Contrat d’objectifs et de performance Bilan 2016-2020

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Contrat d’objectifs et de performance

Bilan 2016-2020 CA 15 mars 2021

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Résumé

Au lancement du Contrat d’objectifs et de performance (COP) en 2016, les fondements de l’organisation de l’Institut approuvée par le CA en juillet 2015 finissaient d’être posés, nouvelle organisation qui avait pour objectifs de redonner la priorité à la science, de permettre une contribution plus active à la diplomatie scientifique, notamment en regard des Objectifs de développement durable (ODD), et un meilleur pilotage institutionnel. Dans ce cadre renouvelé, les orientations stratégiques de l’IRD se sont organisées autour de 4 ambitions et 12 priorités qui structurent le COP. 16 groupes d’indicateurs et jalons associés au COP permettent d’en suivre et mesurer les avancées.

Ce bilan du COP s’appuie sur l’auto-évaluation réalisée dans le cadre de l’évaluation de l’IRD par le HCERES, en cours de finalisation1. De nombreuses déclinaisons opérationnelles des orientations stratégiques du COP ont pu être conduites sur les cinq dernières années du COP. Les principales avancées sont résumées ci-après par ambition.

Sur la période du COP, une nouvelle PDG a été nommée en février 2020, installant à ses côtés une gouvernance renouvelée. Cette première année de mandat de la nouvelle gouvernance et dernière année du COP 2016-2020 s’est déroulée dans un contexte particulier de crise sanitaire qui pour autant a permis des avancées notables sur l’ensemble des périmètres. L’organisation générale de l’Institut a évolué en cours d’année 2020 pour installer à la tête du Pôle Science un directeur délégué à la Science (D2S) et un D2S adjoint en charge de la Science de la durabilité (Sci Dur), installant la Sci Dur comme une priorité dans les orientations stratégiques et dans l’organigramme. Cette évolution de l’organisation générale approuvée par le CA de juin 2020 permet également à la PDG de nommer des conseillers scientifiques sur des champs thématiques transverses. En septembre 2020, le premier nommé fut un conseiller scientifique chargé de l’outre-mer.

Ambition 1 : porter une recherche pluridisciplinaire et partenariale au service des grands enjeux communs du développement durable dans la zone intertropicale et méditerranéenne

Au cours de ce Contrat, l’IRD s’est positionné sur de nouveaux fronts de connaissances afin de répondre aux double objectif de son Plan d’orientations stratégiques (POS 2016-2030) validé en 2016 : 1) le défi de mieux comprendre les dynamiques induites par les changements économiques, sociaux et environnementaux globaux et 2) l’importance d’éclairer par la science les politiques de développement mises en œuvre pour atteindre les ODD. L’approche scientifique choisie est interdisciplinaire et se fonde sur la recherche de solutions et d’innovations tant technologiques que sociales co-construites avec les partenaires du Sud. Elle s'inscrit dans la science de la durabilité qui a été placée au cœur de la stratégie de l’IRD et s’est traduite par la définition de 10 Programmes structurants interdisciplinaires et partenariaux (PSIP) dont 8 étaient opérationnels en 2020. Une réflexion a été engagée en 2020 sur le devenir des PSIP par la Direction déléguée à la Science en lien avec les différentes parties prenantes. Le rôle intégrateur de ces collectifs scientifiques est appelé à s’amplifier au travers de Communautés de savoirs (CoSav) en cours de constitution. Elles ont fait l’objet de désignation de 9 nouveaux conseillers scientifiques en février 2021 par la PDG, comme l’évolution de l’organisation générale de l’IRD approuvée en juin 2020 l’y autorise. Dans le même temps, l’Institut s’est fortement investi au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) français, au travers des alliances et en participant activement aux politiques de site, dans le but de promouvoir les recherches pour et sur le développement auprès de ses partenaires. En matière de science ouverte, l’IRD a organisé sa stratégie de gestion et d’ouverture des données de la recherche dans le cadre d’une approche dédiée aux pays du Sud et s’est positionné comme un acteur de la science ouverte au niveau national à travers sa participation active au sein du Comité d’organisation de la science ouverte (CoSO), de RDA-France et de divers réseaux d’expertise métiers ou chantiers de structuration numérique du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (MESRI). En 2019, l’Institut a lancé un service de dépôts et de partage des données scientifiques de l’IRD et de ses partenaires (DataSuds). Une réflexion sur une feuille de route Science ouverte pour l’Institut a été engagée en fin d’année

1 La visite du Comité d’experts HCERES s’est déroulée en décembre 2020. A date du CA de mars, le rapport HCERES n’a pas encore été rendu.

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2020. Sa finalisation et l’élaboration d’un plan d’actions sont prévues pour le premier semestre 2021, et feront l’objet de présentation devant les instances de l’IRD en cours d’année 2021.

Ambition 2 : affirmer un rôle de référent scientifique aux niveaux des pays partenaires, européen et international sur les grands enjeux communs du développement durable

L’IRD s’est doté, depuis 2016, d’une nouvelle stratégie de présence à l’international qui s’inscrit dans l’Agenda international 2030 du développement, grâce notamment à une présence active autour des conventions des parties et la contribution à la définition de stratégies portées par les ministères français à l’international. Son tissu partenarial avec les bailleurs internationaux et nationaux s’est densifié (accords-cadres signés avec les programmes et agences spécialisées des Nations unies, renforcement des liens avec les acteurs du développement en particulier la Banque mondiale et l’Agence française de développement). L’Institut a affirmé son positionnement au sein de l’Europe ainsi que sa visibilité (création de l’Initiative Arise soutenue par l’IRD, augmentation du nombre de contrats H2020 et EuropeAid). Son investissement en direction du secteur philanthropique s’est accru. Le réseau des représentants de l’IRD à l’étranger s’est étendu et diversifié pour s’adapter aux différents contextes des pays partenaires. Des stratégies régionales ont été mises en place avec pour objectif de définir les grandes orientations de la stratégie scientifique et partenariale sur 4 ans.

Ambition 3 : mettre la recherche pour le développement au service de la formation, du partage des savoirs et de l’innovation responsable

La stratégie de valorisation de la recherche et de renforcement des partenariats publics/privés a été revisitée. La politique de propriété intellectuelle s’est réorientée, compte tenu des problématiques spécifiques du Sud, vers une plus grande équité et un meilleur accès aux résultats des communautés scientifiques et des populations. Une rationalisation du portefeuille de brevets a été progressivement engagée. L’IRD s’est également attaché à la promotion de l'innovation à travers la création de « campus de l’innovation » et d’actions de formation et de sensibilisation à la démarche d’open science, de co-création et d’innovation ouverte. Un projet de transformation du Consortium de valorisation thématique (CVT) Valorisation Sud en plateforme d’accélération de l’impact socio-économique de la recherche au Sud est en cours de finalisation dans le cadre d’un partenariat entre l’IRD, les sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT) AxLR et Sud-Est. En matière de formation et d’enseignement supérieur, l’IRD apporte son appui aux systèmes d’ESR du Sud avec la double ambition de répondre aux demandes des partenaires Sud en matière de formation et d’inscrire ces actions dans les politiques de site universitaire françaises. Un outil (PSF Sud) a été mis en place pour améliorer la visibilité des actions structurantes des programmes que l’IRD soutient au Sud en partenariat avec les universités françaises et européennes. Un cadre de travail pour la création d’un Réseau Alumni IRD a également été posé. Par ailleurs, l’Institut a poursuivi sa contribution au libre accès à l’information scientifique dans les PED, notamment au travers d’une progression significative de sa production scientifique mise en libre accès pendant la durée de ce contrat. La communication institutionnelle de l’IRD a été repensée afin de renforcer son identité et sa visibilité en cohérence avec son positionnement stratégique (nouvelle identité visuelle, visibilité accrue aux rendez-vous de l’agenda national et international, renforcement de la communication partenariale, évolution de la ligne éditoriale).

Ambition 4 : moderniser l’Institut pour répondre et contribuer aux nouvelles orientations stratégiques

La déconcentration des fonctions d’appui initiée en 2016 par l’installation de quatre délégations régionales en métropole a créé les conditions d’une offre de proximité et amélioré le service rendu aux unités. Plusieurs chantiers RH ont été conduits sur la période du contrat pour mettre en œuvre les orientations stratégiques de l’IRD : priorité à l’emploi scientifique, stabilisation des emplois dits pérennes, labellisation européenne HRS4R, élaboration d’un premier plan d’actions sur l’égalité professionnelle (2021-2023), prise en compte de la qualité de vie au travail (plan de prévention des risques psychosociaux, lancement d’un baromètre social en 2019), mise en place du télétravail en 2018, engagement d’un cycle de construction ou renouvellement d’accords d’établissement à l’étranger pour les personnels de droit local. La stratégie financière mise en œuvre a permis d'être au rendez-vous des principaux objectifs du COP avec en particulier une priorité donnée à la science dans les choix d'allocation budgétaire, l'augmentation progressive des ressources propres, une gestion optimisée des moyens dévolus au Sud, l’anticipation de l'effort demandé

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par les tutelles de réduction de la masse salariale déployée à l'étranger dans le cadre du programme Action publique 2022, avec redéploiement et augmentation des ressources globales dédiées au Sud. Un Schéma directeur numérique –SDN) 2019-2023 a été élaboré et présenté au CA de mars 2019. Ses orientations stratégiques se déclinent autour de trois priorités : doter l’Institut d’outils de pilotage opérationnels, construire une offre institutionnelle pour gérer, partager et pérenniser les données de recherche, améliorer la sécurité du système d’information. Les efforts de mutualisation se sont poursuivis sur la période du COP. L’objectif de modernisation et de simplification reste une orientation majeure pour les années à venir.

Les politiques et plans stratégiques élaborés par grand secteur et les outils de pilotage dont s’est doté l’Institut, l’installation d’un mode de fonctionnement décloisonné entre ses trois pôles (pôle science, pôle développement, pôle appui), l’évolution du réseau des représentants à l’étranger sont autant d’éléments -parmi d’autres- qui ont permis une réponse réactive et adaptée au contexte de crise sanitaire créé par la pandémie COVID-19 en 2020.

S’appuyant sur son modèle de partenariat équitable et durable, sa capacité de mobilisation pluridisciplinaire et l’expertise de ses chercheurs, l’IRD a renforcé et soutenu la recherche liée à la crise, ceci en liaison avec ses partenaires du Sud, grâce notamment au comité scientifique interdisciplinaire et partenarial COVID-19 et la Task Force internationale Covid Sud. De nombreux projets de recherche (près d’une cinquantaine) portés par -ou impliquant- l’IRD ont été financés par l’Agence nationale de la recherche (ANR), l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) et l’Europe. En parallèle, l’IRD a poursuivi ses activités grâce à l’engagement de ses équipes.

Dans le même temps, en s’appuyant sur les instances et des directions de l’Institut, la nouvelle gouvernance a défini les grandes orientations stratégiques qui guideront son action dans les années à venir et pourront constituer la trame des discussions à engager avec les ministères de tutelle pour le futur contrat d’objectifs de l’Institut. L’amélioration de la définition des indicateurs et jalons, la pertinence et la réduction de leur nombre (16 groupes d’indicateurs et jalons qui recouvrent en réalité 29 indicateurs et 16 jalons) sont autant d’enjeux de la construction du prochain contrat.

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Sommaire

Résumé............................................................................................................................................................ 2

Ambition 1 : Porter une recherche pluridisciplinaire et partenariale au service des grands enjeux communs du développement durable dans la zone intertropicale et méditerranéenne ................................................ 6

1. Déploiement des programmes structurants interdisciplinaires et partenariaux .................................... 6

2. Un positionnement affirmé dans le paysage de la recherche française ................................................. 7

3. Une diversification de ses dispositifs de recherche en partenariat ...................................................... 10

4. Science ouverte : gestion et ouverture des données de la recherche, une approche dédiée aux pays du Sud 11

Ambition 2 : Affirmer un rôle de référent scientifique aux niveaux des pays partenaires, européen et international sur les grands enjeux communs du développement durable ................................................. 12

1. Une nouvelle stratégie de présence à l’international .......................................................................... 12

2. Une densification du tissu partenarial avec les bailleurs internationaux et nationaux .......................... 13

3. Europe : un positionnement affirmé, une progression sur les projets H2020 et EuropeAid ................. 14

4. Un investissement accru en direction des acteurs philanthropiques ................................................... 15

5. Un réseau IRD à l’étranger et dans les Outre-mer plus étendu, différencié, optimisé .......................... 15

Ambition 3 : Mettre la recherche pour le développement au service de la formation, du partage des savoirs et de l’innovation responsable ....................................................................................................................... 17

1. Une stratégie partenariale et une stratégie de propriété intellectuelle revisitées ................................. 17

2. Une initiative en développement : les campus de l’innovation ............................................................. 17

3. La formation comme outil de transmission du savoir ......................................................................... 18

4. Une contribution significative au libre accès à l’information scientifique dans les PED ....................... 19

5. Un renforcement du positionnement de la communication................................................................ 19

Ambition 4 - Moderniser l’Institut pour répondre et contribuer aux nouvelles orientations stratégiques . 21

1. En matière de politique RH ................................................................................................................ 21

2. En matière de stratégie financière ..................................................................................................... 23

3. En matière de systèmes d’information ............................................................................................... 25

4. Une feuille de route environnementale pour l’Institut ........................................................................ 25

Annexe : Bilan indicateurs et jalons 2016-2020 ............................................................................................ 26

Liste des sigles .............................................................................................................................................. 27

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Ambition 1 : Porter une recherche pluridisciplinaire et partenariale au service des grands enjeux communs du développement durable dans la zone intertropicale et méditerranéenne

1. Déploiement des programmes structurants interdisciplinaires et partenariaux

Au cours de ce COP, l’Institut a axé ses efforts sur l’interdisciplinarité, la Science de la durabilité et les Objectifs de développement durable (ODD). Ces choix sont portés par la réaffirmation de son mode d’intervention et d’entraînement qui reposent sur des partenariats équitables avec les communautés scientifiques des pays en développement (PED), le maintien de sa présence dans la zone intertropicale et méditerranéenne, avec une attention particulière donnée aux pays prioritaires de l’aide publique française au développement et à l’Outre-mer. L’Institut porte ainsi sur ces territoires des approches scientifiques interdisciplinaires et intersectorielles autour des grands enjeux du développement durable.

Cette approche s’est construite au travers de la constitution de 10 programmes structurants interdisciplinaires et partenariaux (PSIP), comme lieux de réflexion de stratégies de recherche interdisciplinaires et multi-partenariales avec l’émergence de fronts de science et le déploiement de l’ancrage Sud visant à faire émerger collectivement sur les territoires des solutions innovantes à fort impact sociétal. Durant le COP, les PSIP ont constitué les fils conducteurs pour guider : - l’animation assurée en interne par les départements scientifiques, en coordination avec les pôles

Développement et Appui ; - le dialogue à conduire en matière de politique scientifique tant pour la projection vers les PED de l’ensemble

de l’ESR français que pour la contribution aux modalités de partenariat avec les communautés ESR des PED partenaires de l’Institut ;

- le dialogue avec les institutions européennes et internationales et avec les différents acteurs, publics et privés ;

- l’identification de mesures incitatives (coloriage et fléchage de postes ouverts au concours, articulation avec les priorités de l’aide française au développement, fonds d’amorçage…).

Sur les 10 PSIP prévus, 8 ont pu être déployés sur les 5 années du COP sur les thématiques suivantes : - Aléas, risques et services climatiques, - Changements globaux et risques infectieux émergents, - Dynamiques urbaines et développement durable, - Préservation et valorisation de la biodiversité, - Séquestration continentale du carbone, - Vulnérabilité des zones littorales et changement global, - Géoressources, développement humain et environnement, - Optimisation des systèmes alimentaires pour le développement durable et le bien-être des populations.

En 2020, les PSIP ont fait l’objet d’un état des lieux et d’une réflexion collaborative sur leur avenir en vue de l’engagement des discussions sur le prochain Contrat d’objectifs (indicateur 2, jalon 2). Ce bilan montre que les PSIP ouvrent des espaces d’échanges et de réflexion porteurs d’une dynamique scientifique nouvelle. Ils contribuent au resserrement des collaborations entre chercheurs d’unités différentes ainsi qu’au décloisonnement entre disciplines et entre UMR.

Afin d’amplifier ce rôle intégrateur et d’en asseoir plus clairement le positionnement au sein du dispositif, quatre actions ont été définies :

1. mieux cadrer leurs objectifs ; 2. mieux les reconnaître dans l'organigramme de l'IRD ; 3. redéfinir le périmètre de certains d’entre eux afin de répondre à la fois à un positionnement en regard

des grands enjeux du développement, à l'interface entre disciplines, et en référence avec les cibles des ODD ;

4. mieux communiquer sur les PSIP, qui sont en fait des communautés scientifiques de savoirs et non des programmes.

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Ces axes d’évolution sont assortis de propositions opérationnelles afin de renforcer cet outil de politique scientifique au service de la gouvernance (lisibilité et aide au pilotage des trois Pôles, priorités thématiques), des UMR (espaces de co-création, réflexion sur les fronts de science, préparation des appels à projets en science de la durabilité) et des représentants (liens avec nos partenaires et chercheurs expatriés, déploiement des priorités thématiques sur le terrain). Des actions sont d’ores et déjà engagées en ce sens, dont la récente nomination de conseillers scientifiques, porte-paroles des communautés de savoirs associées à ces thématiques, qui auront pour mission de structurer les activités de l’IRD en la matière et d’en renforcer la visibilité dans l’agenda des ODD.

2. Un positionnement affirmé dans le paysage de la recherche française

Une mobilisation au sein des Alliances sur des initiatives prioritaires pour les pays en développement

L’IRD s’est pleinement impliqué dans les Alliances nationales de recherche (AllEnvi, Aviesan, Athena et Ancre). Au sein d’AllEnvi et d’Aviesan, plusieurs chercheurs de l’IRD identifiés et soutenus par les départements scientifiques ont participé en tant qu’experts aux groupes de travail thématiques et transversaux des alliances. Le précédent président-directeur général de l’IRD ayant été élu en juillet 2018 président d’AllEnvi pour un mandat de deux ans. Plus récemment, l’Institut s’est engagé avec REACTing/Inserm et l’ANRS dans la création d’une Task Force pour assurer la bonne coordination de la recherche sur le Covid-19 associant les institutions françaises et les institutions partenaires dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, tous thèmes et disciplines confondus (32 projets sélectionnés sur l’appel d’offres coordonné par l’ANRS consacré au COVID-19 de mai 2020). L’IRD a joué également un rôle actif au sein de l’Alliance Athéna. Aux côtés d’autres représentants d’organismes, il représentait notamment cette Alliance au sein du Comité de pilotage de la programmation (CPP) sciences humaines et sociales de l’ANR.

Une meilleure inscription de l’IRD dans les sites métropolitains et d’Outre-mer

S’agissant des relations avec les établissements de l’ESR français, les échanges développés avec les principaux organismes partenaires, en particulier le CNRS, le Cirad, l’Institut Pasteur, l’INRA (devenu INRAE), l’Inserm, le MNHN et l’Ifremer ont permis des progrès tangibles dans la mise en cohérence des dispositifs de recherche en partenariat avec les pays du Sud des EPST et EPIC concernés. La désignation d’un conseiller scientifique en charge de l’Outre-mer en septembre 2020 dans le cadre de l’évolution de l’organisation de l’IRD approuvée en juin 2020 va permettre de renforcer cette dynamique.

Le rapprochement avec les universités et les grandes écoles s’est manifesté par l’implication active de l’Institut dans les politiques des sites académiques où celles-ci sont implantées. Cette implication porte naturellement sur l’ouverture vers l’international, les opportunités de partenariat à développer avec les pays du Sud, l’utilisation du réseau de l’IRD, qui peut aller jusqu’à des formes de mutualisation de fonction de représentation dans certains pays. Sans que cela n’entache la qualité et l’implication de l’Institut dans les politiques de site, la gouvernance de l’IRD a fait le choix de se retirer des Communautés d’universités et d’établissements (ComUE) dans lesquelles il était membre fondateur (Languedoc Roussillon Université – LRU ; Université Bretagne Loire - UBL). La plus forte implication de l’Institut dans les politiques de site est un point important des orientations stratégiques portées par la nouvelle gouvernance. Malgré la crise sanitaire, des rencontres des partenaires de site ont pu être organisées en 2020 pour Marseille, Montpellier, Toulouse et Nice.

À Montpellier, où se trouve la plus forte concentration de laboratoires en cotutelle de l’Institut [25 unités mixtes de recherche (UMR), 2 unités mixtes de service (UMS), 1 unité mixte internationale (UMI) en 2020] et de dispositifs associés [laboratoires mixtes internationaux (LMI), Jeunes équipes associées à l’IRD (JEAI), groupement de recherche international Sud (GDRI-Sud)], l’IRD a sensiblement renforcé sa visibilité par son positionnement au sein de l’I-Site Montpellier Université d'Excellence (Muse), notamment par sa présence au sein de son Governing board, du groupe stratégie internationale et au conseil de gestion de la Fondation Muse. L’IRD est l’un des établissements majeurs du Pôle AEB (Agronomie-Environnement-Biodiversité), notamment par la participation de ses unités au LabEx Agro (Agronomie et développement durable), porté par la Fondation Agropolis dont il est l’un des membres fondateurs, et au LabEx CEMEB (Centre méditerranéen, environnement et biodiversité). L’Institut s’inscrit très activement et régulièrement dans les projets bénéficiaires de financements Muse. Il a contribué très fortement à la définition et au lancement du projet d’Institut d’IEA MAK’IT (Montpellier Advanced Knowledge Institute on Transitions), l’un des projets phares de l’I-Site Muse. Ce dernier a également bénéficié des excellents résultats de l’IRD dans l’initiative française Make Our Planet Great

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Again (MOPGA) et a ainsi contribué, en lien avec la Région Occitanie, au cofinancement de plusieurs projets lauréats sur le site de Montpellier, notamment via le co-financement de post-doctorants et de doctorants. Plus récemment, l’IRD a contribué aux réponses aux appels Idées et Structuration de la formation par la recherche dans les initiatives d’excellence (SFRI) du 3ème volet du programme d’investissements d’avenir (PIA 3) porté par l’Université de Montpellier et est impliqué dans les projets UM2030 (Idées) et University of Montpellier Graduate School - UMGS (SFRI) (indicateur 3.1). Dans le cadre de la politique de site et sous l’impulsion de l’IRD, un effort important a été proposé autour d’alliances stratégiques pour les contrats d’UMR de la vague A (2021-2025). Les unités travaillant sur le thème de la santé du végétal fusionnent pour former un pôle important Plant Health Institute of Montpellier (PHIM), de même sur les enjeux de la nutrition et des systèmes alimentaires et des sciences humaines et sociales. Par ailleurs, l’IRD a opéré avec le Cirad et l’Université Paul-Valéry-Montpellier la fusion de 3 unités (CERCE, GRED, GREEN) autour du concept d’humanité environnementale dans l’unité « Savoirs, environnement et sociétés » (SENS).La politique de site se construit donc très nettement autour de ces projets et des pôles qui s’inscrivent totalement dans les priorités et thématiques scientifiques de l’IRD autour des trois piliers « nourrir, soigner, protéger » et ce, dans le cadre de partenariats renforcés avec les Suds au travers notamment des dispositifs IRD. La création future du Centre international Unesco « eau » à Montpellier, qui devrait structurer et enrichir la visibilité internationale de cette thématique sur le site de Montpellier, devra s’inscrire pleinement dans la stratégie de l’IRD.

À Toulouse, l’IRD veille à la bonne insertion de ses unités en cotutelle dans les projets structurants initiés sur le site, notamment dans le projet du PIA 3 dédié à l’Intelligence artificielle Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute (ANITI) labellisé en 2019 et le projet d’école universitaire de recherche (EUR) Toulouse Graduate School of Earth and Space Science également retenu pour financement en 2019, qui mobilisent les unités IRD du site relevant de l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP). L’IRD participe régulièrement au conseil des membres l’Université fédérale de Toulouse (UFT) dans le cadre de la représentation tournante des trois organismes de recherche INRAE, Inserm, IRD.

En Île-de-France, l’IRD participe aux instances de trois regroupements universitaires qui jouent un rôle-clé dans la restructuration de l’ESR francilien :

- Sorbonne Université (SU) : l’IRD est engagé dans SU au travers de six UMR. Par interaction, SU se trouve également impliquée dans les dispositifs de l’IRD (6 LMI et 3 JEAI). L’IRD s’est particulièrement mobilisé dans trois des cinq Instituts créés par SU depuis son renouvellement en 2018 : l’Institut de la transition environnementale (SU-ITE), l'Observatoire des patrimoines de Sorbonne Université (OPUS) et l’Institut des sciences du calcul et des données (ISCD).

- Sorbonne Paris Cité (SPC) puis Université de Paris : cinq UMR de l’IRD relevant de SPC s’inscrivent désormais dans l’Idex Université de Paris, qui associe 14 partenaires, dont l’IRD. Au sein de cet ensemble, l’IRD vise à jouer un rôle d’entraînement dans le sens de la Science de la durabilité. Il participe activement à la création, sur financement Idex, de l’Institute of Global Studies of Paris (IGS Paris), l’un des nouveaux instituts mis en place, avec un fort accent sur la contribution des sciences humaines et sociales pour les recherches sur la globalisation, pour avoir des effets structurants dans le cadre du lancement de l’Université de Paris.

- Campus Condorcet : deux unités de l’IRD (PRODIG et IMAF) relevant du département scientifique sociétés et mondialisation (SOC) se sont installées sur le Campus Condorcet, participant ainsi à la création d’un grand pôle sciences humaines et sociales en Seine-Saint Denis. Par ailleurs, plusieurs GIS dont l'IRD est membre y sont aussi installés (GIS Etudes Africaines en France, GIS Institut des Amériques (IdA), GIS Moyen-Orient et Mondes Musulmans (MOM), GIS Asie, GIS Groupement pour l'Etude de la Mondialisation et du Développement et Genre (GEMDEV). Un des enjeux pour l’IRD est de devenir membre du Campus. Les démarches entreprises sur la période pourraient porter leurs fruits en phase 2 du projet Campus.

Avec Aix-Marseille Université (AMU), l’IRD a contribué au succès du projet d’Idex A*MIDEX porté par le site et a affirmé, notamment à l’occasion du renouvellement et la pérennisation de cet Idex en 2016, la priorité méditerranéenne à donner à ses relations internationales. En atteste le succès des premières éditions de l’École d’été des ODD, co-organisée par AMU et l’IRD en 2016 et 2018 et renouvelé en 2020, dans un format à distance et gratuit adapté aux contraintes imposées par la pandémie Covid-19. Cet événement, qui fédère les acteurs internationaux du développement durable présents sur le site d’Aix-Marseille (AFD/Cefeb, CMI, AVITEM, Plan Bleu, Gret, Geres, AUF), est appelé à se pérenniser sur une fréquence biennale. Les initiatives communes portées autour du programme MISTRAL avec le CNRS et à l’occasion des MEDCOP de Marseille (2015) et Tanger (2016), le soutien commun apporté au MedECC (Mediterranean Expert group on

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Climate Change) qui bénéficie d’un partenariat privilégié avec l’Union pour la Méditerranée (UPM), la labellisation IRD de nouveaux laboratoires lors du contrat quinquennal (2018-2022), l’accord-cadre et la chaire commune de recherche avec l’Institut Méditerranéen de recherches avancées (IMERA) font de ce site un véhicule privilégié de projection méditerranéenne et sahélienne pour l’IRD et ses partenaires, et plus largement pour l’ESRI français. L’IRD participe également aux actions et programmes menés au sein d’A*MIDEX (appel à projets International, Méditerranée, etc.), en gardant toujours un axe prioritaire international et Méditerranée. L'IRD s'est fortement impliqué dans le montage et la structuration de plusieurs projets portés par l'ensemble des partenaires du site autour d'A*MIDEX. Il a notamment contribué à la réussite des appels à projets SFRI et Idées en participant activement à la construction des projets Transformation and Innovate in Graduate Education with Research (TIGER) et Integration and Development at Aix Marseille through Learning (IDEAL). L’IRD a également joué un rôle significatif en renforçant l'axe Sud des Instituts d'établissement qui se mettent progressivement en place et qui structureront le lien Formation/Recherche sur le site. La localisation de l’IRD à Marseille et la présence d’institutions du développement intervenant sur la zone (Plan Bleu, Banque Mondiale/CMI, AVITEM) comme les fortes collaborations avec les ESR de la rive Sud de la Méditerranée garantissent un approfondissement de cette « vocation méditerranéenne » qui correspond par ailleurs à la volonté des pouvoirs publics locaux et régionaux, et qui prend une signification particulière dans le contexte géopolitique actuel (crise des migrants, printemps arabes, instabilité du Moyen-Orient…). Pour autant, en dépit de la présence de son siège depuis 2008 et des liens étroits tissés avec AMU, force est de constater que l’Institut, établissement national, est encore insuffisamment intégré aux dynamiques et politiques des pouvoirs publics régionaux et locaux.

À Grenoble, l’IRD est membre associé de la ComUE/Idex Grenoble-Alpes et membre du comité d’orientation stratégique de l’un de ses huit pôles de recherche, le pôle PAGE (Physique des particules, astrophysique, géosciences, environnement et écologie). Présent sur le site grenoblois au sein de deux UMR (IGE, ISTerre), l’IRD est un acteur important de la communauté des géosciences grenobloise, à travers sa forte contribution au Labex OSUG@2020 et sa capacité d'entraînement des chercheurs CNRS et enseignants-chercheurs de l’université Grenoble Alpes (UGA) sur ses chantiers emblématiques de la zone intertropicale. L’objectif est de consolider ce partenariat de site, en l’ancrant dans des chantiers prioritaires dont la cohérence et la visibilité sont des plus-values pour la politique scientifique internationale de la ComUE : le couplage entre le cycle de l’eau et la dynamique du climat en Afrique de l’Ouest, les risques environnementaux en Amérique andine (risques sismiques et volcaniques, glaciologie tropicale, qualité des milieux) et la problématique littorale en Asie du Sud-Est. L'implication de l'IRD dans la politique de site a permis de dégager deux zones géographiques prioritaires de collaboration, affichées en tant que telles dans la stratégie internationale de l'Idex et de la ComUE : l'Amérique andine tropicale (Bolivie, Équateur, Pérou) et le Vietnam, où la dynamique commune est construite autour du Centre asiatique de ressources en eau (CARE). D’une manière générale, il existe un fort développement de la recherche interdisciplinaire autour de la question du changement global sur le site grenoblois, qui s’appuie notamment sur les services nationaux d’observation (SNO), portés par des chercheurs IRD (AMMA-CATCH, Glacioclim), ou auxquels ils contribuent (INDAF), avec une intégration au sein de l’infrastructure de recherche OZCAR (Observatoires de la zone critique : application et recherche) et l’initiative européenne pour l'observation et l'exploration des aérosols, des nuages et des gaz réactifs et de leurs interactions (ACTRIS).

À Nice, l’IRD est engagé depuis de nombreuses années dans la politique scientifique du site à travers ses UMR : Géoazur en sciences de la terre et Migrations et société (URMIS). L’IRD participe à la gouvernance de la nouvelle Université Côte d’Azur (UCA) et à la définition de sa stratégie internationale, en direction des pays du Sud notamment. Cette université expérimentale permettra d’amplifier la visibilité de la science au Sud et de la science pour le développement durable auprès de la communauté universitaire niçoise en favorisant l’échange d’enseignants-chercheurs, de chercheurs, d’étudiants et de doctorants. Elle donnera en outre la possibilité à certains étudiants du Sud d’accéder à un enseignement de haut niveau. En matière d’enseignement, l’IRD s’inscrit dans l’EUR ODYSSÉE (origines ; dynamiques ; sciences de la société et de l’environnement) à travers l’UMR URMIS. L’Institut soutient notamment le Master Migration Studies dans le cadre d’un projet franco-tunisien avec l’objectif de se projeter dans toute l’Afrique. En 2017, une chaire IRD-UCA sur la sismologie et la mécanique de la rupture a été créée et attribuée à un directeur de recherche de l’IRD.

À Clermont-Ferrand, le Challenge 4 du projet I-Site « CAP 20-25 » sur les risques naturels catastrophiques dans les pays émergents a pour cible géographique les pays de la zone andine, soit l’un des principaux chantiers IRD dans le domaine des aléas naturels (essentiellement volcaniques pour ce qui concerne les unités clermontoises). Les UMR LMV et CERDI (unité associée) portent respectivement les Labex ClerVolc et IDGM+ qui sont regroupés

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dans ce Challenge 4 du projet I-Site «CAP 20-25 ». L'IRD a affiché son soutien au projet I-Site « CAP 20-25 » mais n'est pas officiellement tutelle. Un des objectifs est de profiter de la première phase d'évaluation du projet I-Site « CAP 20-25 » en 2021 pour associer l'IRD plus étroitement, tout au moins au Challenge 4.

À Brest, concentré sur le site de l’Ifremer à Plouzané, l’IRD est centré sur les sciences marines au travers de quatre unités. L’IRD y mobilise des chercheurs dans trois LMI et dans les axes Sud identifiés par ses unités. Les unités brestoises sont impliquées dans les projets européens AtlantOS, PADDLE, TRIATLAS et dans des formations diplômantes au Sud. Ces actions impliquent aujourd’hui essentiellement les unités de l’IRD du site brestois, membres de l’EUR ISBlue (LOPS et LEMAR) mais ont vocation à élargir leur partenariat de site dans le nouveau contexte ouvert par ISBLue, sur des thèmes qui trouvent des résonances dans les grands enjeux qui sous-tendent les recherches à l’IRD (régulation du climat par l’océan, interactions terre/océan, durabilité des systèmes côtiers, océan vivant, systèmes d’observation de long terme). L’Institut s’associe aux initiatives visant à consolider la place de Brest comme site d’excellence pour l’étude des océans et des mers et leur valorisation : en particulier, la dynamique collective entre les partenaires académiques, les entreprises et les collectivités dans le cadre du « campus mondial de la mer », la reconnaissance de l’Université de Bretagne occidentale (UBO), au travers du projet SEA-EU porté par l’Université de Cadix et impliquant aussi les Universités de Kiel, Gdansk, Split et Malte, comme Université Européenne de la Mer.

Dans les Outre-mer L’IRD bénéficie d’un solide ancrage dans les Outre-mer de la zone intertropicale et ses chercheurs ont développé un maillage fort de partenariats inter-Outre-mer et internationaux dans chacun des trois bassins géographiques concernés. Les territoires d’Outre-mer concentrent, en effet, nombre d’enjeux qui se posent à notre planète.

Les modes d’intervention de l’IRD en Outre-mer reposent sur des partenariats sollicités et équilibrés sur la base de programmes de recherche co-construits et en favorisant les implantations chez nos partenaires. L’IRD promeut une approche par bassin, avec l’objectif d’amplifier le rayonnement de ces implantations vers les pays les moins avancés et les petits états insulaires en développement (PEID) des bassins concernés.

Sous l’impulsion du ministère de l’Outre-mer (MOM) et du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI), l’IRD a activement participé à la mise en place des plateformes de recherche dans l’Outre-mer ouvertes à l’ensemble de l’ESR en renforçant son partenariat avec les acteurs locaux, notamment universitaires (convention avec le RESIPOL, consortium autour de l’université de Polynésie Française), appui à de nombreux projets d’écoles universitaires de recherche (EUR) de nos partenaires d’Outre-mer, membre du Consortium de coopération pour la recherche, l'enseignement supérieur et l'innovation en Nouvelle-Calédonie (CRESICA) et du GIS Initiative pour une recherche interdisciplinaire sur les systèmes et territoires Amazoniens (IRISTA) en Guyane.

L’IRD s’est également totalement inscrit dans la Trajectoire outre-mer 5.0 du gouvernement et dans le développement de plateformes de recherche en Outre-mer.

3. Une diversification de ses dispositifs de recherche en partenariat

Afin de diversifier et d’adapter les modalités de ses collaborations avec ses partenaires, aux côtés des JEAI (Jeunes équipes associés à l’IRD) et Laboratoires mixtes internationaux (LMI), l’IRD s’est doté en 2018 d’un nouveau dispositif de partenariat, les Groupements de recherche international Sud (GDRI-Sud). Celui-ci élargit la palette des modalités de coopération de l’IRD avec ses partenaires en réunissant dans un partenariat souple des laboratoires français et étrangers –dont au moins deux partenaires de PED– autour d’une thématique stratégique pour la recherche sur et pour le développement durable dans la zone intertropicale ou méditerranéenne. Au 1er janvier 2021, l’IRD compte 21 GDRI. Cet outil est ainsi venu compléter les deux dispositifs spécifiquement destinés à favoriser l’émergence d’équipes ou de structures de recherche pérennes et autonomes au Sud : les JEAI et les LMI tous deux constituant les principaux vecteurs de projection au Sud et de renforcement des partenariats scientifiques étrangers (indicateurs 5.1, 5.2 et 5.3).

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4. Science ouverte : gestion et ouverture des données de la recherche, une approche dédiée aux pays du Sud

Trois axes de travail ont été fixés à la Mission infrastructures et données numériques (MIDN, devenue Mission pour la Science Ouverte – MSO avec l’évolution de l’organisation générale approuvée en juin 2020) :

1) le renforcement de l’ouverture des données scientifiques au Sud ; 2) l’appui aux structures de recherche pour gérer, partager et pérenniser leurs données et leurs outils ; 3) et la mise en réseau et le renforcement des compétences des expertises numériques.

L’Institut s’est imposé comme un acteur de la science ouverte au niveau national à travers sa participation active (organisation d’évènements, participation à des groupes de réflexion, comité d’évaluation…) au sein du CoSO (Comité d’organisation de la Science Ouverte), de RDA-France et de divers réseaux d’expertise métiers (SIST, JDEV...) ou chantiers de structuration numérique du MESRI (Infrastructures de recherche nationales, INFRANUM, GENCI). L’IRD s’est également impliqué dans la direction du Pôle national des données de biodiversité (PNDB) et s’est positionné pour intégrer l’Institut français de bio-informatique (IFB). Ces deux infrastructures de recherche sont du domaine de la biologie (biodiversité et biologie/santé). L’Institut a également fortement contribué au projet du pôle de données Data Terra (ex-système Terre) dans lequel il co-pilote la réalisation des bases de données d’imagerie satellites et leur portail d’accès : DINAMIS, THEIA et OZCAR-THEIA. L’obtention du projet Gaia Data (Pia-3, 2020) dans lequel l’IRD est fortement présent va renforcer les dispositifs de diffusion et les moyens alloués à l’IRD pour la conservation et la mise à disposition des données (jalon 6.1).

Par ailleurs, l’IRD a également renforcé l’ouverture des données scientifiques au Sud par la création d’un dispositif de dépôts et d’accompagnement des scientifiques pour ouvrir et préserver leurs données. L’entrepôt de données DataSuds et sa structure d’accompagnement ont été lancés en septembre 2019. Ce service de dépôts et de partage des données scientifiques de l’IRD et de ses partenaires assure la découverte et la préservation des données produites dans le cadre de nos activités de recherche au Sud (jalon 6.2).

L’élaboration d’une feuille de route Science ouverte de l’IRD a été engagée en fin d’année 2020. Elle sera partagée avec les instances et fera l’objet d’un plan d’actions en cours d’année 2021.

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Ambition 2 : Affirmer un rôle de référent scientifique aux niveaux des pays partenaires, européen et international sur les grands enjeux communs du développement durable

L’IRD s’est totalement inscrit dans l’Agenda international 2030 du développement à travers une approche à la fois critique et constructive des ODD en :

- portant une science au service du développement, en défendant l’idée que les avancées de la science sont une condition sine qua non pour progresser vers l’atteinte des ODD ;

- assurant une présence active lors de grands événements internationaux, à travers l’organisation de side events ou l’animation de sessions : Organisation des Nations unies-habitat (ONU-Habitat), Forum politique de haut niveau sur le développement durable (HLPF), European Development Days, Conférence des Nations unies sur les océans, Conférences des parties sur le changement climatique, la préservation de la diversité biologique et la lutte contre la désertification… ;

- renforçant les collaborations ou en en sollicitant de nouvelles avec les acteurs multilatéraux et bilatéraux du développement (Agences onusiennes, Banque mondiale, AFD...), de façon à promouvoir une recherche sur le développement durable en partenariat avec le Sud.

1. Une nouvelle stratégie de présence à l’international

L’IRD s’est doté, depuis 2016, d’une nouvelle stratégie de présence à l’international, répondant aux objectifs prioritaires et aux ambitions portées par la gouvernance soucieuse de faire de l’Institut l’un des référents scientifiques mondiaux sur les questions de développement durable. L’IRD s’est investi sur la sphère internationale dans le cadre de l’Agenda 2030 et des Conventions de Rio pour porter et souligner la nécessité d’une recherche pluridisciplinaire et partenariale dans la zone intertropicale et méditerranéenne.

Autour des Conventions des Parties des Nations unies, peuvent être ainsi soulignées : - La forte participation de l’IRD aux côtés des universités marocaines et des institutions françaises lors de la

COP22 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) organisée à Marrakech en novembre 2016 qui a permis de positionner l’Institut comme l’un des acteurs de référence à même d’accompagner la mise en place de l’Accord de Paris.

- La présence active lors des COP Climat 23&24 organisées à Bonn en 2017 et à Katowice en 2018 où l’Institut et ses partenaires ont mis en avant les interactions climat-santé, le développement d’un portail d’information climatique, le manque de données climatiques dans la zone intertropicale, les aspects éducation et sensibilisation au changement climatique et l’initiative 4p1000.

- La COP14 (Convention sur la diversité biologique (CDB)), à Charm-el-Cheikh en 2018 fut également un moment fort d’échanges entre nos experts, nos partenaires et les décideurs autour de la problématique des aires protégées africaines dans l’agenda post 2020 et des espèces invasives en Afrique.

- La COP13 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) à Ordos en 2017 fut aussi un espace privilégié de discussion sur les méthodes et outils scientifiques pour la mise en œuvre de la Convention et l’atteinte de la neutralité en matière de dégradation des terres (ODD 15.3).

- La présence importante de l’IRD (mutualisée avec le Cirad) autour de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE, à Nairobi, novembre 2018, mars 2019), et implication dans l’initiative du PNUE « Sciences, politique, business ».

- La 3e conférence des Nations unies sur le logement et le développement durable urbain – Habitat III (Quito, octobre 2016).

- La Conférence océans/ODD14 en juin 2018. L’IRD a également contribué, grâce à la mobilisation de ses experts, aux rapports de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ou bien encore de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB). La participation et l’implication des chercheurs de l’IRD et des partenaires

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dans ces exercices sont encouragées car il s’agit d’un vecteur de l’excellence scientifique porté par l’Institut et de la capacité de transmettre des messages politiques portés par des connaissances scientifiques.

L’IRD s’est aussi positionné en facilitateur des partenariats Science, Technology and Innovation (STI) entre l’Europe et l’Afrique en participant au EU-Africa High Level Policy Dialogue (HLPD) Afrique – Europe et au sommet Afrique – Europe d’Abidjan 2017, participation qui a abouti à une déclaration commune pour une initiative coordonnée de soutien aux chercheurs africains. L’IRD est partie prenante de plusieurs programmes visant au renforcement de la coopération bi-régionale Afrique – Europe : coordination du projet ERAFRICA22, membre de CAAST’NET plus23, de RINEA24 et de Leap-Agri 25.

Au niveau des stratégies définies par les ministères, l’IRD a participé, auprès de sa tutelle MEAE, à la définition de la stratégie de la France à l’international pour l’eau et l’assainissement demandée par le comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID du 8 février 2018). Il a également contribué à la stratégie santé internationale de ce même ministère et à sa récente concrétisation, à l’occasion de la reconstitution 2020-2022 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria. Plus récemment on peut mentionner l’initiative PREZODE « Prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies », initiée par INRAE, le Cirad et l’IRD, en concertation avec une dizaine d’autres organisations de recherche, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Placée sous l’égide de la France, cette initiative a été annoncée au One Planet Summit (OPS) consacré à la biodiversité (janvier 2021).

2. Une densification du tissu partenarial avec les bailleurs internationaux et nationaux

L’IRD a densifié son tissu partenarial avec les bailleurs internationaux. En ce sens, il a appuyé le montage de projets dans le cadre d’appels d’offres [Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Programme alimentaire mondial (PAM), Banque mondiale – Madagascar et Afrique centrale, Médecins sans frontières (MSF) – Thaïlande]. Il a également développé des nouveaux liens avec les agences spécialisées et programmes de l’ONU en vue de monter des projets communs :

- renouvellement de l’accord-cadre entre la France et l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ;

- signature d’un accord-cadre avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) – mars 2018 ; - signature d’un accord-cadre avec le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et le Cirad

(2019) afin de renforcer les collaborations sur plusieurs thématiques centrales (biodiversité, risques climatiques, données, pour l’environnement, dégradation des terres, relations Environnement, sociétés et santé) ;

- réunion institutionnelle organisée à Genève avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM) autour des services climatiques et hydrologiques (projets CREWS et Hydromet) et le bureau conjoint OMM/OMS (Organisation mondiale de la santé), autour du lien entre santé et climat ;

- signature d’un accord-cadre de collaboration avec l’OMM à l’occasion de la concrétisation d’un nouveau projet portant sur le développement d’outils innovants d’alerte hydro-météorologique précoce au Tchad et au Togo (2020) ;

- labellisation de l’IRD comme Centre collaborateur pour la recherche en sciences et santé publique par l’OMS (2020). Ce centre est consacré aux recherches sur les crises sanitaires et humanitaires dans la diversité de leurs contextes et situations : épidémies, conflits, migration et catastrophes naturelles.

Tout au long du COP2016-2020, les relations entre l’IRD et la Banque mondiale se sont renforcées. L’IRD a appuyé les candidatures de plusieurs partenaires africains dans le cadre du 3ème appel des centres d’excellence africains (ACE IMPACT) financés par la Banque mondiale, avec une participation de l’AFD (indicateur 9). En partenariat avec le Cirad et le CNRS, l’IRD est partenaire de 16 des 44 centres d’excellence africains (ACE) en Afrique de l’Ouest. Via son PSIP Vulnérabilité des zones littorales dans un contexte de changement global, il a activement participé à l’atelier de lancement du programme de gestion du littoral Ouest africain WACA (West African Coastal Areas) de la Banque mondiale (Dakar, Sénégal).

La période 2016-2020 a notamment vu un rapprochement institutionnel significatif entre l’IRD et l’Agence française pour le développement (AFD). La signature d’un premier accord-cadre en 2016, renouvelé en 2019, a créé plusieurs passerelles entre les institutions pour positionner l’IRD comme acteur scientifique de référence

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dans la politique de la recherche et d’intervention de l’AFD. Plusieurs projets phares ont émergé de cet accord-cadre. Malgré les difficultés liées à la crise sanitaire, l’année 2020 a ainsi vu le montage et le développement de grands projets ambitieux sur des thématiques aussi variées que l’appui à la riposte africaine à l’épidémie de Covid-19 (ARIACOV), le cycle de l’eau et le changement climatique (CECC), la connectivité et la continuité pédagogique en Afrique de l’Ouest (Africa Digital Campus), des évaluations d’impact sur des interventions de développement mobilisant la recherche au Sud (PAIRES) ou bien encore le projet ACE PARTNERS (jalon 5). Ce rapprochement avec l’AFD permet désormais de mieux combiner les activités d’expertise et de recherche négociées au plan décentralisé des pays communs d’intervention avec des programmes impulsés conjointement par les gouvernances des deux organismes.

Si la stratégie mise en œuvre a permis à l’IRD d’être plus visible et d’inscrire pleinement son action dans le cadre des ODD, il reste des points à renforcer sur son positionnement et sa stratégie. En interne, si beaucoup de directeurs d'unité considèrent comme une opportunité pour l’Institut la place croissante occupée par les ODD et l'agenda international du développement dans la définition des politiques de recherche et les appels d'offre, il n’est pas toujours aisé de faire coïncider les priorités de recherche des laboratoires avec les priorités institutionnelles définies en commun avec les financeurs de l’aide au développement. En externe, même si l’IRD a accru ses collaborations avec les acteurs du développement nationaux et internationaux, il reste difficile de lever des fonds pour la recherche au Sud auprès des agences internationales.

3. Europe : un positionnement affirmé, une progression sur les projets H2020 et EuropeAid

Au niveau européen, la stratégie de l’IRD s’est articulée autour de trois volets d’actions :

• renforcer le positionnement de l’IRD auprès des institutions de l’Union européenne (UE) pour influencer en amont la définition des politiques européennes de recherche et de développement ;

• mieux valoriser l'expertise des chercheurs IRD vers les programmes et appels à propositions européens les plus pertinents en ne se limitant plus aux seuls appels à projets relevant de la Direction recherche et du programme Horizon 2020 (H2020), les accompagner dans le montage de leurs propositions ;

• augmenter la performance de l’Institut dans les appels à projets européens.

Les résultats du COP témoignent d’une réelle progression de l’IRD en termes de visibilité et d’influence à Bruxelles.

L’engagement de l’IRD pour appuyer et renforcer la recherche scientifique en Afrique a porté ses fruits. Après trois ans de préparation et d'intenses dialogues Europe-Afrique, le programme pilote ARISE visant à promouvoir l’excellence scientifique en Afrique a été lancé en décembre 2020. Depuis l'origine, l’Institut a encouragé la création de cette initiative, qui constituait l’une des actions inscrites dans son COP, notamment en favorisant le dialogue entre les DG de la Commission européenne et en soutenant l’appel des chercheurs africains en marge du Sommet d'Abidjan de 2017 (jalon 9.1).

L’IRD a porté son plaidoyer dans le programme Recherche et Innovation de l’UE (H2020) en faveur d’une plus grande ouverture aux pays en développement et a beaucoup investi les appels H2020 visant les sujets globaux appelant une coopération avec les PED tels que le changement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, les risques de pandémie, les questions migratoires. Sur le programme Développement de l’UE (EuropeAid), l’IRD a positionné des volets recherche dans les projets de développement (nutrition, migration, santé) qui ont trouvé un réel écho auprès des délégations européennes dans les pays. Sur la durée du COP, on constate une mobilisation accrue des chercheurs sur la programmation et les appels à projets européens, se traduisant par une augmentation des ressources financières pour les projets scientifiques dans les UMR (indicateurs 7.1 et 15.2). Sur le programme EuropeAid, l’IRD a renforcé le travail de veille en amont en croisant les opportunités détectées à Bruxelles et celles remontées par les représentants de l’IRD dans les pays avec parfois des possibilités de négociation en gré à gré (indicateur 7.2). L’IRD a organisé son positionnement lors de la revue à mi-parcours d’H2020 et sur le futur Horizon Europe pour inclure « plus de recherche avec le Sud et de coopération avec les pays en développement ». Depuis 2014, l’Institut a obtenu plus de 100 projets européens dont 66 sur H2020 et 30 projets sur EuropeAid.

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La progression dans le dépôt des projets ERC et dans le nombre de dossiers sélectionnés à l’oral s’est également confirmée, fruit d’une stratégie ERC renforcée à l’IRD. L’Institut comptait trois lauréats en 2020 (1 obtenu en 2019, 2 en 2020).

4. Un investissement accru en direction des acteurs philanthropiques L’IRD s’est attaché à susciter des échanges entre les réseaux scientifiques et philanthropiques, à consolider les relations avec les fondations de façon à orienter les chercheurs vers la collecte de fonds avec ces organisations. Un guide pratique destiné aux chercheurs et représentants de l’IRD à l’étranger a été largement diffusé en 2019. Les partenariats ont été renforcés avec le Centre français des fonds et fondations (CFFF) dont l’IRD est devenu membre associé en 2020, le Centre européen des fondations, la Fondation Mérieux, la Fondation Fabre, le Fonds AXA pour la recherche, la Fondation BNP-Paribas et la Fondation Bill & Melinda Gates (jalon 9.2). Après un premier séminaire chercheurs / fondations organisé à Montpellier en 2017, un séminaire « Santé pour tous en 2030 » a eu lieu en juin 2018, en partenariat avec la Fondation Mérieux, regroupant 40 représentants de fondations internationales et 25 scientifiques. Un troisième séminaire rassemblant philanthropes et scientifiques s’est tenu en juillet 2019 sur le thème « Agir pour le climat et la biodiversité », co-organisé par l’IRD, la Fondation BNP-Paribas, la Fondation Agropolis avec le CFFF. À l’avenir, pour améliorer l’impact de ces manifestations et capter davantage l’intérêt des fondations et autres structures de mécénat, est envisagée une entrée par bassin géographique ou pays.

5. Un réseau IRD à l’étranger et dans les Outre-mer plus étendu, différencié, optimisé

Dès 2015, un des principaux chantiers de l’Institut a été de proposer un projet d’évolution du réseau des représentants à l’étranger et dans les Outre-mer. Il a permis d’étendre le réseau de représentants mais aussi de le différencier et de le rationaliser.

L’évolution vers trois modèles –représentant délégué, chef d’antenne, correspondant– avait été conçue afin d’adapter la présence de l’IRD au contexte, de plus en plus hétérogène y compris à l’intérieur des mêmes zones géographiques, du partenariat par pays (niveau de maturité de l’ESR et degré de priorité donné à la recherche scientifique et l’innovation, niveau socio-économique de développement, historique des relations avec l’ESR français en général et l’IRD en particulier, type d’influence que l’IRD peur exercer au travers du partenariat, etc.) et à des ambitions scientifiques différenciées. Après trois années de mise en place, la dichotomie entre représentant délégué et chef d’antenne ne paraissait pas justifiée en termes de responsabilités. L’évolution des indemnités de résidence à l’étranger applicable au 1er janvier 2021 a été l’occasion de la supprimer pour ne retenir que la fonction de « représentant » tout en maintenant les « correspondants ». Sur la période 2015 – 2020, la gouvernance s’est attachée à ce que cette fonction de représentant devienne une parenthèse enrichissante dans le parcours de chercheur et que les responsabilités exercées soient compatibles avec la poursuite des recherches.

L’IRD a également mis en place des stratégies régionales avec pour objectif de définir sur une durée de quatre ans les grandes orientations de la stratégie scientifique et partenariale et d'accroître la lisibilité de ses travaux dans une zone géographique donnée. Elles sont accompagnées des stratégies pays et territoires qui présentent la manière dont les représentants entendent mettre en œuvre leur lettre de mission, sur leur territoire d’affectation, en cohérence avec les résultats des comités de pilotage scientifiques et stratégiques (CP2S), lieu du dialogue avec les partenaires scientifiques permettant de formuler des avis et des recommandations sur la pertinence des actions de l’IRD en cours dans le contexte du pays/territoire concerné au vu des enjeux du développement et des actions menées par les autres acteurs du développement (jalon 8).

Début 2021, le réseau compte 37 postes hors métropole : 26 représentants dont 3 mutualisations (Afrique du Sud – CNRS/CIRAD, Madagascar – MNHN, Tunisie – CIRAD), 11 correspondants dont 3 mutualisations (Chili – MNHN, Martinique – CIRAD et Colombie - CIRAD). Parmi les 37 postes, 5 concernent les ROM-COM avec 4 représentations (Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, La Réunion, Guyane) et 1 correspondant (Martinique).

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Les mutualisations ont pour effet : • une meilleure lisibilité de l'offre des opérateurs de recherche français à l'étranger et plus de légitimité

de la recherche française vis-à-vis des autorités et partenaires locaux ; • une complémentarité et coordination renforcées des chantiers scientifiques.

En complément de ce réseau, 2 représentants sont basés en Europe auprès de l'UE (Bruxelles) et de la FAO (Rome).

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Ambition 3 : Mettre la recherche pour le développement au service de la formation, du partage des savoirs et de l’innovation responsable

1. Une stratégie partenariale et une stratégie de propriété intellectuelle revisitées

Une nouvelle stratégie de valorisation de la recherche

L’IRD s’est engagé dans la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de valorisation de la recherche en adéquation avec ses missions au Sud. Une première brique de cette stratégie est la révision de la politique de propriété intellectuelle dont les lignes directrices ont été formalisées dans le document de cadrage intitulé Partage des résultats et diffusion des savoirs au Sud : contribution à une nouvelle stratégie de propriété intellectuelle pour l'IRD, qui a été soumis au Conseil scientifique puis approuvé lors du CA de décembre 2018. Ce document présente les grandes lignes de la stratégie de propriété intellectuelle de l’IRD et définit les processus métiers qui lui sont associés. Il s’agit pour l’IRD de se donner les moyens de reconnaître la propriété des résultats et d’identifier toutes les personnes à l’origine du savoir, de sortir de l’approche « tout brevet » en formalisant la protection adéquate pour toute invention, de mettre en œuvre une politique de licensing pragmatique, inventive et exigeante qui permette de concéder des droits d’exploitation sans hypothéquer l’avenir, de sécuriser les processus et les outils à disposition des chercheurs sur de grands enjeux scientifiques et les réglementations internationales et de se donner les moyens de concilier maturation des technologies et maintien de l’accès au Sud. Elle a pu être déclinée dans une charte de valorisation, partage et diffusion de la recherche à l’IRD, présentée en CA de décembre 2020.

Parallèlement à l’élaboration d’une nouvelle stratégie de propriété intellectuelle, l’IRD a engagé depuis 2015 une importante et progressive rationalisation de son portefeuille de brevets, en passant de 112 brevets en 2015 à 62 brevets en 2020, ce qui se traduit par une nette amélioration du ratio de « qualité du portefeuille » (indicateurs 10.3 et 10.4). La part des brevets valorisés par rapport au nombre de brevets déposés a augmenté de 17 % en 2016 à 32 % en 2020. En revanche, si la part des brevets déposés avec les partenaires du Sud et de l’Outre-mer a légèrement augmenté entre 2016 (23 %) et 2020 (26 %), cette augmentation est jugée insatisfaisante au regard du positionnement de l’Institut vis-à-vis de ses partenaires Sud en termes de partage équitable de la propriété intellectuelle. Dans le cadre du prochain Contrat d’objectifs, l’IRD s’attachera à augmenter significativement ce pourcentage dans les années à venir. Cette démarche est renforcée par la mise en place de procédures liées au Protocole de Nagoya.

Les partenariats de recherche conclus avec des industriels, des entrepreneurs, des ONG, des associations professionnelles ou des fondations d’entreprises se sont diversifiés, et le montant des financements obtenus au titre de ces partenariats publics-privés a plus que triplé passant de 3,8 M€ en 2016 à plus de 13 M€ en 2020 (tous contrats confondus) (indicateurs 10.1 et 10.2). L’IRD a privilégié de plus en plus des formes de partenariat ouvertes à la co-construction de questions de recherche au service de l’invention de nouveaux modèles économiques durables.

Une transformation du CVT Valorisation Sud

Après 6 ans d’approche techno push qui a conduit à vouloir créer un portefeuille le plus large possible de titres de propriété intellectuelle et d’actifs valorisables -approche inadaptée aux contextes Sud- et sans moyens dédiés à la maturation, le bilan du CVT Valorisation Sud n’est pas satisfaisant. Les membres fondateurs du CVT (IRD, Institut Pasteur, Cirad et Universités Outre-mer) ont décidé en avril 2018 de proposer un projet de transformation en plateforme d’accélération de l’impact socio-économique de la recherche au Sud, qui assure les meilleures chances de réussite à la diffusion, à la transposition et au transfert des innovations maturées pour et avec les PED. Ce projet a été soumis à l’Appel à projets « Expérimentations complémentaires aux SATTs » du PIA3 sans être retenu, et constitue la base d’un accord de partenariat entre l’IRD, la SATT AxLR et la SATT Sud-Est dont la signature est prévue courant 2021.

2. Une initiative en développement : les campus de l’innovation En appui au développement d’une offre d’accompagnement des chercheurs en termes d’outils, de méthodologies et de formations pour les accompagner dans leurs démarches d’innovation et de partenariats

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multi-acteurs, les campus de l’innovation offrent des espaces et des lieux ouverts destinés à accueillir plusieurs activités favorisant l’ouverture de la science à la société et/ou l’économie. Pour accompagner cette dynamique, l’IRD a créé un Campus de l’innovation en France avec l’ambition d’appuyer des initiatives et lieux similaires dans certains pays partenaires de l’IRD au Sud (jalon 11.2). Le premier campus de l’innovation a été lancé sur le site de l’IRD à Bondy avec pour objectifs de : faciliter les interfaces entre le monde académique et le monde socio-économique ; développer des outils promoteurs de collaborations entre équipes de recherche et acteurs économiques ou associatifs de l’innovation ; proposer des formations pour sensibiliser les équipes de recherche à la démarche d’open science, de co-création et d’innovation ouverte. Le lancement du laboratoire « Sols, savoirs, saveurs (LAB3S), impliquant chercheurs, agents des collectivités locales et représentants de structures de l’économie sociale (Est-ensemble) sur le Campus de Bondy comme l’inauguration du FabLab, plateforme innovante dotée d’outils numériques de fabrication, ont accompagné les unités présentes dans leurs activités de recherche-action en les adaptant aux besoins de leurs partenaires Sud.

L’IRD a également déployé des projets de « campus de l’innovation » dans ses pays partenaires, au Burkina Faso et au Sénégal, projets qui sont encore au stade expérimental. L’inauguration de la maison des jeunes à Ouagadougou (Burkina Faso), connue sous le nom « La Ruche », a été l’occasion de mettre en valeur le tiers-lieu animé par l’IRD. L’ambition partagée par les partenaires de ce tiers-lieu est de créer un espace commun où acteurs publics et privés œuvrent en faveur de l’intégration de la jeunesse dans le tissu économique du pays.

Outre les opportunités ouvertes à Ouagadougou et à Dakar, on constate un intérêt croissant de la part de partenaires de l’ESRI au Nord et au Sud pour ce type de démarche. Les exemples d’initiatives ne manquent pas portant une approche similaire à celle des Campus de l’innovation et qui pourraient constituer à terme des partenaires pour l’IRD dans son engagement pour une science de la durabilité qui intègre les démarches d’innovation ouverte et responsable : Sémé City à Cotonou (Bénin), Cité de l’Innovation et des Savoirs à Marseille (CISAM, piloté par l’AMU), Cité de l’innovation de l’Université Mohamed V à Rabat.

3. La formation comme outil de transmission du savoir L’importance du renforcement des capacités est une notion affirmée dans le COP notamment à travers le concept de « partenariat scientifique équitable ». L’appui aux partenaires du Sud de l’IRD s’est traduit par plusieurs types d’action :

• le soutien à des équipes scientifiques et projets de recherche, via les dispositifs de recherche en partenariat JEAI, LMI et GDRI-Sud ;

• le partage des données et le renforcement des infrastructures numériques ; • l’appui au développement du secteur de la valorisation de la recherche et aux initiatives innovantes ; • l’appui à la formation et à l’enseignement supérieur à la fois aux plans individuels et institutionnels.

Le renforcement des capacités est une mission transversale à l’ensemble des activités scientifiques de l’IRD, fondée sur la conviction que le développement passe par des communautés scientifiques reconnues et ouvertes sur les enjeux sociétaux. Un des volets de cette activité a consisté en l’appui aux systèmes d’ESR du Sud, avec la double ambition de répondre aux demandes des partenaires Sud en matière de formation, d’une part, et d’inscrire ces actions dans le cadre des politiques de site universitaire françaises, d’autre part.

Depuis 2015, l’IRD a soutenu 230 doctorants du Sud à travers le programme Allocations de recherche pour une thèse au Sud (ARTS) et ses chercheurs ont encadré annuellement entre 860 et 960 doctorants dont 70 % sont originaires d’un pays du Sud (indicateur 12). De plus, l’Institut a toujours inscrit dans ses actions la volonté de faciliter l’accès aux doctorants du Sud aux écoles doctorales françaises et tant que possible en cotutelle avec les universités dont sont originaires les étudiants en thèse.

En 2018, l’IRD a posé un cadre de travail pour la création d’un Réseau Alumni IRD. Tous les doctorants, chercheurs et enseignants du Sud qui ont bénéficié d’un soutien financier de la part de l’IRD n’ont pas le même degré de collaboration avec l’Institut, cela doit être pris en compte dans la mise en place d’un véritable réseau « IRD Sud ». Cette initiative étant transversale à plusieurs services et directions de l’IRD, le Service Renforcement des Capacités a mis en place fin 2020 un groupe de travail « Planète IRD » rassemblant des représentants des structures intéressées autour de la mise en place de ce réseau. Trois axes de réflexion sont abordés : 1) l’élaboration d’une base de données des partenaires recensant ou actualisant les informations

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disponibles ; 2) la mise en place d'un espace numérique collaboratif qui faciliterait le partage d’informations ou de compétences et la mise en réseau des différents cercles d’intérêts et 3) l’adoption d’une politique d’animation de ces réseaux en lien avec les représentations, les délégations régionales et le siège.

Pour accompagner le montage de masters régionaux ou internationaux et la structuration d’écoles ou de collèges doctoraux, une procédure de mise en place de « projets structurants de formation au Sud » (PSF) a été validée. Elle vise à améliorer la visibilité des actions structurantes que l’IRD soutient au Sud en partenariat avec les universités françaises et européennes et à clarifier les modalités de sélection des programmes soutenus. Un accompagnement (concernant l’ingénierie de projets, l’ingénierie de formation ou encore la recherche de financements complémentaires) est proposé aux porteurs de projets. À l’heure actuelle, 27 projets sont accompagnés dans le cadre de cette démarche, qui se veut qualitative et orientée sur quelques priorités thématiques phares pour l’Institut.

Un des premiers partenaires de l’IRD pour ses actions de formation est l’Agence universitaire francophone (AUF). Le premier accord-cadre qui lie les deux institutions portait sur la période 2015-2019. Son renouvellement pour la période 2019-2021 inclut l’ambition de co-construire des projets en faveur de l’innovation et de la valorisation de la recherche.

4. Une contribution significative au libre accès à l’information scientifique dans les PED

Le libre accès à l’information scientifique est essentiel au renforcement des capacités de recherche des communautés scientifiques des pays du Sud, qui, pour diverses raisons, rencontrent des difficultés pour accéder aux publications internationales et aux données de la recherche. L’IRD a fortement contribué au libre accès à l’information dans les PED en favorisant la diffusion et l’accès à l’information via : - sa base bibliographique Horizon pleins textes, avec plus de 73 000 publications sous format numérique pdf

en libre accès sur internet soit 70 % de la production scientifique de l’IRD (progression de 31 % des documents mis en accès libre pendant la durée du contrat, indicateur n° 13) ; du fait de sa qualité Horizon pleins textes a été labellisé Collection d’excellence pour la recherche (CollEx) en 2018 ;

- sa plateforme OpenEdition Books où 184 ouvrages publiés par les éditions de l’IRD dans le domaine des sciences humaines et sociales ont été déposés depuis 2015 et sont désormais accessibles, dont 70 % en accès freemium (version html en accès libre) ;

- sa photothèque Base Indigo avec plus de 66 000 documents iconographiques ; - son portail NumeriSud, qui met à disposition des chercheurs et étudiants du Sud plus de 150 000 documents

issus des recherches de l’IRD : publications, cartes géographiques, vidéos et photos, ainsi que des formations en ligne ;

- sa base de données audiovisuelles, ouverte en 2017, permettant de visionner en ligne 600 films produits ou coproduits par l’IRD.

5. Un renforcement du positionnement de la communication institutionnelle

La création d’une nouvelle identité visuelle en 2016 a permis de valoriser la singularité de l’IRD, de son modèle et de sa communauté. De plus, du fait du rôle de l’Institut en appui à la diplomatie scientifique de notre pays, il s’agissait de mieux affirmer l’identité française de l’IRD. Le nouveau logo est désormais utilisé dans les différents lieux de visibilité de l’établissement, qu’il s’agisse des productions éditoriales de recherche et de diplomatie scientifique, de vulgarisation et de médiation scientifique, des supports institutionnels (internet et intranet, réseaux sociaux) ou encore des productions multimédias (éditions, audiovisuel), de l’événementiel ou des lieux physiques de présence de l’IRD. Un nouveau film institutionnel a été réalisé en 2018 afin de dynamiser l’image de l’Institut. Outil de visibilité, ce film, qui donne la parole aux partenaires de l’IRD et aux doctorants du Sud, traduit l’excellence scientifique et les valeurs de partage portées par l’Institut.

Un autre enjeu majeur de l’IRD est d’accroître sa visibilité comme porteur d’un modèle original de partenariat scientifique équitable et comme interlocuteur majeur sur ce thème des organisations nationales, régionales et internationales, ce qui passe notamment par notre présence renforcée aux grands rendez-vous nationaux et internationaux de l’agenda scientifique et du développement. Sur la période du COP, des actions de

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communication (stands, plans de communication digitaux, relations presse) ont accompagné la participation de l’Institut dans plus d’une trentaine de rendez-vous internationaux, régionaux et nationaux de la recherche et du développement par an. Par ailleurs, l’IRD a impulsé des événements spécifiques à destination de la Planète IRD et de ses cibles scientifiques ou politiques. C’est en ce sens et autour d’une ligne directrice « Savoirs, biens communs », qu’a été pensé le programme des 75 ans de l’IRD en 2019 autour d’une série d’événements en France et dans ses pays partenaires.

Pour mieux rendre compte et promouvoir la richesse des sujets et des résultats issus des travaux de ses chercheurs, l’IRD a fait évoluer le traitement éditorial de son actualité scientifique en ligne, avec une approche multimédia renforcée et le souci d’une meilleure cohérence avec la stratégie scientifique. Les travaux ont été engagés, avec pour résultat la création en février 2019 d’un site d’actualités scientifiques Le Mag.

Les enjeux de visibilité de l’Institut restent majeurs et seront un des axes clés de déclinaison des orientations stratégiques de l’Institut pour les années à venir.

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Ambition 4 - Moderniser l’Institut pour répondre et contribuer aux nouvelles orientations stratégiques Pour adapter son organisation et son fonctionnement au projet porté par le COP, l’IRD s’est appuyé sur les principes suivants : - mettre la science au cœur de tous les dispositifs de fonctionnement de l’Institut ; - redéfinir les fonctions des directions du siège autour de la mission fondamentale de l’IRD : la recherche pour

le développement, en tenant compte de l’évolution liée aux réflexions internationales sur le développement durable ;

- privilégier une logique de subsidiarité, et assurer une meilleure répartition et articulation entre les responsabilités des différents niveaux de l’organisation ;

- simplifier et clarifier les procédures de décision et de gestion ; - organiser le pilotage autour d’un nombre limité de principes garants d’une bonne gouvernance.

L’organisation générale et le fonctionnement de l’Institut se sont donc articulés autour de 3 pôles travaillant de concert et de façon transversale : - Pôle science ; - Pôle développement, enjeux globaux et partenariats dit « pôle développement » ; - Pôle appui à la recherche et au rayonnement scientifique international dit « pôle appui ».

1. En matière de politique RH

Une nouvelle organisation de la direction des ressources humaines a vu le jour en 2017 afin de répondre à l’ambition du COP d’une politique des ressources humaines ambitieuse pour valoriser l’Institut et ses agents. Elle a été conçue dans le cadre de la déconcentration initiée en 2016 par l’installation des quatre délégations régionales en métropole, l’activité RH étant précédemment concentrée à la direction des ressources humaines. L’installation progressive des services déconcentrés RH dans les trois principales délégations régionales a fait l’objet d’un important plan d’accompagnement (parcours d’intégration par la DRH). Ainsi la déconcentration des activités de recrutement et de gestion des personnels contractuels a pu être mise en œuvre en mars 2018 et la gestion des fonctionnaires à compter du 1er janvier 2019. Cette déconcentration a contribué à créer les conditions d’une offre RH de proximité visible, simple et accessible, réactive et harmonisée.

Plusieurs chantiers RH ont été conduits pour mettre en œuvre les évolutions réglementaires applicables à l’ensemble de l’ESR mais aussi les orientations stratégiques de l’Institut inscrites dans son COP.

Ainsi, l’Institut a opéré et opère le déploiement des dispositifs réglementaires nationaux applicables aux personnels des EPST et universités : prélèvement à la source au 1er janvier 2019, télétravail en 2018, DSN (déclaration sociale nominative) pour une mise en place au 1er janvier 2021, protocole « Parcours professionnel, carrières et rémunérations » (PPCR), régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel pour les ingénieurs et techniciens (RIFSEEP) appliqué au 1er septembre 2017, loi de transformation de la Fonction publique d’août 2019… sans compter la Loi de programmation de la recherche de décembre 2020 qui a déjà fortement mobilisé les équipes en 2020 et qui se déclinera en 2021.

En parallèle, plusieurs actions et projets ont été réalisés pour répondre aux nouvelles orientations stratégiques et à des attentes fortes de la communauté IRD. A titre d’illustrations :

Priorité à l’emploi scientifique, la stabilisation des emplois pérennes et la promotion des carrières

- Une politique d’emploi ambitieuse a été mise en œuvre, en dépit des contraintes pesant dans ce domaine sur l’ensemble de la fonction publique, avec une priorité donnée à l’emploi scientifique (indicateur 14.1) et à un plan de stabilisation des emplois dits pérennes en 2016-2018. S’agissant de la masse salariale, un objectif de maintien et, autant que possible, d’augmentation des effectifs de titulaires contribuant directement aux activités de recherche (chercheurs et ingénieurs, techniciens et personnels administratifs) a été fixé sur la période 2016-2020. Le nombre de concours ouverts depuis 2015 au profit du secteur science a excédé la prévision de départs définitifs (retraites). Cette évolution a été permise par une rationalisation du dispositif d’appui, notamment à l’étranger. Une analyse de la trajectoire emplois 2010-2025 a été

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présentée au CA de décembre 2018. Elle est en cours d’actualisation et fera l’objet de présentation devant les instances au cours du premier semestre 2021 (cf. infra).

- Parallèlement les dispositifs emplois, notamment à destination des jeunes, ont été renforcés tels que les volontaires internationaux (VI) ou les bourses ARTS, et de nouveaux dispositifs ont été déployés tels que l’apprentissage dès 2019 ou vont l’être prochainement (agrément en cours d’obtention) comme les volontaires du service civique (VSC) pour l’Outre-mer. Il s’agit là d’une orientation forte portée par la nouvelle gouvernance de l’IRD.

- Une charte relative aux personnels contractuels a été élaborée en concertation avec les organisations syndicales, soumise à l’avis du CTEP puis validée en CA en juin 2019. Impactée par la loi de la transformation de la Fonction publique, puis celle de la programmation de la recherche, sa diffusion interviendra en 2021 après la parution des décrets. Toutefois les nouveaux barèmes des personnels contractuels ont été mis en œuvre à compter d’octobre 2019 (jalon 14).

- L’IRD a obtenu la labellisation européenne Human Ressources Strategy for Researchers (HR4SR) en fin d’année 2019, qui vise à améliorer les pratiques des organismes et établissements œuvrant dans le domaine de la recherche en matière de recrutement et de conditions de travail des chercheurs. Un plan d’action pluriannuel sur la période 2020-2021 a été mis en place. Une autoévaluation de ces actions sera réalisée par l’IRD fin 2021 et transmis à la Commission européenne pour son appréciation.

- Une étude sur la trajectoire emplois 2010-2025 de l’IRD a été présentée lors du CA de décembre 2018 comprenant un bilan statistique rétrospectif et des scénarii d’évolution. Cette étude est en cours d’actualisation et fera l’objet de présentation devant les instances en cours d’année 2021. Ces analyses permettent d’enrichir la formalisation d’une politique emploi pluriannuelle, basée sur la mise en place d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences menées au plus près des structures, unités de recherche et structures d’appui en métropole, en Outre-mer et à l’étranger.

L’égalité professionnelle à l’IRD : un domaine à améliorer

Des progrès réels ont été réalisés en matière de parité de genre mais beaucoup reste encore à accomplir (indicateur 14.3). L’IRD peut en effet se targuer d’être exemplaire en matière de parité femme/homme au niveau du fonctionnement de sa gouvernance. Il en va de même au niveau des instances statutaires de l’IRD, qu’il s’agisse du CA, du Conseil d’orientation stratégique (COS) ou encore des instances scientifiques. Le bilan est moins favorable s’agissant par exemple des fonctions de représentant à l’étranger et en Outre-mer où encore trop peu de femmes assurent ces responsabilités. Un diagnostic sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes à l’IRD a été réalisé en 2020, dont une consultation auprès des personnels sur leurs perceptions et attentes sur cette question. Sur la base de cette analyse, un plan d’actions sur trois ans (2021-2023) a été élaboré. Il a été soumis à l'avis du CTEP de décembre 2020 et sera présenté au CA du 15 mars 2021.

La prise en compte de la qualité de vie au travail

A compter de 2016, un plan de prévention des risques psychosociaux a été établi et soumis au CHSCT-EP pour prévenir les situations à risques. Un baromètre social a été lancé en 2019. Les personnels de l’IRD ont été sollicités par questionnaire afin de connaître leur perception sur les conditions de réalisation de leur travail, avec un fort taux de retour (70 % des personnels interrogés). Les résultats de cette consultation ont été présentés aux instances compétentes, communiqués aux agents début 2020 et ont servi à la construction des axes du plan d’amélioration de la qualité de vie au travail 2021-2023 soumis à l’avis du CHSCT-EP de novembre 2020. Un nouveau baromètre social sera conduit en 2021, il permettra d’améliorer ce plan et mesurer les premiers effets de la crise sanitaire.

L’expérimentation du télétravail lancé en 2018 a été reconduite. Le développement de ce dispositif au sein de l’IRD a facilité la généralisation du télétravail et l’organisation de la continuité du service dans le contexte de la crise sanitaire liée à la pandémie COVID-19.

Les ressources humaines aux Suds

Par sa présence sur les terrains des pays partenaires, l’IRD présente la particularité d’avoir parmi ses effectifs des personnels de droit local, recrutés sur place, exerçant dans les implantations à l’étranger. Un cycle de mise en place ou de révision d’accords d’établissement (AE) a été engagé par pays répondant aux enjeux suivants : - instaurer un système de rémunération cohérent garantissant la simplification des règles de gestion ainsi

que la réduction des écarts de salaires entre catégories, se rapprochant de celui des personnels du MEAE déployés dans le pays ;

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- garantir la revalorisation de la rémunération des personnels dans le respect des contraintes budgétaires de l’Institut et le cadre légal et réglementaire local ;

- accompagner les trajectoires professionnelles des personnels ; - améliorer la protection sociale.

Un accord d’établissement du Sénégal a été signé en 2018 suivi de ceux des représentations de la Côte d’Ivoire en 2019 et du Bénin en 2020. Les négociations ont été engagées pour la Bolivie et le Cameroun.

Par ailleurs, à l’instar des agents publics exerçant en métropole et Outre-mer, les personnels locaux se verront doter d’une charte affirmant leurs droits et obligations et les principes directeurs de la politique que l’Institut souhaite mettre en place, à travers notamment les accords d’établissement.

2. En matière de stratégie financière Depuis 2016, la stratégie budgétaire s’articule autour de trois principes directeurs : - traduire dans les choix d’allocation budgétaire la nécessaire priorité donnée à la science et la réactivité pour

répondre aux urgences éventuelles permise par une optimisation des moyens destinés à soutenir la recherche, axée sur des objectifs de modernisation, de simplification et de mutualisation avec les partenaires institutionnels et académiques de l’IRD ;

- adopter une gestion optimisée des moyens dévolus au Sud et soutenir la montée en puissance de nouveaux outils de coopération scientifique ;

- assurer, face à la contrainte qui pèse sur les finances publiques, une dynamique de financement par le biais d’une politique de levée de fonds active, notamment vis-à-vis des bailleurs européens et internationaux.

Conformément à la trajectoire haussière fixée dans le COP, l’augmentation des ressources contractuelles est constante entre 2016 et 2020, en passant d’un volume contractualisé de 23,14 M€ à 27,6 M€ sur la période (indicateurs 15.1 et 15.2). Une série de mesures ont été déployées pour soutenir cette dynamique. Au plan budgétaire, un fonds dit d’amorçage aux programmes et projets a été mis en place en 2016. Doté d’un budget annuel à hauteur d’environ 1 M€, il est destiné à apporter, d’une part, un soutien financier et en personnel pour les montages complexes (CDD jusqu’à 6 mois) aux équipes de recherche en phase de contractualisation, d’autre part, à procéder à des co-financements pour des programmes stratégiques au plan scientifique. Au plan normatif, la règlementation interne relative aux frais de gestion a été clarifiée et alignée sur les standards des principaux partenaires de l’Institut tout en garantissant l’équilibre financier général. Enfin, dans le cadre du chantier de déconcentration des fonctions appui au sein des délégations régionales, une réorganisation du dispositif de gestion a été menée pour améliorer le service rendu aux équipes de recherche dans le montage et l’exécution des contrats. Cette réorganisation s’est traduite par la mise en place de services partenariaux et contrats de recherche (SPCR) au sein des trois principales délégations régionales et, en filigrane, un meilleur positionnement des directions fonctionnelles principales (Direction des finances et Direction des affaires juridiques) mais qui doivent encore renforcer leur animation de réseau déconcentré. L’ouverture d’IRD Contrats (en remplacement de SIROCCO) en début d’année 2021 contribuera à cette dynamique. Par ailleurs, un groupe de travail sur les financements externes, co-piloté par la DF et le DRIE, devrait permettre d’apporter des solutions concrètes pour accompagner et simplifier le montage et le suivi des projets.

Au niveau des unités de recherche, les dotations de base (financées sur subvention d’État), sont en progression constante sur la période : +0,841 M€ entre 2015 et 2020, soit + 9,85 %. Un nouvel algorithme pour le calcul de ces dotations a été mis en place, permettant plus de transparence et d’objectivité. Un fonds d’intervention en cas de crise (environ 300 k€ / an) a été instauré, permettant de répondre aux besoins urgents en réaction à des situations de crise humanitaire ou écologique.

Une gestion des moyens dévolus au Sud optimisée et alignée sur les objectifs stratégiques a été instaurée, avec un repositionnement des départements scientifiques au cœur de ce processus. Depuis 2017, un principe de fongibilité a été introduit entre les crédits consacrés aux affectations hors métropole et ceux alloués aux missions longue durée (MLD). Les demandes d’affectation hors métropole sont depuis 2016 ouvertes à l’ensemble des personnels scientifiques de l’UMR, les personnels extérieurs à l’IRD accueillis en affectation hors métropole n’étant plus soumis à un nombre contingenté de possibilités. Une révision du barème des indemnités de résidence à l’étranger (IRE) a également été opérée en 2018. Cette réforme poursuivait un objectif d’équité vis-à-vis des partenaires du Sud et des autres agents employés par les autres établissements tutelles des UMR. Elle a permis de dégager des marges de redéploiement de plus de 2 M€

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au profit de l’ensemble des instruments concourant à la dynamique de la recherche pour le développement aux Suds (MLD, mobilités Sud-Nord et Sud-Sud, LMI, JEAI, GDRI-Sud). Cette réforme s’inscrit dans la trajectoire baissière des dépenses de personnel limitatives à l’étranger prescrite par le MEAE et le MESRI. En avril 2019, dans le cadre du programme gouvernemental Action publique 2022 (AP 2022), les ministères de tutelles ont fixé à l’IRD un objectif de réduction de la masse salariale déployée à l’étranger à 8 M€ entre 2017 et 2022. Pour atteindre cette cible, outre la poursuite de l’ensemble des actions engagées par l’établissement pour optimiser son dispositif, une nouvelle évolution du barème IRE des personnels IRD a été mise en place au 1er janvier 2021.

Le processus de déconcentration et de redistribution consécutive de l’activité métropolitaine entre la Direction des finances (DF) et les quatre délégations régionales, a été engagé sur la période, en particulier par la désignation d’un responsable à la tête de chaque service financier régional, permettant de constituer un réseau de référents dédiés au contrôle interne de premier niveau. Le positionnement de ces responsables financiers assure une couverture déconcentrée sur la totalité des actes de gestion émis relevant de leur périmètre (hors RH). Un séminaire de formation dédié a été organisé en novembre 2018. La déconcentration des actes de gestion, au niveau des délégations régionales et unités, doit progressivement se renforcer pour ne conserver à la DF que les fonctions de pilotage. Animer ce réseau, mieux le documenter, simplifier les processus de gestion seront les défis déjà engagés de la DF. Côté comptable, le réseau des régisseurs à l’étranger a évolué : mutualisation, quand elle est possible, avec les établissements français présents dans les pays d’intervention ou recrutement de régisseurs recrutés en droit local. Cette évolution a rendu nécessaire la mise en place d’une nouvelle organisation de l’Agence comptable principale (ACP) qui tient compte, d’une part, des nouveaux besoins liés à ces recrutements et, d’autre part, de la maîtrise des risques. Cette évolution s’est accompagnée de la révision de l’ensemble du dispositif d’audit des régies.

La gouvernance a saisi l’opportunité liée à la réforme « GBCP » pour faire un choix stratégique en termes d’ouverture vers des solutions SI mutualisées. Le choix de la solution système d'information financier analytique et comptable (SIFAC) proposée par l’AMUE a été guidé par différents attendus stratégiques, fonctionnels et économiques (coût en investissement inférieur de 1,4 M€ par rapport au développement de l’ancien progiciel de gestion intégré (PGI) « Sorgho » à isopérimètre fonctionnel), mais également par la volonté de disposer d’une solution mutualisée qui s’inscrive pleinement dans les principes posés par l’Institut.

Pour finir, le premier Schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) de l’IRD 2012-2017 a poursuivi trois objectifs :

• moderniser la fonction immobilière de l’Institut ; • optimiser les ratios d’occupation ainsi que les coûts d’usage par un redimensionnement du portefeuille

d’actifs et une meilleure valorisation du patrimoine existant ; • réaliser une série de chantiers identifiés comme prioritaires en particulier en matière d’hygiène et de

sécurité. L’IRD a su optimiser son patrimoine et ainsi libéré 5 000 m² de surface utile brute (SUB). Deux sites (le site guyanais de Rebard, le site de Polynésie française), biens propres de l’IRD, ont été cédés au cours de ce COP, représentant 1 729 m² de SUB et des produits de cession d’un total de 5,9 M€.

Après les phases de diagnostic approfondi du patrimoine menée au cours du 2nd semestre 2017 et de validation par les autorités de tutelle, un nouvel SPSI a été approuvé par le CA, réuni le 12 mars 2020, avec pour sites prioritaires : Montpellier, Nouvelle Calédonie, Sénégal et Bondy.

L’IRD a amélioré son dispositif de contrôle interne budgétaire et comptable. Il s’est doté d’une cartographie des risques budgétaires et comptable et d’un plan d’actions associé, approuvés par le CA de mars 2020. Des actions d’optimisation et de sécurisation du fonctionnement de l’ensemble de la chaîne financière ont été menées : contrôle interne de premier niveau au sein des services financiers déconcentrés en délégations régionales, poursuite du plan de documentation des processus financiers, renforcement de l’animation fonctionnelle. Un bilan de ce dispositif, l’actualisation de la cartographie et du plan d’actions ont été réalisés et seront présentés à l’approbation du CA de mars 2021.

Un premier plan d’actions Loi Sapin 2 a été approuvé par la gouvernance en fin d’année 2019 pour une mise en œuvre en 2020-2021. Son opérationnalisation pour certaines actions a été impactée par la gestion de crise sanitaire qui a mobilisé les équipes prioritairement impliquées. Ce plan a pu être relancé en fin d’année 2020 avec une appropriation par la nouvelle gouvernance et la désignation d’un chef de file, la direction des affaires juridiques.

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3. En matière de systèmes d’information

La construction du Schéma directeur numérique (SDN) 2019-2023 a été engagée par l’IRD en 2018. Elle a eu pour objectif de définir la stratégie numérique de l’IRD à 10 ans et de la décliner opérationnellement à 5 ans. La stratégie numérique de l'IRD s'articule autour de trois axes :

1) développer le numérique pour la science et le développement ; 2) réduire la fracture numérique Sud-Nord ; 3) moderniser pour mieux gouverner et valoriser l'activité de l'Institut via la transformation numérique.

L’IRD a été accompagné par l’Agence de mutualisation des universités et des établissements (AMUE) et RENATER qui ont apporté leur expertise en termes de mutualisation et de gestion de projets SI complexes (indicateur 16, jalons 16.1 et 16.2). La signature en début d’année 2021 d’un accord de coopération avec l’AMUE fixe une feuille de route pour les deux établissements et donne un cap pour le déploiement d’outils mutualisés, offrant des gains d’efficacité, de modernisation et de simplification.

En matière de système d’information, la première priorité posée en 2015 a été de doter l’Institut d’outils de pilotage opérationnel. Le processus de demande d’attribution de moyens de l’IRD a été dématérialisé en 2017 grâce à l’application du même nom : DAM. L’objectif était d’informatiser tout le processus d’arbitrage des demandes de moyens des unités (du recueil des demandes jusqu’à l’arbitrage final par la gouvernance). Cette application est enrichie chaque année depuis sa mise en place de nouvelles fonctionnalités pour améliorer et optimiser ce processus central et sensible. Ce nouvel outil a permis de mieux fonder les décisions d’arbitrage de la gouvernance de l’établissement sur la base d’informations fiables et prospectives (par exemple, les arbitrages sur les expatriations bénéficient désormais d’une estimation précise des coûts engendrés).

En complément de la solution DAM, le portail interne et externe de données IRDLab a été ouvert pour permettre la valorisation de l’activité de recherche de l’IRD et sa projection au Sud, en permettant l’accès à un infocentre de référence, alimenté par l’ensemble des infocentres déjà existants. Un autre exemple de modernisation et de simplification : la mise en place du vote électronique, qui fait de l’IRD, l’EPST pionnier en la matière. Il facilite le déroulement des processus électoraux et s’est avéré particulièrement pertinent pour les élections organisées en 2020 dans le contexte de crise sanitaire.

Un nouveau système d’information décisionnel MAP (moyens d’aide au pilotage) a été déployé en 2017 pour les domaines d’activités et de financement associés à SIFAC EPST. Il a été enrichi de nouveaux domaines en 2018 : suivi des moyens humains, missions, marchés, conventions et bibliométrie et afin de prendre en compte un nombre croissant d’utilisateurs, ses performances ont été améliorées. Un prototype de tableau de bord dynamique a été créé dans le domaine du suivi d’activités de recherche. Il doit encore évoluer pour mieux répondre aux attentes des équipes de recherche sur la restitution et le suivi de leurs ressources propres.

En 2020, le nouveau site web de l’IRD www.ird.fr et IRD le Mag’ (https://lemag.ird.fr), la première plateforme d’actualités dédiées à la science du développement durable, l’interdisciplinarité et l’innovation ont été finalisés.

Le cadre offert par le SDN a facilité l’organisation d’une réponse rapide et adaptée pour assurer la continuité du fonctionnement de l’institut dans le contexte de crise lié à la pandémie COVID-19 : redimensionnement du système de visioconférence pour assurer les instances régaliennes de l’établissement et la tenue des concours chercheurs ; mise en service d’une solution de web conférence pour dématérialiser des évènements institutionnels ; mise en place d’un système de parapheur électronique ; révision de l’outil de demande infra-annuelle de moyens pour permettre le suivi d’une partie du bilan humain de la crise à l’IRD ; mise à disposition de matériel pour assurer la généralisation du télétravail.

4. Une feuille de route environnementale pour l’Institut

Cet objectif n’était pas expressément prévu dans le COP 2016-2020. Pour autant, l’IRD, tant par ses missions que par le modèle de science interdisciplinaire et citoyenne, de science de la durabilité qu’il défend, son engagement dans les ODD, ses thèmes et travaux de recherche, se doit de répondre aux enjeux environnementaux par un mode de fonctionnement et des pratiques de recherche et d’administration de la recherche repensées.

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Une prise de conscience collective a émergé et de nombreuses initiatives locales ont été prises. Pour accompagner et structurer cette dynamique, l’IRD a élaboré une feuille de route environnementale, qui a été présentée le 26 juin 2020 au Conseil d’administration.

Cette feuille de route s’articule autour des cinq grandes thématiques : les déplacements, l’informatique et les usages numériques, l’énergie et l’optimisation du patrimoine, les consommables et les prestations, la recherche responsable. Dans chacune de ces thématiques, de multiples actions sont en cours de déploiement, et ce sur l’ensemble des sites gérés par l’IRD.

Sachant que l’impact carbone lié aux transports occupe une place prépondérante compte-tenu de nos partenariats et de notre action en lien avec les pays du Sud, l’IRD a notamment élaboré un tableau de bord qui permet de réaliser un bilan annuel, pour l’ensemble des structures, de leur empreinte carbone générée par l’ensemble des missions réalisées. Cet outil de suivi et de sensibilisation permettra de produire des indicateurs de manière simple, rapide et fiable. Dans ce même axe, l’IRD favorise les mobilités dites douces et a mis en œuvre dès 2020 le forfait mobilité durable incitant les agents à faire du covoiturage ou à utiliser leur vélo pour les trajets domicile-travail.

De nombreuses actions sont mises en œuvre pour rendre nos pratiques plus vertueuses, par la définition de critères durables dans nos marchés publics, en particulier pour les prestations de nettoyage et de restauration, par la diversification de notre parc de véhicules (hybrides, vélos électriques en zone urbaine, etc.), ou par la gestion de nos espaces verts (aucun pesticide utilisé, projets à l’étude de récupération des eaux pluviales, végétalisation des espaces verts, etc.).

L’IRD a également affiché son soutien à des initiatives portées par des collectifs, notamment le collectif labos1point5, et incite les unités dont l’IRD est tutelle à réaliser leur bilan Gaz à effets de Serre par l’outil GES1.5 déployé par ce collectif. Par ailleurs, l’IRD s’implique dans le déploiement de l’atelier de démocratie participative « Ma Terre en 180’ », véritable outil de sensibilisation au changement de nos pratiques.

La nouvelle gouvernance de l’IRD portera le souhait d’inscrire dans le prochain COP des objectifs et d’actions de mise en œuvre de cette feuille de route.

Annexe : Bilan indicateurs et jalons 2016-2020

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Liste des sigles ACE Impact Centres d’excellence d’Afrique pour un impact sur le développement AFD Agence française de développement AGRO Agronomie et développement durable (LabEx) AllEnvi Alliance nationale de recherche pour l'environnement AMUE Agence de mutualisation des universités et des établissements Ancre Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie ANITI Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute ANR Agence nationale de la recherche ANRS Agence nationale des recherches sur le sida ANUE Assemblée des Nations unies pour l'environnement ARTS Allocations de recherche pour une thèse au Sud Athena Alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales AUF Agence universitaire francophone Aviesan Alliance pour les sciences de la vie et de la santé AVITEM Agence des villes et territoires méditerranéens durables CAAST’NET plus Science, Technology and Innovation Cooperation Between Sub-Saharan Africa and Europe CCNUCC Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques CDB Convention sur la diversité biologique CDD Contrat à durée déterminée CEFEB Centre d'études financières, économiques et bancaires de l'AFD (devenu Campus AFD) CEMEB Centre méditerranéen, environnement et biodiversité CERDI Centre d’études et de recherches sur le développement international CFFF Centre français des fonds et fondations CICID Comité interministériel de la coopération internationale et du développement Cirad Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement ClerVolc Centre Clermontois de recherche sur le volcanisme CNRS Centre national de la recherche scientifique CNULCD Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification Colab Collaboration multi-acteurs pour l’innovation responsable ComUE Communautés d'universités et établissements COP Contrat d’objectifs et de performance COP 22 Conference of the Parties 22 COS Conseil d’orientation stratégique de l’IRD COSO Comité pour la science ouverte CP2S Comité de pilotage scientifique et stratégique Cresica Consortium de coopération pour la recherche, l'enseignement supérieur et l'innovation en Nouvelle-

Calédonie CREWS Systèmes d’alerte précoce aux catastrophes du climat CTEP Comité technique d'établissement public CVT Consortium de valorisation thématique DAM Demande d'allocation de moyens DEVSOC Développement et sociétés DG Direction générale (Commission européenne) EPIC Établissement public à caractère industriel et commercial EPST Établissement public à caractère scientifique et technologique Erafrica ERA-Net for Africa ERC European Research Council ERL Équipe de recherche labélisée ESR Enseignement supérieur et la recherche ESRI Enseignement supérieur, de la recherche et l'innovation EU DEV Days European Development Days EUR Écoles universitaires de recherche FabLab Fabrication Laboratory FAO Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture FRB Fondation pour la recherche sur la biodiversité

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GBCP Gestion budgétaire et comptabilité publique GDRI - Sud Groupement de recherche international - Sud GIEC Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat GIS Groupement d'intérêt scientifique H2020 Horizon 2020 Habitat III Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable HCR Agence des Nations unies pour les réfugiés HLPD EU-Africa High Level Policy Dialogue HLPF High-level Political Forum HRS4R Human Resources Strategy for Researchers IDEX Initiative d'excellence IDGM+ Concevoir de nouvelles politiques de développement international à partir des résultats de la recherche.

Renforcement de l’Initiative pour le développement et la gouvernance mondiale IEA Institut d’études avancées IEES Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris IFB l’Institut français de bio-informatique Ifremer Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer IGE Institut des Géosciences de l’Environnement IMAF Institut des mondes africains IMERA Institut Méditerranéen de recherches avancées (IMERA) Inra Institut national de la recherche agronomique (devenu INRAE) INRAE Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Inserm Institut national de la santé et de la recherche médicale IPBES Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services

écosystémiques IRD Institut de recherche pour le développement IRE Indemnités de résidence à l’étranger IRISTA Initiative pour une recherche interdisciplinaire sur les système et territoires Amazoniens ISBlue Interdisciplinary graduate School for the Blue planet I-site Initiative science-innovation-territoires-économie ISTERRE Institut des sciences de la Terre JEAI Jeune équipe associée à l’IRD LAB3S Sols savoirs saveurs LabEx Laboratoire d'excellence Leap-Agri A long-term EU-Africa research and innovation partnership on food and nutrition security and

sustainable agriculture LEMAR Laboratoire des sciences de l’environnement marin LMI Laboratoire mixte international LMV Laboratoire Magmas et Volcans LOPS Laboratoire d’océanographie physique et spatiale LRU Languedoc-Roussillon Universités MAP Moyens d’aide au pilotage MAK’IT Montpellier Advanced Knowledge Institute on Transitions MEAE Ministère de l'Europe et des affaires étrangères MedECC Mediterranean Expert group on Climate Change MESRI Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation MNHN Muséum national d'histoire naturelle MSF Médecins sans frontières MUSE Montpellier Université d'Excellence ODD Objectifs de développement durable OMM Organisation météorologique mondiale OMP Observatoire Midi-Pyrénées OMS Organisation mondiale de la santé ONG Organisation non gouvernementale ONU Organisation des Nations unies OSUG Observatoire des sciences de l’univers de Grenoble

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PAM Programme alimentaire mondial PED Pays en développement PIA 3 Programme d'investissements d'avenir 3 PMA Pays les moins avancés PNUE Programme des Nations unies pour l'environnement PNDB Pôle national des données de biodiversité PPCR Parcours professionnel, carrières et rémunérations PRODIG Pôle de recherche pour l’organisation et la diffusion de l’information géographique PSIP Programmes structurants interdisciplinaires en partenariat

REACTing Research and Action targeting emerging infectious diseases RDA-France Research Data Alliance - France Renater Réseau national de télécommunications pour la technologie, l'enseignement et la recherche Resipol Recherche enseignement supérieur innovation pour la Polynésie RIFSEEP Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement

professionnel RINEA Research and Innovation Network for Europe and Africa SATT Société d'accélération du transfert de technologies SFRI Structuration de la formation par la recherche dans les initiatives d’excellence SIFAC Système d'information financier analytique et comptable SNO Services nationaux d’observation STI Science, Technology and Innovation SUB Surface utile brute UE Union européenne UMMISCO Unité de modélisation mathématique et informatique des systèmes complexes UPM Union pour la Méditerranée Unesco Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture Unicef Fonds des Nations unies pour l'enfance URMIS Unité de Recherches Migrations et Société WACA Programme de gestion du littoral ouest africain