Le Printemps - Philharmonie de Paris · le printemps claude le jeune doulce mÉmoire denis raisin...
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Le PrintempsSamedi 17 mars 2018 – 15h
AMPHITHÉÄTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE
Pour certains scientifiques et certains historiens, la musique pourrait être née du désir des hommes d’imiter la voix des oiseaux, ressentie comme un véritable langage musical, au-delà de la simple émission de sons. Force est de constater que, si l’on ne peut trancher cette question, ceux que Messiaen, reprenant une image déjà utilisée au xviie siècle par le moine Paul de Montaigu notamment, appelait « les premiers musiciens du monde » ont constitué une inspiration de choix pour les compositeurs, qui se sont volon-tiers adonnés à l’évocation ou à l’imitation.
De cette fréquentation plus ou moins intime, c’est effectivement Messiaen qui donna le témoignage le plus riche : « La nature, les chants d’oiseaux ! Ce sont mes passions. Ce sont aussi mes refuges. […] C’est là que réside pour moi la musique », écrivait-il en préface à son Catalogue d’oiseaux, qui réunit presque trois heures de musique évoquant rousserolle effarvatte, cho-card des Alpes ou traquet rieur – la journée du dimanche, en compagnie de Pierre-Laurent Aimard, y sera consacrée. Celui qui se définissait autant comme ornithologue que comme compositeur remplit au cours de sa vie des centaines de carnets de chants d’oiseaux notés aussi précisément que possible, un ardent enthousiasme dont ses pièces musicales sont très nom-breuses à porter la trace.
Mais les petites bêtes à plumes n’ont bien sûr pas attendu le xxe siècle pour investir le champ musical. La musique baroque regorge déjà de leurs trilles et de leurs envolées, chez Vivaldi (notamment dans le Concerto pour flûte « Le Chardonneret ») ou chez Couperin, qui avaient eux-mêmes été précédés par des compositeurs comme Jacob van Eyck. Moins fréquents chez les clas-siques – mais pas absents, loin s’en faut –, ils prennent ensuite une place de choix chez les romantiques. Musique vocale, musique de chambre, musique symphonique, tous les genres les intègrent, et tous les pays les chantent. Respighi, Vaughan Williams, Saint-Saëns ou Debussy donneront tous à entendre leurs oiseaux réels ou rêvés, leurs sons de nature ou leurs histoires et fables animalières : la riche programmation de ce week-end est l’occasion de coups de projecteurs divers sur cette tendance forte de la musique savante.
WEEK-END LES OISEAUX
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Pour certains scientifiques et certains historiens, la musique pourrait être née du désir des hommes d’imiter la voix des oiseaux, ressentie comme un véritable langage musical, au-delà de la simple émission de sons. Force est de constater que, si l’on ne peut trancher cette question, ceux que Messiaen, reprenant une image déjà utilisée au xviie siècle par le moine Paul de Montaigu notamment, appelait « les premiers musiciens du monde » ont constitué une inspiration de choix pour les compositeurs, qui se sont volon-tiers adonnés à l’évocation ou à l’imitation.
De cette fréquentation plus ou moins intime, c’est effectivement Messiaen qui donna le témoignage le plus riche : « La nature, les chants d’oiseaux ! Ce sont mes passions. Ce sont aussi mes refuges. […] C’est là que réside pour moi la musique », écrivait-il en préface à son Catalogue d’oiseaux, qui réunit presque trois heures de musique évoquant rousserolle effarvatte, cho-card des Alpes ou traquet rieur – la journée du dimanche, en compagnie de Pierre-Laurent Aimard, y sera consacrée. Celui qui se définissait autant comme ornithologue que comme compositeur remplit au cours de sa vie des centaines de carnets de chants d’oiseaux notés aussi précisément que possible, un ardent enthousiasme dont ses pièces musicales sont très nom-breuses à porter la trace.
Mais les petites bêtes à plumes n’ont bien sûr pas attendu le xxe siècle pour investir le champ musical. La musique baroque regorge déjà de leurs trilles et de leurs envolées, chez Vivaldi (notamment dans le Concerto pour flûte « Le Chardonneret ») ou chez Couperin, qui avaient eux-mêmes été précédés par des compositeurs comme Jacob van Eyck. Moins fréquents chez les clas-siques – mais pas absents, loin s’en faut –, ils prennent ensuite une place de choix chez les romantiques. Musique vocale, musique de chambre, musique symphonique, tous les genres les intègrent, et tous les pays les chantent. Respighi, Vaughan Williams, Saint-Saëns ou Debussy donneront tous à entendre leurs oiseaux réels ou rêvés, leurs sons de nature ou leurs histoires et fables animalières : la riche programmation de ce week-end est l’occasion de coups de projecteurs divers sur cette tendance forte de la musique savante.
WEEK-END LES OISEAUX
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Dimanche 18 mars
DE 14H30 À 17H CONCERT-PROMENADE
DANS LA FORÊT LOINTAINECLAUDINE ET PAUL-HENRI FLORÈS, PIANO
ENSEMBLE BAROQUE ATLANTIQUE
ÉLÈVES DU PÔLE SUPÉRIEUR
PARIS BOULOGNE-BILLANCOURT
Œuvres de Couperin, Dvořák et Martinaitis
16H00 RÉCITAL ORGUE
HOMMAGE À OLIVIER MESSIAENVINCENT WARNIER, ORGUE
PAUL MEYER, CLARINETTE
DAISHIN KASHIMOTO, VIOLON
HENRI DEMARQUETTE, VIOLONCELLE
ÉRIC LE SAGE, PIANO
Œuvres d’ Olivier Messiaen
16H30 CONCERT SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE
OISEAUX BAROQUESHUGO REYNE, FLÛTE À BEC, FLAGEOLET D’OISEAU, SERINETTE
SASKIA SALEMBIER, VIOLON, CHANT
MARINA PAGLIERI, VIOLON
JÉRÔME VIDALLER, VIOLONCELLE
YANNICK VARLET, CLAVECIN
Œuvres d’ Antonio Vivaldi, François Couperin, Jacob van Eyck…
Vendredi 16 mars
20H30 CONCERT
DES CANYONS AUX ÉTOILESENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN
ENSEMBLE OF THE LUCERNE FESTIVAL ALUMNI
MATTHIAS PINTSCHER, DIRECTION
HIDÉKI NAGANO, PIANO
JEAN-CHRISTOPHE VERVOITTE, COR
SAMUEL FAVRE, XYLORIMBA
GILLES DUROT, GLOCKENSPIEL
ANN VERONICA JANSSENS, CRÉATION VISUELLE
Œuvre d’ Olivier Messiaen
Samedi 17 mars
11H CONCERT EN FAMILLE
CARNAVAL DES ANIMAUXSOLISTES DE L’ORCHESTRE NATIONAL
D’ÎLE-DE-FRANCE
CÉLINE GROUSSARD, COMÉDIENNE
NICOLAS GAUDART, COMÉDIEN
ÉDOUARD SIGNOLET, TEXTE ET MISE EN ESPACE
Œuvres de Luciano Berio et Camille Saint-Saëns
15H00 MUSIQUE DE CHAMBRE
LE PRINTEMPS
CLAUDE LE JEUNEDOULCE MÉMOIRE
DENIS RAISIN DADRE, DIRECTION, FLÛTE À BEC, FLÛTES COLONNES
15H00 CONCERT SYMPHONIQUE
OISEAUX DE FEUORCHESTRE PASDELOUP
ELENA SCHWARZ, DIRECTION
DAVID BISMUTH, PIANO
GUILHEM LESAFFRE, RÉCITANT
FERNAND DEROUSSEN, SON
Œuvres de Ralph Vaughan Williams, Olivier Messiaen, Johannes Brahms, Einojuhani Rautavaara…
17H00 RÉCITAL
NATURE ENCHANTERESSEORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS
SASCHA GOETZEL, DIRECTION
KARINE DESHAYES, MEZZO-SOPRANO
JULIAN PRÉGARDIEN, TÉNOR
Œuvres d’ Ottorino Respighi, Robert Schumann, Claude Debussy, Charles Gounod, Ernest Chausson, Gustav Mahler, Hugo Wolf, Richard Wagner, Franz Schubert, Johannes Brahms, Edvard Grieg…
Samedi 17 mars Dimanche 18 mars
11H ET 15H SPECTACLE JEUNE PUBLIC
LE NIDTHEATER DE SPIEGEL
HELENE BRACKE, CHANT, JEU
ASTRID BOSSUYT, VIOLON, JEU
HANNE DENEIRE, COMPOSITION
KAREL VAN RANSBEECK, STEF VETTERS,
WIM VAN DE VYVER, DÉCORS
ACTIVITÉS CE WEEK-END
SAMEDI Le Lab à 11hBESTIAIRE MUSICAL À PLUMES
Visite-atelier du Musée à 15h LE CONCERT DES ANIMAUX
DIMANCHEUn dimanche en orchestre à 14hIGOR STRAVINSKI
ET AUSSI
Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…
AdultesAteliers, visites du Musée…
WEEK-END LES OISEAUXDIMANCHE DE 06H À 22H
MESSIAEN / CATALOGUE D’OISEAUXPIERRE-LAURENT AIMARD, PIANO
CONCERT DU LEVER DE SOLEIL
PROJECTION
DAWN CHORUS : THE SOUNDS OF SPRING
Film de Nigel Paterson
LEÇON DE MUSIQUE
PIERRE-LAURENT AIMARD,
PRÉSENTATION, PIANO
DÉBAT
MESSIAEN ET LES OISEAUX
animé par Thomas Lacôte avec Julian Anderson, compositeur et Peter Hill, musicologue, Jean Boucault et Johnny Rasse, siffleurs
CONCERT D’APRÈS-MIDI
CONCERT DU COUCHER DE SOLEIL
CONCERT DE LA NUIT
06H
10H
11H30
14H30
16H
18H30
21H
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Dimanche 18 mars
DE 14H30 À 17H CONCERT-PROMENADE
DANS LA FORÊT LOINTAINECLAUDINE ET PAUL-HENRI FLORÈS, PIANO
ENSEMBLE BAROQUE ATLANTIQUE
ÉLÈVES DU PÔLE SUPÉRIEUR
PARIS BOULOGNE-BILLANCOURT
Œuvres de Couperin, Dvořák et Martinaitis
16H00 RÉCITAL ORGUE
HOMMAGE À OLIVIER MESSIAENVINCENT WARNIER, ORGUE
PAUL MEYER, CLARINETTE
DAISHIN KASHIMOTO, VIOLON
HENRI DEMARQUETTE, VIOLONCELLE
ÉRIC LE SAGE, PIANO
Œuvres d’ Olivier Messiaen
16H30 CONCERT SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE
OISEAUX BAROQUESHUGO REYNE, FLÛTE À BEC, FLAGEOLET D’OISEAU, SERINETTE
SASKIA SALEMBIER, VIOLON, CHANT
MARINA PAGLIERI, VIOLON
JÉRÔME VIDALLER, VIOLONCELLE
YANNICK VARLET, CLAVECIN
Œuvres d’ Antonio Vivaldi, François Couperin, Jacob van Eyck…
Vendredi 16 mars
20H30 CONCERT
DES CANYONS AUX ÉTOILESENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN
ENSEMBLE OF THE LUCERNE FESTIVAL ALUMNI
MATTHIAS PINTSCHER, DIRECTION
HIDÉKI NAGANO, PIANO
JEAN-CHRISTOPHE VERVOITTE, COR
SAMUEL FAVRE, XYLORIMBA
GILLES DUROT, GLOCKENSPIEL
ANN VERONICA JANSSENS, CRÉATION VISUELLE
Œuvre d’ Olivier Messiaen
Samedi 17 mars
11H CONCERT EN FAMILLE
CARNAVAL DES ANIMAUXSOLISTES DE L’ORCHESTRE NATIONAL
D’ÎLE-DE-FRANCE
CÉLINE GROUSSARD, COMÉDIENNE
NICOLAS GAUDART, COMÉDIEN
ÉDOUARD SIGNOLET, TEXTE ET MISE EN ESPACE
Œuvres de Luciano Berio et Camille Saint-Saëns
15H00 MUSIQUE DE CHAMBRE
LE PRINTEMPS
CLAUDE LE JEUNEDOULCE MÉMOIRE
DENIS RAISIN DADRE, DIRECTION, FLÛTE À BEC, FLÛTES COLONNES
15H00 CONCERT SYMPHONIQUE
OISEAUX DE FEUORCHESTRE PASDELOUP
ELENA SCHWARZ, DIRECTION
DAVID BISMUTH, PIANO
GUILHEM LESAFFRE, RÉCITANT
FERNAND DEROUSSEN, SON
Œuvres de Ralph Vaughan Williams, Olivier Messiaen, Johannes Brahms, Einojuhani Rautavaara…
17H00 RÉCITAL
NATURE ENCHANTERESSEORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS
SASCHA GOETZEL, DIRECTION
KARINE DESHAYES, MEZZO-SOPRANO
JULIAN PRÉGARDIEN, TÉNOR
Œuvres d’ Ottorino Respighi, Robert Schumann, Claude Debussy, Charles Gounod, Ernest Chausson, Gustav Mahler, Hugo Wolf, Richard Wagner, Franz Schubert, Johannes Brahms, Edvard Grieg…
Samedi 17 mars Dimanche 18 mars
11H ET 15H SPECTACLE JEUNE PUBLIC
LE NIDTHEATER DE SPIEGEL
HELENE BRACKE, CHANT, JEU
ASTRID BOSSUYT, VIOLON, JEU
HANNE DENEIRE, COMPOSITION
KAREL VAN RANSBEECK, STEF VETTERS,
WIM VAN DE VYVER, DÉCORS
ACTIVITÉS CE WEEK-END
SAMEDI Le Lab à 11hBESTIAIRE MUSICAL À PLUMES
Visite-atelier du Musée à 15h LE CONCERT DES ANIMAUX
DIMANCHEUn dimanche en orchestre à 14hIGOR STRAVINSKI
ET AUSSI
Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…
AdultesAteliers, visites du Musée…
WEEK-END LES OISEAUXDIMANCHE DE 06H À 22H
MESSIAEN / CATALOGUE D’OISEAUXPIERRE-LAURENT AIMARD, PIANO
CONCERT DU LEVER DE SOLEIL
PROJECTION
DAWN CHORUS : THE SOUNDS OF SPRING
Film de Nigel Paterson
LEÇON DE MUSIQUE
PIERRE-LAURENT AIMARD,
PRÉSENTATION, PIANO
DÉBAT
MESSIAEN ET LES OISEAUX
animé par Thomas Lacôte avec Julian Anderson, compositeur et Peter Hill, musicologue, Jean Boucault et Johnny Rasse, siffleurs
CONCERT D’APRÈS-MIDI
CONCERT DU COUCHER DE SOLEIL
CONCERT DE LA NUIT
06H
10H
11H30
14H30
16H
18H30
21H
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PROGRAMME
Claude Le Jeune
Le Printemps
Et œuvres deMichael PraetoriusAnthoine FrancisqueEustache du CaurroyPierre PhalèseElias Mertel
Ensemble Doulce MémoireDenis Raisin Dadre, direction, f lûte à bec, f lûtes colonnes
FIN DU CONCERT (SANS ENTRACTE) VERS 16H30.
Retrouvez le livret en page 18.
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LES ŒUVRES
Claude Le Jeune (1530-1600)Revecy venir du Printans
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 3 minutes.
Michael Praetorius (1571-1621)Ballet de Grenoville
Édition : Terpsichore, 1612.
Durée : environ 2 minutes.
Claude Le JeuneJe soupirois
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 5 minutes.
Michael PraetoriusCourante
Édition : Terpsichore, 1612.
Durée : environ 2 minutes.
9
Claude Le JeuneVoicy le verd et beau May
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 3 minutes.
* * *
Anthoine Francisque (vers 1570-1605)Prélude de harpe
Édition : Le Trésor d’Orphée, 1600.
Durée : environ 1 minute.
Claude Le JeuneO Rôze reyne dés fleurs
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 6 minutes.
Claude Le JeuneHélas j’ay sans merci (instrumental)
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 3 minutes.
Claude Le JeunePlantons le may
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 3 minutes.
1 0
Michael PraetoriusBallet des amazones et ballet des anglois
Édition : Terpsichore, 1612.
Durée : environ 3 minutes.
Claude Le JeuneFrancine, rôzine
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 5 minutes.
* * *
Claude Le JeuneComment pensés vous que je vive
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 9 minutes.
Eustache du Caurroy (1549-1609)O créateur (instrumental)
Édition : Les Meslanges, Édition Ballard, 1610.
Durée : environ 2 minutes.
Claude Le JeuneSi Jupiter s’avizoit
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 3 minutes.
1 1
Pierre Phalèse éditeur (vers 1510-1573)Allemande Don Federigo
Édition : 1583.
Durée : environ 2 minutes.
Claude Le JeuneBrunelette, joliette, m’amourette
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 4 minutes.
* * *
Elias Mertel (vers 1561-1626)Praeludium
Édition : 1615.
Durée : environ 1 minute.
Claude Le JeuneCigne je suis de candeur
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 4 minutes.
Claude Le JeuneJe ne me plains (instrumental)
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 2 minutes.
Claude Le JeunePerdre le sens devant vous
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 6 minutes.
* * *
Anthoine FrancisqueBranle de Poitou
Édition : Le Trésor d’Orphée, 1600.
Durée : environ 2 minutes.
Claude Le JeuneLa béle gloire
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 5 minutes.
Michael PraetoriusPassemeze
Édition : Terpsichore, 1612.
Durée : environ 2 minutes.
Claude Le JeuneCes amoureus
Édition : Le Printemps, Édition Ballard, 1603.
Durée : environ 3 minutes.
1 2
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Le Printemps
La musique mesurée de Claude Le Jeune devait être bien subversive et révolutionnaire en son temps pour que les trois corps constitués – le Parlement, l’Université et l’Église – se liguent, en décembre 1570, pour refuser la création de l’Académie de poésie et de musique de Jean-Antoine de Baïf et Thibaut de Courville. Le Parlement craignait que cette « entreprise tende à corrompre amollir, effréner et pervertir la jeunesse* ». Ce projet était en effet révolutionnaire. Il affirmait, comme l’écrit la pré-face sur la musique mesurée du Printemps, la volonté de ressusciter la rythmique « aujourd’hui si négligée qui avait été mise par les anciens en telle perfection qu’ils en avaient fait des effects merveilleux* ».
Ce programme tente de respecter le projet initial de Claude Le Jeune : redonner toute sa place à la rythmique, à sa vigueur et à ses effets. Il nous faut éviter deux écueils. Tout d’abord, le plus communément répandu, celui du « beau » : faire du Printemps une sorte de tableau botticellien sublime et désincarné sans vigueur. Et en second lieu, celui de l’intellec-tualisme : ne voir dans le Printemps qu’une spéculation d’humaniste nourri de métrique grecque, se rengorger de termes savants comme le mètre anacréontique (dimètre ionique du mineur rebrisé) sur lequel est écrit Revecy venir du Printans, et en donner une lecture scrupuleuse, hachée, raide et sans sensualité.
Pour s’approcher de ce répertoire, il faut d’abord oublier la musique, et ne se consacrer qu’à la déclamation du texte si contraint des poésies mesurées de Jean-Antoine de Baïf. Nous avons donc travaillé avec l’aide très précieuse d’Olivier Bettens, historien de la déclamation, qui a enre-gistré et placé sous les textes de Jean-Antoine de Baïf tous les signes de longueur des syllabes. Ne nous y trompons pas : la musique mesurée n’est pas une simple alternance de brèves et de longues donnant au final un caractère mécanique à la prosodie.
Comme dans tous les programmes de Doulce Mémoire, le choix du diapason a fait l’objet d’une réflexion. La conférence internationale de Londres a fixé le diapason à 440 Hz en 1953. Quel était-il en France, dans les années 1570, dans l’institution musicale de la Chambre du Roi,
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c’est-à-dire dans le contexte de la musique profane ? Les instruments conservés, dont le diapason n’a pas pu varier, comme les flûtes à bec et traversières, indiquent un diapason bas, diapason usité aussi à la Chapelle pour la musique religieuse. C’est le diapason de nos flûtes colonnes, 390 Hz, copies réalisées par Henri Gohin d’après les originaux conservés au Musée de la musique à Paris. Ce diapason bas que nous avons choisi replace toutes les voix du Printemps dans des tessitures naturelles et confortables. Par ailleurs, la diction s’en trouve favorisée. On retrouve aussi une vocalité moins « héroïque », plus proche de la voix naturelle de la déclamation.
Nous savons qu’il y avait des instrumentistes à l’Académie. Nous avons donc choisi ici d’instrumenter avec violes, flûtes colonnes, harpe et luth pour pouvoir varier les couleurs. La musique mesurée se caractérise aussi par l’alternance chant et « rechant » (terme utilisé par Claude Le Jeune pour « refrain »). Il me semble intéressant de respecter ces formes longues, et donc de chanter tous les couplets qui pourraient sembler répétitifs mais qui en fait, peu à peu, mettent l’auditeur dans un état hypnotique voulu par les inventeurs de cette musique mesurée. Puissions-nous retrouver les effets merveilleux de la rythmique « qui peux animer, mouvoir, mener où lui plait par la douce violence de ses mouvements, réglés toute âme pour rude et grossière qu’elle soit* », comme le dit la préface sur la musique mesurée du Printemps.
Denis Raisin Dadre, janvier 2017
* Préface sur la musique mesurée du Printemps de Claude Le Jeune, Édition Ballard, 1603.
1 5
Denis Raisin DadreAprès des études de flûte à bec, hautbois et musicologie, Denis Raisin Dadre fonde l’Ensemble Doulce Mémoire en 1989 avec la volonté de faire entendre la musique que pouvaient écouter les génies internationalement connus de la période Renaissance que sont Léonard de Vinci, Michel-Ange ou Raphaël. En dehors de la musique, sa curiosité pour l’histoire, la littérature et les arts l’amène à concevoir des programmes toujours replacés dans un contexte historique – des villes (Mascarades pour le Carnaval de Venise), des événements politiques (Requiem des rois de France, Le Mariage d’Henri IV ) ou des peintres (Musiques pour Léonard de Vinci, Le Siècle du Titien). Cette démarche, qui consiste à remettre toujours la musique de la Renaissance dans son environne-ment artistique, social et politique, amène Denis Raisin Dadre à produire également des émissions pour France Musique. Au terme de près de trente ans d’acti vité intense et de réalisations mémorables, au disque comme au concert, son amour de la Renaissance ne s’est jamais attiédi. Fouillant les biblio-thèques européennes, transposant des partitions manuscrites ou testant des solutions instrumentales, Denis Raisin Dadre remet en question des idées préconçues, et parfois même le vocabulaire musical – et pas seulement
pour la musique de la Renaissance car il s’associe souvent avec metteurs en scène et chorégraphes pour créer des formes de spectacle originales. Denis Raisin Dadre se produit avec l’Ensemble Doulce Mémoire sur les scènes les plus réputées en France et à travers le monde (Théâtre de Chaillot à Paris, Opéra de Montpellier, Opéra de Santiago du Chili, Villa Médicis à Rome, festivals d’Utrecht, de Fès, de Boston, de Bergen, etc.). Régulièrement sollicité par des académies de formation pour jeunes musiciens, Denis Raisin Dadre a enseigné notamment au sein de l’Aca-démie de Gijón (Espagne), à Chiquitos (Bolivie), Prague (République tchèque), La Havane (Cuba). Il est également professeur titulaire au Conservatoire de Tours. Denis Raisin Dadre a été promu en 1999 chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture.
Ensemble Doulce MémoireDoulce Mémoire, c’est d’abord l’esprit de la Renaissance, cette période faste de découver tes, d’inventions, de voyages et de créativité. Constitué d’une équipe de musiciens et de chan-teurs fidèles et soudés, l’Ensemble Doulce Mémoire s’investit depuis bientôt trente ans dans des aventures artistiques toujours innovantes, avec la participation régulière de comédiens et
LES INTERPRÈTES
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de danseurs. Ses productions passent de la Missa pro victoria de Tomás Luis de Victoria – un programme de splendeurs de la Renaissance des plus sérieux – au Cri du tournebout – un concert déluré et musicologiquement irresponsable –, ou encore à la reconstitution d’une fête à la cour de François Ier. Depuis sa création, Doulce Mémoire s’est produit à travers toute la France sur les scènes d’opé-ras, dans les festivals et sur les scènes nationales, mais aussi dans les grandes capitales comme New York, Hong Kong, Riga, Bruxelles, Rome, Mexico, Séoul, Brasilia, Singapour. L’ensemble répond à tous les défis, et n’hésite pas à jouer aussi bien sur le parvis d’un cinéma en plein Paris que devant le prestigieux musée national de Taipei, dans l’enceinte du palais des Sultans à Istanbul ou en équilibre instable sur une barge posée sur le lagon de Tahiti. À travers ses concerts et spectacles, Doulce Mémoire invite à découvrir les musiques que pouvaient écouter les génies internationalement reconnus de la Renaissance, dont certains ont particulièrement marqué la Vallée de la Loire et ses célèbres châteaux. C’est justement là que l’ensem ble développe une part importante de son activité et une relation privilégiée avec la Région Centre – Val de Loire et le château de Chambord. Lors de ses voyages, Doulce Mémoire a croisé des artistes avec lesquels se sont nouées de belles relations humaines et ar tistiques,
notamment la Troupe du théâtre d’om-bres du Hunan en Chine (inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco), le chanteur de fado António Zambujo, le chanteur persan Taghi Akhbari, les musiciens traditionnels indiens Sanjay Khan et Amrat Hussain. Ces rencontres sont l’occasion de révéler combien les musiques de la Renaissance, tels les galions de Christophe Colomb, voya-gent, échangent et dialoguent aisé-ment avec les autres cultures, dans des programmes et disques comme les Laudes, Les Nuits de Jaipur… Doulce Mémoire enregistre pour les labels Alpha Classics, Ricercar et Printemps des arts de Monte-Carlo. Sa discographie a reçu de très nombreuses récompenses. L’ensemble a également participé à plusieurs documentaires audiovisuels.
Doulce Mémoire est soutenu par la Région Centre – Val de Loire et le minis-tère de la Culture – DRAC du Centre – Val de Loire, au titre de l’aide aux ensembles conventionnés. Doulce Mémoire est soutenu par le conseil départemen-tal d’Indre-et-Loire, le ministère des Affaires étrangères/Institut français, la Ville de Tours, l’Adami et la Spedidam. Doulce Mémoire est membre de la Fevis, du syndicat Profedim et du Bureau export.
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SopranosCécile AchilleClara Coutouly
Haute-contreMatthieu Peyrègne
TénorHugues Primard
BarytonMatthieu Le Levreur
BasseMarc Busnel
Flûtes à bec, flûtes colonnesJérémie PapasergioElsa Frank
Luth, guitare RenaissancePascale Boquet
HarpeBérengère Sardin
Basses de violeÉtienne FloutierMyriam Ropars
Direction, flûte à bec, flûtes colonnesDenis Raisin Dadre
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GRANDES CONFÉRENCES P H I L H A R M O N I E D E PA R I S
Lamia ZiadéVoix et visages du monde arabe
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Mercredi 11 avril 2018 – 18h30SALLE DE CONFÉRENCE – PHILHARMONIE
Entrée libre sur réservation01 44 84 44 84 PHILHARMONIEDEPARIS.FR
Dans ses romans graphiques, Lamia Ziadé a mis en récit les destinées audacieuses des plus belles voix du Proche-Orient arabe (Ô nuit Ô mes yeux, P.O.L., 2015). À l’occasion de l’exposition Al musiqa, une traversée en images de l’univers de la création arabe féminine des xxe et xxie siècles, en dialogue avec l’illustratrice.
Retrouvez toutes les Grandes conférences dans la rubrique Culture musicale sur philharmoniedeparis.fr
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