“Le Poison“ de Baudelaire

Ce diaporama a pour but d'apporter un complément culturel et artistique à l'explication

de texte du poème de BaudelaireLisez le parallèlement à l'explication linéaire.

J'y aborde les différents poisons de Baudelaire: le vin, l'opium, et la femme.

Première strophe: le vin

Le vin sait revêtir le plus sordide bouge D’un luxe miraculeux,

Et fait surgir plus d’un portique fabuleux Dans l’or de sa vapeur rouge,

Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.

https://www.youtube.com/watch?v=jcZUPDMXzJ8

Pour illustrer les hallucinations sous le coup de l'ivresse, voici un extrait du film Dumbo (version de 1941, quand Disney avait visiblement moins de scrupules), où le jeune éléphant a...sa première cuite.

Le vin (et de manière générale l'alccol)

Rappel:

c'est au milieu du XIXe siècle, en pleine révolution industrielle, que l'alcoolisme devient un vrai problème de santé publique. Les ouvriers sont les plus touchés.

Révolution industrielle: les conditions de vie des ouvriers se dégradent excessivement dans les villes.

Affiches dénonçant les effets de l'alcool

Affiches dénonçant les effets de l'alcool

Emile Zola consacre tout un roman aux tourments des ouvriers qui ont succombé à

l'alcoolisme: L'Assommoir

De nombreux artistes de la 2e moitié du XIXe siècle ont eux-même souffert

d'alcoolisme

C'est le cas de Baudelaire

L'alcool constitue un fléau pour le XIXe siècle.

C'est donc subversif d'écrire un poème où l'on fait l'éloge du vin, compte tenu de sa

dangerosité.

Baudelaire a du reste écrit toute une section des Fleurs du mal sur le vin: c'est donc un motif important de l'oeuvre.

2e strophe: l'opium, encore plus dangereux que l'alcool

L’opium agrandit ce qui n’a pas de bornes, Allonge l’illimité,

Approfondit le temps, creuse la volupté, Et de plaisirs noirs et mornes

Remplit l’âme au delà de sa capacité.

Tintin, Le Lotus bleu

Il s'agit d'une drogue très appréciée au XIXe siècle, mais qui assomme complètement celui

qui en prend.

Elle anesthésie et fait passer la douleur: Thomas Shelby prend justement de l'opium

dans Peaky blinders afin d'effacer ses souvenirs traumatiques de la guerre des tranchées.

Il en va de même dans Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, avec le

personnage joué par Robert De Niro. Voici un court extrait qui permet de prendre toute la mesure des "plaisirs noirs et mornes" dont

parle Baudelaire

https://www.youtube.com/watch?v=jw9-leYMmH8

Peaky blinders, saison 1

Cela contribue au mythe du "beau gosse tourmenté" sur lequel est construit la série

Peaky Blinders. Autrement dit, c'est une manière

d'embellir quelque chose de laid, à la manière d'un alchimiste.

---> le rapport de Baudelaire à tous ces "poisons" inspire encore beaucoup le

fictions modernes.

Strophe 3 et 4: La femme poison

Tout cela ne vaut pas le poison qui découle De tes yeux, de tes yeux verts,

Lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers… Mes songes viennent en foule

Pour se désaltérer à ces gou res amers.ff

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige De ta salive qui mord,

Qui plonge dans l’oubli mon âme sans remord, Et, charriant le vertige,

La roule défaillante aux rives de la mort!

Là aussi, on s'inspire de nos jours encore beaucoup de cette tradition culturelle de la femme

fatale vénéneuse, que l'on convoite mais qui est dangereuse pour les hommes

--> notamment dans le milieu du parfum.

Pour preuve, le parfum Poison de

Dior, avec Eva Green, abonnée

aux rôles de femme fatale (cf le James Bond Casino

Royal)

C'est le mythe de la sorcière qui envoûte par sa

beauté et qui perd les hommes qui la

désirent.

Caractéristiques:Yeux verts et

cheveux sombresRegard acéré

Aucun sourire

→ elle incarne la femme belle et

dangereuse