LE N MBRIL - Les EssentiElles

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Sommaire : Sommaire : Sommaire : Sommaire : Sommaire : Mot de bienvenue 2 Je t’aime, Poirina ! 3 Césarienne. ou accouchement naturel? 5 Un cercle de mamans 6 Maman, papas, bébés en santé 8 Spécial sur les effets du tabac 9 L’accouchement, leçon de confiance 18 Bénediction 20 La naissance d’une famille 22 Essentiellement vôtre 24 La revue yukonnaise en périnatalité et en petite enfance pour les parents francophones en milieu minoritaire. LE LE LE LE LE NOMBRIL MBRIL MBRIL MBRIL MBRIL NUMÉRO 3 P P P P PRINTEMPS RINTEMPS RINTEMPS RINTEMPS RINTEMPS 2005 2005 2005 2005 2005 LE N O MBRIL

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Sommaire :Sommaire :Sommaire :Sommaire :Sommaire :

Mot de bienvenue 2

Je t’aime, Poirina ! 3

Césarienne. ou accouchement naturel? 5

Un cercle de mamans 6

Maman, papas, bébés en santé 8

Spécial sur les effets du tabac 9

L’accouchement, leçon de confiance 18

Bénediction 20

La naissance d’une famille 22

Essentiellement vôtre 24

La revue yukonnaiseen périnatalité et en petite enfancepour les parents francophonesen milieu minoritaire.

LELELELELE NNNNNOOOOOMBRILMBRILMBRILMBRILMBRIL ••••• NUMÉRO 3 P P P P PRINTEMPSRINTEMPSRINTEMPSRINTEMPSRINTEMPS 2005 2005 2005 2005 2005

LE NOMBRIL

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 32

La revue en périnatalité et en petiteenfance produite au Yukon pour lesparents francophones en milieuminoritaire.

Une production des EssentiEllesCoordonnatrice du projet :Stéphanie Clavet

Comité aviseur :Catherine Forest, mamanGeneviève Labelle, RegroupementNaissance-RenaissanceChalia Tuzlak, intervenante en petiteenfance,Emmanuelle Burelli, programmeBébé et moi en santé

Montage : Didier Delahaye

Révision-relecture :Catherine Forest, Jean-François Roldan

Rédaction de textes :Danielle Bonneau, Stéphanie Clavet,Manon Desforges, Jean-FrançoisNadeau, Élizabeth Savoie

Logo : Cécile Girard

Collaboration :Aurore Boréale, Josée Belisle, IsabelleCorriveau, Véronique D’avignon,Sandra St-Laurent, Bonnie St-Louis

Les renseignements qu’on retrouve danscette publication ne remplacent pas lesconseils d’un(e) professionnel(le) de lasanté, ni ceux d’un expert compétent.

Pour soumettre des textes, des photosou pour toute suggestion ou commen-taire, veuillez communiquer avecnous à l'adresse suivante :[email protected]

Merci au Secrétariat aux affairesintergouvernementales canadiennesdu Québec (SAIC), à la coalitionBambin!, au Service d’aide et d’orien-tation aux adultes (SOFA), et à SantéCanada qui par leur aide financière,ont permis la réalisation de ce projet.

ÉDITORIAL Photo : Jean-François Nadeau

Couverture : photo de Marten Berkman

Heureux printemps!Le Nombril a mainte-nant un an et la vraie

saison printanière est plus oumoins au rendez-vous selonl’endroit où vous vous trouvez aupays! Bientôt, aller jouer dehorsavec les enfants ne sera plus unevéritable expédition en vue de lesprotéger du froid. Certainsd’entre eux découvriront unenouvelle saison et d’autres serontheureux de retrouver certainesjoies des journées plus chaudes.

Dans ce numéro spécial duNombril, nous vous présentonsun nouveau format : celui dudossier thématique. En plus desarticles traitant des sujets del’humanisation des naissances etde l’aventure parentale, vousretrouverez un dossier sur unthème se rattachant à lapérinatalité.

Notre premier dossier porte surle tabac et s’inscrit dans le Projetde lutte contre le tabagisme,instauré par le Partenariatcommunauté en santé du Yukonet qui regroupe les troisterritoires du Nord canadien.Ce dossier s’adresse à tous lesparents, qu’ils soient fumeurs ounon. Dans les pages centrales duNombril, vous retrouverez desrenseignements sur les effets dela cigarette sur le fœtus, sur lafumée secondaire et les enfants,ainsi que des méthodesalternatives pour arrêter defumer et des sites web àconsulter.

Vous trouverez une fois de plusdes récits touchants et des textesqui vous informeront et vousapporteront des pistes de réflexionsur les sujets suivants : laconfiance des femmes dans leurcapacité d’accoucher, la naissanced’une famille et le réseautageentre mamans.

Voilà maintenant plus de six moisque ma fille est née. Je dois direque mon émerveillement, mesréflexions et mes questionne-ments par rapport à la maternitépourraient alimenter plusieursnuméros du Nombril !Il est certain que le choix dessujets des textes s’inspire de monexpérience de nouvelle maman.J’aurais pu faire un numérospécial sur nous, mais heureuse-ment, je me suis retenue !

Je vous invite à partager votreexpérience par l’entremise duNombril, qu’elle soit nouvelle ouplus mûre et remplie de sagesse.Peu importe où vous êtes auCanada, faites-nous parvenir vostextes, vos photos ou vos idéesd’articles.

Bonne lecture!

Stéphanie Clavet,coordonnatrice du projet

LE NOMBRIL

La production de ce numéro a été rendue possible grâce àune contribution financière provenant de Santé Canada

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3PRINTEMPS 2005

L’ATTACHEMENT

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Poirina? C’est le petit nom que je t’ai donné un jouroù je me sentais tellement heureux que tu sois là,toute grassouillette comme une poire à croquer.

Je me souviens aussi pendant l’été,il a fait très chaud, donc le bedon sepromenait souvent à l’air... J’aimaistellement te dire bonjour par lenombril tout ressorti de maman....Elle me disait que c’était le bouton« eject » et qu’il ne fallait pas troppeser sinon on risquait de t’avoir unpeu trop tôt!

Finalement, tu n’étais pas pressée devenir, mais une fois décidée, tu asfait ça si rapidement que je n’ai paseu le temps d’y être pour te voirarriver. Sandra m’a demandé si jevoulais aller te voir tout de suite...j’ai répondu « Ben non, je suis bientrop excité, je pense que je devraisjouer un peu ».

Une heure plus tard, nous sommesenfin partis pour l’hôpital avec mavalise comme de raison, parce que jesavais qu’elle contenait quelquestrésors que maman et papa y avaientcachés au cas où l’accouchementserait long et que je commencerais àm’ennuyer. Une fois à l’hôpital, j’aicouru jusqu’à l’ascenseur et jusqu’aubout du corridor. Sur la porte de lachambre, il y avait une note quidisait : « Pas de visiteurs sauf ‘moi’et Sandra ». Je suis entré en courantet tu étais là toute petite, juste àcôté de ma maman. Ma petite soeur,toute rose, pleine de cheveux et avecde grands yeux. Ma petite soeur de 5heures qui me regardait déjà lesyeux intensément fixés dans lesmiens.... tout de suite, c’étaitcomme si je te connaissais depuistoujours, comme si je t’aimaisdepuis toujours. Tout ce que j’ai sudire, à travers un sourire qui étaitfigé sur mon visage, c’est « je t’aimemaman ».

Maman m’a dit plus tard que j’avaisles yeux tout brillants à ce moment,comme mouillés de larmes, et quenous parlions tous avec de petitesvoix toutes hautes mais douces. Desfois, c’est comme ça quand on a lagorge toute serrée. J’ai pris papa parle cou, j’ai regardé ma nouvellefamille... pour quelques secondes...puis je suis passé à la valise pleinede surprises!!! YOUPI!

JJJJJEEEEE TTTTT’’’’’AIMEAIMEAIMEAIMEAIME, P, P, P, P, POIRINOIRINOIRINOIRINOIRINAAAAA ! ! ! ! !

Je me souviens encore du jour où tues arrivée. Maman m’avait bienpréparé. J’avais même fait ma valisedepuis plusieurs semaines parce quec’était prévu que je vienne aussi àl’hôpital avec mon amie Sandra pourte voir sortir du ventre de maman.Tu sais qu’on t’a attendue pendantplus de 16 jours!! Tante Lyne et Alexqui étaient venus pour aider mamanavec la cuisine et le ménage sontarrivés et repartis... toujours sans tevoir le bout du nez.

Un jour, un dimanche, nous sommestous allés à l’hôpital pour queDr Sally te parle sérieusement pourque tu sortes du ventre de maman...mais petite têtue, tu n’as rien voulusavoir. Est-ce que tu étais trop biendans ton petit cocon tout chaud? Cesoir-là par contre, quand maman m’alu une histoire avant de dormir, elle adû s’arrêter deux fois à cause descrampes dans son ventre. Je me suisendormi comme d’habitude, et quandje me suis réveillé le lendemain, il yavait quelqu’un qui dormait dans lelit à côté du mien. « Maman »,mais non c’était Sandra! Et c’est à cemoment qu’elle m’a appris que j’avaisune nouvelle petite soeur!

D’abord, j’ai souri, j’ai réfléchipendant quelques secondes, etensuite j’ai sauté sur mon lit. Unepetite soeur.... je m’en doutais bien.Quand maman avait un gros bedontout rond, on me demandait souventsi je pensais que j’avais un petitfrère ou une petite sœur. Moi jerépondais que je voulais un garçon,mais que je pensais que c’était unefille. Maintenant , cinq mois plustard, je ne t’échangerais pas pourtout l’or au monde.

Parfois, c’est aussi Pouahrina parce que« pouah, ça pue » quand on change ta couche…

Toi ma Poirina de petite sœur qui as choisi

notre famille il y a cinq mois déjà.

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Maintenant, tu es avec nous à lamaison et c’est bizarre comme tu nesembles pas avoir changée depuiston départ de l’hôpital, mais je doisadmettre que tu es plus lourde. Audébut, j’arrivais à te porter assezfacilement, mais l’autre jour quandj’ai essayé de te descendre au salon,j’ai dû m’arrêter deux fois dans lesmarches. Maman est arrivée encourant et avec de gros yeux ronds etun drôle de sourire... elle est venueme donner un coup de main.

Ce que j’aime bien, c’est que dès ledébut j’étais souvent la seule per-sonne qui pouvait te consoler quandtu étais triste ou grognonne. Mêmequand on est parti de l’hôpital, tusuçais mon doigt pour te consoler.Maintenant, quand je rentre dansune pièce ou que je parle, tu tetournes toujours vers moi et tusouris en penchant ta tête. Tureconnais peut-être la voix de tousces matins où je te parlais à traversdu gros bedon rond et chaud demaman. Même dans ce temps-là tume répondais par un petit coup surle nez. Maintenant, ton jeu préféréc’est la « tag ». Quand je coursaprès toi et papa, ça te fait rire auxéclats. J’aime tellement ça quand turis que je jouerais à ça toute lajournée.

Je ne veux pas que tu grandis-ses... j’imagine que tu doisgrandir, mais moi je ne m’enaperçois pas, et je te trouveparfaite comme tu es, monpetit bébé de la joie, ma petitesœur au grand sourire.

Ma chère Poirina, ma douce Marina,merci d’être venue chez nous, denous avoir choisi, papa Marc,maman Manon et moi, commefamille pour y faire ta vie ici surterre. Je ne peux même plusm’imaginer ce que c’était quand tun’étais pas là, et surtout je ne peuxpas m’imaginer une vie où tu n’yserais pas.

Je veux que tu saches que pour lereste de ta vie, je serai là si jamaistu as besoin de moi, pour teprotéger, te tenir compagnie, pourjouer et rire, ou juste pourt’écouter... parce que pourmaintenant et jusqu’à l’infini destemps, je t’aime Poirina!!!

Ton grand frère,Marek, 6 ansJanvier 2005

Mais de loin, ce que j’aime le plus,c’est le soir quand on est tous aulit... Je t’aime tellement que ça m’enfait presque mal au ventre et c’estcomme si je tremblais de la tête auxpieds... je voudrais te serrertellement fort. J’aime surtout tonvisage, et ton petit cou quand tulèves la tête et les yeux en mecherchant du regard.

Photos : Manon Desforges

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5PRINTEMPS 2005

Quand j’entends le médecin prononcer lemot « césarienne », un courant électriqueme traverse le corps. Je demande d’êtrelaissée seule avec mon conjoint et on pleure

ensemble à chaudes larmes. J’en oublie même lescontractions qui me tiennent éveillée depuis 17 longuesheures. Sans se parler, on sait ce qui nous attend, « uneopération » et non un accouchement.

Ce qui suit n’est pas très agréable. Un bébé en souf-france, une mère dont les mains sont attachées sur unecivière, un rideau bleu devant son visage pour ne pasvoir ce que les médecins font de son corps, des vomisse-ments causés par les pressions exercées par le docteursur son ventre pour faire sortir l’enfant, une suce decaoutchouc agrippée à la tête de ce petit bébé qui décidé-ment est déterminé à rester bien au chaud dans lesentrailles de sa mère. Finalement, un petit garçon vientau monde! Toute une arrivée pour un petit être sansdéfense!

Mon deuxième enfant, je le mets au monde naturelle-ment, sans anesthésie. Je suis prête mentalement pourun accouchement naturel. Je ne veux pas de césarienne,c’est clair dans mon esprit et dans celui de mon con-joint. Après 13 heures de travail sans dilatation, lemédecin parle de césarienne. J’ai le choix de passerencore des heures en douleur ou d’en finir « sous lebistouri ». Résignés, on se rend à la salle d’opération oùun miracle se produit. Mon bébé me donne une pousséeincroyable dans le bas du ventre, je sens mon corpss’ouvrir, mes os craquer, le besoin de m’étirer de toutmon long et d’ouvrir mes jambes pour enfin expulser cetenfant qui fait déjà notre joie depuis 9 mois. Je dis aumédecin et à ses gardes du corps qui s’apprêtent à mefaire une péridurale : « Non, ne me touchez pas, monbébé est là, je le sens ».

Ce qui suit est bien plus agréable : quinze minutesde poussées intenses, un conjoint aux yeux pleinsd’eau et impressionné de voir son petit bout defemme donner tout ce qu’il lui reste d’énergie et quirépète sans cesse : « On pousse mon amour, onpousse ». Une petite tête caressée par sa mère et sonpère avant que le reste de son corps soit expulsé, unemaman qui enfin nourrit son petit homme, tout auchaud contre son sein, quelques minutes après sonarrivée. ...

...Maintenant, tirez vos conclusions.

La mienne est simple. Une

césarienne est souvent une porte de

sortie pour sauver la mère ou

l’enfant d’un problème majeur,

mais un accouchement naturel,

c’est tellement plus naturel!

CÉSARIENNE ? OUACCOUCHEMENTNATUREL

Photo fournie : la naissance de Francis

Danielle Bonneau

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Chaque mercredi, ungroupe informel demamans se rencontrepour cuisiner ensemble.La veille, elles se parlentbrièvement pour planifierun menu. L’une d’entreelles ou le conjoint d’uneautre aura été faire lescourses.

Vers 9 h, elles se rejoignent dans lacuisine d’une maison orangée d’unquartier de Whitehorse. Elles arri-vent les bras chargés : bébé, sac àcouches, victuailles, casseroles etlivres de recette. Elles installentleurs enfants autour d’elles : por-tage, station de jeux, couvertures etjouets.

Les bébés se sourient, d’autres secachent dans la poitrine de leur

mère. Certains de ces bébés secôtoient presque tous les jours,d’autres se voient pour la pre-mière fois. La petite Odessa, 4ans, est là et veille à ce que lesplus jeunes s’amusent. Lesmamans parlent de leur nuit desommeil, échangeant des trucsqui permettront peut-être à leursoiseaux de nuit de dormir un peu

mieux. Et puis, elles se tournentvers le magnifique ventre de 37semaines de grossesse de l’uned’entre elles, s’informent des déve-loppements, heureuses à l’approchede cette naissance nouvelle.

À la popote! Elles se partagent laliste des tâches et entament lapréparation du menu. Pendant labesogne, les bébés s’amusent,s’observent et ressentent probable-ment cette incroyable énergie quiémane de la création d’un cercle defemmes. Quand un bébé pleure, cen’est peut-être pas les bras de samaman qui le réconforte, mais ceuxd’une autre femme aimante aveclaquelle il développera sans doute unlien de confiance.

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7PRINTEMPS 2005

À 11 h 30, la maman de Gabriellequitte pour aller à son cours defrançais. Peu importe, Gabriellereste là entourée de ses amis et desmamans qui cuisinent à toutes lessemaines chez elle. Chaque fois,cette petite séparation se passe unpeu mieux, surtout quand la popotese termine tôt et que les mamanssortent dehors avec les enfants.

Peut-être fera-t-elle unesieste sur le dos de lamaman de Marinapendant que cettedernière dort dansle traîneau?

La cuisine collec-tive, tout enétant trèspratique, resteun prétexte aurassemble-ment. Dans untel cercle, lesmamanséchangent àpropos desujets qui lestouchent et quiparfois peuventsembler insigni-fiants pour qui nevit pas dans l’uni-vers de la premièreannée de vie d’unenfant! Pour les nouvellesmamans, c’est un espace deplus pour découvrir et apprivoiserdavantage cette nouvelle personneque l’on devient à la naissance denotre enfant. En observant les façonsde faire des autres et en échangeantdifférents points de vue, elles ap-prennent les unes des autres. Que cesoit par l’échange de connaissanceset de services ou encore par l’énergiecréative qu’il prodigue, le cercle demamans permet sans aucun doutede briser l’isolement qui accompa-gne parfois la venue d’un enfant.

Dans une société de plus en plusindividualiste, où on ne peut pluscompter autant sur la famille élargie(c’est encore plus vrai dans unerégion éloignée) ou sur le voisinagecomme groupe de soutien naturel, lecercle de mamans s’inscrit commeune activité à contre-courant. Lesvaleurs transmises à nos enfants àtravers ce groupe seront celles de laconfiance, de la coopération et del’appartenance communautaire. Ilsauront la chance de s’épanouirentourés d’enfants et d’interagir avecd’autres adultes.

Un proverbe africain dit : « Il fautun village entier pour élever un

enfant. » De par le monde, lamère pourvoit aux besoinsimmédiats de son enfant alorsque les autres membres de lacommunauté lui apportentdu soutien dans cettetâche. En Occident, lesens de la communautén’est pas aussi développéet il tient souvent àchacun de former sonpropre réseau de soutien.

Si vous n’avez pas accèsà un réseau naturel, mais

que vous avez envie departiciper à un cercle de

mamans, les organismescommunautaires offrant des

services pour les futures etnouvelles familles sont proba-

blement l’endroit idéal pourrencontrer d’autres femmes souhai-tant élargir leur réseau. Sinon,engagez la conversation avec desmamans de votre quartier : lesbébés sont les meilleurs brise-glace!

Stéphanie Clavet

Sources :

Petit et grands, Collection Parent Guide,Éditions Enfants Québec, 2004.

Deborah Jackson, La sagesse des mères,Éditions du seuil, 2000

Magazine Mothering.

De telles rencontres pourraient avoirdes impacts dans la société dedemain. Par exemple, les groupes demamans pourraient prendre ladécision de ne consommer que desproduits biologiques ou encored’encourager les commerces locauxet équitables lors des achats reliés àleurs activités. Elles peuvent démar-rer un petit réseau de troc (échangede biens et de services) ou encoreprofiter de leurs rencontres pourfaire connaître aux autres mamansun enjeu social qui leur tient à cœur.

Photos : Stéphanie Clavet

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Le programme canadien denutrition prénatale (PCNP)offre des services gratuits auxfutures mamans et à leursfamilles partout au Canada.

Le Nombril a décidé de vousprésenter son Mamans,papas et bébés en santé, celuide Whitehorse. Pour ce faire,nous avons rencontréEmmanuelle Burelli,responsable du programme,et nous lui avons poséquelques questions.

Emmanuelle est originaire deBelgique et vit au Yukondepuis deux ans. Elle estdiplômée en nutrition. C’estaussi et surtout la maman deMélusine, 11 mois. Sonexpérience très positive avecsa fille fait d’elle un vifdéfenseur de l’allaitement.Emmanuelle est trèsdynamique et apporte desidées nouvelles auprogramme.

Le Nombril : Emmanuelle, peux-tunous présenter les services offertspar le programme Mamans, papas etbébés en santé?

Emmanuelle : S’inscrire auprogramme donne accès à une foulede services confidentiels en français.La grande majorité de notre clientèlede Whitehorse vit une situationd’éloignement de leur famille et deleur réseau primaire. De ce fait, et àcause de la nature très émotionnellede la période périnatale, il importede pouvoir recevoir du soutien danssa langue maternelle. Nous offronsaussi de l’aide relativement à lanutrition et à la santé pendant lapériode de la grossesse et del’allaitement avec la possibilité derecevoir une évaluationnutritionnelle et des conseilsdiététiques.

Les femmes enceintes et celles quiprévoient l’être peuvent recevoir desvitamines et des supplémentspréconceptions et prénatauxgratuitement.

De plus, tous les premiers mardis dumois sont réservés aux repas-répit, où les femmes enceintes, lesnouvelles mamans et leurs famillespeuvent venir se rencontrer,échanger et profiter d’un dînernutritif et équilibré. Ce repas esttoujours suivi d’un atelier sur unthème relié à la périnatalité. Lors decette activité, une infirmièrebilingue du centre de santé publiqueest sur place pour peser et mesurerles bébés, et répondre aux questionsdes parents.

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MAMANS,PAPAS ETBÉBÉS ENSANTÉ

RENCONTRE AVEC

Photo : Vincent Yerna

Photo :Julie Ménard

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9PRINTEMPS 2005

Il contient plus de 450 pagesd’information fiable sur lesmaladies communes, les soins àla maison, les cas d’urgence, et deprécieux conseils pour vous aider,vous et votre famille, à demeureren santé.

... et c’est gratuit!

Les pages 29 à 32 de la sectionVivre une vie saine abordent lesujet du tabagisme : consultez-les!

Le Partenariat communauté en santé alancé récemment sa campagne panterritoriale de lutte contre letabagisme. Visant particulièrement àrejoindre certaines clientèles à risques,soit les jeunes francophones et lesfuturs parents, le réseau du Yukon s’estallié aux réseaux pour la santé duNunavut et des Territoires du Nord-ouest pour développer certainesactivités, dont la création d’unetrousse de sensibilisationtrousse de sensibilisationtrousse de sensibilisationtrousse de sensibilisationtrousse de sensibilisation en françaispour les écoles francophones etd’immersion afin d’animer desprésentations en classe, combinéesavec la tenue d’un atelier d’Artatelier d’Artatelier d’Artatelier d’Artatelier d’Art postéencourageant la création d’œuvres surles effets du tabac sur le thèmeAccromorphose.

En plus de la participation desécoles, le projet a été lancédans la communautéartistique virtuelle etdes œuvres dumonde entier ontété recueilles.

Elles seront exposées prochainementdans les trois territoires du nord. Lesœuvres serviront aussi à illustrer dumatériel promotionnel développé pourencourager la cessation de fumer (ballesanti-stress, bouteilles d’eau, etc) etseront utilisées pour la création d’uncatalogue d’exposition qui seradistribué aux participantes et auxparticipants.

Parallèlement, une conférence a étéorganisée par le PCNP du Yukon pourtraiter de la fumée secondaire pendantla grossesse et de son impact sur ledéveloppement des enfants. Le filml’Initié a été présenté dans les troisterritoires pour sensibiliser le grandpublic au pouvoir de l’industrie dutabac et des médias. Finalement, unnuméro spécial de la revue Le Nombrilpermet de se pencher sur le tabagisme

et la fumée secondaire dans uneperspective familiale. Il s’agit depetits gestes, qui nous l’espérons,contribueront à promouvoir l’airfrais du grand nord et le développe-ment de territoires sans fumée !

Sandra St-LaurentCoordonnatrice

du PCS

Whitehorse :Venez chercher votre Guide-santéau bureau des EssentiEllesCentre de la francophonie302, rue Strickland.

Dawson :Communiquez avec Danielle au(867) 993-6632

Pour obtenir des renseignementssupplémentaires, vous pouvezrejoindre Sandra au668-2663, poste 800à: francosanté@yknet.caou Janice au 393-3885.

L’air frais du grand nord :…pour des territoires sans fumée

LE NOMBRIL présente un cahierspécial sur les effets du tabac

Vous avez votre Guide pour la santé en français du Yukon ?

Illustration : Juliette Angleheart

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 310

Ton ventre commence à être rebondissant de vie...un petit bourgeon se transforme tranquillement,au rythme de ton souffle, en « bébé-chou ».Il s’alimente de toi, de l’air que tu respires, bellenouvelle maman. Ton souhait le plus cher est qu’ilvoit le jour bien portant et en santé. Pourtant, tufumes la cigarette... ou peut-être est-ce tonpartenaire qui fume?

Tu te demandes quelles répercussions peuventavoir le tabagisme actif et la fumée secondaire surle développement de ton enfant? Voici un articlequi pourra t’informer et informer ton entourage àce sujet.

Les effets du tabac sur ta grossesseLes effets du tabac sur ta grossesseLes effets du tabac sur ta grossesseLes effets du tabac sur ta grossesseLes effets du tabac sur ta grossesse

En fumant, tu cours plus de risques defaire une fausse couche ou d’avoir undécollement placentaire, c’est-à-dire,que l’enveloppe qui contient et nourritton bébé, peut se détacher de la paroide ton utérus, le privant ainsid’oxygène et de nourriture.

Le placenta peut aussi bloquer le col deton utérus, qui est la porte d’entréedans le monde de ton bébé. Ces deuxcomplications de la grossesse associéesau tabagisme peuvent entraîner unehémorragie qui entraîne unaccouchement par césarienne àl’hôpital. Pas très drôle, tout ça!

Les effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéavant sa naissanceavant sa naissanceavant sa naissanceavant sa naissanceavant sa naissance

En fumant, ton sang, qui est aussi celuide ton bébé, est appauvri en oxygène.Ainsi, si tu fumes pendant tagrossesse, le risque que le poids de tonbébé à la naissance soit inférieur à 5 lb5 oz double.

Il est important de souligner que lesbébés de faible poids à la naissanceainsi que les bébés prématurés sontplus sujets aux complicationspérinatales et aux maladies. Ce quiimplique donc un séjour plus long àl’hôpital pour vous deux.

La grossesse

Quelles sont les conséquences duQuelles sont les conséquences duQuelles sont les conséquences duQuelles sont les conséquences duQuelles sont les conséquences dutabagisme durant la grossesse pourtabagisme durant la grossesse pourtabagisme durant la grossesse pourtabagisme durant la grossesse pourtabagisme durant la grossesse pourtoi et ton bébé?toi et ton bébé?toi et ton bébé?toi et ton bébé?toi et ton bébé?

Fumer durant la grossesse augmenteles risques :

• de complications durant lagrossesse et l’accouchement;

• de fausses couche;• d’accouchement d’un mort-né;• de naissances prématurées;• de bébés de faible poids à la

naissance;• de décès liés au syndrome de mort

subite du nourrisson.

Photo: Amélie Chamberland

Photo: Marten Berkman

Suite à l’annonce de leur grossesseVéronique a cessé de fumer et Pascal nefume plus à l’intérieur de la maison.

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et le tabagismeLes effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéLes effets du tabac sur ton bébéaprès sa naissanceaprès sa naissanceaprès sa naissanceaprès sa naissanceaprès sa naissance

Ton lait maternel aide naturellement àprotéger ton bébé contre les infections.Fumer peut réduire la quantité et la qualitéde ton lait, car la nicotine et les autresproduits chimiques toxiques du tabacpassent directement de ton lait à ton bébé.

De plus, le bébé d’une mère fumeusecourt 5 fois plus de risques de mourir dusyndrome de mort subite du nourrissonque celui d’une non-fumeuse. Unpensez-y bien!

Si tu es non-fumeuse, il est importantde savoir que la fumée des autres peutte nuire ainsi qu’à ton bébé, de la mêmemanière que si tu fumais toi-même.C’est pourquoi il est important que tonentourage ne fume pas en ta présencependant ta grossesse afin d’éviter lescomplications citées précédemment.

Quels sont les effets de la fumée deQuels sont les effets de la fumée deQuels sont les effets de la fumée deQuels sont les effets de la fumée deQuels sont les effets de la fumée detabac ambiante sur les bébés et lestabac ambiante sur les bébés et lestabac ambiante sur les bébés et lestabac ambiante sur les bébés et lestabac ambiante sur les bébés et lesjeunes enfants?jeunes enfants?jeunes enfants?jeunes enfants?jeunes enfants?

La fumée secondaire nuitparticulièrement aux bébés, car leurspoumons sont encore en train de sedévelopper.

Les enfants qui vivent avec desfumeurs courent un plus grand risquede développer des problèmesrespiratoires, comme la bronchite, desrhumes, la pneumonie, l’asthme, ainsique des otites et infections de la gorge.

Ces maladies sont la cause première deprescription d’antibiotiques,d’hospitalisation et d’absentéisme desparents au travail, sans compter lesnuits blanches!

Finalement, j’espère que cesrenseignements t’aideront àfaire un choix éclairé de santé.L’amour pour ton bébé est laplus belle des motivations pourque, chaque jour, tu respires àfond l’air pur et non la fumée.

Essaie d’imaginer que chaquefois que tu inhales la fumée decigarette, ton bébé se remplit lespoumons de plus de 4 000 subs-tances toxiques et ne reçoit pastout l’oxygène dont il a besoinpour se développer et grandir ensanté.

Donc, à chaque envie de fumer,caresse ton bedon, embrasse tonpartenaire, prends une bonnebouffée d’air frais et n’oublie pasqu’il n’est jamais trop tard pourarrêter de fumer, même si tagrossesse est avancée.

Parle à ton médecin et à tonentourage pour obtenir dusoutien et des conseils pourt’aider à arrêter de fumer. C’estla responsabilité de tous etchacun de respecter les futuresmamans si on est fumeur, des’entraider et d’encourager lesfuturs parents fumeurs à écraser.Bon courage et je te souhaite unbeau bébé rose de santé!

Éli Savoie, infirmière

Sources :Sources :Sources :Sources :Sources :

Réseau canadien de la santé :www.canadian-health-network.ca

Association pulmonaire du Québec :www.pq.poumon.ca

Conseil canadien pour le contrôle dutabac : www.cctc.ca

Photo : Stéphanie Clavet

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 312

Dans le cadre de son Projet de luttecontre le tabagisme, le Partenariatcommunauté en santé (PCS) a lancéun appel d’œuvres artistiques.

Accromorphose : accro : dépendance

La taille de l’œuvre et le choix duLa taille de l’œuvre et le choix duLa taille de l’œuvre et le choix duLa taille de l’œuvre et le choix duLa taille de l’œuvre et le choix dumédium étaient libres.médium étaient libres.médium étaient libres.médium étaient libres.médium étaient libres.

Ce projet d’art s’inscrit dans unmouvement artistique basé sur

l’échange d’art : l’art posté.Ce courant n’implique aucune

forme de jugements et permet à tousde créer, de s’exprimer et d’exposer

leur art.

L’art posté est un circuit d’art continuqui renoue avec une ancienne forme de

troc. L’appel d’œuvre est lancé,les artistes y répondent.

Dans le cas du Projet de lutte contrele tabagisme, l’appel a été lancé à

travers le réseau de l’art posté, dansles écoles d’art du Canada, et dansles trois journaux francophones des

territoires canadiens.

Les œuvres feront partie d’une exposition itinérante dansle nord du Canada soit, les Territoires du Nord-Ouest,le Nunavut, et le Yukon. Chaque artiste ayant réponduà l’appel recevra un catalogue regroupant les photogra-phies des œuvres de ce projet.

Philip

Marie

Andrew

Martin

KatiaLeevee

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morphosis : forme

Cocktail chimique, dépendance,identité, rébellion, coût de santé,plaisir maudit. On dit que ce fléaude société tue plus que toute autretoxicomanie, toute autre habitudede consommation.

Les artistes du réseau planétaire de l’art posté(mail art) étaient invités à s’exprimer sur lesdifférentes métamorphoses – physique,sociale, mentale, environnementale et écono-mique – qui accompagnent l’usage du tabac.

Accromorphose est un espace derencontre pour les artistessouhaitant s’exprimer sur lesmétamorphoses reliées au tabac.

Voici quelques-unes desœuvres présentées par lesenfants de l’École desTrois Soleils, d’Iqualuit,de l’École Allain-St-Cyr,de Yellowknife et del’École Émilie-Tremblay,de Whitehorse.

Richard

Logan

Jérôme

Nathalie

Benjamin

Émilie

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 314

Vous venez d’apprendre que vousêtes enceinte et vous voulez cesserde fumer? Votre enfant vous ditque la fumée de votre cigarettel’incommode et sent mauvais?Vous fumez depuis plusieursannées et votre santé se détériore?Quelle que soit votre raison pourcesser de fumer, il n’est jamaistrop tard pour le faire.

Alors, pourquoi ne pas écraserdéfinitivement? Si cela est facile àdire, ce n’est pas toujours aussisimple à faire. La nicotine est unedrogue qui engendre une très fortedépendance. Il faut parfois plu-sieurs tentatives avant d’arriver àécraser sa dernière cigarette.

De nombreux fumeurs tentent l’expé-rience des traitements médicaux pourdésintoxiquer leur corps et briser leshabitudes quotidiennes reliées autabac. Les produits pharmaceutiquesqui agissent comme substitut à lanicotine, comme les timbrestransdermiques, les gommes à mâcheret les vaporisateurs nasaux sontpopulaires en ce moment. Cependant,ces produits ne sont pas sans risques’ils ne sont pas utilisés avec précau-tion. Il est recommandé de discuteravec un professionnel de la santé avantde les utiliser.

Méthodes alternativesMéthodes alternativesMéthodes alternativesMéthodes alternativesMéthodes alternatives

Si vous n’êtes pas intéressé par les ap-proches médicales, il existe égalementdes méthodes alternatives pour cesser defumer. Dans la plupart des cas, l’effica-cité de ces méthodes n’a pas été encoredémontrée de façon scientifique. Par con-tre, si vous croyez que l’une d’entre ellespeut vous apporter une certaine aide, çavaut la peine de l’essayer.

Voici un bref aperçu de certainesméthodes :

AcupunctureAcupunctureAcupunctureAcupunctureAcupuncture

L’introduction de fines aiguilles à despoints stratégiques aide à réduire ou per-met de faire disparaître le besoin de fu-mer. Cependant, aucune étude scientifi-que ne permet pour l’instant de validerles effets bénéfiques de cette méthode.On dénote par contre que l’effet apaisantdu traitement pendant la période de se-vrage apporte des effets positifs et con-cluants pour certaines personnes.

TTTTTraitement au laserraitement au laserraitement au laserraitement au laserraitement au laser

Cette technique repose sur le mêmeprincipe que l’acupuncture, mais elle arecourt au laser au lieu des aiguilles. Ilsemblerait que les rayons laser atté-nuent l’état de besoin physique denicotine par la stimulation de sécrétiond’opiacés et d’endorphines naturels parle cerveau. Cette technique étant trèsrécente, aucune preuve scientifique nepeut évaluer la réussite de cettedernière.

Cesser de fumer…

On sait depuis belle lurette que lerenoncement au tabagisme amé-

liore l’espérance de vie et la conditionphysique des anciens fumeurs. Les avan-tages de l’arrêt du tabagisme ne sont pasnégligeables. Peu de temps après avoirarrêté de fumer, le risque de maladies di-minue significativement.

Plusieurs experts indiquent que le pre-mier facteur nécessaire pour cesser defumer est la motivation. Elle est la prin-cipale cause de réussite dans cette aven-ture à long terme. Sans elle, le pourcen-tage de rechute est élevé. Les éléments àconsidérer pour cesser de fumer selon leNational Centre for Chronic DiseasePrevention and Health Promotion, unorganisme américain, sont les suivants :

• Bien se préparer mentalement etexclure de son environnement toutecigarette;

• Trouver du soutien;• Développer de nouvelles habitudes

quotidiennes;• Être préparé aux moments difficiles

et aux possibles rechutes.

Illustration : Nancy Grondin, Québec

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HypnothérapieHypnothérapieHypnothérapieHypnothérapieHypnothérapie

Avec des procédés d’hypnose, la per-sonne est invitée à changer son compor-tement à l’égard du tabac. Des procédésd’auto-hypnose peuvent aussi être ensei-gnés. Pour que cela fonctionne, il fautavoir évidemment un fort désir de cesserde fumer et être un bon sujet pour l’hyp-nose. Bien qu’aucune étude ne prouvel’efficacité de ce traitement, certainschercheurs trouvent que l’hypnose peutêtre une approche valable pour aider lefumeur à arrêter.

PhytothérapiePhytothérapiePhytothérapiePhytothérapiePhytothérapie

Les adeptes des plantes médicinales peu-vent se tourner vers la racine de réglisseou les fleurs de trèfle rouge. Il suffit sim-plement de les mâcher afin de contrôlerson manque de nicotine.

HoméopathieHoméopathieHoméopathieHoméopathieHoméopathie

On trouve maintenant sur le marché desgranules qui aident les fumeurs pendantleur période de sevrage. Demandez conseilà un homéopathe pour vous y retrouver.

Activité physiqueActivité physiqueActivité physiqueActivité physiqueActivité physique

Des études démontrent également quel’activité physique régulière se révèle unbon choix. Alors, marchez, courrez, fai-tes du vélo. Bref, prenez un grand bold’air frais!

…c’est possible!

On dénote que l’effet relaxantde ces méthodes alternatives estun facteur à considérer. Il permetde désamorcer le stress etl’anxiété découlant de ladémarche du fumeur.Cependant, il demeureimportant de bien se renseigneravant d’utiliser l’une ou l’autrede ces méthodes, ou des produitsnaturels.

Cesser de fumer est un longprocessus. Surtout, ne perdezpas votre motivation en cours deroute. Assurez-vous d’avoir lesoutien inconditionnel de votreentourage. Vos efforts serontrécompensés.

Jean-François Nadeau

Sources :Sources :Sources :Sources :Sources :

Réseau Protéus,www.reseauproteus.net

Santé Canada,www.hc-sc.gc.ca/

Illustration :Gilian Hardy, Nouveau-Brunswick

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 316

Par fumée secondaire, on entend la fuméeexpirée par le fumeur et la fumée produite

par la cigarette qui brûle (appelée aussi fu-mée latérale). Les fumeurs n’aspirent que letiers de la fumée produite par une cigarette.Les deux autres tiers sont de la fumée laté-rale, aspirée par toute personne se trouvant àproximité. Les non-fumeurs ont de bonnesraisons d’exiger qu’on ne fume pas en leurprésence : la fumée de tabac ambiante con-tient plus de 4 000 produits chimiques dont50 produits cancérigènes connus.

La fumée secondaire en bref :La fumée secondaire en bref :La fumée secondaire en bref :La fumée secondaire en bref :La fumée secondaire en bref :

• Au Canada, il y a 2,4 millions defoyers où des enfants de moins de12 ans sont régulièrement exposés àla fumée secondaire.

• Au Canada, la fumée secondaire estresponsable d’environ 400 000 ma-ladies par année chez les enfants.

• Les nourrissons et les enfants exposésà la fumée secondaire sont plus suscep-tibles de souffrir d’une maladie respi-ratoire chronique, d’une insuffisance dela fonction pulmonaire, d’infections del’oreille moyenne et d’allergies alimen-taires. Ils sont aussi plus susceptiblesd’être victimes du syndrome de mortsubite du nourrisson.

• Les enfants ont un métabolisme plusélevé et peuvent absorber une plus grandequantité de fumée que les adultes.

• La fumée secondaire contient des poi-sons tels que l’arsenic, le benzène, leplomb et le formaldéhyde. Elle ren-ferme deux fois plus de nicotine et degoudron que la fumée inhalée par lesfumeurs. Elle comprend aussi cinq foisplus de monoxyde de carbone, ce gaztoxique qui sort du tuyau d’échappe-ment des autos.

• Certains composés interdits dans lesentreprises canadiennes, comme le pro-duit cancérigène 4-aminodiphényle,sont présents dans la fumée de tabacambiante.

De mon geste automatique,je tends ma main vers ma

cigarette et je m’allonge surmon fauteuil, tapis magiquem’emmenant aux pays des

délices imposteurs.

Je me plais à inspirer lesparfums tabagiques

enduisant ma trachée de suieet incendiant mes poumons à

petit feu.

Avec un sourire jauni,j’aspire les plaisirs

incandescents.

Tel un dragon malicieuxj’envois des ronds de fumée

embrasser les narines de mesamis victimes.

J’écrase mon mégot parmi lescendres de mon cerveau.

Anatole Tuzlak, 5ème

La fumée secondaire

• La fumée de la pipe est aussi nociveque celle de la cigarette, mais c’est lecigare qui remporte la palme. Un ci-gare de 12 cm et gros comme le pouceproduit 30 fois plus de monoxyde decarbone qu’une cigarette; dans cesconditions, l’air ambiant d’une piècepeut atteindre un niveau de pollutiondangereux en moins de 30 minutes.

• Une exposition régulière à la fuméesecondaire augmente de 25 % les ris-ques de maladie pulmonaire et de10 % ceux de maladie du cœur.

• La fumée secondaire accentue lessymptômes chez les gens souffrantd’allergies et d’asthme. Elle peut cau-ser une irritation des yeux, du nez etde la gorge, ainsi que des maux detête, des étourdissements, des nau-sées, de la toux et une respiration sif-flante chez des gens en santé.

• Pour être efficaces, les épurateursd’air électroniques devraient avoirune vitesse de renouvellement de l’airdix fois plus rapide, soit l’équivalentde vents forts!

Sources : Santé Canada

Voici des moyens élaborés par l’Agencede santé publique du Canada pouréviter que vos enfants soient exposés àla fumée secondaire :

• Ne fumez pas chez vous.• Ne laissez pas les autres fumer

chez vous.• Choisissez des gardiennes ou

gardiens qui ne fument pas chezeux ni près des enfants.

• Ne laissez personne fumer près devos enfants.

• Ne fumez pas en voiture.• Passez le moins de temps possible

dans les restaurants ou foyersenfumés.

• Respectez les règlementsantitabacs dans les milieux detravail et les endroits publics.

Saviez-vous que la fumée secondaire est la source depollution la plus répandue et la plus nuisible à l’intérieur?

Illustration : Gian Luca Murasecchi, Italie

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RECETTE DE MAMANS, PAPAS

ET BÉBÉS EN SANTÉ

Merci Emmanuelle de nousavoir permis de connaîtreun peu plus le programme!

On peut rencontrerEmmanuelle au bureau deMamans, papas et bébés en santé302, rue Strickland,tous les jeudis de 9 h à 17 h,ou on peut la joindre au :(867) 668-2663, poste 810, oului écrire à : [email protected].

Suite de la page 8

Lors des semaines qui suivent lanaissance, nous offrons un serviced’aide à domicile (relevailles) et unsoutien à l’allaitement. Nous distri-buons aussi la trousse des nouveauxparents en collaboration avec lesecteur de l’alphabétisation duService d’orientation et de formationdes adultes du Yukon (SOFA).Le programme a aussi un centre deressources en périnatalité où lesfamilles peuvent emprunter livres,cassettes et DVD gratuitement. Il estaussi possible de faire la location decoussins d’allaitement, d’une ceinturede maternité et d’un tire-lait (au prixminime de l’ensemble de rechange).Mamans, papas et bébés en santéoffre parfois des activités ponctuelles,telles qu’une sortie à la piscine, unaprès-midi d’échange de biens et deservices ou encore une rencontre desparticipants du groupe Ça mijote,réservé aux futurs parents. Lespersonnes intéressées par nos activi-tés peuvent consulter notre bulletinde liaison La Cigogne, distribuéchaque début de saison.

LN : À qui s’adressent ces services?

EB : Aux futurs parents ainsi qu’auxnouveaux papas et nouvelles mamansd’un bébé de 12 mois et moins.

LN : Le programme compte com-bien de participants ?

EB : 21 mamans, 12 papas et 20 bébés !

LN : Cette année fut une année trèsféconde au Yukon, comment expli-ques-tu ce baby-boom?

EB : Probablement par le fait que leYukon est un bel endroit pour fonderune famille. On y trouve de bonsservices en périnatalité et, même enétant loin de leurs familles, lesnouveaux parents s’entourent d’unréseau d’entraide naturel très effi-cace. Je pense aussi que plusieursdes nouveaux arrivants du Yukonont bougé beaucoup et ont vécu desexpériences très variées et enrichis-santes avant de venir s’établir ici.Peut-être que pour certains, c’était lemoment de s’arrêter et de fonderune famille.

LN : Quelle est selon toi la plusbelle réalisation du programme?

EB : D’initier des contacts entre desindividus qui se lancent dans l’aven-ture de la parentalité et de constaterque ce contact va parfois plus loin.

LN : Quel est le défi à relever pourl’année 2005-2006?

EB : Probablement d’intégrer davan-tage les papas dans nos activités et defaire en sorte qu’ils y participent enplus grand nombre. Nous avonsd’ailleurs changé le nom de notreprogramme de Mamans et bébés ensanté en ajoutant les papas pour qu’ilsse sentent davantage interpellés.

MAMANS, PAPAS ET BÉBÉS EN SANTÉ

Photo : Stéphanie Clavet

Croquettes de riz complet :

3 tasses de riz rond completprécuit

½ tasse d’oignons hachés1 tasse de poireaux hachés½ tasse de graines de tournesol1 tasse de fromage râpé1 tasse de carottes râpées3 c. à soupe de farine complète3 c. à soupe de persil haché3 œufs

Mélangez le tout.Formez de petites boules.Placez-les sur une plaque à pâtisse-rie huilée ou recouverte de papierà pâtisserie. Aplatissez les boulesen galettes. Faites cuire au four à395o F, une douzaine de minutesde chaque côté.

Photo : Emmanuelle Burelli

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 318

Pour aborder le thème de la grossesse et del’accouchement, je souhaitais vous présenterdifférentes techniques de préparation à lanaissance : yoga, chant prénatal, plan denaissance, rituel de bienvenue, etc. Toutefois,lors d’une rencontre de planification de cenuméro, la travailleuse du RegroupementNaissance Renaissance m’a fait remarquerqu’outre l’intérêt et les bienfaits de ces mé-thodes de préparation, le véritable enjeuréside dans la reprise de confiance des fem-mes en elles-mêmes et en leur capacité d’ac-coucher simplement. C’est bien vrai! On abeau s’armer de toutes les méthodes alterna-tives ou conventionnelles, la clé réside certai-nement dans la réappropriation de ce savoirféminin universel qu’est l’accouchement.

L’accouchement est un processus naturel qui se déroule sanscomplications dans la majorité

des cas. Pourtant dans le contexteactuel, on constate que de nombreu-ses femmes ont perdu confiance enleur capacité d’accoucher sans êtrereliées à une multitude d’appareils.Leur confiance et leur foi se sontdéplacées de leur corps vers lestechnologies et les médicaments(Midwifery Today). Selon SantéCanada, on assiste à l’augmentationde l’utilisation de la péridurale, del’induction et de la césarienne.Certaines ont même repris le dis-cours du libre choix des femmespour rendre légitime la césariennesur demande.

Dans la synthèse de l’atelier Lapeur de l’accouchement :construction d’une techniqueannoncée, présenté lors du colloqueSanté de la reproduction et

maternité : autonomie des femmesou illusion du choix? on nousrappelle que : La peur d’accoucherest un sentiment normal qui existedepuis toujours et pour toutes lesmères à venir. L’accouchement estun moment difficile et éprouvant,où les femmes sont à la fois fortes etfragiles et lors duquel elleséprouvent une certaine peur. Or,avec le discours médical et socialactuel qui présente l’accouchementcomme un grand moment de risquepour la femme et pour le bébé, cettepeur naturelle s’en trouve forcémenthypertrophiée.

A-t-on oublié de dire aux fem-mes qu’un accouchementpeut bien se dérouler? A-t-onperdu de vue qu’il n’y a pasqu’une seule manière d’accou-cher « correctement »?

L’ACCOUCHEMENTUNE LEÇON DE

CONFIANCE

Trop souvent, nous abordons l’ac-couchement dans une logique derisque, et la douleur qui y est reliéecomme étant un problème médical àtraiter. N’est-il pas temps de fairetaire le discours dominant et depermettre aux femmes d’être àl’écoute de leur corps?

Selon Céline Lemay, sage-femme,accoucher est une ouverture ducorps et une ouverture à l’autre, àl’inconnu, à la vie. Accoucher estune force physique avec laquelle ondoit collaborer, mais c’est aussi unpouvoir, celui de donner la vie.

L’accouchement, quelle expériencemarquante! S’abandonner au proces-sus et à la douleur, c’est aller à larencontre de soi, à la rencontre de cequ’il y a de plus féminin en nous,mais aussi à la rencontre de notrebébé. Pendant un accouchement, cequ’on vit psychiquement,

Photo : Adam Greethan

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émotionnellement, impressionnelittéralement le petit être douéd’âme et d’émotion qu’on met aumonde. À mesure que l’on apprendà connecter ce qu’on ressent avec lemouvement de notre bébé qui sefraie un chemin vers sa naissance, etqu’on accepte qu’il le fraie à traverssoi, dans notre chair même, lescontractions se prennent mieux.Elles n’ont plus seulement uneexistence inévitable et imposée, ellesont une signification.

La douleur n’est plus un signald’alarme, mais un signe qui an-nonce le besoin de protection,d’intimité, de sécurité pour l’accou-chement qui s’en vient. (Brabant,Une naissance heureuse, p. 265).

S’abandonner et accepter la douleur,c’est aider son corps à rendre letravail plus facile. L’énergie dulaisser-faire est probablement cellequi permet le mieux de donnernaissance.

D’ailleurs, Michel Odent,obstétricien français militant pourl’humanisation des naissances,affirme que la naissance est unprocessus instinctif. Selon lui,moins une femme connaît lamanière appropriée d’accoucher,plus ce sera facile pour elle.

Comprendre l’accouchementcomme un processus involontaire[…] conduit à rejeter l’idée reçueselon laquelle la femme peutapprendre à accoucher.

Il ne s’agit pas ici de dénigrer lesdécisions que prennent certainesfemmes par rapport à leur accouche-ment, ni de faire l’éloge de l’accou-chement naturel.Il s’agit seulement de rappeleraux femmes que, dans lagrande majorité des cas, leurcorps est fait pour accoucher.

Dans certaines situations, la méde-cine et les technologies sont essen-tielles pour la santé du bébé et de lamère. Cependant, ces situationsrestent des exceptions contrairementà la croyance populaire.

Bref, que ce soit à travers le yoga, lechant prénatal, l’haptonomie ou laméthode Bonapace, la meilleurepréparation qui reste pour l’accou-chement est sans aucun douted’aider les femmes à s’aimer et àcroire en elles-mêmes.

Stéphanie Clavet…Moins une femme connaîtla manière appropriéed’accoucher, plus ce serafacile pour elle…

Sources :· La peur de l’accouchement : construc-

tion d’une technique annoncée, atelierprésenté lors du colloque Santé de lareproduction et maternité Autonomiedes femmes ou illusion du choix?organisé par la Fédération québécoisepour le planning des naissances.

· Céline Lemay, L’accouchement à lamaison : paroles de femmes.

· Midwifery Today No20, Hiver 1991.· Isabelle Brabant, Une naissance

heureuse, Éd. St-Martin, 2001.

Photo :Jynmeyer

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 320

Annie Lake, le 21 août 2004

Mon petit brin d’automne,

Fébrile, j’ai attendu toute la journée lemoment de la rencontre mystérieuseavec ces femmes de qui j’avais choiside m’entourer. Nous avons d’abordpartagé un repas. Ensuite, Catherinea ouvert la cérémonie. Elle a embraséun mélange d’herbes : la sauge et legenévrier pour purifier l’énergie, lecèdre, arbre de paix, et le foin d’odeurpour attirer les énergies bénéfiques.

Au centre de la pièce, des fleurs etquatre chandelles, une pour chaquepoint cardinal. Marie-Steph etManon Deux femmes m’onttressétressée les cheveux et chacunedes femmes présentes a inséré unefleur dans mes tresses en partageantune belle pensée à mon sujet. Plusma tête était ornée se parait defleurs, plus je me sentais émue etchoyée d’être entourée de si bellespersonnes. Ces femmes sont toutesremplies de talents et de généro-sité : elles seront tes fées et tetransmettront un talent de vie. Jeme sens rayonnante d’une énergienouvelle et toi tu es bien là, aucentre de cette cérémonie, te prépa-rant pour ton voyage.

Je sais que tu viendras à notrerencontre avant la date prévue, toutcomme ma grand-mère, ma mère etmoi. Les femmes de ma lignéeaccouchent toujours avant terme.Par ce rassemblement féminin, jesais qu’elles sont là, tout près denous : ma mère en pensée et mesgrands-mères dans mon cœur. Nousnous sommes rapprochées les unesdes autres pour tisser une toile àl’aide d’un fil symbolisant notre

support et notre amitié. Chacuned’entre nous a coupé un morceau dufil pour s’en faire un bracelet àporter jusqu’à ta naissance. Ellespenseront ainsi à moi et m’enver-ront de belles pensées.

Chalia nous a raconté l’histoire deMadeline, l’histoire d’un petit angequi a choisi de venir rejoindre unhomme et une femme qui s’aimenten glissant sur un arc-en-ciel…C’était tellement beau! J’essaisayaisde t’imaginer, petit ange qui nousasa choisi, ton papa et moi.

BÉNÉDICTION

Et toi, Manouche, petite vie quipousse ses pieds dans mescôtes et qui a le hoquet deux

fois par jour, comment vivras-tu cemoment, ce rite de passage fonda-mental que sera ta naissance?Ensemble, nous danserons et tout sepassera bien. Ton papa sera avecnous. Et puis, il y aura aussi l’éner-gie de ces femmes qui nous ontbénies hier soir. DixNeuf femmespour t’accueillir et deux bébés pourt’accueillir. DixOnze fées qui sepencheront sur ton berceau.

Je ne connaissais pas ce type decérémonie quand Catherine m’en aparlé. J’étais très touchée qu’ellesouhaite organiser quelque chose pourmoi. J’étais très intriguée : qu’allait-ils’y passer? Elle m’a expliqué l’originedu blessing et m’a demandé d’apporterde l’eau du lac et une poterie fabriquéede mes mains. L’eau du lac… c’esttellement évocateur, surtout que nousquitterons ce lieu magique dansquelques jours. Hier matin, j’ai puiséde l’eau pendant le lever du soleilderrière la montagne. Cette eau-làprovient d’un endroit que j’affectionneprofondément et de l’énergie desmontagnes et du soleil levant.

Nous avons passé la journée avecHeather, notre sage-femme, àconfectionner de la crème pour tesfesses et à parler de la naissance quiapproche. Une autre maman étaitprésente : elle vient d’arriver deDawson pour la naissance de sonbébé. Nous ne sommes pas les seulsà bouger peu avant la naissanceplutôt que de nidifier…

Ce soir, la lumière est fabuleuse sur la montagne.Je me sens bien dans le fond des bois où j’ai lachance de vivre ma grossesse. La nuit, je meréveille souvent, je pense à toi et à ta naissance.J’ai un peu peur. Je médite tous les jours sur lebord du lac : Mon corps sait comment donnernaissance et je vais lui faire confiance.

Je me sens rayonnante d’uneénergie nouvelle et toi tu esbien là, au centre de cette

cérémonie, te préparant pourton voyage.

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Catherine a aussi préparé une eaud’énergie. Cette eau puisée dans notrelac circulait entre les femmes. Elles serecueillaient et transmettaient à l’eauleur énergie et leurs souhaits. Chalianous a enseigné une danse et unchant de paix universelle. À la fin dela cérémonie, elle a noué autour moncou un collier qu’elle avait fabriqué àpartir de billes choisies pour représen-ter chacune des femmes présentes etleurs enfants. Ce collier, je le porteraijusqu’à ta naissance. Nous sommesreparties, heureuses et chargéesd’énergie, un peu euphoriques decette belle soirée.

Comme c’est bon Manouche denous savoir si bien entourées!Comme il fait bon de te bercer enmon sein au Yukon, terre d’aventu-res et de découvertes. Après cettecérémonie, je n’aivais plus aussipeur d’accoucher. Je saivais quel’énergie féminine de toutes cellesqui ont accouché se trouve quelquepart en moi.

Maman qui t’attendxxxx

P.S. Ces femmes- là m’ont enseignéà voler.

Ode à la confiance

de Patrick Overter

Lorsque vous vous tenez à

la limite

De tout ce qui est connu

Et que vous avancez

Dans les ténèbres de

l’inconnu

La confiance, c’est d’être

assuré

Que l’une des deux cho-

ses se produira,

Que vous prendrez pied

sur la terre ferme,

Ou qu’on vous enseignera

comment voler.

Ces femmes sont toutes remplies de talents et de générosité :elles seront tes fées et te transmettront un talent de vie.

Photos : Leslie Doran

Adélie, dite Manouche, est néetout en douceur une semaineaprès la cérémonie. Pendant lanuit de travail qui a précédé savenue au monde, une des dixfemmes présentes n’a pasdormi de la nuit. Elle associecette insomnie à la présence dubracelet…

Chose certaine, cette nouvellepetite femme occupe une placebien spéciale dans le cœur deses fées et elle leur rendra bien.

Photo : Dominique Vézina

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 322

Notre fille a décidé de naîtreun peu à l’avance. Nousl’attendions un peu cette

venue précoce : ma mèrem’avait appris que les femmes

de notre famille donnaientnaissance à 37 semaines de

grossesse.

De plus, chacun des nouveauxparents apporte son bagage deréférences de ce que devraient êtreun papa et une maman. Voilà unnouveau terrain pour évaluer etcritiquer l’autre! Peu d’entre nousprennent le temps de s’asseoir etd’inventer une parentalité nouvelle,propre à notre couple et à notreenfant.

Ces divergences peuvent se faireentendre dans les grands principesd’éducation, tout comme dans lesdétails du quotidien. La convictiond’être celui (ou celle!) qui saitcomment faire, nous pousse àdevenir extrêmement critiques et àrenvoyer à l’autre une mauvaiseimage de lui-même.

Le mode de vie

Quoi qu’on en pense, il est impossi-ble de conserver intacte la totalité deses habitudes et activités avant lanaissance. Le mode de vie du couplese trouve lui aussi chambardé. Laroutine, qu’on accuse parfois d’êtrel’ennemi du couple, est pourtantessentielle pour les bébés. Le terribleconstat de n’avoir plus accès à notreliberté d’avant peut être un deuildouloureux. Il importe donc detrouver son nouveau rythme de vie.

La fatigue qui accompagne lespremiers mois, voire les premièresannées de vie du nouveau-né, n’estrien pour aider. Le manque desommeil rend les émotions à fleurde peau et fait obstacle à une bonnecommunication. Autre fait intéres-sant, la grossesse, l’accouchement etl’allaitement nous renvoient à unedifférence fondamentale entre lessexes. Pour certains couples, ils’agira de la première fois où ilsseront confrontés à cette réalité, etce constat pourra être perturbant.

La relation

Le nouveau-né devenant le centre dela famille, l’un des conjoints (plussouvent le père pour des raisonsévidentes) peut vivre un sentimentd’abandon et d’isolement. Lesconjoints doivent se repositionnerl’un par rapport à l’autre. Toutenotre énergie est maintenant tour-née vers l’enfant. Pourtant, selonIsabelle Brabant, le défi [est] depréserver, à travers ces transforma-tions, un espace intérieur, uneidentité de femme et de coupleamoureux. Car nous ne sommes pasque les heureux parents de ce bébé,nous sommes deux personnesfaisant partie d’un couple d’amants.

LA NAISSANCE D’UNE FAMILLE

Heureusement, l’accouchement a été merveilleux. Larencontre avec notre enfant

fut le début d’une véritable histoired’amour. Mon conjoint m’a impres-sionnée par son soutien dans lesjours qui ont suivi l’accouchement.Nous avons vite réussi à organisernotre vie autour de notre nouveau-né.

Pourtant, peu après la naissance denotre fille, j’ai ressenti un grand videdans notre vie de couple. Nousavions tout pour être heureux, maisquelque chose clochait : commentpouvions-nous être aussi éloignésl’un de l’autre dans une aventureaussi pleine d’amour que l’arrivéed’un enfant? Je nous voyais commedeux parents parallèles, alors quenous aurions dû assister à la nais-sance d’une famille, d’un cercle.Sommes-nous normaux? Il sembleque oui. Qu’elle solidifie les liensd’un couple ou qu’elle les fragilise,l’arrivée d’un enfant bouleverse sesparents profondément.

Le rôle social

Quand on devient parent, on passe àl’autre génération. Certains pren-dront un coup de vieux! Les émo-tions vécues durant l’enfance refontsurface. Nous devrons faire le deuilde cette enfance. Nous sommesmaintenant l’adulte dont un êtrefragile et complexe dépend totale-ment. C’est une énorme responsabi-lité qui peut faire peur.

Malgré tout, nous nous sommesretrouvés parents dans lesboîtes, quatre jours après undéménagement, avec tous lesdeux des détails à fignoler pourle travail!

Nous fonctionnons bien dansun certain désordre, mais jedois dire que nous aurionscertainement gagné à êtremieux organisés cette fois-ci.1 2PUIS TOI

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Il faut prendre soin de sa relationamoureuse autant, que dis-je plus qu’àn’importe quel autre moment de la vie.

Une amie m’a parlé de l’idéalisme dansle couple à cette étape de la vie. Elleavait une façon très colorée d’imager lesattentes que nous avons l’un parrapport à l’autre comme parent. Lapression pour créer l’univers idéalentourant notre enfant est énorme.

Chaque parent construit son propreidéal se basant sur son bagagepersonnel. L’autre parent peutparfois détruire des petits symbolesde notre idéalisme en faisant ungeste qu’il souhaite être bienfaisant.

Nous avons tendance à privilégierl’uniformité alors que nous devrionsencourager la diversité, source d’uncertain équilibre. Les enfants saventreconnaître et apprécier les forces etla couleur de chacun de ses parents.Tant que les messages ne sont pascontradictoires.

Des solutions :

• L’échange, la discussion, ledialogue : la communication! Ilimporte de ne pas vivre sesémotions et remises en questionen vase clos. Exprimez vosbesoins clairement sans attendreque l’autre les devine.

• Prenez du temps pour votrecouple. Votre bébé ne sera queplus heureux d’avoir un papa etune maman épanouis.

• Laissez tomber les pressionssociales et familiales. Cettefamille naît avec vous. Prenez letemps de réfléchir ensemble à ceque vous voulez qu’elle soit.Soyez créatif à partir de vospropres outils! Dessinez vous-mêmes votre famille.

• Respectez les incertitudes del’autre.

• Reconnaissez la différence del’autre et célébrez-la.

• Soyez patient et sachez reconnaî-tre et apprivoiser les crises : ellessont souvent moteur de change-ments et d’amélioration.

• Intégrez des rituels familiaux. Ilssont source de cohésion etd’équilibre

Devenir parent, c’est une explosionde bonheur très intense, trèsémotive. Cette aventure comporteses hauts et ses bas. La criseidentitaire du couple qui se produitlors de cette étape est normale etfranchissable. Chose certaine, lacharge d’amour incroyable quidécoule de la naissance d’un enfantest faite pour être partagée.

Sources :

Isabelle Brabant, Une naissanceheureuse, Éd. St-Martin, 2001.

Claude Laflamme, Les rituelsfamiliaux.

Denise Beaudoin, Atelier vie decouple et parentage.

Sites internet :

www.famille.ge.ch

www.monbebe.com

Photo : Stéphanie et Jean-François

Photo : Bonnie Jean-Louis

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LE NOMBRIL • NUMÉRO 324

• Porte-parole des femmes de lacommunauté francophone

• Groupe actif dans les dossiers dela santé et du bien-être, de lajustice sociale et de la présencedes femmes dans la francophonie

• Organisation d'activités reliéesaux besoins et aux intérêts desfemmes

• Mise sur pied d'ateliers endéveloppement communautaire

• Membre de plusieurs organisa-tions nationales de femmes et deplusieurs partenariats au sein dela francophonie

Le réseau pour la santéen français au Yukon

• Centre de ressources et deréférence ouvert au public

• Site Internet de référence sur lasanté au Yukon et ailleurs

• Ateliers et conférences sur desthèmes de santé

• Promotion des services de santéen français au Yukon

• Foire annuelle des services desanté en français

• Guide de la santé en français

Groupe de femmesfrancophones du Yukon

Les EssentiEllesLes EssentiEllesLes EssentiEllesLes EssentiEllesLes EssentiElles

Services gratuits aux femmes qui sepréparent à accueillir un enfant ou quiviennent d’accoucher et à leur famille.

• Services confidentiels assurés parune personne-ressource

• Soutien en français sur la nutri-tion, la santé prénatale et postna-tale, ainsi que sur l'allaitement

• Distribution gratuite de vitami-nes prénatales et pour la périodede préconception

• Repas-répit offerts une fois parmois aux femmes enceintes etaux familles avec un ou desenfants âgés d'un an et moins

• Mise sur pied d'ateliers sur desthèmes relatifs à la périnatalité

• Service de relevailles

Le programmeMamans et bébés en santéune initiative desEssentiElles

Le Service d’alphabétisation duSOFA propose des programmesqui s’adressent à toute la famille :

• Des trousses pour nouveauxparents;

• Les ateliers père poule et mamangâteau;

• Des sessions prêt à conter;• La formation grandir avec mon

enfant ;• Ainsi que plein d’autres activités

diverses éducatives et ludiques;• Prêt de livres et de revues en

français pour enfants disponiblesau centre de ressources.

Vincent YernaResponsable de l’alphabétisationAssociation franco-yukonnaise302 Strickland,Whitehorse (Yukon) Y1A 2K1Tél. : (867) 668-2663 ext. 320 /1 866 673-SOFA (7632)Courriel : [email protected] internet :www.sofayukon.com

Sandra St-LaurentCoordonnatriceTél. : (867) 668-2663, poste 800Courriel : [email protected] Internet :www.francosante.org

Emmanuelle BurelliPersonne-ressourceTél. : (867) 668-2663, poste 810Courriel : [email protected] Internet :www.lesessentielles.org

Julie MénardCoordonnatriceTél. : (867) 668-2636Courriel : [email protected] Internet :www.lesessentielles.org