Le réveil des combattants - Mai 2016

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QUE LES GROS SALAIRES LÈVENT LE DOIGT 1929-1933 MONTÉE DU FACISME : QUELS ENSEIGNEMENTS POUR AUJOURD’HUI ? WASHINGTON CONTRE ATTAQUE Mai 2016 - N° 824 - 5 Le gouvernement frappe la démocratie Plutôt que de répondre au cri du peuple

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QUE LES GROS SALAIRES LÈVENT LE DOIGT

1929-1933MONTÉE DU FACISME : QUELS ENSEIGNEMENTS POUR AUJOURD’HUI ?

WASHINGTONCONTRE ATTAQUE

Mai 2016 - N° 824 - 5 €

Le gouvernement frappe la démocratie

Plutôt que de répondre au cri du peuple

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LE RÉVEIL MÉMOIRE

27 mai 2016Journée nationale de la Résistance

DECLARATION DE L’ARACDurant 5 ans, de 1940 à 1945, nos aînés ont affronté courageusement l’occupant nazi et ses complices. De sensibilités communistes, socialistes, gaullistes, de philosophies ou de croyances différentes, syndicalistes et associatifs, ils se sont battus courageusement pour permettre à notre pays de retrouver son indépendance, sa souveraineté, le progrès social et la vie, la liberté, ainsi qu’a voulu l’instaurer le programme du CNR.

Le débarquement allié en Afrique du Nord, l’écrasement de l’armée nazie sur le front de Stalingrad, les pertes subies par l’armée hitlérienne sur le front soviétique, ont apporté à nos compatriotes des motifs sup-plémentaires de résister aux nazis et à Vichy. Cela les a rapprochés progressivement de la Résistance dont l’action prit alors une ampleur signifi cative.

Surmontant de nombreux obstacles, Jean Moulin obtint l’unité totale des mouvements de Résistance en s’appuyant sur la volonté d’union de leurs principaux dirigeants et c’est ainsi que put se réaliser le véri-table tournant de la Résistance le 27 mai 1943 lorsqu’il réunit à Paris dans la France occupée « le Conseil National de la Résistance ».

Les initiatives ayant conduit à la création du CNR sont venues de la France occupée et Jean Moulin en est le symbole*.

A l’instar du courage dont ils ont fait preuve, nous devons aujourd’hui faire face à la politique gouverne-mentale exigée par l’union européenne mise en œuvre par la commission de Bruxelles assemblée non élue donc non représentative de la souveraineté des peuples, dans le cadre du capitalisme fi nancier mondialisé.

Il n’est pas trop tard pour dénoncer encore une fois la tentative d’asservissement à laquelle nous faisons face, nous les héritiers des Révolutionnaires de 1789 et des combattants de la Résistance qu’impulsa Jean Moulin car la situation faite ainsi aux peuples porte tous les dangers.

Comme le dit justement l’un des nôtres, il nous faut aujourd’hui assumer non seulement le travail perma-nent de Mémoire mais aussi « le devoir d’avenir ».

Comme le CNR donna à la Résistance unie sa dimension nationale et une autorité accrue, il faut aujourd’hui assurer aux peuples les moyens d’exercer leur souveraineté pour leur permettre d’appliquer des politiques nouvelles économiques, sociales et démocratiques.

Il nous faut poursuivre encore la défense des valeurs de la République.

Villejuif, le 12 mai 2016

* Voir déclaration du 27 mai 2015 (le Réveil n° 813-mai 2015)

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 3

ÉDITO LE RÉVEIL

SOMMAIRE

www.le-reveil-des-combattants.fr

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS

Fondé en 1931 par Henri-BarbusseMensuel de l’Association républi-caine des anciens combattants et

victimes de guerre.Commission paritaire n° 0713-A 06545ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditionsdu Réveil des Combattants • SARL au capitalde 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 392, place du Méridien - 94807 Villejuif cedexTél. 01 42 11 11 11Fax. 01 42 11 11 [email protected]

• Tirage : 60 000 exemplaires• Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé• Directeur délégué - Rédacteur en chef : Pa-trick Staat• Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Lau-rence Gorain• Service photos : Jean- Claude Fèvre• Administratrice : Annick Chevalier• Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

P. 13 . D O S S I E R

Actualités

Renault : le salaire de Carlos Ghosn .......................................................4Cinq patrons français aux rémunérations exorbitantes ......................4L’aubaine absolue des actions gratuites ................................................5Obama : seul Washington doit écrire les normes du commerce international ................................................................................................6Le président du Parlement européen, Martin Schulz, vient d’affi rmer que « les gens votent sur n’importe quoi mais très rarement sur le sujet du référendum » ..................................................6Un « EXPERT » européiste britannique réclame L’INTERDICTION en Europe de tout RÉFÉRENDUM sur les questions européennes .........7Accueil des étrangersSale temps au pays des droits de l’Homme ..........................................8

International

Un offi cier de Tsahal enfl amme Israël .....................................................9 Amérique Latine : Washington contre-attaque ....................................9Primaires américaines : Bernie ne lâche rien.......................................10Turquie : Erdogan maître absolu… .......................................................11Tentative d’assassinat contre Can Dundar… .......................................12

Vos droits

L’OTAN bras armé de l’impérialisme contre les peuples ..................21Vers la revalorisation des pension, retraite du combattant et rentes mutualistes ? .............................................................................................22Plafond majorable de la rente mutualiste du combattant 1 750 euros au 1er janvier 2016 ............................................................23Exigeons la véritable campagne double .............................................23Allocation adulte handicapé : revalorisation de 81 centimes, idem pour les autres prestations ............................23Commission nationale d’attribution de la carte du combattant.....25

Vie de l’ARAC

Vie des Comités .................................................................................25 à 31

1929-1933 montée du facismeQuels enseignements pour demain ?

Que sont devenus les espoirs de 2012 ?

De concession en concession, le gouvernement pour faire passer sa politique, celle de la

commission européenne, celle dictée par les lobbys, instaure un véritable autoritarisme d’Etat.Les mesures anti-démocratiques, li-berticides, portant atteintes aux liber-

tés individuelles et collectives ont vu le jour avec les lois Macron (dites lois sécurités).La situation des salariés, le chômage, le pouvoir d’achat ne cessent de se dégrader. Les impôts indirects touchent de plein fouet les familles, les retraités. La situation de la France est telle qu’aujourd’hui, notre pays se situe au 12ème rang des pays de la zone euro pour le niveau de vie des habitants, avant l’Espagne, le Portugal, l’Ita-lie…Chacun subit cette dégradation, connait les diffi cultés de la vie, alors que se multiplient sans retenue les sa-laires mirobolants des patrons du CAC40 quand nos salaires, nos pensions sont bloqués.Le gouvernement s’attaque au code du travail, aux fruits des luttes sociales de plus de deux siècles d’actions.3 Français sur 4 se disent contre la démolition du code du travail.Manuel Valls, autorisé par le conseil des ministres à re-courir à l’article 49-3, veut contraindre les députés pour la deuxième fois.Plutôt que d’entendre le cri du peuple, le gouvernement tente de museler le Parlement.Il engage la responsabilité de son gouvernement. Il n’est pas question d’être contre la gauche ou la droite, mais bien de sanctionner la loi travail, la politique menée par le gouvernement.Face au coup de force inacceptable du premier ministre, qui nous rappelle les heures les plus noires de notre histoire, tous les Parlementaires doivent prendre leurs responsabilités, exprimer leur opinion clairement, sans hypocrisie, mais avec courage. Ils redonneraient ainsi à l’engagement, et à l’action politique ses lettres de no-blesse.Rien n’est fi ni, tout commence, la mobilisation popu-laire continue, des grèves sont décidées chez les doc-kers, les marins, à la SNCF, les salariés des aéroports de Paris, d’Air France, ceux de l’énergie, de la pétro-chimie, les routiers, la fonction publique…Prenons toute notre place dans la mobilisation.Le gouvernement a perdu toute légitimité, il ne repré-sente plus les valeurs de la République. Nous ne le laisserons pas démolir la construction commune de plu-sieurs générations que sont les fondements de la Répu-blique : la liberté, l’égalité et la fraternité.

Patrick STAAT

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Renault : le salaire de Carlos GhosnAlors que l’assemblée générale des actionnaires de Renault a rejeté la résolution sur le salaire du PDG du groupe Renault Carlos Ghosn, le conseil d'administration n'a pas tenu compte de cet avis consultatif et l'a maintenu.

54,12 % des actionnaires ont décidé de rejeter la rémunération de Carlos Ghosn au titre de 2015.Cette rémunération a atteint l'an der-nier un total de 7,251 millions d'eu-ros, dont 1,737 million en numéraire, soit une hausse de 0,49 % par rapport à 2014.Aussitôt le vote des actionnaires connu, le comité des rémunérations et le conseil d'administration se sont réunis hors la présence de Carlos Ghosn. Ils ont ensuite annoncé dans un communiqué avoir approuvé le maintien de la rémunération du PDG pour 2015, tout en engageant une mis-sion sur les “évolutions utiles” pour les années à venir. “Sur proposition de son comité des rémunérations, le conseil d'administration de Renault a approuvé le maintien de la rému-nération décidée pour le président-di-recteur-général pour l'année 2015”, indique le communiqué.“Le conseil d'administration a chargé le comité des rémunérations de la mis-sion d'examiner les évolutions utiles de la structure de rémunération pour les années 2016 et suivantes”, ajoute

le document. Le conseil rappelle au passage la “qualité des résultats de l'année 2015, avec un chiffre d'affaires record de plus de 45 milliards d'euros, en hausse de 10,4 % et une marge opérationnelle de 5,1 % en avance de deux années sur les objectifs du plan Renault 2016 Drive the change”.L’État, qui contrôle 19,74 % de Re-nault, a voté contre la résolution, mais n'a pas utilisé son pouvoir de droits de vote doubles, puisque la résolution était soumise à titre ordinaire, ce qui le lui interdit.Pour sa part, le syndicat CGT Re-nault du site Lardy dans l'Essonne a jugé “indécente” la rémunération de 7,3 millions d'euros touchée par le PDG du groupe Renault Carlos Ghosn, alors que celle des salariés est bloquée depuis quatre ans. “Rému-nération de Carlos Ghosn, même les actionnaires trouvent que c'est trop ! Mais rien n’y fait, il touchera sa ré-munération indécente de 7,3 millions d’euros pour son mi-temps chez Re-nault !”, écrit le syndicat dans un com-muniqué.Le syndicat souligne que les sala-

riés subissent “depuis maintenant quatre ans le blocage de salaires”, des “conditions de travail dégradées par la suppression de 7 500 emplois” depuis la signature de l'accord de compétiti-vité. Il évoque aussi une “hausse des cadences et du temps de travail sur chaîne”, une “désorganisation com-plète dans de nombreux secteurs avec les départs non remplacés”, de “fortes pressions sur le développement des nouveaux modèles ou les questions de dépollution”, la “précarité” des collègues intérimaires ou sous-trai-tants “dont le nombre a explosé ces dernières années”.“Pour justifi er le maintien de la rému-nération de Carlos Ghosn, le Conseil d'administration a rappelé la qualité des résultats de l'année 2015, avec un chiffre d'affaires record de plus de 45 milliards d'euros, en hausse de 10,4 %, et une marge opérationnelle de 5,1 % en avance de deux années sur les objectifs”, rappelle la CGT. Elle indique que ces résultats “sont le fruit du travail des salariés” et de-mande de “vraies augmentations gé-nérales de salaires”.

Cinq patrons françaisaux rémunérations exorbitantesAlexandre de Juniac,Air France-KLMIntraitable avec ses pilotes, le patron sur le départ s’est bien traité en s’aug-mentant de 65 % en 2015. Sa rému-nération est passée de 645 000 euros

en 2014 à 1,062 million d’euros l’an dernier.Explication : la part variable du sa-laire a fl ambé à 462 000 euros grâce au retour aux profi ts de la compagnie.Les personnels d’Air France qui ont payé ce redressement au prix fort

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ACTUALITÉS LE RÉVEIL

(5 500 suppressions de postes) l’ont évidemment mauvaise.

Alexandre Bompard,FnacAvec sa capitalisation de 850 millions d’euros, l’enseigne de distribution ne fi gure pas au CAC 40.Mais son patron, Inspecteur des fi -nances reconverti dans le business, est payé comme s’il jouait dans la cour des grands. En 2015, Bompard a touché 11,5 millions d’euros, dont 9,7 millions d’« équivalent en actions gratuites » payées en cash et corré-lées à la performance boursière. Une somme colossale et totalement dis-proportionnée pour une boîte dont le résultat net s’élevait l’an dernier à 48 petits millions.

Carlos Ghosn,Renault NissanCe n’est pas juste le revenu du PDG de Renault qui pose problème :

7,2 millions d’euros en 2015, actions de performance comprises. C’est la somme de cette rémunération avec celle de Nissan qui fait grincer et a abouti à un vote négatif, lors de l’as-semblée générale des actionnaires. Ghosn a reçu au total 15 millions d’euros. Soit quatre fois plus que la moyenne du CAC 40. Même Pierre Gattaz est « gêné ».

Olivier Brandicourt,Sanofi C’est le patron le mieux payé de France : pour 2015, le PDG de Sanofi devrait percevoir la somme halluci-nante de 16,7 millions d’euros. Le « golden hello » qui avait fait po-lémique à son arrivée n’était qu’un apéritif : à ses 2,39 millions de salaire annuel et aux 2 millions de prime de bienvenue devraient s’ajouter 12,3 millions en actions de perfor-mance, encaissables dès 2018. Bran-dicourt est bien parti pour toucher ce jackpot tous les ans. Et s’il s’avérait

moins « performant » que prévu, il pourra toujours compter sur un beau geste : son prédécesseur Chris Vieh-bacher est parti avec un « golden pa-rachute » de 4 millions.

Carlos Tavares,PSADoubler son salaire à 5,24 millions d’euros en 2015, alors que 8 000 suppressions de postes sont en cours chez PSA ? Tavares ne voit pas où est le problème. Sous le feu des cri-tiques, il a répondu début avril que sa rémunération était « tout à fait normale compte tenu de [ses] res-ponsabilités ». Et puis sur un marché comparable au mercato des stars du foot, Tavares se voit comme un petit joueur : « Ce qui a choqué représente à peu près un tiers ou au maximum la moitié du salaire de mes pairs. » Ou comment tacler son ancien boss de Renault pour mieux garder ses mil-lions… Classe.

Source : Libération - 2/05/2016

L’aubaine absolue des actions gratuitesAprès les indemnités de départ octroyées même en cas d’échec, après les retraites chapeaux, voici venir les ac-tions gratuites, dites « de performance ».

Un président de comité de rémunération ne craint pas de soulever le lièvre : « C’est une anomalie complète, une rigolade, et pour les dirigeants, une aubaine absolue. » Dans le collimateur, l’absence de risque puisque, même si les « actions gratuites » sont soumises à des conditions de performance, celles-ci sont beaucoup moins sévères que la sanction ultime des stock-options : voir le cours de l’attri-bution prévu jamais atteint, et donc le cadeau actionnarial jamais livré…

Mais il y a dans cette histoire un surprenant paradoxe : c’est Emmanuel Macron, lui-même, avec sa loi, qui a joué les pompiers pyromanes ! Grâce à son article 135, les ac-tions gratuites sont devenues beaucoup moins fi scalisées que les stock-options, et les entreprises du Cac 40 se sont empressées de les généraliser.

Ainsi, avec deux présidents hautement performants, comme Carlos Ghosn et Carlos Tavares (PSA), affi chant tous deux un salaire de 3 millions d’euros en 2015, le pre-mier va recevoir 4 millions d’euros en actions gratuites,

tandis que le second n’en a été gratifi é que pour deux mil-lions. Ce simple exemple, qui ne fera pleurer personne, démontre une fois de plus que l’on nage pour les rémuné-rations des dirigeants, en plein arbitraire.

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Obama : seul Washington doit écrire les normes du commerce internationalUne fois en vigueur, l’accord de partenariat transpacifi que (TPP) permettra aux Etats-Unis d’établir les règles du commerce international. Et les autres pays n’auront d’autre choix que de les suivre, explique le pré-sident américain.

« Elever des murs afi n de s'isoler de l'économie globale ne fera que nous priver de perspectives incroyables. Au contraire, les Etats-Unis doivent écrire les règles. Les Etats-Unis doivent mener le bal. Les autres pays doivent jouer d'après les règles que les Etats-Unis et nos partenaires fi xent », indique Barack Obama dans un article publié dans le Washington Post (2/05/2016).L'article rédigé par le dirigeant améri-cain est consacré aux perspectives du TPP, accord signé en février et visant à abattre les barrières au commerce et à l'investissement entre 12 pays des ré-gions Asie-Pacifi que et Amérique, qui représentent près de 40 % de l'écono-mie mondiale.« Le monde a changé. Les règles changent aussi. Ce sont les Etats-Unis et non pas des pays comme la Chine qui doivent les écrire », poursuit le président américain.

Très vaste, le TTP vise à fi xer les règles du commerce et des investisse-ments internationaux au XXIe siècle et compte pousser la Chine à adapter ses propres règles en matière de com-merce, d'investissement et de droit commercial à celles établies par le TPP.Ainsi, M. Obama presse le Congrès de ratifi er ce texte aussi rapidement que possible, car Pékin est en train de négocier ses règles commerciales avec d'autres pays de la région Asie-Paci-fi que.« L'accord commercial que la Chine négocie avec d'autres pays lui per-mettra de partager certains marchés à croissance rapide au détriment des Etats-Unis, ce qui mettra en danger les emplois, les entreprises et les pro-duits américains », appréhende M. Obama.Pour entrer en vigueur, le TPP doit être ratifi é sous deux ans par les Par-

lements nationaux et notamment par le Congrès américain où il suscite une hostilité croissante, spécialement dans cette période de campagne présiden-tielle.Le TPP a été signé début février 2016 par l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam. Il prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada.

Source : AFP

Le président du Parlement européen, Martin Schulz,vient d’affi rmer que « les gens votent sur n’importe quoi mais très rarement sur le sujet du référendum »

S’exprimant en français le 12 avril 2016 sur la chaîne de télévision LCI, où Arlette Chabot l’interrogeait sur le résultat du référendum aux Pays-Bas et sur les perspectives du Brexit, le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, a répondu très précisément ceci :« Tout est possible dans la politique. Et

les sondages ne sont jamais les résul-tats. Mais, aux Pays-Bas, nous avons vu que les gens votent sur n’importe quoi, mais très rarement sur le sujet du référendum. Je crois que la large majo-rité de ces gens qui ont voté aux Pays-Bas même ne savaient pas qu’il s’agis-sait de l’Ukraine. Ils voulaient voter contre ceux-là à Bruxelles, contre

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ACTUALITÉS LE RÉVEIL

l’Europe, contre le Premier ministre, n’importe quelle motivation.Alors maintenant, en Grande-Bre-tagne, avec les Panama Papers, il y a un vrai risque que les gens votent, mais peut-être sur les Panama Papers,

et pas sur la sortie ou le maintien dans l’Union Européenne du Royaume-Uni.Alors ça, c’est un vrai risque. Moi, je suis absolument pour que la Grande-Bretagne reste dans l’Union européenne parce qu’ensemble nous

sommes plus forts que séparés. C’est pour nous le cas, l’Union européenne, mais aussi pour la Grande-Bretagne qui, hors du marché intérieur, perdrait à mes yeux beaucoup de sa puissance économique. »

Un « EXPERT » européiste britannique réclame L’INTERDICTION en Europe de tout RÉFÉRENDUM sur les questions européennesDe nationalité britannique, Fraser Ca-meron est un ancien haut fonctionnaire de la Commission européenne. C'est désormais un analyste politique, lar-gement médiatisé Outre-Manche pour commenter les questions européennes et les affaires internationales. Il est di-recteur de « Eurofocus-Bruxelles » et professeur adjoint à la « Hertie School of Governance » à Berlin.Suite au référendum qui a eu lieu le 6 avril 2016 aux Pays-Bas sur l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine – référendum qui s’est soldé par 61,1 % de Non et une participation de 32 % le rendant valide –, cet « expert » vient de publier un article sur le site Euractiv pour réclamer l’interdiction des réfé-rendums à travers toute l’Europe, dès lors qu’ils porteraient sur les politiques européennes.Euractiv est une fondation de droit belge, composée d’un réseau de mé-dias européens « indépendants » spé-cialisé dans la publication d'articles sur les questions européennes. Offi -ciellement, la « tribune » ainsi offerte à Fraser Cameron n’engage pas la res-ponsabilité d’Euractiv.Il n’en demeure pas moins que ce genre de « point de vue » ressemble fort à ce que l’on appelle un « ballon d’essai », pour tester la façon dont l’opinion publique réagirait à une pareille me-sure. En tout cas, ce genre d’articles témoigne de la très alarmante dérive

des européistes, qui exigent désormais des mesures de plus en plus clairement dictatoriales.Comme le lecteur pourra le mesurer, le « point de vue » de Fraser Cameron est bourré de sophismes et de mauvaise foi.Le prétendu « expert » européiste af-fi rme par exemple qu’il « est peu dé-mocratique que 30 % des électeurs dans un État membre puissent bloquer une politique approuvée par 27 États membres ». Mais il passe sous silence que les 27 autres peuples des 27 autres États membres n’ont justement pas été consultés sur l’accord d’association UE-Ukraine, et que tout porte à penser que, s’ils l’avaient été, une écrasante majorité d’entre eux auraient rejeté cet accord comme l’ont fait les Néerlan-dais.Le même prétendu « expert » – qui n’est en fait qu’un propagandiste virulent –, reprend par ailleurs à son compte cet argument éculé des appren-tis dictateurs européistes, selon lequel les peuples ne répondraient jamais aux questions posées par les référendums, mais à d’autres considérations. Et que, dès lors, c'est le « système de démo-cratie représentative en Europe qui doit être renforcé ». Il s’agit évidem-ment d’un raisonnement totalement fallacieux : car si l’on postule que les peuples ne répondent jamais à la ques-tion posée par un référendum, pour

quelles raisons mirobolantes serait-on assuré que leur volonté serait mieux respectée par des députés qu’ils ont élus sans jamais évoquer ladite ques-tion ?En réalité, et tout le monde le com-prend bien, la volonté de supprimer les référendums et de laisser la « dé-mocratie représentative » décider à la place des peuples revient tout sim-plement à considérer que les peuples sont comme des enfants à mettre sous tutelle. Les dictateurs en costume-cra-vate de l’euro-atlantisme estiment que les peuples n’ont, au fond, pas leur mot à dire sur la conduite des affaires pu-bliques, et que celle-ci doit être confi ée à des gouvernants ou des députés pré-sélectionnés par le système médiatique et l’oligarchie qui le maîtrise.

L’article de Fraser Cameron est disponible sur le site : https://www.euractiv.com en date du 11 avril 2016

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Accueil des étrangers

Sale temps au pays des droits de l’HommeJacques Toubon, défenseur des Droits, déplore dans un rapport une «logique de suspicion» envers les étrangers et de nombreuses violation du droit. Il dénonce la prégnance de la « préférence nationale »

Le nouveau rapport du défenseur des droits, intitulé « Les droits fondamen-taux des étrangers en France », vient d'être rendu public. 300 pages qui s'ap-puient sur un recensement des actions juridiques menées par Jacques Toubon, nommé défenseur des droits en 2014. Il pointe l'ensemble des obstacles qui en-travent l'accès des étrangers aux droits fondamentaux et n'y va pas par quatre chemins : la France discrimine ses étrangers, et développe une logique de suspicion vis-à-vis d'eux.

La préférence nationale est devenue la norme. C'est l'idée principale dévelop-pée par le défenseur des droits. Pour lui, cette notion, surtout véhiculée par la pensée d'extrême droite, est pourtant bien présente dans la relation qu'entre-tient aujourd'hui l'Etat français avec ses étrangers.

Le rapport montre combien les droits fondamentaux tels que la scolarisation, la santé, le logement, ou la protection sociale sont entravés par le fait de ne pas être Français. Il en va de même pour l'accueil réservé aux migrants, aux réfugiés ou aux étrangers en séjour de longue durée.

Pour ceux qui atteignent le territoire français le rapport pointe du doigt la diffi culté de « demander le droit d'asile à la frontière ». Les demandeurs sont souvent maintenus en zone d'attente, ce qui est déjà une source de privation des droits. Une fois entrés dans le pays, lorsque les migrants entament leurs dé-marches en préfecture, il n'est pas rare qu'ils soient confrontés à de longues heures d'attentes. Il est même question de refoulement alors que le droit ré-galien impose que toute demande soit

examinée. Sans parler des délais de traitements souvent excessifs.

Des mineurs en dangerL'un des sujets d'inquiétude récurrents de Jacques Toubon est le sort des mi-neurs non accompagnés. Il évoque un accès aux droits et à la justice « dé-faillant », des conditions de prises en charge « inquiétantes ». Pendant l'éva-luation de leur situation, dit-il, « ces enfants devraient être protégés de ma-nière inconditionnelle, ce qui n'est pas toujours le cas ». Le rapport dénonce aussi la persistance de pratiques illé-gales qui consistent à refuser des titres de séjour pour soins. Il en est de même pour la délivrance des visas. Il est de plus en plus compliqué pour un étran-ger sous prétexte de « risque migra-toire » de visiter sa famille en France.

Dans les domaines de la vie quoti-dienne, le droit interdit de marquer une différence de traitement. Mais appa-

remment dans la pratique, les abus sont légion. Jacques Toubon a été réguliè-rement saisi pour le refus de scolariser des enfants lorsque les parents ne sont pas en situation régulière, ou bien sont sans domicile. Alors que la loi impose l'école obligatoire pour tous de 6 à 16 ans.

En matière de prestations familiales, des témoignages montrent que le code de la Sécurité sociale marque non seu-lement une différence entre les enfants français et étrangers mais va plus loin encore dans la discrimination. Les jeunes Algériens, Turcs, Marocains, Camerounais et Bosniaques vivant en France se verraient plus souvent refu-ser des prestations, sans parler des res-trictions d'accès à l'emploi. Bref la liste présentée par Jacques Toubon se dé-cline sur des dizaines d'exemples. Dé-cidément il ne fait pas bon être étranger au pays des Droits de l’Homme.

J.-P. Delahaye

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Amérique Latine

Washington contre-attaqueBrésil : « L’ambassade US ressemble à celle aux temps d’Allende au Chili »

Lors de ses cent premiers jours au pouvoir, le président argentin Mauricio Macri a reçu le premier ministre italien Mateo Renzi, Fran-çois Hollande et Obama. Dans le même temps, il a abandonné les ef-forts du gouvernement précédent de promouvoir l’intégration régio-nale. Quelle est la nouvelle politique étrangère de l’État argentin ?

(…) il est vrai que les gouvernements Kirchner entretenaient de très bonnes relations avec le Venezuela, avec Cuba, avec la Bolivie…La politique extérieure a aujourd’hui profondément changé. Nous sommes de nouveau plongés dans des rela-tions destructrices avec les Etats-Unis, l’Union Européenne mais aussi avec Israël.

Tout cela provoque un malaise très fort au sein du souscontinent, notamment de la part de ceux qui ont fait le pari d’une intégration sérieuse, et je crois que, malheureusement, ce changement de diplomatie nous mène vers le né-ocolonialisme. (…)A l’occasion de la visite d’Obama, les 2 présidents ont évoqué la possi-bilité de signer un accord de libre-

Depuis plusieurs mois de nombreux pays d’Amérique Latine sont en proie à d’importants soubresauts politiques. De l’Argentine au Venezuela en passant par le Brésil, la contre-offensive du droit est en marche. Pour certains observateurs, profi tant d’un contexte de forte crise économique et des tensions politique, les Etats-Unis tentent de reconquérir leur ancien «pré-carré».Le journaliste argentin, Carlos Aznarez, interrogé par Tarik Bouafi a pour Investig Action, s’est exprimé sur cette question dans une interview publiée, le 21 avril dernier, dans plusieurs médias. Extraits…

Un offi cier de Tsahal enfl amme IsraëlPar Nissim Behar, Correspondant à Tel-Aviv — 9 mai 2016 à 20 : 31 - Libération

Un offi cier de Tsahal enfl amme Israël L’opinion israélienne a la réputation de souvent s’enfl ammer pour un rien. Mais cette fois, les propos du brigadier général Yaïr Golan, chef d’état-major adjoint de Tsahal (l’armée israélienne), vont marquer les esprits pour long-temps. Invité à s’exprimer à l’occasion des commémorations de l’Holocauste, cet offi cier supérieur, sec comme un vieil olivier, a appelé ses concitoyens à réfl échir. « Ce qui me fait frémir dans le souvenir de la Shoah, c’est de dé-celer avec effroi, chez nous en 2016, les processus nauséabonds qui se sont déroulés en Europe il y a soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans, a-t-il prévenu. Rien n’est plus facile que de haïr l’étranger, de semer la peur, et de se transformer en bête. » Venant du numéro 2 d’une armée d’occupa-tion, ces propos comparant l’ambiance de l’Etat hébreu à la veille de son 68e

anniversaire à celle d’une Europe en route vers l’obscurantisme ont de quoi étonner. En tout cas, ils provoquent une levée de boucliers qui risque de débou-cher sur la mise à l’écart de leur auteur : la très infl uente ministre de la Culture, Miri Regev (Likoud), et certains dépu-tés réclament sa démission. Pourtant, Yaïr Golan n’a pas parlé sans réfl échir. Ceux qui le connaissent affi rment d’ail-leurs qu’il est du genre à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de s’exprimer. Son discours refl ète les inquiétudes d’un nombre grandissant d’offi ciers supérieurs, intellectuels et universitaires. Car si les dirigeants du pays proclament partout qu’Israël est un « Etat juif et démocratique », son caractère juif prend peu à peu le pas sur les aspects démocratiques. Un phéno-mène qui a débuté lorsque le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est allié avec les partis d’extrême droite et ultraorthodoxes, et ne fait que s’ampli-fi er depuis lors. Les exemples sont nom-

breux. Aux sondages confi rmant que la majorité des Israéliens juifs souhaite limiter les droits politiques de la mi-norité arabe s’ajoutent ceux rappelant le soutien massif de la population aux soldats qui abattent des Palestiniens un peu trop facilement. Et que dire de cette nouvelle loi autorisant l’emprisonne-ment des mineurs lanceurs de pierres - forcément palestiniens - à partir de 13 ans ? De cette autre qui vise à obli-ger les ONG de défense des droits de l’Homme à déclarer l’origine de leurs fonds ? Du retrait des bibliothèques scolaires d’un roman autobiographique évoquant la relation amoureuse entre une jeune femme juive et un Palesti-nien ? Ou de la limitation des subsides publics aux théâtres et centres cultu-rels jugés pas assez « sionistes » ? A la veille du Yom Haatzmaout, les fêtes de l’Indépendance qui débutent mercredi soir, il y a un gros malaise en Israël. Et c’est ça que le brigadier général a voulu exprimer.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

échange entre le Mercosur et les Etats-Unis. Va-t-on vers un nouvel ALCA ?Il est certain que le pays va fi nir par rejoindre l’Alliance pour le Pacifi que. Il va sans doute renforcer les traités existants avec l’Union Européenne, les Etats-Unis et Israël. Lors de la visite d’Obama, de nombreux accords éco-nomiques ont été signés entre des chefs d’entreprise argentins et étatsuniens. Les Etats-Unis avancent dans la région et tentent de faire pression sur les gou-vernements pour qu’ils adoptent des mesures de libre-échange. L’Uruguay et son gouvernement « progressiste » est en train de signer ces traités. De son côté la présidente du Chili, Mi-chelle Bachelet n’a aucun problème à

les signer. Et ils tentent aujourd’hui de faire pression sur le Brésil. Ils tentent de déloger Dilma Rousseff car ils ado-reraient voir l’Argentine et le Brésil signer ces traités. C’est pourquoi il est important que le Brésil résiste et que Dilma Rousseff, au-delà des graves erreurs qu’elle a commises, ne tombe pas(…)

Concernant le Brésil, que cherche la droite brésilienne ?Quels sont ses motivations et objec-tifs ?Elle cherche à destituer Dilma par la voie judiciaire, par la voie parlemen-taire mais aussi par la rue. La gauche s’est endormie entre les contradictions notamment au sein du PT, qui a rendu presque naturelle la corruption dans ses propres rangs après avoir mis en place une politique d’austérité non seulement avec l’ex-ministre et ban-quier Joaquim Levy mais également avec son successeur Nelson Barbosa qui a suivi la même ligne. (…)

Et quel rôle joue concrètement les Etats-Unis dans les manifestations qui ébranlent le pays ?L’ambassade étatsunienne au Brésil reçoit aujourd’hui les visites d’oppo-sants à Dilma, de la social-démocratie qui est aux avant-postes dans le pro-cessus d’impeachment (destitution) contre Dilma. L’ambassade des Etats-Unis au Brésil ressemble à celle aux temps d’Allende au Chili. C’est le lieu où se préparent tous ces projets de dés-tabilisation. Les Etats-Unis couronne-

raient leurs objectifs en provoquant la chute de Dilma.

Ainsi, en s’emparant de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Chili et du Paraguay, ils remettraient la main sur le Cône Sud (...)

Rafael Correa a réagi sur les évé-nements au Brésil et a parlé d’un nouveau Plan Condor qui serait en train de frapper le continent. Parta-gez-vous le point de vue du président équatorien ?

Oui, je suis d’accord avec lui. Mais il faut remarquer quelque chose. Le Plan Condor, c’était autre chose. C’était une alliance entre les armées des pays du Cône Sud pour éliminer les éléments « subversifs ». Nous avons à faire ici à un nouveau Plan Condor. C’est un Plan Condor piloté en quelque sorte par les multinationales. Regardez les derniers morts dans les rangs de la classe travailleuse, ce sont des gens qui ont été tués après avoir lutté contre les multinationales. (…) Je pense que c’est le bras le plus concret de l’impé-rialisme dans le continent. Ne pensons pas aux « Marines ». Les multinatio-nales sont « les nouveaux marines ». Il faut également mettre en exergue la dangereuse avancée du para-mi-litarisme dans presque tous les pays de la région. On voit ainsi ressurgir aujourd’hui des Etats policiers prêts à réprimer qui que ce soit. (…)

Voir Réveil N° 765 d’octobre 2010 – Interview

de l’ambassadeur Cubain M. Orlando Requeijo.

Primaires américaines

Bernie ne lâche rienDistancé par sa rivale Hillary Clinton, le sénateur du Vermont n'a pas l'intention de se retirer de la course à l'investiture démocrate.

Ne comptez pas sur lui pour jeter l’éponge : le “socialiste” Bernie San-ders se battra jusqu’au bout, peu im-porte le résultat des primaires. Le séna-teur du Vermont, devenu en quelques

mois un phénomène politique est, certes, distancé par sa rivale Hillary Clinton. A l’issue des dernières pri-maires, mardi 26 avril, l’ancienne secrétaire d’Etat dispose de 2 228 dé-

légués, quand lui doit se contenter de seulement 1 454. Mais pas question de baisser les bras. Quoi qu’il arrive, “nous irons à la convention démocrate à Philadelphie”, programmée en juil-

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Turquie

Erdogan maître absoluLe président turc manoeuvre en tous sens pour remanier la constitution à son profi t. Il menace, emprisonne, écarte tout ce qui lui résiste et laisse agir les éléments les plus radicaux de son gouvernement.

« En tant que pays musulman, pour-quoi devrions-nous être dans une si-tuation où nous sommes en retrait de la religion ? Nous sommes un pays mu-sulman (...) Avant toute autre chose, la laïcité ne doit pas fi gurer dans la nou-velle Constitution », a déclaré fi n avril, le président du parlement turc Ismaël Kahraman.

Immédiatement, cette sortie du haut dignitaire de l’Etat, membre de l’AKP, le parti au pouvoir dirigé par Erdo-gan, a suscité une levée de boucliers

des milieux laïcs et de l'opposition parlementaire. La laïcité est l’un des fondements de la République turque créée par Mustafa Kemal, dit Atatürk, en 1923, sur les ruines de l'empire ot-toman.

Des manifestations ont éclaté dans les grandes villes de Turquie, dont Ankara et Istanbul violemment dispersées par la police.

Soucieux de calmer le jeu, les digni-taires de l’Etat ont multiplié les décla-

let, prévient Bernie Sanders. D’ici là, le candidat n’a pas l’intention de se retirer et participera aux prochaines primaires. « Les gens de chaque Etat de ce pays ont le droit de déterminer quel président ils veulent et quel pro-gramme le parti démocrate doit adop-ter, estime-t-il. C’est pour cette raison que nous resterons en course jusqu’au dernier vote ».

Dans un communiqué cité par “Poli-tico” et publié, au soir de cinq nou-velles défaites, il s’est dit impatient de mener des campagnes focalisées sur ses idées dans les semaines à venir.

L’un des stratèges de sa campagne, Tad Devine, l’a affi rmé : « Nous faisons campagne pour aller à la convention démocrate de Philadel-phie avec le maximum de délégués possibles, pour nous battre pour une plateforme progressiste », écrit-il. Et le candidat Sanders qui a fait de la lutte contre les inégalités son cheval de bataille, de marteler ses principales propositions : un salaire horaire mini-mum de 15 dollars, la lutte contre les institutions fi nancières de Wall Street, la fi n de la fracturation hydraulique

ou encore la gratuité des universités publiques.

Peser sur le programme des démocratesAutant de thématiques sur lesquelles Hillary Clinton n’a pas pu faire l’im-passe durant sa campagne. Débordée sur sa gauche par Bernie Sanders, l’ancienne secrétaire d’Etat a bien été obligée de réorienter son discours. « J’applaudis le sénateur et ses mil-lions de partisans. Grâce à eux, nous allons relever le défi pour qu’il n’y ait plus d’argent opaque en politique, et pour réduire les inégalités, » a-t-elle concédé !

En coulisses, la bataille idéologique a déjà commencé, explique le « New York Times ». les conseillers de Ber-nie militent auprès des cadres du parti pour avoir un rôle important dans la rédaction du programme démocrate. En parallèle, Bernie Sanders a un tré-sor de guerre, rappelle le journal : une base de données de deux millions de donateurs, qu’il a déjà utilisée pour lever des fonds en faveur de candidats

libéraux dans les Etats de New York, Washington et du Nevada.

Quoi qu’il arrive, le septuagénaire, sé-nateur du Vermont, a conquis le cœur des jeunes. Selon une récente étude réalisée par l’université de Harvard, il est le candidat le plus apprécié – et de loin – des Américains de 18 à 29 ans, rapporte le Chicago Tribune. « Il fait bouger toute une génération vers la gauche, analyse le responsable des sondages de Harvard. Qu’il gagne ou qu’il perde, il infl ue sur la façon dont toute une génération envisage la po-litique. »

J.-P. Delahaye

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

rations rassurantes. Après le Premier ministre c’est Erdogan lui-même qui est intervenu. « Le président de notre Parlement a exprimé ses propres opi-nions », a-t-il réagi alors qu’il était en visite en Croatie. Malgré l'assurance donnée par le pouvoir, la déclaration de Kahraman a continué d’enfl ammer les rangs de l’opposition laïque qui a réclamé haut et fort sa démission. L'éditorialiste pro-gouvernemental Abdulkadir Selvi n’en a pas moins affi rmé dans les colonnes du journal Hürriyet que même si une “Constitu-tion religieuse” n'est pas d'actualité, une possible “référence à la religion musulmane et à dieu est en cours de débat” parmi les cadres de l'AKP.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le parti du président Erdogan est soup-çonné de vouloir islamiser la société turque.

Entre autres, il a libéralisé le port du voile islamique, autrefois

strictement interdit dans la fonction publique et les universités et s’est aussi illustré avec des mesures contro-

versées contre la consommation et la vente d'alcool, banni par l'islam…

Une constitution sur mesureQuant à la réforme constitutionnelle c’est un projet d’Erdogan qui a es-sentiellement pour but de faire passer la Turquie d'un régime parlementaire à un régime de type présidentiel afi n de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. D’ailleurs depuis quelques jours, le maître d’Ankara tente d’ac-célérer le processus… Il espère bien soumettre à référendum son projet de transformer son pays en république présidentielle.

« Ce n’est pas un vœu personnel » mais « une nécessité urgente », a-t-il assuré, lors d’un discours public à Is-tanbul le 6 mai dernier.

Depuis les élections législatives de novembre, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conser-vateur) manque de voix au Parle-ment pour convoquer un tel scrutin. Jusqu’ici, Erdogan a toujours rejeté la perspective d’élections législatives an-ticipées en vue de regagner les sièges

qui lui font défaut, mais, selon certains observateurs, cela pourrait changer.

Cet appel à une accélération du calen-drier est lancé au lendemain de la mise à l’écart du premier ministre Ahmet Davutoglu, coupable notamment de ne pas suivre Erdogan sur ce dossier. « Un président fort, un premier mi-nistre obéissant », a résumé le quoti-dien turc Hürriyet Abdulkadir Selvi, commentant cette éviction. Ce départ écarte de sa route un ministre avec le-quel il accumule les désaccords. Pour Le Monde « Erdogan est connu pour tenir les rênes de la formation poli-tique qu’il a fondée et avoir gardé la main sur l’exécutif. C’est d’ailleurs faute de pouvoir prétendre à un troi-sième mandat de premier ministre – la Constitution, encore elle, le lui interdit – qu’il s’était résolu à briguer la pré-sidence en 2014 ».

Chaque jour la Turquie s’achemine vers un régime de plus en plus autori-taire, liberticide et religieux. Face aux atermoiements de l’Union Européenne Erdogan a les mains libres.

J.-P. Delahaye

Tentative d’assassinat contreCan DundarA l’heure où nous écrivons ces lignes nous apprenons que le rédacteur en chef du quotidien d’opposition « Cu-mhuriyet’, Can Dündar vient être victime d’une tentative d’assassinat devant le tribunal d’Istanbul. L’agresseur a tiré plusieurs coups de feu, le visant aux jambes et le traitant de traître. « je suis indemne, je ne connais pas cet individu, mais je connais très bien ceux qui nous prenne pour cible » a déclaré Can Dundar avant d’entré dans le tribunal. Il était convoqué, ainsi qu’un autre journaliste de la rédaction, pour « divulgation de secret d’Etat » suite à la parution d’articles dévoilant le rôle des services se-crets turcs dans la livraison d’armes aux islamistes radi-caux. Les deux journalistes ont été condamnés à cinq ans de prison ferme. « Ils le paieront cher ! » (les journalistes NDLR) avait en son temps prévenu, le président turc Er-dogan. C’est désormais chose faite… J.-P. Delahaye

Can Dundar redacteur en chef du quotidien cumhuriyet

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LE CAHIER MÉMOIRE

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

N° 824MAI 2016

ÉDITO Par Bruno Drweski

En ces temps de grandes incertitudes, sociales, écono-miques, politiques, idéologiques, on voit resurgir des mots, des slogans, des textes qui rappellent un passé sombre pour celui qui a gardé la mémoire de ces époques. C’est en re-venant aux sources des courants totalitaires de droite de l’entre-deux-guerres que nous pourrons être mieux armés pour affronter la réalité d’aujourd’hui, en faisant la distinc-tion entre ce qui est réellement nouveau de ce qui témoigne de la résurgence d’une pensée simpliste et réductrice carac-téristique d’une pensée fascisante.

Dans une situation où le processus capitaliste de « mon-

dialisation », d’unifi cation économique du monde, est au-jourd’hui accompli, ce qui exacerbe les contradictions à un niveau inégalé puisque les capitalistes n’ont plus aucun moyen de contrecarrer la baisse tendancielle des taux(2) de profi t par un repartage du monde. Alors que les deux guerres mondiales visaient pour leurs protagonistes à se repartager le monde en sphères de domination exclusive, ce qui fut le cas lors de la Première Guerre mondiale, ou à essayer de refaire de même, tout en tentant d’éliminer par la même oc-casion la puissance socialiste née de la guerre de 1914/18, ce qui fut aussi le cas lors de la Seconde Guerre mondiale. C’est dans ce contexte de contradictions entre puissances impérialistes et de peur du défi révolutionnaire communiste qu’est né le fascisme en Italie du Nord, courant politique qui s’est répandu sous différentes formes à l’extérieur, en par-ticulier sous sa forme la plus extrême en Allemagne, celle du nazisme.

Pour comprendre donc les éventuelles similitudes entre la situation que nous vivons, ou parfois que nous revivons, nous devons revenir vers la période qui a vu la naissance du et des fascisme(s) pour en refaire une défi nition claire, en analyser les bases, les objectifs, les intérêts représentés, l’idéologie. Il sera plus aisé pour tout observateur raison-nable de voir en quoi notre période est celle d’un certain re-tour de la « bête immonde »(1), même s’il ne s’agit peut-être que d’un rejeton semblable ou innovant de cette bête sorti de son ventre toujours fécond.

(1) Qualifi cation du nazisme par l’écrivain dramaturge allemand Berthold Brecht

(2) Baisse des profi ts au fur et à mesure de la concentration des capitaux investis.

1929-1933 montée du facismeQuels enseignements pour demain ?

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LE RÉVEIL DOSSIER

1929-1933 Montée du fascismeQuand la bête immonde rugit à nouveau

Le fascisme étant un phénomène politique qui s'est développé à l'origine en Italie, et plus préci-sément dans l'Italie urbaine du Nord, il a servi de référence à de nombreux mouvements po-litiques qui se sont en partie au moins identifi és à ce phénomène italien plus qu'à des mouvements qui s'y sont opposés et qui l'ont considéré comme le prototype du mouvement qu'il fallait com-battre, ce qui donna naissance à l'antifascisme. Mais c'est fi nale-ment en Allemagne que les élé-ments de base que l'on trouvait dans le fascisme ont connu en quelque sorte leur apogée, sous le nom de nazisme ou national-so-cialisme.

Selon la défi nition émise par le Georgi Dimitrov, Secrétaire général de l'Internationale com-muniste, le fascisme, c'est, en résumé, « la dictature ouver-tement terroriste des éléments les plus réactionnaires, les plus

chauvinistes et les plus impéria-listes du capitalisme fi nancier… Le fascisme n’est pas un pouvoir qui se placerait au-dessus des classes, il n’est pas le pouvoir de la petite-bourgeoisie ou en-core du lumpenprolétariat sur le capital fi nancier. Le fascisme est le pouvoir du capital fi nancier. C’est l’organisation terroriste d’une justice sommaire envers la classe ouvrière et la partie révo-lutionnaire de la paysannerie et de l’intelligentsia. En politique internationale, le fascisme cor-respond au chauvinisme dans sa forme la plus grossière, culti-vant une haine zoologique envers d’autres peuples ».

Le fascisme nécessite donc dicta-ture monopoliste d'un Parti-Etat, capitaliste, impérialiste, chau-vin, répression de masse, esprit réactionnaire « zoologique », manipulation de la petite-bour-geoisie et du lumpenprolétariat(1) au nom d'un « socialisme » pure-

Le prototype : le fascisme italien ment verbal et ethnocentrique. Ce qui explique qu'il a pu exister des mouvements de type fasciste par-tout dans le monde, et s'appuyant sur des classes moyennes déclas-sées comme base sociale et sur le lumpenprolétariat(1) comme force dynamique. Mais le fascisme ne peut parvenir de lui-même au pou-voir que dans des pays dévelop-pés, capables d'être impérialistes, car possédant une bourgeoisie puissante, expansionniste, et af-faiblie. Ce qui a particulièrement caractérisé l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, exemple sur lequel nous allons baser cet article car il constitue le cas d'école par excel-lence qui pourra permettre de voir si, de nos jours, le capitalisme en crise n'utilise pas, dans les pays où l'impérialisme est en phase des-cendante, des méthodes fascistes, de type fasciste, proto-fascistes(2) ou néofascistes. En tenant compte bien sûr, de l'expérience de l'his-toire et des échecs rencontrés par le nazisme, qui peuvent permettre de resservir la même marchandise frelatée sous une apparence régé-nérée. Le but de cet article histo-rique est donc d’aller au fond du phénomène hitlérien, d’en analy-ser sa base sociale réelle qui lui a permis d’être propulsé au pouvoir, grâce à ses alliances de classe et ses fondements idéologiques. Pro-blématique assurément historique mais nécessaire pour percevoir les évolutions, les résurgences, les similitudes, les différences exis-tant entre ce qui s’est matérialisé dans l’Allemagne et plus large-ment dans l’Europe et les Etats-Unis de l’entre-deux-guerres sous la forme des fascismes et ce qui se cache derrière les courants xé-Hitler et Mussolini.

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DOSSIER LE RÉVEIL

nophobes, racistes ou « simple-ment » militaristes et sécuritaires qui se répandent aujourd’hui dans notre société en déshérence.

Après 14/18, c’est donc dans l’Ita-lie appauvrie, pays sans cohérence nationale stabilisée, déçue des maigres résultats de sa très coû-teuse « victoire » dont les fruits furent partagés avant tout par plus puissant qu’elle qu’apparut le mouvement fasciste qui allait prendre le pouvoir entre 1922 et 1925 et le garder jusqu’en 1943/45. Ce mouvement créa un Etat dominé à tous les échelons du pays par un parti unique ramifi é, au fonctionnement hiérarchisé et antidémocratique, pratiquant le culte du chef, s’appuyant sur une police omnipotente, un appareil de justice aux ordres, une idéolo-gie ethnocentrique ultra-nationa-liste, un expansionnisme colonial raciste et violent, une militarisa-tion des esprits, une répression sans limite légale des revendica-tions des classes populaires et des mouvements d’opposition, bé-néfi ciant de l’appui de la grande bourgeoisie, utilisant le désarroi et la dispersion des masses de la petite-bourgeoisie, des classes moyennes déclassées, de la vieille aristocratie décadente et ayant comme force de frappes des mi-lices formées d’anciens combat-tants souvent issus des classes précarisées ou de jeunes ouvriers, salariés pauvres emplis de haine mais incapables de percevoir les causes réelles de leurs malheurs.

En Europe du Sud ou de l’Est, des partis de type fascistes purent naître et se développer mais comme ces Etats n’avaient pas la force d’être impérialistes car ils ne possédaient de puissante bourgeoisie capitaliste, les mou-vements fascistes durent souvent composer avec des courants po-litiques plus conservateurs, plus proches des classes possédantes

rurales traditionalistes et, s’ils arrivèrent au pouvoir, seuls ou en coalitions de fait, c’est sous l’im-pulsion des puissances fascistes, Italie et Allemagne, comme on a pu le constater avant et pendant la Seconde Guerre mondiale en Espagne ou dans les pays d’Eu-rope centrale et méridionale oc-cupés ou directement associés au IIIe Reich.

(1) Lumpenprolétariat : terme désignant la patrie du prolétariat constituée par ceux qui ne disposent d’aucune ressource sociale, et caractérisée par l’absence de conscience politique.

(2) Proto-fascistes : début de méthodes fascistes

Allemagne 1918-1933 : éléments constitutifs de la cristallisation du nazismeC'est donc en Allemagne que les conséquences du phénomène fas-ciste allaient culminer. Car dans les autres pays impérialistes, malgré la crise de 1929, malgré l'essor des mouvements fasci-sants, la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas ou les Etats-Unis avaient encore suf-fi samment d'arrières, dans leurs colonies ou leurs protectorats de fait, pour « gérer la crise » sans que les bourgeoisies locales ne se décident à liquider défi nitivement la démocratie libérale. En France, comme ailleurs en Europe, il fal-lut « l'aide » du conquérant alle-mand pour que des groupes fas-cistes parviennent aux sommets du pouvoir. Mais le IIIe Reich rencontra néanmoins un fort at-trait dans toutes les classes so-ciales conservatrices, attrait qui pénétra de nombreuses familles de la bourgeoisie française, an-glais, nord-américaine, belge,

néerlandaise et autres et dont les effets n'ont pas totalement dispa-rus après la défaite du nazisme. La famille Bush par exemple aux Etats-Unis fut très proche des hit-lériens et ce jusqu'au milieu de la Seconde Guerre mondiale et il est diffi cile de ne pas associer ce fait avec les lignes directrices ayant caractérisé les deux prési-dences Bush successives dans les Etats-Unis en crise des trois dernières décennies(1). Pire, cer-tains éléments de « nationalisme intégral » avaient exercé une telle fascination à l'époque nazie sur différents milieux brimés dans leurs aspirations que, même chez des peuples ou des catégories qui avaient été particulièrement

La police regarde passer un défi lé de Na-tional Socialiste (facistes allemands) à Berlin.

(1) Voir par exemple, < http://www.the-guardian.com/world/2004/sep/25/usa.secondworldwar > ; < https://fr.wikipe-dia.org/wiki/Prescott_Bush > ; < http://mai68.org/textes/PrescottBush.htm >

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LE RÉVEIL DOSSIER

victimes des répressions et tue-ries nazies, on a pu noter parfois, après 1945, le développement de tendances politiques ethno-centriques, voire ouvertement racistes, dont les racines peuvent être trouvées dans l'idéologie « völkisch », ethniciste, racialiste et fi nalement raciste, qui s'était développée en Allemagne depuis l'échec de la révolution de 1848 et qui avait d'ailleurs essaimé en Europe avant le nazisme. Car, si l'on doit adopter de façon consé-quente le principe de l'internatio-nalisme et de l'égalité des êtres humains, il faut dès lors accep-ter l'idée que, dans une situation comparable, chaque groupe hu-main, quelle que soit son origine ou ses traditions, peut développer en son sein, les mêmes symp-tômes, les mêmes déviances, les mêmes maladies sociales que ses adversaires d'un temps. Pour qu'il y ai fascisme ou néofascisme, il suffi t donc qu'il y ai amoncelle-ment de frustrations, et d'échecs avec la capacité de tenter de continuer à exercer une domina-tion impériale, coloniale ou né-ocoloniale.

Il faut à cet égard rappeler deux faits qui démontrent qu'avant l'apparition du fascisme, il exis-tait une « archéologie du fas-cisme ». L'idéologie coloniale avait préparé les esprits d'Europe et d'Amérique au principe de

l'inégalité biologique des races, ce qui, après s'être développé en France et en Angleterre, avait connu un succès particulier dans les universités allemandes. Uni-versités d'un Etat fragile, récent, peu cohérent, peu légitime sur le plan historique, mais doté, dans sa partie occidentale, d’une puissante bourgeoisie industrielle capable de faire montre d’un ex-pansionnisme planétaire dans une situation d’équilibre politique précaire puisque l’est de l’Alle-magne, beaucoup plus pauvre, restait alors sous l’infl uence d’une couche de grands propriétaires fonciers, les Junkers, dont les fi ls faisaient traditionnellement car-rière dans l’armée, armée au ser-vice d’un Etat prussien que l’on pouvait défi nir ainsi, selon le bon mot de Mirabeau : « La Prusse n’est pas un État qui possède une armée, c’est une armée ayant conquis la nation2. ». Rappelons à cet effet que, comme un signe prémonitoire de ce qu’allait être le nazisme, l’Allemagne colo-niale pratiqua dans le Sud-Ouest Africain (actuelle Namibie) un génocide quasi-total puisque 90 % des Hereros et plus de 50 % des Namas furent exterminés3 et qu’on sait aujourd’hui, grâce aux archives allemandes, que des offi ciers allemands jouèrent un rôle central dans la planifi ca-tion et l’organisation du génocide des Arméniens pendant la Pre-mière Guerre mondiale4 conduit par leur protégé, la Turquie des « Jeunes Turcs » nationalistes alors en pleine déliquescence.

Dans l’Allemagne défaite de 1918, plusieurs éléments allaient permettre le développement d’un « fascisme allemand », avant même l’essor du nazisme. Si une grande partie du peuple al-lemand s’est soulevé en 1918, sous l’infl uence de la Révolution bolchévique, pour mettre fi n à la guerre, très vite, il y a eu rupture

entre les spartakistes, partisans d’une Révolution radicale rom-pant avec l’impérialisme et le militarisme allemands, et les so-ciaux-démocrates, englués dans la coopération de classe militariste depuis 1914 et qui n’hésitèrent pas à soutenir la formation des Corps francs, formations mili-taires regroupant tous les déçus de la défaite et les anciens combat-tants revenus du front incapables de trouver dans une Allemagne effondrée un moyen de « se re-caser ». Ils furent utilisés par les gouvernements de « gauche » et de « centre-gauche » successifs pour éliminer de la façon la plus brutale les révolutionnaires alle-mands, spartakistes devenus com-munistes et dont les deux mar-tyrs symboles furent l’Allemand

(2) Honoré-Gabriel Riquetti de Mirabeau, De la monarchie prussienne sous Frédéric le Grand, vol. 1, Londres, 1788.

(3) Génocide où allait s’illustrer en par-ticulier le père du futur Reichsmarschall Hermann Göring. Voir, entre autres, David Olusoga & Casper W. Erichsen, The Kai-ser’s Holocaust : Germany’s Forgotten Genocide and the Colonial Roots of Na-zism, Faber & Faber, 2011 (3e édition).

(4) Voir, entre autres, « L’Allemagne et le génocide arménien », https ://www.mondediplomatique. fr/1997/06/CHETE-RIAN/4794Manifestations sociales en Allemagne.

Les SA exhibent un couple mixte dans la rue. Sur le panneau de l’homme : « Comme tout juif, je n’emmène que de jeunes allemandes dans ma chambre. » Sur le panneau de sa femme : « je suis la grosse truie qui ne va qu’avec de vieux juifs. »

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 17

DOSSIER LE RÉVEIL

Karl Liebknecht et la Polonaise Roza Luxemburg, mais leurs vic-times furent aussi les anarchistes de la République bavaroise des conseils, les insurgés polonais de Silésie et tous les mouvements émancipateurs nationaux qui, de la Prusse orientale jusqu’en Esto-nie, remettaient en cause l’hégé-monie séculaire sur ces terres des « barons baltes » d’ascendance germanique.

C’est de ce premier bain de sang qu’est née la haine de nombreux révolutionnaires allemands envers des sociaux-démocrates qu’ils allaient vite appeler des « so-ciaux-fascistes ». Phénomène qui explique pourquoi il sera si diffi -cile d’engager un rapprochement entre les deux partis « ouvriers », « de gauche » au moment de la montée du péril nazi. Car la « force de frappe » des nazis fut très vite constituée par les anciens des Corps francs qui allaient ad-hérer massivement à la SA (Stur-mabteilung), milice armée de masse du parti nazi. Les forma-tions militaires et services d’ordre des partis politiques en Allemagne étaient la conséquence de la guerre civile larvée qui ne s’était jamais complètement éteinte entre 1918 et 1933. Les nazis avaient donc ce que les fascistes italiens n’avaient pas, une puissante bourgeoisie impérialiste industrielle souhai-tant une revanche sur la défaite de 1918 face à ses concurrents impé-rialistes français et anglais, tout en souhaitant l’éradication défi nitive du communisme, en Allemagne bien sûr, mais aussi en URSS, malgré les coopérations militaires ponctuelles et surtout tactiques engagées après 1919 pour contrer les pressions occidentales dans la foulée du traité de Versailles. Les nazis jouissaient aussi d’un potentiel beaucoup plus massif d’anciens combattants aguerris et d’offi ciers d’une armée régulière limitée depuis le traité de Ver-

sailles et qui souhaitaient la remi-litarisation du pays.

Il y avait par ailleurs en Al-lemagne, depuis la fi n du XIXe siècle, une masse d’immi-grés venus de l’Est, Polonais, juifs polonais ou russes, Ukrai-niens, Slovaques, etc. envers lesquels on pouvait diriger le mécontentement, ce qui visait particulièrement les juifs. Car, si l’Allemagne était alors un pays où le nombre de juifs était relativement restreint, presque 600 000, ils étaient concentrés dans quelques grands centres, Berlin, Munich, Francfort, où ils formaient une minorité évo-luée, visible, présente dans le monde intellectuel, la fi nance, la presse, très intégrée à la culture allemande et quasi-totalement séparée des Ostjuden, des juifs de l’Est, immigrés, pauvres, pré-carisés. Mais la combinaison de ces deux facteurs allait donner un regain d’intérêt pour l’anti-sémitisme : mépris à l’égard des masses juives immigrées consi-dérées comme porteuses d’esprit révolutionnaire internationaliste, de démoralisation, de maladies avec la haine de la grande bour-geoisie possédante et cosmopo-lite auquel on pouvait associer « l’esprit juif », sans oublier les intellectuels d’origine juive dotés

d’un fort esprit libéral de gauche. Bref, l’antisémitisme pouvait de-venir un des éléments constitu-tifs d’un « fascisme allemand ». Auquel s’ajoutait le sentiment dominant en Allemagne depuis plusieurs siècles selon lequel les Allemands représentaient une « race supérieure » face aux po-pulations « semi-mongolisées », slaves ou autres. Tout cela pou-vait assez aisément se résumer sous le vocable de « judéo-bol-chevisme » et qui visait à la fois le radicalisme social, la « race » juive et les peuples « inférieurs » de l’Est destinés à disparaître sous les coups de boutoir d’une Allemagne devant coloniser l’Est européen pour y apporter la « Kultur » germanique.

On doit souligner ce tropisme « oriental » du nationalisme al-lemand en comparant les regrets somme toute assez faibles ma-nifestés en Allemagne devant la perte de l’Alsace face à la France ou celle des colonies allemandes face à la France, la Belgique et le Royaume-Uni. Pendant toute la période 1919-1933, la presse allemande, de droite comme d’une grande partie de la gauche, allait sans interruption ressasser la « blessure » de la perte des ter-ritoires orientaux qui séparaient le Reich de sa vieille colonie en

Autodafé.

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18 - LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016

LE RÉVEIL DOSSIER

Europe de l’Est, la Prusse orien-tale. Il faut constater le réalisme de la grande bourgeoisie alle-mande qui cherchait à s’étendre là où elle pouvait trouver une main-d’œuvre exploitable à bon marché, des investissements à réaliser, une base agricole à se réserver, avec peut-être même l’appui des puissances occiden-tales concurrentes avec lesquelles on pouvait envisager sur le long terme des collaborations. Ce que la bourgeoisie allemande allait tenter de faire à partir de 1938 et ce que la République fédé-rale d’Allemagne fi t après 1948, sous l’égide des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’Union euro-péenne.

Nous avons vu que, depuis 1918, et ce phénomène se poursui-vit jusqu’à la crise de 1929, le fascisme allemand se constitua progressivement en mouvement dynamique sur la base des an-ciens combattants, des anciens Corps Francs, en bénéfi ciant de l’indulgence d’une grande partie de l’armée, de la bourgeoisie, de la presse de droite, des milieux conservateurs et traditionalistes. Les nazis n’en étaient pas moins perçus comme des primitifs utiles pour faire le coup de poing contre les révolutionnaires infréquen-tables dans les salons des milieux « respectables », ce qui explique pourquoi ce parti resta alors marginal. C’est avec la crise de 1929, l’augmentation massive du nombre des chômeurs, la précari-sation des classes moyennes et de la petite-bourgeoisie, et la mon-tée du mouvement communiste, que les nazis trouvèrent la masse de désespérés haineux qui al-laient les propulser comme force électorale majeure, qui ne de-vint d’ailleurs jamais majoritaire puisqu’au fait de sa puissance électorale, le parti nazi NSDAP, lors des dernières élections réel-lement démocratiques de 1932,

n’obtint les suffrages que d’un tiers seulement des votants, ce qu’illustre ce graphique :

Si l’Allemagne bascula dans le nazisme, ce n’est donc pas seu-lement à cause de l’arithmétique parlementaire, mais c’est parce que d’autres partis allemands ac-ceptèrent, de gré ou de force, de tenter l’expérience d’une partici-pation nazie au pouvoir, et pour-quoi pas, de les aider à « régler défi nitivement » les problèmes que l’Allemagne n’avait pas su régler depuis 1918, au profi t des classes possédantes bien entendu.

Résultats des élections novembre 1932 :

Nous avons vu que les nazis étaient parvenus à se constituer une « base militante » et une « garde prétorienne » au cours des années 1920. Le noyau dirigeant était constitué d’hommes issus de la petite-bourgeoisie et des petites villes, plus souvent catholique et d’Allemagne du sud, voire d’Au-triche(5). En revanche, à partir de la crise de 1929, c’est la masse des électeurs d’Allemagne du nord,

20 juillet 1933 au Vatican, Von Papen et le cardinal Pacelli futur Pie 12 signe le Concordat.

Parti Suffrages Sièges

Parti national-socialiste (NSDAP) 33,1 % -4,2 196 -34

Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 20,4 % -1,2 121 -12

Parti communiste d'Allemagne (KPD) 16,9 % +2,6 100 +11

Parti du centre (Z) 11,9 % -0,5 70 -5

Parti national populaire allemand (DNVP) 8,5 % +2,6 52 +14

Parti populaire bavarois (BVP) 3,1 % -0,1 20 -2

Parti populaire allemand (DVP) 1,9 % +0,7 11 +4

Service chrétien-social du peuple (CSVD) 1,1 % +0,1 5 +2

Parti démocrate allemand (DDP) 1,0 % +/-0 2 -2

Parti des fermiers allemands (DBP) 0,4 % +/-0 3 +1

Ligue agricole (WBWB) 0,3 % +/-0 2 +/-0

Parti du Reich des classes moyennes allemandes (WP) 0,3 % -0,1 1 -1

Parti allemand hanovrien (DHP) 0,2 % +0,1 1 +1

Autres 0,9 % +0,3 0 -1

Total 100,0 % 584 -24

Résultats du parti nazi aux élections législatives

31 Nombre de sièges au Reischstag6,6 % Pourcentage du nombre total de sièges

50

40

30

20

10

0

%

Mai1924

Décembre1924

Mai1928

Septembre1930

Juillet1932

Novembre1932

Mars1933

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 19

DOSSIER LE RÉVEIL

de tradition luthérienne et habitant les petites villes et les campagnes qui constitua l’élément de masse qui propulsa le NSDAP sur le de-vant de la scène politique. Popula-tion petite-bourgeoise, paysanne, voire ouvriers des petites villes travaillant dans de petits établisse-ments industriels qui n’avaient ja-mais été tentés par les deux partis ouvriers, social-démocrate du SPD ou communiste du KPD. La classe ouvrière de la grande industrie des grandes villes était en revanche, et le resta jusqu’au bout, c’est-à-dire même encore lors des élections sous pression et en partie falsi-fi ées de mars 1933, entièrement acquise à ces deux partis, la ten-dance étant au cours des années de crise économique au passage des voix du SPD vers celles du KPD. La classe ouvrière allemande n’a donc pas « trahi », contrairement à une légende tenace qui prétend que les nazis ont réussi à s’im-planter en milieu ouvrier ayant une conscience de classe.C’est l’effondrement des partis centristes qui permit la montée des nazis. C’est la masse des électeurs « libéraux » de centre-gauche et de centre-droit (Parti démocrate allemand DDP et Parti populaire allemand DVP) des années 1920 qui constitua la base électorale de la masse nazie à la veille de la fondation du IIIe Reich. L’élec-torat conservateur nationaliste du Parti national-populaire alle-mand DNVP s’effrita lui beau-coup moins, de même que l’élec-torat centriste catholique du parti Zentrum et du parti autonomiste

Allemagne en 1929.

bavarois. Ce qui allait ouvrir dé-fi nitivement aux nazis la voie des ministères après le coup de force de l’incendie du Reichstag, dans une ambiance de terreur se vou-lant « antiterroriste », c’est la tra-hison des dirigeants de ces trois derniers partis qui capitulèrent en rase campagne… A l’instigation des milieu possédants allemands et de leurs courroies de transmis-sion dans les Eglises catholique et protestante.

Nous pouvons conclure de cela que la victoire des nazis en Alle-magne a été due à un amalgame de facteurs cumulés, liés à la crise de l’impérialisme allemand, à la crise du capitalisme mondial, au défi représenté par le mouvement révolutionnaire, à l’existence d’une masse d’anciens combat-tants sans perspectives et issus de milieux petit-bourgeois éclatés et précarisés, au désir de revanche de la grande bourgeoisie face à la classe ouvrière, aux puissances concurrentes, à l’Union soviétique qui avait inoculé le « microbe » de l’internationalisme et de la lutte pour la paix. A la formula-tion d’une idéologie rassemblant tous les éléments ultra-nationa-listes, racistes et colonialistes pré-alablement développés depuis la naissance du nationalisme et du Reich allemands. A l’existence d’une armée humiliée et prête à se reconstruire à tout prix, à la ma-nipulation de l’antisémitisme et du racisme anti-slave accordant à la germanité un rôle « civilisa-teur » face à des masses de l’Est

considérées comme du bétail pour les Slaves et de la vermine pour les juifs. Tout cela ne suffi t pour-tant pas pour arriver au pouvoir. Il fallait encore que les masses opportunistes de centre-droit et de centre-gauche basculent vers l’extrême droite tandis que l’élec-torat plus traditionaliste, plus à droite mais plus fi dèle aux partis conservateur et nationaliste ou catholiques soit en quelque sorte trahi par leurs dirigeants poussés en ce sens par les élites possé-dantes allemandes prêtes à tenter le risque de l’aventurisme nazi pour « réenclencher la conjonc-ture » par une politique de répres-sions internes et de réarmement simultané, dans la perspective de résister à l’inéluctable baisse ten-dancielle des taux de profi t. Il doit être en particulier noté que, à côté des deux électorats de gauche, ce sont les milieux catholiques et na-tionalistes traditionalistes qui se révélèrent plus réticent devant le nazisme que les milieux à l’ori-gine libéraux de gauche ou de droite dont les partis avaient joué un rôle central dans l’Allemagne des années 1920 et qui s’effon-drèrent au profi t des nazis. Chose à méditer, car l’expérience nazie démontre que l’opportunisme li-béral peut être bien plus dange-reux et plus imprévisible dans sa masse que le traditionalisme reli-gieux ou le nationalisme conser-vateur.

(5) Où le parti nazi allait connaître après 1938 une implantation encore plus forte que dans le vieux Reich.

« Contre la dicta-ture et la tyrannie » manifestion en faveur de la Ré-

publique - Berlin, 1930.

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20 - LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016

LE RÉVEIL DOSSIER

Nous avons vu que, pour qu'il y ait fascisme il fallait qu'il y ai impé-rialisme, et impérialisme en crise, ce qui est aujourd'hui le cas pour toutes les puissances et ex-puis-sances occidentales. Nous avons vu qu'il fallait une masse de jeunes lumpen et de petit-bourgeois sans perspectives, ce qui est le cas au-jourd'hui. Nous avons vu qu'il fal-lait une préparation idéologique de longue date de type colonial, raciste, ethniciste, « communau-tariste » dira-t-on aujourd'hui, ce qui est le cas, même si le vieil an-tisémitisme judéophobe a été en partie délégitimé par le nazisme, mais on peut émettre l'hypothèse que l'essentialisation de l'islam, l'islamophobie, présenté comme une gigantesque pieuvre produc-trice de terrorisme, aboutit à des résultats comparables. Cela allant de pair avec une dénonciation des revendications populaires, à l'époque dénoncées comme « bolcheviques » et aujourd'hui qualifi ées de « populistes ». Nous avons surtout vu que le bascule-ment de l'électorat centriste vers l'extrême droite n'est pas une chose inimaginable. Au moment où les partis de gauche se trouvent aujourd'hui dans une situation idéologique bien pire que le com-munisme ou la socialdémocratie des années 1920, alors que les partis conservateurs, traditiona-listes, démocrate-chrétiens n'ont plus la force des partis du même type dans l'Allemagne des années 1930. Ce qui manque en fait pour un fascisme d'aujourd'hui, c'est la force du facteur démographique, dans la mesure où la proportion de jeunes a diminué et que cette gé-nération est par ailleurs incompa-rablement plus « mélangée » eth-niquement que dans l'Allemagne des années 1930. C'est peut-être pour cela que la thèse du « confl it

de civilisations » prend la place de l'ancien racisme biologique, ce qui permet du coup de ramener vers la réaction, non seulement les « petits blancs » de tendance islamophobe ou négrophobe, néo-évangélistes ou « laïcistes », mais aussi de ramener dans une di-rection somme toute très parallèle une partie de la jeunesse « musul-mane » poussée vers le néo-isla-misme takfi rosalafi ste. Car entre les mercenaires des agences privées de sécurité américaines mondialisées comme Blackwater et ceux des groupes « salafi stes internationalistes » allant faire le coup de feu de l’Ukraine aux pays arabes ou africains, il n’y a pas de différence fondamentale en fi nale puisque dans tous les cas, il s’agit de combattre des Etats non ali-gnés et de servir l’impérialisme. Mais comme le discours droit de l’hommiste, individualiste, consu-mériste accompagnant le discours sur le « clash de civilisation » pousse vers des stratégies de « soft power » qui couvrent le « hard power » et le contre-balance en apparence, cela laisse penser que si néo-fascisme il doit y avoir, ce ne sera pas forcément avec batail-lons de militants en uniforme de style néo-païen, ce sera plus soft dans le « look ». Mais est-ce que ce sera plus doux pour autant pour leurs ennemis et leurs victimes ?

Ce qui nous interpelle aujourd’hui particulièrement, c’est non seu-lement la droitisation générale du discours politique et le retour d’une phraséologie guerrière et sécuritaire sous prétexte de terro-risme.

Terrorisme créé avec l’aval ori-ginal de l’impérialisme faut-il le rappeler ! C’est surtout le bascule-ment vers ce type de discours des classes moyennes et aussi le bas-culement vers la droite des partis

du centre-gauche qui, à l’image des Verts dans différents pays, sont désormais capables d’envi-sager des coalitions avec des par-tis de droite dure, eux-mêmes de moins en moins différenciés de la droite extrême. Bref, si les classes moyennes ont toujours constitué la base des démocraties libérales en période ascendante, elles ont aussi constitué la base des fascismes en période descendante. Ce qui est logique, car si elles n’ont pas plus accès que la classe ouvrière à la propriété des moyens de pro-duction et d’échange, elles n’en conservent pas moins l’illusion idéaliste d’appartenir, d’être censé appartenir ou, pire, d’avoir appar-tenu à un monde donnant l’illusion de la richesse et même l’illusion de posséder sa maison, sa voiture, ses biens, fussent-ils à crédit à vie. Et renoncer à ses illusions en « se noyant dans la masse », c’est ce que les capitalistes ont toujours su combattre effi cacement en fl attant l’instinct frustré de possession et de supériorité. C’est ce sentiment qui a amené une masse d’Alle-mands vers la catastrophe en 1933. En sera-t-il autrement aujourd’hui dans nos sociétés mondialisées, démantelées, désindustrialisées, précarisées, atomisées, désespé-rées où les dominants en arrivent à considérer, même quand ils se disent de gauche, que les questions « identitaires » sont fondamen-tales6.

6 Le 4 avril 2016, lors de sa participation au colloque « islamisme et populisme en Europe », au théâtre Déjazet, le premier mi-nistre Manuel Valls déclarait : « Bien sûr, il y a l’économie et le chômage, mais l’essen-tiel, c’est la bataille culturelle et identitaire. » Bataille qu’il centrait dans son interven-tion sur la question du « voile islamique ».

Les catholiques contre la censure en Allemagne dans les années 30.

Qu'en conclure pour aujourd'hui ?

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 21

VOS DROITS LE RÉVEIL

L’OTAN bras armé de l’impérialisme contre les peuplesL’OTAN est le résultat d’un processus qui a été orchestré par les États-Unis en 1945 et a eu son aboutissement à Washington, le 4 avril 1949 avec la si-gnature du Traité de l’Atlantique Nord.« Devant la menace, disait Truman, président américain, le monde libre n’avait rien de mieux à faire, ni rien d’autre, que d’adopter le leadership de Washington »Ainsi dès 1945, il était convaincu que la mission de servir de guide au monde revenait au peuple américain.L’OTAN a été fondée en 1949, pas pour répondre au pacte de Varsovie, créé en 1955, mais en réponse au fait qu’en 1948, la Tchécoslovaquie, refu-sant l’application du plan Marshall de domination économique américaine, était passée du côté soviétique.Mars 1966, la France se retire du commandement militaire intégré de l’OTAN, car la politique française re-posait sur la constitution d’une force de dissuasion nationale avec un double objectif : reconquérir l’indépendance nationale et ne pas se laisser entraîner par les États-Unis dans un confl it qui ne concernait pas la France.Avril 2009 avec Nicolas Sarkozy, la France réintègre les structures mili-taires de l’OTAN lors du sommet de Strasbourg-Kehl. Les effectifs français passent de 100 à 1 000 militaires. Sep-tembre nomination d’un général fran-çais au poste de commandant suprême allié.22 mai 2012, François Hollande ac-cepte le bouclier antimissile au Som-met de l’OTAN à Chicago. Ressusci-tant les logiques de la guerre froide, les 28 chefs d’État donnent le feu vert au projet d’une ceinture antimissile autour de l’Europe.Trois autres étapes doivent fi naliser le système à l’horizon 2018. L’Otan vient de franchir une étape dans la relance

de la course aux armements, selon une logique de puissance de bloc très dan-gereuse pour la paix.La France est le 3e contributeur aux bud-gets de l’OTAN, après les États-Unis et l’Allemagne, devant le Royaume-Uni et l’Italie. Le fi nancement de l’OTAN reste un système opaque et sensible. L’ensemble des surcoûts liés à la réin-tégration de la France dans l’OTAN se serait élevé à 650 millions d’euros sur la période 2010-2015.L’OTAN va à l’encontre de la Charte des Nations Unies, à ce titre elle est une organisation illégale de par sa composition et son orientation.L’OTAN s’inscrit contre l’esprit de l’ONU, construit sur le droit des peuples à leur libre détermination, donc sans discrimination. En effet la Charte repose sur la mise en cohérence des principes d’universalité et d’éga-lité.L’OTAN n’est pas seulement illégi-time, mais contraire au droit inter-national. Si la charte admet les orga-nisations régionales, l’Atlantique Nord n’a jamais été une région, et la plupart des pays membres n’en sont pas rive-rains, mais surtout, étant un groupe d’États organisés pour des interven-tions militaires, elle viole l’interdiction par l’article 2.4 de la charte du recours à la force ou à la menace de la force,

qui ne peuvent relever que du Conseil de sécurité et seulement pour le main-tien ou le rétablissement de la paix. L’OTAN est une machine de guerre militaire et économique. Comme le montre son article 2 : « renforçant leurs libres institutions, en assurant une meilleure compréhension des prin-cipes sur lesquels ces institutions sont fondées, en développant les conditions propres à assurer la stabilité (…) elles s’efforceront d’éliminer toute oppo-sition dans leurs politiques écono-miques. » En clair, l’OTAN empêche les bouleversements sociaux et garantir les principes du libéralisme et de l’éco-nomie de marché.Hollande achève le retour de la France dans l’Otan. En toute discrétion, le gouvernement français fait voter à l’Assemblée Nationale une loi qui prévoit sa réintégration dans l’OTAN. Après Nicolas Sarkozy, qui fait cadeau de la France à l’OTAN, c’est-à-dire aux États-Unis. Le Président français va au bout d’une logique : de gouvernement en gouvernement, la France renonce à sa souveraineté en intégrant le bloc atlantique. Surtout sans consulter le peuple français.

L’OTAN est un danger pour la Paix

J.-C. Salomon

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LE RÉVEIL VOS DROITS

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Dans leur course à l’austérité – tou-jours moins pour le peuple, toujours plus pour les fi rmes et les banques nationales et internationales – les gouvernements successifs ont, depuis 2010, gelé l’évolution de la valeur du point d’indice des traitements de la Fonction Publique.

De ce fait, ils ont quasi gelé l’évolu-

tion du point d’indice concernant les Anciens Combattants et les Victimes de Guerre, lesquels sont rattachés aux salaires de la dite Fonction Publique.

Résultats, plus de 40 % de retard sur ce que nous devrions percevoir en ma-tière du droit à réparation, au titre de la dette de la Nation envers les Anciens Combattants et Victimes de Guerre,

qu’ils soient de 1939-1945, d’Indo-chine, d’Afrique du Nord ou OPEX.

Or, le Gouvernement vient d’annon-cer qu’il envisageait d’accorder une « rallonge » de 1,2 % aux traitements de la Fonction Publique, soit 0,6 % au 1er juillet 2016 et 0,6 % au 1er février 2017.

« Bonne nouvelle », se dit Basile car –

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 23

VOS DROITS LE RÉVEIL

Plafond majorable de la rente mutualiste du combattant1 750 euros au 1er janvier 2016Le plafond annuel majorable des rentes mutualistes du combattant a été fi xé par l’article 101 de la loi n° 2006-1666 du 21 décembre 2006 (loi de fi nances pour 2007) à 125 points d’indice de pension militaire d’invalidité.

La valeur du point d’indice de pension militaire d’invalidité, en vigueur à ce jour – modifi ée proportionnellement à l’évolution de l’indice d’ensemble des traitements bruts de la fonction pu-blique de l’Etat, tel qu’il est défi ni

par l’Institut national de la statistique et des études est de 14 €.

En conséquence, le nouveau plafond majorable est donc fi xé pour l’année 2016 à 1750 €. Nous invitons les mu-tualistes de l’ARAC ne cotisant pas à hauteur de ce plafond et qui souhaite-raient le faire – à demander à la Mu-tuelle de l’ARAC le montant du ver-sement à effectuer en 2016 (versement déductible des revenus)

Ce montant sera évalué à nouveau au 1er janvier 2017 compte tenu de l’évo-

lution constatée du point de pension au cours de l’année 2016, d’autant que – malheureusement – le relèvement à 130 points d’indice (objectif qui devait être atteint fi n 2002, puis fi n 2007) a été refusé par le Gouvernement, mal-gré les demandes pressantes de la mu-tuelle de l’ARAC et de l’UFAC.

Le taux des majorations légales des rentes viagères anciennes combat-tantes pour les rentes servies en 2016 est de 0,10 %.

L’Espoir Mutualiste

Exigeons la véritable campagne doubleDepuis 1924, le droit à réparation (une dette de la Nation) prévoit que les An-ciens Combattants fonctionnaires, tra-vailleurs de l’Etat et assimilés – dont le régime de retraite professionnelle est différent de celui du « privé » - pour-ront bonifi er celui-ci par l’adjonction de la « campagne double ».

Dans les faits, il n’y ont eu droit qu’après que le Gouvernement ait reconnu offi -ciellement la notion de guerre en Algé-rie (loi du 18 octobre 1999). Compte-tenu du « retard » de cette « décision » (37 ans après la fi n des combats), de nombreux fonctionnaires – partis en retraite avant le 18 octobre 1999 –

n’ont pu accéder à ce droit à répa-ration.

L’article 132 de la loi de fi nances pour 2016 a corrigé en partie cette injustice, en décidant que ces anciens combat-tants partis en retraite avant 1999 sans la campagne double pourront désor-mais en faire la demande auprès de leur administration d’origine.

Par contre, l’injustice du décret du 10 juillet 2010 demeure en limitant les effets de cette campagne double, aux seules actions de feu ou de combat (c’est-à-dire une mini-mesure !) alors que la loi appliquée depuis 1927 à tous les combattants des guerres successives

a pris en compte la TOTALITE du sé-jour des intéressés sur le théâtre d’opé-rations. La différence n’est pas mince et le processus n’a rien à voir avec les critères d’attribution de la Carte du Combattant (loi du 19 décembre 1926).

D’autant que, demain, les Anciens Combattants des OPEX devenus fonc-tionnaires seront concernés par cette mesure. Pour l’égalité de toutes les gé-nérations du « Feu », il nous faut donc exiger et obtenir des élus et du Gou-vernement, l’application équitable de cette campagne double sur la base de la totalité du temps passé sur le terrain.

L’Espoir Mutualiste

en toute justice – cette revalorisation devrait être prise en compte pour le montant des pensions militaires d’in-validité, la retraite du combattant et – à partir du 1er janvier 2017 – pour le pla-fond majorable des rentes mutualistes anciens combattants.

Mais, compte tenu du système parti-culier « à retardement » de nos rentes mutualistes anciennes combattantes fi xées à janvier de chaque année, ne devrions-nous pas intervenir auprès du Gouvernement et de chaque élu de la Nation (députés et sénateurs) pour

que la 2e tranche de 0,6 % de février 2017… soit avancée au 31 décembre 2016 ?

L’Espoir Mutualiste

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24 - LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016

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❏ Veuve, Orphelin, Ascendant,de “Mort pour la France” à titre militaire.

Campagnes : ❏ Indochine ❏ 1939-1945❏ Conflits modernes ❏ ATM (1952-1964)✂A

. R . A. C

M U T U E L L ED E R E T R A I T E S

Agissant en tant qu’intermédiaire entrela Caisse Nationale de Prévoyanceet ses adhérents :la Mutuelle de Retraites de l’AssociationRépublicaine des Anciens Combattantspermet de se constituer une rente.

• Non imposable et revalorisée chaque année• Subventionnée par l’Etat de 12,50 à 60% • Cumulable avec toute autre pension ou retraite• Avec des versements déductibles en totalité

de vos revenus imposables• La garantie de votre placement vous est assurée

par la CNP (Caisse Nationale de Prévoyance) • Le capital constitué sera reversé à votre décès,

au(x) bénéficiaire(s) que vous aurez désigné(s) *• Versements à votre convenance

*Dans le cas d’un capital réservé viagèrement.

La Mutuelle de Retraites del’A.R.A.C.

est faite pour

vous

Allocation adulte handicapé : revalorisation de 81 centimes, idem pour les autres prestationsLes décrets sont parus au JO du 3 mai. La Base mensuelle des allocations familiales (Bmaf), qui sert à cal-culer la plupart des prestations familiales (Allocations familiales, Allocation de rentrée scolaire, Prestation accueil jeune enfant…) est revalorisée de 0,1 %, passant de 406,21 euros à 406,62 euros, précise la Caisse nationale d’allocations familiales.

Le montant mensuel maximum de l’Al-location adulte handicapé (AAH) est porté de 807,65 euros à 808,46 euros.

L’AAH est versée aux personnes han-dicapées de plus de 20 ans ou 16 ans sous certaines conditions (lire article en lien ci-dessous). Elle est modulable en fonction des ressources du foyer et d’une éventuelle activité. Elle est ac-cordée aux personnes souffrant d’un

taux d’incapacité supérieur à 80 %. Entre 50 et 80 % de taux d’incapacité, la personne doit être victime « d’une restriction substantielle d’accès à l’em-ploi » du fait de son handicap. La de-mande d’allocation doit être formulée auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

Pour la prime d’activité : + 52 centimesLe montant forfaitaire mensuel de la

Prime d’activité, nouveau dispositif d’aide aux salariés à revenus modestes entré en vigueur au 1er janvier 2016, passe lui de 524,16 euros à 524,68 euros pour une personne seule en métropole et dans les Dom (hors Mayotte). Ce mon-tant est applicable aux primes calculées pour déterminer le montant dû pour avril.

Pour le Revenu de solidarité activeLe montant forfaitaire mensuel du Re-

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 25

VOS DROITS LE RÉVEIL

venu de solidarité active (RSA) sera à compter du 1er avril de 524,68 euros pour une personne seule en métro-pole et dans les DOM (hors Mayotte) contre 524,16 euros précédemment. Ce montant atteint 673,75 euros (contre 673,08 euros auparavant) pour une

personne seule bénéfi ciant de la majo-ration pour isolement auquel s’ajoute un supplément de 224,58 euros par enfant (contre 224,36 euros). Pour Mayotte, ce montant forfaitaire est porté de 262,08 euros à 262,34 euros. Ce montant est de 131,17 euros (contre

131,04 euros) pour le conjoint ou le pre-mier enfant, de 78,70 euros pour chaque enfant à charge jusqu’au troisième (contre 78,62 euros précédemment) et de 26,23 euros pour chaque enfant à charge à partir du quatrième (contre 26,21 euros).

Commission nationale d’attribution de la carte du combattantLa Commission restreinte s’est réunie le 30 mars 2016 à Caen, siège du service de l’ONAC traitant ces questions. La ren-contre a été sympathique et enrichissante, le directeur (M. Daniel Arnaud), son ad-jointe (Mme Line Andres), les cadres et tous les personnels méritent toutes et tous de chaleureuses félicitations.La commission a examiné 6 289 dos-siers ainsi répartis :

Anciens combattants 39/45 : favorables 8, rejets 5

Indochine : favorable 14, rejets 6

Afrique du Nord (ATM) : favorables 739, rejets 256

OPEX : favorables 4610, rejets 107

Hors période : rejets 542.

Résultats les mesures spéciales : • ATM « à cheval » sur le 2 juillet

1962 : 11 027 cartes attribuées à ce jour. • OPEX « 120 jours » : 20 736 cartes attribuées depuis le 1er octobre 2015 (essentiellement concernés par la re-traite du combattant). • Total des cartes OPEX attribuées 128 000 depuis 1993.

L’Espoir Mutualiste

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26 - LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Pas-de-Calais (62)

Le PCF d’Hénin-Beaumont et l’ARAC du Pas-de-Calais ont commémoré ce 11 avril 2016 le 82e anniversaire de l’assassinat de Joseph Fontaine, en présence de Danielle Rouzé, son ar-rière-petite-fi lle, qui a déposé une gerbe de fl eurs aux côtés de Benjamin Dekey-ser, jeune militant de la section.Eugène Binaisse, conseiller municipal représentait le groupe Agissons Unis pour Hénin-Beaumont.Extraits de l’intervention de David Noël, responsable de l’ARAC et conseiller municipal :« Joseph Fontaine est mort à quelques mètres d’ici, il y a 82 ans, au cours d’une contre-manifestation organisée par le comité antifasciste d’Hénin-Lié-tard contre la venue de Léon Daudet à Hénin dans une réunion publique orga-nisée par l’Action Française, le grand parti d’extrême droite royaliste de l’époque.« L’Action Française, Charles Maur-

ras, dénonçait les « quatre Etats confé-dérés » de « l’Anti France », les Juifs, les francs-maçons, les protestants et les étrangers qui menaceraient l’identité de la France, comme si la République ne pouvait pas intégrer ses enfants, comme si l’origine, la couleur de peau, la reli-gion, empêchaient quiconque de deve-nir un citoyen français.Aujourd’hui, l’extrême droite dit la même chose qu’en 1934, sauf qu’elle a remplacé les protestants par les musul-mans…« Joseph Fontaine savait bien ce qu’était le fascisme. Deux mois après l’émeute parisienne du 6 février 1934, avec plu-sieurs milliers d’autres manifestants, il était là, place Carnot pour dire non au fascisme.« Joseph Fontaine était là, ce 11 avril 1934, aux côtés de notre camarade Nes-tor Calonne, ce grand dirigeant com-muniste qui partira plus tard combattre dans les Brigades Internationales, s’en-gagera dans la résistance avant d’être élu maire d’Hénin et sénateur à la Li-bération.« Les Camelots du Roi avaient égale-ment des revolvers et ont tiré sur nos camarades. Joseph Fontaine est tombé, tué d’une balle en plein cœur, première « victime du fascisme » à Hénin-Lié-tard comme nous le rappelle la plaque commémorative devant laquelle nous nous trouvons.« Le passé doit servir à éclairer le pré-sent et l’avenir. Dans le contexte d’au-jourd’hui, l’extrême droite nationaliste est un danger redoutable pour nos so-ciétés. En France avec le FN, en Alle-

magne avec le parti AFD, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, en Norvège et même de l’autre côté de l’Atlan-tique, quand on entend parler Donald Trump, partout, des partis violemment xénophobes divisent nos sociétés et ali-mentent les haines.« Nous sommes capables de nous orga-niser et d’aller, quartier par quartier, rue par rue, au porte-à-porte avec des tracts expliquant ce qu’est l’extrême droite, mettant au grand jour sa duplicité et ses mensonges, comme sa dangerosité pour les travailleurs. C’est dans la grève, c’est dans l’action militante, que se créent les rapprochements qui auraient été jugés inimaginables quelques mois plus tôt.« Il y a 82 ans, Hénin-Liétard était l’épicentre de la réaction antifasciste qui a fait reculer les ligues, leur a repris la rue et a fi nalement mené au Front populaire. En 1936, dans notre circons-cription, c’est le secrétaire général de la CGTU des mineurs, Cyprien Quinet, qui était élu député, le premier député communiste du Pas-de-Calais.« Nous sommes les héritiers de cette histoire. Nous devons en être dignes. Nous ne voulons pas que l’année pro-chaine, cette circonscription se donne une députée d’extrême droite.Camarades, d’ici, devant cette plaque, nous devons lancer le signal de la réac-tion antifasciste, c’est le message d’es-poir que je voulais vous délivrer ce soir, en guise d’hommage à notre camarade Joseph Fontaine.

Val-de-Marne (94)Jacques Verrier, secrétaire National et Président dépar-temental de l’ARAC 94 et Jacques Goutorbe, membre du Bureau National, le 8 mai 2016 au Monument du Souvenir à Créteil ont déposé la gerbe de l’ARAC.

« Le Feu » a 100 ansL’Association des Amis d’Henri Barbusse, l’ARAC vous invitent à commémorer cet événement dans une ambiance conviviale à Au-mont-en-Halatte (60) dans le parc de la Maison de l’écrivain – Samedi 11 juin 2016 de 10 h 30 à 17 h.

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 27

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

L’ARAC y a tenu un stand. 1 000 dé-légués venus de toute la France y ont participés. 800 réveils des Com-battants, 500 livrets sur l’histoire de l’ARAC, divers matériels dont ceux de la Mutuelle ARAC ont étés distribués. Discutions, rencontres pendant 5 jours. CGT et ARAC porteuses de mémoire depuis presque un siècle. Ensembles contre les guerres, pour la paix, pour la défense de nos valeurs républicaines,

pour la liberté, les conquêtes sociales, la solidarité et la mémoire. Notre se-crétaire National Patrick Staat égale-ment directeur du réveil des Combat-tants est venu nous saluer. Un grand merci à André Pira porte drapeau dé-partemental et à Eve Schmit pour avoir étés présents durant cette semaine.

Patrick SaintenoyPrésident Départemental

ARAC 13

L’ARAC 13 présente au 51e Congrès National de la CGT qui s’est tenu à Marseille des 18 au 22 avril

Journée nationale du souvenir de la déportation à Angoulême dimanche 24 avril 2016 devant le Mémorial de la Déportation. Jean-Pierre Colas,

Président départemental de l’ARAC a lu le message au nom de la FNDIRP en tant que petit-fi ls de déporté de Natzweiller-Stuthof et a eu une pensée

pour notre ami et camarade Camille Dogneton résistant déporté, décédé en mars.

« Cet hommage d’aujourd’hui n’aurait pas de sens si nous ne prenions pas l’engagement de poursuivre la lutte pour la liberté et la solidarité entre les peuples, conquêtes fragiles qu’il faut défendre sans faiblesse ».

En présence de Mme Martine Pinville, Secrétaire d’Etat chargée du com-merce et de l’artisanat, du représen-tant du maire d’Angoulême Samuel Cazenave et du directeur de l’ONAC Patrick Rullac.

Angoulême (16)

Les comités nationaux du Village de l’Amitié (vietnamien, allemand, américain, canadien, Japonais et français) avaient rendez-vous à Van Canh les 11 et 12 avril pour apprécier le travail effectué en 2014 et 2015, pour discuter et signer le protocole qui va servir de bases aux initiatives et actions visant à améliorer le Village de l’Amitié au cours des 2 pro-chaines années.Plus que le caractère offi ciel du congrès, ces deux journées ont été l’occasion de revoir nos amis vietnamiens, enfants, vétérans, personnel du Village de l’Amitié et de renouer nos relations amicales de travail avec Rosi, Becky, Brigitte, Carol, Ahara et tous les membres présents des comités na-tionaux du Village de l’Amitié. Saluons l’effi cacité et le dévouement de l’association des Vétérans Vietnamiens qui a parfaitement organisé ces rencontres aussi effi caces que chaleureuses.

Les représentantsdu Comité Français :

Raphaël Vahé- Alain Bonnet.

Le 16e Congrès du Comité International du Village de l’Amitié s’est tenu à Van Canh les 11 et 12 avril 2016

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28 - LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

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Nos peines■ BOUCHES DU RHONE (13)Arles : Guy IMBERT, AC ATM. Jean LAURAIN, AC ATM. Amérigo Henri MELANI, AC ATM.■ FINISTERE (29)Brest : Mme Marie Yvette HILY, dite « Mimi », 93 ans, Résistance, Cheva-lier dans l’Ordre National du Mérite, Chevalier de la Légion d’honneur, Croix du Combattant volontaire de moins de 20 ans. Robert LE ROUX, combattant pour la Paix.■ HAUTE-GARONNE (31)Launaguet : André BOUCHER, En-gagé volontaire 39-45.■ MOSELLE (57)Ottange : Raymond DELLION, AC 39-45. Angel PANTALLA, AC ATM. ■ NIEVRE (58)Decize : Marcel Ange GONDET, AC ATM.Nevers : Marcel DOUX. Jean-Paul SEMPERE, AC ATM■ HAUTES-PYRENEES (65)Soues : François CARPY, AC Indo-chine.

■ PARIS (75)9e : François CHAUFAUX, AC 39-45. Albert Léon GEORGES. Albert VIGREUX, AC ATM3e : Mme Josiane ROUX, combat-tante pour la Paix.11e : Mme Monique PETIN, veuve12e : Lucien DUCKSTEIN13e : Mme Helyette GARCIA. Paul LE MORVAN, AC ATM.RATP : Robert VAAST

■ SEINE ET MARNE (77)Esbly : Georges HENRY, 83 ans, AC ATM.

■ VIENNE (86)Chatellerault : Etienne Marcel GUILLÉ, 103 ans.

■ VAL DE MARNE (94)Alfortville : Mme Askanouche MADJALIAN, veuve.

■ CONSEIL NATIONALVerniolle (09) : René COLOMBIES, AC 39-45

Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances.

Gard (30)A la famille de Maurice Garrel qui a perdu une fi lle dans des conditions dramatiques Chère Paulette, Cher Maurice,Nous mesurons l’horreur qui vous touche ainsi que vos enfants et petits-enfants.Au nom des adhérents de l’ARAC, de leur direction nationale, nous voulons vous exprimer nos condoléances ainsi que notre amitié et notre affection dans ces moments particulièrement injustes et dou-loureux. Face à ce drame, nous vous assurons de notre solidarité et de notre soutien. Les mots ne peuvent pas cacher le malheur. Nous savons que perdre un enfant est insupportable pour des parents.Avec toute notre amitié.

Notre ami et camarade Jean Cordillot nous a quittésJean Cordillot, ancien maire de Sens, ancien conseiller général et régional, ancien député de l’Yonne, ancien professeur du lycée de Sens qui nous a quittés le 14 avril 2016, appartient à une famille liée depuis des décennies à notre ARAC.Son père, ancien combattant de la guerre 1914-1918 fut le fonda-teur de l’ARAC de l’Yonne et lui-même lui resta toujours attaché.Jean Cordillot est aussi le père de notre amie et camarade de l’ARAC, Claudine Cordillot qui fut maire de Villejuif jusqu’aux dernières élections municipales.A Claudine, à sa famille, nous présentons nos condoléances et lui exprimons notre solidarité et notre amitié fraternelle.

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LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 29

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Exposition Normandie NiemenLa magnifi que exposition “Norman-die Niemen” relate cette remarquable épopée très peu connue de la seconde guerre mondiale. Pourtant, cette asso-ciation Franco-Soviétique qui a joué un rôle important est quasi méconnue et quasi “oubliée” dans les manuels scolaires.Ce sont deux camarades de l’ARAC André Fillière et Chantal Degraeve qui pendant plusieurs années ont fait un travail remarquable pour collecter les documents d’illustration, les témoi-gnages, pour réaliser cette exposition. Le 9 avril 2016, en Mairie de Trappes (78) le vernissage de cette exposition a été réalisé, en présence de leurs au-teurs, du Maire adjoint de Trappes, de l’attachée culturelle de Russie.

Allier (03)Etoile de Bronze de l’ORMCM à Christian Bertrand secrétaire départemental de l’ARACAdhérent de l’ARAC depuis 1994, militant CGT dès son entrée dans la vie active (1969) Christian Bertrand, après avoir siégé de nombreuses an-nées au sein du Comité départemental de l’Allier, il est, depuis Novembre dernier, secrétaire de la section ARAC de Saint-Pourçain-Sur-Sioule et se-crétaire Départemental. Il a succédé dans ces deux postes à son camarade et ami René Merle. C’est ce dernier qui a tenu à lui faire obtenir l’étoile de bronze de l’ORMC. « Petit fi ls de poilus de 14-18, fi ls de résistant 39-45 Je ne suis pas ancien combattant mais il m’a paru indispensable de prendre

la relève de nos anciens. Ma prise de responsabilité et mon militantisme à l’ARAC et l’ANACR ne sont pas une contrainte car je le fais tout naturelle-ment avec acharnement et conviction en pensant à ceux qui se sont opposés au péril de leur vie au régime de Pé-tain et à la barbarie nazie pour que nous puissions vivre aujourd’hui dans un monde libre. » a précisé Christian, lors de la cérémonie qui a eu lieu dans sa commune de naissance LAFELINE haut lieu de la Résistance qui pour lui est un symbole fort puisque son insti-tuteur (ancien déporté de Buchenwald) lui a inculqué les valeurs républicaines.

L’étoile lui a été remise par André Sé-rézat (étoile d’or) en présence d’Yves Sanvoisin, Maire de Lafeline, et de Marie Françoise Lacarin et Jean-Paul Dufrèsne Conseillers départementaux.

Allonnes (72)« L’esclavage, notre histoire à tous »L’ARAC et Fasso Denw se sont as-sociées aux villes d’Allonnes et de Coulaines pour donner ampleur et vi-sibilité à cette deuxième commémo-ration. « C’est important de remettre sur le devant de la scène ce moment sombre de l’histoire, pour ne pas re-produire pareilles horreurs », estime le président de l’ARAC Roger Leroy. « Et quoi de mieux, pour se retrouver que la culture ? C’est le meilleur des vecteurs. »« Il faut que nous réussissions à par-ler de cette partie de notre histoire

de façon décomplexée, qu’on puisse rappeler que ça a existé et qu’il faut rester vigilant », enjoint Sidy Diarré, président de Fasso Denw. Comme lui, Mustafata Nafaa conseiller aux droits humains d’Allonnes regrette qu’à Al-lonnes et ailleurs « les gens ne se dé-placent plus pour voter ou choisissent les extrêmes parce qu’on leur a vendu une image qui ne correspond pas à ce que l’on voit dans la rue. Si on ne connaît pas l’histoire, on ne peut pas avancer.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Cérémonie de commémoration du 54e anniversaire du 19 mars 1962

Le 19 mars 2016 au nom de l’ARAC Nationale, le Président Raphaël Vahé, le Vice-Président Paul Markidès et la

Secrétaire Nationale Liliane Rehby se sont rendus à l’invitation du Président de la République François Hollande, du Ministre de la Défense Yves le Drian, le Secrétaire d’Etat aux An-ciens Combattants et à la Mémoire Jean Marc Todeschini.Lors de son discours au quai Branly, le Président a précisé : « Le 19 mars 2012 j’ai promulgué comme président de la République la loi qui proclame le 19 mars journée nationale du sou-venir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la

guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc. Aujourd’hui je tenais à donner une traduction à cette loi. Néanmoins le 19 mars annonce la fi n du confl it et c’est pourquoi ce sont les mémoires de toutes les victimes qui sont reconnues. La journée natio-nale du 19 mars c’est honorer toutes les douleurs et reconnaître toutes les souffrances… ».

« Le système colonial contenait en lui sa propre fi n ».

SouscriptionPour continuer nos combats, fédérer les organi-sations qui partagent nos valeurs, nous devons acheter les locaux que nous occupons à Villejuif. Envoyez vos chèques à l’ARAC 2 place du Méridien 94800 VILLEJUIF.

La souscription se poursuit : ARAC 07, 11, 31, 47, 59, 88. SECTIONS ALES, ANNONAY, AUZAONNET, BOURGOIN-JALLIEU, CLERMONT-FERRAND, ISSOIRE, LE HAVRE, LEDIGNAN, NIMES, PUJOLS, VILLENEUVE DE BERG.

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Page 31: Le réveil des combattants - Mai 2016

LE RÉVEIL - N° 824 - MAI 2016 - 31

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Léon Landini et le devoir d’avenirA quelques jours d’entrer dans sa 90e

année, Léon Landini, qui n’était en-core que médaillé de la Résistance et offi cier de la Légion d’honneur s’est vu remettre à la mairie de Bagneux par Michel Bassot, président départemen-tal de l’ARAC des Hauts-de-Seine et membre du Bureau National une dé-coration : la médaille d’or de l’Offi ce Républicain des Mérites Civiques et Militaires. Elle honore celles et ceux qui se sont distingués dans leur lutte pour la liberté, l'égalité, la fraternité et la cause de la Paix. Et c’est bien pour son dévouement à ces idéaux que Léon Landini s’est vu distinguer, lui qui a tué une quarantaine de soldats alle-mands, réalisé une quarantaine de dé-raillements, détruit plus de trois cents véhicules sans parler de la destruction d’usines travaillant pour l’Allemagne.

Léon Landini, en proie à une violente émotion, a donné la parole à ces hé-roïnes et héros, ses camarades de com-

bat qui ont subi les pires tortures sans jamais parler, la déportation, et donné leur vie pour l’idéal qu’ils partageaient avec lui.Il a parlé avec simplicité, avec passion aussi, passionné qu’il est d’avenir. Car de son passé de combattant et de mili-tant, il retient une ardente obligation : le « devoir d’avenir » : trois mots qui semblent évidents à les entendre mais qu’on entend trop rarement. Diffi cile alors de ne pas évoquer en l’écoutant le Chant des partisans : « Ami, en-tends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne » Léon Landini a dénoncé cette tentative d’asservissement d’un pays qui se veut fi er de ses vertus ré-volutionnaires, de ce pays, le nôtre, où l’on a pu ratifi er le projet de Constitu-tion européenne alors que la majorité du peuple l’avait rejeté, 16 millions de voix s’étant prononcées contre Mêmes combats, autres armes.

Nicole Mokobodzki

Villejuif (94)Jean-Louis Giraudou – Président de l’ARAC Villejuif – extraits.

« …Alors qu’en 1936 le Front Popu-laire avait gagné et s’engageait sur la voie du progrès social, des 40 heures, des premiers congés payés, les grandes fortunes ne s’avouèrent pas vaincues. Elles clamèrent « Plutôt Hitler que le Front populaire ». Le 18 juin 1940, le

général de Gaulle lançait son appel. Le 10 juillet 40, Maurice Thorez et Jacques Duclos appelaient à consti-tuer « le front de la liberté, de l’in-dépendance et de la renaissance de la France ». « … Hommes, femmes, civils ou militaires, se sont levés pour

combattre, tous les résistants, mais aussi tous ces gens qui risquaient leur peau par des gestes simples : ouvrant une porte, portant une valise, héber-geant un enfant juif, prévenant d’une arrestation possible ? » « C’est de cette résistance que naquit, en 1944, le programme du Conseil national de la Résistance, dont sont issus ou inspi-rés tous les grands acquis sociaux… » « La victoire de 1945, si chèrement ac-quise, devait ouvrir sur des temps de fraternité et de progrès… la France osa inventer les comités d’entreprise, la Sécurité sociale pour tous, le droit au logement et un service national du lo-gement, le retour à la loi de 40 heures avec paiement des heures supplémen-taires à 25 % et 50 %, la nationalisa-tion de la Banque de France et des établissements de crédits, mais aussi de l’électricité, du gaz, des transports et de la Poste. Elle reconnut, enfi n, le droit de vote des femmes. »

Mont ValérienNous vous invitons à être présent le SAMEDI 4 JUIN à partir de 14 heures à l’hommage populaire au Mont-Valérien au Mémorial de la France Combattante.Dès 14 h 15 – spectacle présenté et interprété par les Tréteaux de France (Directeur : Robin Renucci) accom-pagnés d’élèves du Lycée Le Cor-busier d’Aubervilliers « Résister par l’Art et la Littérature » - Esplanade de l’Abbé Stock (Suresnes).

Dépôt de la gerbe de l’ARAC par Térésa Gorain – secrétaire générale de l’ARAC du Val-de-Marne – et Patrick Staat – secrétaire national de l’ARAC.

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