Le Moyen-âge est l’une des époques de l’échelle historique ......

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Le Moyen-âge est l’une des époques de l’échelle historique, où il y a beaucoup de fausses

croyances et de préjugés. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, plusieurs aspects sociaux

que l’on retrouve à cette époque, sont les mêmes qui nous entourent dans la société

contemporaine. Depuis quelques années, il y a un débat entourant la pression exercée sur les

femmes concernant l’apparence physique, la jeunesse et la mode. Ce n’est pas d’hier que les

femmes font face à des critères de beautés strictes, puisque les femmes au Moyen-âge doivent se

plier à certaines normes. Effectivement, les femmes qui font partie de la haute société, ressentent

une grande pression concernant leur apparence physique, car elles doivent correspondent aux

idéals préconçus par les poètes en plus d’honorer leur classe sociale. Elles doivent aussi suivre la

mode qui est omniprésence dans leur style de vie bourgeois et qui les distingue des moins

fortunées et paysannes. Il est particulièrement intéressant de se pencher sur ces femmes du

Moyen-Âge ayant vécues entre le XIIe et le XVe siècle, qui doivent continuellement répondre à

des critères de beautés strictes pour faire partie des normes de la société et aussi de l’importance

de la mode vestimentaire féminine qui les définit dans leur classe sociale.

La femme : méconnue?

Tout d’abord, il est important de savoir que le corps des femmes est très mal connu avant

l’arrivée des connaissances du monde arabe1. En effet, la gynécologie et l’obstétrique se

concentrent que sur certaines parties du corps, par conséquent ces deux disciplines sont peu

complètes. Toutefois, les sages-femmes étaient particulièrement renseignées aux sujets des

maladies que les femmes pouvaient contracter grâce à certains textes datant de l’époque

romaines2. En ce qui concerne les médecins, ils croient que le corps féminin serait semblable à

celui des hommes, mais les organes sexuels inversés. Ils perçoivent ainsi que la structure de la

femme se tient de l’intérieur alors que celle de l’homme vers l’extérieur3. En plus du corps des

femmes qui est mal compris, leurs images le sont aussi. La beauté féminine au Moyen Âge est

prise entre deux visions, celle d’Ève et de Marie4. De sont côté, Ève représente la tentatrice, par

conséquent, celle qui à pêchée. De plus, ses nombreuses représentations avec Adam, viennent

1Jean, Verdan. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 11 2Ibid. p. 11 3Ibid. p. 124Le Goff, Jacques et Nicolas Truong. Une histoire du corps au moyen âge. Paris : L. Levi, 2006. p. 167

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tranquillement dissiper les tabous entourant la nudité de la femme. De plus, les portraits de cette

femme, permettront au Moyen Âge de découvrir le corps et du visage féminin5. De l’autre côté,

Marie incarne la rédemption, «c’est la beauté sacrée face à la beauté profane6». La beauté

féminine de cette époque est un mélange entre ces deux femmes et c’est grâce à elles qu’il y au

une véritable promotion du visage7. Ainsi, la beauté commence à s’installer dans les normes de la

société.

On constate que les critères de beauté sont très similaires entre le XIIe siècle et le XVe siècle8.

Tout d’abord, la couleur des cheveux est très importante, ils doivent être blonds9. Ensuite, il y a

une tendance au large front, les femmes se tireront abusivement les cheveux par en arrière pour

répondre à cette norme de beauté10. Le front dégarnit, ce sont les sourcils, préférablement bruns

qui embellissent la région du haut du visage. Les auteurs qui décrivent les yeux mettent l’accent

sur l’éclat et l’intensité qu’ils doivent projetés11. Le nez doit aussi répondre à des exigences, il ne

doit être ni trop gros, ni trop petit, comme il est décrit par François Villon « beau nez droit grand

ni petit12». Les seins sont aussi régit par des normes, ils doivent être durs et placés haut, suivi de

bras longs et d’une taille mince13. Un autre critère est aussi très important et c’est la couleur de la

peau. Effectivement, les femmes doivent avoir une peau blanche, on dit même que « tout ce qui

n’est pas recouvert par les vêtements frappe par sa blancheur14». La seule partie du corps qui peut

se permettre de la couleur, c’est la bouche qui doit être douche, fraiche et rosée15. Les auteurs du

Moyen Âge mettent aussi l’emphase sur la jeunesse du corps. Effectivement, après l’âge de 25

ans, les femmes entreraient dans une période de «désert de l’amour» et ensuite elles deviendraient

vieilles16.

5Le Goff, Jacques et Nicolas Truong. Une histoire du corps au moyen âge. Paris : L. Levi, 2006. p 1686Ibid. p. 1687Ibid. p. 1688Jean, Verdan. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 159Ibid. p. 1410Ibid. p. 1411Ibid. p. 1412Ibid. p. 1413Ibid. p. 1414Ibid. p. 1415Ibid. p. 1416Ibid. p. 14

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Les artifices : comment répondent aux normes de beauté

Ces critères de beauté décrient par les poètes du Moyen-Âge, représentent les normes sociales de

la beauté. Par conséquent, ils ne sont pas tous acquit naturellement par les femmes, certaines ont

le teint foncé, les cheveux bruns et les dents jaunes. Cependant, elles souhaitent tellement

répondent à ces normes de beauté, qu’elles ont recours à plusieurs techniques artificielles pour y

arriver. Les historiens ont découverts un traité qui mentionne que les femmes pouvaient passer

des heures à faire leur toilette, ce qui démontre bien que les rituels de beauté sont au centre même

des activités quotidiennes des femmes. Ce dit traité montre aussi comment bien se laver, s’épiler,

se blanchir les dents, se clarifier le teint et avoir une bonne haleine17. Par conséquent, devant cette

norme certaines femmes font appel à des médecins, qui eux créer des produits ayant pout but de

blanchir la peau18. Toutefois, cette technique s’avère peu efficace, car la drogue est tellement

puissante, que ce n’est pas juste la noirceur qui disparaît, mais aussi la peau elle-même. Il y a

aussi Henri de Mondeville, un médecin qui s’est rendu célèbre en donnant aux femmes des

recettes d’onguents, de fards, de teintures et de pommades19. La plupart des recettes miracles

étaient composées d’huile d’olive, de lait d’amande, de saindoux et dès fois de plantes et de vin20.

A part les médecins, les femmes ont souvent dans leur entourage des personnes ressources qui

concoctent des recettes de beauté maison21. Les historiens ont découverts de nombreux traités

concernant des recettes de beauté, comme le Ornatus mulerium, où l’on retrouve des conseils et

formule pour contrer les rides, avoir des dents plus blanches et même augmenter l’épaisseur des

cheveux22. Le paraître du corps devient si important, que certains romans dictent des conseils aux

femmes comme dans Roman de la Rose23. On y raconte comment séduire les hommes en sachant

se mettre en valeur et cacher ses imperfections. Par exemple, on suggère de porter un décolleter si

17Ibid. p. 1418Ibid. p. 1519Ibid. p. 1520Pernoud, Régine. Les femmes au temps des cathédrales. Éditions Stock, Paris, 1984 p. 120 21Pierre, Julien. Produits de beauté au Moyen Age et au début des temps modernes : les soins de beauté, Moyen Age, début des temps modernes. Revue d'histoire de la pharmacie, Année 1990, Volume 78, Numéro 284, p. 97 22Ibid. p. 12023Jean, Verdan. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 15

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la femme a un beau cou, de porter une robe épurée si la femme à de larges épaules et de porter

des gants soigneux, si la femme à des mains sales24. Les conseils sont nombreux ; comment

cacher un pied laid, comment affiner une grosse jambe et comment soutenir des seins pendants25.

Ces normes ne viennent pas uniquement des poètes, mais aussi de la société. C’est pourquoi, il

n’est pas rare qu’une femme juive ou métis utilisent des techniques artificielles pour clarifier son

teint ou teindre ses cheveux dans le but de répondre aux normes de la société26. Ce nombre

impressionnant d’écrits sur le sujet, illustre bien l’importance de la beauté dans la société

médiévale chez les femmes et la pression exercée sur elles.

Dans un autre ordre d’idée, l’Église réagit difficilement face à la beauté féminine. En effet, la

beauté représente « l’anathème27» et une source de danger qui peut détourner l’homme de son

devoir religieux. Elle défend mordicus le fait que « la nature humaine, son apparence, est une

création, un don de Dieu auquel il est criminel de toucher28». Toutefois, l’évêque Étienne de

Fougères, a écrit à propos de la théologie, mais aussi sur des recettes de beauté visant à améliorer

le teint, les cheveux et les yeux29. Ce changement de branche de l’évêque montre toute

l’importance que la société mettait sur la beauté.

L’hygiène

Les critères de beauté englobent aussi la question de l’hygiène qui semble être primordial au

Moyen-Âge. On constate que la plupart des traités de l’époque recommandent fortement aux

femmes de garder une hygiène propre30. Certains condamnent les religieuses comme saint

Jérôme, qui croit qu’elles « confondent sainteté et saleté.31» Les autorités n’ont d’autre choix que

d’établir des règles qui recommandent aux religieuses de se laver autant de fois qu’elles le désir

et qu’elles en auront besoin32. En général, pour les femmes on insiste sur la nécessité de se laver

24Ibid. p. 1525Ibid. p. 1526Pierre, Julien. Produits de beauté au Moyen Age et au début des temps modernes : les soins de beauté, Moyen Age, début des temps modernes. Revue d'histoire de la pharmacie, Année 1990, Volume 78, Numéro 284, p. 97 27Ibid. p. 96 28Ibid. p.96 29Ibid. p.9630Pernoud, Régine. Les femmes au temps des cathédrales. Éditions Stock, Paris, 1984 p. 12131Ibid. p. 12132Ibid. p. 121

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les mains et le visage le matin, de se récurer et se couper les ongles et de laver ses dents dans le

but d’enlever toute la nourriture du repas33. De plus, on insiste sur la propreté des cheveux, les

femmes doivent se laver les cheveux et s’assurer qu’ils soient toujours bien coiffés. Si les

femmes manquent de propreté, elles doivent respecter quelques règles, comme si elles ont

mauvaise haleine, elle ne doit pas parler directement aux gens et se détourner du nez de ceux-ci34.

Si leurs dents sont croches et jaunes, elles ne doivent pas rire la bouche ouverte, il y a « même un

art de pleurer.35» La mentalité veut que la gente féminine sorte en public pour que les autres

puissent l’admirer et la désirer et bien entendu les femmes ne sortent pas en ville sans être bien

toilettées.

La coiffure

Tout d’abord, il faut mentionner que déjà dans la littérature, il est question de l’importance des

cheveux. Effectivement, les cheveux de la femme tressés augmentent la beauté du corps nu36. Il y

a ainsi, un lien entre les cheveux et la beauté. Les styles de coiffure que portaient les femmes

varient selon les siècles et les influences. Vers le XIe siècle, les femmes séparent leurs cheveux

au milieu de la tête et se font deux nattes de chaque côté37. En plus, le port du voile est très

populaire, il est léger, se pose sur la tête et provient des contacts et échanges culturels avec

l’Orient38. Par contre, dès la fin du XIVe, son usage est redéfinit et il est porté uniquement par les

veuves et les femmes religieuses39. Au XVe siècles, c’est l’apparition du hennin, c’est un cône

accompagné d’un voile que l’on place sur la tête, que les femmes portent à une corne ou à deux40.

L’excentricité des vêtements reflète dans les styles de coiffures. Les femmes osaient porter des

coiffures extravagantes, mettaient des plumes et de la fourrure au grand détriment de l’Église.

Certains les nomment ces « dames qui ne peuvent plus passer les portes basses41 ».

33Pernoud, Régine. Les femmes au temps des cathédrales. Éditions Stock, Paris, 1984 p. 12134Jean, Verdan. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 1535Ibid. p. 1536Le Goff, Jacques et Nicolas Truong. Une histoire du corps au moyen âge. Paris : L. Levi, 2006. p. 16737Jean, Verdan. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 1738Ibid. p. 1739Soulard, Isabelle. Les femmes du Poitou au Moyen Âge. Éditions Geste. p.8440Pernoud, Régine. Les femmes au temps des cathédrales. Éditions Stock, Paris, 1984 p. 12541Fossier, Robert. La société médiévale. Éditions Paris : Armand Colin, 1994 p. 362

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Le vêtement

Tout d’abord, les vêtements sont le reflet d’une classe sociale et ils sont directement proposé par

le groupe auquel on appartient42. La mode s’est développée entre autre à cause de la beauté des

vêtements des héros et héroïnes courtois43. En ce qui concerne les costumes féminins, ils ont

évolué au cours du Moyen-Âge mais les changements pondérant se font entre le XIVe siècle et le

XVe siècle44. La première période identifiée, est celle des mérovingiens et des carolingiens. En

effet, c’est en ouvrant le tombeau de la femme de Clotaire 1er que les historiens ont découverts

sont habillement45. On remarque la prédominance de la laine, du cuir et même de la soie. En

effet, elle portait « une chemise de fine toile de laine qui s’arrête au genou et une robe d’ottoman

en soie. Des bas de toile de laine, des bottillons en cuir mince soutenus par des lanières de

cuir.46» De plus, elle était vêtue d’une tunique en soie rouge, ce qui reflète la préférence des rois

mérovingiens pour les couleurs comme le rouge et le violet47. Ainsi, la miniature de l’Apocalypse

de Valenciennes datant du Ixe siècle, donne une idée précise du genre d’habillement couramment

utilisé. Le vêtement porté est une robe qui est ouverte en pointe sur le devant et aussi sur les

côtés, on suppose qu’elle fut cousue, mais elle aurait pu aussi être tenue par une ceinture ajustée à

la taille48. Parfois, les robes sont aussi maintenues à l’aide de quelques broches ou de fibules49.

Cette source ne montre par d’autres morceaux de linge, mais elle représente une autre sorte de

robe. Effectivement, celle-ci laisse paraître une robe en dessous d’une autre en plus d’un autre

vêtement entre les deux, ce qui donne trois épaisseurs. La longueur de la robe est évaluée

jusqu’aux genoux approximativement50.

On observe aussi des colliers et une particularité intéressante, les manches, le col et le bas de la

42Bartes, Roland. Histoire et sociologie du Vêtement. In : Annale, Économies, Sociétés, Civilisations. 12 années, N. 3, 1957 p. 436 (430-441) 43Le Goff, Jacques et Nicolas Truong. Une histoire du corps au moyen âge. Paris : L. Levi, 2006. p. 16744Ibid. p. 1545Ibid. p. 1546Ibid. p. 1547Ibid. p. 1648Ibid. p. 1649Soulard, Isabelle. Les femmes du Poitou au Moyen Âge. Éditions Geste. p.81 50Jean, Verdan. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 16

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robe sont fait de bandes51. Ce qu’on peut retenir, c’est que les vêtements typiques des femmes

sont une chemise, une robe, un manteau ou une chape52. En ce qui concerne les chaussures, les

souliers en cuirs et les sandales sont très populaires chez les femmes plus fortunés, alors que le

sabot est porter chez les plus pauvres53.

Il y a un changement majeur au niveau des vêtements qui se déroule au XIIe siècle54.

Effectivement, on constate que la longueur des vêtements augmente, que les manches deviennent

plus évasives et c’est l’apparition des chaussures à grandes pointes55. Ce qui peut expliquer les

changements au niveau de la mode, sont entre autre les contacts avec l’Orient, suite aux

croisades56. En effet, les femmes portent davantage de soieries, de pierreries qui sont

particulièrement utilisées au Moyen-Orient57. Les femmes développent des goûts précis pour les

couleurs éclatantes, des tissus soyeux, des pierres précieuses et l’or58.

On voit apparaître une tendance aux vêtements très luxueux et dans des modèles différents de ce

qu’il y avait auparavant59. Il est important de noter aussi qu’il y a une grande distinction entre la

mode chez les paysans et celle des nobles et milieux princiers, mais elle est à nuancer. Selon une

étude comparant l’inventaire de la garde-robe d’une noble et celle d’une femme plus modeste, on

s’aperçoit qu’il n’y a pas de différence de nature ou de forme, en d’autres mots, les vêtements

sont les mêmes60. La différence majeure réside dans la quantité de morceaux de vêtements et plus

particulièrement dans la qualité des tissus61. Le costume reste définitivement un luxe, puisque

dans l’étude, la personne au revenu plus modeste possède quand même deux esclaves62. Ainsi, les

petits bourgeois, comme les milieux princier, se font faire leur vêtement sur mesure, ce qui les

51Ibid. p. 1652Ibid. p. 1653Soulard, Isabelle. Les femmes du Poitou au Moyen Âge. Éditions Geste. p.8254Jean, Verdan. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 1755Ibid. p. 1756Soulard, Isabelle. Les femmes du Poitou au Moyen Âge. Éditions Geste. p.8257Ibid. p. 8258Ibid. p. 8359Ibid. p. 8360Heers Jacques. La mode et les marchés des draps de laine : Gênes et la Montagne à la fin du Moyen-Âge. In : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 5, 1971, p. 1002 (1093-1177)61Ibid. p. 110262Ibid. p. 1102

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distingue des autres classes sociales plus pauvres63. C’est toutefois le goût de la luxure dans la

mode qui permet définitivement de différencier les nobles et les femmes de classe populaire64.

Par exemple, les riches ont des chemises de lin, tandis que les pauvres ont des chemises de

serge65. Ainsi, « la mode fait bientôt son apparition pour répondre aux exigences des aristocrates

poitevines66». Cela confirme la pression exercée sur les femmes et le besoin de se différencier des

autres classes sociales par le biais de la mode vestimentaires.

En ce qui concerne la royauté, la luxure vestimentaire n’à aucune limite67 et il n’en reste pas

moins que la mode a une place de choix dans les cours royales. C’est une source de créativité et

de transmissions des modes68. Les sources retrouvées décrivent ces vêtements comme étant très

impressionnants, mais choquent certaines personnes comme les chroniqueurs et les hommes

d’église69. Les sources relèvent des descriptions de vêtements très impressionnantes. C’est le cas

d’un morceau de vêtement offert par Louis 1er d’Anjou à sa femme, où on cite du velours violet

brodé d’arbrisseaux avec de grandes feuilles d’or, de perles, de soie, de fil d’or70. Il y a un grand

travail de broderie, mais cette description démontre plus particulièrement, l’immense richesse et

la luxure vestimentaire que peuvent se permettre ceux de sang royal. Les femmes de la haute

société portent aussi des corsets courts parfois brodés de perles, d’aigles affrontés et de pommes

de pain71. L’importance des vêtements et de la mode chez les femmes est si présente dans cette

couche sociale du Moyen-Âge, qu’on relève que la duchesse de Calabre dépense deux fois plus

d’argent que son époux Charles du Maine et dépenserait aussi plus que le roi René72.

Ce n’est pas seulement les gens des milieux princiers qui dépensent des sommes importantes

pour leur garde-robe, mais les bourgeois moins aisés comme les seigneurs ruraux. En effet, c’est

le cas de Giorgo Adorno, qui a fait les comptes de toute sa famille. La place de l’habillement est

63Ibid. p. 110264Soulard, Isabelle. Les femmes du Poitou au Moyen Âge. Éditions Geste. p.8365Ibid. p. 8366Ibid. p. 8367Pernoud, Régine. Les femmes au temps des cathédrales. Éditions Stock, Paris, 1984 p. 12268Piponnier Françoise. Costume et vie sociale : La cour d’Anjou XIVe-XVe siècle. Éditions Paris : mouton, 1970, p. 21069Ibid. p. 12270Ibid. p. 12371Ibid. p. 12472Ibid. p. 124

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très importante dans leur budget, ils ont dépensés 1 541 lires pour les vêtements et seulement 379

lires pour la nourriture73. Par conséquent, la place des habits représente 10%, cette grande

dépense montre la qualité des tissus, leur provenance et leurs prix74. Les femmes dépensent de

telles fortunes dans les habits et parures que des lois sont mises en place dans le but de freiner

l’exagération et « maintenir une certaine tradition de modestie et de vertu75». Elles visent aussi

toutes les parures comme les bijoux, la fourrure, les tissus précieux et les dépenses

faramineuses76. Néanmoins, ces lois somptuaires maintiennent aussi une certaine ségrégation

sociale, faisant en sorte que les esclaves ne puissent pas porter les mêmes habits que les femmes

aisée, car « les esclaves […] se voient interdire, en 1449, les robes trop longues ou agrémentées

de soie et, en 1512, les décolletés, les manches larges, ou différents ornements.77» Ainsi, il y a

une distinction visuelle précise entre deux classes sociales qui se reflètent dans le port du

vêtement et « les métamorphoses vestimentaires, constituent également un facteur de distinction

sociale»78.

En plus de la qualité des vêtements qui différencie les riches des pauvres, il y a la teinture.

Malgré le fait que tous les vêtements de toutes les sphères de la société sont teints, il y a quand

même une différence importante au niveau de la qualité de la teinture79. La classe aisée porte des

vêtements éclatants et coloré qui sont résistants tant au niveau du soleil qu’au lavage, alors que la

classe moins aisée, n’a d’autre choix que d’avoir des vêtements gris et délavés car la teinture est

de moins bonne qualité80. Ainsi, même les couleurs des vêtements sont un signe distinctif dans la

hiérarchie sociale car, « le vêtement peut parfois lui aussi être héraldique ou emblématique et

accorder une importance à telle ou telle coloration qui dira l’identité, le rang ou la dignité du

73Heers Jacques. La mode et les marchés des draps de laine : Gênes et la Montagne à la fin du Moyen-Âge. In : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 5, 1971, p. 1004 (1093-1177) 74Ibid. p. 1104 75Ibid. p. 110076Ibid. p. 100277Ibid. p. 100278Piponnier Françoise. Costume et vie sociale : La cour d’Anjou XIVe-XVe siècle. Éditions Paris : mouton, 1970, p. 21279Pastoureau, Michel. Les temps mis en couleurs : des couleurs liturgiques aux mondes vestimentaires (XIIe XIIIe siècles). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1999, tome 157, livraison 1. pp. 128 111-135. 80Ibid. p. 128

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personnage81». Ainsi, on observe que le vêtement est d’une couleur spécifique dépendant de

l’activité pratiqué par la femme. C’est le cas de Jeanne de Laval, qui possède une robe noire

spécifiquement pour faire des promenades en chevaux82, le reste de ses costumes sont de couleurs

écarlates. Il est donc vrai d’affirmer que par les vêtements, les femmes des milieux royaux

réussissent à se différencier des autres classes sociales, car « la variété des vêtements, adaptés à

toutes les circonstances d’une vie riche de contrastes, leur nombre, leur fréquent renouvellement

sont aussi significatifs à cet égard que le prix des draps et la valeur des bijoux.83»

Aussi, les sculpteurs utilisent le costume féminin pour représenter la vierge à la mode des XIe et

XIIIe siècle84, ce qui démontre l’importance de la mode féminine au Moyen-Âge. Par

conséquent, la vierge porte une longue robe avec des manches très amples et est sculptée avec le

ventre arrondi, puisque c’est une tendance très forte chez les femmes. Effectivement, le désir

d’avoir un ventre plus prononcé pour répondre aux critères de beauté est si développé, que

plusieurs d’entres elles placent un coussin sous leur cotte85.

Les matières premières

Les vêtements des nobles sont toujours confectionnés avec les plus beaux tissus disponibles sur le

marché. On parle ici de draps de laine et de soie au prix faramineux provenant le plus souvent de

Venise ou de Gênes. Le drap de laine est un véritable tissu de luxe pour les petits bourgeois, qui

ne peuvent se payer de la soie ou du velours86. Il est aussi question de fourrure, on dit même que

c’est un « luxe le plus raffiné87». Principalement utilisée afin de décorer un vêtement, on l’a

retrouve au niveau des cols, des fentes ou des poignets88. Ce complément de mode est

particulièrement utilisé et les riches dépensent des sommes considérables pour en obtenir, comme

le montre cet extrait « une importante dépense de 236 florins ou 94 écus est justifiée par la seule

81Ibid. p. 129 82Piponnier Françoise. Costume et vie sociale : La cour d’Anjou XIVe-XVe siècle. Éditions Paris : mouton, 1970, p. 19083Ibid. p. 19484Soulard, Isabelle. Les femmes du Poitou au Moyen Âge. Éditions Geste. p.8385Ibid. p. 8486Heers Jacques. La mode et les marchés des draps de laine : Gênes et la Montagne à la fin du Moyen-Âge. In : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 5, 1971, p. 1106 (1093-1177) 87Piponnier Françoise. Costume et vie sociale : La cour d’Anjou XIVe-XVe siècle. Éditions Paris : mouton, 1970, p. 120 (429) 88Ibid. p. 120

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indication : pour armynes et menuver qu’il a baillé pour nous, notre fille de Lorraine et noz

dames et damoiselles89». De plus certaines sortes de fourrures sont réservées exclusivement à la

haute société. Effectivement, l’hermine ne peut être porté que par la reine et la duchesse et par

conséquent, elle représente la royauté et non seulement un objet de luxe90. Par conséquent, c’est

par la mode vestimentaire que les femmes se distinguent entre-elles et font d’elles des nobles ou

des roturières.

En guise de conclusion, on constate que les femmes du Moyen-Âge subissent diverses pressions

par rapport aux critères de beauté venant de la société. En effet, qu’elles viennent des poètes ou

des femmes elles-mêmes, ces nombreuses pressions amènent l’apparition d’artifice comme le

maquillage et les artifices. Les normes de beauté sont mises en place pour les femmes

appartenant à la classe sociale dominante, qui doivent constamment être présentable et attirante.

Elles peuvent par conséquent se payer toutes les parures nécessaires pour ressembler à la femme

idéale contrairement à la classe sociale du dessous. Ainsi, il y a la première distinction entre

femmes riches et pauvres dans les normes de beauté physique. Pour compléter les critères de

beauté imposés au Moyen-Âge, les femmes suivent une mode vestimentaire rigoureuse qui fait en

sorte de ségréger davantage les couches de la société. Il est vrai d’affirmer que c’est par les

vêtements que ce reflète la classe sociale de la personne et c’est particulièrement le cas pour la

gente féminine. Ainsi, leurs vêtements suivant une mode particulière les distinguant des femmes

paysannes et moins fortunées. On peut aussi dire que les femmes de la haute société subissent de

la pression en ce qui concerne leur apparence physique qui doit suivre les critères de la société.

Comme dans la société contemporaine, les femmes du Moyen-Âge font face à des normes de

beauté et leurs tenues vestimentaires sont le reflet même de leur classe sociale.

89Ibid. p. 12090Ibid. p. 120

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Bibliographie

Livres

Fossier, Robert. La société médiévale. Éditions Paris : Armand Colin, 1994 p. 362

Commentaire : Ce livre dresse un portrait général des tenues, des coiffures et des artifices de beauté que portent les femmes. L’auteur consacre un chapitre aux modes vestimentaires

Le Goff, Jacques et Nicolas Truong. Une histoire du corps au moyen âge. Paris : L. Levi, 2006. p. 167

Commentaire : On y traite du corps, de la façon qu’il était perçu par la société médiévale. De plus, Le Goff explique la différence entre Marie et Ève et leur rôle dans la société. Le livre expose les diverses représentations de ces femmes qui ont permis de dissiper certains tabous.

Pernoud, Régine. Les femmes au temps des cathédrales. Éditions Stock, Paris, 1984 p. 120

Commentaire : Ce livre est très pertinent pour la description de vêtements, des coiffures, des souliers et pour comprendre comment on percevait les femmes dans la société médiévale. On traite particulièrement des femmes plus riches et de leurs extravagances. Cet ouvrage montre bien les distinctions entre les femmes provenant des classes sociales différentes qui se conscrit dans un chapitre.

Piponnier, Françoise. Costume et vie sociale : La cour d’Anjou XIVe-XVe siècle. Éditions Paris : mouton, 1970, p. 429

Commentaire : Ce livre est consacré uniquement à la classe bourgeoise et traite de plusieurs aspects dont les costumes. Il est particulièrement utile pour connaître les modes vestimentaires chez les femmes. Il y a plusieurs chapitres sur le sujet, passant des chapeaux aux souliers et des tenues de nuit. L’ouvrage est très complet et permet de connaître les réalités des femmes riches au Moyen-Âge.

Soulard, Isabelle. Les femmes du Poitou au Moyen Âge. Éditions Geste. p.84

Commentaire : Ce livre est beaucoup plus précis, puisqu’il traite des femmes du Poitou, décrit les tendances vestimentaires, de coiffures et de cosmétiques. Il est intéressant, car il est question des femmes de la haute bourgeoisie, ce qui permet de pousser davantage mon analyse. L’ouvrage consacre un chapitre sur la question vestimentaire.

Verdan, Jean. La femme au Moyen-Âge. Paris : J.-P. Gisserot, c1999. p. 11

Commentaire : L’auteur consacre un chapitre concernant les modes vestimentaires et les parures entourant les femmes. Il est aussi question de l’évolution des modes et des contacts avec l’Orient. On parle aussi d’un code de conduite et de bonnes manières que les femmes doivent respectées lorsqu’elles sont en public.

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Articles de revue

Bartes, Roland. Histoire et sociologie du Vêtement. In : Annale, Économies, Sociétés, Civilisations. 12 années, N. 3, 1957 p. 436 (430-441)

Commentaire : Cet article qui ne concerne pas directement les femmes au Moyen-Âge, permet tout de même de mieux comprendre pourquoi les gens s’habillent. Il a été très utile pour faire un lien solide entre le vêtement et la classe sociale de la femme.

Heers Jacques. La mode et les marchés des draps de laine : Gênes et la Montagne à la fin du Moyen-Âge. In : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 5, 1971, p. 1002 (1093-1177)

Commentaire : Cet article se spécialise dans les tissus et dans le commerce de ceux-ci. Il est très pertinent, car l’auteur explique la valeur des tissus et qui sont les principaux acheteurs. On apprend que les tissus suivent une mode vestimentaire stricte et que seulement les plus riches portent les tissus les plus luxueux. L’ouvrage vient appuyer ma thèse en évoquant le clivage social qui découle de la qualité des tissus. Heers analyse aussi les comptes financiers de certaines familles, ce qui permet de voir l’importance de l’achat de vêtement comparé aux autres achats de la maison.

Pastoureau, Michel. Les temps mis en couleurs : des couleurs liturgiques aux modes vestimentaires (XIIe XIIIe siècles). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1999, tome 157, livraison 1. pp. 128 111-135.

Commentaire : Dans cet article il est question des couleurs et de la qualité des vêtements que portent les bourgeois. Il permet de comprendre la signification des couleurs utilisée pour la confection des vêtements, ainsi que l’évolution des couleurs avec la mode.

Pierre, Julien. Produits de beauté au Moyen Age et au début des temps modernes : les soins de beauté, Moyen Age, début des temps modernes. Revue d'histoire de la pharmacie, Année 1990, Volume 78, Numéro 284, p. 97

Commentaire : L’article traite de l’évolution des produits de beauté du Moyen-Âge jusqu’au début des temps modernes. Il est aussi question de l’importance de répondre aux exigences de la société en passant par les artifices et le maquillage.