LE MYSTERE TCHEKHOV - pierre-laporte.com · Stanislavski, Meyerhold, Tchékhov : des rencontres de...

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LE MYSTERE TCHEKHOV

Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Russie 2010

INSTALLATION : Avec le soutien de Culturesfrance, la collaboration du Musée Bakhrouchine, du Musée Littéraire, du Musée du Théâtre d’art (Moscou) et du Musée de Mélikhovo (maison de Tchékhov), la Maison Jean Vilar présente une installation : Le Mystère Tchékhov. Expert en humanité, ironique et sceptique, buvant du champagne sur son lit de mort, insaisissable et terriblement précis, préférant la médecine sociale à la littérature engagée pour éveiller les consciences, proche de Tolstoï (auquel il s’opposait autant qu’à Gorki !), admirateur de Tchaïkovski, ami de Rachmaninov et de Bounine, le « bon docteur Tchékhov » douta toujours de la valeur de son œuvre littéraire et théâtrale. Il faut montrer la vie non telle qu’elle est, ni telle qu’elle doit être, mais telle qu’elle nous apparaît en rêve, écrit-il dans La Mouette. D’où cet équilibre entre fatalisme oriental et optimisme mâtiné de vague à l’âme, comme ancré dans une forme païenne de religiosité. Un de ses contemporains disait : C’est très drôle et ça vous serre le cœur. Le Mystère Tchékhov évoque la découverte des grandes pièces du dramaturge sur la scène française, de Pitoëff à Jean-Louis Barrault ou Eric Lacascade, des focus soulignant l’apport d’André Barsacq et bien sûr de Jean Vilar (créateur mondial de Platonov, en 1956), jusqu’au mythiques spectacles de Giorgio Strelher et de Peter Brook dans les années 70 et 80, mais aussi l’œuvre non théâtrale : Tchékhov est en effet l’auteur de plus de 600 nouvelles et récits dont moins de la moitié sont traduits en français. Et, comme en surimpression, le beau visage de Tchékhov accompagne le festivalier vers ce qui distingue cet homme, cette œuvre, de tant d’autres : la compréhension de la fragilité humaine.

LECTURES : LE PETIT THEATRE DE LA MOUETTE Au cœur de l’installation, a été aménagé le « petit théâtre de La Mouette » où sont proposées quotidiennement des lectures par des comédiens invités : Julie Brochen, Muriel Mayette, Nicole Garcia, Philippe Avron, Jacques Frantz, Denis Guénoun, Jacques Lassalle… prêtent leur voix aux récits et extraits de pièces d’Anton Tchékhov. Un programme complémentaire est consacré à la lecture d’auteurs russes contemporains, avec la coréalisation de la Maison Antoine Vitez.

PROJECTIONS VIDEO : Une sélection de films autour de Tchékhov et des programmations d’Alain Crombecque du temps de sa direction du Festival est quotidiennement proposée, à partir de 11h.

PUBLICATION : CAHIERS DE LA MAISON JEAN VILAR N°110 Conçu en parallèle à l’installation, ce numéro spécial d’une centaine de pages richement illustrées décline les approches de l’auteur de La Mouette et de plus de 600 nouvelles et récits. Traduire/adapter, jouer, mettre en scène, découvrir Tchékhov : une entreprise démesurée appréhendée à partir des aventures de Pitoëff à Alain Françon ou Julie Brochen, et des « lectures » de Gorki, Elsa Triolet, Visconti, ou Dominique Fernandez, auteur d’un récent ouvrage sur l’âme russe dont on lit ici un témoignage exclusif.

Sommaire des Cahiers n°110

Présentation - Mon semblable, mon frère, par Jacques Téphany - Souvenirs de la maison Russie par Rodolphe Fouano

L’instant et l’éternité, par Dominique Fernandez L’empreinte Tchékhov, par Jacques Lassalle Récit d’une vie, par Jacques Téphany Chronologie Pages choisies Stanislavski, Meyerhold, Tchékhov : des rencontres de légende, par Béatrice Picon-Vallin Paroles de metteurs en scène

- Intuition et sentiment, par Constantin Stanislavski - La vie telle qu’elle est, par Georges Pitoëff - Pourquoi La Cerisaie ?, par Jean-Louis Barrault - Le rire de la jeunesse, par Jean Vilar - Dépasser Stanislavski, par Giorgio Strehler - Le mouvement de pensée, par Peter Brook - La modernité-même, par Antoine Vitez - Une vérité simple, par Georges Lavaudant - La difficulté de vivre, par Maurice Bénichou - Une intimité troublante, par Claire Lasne - Le personnage et le comédien, par Éric Lacascade - Un théâtre profondément exitentiel, par Alain Françon

Traduire/adapter Tchékhov - Une forme française, par Pierre-Jean Jouve - Le jardin des cerises, par Georges Pitoëff - Fidélité, par Jean-Claude Grumberg - Un travail d’écrivain, par Daniel Mesguich - Une Cerisaie sur mesure, par Jean-Claude Carrière - Un temps à passer ensemble, par Chantal Morel - Traduire Tchékhov, par André Markovicz et Françoise Morvan - De la scène à l’écran, quelques étapes cinématographiques de l’œuvre de Tchékhov - Statut du traducteur, par Irène Sadowska-Guillon

Lire Tchékhov - Que vous vivez mal, messieurs ! par Maxime Gorki - L’homme et l’œuvre, par Elsa Triolet - Tchékhov et les femmes, par Roger Grenier - Un problème en soi, par Lucchino Visconti - Le monde de Tchékhov, par Vassili Grossman - Le moins métaphysicien des écrivains russes, par Vladimir Volkoff

Tchékhov en France, par Marie-Claude Billard Quiz, par Rodolphe Fouano Remerciements et repères bibliographiques. Le n°110 des Cahiers de la Maison Jean Vilar est disponible à la Maison Jean Vilar et dans les librairies théâtrales.

Mon semblable, mon frère

L’ennui, avec Vilar, c’est qu’il ne se prête pas à la glose. Bernard Dort

Huit mois durant, nous avons lu Tchékhov, presque tout Tchékhov. Huit mois tellement consacrés au bon docteur Tchékhov qu’il nous en est devenu presque familier. Et pourtant, le but atteint, il nous échappe… Comme tout le monde, nous nous sommes précipités sur l’air connu de l’œuvre dramatique, tétralogie de légende : Oncle Vania, La Mouette, Les Trois Sœurs, La Cerisaie. Certes, il y aussi Ivanov, ou encore ce Platonov écrit à vingt ans et qui contient en germe tout le génie final. Et encore une petite dizaine d’actes courts comme des nouvelles. Et drôles. Et tragiques. […] Alors nous avons pris les chemins de traverse, ceux qui constituent précisément cette œuvre puzzle faite de plusieurs centaines de nouvelles. […] Il faut convenir qu’il n’est pas aisé de gloser autour de l’âme d’un grand amateur de pêche à la ligne qui pouvait aller poser ses cannes au bord des lacs sans poisson, comme ça, pour le plaisir de l’idée… On pense au chat de Mallarmé qui, selon Malraux, jouait à être chat chez Mallarmé.[…] À chacun son Tchékhov. Celui qui nous aura le plus attaché, étonné, c’est le Tchékhov incrédule devant lui-même et devant son génie. Sans effort, l’un des plus grands écrivains et dramaturges du siècle reste un simple. Non pas un modeste car sa fréquentation de la douleur dans son métier de médecin, son travail acharné au service de la littérature, sa façon de s’excuser d’être malade jusqu’à l’infirmité, relèvent d’une indiscutable fierté d’homme. […] Plus que par la compassion, la pitié pour l’espèce humaine, l’exigence de justice, c’est donc par son indifférence, son doute, son scepticisme à son propre endroit que nous définirions notre Tchékhov. D’où son autodérision. […] Tout au long du parcours proposé, le concret et l’abstrait, l’infini et le borné, armés de cette sorte de confusion heureuse, nous avons tenté d’approcher l’âme russe dont Tchékhov est l’une des manifestations les plus claires et obscures…

Jacques TEPHANY (extrait du texte de présentation)

Scénario : Jacques Téphany Collaboration littéraire : Rodolphe Fouano Scénographie : Violette Cros, Claude Lemaire Réalisation : Roland Aujard-Catot, Frédérique Debril, Annia Diviani, Lauriane Justamond, Francis Mercier, Romain Stepek.

LA MAISON JEAN VILAR La Maison Jean Vilar est un centre ressource ouvert depuis 1979 sous l’égide de l’Association Jean Vilar, de la Ville d’Avignon et du Département des Arts du Spectacle de la Bibliothèque nationale de France. Le fonds Jean Vilar rassemble les archives personnelles du metteur en scène et acteur, les maquettes et les costumes des spectacles qu’il a créés à Avignon et au Théâtre National Populaire. Cette collection inestimable est complétée par un fonds spécialisé dans les arts du spectacle (30 000 livres et revues, 1100 vidéos, affiches, recueils de presse, photos, programmes). Bibliothèque et vidéothèque sont ouvertes à tous gratuitement. La Maison Jean Vilar réalise des expositions thématiques, édite des ouvrages et publie une revue trimestrielle Les Cahiers de la Maison Jean Vilar non seulement consacrés au rayonnement de l’œuvre et de la pensée de Jean Vilar, mais aussi aux enjeux des politiques culturelles d’aujourd’hui. Le téléchargement est gratuit sur le site Internet où l’on trouve en outre l’actualité de la Maison Jean Vilar et une importante base de données sur le Festival d’Avignon.

Maison Jean Vilar

Montée Paul Puaux - 8 rue de Mons – 84000 Avignon

Tél. 04 90 86 59 64

[email protected]

www.maisonjeanvilar.org

La Maison Jean Vilar est ouverte du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30.

Le samedi de 10h à 17h.

Pendant le Festival d'Avignon (7-27 juillet 2010) :

de 10h30 à 18h30 tous les jours sauf le 14 juillet.