Le Mécano de la General - ac-nancy-metz.fr · 1950) et derrière les derniers . Feux de la rampe...

Générique, résumé ................................................... 2Autour du film ....................................................... 3/5

Le point de vue de Hervé Joubert-Laurencin :

Mécanique générale .............................................. 6/12Déroulant ........................................................... 13/20Analyse d'une séquence ................................... 21/25Une image-ricochet ................................................. 26Promenades pédagogiques ............................. 27/30Petite bibliographie ................................................ 31

Le Mécano de la General

Buster KeatonÉtats-Unis, 1926, noir et blanc

Sommaire

Ce Cahier de notes sur … Le Mécano de la General

a été écrit par Hervé Joubert-Laurencin.

Il est édité dans le cadre du dispositif École et Cinéma

par l'association Les enfants de cinéma.

Avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image

animée, ministère de la Culture et de la Communication,

et la Direction générale de l’enseignement scolaire,

le SCÉRÉN-CNDP, ministère de l'Éducation nationale.

1-MÉCANO cahier_Le MÉCANO(akg) 16/08/12 11:44 Page1

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2 — Générique - résumé

Générique Résumé

Le Mécano de la General,Buster Keaton,1926, États-Unis,75 minutes, noir et blanc, muet.

Titre original : The General. Réalisation : Buster Keaton et Clyde Bruckman.Scénario : Al Boasberg, Charles Smith. D’après unsujet de : Buster Keaton et Clyde Bruckman ;Librement adapté du récit de : William Pittenger, TheGreat Locomotive Chase (1863). Image : J. DevereuxJennings. Caméra : Bert Haines. Décors et directiontechnique : Fred Gabourie. Éclairage : DenverHarmon. Montage : J. Sherman Kell. Production :Joseph M. Schenck et Buster Keaton/United Artists.

Interprétation (dans l’ordre du génériqueapparaissant à l’écran) : Annabelle Lee (MarionMack), Capitaine Anderson (Glen Cavender), Général[nordiste] Thatcher (Jim Farley), Un général sudiste(Frederick Vroom), Son père (Charles Smith), Sonfrère (Frank Barnes)[Richard Allen], Officiersgénéraux de l’Union [nordistes] (Joe Keaton ; MikeDonlin ; Tom Nawn), Johnnie Gray (Buster Keaton)Non crédités au générique : Sergent recruteur (FrankHagney) Un officier nordiste (Edward Hearn) Espionsnordistes (Jimmy Bryant ; Budd Fine ; Ray Hanford ;Al Hanson ; Anthony Harvey ; Ross McCutcheon ;Tom Moran ; Charles Philips ; Red Rial ; Ray Thomas ;Red Thompson).

Musique d’accompagnement : Hubert Rostaing.

Distribution en France : Les Grands Films classiques.

Poussé par un double amour fou envers sa martiale loco-motive à vapeur (la « General ») et sa fiancée inaccessiblecomme une héroïne sudiste de poème romantique (Anna-belle Lee), le pacifique et falot Johnnie Gray (« Jean Gris ») dontle métier est de relier par chemin de fer le Sud au Nord etinversement, se trouve sommé par le destin de s’engagerdans la guerre de Sécession. Lorsqu’il veut s’enrôler avec lesSudistes pour plaire à sa belle, on le refuse à cause de sonmétier trop utile : elle le croit lâche et ne l’aimera, déclare-t-elle, qu’« en uniforme ». Un an plus tard (nous sommes en1862), des espions nordistes s’emparent de son train en mêmetemps que d’Annabelle qui se trouvait là, dans le but deremonter vers le front et vers leur camp, au Nord, en sabo-tant la voie derrière eux. À leur poursuite dans une autrelocomotive, Johnnie se retrouve en territoire ennemi, espionnel’état-major, délivre Annabelle, s’habille en Nordiste et refaitavec elle le chemin vers le Sud à bord de la « General », pour-suivi cette fois-ci par deux trains ennemis. Après avoir enfinendossé un uniforme du Sud, il prévient les siens, contribueà la déroute de l’Union lors de la bataille de Rock RiverBridge, capture un général nordiste et triomphe au finale surle plan militaire autant qu’amoureux.

H.J.-L.

Le DVD et la VHS du Mécano de La General (musiqued’accompagnement : Carl Davis) sont édités par CinéHorizon, 28 rue de l’Équerre, 75019 Paris.Tél : 01 42 08 07 06. email : [email protected]

1-ME?CANO cahier:Le MÉCANO(akg) 3/08/09 17:59

Trajectoire de J.F.K. :Joseph Frank Keaton, dit « Buster »

Né un 4 octobre (comme Pasolini, poète-cinéaste italienqui pensait que le gag était la seule fulguration cinématogra-phique purement réaliste), en l’an 1895 (comme le cinéma),Joseph Frank Keaton est rebaptisé définitivement Buster (tra-duisible, selon les versions sérieuses, par « gros malin », « cow-boy » ou « chute ») après une chute dans un escalier et, si l’onen croit ses propres Mémoires, par l’un des rois du Music-Hall,le célèbre magicien contorsionniste Houdini, qui travaille dansla même tournée que ses parents. Myra et Joseph Keaton, d’ori-gines irlandaise et écossaise, sont acteurs de music-hall. Bus-ter est un vrai enfant de la balle, formant dès l’âge de quatre ansun trio comique avec ses père et mère (« Les Trois Keaton »).Le spectacle, avec le numéro dit de la « serpillière humaine »,

qui fait suite à diverses bagarres et simulations de mauvaistraitements et précède le clou consistant à lancer l’enfant dansla fosse d’orchestre, est parfois attaqué par les ligues de vertu(dont s’est, par la suite, toujours méfié Buster). L’enfant adorela vie itinérante et aventureuse des comédiens : la famille – quis’est agrandi d’un frère et d’une sœur de dix ans ses cadets –réchappe à cinq incendies d’hôtels et à trois déraillements enl’espace de deux ans. Mais le père, comme plus tard Buster, estaussi un alcoolique.

En 1917, Buster quitte sa famille quand son père est devenutrop difficile à vivre, et entre dans le cinéma burlesque, engagépar Roscoe « Fatty » Arbuckle, dont il restera toujours l’amifidèle. Il réalise et joue une vingtaine de courts métrages à suc-cès produits par Joseph Schenck jusqu’en 1923 (dont OneWeek/La maison démontable, The Paleface/Malec chez les Indiens,

Autour du film — 3

Autour du film

The Railroader

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Cops/Malec déménageur), et devient un des plus grands nomsdu cinéma américain muet. Il se marie en 1921 avec NathalieTalmadge, dont les deux sœurs sont des actrices connues etriches. Il a deux fils avec elle, et mène une vie de millionnaireà Hollywood durant les années folles.

De 1923 à 1926, il réalise ses huit chefs-d’œuvre en longmétrage : Three Ages/Les trois âges, Our Hospitality/Les lois del’hospitalité, Sherlock Jr/Sherlock Junior détective, The Naviga-tor/La croisière du Navigator, Seven Chances/Les fiancées en folie,Go West/Ma vache et moi, Battling Butler/Le dernier round, TheGeneral/Le mécano de la General. À quoi s’ajoutent, non réaliséspar lui, les non moins brillants College/Sportif par amour, Steam-boat Bill Jr./Cadet d’eau douce, de 1927 et 1928, et The Camera-man/L’Opérateur, qui marque son arrivée à la MGM.

Mais à partir de Spite Marriage/Le figurant, le passage del’industrie au parlant correspond, sans l’expliquer mécani-quement, à la fin de sa carrière heureuse et géniale. Alcoo-lisme, divorce difficile qui le sépare de ses deux fils et le ruine,vont alors de paire avec la perte de maîtrise sur sa carrière.Celle-ci est alors généralement considérée comme allant dudécevant au misérable. Elle se déroule à Hollywood et ailleurs.Après un deuxième et bref mariage, des moments difficilesavec des travaux alimentaires dans le cinéma et plusieurs curesde désintoxication qui le délivrent définitivement de l’alcoolismeen 1935, Keaton retrouve un contrat médiocre à la M.G.M.après 1938 (dont il avait été l’une des étoiles à partir de 1928,avant d’en être renvoyé en 1933), réalise des courts métragespour la Columbia après 1939, et fait des apparitions, comme s’ilse citait lui-même, dans des films parfois importants entre 1940et 1966, année de sa mort.

En 1940, il épouse Eleanor Norris. En 1947, il travaille pourle cirque Medrano sous le nom de Malec, qu’il portait à l’écrandans les versions françaises, puis pour un show télévisé amé-ricain à partir de 1949. En 1957, un film Paramount romancel’histoire de sa vie (en l’employant comme conseiller tech-nique). En 1960, il publie ses Mémoires, en 1962, la Cinéma-thèque Française lui rend un hommage historique, et en 1964,les jeunes cinéphiles français Louis Skorecki et Serge Daney luirendent visite pendant leur tournée des grands maîtres oubliésdu cinéma américain. En 1964 et 1965, il tourne au Canada, en

Italie, en Espagne, et aux États-Unis, notamment un courtmétrage mythique de Samuel Beckett , réalisé par Alan Schnei-der : Film. Cette œuvre d’art autant que de philosophie est pro-prement « irlandaise » si l’on pense aux origines de Keaton, àcelles de Beckett, et à celles de l’évêque Berkeley qui en a offertinvolontairement le scénario avec sa fameuse formule : « être,c’est être perçu » (voir Gilles Deleuze : « Le plus grand film irlan-dais » dans le numéro de la revue d’esthétique sur Beckett,1986). Sans doute, Keaton a-t-il offert lui aussi « involontaire-ment » son corps à cette méditation en actes, mais il est patent,si l’on oublie les a priori stérilisants de la légitimation culturelle,que l’œuvre de Keaton attendait, en bien des points, celle de Bec-kett.

Par ailleurs, le très gros plan de l’œil ridé du vieux burlesquedit beaucoup du dernier Keaton, de même que le scénario dece Film, résumé par Gilles Deleuze en la question suivante :« Comment devenir imperceptible ? » Après les deux réappa-ritions du début des années 1950 en tant que spectre du muet,sur le Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard, Billy Wilder,1950) et derrière les derniers Feux de la rampe (Limelight, CharlesChaplin, 1951), B.K., prématurément vieilli, est devenu le fan-tôme beckettien de lui-même. Mais, conclut Deleuze avec Beckett, « Devenir imperceptible est la Vie ».

Trajectoire de la General

« The Great Locomotive Chase » (La grandepoursuite en locomotive), une batai l lehistorique de la Guerre Civile

Buster Keaton a procédé, pour toute la première partie deson film, à la reconstitution fidèle, parfois jusqu’aux détails,d’une histoire vraie qui fut une des batailles les plus specta-culaires de la guerre civile américaine. Au printemps 1862,James Andrews s’empare, avec 21 hommes en civil, du train dela ligne Atlanta-Chatanooga, tiré par la locomotive baptisée« General », lors d’un arrêt-repas dans la petite gare de Marietta.Leur but est de remonter au Nord en sabotant les rails, lesponts et les tunnels, afin de couper l’armée sudiste de toutravitaillement et permettre ainsi aux Nordistes de prendre laville de Chatanooga. Mais les trois cheminots de l’équipage

4 — Autour du film


de la General (le conducteur, le chauffeur et le mécanicien),rendus furieux par le vol, se lancent à leur poursuite, d’abordà pied, puis en draisine, rejoints par quelques hommes en coursde route. Dans la première gare, ils réquisitionnent une loco-motive, puis une autre après un premier obstacle, enfin la« Texas », qui prend en chasse la « General » en marche arrière !Ils poussent tour à tour les wagons dont se décharge la Gene-ral, ôtent les traverses qu’on met sur les rails, et sortent dupont-tunnel en bois de la rivière Oostanaula le dernier wagonen flammes qu’y avaient laissé les Nordistes. Ils embarquent unjeune télégraphiste qu’ils déposent dans une gare équipée :l’armée sudiste est prévenue en amont, et attend les voleurs, quisont contraints de se rendre. Quatorze d’entre eux sont envoyésdans une prison d’où huit parviennent à s’évader ; les six autressont échangés ; le chef de l’expédition et sept autres hommessont pendus et enterrés sans cérémonie dans une fosse ano-nyme. Les cheminots sont les héros provisoires du Sud. Aprèsque le Nord a gagné la guerre, on déterre les corps des anciens« traîtres », on leur décerne une médaille (seulement aux mili-taires officiels cependant, ce que n’était pas Andrews), et on lesenterre dans un glorieux cimetière militaire à Chatanooga.

(NB : la vraie General, restaurée, qui fit aussi une appari-tion, comme personnage, dans Autant en emporte le vent, setrouve aujourd’hui au Kennesaw Civil War Museum… lemusée de Big Shanty. Voir la série des sites Internet touristico-historiques de Géorgie : www.ngeorgia.com/history)

Allers et retours : les remakes– Il existe un film des productions Walt Disney (en prise de

vues directe) qui est une version non comique, et racontée dupoint de vue nordiste, de l’événement historique : L’infernalepoursuite (The Great Locomotive Chase), réalisé par Francis D.Lyon, avec Fess Parker, Jeffrey Hunter, Jeff York, États-Unis,1956, couleurs, 1h.25.

– Par ailleurs, sans être un remake, A Southern Yankee, filmde 1948, avec Red Skelton, réalisé par Edward Sedgwick (réa-lisateur, notamment, des deux derniers chefs-d’œuvre muetsde Keaton, L’opérateur/The Cameraman, et Le figurant/The SpiteMarriage, en 1928 et 1929), reprend plusieurs éléments de l’uni-vers du Mécano de la General. Keaton, quoique ne figurant pas

au générique, a collaboré au scénario et aux gags dans l’après-coup du premier tournage, après une « preview », c’est-à-direun test auprès de spectateurs non prévenus, comme c’était lacoutume à Hollywood. Il en donne, dans ses Mémoires (voir laPetite bibliographie), le témoignage suivant, fondamental pourrepenser Le mécano : « Je contribuai également au gag qui mon-trait Red marchant entre l’armée nordiste et l’armée confédé-rée, et se faisant acclamer par les deux armées ennemies. Pour-quoi ? Parce que Red portait un uniforme double, nordisted’un côté, sudiste de l’autre. De plus, il avait cousu ensembleles drapeaux des armées ennemies, de sorte que les soldatsbleus voyaient l’emblème de l’Union et les Sudistes le drapeauconfédéré. Donc il est acclamé de part et d’autre, jusqu’à cequ’un coup de vent rabatte le double drapeau, dévoilant lasupercherie aux deux camps opposés. Quand Red se retournepour remettre le drapeau dans le bon sens, il dévoile égale-ment la duplicité de son costume, et les vivats se transformenten fureur vengeresse. »

– A la fin de sa vie, en 1964, l’année où il tourne Film avecSamuel Beckett, Keaton joue au Canada dans un court-métrageréalisé par Gerald Potterton, The Railroader (L’homme du rail).Dans ce film hanté par Le Mécano de la General, Keaton envieillard beckettien (et non plus en fringuant amoureux) traversel’Amérique du Nord (le Canada et non plus le Sud des États-Unis) sur une draisine motorisée, de l’Atlantique au Pacifique.Un documentaire produit par l’Office National du Film duCanada (John Spotton et Julian Biggs) et distribué après samort, suit le tournage et porte un témoignage magnifique surle dernier Keaton, qui propose des gags au jeune réalisateurcinéphile canadien, fête son anniversaire, jouit visiblement duwagon qu’on lui a alloué pendant le tournage comme d’une rou-lotte de saltimbanque, et joue du ukulélé pour sa troisièmefemme Eleanor.

H.J.-L.

Autour du film — 5


6 — Point de vue


À la seule lecture de la liste des interprètes, quarantesecondes après le début du film (« The Cast », qui tient en uneseule page), il est déjà flagrant que l’amour, l’humour et lasubtile intelligence ont bousculé la hiérarchie militaire guerrière,le particulier triomphé du général.

Buster Keaton, patron incontestable du film, comme il le futune dizaine de fois au sommet de sa carrière : en même tempsscénariste, réalisateur, acteur principal, producteur indépendantet chef de l’équipe qu’il a constituée, apparaît en dernier sur laliste des interprètes. C’est que dans la machine burlesque admi-rable qu’il a réussi à constituer en quelques années, tout est com-bustion : tout doit passer dans le fourneau du Récit Général.Buster Keaton n’est rien : Johnnie Gray est tout. Annabelle Lee,sa femme idéale, tient le haut de la liste.

Or Johnnie, l’un des avatars de l’éternel personnage kea-tonien, est un peu le dernier des hommes, pauvre type inno-cent toujours prêt à se faire botter l’arrière-train (c’est la posi-tion initiale qu’il offre aux passagers descendant à Marietta autout début du récit, avant de leur envoyer un salut de music-hall, qui s’adresse aussi à nous) ; assez galant, par ailleurs,pour s’effacer devant une dame, et lui laisser la tête du convoiou la première place sur la liste de recrutement, que constitueaussi bien un générique (la composition du train est inversée,mais provisoire, sur les trottoirs de la petite ville, lors de l’arri-vée du prétendant chez sa belle : deux enfants font les wagonsderrière lui, et l’espiègle Annabelle prend le train en marche,avant d’ouvrir sa porte et de reprendre ainsi la tête des opéra-tions) ; assez acharné et obsédé aussi, assez athlète de l’âme etdu corps pour remonter un à un tous les wagons du film ettriompher totalement à l’arrivée.

Si, comiquement, les lettres blanches du générique et desintertitres se détachent sur un fond qui représente une écorced’arbre, c’est parce que – il convient de le répéter – tout doit ser-vir à la combustion du film, autrement dit tout doit, justement,

Point de vue — 7

Mécanique générale

par Hervé Joubert-Laurencin


8 — Point de vue

être répété, repris à l’envers, brossé à rebrousse-poil, ramenéen marche arrière, jusqu’à ce que les plus innocents prennentles commandes et redeviennent ce qu’ils ont toujours été : desconducteurs, des locomotives pour l’histoire, des enfants quijouent : les mécaniciens des opérations générales.

Comment accéder à l’Union (matrimoniale) en restant dansla Confédération ? Comment être, comme tout le monde, uni-forme, général, dans la ligne, dans les rails, tout en étant, commepersonne, travesti, particulier, rallongé, recourbé, après avoirsi souvent déraillé ? Voilà ce que va chercher à démontrer TheGeneral.

Général Annabelle LeeOn a rarement, au cinéma, imaginé

un titre aussi évocateur que The Gene-ral, pourtant trouvé tout prêt dans la réa-lité historique (voir Autour du film) et ona rarement aussi bien épuisé ses possi-bilités dans un film.

Le titre français, pour une fois, estencore plus évocateur, avec le sens théâ-tral de « Générale » qui n’est pas avéréen anglais, et ce mot de « mécano », issudu jargon ferroviaire, qui désignait autre-fois le conducteur d’une machine àvapeur en opposition au « chauffeur »qui enfourne les bûches, mais vocable

qui résonne aussi, dans nos imaginaires d’enfance, comme lenom d’un des plus célèbres jouets de l’histoire occidentale. Or,le réalisme du chef-d’œuvre de Keaton est d’autant plus fas-cinant que nous percevons dans le film le sentiment du jeu, quenous y sentons la main du grand enfant qui joue, justement pasavec les modèles réduits conventionels du cinéma qui per-mettent de truquer les scènes de grands bateaux ou de loco-motives, mais avec de vraies machines. Quant au mystérieux« mécano » de cette mystérieuse « Générale », c’est aussi, pournous Français, Buster Keaton qui, en coulisses, lève le rideausur l’ultime Répétition publique, à laquelle, par chance, nousaurions été invités avec les familiers du spectacle et les amateursprivilégiés du théâtre.

Le mot anglais, lui, a cette particularité d’être aussi bien masculin que féminin (« The », c’est « le » ou « la »), nom com-mun que nom propre (lorsqu’il désigne le nom de baptème del’historique locomotive). Il désigne par ailleurs égalitairement,au générique, un général du Sud et un général du Nord, ainsique trois « Union Generals », ce qui devrait être traduit par« officiers généraux nordistes » (ce sont ceux qui tombentcomme des billes de bowling dans le deuxième train, au retour ;l’un d’eux est joué par le père de Keaton). En somme tout lemonde est un peu général (il en sort du moindre rocher où


Johnnie met les pieds), et l’on est presquedéçu, au final, lorsque le petit mécanon’est nommé que lieutenant (avec Cha-plin, le petit barbier devenait bien Dic-tateur) : il vient d’offrir la reddition d’ungénéral nordiste à son général sudiste, etil a vraiment mimé, durant toute labataille, les faits et gestes d’un général decorps d’armée.

S’ajoute enfin le jeu, plus fin qu’iln’y paraît, sur le nom de famille del’héroïne, qui est en soi un gag. La déri-sion est forte de donner à la Sudiste idéa-lisée par Johnnie, d’une part le nom dugénéral en chef des armées de la Confé-dération, certes vainqueur à Richmondl’année de la poursuite en locomotive(la « Great Locomotive Chase » dont lapremière partie du film est une reconstitution fidèle, voir Autourdu film), mais aussi connu pour avoir capitulé au nom du Sudà Appomatox trois ans plus tard en 1865, et d’autre part, en luitrouvant le prénom approprié, le patronyme complet de l’arché-type de la femme inatteignable selon Edgar Poe, peinte sous lestraits de l’épouse morte dans un des plus célèbres poèmesaméricains qui porte son nom (Annabel Lee, Edgar Poe, 1849).

Si la funèbre Annabelle convoitée par les séraphins de Poeest aussi la « Générale Lee », alors conquête matrimoniale et vic-toire militaire vont de paire dans le récit. Mais l’on ne sait plus

s’il faut se féliciter du double triomphe final. Nous sommesamenés à supposer les deux réussites très provisoires car en1926, année du film, cinquante ans après la fin de la guerre desécession, nous savons pertinemment que si le Sud (qui, entout état de cause, refusait « l’Union ») a gagné une bataille, ila bien perdu la guerre.

Le comique n’empêche pas l’obsession, et la perfectionrythmique incantatoire du poème de Poe renvoie à la coursekeatonienne. Annabelle est d’abord pour Johnnie une pureimage figée dans un portrait ovale1, qui apparaît à l’imageassocié aux lignes d’un cadran à demi-coupé : le haut du mano-mètre de la General, l’indicateur de pression de sa locomotive,à la fois son pouls et son degré d’échauffement.

Femme, locomotive et guerre civile sont étroitement asso-ciées par la seule force poétique du nom.

Point de vue — 9

1- D’intéressants rapprochements sont à signaler avec Poe encore (Leportrait ovale), Wilde (Le portrait de Dorian Gray) et Nabokov (début deLolita).


10 — Point de vue

Taquets, lignes et biellesAttacher des wagons consiste matériellement à ficher un

taquet (une pièce métallique, vaguement en forme de clé, fai-sant verrou) dans un trou. L’idée d’enchaîner des élémentsrappelle l’acte du montage et le principe de la narration. Toutl’art de la General consiste à retirer les taquets.

L’objet apparaît huit fois dans le film (voir le Déroulant), par-fois à peine visible, n’existant vraiment que par le mouvementde celui qui le retire et le résultat de l’opération (petite cause,grands effets : les wagons s’écartent, le pont couvert estenfumé) ; l’objet est une fois retiré par Johnnie sans raisonapparente, de façon absurde (17e minute), et une fois exhibéinutilement par Annabelle, comme un trophée (46e minute). Sil’on comprend bien le sens comique de ce dernier effet : pos-ture du chien fidèle rapportant un os, exécution militaire desordres, fascination libidinale inconsciente peut-être, d’un élé-ment de forme masculine, en revanche le fait que Johnniedétache, au début de sa course-poursuite, le train de renfortsen gare de Kingston est un non-sens narratif. Peu après ledépart de la loco sans les wagons, le visage du mécano exprime

la surprise de n’être suivi par personne ; du point de vue du scé-nario, il était pourtant simple de considérer que, dans la pré-cipitation, on avait oublié d’attacher le train ; par ailleurs, lemouvement de Keaton ôtant son taquet est très rapide, subrep-tice. C’est comme si Buster avait fait une taquinerie dans ledos de Johnnie.

Je vois dans ce geste immotivé une signature de Keaton,semblable aux apparitions d’Hitchcock dans ses films (commentapparaître en personne dans les films dont on est l’auteurlorsqu’on y est déjà acteur dans presque tous les plans ? OrsonWelles répondait par sa belle voix, mais il possédait la bande-son, peut-être Keaton a-t-il trouvé avec le taquet en trop sapropre réponse muette – ou sourde). Plus qu’une private joke, jevois là une façon de s’insinuer dans le carcan de la logiquestructurelle du pouvoir d’enchaîner (d’enclencher), pour leminer sourdement en affirmant sa propre puissance de déchaî-ner, de déclencher (la « clenche » est le petit taquet qui se trouvedans les serrures). Vingt-neuf minutes plus tard dans le film,le taquet en trop ressort du sac du magicien, dans la main de


son assistante, comme la clavicule du dinosaure dans unecomédie de Howard Hawks ou le tibia volé par un être de laquatrième dimension dans un film de Jean Painlevé : vive lemusic-hall !

Keaton est un grand cinéaste de dos. Dans Le Mécano, entreautres histoires de dos, la lame du sabre de Johnnie devenuguerrier vole toute seule, hors de sa volonté, et la poignée quilui reste dans la main n’est pas sans rappeler le taquet inopé-rant dans celle d’Annabelle ; il atteint ainsi à l’aveuglette – maisaussi à la manière d’un tireur de music-hall qui vise par-des-sus son épaule – le dos d’un sniper, soit, par définition, celui qui« tire dans le dos » des autres (1 heure 08). Quant au soclepatriotique il s’avère mouvant lorsque Johnnie veut y planterle drapeau en prenant la pose consacrée, car le sol sacré de lapatrie n’est que le dos d’un général-tor-tue, furieux d’être ainsi foulé aux pieds(1 heure 10).

« He didn’t even get in line » : il nes’est même pas mis dans la file, croitrévéler le frère d’Annabelle, en parlantde ce qu’il a vu, et qui n’est qu’une visionpartielle de la vérité. Il ne sait pas, àl’égal du spectateur, que Johnnie avaitpris un raccourci, dans son propre dosdans la rue, puis à l’intérieur du bureaude recrutement : mais les premiers serontles derniers, et vice-versa. Le secondexercice de géométrie à démontrer cetteéquation, aussi chrétienne que keato-nienne, est le dernier tir du canon surrail, d’une extrême et involontaire pré-cision : la voie courbe qui rallonge estla plus sûre. « Dieu écrit droit avec deslignes courbes », dit un proverbe portu-gais cité par Claudel, et démontré parl’incessant mouvement d’allongementdes lignes du Mécano. À l’égal de lachaîne de bagnard que la proximité d’unboulet sans doute lui attache et luidétache comme par magie à la cheville

lorsqu’il se retrouve talonné par le canon roulant (c’est le côtéHoudini de Keaton, qui l’a bien connu et disait avoir été bap-tisé par lui : voir Autour du film et l’Image Ricochet), les lignes bri-sées deviennent des lignes de chance, les lignes de divisiondes lignes de fuite.

Quand on sait que les espions nordistes dans la réalité his-torique (voir Autour du film), furent finalement arrêtés dansleur remontée vers le Nord, que huit d’entre eux, dont le chef,furent pendus et enterrés anonymement dans le Sud, puis,après la fin de la guerre, inhumés pour être décorés et réenterrésdans un glorieux cimetière militaire, on saisit mieux la vio-lence de l’appropriation keatonienne (il n’est pas surprenant quece soit une production Walt Disney qui ait voulu corriger, dansles années 1950, cette vision de l’histoire en reprenant l’évé-

Point de vue — 11


12 — Point de vue

nement du point de vue nordiste, c’est-à-dire politiquementcorrect). Dans une histoire sudiste, les cheminots vexés du volde leur machine limitent les sabotages en se lançant à la pour-suite de terroristes, qu’ils font arrêter ; ils sont des résistantshéroïques : c’est le rôle de Johnnie à l’aller. Dans une histoirenordiste, les saboteurs sans gloire deviennent d’audacieux com-battants de la liberté : c’est le rôle de Johnnie au retour quireprend une à une les actions de ses ennemis du premier voyage.

À l’aller, le chef des espions revêt l’uniforme sudiste : c’estce qu’Annabelle réclamait à Johnnie (« Je ne veux pas te revoirtant que tu n’auras pas pris l’uniforme »). Au retour, Johnniese plie bien à l’injonction de sa belle, mais en s’habillant debleu, lui qui s’appelle « Gray » (« the Gray » sont les Sudistes,habillés en gris). Déjà au début du film, lorsqu’il revient sur sespas pour tenter une nouvelle fois sa chance au guichet de recru-tement (c’est une répétition de répétition : une « répétition »théâtrale, sur une petite scène, de la poursuite répétée à venir),il prétend s’appeler « Brown », une couleur nettement plusfoncée. Un scénario keatonien plus tardif, pour A Southern Yan-kee (voir Autour du film), va jusqu’au bout de la dénonciationblasphématoire de la guerre civile avec un soldat portant un dra-peau double face et un uniforme cousu moitié gris-moitié bleu,faits pour marcher sans risque sur la ligne de front. Une pareilledénonciation ravageuse, qui eut probablement été impossiblequelques années plus tard, pendant la guerre froide (le filmest de 1948), se trouve déjà en puissance dans Le Mécano, mou-lée dans sa structure en aller-retour.

Quand Johnnie endosse pour la première fois l’uniforme,il est ramené au slapstick pur : il cogne le second soldat quimonte la garde d’un geste digne de Guignol, avec son « stick »(slap-stick : frapper avec un bâton). Comme si, une fois enfiléson déguisement, il était remonté sur la scène : ainsi l’uniforme

est-il un masque de comédie primitive, la guerre et le mariagedes travestissements, le « théâtre de la guerre » un théâtre toutcourt.

Après qu’Annabelle lui a récité, au début de l’histoire,l’équation militaro-matrimoniale de l’uniforme (tu ne m’épou-seras qu’en soldat), Johnnie se rassoit sur une pièce mobileextérieure de sa locomotive, qui lie les deux grandes roues. Lemouvement mélancolique qui l’emporte doucement, lorsque laGeneral se met en marche, est d’une grande poésie. À la toutefin du film, Johnnie, revêtu du bon uniforme, se retrouve surla même bielle prometteuse dont la fonction mécanique est defaire avancer à un même rythme les deux roues. Il tient cette fois-ci dans ses bras sa belle Annabelle, on pense au tableau char-mant de deux cœurs battant à l’unisson, mais la pièce ne semettra jamais en mouvement. Le mouvement a été transféré aubras du mécanicien, et reste un pur aller-retour non transforméen ces tours de roue qui font avancer. Le geste reste céliba-taire, personnel, masculin parce que militaire et adressé à deshommes, mécanique jusqu’au masturbatoire. Le salut de music-hall au public, c’était au commencement. Au début du conteaussi la présence familiale rassurante des deux enfants– d’ailleurs vite expulsés comme des gêneurs. Par une ironie quine s’invente pas, la pièce mécanique désormais à l’arrêt surlaquelle a pris place le couple de convention s’appelle techni-quement une « bielle d’accouplement2 ». ■

2. « Coupling rod » en anglais .


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I – La vie en paix à Marietta (10 min.56)0. [0.00] Générique. Comme le veut sans doute la galanterie sudiste, Johnnie Gray/Bus-ter Keaton apparaît en dernier, tandis qu’Annabelle Lee/Marion Mack ouvre la liste,les personnages suivants étant présentés par rapport à elle : « Son Père, Son Frère ».1. [00.00.45] Un train roule dans la campagne. Dans la cabine de la locomotive àvapeur qui l’entraîne, le mécanicien (ou « mécano » comme l’appelle le titre françaisdu film, celui qui conduit, qui tient les manettes : « engineer » en anglais) se tient deprofil. Un coude sur le rebord de la fenêtre, il s’assure de la propreté impeccable desa machine par de petites caresses, pendant que son « chauffeur » (celui qui assure la« chauffe », qui enfourne le bois dans la chaudière : « l’esclave » dans le jargon fran-çais de l’âge de la vapeur, tandis que le mécanicien était « le seigneur ») n’est qu’undos qui s’affaire au second plan. Le point de vue avance le long du fourneau pour décou-vrir la plaque de baptême de la loco : « GENERAL ». Entrée du train dans une petitegare typique du Sud des États-Unis (Marietta, Géorgie, printemps 1861), comme dansun film des frères Lumière. Des esclaves noirs ouvrent la route en portant les bagages ;dames en robes à crinolines et messieurs à chapeaux larges sortent en foule du train;ils saluent le mécanicien en riant, car celui-ci, déjà penché aux pieds de sa machine uneburette d’huile à la main, leur présente alors son propre arrière-train. Il vient de don-ner des ordres à son chauffeur, qui est parti, et de serrer cérémonieusement la mainà deux enfants. Tous trois se retournent et rendent les saluts. [Il avait deux amours dansla vie…], indique un carton, qui ajoute : [sa machine – et] : suit l’image du portrait pho-tographique ovale de sa belle, accroché dans la cabine juste au-dessus du manomètre.Le mécanicien prend sa veste, glisse le portrait dans une poche et sort.2. [00.02.14] La jeune Annabelle Lee, en chair et en os, se trouve hors de chez ellelorsque son prétendant se dirige vers son domicile au pas de charge, bien habillé,saluant les passants d’un air digne mais sans ralentir, suivi de près par les deuxgamins attachés à ses pas comme deux wagons à une locomotive. Par espièglerie,Annabelle se cache et prend le train en marche. Tous s’engagent à la queue-leu-leu dansle jardin puis sous le porche de la villa d’Annabelle : le prétendant lustre chaussureset cheveux, se reboutonne et se redresse avant de frapper à la porte … pour s’aper-cevoir trop tard de la présence de la jeune fille. Ils entrent. Gêné par les deux garne-ments qui se sont installés, le prétendant fait mine de partir, sort avec ses deux ombres,et revient en les laissant dehors. Il offre à sa belle un portrait photographique de luien forme de rectangle allongé, où il apparaît tête nue, coupé à la poitrine, posantdevant sa locomotive.

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3. [00.03.35] Brusquement, la guerre fait irruption dans ce tableau charmant, d’abordpar un regard inquiet du père, puis par l’arrivée brutale du frère, tous deux venantremplir d’un seul coup le deuxième plan du salon pour discuter de l’arrivée de la guerrecivile aux portes de la ville. L’amoureux est oublié sur le canapé, pendant que chacundécide, en quelques secondes sur le pas de la porte, de remplir son rôle, qui en s’enga-geant dans l’armée, qui en prenant la pose de la femme inquiète pour les siens. Avecun temps de retard et gratifié d’un baiser, le garçon court aussi vers le recrutement,non sans tomber sur le perron en prenant une pose héroïque.4. [00.05.20] Prouvant ses capacités de conducteur, il prend un raccourci pour arri-ver avant les autres au bureau de recrutement de l’armée des Sudistes, et de nouveaumonte sur les tables pour rattraper une erreur d’aiguillage à l’intérieur du local afinde se retrouver premier de la file au guichet. Malheureusement, malgré son nom pré-destiné [Johnnie Gray], car le « Gray » est la couleur qui habille les soldats confédé-rés, on le refuse, en coulisse, à cause de son métier, trop utile pour le Sud, cependantsans lui donner d’explication. Il se croit trop petit, ou trop faible, ce qui n’est pasconfirmé par l’examen des recrutés suivants. Il essaye à nouveau sous un faux nom[William Brown], et un faux métier [Bartender : « barman »], mais, reconnu, se fait éjec-ter avec pertes et fracas. C’est dans cette situation déshonorante que les parentsd’Annabelle le retrouvent, devant tous les hommes de la ville regroupés en une longuefile d’attente, et l’appellent en vain.5. [00.09.31] La famille Lee est furieuse : le frère révèle le déshonneur à sa sœur, lepère jette la photo en triant son courrier, Annabelle vient poser son ultimatum à John-nie auprès de sa locomotive : [Je ne veux pas te revoir tant que tu n’auras pas pris l’uni-forme.] Impuissant, il se rassoit, un peu sonné, sur la bielle extérieure qui entraîne lesroues géantes de la General, tandis que son chauffeur la rentre au garage : il est dou-cement soulevé et entraîné vers l’avant jusqu’à sursauter à l’instant où il disparaît ànotre vue.

II – « Un an plus tard… », la grande poursuite en locomotive (TheGreat Locomotive Chase) (21min.08)6. [00.10.56] [Un an plus tard, un campement des troupes de l’Union, au Nord de Cha-tanooga] Après ce carton initial, plusieurs autres restituent le dialogue de deux stra-tèges nordistes : le chef des espions, appelé Capitaine Anderson et reconnaissable à sesgrands favoris (James Andrews dans l’épisode historique : voir Autour du film, « Tra-jectoire de la General ») et le général Thatcher. Avec « dix hommes bien choisis », sefaisant passer pour des gens du Kentucky, encore neutre, ils voleront le train à Big Shantypendant le repas des passagers, et fileront « vers le Nord en brûlant tous les ponts afinde couper le ravitaillement de l’armée qui nous fait face ». [Le général Parker avancerale même jour pour faire la jonction avec vous], conclut le premier général.

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7. [00.12.32] Pendant ce temps-là, à Marietta, Annabelle fait ses adieux à son frère,blessé au bras, pour aller voir son père, également touché, dans un hôpital plus prêtdu front. Elle prend le train que pilote Johnnie : chacun se regarde en biais de loin. Letrain démarre : Annabelle est entourée d’espions. À Big Shanty, comme prévu, les pas-sagers descendent tous, les hommes de Anderson attendent un peu au bas du train,l’un d’eux détache le taquet (1) qui relie le second wagon au troisième et le laisse tom-ber discrètement ; Annabelle a oublié quelque chose dans sa malle et remonte dansle wagon de marchandises.8. [00.14.16] À un geste d’Anderson, tous les espions s’emparent du train ; surprisd’y trouver quelqu’un, ils bâillonnent Annabelle, et démarrent. Johnnie, les mainsblanches de savon, d’abord interdit, se met à courir sur les rails à la poursuite dutrain, entraînant les autres employés, qui renoncent très vite. Ils reviennent auprès dutélégraphiste, mais les espions s’arrêtent pour couper la ligne. Le télégraphiste estimpuissant.9. [00.15.28] Johnnie , qui court toujours, se retourne enfin, pour constater qu’il estseul. À la hauteur d’un hangar, il en extrait une draisine à bascule, qu’il approche desrails ; après un démarrage en arrière, il pompe pour avancer. Entre-temps, les espionsont saboté la voie en jetant un rail dans l’herbe, avant de repartir et de passer sans s’arrê-ter à la gare de Kingston : Johnnie tombe dans le piège, il se retrouve sur les fesses der-rière le chariot qui roule sur le talus directement dans la rivière. Immédiatementrelevé, Johnnie voit au loin un grand bi archaïque : à peine son propriétaire a-t-il ledos tourné que le mécano l’a enfourché sans arrêter sa course. Pendant que le chef desespions déballe un paquet qu’on lui a apporté, et qui n’est autre qu’un uniformesudiste, Johnnie roule sur un terrain très accidenté et finit par tomber.10. [00.17.08] Il débouche cependant en courant dans la gare de Kingston, rempliede soldats, et monte sur le wagon découvert d’un train militaire prêt à partir. Il alertedu vol de sa General, décide en quelques secondes l’armée à grimper sur le train, etenlève au passage d’un geste rapide (mais aussi proprement incompréhensible,puisqu’il va s’étonner, quelques minutes plus tard, de ne pas être suivi de renforts)le taquet (2) qui accroche le tender au premier wagon du train. Lorsqu’il démarre entrombe la nouvelle locomotive, le train reste sur place, et les soldats crient en vain aumécano d’arrêter sa machine. Lorsqu’il regarde vers l’arrière, il sursaute, puis arrêteson train. Personne ne l’a suivi, mais une plate-forme roulante surmontée d’un canonsemble l’attendre sur une voie adjacente.11. [00.18.30] Arrêtés pour un chargement de bois et d’eau, les espions repartent enlaissant tout en plan à la vue d’une fumée de loco derrière eux. Anderson s’est habilléen sudiste, et Annabelle est ligotée dans le wagon de marchandises. Johnnie se fait arro-ser au passage par le tuyau d’eau resté ouvert, sans comprendre ce qui lui arrive (ilregarde le ciel sans nuages).

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12. [00.19.49] Premier essai d’artillerie : Johnnie n’ayant mis qu’une pincée de poudredans la gueule du canon qu’il a accroché derrière son tender, le boulet arrive dans sacabine ; il s’en débarrasse négligemment comme s’il s’agissait d’un ballon, pourtantle boulet produit une formidable explosion sur le talus, en arrière du train.13. [00.21.02] Deuxième essai : cette fois-ci Johnnie utilise tout le baril de poudre, maisil se prend le pied gauche dans l’attache du canon, qu’il est contraint de décrocher dutender et, lors d’un cahot, l’arme bascule à l’horizontale et le vise désormais à bout por-tant, d’autant qu’il se prend le pied droit dans une chaîne et se retrouve entravécomme un bagnard ; miraculeusement, la voie fait une telle courbe que le tir biendroit du canon évite la loco de Johnnie et touche l’arrière du train ennemi, au loin.14. [00.22.37] Les poursuivis détachent leur deuxième wagon (de loin, on distingueun des hommes ôter le taquet (3) que Johnnie va devoir pousser. Pour s’en débarras-ser, il l’engage sur une voie parallèle, effectue une marche arrière, change l’aiguillage,et repart, sûr de son fait ; mais le wagon, roulant sur son erre, est revenu sur la voieprincipale, et lui bouche toujours la vue. Sans qu’il s’en mêle, le wagon disparaîtcependant en déraillant à cause d’un obstacle déposé par les espions, lui ouvrant laroute du même coup : de nouveau, il n’a rien vu et écarquille les yeux.15. [00.24.57] Nouvel obstacle : les espions qui ont d’abord fait un trou à la hache àl’avant du premier wagon pour circuler, et en extraire Annabelle attachée commeune bûche, ont ensuite abattu la cloison arrière, puis répandu deux traverses sur la voie.Johnnie court en avant de son train, qu’il fait avancer au ralenti, ramasse la première,trop lourde pour lui, et se retrouve assis sur le chasse-bisons avec ce drôle de bébé dansles bras. Il parvient à lancer la première poutre sur la deuxième et à tout sauver parce remarquable coup de bowling.16. [00.26.23] Dérouté sur une voie de garage, ses roues patinent, et il doit jeter dusable sur le fer, mais pendant qu’il a le dos tourné la machine part sans lui, et il doitcourir pour la rattraper. Dernière épreuve ; les espions mettent le feu à leur premierwagon et l’abandonnent sous un pont couvert (plan général sur un des hommes quiôte un taquet (4) dans l’ombre) : Johnnie pousse le brûlot au dehors et réussit à dévierle wagon en feu à l’aide d’un aiguillage.17. [00.28.18] Johnnie, qui s’acharne à couper des poutres à la hache, tourne le dosà la plaine sur laquelle passe d’abord toute l’armée sudiste qui se replie, puis toutel’armée nordiste, qui avance. 18. [00.29.07] Les hommes d’Anderson se relèvent tous, comme un seul homme, deleur cachette sur leur tender : ils sont passés en territoire ami ; d’ailleurs Anderson sedébarrasse bien vite de son uniforme sudiste. Découvrant brusquement qu’il a passéla ligne de front, Johnnie se cache dans sa cabine, puis reçoit des poutres tombées duciel, qui proviennent du train des espions, arrêté loin au-dessus de lui sur un immenseviaduc de bois. Il s’aperçoivent trop tard qu’ils n’étaient pris en chasse que par un seulhomme.

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19. [00.31.25] Dès qu’il le peut, Johnnie saute de sa machine et se réfugie dans les four-rés avec le chapeau haut de forme et la jaquette qu’il a trouvés dans la cabine. Le cha-peau, pris dans les branches, lui est ôté puis remis comme magiquement : sa frayeurgrandit, d’autant que la nuit et une pluie diluvienne se mettent brusquement à tom-ber. Un carton résume sa situation : [Perdu dans le froid. Sans aide et sans pain. Enterritoire ennemi]

III – Johnnie espion malgré lui (13min.20)20. (00.32.04) En pleine nuit, Johnnie s’approche d’une maison éclairée : c’est cellede l’état-major nordiste. Il se cache sans le savoir sous la table du salon sur laquelleles généraux vont dérouler les cartes de la future bataille, et autour de laquelle ils vontdiscuter de leur stratégie secrète. Il apprend que plusieurs trains de renfort doiventrejoindre l’armée de l’Union au pont de Rock River, afin d’enfoncer par surprise l’ailegauche des Sudistes : [Une fois que nos trains avec les troupes auront passé ce pont,plus rien sur cette terre ne pourra nous arrêter].21. (00.33.50) Il subit des coups de pied et le feu d’un cigare qui fait un trou dans lanappe, se retient d’éternuer, mais par le trou, qui dévoile son œil écarquillé, il voit sedécouper exactement le portrait d’Annabelle, présentée aux chefs avant d’être enfer-mée dans une chambre adjacente. 22. (00.36.21) Il lui reste à attendre la nuit, assommer un premier soldat et revêtir sonuniforme, assommer le second avec son fusil, surprendre Annabelle désespérée etfuir avec elle par la fenêtre à guillotine.23. (00.38.13) Dans la forêt nocturne zébrée d’éclairs, il rencontrent un ours, se pren-nent les pieds et les mains dans un piège mécanique, et finissent par décider d’attendrele jour sans bouger.24. (00.40.45) La lumière matinale découvre Johnnie dans la position noble maisinconfortable de la nuit, dont il n’a pas osé bouger d’un millimètre. Malgré ses crampes,il retrouve sa vitalité, repère les trains nordistes en plein chargement, et décide de volersa General tout en ramenant Annabelle. Pour cela, il vole un sac, qui s’avère remplide chaussures, le vide, non sans perdre la sienne, y fourre Annabelle et s’insinue dansla file des soldats en plein chargement. Discrètement, il approche le sac de l’attachequi relie le premier wagon au deuxième, et la main d’Annabelle sort pour s’emparerdu taquet (5) qui la bloque, puis il est contraint de jeter son chargement comme un sacà patates avec les autres paquets, suivi par des costauds qui lancent sans ménagementd’énormes ballots et une barrique au-dessus de sa précieuse marchandise.25. (00.44.31) Enfin, prenant la file des chargeurs de bûches dans le tender, il assommeun général, envoie les gêneurs par-dessus bord, et pousse à fond les manettes de laGeneral : le train constitué d’un seul wagon part en trombe, prenant tout le monde parsurprise. Le capitaine Anderson engage la poursuite, et on décide de faire partir auplus vite le train des renforts derrière la loco de poursuite, qui s’appelle la TEXAS.

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IV – Johnnie et Annabelle refont le chemin à l’envers (15min.48)26. (00.45.22) Arrêt sabotage du télégraphe : Johnnie, à l’aide d’une corde, détruit unpoteau de la ligne télégraphique. Le télégraphiste militaire nordiste demeure impuis-sant. Le train reparti, Johnnie entreprend à la hache de faire un trou en hauteur àl’avant du wagon. Ceci fait, il entre dans le wagon pour délivrer Annabelle, non sansl’avoir auparavant passablement piétinée sans le savoir. Une fois la tête hors du sac,elle exhibe triomphalement le taquet (6) qu’elle avait retiré du train, comme s’il allait,alors seulement, servir à quelque chose : Johnnie le jette avec un air agacé. Ils s’extir-pent du wagon pour rejoindre la locomotive et son tender. 27. (00.47.56) Arrêt bois : Johnnie peine à faire provision de longs poteaux, qui luiretombent dessus en s’entrechoquant comme des billes de bowling, pendant qu’Anna-belle attache à deux sapins un reste de corde au travers de la voie, ce qui, malgré lesdoutes de Johnnie, ralentira les poursuivants.28. (00.50.35) Johnnie s’attaque désormais, toujours à la hache, à la paroi arrière duwagon, qui finit par céder tout d’une pièce. Il lance alors des caisses et des tonneauxpour ralentir les deux trains lancés à sa poursuite. Dans le second, trois officiers géné-raux se tiennent sur un wagon plate-forme au milieu de caisses diverses, et leurschutes répétées à chaque choc ou redémarrage constituent un gag à répétition.29. (00.51.35) De retour vers la loco, Johnnie assomme le général qui se réveillait, luiprend son arme et découvre un uniforme sudiste dans la cabine.30. (00.51.38) Arrêt eau : le tuyau s’étant décroché du réservoir, Annabelle est sévè-rement aspergée par deux fois, comme le seront, sans comprendre ce qui leur arrive,les trois généraux, quand la course aura reprise.31. (00.53.07) Annabelle fait office de chauffeur et jette rapidement des bûches dansla chaudière ; mais un gros morceau de poutre la retient : un large rond le troue en sonmilieu, aussi décide-t-elle de l’éliminer et le jette par la portière. Puis elle enfourne unetoute petite branche, ce qui ulcère Johnnie ; il lui donne ironiquement une brindille,qu’elle enfourne à nouveau consciencieusement ; de rage, il l’étrangle puis décide, dansle même mouvement, de l’embrasser.32. (00.54.11) Pendant ce temps, Anderson a tendu un taquet (7) à l’un des seshommes en lui indiquant l’avant du train : depuis le chasse-bisons, les poursuivantstentent d’accrocher le wagon des poursuivis à leur locomotive à l’aide d’une barre deremorquage. À l’instant où ils y parviennent, nous découvrons Johnnie , qui étaitjusqu’ici hors-champ, en train de détacher son wagon du tender (en ôtant le derniertaquet (8) du film). Les soldats ne peuvent que tirer de loin sur la cabine. Ils sont viterappelés, car les Nordistes veulent se débarrasser du wagon gênant au prochainaiguillage.33. (00.55.32) Arrêt sabotage des rails : Johnnie attache une chaîne aux rails d’unaiguillage afin de rendre irréversible la déviation. Pour cela, Annabelle doit fairedémarrer la General, mais elle ne sait plus l’arrêter, et Johnnie court en vain pour rat-

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traper ses deux amours. Il dévale un talus près d’une courbe, mais alors Annabelle atrouvé la marche arrière. Enfin, il parvient à sauter sur la machine qui continue sa courseinversée.Elle devrait logiquement emboutir les trains lancés à toute vapeur à sa poursuite,mais le piège de l’aiguillage fonctionne, et les deux locomotives s’évitent de peu, lespoursuivants étant projetés vers le haut sur une rampe en construction, ce qui laissele chasse-bisons de la TEXAS suspendu dans le vide après le choc arrière du train destroupes.34. (00.57.31) Pendant que les trains nordistes sont bloqués par l’aiguillage saboté,et que les troupes nordistes avancent vers la Rock River, Johnnie, qui a repris del’avance, tente de brûler le pont qui la traverse à l’aide de l’alcool de la lampe avantde la General. Mais Annabelle laisse tomber trop tôt une bûche enflammée, et il estcontraint de sauter à l’eau pour la rejoindre et repartir vers le Sud, où il troque bien-tôt, après avoir essuyé un coup de fusil, son uniforme bleu contre le gris qui se trou-vait dans la cabine.

V – Rock River Bridge, la dernière victoire (14min.14)35. (01.01.11) Enfin parvenu au premier camp sudiste, il donne ses informations, cequi provoque un départ immédiat des troupes. Annabelle retrouve son père, blessé.Johnnie manque se faire piétiner par l’armée qui s’ébranle ; après le passage du trou-peau humain, il s’empare d’un sabre oublié en enfilant le baudrier comme on enfileun pantalon, et suit le peloton non sans se prendre vaillamment les pieds dans lesabre un peu long pour lui.36. (01.03.49) Les trains nordistes avancent enfin, après qu’un homme de troupe amontré à tous les généraux rassemblés qu’il suffisait d’une hache pour détordre et coin-cer le rail courbé. Les troupes à pied et à cheval rejoignent les deux trains au pont deRock River. Un brillant général à cheval déclare que le pont résistera car il n’a pas encoreassez brûlé. 37. (01.05.23) On lance la première locomotive qui fait s’écrouler superbement le pont,et s’effondre avec lui dans la rivière. Le donneur d’ordres accuse le coup, puis lève sonsabre et ordonne aux armées de descendre pour traverser par la rivière.38. (01.06.07) Pendant ce temps, les Sudistes ont pris position, et pilonnent bientôtdepuis l’autre rive, au fusil et au canon, les Nordistes qui sont pris par surprise. John-nie, encombré de son sabre dont la lame ne cesse de se séparer du manche, est aux piedsd’un général sudiste à cheval. Celui-ci dirige les opérations en faisant des signes avecson sabre, et Johnnie tente de l’imiter ou de le précéder.39. (01.07.44) En récupérant sa lame partie au loin, Johnnie se retrouve entre deuxcanons en train de tirer. Il décide de diriger les artilleurs, mais les serveurs du canondont il s’occupe tombent mystérieusement un à un à ses côtés, chaque fois qu’il faitun geste. C’est le travail d’un tireur isolé nordiste. Lorsque son tour arrive, il a la

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chance de perdre encore la lame de son sabre, dont on découvre qu’elle s’est plantéedans le dos du sniper. Maniant lui-même le canon, il le fait involontairement tirer à laverticale, et s’inquiète des retombées possibles, sans se rendre compte que son tirparfait démolit un barrage qui inonde les positions des Nordistes et provoque leurdébâcle.40. (01.09.27) Enfin, il conseille avec efficacité d’autres canonniers pour immobiliserle train des renforts en faisant tirer une fois au devant de lui et une fois à l’arrière. 41. (01.09.58) Pour couronner ces actions d’éclat, Johnnie fait une course ailée et rat-trape au vol le drapeau confédéré alors qu’il tombe des mains d’un soldat tué ; il ter-mine sa course sur un promontoire rocheux et y prend une pose qui devrait rester impé-rissable, mais le rocher se relève en un instant, car il n’était que le dos d’un généralsudiste en observation.42. (01.10.13) [Les héros du jour] L’armée victorieuse rentre au camp. Johnnie marcheen tête, mais juste avant l’entrée triomphale dans la petite ville, fait un pas de côté etse retrouve assis à l’arrière de sa General. Il l’époussette, monte dans sa cabine, où ildécouvre le général nordiste assommé en train de se réveiller. Sortant son pistolet, illui demande de le suivre en faisant des moulinets de cow-boy avec son arme. Il épous-sette cette fois-ci sa prise de guerre, et l’amène triomphalement au général sudiste. Anna-belle et son père, témoins de la scène, n’en croient pas leurs yeux. 43. (01.11.59) Une reddition a lieu en bonne et due forme, et Johnnie , après avoir faitpartir son pistolet au moment solennel, lorgne sur le beau sabre déposé symbolique-ment. Mais le général sudiste l’interroge sur son uniforme, et il doit avouer qu’il le porteindûment.44. (01.12.34) Avec sévérité, le général lui intime l’ordre de la quitter, et lui jette uneveste, qui n’est autre qu’un habit d’officier. [Inscrivez-le comme lieutenant] confirme-t-il en s’adressant au recruteur qui avait refusé Johnnie un an auparavant.Le héros du jour, ravi, peut bomber le torse devant Annabelle et son père qui l’admi-rent à présent, et répondre fièrement au recruteur : « Profession : soldat ».45. (01.14.24) Johnnie vient s’asseoir avec Annabelle sur la bielle extérieure de la Gene-ral. Mais quand il veut embrasser sa bien-aimée, un simple soldat passe et salue le nou-veau gradé, qui est forcé de répondre, puis un second, puis un troisième qui sortd’une tente, puis c’est bientôt le régiment tout entier qui sort de ses quartiers, et vadevoir être salué. Alors Johnnie se lève, change de place, tourne le dos au camp,embrasse Annabelle en l’enlaçant de son bras gauche, tandis que son bras droit se lèveet s’abaisse mécaniquement pour saluer les hommes qui passent.

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Analyse de séquence

casser du bois : une scène de ménage (10 min : IV, 28 à IV, 34)

Fin de la deuxième poursuite en locomotive.Johnnie et Annabelle ont volé la General etfilent vers le Sud. Il sont pris en chasse par laTexas, conduite par le Capitaine Anderson,elle-même suivie d’un train de renforts, surlequel trois officiers généraux ne cessent detomber.

00.50.35] Johnnie s’attaque à la hache, àla paroi arrière du wagon, qui finit parcéder tout d’une pièce. Il lance alors descaisses et des tonneaux pour ralentir lesdeux trains lancés à sa poursuite. Dans lesecond, trois officiers généraux se tien-nent sur un wagon plate-forme au milieu

de caisses diverses, et leurs chutes répé-tées à chaque choc ou redémarrage consti-tuent un gag à répétition.[00.51.35] De retour vers la loco, John-nie assomme le général qui se réveillait, luiprend son arme et découvre un uniformesudiste dans la cabine.[00.51.38] Arrêt eau : le tuyau s’étantdécroché du réservoir, Annabelle est sévè-rement aspergée par deux fois, comme leseront, sans comprendre ce qui leur arrive,les trois généraux, quand la course aurareprise.[00.53.07] Annabelle fait office de chauf-feur et jette rapidement des bûches dans

la chaudière ; mais un gros morceau depoutre la retient : un large rond le troue enson milieu, aussi décide-t-elle de l’élimi-ner et le jette par la portière. Elle passe lebalai dans la cabine. Johnnie agacé luiprend des mains pour le jeter par-dessusbord et lui ordonne d’entretenir le four-neau. Elle enfourne alors une toute petitebranche, ce qui ulcère Johnnie ; il luidonne ironiquement une brindille, qu’elleenfourne à nouveau consciencieusement ;de rage, il l’étrangle puis décide, dans lemême mouvement, de l’embrasser.(00.54.11) Pendant ce temps, Anderson atendu un taquet à l’un des ses hommesen lui indiquant l’avant du train : depuisle chasse-bisons, les poursuivants tententd’accrocher le wagon des poursuivis àleur locomotive à l’aide d’une barre deremorquage. À l’instant où ils y parvien-nent, nous découvrons Johnnie, qui étaitjusqu’ici hors-champ, en train de déta-cher son wagon du tender (en ôtant ledernier taquet du film). Les soldats nepeuvent que tirer de loin sur la cabine. Ilssont vite rappelés, car les Nordistes veu-lent se débarrasser du wagon gênant auprochain aiguillage.[00.55.32] Arrêt sabotage des rails : John-nie attache une chaîne aux rails d’unaiguillage afin de rendre irréversible ladéviation. Pour cela, Annabelle doit fairedémarrer la General, mais elle ne sait plus


22 — Analyse de séquence

l’arrêter, et Johnnie court en vain pourrattraper ses deux amours. Il dévale untalus près d’une courbe, mais alors Anna-belle a trouvé la marche arrière. Enfin, ilparvient à sauter sur la machine qui conti-nue sa course inversée.Elle devrait logiquement emboutir lestrains lancés à toute vapeur à sa pour-suite, mais le piège de l’aiguillage fonc-tionne, et les deux locomotives s’évitent depeu, les poursuivants étant projetés versle haut sur une rampe en construction, cequi laisse le chasse-bisons de la TEXASsuspendu dans le vide après le chocarrière du train des troupes.[00.57.31] Pendant que les trains nor-distes sont bloqués par l’aiguillage saboté,et que les troupes nordistes avancent versla Rock River, Johnnie, qui a repris del’avance, tente de brûler le pont qui la tra-verse à l’aide de l’alcool de la lampe avantde la General. Mais Annabelle laisse tom-ber trop tôt une bûche enflammée, et ilest contraint de sauter à l’eau pour larejoindre et repartir vers le Sud, où iltroque bientôt, après avoir essuyé un coupde fusil, son uniforme bleu contre le grisqui se trouvait dans la cabine.

Situation générale du segmentanalysé

Segmenter un film d’action, a fortioride poursuite, est toujours arbitraire.

Le film propose nettement cinq parties(voir le Déroulant), dont deux, les momentsde bravoure, constituent des poursuites entrain (parties II et IV), qui sont compo-sées pour se répondre symétriquement(par la reprise de certaines actions plutôtque par des repères topographiques viteintrouvables). Un autre type d’analyseappropriée à ce film consisterait donc àeffectuer un repérage des effets de rimestout au long du récit (fin comparée audébut, péripéties de la partie I comparéesaux deux poursuites, voyage aller com-paré au voyage retour).

On a choisi ici, au contraire, d’analy-ser un fragment considéré en lui-même, cequi est moins facile dans ce type de film.Pour cela, on a éliminé les cinq premièresminutes de la deuxième poursuite pour negarder que ses deux derniers tiers. Il nepeut donc pas s’agir d’une analyse planpar plan, mais d’une description inter-prétative partielle des actions, ainsi quedes objets ou formes récurrents.

Centre signifiant du segmentUne petite scène domestique énig-

matique constitue le centre vivant du seg-ment. Il s’agit d’une scène de ménage dontles objets successifs sont : une bûchetrouée, un balai, une petite branche et unebrindille. Il est classique que dans un filmde diligence, par exemple, l’intérieurmobilisé devienne une sorte de petitthéâtre promené devant un paysage quidéfile. Ce n’est pas exactement le cas ici :

Les numéros placés sous les photos indiquent l’ordre chronologique

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la petite scène ne fonctionne pas pour elle-même mais plutôt comme une allégoriedu voyage lui-même. La cabine de la loco-motive est comme le laboratoire de Kea-ton, acteur mais aussi auteur total de sonfilm. Dans ce lieu de la combustion, entre-tenir le foyer signifie donner naissance àl’énergie.

Faire feu de tout boisForêts alentour – d’où tout le reste

provient –, traverses, bois à brûler,wagons, caisses et tonneaux qui les rem-plissent, pont de Rock River, balaid’Annabelle, tout est bois. Toutes lesactions en découlent ou y ramènent.

Le segment commence sur Johnnieattaquant à la hache la paroi arrière del’unique wagon de son train : le geste esthabituellement positif, productif, néces-saire à l’avancée du train (couper du boispour alimenter la chaudière), il est icinégatif, improductif, destiné à ralentir untrain.

On ne saura jamais si la bûche provi-dentielle qui assomme pour la deuxièmefois le général qui se réveillait a été lancée

par Johnnie ou est tombée toute seule. Lapremière fois, le général avait clairementété assommé par Johnnie avec une bûche,quand celui-ci s’était insinué dans la filede chargement du tender, dans le campdes Nordistes. Elle provient du hors-champ, et Johnnie en débouche égalementune seconde plus tard. Dans tous les cas,le héros et la bûche sont associés dansnotre esprit.

La bûche trouée et envoyée au dehorspar Annabelle renvoie structurellementau wagon troué par Johnnie et dont unepartie est envoyée sur la voie. Un autretrou a été ménagé en haut de la paroiavant du wagon, on le retrouve dans lesegment quand les soldats s’en serventpour tirer au fusil ; les deux mêmes ouver-tures avaient été pratiquées par les espionslors du premier voyage. Les trous sontdes éléments récurrents dans le burlesquecomme dans le cartoon ; on comprendqu’ils ont ici une ultime finalité – commesouvent dans le slapstick où l’on déman-tibule beaucoup les véhicules –, de fairedisparaître tout intérieur, tout habitacle,pour exposer la vitesse pure : les corps, les

roues, l’énergie). Enfin, le segment se clôtsur l’incendie du pont en bois, pour lequelJohnnie utilise les bûches habituelles.L’homme et la femme se tenant de part etd’autre, on pense au feu domestique d’unecheminée qui rassemble des époux,comme on pense à l’entretien d’un poêlelorsqu’ils se trouvent devant la chaudière.

Structure en aller-retourÀ l’échelle de la séquence, se retrou-

vent les principes de répétition et d’inver-sion qui structurent l’ensemble du film.

La locomotive avance et recule. Dansle même plan, deux trains entrent dansl’image en roulant dans des directionsopposées, comme pour une collision.Dans le segment, l’un fait une courbe des-cendante vers la droite (gag du talus),l’autre une courbe montante vers lagauche (gag de la rampe inachevée).Annabelle est involontairement aspergéed’eau par la faute de Johnnie au début dusegment (au tournage, Marion Mackn’avait pas été prévenue de ce qui lui arri-verait), à la fin c’est elle qui oblige invo-lontairement Johnnie à sauter à l’eau en luicoupant la retraite. Guerre et amour :Johnnie commence à étrangler Annabelle,puis l’embrasse. Pour la seule fois du film,une pose de taquet est suivie immédiate-ment d’un taquet ôté, un accrochage d’undécrochage (sur les taquets, voir le Pointde vue), à l’occasion d’un plan en mouve-ment qui joue finement sur le hors-champ.Deuxième interprétation de la bûchetrouée : si on la couple avec les brindillesqui suivent, on retrouve l’élément « mâle »et « femelle » du taquet et de l’attache.

24 — Analyse de séquence



Foyer doux foyerOn comprend bien, à l’échelle du seg-

ment, que la relation homme-femme sesuperpose, dans le film, à la reconstitu-tion historique. Le pont brûlé, ici, sépareles deux tenants du couple, mais il estaussi bien le symbole de la séparationentre le Nord et le Sud. Le problème n’estpas tant celui de la géographie, que d’uneconception divergente de la division : « Union» contre Confédération, égalité des droitscontre apartheid. Johnnie, chevalier ser-vant-type, esclave de sa dame, se retrouveen position de seigneur du rail accompa-gné de son chauffeur, l’« esclave » (c’étaitbien le mot du temps de la vapeur, dumoins en France). Il expulse de son habi-tacle un balai de ménagère abusive, maispeut-être aussi de sorcière, à laquelle ilprend bien garde de ne pas laisser faire sapropre cuisine. En tant que Keaton, ilrevendique la maîtrise sur le chaudron.

Enfin des principes de vie opposéssont imagés et provisoirement sexués, etpeuvent être rattachés à l’idée de l’éco-nomie du cinéma. Annabelle thésaurise,elle entretient l’habitacle, économise et

trie le bois de chauffage en enfournant,tandis que Johnnie dépense et jette le boiset les provisions contenues dans le wagonsur la voie. Johnnie peut être rapproché deKeaton qui est en train de dépasser sonbudget et de réaliser un des films les pluschers de son temps. Il va dans le sensd’une économie de la dépense, du « pot-latch ». Dans certaines sociétés dites pri-mitives, il est de coutume de, littérale-ment, jeter l’argent par les fenêtres afind’asseoir son pouvoir : on pense à ce ritelors du largage des marchandises sur lavoie. On a parfois associé les pratiques

du potlatch au cinéma, notamment pourcertaines périodes hollywoodiennes.

L’achat symbolique est, ici, celui del’espace, de la vitesse, de la vision du pay-sage : très frappant, et représentatif del’économie générale du film est en ce sensl’instant magnifique et « lumiériste » où lefond du wagon se détache en laissant écla-ter la lumière du paysage en mouvement,comme un écran truqué qu’on sait pour-tant réel. L’instant est aussi beau que, chezJean Renoir, l’ouverture brusque d’unefenêtre découvrant une Partie de campagne

H.J.-L.


26 — Image-ricochet

Avant de devenir le plus célèbre magicien de l’histoire du music-hall (il se libérait den’importe quelle chaîne cadenassée dans n’importe quelle position), Houdini a travaillédans une petite troupe avec les parents de Keaton : il aurait même inventé son prénom-surnom « Buster ». L’admiration de Keaton pour Houdini est le chaînon manquant dela filiation historique qui unit le music-hall à la forme burlesque au cinéma.

UNE IMAGE-RICOCHET

© A

KG

Par

is


Promenades pédagogiques — 27

Quelques mots d’anglais 1

Le nom du héros et l’apprentissage des noms de couleurs.

Johnnie Gray, lorsqu’il s’invente un nom pour se faire engager, dit s’appelerWilliam Brown. Dans le premier cas Gray = « Gris » (Grey prend un « e » en anglaiscourant, mais se prononce de la même façon, et le « a » est aussi possible en améri-cain, qui admet les deux orthographes), dans le second Brown = « marron », ou « brun ».Chez Pagnol, il y a aussi un « Monsieur Brun »… Dans tous les cas, le personnage nebrille pas par des couleurs éclatantes. Les deux armées se distinguent, lors de laguerre civile américaine (1860-1865), par les uniformes : gris bleu des Confédérés duSud (« Gray »), bleus foncés des Unionistes du Nord (« Blue »), et Johnnie passe,dans le film, d’un habit à l’autre.

Promenades pédagogiques


Quelques mots d’anglais 2

Le nom de la compagnie de chemin de fer et la découverte des

points cardinaux.

La ligne de chemin de fer (celle de la vérité historique) peut selire à travers les lettres géantes imprimés sur le tender de la « Gene-ral » : « W. & A. R. R.. », soit WESTERN and ATLANTIC RAIL-ROAD, « Chemin de fer de l’Ouest et de l’Atlantique ». Les pointscardinaux sont essentiels dans le film : oposition Nord-Sud (NORTH-SOUTH), mais aussi direction mythique Est-Ouest (EAST-WEST)de la conquête progressive du territoire américain vers la « NouvelleFrontière ». La ligne de Johnnie est donc une de celles qui partentde l’Atlantique (côte Est) pour l’Ouest lointain (le substantif Western qui désigne un genre littéraire puis cinématographique vientde l’adjectif dans l’expression « western stories », « histoires de l’Ouest »). Pour le trajet précis dans le film voir « La carte et le ter-ritoire ». (N.B. : l’un des trains nordistes affiche l’inscription « U.S.M.R.R. », appellation historique qui signifie United Stated Mili-tary RailRoad, soit « chemins de fer militaires des États unifiés »).

28 — Promenades pédagogiques


Promenades pédagogiques — 29

La carte et le territoire

Un film construit le plus souvent unespace purement imaginaire, qui ne sauraitcorrespondre exactement à un territoire véri-table, ni donc à une carte exacte de celui-ci,qui n’en est pourtant déjà qu’une imageréduite. Une carte dessinée à la main estmontrée en gros plan dans la scène de l’état-major nordiste. Elle donne le principe destrajets du film. Le train va de MARIETTA ,au nord d’Atlanta, en Géorgie, (un état duSud, qui ne s’est pas encore rallié à l’Uniondes « Etats-Unis ») à CHATANOOGA, villequi se trouve au-delà de la frontière nord dela Géorgie, dans le Tennesse, c’est-à-direqu’il se dirige du Sud-Est vers le Nord-Ouest. Il doit s’arrêter dans les petites gares de BIG SHANTY, CALHOUN et DALTON. Si nous voyons bien les deux premiersnoms de « Marietta » et « Big Shanty » à l’écran, sur des panneaux, la suite du trajet n’est plus signifié au spectateur. Notamment,les trois ponts qui devaient être sabotés sont oubliés en cours de route. C’est donc surtout l’avancée des troupes au deuxième planqui renseigne sur la frontière importante : celle du front de la guerre entre les entités mouvantes du « Nord » et du « Sud » (concep-tions de l’organisation du territoire plutôt que territoires). Enfin le fameux pont de « Rock River Bridge » marque l’autre frontière ;

il est le lieu de la chute du train, del’affrontement des deux armées, de larupture du barrage et du dénouementdu récit, donc la fin de toute avancéepossible sur la carte ou sur le territoire,et la fixation définitive du héros qui vase marier. Bien sûr, cette fin n’est queprovisoire au regard de l’Histoire,puisque ce sont les Nordistes « unio-nistes » qui gagneront la guerre, et annu-leront ainsi toute idée de coupure dupays.


30 — Promenades pédagogiques

Qu’est-ce qu’une guerre « civile »

Qu’est-ce qu’une guerre « civile » ? Une « guerre de séces-sion » ? Une « guerre d’indépendance » ? Une guerre des bleusavec les bleus ? Une guerre fratricide ?

Qu’est-ce qu’une « nation » ? Une « région » ? Un « état »au sens de l’Amérique du Nord ? Au sens de l’Europe ? Ques’est-il passé récemment en « ex-Yougoslavie » ? Au Rwanda ?

Tout rassemblement d’états ou de provinces est-il une« confédération » ? Trois exemples connus : les Etats-Unisd’Amérique, la Confédération Hélvétique, l’Europe.

Le film de Keaton a-t-il pris un parti ? Pour avoir raconté unépisode victorieux de la Confédération, Le Mécano de la Gene-ral est-il pour autant un film sudiste ?

Il est difficile de percevoir au premier abord le pacifisme dufilm de Keaton : pourtant le comique renverse les situations etles rend absurdes, comme la guerre ; pourtant, le personnageprincipal est toujours involontairement engagé et meurtrier,acteur mais aussi prisonnier d’une mécanique du carnage quil’entoure, comme tout homme enrôlé dans une guerre peut-être.

Fenêtres

Comment fonctionne une locomotive à vapeur ?

1- cabine ; 2- eau ; 3- fumées ; 4- vapeur ; 6- prise devapeur ; 7- cheminée ; 11- cylindre ; 13- bielle ; 14- bielled’accouplement ; 15- roue motrice ; 16- foyer.

H.J.-L.


Écrits de Buster Keaton

— Buster Keaton (avec la collaboration de CharlesSamuel), Mémoires Slapstick, Seuil, 1987 (collectionPoints Virgule ; traduction de My Wonderful World ofSlapstick, 1960 ; 1ère édition française, L’atalante,1984)— Buster Keaton, « Les six âges de la comédie »(1924), et « Quand la comédie est chose sérieuse »(1928), dans les Cahiers du cinéma, n°296, janvier 1979

Ouvrages en français sur Keaton

— Jean-Patrick Lebel, Buster Keaton, ÉditionsUniversitaires, Paris, 1964— Marcel Oms, Buster Keaton, Premier Plan,Lyon, 1964— Michel Denis, Buster Keaton, L’avant-Scène, Paris,1971— Robert Benayoun, Le regard de Buster Keaton,Herscher, Paris, 1982— Jean-Pierre Coursodon, Buster Keaton, Atlas-L’Herminier, Paris, 1986— Olivier Mongin, Buster Keaton L’étoile filante,Hachette, Paris, 1995

Sur Le Mécano de la General

— E. Rubinstein, Filmguide to « The General », IndianaUniversity Press, 1973— Richard J. Anobile, Buster Keaton’s « The General »,New-York Universe Books, 1975— Joël Magny, Le mécano de la Général, dossier« Lycéens au cinéma», Bifi, Paris, 1998NB : le n°155 (février 1975) de L’Avant-scène Cinéma,consacré au film, n’est pas fiable, car plusieurspassages du film sont oubliés ou modifiés par ladescription, ainsi que de nombreux intertitres.

Keaton enjeu d’une philosophie du cinéma

— Gilles Deleuze, Cinéma 1 L’image-mouvement, Minuit,Paris, 1983, p.237-242— Jean-Louis Leutrat : Kaléidoscope Analyses de films,PULyon, Lyon, 1988, p.8 (sur Sherlock Junior) ; Le cinémaen perspective Une histoire, Nathan, Paris, 1992, p.102 (surle corps muet) ; Vie des fantômes Le fantastique au cinéma,éditions de l’étoile, Paris, 1995, p.46-47, 169-172 (surSeven Chances) ; L’autre Visible (co-Francis Jacques),Presses de la Sorbonne Nouvelle/MéridiensKlincksieck, Paris, 1998, p.156-158 (sur Steamboat Bill, Jr)

Sites internet (en anglais)

— Sur Buster Keaton : www.busterkeaton.com (TheDamfinos Official Website)— Sur l’épisode historique de 1862 :ngeorgia.com/history/raiders.html— Sur l’histoire de la locomotive The General :ngeorgia.com/people/thegeneral.html

Petite bibliographie


32 — Dans la même collection, Cahier de notes sur…

— Alice de Jan Svankmajer, écrit par Pascal Vimenet.— L’Argent de poche de François Truffaut,

écrit par Alain Bergala.— Les Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini,

écrit par Hervé Joubert-Laurencin.— La Belle et la Bête de Jean Cocteau,

écrit par Jacques Aumont.— Cinq Burlesques américains, écrit par Carole Desbarats.— Le Cerf-volant du bout du monde de Roger Pigaut,

écrit par Gérard Lefèvre.— Chang de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack,

écrit par Pierre-Olivier Toulza.— Le Cheval venu de la mer de Mike Newell,

écrit par Émile Breton.— Le Cirque de Charlie Chaplin, écrit par Charles Tesson.— Courts métrages

écrit par Jacques Kermabon.— Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang,

écrit par Alain Bergala.— Le Corsaire rouge de Robert Siodmak,

écrit par Michel Marie.— Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy,

écrit par Michel Marie.— Edward aux mains d’argent de Tim Burton,

écrit par Hervé Joubert-Laurencin et Catherine Schapira.— L’Étrange Noël de M. Jack d’Henry Selick et Tim Burton,

écrit par Pascal Vimenet.— Garri Bardine, six films courts, écrit par Pascal Vimenet.— Le Garçon aux cheveux verts de Joseph Losey,

écrit par Jacques Aumont— Gosses de Tokyo de Yasujiro Ozu,

écrit par Fabrice Revault d’Allonnes.— L’Histoire sans fin n°1 de Wolfgang Petersen,

écrit par Pascal Vimenet.— L’Homme invisible de James Whale,

écrit par Charles Tesson.— Jacquot de Nantes de Agnès Varda

écrit par Michel Marie.— Jeune et innocent d’Alfred Hitchcock,

écrit par Alain Bergala.— Jour de fête de Jacques Tati, écrit par Jacques Aumont.— Katia et le crocodile de Vera Simkova et Jan Kusera,

écrit par Anne-Sophie Zuber.— Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot,

écrit par Luce Vigo et Catherine Schapira.— La vie est immense et pleine de dangers

de Denis Gheerbrant, rédaction collective (D. Gheerbrandt, D. Oppenheim, psychanalyste, M.-C. Pouchelle, ethnologue).

— L’homme qui rétrécit de Jack Arnold, écrit par Hervé Joubert-Laurencin.

— Les Lumière, écrit par Vincent Pinel.

— Le Magicien d’Oz de Victor Fleming,écrit par Carole Desbarats.

— La Nuit du chasseur de Charles Laughton, écrit par Charles Tesson.

— Le Passager d’Abbas Kiarostami, écrit par Charles Tesson.

— La Petite Vendeuse de Soleilécrit par Marie Diagne

— La Prisonnière du désert de John Ford,écrit par Pierre Gabaston.

— Peau d’Âne de Jacques Demy, écrit par Alain Philippon.— Petites z’escapades

programme de courts-métrages pour les petits— Porco Rosso de Hayao Miyazaki,

écrit par Hervé Joubert-Laurencin.— Princess Bride de Rob Reiner,

écrit par Jean-Pierre Berthomé.— Rabi de Gaston Gaboré, écrit par Luce Vigo.— Le Roi et l’Oiseau de Paul Grimault,

écrit par Pascal Vimenet.— Storm Boy d’Henri Safran, écrit par Luce Vigo.— La Table tournante de Paul Grimault,

écrit par Jean-Pierre Berthomé— Les Vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati,

écrit par Carole Desbarats.— Le Voleur de Bagdad de Berger, Powell, Whelan

écrit par Émile Breton.— Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica,

écrit par Alain Bergala et Nathalie Bourgeois.

Cahier de notes sur…Édité dans le cadre du dispositif École et Cinéma, par l'association Les enfants de cinéma.

Rédaction en chef : Eugène Andréanszky.Mise en page : Camille Maréchal.Photogrammes : repérages Hervé Joubert-Laurencin.Laboratoire cinehorizon.Impression : Raymond Vervinckt.Directeur de la publication : Eugène Andréanszky.

Ce Cahier de notes sur... Le Mécano de la General, de Buster Keaton ,a été édité dans le cadre du dispositif École et Cinéma initié par leCentre national du cinéma et de l’image animée, ministère de laCulture et de la Communication, et la Direction générale del’Enseignement scolaire, le SCÉRÉN-CNDP, ministère del'Éducation nationale.

Nous remercions tous ceux qui nous ont aidé à réaliser cettepublication, et particulièrement : Les Grands Films classiques.

© Les enfants de cinéma, février 2002.

Les textes et les documents publiés dans ce Cahier de notes sur…ne peuvent être reproduits sans l'autorisation de l'éditeur. Lecode de la propriété intellectuelle interdit expressément laphotocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit.

ISBN/ISSN 1631-5847/ Les enfants de cinéma36 rue Godefroy Cavaignac - 75011 Paris.

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Polices : 5Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéZapfDingbats Type1 / Custom / Sous-groupe incorporé







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Polices : 5Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé












Polices : 6Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé












Polices : 5Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé





Polices : 6Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé







Polices : 3Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé














d’origine)Le contenu de la page utilise le gris du périphérique en surimpressionLa plus petite épaisseur de trait 0.032 mm est inférieure à la limite du trait fin 0.071 mmConforme PDF/X : PDF/X-1A



Polices : 4Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé







Polices : 5Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé













Page 30 (30)MediaBox : 189.00 x 261.00 mmTrimBox : 171.00 x 243.00 mmImages : 6 416.77 dpi .. 420.07 dpi Résolution contrôlée : 300.00 dpiBitmaps : 1 333.33 dpi .. 333.33 dpi Résolution contrôlée : 1200.00 dpi6 de 6 images utilise(nt) la compression JPEG avec perte (jusqu’à 23.6% de la taille








Polices : 6Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé



Palatino-BoldItalic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé




Polices : 6Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-BoldItalic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé



Synthèse documentNom du fichier : MECANO CAHIER CORR.pdfTitre : 1-ME?CANO cahier:Le MÉCANO(akg)Créé avec : QuarkXPress: pictwpstops filter 1.0Application : Acrobat Distiller 8.1.0 (Macintosh)Auteur : Anne-MarieCréé le : 03.08.2009 17:59:46Modifié le : 16.08.2012 13:25:01Taille de fichier : 15875507 BytesVersion PDF : 1.6

PDF/XGrossi-maigri : InconnuVersion : Non spécifiéMode de conversion : Non spécifié

Modification, impression et enregistrement du document autorisésAucune transparence PDF 1.4Aucun contenu facultatif PDF 1.5 (couches)Aucun contenu PDF 1.6 (OpenType/NChannel)Aucune page tournée avec /Rotate keyLe contenu de la page n’utilise pas de blanc CMYK en surimpressionLe contenu de la page utilise le gris du périphérique en surimpressionLe contenu de la page n’utilise pas de couleurs en surimpressionAucune information OPILe contenu de la page n’utilise pas PostScriptAucune action, JavaScript ou annotation à l’intérieur de la surface imprimanteLa densité de trame maximale de l’élément 100.0% est inférieure à la limite 285.0%Aucune information de tramageLe contenu de la page n’utilise aucune courbe de transfertLa plus grande planéité est inférieure à la valeur seuil 1.00 pixelsLa plus petite épaisseur de trait 0.032 mm est inférieure à la limite du trait fin 0.071 mm110 de 110 images utilise(nt) la compression JPEG avec perte (jusqu’à 11.6% de la taille

d’origine)

Nombre de pages : 32MediaBox : 189.00 x 261.00 mmTrimBox : 171.00 x 243.00 mmImages : 110 271.65 dpi .. 662.49 dpi Résolution contrôlée : 300.00 dpiBitmaps : 1 333.33 dpi .. 333.33 dpi Résolution contrôlée : 1200.00 dpi





Polices : 20Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile (2x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi (2x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelvetica (2x) Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold (3x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-BoldItalic (3x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic (2x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman (3x) Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéZapfDingbats Type1 / Custom / Sous-groupe incorporé



Page 1MediaBox : 189.00 x 261.00 mmTrimBox : 171.00 x 243.00 mmImages : 1 465.46 dpi .. 465.46 dpi Résolution contrôlée : 300.00 dpi1 de 1 images utilise(nt) la compression JPEG avec perte (jusqu’à 16.1% de la taille

d’origine)Conforme PDF/X : PDF/X-1A



Polices : 5Eurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelvetica Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-BoldItalic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé

Page 2MediaBox : 189.00 x 261.00 mmTrimBox : 171.00 x 243.00 mmConforme PDF/X : PDF/X-1A



Polices : 7Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-BoldItalic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé

Page 3MediaBox : 189.00 x 261.00 mmTrimBox : 171.00 x 243.00 mmImages : 1 273.01 dpi .. 273.01 dpi Résolution contrôlée : 300.00 dpi



1 de 1 images utilise(nt) la compression JPEG avec perte (jusqu’à 20.9% de la taille d’origine)

Le contenu de la page utilise le gris du périphérique en surimpressionConforme PDF/X : PDF/X-1A


















Polices : 2Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé












Polices : 5Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéZapfDingbats Type1 / Custom / Sous-groupe incorporé







Polices : 5Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé





Polices : 6Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé







Polices : 3Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé














d’origine)Le contenu de la page utilise le gris du périphérique en surimpressionLa plus petite épaisseur de trait 0.032 mm est inférieure à la limite du trait fin 0.071 mmConforme PDF/X : PDF/X-1A



Polices : 4Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé








Page 30MediaBox : 189.00 x 261.00 mmTrimBox : 171.00 x 243.00 mmImages : 6 416.77 dpi .. 420.07 dpi Résolution contrôlée : 300.00 dpiBitmaps : 1 333.33 dpi .. 333.33 dpi Résolution contrôlée : 1200.00 dpi6 de 6 images utilise(nt) la compression JPEG avec perte (jusqu’à 23.6% de la taille








Polices : 6Courier TrueType / WinAnsi / Sous-groupe incorporéEurostile-Demi Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé



Palatino-BoldItalic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé



Espaces colorimétriquesDeviceCMYK / Separation

Polices : 6Eurostile Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéHelvetica Type1 / Custom / Sous-groupe incorporéPalatino-Bold Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-BoldItalic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Italic Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporéPalatino-Roman Type1 / WinAnsi / Sous-groupe incorporé

Le Mécano de la General - ac-nancy-metz.fr · 1950) et derrière les derniers . Feux de la rampe...

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