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Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse - 2012

Sébastien DUFOURCQ

Naturopathie Le Sevrage tabagique

Praticien Naturopathe

Remerciements

Je tiens à remercier dans un premier temps, Patrice PONZO, Directeur Général et Fondateur de l’IFSH, qui grâce à son école ouvre la voie du partage et de l’apprentissage de la naturopathie en France.

Je remercie également toute l’équipe pédagogique et les intervenants professionnels pour leur patience et leur disponibilité.

Je tiens à remercier tout particulièrement et à témoigner toute ma reconnaissance à Cosimo DICIOLLA, Directeur Adjoint et Responsable de Formation Toulouse, pour sa joie, sa bonne humeur ainsi que pour l’aide et les conseils qu’il a pu m’apporter.

Je n’oublie pas toutes les personnes formidables que j’ai pu rencontrer à l’IFSH, qui m’ont permis de vivre une expérience enrichissante et pleine d’intérêts.

Merci à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la concrétisation de ce projet personnel et professionnel.

Je poursuis mon aventure sur la route de l’apprentissage et du perfectionnement, persuadé que nos chemins se recroiseront un jour.

Sommaire

I. Introduction ........................................................................................................................ 2

II. La naturopathie .................................................................................................................. 3

a. Définition ......................................................................................................................... 3

b. Statut légal et déontologie .............................................................................................. 4

III. Le tabac .............................................................................................................................. 5

c. Les chiffres ....................................................................................................................... 5

d. Les effets du tabac sur la santé ....................................................................................... 5

e. Composition .................................................................................................................... 6

f. Grossesse et tabac........................................................................................................... 7

IV. Le sevrage tabagique .......................................................................................................... 8

a. Rappel légal ..................................................................................................................... 8

b. Interactions médicamenteuses ....................................................................................... 9

c. Evaluation de la dépendance ........................................................................................ 10

d. L’approche allopathique ............................................................................................... 13

1. Les Traitements Nicotiniques de Substitution ....................................................... 13

2. Les aides médicamenteuses .................................................................................. 13

3. Les Thérapies Comportementales et Cognitives ................................................... 14

a. La motivation ................................................................................................................. 15

b. Alimentation .................................................................................................................. 15

c. Compléments ................................................................................................................ 17

d. Thérapies non conventionnelles ................................................................................... 19

V. Conclusion ........................................................................................................................ 21

Le sevrage tabagique Sébastien DUFOURCQ

2 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

I. Introduction

Ce mémoire fait suite à la formation « Praticien Naturopathe » dispensé par l’IFSH (Institut Français des Sciences de l’Homme). Il conclut ces deux années de formation par un travail de recherche, de synthèse et de propositions thérapeutiques.

J’ai choisi de développer le sujet du sevrage tabagique car cela touche une large partie de la population, souvent en demande d’information et de solutions. En effet, la France se classe parmi les plus grands consommateurs de tabac en Europe. Tandis que les taxes sur le tabac sont à la hausse, les remboursements des médicaments sont à la baisse ; ajouté à cela les campagnes de communication et la volonté grandissante de prendre sa santé en main ; les raisons pour se libérer de cette drogue sont nombreuses.

Une première partie est consacrée à la présentation de la Naturopathie et de son statut en Europe. Sur la reconnaissance et l’intégration des médecines non conventionnelles, la France présente un retard par rapport à ses voisins européens. Il est donc indispensable, en tant que futur praticien de santé, de connaître ses droits et devoirs.

Dans une deuxième partie, je ferais le point sur la consommation du tabac en France, la cigarette et ces effets.

J’aborderai ensuite le sevrage à proprement parlé, en commençant par une présentation de l’approche allopathique puis l’approche holistique, en détaillant les outils à disposition des naturopathes.

Pour finir, je dresserai le bilan de mes recherches. J’apporterai mes propres conclusions sur la pratique de la naturopathie et comment elle s’inscrit dans l’accompagnement au sevrage.

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II. La naturopathie

a. Définition

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) la définit ainsi :

"La naturopathie est un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ».

Selon la Fédération Française de Naturopathie (FENAHMAN) :

« La Naturopathie, fondée sur le principe de l’énergie vitale de l’organisme, rassemble les pratiques issues de la tradition occidentale et repose sur les 10 agents naturels de santé. Elle vise à préserver et optimiser la santé globale de l’individu, sa qualité de vie, ainsi qu’à permettre à l’organisme de s’auto régénérer par des moyens naturels »

1. Alimentation 2. Activité physique 3. Bien-être psychique 4. Hydrologie 5. Techniques respiratoires 6. Phyto et aromatologie 7. Techniques manuelles 8. Techniques de réfléxologie 9. Techniques énergétique 10. Techniques de rayonnements

L’un des pères de la naturopathie, Pierre Valentin MARCHESSAU disait :

« Notre art est nourri par une philosophie ainsi que des concepts qui puisent leurs racines dans les fondements même de la médecine Hippocratique. »

Elle est basée sur 7 principes :

1. D’abord ne pas nuire (« primum non nocere ») 2. La nature est guérisseuse (« vis medicatrix naturae ») 3. identifier et traiter la cause (« tolle causam »), 4. traiter la personne globale 5. le thérapeute est un éducateur (« docere ») 6. la prévention est la meilleure des cures 7. établir la santé et le bien-être.

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Je résumerai le tout avec ces quelques lignes :

Le naturopathe est un « éducateur de santé », un accompagnateur, qui a un rôle pédagogique à jouer dans la responsabilisation de la personne par rapport à sa propre santé. A l’aide de moyens naturels il vise à rétablir les capacités d’auto-guérison de l’organisme.

b. Statut légal et déontologie

L'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) classe la naturopathie comme étant la troisième médecine traditionnelle du monde. Inscrite comme médecine complémentaire par le Parlement Européen et agréée comme médecine traditionnelle par l'Unesco, la naturopathie est un système de santé complet et cohérent.

• est normalement et officiellement fiscalisé et programmé dans la nomenclature de l’I.N.S.E.E.,

• est répertorié par l’Agence Pour la Création d’Entreprise (A.P.C.E.) relevant du Secrétariat d’Etat aux PME au commerce et à l’artisanat,

• est également répertorié depuis 1968 par le Bureau International du Travail (BIT) relevant de l’ONU (n° CITP-68-BIT : 079.90 – enregistrement n°34)

Depuis la Résolution Européenne (Collins & Lannoye - A4-0075/97) du 29 mai 1997, la naturopathie fait partie des médecines non conventionnelles pour lesquelles les états membres sont invités à s'accorder en termes d'évaluation, enseignement et réglementation des professionnels.

L'étude la plus complète a été réalisée par maître Isabelle Robard, spécialiste en droit international de la santé, avocate au Barreau de Paris et juriste de la FENAHMAN.

Il est tout de même bon de rappeler que :

• Le naturopathe n'intervient en aucun cas en lieu et place du médecin pour ce qui concerne le diagnostic ainsi que pour toute pathologie infectieuse, lourde ou lésionnelle.

• Il ne s'autorise jamais à modifier ou supprimer un éventuel traitement médical en cours.

• Il se doit d’orienter les cas graves vers le corps médical allopathique compétent. • Comme pour les autres professions de santé, le Naturopathe est tenu au secret

professionnel, les informations données par le consultant au cours d'une séance ne pourront être divulguées, y compris à sa famille ou à des tiers

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III. Le tabac

c. Les chiffres

Première cause de mortalité évitable en France, le tabagisme actif est considéré comme responsable de 90 % des cancers du poumon et de 73 000 décès prématurés chaque année dans notre pays. Il tue un adulte sur dix sur la planète où il constitue la deuxième cause de mortalité.

En 2011, plus de 5 millions de personnes mourront dans le monde des suites d’un infarctus, d’un accident vasculaire cérébral, d’un cancer, d’une pneumopathie ou d’une autre maladie liée au tabac. Il faut y ajouter les 600 000 personnes qui décèderont - dont plus d’un quart d’enfants - à cause du tabagisme passif. Selon l’OMS, le tabac, qui a fait 100 millions de morts au XXe siècle, pourrait en faire 1 milliard au XXIe siècle. Le tabagisme est ainsi l’épidémie évitable la plus importante que doit affronter la communauté sanitaire mondiale. La lutte contre le tabagisme mobilise nombre d’acteurs tant sur le plan administratif, médical qu’éducatif et c’est l’une des priorités de santé publique en France ainsi qu’un enjeu de société important.

A l’heure où j’écris ces lignes, la France compte encore plus de 14 millions de fumeurs.

d. Les effets du tabac sur la santé

Je ne vais faire ici qu’un bref rappel non exhaustif des risques encourus lorsqu’on s’expose à la fumée de cigarette:

• Cancer • Maladies cardiovasculaires • Allergies • Asthme • Bronchite chronique • Problèmes ORL • Atteinte de la peau : teint, rides, cernes,… • Dégradation de l’hygiène bucco-dentaire • Risques gynécologiques • …

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e. Composition

Le tabac "non brûlé", contient plus de 2.500 composés chimiques, dont des pesticides et de nombreux additifs ajoutés au cours de sa transformation.

La fumée de cigarette, contient plus de 5.300 produits chimiques, dont au moins une soixantaine est reconnue comme cancérigènes.

Parmi ces produits, citons :

• La nicotine est la substance la plus ambiguë du tabac, Il lui faut quelques secondes pour atteindre votre cerveau !

• Le monoxyde de carbone : la fumée de tabac en contient autant que celle qui émane du tuyau d'échappement d'une voiture. C’est un gaz toxique formé par la combustion incomplète du carbone. Il se fixe sur l’hémoglobine à la place de l’oxygène, entrainant une hypoxie (manque d’oxygène). Pour contrer cet effet, la fréquence cardiaque et la pression artérielle augmentent, diminuant la capacité à l’effort et augmentant les risques pour le cœur et les vaisseaux.

• Les goudrons, mélange de particules solides formées par la combustion du tabac, sont responsables des cancers liés au tabagisme et ont aussi un effet nocif sur les tissus et les muqueuses.

• Les irritants altèrent la paroi bronchique. Ils affectent donc la capacité de respiration. Combinés aux goudrons, ils entraînent l’inflammation des bronches et la toux.

• Les additifs sont les substances ajoutées au tabac dans la cigarette par les industriels. Les marques les utilisent selon des recettes qu’elles gardent le plus souvent secrètes. Pourtant, cette information est cruciale, car certains additifs, soumis à la combustion de la cigarette, dégagent de nouveaux composants potentiellement dangereux. Dans certaines cigarettes, l’ammoniac serait utilisé pour faciliter l’inhalation de la fumée sans provoquer de toux et favoriser l’absorption de la nicotine. Il contribue donc à l’apparition et au maintien de la dépendance. Différents arômes comme la vanille ont été utilisés pour adapter le goût de la cigarette aux jeunes et aux fumeurs débutants, mais les cigarettes ainsi aromatisées, dites « cigarettes bonbons » ont été interdites en France en mars 2009. Le cacao servirait à dilater les voies respiratoires pour offrir à la fumée un accès plus facile aux poumons. Le génol et le menthol ont des vertus adoucissantes sur les voies respiratoires et masquent l’effet irritant de la fumée. D’autres additifs rendent le courant secondaire de la fumée moins repérable, empêchant ainsi les fumeurs passifs de s’en protéger.

Les cigarettes légères, sont aussi dangereuses que les autres cigarettes. Le tabac, c'est le tabac, qu'elle qu'en soit la forme, il n'y a aucune différence entre une cigarette, une pipe, un cigare, le narguilé, etc.

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f. Grossesse et tabac

Tout d’abord le tabagisme affecte la fécondité et peut augmenter le délai nécessaire à la conception.

Ensuite, fumer multiplie les risques de :

• Grossesse extra-utérine • Fausse couche spontanée • Placenta prævia (localisation anormale du placenta) • Rupture prématurée des membranes amniotiques (poche des eaux)

A chaque fois, le pronostic vital est engagé pour la mère, le bébé ou les deux.

D’un point de vue physiologique, le fœtus reçoit de l’oxygène par le sang de sa mère, qui lorsque celle-ci fume, se charge de monoxyde de carbone, gaz particulièrement toxique. De plus, la nicotine a un effet vasoconstricteur sur les artères du placenta et sur l’artère ombilicale, ce qui rend la circulation du sang moins bonne.

Tout cela contribue donc à la mauvaise oxygénation du bébé. D’autres substances chimiques contenues dans la fumée sont également néfastes au développement du fœtus. Tous ces effets peuvent concourir à un retard de croissance intra-utérin (RCIU) qui affecte à la baisse le poids du bébé, sa taille, son périmètre crânien. Ces effets peuvent être graves lorsque le bébé naît prématurément.

Je rajouterai qu’il est préférable de ne pas fumer quand on allaite son bébé, car la nicotine passe dans le lait maternel et sa concentration dépend du nombre de cigarettes fumées. Ainsi, si la femme enceinte n’a pas réussi à s’arrêter complètement de fumer durant la grossesse, le choix de l’allaitement peut être une nouvelle motivation pour le faire. Du fait de ces bienfaits, l’allaitement maternel doit toujours être favorisé.

L’exposition d’une femme enceinte à la fumée des autres (au cours d’une soirée, à la maison, etc.) a un effet équivalent à un petit tabagisme maternel. Il est donc important qu’une femme enceinte évite les atmosphères enfumées.

L’idéal est bien sûr d’arrêter de fumer avant la grossesse. Si cela n’a pas pu se faire, l’arrêt sera toujours bénéfique à n’importe quel moment de la grossesse, pour la future maman comme pour le fœtus ou l’enfant. Il n’est donc jamais trop tard pour arrêter de fumer, même en fin de grossesse.

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IV. Le sevrage tabagique

a. Rappel légal

Les fumeurs font désormais face à la privation « forcée » suite aux dispositions légales. Le décret n° 2006-1386 du 15 novembre 2006, fixe les conditions d’application de l’interdiction de fumer dans tous les lieux fermés et couverts accueillant du public sauf aménagement, éventuel, d’un emplacement réservé aux fumeurs.

La rigueur est de mise quant au choix des mots pour communiquer sur son activité. Les publicités en faveur de méthodes d’aide au sevrage tabagique entrent dans le champ d’application de l’article L.5122-15 du Code de la Santé Publique; et ne peuvent y figurer :

• Un pourcentage de réussite d'arrêt du tabac, par exemple : o « 90 % des gens qui suivent notre technique arrêtent de fumer ! »

• Un délai d'obtention de résultats, par exemple : o « Comment arrêter de fumer en 14 jours » ; « Stopper le tabac en une

semaine » ; « Une séance et vous arrêterez de fumer pour la vie »

• Une action sur des états pathologiques ou des maladies par exemple : o « Surmonter votre anxiété » ; « Maîtriser vos troubles cardio-circulatoires » o Arrêter de fumer sans prise de poids, par exemple :

« Arrêter de fumer sans grossir, sans prise de poids » ;

• Une modification de l'état physique ou physiologique, la restauration, la correction ou la modification des fonctions organiques, par exemple :

o « Action sur la sécrétion d'endorphines »

• Des termes ou schémas tendant à faire croire que, dans tous les cas, l'application de la méthode permet :

o L'arrêt définitif du tabac ou l’absence de rechute, par exemple : « Je vais vous montrer une méthode simple pour vous débarrasser définitivement de la cigarette en 14 jours » ; « Tuer définitivement et à tout jamais votre dépendance » ; « Une séance et vous arrêterez de fumer pour la vie » ; « Prévenant ainsi les fréquentes rechutes lors de la première année »

o Arrêter de fumer sans médicament, par exemple : « Comment arrêter de fumer sans médicament » ; « Sevrage immédiat sans médicament garantie 1 an »

o D’arrêter de fumer sans motivation ou sans effort, par exemple « Ne plus fumer sans faire appel à la volonté »

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b. Interactions médicamenteuses

J'aurai pu traiter ce sujet dans le chapitre lié au tabac, mais un certain nombre de précautions sont également à prendre en compte dans le cas d’un arrêt. Le tabagisme accélère le métabolisme de plusieurs substances, ce qui peut induire une posologie différente de celle d’un non-fumeur. Les doses doivent être augmentées pour plusieurs médicaments, et à contrario diminuées en cas de sevrage afin d’éviter les risques de surdosage.

Caféine: Le fait de fumer accélère le catabolisme de la caféine (60 à 70%). A l’arrêt du tabac, pour un apport constant de café, le taux de caféinémie est doublé et ceci pourrait être à l’origine d’une accentuation des symptômes de sevrage, et en particulier, de la nervosité et des insomnies. Il y-a donc un risque d’hypervigilance en cas de sevrage tabagique. Alcool : Risque de nombreuses interactions si on associe des médicaments Augmentation des effets subjectifs et potentialisation des effets cardiaques Théophylline : Le tabagisme accélère le métabolisme de la théophylline, utilisée dans le traitement de l’asthme sévère et des bronchites chroniques. Ainsi, la posologie peut être de 30 à 50 % plus élevée chez les fumeurs. A l’inverse, le sevrage tabagique brutal s’accompagne d’une accumulation de la théophylline par diminution de l’activation du métabolisme avec risque de surdosage. Il est recommandé de réaliser une théophyllinémie sept à quinze jours après l’arrêt de la consommation de tabac.

Héparine : La clairance de l’héparine est augmentée chez les fumeurs, ce qui se traduit par une demi-vie plus courte (40 minutes contre une heure). En pratique, il faudrait augmenter les doses chez les fumeurs.

Anti-ulcéreux : Le tabac provoque une augmentation de la sécrétion chlorhydrique gastrique. Chez le fumeur, les doses d’anti-ulcéreux doivent être souvent augmentées, ainsi que la durée de traitement.

Antalgiques : Abaissement du seuil de tolérance à la douleur Psychotropes : Baisse de la sédation

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Médicament cardiovasculaires: Les bétabloquants apparaissent moins efficaces sur la tension artérielle et la fréquence cardiaque chez les fumeurs comparativement aux non-fumeurs.

Oestroprogestatif (pilule contraceptive): L'efficacité de la contraception orale n'est pas modifiée. En revanche, il convient de déconseiller la pilule aux fumeuses, notamment à partir de 35 ans, car l'association du tabac et d'une contraception orale augmente fortement le risque de maladie thrombo-embolique et d'infarctus du myocarde. Insuline : A l’arrêt du tabac, les diabétiques devraient contrôler leur glycémie plus souvent et diminuer la dose d'insuline en cas de besoin.

Bêta-Carotène : La supplémentation en Bêta-Carotène est à éviter chez les fumeurs car des études ont démontrées un risque accru de cancer chez les fumeurs, alors que la même supplémentation contribue à une diminution des risques de cancer chez les non-fumeurs

Suppléments nicotiniques : Risque de surdosage (nausées, palpitations, maux de tête,…)

c. Evaluation de la dépendance

Les professionnels de santé utilisent le test de Fagerström afin d’évaluer la dépendance physique, et le test de Horn pour évaluer la dépendance psychique. La frontière entre dépendance physique et psychique est floue, mais ce sont deux outils intéressants pour évaluer le comportement d’une personne vis-à-vis du tabac.

Un naturopathe pourra intégrer ces deux tests dans son anamnèse, sans pour autant en dévoiler les résultats, afin d’éviter tout renforcement psychologique négatif. Cela n’exclut pas la conduite d’un entretien classique avec étude du terrain, et un questionnement plus détaillé sur le comportement tabagique d’une personne.

Ces tests sont disponibles gratuitement et plusieurs sites internet permettent d’y répondre directement en ligne avec un calcul automatique du résultat.

Afin que vous puissiez dès maintenant vous évaluer ou intégrer ces questionnaires à votre pratique, vous trouverez un exemplaire de chaque test sur les deux prochaines pages.

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TEST DE FAGERSTROM

Complétez ce test pour évaluer votre dépendance au tabac

1. Combien de temps après votre réveil fumez-vous votre première cigarette ?

Dans les 5 premières minutes 3 Entre 6 et 30 minutes 2 Entre 31 et 60 minutes 1 Après 60 minutes 0

2. Trouvez-vous difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c'est interdit ?

Oui 1 Non 0

3. À quelle cigarette de la journée vous sera-t-il le plus difficile de renoncer ?

La première le matin 1 N'importe quelle autre 0

4. Combien de cigarettes fumez-vous par jour ?

10 ou moins 0 11 à 20 1 21 à 30 2 31 ou plus 3

5. Fumez-vous à un rythme plus soutenu le matin que l'après-midi ?

Oui 1 Non 0

6. Fumez-vous lorsque vous êtes malade et que vous devez rester au lit presque toute la journée ?

Oui 1 Non 0

Résultats :

0-2 : absente 3-4 : faible 5-6 : moyenne 7-10 : forte ou très forte

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12 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

TEST DE HORN

18 questions. A chaque question répondre par : 5 si « toujours » 4 si « souvent » 3 si « à l'occasion » 2 si « rarement » 1 si « jamais »

A. : Je fume pour me maintenir en forme B. : Tenir une cigarette fait partie du plaisir de fumer C. : J' ai du plaisir à fumer, je me relaxe D. : J'allume une cigarette quand je suis en colère pour une raison ou pour une autre E. : Lorsque je n'ai plus de cigarettes, je ne peux absolument pas le supporter, il faut que je m'en procure F. : Je fume des cigarettes automatiquement, sans en être conscient G. : Je fume des cigarettes pour me stimuler, pour me donner un coup de fouet H. : Le geste d'allumer une cigarette fait partie du plaisir de fumer I. : Je trouve les cigarettes agréables J. : Lorsque je me sens mal à l'aise ou perturbé par quelque chose, j'allume une cigarette K. : Quand je ne fume pas, j'en suis très conscient L. : J'allume une cigarette sans réaliser que j'en ai déjà une qui se consume dans le cendrier M. : Je fume une cigarette comme remontant N. : Lorsque je fume, regarder la fumée que j'exhale fait partie du plaisir O. : Le moment où j'ai le plus envie de fumer, c'est quand je suis bien et détendu P. : Lorsque j'ai le cafard ou que je ne veux plus penser, je fume Q. : J'ai vraiment une envie irrésistible d'une cigarette quand je n'ai pas fumé depuis un moment R. : Il m'arrive de réaliser que j'avais une cigarette à la bouche sans me souvenir de l'y avoir mise Résultats :

A + G + M >11 = STIMULATION B + H + N >11 = PLAISIR DU GESTE C + I + O > 11 = RELAXATION D + J + P > 11 = ANXIETE / SOUTIEN E + K + Q > 11 = BESOIN F + L + R > 11 = HABITUDE

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d. L’approche allopathique

Les 3 méthodes recommandées par les autorités sanitaires françaises sont : • les traitements nicotiniques de substitutions (TNS) • les médicaments • les thérapies cognitives et comportementales (TCC)

Il est précisé que les méthodes pharmacologiques doivent toujours être utilisées en association avec une aide psychologique et un suivi.

1. Les Traitements Nicotiniques de Substitution

Les TNS sont disponibles sous plusieurs formes : gommes à mâcher, spray nasal, patch transdermique, cigarette électronique,… La nicotine est généralement considérée comme le principal composant responsable des propriétés addictives du tabac. Et pourtant, les travaux d’une équipe du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) sous la direction de Jean-Pol TASSIN directeur de recherche de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), viennent de prouver que la nicotine seule ne suffit pas à déclencher de dépendance. D’autres composés du tabac, les inhibiteurs de monoamine oxydase (ou IMAO), s’avèrent indispensables pour en révéler le pouvoir addictif.

Cette découverte expliquerait pourquoi les médicaments de sevrage tabagique sont inefficaces à long terme. La nicotine, peu importe son mode d’absorption, est tout aussi néfaste pour la santé. Les TNS peuvent contribuer à un surdosage en nicotine conduisant à des effets secondaires mettant en péril le sevrage. Cependant, chez le sujet se considérant fortement dépendant, ils peuvent avoir un effet psychologique positif ; à l’exception de la cigarette électronique qui ne fera que renforcer la dépendance comportementale.

Le tiers payant ne fonctionne pas pour les substituts nicotiniques. Vous pouvez être remboursé par votre caisse maladie à hauteur de 50 euros par personne et par année civile, à condition de disposer d’une ordonnance de votre médecin et d’avancer les frais en pharmacie. Certaines mutuelles prennent en charge les frais de sevrage tabagique.

2. Les aides médicamenteuses

Les deux molécules prescrites en France sont le Bupropion-LP (« Zyban ® ») est la Varénicline («Champix ® »). Le Zyban est un antidépresseur reconverti en aide médicamenteuse au sevrage tabagique. Il est commercialisé par le laboratoire GSK (GlaxoSmithKline), qui précise dans le VIDAL : « le mécanisme d’action du Bupropion dans l’aide à l’abstinence tabagique n’est pas connu ».

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14 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

Il s’agit d’un dérivé amphétaminique, de la même famille que le « Mediator ®». Selon la revue indépendante Prescrire et celle du Professeur Giroud, pharmacologue membre de l’Académie nationale de médecine, le Zyban est parmi les 10 médicaments à retirer du marché : Je cite : « Les bénéfices du Zyban sont incertains et, au mieux, très modeste, alors que les effets indésirables graves sont eux avérés, comme l’hypertension artérielle. Ce médicament n’apparaît pas plus efficace que les gommes à mâcher ou les patchs à base de nicotine, qui présentent moins d’effets indésirables » Le Champix est un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques du système nerveux central. Il mime l’action de la nicotine sur ces récepteurs mais à une intensité moindre. Le Champix et le Zyban font partie de la liste des médicaments suivis en pharmacovigilance selon l’agence du médicament AFSSAPS, et ne sont pas remboursés. De nombreux effets indésirables ont été rapportés et des milliers de procès sont en cours. Fait intéressant : aux Etats-Unis, depuis 2008, le Champix est interdit pour les pilotes et contrôleurs aériens…. Je finirai simplement en citant la notice de ces médicaments : « Les traitements du sevrage tabagique ont plus de probabilité de succès chez les patients motivés pour arrêter de fumer et qui bénéficient de conseils additionnels et d’un suivi. » La prescription de ces médicaments est à la discrétion du médecin et son patient.

3. Les Thérapies Comportementales et Cognitives

Les thérapies comportementales et cognitives, sont une forme de psychothérapie, qui ne vise pas à modifier en profondeur l’ensemble d’une personnalité à travers une cure longue et contraignante. Elles ont pour but de modifier un comportement qui gâche la vie d’une personne. On considère que le comportement que l’on souhaite éliminer est un conditionnement et que ce qui a été appris peut-être défait, ce qui permettra de substituer un nouvel apprentissage au précédent. Le thérapeute proposera des exercices concrets de mise en situation pour affronter la situation en cause. La thérapie cherchera donc, par un nouvel apprentissage, à remplacer le comportement inadapté par celui que souhaite le patient. L’accent est mis sur les causes actuelles du comportement problème, plus que sur les causes inconscientes. De toutes les approches allopathiques, c’est la seule qui est non iatrogène et qui apporte de vrais bénéfices aux personnes engagées dans un processus de sevrage tabagique.

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15 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

a. La motivation

Pour l’arrêt du tabac, rien n’est possible sans la motivation et la décision personnelle du sujet qu’il faut essayer d’évaluer et éventuellement de renforcer. Chez un sujet non motivé il convient de recourir à des conseils généraux, chez les sujets indécis des entretiens motivationnels peuvent s’avérer utiles. Enfin chez le sujet motivé, il convient de prévoir un programme spécifique pour l’aide à l’arrêt du tabac. Bien que ce chapitre soit court, il n’en reste pas moins un des plus importants. La connaissance du tabac et de ses effets est importante. Toute méthode pouvant renforcer la motivation ou la confiance est recommandée. J’en détaillerai quelques-unes dans le chapitre « thérapies non-conventionnelles ».

b. Alimentation

L’alimentation est à la base d’une bonne santé (physique et psychique). Une réforme alimentaire doit être proposé en première intention, quelle que soit la problématique.

Une prise de poids est constatée chez une majorité des sujets lors de l'arrêt du tabac. La prise de poids est en général comprise entre 2 et 4 kg. Il semble qu'en moyenne, le sujet fumeur retrouve alors le poids qu'il aurait dû faire s'il n'avait jamais fumé. En effet, le poids moyen des sujets fumeurs est plus faible que le poids des non-fumeurs, car le tabac provoque un effet anorexigène et une augmentation du métabolisme basal. La prise de poids observée constitue un risque négligeable pour la santé par rapport au risque que constitue l'intoxication tabagique. La prise de poids est réduite si l'arrêt du tabac s'accompagne d'une augmentation modérée de l'activité physique et d’une alimentation équilibrée.

Je vais donc résumer et vulgariser les règles de base d’une bonne alimentation, applicables à tous :

Réduire les portions : Il faut manger à sa faim, mais ne pas se gaver. L’augmentation des portions, associé à une mauvaise qualité des aliments, participent à l’encrassage de l’organisme.

Qualité et vitalité : Il faudra veiller à consommer des aliments complets ou semi-complets ; de préférence bio. Les plats industriels et aliments raffinés n’apporte pas les nutriments nécessaires à l’organisme.

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16 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

Cru ou cuisson douce : Afin de conserver les vitamines, minéraux enzymes, et oligo-éléments ; il est important d’intégrer à son régime des aliments crus ou ayant subi une cuisson douce.

Limiter les excitants : La prise d’excitants comme le thé, le café, ou l’alcool, conduit à une acidose, une fuite des minéraux et de la nervosité.

Les bonnes graisses : Les lipides sont indispensables à la vie de nos cellules (membrane cellulaire), à l’équilibre nerveux et au système cardio-vasculaire. Il faut veiller à un apport suffisant en acide gras mono-insaturés et polyinsaturés (oméga-3). Choisissez vos huiles bios, vierges et de première pression à froid. L’huile d’olive est préconisée pour la cuisson, tandis que l’huile de colza (qui doit être conservée au frigo) sera utilisée pour l’assaisonnement froid. N’oubliez pas les poissons gras : anchois, sardine, maquereau, saumon,…

Diminuer la quantité de protéines animales : Une consommation régulière de protéine apporte à l’organisme un excès de toxines et graisses de mauvaise qualité. Préférez à la viande rouge, le poisson, la volaille et les œufs. Un mélange de céréales et de légumineuses peut remplacer un bon steak en terme d’apport protéique. (exemple : 4/5 de riz + 1/5 de lentilles corails = apport complet en acides aminés)

Hydratez-vous : Buvez chaque jour au moins 1L d’eau faiblement minéralisée.

Index glycémique : Il faut consommer de préférence des aliments à faible index glycémique, afin de d’éviter les envies de sucre incontrôlées. Le pain blanc et le sucre raffiné sont donc à éviter. Encore une fois nous retombons sur le conseil de la qualité des aliments.

Evitez les laitages : Le lait de vache est acidifiant et interfère avec la bonne assimilation des minéraux, y compris du calcium qu’il est censé apporté. Préférez des laitages à base de lait de brebis ou de chèvre.

Gluten : Le gluten est un irritant intestinal qui est présent dans le blé. Privilégiez le Sarrasin, quinoa, riz, amarante, maïs, millet,… qui en sont dépourvu. Les blés complets ou semi-complets ont une teneur en gluten plus faible.

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17 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

c. Compléments

Que ce soit en nutrithérapie, oligothérapie ou phytothérapie, les compléments d’aide au sevrage tabagique sont nombreux. Afin de ne pas tomber dans une liste désordonnée et sans fin, je m’attarderai sur les compléments les plus utilisés, ne présentant peu ou pas de contre-indication et pour lesquels l’efficacité a été démontrée dans le cadre d’un arrêt du tabac.

Vitamine C : Une seule cigarette fumée suffit à diminuer de moitié le taux de vitamine C dans le sang, et la consommation d’un paquet détruit 50mg de vitamine C; d’où une carence fréquente chez les fumeurs et une sensibilité accrue aux affections virales. Il convient donc de supplémenter autant chez le fumeur que chez la personne en sevrage tabagique.

Je recommande la prise de vitamine Ester-C (ascorbate de calcium additionné de métabolites) qui est une forme non acide de la vitamine C avec une meilleure biodisponibilité. Il faut bien vérifier la présence de bioflavonoïdes (minimum 60 mg / dose pour un effet thérapeutique) qui ont des propriétés anti-oxydantes, antihistaminiques et anti-inflammatoires.

Pour une bonne supplémentation, l’apport recommandé est de 500 à 1000mg par jour.

En prenant comme référence « Ester-C » de Solgar, dosé à 500mg, la dose sera d’un comprimé le matin à jeun et le soir au couché. Cure de 1 mois renouvelable

Contre-indication : - Les femmes enceintes atteintes d’hématochromatose (affection caractérisée par un excès de Fe, car la vitamine C augmente la quantité de Fe libre dans les cellules, ce qui provoque des risques de dégâts tissulaires avec atteinte cardiaque.)

Magnésium: Le Magnésium, minéral indispensable au métabolisme, exerce un effet sédatif sur le plan nerveux. Une carence en magnésium se traduit, par de la fatigue, de l’irritabilité voire des palpitations et de l’insomnie. Pour une biodisponibilité optimale, il doit être associé à deux cofacteurs qui sont la vitamine B6 et la taurine.

Je conseille le « D-Stress » de Synergia pour sa composition et la qualité de ces ingrédients. C’est un remède de choix pour lutter contre les symptômes de la spasmophilie. La dose est de 2 comprimés le matin à jeun et le soir au coucher. Cure de 2 mois

Contre-indication : - Insuffisance rénale

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18 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

Aubier de tilleul : L’aubier de tilleul est un draineur rénal et hépatique. De plus il est hypotensif et antispasmodique. Le drainage rénal soutient le métabolisme hépatique surchargé chez le fumeur, mais en plus, c’est un complément efficace de toute prise en charge du poids. Il facilite en effet l’élimination des substances toxiques lipophiles de la fumée «fixée» dans la graisse et qui se trouvent mobilisées en cas de perte de masse grasse.

Il doit être consommé en décoction : jeter 40g de copeaux dans 1L d’eau, porter à ébullition, et laisser infuser 30 mn. Boire le tout sur une journée en dehors des repas, pendant 5 à 10 jours.

Chrome : Le chrome est un oligo-élément essentiel qui agit comme cofacteur de l’insuline. Il régule la glycémie et réduit la lipogenèse. Il peut être utilisé dans le cadre d’un sevrage tabagique pour aider à contrôler la sensation de faim.

« Chrome – Oligosol » de Labcatal, à raison d’une ampoule par jour, le matin à jeun.

Plantes adaptogènes : Une plante adaptogène est une plante augmentant la capacité de notre corps à s’adapter aux différents stress. Elle régule le système immunitaire, endocrinien et nerveux. Elle permet de lutter contre l’épuisement moral, à une action tonique et revitalisante sur l’organisme en général. La prise de plante adaptogène se fera de référence le matin.

Kudzu : Le Kudzu ou Pueraria Montana, est une plante grimpante vivace originaire d’Extrême-Orient. Une étude à Harvard a prouvé son efficacité dans le traitement de l’alcoolisme. Pour son action sur les neurotransmetteurs, son utilisation a été étendue au sevrage tabagique avec succès. C’est un puissant modérateur des sensations de manque, équilibrant des fonctions nerveuses, stimulant de la flore intestinale. Rhodiola : L’orpin rose ou Rodhiola rosea, parfois appelé « nouveau ginseng » ; est une petite plante vivace qui pousse dans des régions aux conditions climatiques extrêmes (grands froids). Une étude, réalisée par l’université Camerino en Italie, a démontré son efficacité dans la suppression des symptômes liés au sevrage tabagique. Elle favorise le transport et la gestion de l’oxygène dans le corps, s’oppose aux tendances dépressives, renforce la sensation de bien-être et permet une gestion optimale du stress.

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19 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

Contre-indication : Il n’existe pas de contre-indication connue, mais en l’absence d’études complètes, il faudra éviter de le conseiller aux population « à risque » : enfants en bas-âges, femme enceinte ou allaitante ou personnes atteintes de maladie grave.

Valériane : La valériane sera proposée durant le premier mois et prolongée si l’envie de fumer persiste. Elle agit sur l’équilibre nerveux mais aussi les troubles du sommeil. La prise quotidienne de gélules en extrait sec de racines de valériane aurait la particularité de donner un très mauvais goût à la cigarette.

Contre-indication : En raison de son effet sédatif, il est déconseillé de conduire ou manipuler des outils dangereux après la prise de valériane. La consommation d’alcool est également proscrite. Elle ne doit pas être associée à des somnifères. En l’absence d’études complètes, il faudra éviter de le conseiller aux enfants en bas-âges, femme enceinte ou allaitante.

d. Thérapies non conventionnelles

Malheureusement, les méthodes suivantes ne sont pas encore totalement reconnues en France, bien qu’ayant fait leurs preuves et les retours positifs nombreux. Je ferai donc une liste non exhaustive des techniques apportant une aide au sevrage tabagique. Une à plusieurs séances peut conduire à l’arrêt définitif du tabac chez un grand nombre de personnes. Chaque individu aura une affinité et une réceptivité différente selon la technique. Ce qui a fonctionné chez une personne, peut ne pas apporter le résultat escompté chez une autre ; et vice versa.

Je suis allé à la rencontre de personnes ayant arrêté de fumer exclusivement grâce à l’une de ces techniques, et j’ai pu les soumettre à un questionnaire que vous pourrez retrouver en annexe.

Réflexologie plantaire : La réflexologie plantaire est une technique manuelle où l’on vient stimuler des zones reflexes situées sur le pied. C’est non seulement un excellent outil anti-stress, mais il permet également de réguler les fonctions de l’organisme et favoriser l’élimination des toxines. On travaillera sur l’ensemble des systèmes en insistant sur la zone reflexe du plexus solaire et de l’hypophyse (pour relancer la production d’endorphine).

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20 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

Magnétisme : Sous le terme générique de « magnétisme », je regroupe toutes les techniques dites « énergétiques », qui ont une action sur l’énergie vitale (appelée aussi prana ou chi selon la culture). En harmonisant la circulation de cette énergie, le corps retrouve son équilibre physique et émotionnel ainsi que son potentiel d’auto-guérison.

Acupuncture : L’acupuncture est basée sur le même principe de circulation d’énergie. A l’aide de fines aiguilles, on vient stimuler des points situés sur des méridiens (canaux de circulation d’énergie).

Hypnose : L’hypnose est un état modifié de conscience qui permet d’établir un contact avec l’inconscient et permettre une « reprogrammation » à l’aide de suggestions verbales. Dans le cas du tabac, l’hypnose pourrait se résumer à 5 approches différentes :

1. Suggérer directement au fumeur de changer de comportement. 2. L'hypnotiser pour qu'il modifie la perception de son comportement vis à vis de sa

cigarette. 3. Faire de l'hypnothérapie, c'est à dire utiliser l'hypnose comme adjuvant à la

psychotérapie verbale. 4. L'hypnoaversion, c'est à dire suggérer au sujet que fumer lui répugne. 5. Autohypnose, complémentaire du traitement hypnotique.

Méthode Allen Carr : En complément de ce mémoire, je recommande le livre « La méthode simple pour en finir avec la cigarette : Arrêter de fumer en fait c'est facile ! » d’Allen Carr, qui est un outil précieux dans le sens où la personne fera la démarche personnelle de le lire et à travers des exemples, situations et métaphores ; amènera un changement du mode de pensée par rapport à la cigarette. Cela rejoint ma vision de la dépendance comportementale qui ne doit pas être sous-estimée. Pour certaine personne, la lecture de ce bouquin aura suffi à les motiver et les conditionner pour un sevrage tabagique réussi.

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21 Mémoire de fin d’études – IFSH Toulouse 2012

V. Conclusion

Je résumerai le sevrage tabagique à ces 4 étapes : 1. Renforcer la motivation à l’arrêt du tabac 2. Réforme alimentaire et hygiène de vie 3. Fixer une date…et arrêter ! 4. Avoir une stratégie pour gérer tout ce qui pourrait inciter à fumer

Le dénominateur commun à la réussite d’un sevrage est la motivation ; et ce, quelle que soit la méthode utilisée. La connaissance des effets et risques encourus fait partie intégrante du processus de sevrage. La simple lecture de ce mémoire peut vous avoir convaincu de la nécessité de vous débarrasser de cette addiction.

Il faut souligner l’importance d’une prise en charge globale, où l’écoute et l’échange sont tout aussi essentiels qu’une réforme alimentaire et une correction de terrain, afin de permettre aux personnes d’être en pleine possession de leur vitalité et de leurs capacités physiques et psychologiques.

La vitamine C et le magnésium sont les grands classiques du sevrage tabagique. Les autres compléments devront être proposés au cas par cas. Il faudra bien préciser qu’ils n’annulent en rien les effets néfastes du tabac, et que leur prise seule ne provoquera pas l’arrêt du tabac. C’est une aide permettant d’éviter d’éventuels effets secondaires. L’effet placebo est un élément important à prendre en compte dans toute démarche thérapeutique.

Il n’existe pas de méthode miracle, il faut définir une stratégie thérapeutique adaptée à l’individu.

Rappelons que le naturopathe ne se substitue pas au médecin et qu’il faut obtenir l’accord de ce dernier pour toute modification d’un traitement médical en cours.

Références et Bibliographie

« Médecines non conventionnelles et Droit » - Isabelle ROBARD - 2002 - Ed. LITEC

Fédération Française de Naturopathie (FENAHMAN) – http://fenahman.org

Supports de cours – IFSH – http://www.ifsh.fr

Droit français – http://www.legifrance.gouv.fr

Site gouvernementale de lutte contre le tabagisme – http://www.tabac.gouv.fr

« Les stratégies thérapeutiques médicamenteuses et non-médicamenteuses de l'aide à l'arrêt du tabac » - Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) – 2003 - Argumentaire

« Grossesse et tabac », « Les solutions pour arrêter de fumer » - Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES) & Office Français de Prévention du Tabagisme (OFT) – Guides pratiques

« Épidémiologie du tabagisme » - Catherine Hill – 20 mars 2012 – La Revue du Praticien

« Stratégies thérapeutiques d’aide au sevrage tabagique » - Haute Autorité de Santé (HAS) – 2006 – Avis de l’HAS

« Inhibition of monoamine oxidases desensitizes 5-HT1A autoreceptors and allows nicotine to induce a neurochemical and behaviour sensitization » - Christophe Lanteri & al. - 21 janvier 2009 - Journal of Neurosciences

« Dual association of beta-carotene with risk of tobacco-related cancers in a cohort of French women » - 21 septembre 2005 - Journal of the National Cancer Institute « La phytothérapie dans l’arrêt du tabac » - Dr Christine Vallée

Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive (AFTCC) – http://www.aftcc.org

« Evaluation of Rhodiola rosea L. extract on affective and physical signs of nicotine withdrawal » - Mars 2011 – Journal of Psychopharmacology

Annexe

Questionnaires : Retour d’expérience d’anciens fumeurs

Questionnaire sevrage tabagique Depuis combien de temps fumiez-vous ?

20 ans

Combien fumiez-vous de cigarettes (par jour/par mois) ? 2 paquets minimum (40 cigarettes)

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à arrêter le tabac ? Motivation financière, mes enfants et relever ce défi pour l’entourage

Aviez-vous tenté auparavant d’arrêter de fumer ? Oui, un certain nombre de fois…

Avez-vous pris un traitement nicotinique de substitution ? Patchs mais allergie Gommes mais consommation de tabac inchangée

Avez-vous pris un traitement médicamenteux ? Non

Avez-vous suivi une thérapie cognitive et comportementale (suivi psy) ? Non

Avez-vous fait appel à une méthode alternative ? J’ai essayé l’hypnose mais sans succès. J’ai fait une séance qui mélangeait l’aromathérapie et l’acupuncture, depuis je ne touche plus une seule cigarette.

Avez-vous subi des effets secondaires au sevrage ? (nervosité, prise de poids,…) Aucun effet secondaire et absence totale de manque.

Questionnaire sevrage tabagique Depuis combien de temps fumiez-vous ?

19 ans

Combien fumiez-vous de cigarettes (par jour/par mois) ? 20 à 30 cigarettes par jour

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à arrêter le tabac ? Ma santé et celle de mon entourage

Aviez-vous tenté auparavant d’arrêter de fumer ? Oui, une fois à l’aide d’un médicament.

Avez-vous pris un traitement nicotinique de substitution ? Non

Avez-vous pris un traitement médicamenteux ? Du Champix lors de ma première tentative. Je n’ai pris le traitement que deux semaines car je ne le supportai pas et avais la sensation d’être droguée. Le traitement a amené une réduction de ma consommation de cigarette.

Avez-vous suivi une thérapie cognitive et comportementale (suivi psy) ? Non

Avez-vous fait appel à une méthode alternative ? Oui, l’hypnose ericksonienne. 1 seule séance a suffi à provoquer l’arrêt de la cigarette, malgré une faible motivation.

Quel rapport avez-vous aujourd’hui avec la cigarette et les fumeurs ? La fumée ne me dérange pas, mais je préfère m’en préserver.

Avez-vous subi des effets secondaires au sevrage ? Une sensation de vide et de nervosité durant 3-4 jours, suivis de pulsions alimentaires.

Questionnaire sevrage tabagique Depuis combien de temps fumiez-vous ?

15 ans

Combien fumiez-vous de cigarettes (par jour/par mois) ? 20-25 par jour

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à arrêter le tabac ? La bronchite hivernale qui m’a tenu de septembre à mars dernier. Ma fille qui me dit que ce n’est pas bon pour ma santé

Aviez-vous tenté auparavant d’arrêter de fumer ? NON J’avais tenté de diminuer ma consommation par 2 fois dans le passé mais sans succès.

Avez-vous pris un traitement nicotinique de substitution (patch, gomme, pastille sublinguale, inhaleur) ? NON

Avez-vous pris un traitement médicamenteux ? NON

Avez-vous suivi unethérapie cognitive et comportementale (suivi psy) ? NON

Avez-vous fait appel à une méthode alternative ? NON

Quel rapport avez-vous aujourd’hui avec la cigarette et les fumeurs ? Je n’ai pas changé mes habitudes : je côtoie toujours des fumeurs et cela ne me dérange pas qu’ils fument à côté de moi. Au contraire, cela me rassure de ne « pas craquer » bien qu’ayant la possibilité de fumer très souvent. Le goût de la cigarette ne m’attire plus.

Avez-vous subi des effets secondaires au sevrage ? (nervosité, prise de poids,…) Côté nervosité, j’ai l’impression d’être plus calme. Mon entourage a également cette impression. Je ne compense pas sur la nourriture sauf le matin j’ai maintenant besoin d’un petit déjeuner alors qu’auparavant une « clope » suffisait. Lorsque l’envie de fumer se fait sentir, je bois de l’eau et j’essaie de m’occuper afin de penser à autre chose.