Le quartier Saint-Sauveur - Mérici collégial...

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Le quartier Saint-Sauveur Arrondissement de La Cité Murale « Des gens, un quartier » 301, rue de Carillon En couverture Carte ancienne des environs de Québec en 1775-1776 Archives nationales du Québec, crédit : Jean Le Rouge, P1000, S5 B342-Québec-1777 (détails) Coordination Agents du réseau Villes et villages d'art et de patrimoine Philippe-Antoine Hamel, Arrondissement de Limoilou Hélène Nadeau, Arrondissement de La Haute-Saint-Charles Stéphanie Ouellet, Arrondissement de La Cité Louis-Karl Picard-Sioui, territoire de Wendake Recherche et rédaction Stéphanie Ouellet Conception graphique et infographie Laframboise Design Collaboration spéciale Souad Lyahiaoui, Louise Picard Mention spéciale Cette brochure constitue une des actions prioritaires identifiées par le plan d'action du plan directeur de quartier Saint-Sauveur réalisé en mai 2005. (Orientation 10.4.2. : Organiser des visites historiques à l'intention des résidants du quartier) Avis importants Toutes les habitations présentées dans cette brochure sont privées. Elles ne sont donc pas ouvertes au public. Nous vous demandons de respeter le caractère privé de ces résidences et de leur terrain. L'usage du masculin a été employé pour alléger le texte. Pour toute question relative au circuit patrimonial, communiquer au : 641-6001 Imprimé en 2005

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Le quartier Saint-SauveurArrondissement de La Cité

Murale « Des gens, un quartier »301, rue de Carillon

En couvertureCarte ancienne des environs de Québec en 1775-1776Archives nationales du Québec, crédit : Jean Le Rouge, P1000, S5 B342-Québec-1777 (détails)

CoordinationAgents du réseau Villes et villages d'art et de patrimoine

Philippe-Antoine Hamel, Arrondissement de LimoilouHélène Nadeau, Arrondissement de La Haute-Saint-CharlesStéphanie Ouellet, Arrondissement de La CitéLouis-Karl Picard-Sioui, territoire de Wendake

Recherche et rédactionStéphanie Ouellet

Conception graphique et infographieLaframboise Design

Collaboration spécialeSouad Lyahiaoui, Louise Picard

Mention spécialeCette brochure constitue une des actions prioritaires identifiéespar le plan d'action du plan directeur de quartier Saint-Sauveurréalisé en mai 2005. (Orientation 10.4.2. : Organiser des visiteshistoriques à l'intention des résidants du quartier)

Avis importantsToutes les habitations présentées dans cette brochure sont privées.Elles ne sont donc pas ouvertes au public. Nous vous demandonsde respeter le caractère privé de ces résidences et de leur terrain.

L'usage du masculin a été employé pour alléger le texte.

Pour toute question relative au circuit patrimonial, communiquer au : 641-6001

Imprimé en 2005

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ÉGLISE

MONUMENT

PLAQUE COMMÉMORATIVE

PANNEAU D'INTERPRÉTATION

Cimetière

Yvon Guillou

Pierre �Bertrand

Alys Robi

Place du Printemps�1918

BO

UL.

LAN

GEL

IER

SIMON-NAPOLÉON-PARENT

ELZÉAR-BÉDARD

DES RÉCOLLETS

ST-VALLIERO.

BOULEVARD CHAREST O.CHAREST O.

DES OBLATS

PÈRE-GRENIER

RUEDE

L'AQUEDUC

BOISSEAU

BAGOT

NAPOLÉON

SAINTE-THÉRÈSE

ARAGO OUEST

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BAYA

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Mgr St-Vallier

Adjutor Maranda

Raoul Jobin

Moulin �de l'Hôpital

Parc Victoria

Centre Durocher

Centre communautaire Édouard-Lavergne

Roger Lemelin

ST-JOSEPH O.

Wilfrid Laurier

Escaliers vers la haute-ville

Arrivée

DES COMMISSAIRES 0.

SAIN

T-AM

BR

OIS

E

RE

NA

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Hôpital- Général

Centre �Durocher

10

9

8

13

14

4

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15

16

11

CHÊNEVERT

Départ

Omer �Létourneau

N

5

6

2

1

3

RIVIÈRE SAINT-CHARLES

12

PatroLaval

Hors-circuit

19

18

Limoilou

Saint-Roch

Montcalm

LeQuartier�Saint-Sauveur

Durée: 2 à 3 heures

Quartier �Saint-Sauveur

Ville de Québec

Centre-ville

ÉLÉMENTS DU PATRIMOINE À DÉCOUVRIR

LE QUARTIER SAINT-SAUVEUR

LE BERCEAU DE SAINT-SAUVEUR :

PREMIÈRES OCCUPATIONS

1. Le moulin à vent de l'Hôpital-Général

2. L'Hôpital-Général et son cimetière

3. Le boulevard Langelier

4. L'ancienne école technique de Québec

5. La première route : la rue Saint-Vallier

LE FAUBOURG OUVRIER :

DÉVELOPPEMENT ET ARCHITECTURE

6. L'ancienne corderie

7. Le sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes

8. La maison à toit à deux versants droits

9. La maison à toit mansardé

10. La maison à toit plat

LE CŒUR DU QUARTIER :

VIE SOCIALE ORGANISÉE

11. L'église Saint-Sauveur

12. L’école Marguerite-Bourgeoys

13. L'ancien hôtel de ville

14. Les maisons en « terrasse »

15. La maison Bissonnette

16. L'ancien marché Saint-Pierre (centre Durocher)

17. Des joyaux d'architecture

18. L'avenue Simon-Napoléon-Parent

19. Le parc Victoria

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Ceinturée par la rivière Saint-Charles et le coteau

Sainte-Geneviève, la vaste plaine que constitue le quartier

Saint-Sauveur a longtemps arboré un paysage naturel

abondamment boisé, épargné par le développement urbain.

Ce sont les Amérindiens qui profitèrent les premiers

des ressources du territoire sur lequel ils transitèrent et

installèrent probablement leur campement.

Puis, alors que Québec n'était qu’un comptoir commercial

pour la traite des fourrures, Samuel de Champlain mit

en réserve la plaine boisée du quartier Saint-Sauveur sur

laquelle il planifiait ériger la capitale de la Nouvelle-France

qu’il nommerait Ludovica. Dès 1620, les moines Récollets,

premiers missionnaires de la Nouvelle-France, y firent

construire une chapelle et un couvent à l'emplacement

de l'actuel Hôpital-Général. Toutefois, les successeurs de

Champlain ont préféré les hauteurs du Cap-aux-Diamants

pour installer la ville. Les terres réservées pour le projet

Ludovica furent cédées à des communautés religieuses

qui, à leur tour, procédèrent à plusieurs transactions qui

façonnèrent l'évolution du quartier.

C'est dans ce contexte qu'en 1692 Monseigneur de

Saint-Vallier, alors évêque de la jeune colonie, achète les

installations délaissées par les Récollets depuis quelques

années pour y fonder l'Hôpital-Général qu'il confie aux

Augustines. Ce site constitue le noyau à partir duquel le

développement a été initié dans Saint-Sauveur.

En 1653, Jean Le Sueur reçoit une bande de terre sur

le territoire du quartier Saint-Sauveur qui prolonge jusqu'à

la rivière celle qu'il possède sur les hauteurs de la falaise.

Avant son arrivée en Nouvelle-France, il était curé de la

paroisse de Saint-Sauveur à Thury-Harcourt en Normandie,

en France. Il fut surnommé par les habitants de Québec

« Monsieur de Saint-Sauveur » et ce nom fut associé aux

terres qu’il possédait et est demeuré jusqu’à aujourd’hui.

Second couvent des RécolletsArchives des Augustines du monastère de l’Hôpital-Général de QuébecEn 1629, une flotte anglaise prit d'assaut Québec et les Récollets ont été forcés d'abandonner leur habitation. De retour en 1670, les moines trouvèrent leur installation en ruine et procédèrent à la reconstruction d'un second couvent à partir duquel s’est développé le complexe architectural de l’Hôpital-Général, classé site historique.

LE BERCEAU DE SAINT-SAUVEUR :PREMIÈRES OCCUPATIONS

M onsieur de Saint-Sauveur

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En 1692, Mgr de Saint-Vallier mandate quelques Augustines

pour ouvrir l'Hôpital-Général. Le territoire du quartier

Saint-Sauveur convenait parfaitement car, dans la tradition

des hôpitaux généraux, ces établissements offrent l'asile

aux démunis en bonne santé, aux vieillards et aux invalides

et sont situés en périphérie des villes.

En temps de guerre, cette position stratégique à l'extérieur

de la ville, hors de portée des coups ennemis, procure à

l'Hôpital-Général le statut d'hôpital militaire. C'est ainsi

qu'au lendemain de la bataille des Plaines d'Abraham, le 13

septembre 1759, plus d'un millier de militaires français

et anglais y sont hospitalisés. Les militaires morts au

combat ou des suites de maladies sont

enterrés dans un cimetière adjacent à

l'Hôpital-Général. Le corps du célèbre

général de Montcalm a été exhumé et

transféré en 2001 aux côtés de ses

compatriotes inhumés sur ce site

exceptionnel, lieu historique national,

témoin de la Guerre de Sept Ans, au

terme de laquelle la Nouvelle-France

fut cédée aux Britanniques.

Afin de subvenir à leurs besoins en farine, les religieuses

de l'Hôpital-Général ont fait ériger, en 1702, un moulin

à eau près de la rivière Saint-Charles où s'écoulait un petit

ruisseau. Cependant, en raison du manque d'eau fréquent

à cet endroit, les religieuses ont fait construire, en 1710,

un moulin à vent. Les fondations de pierre de ce moulin

subsistent aujourd'hui, mais la tour en bois d'origine a été

remplacée par une tour en pierre en 1731. Le moulin aurait

servi à moudre le grain jusqu’à la première moitié

du 19e siècle. Ce moulin est le seul vestige de quelque

dix-huit moulins à vent qui ont existé dans la région de

Québec. En 1988, le

moulin est déclaré bien

archéologique et le parc

aménagé par la Ville

prend le nom de parc

du Moulin-de-l'Hôpital.

Dans les années 1960-1970, le moulin a été menacé de

démolition en raison d'un projet d’agrandissement de l’École

technique de Québec. Échappant aux pics démolisseurs,

le moulin s'est plutôt retrouvé enclavé dans un bâtiment

servant d'entrepôt, et seule sa partie supérieure émergeait.

Monastère et Hôpital-Général vers 1880Archives nationales du Québec, P600, S5 PLN 43

Le moulin à vent de l'Hôpital-GénéralIntersection du boul. Langelier et de la rue Saint-François O.

L'Hôpital-Général des Augustines et son cimetière 260, boulevard Langelier

Le moulin à vent de l'Hôpital-GénéralPoint de départ du circuit

Mausolée du général de Montcalm (1712-1759)

M enacé de démolition

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Boulevard Langelier vers 1895Archives nationales du Québec, fonds Philippe Gingras, N80-1-245D'abord connu sous le nom de « chemin de l’Hôpital-Général », la premièreportion du boulevard Langelier reliait l'hôpital au « chemin de Lorette »,future rue Saint-Vallier. En 1850, ce tronçon de route a été baptisé « rueSaint-Ours », en souvenir de Jeanne-Geneviève de Saint-Ours, bienfaitrice deshospitalières de l'Hôpital-Général. C'est en 1890 que la route adopta son nomactuel en l’honneur de François Langelier, maire de Québec entre 1882 et 1890.

En 1792, la limite occidentale de la ville de Québec est

fixée sur une ligne correspondant à l'emplacement actuel

du boulevard Langelier. Cette limite constitue en quelque

sorte une frontière historique positionnant Saint-Roch dans

la ville et Saint-Sauveur hors de la ville.

En 1866, survient un terrible incendie qui détruisit pas

moins de 2 500 maisons dans les quartiers ouvriers de la

basse-ville de Québec. Pour empêcher qu'un prochain

brasier ne se propage facilement d'un quartier à l'autre, le

boulevard Langelier fut aménagé en rue « coupe-feu ».

Sa largeur passe alors de 9 à 30 mètres. En 1885, l'artère

est divisée en deux voies séparées par un terre-plein et

encadrée par une rangée d’ormes d'Amérique.

Dans les années 1960, la promenade gazonnée encadrée par

le boulevard Langelier connaît quelques bouleversements

avec le prolongement du boulevard Charest dans le quartier

Saint-Sauveur. La continuité du terre-plein qui faisait le charme

du parc Langelier est alors morcelée pour accueillir des com-

modités liées à la circulation autoroutière en milieu urbain.

Au début du 20e siècle, le gouvernement du Québec veut

créer une école technique dans le but d'assurer aux industries

une main-d'œuvre spécialisée. Le quartier Saint-Sauveur est

tout désigné pour accueillir cette institution puisqu'il

fourmille d'ouvriers.

Construite en 1909, l'école technique de Québec a été

agrandie à plusieurs reprises pour accommoder l'enseignement

de divers métiers tels que la menuiserie, la cordonnerie,

l'aéronautique navale, la mécanique, etc.

En 1966, l'enseignement technique est pris en charge par

le Cégep de Limoilou. L’école devient alors un satellite du

cégep et porte le nom de Pavillon Langelier. En 1979, le

bâtiment est doté d'une nouvelle vocation : la partie avant

de l'ancienne école accueille le CLSC Basse-Ville. Depuis

1994, le Centre de production artistique et culturelle

Alyne-Lebel s'est installé dans cet espace. En ce qui a trait aux

ailes arrière, elles ont été converties en unités d'habitation.

À l'origine, l'école technique était surmontée d'une tour

horloge. Menaçant de s'effondrer, elle fut démolie en 1954,

ce qui modifia l’aspect monumental de l’édifice.

Le boulevard Langelierparc Langelier

L'ancienne école technique de Québec310, boulevard Langelier

Ancienne école technique de Québec Archives de la Ville de Québec, N011184

Tour disparue

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Le développement de Saint-Sauveur en faubourg ouvrier est

étroitement lié à l'histoire du quartier Saint-Roch. Au début

du 19e siècle, le quartier voisin connaît une vague de

prospérité due à l'établissement de nombreux chantiers

navals sur les berges de la rivière Saint-Charles, ce qui

provoque une affluence d'ouvriers dans le secteur. En

1818, le faubourg Saint-Roch compte 4 611 habitants contre

667 dans Saint-Sauveur.

La première route : la rue Saint-Vallier Intersection des rues Saint-Joseph Ouest et Saint-Vallier Ouest

LE FAUBOURG OUVRIER : DÉVELOPPEMENT ET ARCHITECTURE

Un sentier menant les Récollets à leur couvent est à l'origine

de la création de la rue Saint-Vallier. En effet, c'est dans le

prolongement du « chemin des Récollets » qu'a été cons-

truite, en 1706, une route sillonnant d'est en ouest tout le

quartier Saint-Sauveur. La sinuosité caractéristique de cette

route dénommée à l'époque le « chemin de Lorette » est

attribuable à la présence de ruisseaux déferlant de la rivière

Saint-Charles et de marécages qui ont dû être contournés.

Longtemps demeuré un lieu de passage, le quartier

Saint-Sauveur est né en quelques sorte du tracé de cette

artère. Le chemin de Lorette constitue en effet l'épine dorsale

autour de laquelle se sont installés les premiers établis-

sements. De plus, c'est à partir de ce tracé tortueux que

l'espace urbain s'est organisé. L'arpenteur Joseph Hamel, qui

découpa les grandes propriétés des communautés religieuses

et celles d’autres propriétaires terriens en parcelles

destinées à l'occupation résidentielle, a dû composer non

seulement avec le tracé en serpentin du chemin de Lorette,

mais aussi avec celui de la rivière, de la falaise et de l'enceinte

de l'Hôpital-Général. C'est pour cette raison que la trame

urbaine du quartier comporte certains alignements irréguliers. Il faudra toutefois attendre 1845 pour que la population

ouvrière déborde véritablement dans Saint-Sauveur. Sous la

pression démographique, les communautés religieuses et autres

grands propriétaires terriens font diviser leurs propriétés en

une multitude de lopins qu'ils revendent aux familles ouvrières

de plus en plus nombreuses à vouloir s'établir en basse-ville.

De plus, en 1845, un incendie majeur rase le quartier

Saint-Roch. Plusieurs familles sinistrées, ne pouvant faire

face aux charges que représente la nouvelle réglementation

qui oblige les citoyens de Saint-Roch à reconstruire avec

des matériaux incombustibles, n'ont d'autre choix que de se

relocaliser dans Saint-Sauveur. Demeurant en marge de la

ville, Saint-Sauveur n'était pas assujetti à ce règlement et

les petites maisons du faubourg typiquement construites en

bois se multiplièrent.

La population de plus en plus nombreuse sur le territoire

entraîne la création d'une paroisse en 1866 et d'un village

en 1872, lequel fut annexé à la Ville de Québec en 1889.

Chantiers navals dans le quartier Saint-Roch au début du 19e siècleArchives nationales du Québec, N874-268

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Intersection des rues Saint-Vallier et Saint-Joseph vers 1945Archives de la Ville de Québec, N001308Le carrefour formé par les rues Saint-Vallier et Saint-Josephconstitue un point

névralgique témoin, à travers le temps, du constant va-et-vient entre lesquartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur.

Aujourd'hui, la rue Saint-Vallier Ouest est caractérisée par

la présence de nombreux commerces, dont certains ont

pignon sur rue depuis plusieurs décennies et d'autres, plus

récents, reflètent la diversité culturelle croissante du quartier.

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Sur le site du foyer Notre-Dame-de-Lourdes s'élevait une

chapelle portant le même nom. Cette chapelle érigée en

1879 était dédiée à l'adoration de la Vierge et à sa récente

apparition à Lourdes, en France. Elle est construite à une

distance d'à peine 200 mètres de l'église Saint-Sauveur qui

ne suffit plus à remplir les besoins de sa communauté.

La chapelle Notre-Dame-de-Lourdes fut démolie en

1968, mais le culte à la

Vierge a persisté dans le sanc-

tuaire aménagé en 1929 à

même la falaise.

L'emplacement du sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes

offre un large point de vue sur le quartier et ses environs.

Deux édifices se démarquent par leurs dimensions dans le

paysage urbain à proximité de la falaise. Alignés sur la rue

De Mazenod, le foyer Notre-Dame-de-Lourdes (à l'intersection

de la rue Hermine) et l'église Notre-Dame-de-Grâce (au pied

de la falaise) émergent d'une masse d'habitations composée

majoritairement de maisons à logements à deux étages.

Une imposante fabrique de cordages a constitué un moteur

pour le développement urbain dans le secteur près de la

falaise et ses environs. En effet, une corderie s'étendant des

rues Arago et Bagot sur une bande comprise entre les rues

De Mazenod et Signaï embauchait plusieurs ouvriers. Les

piétons qui voulaient traverser de part et d'autre le long

bâtiment devaient emprunter un escalier qui enjambait la

corderie sur le toit, probablement à la hauteur des rues

Hermine et Christophe-Colomb. L'empreinte de la corderie

est toujours palpable aujourd'hui à l'intersection des rues

Signaï et Châteauguay où le tracé de cette dernière est

interrompu, ce qui témoigne de la coupure que créait la

corderie sur la trame urbaine.

Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes vers 1950Archives nationales du Québec,E6, S8, P(A-3)Derrière la chapelle s'élevait un autre imposant édifice qui abritait un orphelinat.

L'ancienne corderie Intersection des rues Signaï et Châteauguay

Le sanctuaire Notre-Dame-de-LourdesAu bout de la rue Colbert, dans la falaise

Corderie dans le quartier Saint-SauveurArchives nationales du Canada, crédit : Jules-Ernest Livernois/PA-122757Les façades des maisons ouvrières étaient orientées est-ouest pour faire face à la corderie. Depuis sa disparition du paysage urbain lors de l'incendie de1866, les maisons reconstruites ont adopté une orientation nord-sud quicaractérise le secteur aujourd'hui.

Quant à l'église Notre-Dame-de-Grâce, elle fut érigée en

1925 puis fermée au culte en 1997. Au début du siècle

dernier, Saint-Sauveur a été morcelé en plusieurs paroisses.

Cet éclatement témoigne de l'affluence des citoyens désor-

mais attirés dans le quartier par l’amélioration notable de la

qualité de vie et l'essor du

secteur industriel avec l'arrivée

du 20e siècle.

Église Notre-Dame-de-Grâce vers 1990Collection : Luc NoppenPhotographe : Paul LalibertéLa vaste charpente en bois du toit qui, au lieu d'avoir été dissimulée, demeurevisible de l'intérieur constitue le joyau de cette église.

Église Saint-MaloEn 1998, la paroisse Saint-Maloa célébré son 100e anniversaire.

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1312

La maison à toit à deux versants droits234, rue Châteauguay

La maison à toit mansardé 230-234 et 216-222, rue Christophe-Colomb Ouest

La maison à toit mansardé, construite à partir de 1870

jusqu’en 1910, a l'avantage d'offrir plus d'espace, le deu-

xième étage étant habitable sous le toit. Les maisons les

plus élaborées de ce type ont des murs en brique solides,

c'est-à-dire faits de trois rangs de brique d'épaisseur, sont

percées d'ouvertures arquées généralement soulignées par

un travail de brique soigné et sont posées sur de solides

fondations de maçonnerie. Des spécimens plus rudimen-

taires ont été conçus dans Saint-Sauveur compte tenu des

ressources de la population ouvrière.

En arpentant les rues du quartier, il est possible de remonter

le temps et de retracer la séquence dans laquelle l'architecture

du faubourg, largement résidentielle, s'est développée depuis

environ 150 ans. Le premier type d'habitation était de petite

taille, construite en bois sur un étage et couverte d'un toit à

deux versants droits. Cette construction simple témoigne des

conditions de vie plutôt précaires dans lesquelles évoluaient

les premières familles ouvrières à s'établir dans Saint-Sauveur.

Quelques-unes de ces maisons ont résisté au passage du

temps et n’ont subi que quelques modifications.

Feu de la basse-ville de QuébecArchives nationales du Canada, crédit : Jules-Ernest Livernois/C-004733 Aux petites heures du matin, le 14 octobre 1866, un incendie prend naissance chez un épicier de la rue Saint-Joseph dans le quartier Saint-Roch.Les vents ont eut tôt fait de propager les flammes dans Saint-Sauveur. Les petites maisons en bois du faubourg ouvrier ont été rasées en quelquesheures. C’est pour cette raison que le type le plus ancien d’habitation deSaint-Sauveur, la maison à toit à deux versants droits, a presque disparu.

Maison à toit à deux versants droits

Maisons à toitmansardéLe toit mansardé a été nommé ainsi en souvenir de son concepteur, l’architectefrançais : FrançoisMansard (1598-1666).

8 9

La maison à toit plat258, rue Kirouac

10

Les maisons à toit plat construites à partir de 1890

deviennent la norme dans le quartier à partir de 1910.

Elles comportent deux étages, sont recouvertes de brique et

sont généralement peu ornementées, mises à part les

corniches qui couronnent plusieurs d'entre elles.

Au fil du temps, nombreux sont

les propriétaires de maisons à

toit à deux versants droits et

à toit mansardé qui, désirant

agrandir leur maison, la surélè-

vent d'un étage et la recouvrent

d'un toit plat, moins coûteux et

au goût du jour.

Maison à toit plat

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1514

Il circonscrit également une bande de terrain en bordure de

la falaise pour établir un cimetière qui a ultérieurement été

transféré dans le secteur de l’actuel cimetière Saint-Charles,

magnifique cimetière-jardin enserré entre la rivière

Saint-Charles et la rue Saint-Vallier Ouest.

L’agglomération de Boisseauville s’organise rapidement

autour du pôle que constitue l’église. S’ensuit l’établissement

d'une première école, de l’hôtel de ville, d’un marché public,

et d’autres services et commerces au cœur du faubourg.

Domaine Bas-Bijou en 1800Bibliothèque et Archives Canada, crédit : William Hall et Jean-Baptiste Duberger/ANC 206608 (détails)

LE CŒUR DU QUARTIER :VIE SOCIALE ORGANISÉE

Toutefois, c’est Pierre Boisseau qui, ayant acquis la

propriété de Michel Sauvageau, donna le véritable coup

d’envoi à ce projet en 1845. Il confia à l’arpenteur Joseph

Hamel le soin de planifier le tracé des rues et des lots de

Boisseauville qui correspond au secteur compris entre la

falaise et la rue Saint-Vallier, approximativement entre

les rues De Mazenod et Bayard. Il y réserve un terrain

pour construire une église à l'emplacement de l'actuelle

église Saint-Sauveur.

Le domaine Bas-Bijou correspond au secteur où s’est

organisée la vie sociale dans le faubourg. Alors que

Saint-Sauveur était encore une plaine peu peuplée qui

offrait un vaste territoire de villégiature dont profitaient les

notables de la région, le notaire Michel Sauvageau habitait

une villa sur un domaine nommé Bas-Bijou. En 1810,

il projetait de morceler son domaine et de vendre des lots

pour favoriser le développement urbain du secteur.

Maison de Pierre Boisseau(303, rue Boisseau)

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1716

C’est le père Zéphirin Charest (qui laissa son nom au

boulevard Charest), curé de Saint-Roch, qui suggéra au père

Durocher la création d'une première école dans le quartier

tenue par les sœurs de la Congrégation Notre-Dame.

En 1856, trois classes sont offertes par les religieuses

dans une maison louée près de l’église. En 1861, une école

de trois étages en brique est construite sur la rue des

Oblats. Détruit par les flammes en 1866, l'édifice a

été immédiatement reconstruit pour être démoli presque

cent ans plus tard, en 1958, pour faire place à une

construction moderne, l'école Marguerite-Bourgeoys.

En 1846, Pierre Boisseau fait don à la fabrique Saint-Roch

d’un terrain pour construire une église succursale devant

desservir les fidèles de Saint-Sauveur et des environs. Oeuvre

de l’architecte Michel Patry,

la première église de

Saint-Sauveur est érigée en

1851-1852 et est confiée

aux pères Oblats.

En 1866, l’église n’est pas épargnée par le terrible

incendie qui dévaste Boisseauville. La reconstruction est

entreprise l’année suivante selon les plans de l’architecte

Joseph-Ferdinand Peachy. Il réutilisa les murs existants

pour édifier une église plus grande pouvant accueillir

4 000 paroissiens. Le concept architectural de la nouvelle

église s’articule autour d’une tour saillante qui fut

parachevée avec l’installation du clocher en 1892, soit

25 ans après le début des travaux. L’intérieur est décoré

de magnifiques fresques et tableaux : à voir absolument !

Église Saint-Sauveur vers 1880Archives nationales du Québec, fonds Vallée, P1000, S4, D60, P17

École de la congrégation Notre-Dame à Saint-Sauveur de QuébecMusée de la civilisation, fonds d'archives du Séminaire de Québec,Castonguay, T. et frère photographe, N°Ph1986-0735

L'église Saint-Sauveur215, avenue des Oblats

Première église Saint-Sauveur vers 1853Archives nationales du Québec, E6, S8, D76.1256.P34(35)

L’école Marguerite-Bourgeoys325, avenue des Oblats

1211

Le 28 février 1867, les pères Oblats ont obtenu de

l’évêque la création de la paroisse Saint-Sauveur. Le père

Flavien Durocher, supérieur des Oblats de Québec, devient le

premier curé à administrer la paroisse.

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1918

L'ancien hôtel de ville 363, rue Boisseau

Les maisons en « terrasse »436-440, 428-432 et 422-424, avenue des Oblats

Cet ensemble de trois bâtiments est encadré par deux

maisons presque identiques qui se distinguent dans le

paysage urbain de Saint-Sauveur. Construites vers 1890

et coiffées de toits mansardés, les deux maisons ont

été surélevées d'un étage vraisemblablement en 1902

(comme en témoigne l'inscription sur le fronton) de façon

tout à fait inusitée.

En effet, un étage surmonté d'un toit plat a été ajouté sans

que ne disparaisse la paroi, en façade, du toit mansardé

d'origine. De plus, les éléments décoratifs nombreux et la

présence de loggias, enfoncements formant des balcons

couverts, contribuent au caractère original de cet ensemble.

Cet édifice construit en 1879 a d'abord abrité l'hôtel de

ville de la municipalité de Saint-Sauveur créée en 1872.

À l'époque, le territoire de la municipalité était compris

entre le boulevard Langelier et la rue Marie-de-l'Incarnation.

À partir de 1890, le bâtiment abrita le poste de pompier no 7.

En fait, suite à un incendie majeur survenu en 1889, les

citoyens de Saint-Sauveur constatent leur impuissance à

combattre cette calamité, n'étant pas équipés d'un réseau

de distribution d'eau ni d'égout. Ils songent alors sérieusement

à annexer leur municipalité à celle de Québec qui bénéficie

de ces services.

Les citoyens se prononcent par référendum en septembre

1889 en faveur de l'annexion. Saint-Sauveur fait alors l'objet

d'importants travaux qui améliorent grandement la qualité

de vie dans le quartier : réseau de distribution d'eau et de

drainage, aménagement de trottoirs, pavage et éclairage

des rues, postes de pompier et de police et création d'un

grand parc public.

Le poste de pompiers no 7 vers 1896Archives nationales du Québec, fondsPhilippe Gingras,N80-1-143Sur cette photo, les pompiers posentperchés dans la nouvelle échelle de sauvetage.L'édifice abrite aujourd'hui unecoopérative d'habitations.

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Maison en « terrasse »

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Les halles du marché Saint-Pierre et sa place publique

deviennent rapidement des lieux très fréquentés et animés

où les commerçants déploient leurs étals et où se réunissent

les membres de divers regroupements sociaux et culturels.

En 1945, le marché Saint-Pierre est rasé par les flammes.

Le marché public disparaît, mais le lieu de rassemblement

populaire ressuscite quelques années plus tard. Le centre

Durocher ouvre ses portes en 1950. Son architecture

constitue un bel exemple du style Art déco à Québec. Une

bibliothèque, des salles de billard, de quilles et de

spectacles, un restaurant et des locaux réservés à l'usage

des organismes de la paroisse sont alors mis à la disposition

de la population.

Le centre Durocher, centre communautaire et de loisir,

est toujours au cœur de la vie de quartier. Une variété

d'activités et de services favorisant le mieux-être des

résidants de tous âges y est offerte.

20

Depuis plus de cent ans, l'emplacement des actuels parc et

centre Durocher est un lieu de rassemblement populaire

pour les citoyens de Saint-Sauveur et de la basse-ville en

général. En effet, en 1888, un imposant édifice de trois

étages ouvre ses portes à cet endroit.

Cette magnifique maison inspirée de la figure des

résidences cossues de la Grande Allée a été construite

vers 1910. Cette maison qui s'apparente au style château,

dont le plus illustre exemple à Québec est le château

Frontenac, a accueilli pendant cinquante ans, de 1924 à

1974, la famille du docteur

Bissonnette bien connu

des résidants du quartier.

Statue du père Flavien Durocher vers 1935Archives de la Ville de Québec, N010871Une statue a été élevée sur la place publique du marché Saint-Pierre en souvenir du père Flavien Durocher, fondateur de la paroisse de Saint-Sauveur.

La maison Bissonnette388, rue Saint-Vallier Ouest

L'ancien marché Saint-Pierre290, rue de Carillon

Le « château » de Saint-Sauveur

Rassemblement populaire à la place Saint-Pierre à l'occasion de la fête nationale de la Saint-Jean-Baptiste en 1921Archives de la Ville de Québec, N09022

Le marché Saint-Pierre a été nommé en l'honneur de

Pierre Boisseau, principal instigateur du développement

urbain de Saint-Sauveur.

Saint-Pierre Boisseau !

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2322

L'avenue Simon-Napoléon-Parent témoigne de la réalisation

d'un projet d'envergure qui marqua le paysage de

Saint-Sauveur : le parc Victoria, projet parrainé par le maire

de l'époque : Simon-Napoléon Parent. Initialement prévu à

l'emplacement de la place et du marché Saint-Pierre

(actuels parc et centre Durocher), le projet de parc urbain

se destine finalement à un site localisé dans le creux d'un

méandre de la rivière Saint-Charles, aujourd'hui asséché.

Ces deux maisons constituent de véritables joyaux dans le

quartier. La première fut construite en 1896 dans le style

forteresse comme en témoigne la petite tourelle, nommée

échauguette, qui rappelle les postes de surveillance érigés

sur les châteaux forts.

La deuxième fut construite en 1899-1900. Sa porte d'entrée

monumentale surmontée d'une logette vitrée, son balcon, sa

corniche richement ornée, ainsi que son revêtement de

brique ont été très bien conservés au fil du temps.

Maison de style forteresse Porte d'entrée monumentale

Oriel monumental(193-197, rue des Récollets)Au coin des rues des Récollets etSaint-Ambroise trône un fabuleuxoriel qui constitue sans contreditle plus bel ornement de ce type de toute la basse-ville deQuébec. Cette structure en formede poivrière, mieux connue sousle nom de baie vitrée, laissepénétrer une lumière abondanteaux étages supérieurs. Plusieurshabitations dans le quartier sontdotées de pareil dispositif enfaçade ou en coin se déployantsur un ou plusieurs étages, certains richement ornementés,d'autres plus sobres.

Des joyaux d'architecture267-271 et 279, rue Saint-Vallier Ouest

Pour faciliter l'accès du parc aux résidants de Saint-Sauveur,

la Ville a fait l'acquisition d'une bande de terre qui s'étend

de l'intersection des rues Elzéar-Bédard et Saint-Ambroise

jusqu'à la rivière Saint-Charles.

Sur cette bande de terre, l'avenue Parent est tracée, d'une

largeur atypique pour le secteur et désaxée par rapport à la

trame urbaine existante. L'aménagement de cette avenue,

véritable porte d'entrée du parc Victoria, propulse la cons-

truction résidentielle dans ce secteur.

L'avenue Simon-Napoléon-ParentIntersection de la rue Saint-Ambroise, et de l'avenue Simon-Napoléon-Parent

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Résidences de prestige(210-218, rue Elzéar-Bédard et 111-113, avenue Simon-Napoléon-Parent)Plusieurs résidences de prestige, inhabituelles dans le quartier ouvrier, font leurapparition au début du 20e siècle. Les citadins qui choisissent d'établir leursnouvelles demeures aux environs du parc apprécient particulièrement la proxi-mité de l'îlot de verdure, de plus en plus rare dans les vieux quartiers de la ville.

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En 1896, les Augustines de l'Hôpital-Général consentent à

céder à la Ville un terrain ceinturé par un méandre de la

rivière Saint-Charles pour aménager un vaste parc urbain.

Cet emplacement offre l'avantage de pouvoir profiter à la

fois aux résidants de Saint-Sauveur et de Saint-Roch.

Ouvert à la population en 1897, le parc Victoria était alors

parcouru par un dédale de sentiers.

Au fil des ans, l'apparence générale du parc a connu

d'importantes modifications. Notamment, la Ville procéda à

l'assèchement du méandre de la rivière Saint-Charles lors

du réaménagement de son lit, ce qui a entraîné la démolition

du pont Parent et réduit le charme insulaire du parc.

Néanmoins, le parc Victoria constitue un parc exceptionnel

dans lequel il fait bon se balader et pratiquer des activités

sportives en plein cœur de la ville.

Plan du parc VictoriaArchives de la Ville de Québec, FC01611Inauguré le 22 juin 1897 à l'occasion du 60e anniversaire du couronnement de la reine Victoria, le parc Victoria nommé en l'honneur de la reine devait initialement porter le nom de parc Parent, du nom du maire de l'époque.Simon-Napoléon Parent, maire de Québec de 1894 à 1906, participait à la vie politique de Saint-Sauveur à titre de conseiller municipal depuis 1890. Surnommé le «maire des grands travaux », on lui doit, entre autres, la construction du Château Frontenac, de l'hôtel de ville de Québec et l'ouverture du parc Victoria.

Le parc VictoriaAu bout de l'avenue Simon-Napoléon-Parent

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Un réseau, une collection

Le réseau Villes et villages d'art et de patrimoine (VVAP) a pour

mission de promouvoir et mettre en valeur les arts, la culture et

le patrimoine selon une optique de développement du tourisme

culturel dans toutes les régions du Québec. Ce réseau, tissé grâce

à la collaboration initiale de l'Université Laval et du ministère de

la Culture et des Communications du Québec, compte sur le

dynamisme d'une centaine d'agents de changements postés dans

les villes, les municipalités régionales de comté, les municipalités,

certains organismes et conseils de bande du Québec.

Les agents VVAP de la Ville de Québec, en concertation avec

l'agent VVAP du Conseil de la Nation huronne-wendat et des

partenaires du milieu, ont développé une collection de circuits

pédestres qui présentent les richesses patrimoniales de divers

territoires. La collection Itinéraires histoire et patrimoine fournit

des clefs de lecture aux promeneurs afin qu'ils soient en mesure

d'interpréter l'évolution du territoire en y reconnaissant les traces

d'occupation et d'utilisation, lointaines et contemporaines, dans

le paysage d'aujourd'hui. Ce projet structurant poursuit un double

objectif de sensibilisation et d'éducation du public à la richesse

du patrimoine et de renforcement des liens qui unissent les

forces vives du réseau VVAP.

Réseau Villes et villages d'art et de patrimoine

www.vvap.ulaval.ca

Dans la même collection

Itinéraires histoire et patrimoine :

› Histoire de raconterle Vieux-Wendake & Loretteville

› Histoire de raconterle quartier de Maizerets

Disponibles dans les bureaux d'arrondissement de La Cité,

de Limoilou, de La Haute-Saint-Charles et à la Maison Tsawenhohi.