Le paradoxe de la faim, lutter contre la malnutrition

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Ces dernieres annees, si les pays d'Amirique latine et des Carai"bes ont connu une croissance moyenne soutenue de 5 %, celle-ci n'a pas pour autant donne lieu a une diminution de la vulnirabilite a laquelle est exposee une partie importante de la population du continent. Malgre des progres socioeconomiques significatifs au cours des dernieres decennies, l'Amirique latine reste en effet l'une des regions les plus inegalitaires de la planete. De plus, l'eradication de la malnutrition dans la region reste un deft encore non resolu. Divers programmes existent et doivent etre diveloppes a.fin de renforcer ['agriculture familiale, en particulier le role des femmes, valoriser les marches locaux et les produits traditionnels pour elargir la base d'une alimentation saine et augmenter les revenus de la population rurale.

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Amerique latine Avatars de l'Etat democratique

nm1.1011 1:iu1:a La Grande Guerre merite Deux partis, une grande histoire mais un seul ideal? acc es a l'ense ignement superieur

Un enjeu politique et economique majeur

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Illustration de couverture: peinture de fa~ade, Caminita, Argentine. Photo: Brigitte Werner

Biographie des auteurs en fin de numero

LA REVUE NOUVELLE 68e ANNEE - NUMERO 12 - DECEMBRE 2013

editorial

La Grande Guerre merite une grande histoire

le mois

Les socialistes dans la Belgique du XXI' siecle: deux partis, mais un seul ideal?

Semantique du racisme ordinaire

Somalie. Sortie du tunnel ou illusion diplomatique?

Anvers. Red Star Line Museum

billet d'humeur

Les cyclistadors

- Luc Van Campenhoudt 3

- Serge Govaert 5 - Baptiste Campion 8

- Mohamed Abdillahi Bahdon 10

- Roland Baumann 15

- Simon Tourol 18

le dossier - Amerique latine. Avatars de l'Etat democratique

Introduction

L'Etat aujourd'hui en Amerique latine: l Maso mejor?

Mondialisation et developpement: les le~ons latino-americaines

- Eric De Muynck 22

- Eric De Muynck et Orazio Belletini 26

- Arnaud Zacharie 40

Le paradoxe de la faim, lutter contre la malnutrition

- Andre Devaux, Juan Pablo Fernandez, Ruben Flores,

Miguel Ordinola, Claudio Velasco, Santiago Viteri 49 Gouvernance energetique

et nationalisme petrolier dans les pays and ins - Guillaume Fontaine 61

L'Argentine et les vautours - Xavier Dupret 70

articles

Acces a l'enseignement superieur: un enjeu politique et economique majeur - Jean-Paul Lambert 77

Bangladesh. Le prix de nos teeshirts - Marc Molitor 98

italique

Cher Monsieur Schubert - Jacques Vandenschrick 108

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Page 3: Le paradoxe de la faim, lutter contre la malnutrition

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Le paradoxe de la faim, lutter contre la malnutrition

Ces dernieres annees, si les pays d'Amirique latine et des Carai"bes ont connu une croissance moyenne soutenue de 5 %, celle-ci n'a pas pour autant donne lieu a une diminution de la vulnirabilite a laquelle est exposee une partie importante de la population du continent. Malgre des progres socioeconomiques significatifs au cours des dernieres decennies, l'Amirique latine reste en effet l'une des regions les plus inegalitaires de la planete. De plus, l'eradication de la malnutrition dans la region reste un deft encore non resolu. Divers programmes existent et doivent etre diveloppes a.fin de renforcer ['agriculture familiale, en particulier le role des femmes, valoriser les marches locaux et les produits traditionnels pour elargir la base d'une alimentation saine et augmenter les revenus de la population rurale

ANDRE DEVAUX, JUAN PABLO FERNANDEZ, RUBEN FLORES, MIGUEL ORDINOLA, CLAUDIO VELASCO ET SANTIAGO VITERI

Les pays connaissent entre eux, mais aussi entre differentes regions et groupes de populations en leur sein, de fortes disparites en matiere nutrition­nelle. Dans certains pays comme la Bolivie et le Honduras, les problemes de malnutrition touchent jusqu'a 50 a 70 % des populations pauvres, autoch­tones et rurales (FAO, Cepal et Ilea, 2013). La Banque mondiale estime ainsi a 7 millions le nombre d'enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition chronique dans la region en 2012.

L'AMERIQUE LATINE, TERRE DE CONTRASTES

Cette problematique entraine un impact negatif pour la securite alimen­taire qui se definit comme l'acces universe! et a tout moment a une alimen­tation suffisante, saine et nutritive (FAO, Sommet mondial de l'alimentation, 1996). Une alimentation faible en calories, proteines ou autres elements essen­tiels comme les micronutriments (fer et zinc) a d'enormes consequences sur la sante et la productivite. En Amerique latine, la malnutrition chronique, qui entraine des retards de croissance, reste le probleme nutritionnel le plus important. Elle affecte plus de 50 % des enfants de moins de cinq ans au Guatemala et autour de 30 % en Hai:ti, Honduras, Bolivie, Equateur et Perou. Ce phenomene se developpe principalement entre l'age de six mois et deux ans .

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Graphique n° 1 : Evolution de la faim en Amerique latine et Cara'ibes entre 1990-1992 et 2010-2012. En millions d'habitants

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•Cara'fbe •Amerique latine source: FAD, 2012

11 est notamment lie a des problemes de sante, a une mauvaise alimentation et a un manque d'education nutritionnelle des meres de famille. En Bolivie, le manque de fer entraine des taux d'anemie de 52 % pour les enfants en age prescolaire et de 37 % chez les femmes enceintes. La carence en fer augmente le risque de mortalite maternelle et infantile, entraine un ralentissement du developpement cognitif, affaiblit le rendement scolaire et diminue la producti­vite au travail. On estime en outre que 22 % des enfants de moins de cinq ans manquent de vitamines.

La malnutrition des enfants en bas age affecte de maniere irreversible le developpement humain et par consequent freine le progres economique d'un pays en imposant un cout eleve a !'ensemble de la societe. D'un point de vue economique, la malnutrition peut faire perdre jusqu'a 10 % du salaire auquel un travailleur aurait pu pretendre tout au long de sa vie. Selon une etude relativement recente, des pays comme la Bolivie, l'Equateur, le Paraguay et le Perou perdent entre 2,0 % et 5,9 % du PIB du fait de la faim et de la malnutri­tion infantile (Martinez et Fernandez, 2009).

Le graphique n° 2 montre clairement le dilemme entre la croissance eco­nomique des pays et la persistance des problematiques sociales. Par exemple, meme si les statistiques de malnutrition du Perou se sont ameliorees ces der­nieres annees, 23,2 % d'enfants de moins de cinq ans souffrent encore de retards de croissance. Dans les populations rurales, on arrive a un taux de 38,8 % . On retrouve des taux similaires dans les zones rurales d'Equateur (33 %) et de Bolivie (37 %).

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LES FACTEURS QUI CONTRIBUENT A LA VULNERABILITE ALIMENTAIRE

Graphique n° 2: La relation entre le retard de croissance et le revenu national par habitant dans les pays latino-americains

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Source: Banque mondiale. Les niveaux de retard de croissance proviennent de !'Organisation mondiale de la sante et de sa base de donnees « Croissance de l'enfant et malnutrition ». L'information concernant le revenu national brut par tete provient de la Banque mondiale.

La geographie de la region, ses conditions agroecologiques, ses disparites socioeconomiques et les politiques traditionnelles rendent l'Amerique latine particulierement vulnerable aux catastrophes naturelles, a la volatilite des prix des denrees alimentaires et aux crises humanitaires en general. Dans ce contexte, n'importe quelle situation de crise et d'urgence menace la securite alimentaire des populations les plus vulnerables, en particulier les enfants et les femmes enceintes.

Volatilite des prix des aliments et impact de la crise alimentaire

Au milieu des annees 1990, l'augmentation de la demande alimentaire dans les pays emergents et les politiques de stimulation de la production de biocarburants aux Etats-Unis et dans l'Union europeenne ont accru la pression internationale sur les prix alimentaires. Les effets sur l'Amerique latine ont ete variables d'un pays a l'autre en fonction de la balance alimentaire (aliments exportes versus aliments importes) et leur ca pa cite a financer leurs importa -tions alimentaires. Les pays andins ont vu les prix de leurs principaux produits agricoles d'exportation rester relativement faibles par rapport au prix interna­tional des cereales. L'Amerique centrale et les Carai:bes ont davantage souffert du fait de leur capacite reduite a importer des aliments (Bianchi et al, 2009).

Par consequent, la hausse des prix des denrees alimentaires au-dessus du niveau general des prix represente une menace pour la securite alimentaire, en particulier pour les menages a faibles revenus, car ceux-ci depensent propor­tionnellement davantage pour se nourrir que les menages plus aises.

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Par ailleurs, il existe un besoin urgent de regles commerciales internatio­nales plus equilibrees. La concentration est telle dans les marches alimentaires mondiaux qu'une part croissante de la valeur ajoutee est capturee par les gros­sistes et les commen;ants, et non les producteurs des pays en developpement.

Les negociations a l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et speciale­ment celles concernant le commerce agricole sont au point mort depuis de nom­breuses annees. Pourtant de nouvelles regles sont indispensables pour mettre fin aux distorsions commerciales qui nuisent aux agriculteurs des pays en voie de developpement et par consequent a la securite alimentaire mondiale.

On peut neanmoins observer qu'au siecle dernier, les multinationales de l'agroalimentaire ont connu un succes commercial sans precedent a travers le monde. Selon Oxfam (2013 ), pour 7 milliards de consommateurs, il existe 1,5 milliard de producteurs de denrees alimentaires dans les zones rurales. Par contre, ce ne sont pas plus de cinq-cents societes qui controlent 70 % de la nourriture consommee sur l'ensemble de la planete. Les entreprises alimen­taires n'ont pas utilise leur enorme puissance pour aider a generer un systeme alimentaire plus equitable et assurer la securite alimentaire et les opportunites economiques pour les populations les plus pauvres.

Les programmes de responsabilite sociale des entreprises mis en reuvre jusqu'a present sont generalement des projets tres cibles comme ceux visant a reduire la consommation d'eau OU a former des agricultrices mais qui ne prennent pas en compte les causes profondes de la faim et de la pauvrete. La majorite des entreprises n'ont en effet pas de politiques appropriees pour gui­der leurs propres operations au sein de la chaine d'approvisionnement en te­nant compte du developpement territorial et se contentent souvent d'actions philanthropiq ues.

Impact du changement climatique

Parmi les consequences du rechauffement climatique, les changements de temperatures et le regime des precipitations representent des phenomenes affec­tant negativement la production agricole et par consequent la securite alimentaire.

L'impact du changement climatique sur la production agricole s'opere a deux niveaux. D'une part, les risques directs de perte de productivite causes par des conditions meteorologiques extremes telles que la secheresse, le gel et les inondations; d'autre part, l'augmentation de la vulnerabilite des systemes alimentaires a la suite de l'appauvrissement des ressources naturelles comme l'eau et le developpement de maladies et d'insectes qui contribuent a la baisse de la production et des ressources economiques en limitant l'acces a la nourriture.

Une perte anticipee de productivite et une vulnerabilite accrue dues aux changements climatiques auront des effets negatifs disproportionnes sur la vie des populations vivant dans des conditions marginales en Amerique latine et dans le monde. Celles-ci ne possedent plus les capacites pour s'adapter et repondre en temps voulu aux effets du changement climatique. 11 faut savoir

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qu'il aura fallu par exemple des centaines d'annees pour que la population de !'Altiplano andin, qui signifie plaine d'altitude en espagnol, situe ii plus de 3300 metres d'altitude, puisse developper des connaissances et des pratiques lui permettant de survivre dans des conditions extremes. C'est ainsi que les agriculteurs andins continuent egalement d'utiliser la biodiversite agricole comme strategie d'attenuation des risques et aident par voie de consequence ii preserver la base genetique pour ameliorer les cultures. 11 se cultive encore par exemple cinq-mille varietes traditionnelles de pommes de terre dans les Andes. Cependant, le changement climatique, le morcelement des terres, la migration, !'exclusion sociale, les inegalites entre les sexes notamment, conduisent ii une plus grande vulnerabilite du systeme alimentaire de cette region.

Evolution et limites des politiques de securite alimentaire

En reponse ii. la crise alimentaire, il est important de noter les changements de politique de securite alimentaire entrepris par les pays de la region et qui couvrent quatre domaines d'action principaux. Premierement, l'appui ii la pe­tite agriculture et le developpement rural (subventions aux intrants, assistance technique, achat par l'Etat). Deuxiemement, la garantie d'une protection so­ciale et la distribution de nourriture via des subventions conditionnelles et des programmes d'alimentation scolaire. Ainsi au Perou, des programmes visent ii lutter contre la malnutrition et ii aligner les programmes sociaux avec la stra­tegie nationale de nutrition ( connue sous le nom de Crecer). Troisiemement, la mise en place de programmes d'assistance axes sur la sante des meres et des enfants de mo ins de cinq ans ( comme le programme « Malnutrition zero » en Equateur et Bolivie). Quatriemement, une meilleure education et formation en matiere de sante et de nutrition.

La crise alimentaire a egalement declenche des debats theoriques et poli­tiques sur le concept de securite alimentaire. Depuis 2003, du point de vue juridique et institutionnel, il y a eu des progres dans le developpement d'une nouvelle legislation pour les regions concernees par la question de la securite alimentaire. Dans de nombreux cas, cette legislation ne cree pas seulement de nouveaux cadres reglementaires, mais aussi des mecanismes organisation­nels afin de faciliter les interventions publiques dans ce domaine. Mais il est important de souligner que les reponses politiques doivent etre multidimen­sionnelles et integrer les objectifs ii court et long terme.

Onze pays de la region ont deja approuve des lois sur la securite alimen­taire. Parmi les reponses ii court terme, les politiques de compensation sociale comme les transferts monetaires conditionnes au controle medical des enfants, sont les plus emblematiques. Les politiques a long terme telles que l'investisse­ment dans la recherche et le developpement agricoles ont m;u moins d'atten­tion. 11 faut noter que la relation entre agriculture et nutrition ne fait pas en­core partie des strategies qui s'appliquent de maniere courante dans la region (Pineiro et al., 2009).

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En Bolivie, les nouvelles normes soulignent que l'obtention d'une alimen­tation saine fait partie des droits universels. Cet aspect est en train de prendre de l'ampleur au niveau international. Dans certains pays comme le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie et le Guatemala, le concept de souverainete alimentaire s'utilise aussi dans les cadres juridiques relatifs a la securite alimentaire. La souverainete alimentaire est definie comme le droit de tousles peuples a defi­nir leurs propres politiques agricoles et alimentaires en fonction des objectifs de developpement durable et de securite alimentaire.

Au Bresil, une grande coalition entre organisations sociales et institutions gouvernementales a conduit a la creation de mecanismes formels de dialogue et au developpement de grands programmes a l'instar du projet de loi « Fome Zero » (Faim zero, en portugais). Ce programme a ete propose en 2003 par le futur president Luiz Inacio Lula da Silva, comme un mecanisme pour garan­tir la securite alimentaire. Ce programme fut une des priorites de !'agenda de developpement economique et social du gouvernement bresilien. II a necessite la mise en place d'un mecanisme de participation sociale reliant la structure familiale paysanne aux lois sur la securite alimentaire et la nutrition. La FAO, qui a mene une evaluation du programme en 2006, a constate que, grace a la qualite des services re<;us, la sante, l'education et la formation des populations les plus pauvres s'etaient sensiblement ameliorees (FAO, 2009).

II est done necessaire d'adopter des politiques sociales appropriees pour repondre aux effets de la crise alimentaires, de prendre des mesures pour obtenir une meilleure stabilite des prix agricoles et mettre en place des pro­grammes d'appui a l'agriculture familiale tenant compte des risques clima­tiques et economiques.

CONTRIBUTION DE L'AGRICULTURE AU DEVELOPPEMENT ET A LA SECURITE ALIMENTAIRE

Suivant les statistiques de la FAO, la production d'aliments a augmente de maniere significative en Amerique latine au cours des dix dernieres annees, particulierement dans le cas du ma!s (145 %), du ble (72 %) et du riz (77 %). Les pays montrant la dynamique de croissance la plus flevee se trouvent en Amerique du Sud (Bresil et Argentine en particulier). Mais la production agri­cole reste malgre tout sensible au contexte defavorable mondial des prix alimen­taires et a la variabilite climatique qui ont provoque une deceleration en 2012 (FAO, 2012). Les dynamiques de production et de commerce varient conside­rablement selon les pays, refletant des disparites regionales, mais aussi locales.

Parmi les differents types de production de la region, la petite agriculture joue un role important en termes d'approvisionnement alimentaire au sein des pays meme si son role varie d'un pays a l'autre. Les politiques mises en place cherchent a renforcer les strategies pour mieux integrer !'agriculture fami­liale dans les systemes de production agricoles nationaux. Toutefois, certaines cultures sont deja fortement repandues dans la region, c'est le cas du ma!s et

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Le potentiel de la region pour accroitre la production est associe, d'une part, a une maitrise elevee de la technologie, en particulier dans des pays comme le Bresil, l'Uruguay et l'Argentine, qui ont une proportion importante de terres par rapport au nombre d'habitants ruraux, un capital humain bien forme ainsi qu'un cadre institutionnel efficace. D'autre part, l'obtention de ren­dements plus eleves dans des pays comme l'Equateur, la Bolivie, le Paraguay et dans certains pays d'Amerique centrale pourrait accroitre la contribution de la region en termes de disponibilite alimentaire mais necessiterait davantage d'investissements dans la recherche agricole. En dehors du Bresil, du Chili et de l'Uruguay qui depensent en moyenne entre 1,2 et 1,9 % de leur PIB agricole dans la recherche, les autres pays de la region y consacrent en moyenne 0,5 %. A titre de comparaison, les pays industrialises qui depensent 2 a 3 % de leur PIB dans des programmes de recherche.

Les investissements publics dans !'agriculture en Amerique latine, qui restent en moyenne inferieurs a 2 % des depenses publiques d'apres la FAQ

(2013), sont largement en de~a du pourcentage de contribution de ce secteur a la richesse nationale. Le tableau ci-dessous reprend quelques elements de comparaison.

La petite agriculture contribue au developpement malgre le soutien public reduit

L'agroeconomiste peruvien Richard Webb a recemment ecrit un article in­titule « Agriculture en pots » base sur un commentaire du ministre de !'Agri­culture peruvien quand celui-ci a decouvert, lors du dernier recensement agri­cole, que 82 % des exploitations agricoles du Perou etaient minuscules ( d'une taille moyenne de mo ins de cinq hectares).

Webb affirme qu'avant de tomber dans le pessimisme, il serait interes­sant d'analyser de plus pres l'idee, devenu un mythe, que l'« agriculture en pots » n'a pas d'avenir. II existe de nombreuses preuves, tant au Perou que dans d'autres pays comme la Chine ou l'Inde, que les mini-exploitations agri­coles ne sont pas necessairement synonymes de retard et de pauvrete. En effet, le succes de l'agriculture peruvienne de ces vingt dernieres annees ne se limite pas aux grands domaines agroexportateurs de la cote, mais touche egalement les mini-exploitations.

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Tableau n° 1 : Elements socioeconomiques, comparaison entre pays d'Amerique latine

Equateur Perou Bolivie Bresil Argentine Costa Rica

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Production d'aliments par rapport aux besoins 60 60 75 95 90 95

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% pauvrete rurale 41 56 61 36 45 20

Source: Banque mondiale (http://datos.bancomundial.org/indicador/NV.AGR.TOTL.ZS), CEPAL (cepalstats)

C'est par exemple le cas avec la pomme de terre, dont la production a aug­mente chaque annee de 5,3 % durant cette periode. II existe aussi d'autres cultures de mini-exploitation comme l'« olluco » (tubercule de la zone andine poussant en altitude), la feve, le manioc et les pois qui ont connu une progres­sion de plus de 4 %. Les mini-exploitations ont genere une des reussites agri­coles les plus marquantes de l'histoire, surtout si l'on tient compte des conditions difficiles dans lesquelles cette production se developpe. L'agriculture familiale joue aussi un role important pour la conservation de la biodiversite comme dans le cas de la pomme de terre dans les Andes.

Dans ce contexte, on observe une tendance a la feminisation des taches agricoles. Les femmes s'occupent de plus en plus de fermes familiales car les hommes doivent migrer pour des periodes prolongees ou travailler dans le sec­teur non agricole. Selan la FAO, le pourcentage d'exploitations dirigees par des femmes en Amerique latine et dans les Carai:bes a augmente ces dernieres an­nees et se situe entre 25 et 30 %. Cela demontre le role accru des femmes dans la securite et la production alimentaires ainsi que dans le bien-etre social de la region. Cela devrait faire reflechir sur !'importance de la dimension de genre dans les politiques de developpement de capacites et de promotion de !'agricul­ture familiale.

En l'Amerique latine, 37 % des pauvres (environ 65 millions de per­sonnes) vivent dans les zones rurales ou prevaut la petite agriculture avec tres peu d'aides ou de credit en s'appuyant sur une technologie tres limitee. Mais une etude recente sur les perspectives de !'agriculture et le developpe­ment rural dans les Ameriques reconnait que les pays d'Amerique latine et des Carai:bes ont entame de serieux efforts pour mieux appuyer !'agriculture familiale (Cepal, FAO, Ilea, 2013). Au cours de l'annee ecoulee, !'adoption de politiques et d'instruments d'accompagnement au profit de !'agriculture fami­liale est devenue une priorite dans !'agenda des pays de la region. Plusieurs pays ont lance des restructurations institutionnelles basees sur la modification de competences ou la creation de nouvelles branches ministerielles. Le Perou,

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Il est prevu que, dans le futur, les pays renforcent aussi les systemes d'in­novation pour mieux integrer la recherche et le transfert de technologies afin d'ameliorer la croissance economique et le bien-etre social. Dans cette pers­pective, il est important d'envisager des strategies pour assurer l'integration de !'agriculture familiale, favorisant a la fois l'associativite tout comme la recon­version des systemes de vulgarisation axes sur le service a ce groupe de produc­teurs, en aidant et formant les vulgarisateurs a devenir des agents d'innovation formes aux nouveaux enjeux et defis lies aux changements de la structure productive de l'economie rurale. Une etude recente du Fond regional de tech­nologie agricole a mis en evidence des exemples d'innovations qui ont eu un impact et ont beneficie aux petits producteurs (Fontagro, 2013). Le succes de ces experiences a beaucoup dependu de !'interaction et du partenariat entre les differents acteurs. Par exemple, !'utilisation de modeles associatifs, inclusifs, competitifs et durables, comme dans le cas de !'organisation de petits apicul­teurs en Argentine et en Republique dominicaine, ou l'approche participative dans les chaines de production de pommes de terre natives au Perou, montre que le travail participatif entre les equipes de recherche et de developpement (R & D), le secteur prive et les reseaux techniques dans les territoires locaux facilitent l'identification de nouvelles opportunites de marche, la creation de normes, !'utilisation de la biodiversite de maniere durable et le developpement d'un conglomerat productif au profit de !'agriculture familiale.

DOMAINES POUR RENFORCER LA CONTRIBUTION DE L'AGRICULTURE A LA NUTRITION

L'augmentation de la productivite agricole ameliore la nutrition. Mais ii faut faire plus

Pour ameliorer la nutrition et reduire les couts economiques et sociaux que la malnutrition impose a la societe, il est important de se pencher sur l'ali­mentation et l'agriculture. Selon la FAO (2012), en plus d'une fonction tradi­tionnelle de production des aliments et de generation de revenus, l'agriculture pourrait aussi aider de maniere significative a faire disparaitre la malnutrition.

La croissance de la productivite agricole contribue a ameliorer la nutri­tion, mais il s'agit d'un processus lent et peut-etre insuffisant pour reduire rapidement la malnutrition. Suivre le rythme de croissance de la productivite agricole sera crucial dans les prochaines decennies car la production d'ali­ments de base devra augmenter de 60 % pour repondre a la croissance prevue de la demande.

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En dehors de la nourriture de base, les regimes alimentaires sains doivent etre varies et contenir une combinaison equilibree et adequate de lipides, pro­teines et micronutriments. Les priorites de recherche et developpement dans !'agriculture doivent s'orienter davantage vers la production d'aliments plus nutritifs et promouvoir la diversification de la production des petits exploitants (fruits, legumes et petit betail).

Les efforts pour accroitre la teneur en micro­nutriments par biofortification sont prometteurs. La biofortification, qui consiste en !'amelioration des cultures pour en augmenter la valeur nutritionnelle comme la production d'une pomme de terre a forte teneur en fer et en zinc dans la region andine OU le de­ficit de ces elements est une cause importante de mal­nutrition chez les populations pauvres. Au Perou, les taux d'anemie dus a la carence en fer chez les enfants d'age prescolaire et les femmes enceintes sont de 50 % et 43 %, respectivement. La biofortification devrait avoir un effet durable, car elle concerne des cultures deja consommees de maniere courante dans les com­munautes et qu'elle rendra plus nutritives. C'est aussi une strategie efficace en termes de cout. Une fois les varietes riches en nutriments identifiees et selection­nees, leurs frais de promotion et la multiplication sont relativement faibles. Dans la region andine, le Centre international de la pomme de terre (CIP) travaille a l'amelioration de la qualite nutritionnelle de la pomme de terre en profitant de la grande biodiversite existante et de la consommation importante par les populations andines de la region d'un grand nombre de varietes de pommes de terre traditionnelles encore cultivees. Le centre travaille en particulier a identifier les pommes de terre indigenes a haute teneur en fer et zinc, et a selectionner de nouvelles varietes plus riches de ces elements pour promouvoir leur consom­mation en complement d'autres aliments produits a la ferme (production horticole OU du petit elevage) pour assurer la diversite du regime alimentaire en particulier des femmes enceintes et des enfants en bas age. Le CIP participe aussi a d'autres experiences positives de promotion de cultures de biofortification comme au Mozambique et en Ouganda dans le cas de la patate douce a chair orangee qui contient des ni­veaux eleves de beta-carotene permettant de combler les carences en vitamine A dont souffrent les enfants,

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causant la cecite. Finalement, il faut mentionner que les interventions agricoles visant a ameliorer la nutrition et la sante sont generalement plus efficaces lorsqu'elles sont combinees avec la mise en iruvre de programmes d'education nutritionnelle et avec la promotion d'une approche sensible au genre.

CONCLUSIONS

Au cours des dernieres annees, l'economie des pays d'Amerique latine a connu une croissance sou­tenue, bien que fragilisee par la crise alimentaire et les aleas climatiques. Mais le defi de la faim et de la malnutrition reste pose, surtout pour les populations les plus vulnerables vivant souvent en milieu rural.

Repondre aux causes de la malnutrition de­mande une approche multisectorielle qui inclut des interventions complementaires dans les systemes d'alimentation, de sante et d'education, et ceci par­ticulierement au niveau territorial. 11 s'agit d'un defi majeur qui, malgre l'existence de politiques d'in­tegration, ne se materialise pas dans la realite. Le principal probleme est que les programmes utilises pour promouvoir la securite alimentaire sont trans­versaux vis-a-vis de l'organisation classique des gou­vernements. Pour faire face a ce probleme, les pays latino-americains adoptent des politiques et des ins­truments afin de repondre aux besoins de l'agricul­ture familiale lies a la securite alimentaire. Plusieurs pays ont procede a des restructurations institution­nelles sur la base de modifications et de la creation de nouvelles branches ministerielles cherchant a harmoniser les politiques de differents secteurs.

Les approches multisectorielles offrent de nom­breuses opportunites d'intervention dans des sys­temes pour ameliorer la nutrition et le regime ali­mentaire des populations. Elles sont soit directement orientees vers l'amelioration de la production, soit liees a des mecanismes de protection sociale via des programmes d'alimentation et d'assistance lies a la sante, la nutrition et !'education.

La production agricole et la productivite restent essentielles a une meilleure nutrition, mais les pro­grammes de recherche et de developpement doivent

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etre davantage orientes vers les questions de qualite nutritionnelle des aliments et de durabilite des sys­temes de production. Les interventions dans ce do­maine seront plus efficaces si elles prennent en compte le role du genre et sont combinees a !'education nutri­tionnelle. La croissance de la production d'aliments dependra en grande partie de !'innovation techno­logique, qui demeure pour !'instant, comme nous l'avons vu, tres faible dans Ia majorite des pays d'Ame­rique latine. Davantage d'investissements sont neces­saires dans !'agriculture, non seulement en matiere de recherche agricole, mais aussi pour mettre en place de nouvelles structures institutionnelles, innovantes, en lien avec des activites de recherche et de developpe­ment; en promouvant aussi une participation du sec­teur prive plus active surtout dans le developpement de chaines de production qui procurent des opportu­nites economiques pour les populations rurales.

Pour terminer et en suivant les recommanda­tions de la FAQ (2012), le renforcement de !'agricul­ture familiale et les politiques de securite alimen­taire demandent de definir et renforcer les mesures deja mises en place dans differents domaines. Tout d'abord, l'appui a la production ciblant !'agriculture familiale et impliquant un plus grand investissement public et prive. Deuxiemement, la valorisation des marches alimentaires Iocaux ainsi que des produits traditionnels tels que la pomme de terre, le haricot colore des Andes, le quinoa et le petit eievage. Cela permettra d'elargir la base de l'alimentation de Ia po­pulation, d'ameliorer son etat nutritionnel et de gene­rer de nouveaux revenus pour la population rurale. Troisiemement, la promotion de lignes directrices pour une alimentation plus saine a travers des pro­grammes d'education nutritionnelle pour les enfants et les adultes diffuses dans une approche qui tient compte des questions de genre.

On ne peut ainsi encourager la croissance de !'agriculture mondiale et ameliorer Ies moyens de sub­sistance dans Ies zones rurales sans un engagement public renouvele pour investir davantage et a bon es­cient dans !'agriculture. •

traduit de l'espagnol par Fran<;ois Reman

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Hugo Chavez ( dece1 fois consecutive, en; teur des le premier ou Cristina Kirchn octobre 2011, apres

Ce cycle coi'nci marches internatio partir de 1998. Bien des prix du petrole progressistes et des exportateurs de pet