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N°01 FÉVRIER - MAI 2019 WWW.MEDIATHEQUES-PLAINECOMMUNE.FR GRAND PARIS p. 8 > 11 : ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES, UN ENGAGEMENT DE TOUS LES INSTANTS Aubervilliers | L’Ile-Saint-Denis | Épinay-sur-Seine | La Courneuve | Pierrefie-sur-Seine Saint-Denis | Saint-Ouen-sur-Seine | Stains | Villetaneuse LE MAGAZINE DU RÉSEAU DES MÉDIATHÈQUES DE PLAINE COMMUNE

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N°01FÉVRIER - MAI

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p. 8 > 11 : ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES, UN ENGAGEMENT DE TOUS LES INSTANTS

Aubervilliers | L’Ile-Saint-Denis | Épinay-sur-Seine | La Courneuve | Pierrefitte-sur-Seine Saint-Denis | Saint-Ouen-sur-Seine | Stains | Villetaneuse

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Arrêt sur image —

Lancé en 2016, le Parc d’attractions littéraires, orga-nisé par le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, avec la participation des médiathèques de Plaine Commune, rouvrira ses portes, cet été, dans le parc Georges-Valbon à La Courneuve.

© Photo Louise Allavoine

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4 L'ACTU DU RÉSEAU

13 ENFANCE

14 ÇA VA VOUS PLAIRE

GRAND ANGLEÉgalité femmes-hommes, un engagement de tous les instants

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FOCUSHistoires Communes : tout le monde y trouve son conte

6 PORTRAITMathis : l’enfance comme source d’inspiration 12

directeur de la publication Patrick Braouezecrédaction en chef Hervé Couilleaux-Théotimeiconographie Gaëlle Olive conception, maquette Agence Tandemimpression PSD

contact Plaine Commune 01 55 93 55 55contact rédaction 01 55 93 56 09adresse postale 21 rue Jules-Rimet 93218 Saint-Denis Cedex

crédits photosCouverture | Willy Vainqueurp.2 | Louise Allavoinep.3 | Pierre le Tulzo, Louise Allavoine,

Fabrice Gaboriaup.4 | Emmanuelle Le Grandp.5 | Louise Allavoine, Matthieu Rondelp.6 | Matthieu Rondelp.7 | Amr Komy, Willy Vainqueur, DR p.8 | Willy Vainqueurp.9 | Alexandra Lebonp.10 | Matthieu Rondel, Alexandra Lebonp.11 | Matthieu Rondel, Olivier Coretp.12 | Fabrice Gaboriaup.13 | Pieter Louis

ÉDITO À Plaine Commune, nous avons choisi de placer les habitant.e.s au cœur du projet de lecture publique en faisant des médiathèques des lieux d’égalité d’accès pour tou.tes et d’émancipation.C’est pourquoi elles ne proposent pas seule-ment des livres, CD ou DVD : animations, ateliers, débats, spectacles, lectures,… Notre ambition est de favoriser les pratiques personnelles en matière de culture et de loisirs, de permettre la constitution de références communes tout en

œuvrant à l’esprit critique citoyen. Alors, pour ne rien rater de l’actualité, ZOOM vous informera sur la vie des médiathèques, leur dynamisme et la richesse de leurs propositions. À l'honneur dans ce premier numéro, l'égalité femmes hommes, axe fort de la politique de Plaine Commune et de ses médiathèques qui s’engagent toute l’année et proposent des jeux, des vidéos, des ouvrages, des débats et en mars, une programmation spé-cifique dédiée à ce thème. La part belle est faite aux livres, films, musiques, pour tous les âges, à partager, à emprunter ou à réserver. C’est avec un immense plaisir que je vous laisse découvrir ce magazine et les nombreuses animations prévues dans les 23 médiathèques de Plaine Commune.

Carinne Juste, vice-présidente de Plaine Commune, déléguée à la Lecture publique.

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L'actu du réseau —

il prend des cours d’arabe littéraire depuis trois ans, en plus de l’anglais à l’école. « C’est très important qu’il parle plusieurs langues », affirme sa mère, Karima. Pour valoriser cette diver-sité des langages, le koffo (groupe en Soninké) va donc créer un imagier multilingue de forme cubique, inspiré de l’univers du dessinateur Mathis et de l’exposition Range tes cubes qui tourne actuellement dans les médiathèques. Animé par Claire Rassinoux et destiné aux parents allophones du territoire ayant de jeunes enfants, cet atelier (3 sessions de 2 heures) entre dans le cadre d’un projet plus large subventionné par la politique de la ville. Mis en place, cette année, à Stains (Louis-Aragon), Épinay-sur-Seine (Colette) et Saint-Denis (Don-Quichotte), il concernera trois autres villes en 2020 et encore trois autres en 2021.

↓ IMAGINAIRES IMAGIERS : EN PLUSIEURS LANGUES, C’EST ENCORE MIEUX

Épinards, crème, beurre… La recette du midi ? Non, la mise en bouche du premier atelier Imaginaires imagiers qui s’est déroulé le 23 janvier à la médiathèque Louis-Aragon de Stains. Un mot en inspire un autre, se transforme en dessin, s’écrit en fran-çais, en tamoul, en arabe, en soninké… Et très vite, la grande page blanche du paperboard se couvre de croquis et de cal-ligraphies aux saveurs du monde. À 7 ans, Joanna, d’origine indienne, parle couramment l’anglais, le français et le tamoul qu’elle emploie avec ses grands-parents : « Vache, ça se pro-nonce cow en anglais et made en tamoul », explique-t-elle tandis que sa mère, au tableau, traduit déjà le mot pizza à l’aide de cet alphabet vieux de 2 500 ans et toujours utilisé. « On prononce pizza, comme partout », précise Joanna. Saïd sourit - au Maroc, on dit aussi pizza - et passe à son tour au tableau. Âgé de 9 ans,

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2019→ UNE MÉDIATHÈQUE ÉPHÉMÈRE À

HOUDREMONT En attendant la réouverture de la médiathèque John-Lennon, une médiathèque éphémère a pris ses quartiers dans le hall du centre culturel Houdremont. Sur place, le mercredi et samedi, de 14h à 17h30, le public dispose d'un espace lecture jeunesse avec la possibilité d’emprunter des ouvrages ou de les consul-ter sur place. Des ateliers créatifs y sont également proposés. Depuis décembre, le nouveau Livre Service permet à tous les habitants d’emprunter parmi 200 ouvrages disponibles. Une offre également complétée grâce à un système de casiers per-mettant de réserver et de se faire livrer n’importe quel CD, DVD, Bd ou livre disponible dans une médiathèque du réseau.

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↑ PERMANENCES ÉCRIVAINS PUBLICS C’est une des spécificités du réseau des médiathèques de Plaine Commune : les permanences tenues par des écrivains publics bénévoles. Les associations Agir contre le surendet-tement, Orphanco ou Epicéas vous accueillent et vous aident dans vos démarches administratives ou dans la constitution de votre dossier de demande de surendettement. Le service est totalement gratuit et ne nécessite pas de prise de rendez-vous préalable.

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↓ HORS LIMITES FÊTE SES 10 ANS

Le festival Hors Limites fête ses 10 ans. Une décennie après, le pro-jet initial porté par l’association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, est resté le même, à savoir : promouvoir, gratuitement et pour tous, la lecture contemporaine sous toutes ses formes et la faire vivre par le croi-sement des disciplines artistiques. L’autre caractéristique du festival est de provoquer les rencontres entre les auteurs et leurs lecteurs. Cette année, quelque 70 auteurs ont répondu à l’invitation des organisateurs, dont Éric Vuillard, lauréat du prix Goncourt 2017.

Festival Hors Limites, du 16 au 31 mars, dans les bibliothèques de Seine-Saint-Denis et les médiathèques de Plaine Commune.

hors-limites.fr

zoom sur...

LES 5 DOCS LES PLUS RÉSERVÉS EN 2018

1 • L’enfant perdue (L’amie prodigieuse, t.4)Roman d’Elena Ferrante

2 • Coco Film d’animation de Lee Unkrich et Adrian Molina

3 • La disparition de Stéphanie MailerRoman de Joël Dicker

4 • Jumanji Film de Jake Kasdan

5 • The handmaid’s tale Série TV de Bruce Miller et Mike Barker

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HISTOIRES COMMUNES

TOUT LE MONDE Y TROUVE SON CONTE

L a 27e saison d’Histoires Communes, du 19 janvier au 1er juin 2019, multiplie les formules et fait la place belle aux contes dans toute leur diversité. C’est ainsi que le 13 avril, Lamine Diagne sera avec sa kora

Sous l’arbre à palabres pour raconter les histoires de Mame Coumba, sa grand-mère d’Afrique, tandis que Pierre Desvigne ouvrira l’appétit des ogres avec Mange tes oreilles et pousse la porte, un récital de contes loufoques. Le festival n’a pas de thématique particulière, mais il s’adapte aux temps forts comme « Pour l'égalité femmes hommes, les médiathèques s'engagent » en mars ou « Peurs et frissons » à la Toussaint. L’engouement pour les spectacles contés est d’ailleurs une longue tradition sur le territoire. Il faut sans doute y voir le caractère universel des mythes fondateurs, leur capacité à toucher chacun, petits et grands, ainsi que la qualité et la gratuité des spectacles.

2saisons par an

30 à 50artistes différents

+ de 100 séances (la moitié publique, l’autre moitié réservée aux écoles, centres sociaux, centres de loisirs et centres sociaux de quartier)

1 500 à 1 600 spectateurs aux séances publiques

15 groupes scolaires participants

cafés-biberon, contes en pyjama, en musique, bilingues (y compris en langue des signes), nuit de la lecture…

Focus —

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HISTOIRES COMMUNES

TOUT LE MONDE Y TROUVE SON CONTE

Zoom : Vous construisez la programmation d’His-toires Communes depuis trois ans. Comment procédez-vous ?Gilles Bizouerne : Chacun apporte des sugges-tions et, petit à petit, le programme s'élabore. Nous allons entendre des artistes, et nous en connais-sons déjà. Nous recherchons un équilibre dans la programmation, entre les différents types de récits, les tranches d'âge, le nombre de femmes et d'hommes invités, la manière de raconter... Marien Tillet : On connaît assez bien les conteurs et les conteuses, et nos propositions s’équilibrent à 50/50. Il y a aussi Gaëlle qui nous aide beaucoup en s'occupant de toute la partie administrative.G.B. : Les équipes des bibliothèques sont égale-ment investies et impliquées dans le festival. Elles font des souhaits pour recevoir certains conteurs ou avoir une représentation en écho à un projet précis.

Zoom : Au-delà de leur nombre et de leur diver-sité, qu’est-ce qui caractérise les conteurs que vous sélectionnez ?G.B. : Ce sont des conteuses et conteurs expéri-mentés, mais aussi des artistes émergents, et nous veillons à conserver une exigence artistique. Les représentations se déroulent principalement dans des bibliothèques, même s’il y a parfois des audito-riums. Ce ne sont pas des salles de spectacles. Le conteur doit être capable de s'adapter et avoir dans son répertoire « des formes simples ». M.T. : On donne la priorité à la qualité des spec-tacles, bien sûr, mais aussi à la chaleur humaine des conteurs et à leur adaptabilité à l’auditoire. Ils doivent avoir plaisir à intervenir auprès des popu-lations du territoire. Ici, quand un conteur donne, le public lui renvoie beaucoup. Les artistes sont très touchés par ça et ils nous remercient souvent de ces rencontres humaines.

GILLES BIZOUERNE ET MARIEN TILLET Conteurs et directeurs artistiques d’Histoires Communes

parole à —zoom

contes bilingues

Chirine El Ansary, conteuse —Chirine El Ansary a passé son enfance entre l’Égypte et la France. Elle a étudié le théâtre et la danse au Caire, à Paris et à Londres. Et lorsqu’elle entraîne le public dans ses voyages imaginaires, sa voix mêle le français et l’arabe égyptien : « Je l’utilise comme une musique ou une poésie, comme si je peignais avec les mots. Il serait dom-mage d’amputer une histoire de sa langue d’origine, mais je m'adapte au public et je m’arrange toujours pour que tout le monde comprenne. »

Il ne faudrait pas passer, non plus, à côté de l’esprit subversif des Mille et Une Nuits cher à la conteuse : « Une parole libre qui ne tombe pas dans les carcans des règles moralisatrices ». L’histoire d’Hassan le brave n’est pas tirée du célèbre recueil aux multiples versions, mais d’un conte traditionnel connu dans tout le Maghreb et sa mésaventure avec une prin-cesse, très loin des clichés, ravira petits et grands.

Hassan et la fille du roi de Chirine El Ansary, mercredi 15 mai à 15h à la médiathèque Jean-Renaudie de Villetaneuse.

 « Il serait dommage d’amputer une histoire

de sa langue d’origine… »

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UN ENGAGEMENT DE TOUS LES INSTANTS

L'égalité, c'est toute l'année —

À deux pas de la mairie de Saint-Ouen-sur-Seine, la médiathèque Persépolis, du haut de ses quatre niveaux, accueille au quotidien entre 300 et 800 visiteurs. Comme les 22 autres médiathèques de Plaine Commune, elle s’efforce tout au long de l’an-

née à se mobiliser pour promouvoir l’égalité femmes-hommes et lutter contre le sexisme et les discriminations. « L’égalité, c’est toute l’année », sourit la responsable des actions culturelles Anne Planchais. Ici, à chaque étage, les ouvrages, documentaires sur la question sont mis en valeur. Des livres de la sociologue et féministe Mona Chollet à l’album jeunesse d’Anthony Browne

À calicochon. Dans la malle égalité  emplie d’albums jeunesse non-sexistes choisis par les bibliothécaires de Plaine Commune, les filles n’aiment pas toutes le rose et les garçons ne sont pas tous costauds.« Chaque lecture amène des débats, explique la bibliothécaire Beatriz Silva. À Saint-Ouen-sur-Seine, beaucoup d’ensei-gnants sont très investis autour de l’égalité. Ils en parlent avec les élèves en amont. Et la malle donne vraiment matière à discuter autour de sujets très vastes : le partage des tâches ménagères, le rôle des papas… ». « Nous abordons aussi le sujet de façon ludique, avec des jeux collabo-ratifs, non genrés, où la compétition n’a pas lieu d’être », poursuit Anne Planchais.

«  Chaque lecture amène des

débats. »

ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES,

depuis 2012, le réseau des médiathèques des 9 villes de plaine commune s’efforce de mettre en avant l’égalité femmes-hommes. livres, documentaires, jeux, ateliers artistiques… les médiathèques vous donnent rendez-vous, en mars, pour ouvrir la discussion et combattre les stéréotypes de genres.

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UN ENGAGEMENT DE TOUS LES INSTANTS

ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES,

Le jeu comme outil de réflexion —Depuis 2012, les médiathèques des 9 villes de Plaine Commune se sont posi-tionnées clairement dans cette lutte pour l’égalité. « Nous avons commencé par mettre en avant les réalisations de femmes du territoire, qu’elles soient spor-tives, auteures, scientifiques », se souvient Marine Muller. Parallèlement, comme dans tous les projets culturels portés ici, cela passe par des détours créatifs ludiques, joyeux. « Nous avons toute une sélection de jeux de société. Il s’agit aussi d’être attentif à la mixité dans l’élaboration des équipes de jeu ». Mieux. Les médiathèques de Plaine Commune ont même inventé un jeu, l'Égal pursuit en revisitant le Trivial pursuit version égalitaire. Questions sciences, cinéma, société, politique, histoire… Le jeu de culture générale, fruit d’un travail de recherche réalisé par des collégiens de Stains, permet « d’explorer l’histoire de la deuxième moitié de l’humanité », sourit Marine Muller.

L’accent mis sur les adolescents —Comme toujours, les médiathèques proposent une programmation spéciale durant tout le mois de mars. La version 2019 entend mettre l’accent sur la sensibilisation des collégiens. « C’est l’âge où l’on prend conscience de son corps, où l’on commence à exister dans une sphère sociale où les pressions sexistes émergent », explique Marine Muller, responsable des actions culturelles. Parmi les 21 actions différentes proposées par les médiathèques, en lien avec 11 partenaires, une projection débat d’un court métrage proposant de fausses publicités - réalisé par des collégiennes et collégiens « invitera à la réflexion à partir des remarques, des constats de chacun ». Des séances de jeu avec l'Égal pursuit, mais aussi des quiz avec un support édité par la mairie de La Courneuve permettent de prolonger la discussion. Deux spectacles vivants tourneront dans les médiathèques. L’un autour de l’exploratrice Alexan-dra David Néel et l’autre autour de la place réservée aux personnages masculins et féminins dans les contes traditionnels. « La nécessité de rendre le droit aux femmes et de vouloir une égalité fait consensus, constate Marine Muller. Mais la manière d’y être attentif au quotidien, c’est une vigilance de tous les instants, toujours à remotiver ». Nadège Dubessay.

21actions différentes proposées dans les médiathèques.

Création, issue d’un travail en 2018, avec des collégiennes et collégiens de la Courtille, l’artiste Céline Le Gouail et la médiathèque Gulliver.→

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Ateliers affiche avec des artistes du 6B —Céline Le Gouail et Billy, artistes du 6B, lieu de création et de diffusion artistiques à Saint-Denis, proposeront en mars aux enfants des médiathèques de créer des affiches empreintes d’un message mili-tant. L’atelier se passera en deux temps : la conception du slogan, ce qu’on veut dénoncer, pourquoi, avec quel vocabulaire ; et la réalisation de l’affiche. Céline Le Gouail avait déjà travaillé avec la médiathèque Gulli-ver de Saint-Denis sur la notion de stéréotypes assignés au genre.

initiative

Une malle égalité pour les collégiens —Une trentaine d’albums ont été sélectionnés par les bibliothé-caires des médiathèques afin d’aborder, avec les enfants, les questions d’égalité, de solidarité, d’amour… et aussi de résistance. Cette année, les médiathèques proposent une nouvelle malle, la Plur.i.elle Box, à destination des collégiennes et des collégiens, com-posée de romans, BD et documentaires. La malle est disponible pour les jeunes, mais aussi pour les enseignants, animateurs, parents.

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Zoom : Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est l’Observatoire des violences envers les femmes ? Ernestine Ronai : C’est une structure créée en 2002 par le conseil dépar-temental de la Seine-Saint-Denis. Elle travaille en partenariat avec les ser-vices de l’État (justice, police, édu-cation nationale, services de santé), ceux du département (aide sociale à l’enfance, PMI, crèches…), les associa-tions spécialisées sur les questions des

violences faites aux femmes comme SOS femmes 93, le mouvement du planning familial, Femmes solidaires et certaines collectivités… Il s’agit d’un large réseau qui permet d’évaluer les violences, de partager les bonnes pratiques et de créer des dispositifs innovants.

Zoom : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de dispositifs ? E.R.  : Depuis 2009, 282 femmes vic-times de violences ont bénéficié du dispositif téléphone grave danger. Il permet d’alerter et de faire intervenir les forces de police en cas de menaces ou de violences. En 2014, ce téléphone a été géné-ralisé partout. L’ordonnance de pro-tection permet au juge aux affaires familiales de décider en urgence cer-taines mesures de protection pour les femmes victimes de violences. Elle s’est mise en place rapidement en Seine-Saint-Denis grâce à un protocole de mise en œuvre de l’ensemble des partenaires. L’accompagnement pro-tégé des enfants, qui permet d’éviter tout contact entre la mère et le père auteur de violences lors des déplace-ments entre le domicile de la mère et le lieu d’exercice du droit de visite a aussi été instauré à Paris. Dans la continuité, a été mis en place l’espace de ren-contre protégé pour les enfants.

Zoom :  Quels enseignements tirez-vous de cette rencontre avec les médiathèques ? E.R. : Mieux comprendre les violences permet d’être plus en alerte, à l’écoute, aussi bien au niveau des femmes que des enfants. Le travail engagé par les médiathèques sur l’égalité femmes-hommes n’est pas commun. C’est magnifique. Et nous allons continuer à travailler ensemble.

Propos recueillis par N.D.

ERNESTINE RONAIresponsable de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes – 1er du genre en France – était à la médiathèque Persépolis de Saint-Ouen-sur-Seine le 18 décembre pour aborder les questions de violence avec le personnel de l’ensemble des médiathèques.

«  Mieux comprendre les violences permet d’être plus en alerte,

à l'écoute…   »

3 questions à Ernestine Ronai —

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Comme tous les enfants, il aimait dessiner. —

S auf que lui, il n’a jamais arrêté. L’auteur et illustrateur Mathis aime raconter qu’il est né d’une mère basque et d’un père alsacien mais qu’il ne

parle ni basque ni alsacien. L’aîné de cinq enfants a grandi dans un village du massif vosgien. Le papa est maçon, la maman s’occupe de toute la marmaille. « L’école, c’était pas mon truc, se souvient-il. Après la 3e, je voulais faire des études artistiques. Mes parents n’ont pas voulu. Ils avaient une image des artistes très négative bien qu’ils n’en connaissaient aucun. Ils étaient forcément drogués ou fainéants. Mon père m’a dit : tu vas apprendre un vrai métier et après tu pourras continuer tes conneries ». Alors le jeune Mathis, Jean-Marc de son prénom, enchaîne un BEP de dessina-teur en bâtiment et un bac technique. « J’ai commencé la vie de travailleur au chômage, sourit-il. J’aidais mon père sur les chantiers, et comme je n’avais rien d’autre à faire, j’ai fait mon

service militaire ». Bien lui en a pris. Car là, il se remet en question. Et décide de reprendre les études. D’abord à l’école de l’image d’Épinal, puis aux Beaux-arts de Nancy. Avec quelques potes, il s’imagine auteur de bandes dessinées. Issu d’un milieu populaire, il ne possède aucun réseau et restera deux ans au RMI. Il expose ses dessins dans les bars du coin. Et monte régulièrement à Paris présenter son travail aux éditeurs, à la presse. « Les éditeurs trouvaient mes histoires un peu bizarres. J’étais en colère et j’avais un gra-phisme assez dur ».

Une quarantaine de romans et d’albums jeunesseLa presse, en revanche, commence à le faire travailler. « Je me suis aperçu que dans la presse jeunesse, certaines choses me faisaient marrer ». Il faut se rendre à l’évidence : c’est dans l’enfance qu’il pioche toute son ins-piration. « Je crois qu’il n’y avait que moi qui ne s’apercevait pas que j’al-lais réaliser des livres pour enfants ». Bien plus tard, il se prendra au jeu de raconter des histoires sans illustration. Aujourd’hui, à 53 ans, Mathis a publié une quarantaine de romans et albums jeunesse. De Victor qui pète à Maçon

comme papa en passant par Chacun sa cabane, l’auteur n’en finit pas de piocher dans le monde de l’enfance, la sienne, celle de son entourage… « J’ai beaucoup aimé être un enfant. J’ai de nombreux souvenirs de copains du vil-lage. Le foot, c’était ma religion. Je me rappelle cette énergie à revendre… ». Son personnage fétiche, Boris, évolue aussi en dessin animé. Mathis prépare la saison 3. L'exposition Range tes cubes, où l’on retrouve tout l’univers de l’auteur-illustrateur, est présentée dans toutes les médiathèques. Elle encourage les parents de très jeunes enfants à aborder la lecture par un che-min ludique et la manipulation d’ob-jets. « C’est très graphique, dit Mathis. Des restes, peut-être, de mon passé de dessinateur industriel… ». Nadège Dubessay

MATHIS

L’ENFANCE COMME SOURCE D’INSPIRATION

l’auteur-illustrateur se consacre aux livres pour la jeunesse. une exposition itinérante, range tes cubes, qui reprend l’imaginaire de l’auteur, est à découvrir dans les médiathèques.

En bref 1965, naissance à Mont-de-Marsan1993, parution de Hey, vous avez vu le Père Noël ?2006, lauréat du prix littéraire Sorcières pour Cinq, six bonheurs

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le rendez-vous de la bonne humeur

Le potager, aussi, a ses olympiadesL’initiative est née il y a quelques années à Nantes. Elle arrive au parc départemental de L'Ile-Saint-Denis. Les Olympiades du potager, c’est une compétition potagère mettant en scène des épreuves ludiques autour des gestes, des outils et des savoirs du jardin-pota-ger. « Michel Scrive, animateur de la Maison du parc, a proposé l’initiative et a sollicité les médiathèques », explique-t-on au sein du réseau des médiathèques. « Le projet s’inscrit dans la longue préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Nous allons construire un événement écolo-ludique autour d’un défi sportif en équipe ». Comme de vraies Olym-piades, chaque équipe devra réaliser plusieurs épreuves. Parmi elles, le lancer de savates en

caoutchouc, le tri de patates (bleu, jaune, rouge), le jeu de la Pollinisation où il faudra envoyer du pollen dans des fleurs ou de la pêche à la ligne où les équipes devront attraper le pollen et le déplacer dans une autre fleur, la course en brouette, habiller et déshabiller un épouvantail le plus vite possible, le jeu du composteur… Ici, pas de perdants ni de gagnants mais des sourires et de la bonne humeur garantie. Le 4 mai au parc départemental de L’Ile-Saint-Denis ; inscription auprès de la médiathèque Elsa-Triolet, à L'Ile-Saint-Denis.

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grand jeu national

Les Petits champions de la lectureInitié par le Syndicat national de l’édition et placé sous le haut patronage de l’Édu-cation nationale, le concours des Petits champions de la lecture est un grand jeu gratuit et ouvert à tous les enfants de CM2. L’année dernière, il rassemblait plus de 35 000 participants. Son but ? Promouvoir la lecture sur un mode ludique. Il s’agit de lire à voix haute pendant trois minutes le texte de son choix devant ses camarades en y met-tant le ton, le rythme, les gestes puis, si on est sélectionné, devant un jury départemental et pour finir, devant le jury national lors de la finale qui se tient sur la scène de la Comédie Française devant un parrain prestigieux (Guillaume Gallienne en 2018). En Seine-Saint-Denis, le Salon du livre et de la presse jeunesse coordonne l’organisation des demi-finales et finale. Les médiathèques de Plaine Commune proposent un accompagnement des épreuves pour les classes qui s’inscrivent dans l’initiative. Elles mettent à disposition un lieu pour répéter, organiser les étapes de qualification et la sélection et relaient la sélection bibliographique conçue par le Salon du livre et de la presse jeunesse. Dans la même veine que les concours d’éloquence, les Petits champions de la lecture permettent de mettre en valeur les qualités orales de chacun et de prendre confiance en soi.

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Piouh : petit habitant du Grand BoisEstelle Billon-Spagnol /Grasset jeunesse.Piouh, un oisillon du Grand Bois, raconte son quotidien et présente sa champimaison, ses deux amies, Coxi et Guernoule, ou encore ses goûts et ses humeurs.

Duel au soleilManuel Marsol /L'Agrume.Un Indien et un cow-boy s'apprêtent à se livrer un duel. Mais les incidents et les imprévus se succèdent, obligeant le duo à reporter le combat au lendemain. Pépite du livre illustré 2018 (Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil).

Le tracas de BlaiseRaphaëlle Frier, Julien Martinière /Atelier du poisson soluble.Blaise se réveille un matin après une nuit agitée. Il sent que quelque chose a changé en lui. Il entame une longue métamorphose dont il s'efforce de dissimuler les signes au quotidien. Pépite d'or 2018 (Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil).

LA SÉLECTIONENFANCE DES BIBLIOTHÉCAIRES

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Ça va vous plaire —

↑ OUH LÀ LÀ | JUNIORE ↑ NOT EASY TO COOK | CANNIBALEParité oblige, deux groupes français, l’un exclusivement féminin, l’autre exclusivement masculin ! Juniore est un trio qui puise largement son inspiration dans la pop des années 60, versant psychédélique. Les 14 titres de cet album sont chantés d’une voix blanche et entêtante par Anna Jean (fille du grand JMG Le Clézio), les textes sont fine-ment travaillés, et c’est typiquement le CD dont on se dit « ouais, sympa mais bon… », et qu’on se retrouve à passer en boucle des mois après ! Ensuite, quand des quarantenaires normands décident de monter un groupe avec les moyens du bord pour faire du garage-rock-psyché-tropical, ça donne : Cannibale ! Une énergie à toute épreuve, un anglais yaourt, un plaisir à jouer qui s’entend et l’envie de croquer à pleines dents dans cette année 2019, ça ne se refuse pas ! En bonus, un petit concert de grenouilles, je ne vous en dis pas plus…Nathalie

↑ GIMME THE LOOT | ADAM LEON Début des années 2010, Malcolm et Sophia, deux amis graffeurs désargentés se mettent en quête de 500 dollars pour réaliser LE graff qui les fera respecter dans tout New-York. Entre combines, embrouilles et rencontres de classe, sur fond de rivalité de gangs, on prend plaisir à vadrouiller avec eux. Le sentiment d’immersion est total, parfois à la limite du documentaire. Le duo de comédiens et les seconds rôles transmettent une énergie à la hauteur des couleurs de la ville et de ses disparités sociales et culturelles. La réalisation un peu tremblante et les plans larges tournés dans l’agitation de la ville par le réalisateur donnent au film le charme du cinéma des années 80. Et les musiques soul et gospel des années 50 finissent de nous embarquer avec elles dans cette aventure. Stéphane

↑ L’AMIE PRODIGIEUSE ELENA FERRANTEVous l’avez adoré en 2018, moi aussi ! L’amie prodigieuse, c’est une extraor-dinaire fresque qui retrace la vie de six familles italiennes dans un quartier malfamé de Naples. Au milieu des querelles, violences, déceptions et riva-lités va grandir la prodigieuse amitié de deux fillettes que l’on va suivre au fil du temps et avec bonheur. Cette saga nous embarque dans un monde complet, riche et bouillonnant.Le style est parfaitement adapté à l’histoire, très fluide et on se surprend à vouloir connaître la suite. Il y a comme une magie dans ce roman, du fait de l’attraction qu’exercent sur nous ces deux personnages en compétition permanente. On se prend très vite au jeu de cette relation complexe et subjective dès lors qu’on est entré dans l’histoire avec elles.Adriana

la rubrique dans laquelle les bibliothécaires de plaine commune vous font partager leurs coups de cœur.

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2019

↑ LA FILLE D’AVRIL ANNELISE HEURTIERLa fille d’avril, c’est le récit d’une libération. Catherine, 15 ans en 1966, vit dans un univers étriqué, traditionnel, rural, où les filles sont cantonnées aux tâches ménagères et à la maternité. Animée par un irrépressible désir de courir, pas du tout convenable pour une fille, elle parvient à écouter la voix de son corps et à sortir du modèle tout tracé pour elle. Par l’angle du sport, ce roman pour ados nous parle des représentations imposées par la société, représentations qui se heurtent à ce que ressent et éprouve physiquement l’héroïne. Situé dans une époque finalement assez récente - c’est la génération de nos mères ou de nos grands-mères - il nous rappelle à quel point notre société a évolué mais il nous montre aussi tout le chemin qui reste à parcourir.Ève

↑ THE WIRE : QUAND LA SÉRIE POLICIÈRE DEVIENT DOCUMENTAIREAvec The Wire (Sur écoute), David Simon nous livre une vision crue de Baltimore. La force de cette série policière est de raconter la même histoire en alternant les points de vue. Qu’elle soit vue à travers les yeux des policiers ou des caïds, chaque saison aborde subtilement une pro-blématique sociale. Éducation, proximité entre la sphère politique et la police, légalisation des drogues, ségrégation... Autant de sujets qui donnent à la série des allures de docu-mentaire. Pas étonnant que The Wire ait inspiré de nombreux universi-taires américains. Série exigeante, à la lenteur assumée, mais culte pour beaucoup d’amateurs de séries.Hervé

↑ LES SENTIMENTS DU PRINCE CHARLES LIV STÖMQUISTAttention, petite bombe ! Cette première traduction fran-çaise (2012, puis 2016) de la BD de la suédoise Liv Stömquist nous révèle le sentiment amoureux comme une arène des rapports de pouvoir entre hommes et femmes. Comment le politique peut-il se conjuguer à l’intime ? De l’idée de « coup de foudre » à l’institution du mariage, en passant par la violence émotionnelle et le rapport au corps de l’autre, on découvre nos manières d’être « en couple » à la lumière d’une domination masculine déconstruite avec humour. C’est une enquête réjouissante que dessine Liv Stömquist, d’un coup de crayon directement issu de la culture DIY des fanzines féministes. À grand renfort de récits tirés de la pop culture et de références scientifiques vulgarisées, cet exposé drôle et didactique vous donnera envie de faire la révolution !Marine

↑ LE PROBLÈME À TROIS CORPS | LIU CIXIN

D’abord, un avertissement : la quatrième de couverture est à fuir pour ne pas être spoilé d’une intrigue que l’auteur s’ingénie à dévoiler par petites touches. J’éviterai à mon tour d’en faire un résumé qui en révélerait trop. La plongée directe et sans combi-naison dans le roman permet d’être, à l’image des personnages, dérouté, inquiété mais également émerveillé par les inventions et les univers de ce premier tome d’une trilogie ambi-tieuse. En s’appuyant sur des théories parfois très récentes de l’astrophysique, des nano-technologies ou encore de la physique des particules, Liu Cixin parvient, sans trop nous perdre (oui, on avoue avoir sauté quelques passages techniques), à déployer une réflexion sur l’histoire récente de la Chine et sur un futur qui interroge la place de l’huma-nité dans l’univers.Albine

ADOS

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