thésée. Dans chacun des mondes, pour chaque personnage, les jeux d’amour, les séductions passent par la notion d’emprise et de pouvoir : un jeu sadomasochiste où l’un veut faire capituler l’autre pour pouvoir l’aimer ensuite. À la question du Pouvoir s’ajoute celle de l’égalité face au Pouvoir. Depuis la Grèce antique, la métropole, pourtant « ville mère », caractérisée par ses fonctions d'organisation, de commandement, ses activités économiques et ses responsabilités politiques et culturelles, repose sur un système patriarcal et paternaliste. Une vision androcentrique du monde où la force de l’ordre masculin se passe de justification, où seules les caractéristiques féminines nécessitent d’être soulignées. L’absolutisme royal, paternel, masculin est fatalement le point de départ de la comédie dans laquelle toutes les figures féminines sont contraintes : Hippolyta est captive, Hermia doit épouser celui qu’elle ne veut pas, Helena est à l’abandon et Titania forcée d’aimer un âne. Amour et Union. Le questionnement est terrible, parce que moderne, parce qu’il repose sur ce qu’est un couple d’aujourd’hui et sur la place qu’occupent hommes et femmes au sein de la relation amoureuse comme dans le vivre ensemble. La dénonciation des fonctionnements phallocrates dans Le Songe d’une nuit d’été commence avec la capture de la reine des amazones, Hippolyta, se poursuit par la tentative de museler la parole de la femme (par crainte de ce qu’elle pourrait révéler ?) puis par une démonstration de force du père, Egée, et du roi, Thésée, face à la douce Hermia :

« Réfléchissez avec soin, belle jeune fille.

Pour vous, votre père doit être comme un dieu, c'est lui qui a pétri votre beauté, bien sûr, celui

pour qui vous n'êtes rien d’autre qu’une forme de cire où il a imprimé sa marque, dont il a le pouvoir

de sauvegarder l’image ou de la défigurer. »

Aimez dans l’ordre ou mourez ! Mais ils sont trop jeunes pour penser à mourir ou s’en tenir à un avenir menacé où l’irrespect des corps vivants règne. Les rebelles pourraient préférer se taire. Mais Hermia discerne que le délire du monde s’est accru et elle répond – la sincérité ne suffit pas. Sa fuite, sa voix, son obstination, son rêve pris sur le fait font d’elle une figure de l’émancipation. Elle ne perdra pas la plus grande partie de sa jeunesse, arrivera à ses fins et sa rébellion sera récompensée : elle épousera Lysandre.

9

Oui Le Songe d’une nuit d’été montre l’inconstance, la cruauté et la violence des amours adolescentes mais au-delà, c’est une réflexion lucide et cruelle encore qui se lit. Femme, meuf dans la cour de récré, femme-objet retouchées, et sifflets dans les rues, et le corps toujours enfermé : lit d’abord, cuisine ensuite, chambre d’enfant enfin. Nos constructions sociales s’appuient encore sur un schéma d’opposition binaire qui pare les femmes de vertus naturalisantes. D’abord passive, sexuellement bien sûr – une femme active devient tout de suite une nympho. A l’école ensuite : ne pas poser de questions, écouter et apprendre. Succès jusqu’au bac, ensuite les courbes de réussite s’inversent puisqu’une femme se doit d’être modeste : muse, femme de, assistante, mère réconfortante, femme au foyer du mari travailleur. L’homme à tous les fronts, la femme toujours au-dessous et à l’arrière. Et douce et patiente : quel agacement social dès qu’une femme est dans l’excès, quand elle veut réussir professionnellement, quand elle affirme ne pas vouloir d’enfants. Et belle, toujours (ne va quand même pas imposer ses poils aux jambes) même si la femme trop tentante est toujours punie d’être l’Eve qui conduit au péché. Enfin psychologue, intuitive, littéraire, dépassée par la technologie : à défaut d’intelligence, de courage ou de maîtrise du monde, elle doit investir l’intimité de la vie domestique, le lieu de la parole, des âmes, des esprits. Etre une femme, c’est aujourd’hui encore une résistance pour sortir de cette assignation perpétuelle, pour assouplir la norme, sans tomber dans une guerre, ici celle des sexes. La même résistance que les étrangers confrontés aux comportements racistes, que les handicapés, les pauvres, les homosexuels qui ne se haussent pas au prestige viril attendu, etc. Les femmes et les hommes sont loin d’être indépendants. Nous sommes citoyens du monde, de notre pays, de notre région, de notre ville, même de notre immeuble. À tous les niveaux, nous pouvons agir et penser sur comment vivre avec l’autre. Nous pouvons choisir d’être esclaves plutôt que citoyens : le citoyen usera de son aptitude à réfléchir et à se bouger tandis que l’esclave laissera les autres penser et décider à sa place. Le sentiment d’écrasement doit céder du terrain à l’indignation et à la révolte. Comment nous dépêtrer de nous-mêmes sinon ? Accuser, enchanter à nouveau et ne plus ignorer pourquoi s’être levé. Illusions et Représentations

• Théâtre des libertés : questionner nos codes et standards de représentation.

La nuit inspire ou libère. Prenons les mêmes et donnons-leur la possibilité de se laisser aller : « La nuit séduite par le jour ». La nuit est un miroir dans lequel les vérités se travestissent. Ou bien est-ce les conventions établies, les mensonges du masque social qui tombent ? Thésée devient Hippolyta, et Hippolyta, Obéron. Les réalités quotidiennes sont effacées et laissent entrevoir des êtres transfigurés : dans le monde de la nuit, le puissant Thésée devient Titiania, ridicule amante de la tête d’âne, et l’amazone prisonnière devient Obéron faiseur d’illusions. L’inversion des rôles appuie le discours politique et féministe. Avec la lune comme témoin, dans la lumière blafarde, la forêt est un asile aux libertés, presque une menace érotique ! Les âmes pensantes se transfigurent aux profits des pulsions. Avec Obéron et ses fées nous sommes lancés dans un royaume de papillons sans morale. C’est le corps délié (travestir les sexes, théâtraliser l’érotisme), la pensée libérée (l’identité sexuelle bouleversée, comment et qui aimer ?) et le geste débarrassé (les corps désirables et désirés, quelle pudeur à cette nuit ?) de l’imaginaire. Un théâtre des amours et des empêchements où les amours vraies doivent se justifier. Et le jour revenu, l’amazone prendra Thésée comme époux, comme si les rapports de forces s’annulaient pour tendre à une unité dans l’amour de l’union. Les fantasmes se devinent et les conventions les font taire. Sous la lune, la liberté n’était peut-être qu’une Illusion ? A travers cet univers fantasmatique et fantastique, Le Songe d’une nuit d’été revendique pour chacun la liberté absolue qui place la réalisation de ses désirs au centre de la vie. Au-delà de la simple féerie, c’est un monde où le cauchemar se mêle à la magie qui nous est proposé. L’oscillation entre fantasme et réalité s’explore sous le prisme des contraires : attirant / effrayant, beau et cruel... On touche avec la nuit à une mythologie, celle de l’enfance qui libère du social. Les contradictions entre ces deux mondes, celui des hommes et celui des fées, exacerbent les passions. Mettre en scène les philtres, les fées, les métamorphoses, les illusions et la ronde échevelée du désir jusqu’à la confusion la plus totale, mettre en scène « la fabrication du théâtre », c’est fabriquer « l’étoffe des rêves », le garde-fou à la société, sclérosée, engluée dans des lois parfois absurdes, transgresser les interdits...

10

• Théâtre de l'illusion : Puck, vision épique du malin Autre retournement : Philostrate, l’austère organisateur des plaisirs de la cour devient quant à lui Puck, coquin malin intéressé par tous, plein de légèreté et fauteur de trouble, esprit malicieux de la forêt qui prend plaisir à détourner les voyageurs de leur route, à faire des croche-pieds, toujours partant pour faire des crasses et rire de ceux qu'il égare !

« Que ces mortels sont fous ! » Puck exécute sa mission sans zèle, porté par la brise, sans pitié pour ceux qu’il tourmente. Nommé aussi Robin-bon-garçon, il vient semer sa pagaille. Personnage de théâtre et narrateur, il fait et dénonce l’action interrompant sans arrêt l’illusion, rappelant toujours au spectateur qu’il est au théâtre et que la pièce qui se déroule sous ses yeux, il en est l’acteur « critique » et le manipulateur. Il donne au factice une dimension épique et devient l’interlocuteur privilégié et complice du spectateur. Il est le premier dénonciateur de la machinerie théâtrale.

• Théâtre pauvre : les artisans D’un retournement l’autre, c’est l’envers du décor et une réflexion sur l’acte théâtral qui prennent le pas. Le Songe d’une nuit d’été met sur le devant de la scène ce qui est conventionnellement et patiemment dissimulé : le travail de l’acteur, les efforts et l’action qui président à la création de l’illusion. Avec la troupe improbable d’artisans, qui nous entraîne dans sa naïve et délirante tentative de jouer Roméo et Juliette, il faut aller vers un théâtre pauvre où tout est remis en question : histoire du théâtre, codes de jeu et conventions n’ont pas de sens puisqu’ils ne sont pas connus. Et cela fonctionne : les artisans font avec rien un théâtre qui dit tout. Encore une fois, la trame de l'histoire se rejoue dans monde-ci comme dans celui de la cour ou le monde de la nuit. Mais le point de vue est différent : le sérieux de la cour et le fantasmé de la nuit sont ici parodiés, drôles et théâtralisés. Rien n’a l’air plus idiot, et donc ne fait tant rire, qu’un prêt-à-tout pour jouer tyran, amant, dame et lion ou qu’un inerte monté par hasard sur les planches. Quand on est là-dessus, il faut prendre le ton, s’animer, jouer, se décider ou bien disparaître, n’est-ce pas ? Les artisans, c’est nous, artistes et chercheurs que nous tentons d’être ; c’est l’image de notre vocation. Toute passion se construit avec des travers ridicules. Et les artistes chez qui le théâtre est une passion, amateurs ou non, le sont souvent. Noblement, les artisans décryptent et dévoilent nos travers, nos façons de faire, démontent les mécanismes du théâtre et les rendent ridicules. Ils sont notre plaisir du jeu, notre naïveté perdue, notre miroir déformant. Ce qui mène aujourd’hui au Songe d’une nuit d’été, ce qui enchante toujours malgré les décennies, c’est cette histoire de troupe qui trouve sa quintessence dans la parodie d’elle-même, dans la volonté de ne pas se prendre au sérieux, de démonter allègrement les codes de représentation et d’illusion installés de scène en scène depuis le début. Un théâtre populaire qui se veut une fête et conscient qu’acteurs et spectateurs se complètent – les premiers n’existent pas sans les seconds.

11

Extrait du texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lysandre – Eh bien quoi, mon amour ? Pourquoi tes joues sont-elles si pâles ? Par quel miracle les roses y fanent-elles à cette allure ? Hermia – Probablement le manque de pluie, que je pourrais bien leur déverser en abondance de mes yeux pleins d’orage. Lysandre – Hélas, pauvre de moi ! Dans tout ce que j’ai toujours pu lire, toujours pu entendre à travers les légendes ou l’histoire, le fleuve de l’amour vrai n’a jamais eu un cours tranquille. Car ou bien c’était la différence sociale… Hermia – Ô croix ! Être trop haut pour être enchaîné à plus bas. Lysandre – Ou bien les âges étaient mal assortis… Hermia – Ô rage ! Etre trop vieux pour être engagé à plus jeune. Lysandre – Ou alors cela tenait au choix de la famille… Hermia – Ô enfer ! Choisir l’amour par les yeux d’un autre. Lysandre – Ou, s’il y avait l’accord parfait sur le choix, la guerre, la mort ou la maladie assiégeait l’amour sans répit, jusqu’à ce qu’il soit rendu aussi bref qu’un son, aussi fugace qu’une ombre, aussi passager qu’un rêve, soudain comme l’éclair dans la nuit de charbon qui, crachant sa rage, dévoile d’un coup le ciel et la terre mais qui, avant même qu’un homme puisse articuler : « Regardez ! » est dévoré par les mâchoires des ténèbres. Toute chose qui brille sombre si vite dans le néant. Hermia – Si donc les vrais amants ont toujours été persécutés, c’est que ce doit être un décret du destin. Par conséquent enseignons la patience à notre épreuve, puisque le martyr est la coutume, comme un dû à l’amour, ainsi que les peines et les rêves et les soupirs, les espoirs et les larmes, pauvres compagnons du désir.

William Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été, Les Éditions Théâtrales, 2008, traduction de Pascal Collin.

Acte I, scène1.

12

La traduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Avec la traduction de Pascal Collin, le Verbe est Action. Ce sont les mots qui ordonnent l’action, ou la contrarient. La « loi » ou les bienséances opposent Amoureux cruels et Amants haletants, Poètes et Vulgaires, références et soupe populaire. Ce sont les mots, drôles, en détours, en mensonges, en souterrain, qui construisent ce monde de chasses où les amoureux sont tour à tour chasseurs et traqués. La langue, avec la « magie » qu’elle met en scène, devient une manière de percevoir les objets extérieurs. Portée par une irrévérencieuse poétique, la matière texte devient un organe qui tamise la situation, la transfigure sans la changer. Le travail sur les glissements rêveurs d’un monde à l’autre impose une relation particulière à la parole, à la tradition comme au conte, à l’humour, à la description poétique comme à l’expression de la réalité. En jouant joyeusement sur ces différents niveaux, il nous faut répondre à l’ici et maintenant. Et ainsi, dans cette cité de la nuit, chacun pourra par la parole, défendre ses droits et libertés.

©Marielle Pommier

« Le théâtre élisabéthain émane d'une forte tradition tant sociale et idéologique qu'esthétique, et le spectateur

semble appelé à jouir de la mise en évidence de ses codes dans Le Songe. La nouveauté de la pièce est peut-être dans la virtuosité avec laquelle Shakespeare et sa troupe dominent les conventions pour leur faire rendre

toutes leurs possibilités, produire la complexité scénique à partir de leur exposé, puis les dépasser en les épuisant. »

Pascal Collin, extrait de Qu'est-ce que Le Songe d'une nuit d'été ?,

préface du Songe d'une nuit d'été, aux éditions Théâtrales.

13

Les choix esthétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le dispositif scénique L’espace de jeu – puisque c’est bien de jeu dont la compagnie Le Souffleur de Verre a envie – s’articule autour de trois grands thèmes pour souligner les trois grands mouvements de la pièce. Une facture froide et vulgaire de la cité humaine déshumanisée, sordide et quotidienne pour la cour de Thésée, At’ Ten lointaine. Les aléas du désordre de la nature d’une forêt théâtrale pour le labyrinthe sylvestre et fantastique révélateur des cerveaux humains perdus. Et pour finir le théâtre naïf de bric et de broc des artisans qui dénonce les artifices précédents. La musique, le son Comme un élément de scénographie, la création sonore de Mathieu Desbordes côtoie l’opéra de Mendelssohn et accompagne les spectateurs dans les trois mondes par des espaces sonores singuliers entre chansons et matière musicale omniprésente. Le monde de Thésée – masculin, brutal, misogyne, miroir d’une civilisation décadente – est maintenu sous le joug d’une pulsation constante, profonde et inquiétante, entre grosse caisse techno et armée en marche, de laquelle émergent des événements explosifs et orchestraux. Pour la forêt nocturne – hostile, végétale, porteuse d’une mythologie nordique entre trolls et fées, magie et illusion, à la frontière du réel et de l’imaginaire – de nombreux objets sonores non identifiables évoquent vent, bruissements d’ailes et de feuilles, pas sur l’humus et cris d’oiseaux, s’inspirant de la densité et de la texture des sons réalistes, sans jamais les singer. Pour la représentation, la musique créée dénonce les ficelles du jeu d’acteur et de la mise en scène : criarde, voyante, forte et très stylisée, témoin de notre époque où nos oreilles s’adaptent nécessairement au kaléidoscope culturel et marchant de la musique. L’instrumentation des chansons du malicieux Puck est identifiable et stylistiquement déterminée : Basse, guitare, clavier, batterie. Chargée des oripeaux de la représentation théâtrale – image, action, dramaturgie, jeu d’acteur et illusion, dans un dernier élan, la pièce pourra se débarrasser du superflu pour laisser apparaître une théâtralité sublime, nue, avant tout plaisirs et jeux.

« Quand ils se réveilleront, toute cette comédie leur paraîtra un songe et une hallucination sans lendemain. »

Le Songe d'une nuit d'été, traduction Pascal Collin, aux éditions Théâtrales.

14

ELEMENTS DE BIOGRAPHIE … La compagnie Le Souffleur de Verre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La responsabilité artistique de la Compagnie Le Souffleur de Verre est assumée, depuis 2003, par Julien Rocha et Cédric Veschambre (issus tous deux de l’Ecole de la Comédie de Saint Etienne – Ecole supérieure d’Art dramatique), à la fois metteurs en scène et acteurs. Avec leurs univers singuliers et complémentaires, accompagnés des créateurs du plateau, ils donnent une place centrale dans leur démarche au travail de l’Acteur. « Le théâtre nous parle du monde et de nous-mêmes d’un peu de côté. C’est par cet « un peu de côté » qui met quelque distance entre nous-mêmes et notre actualité que nous pouvons redonner épaisseur et perspective à notre présent. Et commencer à y voir clair à nouveau.

En explorant tous les moyens de l’art vivant, En permanence en travail, Nous sommes sur une piste qui s’allonge dans une jubilation toute arbitraire : ce que nous cherchons, c’est ce que nous devrions être.

Dans ce monde qui fait croire à l’illusion comme réalité, nous sommes tenus éveillés par l’aridité du paysage - voir ce qui flanque la frousse et ne plus avoir peur d’avoir peur – il nous faut nous demander ce qui est véritable et inévitable et possible.

Un rapport certain à l’Histoire. S’y référer, offrir des points de vue. S’impliquer dans une certaine exigence. Sans hermétisme, cette cohérence éthique tend vers un théâtre citoyen. Alors faire se frotter Théâtre et Politique et attaquer la question du pouvoir et de la liberté – du côté de ceux qui ont l’autorité comme de ceux qui la supportent – en prenant toujours en compte nos contradictions.

Déployer ainsi des problématiques qui appartiennent au monde (on y appartient et on résiste à sa déperdition) et faire du plateau :

- Un lieu de l’écrit. En portant les mots d’un autre - auteur, poète, philosophe – nous explorons les écritures qui existent ou ont existé, défendons toutes les dramaturgies porteuses de la pensée et de la poétique d’aujourd’hui. Celles dont la fonction critique scrute ce qu’est l’homme et ce sur quoi il doit agir.

- Un lieu de parole.

A travers les mots des poètes qu’ils défendent, les histoires des hommes et femmes qu’ils interprètent, les acteurs – vecteurs premiers – rêvent d’un monde à habiter, à transformer. Nous travaillons avec l’acteur, pour explorer des imaginaires, pour découvrir des endroits encore en devenir – inusités. Pour passer d’un langage utilitaire à une parole théâtrale physique, vraie, excessive.

- Un lieu de plaisir.

L’acteur monte sur un plateau par jeu et le spectateur entre au théâtre par plaisir. Croire encore à ces plaisirs et aux exigences de l’art théâtral qui s’adressent d’évidence directement à tous et défendent une certaine idée de la dignité humaine. Recréons une habitude pour refaire du Théâtre un des lieux de la cité – le rite de l’espace théâtral comme espace public, espace de parole à prendre d’assaut. Essayons de poser les bonnes questions – ce n’est déjà pas si facile – et laissons le spectateur y répondre – s’il le souhaite.

15

Vers un théâtre de l’anomalie ?

« Anomalie » : nous avons cru que le mot signifiait un poisson hors de l’eau. Alors qu’il signifie quelque chose qui n’est pas soumis à une analogie ou à une règle, ou quelque chose de curieux, ou d’étrange ou d’exceptionnel. L’exception à la règle. Nous sommes tous victimes de la forme particulière qui est la nôtre. Mais tant pis, ayons les ressorts pour résister.

Essayons de reprendre notre temps quand tout va trop vite et devient illisible. Essayons de préserver l’espace de la recherche, de la rêverie, du détour. Creusons la complexité des hommes, cherchons à comprendre, sans juger, enfermer, ni mépriser. Juste créer et réinventer. Et faire partager.

Soyons fiers et modestes à la fois, ouverts et rigoureux, joueurs et responsables. Ça ne changera pas le monde. Mais se permettre de croire qu’il est possible d’y rêver. Comme l’ont fait avant nous les modèles que nous nous choisissons, mais à notre mesure et avec notre obstination. »

Julien Rocha / Cédric Veschambre

16

Julien Rocha, Responsable artistique, metteur en scène, comédien, auteur

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Formé au Conservatoire National de Région de Clermont-Ferrand puis à l’Ecole de la Comédie de Saint Etienne – Ecole supérieure d’Art dramatique, auprès de Josepha Jeunet, Michel Guyard, Laurent Rey, Lucien Marchal, Eric Vigner, Christian Colin, Daniel Girard, Jean-Claude Drouot, Patrick Guinand, Serge Tranvouez et Anatoli Vassiliev ; Il continue à se former par l’intermédiaire de stages notamment auprès de Vincent Rouche et d’Anne Cornu. Il a multiplié les expériences de comédien auprès d’Irène Chauve, Cédric Veschambre, Béatrice Bompas.

Co-fondateur avec Cédric Veschambre de la compagnie Le Souffleur de Verre, il réalise en 2004 sa première mise en scène avec le spectacle de théâtre chanté Farder (cacher ce qui peut déplaire). Puis en 2006, il met en scène le spectacle jeune public Vals Dabula au festival A suivre... de la Scène Nationale de Clermont-Ferrand. Pour l'édition suivante il met en scène Sabine Revillet dans Tentative intime partie 1.

Il a également mis en scène des spectacles en plein air de la Compagnie : Pourquoi n’es-tu pas dans ton lit ? (Courteline, Feydeau et Labiche) et en 2009 Le Songe d’Une Nuit d’été (W.Shakespeare) co-mis en scène avec Cédric Veschambre. La même année et toujours en co-mise en scène il crée un spectacle théâtre d’images pour le jeune public : Gulliver d’après Swift.

Puis il est assistant sur l'opéra Le médecin malgré lui de Gounod mis en scène par Cédric Veschambre. De cette complicité naîtra la création et mise en scène en lecture théâtralisée du texte de Molière toujours au répertoire de la Compagnie.

En 2010 il passe la commande d’un texte à l’auteure Sabine Revillet sur le principe de l’autofiction et met en scène et interprète Justin Théâtre musical et chanté. Toujours curieux des auteurs et textes contemporains il a mis en lecture des pièces de Irène Chauve (Lisa Vollom), Hervé Blutsch (La gelée d’arbre), Daniel Keen (Quatre brèves), Pascale Sabater et Rodrigo Garcia (Ciel magnifique pas un nuage), Pierre-François Pommier (République), Sabine Revillet (Attractive Trip), Work in progress (Lulu berlin et Lulu Paris) d’après Wedekind.

En 2011 il met en place un travail laboratoire à partir de la pièce de Tony Kushner Angels in America qui donne lieu à plusieurs works in progress dont le spectacle musical Prior’s Band. En 2012 en découlera le spectacle avec quatre comédiens et un musicien Angels in America Quatuor. Cette même année la Compagnie Wakan théâtre lui demande de faire la Direction d’acteurs du Banquet de Marianne, spectacle politique sur les fondements de la république.

Il est aussi auteur de plusieurs créations de la Compagnie, créateur d’univers sonores et concepteur vidéo de certaines d’entre elles. Parallèlement, il a le désir de poursuivre un travail de médiation par le biais d’ateliers, de stages et classes culturelles.

17

Cédric Veschambre, Responsable artistique, comédien, metteur en scène. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Formé au Conservatoire National de Région de Clermont-Ferrand puis à l’Ecole de la Comédie de Saint Etienne – Ecole supérieure d’Art dramatique auprès, entre autres, de Christian Colin, Daniel Girard, Eric Vignier, Anatoli Vassiliev, Lucien Marchal, il a multiplié les expériences de comédien auprès de Louis Bonnet, Frédérique De Golfiem, André Tardy, Béatrice Bompas, Béatrice Courtois, Julien Rocha. C’est en 1999, pendant sa formation à l’école d’acteur qu’il trouve son attachement à l’écriture contemporaine et se montre désireux de faire de la mise en scène, il compose alors Quotidien de guerre (montage de textes de Bertolt Brecht et de Didier-Georges Gabily). L’année suivante, il signe sa première mise en scène avec Histoire Idiote avec un début et un début de Pierre-François Pommier. Suivront en 2001 La Pluie d’été de Marguerite Duras et Jaz de Koffi Kwahulé. Les années qui suivent, il met en scène La danse rouge de la libellule de Julien Rocha au festival A suivre... de la Scène Nationale de Clermont-Ferrand et Des mots des mots des mots pour le CDN de Saint-Etienne. Il réalise également des commandes pour la ville de Riom : La Manufacture : voix d’en bas (co-écrit et co-mis en scène avec Rachel Dufour), Diction de plonger de Rachel Dufour d’après l’œuvre d’Etienne Clémentel, Puis porteur du projet de compagnie en résidence à Cournon d’Auvergne de 2003 à 2011, il met en place les principes des créations de cette période : Un Travail de création et de Laboratoire avec Derniers remords (.) de Jean-Luc Lagarce pour la scène Nationale de Clermont –Ferrand et P.P.P projet mené conjointement avec Fabrice Gaillard d’après le texte inachevé Pétrole de Pier Paolo Pasolini. Un travail en périodes estivale avec des spectacles créés pour l’extérieur dont Plaisanteries cela faisait longtemps que je n’avais pas bu de champagne (montage de comédies de Tchekhov) et Le Songe d'une nuit d'été de W. Shakespeare (trad. P.Collin) Un travail sur des créations pour le jeune public dont Gulliver de Jonathan Swift et Jules, le petit garçon et l’allumette de Sabine Revillet et Julien Rocha (pièces co-mises en scène avec Julien Rocha pour le Festival Puy de Môme.) Jusqu’en 2010, il participe à différents comités de lectures dont celui de la Comédie de Saint Etienne, ce qui lui permet de découvrir de nouveaux auteurs. Il a mis en espace de nombreuses lecture-spectacles et works in progress dont les œuvres de Howard Barker (Uncle Vanya), A.Tchekhov (Oncle Vania) et Frank Wedekind (Lulu). En 2008, il s’est vu commander une mise en scène par le Centre Lyrique d’Auvergne de l’Opéra de Gounot Le Médecin Malgré lui. Il prolonge la collaboration avec le Centre Lyrique avec l’assistanat à la mise en scène de Pierre Thirion-Valet sur les opéras de Wolfang Amadeus Mozart Così fan tutte en 2010 et Don Giovanni en 2012. Il affirme parallèlement un travail de médiation, d’ateliers, de stages et classes culturelles. Il a travaillé régulièrement avec le Conservatoire de Clermont-Ferrand qui lui a notamment demandé de mettre en scène L’Eveil du Printemps de Frank Wedekind.

18

DOCUMENTS ANNEXES … Photos de Le Songe d’une nuit d’été, création en extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

©Marielle Pommier

©Marielle Pommier

19

©Marielle Pommier

©Marielle Pommier

©Marielle Pommier

20

Croquis et plan, création en salle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Croquis - Elément de scénographie

21

Plan de projection de vidéos, scène 1

22

Extraits de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Journal La Montagne, 1/07/09.

23

Journal La Montagne, 16/07/09.

24

Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare d’après la traduction de Pascal Collin REPRESENTATIONS : …………………………………………………………………………. du jeudi 8 au jeudi 15 novembre 2012 à 20 h (relâche sam. 10 et dim. 11) au Théâtre Jean Dasté – La Comédie de Saint Etienne + Répétition publique mardi 30 octobre à 20 h + Rencontre en bord de scène mercredi 14 novembre à l’issue de la représentation Durée estimée : 2h40 Marie Kuzma Attachée aux relations avec les publics scolaires [email protected]

7, avenue Émile Loubet 42048 Saint-Étienne Cedex 1 04 77 25 01 24 www.lacomedie.fr https://www.facebook.com/LaComedieSaintEtiennehttps://twitter.com/#!/Comedie2Sainte