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Notre boulot, défendre le vôtre Notre boulot, défendre le vôtre LE PRODUCTEUR LE PRODUCTEUR 1 er Mai 2008 Journal d’information et d’éducation ouvrière de la Confédération Nigérienne du Travail Un travail décent pour une vie décente Camarade Mamadou SAKO S.G. / CNT Il conviendrait d’exhorter les gouvernements à se consacrer davantage à la création d’emplois, mais d’emplois décents pour tous.” La CNT citée parmi les centrales syndicales “phares” d’Afrique au Congrès fondateur de la Confédération Syndicale Internationale d’Afrique (CSI-Afrique) Page 5 Page 43

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Notre boulot, défendre le vôtreNotre boulot, défendre le vôtre

LE PRODUCTEURLE PRODUCTEUR1er Mai 2008

Journal d’information et d’éducation ouvrière de la Confédération Nigérienne du Travail

Un travail décent pourune vie décente

Camarade Mamadou SAKO S.G. / CNT

“Il conviendraitd’exhorter lesgouvernements à seconsacrer davantageà la créationd’emplois, maisd’emplois décentspour tous.”

La CNT citée parmi les centrales syndicales “phares”d’Afrique au Congrès fondateur de la Confédération

Syndicale Internationale d’Afrique (CSI-Afrique)

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Som

mai

re

Journal d’information et d’éducation

ouvrières

LE PRODUCTEURSiège social : Niamey

BP : 10 620Niamey (Niger)

TEL : (227) 20 73 41 05Fax : (227) 20 75 35 95E-mail : [email protected]

[email protected]

DIRECTEUR DE PUBLICATIONMAMADOU SAKO

REDACTEUR EN CHEF YAOU MAHAMADOU

CONSEILLER TECHNIQUEDr HAMIDOU SEYDOU

COMITE DE RÉDACTION KABIROU KOURE

DIAMYO YACOUBAGAZIBO BOUREIMA

EFFARET ABDOULAYEIBRAHIM KODA

SERVICE COMMERCIAL

NOUHOU DAOUDALAOUALY ISSOUFOU

HAMA AMADOUZAKARY MAHAMANE

TIRAGE & IMPRESSION

1000 EXEMPLAIRESNOUVELLE IMPRIMERIE

DU NIGER (NIN)

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Edit

orial

T oute personne devrait pouvoiravoir un emploi lui permettant demener une vie digne répondant à

ses besoins essentiels.

A cette fin, l’emploi est un facteur fonda-mental. Il est nécessaire que lesGouvernements prennent des mesuresadéquates.

Veiller à ce que la protection sociale et lesdroits des travailleurs et des travailleusessoient pleinement respectés tant dans leslégislations du travail que dans la pra-tique.

Les niveaux de vie des économies requiè-rent un emploi productif pour se dévelop-per.

Il conviendrait d’exhorter lesGouvernements à se consacrer davantageà la création d’emplois, mais d’emploisdécents pour tous.

Les syndicats insistent pour que le travaildécent soit placé au cœur de la stratégiecommune et devienne ainsi la pierreangulaire de sociétés justes, démocra-tiques et participatives.

Au Niger, la majorité des femmes, deshommes, des jeunes diplômés ont unemploi informel, précaire, non productifet peu rémunérateur, qui n’est ni recon-nu, ni protégé par la loi.

Le continent Africain est aujourd’huiconfronté à une précarisation croissantede l’emploi résultant de la dérégulationdes marchés du travail.

Seule la création d’emplois décents per-met de sortir de manière durable de lapauvreté.

Le travail décentpour une viedécente

Camarade SAKO MamadouS.G. / CNT

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Disc

ours

Ce e jour 1er Mai 2008, les travailleurs du monde entiercommémorent le 122ème anniversaire du drame sanglantde Chicago où des Responsables Syndicaux résolument

engagés dans un combat qui puise son inspiration dans lesvaleurs humanistes, solidaires, éthiques et morales, tombèrentsous les balles assassines d’employeurs cyniques, cupides, sansfoi ni loi.

Le mouvement syndical n’oubliera jamais l’exploit héroïquedes prolétaires de Chicago et des autres villes des Etats-Unis qui,en Mai 1886 et au prix de leur vie, avaient exigé l’amélioration deleurs conditions de travail, d’hygiène et de sécurité.

Cet anniversaire nous commande d’avoir une pensée pour lamémoire de ces pionniers de la liberté, de la justice sociale maisaussi et surtout de tirer les enseignements de leur lutte.

Le 1er Mai est l’occasion indiquée pour évaluer toutes lesactions que nous avions engagées, recenser celles qui restent àréaliser pour mieux les adapter à nos exigences et à nos ambitionsde mieux être.

Honorables invitésCamaradesAu plan politique, malgré les progrès réalisés en matière de

consolidation de la paix, de la prévention des conflits, de la vitali-té du jeu démocratique et de la stabilité politique, notre pays faitface depuis plus d’un an à une insécurité dans la région d’Agadezet d’autres localités du pays du fait des éléments du MNJ.

Les conséquences de ces conflits font payer un lourd tribut ànotre nation, notamment les pertes en vies humaines, l’asphyxiede l’économie et les cas sociaux que cela entraîne.

A cet effet nous invitons les frères du MNJ à déposer lesarmes pour qu’ensemble nous construisions le Niger pour undéveloppement durable.

Au plan social, nous dénonçons une fois de plus le nonrespect par certains employeurs dont l’Administrateur Délégué

DU CAMARADE MAMADOU SAKOSECRETAIRE GENERALDE LA CONFEDERATION NIGERIENNE DU TRAVAILCNT A L’OCCASION DE LA FETE DU 1ER MAI 2008

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de la Nigelec des conventions internationales ratifiées par leNiger et des lois et règlements dont le Niger s’est dotés dans lecadre de la promotion des relations professionnelles saines dansles Entreprises et Etablissements.

Aussi, nous exigeons de lui le respect strict des Normes fon-damentales du travail.

De même, Les travailleurs en général et les contractuels enparticulier végètent dans la misère. Il est indispensable de poserun regard critique sur la réalité actuelle, d’identifier les risquesinhérents à cette situation.

L’Etat doit cesser le recours à ces mesures conjoncturelles derecrutement (contractualisation, service civique) en guise de poli-tique d’emploi des jeunes diplômés.

Quel avenir peut on envisager pour le Niger quand la fran-ge la plus active est marginalisée et n’a d’autres choix que devivre d’expédients. La loi portant statut général a été votée le 23juillet 2007. Cependant, nous demandons au Gouvernement l’a-doption sans délai des décrets d’application.

Par ailleurs, l’effritement continu du pouvoir d’achat s’exa-cerbe par la flambée vertigineuse des prix des produits de pre-mière nécessité, et des matières premières sur le marché inter-national.

La CNT demande au Gouvernement et à l’ensemble desemployeurs d’améliorer significativement les conditions de vie del’ensemble des travailleurs.

Honorables invités, camarades,Sur le plan économique, le Niger fait partie des pays les plus

pauvres de la planète.Notre pays s’est engagé dans le processus de réalisation des

OMD et a adhéré au millenium challenge Account des Etats-Unisen plus de son admission à l’initiative PPTE. Cependant pouratteindre ces objectifs, le Niger a besoin d’un soutien sans faillede la part de la Communauté Internationale et la mobilisationdes ressources internes.

La mobilisation de l’épargne nationale à travers des struc-tures appropriées pour une meilleure redistribution des revenuset la répartition juste et équitable des richesses, l’utilisation àbon escient des revenus de nos ressources minières constituent ànos yeux une condition indispensable pour parvenir un dévelop-pement durable et intégral et cela dans le cadre d’une bonne gou-vernance.

La crise financière qui secoue notre planète due à la crisedes crédits hypothécaires à risque déclenchée aux Etats Unis

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d’Amérique en fin 2006, et au monde depuis la mi-Août 2007, doitinterpeller l’opinion internationale en raison d’énormes pertesfinancières et le chômage massif que cette situation engendre surl’équilibre économique mondial.

Nous interpellons le FMI et la communauté financière inter-nationale, quant aux mesures urgentes à prendre pour atténuerles risques dus à la crise du subprime.

S’agissant des actions, la CNT a enregistré entre 2007 et2008 une dizaine d’affiliations. A l’heure actuelle 39 syndicatssont affiliés et 8 Fédérations professionnelles. Toutes les UnionsRégionales ont été dotées de sièges pour répondre à l’attente demilitantes et militants.

La CNT a été honorée en novembre 2007 par son électioncomme membre du Conseil Général de la CSI- Afrique et égale-ment à la Présidence du Conseil d’Administration de la CNSS.

Cela nous a valu l’Administration de nos partenaires : LaCSC, ACV WAAS EN DENDER, Solidarité Mondiale, le Belgique,CNV-INTERNATIONAL des Pays Bas.

Nous saisissons cette occasion solennelle pour leur réitérernos remerciements et notre profonde gratitude pour l’appui mul-tiforme qu’ils nous apportent pour le renforcement des capacitésde notre organisation.

La CNT reste plus que jamais forte et mobilisée pour le tri-omphe des nobles idéaux que nous prônons.

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Le Comité Economique et Social Européen(CESE), représentant des composantes écono-miques et sociales de la Société Civile de

l’Union Européenne a organisé la conférence « Unmeilleur partenariat pour un meilleur développe-ment : 25ème rencontre des milieux économiqueset sociaux ACP-UE » à Bruxelles, Belgique, sur labase du mandat que lui confié l’Accord de Cotonou,sous l’égide de l’Assemblée parlementaire paritaireACP-UE, cette rencontre a rassemblé des déléguésdes milieux économiques et sociaux de la plupartdes pays ACP, des membres du Comité économiqueet social européen et des représentants des ConseilsEconomiques et Sociaux des Etats membres del’Union Européenne et des pays ACP. Des représen-tants du Conseil des Ministres ACP-CE, del’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, de laCommission européenne, du Secrétariat Général dugroupe des Etats ACP, d’Institutions Internationaleset d’organisations socioprofessionnelles européen-nes et internationales ont également participé à cetterencontre.

PROJET DE DECLARATION FINALE

Résumé

S’agissant de l’accord de partenariat économique :

- Les négociations des APE doivent se poursuivre, àun rythme adapté aux capacités des pays ACP. Lesnégociations devraient intégrer des dispositionsd’ordre économique, social et environnemental quioptimiseront la dimension des APE en faveur dudéveloppement ;

- Un certain nombre de mesures d’accompagnementsont indispensables pour garantir la bonne applica-tion des APE et leur contribution au développement.Ces mesures devront contribuer à faciliter la restruc-turation des industries des pays ACP, la diversifica-tion de la production, la modernisation du secteuragricole, le développement des ressources humai-nes, les réformes fiscales et la bonne gouvernance ;

- Il faudrait garantir la mise à disposition de ressour-ces financières suffisantes en provenance du 10èFonds européen de développement (FED) et du pro-

gramme « Aide pour le commerce » ;

- Les acteurs non étatiques doivent être régulière-ment informés et consultés dans le cadre de la pour-suite des négociations relatives aux APE ;- Il conviendrait d’inclure dans tous les APE desdispositions institutionnelles pour la participationd’acteurs non gouvernementaux au suivi de leurmise en œuvre (sous forme de comités consultatifsde la société civile). Ces comités seraient notam-ment composés de représentants des groupes d’inté-rêts économiques et sociaux sur le plan régional.

S’agissant d’un meilleur partenariat pour un meilleurdéveloppement :

- Les délégués estiment que l’accord de Cotonou estun instrument positif pour le développement dura-ble des pays ACP ;

- Malgré des progrès en matière de participation desacteurs non étatiques à la mise en œuvre de l’ac-cord, plusieurs défis persistants restent à surmonter ;

- Les délégués appellent les autorités ACP et lesdélégations de la CE à continuer d’informer lesacteurs non étatiques, tout en rendant les consulta-tions de la société civile plus régulières et en lesassortissant d’un retour d’information systématique ;

- Les participations soulignent que l’accès à desfinancements communautaires pour le renforcementdes capacités constitue l’un des principaux défis àrelever pour permettre aux acteurs non étatiques decontribuer au partenariat ACP-UE

- Les délégués invitent les milieux économiques etsociaux ACP à poursuivre leur organisation au seinde réseaux, de plateformes et de conseils écono-miques et sociaux aux niveaux national, régional etsuprarégional.

Sur le thème des ressources humaines pour le déve-loppement :

- Les délégués soulignent la relation existant entrel’éducation, la formation et la création d’emplois, laprévention des conflits et le développe-

Conclusions de la Conférence “Un meilleur partenariat pour un meilleur dévelop-pement : 25ème rencontre des milieux économiques

et sociaux ACP-UE Bruxelles”, 4-6 Mars 2008

Dossier

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ment économique, notamment en vue de la futuremise en œuvre des APE ;

- Ils appellent à la coopération internationale dans ledomaine des migrations et afin de poursuivre lesefforts pour venir à bout des inégalités entre hom-mes et femmes ;

-Ils soulignent le rôle clé des groupes d’intérêts éco-nomiques et sociaux dans le développement des res-sources humaines.S’agissant des négociations et de la mise en œuvredes accords de partenariat économiqueDiversité des relations commerciales ACP-UE état

des lieux

1. Les délégués soulignent la situation actuelle enmatière de relations commerciales entre les paysACP et l’UE caractérisées, d’une part, par un APEglobal conclu avec la région des Caraïbes et, d’aut-re part, des accords intérimaires conclus avec 20autres pays ACP (conjointement ou individuelle-ment) et l’application du système de préférencegénéralisé et du programme « Tout sauf les armes »de l’UE à tous les autres pays ACP ayant décidé depoursuivre les négociations.2. les milieux économiques et sociaux ACP-UE,notamment les délégués des Caraïbes, se prennentnote de la signature de l’APE global Cariforum CE,qui inclut notamment des dispositions en matière deservices, d’investissements, de politique sociale,d’environnement et de développement et comportedes structures pour le suivi de sa mise en œuvre pardes parlementaires et des acteurs non gouverne-mentaux. Les délégués espèrent que l’APECariforum –CE pourra directement contribuer audéveloppement durable de la région Caraïbes et àson intégration progressive dans l’économie mon-diale. Dans ce contexte, les délégués appellent àsigner, ratifier et mettre en œuvre rapidement l’APEdes Caraïbes dans un esprit de développement etd’intégration régionale.

Les APE : instruments de développementet de réduction de la pauvreté

3. Les milieux économiques et sociaux ACP-UE sou-lignent que le commerce est une conditionindispensable, mais pas suffisante, pour le dévelop-pement durable des pays ACP. De plus, les partici-pants signalent que la poursuite des négociationsdoit contribuer à promouvoir l’intégration régionaledans les régions ACP. Dns ce contexte, les délégués

considèrent les accords intérimaires comme le pro-logue à des APE à part entière. Les délégués appel-lent à la poursuite des négociations des APE, à unrythme adapté aux capacités des pays ACP. Lesnégociations devraient inclure des dispositions d’or-dre économique, social et environnemental quioptimiseront la dimension des APE en faveur dudéveloppement.

4. Les délégués soulignent l’importance d’adopterune approche sur mesure différenciée pour les négo-ciations des APE, notamment en ce qui concernel’inclusion de dispositions pour les services, lesinvestissements, les droits de propriété intellectuelleet les marchés publics. S’ils admettent que l’inclu-sion de telles dispositions peut être bénéfique pourcertaines régions, ils soulignent que les pays ACPdoivent pouvoir rester en mesure de refuser l’inclu-sion de ces dispositions.

5. Les participants reconnaissent que les APE intéri-maires conféreront une sécurité juridique en matiè-re de quotas et d’accès en franchise de droits aumarché de l’UE. En outre, l’introduction de règlesd’origine simplifiées devrait contribuer directementau développement des économies des pays ACP,notamment dans les secteurs du textile, de la pêcheet de l’Agriculture et renforcer ainsi la créationd’emplois.

6. les milieux économiques et sociaux ACP-UE sou-tiennent pleinement l’inclusion dans l’APECariforum-CE du chapitre social, qui comportenotamment une reconnaissance explicite des béné-fices des normes fondamentales du travail établiespar l’OIT et du travail décent sur l’efficacité écono-mique, l’innovation et la productiivité des pays desCaraïbes. Ils soulignent que le potentiel des APE enmatière de développement sera optimal si des cha-pitres sociaux similaires sont inclus dans les accordscommerciaux passés avec les autres régions et quela mise en œuvre effective de ces chapitres est assu-rée.

7. Les délégués se félicitent également de l’inclu-sion dans l’APE Cariforum-CE du chapitre environ-nemental, qui stipule que la gestion durable des res-sources naturelles et de l’environnement sera appli-quée et intégrée à tous les niveaux du partenariat.Les participants invitent à inclure des dispositionssimilaires dans tous les APE et à assurer égalementleur mise en œuvre.

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Nécessité de mesures d’accompagnementpour la bonne mise en œuvre des APE

8. Un certain nombre de mesures d’accompagne-ment et de conditions préalables sont nécessairespour garantir la bonne application des APE et leurpleine contribution au développement. Il s’agit derenforcer la capacité des pays ACP à tirer pleine-ment des opportunités nées des nouveaux accordscommerciaux.

9. Dans ce contexte, les délégués appellent à lapoursuite, parallèlement aux négociations, des stra-tégies nationales pour la restructuration des écono-mies et industries des pays ACP. Une telle restructu-ration contribuera à améliorer la production et lacompétitivité et à attirer les investissements étran-gers et locaux.

10. Les participants soulignent également qu’il esturgent de diversifier la production locale, de favori-ser la production de biens à plus forte valeur ajoutéeet de développer les exportations, ce qui contribue-ra à la création d’emplois. A cette fin, les déléguéssoulignent l’importance des investissements dans lesinfrastructures, les réseaux de télécommunication etles sources d’énergies durables. Ils appellent lesacteurs non gouvernementaux à participer davan-tage à la définition de ces stratégies.11. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEsoulignent l’importance de la modernisation du sec-teur agricole dans de nombreux pays ACP afin d’a-méliorer la rentabilité et d’accroître la production,tout en renforçant la sécurité alimentaire. Les délé-gués se félicitent de la décision de l’UE visant à éli-miner progressivement les subventions aux exporta-tions agricoles d’ici 2013 et invitent les Etats-Unis àsuivre l’exemple européen, notamment dans le sec-teur du coton. En outre, ils demandent un soutientechnique et financier de l’UE pour aider les pro-ducteurs agricoles des pays ACP à respecter les nor-mes sanitaires strictes de l’UE auxquelles sont sou-mises leurs exportations alimentaires.

12. Afin de mettre en œuvre ces recommandations,les délégués soulignent la nécessité d’investir dansle développement des ressources humaines, notam-ment dans l’éducation des femmes et des jeunes, etdans la formation et le recyclage professionnels dessalariés.

13. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEfont observer que les APE intérimaires et les APE

globaux conduiront à une perte de revenus pour lesgouvernements ACP, du fait de la suppression pro-gressive des tarifs douaniers. Ils prennent acte desefforts que déploient certains pays ACP pour instau-rer des systèmes fondés sur la TVA mais soulignentqu’il faut prendre garde à ne pas taxer les produitsde première nécessité, car cela porterait préjudiceaux segments les plus démunis de la population.

14. Pour aider les pays ACP à restructurer leurs éco-nomies, à diversifier leurs productions et à affronterles restrictions budgétaires découlant de la réduc-tion des tarifs douaniers, les délégués demandent àl’UE de continuer à fournir assistance et expertisetechniques. En outre, les délégués se félicitent del’inclusion anticipée, dans les futures documentsstratégiques régionaux du 10è fonds européen dedéveloppement, de fonds importants pour l’intégra-tion régionale, le commerce et les APE, ce qui aide-ra à atteindre ces objectifs. Les participantsaccueillent favorablement l’octroi de ces fonds àtous les pays ACP, indépendamment de leur déci-sion de signer ou pas un APE. Ils demandent que lesdocuments stratégiques régionaux soient signés dèsque possible et que les fonds soient rapidement misà disposition.

15. les délégués invitent leurs gouvernementsrespectifs à faire part de leurs besoins spécifiques enmatière de développement, ainsi que de l’assistancetechnique et financière qui serait nécessaire. Lesmilieux économiques et sociaux devraient participerà la définition de ces besoins en matière de déve-loppement, aussi bien au niveau macroéconomiqueque microéconomique. Si les fonds du 10è Fondseuropéen de développement et du programme com-munautaire « Aide pour le commerce » s’avèrentinsuffisant, des fonds supplémentaires devraient êtredébloqués par les Etats membres de l’UE.

16. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEinsistent sur l’importance de l’introduction de réfor-mes administratives et économiques dans les paysACP, afin de promouvoir la transparence, la bonnegouvernance et un environnement réglementaireattractif pour les investissements étrangers etlocaux. Des organisations non gouvernementalesdevraient participer au suivi de la bonne gouver-nance.

17. Les délégués appellent à l’adoption d’unemeilleure réglementation dans le domaine de la pro-tection des consommateurs et à l’intensifi-

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Dossiercation de la coopération en matière de politique desconsommateurs et de protection de leur santé.Rôle des acteurs non étatiques dans le suivi de lamise en œuvre des APE. Le modèle de l’APECariforum-CU

18. Les délégués soutiennent l’inclusion dans l’APECariforum-CE de dispositions institutionnelles pourle suivi par la société civile des conséquences éco-nomiques, sociales, et environnementales des APE(« comité consultatif de la société civile »). Les parti-cipants soulignent la nécessité pour tous les futursAPE globaux d’inclure de telles dispositions.

19. A cette fin, les délégués invitent l’UE et la CARI-FORUM à identifier dans les plus brefs délais dessources de financement pour le comité consultatif(via le document stratégique régional du 10è Fondseuropéen de développement, ou à partir du Fondsde développement régional des Caraïbes, par exem-ple).

20. Les participants soulignent que le comité consul-tatif doit être un organe conjoint au sein duquel lesacteurs non étatiques sont largement représentés, ycompris les milieux économiques et sociaux, le sec-teur privé, la société civile et le monde universitai-re. Ils soulignent l’importance d’y inclure des orga-nisations ayant une portée régionale. Dans cecontexte, ils demandent l’extension du « RéseauCaribéen d’acteurs non étatiques pour les APE » àdes représentants de la République dominicaine etd’Haïti. Cette structure élargie pourrait être intégréeau comité consultatif de la société civile et devenirle noyau d’un futur conseil économique et socialCaribéen.

21. les milieux économiques et sociaux ACP-UEinvitent les acteurs non étatiques des autres régionsACP a continuer de s’organiser aux niveaux régionalautour des APE et à appeler les négociateurs despays ACP à les consulter à l’avenir. Le CESE devraitcontinuer à encourager ce processus, avec le sou-tien de la Commission européenne.22. Les délégués soulignent que les structures régio-nales regroupant des acteurs non étatiques crééesdurant les négociations des APE devraient participeraux futurs organes de suivi de la mise en œuvre desAPE et pourraient servir de noyaux pour de futursConseils économiques et sociaux régionaux.

23. A cette fin, les participants invitent la commis-

sion européenne à organiser des séances d’informa-tion sur les APE, à l’adresse de la société civile et desmédias, dans des régions ayant signé des accordsintérimaires, notamment dans les pays de laCommunauté de développement sud-africaine(SADC)) et d’Afrique orientale et méridionale. Deplus, les délégués demandent aux négociateurs d’or-ganiser des sessions d’information et de consultationimmédiatement après les sessions de négociations àvenir.

Un meilleur partenariat pour un meilleurdéveloppement

Les opportunités offertes aux acteurs non étatiquespar l’accord de Cotonou

24. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEconviennent que l’accord de Cotonou est un instru-ment positif pour le développement durable despays ACP. Les délégués notent également que l’ac-cord de Cotonou fait figure de modèle éminent pourla coopération au développement entre l’UE et d’au-tres régions et pays.

25. Toutefois, malgré des progrès récents, plusieursdéfis persistants restent à surmonter en matière departicipation des acteurs non étatiques à la mise enœuvre de l’accord de Cotonou. Dans ce contexte,les délégués appellent le CESE à continuer d’organi-ser des conférences générales à Bruxelles et desséminaires régionaux dans les pays ACP pour lesmilieux économiques et sociaux ACP-UE. Les délé-gués se félicitent en outre de la coopération menéeentre le CESE et la Commission européenne (CE)afin d’identifier les meilleures pratiques pour laconsultation des acteurs non étatiques en ce quiconcerne la programmation du 10è Fonds de déve-loppement (FED)

A côté des progrès accomplis, des défis persistants

26. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEnotent que le degré d’information des acteurs nonétatique du Sud s’agissant de l’Accord de Cotonou aaugmenté, mais regrette les résultats mitigés, en ter-mes quantitatifs et qualitatifs, des consultationsmenées par les autorités ACP et les délégations de laCE. Les délégués soulignent que les milieux écono-miques et sociaux n’ont pas été assez consultés.27. Dans ce contexte, les délégués appellent lesordonnateurs nationaux et les délégations de la CE à

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poser des jalons supplémentaires pour diffuser desinformations au sujet de l’accord de Cotonou auplus grand nombre d’acteurs locaux non étatiques,grâce à des séances d’information, à des ateliers, àdes lettres d’information, aux stations de radio loca-les, aux médias nationaux et régionaux, aux écoles,aux universitaires et via internet. Des partenairesavec les institutions régionales existant dans les paysACP pourraient également être développés.

28. Les délégués se félicitent de la désignation, danschaque délégation dont la Commission européennedispose dans les pays ACP, d’un fonctionnaireresponsable des contacts avec les acteurs non éta-tiques (point focal de la société civile). Ils deman-dent cependant que les coordonnées des pointsfocaux de la société civile soient largement diffuséesauprès des acteurs non étatiques et qu’elles puissentêtre consultées sur les sites Internet des délégationsde la Commission dans les pays ACP.

29. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEinvitent la CE à mener des études visant à répertorierles acteurs non étatiques dans tous les pays ACP, dèslors que nombre de délégations de la CE n’ont àl’heure actuelle procédé à de telles études. Les délé-gués mettent l’accent sur le fait que ces études ana-lytiques ne devraient pas se contenter de dresser laliste des acteurs non étatiques, mais aussi évaluerleur représentativité et leurs capacités.

30. les délégués soulignent que les consultationsdes acteurs non étatiques devraient être organiséessur une base régulière tant par les autorités nationa-les que les délégations de la CE, en vue de mainte-nir un dialogue continu. Les acteurs non étatiquesdevraient être invités aux réunions et recevoir lesinformations pertinentes suffisamment longtempsavant les consultations. En outre, les délégués atti-rent l’attention sur le fait que les réunions devraientavoir pour objet de consulter les acteurs non éta-tiques, et non de les informer des décisions prises. Acette fin, les participants demandent à être systéma-tiquement informés du suivi des consultations.

31. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEreconnaissent qu’il incombe à eux-mêmes de contri-buer activement à ces consultations et de s’assurerque l’information reçue soit largement diffuséeauprès des acteurs non étatiques. Les déléguésdemandent également à la CE de distribuer à sesdélégations des exemples de meilleures pratiques

du processus consultatif et, lorsque c’est possible,d’établir des procédures standard pour les consulta-tions des acteurs non étatiques.32. Les délégués tiennent à faire remarquer que l’ac-cès aux financements de l’Union européenne pourles acteurs non étatiques reste l’un des principauxdéfis à relever pour leur permettre de contribuer aupartenariat ACP-UE. Dans ce contexte, les partici-pants appellent à la simplification des procéduresd’accès aux Fonds communautaires, étant donnéque celles qui sont en vigueur favorisent les organi-sations de la société civile spécialisées dans la col-lecte de l’aide internationale. Les délégués deman-dent également que, à l’instar de l’exemple suivi parcertaines délégations de la CE, une aide techniquesur les modalités d’accès aux financements commu-nautaires soit offerte aux acteurs non étatiques danstoutes les délégations de la CE.

33. Les délégués réservent un accueil favorable à larévision de l’article 15 de l’accord de Cotonou, quidepuis 2008 permet à la CE d’octroyer des contratsde subvention à des acteurs non étatiques sansconsentement préalable des pouvoirs publics ACP.Dans ce contexte, les participants demandent à laCE d’assurer un suivi régulier de l’impact de cetterévision et de publier ses conclusions.

34. Les participants notent également qu’au titre dela révision de l’article 15 de l’accord de Cotonou,les décisions concernant l’éligibilité des acteurs nonétatiques à de tels contrats de subvention sont prisesconjointement par la Commission européenne et lespouvoirs publics nationaux ACP . Dès lors, ilsdemandent que soit instaurée une procédure derévision annuelle de cette éligibilité des acteurs nonétatiques afin de maximiser le nombre d’organisa-tions susceptibles de participer à la mise en œuvrede l’accord de Cotonou.

L’importance du dialogue et des réseaux entreacteurs non étatiques

35. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEsoulignent toute la portée du dialogue, notammentdu dialogue social, et de la création ou du renforce-ment des structures consultatives au niveau nationalet régional (plates-formes, réseaux, conseils écono-miques et sociaux, etc.). Au niveau national, lesdélégués appuient la création de plates-formes desacteurs non étatiques dans un nombre croissant depays ACP. Ils soulignent que ces structures devraient

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devenir des interlocuteurs privilégiés des pouvoirspublics nationaux ACP et des délégations de la CEpour les consultations sur la mise en œuvre del’Accord de Cotonou. Dans ce contexte, les délé-gués plaident pour que les « Tables rondes desacteurs non étatiques » existant dans plusieurs paysdes Caraïbes et qui ont été formalisées via des proto-coles d’Accord avec les autorités nationales et lesdélégations de la CE soient considérées comme desexemples de bonne pratiques dans les autres paysACP.

36. Les délégués mettent en exergue l’importancedes réseaux d’acteurs non étatiques et du dialoguesocial au niveau régional, lesquels sont susceptiblesde contribuer à l’intégration régionale. A cette fin,les délégués invitent les milieux économiques etsociaux ACP à continuer de s’organiser au niveaurégional et panafricain.

37. Dans ce contexte, les délégués se félicitent dulancement du programme thématique de la CE sur «Le rôle des acteurs non étatiques et des autoritéslocales dans le développement », qui soutient expli-citement et finance des initiatives et activités de pro-motion du dialogue social et la coordination entreles réseaux d’acteurs non étatiques ainsi qu’entreces réseaux et l’UE.

Ressources humaines pour le développement

38. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEsoulignent la relation étroite existant entre le déve-loppement des ressources humaines et le dévelop-pement durable des pays ACP. Toutefois, les délé-gués notent que les pays ACP se trouvent à des sta-des différents de développement humain. Il y a lieud’en tenir compte lors de l’élaboration de politiqueet lors de la conception de programmes de finance-ment.

39. Les délégués insistent sur les corrélations quiexistent entre l’éducation, l’emploi, l’intégrationsociale, le développement économique et la pré-vention des conflits dans les pays ACP, et soulignentle rôle des milieux économiques et sociaux danschacun de ces domaines.

Encourager l’éducation, la formation et la créationd’empois

40. Les milieux économiques et sociaux ACP-UE

notent l’importance de l’éducation et de la forma-tion pour l’émergence d’une main-d’œuvre quali-fiée, dotée de qualités d’adaptation et capable d’œu-vrer sur une planète de plus en plus mondialisée.Afin de garantir la bonne mise en œuvre des APE, ilest urgent de parvenir à un développement rapidedes ressources humaines.

41. Dans ce contexte, les délégués invitent leursgouvernements respectifs à faire de l’éducation unepriorité nationale, à promouvoir l’enseignement pri-maire et secondaire gratuit et obligatoire, notam-ment à destination des filles et dans les zones rura-les et à assurer une bonne qualité de cet enseigne-ment. Ils demandent que, dans la logique de l’article13 de l’accord de Cotonou concernant l’éducationdes ressortissants des pays ACP, les documents stra-tégiques régionaux ACP-UE du 10è Fonds européende développement accordent à l’éducation, dans lamesure du possible, le rang d’objectif prioritaire.

42. Les délégués invitent leurs gouvernementsrespectifs à accroître les budgets nationaux del’Education et à convertir les annulations de dettesen investissements pour l’éducation et la formation.Le niveau d’éducation élevé des Caraïbes, dû àd’importances dépenses gouvernementales, est unexemple de bonne pratique pour les autres régions.

43. Les groupes d’intérêts économiques et sociauxACP-UE appellent l’UE à honorer ses engagementset à contribuer au coût financier qu’il faut assumerpour donner aux filles et aux garçons des pays lesmoins avancés (PMA) la possibilité de bénéficierd’un enseignement gratuit, de bonne qualité et obli-gatoire.

44. Les délégués soulignent l’importance de la créa-tion de meilleures conditions dans les pays ACP, viala ratification et la mise en œuvre des normes fon-damentales du travail établies par l’OIT et la promo-tion du travail décent.

45. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEsoulignent la nécessité d’adapter l’enseignementsupérieur au marché de l’emploi, notamment en fai-sant correspondre l’offre et la demande de qualifica-tion, en encourageant une coopération accrue entreles universités et l’industrie et les entreprises pro-mouvant la coopération régionale.

46. les participants invitent à accroître la formation

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 25

Dossier

professionnelle notamment le secteur informel et àdestination des femmes et des jeunes en particulier,afin d’intégrer l’économie informelle aux écono-mies globales des pays ACP. Pour ce faire, ilconviendrait d’encourager les partenaires entre lesétablissements de formation professionnelle, lesacteurs socioéconomique, les collectivités locales,les organisations de femmes et les PME.

47. En ce qui concerne l’agriculture, les déléguéssoulignent l’importance de la formation pourmoderniser la production agricole, les méthodesd’élevage et la gestion de l’eau. Ces formationsdevraient s’adresser en particulier aux jeunes etencourager les systèmes de développement com-munautaire.

48. Les délégués se félicitent des initiatives des par-tenaires sociaux visant à informer sur le VIH/SIDAsur le lieux de travail, en suivant l’exemple de l’or-ganisation internationale des employeurs et de l’an-cienne Confédération internationale des SyndicatsLibres, poursuivi aujourd’hui par la ConfédérationSyndicale Internationale.

Encourager l’égalité entre hommes et femmes

49. L’égalité entre les femmes et les hommes sup-pose que l’on analyse les conséquences que com-portent pour les femmes et les hommes, les filles etles garçons, les politiques et les programmes despouvoirs publics, et ce afin de garantir la prise encompte le traitement des problèmes d’égalité entreles femmes et les hommes.

50. Les délégués font observer que, malgré la contri-bution significative des femmes dans les secteurs del’agriculture, du commerce, de l’artisanat et de l’in-dustrie dans les pays ACP, elles restent les premièrevictimes de la pauvreté et de l’illettrisme et sontsous-représentées sur le marché du travail officiel.

51. Les délégués soulignent donc l’importance depromouvoir le rôle et les droits des femmes dans lespays ACP et appellent à l’application de l’article 31de l’accord de Cotonou concernant l’égalité entrehommes et femmes. Cela devrait notamment inclu-re l’adoption de mesures de discrimination positiveafin d’encourager l’accès des femmes aux processusdécisionnels, à la formation et aux ressources pro-ductives, y compris le droit à la propriété foncièreainsi que l’accès au micro crédit et au marché de

l’emploi formel.

Gérer les défis des migrations

52. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEcondamnent le trafic des êtres humains et souli-gnent l’importance de respecter la dignité desmigrants politiques et économiques.

53. Les délégués appellent à la coopération interna-tionale afin de gérer les migrations à l’échelle mon-diale, notamment compte tenu de l’impact qu’aurale changement climatique sur les migrations. Lesreprésentants de la société civile devraient partici-per pleinement à ces activités.

54. Les milieux économiques et sociaux ACP-UEsoulignent les efforts négatifs des migrations, qui pri-vent les pays ACP des capacités d’innovation et desqualifications de leur population. Les déléguésregrettent notamment l’impact de la migration destravailleurs de santé originaire des pays ACP.

55. Dans ce contexte, les participants appellent àprendre des mesures afin d’améliorer la situationéconomique et sociale des pays d’origine, grâcenotamment, à des stratégies de réduction de la pau-vreté, à l’investissement dans les secteurs de l’édu-cation et de la santé, à la création d’emplois et à lapromotion du travail décent ainsi qu’à la préventiondes conflits, à la bonne gouvernance, etc.

56. les participants regrettent notamment l’impactnégatif de la migration des travailleurs qualifiés ori-ginaires des pays ACP et appellent à adopter desapproches éthiques de la migration (par exemple,des accords de remboursement entre les pays d’ac-cueil et les pays d’origine, selon lesquels ces der-niers se verraient rembourser les frais d’éducation etde formation encourus pour leurs ressortissants.57. Les délégués mettent l’accent sur la contributionpositive que les diasporas apportent en matière decréation d’emplois et de richesse dans leurs pays,d’origine, par le biais des transferts de fonds, desavoir, de compétences, d’investissements et detechnologies. Dans ce contexte, les participantsappellent à faciliter la mobilité de la main-d’œuvreentre les pays ACP ainsi que les migrations circulai-res (Nord-sud). Ils soulignent également l’importan-ce des projets des projets technologiques pour ren-dre les transferts de fonds plus rapides et moins oné-reux.

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 27

Evénement

Les 27 et 28 Mars passés s’est tenu le 2ème congrèsstatutaire du SYNACES à Tillabery. Vu le niveaude préparation, les thèmes débattus, tous les indi-

cateurs prouvent qu’il s’agissait véritablement ducongrès de la maturité. En effet, 2 ans seulement aprèssa création, le SYNACES s’est tissé au rang des premiè-res forces syndicales au Niger. Membre actif deCoordination Nationale, les Contractuels del’Education, le SYNACES compte aujourd’hui 36Sections et est représenté sur l’ensemble du territoirenational. Les différents thèmes débattus lors de forumà savoir droits et devoirs de l’Enseignant contractuel etla contractualisation dans le système éducatif ; Quellesperspectives montrent à quel point, au SYNACES leniveau des débats était au rendez-vous mais il prouvesurtout l’engagement et la détermination des camara-des à faire aboutir nos justes et légitimes revendica-tions.

C’est en effet et surtout le congrès de la maturité auregard de la hauteur d’esprit et de la vigilance qui ontcaractérisé le déroulement des travaux. Ce congrès aélaboré une plate forme revendicative dont l’essentieltourne autour des revendications de toujours, à savoir: l’immatriculation à la CNSS le recrutement sansconcours à la Fonction Publique en respect des annéesde civisme pour les enseignants contractuels, d’appli-cation des dispositions du statut général de la FonctionPublique.Enfin le congrès a adressé une motion spéciale deremerciements aux syndicats membre de la CNCE et àla CNT pour le travail remarquable des premiers et lesoutien incontestable de la CNT

SALOU YACOUBASG/A BEN SYNACES

2ème Congrès statutaire du SYNACES

Un congrès de la maturité

Les conditions du travail à l’époqueétaient absolument inhumaines.Les travailleurs étaient obligés par-fois de faire des journées de seizeheures de travail ou plus. En 1886,le congrès de la première ouvrièreinternationale à Genève avait établique la journée de huit heures étaitla condition indispensable de toutnouvel effort d’émancipation soit 8heures de travail par jour, 8 heuresde repos et 8 heures pour la cultu-re et l’éducation. Aux Etats-Unis en1884 l’organisation ouvrière « lesChevaliers du Ciel » avaient appeléà imposer de fait la journée de 8heures de travail dans tout le pays àpartir du samedi 1er Mai 1886 jourouvrable normal à l’époque. Lesgrèves et les manifestations organi-sées à cette date dans les princi-paux centres industriels avaientsemé la panique parmi les autoritésnotamment à Chicago. Les grèvesse poursuivaient avec succès et unrassemblement pacifique des tra-

vailleurs avait été convoqué sur laplace de Haymarket de Chicago. Lapolice rendue particulièrement ner-veuse par la poursuite des évène-ments attaqua. Un coup de revol-ver isolé dont les circonstances res-tent encore à éclaircir avait provo-qué le tir général. Le massacre avaitfait deux cents morts et les princi-paux dirigeants arrêtés. La farce duprocès organisé avait condamné àmort les huit martyrs de Chicago.IL s’agit : Albert Parson, AUGUSTSPIES, SAMUEL FIELDEN,MICHAEL SCHVAB ; GORGEENGEL, ADOLPH FISCHER,LOUIS LINGG ET OSCAR NEEB.Peu avant son exécution le 11Novembre 1887, August SPIES pro-nonce ces paroles prémonitoires : «

Le temps viendra où notre silencedans la tombe sera plus fort quenotre voix ». Américan FédérationLabour (A.F.L) avait appelé à unegrève à l’occasion des évènementsde Chicago le 1er Mai 1890 enmême temps l’Internationaleouvrière demandait aux travailleursdu monde entier à organiser pourcette journée des manifestationssimultanées dans tous les pays dumonde. Cet hommage historiquerendu aux martyrs de Chicago avaitconduit à la fête du 1er Mai dechaque année à travers le mondesauf les Etats-Unis.

ELHDAJ. BELLO ABDOULAYESecrétaire à l’Education Ouvrière

BEN/CNT

Les origines du 1er mai

Notre boulot, défendre le vôtre

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 29

La déclaration élaboréepar le mouvement syn-dical international,

énonce les préoccupationsface à l’augmentation specta-culaire de l’incertitude finan-cière et économique préva-lant depuis le milieu de l’an-née 2007, résultant en la per-spective d’un chômage enhausse et de l’abaissementdes conditions de vie dans denombreux pays. LaDéclaration soutient le chan-gement de politique opérépar le Directeur Général duFMI en faveur d’actionsvisant à enrayer le ralentisse-ment économique et deman-de au Fonds de soutenir lesmesures destinées à augmen-ter le pouvoir d’achat des tra-vailleurs à faibles revenus. LaDéclaration enjoint égale-ment tant la BanqueMondiale que le FMI à mett-re à exécution leurs engage-ments de réduire la condi-tionnalité de leurs prêts à lapolitique économique.

La Confédération SyndicaleInternationale à laquelle laConfédération Nigérienne duTravail (CNT) est affiliée,représentant 168 millions detravailleurs dans 155 pays, àélaboré cette déclarationconjointement avec les

Fédérations Syndicalesconsultative auprès del’OCDE. Toutes les organisa-tions précitées forment leGroupement Global Unions.

La Déclaration du groupe-ment Global Unions seréjouit des mesures prises parcertaines divisions de laBanque Mondiale en vue deveiller à ce que les projetsqu’elles financent n’enfrei-gnent pas les normes fonda-mentales du travail. Elledemande à la BanqueMondiale de prendre lesactions nécessaires pour unepleine application des exi-gences qu’elles adoptent. Ladéclaration soutient égale-ment que la Banque doitadopter une approche cohé-rente d’appui au travaildécent en mettant fin à lapromotion de la déréglemen-tation du marché du travailpar l’indice rétrograde deflexibilité du marché du tra-vail, qui figure dans sa publi-cation annuelle DoingBusiness (Pratique des affai-res), que la Banque a mainte-nant intégré dans sa stratégieglobale des marchés du tra-vail et qu’elle utilise commecritère pour l’octroi d’assis-tance financière à des condi-tions de faveur.

Enfin, la Déclaration exhortele FMI à adopter une série demesures qui aideront les paysmembres à protéger leurpopulation contre les réper-cussions du ralentissementéconomique mondial. Cesmesures incluent une aide àcompenser les incidences dela hausse des prix des den-rées alimentaires et de l’éner-gie, un mécanisme de créditd’urgence pour les paysconfrontés à des difficultésfinancières, un nouveaucadre réglementaire interna-tional des fonds d’investisse-ment et des fonds spéculatifs,ainsi que des mesures de pro-tection contre les mouve-ments de capitaux spéculatifsdéstabilisateurs.

La Confédération Nigériennedu Travail (CNT) travailleavec ses camarades syndica-listes dans le monde pourfaire progresser les proposi-tions présentées dans ladéclaration ci-jointe. J’invitele Gouvernement à examineractivement nos recommanda-tions pour les prochainesRéunions annuelles du FMI etde la Banque Mondiale et jeme réjouis de recevoir vosréactions à la déclaration.

Déclaration du Groupement global Unions aux réunionsannuelles de 2008 du FMI et de la Banque Mondiale

(Washington, les 12 et 13 avril 2008)

Evénement

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 31

Le Syndicat National des Travailleurs Non Soignants (SNTNS) a eu l’honneurde prendre part au 21ème Congrès de l’INFEDOP tenu du 17 au 19 Mars 2008à Monterrey au Mexique sous le thème :

Evénement

«La FPSSP face au défi de l’approche genreet de la jeunesse»

où notre camarade Mme MAIMOUNA HAROUNA a présenté sa contribution auxdites assises

A. FEMME TRAVAILLEUSEDANS LE MONDE SYNDICAL

AFRICAIN

La femme en Afrique a tou-jours joué un rôle prépon-dérant aussi bien dans son

milieu environnemental, au seinde la société que dans la vie dela nation au sein de laquelle elleévolue. Epouse, mère de familleet véritable maîtresse au foyer,la femme africaine s’est toujoursoccupée presque seule de l’édu-cation des enfants et de leur pre-mière expérience de la vie.L’homme, le père est là simple-ment pour assurer l’autorité etpour subvenir aux besoins de lafamille.

Mais en dehors de son rôle d’é-ducatrice et du maintien d’ordredu foyer conjugal, l’Africaineapporte également, à traversdiverses sources d’activités, sacontribution économique etfinancière au budget familial,voire sa part sociale au profit deson milieu ambiant qu’est lagrande famille, le quartier, levillage, etc.Depuis leur accès à l’éducationscolaire et par voie de consé-quence leur accès à un métierplus structuré, plus formel etplus rémunérateur, les femmes

africaines ont démontré toutesleurs capacités et ont prouvéqu’elles n’ont en définitive rienà envier aux hommes, à ceuxque l’on appelle à tort ou à rai-son le sexe fort. Elles gagnent deplus en plus en notoriété et,d’association en association,d’organisation en organisation,elles commencent à mieuxstructurer leur environnement età jouer un rôle de plus en plussignificatif, de plus en plus pré-pondérant dans le domainepolitique, administratif, écono-mique, social, culturel et toutparticulièrement syndical.Presque partout, tant au plannational, régional, panafricainqu’international, les femmesafricaines font entendre leurvoix.

Au plan personnel, de nom-breuses Africaines à l’heureactuelle, jouent bon gré mal gréle rôle de chef de famille. Cequi était impensable et mêmeinconcevable, il y a encorequelques dizaines d’années !

Force est cependant de recon-naître qu’il reste encore beau-coup à faire dans le domaine del’émancipation de la femme afri-caine. Car, quoiqu’on dise,l’Africaine subit toujours le

poids de la tradition, de la cul-ture, des us et coutumes duContinent africain dans sonensemble.

Des valeurs traditionnelles quipèsent encore dans l’éducationde la femme africaine et quiinfluencent fortement le com-portement de celle-ci dans unmilieu qui ne lui est pas fami-lier, et surtout en public. Lapeur de prendre la parole enpublic, la peur des regards fixéssur elle, la peur d’éventuellesréprobations, la peur de ne pasréussir à exprimer clairementses idées, toute ces appréhen-sions l’empêchent bien souventde se manifester. Sans compteraussi que forts de leurs privilè-ges, de leurs soit disant préroga-tives, de l’obsession de croireque ce sont eux qui ont toujoursraison, de la panique viscéralede faire l’amère constat que lesfemmes sont beaucoup plus cré-dibles, et surtout de leur refusdissimulé et/ou non avoué departager les responsabilités avecdes femmes, beaucoup d’hom-mes refusent systématiquementd’aider et d’encourager lesditesfemmes à se défaire et à sedébarrasser des pesanteurs quiles accablent, et à persévérerdans la voie de la réussite, de

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Evénement

manière à acquérir de plus enplus de responsabilités.

Conscients cependant del‘apport du genre dans le déve-loppement et l’évolution dumouvement syndical enAfrique, répondant par ailleurs àl’appel de l ‘OIT, de nombreuxsyndicats africains privilégientet encouragent désormais lasyndicalisation des femmes tra-vailleuses, et leur offrent mêmela possibilité d’accéder aux pos-tes de responsabilité et de déci-sions. La FédérationPanafricaine des Syndicats desServices Publics (FPSSP) estfavorable aux mesures syndica-les en faveur de la femme tra-vailleuse, et entend apporter saréelle et efficace contribution àsa réalisation.

B. JEUNESSE AFRICAINE ETPROBLEMATIQUE DE L’EM-

PLOI

La jeunesse africaine est aujour-d’hui confrontée à une très dureréalité, celle de manque crucialvoire de la quasi absence del’empli, diplômés et non diplô-més sont pratiquement à lamême enseigne. Pourvoyeursdurant des décennies d’emplois,

nos Etats africains eux-mêmesendettés jusqu’au cou, acculésde toutes parts, subissant lesdures réalités d’une économiemondialisée désormais réduiteaux mains d’une minorité, nosEtats donc ne sont pus en mesu-re de jouer le rôle « d’EtatProvidence » à l’endroit de leurjeunesse aujourd’hui confrontéeà elle-même, mais aussi ausadisme des adultes.

Le monde de l’emploi et du tra-vail ainsi bouché, les structuresde l’économie informelle totale-ment saturées, la jeunesse afri-caine est aujourd’hui et de plusen plus devenue la cible sansdéfense des prédateurs en tousgenres. Drogue, prostitution,esclavage moderne émanantdes trafics d’enfants, terrorisme,conflits armés, immigrationclandestine et risquée, bref lesjeunes africains vivent et sontvictimes de tous les fléaux dumonde sans oublier les épidé-mies e autres pandémies quesont le paludisme chronique, latuberculise et autre VIH/SIDA.Par ailleurs, il faut soulignerqu’il existe trop peu de paysafricains où les jeunes sontregroupés en syndicats, que cesoit en milieu estudiantin ou

scolaire. Certes dans le secteurinformel on retrouve de jeunessyndiqués. Mais ce sont pour laplupart des apprentis qui sui-vent leurs patrons ou forma-teurs, sans une réelle notion ouidée du mouvement syndical.

Ceci constitue pour laPanafricaine des ServicesPublics à la fois un sujet deréflexion qu’un défi à releverpour une meilleure prise encharge de la jeunesse africaine.La FPSSP est décidée à engagerla lutte dans ce domaine, touten comptant sur l’appui et lacontribution multiformes de sespartenaires. Le jeu en vaut lachandelle !

En conclusion, on peut retenirque le rôle de la femme et cellede la jeunesse dans le mouve-ment syndical africain estaujourd’hui d’une importancecapitale et doit constammentconstituer de sujets de réflexionet d’action pour l’ensemble desSyndicats africains, à commen-cer par la FPSSP qui évolue dansle milieu formel et public. /.

BEN/SNTNS AU 21èmeCONGRES DE L’INFEDOP

MONTERREY (Mexique)

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 35

Déclaration CES/CSI sur les revendications syndicales en rapport avec leséléments sociaux clés des chapitres sur le “développement durable” dansles négociations de l’Union européenne sur les accords de libre-échange

(ALE) et sur les accords de partenariat économique (APE)

1. Il doit y avoir des références fortes et sans aucuneambiguïté à l’obligation que les deux parties s’enga-gent à une mise en œuvre effective des normes fonda-mentales du travail et des autres composantes de basedu travail décent.

2. Une déclaration claire stipulant que les parties àl’accord vont ratifier les normes de l’OIT concernéesest nécessaire.

3. Il faut spécifier que le chapitre sur le développementdurable relève des mêmes dispositions normaliséesrégissant le reste de l’accord, soumettant ainsi ses sti-pulations au même mécanisme de règlement des diffé-rends que celui appliqué aux autres éléments compo-sant le corps de l’accord.

4. les deux parties doivent soumettre des rapports régu-liers sur les progrès généraux dans les mises en œuvrede tous les engagements conclus en vertu de cetaccord, y compris les Conventions protégées par laDéclaration de l’OIT sur les principes fondamentaux etles droits au travail et tout autre instrument pouvantêtre mentionné.

5. Les deux parties doivent s’engager à respecter lesPrincipes directeurs de l’OCDE à l’intention des entre-prises multinationales et la Déclaration tripartite del’OIT sur les entreprises multinationales et la politiquesociale, et à ne pas abaisser les normes professionnel-les afin d’attirer les investissements étrangers. Un telengagement doit spécifier qu’il s’étend à toutes les par-ties de leurs territoires, afin d’empêcher que l’accordne donne lieu à un accroissement de la productiondans les zones franches d’exportation (ZPE).6. L’accord doit prévoir des évaluations continues del’impact sur la durabilité ainsi que des actions à entre-prendre sur la base de leurs conclusions. Les évalua-tions de l’impact sur la durabilité doivent prendre enconsidération tous les aspects pertinents des répercus-sions sociales et économiques des accords, y comprisl’accès à des services publics de qualité et le recours àdes politiques différentes, y compris les politiquescommerciales, afin de réaliser le développementindustriel.

7. Il est essentiel que les gouvernements aient l’obliga-tion d’entamer une action sur la base des communica-

tions des partenaires sociaux soumises officiellement.Ce mécanisme, qui doit être contraignant, doit permet-tre aux organisations syndicales et patronales agrééesdes deux parties de tout accord, de soumettre de tellesdemandes d’action. De telles plaintes doivent être trai-tées endéans une période de temps délimitée et fairepartie d’un processus continu de suivi et d’examen afinde garantir que les gouvernements traitent ces plaintesefficacement.

8. Les plaintes portant sur des problèmes sociaux doi-vent soumises à l’examen d’experts véritablementindépendants et qualifiés. Leurs recommandations doi-vent faire partie d’un processus défini pour un traite-ment rapide et adéquat des questions soulevées, demanière à ce que leurs délibérations ne soient pas limi-tées à l’examen des rapports et à l’adoption de recom-mandations, mais aient pour résultat un suivi constantet des clauses d’examen, en particulier afin de mainte-nir la pression sur tout gouvernement qui autorise laviolation des droits des travailleurs sur ses territoires.9. Un forum sur le commerce et le développementdurable qui prévoie la consultation des organisationssyndicales et patronales et des ONG doit être établi,avec un équilibre clairement défini et approprié entreces trois groupes de membres. Ce Forum doit se réunirau moins deux fois par an, et doit permettre à ses mem-bres de mettre en exergue les questions et problèmessociaux à soumettre à une discussion publique.

10. Outre les renvois aux dispositions générales del’accord en matière de règlement des différents men-tionnées ci-dessus, l’accord devra prévoir des amen-des. Celles-ci devront être suffisamment élevées pouravoir un caractère réellement dissuasif. Les recettesainsi obtenues devront être destinées à l’améliorationdes normes sociales et des conditions de travail dansles secteurs et les domaines qui donnent lieu aux pro-blèmes concernées.

11. L’accord doit prévoir une assistance technique etune aide au développement, liées, lorsque c’est perti-nent, à la coopération avec des agences multilatéraleset spécialement l’OIT. Des mesures d’incitation sup-plémentaires, y compris commerciales, doivent égale-ment être prévues.12. Outre la coopération en matière de normes fonda-mentales du travail, il existe d’autres conventions

Dossier (suite)

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 37

importantes de l’OIT qui sont pertinentes pour letravail décent et qui doivent être englobées dans l’ac-cord. Il s’agit notamment des normes identifiéescomme «conventions prioritaires» par le Conseild’Administration du BIT dans sa décision de 1993(Convention 122 sur la politique de l’emploi,Conventions 81 et 129 sur l’Inspection du travail etConvention 144 sur les consultations tripartites), d’au-tres conventions qui bénéficient d’un large soutien ausein de l’OIT (y compris la Convention 155 sur la sécu-rité et la santé des travailleurs, la Convention 102 surla sécurité sociale, la Convention 103 sur la protectionde la maternité et la Convention 135 sur les représen-tants des travailleurs) ; ainsi que d’autres instrumentsessentiels de l’OIT (à savoir la Recommandationconcernant la promotion des coopératives, 2002

(n°193), la Recom-mandation sur la mise en valeur desressources humaines, 2004 (n°195) et laRecommandation sur la relation de travail, 2006(n°198).

13. Enfin, étant donné le contexte général de ce chapi-tre sur le « développement durable », nous voudrionsinsister sur le fait que des clauses fortes sur le respectdes accords environnementaux multilatéraux, y com-pris le Protocole de Kyoto, sont requises.

14. Le respect des conventions sur les droits de l’hom-me en général, notamment celles portant sur les droitscivils et politiques, est extrêmement pertinent pour ladimension sociale du développement durable etdevrait également être stipulé dans le chapitre.

Dossier (suite)

Voici la liste des victimes du règne de Foukori Ibrahim à la NIGELEC :

1. Alou Morou, 1er adjoint au secrétaire général (Magaria)2. Elhadji Bâ Bana Issoufou, 2ème adjoint au secrétaire général (Arlit)3. Wussi Ibrahim, secrétaire à l'information (Dosso)4. Abdourhamane Garba, secrétaire à l'éducation ouvrière (Bagaroua)5. Goumard Mohamed, secrétaire financier (Agadez)6. Assoumane Issoufou, secrétaire à l'organisation (Keita)7. Abdou Namata, secrétaire aux conflits, négociations et chargé des normes (Dolbel/Téra)8 Saidou Tahirou, 2ème adjoint au secrétaire des relations extérieures (Doungass/Zinder)9. Zakari Mahamane, secrétaire général de la section du Syntrave de Zinder10. Moussa Adamou, secrétaire à l’Information adjoint à Tessaoua11. Ibrahim Amadou, secrétaire aux Relations extérieures à Diffa12. Yoiunoussi Yahaya, secrétaire financier Section Niamey à Dakoro..

Kabirou Kouré JackouSecrétaire Général Adjoint de la FENIMEE

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Dolé

ances

Les doléances de la Confédération Nigériennedu Travail (CNT) à l’occasion du 1er mai 2008

� Le respect des libertés syndicales par les employeurs� L’octroi d’un siège à la CNT� L’accélération du processus de révision de la convention collective inter-

professionnelle� L’organisation des élections professionnelles en vue de la détermination de

la représentativité des organisations syndicales� Le déplafonnement du salaire soumis à cotisation CNSS� La création d’une banque nationale de développement dans le cadre de l’i-

nitiative des pays pauvres très endettés (IPPTE)� L’amélioration des conditions de vie de travail de l’ensemble des tra-

vailleurs� L’abattement de l’IUTS de 10%� Le versement par l’Etat et les employeurs des cotisations sociales à la CNSS� L’immatriculation à la CNSS des enseignants contractuels et des agents de

sécurité privée et le remboursement des arriérés des prestations familialesdans les meilleurs délais

� Le rejet de toute forme de concours d’intégration à la fonction publique desenseignants contractuels

� Le rehaussement des pécules des contractuels de l’éducation� La définition d’un plan de carrière cohérent et transparent afin de stabiliser

la carrière des enseignants contractuels� La facilitation des affectations des enseignants contractuels� Le recrutement sur la base de l’expérience professionnelle des enseignants

contractuels� La réaffectation des quatorze membres du BEN/SYNTRAVE ainsi le

Secrétaire Général de la section de Zinder� La reconnaissance du corps de techniciens-biologistes et biologistes� Le déblocage des fonds de la CNSS gelés au trésor national� La valorisation des pensions et leur mensualisation� La mise à la disposition de bus à SOTRUNI afin de préserver les emplois� Le paiement des arriérés de salaire des travailleurs à la NITRA et l’augmen-

tation de 10%, conformément au protocole d’accord ETN/Gouvernement

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Evénement

La situation de la vie chère au Niger n’a pas été sans conséquence dans le monde des travailleurs en géné-ral et celui des enseignants en particulier. Ce qui suscita une prise de conscience de la part des ensei-gnants qui se retrouvent dans un collectif formé par plusieurs syndicats du secteur de l’Education dont fait

parti le SYNAEN (Syndicat National des Agents de l’Enseignement du Niger). L’objectif est d’amener leGouvernement dans un esprit de justice sociale et d’équité à prendre connaissance de la situation de précaritédes enseignants face à la vie chère, et de créer conséquemment les conditions d’amélioration de leur niveau devie.Pour ce faire, le collectif a rendu publique une déclaration en date du 31 Janvier 2008 qui met en relief troispoints :

- Le rehaussement des régimes indemnitaires du personnel de l’Education et des Contractuels ;

- Le règlement des incidences financières avant fin février 2008

- La régularisation de toutes les situations administratives.

Mais, il a fallu deux grèves de 48 heures pour que les négociations soient ouvertes entre le Gouvernement et lecollectif.Fort heureusement, les négociations ont abouti à la signature d’un protocole d’accord en date du 30 mars 2008dont la substance est la suivante :

- Relativement au 1er point, des augmentations ont été obtenues pour toutes les catégories du cadre del’Enseignement et des agents contractuels.

• Catégorie A1 ……………………………………………………….. 35 000 F• Catégorie A2 ……………………………………………………….. 30 000 F• Catégorie A3 ……………………………………………………….. 25 000 F• Catégorie B1 ………………………………………………………… 20 000 F• Catégorie C et D …………………………………………………... 15 000 F• Agents contractuels secondaires ………………………..…….... 15 000 F• Agents contractuels primaires …………………………….…….. 12 500 F• Auxiliaires ……………………………………………………………. 5 000 F

- Relativement au 2ème point, le Gouvernement a pris l’engagement de régler la question des incidences finan-cières en deux tranches :

Une première tranche en fin Avril 2008Une dernière tranche en fin Juin 2008 Par rapport au 3ème point, une Commission paritaire a été mise en place à l’effet de trouver une solution àtoutes les situations administratives des enseignants.

Au regard de ce qui précède, il ressort qu’un effort a été consenti de la part du Gouvernement, mais il estimportant de ne pas perdre de vue l’adage qui dit : « la confiance n’exclut pas le contrôle » en attendant lamise en application du protocole.

SOULEY ISSAKA JULESSECRETAIRE FINANCIER SYNAEN

Président de la Commission de Contrôle CNT

Collectif des Syndicats du Secteur de l’Education :Unité d’action

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 40

Hom

mage

Hommage à Yacouba Coulibaly

14 Novembre 1998 - 1er Mai 2008, bientôt douze ans que la ConfédérationNigérienne du Travail CNT a subi un drame aux environs de 18 heures, sur laroute nationale N°1, entre Dogondoutchi et Koré Mairoua. Ce jour là, la voi-ture qui transportait une importante délégation de la CNT en fin de missionentrant dans le cadre de la mise en place de ses Unions Régionales, dérapasuite à un éclatement de la roue arrière gauche. Le conducteur, pourtant che-vronné, ne parvint pas à maîtriser le véhicule, de marque Peugeot 504, appar-tenant à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Le bilan est tragique :deux personnes décédées sur le coup.

Plusieurs blessés dont une femme ; Madame LANKOANDE MARIAMA quenous appelons affectueusement MAMA CNT et camarade MAMADOU SAKOactuel Secrétaire Générale de la Confédération Nigérienne du Travail CNT.Parmi les personnes décédées se trouvait le camarade YACOUBA COULIBA-LY Secrétaire à l’Organisation de la CNT et Monsieur BOUBACAR BONNOUChauffeur à la CNSS, au volant du véhicule au moment du sinistre. La CNTne pourra jamais oublier ce jour funeste qui reste encore vivace dans l’esprit detous les militants et dirigeants de notre centrale syndicale, notamment les res-capés de ce grave accident. Avec la foi qui caractérise les musulmans, la CNTa mis cet évènement, à la limite de l’insoutenable, sur le compte du destin etde la volonté divine pour ainsi panser cette plaie qui a aujourd’hui fait place àdes cicatrices qui nous feront toujours penser à ces camarades tombés sur lechamps de l’honneur.

Et comme dans toutes les œuvres humaines devant marquer l’histoire d’unenation, il y a toujours des martyrs, ceux de la CNT se sont sacrifiés sur l’autelde la paix et de la défense des droits des travailleurs du Niger. LaConfédération Nigérienne du Travail (CNT), consciente de la contribution ines-timable du feu camarade YACOUBA COULIBALY dans la création de notrecentrale syndicale, a décidé le 1er Mai 1999 de baptiser son siège « Bourse dutravail YACOUBA COULIBALY ».

Ce geste qui immortalise la mémoire de notre camarade disparu n’est que jus-tice rendue à l’endroit de ce pionnier qui a cru jusqu’à son dernier souffle à laCNT. Qu’Allah le tout puissant, vous accepte camarades Yacouba Coulibaly etBoubacar Bounou dans son royaume.Amen !

MAMADOU SAKOSG/CNT

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 41

Hom

mage

A la mémoire du Camarade YOMBO YANDERE

C’est avec une grande tristesse que les militantes et militants de laConfédération Nigérienne du Travail (CNT) apprirent le décès denotre camarade et Ami YAMBO YANDERE le 05 Janvier 2008 àNiamey. La maladie contre laquelle il se battait a finalement eu rai-son de lui. Employé au Crédit du Niger ; feu YAMBO YANDARE futmembre du Bureau Exécutif National du Syndicat National desAgents des Banques et Etablissements Financiers du Niger (SYN-BANK). Sa disparution est une perte pour la CNT et pour le mou-vement syndical nigérien en général.

Membre Fondateur de la CNT, YAMBO YANDERE fut un militantengagé, disponible, il n’a cessé un seul instant ses activités syndi-cales et professionnelles pour le bien de tous. Ce qui lui a valu lerespect de tous.

Tout ceux qui l’ont connu, aimé, côtoyé et apprécié garderont decet illustre disparu l’image d’un homme souriant et affable. Nousnous souvenons encore de ces interventions quant il était membredu BEN/CNT « nous n’avons rien à gagner en nous déchirant.Comprenons nous et restons unis car unis nous sommes encoreplus fort ». La cohésion entre les membres de la CNT, YAMBO YAN-DERE en faisait son cheval de bataille jusqu’à son dernier soupir.

En cette pénible circonstance, toutes les militantes et tous les mili-tants présentent à sa famille éplorée ses sincères condoléances etl’assure de sa profonde sympathie.

Qu’Allah le tout puissant, le miséricordieux accueille l’âme del’illustre disparu dans son paradis éternel.

Amen !

ISSOUFOU LAOUALIACTION PROFESSIONNELLE CNT

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 42

La délégation de la CNT au Congrès de la Confédération Syndicale Internationale Afriquetenu à Accra (Ghana)

Une vue de la table de séance au Congrès de la Confédération Syndicale InternationaleAfrique tenu à Accra (Ghana)

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 43

Le centre international deconférence d’ACCRA auGHANA a abrité du 27 au

29 novembre 2007, le congrèsfondateur de la régionaleAfrique de la ConfédérationSyndicale Internationale (CSI)Afrique sous le thème « l’unitésyndicale pour un développe-ment durable en Afrique ».

Ce fut un des évènements lesplus historiques mais aussi et

surtout le fait le plus marquant de l’histoire du mouve-ment syndical africain depuis les indépendances en raisondes grandes décisions à y prendre et la qualité des parti-cipations à ces assises.

Ce sont cent quatre vingt deux (182) délégués, plusieursinvités et observateurs représentant quatre vingt six (86)organisations syndicales des quarante quatre (44) paysd’Afrique totalisant plus de seize (16) millions de memb-res, issus des deux grandes régionales du syndicalismeafricain (ORAF-CISL et l’ODSTA - CMT) qui ont pris partà ce rendez-vous de dissolution (en amont) de l’ORAF etde l’ODSTA en vue de leur unification dans un syndicatunique de l’Afrique. La cérémonie d’ouverture sous lehaut patronage de la Conseillère particulière de sonExcellence Monsieur le Président JOHN KUFUOR empê-ché en présence de plusieurs membres duGouvernement, s’est déroulée devant plusieurs sommitésdu mouvement syndical à la tête desquelles le camaradeGUY RYDER Secrétaire Général de la ConfédérationSyndicale Internationale (CSI) forte de 168 millions demilitants repartis dans 305 organisations syndicales natio-nale dans 165 pays du monde (dont la CNT, son affiliéeau Niger). La CSI est le fruit de la fusion en novembre2006 entre la Confédération Mondiale du Travail (CMT) ;la Confédération Internationale des Syndicats Libres(CISL) et d’autres Confédérations syndicales indépendan-tes ayant en Afrique comme affiliées régionales, l’ODSTApour la CMT et l’ORAF pour la CISL.

Notons que c’est au congrès fondateur de la CSI ennovembre 2006 que les deux régionales africaines à l’ins-tar de celles des autres continents, ont pris l’engagementde s’unifier dans l’intervalle d’une année dans le but derépondre aux aspirations légitimes des travailleurs dumonde entier qui, pour faire face aux défis de la mondia-lisation en toute confiance, ont besoin de cette unité syn-dicale.

C’est dans ce sillage que sont inscrits les travaux ducongrès fondateur, un évènement historique qui marque-ra l’unification formelle de l’ORAF – CISL, de l’ODSTA etdes Centrales syndicales indépendantes affiliées enAfrique de la Confédération Syndicale Internationale(CSI).

Ce processus d’unification s’explique par le désir deconstituer une organisation syndical forte, unie et compé-tente capable de prendre fait et cause pour les travailleurset travailleuses confrontés aux nombreux problèmesengendrés par le néo-libéralisme globalisé.

Plusieurs panels ont été discutés lors des assises de notrecongrès fondateur dont entre autres « les stratégies syndi-cales pour accroître l’accès aux programmes de préven-tion, de soins et du traitement de VIH/SIDA sur le lieu dutravail », « les stratégies syndicales concernant un travaildécent pour une vie décente ».

Les moments les plus forts des travaux du congrès fonda-teur placé sous la présidente du camarade FAKSON SHA-MENDA UNI AFRICA résident incontestablement dansles différentes allocutions des Secrétaires Généraux dedeux régionales, AKOUETE (ODSTA) et ANDREWKALEMBO (ORAF). C’est là que dans son bilan, le cama-rade ADRIEN AKOUETE a solennellement relevé la placede choix qu’occupe la Confédération Nigérienne duTravail (CNT) remarquée comme la centrale syndicale «phare » en Afrique en raison, de son fulgurant degré dedéveloppement syndical. C’est un grand honneur fait aumouvement syndical nigérien en général et la grandefamille de la CNT en particulier.

Le sérieux, l’engagement, la conscience et la responsabi-lité syndicale des dirigeants et des militants de base denotre Confédération (qui n’a fait que retrouver sa placelégitime dans le cercle des organisations syndicales repré-sentatives d’Afrique) résument ce succès éclatant.

C’est à juste titre que la CNT forte aujourd’hui de sonaudience sur le plan national, régional et internationalsiège à la présidence du Conseil d’Administration de laCNSS, au Conseil Général de la CSI-AFRIQUE et de laCSI, (syndicat mondial) à travers la modeste personne denotre camarade Secrétaire Général, Sako Mamadou quenous félicitons, encourageons et surtout soutenons demanière indéfectible dans son combat de tous les jourspour la recherche du bien être des travailleurs.

Bon vent à la CNTLa lutte continue

YAOU MAHAMADOU

1er SGA/CNT

La CNT citée parmi les centrales syndicales “phares”d’Afrique au Congrès fondateur de la Confédération syndicale

internationale d’Afrique (CSI-Afrique)

Evénement

Yaou MahamadouBEN CNT

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 45

Nul n’est be-soin derevenir sur

le rôle primordialque joue laC o n f é d é r a t i o nNigérienne duTravail (CNT) surl’échiquier syndi-

cal National. LaCNT porte en elle

l’espoir d’un syndicalisme qui rassure etl’espérance de toute une génération detravailleurs.

Plus que les générations passées, la CNT aun immense défi à relever car la mutations’est dramatiquement accélérée ces der-nières années avec les avancées fulguran-tes des sciences et techniques, toutes cho-ses qui ont contribué à une ouverture rapi-de des sociétés et des hommes à leurinteraction immédiate en un mot à ce quel’on appela la mondialisation ce qui ducoup affecte le pouvoir d’achat du tra-vailleur.

Avec le pluralisme syndical, vu les diffi-cultés économiques que vivent nos bravestravailleurs, il faut repenser nos méthodesde lutte, resserrer nos rangs, et nous adap-ter au contexte nouveau en analysant lesfrustrations des militants. L’essentiel est desauver le cadre organisationnel, c'est-à-dire l’unité syndicale et l’unité dans l’ac-tion.

Quoi donc de plus éloquent en effetqu’un bilan dénué de complaisance ; quoide plus stimulant également que de voir lechemin parcouru, les obstacles franchis

par la plus grande centrale syndicale duNiger. Un tel résultat n’est et ne sauraitêtre le fruit du hasard. Il est l’œuvred’hommes et de femmes à la CNT sansoublier les syndicats affiliés qui se sontdévoués et continuent de le faire pour labonne marche de la centrale.

Quel meilleur hommage peut-il êtrerendu que la dimension de la CNT ?Sous la conduite éclairée de sonSecrétaire Général le camarade MAMA-DOU SAKO. C’est le lieu ici de saisir l’oc-casion pour lui exprimer les félicitationspour son noble combat.

Car à l’heure actuelle l’intérêt grandissantaccordé à la CNT sous sa direction est per-ceptible c’est ce qui a valu son parcoursélogieux qui a consacré son élection auxprestigieux poste de membre de laConfédération Syndicale InternationaleMondial (CSI)ancienne ConfédérationMondiale du Travail (CMT) puis membrede la Confédération SyndicaleInternationale (CSI) Afrique puis toutrécemment, son élection avec brio auposte du Président du Conseild’Administration de la CNSS.

Notre organisation, la CNT, principaleforce de proposition sur l’échiquier syndi-cal nigérien n’a de cesse que d’apporter sapierre à la construction nationale en s’ap-puyant sur son credo « le dialogue social».

Nouveaux défis et nouvelles approches :La CNT sur tous les fronts

Evénement

Ibrahim KodaBEN CNT

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 46

Dossier

Les difficultés demaîtrise de lamasse salarialeet la non priseen compte del’impact finan-cier que devraitinduire les diffé-rents change-ments interve-nus dans lasituation admi-nistrative desagents de l’Etat(avancements,

reclassement et autres accessoires de solde) ontdonné lieu à la constitution d’un stock d’impayésdésigné depuis quelques années par l’expression« incidences financières ».L’apurement de ce stock a de tout temps constituéla pomme de discorde entre le Gouvernement etles Organisations Syndicales. C’est ainsi que dansle cadre du protocole d’accord Entente desTravailleurs du Niger (ETN) et le Gouvernementdu 16 septembre 2005 ; le Gouvernement pritl’engagement formel d’apurer ce stock.La mise en œuvre de cette mesure a, dans un pre-mier temps été confiée à un groupe de travail duMinistère des Finances. Après deux opérations,une analyse critique du système de payement aété faite par les différents partenaires. C’est ainsique par arrêté n°0303/ME/F/DGB/DO du 09octobre 2007, un nouveau comité fut mis enplace. La création de ce comité traduit la volontéde l’Etat à régler définitivement la question desincidences dans les plus brefs délais et en toutetransparence. Dans sa composition, le comitécomprend désormais un représentant de chaquecentrale.Les attributions de ce comité peuvent être résu-mées à la supervision de la conduite dans lesconditions idoines, des travaux par les différentsservices techniques concernés, à la proposition auMinistre de l’Economie et des Finances du déclen-chement des opérations de payement et desmesures à même de permettre leur meilleure pré-paration et exécution.

Ainsi le comité a eu des séances de travail avectous les acteurs concernés (agents liquidateurs,contrôleurs financiers, gestionnaires des ressour-ces humaines…..) pour qu’ils puissent avoir unecompréhension claire et précise de ce qui estattendu d’eux dans le cadre du nouveau dispositifmais aussi pour recueillir les difficultés qui peu-vent être rencontrées et les avis techniques quipourraient permettre de prendre les mesures cor-rectives qui seraient nécessaires.Le nouveau dispositif mis en place a permis desrésultats très concluants. Ainsi de 410.412 399 aumois d’octobre, le chiffre de payement a passé à1.100.000.000.

Octobre 2007 410.412.399Décembre 2007 679.472.425Février 2008 1.100.000.000

C’est précisément dans ce contexte ou le comité aatteint sa vitesse de croisière, parce que les datesde payement se rapprochent de plus en plus, lemontant payé depuis octobre a triplé et les gentsde traitement des dossiers, sur toute la chaîne ontmaîtrisé le dispositif. C’est donc précisément à cemoment que certaines centrales ont cru devoirnous ramener en arrière en voulant imposer unsystème de tirage au sort par Ministère commeméthode de travail. Immédiatement, certainescentrales et syndicats de base réagissent avecvigueur en dénonçant et en regrettant le tirage ausort. Le comité, poursuit depuis lors son travail surla base de son ancien dispositif.

Depuis le 30 Mars 2008, suite au protocole d’ac-cord entre les syndicats du secteur de l’Educationet le Gouvernement, le comité a pris le fermeengagement d’en finir définitivement avec cesincidences en deux opérations : Une d’ici fin Avrilet une opération de clôture en fin Juin. Gageonsque le Ministère mettra tous les moyens à ladisposition de ce comité afin de lui permettred’honorer l’engagement pris devant les ensei-gnants.

OUSSEINI DIORISG/SYNAEN

MEMBRE DU BEN/CNT

La situation des incidences financières

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 47

La liberté d’entreprendren’est pas en soi mauvaise,mais bien l’excès dans l’u-

sage de cette liberté.Conséquence de cette réalité dumarché, les crises répétitives, àl’instar de celle dite « crise descrédits immobiliers » ou « crisedes crédits hypothécairesAméricains» ou encore « crisedu subprime » aux USA quisecoue la finance internationaledepuis la mi-Août 2007, rendantincertaine l’évolution de l’éco-nomie mondiale et des marchésfinanciers. Nous ouvrons unepetite fenêtre sur cette instabili-té financière, ses causes etmanifestations, les actionsmenées, ses conséquences éco-nomiques et sociales et nousinterroger sur la portée véritabledes mesures jusqu’ici déployéespour prévenir cette catastrophefinancière mais aussi socialedans la mesure où le subprimerime aujourd’hui avec le chô-mage.

Les soubresauts sur les marchésfinanciers et les bourses desvaleurs mobilières à travers laplanète traduisent l’irrationalitéqui caractérise le libéralismefinancier commanditaire des «krach » :

• Krach de 1720 ou crise bour-sière en Grande Bretagne suite àla bulle des mers du sud où lecours de l’action passe du picde 1000 livres à 100 livres avantla fin de l’année débouchant surde nombreuses faillites et la pro-pagation de la crise dans lesbanques qui ont prêté sur gagesd’actions et qui ne pourrontplus être remboursées.

• Krach de 1929 ou crise bour-

sière entre le 24 et le 29Octobre 1929 à la bourse denew York et qui marque ledébut de la Grande dépression,la plus grande crise écono-mique du XXe siècle pendantlaquelle, Dow Jones fut plom-bée de 22,6% le jeudi 24Octobre dit « Jeudi noir » et 39%par la suite, correspondant àune perte virtuelle de 30milliards de dollars entre le 24Octobre et le 13 Novembre1929.

• Krach d’Octobre 1987 dû auximportantes et brutales fluctua-tions du dollar induisant la trèsforte volatilité des cours desactions, d’abord aux USA (D.J)perd 4% le vendredi 16Octobre 1987) et sur les placesboursières au monde .La baissedes indices boursiers durant lemois d’octobre 1987 a été de :45,8% à HONG KONG, 41,8%en Australie, 26,4% auRoyaume Uni et 22,5% auCanada.

• La bulle Internet de 1995 -2000 ayant engendré de trèslourdes pertes et à présent, lacrise du subprime dont lesconséquences rampantes, s’avè-rent de plus en plus ruineusessur le plan financier écono-mique et social.

Plus de neuf cents milliards dedollars Américains de pertesfinancières, des milliers voiredes millions de pertes d’emplois, la hausse drastique des prixdes produits de première néces-sité , les places boursières enplongeon , le 16 Août 2007avec -0.12 à Wall street aprèsabandon de 2.7% en séance, -1.99% à Tokyo,-2.14% à

Shanghai, -3,3% à Hong Kong ,-6,93% à Séoul( le plus brutal deson histoire), -3,26% à Paris, -4.10% à Londres mais aussi denombreuses pertes d’emplois àtravers l’occident. Tel est lebilan provisoire de la « correc-tion brutale », la crise des cré-dits hypothécaires à risques auxUSA.

Causes et manifestations :

La crise du subprime ( enanglais , subprime mortgagemeltdown ) est une crise finan-cière et boursière mondialedéclenchée en 2006 par unkrach des prêts hypothécaires àrisques (les sub-primes) auxEtats-Unis,révélée au monde enFévrier 2007 puis transforméeen une crise mondiale à partirdu 15 Août 2007. Il s’agit descrédits à risque comprenant lesprêts hypothécaires, les cartesde crédit, les locations de voitu-res accordés aux USA à uneclientèle peu solvable sur labase d’une majoration du tauxd’intérêt censée compenser lesrisques pris par le prêteur. Cesprêts étant majoritairementaccordés à des conditions detaux d’intérêts variables, le dou-ble mouvement de remontée dutaux d’intérêt et la baisse du prixde l’immobilier aux Etats-Unisengendre des difficultés de rem-boursement de la part desemprunteurs mettant en situa-tion de faillites ou quasi –failli-tes, des EtablissementsAméricains spécialisés dans ladistribution des crédits immobi-liers.

Ces derniers ont de plus, titriséleurs créances c’est –dire lesavaient transformé en obliga-

La finance internationale à l’épreuve du subprime

Dossier

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 49

Dossier

tions vendues à des investis-seurs du monde entier qui sesont retrouvés avec le dégonfle-ment de la bulle, pris au piège.C’est le cas de certainesbanques françaises qui ontinvesti massivement dans destitres adossés à des subprimes etqui paient aujourd’hui un lourdtribut de la crise actuelle(25 à30% de pertes de revenus deleurs activités en 2007) .C’est lecas de la BNP PARIBAS qui aannoncé le gel de ses sicav et laSociété Générale qui comptedéjà sept milliards d’euros enfumée ,provoquant ainsi unebrutale crise de défiance , lesbanques hésitant à se prêter del’argent ,ce qui fit remonterbrusquement le taux d’intérêt :lacrise immobilière se transformeen une crise monétaire et ban-caire.Le marché du subprime estd’autant plus opaque –personnene sait quel encours il représen-te et qui le détient- et les pertessubies si lourdes, que, la nervo-sité aidant, les investisseurs surle compartiment du marché desactions sont incités à se retirer.Ce mouvement crée une pan-ique de plus et les bourses s’ef-fondrent. C’est la débâcle bour-sière sur toute la planète !La globalisation financière, dufait que les gestionnaires puis-sent désormais placer leurs capi-taux dans tous les pays de la pla-nète expliquent la contagion àtravers toutes les bourses detoutes les régions du monde

Les actions :Les banques centrales sont très

massivement intervenues pourinjecter de l’argent frais dans lesystème bancaire afin d’éviterl’effet systémique de la crisec’est- à -dire des défaillances en

chaîne des banques et desEtablissements financiers .Labanque Centrale européenne(BCE) a injecté 200 milliardsd’euros, bien plus qu’au lende-main des attentats du 11 sep-tembre 2001 tandis que laRéserve Fédérale Américaine(Fed) a offert 90 Milliards dedollars us .La banqued’Angleterre a ,non seulementinjecté plus de 60 milliardsd’euros au secteur bancairetouché mais aussi ,a garanti lesdépôts des clients chez NOR-THERN Rock bank, spécialiséedans l’immobilier et dont les ¾des fonds sont injectés sur lemarché financier.Les tensions ne s’apaisant pas

encore, la baisse des taux direc-teurs des Banques Centrales estplus qu’attendue surtout devantl’attentisme de la BCE (la Fed abaissé son principal taux direc-teur du quart à 5%). De même, les agences de nota-tion, chargées de juger la solva-bilité des émetteurs d’emprun-teurs sont sur la sellette pouravoir décerné de bonnes notesaux titres subprimes incitantainsi les investisseurs à prendredes risques inconsidérés.

Les conséquences :

On est dans un flou artistiquequant à la portée de l’ampleurde la crise dès lors que lesbanques victimes du supprime,tardent à dévoiler leurs pertesqu’on estime à ce jour à 945milliards de dollars Américainsen moins d’une année et leséconomistes peinent à mesurerjusqu’à quel point la crise mon-diale affectera l’économie réel-le.C’est dire que les conséquen-

ces de la crise du subprime, qui

n’est pas achevée, restent diffici-les à évaluer en ce moment.Cependant le 21 Janvier 2008,la bourse de Paris a chuté de6,83%, du jamais vu depuis le11 Septembre 2001. On retientqu’au rang des conséquencessociales, la démission de leurposte de travail de plusieursdirigeants de banques dont lePDG de la plus grande banqueAméricaine, Citigroup(qui a l’in-tention de supprimer 9 000emplois supplémentaires en susdes 4.200 déjà prévus devantune perte de 5 milliards de dol-lars enrégistrée) , le patron deMeryl Lynch ainsi que celuid’UBS mais aussi des milliersd’emplois supprimés.Je ne dirais pas que le pire est

derrière nous pour conveniravec Jean Claude Trichet,Président de la BCE allant dansle même sens que les experts dela banque d’affaires AméricaineGoldman Sachs qui estimentque seulement 120 Milliards dedollars us sur les 1.200milliards de dollars de pertestotales de crédit découlant de latempête financière et boursièreen cours, ont été à ce jourannoncés par les Etablissementsfinanciers Américains.Ne saura t-on pas davantage, àl’horizon 2010 ?

La finance internationale, victi-me de la faillite de surveillancedu Fonds MonétaireInternational (FMI) trouvera –t-elle de nouveaux mécanismesde veille devant prévenir les cri-ses ?

YAOU MAHAMADOU1er Secrétaire Général Adjoint

BEN/CNT

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 51

CONTEXTE

En novembre 2006, l’ancienneConfédération Internationaledes Syndicats Libres (CISL) dontl’Organisation RégionaleAfricaine était son affiliéAfricain, a connu une fusionavec l’ancienne ConfédérationMondiale du Travail dont l’orga-nisation Démocratique desSyndicats des TravailleursAfricains (ODSTA) était saRégionale Africaine. Ces deuxConfédérations internationales,ensemble avec d’autres organi-sations syndicales jusque-làindépendantes et sans affilia-tions, ont constitué laConfédération SyndicaleInternationale (CSI). Au congrèsfondateur de la CIS en novemb-re 2006, l’ORAF-CISL etl’ODSTA ont pris l’engagementde s’unifier dans l’intervalled’un an en vue de réaliser unevision générale qui animait lestravailleurs du monde entier parrapport à l’unité, un pré requisindispensable pour responsabili-ser les travailleurs afin de leurpermettre de relever, d’unemanière efficace et en touteconfiance, les défis découlantdu processus de la mondialisa-tion.

C’est dans ce contexte que lesdeux organisations syndicalesrégionales et d’autres organisa-tions nationales syndicales indé-

pendantes de la région Afriqueaffiliées à la CIS ont convenu deconstituer la CIS-AFRIQUE.Ainsi, le congrès inaugural de laCIS-AFRIQUE constitue un évè-nement historique qui manque-ra l’unification formelle del’ORAF-CISL, de l’ODSTA et descentrales syndicales indépen-dantes de la région Afrique affi-liées à la CIS ont convenu deconstituer la CIS-AFRIQUE.Ainsi, le congrès inaugural de laCIS-AFRIQUE constitue un évè-nement historique qui manque-ra l’unification formelle del(ORAF-CISL, de l’ODSTA et desCentrale syndicales indépendan-tes affiliées en Afrique à la CIS.Ce processus d’unification s’ex-plique par le désir de constituerune organisation syndicale forte,unie et compétente capable deprendre fait et cause pour les tra-vailleurs et travailleusesconfrontés aux nombreux pro-blèmes engendrés par le capitalglobal.

FUSION DES ORGANISA-TIONS

1. L’ORGANISATION REGIO-NALE AFRICAINE DE LACONFEDERATION INTERNA-TIONALE DES SYNDICATS LIB-RES (ORAF-CISL)

L’ORAF-CISL est une organisa-tion syndicale régionale qui futcrée par les organisations syndi-

cales nationales de l’Afrique enJanvier 1957 à Accra avec pourobjectif unique la défense de lacause des travailleurs Africainspar l’instauration des meilleuresconditions de travail à travers lapromotion et la défense desdroits des travailleurs et tra-vailleuses.

2. O R G A N I S A T I O NDEMOCRATIQUE SYNDICALEDES TRAVAILLEURS AFRI-CAINS (ODSTA)

L’Organisation DémocratiqueSyndicale des TravailleursAfricains (ODSTA) a été créée le26 Février 1993 à Porto Novoau Bénin, et s’est fixé les objec-tifs suivants :

a) La promotion des intérêtsmatériels et moraux de ses mem-bres ;

b) La promotion de l’homme entant qu’acteur et agent du déve-loppement économique, socialet culturel.

A cette fin, l’ODSTA a élaborédes programmes dans le domai-ne de la formation syndicale,des activités économiques etsociale, de la sécurité sociale, dela promotion du dialogue social,etc. afin d’assurer le développe-ment et la responsabilisationhumains.

Congrès fondateur de l’Organisation régionale africainede la Confédération syndicale internationale

(CSI-Afrique)

Evénement

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 52

Les membres du Conseil général de la Confédération syndicale internationaleCSI-Afrique élus au Congrès fondateur d’Accra du 26 au 29 novembre 2007

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 53

Santé

Les femmes face aux cancers

Les Cancers

g y n é c o l o -

giques sont

des maladies qui

prennent de plus en

plus de l’ampleur

au sein de la popu-

lation nigérienne.

Ils se présentent

aussi comme l’un

des principaux pro-

blèmes de santé publique qui suscite l’at-

tention des décideurs. C’est ainsi que les

programmes et plans d’actions de mise en

œuvre de la politique sanitaire intègrent la

lutte contre ces maladies.

Toutefois, la mise en œuvre efficace des

programmes de prévention des cancers

suppose des stratégies pertinentes de

dépistage. Ces stratégies supposent égale-

ment que des campagnes de sensibilisation

adéquates soient menées par un personnel

bien préparé à cet effet. Les séances de

sensibilisation permettront de fournir aux

populations cibles des informations pra-

tiques sur ces cancers et en particulier sur

leur dépistage et leur prévention. Ceci est

d’autant plus important que le dépistage

précoce et la prévention constituent des élé-

ments majeurs de la lutte contre ce fléau.

La mortalité liée aux cancers est relative car

est fonction de la précocité du

diagnostic.Elle avoisine les 44% des can-

cers diagnostiqués au Niger.

Les principaux facteurs qui favorisent sont :

la préciosité des rapports sexuels, le chan-

gement fréquent de partenaire, les interrup-

tions volontaires de grossesse, le nombre

de grossesses et un hymen défectueux. Il

s’avère ainsi nécessaire que la prophylaxie

tienne essentiellement compte de ces élé-

ments si l’on veut parvenir à des résultats

significatifs.

Il est constaté que le taux de survie est de

80% si le cancer est détecté suffisamment

tôt et si le sujet est jeune, il a été noté que

ces jeunes sont plus sujets au développe-

ment de ces maladies grâce aux facteurs

cités plus haut. C’est pourquoi il est envisa-

gé une vigoureuse action de sensibilisation

au sein des différents Lycées et Collèges de

la Communauté Urbaine de Niamey.

Mme KADIDJA MAHAMANE BABI

Secrétaire

chargée des Femmes Travailleuses

BEN/CNT

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 55

Déclaration

DECLARATION DU PERSONNEL DE LA NITRA

Nous personnel de la Nitra du Niger avec le soutien inconditionnel de nos col-lègues de la Nitra Bénin portons à la connaissance du Président de laRépublique, du Président de l’assemblée nationale, du premier ministre, des élusdu peuple, du gouvernement, de la société civile et de l’ensemble du peuplenigérien les problèmes dans lesquels végètent le personnel de la Nitra depuisprès de huit ans ; il s’agit de la mauvaise gestion des ressources de la société(financières, humaines et du patrimoine) ayant pour corollaire : - le non paiement régulier des arriérés de salaire (5 mois) de 2004 de certainsagents- l’absence de fonds de roulement- un important stock d’arriérés des fournisseurs au Niger et au Bénin ; - le non paiement des allocations familiales (CNSS) depuis le 2ème trimestre1999 ; - la vétusté du matériel et moyen de travail ; - l’absence pure et simple des moyens de transport du personnel ; - le non paiement des impôts qui a conduit plusieurs fois la fermeture de nosbureaux ; -le non remboursement des frais médicaux depuis 2002 ; - le refus par les formations sanitaires (cliniques, maternités et hôpitaux) d’ac-cepter les prises en charges de la Nitra ; - le non paiement du ca pital décès fautes d’assurance vie- le refus de la direction générale de l’augmentation de salaire de 10% obtenuede haute lutte par les centrales syndicales prétextant qu’elle arrive à payer àterme échu les salaires actuels ; - le non paiement des droits des agents décédés et agents admis à faire valoirleurs droits à la retraite ; - la vente opaque des biens de la société (entrepôt Wonder et autres)- la non tenue du conseil d’administration depuis 2004 ; - l’opposition de la Directrice Générale à la saisie des biens de deux clients aprèsun procès gagné par la Nitra ; cela expose la société à payer plus 53 000 000d’honoraires à l’avocat plaideur qui a saisi une partie du parc automobile de laNitra il y a environ un mois.

Eu égard à tout ce que nous avons cité ci-dessus, Nous demandons aux plus hautes autorités de prendre les dispositions nécessai-res pour que la Nitra puisse retrouver ses lettres de noblesse.

Les délégués du personnel de la Nitra Niger

Le Producteur - Journal d’information et d’éducation ouvrières - 1er Mai 2008 - Page 57

Poème

La sagesse ancestrale, transcendant les espaces et le temps, nous laisse en héritage un esprit fraternel, semé à tous les vents.Pas une seule composante qui n’est pas son cousinPour parler du bon temps et faire du baratin.On se sentait chez soi aux quatre coins du pays,On prenait son épouse, loin du village natal, pour un brassage bénitLes démons sont venus, guidés par le SATAN,Fragmenter, diviser, cette cohésion d’antan.Sur un point cardinal de notre cher Niger,Des armes vomirent du feu, des obus éclatèrent.Sur un point cardinal de notre chère nation,L’enfer ouvrit ses portes et en fit son bastion.Mais Dieu dans sa puissance et sa miséricorde,Inspira à ce peuple de bannir la discorde.Et voilà que ce peuple conscient et bien pensant,Déjoua leur manœuvre à tous ces malfaisants.La guerre que nous menons, est contraire à la vôtre,Elle n’est pas faite de haine, ni du rejet de l’autre.L’occident, si honteusement riche n’a qu’à garder ses armesPour que nous puissions vivre et assécher nos larmes.La guerre que nous menons, est une guerre permanente,Contre la PAUVRETE, la FAIM, l’IGNORANCE et la CORRUPTIONqui tenteOui dans notre sous-sol, il y a l’or, l’uranium, le pétrole étalé, Prions Dieu que demain, et dans ce même sous-sol qu’on y découvrepas des cadavres humains à chaque mette carré.Des frères qui tuent leurs frèresDAMNATION et MISERE ;

EFFARET ABDOULAYE SECRETAIRE ADMINISTRATIF

DU SYNAPOSTEL/CNT

Hymne à la paix

Adieu l’Ami

Adieu, cher camarade, IBRAHIM MAYAKIIBRAHIM MAYAKI,

Ici, nous te pleurons, parents, frères et amis compris-

Tes devoirs d’ici bas, tu les as tous remplis,

Tu n’as pas à te faire pour cela de soucis.

Sako, Maïgandi, Sofo, Sidibé.

Tous ensemble unis, inspirez-vous de lui.

De tout temps, en tout lieu et durant toute ta vie,

Tu menas le combat, quand d’autres l’avaient fuit-

De toutes les injustices, tu étais l’Insoumis,

Et de cela de Genève, avait porté ses fruits-

Le BIT te prit, et tu l’as bien servi,

Tu étais le modèle dont on tire l’usufruit-

D’Abidjan à Dakar, chaque jour et sans répit,

Tu te mis au service de tous les démunis-

Les travailleurs d’Afrique, d’une voix, te disent Merci,

Orphelins d’aujourd’hui, puisque tu es parti-

Tu es des rares personnes qui ne tombent dans l’oubli,

Qu’Allah t’ouvre les portes de son éternel paradis-

EFFARET ABDOULAYE

SECRETAIRE ADMINISTRATIF DU SYNAPOSTEL/CNT