Le prix de l’énergie se démarque2,0 2,5 3,0 JANV. MARS. MAI. JUIL. SEPT. NOV. JANV. MARS. MAI....
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TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
François Dupuis, vice-président et économiste en chef • Carine Bergevin-Chammah, économiste • Mathieu D’Anjou, économiste principal
Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 • [email protected] • desjardins.com/economie
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TABLE DES MATIÈRESÉditorial ............................................................. 1Énergie .............................................................. 2
Métaux de base ................................................. 4Métaux précieux ................................................ 6
Autres matières premières ................................. 7Tableaux ............................................................ 8
Le portrait du marché des matières premières est relativement stable depuis notre dernière publication en août, excepté pour l’énergie (graphique 1). Les prix du pétrole ont monté en flèche alors que le marché anticipe un resserrement de l’offre après l’imposition des sanctions américaines sur l’Iran en novembre prochain. D’autres facteurs ont alimenté cette crainte, notamment la capacité disponible limitée de certains grands producteurs de pétrole et les problèmes au Venezuela. Le prix du gaz naturel aux États-Unis a également commencé à remonter après avoir passé plusieurs mois sous 3,00 $ US/MMBTU (Million British Thermal Units). Les prix des métaux industriels, quant à eux, se sont un peu relevés de leur récente chute, mais ils demeurent bien plus faibles qu’au printemps. Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ainsi qu’une plus faible demande chinoise que prévu continuent de peser sur les prix. Du côté des métaux précieux, le prix est demeuré presque stagnant ces deux derniers mois.
La volatilité qui est apparue tout récemment sur les marchés financiers a également eu un impact sur les matières premières. Le prix du pétrole s’est affaibli après de fortes hausses et celui de l’or a repris de la vigueur après une période décevante. Ces effets devraient toutefois être temporaires. Avec les perspectives qui demeurent favorables pour l’économie mondiale en 2019 (graphique 2), le resserrement des politiques monétaires pourrait se poursuivre à l’échelle mondiale. L’activité économique devrait aussi rester vigoureuse, ce qui pourrait aider les prix des métaux industriels.
François Dupuis, vice-président et économiste en chef
Carine Bergevin-Chammah, économiste
Le prix de l’énergie se démarque
ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 17 OCTOBRE 2018
GRAPHIQUE 1La hausse importante du prix de l’énergie est principalement due aux incertitudes entourant l’offre de pétrole
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
Indice Bloomberg Commodity et ses composantes
Janv. 2018 = 100
80
90
100
110
120
130
JANV. FÉVR. MARS. AVR. MAI. JUIN. JUIL. AOÛT. SEPT. OCT.
Indice Énergie Métaux industriels Métaux précieux Céréales
2018
GRAPHIQUE 2Les perspectives de croissance demeurent fortes
*Prévisions de DesjardinsSources : Desjardins, Études économiques
Croissance du PIB réel*
Variation annuelle en %
012345678
Canada États-Unis Unioneuropéenne
Chine Inde Monde
2016 2017 2018* 2019*
GAGNANT DU TITRE DU MEILLEUR PRÉVISIONNISTE - CANADA
#1 BEST OVERALLFORECASTER - CANADA
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
2OCTOBRE 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
PÉTROLE
La seconde ronde de sanctions américaines envers l’Iran, devant entrer en vigueur le 4 novembre prochain, vise principalement le secteur de l’énergie, ce qui a amené des incertitudes quant à l’offre future de pétrole sur le marché. L’administration américaine s’attend à ce que la communauté internationale cesse éventuellement toute importation de pétrole de l’Iran. Ce dernier est cependant un exportateur important, avec des exportations moyennes de 2,1 millions de barils par jour (mbj) en 2017. Certains pays ont d’ailleurs déjà commencé à réduire leurs importations (graphique 3), ce qui a affaibli la production iranienne de pétrole. Quoique l’Inde ait déjà diminué ses importations de pétrole iranien, elle prévoit tout de même importer environ 9 millions de barils en novembre selon Reuters. La crise qui persiste depuis 2016 au Venezuela ne fait qu’ajouter de la pression sur l’offre mondiale de pétrole alors qu’elle produit environ 1 mbj de moins qu’avant la crise. L’OPEP et la Russie ont toutefois compensé ces pertes en augmentant leur production de 0,7 mbj et de 0,2 mbj respectivement depuis l’annonce des sanctions en mai dernier. L’Arabie saoudite, le plus grand producteur parmi l’OPEP, a également affirmé être disposée à augmenter davantage sa production, alors que celle-ci devrait passer de 10,5 mbj en septembre à 10,7 mbj en octobre. L’importante croissance de production depuis 2017, entre autres
au Canada et aux États-Unis, a aussi permis au marché de demeurer relativement équilibré, quoiqu’avec un léger déficit. La production aux États-Unis ne cesse de battre des records et il est prévu qu’elle augmente encore en 2019 (graphique 4), ce qui mitigerait en partie les effets des sanctions sur l’Iran.
L’incertitude entourant la disponibilité du pétrole sur le marché après novembre et la possibilité pour les pays importateurs d’obtenir des exemptions semble toutefois avoir pris le dessus sur le marché. Les prix du baril de pétrole WTI et Brent ont atteint leur sommet depuis novembre 2014 (graphique 5 à la page 3). Ils se sont un peu affaiblis depuis, mais demeurent relativement élevés. L’accroissement de l’écart entre le prix du WTI et du Brent reflète également ces incertitudes, puisque le prix du Brent tend à refléter le prix du pétrole européen et du Moyen‑Orient.
On remarque toutefois une divergence de la tendance des prix au Canada, ce qui a amené l’écart entre le prix du baril WTI et WCS (Western Canadian Select) à atteindre un record. Le Canada peine à profiter de la hausse du prix du pétrole, alors que les engorgements dans le transport persistent. Les pipelines ont atteint leur capacité et le transport par rail est de plus en plus utilisé. Ce dernier est moins efficace et plus coûteux, mais sa capacité peut être augmentée plus rapidement. Les moyens
ÉnergieLes menaces sur l’offre de pétrole font gonfler les prix
PRÉVISIONSLa montée du prix du pétrole attribuable aux pressions sur l’offre nous a amenés à légèrement augmenter nos prévisions du prix du baril de pétrole WTI (West Texas Intermediate) pour les mois à venir. Nous anticipons maintenant une moyenne de 68 $ US le baril en 2018 et de 72 $ US en 2019. L’effet des sanctions sur l’Iran, la croissance de la production américaine, les décisions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ainsi que la situation du Venezuela auront un impact sur l’évolution à court terme des prix du pétrole. Pour le gaz naturel, la faiblesse des stocks pourrait rendre son prix sensible aux températures déviant de la normale.
GRAPHIQUE 3Les pays se préparent déjà à l’entrée en vigueur des sanctions américaines envers le secteur énergétique de l’Iran
Sources : Bloomberg et Desjardins, Études économiques
Exportations iraniennes de pétrole
En millions de barils/jour
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
JANV. MARS. MAI. JUIL. SEPT. NOV. JANV. MARS. MAI. JUIL. SEPT.
Mill
iers
Chine Inde Europe Japon Corée du Sud Autres20182017
GRAPHIQUE 4La production américaine augmente plus vite que prévu
EIA : Energy Information Administration; STEO : Short-Term Energy OutlookSources : EIA et Desjardins, Études économiques
Prévision de la production moyenne de pétrole aux États-Unis par l’EIA
En millions de barils/jour
9,5
10,0
10,5
11,0
11,5
12,0
STEO de janvier 2018 STEO d'avril 2018 STEO d'octobre 2018
Prévision pour 2018 Prévision pour 2019
3OCTOBRE 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
limités de transport pour le pétrole de l’Ouest canadien obligent les producteurs à accepter un prix plus faible.
Nos prévisions pour le prix du baril de pétrole WTI se retrouvent présentement à 68 $ US en moyenne pour 2018 et à 72 $ US en 2019. Même si les disputes commerciales entre la Chine et les États-Unis ont le potentiel de réduire l’activité économique et donc la demande de pétrole, nous évaluons que les risques sur les prix du pétrole sont plutôt à la hausse. Nous continuerons de surveiller l’effet des sanctions et l’évolution de la production de pétrole des grands producteurs. Les tensions entre l’Arabie saoudite et les États-Unis, qui ont récemment fait surface, pourraient potentiellement amener plus de volatilité.
ESSENCE
Le prix de l’essence aux États-Unis n’a pas suivi la tendance des prix du pétrole, alors qu’il est presque inchangé depuis juillet dernier, soit autour de 2,90 $ US le gallon (graphique 6). Les détaillants et les raffineries semblent hésitants à transférer la hausse du prix du pétrole aux consommateurs. Ces derniers ne sont ainsi pas encore totalement affectés par la dernière hausse des cours pétroliers, mais ceci risque d’être temporaire.
GAZ NATUREL
Le prix du gaz naturel affiche une tendance à la hausse depuis juillet et se place en ce moment nettement au-dessus de 3,00 $ US/MMBTU, alors que les stocks sont maintenant à leur plus bas niveau enregistré pour la même période depuis 2005 (graphique 7). Malgré la hausse de la production, la consommation a également fortement augmenté durant la dernière année (graphique 8). De plus, les États-Unis sont devenus depuis 2017 des exportateurs nets de gaz naturel. Ceci explique donc la faiblesse des stocks et semble faire pression sur le prix américain alors qu’il reste moins d’un mois à la saison de constitution des stocks. Les stocks restreints amèneraient le prix à être plus volatil et dépendant de la température.
GRAPHIQUE 8La production et la consommation de gaz naturel affichent une nette tendance à la hausse
Sources : Energy Information Administration et Desjardins, Études économiques
Données désaisonnalisées - Moyenne mobile de 12 mois
En milliards de pieds cubes
1 500
1 700
1 900
2 100
2 300
2 500
2 700
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
Mill
iers
Consommation Production commercialisée
GRAPHIQUE 7Le prix du gaz naturel commence à répondre aux faibles stocks
MMBTU : Million British Thermal UnitsSources : Datastream et Desjardins, Études économiques
Gaz naturel aux États-Unis
En milliards de pieds cubes
0
1
2
3
4
5
6
-1 000
-500
0
500
1 000
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Écart des stocks avec leur moyenne de 5 ans (gauche) Prix (droite)
$ US/MMBTU
GRAPHIQUE 6Le prix de l’essence s’est stabilisé malgré la hausse importante des cours pétroliers
Moyenne du prix du WTI (West Texas Intermediate) et du Brent.Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/baril
1,50
1,75
2,00
2,25
2,50
2,75
3,00
3,25
3,50
25
35
45
55
65
75
85
2015 2016 2017 2018
Prix du pétrole brut* (gauche)Prix de l'essence aux États-Unis (droite)
$ US/gallon
GRAPHIQUE 5Alors que les prix du pétrole à l’internationale montent en flèche, le prix canadien évolue à contresens
WTI : West Texas Intermediate; WCS : Western Canadian SelectSources : Datastream, Bloomberg et Desjardins, Études économiques
Prix du pétrole
$ US/baril
0
20
40
60
80
100
120
2013 2014 2015 2016 2017 2018
WTI Brent WCS
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
4OCTOBRE 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
L’indice du LME a oscillé entre 2 800 et 3 000 depuis août dernier. Il affiche présentement une légère hausse par rapport à septembre, se plaçant autour de 3 000 (graphique 9), mais reste en terrain négatif par rapport au début de 2018. L’économie mondiale est demeurée vigoureuse tout comme la demande pour les métaux industriels, telle que le démontre la baisse des stocks recensés par le LME. Nous prévoyons une croissance économique de 3,8 % en 2018 et en 2019, ce qui est encourageant pour le marché des métaux industriels. Une demande chinoise un peu plus faible pour les métaux a toutefois affaibli les prix. De plus, la menace protectionniste a semé l’incertitude sur les marchés et semble peser sur les prix des métaux industriels. Les tarifs et les sanctions introduits cette année par l’administration de Donald Trump ont eu un impact important sur les marchés. L’indice d’incertitude des politiques économiques mondiales développé par trois économistes a d’ailleurs connu une tendance à la hausse cette année. Cette tendance est encore plus marquée si on se penche sur l’incertitude directement reliée aux politiques d’échanges commerciaux des États-Unis (graphique 10).
ALUMINIUM
Le prix de l’aluminium a récupéré une part du terrain perdu après l’apaisement des sanctions américaines envers Rusal, une compagnie productrice d’aluminium et d’alumine en Russie. Une décision formelle sur le sort de Rusal est encore attendue alors que son dirigeant est en négociation avec les États-Unis. Le prix de l’aluminium se retrouve maintenant autour de 2 025 $ US la tonne métrique (graphique 11 à la page 5). La baisse continuelle des stocks recensés par le LME ainsi que la hausse marquée du prix de l’alumine, l’ingrédient principal dans la production d’aluminium, ont probablement soutenu la remontée du prix de l’aluminium. L’alumine a connu quelques difficultés dernièrement entre autres avec des perturbations de la production au Brésil et l’imposition de sanctions en Russie. Son prix est passé de 390 $ US la tonne métrique en janvier 2018 à 520 $ US dernièrement. Considérant qu’il faut deux tonnes d’alumine pour produire une tonne d’aluminium, la hausse importante du prix de ce premier affecte significativement les coûts de production de l’aluminium. Le prix de l’aluminium pourrait donc demeurer élevé, d’autant plus qu’il est prévu que la croissance économique mondiale demeure solide au moins jusqu’à la fin de 2019. La décision finale concernant les sanctions sur Rusal pourrait aussi influencer le prix.
Métaux de basePeu de changements depuis notre dernière publication
PRÉVISIONSLes prix des principaux métaux de base que nous suivons ont connu une légère hausse récemment, mais demeurent près des niveaux d’août dernier, même si les stocks poursuivent leur baisse. Un certain ralentissement de la demande chinoise et les tensions commerciales ont pesé sur les prix. L’économie mondiale demeure toutefois vigoureuse et devrait l’être aussi en 2019. Nous anticipons donc une remontée des prix des métaux de base, ce qui pourrait amener l’indice du LME (London Metal Exchange) vers une moyenne de 3 190 en 2018.
GRAPHIQUE 10Les incertitudes sont à la hausse en 2018
Sources : policyuncertainty.com et Desjardins, Études économiques
Indice
0
200
400
600
800
1 000
2013 2014 2015 2016 2017 2018Incertitude des politiques économiques mondialesIncertitude des politiques américaines d'échanges commerciaux
Indexé à 100 pour la moyenne entre 1997 et 2016
GRAPHIQUE 9Les prix des métaux ne se sont pas rattrapés de leur récente chute
LMEX : London Metal Exchange IndexSources : Datastream et Desjardins, Études économiques
Indice
5001 5002 5003 5004 5005 5006 5007 5008 500
5001 0001 5002 0002 5003 0003 5004 0004 5005 000
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
Indice LMEX (gauche) Stocks des six principaux métaux (droite)
En milliers de tonnes
5OCTOBRE 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
CUIVRE
Le prix du cuivre a commencé à se relever de sa faiblesse d’août et de septembre. Il s’affichait récemment autour de 6 200 $ US la tonne métrique, soit 14 % sous son prix du début de 2018 (graphique 12). Les problèmes de certains pays émergents, la plus faible demande chinoise pour le métal, les conflits commerciaux sino‑américains et l’entente syndicale des mines au Chili ont tous contribué à la baisse du prix du cuivre. La demande mondiale devrait toutefois continuer d’être forte en 2018 et en 2019, et les stocks recensés par le LME ont atteint leur plus bas niveau depuis juin 2016. Ces facteurs pourraient faire remonter le prix du cuivre.
NICKEL
Le prix du nickel s’est affaibli depuis août et se retrouve à environ 1 % sous son niveau de janvier dernier, soit aux alentours de 12 500 $ US la tonne métrique (graphique 13). Toutefois, les stocks recensés par le LME évoluent à la baisse et la demande pour ce métal devrait être forte dans les années à venir, vu son rôle dans les batteries destinées notamment aux véhicules électriques. La tendance baissière du prix depuis juin pourrait donc s’arrêter et peut-être même se renverser.
ZINC
Le prix du zinc a rattrapé une partie de ses pertes et se place maintenant autour de 2 650 $ US la tonne métrique (graphique 14). Les stocks ont fortement diminué ces dernières années pour rejoindre leur niveau de 2008, ce qui a permis au prix de se maintenir élevé. L’International Lead and Zinc Study Group s’attend à ce que le marché du zinc soit en déficit en 2018 et en 2019. Le prix du métal pourrait donc demeurer élevé, mais il serait étonnant qu’il retourne durablement à son sommet de 2018.
GRAPHIQUE 14Prix et stocks de zinc
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/tonne
100
300
500
700
900
1 100
1 300
1 2501 5001 7502 0002 2502 5002 7503 0003 2503 5003 750
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Prix (gauche) Stocks (droite)
En milliers de tonnes
GRAPHIQUE 13Prix et stocks de nickel
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/tonne
100
200
300
400
500
7 000
10 000
13 000
16 000
19 000
22 000
2013 2014 2015 2016 2017 2018Prix (gauche) Stocks (droite)
En milliers de tonnes
GRAPHIQUE 12Prix et stocks de cuivre
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/tonne
100
200
300
400
500
600
700
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Prix (gauche) Stocks (droite)
En milliers de tonnes
GRAPHIQUE 11Prix et stocks d’aluminium
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/tonne
800
1 400
2 000
2 600
3 200
3 800
4 400
5 000
5 600
1 400
1 600
1 800
2 000
2 200
2 400
2 600
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Prix (gauche)
Stocks (droite)
En milliers de tonnes
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
6OCTOBRE 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
OR ET ARGENT
Une nouvelle poussée du dollar américain à la mi-août a fait chuter le prix de l’or en dessous de 1 180 $ US l’once (graphique 15). Le dollar américain a légèrement diminué par la suite, mais l’émergence d’une forte tendance haussière sur les taux obligataires est aussi venue nuire au prix du métal jaune. Les données sur les fonds négociables reliés à l’or montrent bien le retournement du sentiment des investisseurs à la fin du printemps (graphique 16). Alors que tout indique que la Réserve fédérale poursuivra son resserrement monétaire, les conditions ne semblent pas en place pour un rebond durable de la demande
des investisseurs pour l’or au cours des prochains trimestres. La récente chute des Bourses a tout de même permis au prix du métal jaune de rebondir aux environs de 1 230 $ US l’once. La persistance d’une certaine volatilité sur les marchés pourrait maintenir une certaine demande pour l’or et ainsi éviter une baisse supplémentaire de son prix. Le recul du prix de l’argent depuis le commencement de 2018 atteint maintenant près de 13 % comparativement à un peu moins de 6 % pour l’or.
PLATINE ET PALLADIUM
Les difficultés de l’or ont continué de nuire aux autres métaux précieux durant l’été. Le prix du platine est ainsi descendu à un nouveau creux cyclique de 772 $ US l’once au début septembre avant de remonter récemment aux environs de 840 $ US l’once (graphique 17). Pour le moment, le recul de la devise sud-africaine semble limiter les effets négatifs que pourrait avoir la faiblesse du prix du platine, en dollars américains, sur la production minière. Après avoir reculé jusqu’à la mi-août, le prix du palladium a bondi de plus de 25 % pour repasser légèrement au-dessus du niveau auquel il avait débuté l’année. L’avenir paraît assez incertain pour le prix du palladium alors que certains observateurs le voient dépasser le prix de l’or et que d’autres doutent qu’il puisse se maintenir durablement au-dessus du prix du platine.
Métaux précieuxLa poussée des taux obligataires n’aide pas les choses
PRÉVISIONSLe maintien d’un dollar américain relativement fort et la tendance haussière des taux obligataires ne laissent pas entrevoir de remontée durable du prix de l’or au cours des prochains trimestres. Nous prévoyons ainsi que le prix de l’or demeura aux environs de 1 200 $ US l’once.
GRAPHIQUE 17Prix du platine et du palladium
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/once
400
500
600
700
800
900
1 000
1 100
1 200
700800900
1 0001 1001 2001 3001 4001 5001 6001 7001 800
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Platine (gauche) Palladium (droite)
$ US/once
GRAPHIQUE 16Les investisseurs ont réduit leur détention d'or au cours des derniers mois
Sources : World Gold Council et Desjardins, Études économiques
Or détenu dans les fonds négociés en Bourses
Variation mensuelles en tonnes
-60
-40
-20
0
20
40
60
80
JANV. FÉVR. MARS AVR. MAI JUIN JUIL. AOÛT SEPT.2018
GRAPHIQUE 15Le prix de l’or continue d’être fortement influencé par les mouvements du dollar américain
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
Indice
1 0001 0501 1001 1501 2001 2501 3001 3501 400
889092949698
100102104
2016 2017 2018
Indice pondéré du dollar américain (gauche) Prix de l’or (droite)
$US/once
7OCTOBRE 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
PRODUITS FORESTIERS
L’année 2018 aura été particulièrement volatile pour les prix du bois d’œuvre. Après avoir bondi à un sommet de 582 $ US/mpp (milliers de pieds‑planche) à la fin du printemps, le prix de référence du bois a fortement chuté et est même récemment redescendu en dessous de 400 $ US/mpp (graphique 18). Les derniers mois ont confirmé que les prix records du bois n’étaient pas soutenables et qu’ils reflétaient en bonne partie la congestion ferroviaire qui causait des pénuries dans certaines régions aux États-Unis. Une modération des prix était donc inévitable. La chute des prix semble avoir été amplifiée par certains doutes sur la vigueur de la demande de bois alors que les statistiques sur le marché résidentiel américain ont été décevantes au cours des derniers mois. La hausse des taux hypothécaires nourrit les inquiétudes concernant le secteur immobilier (graphique 19). L’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) pourrait aussi avoir amplifié le recul des prix en ravivant les espoirs d’une levée des tarifs sur les exportations canadiennes de bois, mais rien n’est encore réglé de ce côté. Alors que le contexte économique devrait demeurer favorable en Amérique du Nord, la chute des prix du bois d’œuvre semble un peu exagérée.
DENRÉES AGRICOLES
Les prix des céréales ont reculé significativement au cours des dernières semaines de l’été avant de remonter quelque peu depuis le commencement de l’automne (graphique 20). Le prix du blé demeure en hausse de plus de 15 % par rapport à l’an dernier alors que les conditions de sécheresse en Europe ont fait reculer la production et les stocks mondiaux de cette céréale. La situation est différente pour le maïs et le soya alors que les conditions favorables aux États-Unis et en Amérique du Sud ont gonflé les récoltes. Malgré cela, les stocks mondiaux de maïs continuent de diminuer alors que la demande poursuit sa rapide progression. La récente décision de l’administration américaine visant à favoriser une utilisation accrue de l’éthanol laisse entrevoir que la demande de maïs pourrait rester robuste. La demande mondiale de soya a aussi progressé, mais pas suffisamment pour empêcher une hausse des stocks mondiaux. Le conflit commercial entre les États‑Unis et la Chine continue de compliquer la tâche des agriculteurs américains et de se traduire par des prix du soya significativement plus faibles qu’il y a un an. Maintenant que la saison des récoltes tire à sa fin dans l’hémisphère nord, les prix des céréales devraient être moins volatils.
Autres matières premièresLe recul des prix s’est poursuivi
GRAPHIQUE 20Prix des céréales
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/boisseau $ US/boisseau
7891011121314151617
2
3
4
5
6
7
8
9
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Blé (gauche) Maïs (gauche) Soya (droite)
GRAPHIQUE 18Prix des produits forestiers
mpp : milliers de pieds-plancheSources : Datastream et Desjardins, Études économiques
$ US/mpp
8509009501 0001 0501 1001 1501 2001 2501 3001 3501 400
250
300
350
400
450
500
550
600
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Bois d’œuvre (gauche) Pâte à papier (droite)
$ US/tonne
GRAPHIQUE 19L’augmentation des taux hypothécaires freine-t-elle déjà l’activité immobilière aux États-Unis?
Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques
Taux hypothécaires aux États-Unis
En %
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
5,5
2016 2017 2018
15 ans 30 ans
ÉTUDES ÉCONOMIQUES
8OCTOBRE 2018 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES
PRIX SPOT
17 oct. -1 mois -3 mois -6 mois -12 mois Haut Moyenne Bas
IndicesReuter-CRB (CCI) 420,9 5,6 3,7 -1,8 2,0 441,0 419,6 394,0Reuters/Jefferies CRB 199,7 5,3 4,5 0,2 8,4 206,4 194,5 183,4Bloomberg Commodity Index 87,0 5,9 5,1 -2,2 1,8 91,6 86,9 82,1Banque du Canada 443,0 -2,5 -12,4 -6,8 5,6 514,4 461,6 419,3
ÉnergiePétrole Brent ($ US/baril) 80,7 2,9 11,8 12,6 40,0 85,8 71,0 57,6Pétrole WTI ($ US/baril) 71,9 4,5 5,7 8,2 38,7 77,4 65,0 51,3Essence ($ US/gallon) 2,88 1,3 0,5 4,8 15,7 2,96 2,71 2,45Gaz naturel ($ US/MMBTU) 3,24 15,1 18,2 18,3 9,4 3,63 2,88 2,55
Métaux de baseLMEX 2 978 4,0 0,4 -11,9 -9,2 3 500 3 214 2 820Aluminium ($ US/tonne) 2 025 1,3 -2,0 -15,9 -4,3 2 541 2 142 1 960Cuivre ($ US/tonne) 6 202 4,8 1,4 -9,2 -11,3 7 331 6 678 5 759Nickel ($ US/tonne) 12 517 2,9 -6,5 -11,7 7,0 15 688 13 212 10 749Zinc ($ US/tonne) 2 639 14,7 4,1 -15,9 -15,2 3 606 3 045 2 284
Métaux précieuxOr ($ US/once) 1 228 2,0 0,0 -8,6 -4,3 1 359 1 278 1 179Argent ($ US/once) 14,8 4,1 -6,4 -11,2 -13,8 17,5 16,2 14,1Platine ($ US/once) 842 5,1 2,1 -9,0 -9,3 1 020 900 772Palladium ($ US/once) 1 084 10,4 18,5 8,2 10,1 1 129 995 849
Autres matières premièresBois d'œuvre ($ US/mpp) 373 -15,4 -29,9 -24,5 -15,2 582 480 373Pâte ($ US/tonne) 1 380 0,0 4,2 11,3 22,1 1 380 1 265 1 130Blé ($ US/boisseau) 5,03 7,9 -1,9 7,5 19,2 5,73 4,79 4,13Maïs ($ US/boisseau) 3,35 11,7 6,0 -3,2 6,3 3,78 3,33 2,91Soya ($ US/boisseau) 8,16 8,2 1,1 -19,1 -13,5 10,33 9,12 7,45
CRB : Commodity Research Bureau ; CCI : Continuous Commodity Index ; WTI : West Texas Intermediate ; MMBTU : Million British Thermal Units ;LMEX : London Metal Exchange Index ; mpp : milliers de pieds-plancheNOTE : Tableau en date de la fermeture de la journée précédente.
TABLEAU 1Matières premières
VARIATION (%) DERNIÈRES 52 SEMAINES
2016 2017 2018p 2019p
Cible : 68 Cible : 72(fourchette : 67 à 70) (fourchette : 65 à 85)
Cible : 2,95 Cible : 3,15(fourchette : 2,90 à 3,00) (fourchette : 2,65 à 3,95)
Cible : 1 265 Cible : 1 210(fourchette : 1 260 à 1 280) (fourchette : 1 125 à 1 325)
Cible : 3 190 Cible : 3 300(fourchette : 3 150 à 3 250) (fourchette : 2 900 à 3 900)
TABLEAU 2Prix des matières premières : historique et prévisions
MOYENNES ANNUELLES
Pétrole WTI ($ US/baril) 43 51
Indice LMEX – métaux de base 2 375 2 969
p : prévisions; WTI : West Texas Intermediate ; MMBTU : Million British Thermal Units ; LMEX : London Metal Exchange IndexSources : Datastream et Desjardins, Études économiques
Gaz naturel Henry Hub($ US/MMBTU)
2,55 3,02
Or ($ US/once) 1 248 1 259