Gilles Abier est né en 1970 à Paris. Son premier roman, Fausses compagnies, est publié chez Actes Sud en 2000. Depuis, il écrit aussi pour la jeunesse et l’essentiel de son œuvre est publié chez Actes Sud Junior. Derniers titres parus : Amour mortel, La Chasse à l’amoureux et Un départ en fanfare.

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Illustration de couverture : Jess PauwelsÉditeur : François Martin assisté de Fanny GauvinDirecteur de création : Kamy Pakdel © Actes Sud, 2002, 2014 – ISBN 978-2-330-03563-1Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

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ROMAN

LE NOUVEAU ROI DE  LA FRANCE  GILLES ABIER

ACTES SUD JUNIOR

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Pour Délice Vérusse, alias Lucie,pour Reinule Crassova, alias Caroline,

en souvenir d’un régal de résidence !

Un remerciement tout particulier à Virginieet à ses élèves de CM2 (Flesselles, 2013/2014) :

Alban, Alexandre, Alexis, Anna, Aurélien, Axel D., Axel F., Carla, Élise, Faustine, Gwendoline, Kévyn,

Léandre, Louise, Lukas, Matilde, Nicolas, Noé, Paul, Rayan, Soheil, Sothaline et Wendie,

pour les mots et les rires…

Merci aussi à Mme Coquelle et aux élèves de CM1 et CM2 de l’école de Saint-Gratien (2013/2014) :

Anaëlle, Aurélien, Baptiste, Benjamin, Cécile, Chloé, Clémence, Clément, Eliott, Enzo, Erick, Hugo, Justine, Klea, Léa C., Lea M., Lilou, Louane, Manon, Marine, Mathis, Maya, Paul, Pauline, Solène, Téo et Thibaut,

pour les histoires partagées.

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– Adrien, le petit déjeuner est prêt ! Tu descends ?

Aucune réponse.– Adrien, le lait est chaud ! Je t’attends

pour le verser.Toujours rien.Claire retourne à la cuisine. Elle serait

bien montée dans la chambre de son fils voir ce qu’il a, mais les deux enfants de Bruno s’impatientent devant leurs bols à moi-tié remplis de chocolat en poudre. Même s’ils en mettent beaucoup trop, elle n’ose

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pas leur faire la remarque. Tant qu’elle n’a pas épousé leur père, elle évite ce genre de réflexion. Mieux vaut ne pas les braquer contre elle. Elle a suffisamment de mal avec Adrien. Depuis qu’elle lui a annoncé, le mois dernier, son mariage avec Bruno, il a changé : il ne se confie plus et reste des heures enfermé dans sa chambre. Déjà, em-ménager tous ensemble dans cette maison au début de l’été l’a rendu grognon. Il se plaint sans arrêt qu’avant c’était mieux, quand ils vivaient tous les deux et qu’elle voyait Bruno chez lui, pas chez eux.

Claire saisit la casserole de lait et l’ap-proche du bol de Salomé. La petite fille, qui aura sept ans dans deux mois, plonge aus-sitôt sa cuillère et remue énergiquement. Elle n’aime pas les grumeaux.

– Quand est-ce qu’on ira essayer ma robe ?

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Dès que son père leur avait présenté la mère d’Adrien, la petite fille avait su qu’un jour ces deux adultes se diraient oui. Contrairement au garçon, Salomé a accueilli la nouvelle du mariage de son père avec enthousiasme. Et depuis, elle ne parle que de ça : de l’auberge où aura lieu la récep-tion, de la décoration de la salle, des musi-ciens, de la pièce montée et, surtout, de son incroyable robe. Ce jour-là, elle veut être aussi belle que sa chanteuse préférée. Au début, Bruno et Claire ont cru que Salomé plaisantait. Qu’elle les faisait marcher. Mais non ! Elle était absolument déterminée à porter une robe de peluches. Rien que des peluches cousues entre elles. Salomé était prête d’ailleurs à sacrifier celles qui trônaient dans sa chambre. Voilà qui ex-pliquait pourquoi elle ne cessait d’en récla-mer depuis un an comme cadeau, à Noël,

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pour son anniversaire et sa fête. Elle pensait déjà à sa tenue. Et si Salomé ne désire pas se teindre en blonde comme la star amé-ricaine dont elle écoute les morceaux en boucle sur son MP3 – préférant le roux na-turel de sa chevelure –, elle prévoit quand même une peluche sur la tête.

– Je crois que ta robe est presque prête, Salomé. Ma mère m’a dit hier au téléphone qu’il lui manquait deux ou trois peluches, plus petites, à coudre au niveau du bustier. Tu devrais pouvoir l’essayer ce soir chez elle, avant le dîner.

La mère de Claire a des talents de cou-turière. Il a été convenu qu’elle confection-nerait la robe de Salomé. Même si son vrai métier, c’est de tenir une boutique de jouets.

– C’est parce que papa n’est pas là qu’Adrien peut prendre son petit déjeu-ner à l’heure qu’il veut ?

CouverturePrésentationGilles AbierLe nouveau roi de la FranceChapitre 1