Le miracle français - Numilog

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Le miracle français

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Jacques Guyard

L e mi rac le

f rançais

Éditions du Seuil

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© Éditions du Seuil, 1965.

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Il y a trente ans, la plus grande crise économique de l'his- toire ravageait les principales nations industrielles. Dix ans plus tard, la guerre, qui venait de s'achever, avait ajouté ses ruines aux ravages de la crise. L'Europe paraissait épuisée et l'Amérique, animée par l'effort de guerre, sem- blait, pour beaucoup, jouir d'une prospérité factice et tem- poraire, comme celle d'une grande usine qui tournerait à plein régime dans un désert.

Depuis, ces craintes se sont révélées illusoires. La crois- sance de la production a permis à toutes les nations indus- trielles de surpasser leurs anciens records. En vingt ans, elles ont accompli des miracles.

C'est le chancelier Erhard qui a donné le ton, en vantant le « miracle allemand ». Les experts des organisations inter- nationales ont suivi son exemple, en admirant tantôt le « miracle japonais », tantôt « le miracle italien ».

Mais les vaincus de la dernière guerre ne détiennent aucun monopole : la presse étrangère ajoute volontiers, à la série précédente, le « miracle français ». Qu'avons-nous donc fait, pour « mériter une médaille (d'argent, sinon d'or) aux Olympiades du développement économique » ?

Depuis vingt ans, nous avons, certes, beaucoup travaillé. Mais une hausse des prix sans précédent, d'épuisantes guerres coloniales, une vie politique agitée et une vie quoti- dienne harassante nous ont empêchés de prendre une mesure exacte des résultats obtenus, des transformations opérées. Il avait fallu plus d'un demi-siècle pour que la population française passe de 40 à 45 millions d'hommes, mais dix ans suffiront pour passer de 45 à 50 millions. Il avait fallu vingt ans d'efforts et de patience pour qu'à travers crise et guerre, la France retrouve, vers 1960, le niveau maximum de produc-

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tion et de richesse qu'elle avait atteint en 1930 ; mais aujour- d'hui, la production annuelle atteint le double de ce « maxi- mum » ancien et continue de s'accroître, bon an mal an, de façon assez rapide. La misère, le chômage, le risque de crise ou de guerre n'ont pas totalement disparu : mais ils ne nous oppressent plus. Ce n'est pas l'âge d'or, il s'en faut de beaucoup; mais nous avons appris à tirer un meilleur parti des moyens à notre portée. Notre civilisation n'est pas encore celle de l'abondance ou des loisirs, mais l'abon- dance, les loisirs, la culture, l'efficacité sont devenus l'enjeu de nos luttes politiques, de nos querelles, de nos recherches. C'est cela, le « miracle » des vingt dernières années.

Mais est-ce bien un miracle? Le professeur Alfred Sauvy rappelle volontiers « qu'on parle de miracle, quand on ne comprend pas ». En fait, l'histoire de l'expansion économique française depuis 1945 n'a rien de miraculeux : c'est une longue suite d'hésitations, d'erreurs, d'audaces et d'efforts. Au cours des siècles, les hésitations et les efforts ne nous ont jamais fait défaut ; la nouveauté est, cette fois, leur étonnante efficacité. En vingt ans, notre pays s'est plus trans- formé qu'en un siècle auparavant. Et le mouvement se pour- suit...

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1. La reconstruction 1944-1949

L'espoir .

Été, automne 1944 : les blindés de Leclerc libèrent Paris, puis Strasbourg. La guerre est bientôt oubliée par l'immense majorité des Français. Dans sa liberté retrouvée, le pays se sent plein d'une vigueur nouvelle, capable de rebâtir très vite une économie prospère et juste, d'effacer cinq années de peur et de privations. Par son ambition et sa générosité, le programme de la Résistance semblerait fou, s'il n'y avait cette impressionnante volonté nationale. Pour ceux qui ont souf- fert sous l'occupant, puis l'ont chassé, les sacrifices écono- miques sont mineurs. La France « retrousse ses manches ».

La crise des années 30 a déconsidéré les structures écono- miques traditionnelles. La propriété privée a mauvaise presse. La bourgeoisie industrielle et financière a trop sou- vent collaboré avec l'ennemi. La droite politique n'a plus d'audience, ses journaux lui échappent.

La manchette choisie par Albert Camus pour son journal, Combat, traduit l'esprit de l'époque : « De la Résistance à la Révolution ». Communistes, socialistes, démocrates-chré- tiens, les hommes de la Libération se veulent des révolution- naires. Ils se sentent habilités, par leurs luttes, à reconstruire une société nouvelle.

Quand un peuple opprimé combat, il reconstruit le monde. Le programme du Comité national de la Résistance (C.N.R.) inspiré autant par le christianisme que par l'admiration, alors unanime, pour le rude et décisif combat soutenu par l'U.R.S.S., propose un socialisme généreux et vague : sous l'autorité, nettement affirmée, de l'État, la libre entreprise, contenue par les firmes nationalisées, par les coopératives

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et par les syndicats, pourra prospérer sans gêner la justice sociale.

Dans l'enthousiasme de 1944, rien ne semble impossible. L'emprunt de novembre 1944 (rente perpétuelle, à 3 % seulement) rapporte 161 milliards 1 au-delà de toutes les espérances gouvernementales. L'argent lui-même est opti- miste.

Mais la bonne volonté ne suffit pas. La France est en ruines et, avant qu'ils aient pu réaliser leur généreux pro- gramme, les hommes de la Résistance et de la Libération se trouvent pris dans un réseau nouveau de tensions inter- nationales et de luttes internes. Le temps des illusions sera bref.

L 'hé r i t age .

Si la guerre avait frappé une économie en évolution rapide, comme celle de l'Allemagne ou du Japon, le mal eût été moindre. Mais, en 1939, l'économie française était déjà, depuis plusieurs décennies, dans une phase de régression.

La stagnation de la population expliquait, pour une bonne part, cette atonie 2 Le bilan démographique de la première guerre mondiale se faisait lourdement sentir : 1 350 000 morts, 2 500 000 veuves et invalides pensionnés, sans comp- ter les « classes creuses » arrivées à l'âge adulte à partir de 1935; peu d'enfants, beaucoup de vieillards, de femmes et d'infirmes, cela n'invite guère à voir grand et loin.

Tant que la reconstruction (la « première », celle d'après 1919) et la forte demande mondiale entretinrent l'activité, tout alla bien. L'illusion que « l'Allemagne allait payer » les réparations, conformément au traité de Versailles, joua aussi un rôle. En 1928, Poincaré put marquer cette santé

1. E n t e n a n t c o m p t e d e l ' é v o l u t i o n des p r i x d e p u i s 1944, ce l a r e p r é s e n t e e n v i r o n 20 m i l l i a r d s d e n o s f r a n c s a c t u e l s ( o u 2 0 0 0 m i l l i a r d s d ' a n c i e n s f r a n c s ) . So i t , e n m o n n a i e c o n s t a n t e , c i nq f o i s p l u s que le f a m e u x e m p r u n t P i n a y de 1952.

2. V o i r P o p u l a t i o n s u r m e s u r e d e J a c q u e s D e r o g y e t P a u l L e s c a u t (Col l . S o c i é t é , n ° 1).

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apparemment retrouvée, en stabilisant le franc au cinquième de sa valeur d'avant 1914.

Mais l'euphorie devait être de courte durée. Partie de Wall Street en octobre 1929, la crise, d'abord boursière, s'étendit par ondes successives à tous les secteurs de l'éco- nomie et à tous les pays. Elle atteignit la France en 1930-31. Comme tous ses partenaires, la France renforça ses protec- tions douanières; mais plus que d'autres, elle prolongea la crise, en bloquant aussi la demande intérieure, par une politique à courte vue de sauvetage à tout prix du franc. La déflation, marquée notamment par les décrets Laval de 1935 qui diminuèrent de 10 % les revenus, ne sauva pas la monnaie, mais la production industrielle périclita. En 1938, elle fut inférieure de 15 % au niveau de 1928. C'est dire que les usines étaient loin de tourner à plein rendement et que les investissements nouveaux demeuraient rares. La sidérurgie et le bâtiment, à cette date, n'employaient que les deux tiers de leur capacité de production. La crise s'entrete- nait d'elle-même.

Le protectionnisme accru des années 30 flattait d'ailleurs une longue (et malsaine) tradition nationale : l'agriculture était abritée de toute concurrence étrangère depuis les lois Méline, à la fin du siècle précédent; l'industrie s'enferma à son tour derrière les droits et les contingents douaniers; le commerce également réclama - et obtint - une pro- tection contre la concurrence intérieure, celle des grands magasins ou des « camions-bazars ». L'économie française, apeurée, s'asphyxiait lentement.

La vague du Front populaire n'avait guère modifié cette situation, faute de temps et aussi faute de desseins bien clairs. Triomphe de la gauche, provisoirement unie contre la menace fasciste et contre la misère née de la crise, le Front adopta une politique économique contradictoire : en relevant les salaires et les prix agricoles, il aurait pu fouetter la demande et relancer l'économie; mais il voulut, en même temps, abréger massivement la durée du travail, ce qui désorganisa certaines branches de production; et il crut devoir défendre à tout prix les « petits » commerçants et paysans, ce qui renforça le protectionnisme intérieur. Les patrons, pour leur part, affolés par l'ampleur de cette poussée politique n'y

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virent point motif à investir avec plus d'ardeur. La crise internationale fit le reste : l'expérience avorta en peu de mois.

La France entra dans la guerre, en 1939, mal remise de la tuerie précédente, déchirée par les soubresauts politiques des années 30, équipée de moyens vétustes, bordée de lignes Maginot protectionnistes, assoupie par dix ans de stagna- tion économique.

De 1939 à 1944, son économie fut détruite aussi profondé- ment qu'en 1914-18, mais de façon très différente. A l'heure du bilan, en 1945, on ne compta que 600 000 décès du fait de la guerre et 98 000 invalides : la stratégie des coups de poing décisifs — blindés allemands ou débarquement alliés - avait économisé les hommes. Mais le pays fut placé, pendant quatre ans, à l'entier service du vainqueur : la production et les ouvriers furent massivement transférés en Allemagne ou affectés à l'entretien de l'armée d'occupation. Évalués à 800 milliards de l'époque 1 ces prélèvements appauvrirent un matériel déjà insuffisamment entretenu et renouvelé et une main-d'œuvre affamée. Les bombardements et les sabotages

1. Soit plus de 120 milliards de francs 1965.

BILAN SOMMAIRE DES DESTRUCTIONS 1939-1944

Machines anéanties ou transférées en Allemagne : évaluation presque impossible.

Moyens de transport : 2/3 des wagons de marchandises, 2/3 des cargos, 3/4 des pétroliers, 4/5 des péniches sont détruits.

Voies de communication et équipement portuaire :

115 grandes gares, 9 000 ponts,

80 % des quais portuaires sont détruits ou temporairement hors d'usage.

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auxque l s fu ren t soumises les usines et les voies de c o m - m u n i c a t i o n a c h e v è r e n t de r u i n e r l ' a p p a r e i l p r o d u c t i f na t io - nal .

M ê m e l ' ag r i cu l tu re fu t p r o f o n d é m e n t touchée . F a u t e d ' engra i s , les sols s ' épu isa ien t , t and i s q u e les paysans , effrayés p a r les réqu is i t ions o u a t t i rés p a r les cou r s d u m a r c h é noir , sacrif iaient une large pa r t i e d u chep te l a n i m a l (la moi t i é des porcs , le t iers des chevaux et des m o u t o n s ) .

L ' insuf f i sance d u c i rcui t é c o n o m i q u e n o r m a l et l ' a b s e n c e de t o u t e c o n c u r r e n c e in tér ieure o u i n t e r n a t i o n a l e favor i -

sèrent les fo rmes t echn iques et c o m m e r c i a l e s r é t rog rades . Les in t e rméd ia i r e s et les a r t i s ans pro l i fé rè ren t , p ro tégés p a r le sys tème fiscal de l ' É t a t f rançais , qui voya i t d a n s le pe t i t p a t r o n u n gage de stabil i té et d ' o r d r e . T r a v a i l l a n t p o u r l 'A l l emagne , les indus t r i e s expor t a t r i ces p e r d i r e n t leurs anc iens d é b o u c h é s a u prof i t des É t a t s - U n i s et des neut res . Les colonies e l les-mêmes f u r e n t inaccessibles à p a r t i r de 1942. ,

A l ' i n t é r i eu r c o m m e à l ' ex té r ieur , p r e s q u e t o u t é ta i t d o n c à r emet t r e en place, sans oub l i e r de p o r t e r le n iveau t e c h n i q u e des en t repr i ses recons t ru i t e s à celui de l ' i n d u s t r i e des be l l igérants n o n occupés. C a r p a r t o u t la guer re avai t décup lé l ' e f for t de recherche et de p roduc t iv i t é , et ce n ' é t a i t p a s p o u r la F r a n c e le m o i n d r e r e t a r d à comble r .

M a r c h é n o i r e t i n f l a t i o n .

Avec la pénu r i e s ' ins ta l l è ren t le r a t i o n n e m e n t et le m a r c h é noir. Ils ne deva ien t d i spa ra î t r e q u ' e n 1948, q u a t r e ans a p r è s la L ibéra t ion . . .

La foule qui accuei l la i t les a r m é e s l ibéra t r ices ne d o u t a i t

pas que la guer re s ' a cheva i t et que son cor tège de p r iva t ions et de misères p r e n d r a i t b i en tô t fin. C h a c u n èspéra i t que les étalages al la ient r a p i d e m e n t se regarn i r , sans t r o p c h e r c h e r p a r quels moyens . Il fal lai t de g r a n d e s espérances p o u r ne pas s ' a b a n d o n n e r au désas t re . M a l h e u r e u s e m e n t , les dés i l lus ions f u r e n t rap ides et c o n t r i b u è r e n t à la désun ion .

P o u r l ' o p i n i o n c o m m u n e , la L i b é r a t i o n a n n o n ç a i t la fin de la guerre , dès 1944. P o u r le g o u v e r n e m e n t , la p o u r s u i t e de l ' a c t ion , j u s q u ' à l ' é c r a s e m e n t de l ' A l l e m a g n e et d u J a p o n ,

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r e s t a le souci m a j e u r j u s q u ' à l ' é té 1945. Il fa l lut ensui te o c c u p e r le t e r r i to i re des va incus : en d é c e m b r e 1946, la F r a n c e g a r d a i t e n c o r e plus d ' u n mi l l ion d ' h o m m e s sous les

d r a p e a u x et ils a b s o r b a i e n t u n e fo r t e p a r t de la p r o d u c t i o n des indus t r i e s en é t a t de f o n c t i o n n e r . La r econs t ruc t i on , a m o r c é e dès la c a p i t u l a t i o n a l l emande , n ' a t t e i g n i t t ou t e son a m p l e u r q u ' à p a r t i r de 1947.

F a u t e d ' h o m m e s , f au t e de ma té r i e l et de ma t i è r e s premiè- res, f au t e s u r t o u t de m o y e n s de t r a n s p o r t , l ' i ndus t r i e ne p o u v a i t c o u v r i r les besoins . E n 1945, elle a s su ra i t u n e p ro - d u c t i o n à pe ine égale à celle de la fin d u XIX siècle. La p ro - d u c t i o n agr ico le n ' é t a i t guè re p lus sa t i s fa isante , e n c o r e q u ' i l f û t difficile de la m e s u r e r , en r a i s o n de l ' i m p o r t a n c e d u m a r c h é noir .

Mais s'il n 'y avait guère à vendre, l 'argent ne manquait pas pour acheter. Pendant la guerre, les prix étant étroite- ment surveillés par l 'occupant et les denrées fort rares, des économies forcées avaient été réalisées, notamment par les paysans. A la fin de 1944, le gouvernement releva les salaires et les allocations familiales de 50 % en moyenne, pour tenir compte des prix du marché noir, deux à trois fois supérieurs aux prix officiels. Si bien qu 'à la fin de l'année, il y avait cinq fois plus de monnaie en circulation qu'en 1938, m a i s deux fois moins de produits disponibles. Et les prix officiels n'étaient, en moyenne, que trois fois supérieurs à ceux de 1938. Faute de pouvoir importer massivement, il ne restait que deux équilibres possibles : l 'épargne forcée ou l'inflation, le bas de laine requis par l 'État ou le marché noir.

Pierre Mendès-France, ministre de l 'Économie nationale, tenta d 'abord de contenir les prix par une politique de sub- ventions aux producteurs et de réduction des marges béné- ficiaires. Mais les commerçants répliquèrent par un accrois-

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Nous serons, bientôt, 50 millions de Français. Comment fonctionne la SOCIÉTÉ complexe que nous formons ? Quel avenir commun va naître de nos activités dispersées ?

A ces questions, la collection SO- CIÉTÉ apporte une réponse. Les meilleurs experts - et les plus divers - font ici le point de ce qu'ils sa- vent, de ce qu'il faut savoir.

Dans la collection SOCIÉTÉ, les experts s'adressent aux citoyensi

Jacques Guyard Agrégé d'histoire Professeur et syndicaliste (SNES-FE

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