Le Passe-PlatLE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I JE 31 OCTOBRE 2019 | 20H

Tu te souviendras de moide François Archambault mise en scène Daniel Benoin

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Durée : 1h30

avecEmilie Chesnais (Isabelle)

Patrick Chesnais (Edouard)

Frédéric De Goldfiem (Patrick)

Mélissa Prat (Bérénice)

Nathalie Roussel (Madeleine)

équipe de créationtexte François Archambaultadaptation Philippe Caroitmise en scène Daniel Benoinassistanat mise en scèneAlice-Anne Filippi Monrochéscénographie Jean-Pierre Laporte costumes Nathalie Bérard-Benoinlumière Daniel Benoinvidéo Paulo Correia

productionGDBPRichard Caillat – Arts Live Entertainment

En 2017, le Théâtre du Passage accueil-lait Ça va ? de Jean-Claude Grumberg. La mise en scène était signée Daniel

Benoin, dont nous sommes très heureux de vous pro-poser ce soir ce nouveau spectacle, porté comme le précédent par une distribution de haut vol. Pour le metteur en scène, notre société a vite tendance à effa-cer les informations du moment présent au profit des suivantes : « Nous sommes dans une Alzheimerisationdu monde, que ce texte illustre par le biais de la ren-contre entre Edouard et Bérénice. J’ai souhaité évoquer aussi les écarts générationnels avec Edouard (65 ans) et Bérénice (17 ans). Les nouvelles technologies ont bouleversé notre société, les liens sociaux ont évolué ainsi que nos systèmes d’information, nos habitudes. Cela entraîne inévitablement des écarts de compréhen-sion entre les générations. » Très belle soirée à tous !

Robert Bouvier | directeur

Recette maison

Je n’ai pas une bonne mémoire. Les textes que j’ai écrits dont je me souviens le mieux sont ceux qui ont été présentés à la scène. Ceux

dont la parole a été portée par des comédiens. C’est par la parole que les choses se déposent en nous et prennent un sens. Même qu’à force de raconter, ce n’est plus du moment vécu dont on se souvient, mais plutôt du récit qu’on en a fait. Par les histoires que nous racontons, nous arrivons à nous regarder comme personnage principal de notre propre histoire. Je crois que le théâtre joue aussi ce rôle. C’est une façon de mieux comprendre la place que nous occupons en tant qu’individu, famille ou tribu dans la grande histoire de l’humanité. Nous souhaitons tous laisser une trace dans l’esprit des gens qui nous entourent. Nous avons besoin du regard des autres pour avoir le sentiment d’exister. D’où la nécessité de la rencontre avec l’autre.

François Archambault

Mise en bouche

Entrée r é s u m é

P restigieux professeur d’histoire à l’université, Edouard voit sa

mémoire s’effriter. Ses souvenirs se mélangent et se confondent avec le

présent. Epuisant son entourage, il noue une relation complice avec Bérénice, une jeune fille spontanée, plus habituée au baby-sitting qu’à la gestion de seniors.

Plat principal n o t e d ’ i n t e n t i o n

M ême si le mot n’est jamais pro-noncé, la pièce de François

Archambault parle évidemment de la maladie d’Alzheimer. Voilà un sujet particulièrement compliqué à traiter aujourd’hui. Mais si la pièce de cet auteur québécois (quelque peu adap-tée pour correspondre aux références culturelles et historiques françaises) a provoqué un tel enthousiasme partout dans le monde, c’est parce qu’elle nous parle de ce fléau avec pertinence, sen-sibilité, intelligence et surtout drôlerie. Edouard, interprété par Patrick Chesnais,

qui incarne magnifiquement toutes les facettes de ce personnage hostile à la modernité et diminué sans en avoir tou-jours conscience, trouve dans la maladie une manière de transformer sa vie, de l’embellir et finalement de la préférer à celle qui était la sienne auparavant. C’est en définitive un formidable hymne à la vie et au bonheur que nous propose l’auteur et dès lors un nouveau regard sur le monde et notre époque.

Daniel Benoinmetteur en scène

Dessert p r e s s e

E teignez les écrans, c’est sur les planches que la maladie d’Alzhei-

mer est la plus souvent – et la mieux – traitée. Rien d’étonnant au fond. Le sujet est déjà particulièrement inquiétant pour tout le monde. Il doit être, on s’en doute, bien plus obsédant et angoissant encore pour un comédien de théâtre dont le tra-vail consiste d’abord à apprendre des kilomètres de texte. Il existe une longue liste de pièces réussies abordant cette thématique, à laquelle s’ajoute mainte-nant Tu te souviendras de moi, signée par le Québécois François Archambault. Au cœur de l’intrigue, le professeur

d’histoire et ses proches composent tant bien que mal avec les dégâts de cette pathologie. La parole va se délier et les souvenirs refaire surface au contact d’une adolescente extérieure à la famille. Il y a du génie dans la performance de Patrick Chesnais, formidable de nuances, d’humour, de mélancolie, de justesse et de charisme. Pouvoir entendre et voir cet immense comédien sur les planches est plus qu’une opportunité, c’est un devoir.

Igor Hansen-LoveL’Express, 18.09.2018

I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I JE 31 OCTOBRE 2019 | 20H

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POUR LES GOURMANDSTu te souviendras de moi, François Archambault, Leméac Editeur, janvier 2014