Le premier contrat d’objectifs et de performance de l’Ifsttar le temps du bilan

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L’Ifsttar, des objectifs renouvelés, pour un large spectre de missions L’Ifsttar doit aider à trouver de nouvelles réponses aux attentes croissantes des citoyens, de l’État, des collectivités territoriales et des acteurs économiques, dans les champs des transports, de la construction et de l’aménagement et des ouvrages d’art, et conforter ses missions d’appui aux politiques publiques, notamment en matière d’expertise scientifique et technique de référence. Il a pour vocation de mobiliser de façon dynamique les complémentarités et les synergies, entre des domaines aussi différents et intrinsèquement liés, que sont les infrastructures et leurs usages, le génie civil, le génie urbain, l'amélioration des systèmes et des moyens de transports et de circulation. Il aborde ces sujets du point de vue technique, économique, sanitaire et social, avec toutes leurs conséquences sur l’environnement et la santé. Selon les termes de son décret constitutif du 30 décembre 2010, l’Ifsttar est un établissement public national à caractère scientifique et technologique (EPST), placé sous la tutelle conjointe des ministres chargés du développement durable et de la recherche, et dont les missions consistent à réaliser, piloter, faire effectuer et évaluer des recherches, des développements et des innovations, dans les domaines suivants : la mobilité des personnes et des biens, ses modes et ses usages ; les systèmes et les moyens de transport, et leur fiabilité ; la sécurité des transports et leur impact sur la santé ; le génie urbain et l’habitat ; le génie civil et les matériaux de construction ; les risques naturels. Ces missions s'exercent au profit des ministères de tutelle et des autres administrations et des organismes qui leur sont rattachés, des collectivités territoriales, des institutions européennes et internationales, des associations professionnelles, des entreprises et des associations d'usagers. Le premier contrat d’objectifs et de performance de l’Ifsttar : le temps du bilan Systèmes de transports et infrastructures, villes, territoires, risques naturels Une stratégie cohérente pour la recherche La signature, le 3 septembre 2013, par les ministres respectivement chargés du développement durable, de l’égalité des territoires et de la recherche, et par le ministre délégué aux transports, du contrat d’objectifs et de performance (COP) avec l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), a été, pour cet établissement public à caractère scientifique et technologique, créé depuis le 1er janvier 2011 et placé sous leur tutelle, une étape importante. Ce premier COP avait en effet fixé, pour la période 2013-2016, les objectifs prioritaires et les orientations stratégiques à poursuivre, dans tous ses champs de compétences : mobilité durable sûre et responsable, mais aussi génie civil et cycle de vie des matériaux de construction, lutte contre le changement climatique et les risques naturels, ou encore aménagement des villes et des territoires, sont autant d’enjeux majeurs à étudier et de défis à relever, pour permettre à l’Ifsttar de consolider et d’élargir sa réputation scientifique. Ce COP fera l’objet de premiers éléments de bilan en 2016, pour préparer le 2 eme contrat d’objectifs et de performance entre l’État et l’Ifsttar qui devrait couvrir la période 2017-2021. RECHERCHE ET INNOVATION n° 232 Mai 2016 COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE DÉVELOPPEMENT DURABLE Direction de la recherche et de l'innovation www.developpement-durable.gouv.fr

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L’Ifsttar, des objectifs renouvelés, pour unlarge spectre de missions

L’Ifsttar doit aider à trouver de nouvelles réponses auxattentes croissantes des citoyens, de l’État, descollectivités territoriales et des acteurs économiques,dans les champs des transports, de la construction etde l’aménagement et des ouvrages d’art, et conforterses missions d’appui aux politiques publiques,notamment en matière d’expertise scientifique ettechnique de référence.

Il a pour vocation de mobiliser de façon dynamiqueles complémentarités et les synergies, entre desdomaines aussi différents et intrinsèquement liés, quesont les infrastructures et leurs usages, le génie civil,le génie urbain, l'amélioration des systèmes et desmoyens de transports et de circulation. Il aborde cessujets du point de vue technique, économique,sanitaire et social, avec toutes leurs conséquences surl’environnement et la santé.

Selon les termes de son décret constitutif du30 décembre 2010, l’Ifsttar est un établissementpublic national à caractère scientifique ettechnologique (EPST), placé sous la tutelle conjointedes ministres chargés du développement durable etde la recherche, et dont les missions consistent àréaliser, piloter, faire effectuer et évaluer desrecherches, des développements et des innovations,

dans les domaines suivants :

• la mobilité des personnes et des biens, sesmodes et ses usages ;

• les systèmes et les moyens de transport, etleur fiabilité ;

• la sécurité des transports et leur impact surla santé ;

• le génie urbain et l’habitat ;

• le génie civil et les matériaux deconstruction ;

• les risques naturels.

Ces missions s'exercent au profit des ministères detutelle et des autres administrations et desorganismes qui leur sont rattachés, des collectivitésterritoriales, des institutions européennes etinternationales, des associations professionnelles, desentreprises et des associations d'usagers.

Le premier contrat d’objectifs et de performance

de l’Ifsttar : le temps du bilanSystèmes de transports et infrastructures, villes, territoires, risques naturels

Une stratégie cohérente pour la recherche

La signature, le 3 septembre 2013, par les ministres respectivement chargés dudéveloppement durable, de l’égalité des territoires et de la recherche, et par le ministredélégué aux transports, du contrat d’objectifs et de performance (COP) avec l’Institut françaisdes sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), a été,pour cet établissement public à caractère scientifique et technologique, créé depuis le 1erjanvier 2011 et placé sous leur tutelle, une étape importante.

Ce premier COP avait en effet fixé, pour la période 2013-2016, les objectifs prioritaires et lesorientations stratégiques à poursuivre, dans tous ses champs de compétences : mobilitédurable sûre et responsable, mais aussi génie civil et cycle de vie des matériaux deconstruction, lutte contre le changement climatique et les risques naturels, ou encoreaménagement des villes et des territoires, sont autant d’enjeux majeurs à étudier et de défisà relever, pour permettre à l’Ifsttar de consolider et d’élargir sa réputation scientifique.

Ce COP fera l’objet de premiers éléments de bilan en 2016, pour préparer le 2eme contratd’objectifs et de performance entre l’État et l’Ifsttar qui devrait couvrir la période 2017-2021.

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Pour décliner les missions qu’il lui a confiées, L’État afixé à l'époque à l’Ifsttar les objectifs et les résultatsattendus, notamment en termes de qualité deproduction de la recherche. Ainsi, le premier contratd’objectifs et de performance conclu par le nouvelinstitut pour la période 2013 – 2016 avec l’État l’avaitinvité notamment à :

• viser une reconnaissance scientifiqueincontestable, centrée sur les défis à releverpour les transports, le génie civil et lesterritoires de demain ;

• devenir un acteur clé de l'Espace Européende la Recherche (EER) sur ses champs decompétence et maintenir ou développer despartenariats locaux et internationauxstratégiques ;

• proposer une expertise scientifique ettechnique de référence et un appui étayé auxpouvoirs publics et aux filières industriellesconcernées, notamment au travers de projetsfédérateurs, comme la Route de 5èmeGénération ou Sense-City (nano-capteurspour la ville et l'environnement) ;

• poursuivre l’ouverture à la société, endéveloppant l'écoute et le dialogue ;

• mettre en œuvre une gouvernancedynamique, valorisant l'humain et favorisantla créativité.

Territoires et Transition écologique et énergétique

L’évolution complexe de nos sociétés, essentiellementurbaines, impose à chacun d’appréhender l’usage,mais aussi la pérennité de nos ressourcesénergétiques et de nos espaces de vie. L’Ifsttar a ainsiutilisé son potentiel de recherche dans un objectifglobal de promotion de la Ville durable en y intégrantles enjeux et les déterminants de la mobilité, ainsique ses impacts sur l’environnement et sur la santé.

Sur le plan des thématiques liées au développementdurable, les équipes de recherche de l’Ifsttar ont étéimpliquées dans les projets relatifs aux économiesd’énergies et à la préservation des ressourcesnaturelles. Si les recherches engagées visentnotamment l’amélioration de la performanceénergétique des matériaux et infrastructures et lavalorisation des déchets produits par lesprofessionnels du secteur du génie civil, c’estégalement au travers d’une approche systémiqueconjuguant principalement demande sociale,environnement et aménagement, que vont émergerdes solutions adaptées au développement durable desvilles et des territoires (espaces métropolisés, espacespéri-urbains et corridors).

L'Ifsttar bénéficie dans ce domaine d’unenvironnement partenarial favorable et structuré, avecune implication forte dans les écosystèmes de larecherche et de l’innovation de l’ensemble de sessites.

On peut citer, l'Equipement d’Excellence (Equipex)Sense-City, la plateforme d'innovation Transpolis, lesimplications dans les pôles de compétitivitéAdvancity, Lutb, I-Trans, Safe et SCS et les ITE Efficacityou Vedecom ou l'IRT Railenium. Mais aussi descoopérations au sein de structures académiquescomme les COMUE, l’Institut de Recherche en Scienceset Techniques de la Ville (IRSTV), le GIS Modélisationurbaine et au niveau européen, l’Initiative deProgrammation Conjointe Urban Europe.

Europe et International : des dimensions à consoli-der

La stratégie Europe et international de l’Ifsttar adécliné cinq objectifs prioritaires : intégrer pleinementla composante internationale, rechercher despartenariats structurants, développer la prioritéeuropéenne, travailler de concert avec les acteurséconomiques français et maintenir un certain volantd’actions en direction des pays émergents. Cesobjectifs ont été développés en plans opérationnelsdans le cadre du contrat. L’Ifsttar identifie avec lesdépartements de recherche quelques pays ou institutsavec lesquels il établira des relations privilégiées, surla base d’une analyse précise des acteurs scientifiquesde la zone OCDE, du Brésil, de l’Inde, de la Chine etdes pays du pourtour méditerranéen.

La mobilité des chercheurs a été un autre objectifpoursuivi, car elle contribue à la fois au rayonnementde l’institut et au développement de la carrière deschercheurs. L’Ifsttar entendait aussi prolonger sapolitique de soutien aux séjours scientifiques deschercheurs dans des instituts de recherche étrangers.

Au plan européen, l’Ifsttar continue à aider à laconstruction de l’espace européen de la recherche,en portant ses thématiques dans les agendaseuropéens de recherche notamment H2020 et enparticipant aux instruments européens pertinents. Ilmaintient son implication et cherche à développer lessynergies au sein de l’Alliance européenne de larecherche en transports.

Sur la scène européenne, la conférence TransportResearch Arena (TRA) 2014http://tra2014.sciencesconf.org organisée, dans lesillage du succès de l’édition de 2012, par le MEEM etl’Ifsttar avec le soutien de la Commission européenne,a réuni 2 500 participants au CNIT, à Paris La Défense,du 14 au 17 avril 2014. Elle a constitué un événementstructurant, véritable plate-forme d’échanges autourdes priorités et de la mise en œuvre de la rechercheeuropéenne sur les transports.

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Le contrat d’objectifs 2013-2016 a articulé dans leprolongement de la stratégie scientifique le travail del'établissement autour de quatre axes.

1. Analyser et innover pour une mobilité durableet responsable

En France, la contribution du secteur des transports àla consommation d’énergie fossile, à la production degaz à effet de serre et à la pollution locale, est unenjeu majeur pour la prochaine décennie, plus encoreque dans d’autres pays dont l'électricité est d'originecarbonée.

Du côté de l’accidentalité routière, si des progrèsimportants ont été accomplis en matière de réductionde la mortalité, de nouvelles mesures et outils sontattendus pour descendre en dessous des 3000 mortspar an et pour réduire le nombre de blessés, nouvelenjeu de sécurité routière. Les flux et les trafics,concentrés sur les espaces métropolitains et lescorridors, nécessitent par ailleurs des systèmes detransports plus efficients, économes et durables, pourune meilleure gestion de l’énergie comme ce sera lecas avec l’électrification des véhicules routiers. Au-delà des systèmes, de nouveaux services et denouvelles pratiques individuelles ou collectives sontétudiés, afin de répondre aux enjeux d’une mobilitédurable et responsable.

Vers la route de 5e génération

La France dispose du plus long réseau routierd’Europe (avec presque un million de km de voies),soit une densité au km² équivalente à celle del’Allemagne, pour une densité de population deuxfois moindre. S’y ajoutent 32 000 km de voiesferrées et 8 500 km de voies navigables. Enmoyenne, chaque Français âgé de plus de 6 anseffectue chaque jour 3,15 déplacements locaux, enparcourant 25 km et en y consacrant 56 minutes.

Les transports sont un secteur énergivore, dont ladépendance à l’égard du pétrole ne faiblit guère, auniveau national comme au niveau mondial (28%des besoins énergétiques mondiaux contre 25% en1973 – dépendance à 93% du pétrole). Lesconsommations pétrolières restent majoritairementle fait de la route (61% à l’échelle française) et dela voiture (en France, 50% de la consommation depétrole est liée au transport).

À chaque époque, la route est vouée à seréinventer au rythme des innovations, des enjeuxsociétaux et des attentes des usagers. Résolumenttournée vers le futur, la route de 5e génération(R5G) se veut automatisée, sûre, durable etadaptée aux besoins de déplacement. Plusieurséquipes de chercheurs se mobilisent autour de ceprojet fédérateur de l’Ifsttar, part ie prenante duprojet européen Forever Open Road.

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Quatre axes de travail pour une approche intégrée et pluridisciplinaire

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2. Construire, déconstruire, préserver et adapterles infrastructures de manière efficace et durable

Notre société aspire à plus de sécurité et de confort.L'Ifsttar accompagne ces évolutions dans le domainedes infrastructures (ouvrages d'art, routes, bâtiments,réseaux urbains, ouvrages de production et detransport d’énergie).

Il faut les construire de façon efficace et économe enénergie et en ressources et prolonger ou optimiserleur durée de vie, pour répondre aux enjeux derésilience aux risques de toute nature et d’adaptabilitéà l’évolution des besoins des populations.

Une attention particulière est portée à la durée de viede l’ouvrage : optimisation des phases dedimensionnement, exploitation, maintenance, fin devie (déconstruction, recyclage), limitation des impactsdu milieu construit sur l’environnement et la santé.

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Quatre axes de travail pour une approche intégrée et pluridisciplinaire

La plupart des innovations qui composent la R5Gsont maintenant arrivées au stade de ladémonstration : communication et échanged’énergie entre l’infrastructure, le véhicule et legestionnaire du réseau ; matériaux recyclablescapables de s’autodiagnostiquer et des’autoréparer ; état de surface optimal enpermanence malgré les variations climatiques, etc.Néanmoins, leur intégration à l’échelle industrielle àdes coûts mesurés demeure un vrai défi.

Une consultation de l’ensemble des acteurs(chercheurs, industriels, maîtres d’ouvrages etgestionnaires de réseaux routiers et usagers) a déjàpermis de cibler les priorités pour créer desdémonstrateurs à échelle réelle. Après la mise ensynergie des technologies soumises à l’épreuve desdémonstrateurs, la gestion des interfaces etl’appropriation de la R5G par la société constituentles prochaines étapes. Les transferts industriels àgrande échelle sont prévus pour 2016–2018.

Les perspectives vers un béton plus vert

La stratégie nationale de développement durable2010-2013 visait à relever plusieurs défis, quirestent d’actualité dans la stratégie nationale detransition écologie et de développement durable2015-2020 et au titre de la transition énergétique,parmi lesquels on peut citer la consommation et laproduction durables et la conservation et la gestiondurable de la biodiversité et des ressourcesnaturelles. Avec plus de 1,5 million d’emploisdirects, le secteur de la construction (infrastructureset bâtiment) constitue un secteur économiquemajeur, qui doit relever ces défis. En France,l’essentiel du bitume est utilisé sur les routes et les2/3 des bétons sont destinés au bâtiment.

Avec trois tonnes par personne et par an, le bétonreprésente le matériau manufacturé le plus utiliséau monde et sa consommation continue à croîtresous la pression des pays émergents. Véritableroche liquide à température ambiante, son usageest d’une incomparable commodité, ce qui le renddifficilement remplaçable. Dans notre pays, plus de80 % du patrimoine bâti est en béton. Cet usagegénéralisé n’est pas sans conséquence, que ce soitsur les émissions de CO2, principalement liées à lafabrication du ciment, ou sur la production dedéchets minéraux de déconstruction.

Dans ce contexte, il était urgent d’explorer les pistespouvant conduire à un béton « plus vert ». Enpremier lieu, l’Ifsttar a travaillé sur le recyclage dubéton de démolition sous forme de granulats : il aconçu des traitements du béton, qui permettent depiéger le CO2 et d’améliorer la qualité des granulatset le cycle de vie global du matériau. Dans uneperspective plus lointaine, l’Ifsttar travaille aussi surdes matériaux de substitution au ciment Portland,produit qui sert de « colle » pour le béton actuel.

Avant le transfert à l’échelle industrielle, cesnouveaux ciments et bétons doivent être éprouvéset acceptés par le secteur de la construction et avoirdémontré l’adéquation de leurs performances avecles procédés modernes développés dans cedomaine.

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3. Changement climatique, risques naturels etimpacts environnementaux et sanitaires en milieuanthropisé

Que les aléas climatiques et naturels et les atteintes àl’environnement et à la santé soient d’origine globaleou locale, il est nécessaire d’intervenir, tant enprévention qu’en protection ou en adaptation.L’inaction induit des coûts et des dommages biensupérieurs à ceux qu’on rencontre lorsqu’on agit avecanticipation. Mais ces problématiques se révèlentextrêmement complexes, du fait des interactionspermanentes entre l’homme et son milieu. Il convientdonc, pour éclairer au mieux les décisions, d’observer,d’évaluer et de développer des approches intégrées etsystémiques, tenant compte de l’ensemble du cyclede vie et de toutes les externalités positives etnégatives, avec des systèmes souventinterdépendants.

Routes et climat : un lien critique

Les événements météorologiques ont un impact surles conditions de circulation routière. Cesperturbations engendrent des ralentissements, voiredes blocages du trafic, et mettent les conducteurset les autres usagers de la route en danger. Pouranticiper ces situations dégradées et évaluer leursconséquences, l’Ifsttar conduit des travaux visant àcaractériser les conditions de circulation routièreengendrées par les phénomènes météorologiquesdégradés et à identifier et mesurer l'impact de lamétéorologie sur le trafic et sur la vulnérabilité desréseaux de transport et des usagers.

Risques et aléas : de nouveaux outils

Pour minimiser l'exposition des populations auxnuisances et améliorer la maîtrise desconséquences des aléas, l'Ifsttar développe denombreux outils. La possibilité de prévision d’unecoupure de route par une crue soudaine, avec lacartographie, au cours d'une crue, de l'accessibilitéréelle d'un territoire, comme la proposition decoefficients aggravateurs en vallée pour lesrèglements parasismiques, sont des exemples desolutions à venir.

4. Penser et aménager les villes et les territoiresdurables : Approches systémiques et multi-échelles

L’anthropisation croissante des territoires, comme latransformation par l’homme de son environnement,notamment dans les pays émergents et les pays duSud, s’ajoute aux changements globaux (climatiques,démographiques, énergétiques, technologiques,économiques) et aux problèmes endémiques associés(pollutions, risques, santé, paupérisation, etc.). Il fautrepenser l’aménagement des villes et des territoiresdans une perspective plus durable. L’ampleur desdéfis appelle des solutions articulées autour d’unevision systémique, que la pluridisciplinarité destravaux de l’Ifsttar, à l’interface entre scienceshumaines et sociales et sciences de l’ingénieur,permet d’approcher au mieux, en privilégiant lesterritoires à enjeux (espaces métropolisés, péri-urbains et corridors).

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Quatre axes de travail pour une approche intégrée et pluridisciplinaire

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Pour le monde socio-économique etacadémique : expertise de référence ettransfert de technologies et deconnaissances

L’expertise est, pour l’Ifsttar, un moyen privilégié devalorisation et de diffusion des résultats de rechercheet d’exploitation des grands équipements. Elle permetde renforcer l’ouverture de l’institut à la société, endéveloppant l'écoute et le dialogue. Elle vient enappui des pouvoirs publics et des entreprises par soncaractère spécifique et indépendant, sansconcurrencer pour autant la filière économique, etparticipe pleinement à la stratégie scientifique del’établissement.

L’activité de transfert de technologie nécessite unimportant processus de maturation et de suivi. Danscette perspective, l’Institut a mis en place des accordsrégionaux avec les sociétés d'accélération de transfertde technologie (SATT). L’Institut possède uneconnaissance spécifique des secteurs d’applicationpropres aux domaines du génie civil, du génie urbainet des transports, tandis que les SATT peuventapporter leur concours dans l’évaluation, lamaturation, l’accompagnement et la négociation desactions de transfert. Les relations, non exclusives, avecles SATT permettront notamment l’échanged’expertises.

Le transfert de connaissances prend principalementla forme de publications dans des revues scientifiques,techniques et professionnelles à destination de lacommunauté recherche, des praticiens ou desdécideurs, et de conférences nationales ouinternationales, qui permettent à un chercheur de sefaire connaître et de mieux s’intégrer dans un« réseau », ou de participer à la création de tels« réseaux » et de groupes projets. La formation est unautre mode de transfert.

L’implication dans les établissements d’enseignementsupérieur, particulièrement au niveau master, estsuivie au travers d’indicateurs, le nombre de thèsessoutenues reflétant la place centrale de la formationdoctorale à l’Ifsttar.

Les personnels sont également sollicités pour denombreuses actions de formation initiale au niveau dela licence, notamment en école d’ingénieurs, maisaussi pour de la formation continue.

Un management assurant attractivité,créativité et efficacité

L’Institut s’est doté d’un projet, « Imagine Ifsttar »,qui est l’équivalent d’un projet d’entreprise, pourconcrétiser la fusion à l’origine de sa création, asseoirson identité, préciser ses ambitions et fédérerl’ensemble de ses agents. Le plan d’actions qui en estissu s’articule autour de quatre grandes thématiques :le pilotage scientifique, l’ouverture vers la société, leshommes et les femmes de l’Ifsttar et enfin lemanagement, l’organisation et les outils. Les objectifset les indicateurs sont définis en lien étroit avec leplan d’actions.

Pour un meilleur croisement entre enjeux etcompétences, l’Institut s’est réorganisé, au début del’année 2013, en cinq départements, construits encohérence avec les défis majeurs arrêtés par lastratégie scientifique et repris dans les axes du COPactuel. Les départements offrent un cadre pérenne,permettant d’assurer la continuité et lerenouvellement des compétences et desconnaissances.

Composés de laboratoires, d’unités mixtes derecherche et d’équipes, les départements illustrent àla fois les grands champs qui font l’identité et la forcede l’Institut et le cadre disciplinaire, pluridisciplinaireou interdisciplinaire qui permet de relever les défissociétaux sur le long terme.

Les actions transversales et incitatives contribuent àl’animation de la recherche, en favorisant le travailinter-structures de recherche (interne et externe) eten permettant d’investir des nouveaux champsd’exploration.

L’animation scientifique est organisée tant au sein desdépartements (plutôt de nature disciplinaire tout envisant plusieurs laboratoires) qu’au niveau des axesscientifiques transversaux aux départements. Plus quejamais, la recherche se doit aussi d’être multi-partenariale, pour répondre à la complexité desenjeux d’un développement durable de nos sociétés,dans un cadre qui bénéficie à chacun.

Contacts :Corinne ROUBAUD, chargée de tutelle MEEM/CGDD/DRI/[email protected]

Jean-Paul MIZZI, directeur général adjoint [email protected] , [email protected]

Pour en savoir plus : ww.ifsttar.fr

Télécharger le contrat d'objectifs 2013-2016 : www.ifsttar.fr/ressources-en-ligne/nos-documents-cles/contrat-dobjectifs-et-de-performance

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Directeur de la publicationSerge Bossini

ISSN2100-1634

Dépôt légalMai 2016