Le Phénomène Télénaute Ou La Convergence Télévision-Ordinateur Chez Les Jeunes - Jean-paul...

Rseaux n 129-130 FT R&D / Lavoisier 2005

LE PHNOMNE TLNAUTEOU LA CONVERGENCE

TLVISION/ORDINATEURCHEZ LES JEUNES

Jean-Paul LAFRANCE

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ans le cadre dune recherche quantitative effectue auprs de 350internautes gs de 15 25 ans de la rgion du Grand Montral(Qubec-Canada) sur lusage des TIC dans la vie quotidienne1,

nous avons tent de dcrire les pratiques des jeunes des niveaux post-secondaire et universitaire (premier cycle, niveau licence), toutes catgoriessociales confondues. Nous entendons par technologies dinformation et decommunication (TIC), lensemble des outils de communication qui estprsent dans lenvironnement immdiat de la plupart des adolescentsmontralais, tels la tlvision, lordinateur personnel, les consoles de jeuxvido, les graveurs CD ou DVD, les imprimantes, les appareils dcoute etdenregistrement de son, lInternet (bas et haut dbit)2. Lenqute visait analyser, chez les jeunes, le phnomne de r-appropriation inter-technologique des appareils disponibles la maison et dcrire les pratiquestransmdias.

Dans un deuxime temps, nous avons rencontr3 10 de ces 350 rpondantsen entrevue semi-dirige, afin de parvenir approfondir leurs pratiquesrespectives. Cette recherche a mis en lumire un phnomne singulier, la

1. Rapport de recherche du LaRIS, Chaire UNESCO-Bell de lUQAM, sous la direction de J.P. LAFRANCE, par Pierre BROUILLARD et Magda FUSARO.2. Lenqute a t mene au Canada qui est, comme on le sait, lun des cinq pays les mieuxquips en TIC. Prs de 60 % des Canadiens ont Internet la maison ; ces jeunes ont unepratique de lordinateur de plus de cinq ans ; de plus, le Canada est le pays qui a la plusgrande proportion dInternet Haute Vitesse (50 %), mais par rapport lEurope, il est trs enretard en ce qui a trait au tlphone mobile (seulement 40 %). Ltude porte sur unepopulation situe dans la grande ceinture de Montral o il y a autant dhabitants en banlieueou en proche campagne que dans la ville elle-mme.3. Les entrevues ont t ralises par Pierre BROUILLARD de la Chaire Unesco-BELL. Cettetude intitule : Tlnautes et mobiles ; analyse des pratiques communicationnelles desadolescents et des jeunes adultes est disponible la Chaire Unesco-BELL.

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pratique tlnaute que nous dfinirons comme lusage en simultan de latlvision et de lInternet4. Nous voulions savoir combien de temps lesjeunes consacraient chaque activit, comment ils utilisaient les appareils etles rseaux quils empruntaient, quels taient leurs dsirs, leurs frustrationset leurs espoirs en ce qui a trait lvolution de lunivers communicationneldans lequel ils sinscrivent.

LE COMPORTEMENT TLNAUTE

Au dbut de ltude, nous avions comme hypothse quil y avait dans cecomportement des liens tablir entre la diminution des auditoires de latlvision traditionnelle (du moins chez les jeunes) et la monte despratiques grand public relies lInternet, ce qui peut paratre trange tantdonn la nature des deux mdias, lun tant plus passif (lcoute de la tl) etlautre proactif (la pratique informatique). Nous tions cependant loindimaginer quil sagissait dun phnomne aussi rpandu et mmeprofondment ancr dans les pratiques habituelles des jeunes.

Figure 1. La portion tlnaute parmi lensemble des rpondants

En fait, ils sont presque un sur deux adopter ce type de comportement ;45,5 % de lensemble des participants se disent tlnautes. Ce qui savreencore plus surprenant, cest que la proportion de tlnautes grimpe 83,7 %, sils en ont la possibilit technique !

4. Internaute : tl-vision et inter-naute, mot que nous avons forg pour loccasion.

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Figure 2. Quand la tlvision et lordinateur sont dans la mme pice

Comment est-il techniquement possible de faire ces deux choses la fois ?

dabord, il existe les cartes graphiques qui permettent de recevoir lesignal tlvisuel, via le rseau cbl par exemple, en affichant directementles programmes tl en mdaillon sur lcran de lordinateur ou encore, enmode plein cran. La bande sonore transite par les haut-parleurs qui sontraccords lordinateur. Le tlnaute peut ainsi naviguer sur Internet, tout ensurveillant une mission du coin de lil ;

on peut faire le contraire en ayant accs Internet sur son cran de tl,grce au terminal numrique de Vidotron. Bien sr, les contraintestechniques du systme de ce cblo-distributeur limitent considrablement lespossibilits de navigation sur le Web, mais le tlspectateur a tout de mmele loisir de se positionner en synchronie entre les deux flux decommunication.

Par ailleurs, la condition de tlnaute nest pas exclusive lintgration duntel dispositif technologique dans lordinateur ou le tlviseur. En fait, laseule prsence des deux appareils dans la mme pice suffit rendrepossible la pratique internaute. Que les deux images se retrouvent dans lamme fentre ou encore quelles apparaissent sur deux crans respectifs,lattention du tlnaute est sollicite doublement.

Il faut se demander comment le poste de tl se trouve dans la mme piceque lordinateur, par exemple dans la chambre de ladolescent. Lephnomne sexplique par lobsolescence des appareils qui finissent parsaccumuler dans le foyer. Les technologies voluent continuellement etpour pouvoir bnficier des dernires innovations, les consommateurs fontsouvent lacquisition de nouveaux appareils, mme si ceux quils possdentsont encore en excellent tat. Puisque la valeur de revente sur le march deces quipements considrs comme dsuets est pratiquement nulle, on

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choisira plutt de les dplacer dans une autre pice de la maison, dans lachambre de ladolescent par exemple ou dans la salle de jeu o ils irontctoyer les appareils secondaires existants. Or la juxtaposition de cesdeux technologies, nous lavons vu, constitue un excellent terreau pourfavoriser lmergence du comportement tlnaute.

Enfin, nous avons t tonns de constater que mme dans le cas o les deuxtechnologies ntaient pas disponibles dans une mme pice de la maison,cela nempchait pas de nombreux jeunes (16 %) de se dire tlnautes.Ainsi, ces derniers affirment couter leurs missions, tout en saffairant surlordinateur, tout simplement en montant le volume du tlviseur un niveausuffisamment fort pour lentendre dans une autre pice. Le jeune usager estdonc en mesure de porter simultanment son attention sur deux sourcesdinformation distinctes ; il coute la tlvision, tout en poursuivant sesactivits sur Internet. Ainsi, bien que la convergence technologique relveplutt du bricolage, lusager sait faire avec

Pour 82,9 % de tlnautes, il sagit dune activit considre comme facileou trs facile, presque banale pour certains. Voici quelques uns descommentaires recueillis sur la complexit de lopration pour le tlnaute :

On shabitue le faire et on devient bon.

Cest facile parce que jadore faire les deux.

Cest moins difficile de regarder la tl quand tu te concentres aussi surune autre chose.

La plupart du temps quand je chatte, avant quil rponde, je regarde la TVet quand un bruit se fait entendre, cest quil ma rpondu.

Mon ordinateur est tellement lent que jai le temps dcouter un film.

Je nai pas besoin de regarder la tl pour savoir ce qui se passe, il mesuffit dcouter.

Jai de la facilit me concentrer sur deux choses.

Je fais mes travaux lordinateur et jcoute la tl avec mes oreilles.

Quand cest des bons bouts, je regarde la TV, sinon, je joue surlordinateur.

Lordinateur, cest visuel et la tlvision auditif et je suis les deux.

Je nai qu me retourner ou regarder dans le miroir.

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Je ne sais pas, je me suis habitu comme a.

Cest moins long attendre pour quun site se tlcharge, si tu regardes laTV.

Lorsque jutilise lordinateur, la tlvision devient comme une radio.

Je choisis des missions simples dont je veux connatre les moments forts,sans ncessairement suivre lmission au complet.

Cest plus difficile pour moi dcouter la tlvision sans rien faire dautres.

De lensemble de ces rflexions, il y a au moins deux aspects retenir. Ilsemble que lcoute de la tlvision ne parvienne plus satisfaire pleinementles usagers qui trs majoritairement choisissent de naviguer sur Internet,comme pour remplir le temps. A contrario, on peut se demander si cela nestpas d aussi la lenteur actuelle dInternet (notamment pour ceux qui nontpas accs la haute vitesse) ; on meuble les temps morts par lcoute de latl.

Lorsquon analyse le profil propre ceux qui se disent tlnautes, on se rendcompte quil sagit dun comportement gnralis lensemble des jeunes ;tout un chacun est tlnaute, soit 52,6 % des filles et 45,9 % des garons. Lesinternautes ne se distinguent ni par le taux dquipement du foyer, ni par lavitesse daccs au rseau Internet, ni par les contenus tlvisuels ouinformatiques quils choisissent. En revanche, ils estiment consacrer deuxheures de plus par semaine lcoute de la tlvision que la moyenne desjeunes et passent environ 3 heures de plus sur le rseau Internet, un cart quipourrait trs bien trouver son explication dans la concomitance des deuxpratiques.

On peut dores et dj reconnatre dans ce phnomne une tendance de plusen plus affirme chez les individus chercher exercer un contrle sur leursactivits culturelles. Plus encore, un tel modle de pratiques hybrides nestpas confin ces deux sphres de communication que sont lInternet et latlvision. On retrouve des associations intertechnologiques semblablesdans lutilisation croise de diffrents appareils, comme la communicationvia courriel, chat ou tlphone. Les rpondants lont clairement indiqu,cest loccasion qui fait le larron. Ils naviguent, clavardent ettlchargent tout en coutant peu prs nimporte quelle mission, dessinsanims, sport, cinma, srie tlvisuelle, etc.

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Le tlnaute est un internaute qui travaille lordinateur, tout en jetant uncoup dil sur la tlvision, situe dans la mme pice, en attendant parexemple que la tche commande lordinateur soit excute. La tlvisionsert ici de toile de fond et est regarde en parallle. Fait noter, cest latlvision qui sert de mdia complmentaire et non linverse. Un interviewnous dit : Parce que des fois je prends mon heure dordi et puis, il y almission que je voulais regarder ( la tl). Je fais juste la regarder detemps en temps Et cet autre adolescent nous explique sa tactique devisionnement :

Habituellement, quand jcoute la tl et que je joue lordi, je ferme le son delordi(Intervieweur) : Tu arrives suivre les deux en mme temps ? Pas suivre dans le vrai sens du mot, mais regarder et entendre peu prsce qui se passe.

Comme ces deux mdias sont mal intgrs techniquement parlant, il ne fautpas stonner que lutilisation combine de ces deux mdias fasse lobjetdune pratique de bricolage5, comme laurait dit De Certeau. Et alors que sepasse-t-il ? Soit que la tlvision est trop lente et passive (un art pauvre !),soit que les adolescents savent traiter les informations en parallle, commeles ordinateurs de nouvelle gnration Avec, comme consquence, unmanque de concentration, ou un nouveau savoir-faire intellectuel !

Si lusager est en mesure de porter simultanment son attention sur deuxsources dinformation distinctes, cest dabord parce quil sait faire unerpartition sensorielle des sources dinformation de son environnement ; ilcoute la tlvision, tout en fixant son regard sur lactivit qui se droule aumme instant sur lordinateur. La tlvision devient un mdia de fond pour

5. DE CERTEAU, 1990, chap. 1. Les arts de faire : Grce la connaisssance de ces objetssociaux, il semble possible et ncessaire de reprer lusage qui en est fait par des groupes etdes individus. Par exemple, lanalyse des images diffuses par la tlvision (desreprsentations) et des temps passs en stationnement devant le poste (un comportement) doittre complte par ltude de ce que le consommateur culturel fabrique pendant ces heureset avec ces images La fabrication dceler est une production, une potique, maiscache, parce quelle se dissmine dans les rgions dfinies et occupes par les systmes de laproduction (tlvise, commerciale, etc.) une production rationalise, expansionnisteautant que centralise, bruyante et spectaculaire, correspond une autre production, qualifie deconsommation : celle-ci est ruse, elle est disperse, mais elle sinsinue partout, silencieuseet quasi invisible, puisquelle ne se signale pas avec des produits propres mais en maniresdemployer les produits imposs par un ordre conomique dominant , page XXXVII.

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lordinateur, comme la radio sert de bruit de fond la pratique de plusieurstches mnagres.

Ainsi, bien que la fameuse convergence tant attendue entre les diffrentsmdias ne se soit pas encore ralise sur le plan technologique, elle constituedj une ralit pour le tlnaute. Le jeune, bien plus que ladulte, estcapable de faire un mixmdia, l o les incompatibilits des standardsempchent la fusion des technologies. Par ailleurs, contrairement cequauraient pu esprer les stratges des stations de tlvision, le phnomnetlnaute ne sinscrit pas ncessairement dans une volont du tlspectateurde chercher approfondir son exprience tlvisuelle en naviguant sur le siteWeb de lmission quil regarde au mme moment. Cest probablement lecontraire qui se produit : cest lordinateur qui est un mixmdia.

Conclusion

Dans le monde des communications, la convergence entre les mdias est uneide bien la mode. Dans les faits, cest plutt un souhait, sinon une utopiequi est utile aux chefs dentreprises mdiatiques et aux directions demarketing. Et encore, il faut distinguer entre la convergence technologique(mise en uvre par la numrisation des matriels, des contenus et desrseaux qui les transportent), lintgration conomique (cest--dire lacration de conglomrats multimdias) et enfin la fusion des pratiquescommunicationnelles. Lindustrie des mdias dpense beaucoup dargentpour mieux connatre sa clientle, cest le secret de sa russite. Le problme,cest que chaque march analyse sa propre clientle ; trs peu de recherchessinterrogent sur le fait de savoir comment les usages sentrechoquent entreeux, se substituent les uns aux autres ou encore, samalgament. Au Canada,les sondeurs affirme que la moyenne dcoute de la tlvision est de 23 24heures par semaine ; chez les jeunes, on pratique les jeux vido en moyenneune heure par jour. Et combien de temps par semaine utilise-t-onlordinateur ? Combien de courriels envoie-t-on par jour ? La majorit desjeunes chattent et utilisent leur portable pour rejoindre leurs amis

Pourtant la journe na que 24 heures et plusieurs enqutes montrent bienque le nombre dheures que les gens consacrent aux loisirs naugmente passignificativement par rapport au temps pass dormir, travailler, tudier, manger, faire du sport, etc. Quon le veuille ou non, il existe toutes sortesde phnomnes dhybridation des usages entre la tlvision et lordinateur,

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entre les diverses formes de communication lectronique, sonore ou crite ;on joue maintenant en rseau et la fonction communication est aussiimportante que le jeu lui-mme. Pourtant, on continue de vendre lusagerdes outils qui sadditionnent les uns aux autres plutt quils ne sintgrentensemble, on labonne des rseaux autonomes et souvent incompatibles(cble, tlphone, satellite). Mais lusager, dont les ressources financires ettemporelles sont limites (il garde ses vieux appareils et en achte denouveaux, il fait des choix entre ses dsirs et ses ressources), est un habileconsommateur. Pour citer nouveau De Certeau6, il ruse, il bricole, ilsinvente des tactiques de consommation pour contrer les stratgies desentreprises de communication qui veulent lui imposer leur loi et leur logiqueconomique .

Cette tude nous a appris des choses intressantes et nouvelles. Dabord queces jeunes qui sont ns avec Internet et lordinateur font un usage des TICfort diffrent de leurs ans qui ont vcu lre de la tlvision. Comme lesouligne le Nieman Reports7 , nous navons plus affaire des monomedia peoples mais des multimdia persons . Ce mmerapport analysait les rapports entre la presse et les jeunes et constatait queceux-ci taient avant tout des electronic readers , avant dtre des printreaders .

Ces enfants qui sont maintenant de grands adolescents ou de jeunes adultesregardent la tl, mais ils lobservent du coin de lil, tout en chattant surleur ordinateur, en jouant sur console ou en tlchargeant de la musique.Pour eux, la tl est devenu un mdia secondaire, une toile de fondmdiatique ; lordinateur est le premier mdia parce quil est interactif. Lesmissions les plus populaires sont maintenant Star Academy, Loft Story ou laFerme des clbrits, parce que le tlspectateur a le sentiment dtre actifen votant sur Internet ou par SMS sur tlphone mobile ; il est le matre du

6. DE CERTEAU, 1990, Chap.1. Les arts de faire.7. Dans une tude du Nieman Reports de lhiver 2003, que lon peut trouver sur le Net,Approaching the end of the monomedia era par Thomas Souto Correa : Kids coming tothe this world (lre des electronic readers) will read much more through electronic devicesthan the paper. Computers in the house and at the school, electronic games and cellular phone those will be the primary communication vehicles in their lives. Even before the time theyenter school, these kids are already multimedia people. Will they read books, newpapers andmagazines? Probably, but as a complement to the electronic media. The difference is thattoday we complement the print media with to the electronic media. This generation will dothe opposite.

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jeu et a le pouvoir de dcider des gagnants et des perdants. Il regarde unedemi-heure la tl, mais il peut se transporter sur Internet pour en voir plus.Il peut crire ses vedettes du moment, former une communaut desupporteurs. Qui sait si un jour il ne sera pas lui-mme la vedette ! Cest latlvision au JE, une tlvision qui fait lvnement, une tlvision quirapporte beaucoup aux conglomrats mdiatiques qui contrlent la fois deschanes de tl, des rseaux cbls, des entreprises de tlphone mobile, dessites Web, des journaux et des priodiques, etc.

Depuis 10 ans, les cblodistributeurs ont tent toutes sortes de formules detlvision interactive ; sans trop de succs, parce que les serveurs, lesordinateurs personnels et les rseaux navaient pas la capacit de traiter desmilliers, sinon des millions de messages en temps rel. Mais la technique abeaucoup volu. Je prdis que dans quelque temps, tlvision et Internetsallieront ensemble pour crer de vastes communauts de joueurs,dinformateurs et de communicateurs ; ils rsoudront de grands problmesdans un effort dintelligence collective et de savoir partag, ou ils feront unvaste rseau de clavardage/bavardage inutile et insignifiant

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RFRENCES

DE CERTEAU (1990), Linvention du quotidien, Paris, Gallimard, Folio/Essais.

LAFRANCE J.-P. et al. (2005), Horizons de pratiques de communication: Desvidos-jeux aux jeux interactifs sur Internet , in P. Montgeau et J. St Charles,Dir., Montral, Presses universitaires du Qubec.

LAFRANCE J.-P. (1999), Presente y futuro de la television digital, Madrid,Editores Bustamente et Montzoncilo.

LAFRANCE J.-P. (2000) Rapport mondial sur les communications etlinformation, UNESCO, 1999-2000, chapitre 10, Frontires de lindustrie duMultimdia .

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