LE MAGAZINE DE VOS SALLES Art Et ESSAI cinémovid’art 78

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CINÉMOVID’ A RT LE MAGAZINE DE VOS SALLES ART ET ESSAI • du 16 oct. au 19 nov. 2013 Tivoli et Lapérouse ALBI Cinémovida APT Cinémovida ARRAS Cinémovida-Lido CASTRES Cinémovida CHÂTEAUROUX Tanneurs DOLE Forum LAON Lido MANOSQUE Clovis SOISSONS www.cinemovida.com 78 Quai d’Orsay THIERRY LHERMITTE RAPHAËL PERSONNAZ NIELS ARESTRUP UN FILM DE BERTRAND TAVERNIER FRÉDÉRIC BOURBOULON ET JÉRÔME SEYDOUX PRÉSENTENT LE 6 NOVEMBRE D’APRÈS LE PREMIER TOME DE LA BANDE DESSINÉE DE ABEL LANZAC ET CHRISTOPHE BLAIN "QUAI D’ORSAY" ÉDITIONS DARGAUD AVEC BRUNO RAFFAELLI JULIE GAYET ANAÏS DEMOUSTIER THOMAS CHABROL THIERRY FRÉMONT MARIE BUNEL ALIX POISSON SCÉNARIO ET DIALOGUES ANTONIN BAUDRY CHRISTOPHE BLAIN ET BERTRAND TAVERNIER WWW.PATHEFILMS.COM D’APRÈS PHOTO ÉTIENNE GEORGE - CRÉDITS NON CONTRACTUELS GABRIELLE BLOOD TIES UN CHÂTEAU EN ITALIE INSIDE LLEWYN DAVIS LA VÉNUS À LA FOURRURE NOUVEAUTÉS, RÉPERTOIRE, JEUNE PUBLIC, DOCUMENTAIRES... TOUS LES FILMS ART ET ESSAI DANS VOTRE SALLE !

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cinémovid’artLE MAGAZINE DE VOS SALLES Art Et ESSAI • du 16 oct. au 19 nov. 2013

Tivoli et Lapérouse ALBI • Cinémovida APT • Cinémovida ARRAS • Cinémovida-Lido CASTRESCinémovida CHâTEAUROUX • Tanneurs DOLE • Forum LAON • Lido MANOSQUE • Clovis SOISSONS

www.cinemovida.com

nº 78

Quai d’OrsayTHIERRY LHERMITTE RAPHAËL PERSONNAZ NIELS ARESTRUP

UN FILM DEBERTRAND TAVERNIER

FRÉDÉRIC BOURBOULON ET JÉRÔME SEYDOUXPRÉSENTENT

LE 6 NOVEMBRED’APRÈS LE PREMIER TOME DE LA BANDE DESSINÉE DE

ABEL LANZAC ET CHRISTOPHE BLAIN "QUAI D’ORSAY" ÉDITIONS DARGAUDAVEC BRUNO RAFFAELLI JULIE GAYET ANAÏS DEMOUSTIER THOMAS CHABROL THIERRY FRÉMONT MARIE BUNEL ALIX POISSON

SCÉNARIO ET DIALOGUES ANTONIN BAUDRY CHRISTOPHE BLAIN ET BERTRAND TAVERNIERWWW.PATHEFILMS.COM

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Nouveautés, répertoire, jeuNe public, documeNtaires... tous les films art et essai daNs votre salle !

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LE 30 OCTOBRE AU CINÉMATÉLÉCHARGEZ L’APPLICATION IPAD DU FILM

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LUIS REGO FANNY TOURON KEA KAING CYRIL COUTON GUILHEM PELLEGRIN JEAN-PAUL SOLAL avec la participation de JEAN-CLAUDE DREYFUS scénario de SYLVAIN CHOMET producteur exécutif FRANÇOIS-XAVIER DECRAENE directeur de post-production CÉDRIC ETTOUATI chorégraphie DOMINIQUE HERVIEU 1re assistante mise en scène MATHILDE CAVILLAN casting GÉRARD MOULEVRIER a.r.d.a.

directeur de la photographie ANTOINE ROCH a.f.c. chef décorateur CARLOS CONTI créateur des costumes OLIVIER BÉRIOT monteur SIMON JACQUET chef opérateur du son JEAN-PAUL MUGEL monteurs son OLIVIER WALCZAK SÉBASTIEN WERA mixeur EMMANUEL CROSET musique originale écrite et composée par SYLVAIN CHOMET et FRANCK MONBAYLET en association avec HOCHE IMAGES COFINOVA 9 et MANON 3 avec le soutien de la PROCIREP avec la participation de CANAL+ CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS

une coproduction EUROWIDE FILM PRODUCTION PATHÉ FRANCE 3 CINÉMA APPALOOSA DÉVELOPPEMENT producteur associé ROMAIN LE GRAND coproducteur FLORIAN GENETET-MOREL produit par CLAUDIE OSSARD et CHRIS BOLZLILA BANDE ORIGINALE EST DISPONIBLE SUR BORIGINAL UN LABEL CRISTAL RECORDS / SONY MUSIC. L’APPLICATION EST DISPONIBLE CHEZ APPLE STORE. WWW.PATHEFILMS.COM

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ALBI Le Tivoli : 2 rue Pierre GillesLe Lapérouse : 60 rue Séré de Rivières • tél : 05 63 54 62 89

APT Cinémovida : Rue Scudery • tél : 04 90 74 16 46

ARRAS Cinémovida : 48 Grand Place • tél : 03 21 15 54 39

CASTRES Cinémovida Le Lido : 24 quai Miredames • tél : 05 63 71 23 65

CHâTEAUROUX Cinémovida86 av. Charles De Gaulle • tél : 02 54 22 55 80

DOLE Les Tanneurs : 12 rue du 21 janvier • tél : 03 84 82 63 75

LAON Le Forum : 17 av Carnot • tél : 03 23 79 09 59

MANOSQUE Le Lido : 2 av St Lazare • tél : 04 92 72 00 85

SOISSONS Le Clovis : 12-14 rue du Beffroi • tél : 03 23 59 31 42

l e s f i lms du mo i s

Attila Marcel .................................. p. 13

Blood Ties ........................................ p. 9

Blue Jasmine ................................... p. 6

Un Château en Italie ......................... p. 7

Les Conquérants ............................ p. 12

Diana ............................................... p. 6

Gabrielle .......................................... p. 5

Inside Llewyn Davis ....................... p. 10

Lettre à Momo ............................... p. 14

Le Médecin de famille .................... p. 11

Miele ............................................... p. 8

Mon âme par toi guérie .................... p. 4

Omar ............................................... p. 9

Quai d’Orsay .................................. p. 11

Sur le chemin de l’école ................ p. 12

La Tendresse ................................... p. 8

La Vénus à la fourrure .................... p. 13

La Vie d’Adèle .................................. p. 4

La Vie domestique ........................... p. 5

Violette ............................................ p. 7

Jeune public .................................. p. 14

Calendrier ...................................... p. 15

www.cinemovida.com

l e s sa l l es

C’est la saison des festivals et des animations

C’est toujours entre octobre et novembre que se concentrent les festivals dans vos cinémas. Le Arras Film Festival - du 8 au 17 novembre - offre une grande diversité dans la centaine de films proposés et de nombreuses personnalités du cinéma y sont attendues (Philippe Lioret, Patrice Leconte, Yolande Moreau...). Le festival du film d’Afrique d’Apt - du 8 au 14 novembre - en plus de garantir un dépaysement, présente aux cinéphiles des rencontres exceptionnelles avec les plus grands cinéastes du conti-nent. Le festival des Œillades d’Albi - du 19 au 24 novembre - trace toujours son sillon dans l’exposition des films français accompagnés de talents tels qu’Emmanuel Mouret, Fanny Ardant, Maryline Canto. Toujours à Albi, en partenariat avec l’association Septième Toile, le Lapérouse a monté une soirée débat - le 18 octobre à 20h - autour du film Donner Recevoir sur le don d’organes avec des intervenants du CHU d’Albi. Le cinéma de Manosque organise comme chaque année son festival d’animation - du 15 au 25 octobre - en partenariat avec la MJC et projette une belle moisson de films pour le jeune public.Le cinéma de Castres, en attendant prochainement la première semaine du cinéma indien, convie les spectateurs assidus à une rencontre avec René Féret - le 24 octobre - pour la pré-sentation de son nouvel opus Le prochain film. Le Cinémovida de Châteauroux permettra aux cinéphiles de découvrir une sélection de films israéliens - du 15 au 19 novembre.Les animations telles que les ciné-séniors, les ciné-goûters, les soirées débats, les semaines à thème,… sont toujours aussi importantes dans nos cinémas, rythment la vie culturelle et ré-coltent votre adhésion tant le besoin d’échanger et de partager des émotions autour d’un film semble de plus en plus nécessaire.

Bonnes projections à tous !

Laurent Demangeon, l’équipe de programmation.

édito

éd

ito

CInéMoVID’ArT est une publ icat ion de la SAS CInéSYMPA 18 avenue de la Voie Domitienne - Immeuble Le Forum - 34500 Béziersd i r e c t i o n . b e z i e r s @ c i n e m o v i d a . c o mréalisation : Coté Ciné - 32 av. Georges Clémenceau 34000 Montpellier - rédaction : Aysegül Algan ([email protected]), Bertrand Morane, Cécile Vargoz ([email protected]) - PAo : Cécile Vargoz(© CoTE CInE. tous droits de reproduction réservés) - Impression : roTIMPrES.

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Mon âme par toi guériede François Dupeyron, France, 2013, 1h58avec Grégory Gadebois, Céline Sallette, Jean-Pierre Darroussin, Marie Payen...

Frédi élague les arbres des bourgeois et promène sa carcasse de gros ours taiseux sur sa moto. Autour de son mobile-home, il peut au hasard retrouver une ex hostile, sa gamine paumée entre eux deux, son père dévasté par la mort de son épouse, et des inconnus qui viennent frapper à sa porte, lorsque la médecine abdique. Car qu’il le veuille ou non, Frédi a le pouvoir, légué par sa mère, de guérir les autres avec ses mains. Mais comment assumer un tel don quand il a tant de mal à s’assumer lui-même ? Cela faisait un moment que l’on n’avait pas de nouvelles de François Dupeyron. Épuisé par des années de lutte contre des produc-teurs frileux, chaînes télé prudes et avances sur recettes retirées, le réalisateur de C’est quoi la vie et La Chambre des officiers a bien failli jeter l’éponge... Mais comme le scandait son Aide-toi et le ciel t’aidera en 2008, il a tenu bon, et revient enfin avec une œuvre réalisée sans concession, prolongement cinématographique de son roman « Chacun pour soi, Dieu s’en fout ». Si Dieu s’en fout, alors qu’est-ce qui reste au ciel ? Un soleil radieux dont le cinéaste, épaulé par son fidèle chef opérateur Yves Angelo, apprivoise littéralement la lumière. C’est pourtant la pré-carité et le fier désespoir que filme Dupeyron, des destins grumeleux qui se fondent en une image soyeuse, en un « lyrisme réaliste » chavirant. Ses comédiens, tous parfaits en commençant par Grégory Gadebois (César du meilleur espoir pour Angèle et Tony) et Jean-Pierre Darroussin dans le tendre mais prude tandem père-fils, incarnent des vies à la fois profondément ordinaires et singulière-ment uniques, dans un film qui transforme la misère du monde en élan vital.

A.A.

> Dole du 16 au 29 octobre> Soissons du 16 au 22 octobre> Laon du 23 au 29 octobre

La vie d’Adèlede Abdellatif Kechiche, France, 2013, 2h55avec Adèle Exarchopoulos, Léa Seydoux, Salim Kechouche, Aurélien Recoing, Jérémie Laheurte, Catherine Salée...Palme d’Or, Festival de Cannes 2013

Abdellatif Kechiche n’en est pas à sa première bravoure. De L’Esquive à Vénus noire, en passant par La Graine et le mulet, le réalisa-teur franco-tunisien n’a cessé de pousser les limites de son art. Et sa libre adaptation de la BD « Le bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh devient, sur grand écran, le pari de toutes les audaces. Audace de la durée, avant tout, qui nous plonge pendant les trois heures de projection (qui filent comme le vent), dans le quotidien banal d’une jeune lycéenne de la banlieue lilloise, qui deviendra institutrice, en passant par son éveil sismique à la sexualité avec une fille aux cheveux bleus qui, dès sa première apparition, à mis ses sens en feu. Audace des scènes d’amour orgasmiques aussi qui, sans bluff ni voyeurisme, entre regard clinique et admiration poétique, ouvre une brèche dans la représentation du sexe à l’écran (hors porno). Enfin, audace de faire un réel pari de cinéma, avec ce magnifique portrait de femme sexuée, émancipé de tout le discours politique ambiant qui enflammait l’opinion publique au même moment. Collé à la peu de ses comé-diennes, Kechiche nous fait vivre et éprouver ce sur quoi d’autres dissertent stérilement, réalisant au passage une fine analyse des complexités et contradictions de la société française. Toutes les thématiques chères au cinéaste – le déterminisme social, le rôle de l’école, le genre, la conformité – sont là, enve-loppées dans une histoire d’amour dont on expérimentera aussi bien le désir, la douceur que la furie et la douleur. Pièces maîtresses indissociables du film, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux sont volcaniques, et Kechiche, pas loin du sommet.

A.A.

> Manosque, Albi, Dole, Arras du 16 au 29 octobre> Apt, Châteauroux, Soissons du 23 octobre au 5 novembre> Castres du 23 octobre au 12 novembre> Laon du 30 octobre au 12 novembre

CASTRESLes Cinglés du cinéma proposent :

Les sept Samouraïsde Akira Kurosawa, Japon, 1954, 3h26avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Keiko Tsushima...> du 16 au 22 octobre

Le prochain filmde rené Féret, France, 2013, 1h23avec Frédéric Pierrot, Antoine Chappey, Sabrina Seyvecou, Marilyne Canto, Grégory Gadebois...> du 23 au 29 octobre en présence du réalisateur jeudi 24 octobre

Tirez la langue Mademoisellede Axelle ropert, France, 2013, 1h42avec Louise Bourgoin, Cédric Kahn, Laurent Stocker> du 30 octobre au 5 novembre

People Mountain, People Seade Shangjun Cai, Chine, 2013, 1h31avec Jian Bin Chen, Xiubo Wu...> du 6 au 12 novembre

Magnifica Presenzade Ferzan Özpetek, Italie, 2013, 1h46avec Elio Germano, Paola Minaccioni...> du 13 au 19 novembre

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Gabriellede Louise Archambault, Canada, 2013, 1h44avec Gabrielle Marion-Rivard, Mélissa Désormeaux-Poulin, Alexandre Landry...Prix du Public, Festival de LocarnoPrix du jeune public et d’interprétation masculine, Festival d’Angoulême

Gabrielle vit dans une résidence pour adultes atteints comme elle de déficience intellectuelle. Singulièrement douée pour la musique, elle fréquente une chorale où elle « tombe en amour » pour Martin, un de ses camarades. Mais peut on s’aimer comme les autres, quand on n’est pas comme les autres ? Et surtout sans les autres, quand on dépend, au quotidien, de la famille et des travailleurs sociaux ? Filmer le handicap, surtout quand il est aussi invisible que le syndrome de Williams, est aussi délicat que jouer le handicap. Le tact de la Québécoise Louise Archambault est d’avoir tourné une fiction avec, et non pas sur des personnes qu’elle appelle « invisibles », en y intégrant des acteurs professionnels. Comme les membres de la chorale des Muses, c’est la vraie Gabrielle qui joue « son » rôle face au comédien Alexandre Landry dans celui de son amoureux, c’est aussi le vrai Robert Charlebois qui intervient tandis que la sœur est interprétée par Mélissa Désormeaux-Poulin, découverte dans Incendies. Un équilibre qui permet la justesse et la spontanéité, tout en évitant l’impudeur lorsqu’il s’agit de filmer – ou de jouer – l’amour. Car Gabrielle, c’est d’abord une histoire d’amour vibrante, où palpitent le frisson du désir et l’aspiration au bonheur. Ici, c’est la musique qui éveille à l’amour, et c’est l’amour qui éveille au besoin d’autonomie. Et en abordant avec tact la question de la sexualité, le film questionne plus largement celle de la dépendance. Si Gabrielle rêve de vivre sa vie, sa sœur qui veille sur elle, loin de son mari, peut-elle vivre la sienne ? En sachant préserver la fraîcheur et la légèreté de sa lumineuse interprète, en s’attachant à des émotions universelles, Gabrielle parvient à montrer, sans démontrer, un réel bouleversant.

C.V.

> Apt du 16 au 22 octobre > Soissons du 30 octobre au 5 novembre > Castres, Arras du 16 au 29 octobre > Laon du 6 au 12 novembre > Albi du 30 octobre au 12 novembre > Manosque du 13 au 19 novembre

La Vie domestiquede Isabelle Czajka, France, 2013, 1h33avec Emmanuelle Devos, Julie Ferrier, Natacha Régnier, Helena Noguerra, Laurent Poitrenaux...

Juliette, 42 ans, mariée, deux enfants, habite une villa coquette en périphérie de Paris, près du Parc de Marly. Aujourd’hui, elle a des courses à faire, un article à termi-ner, un atelier d’écriture au lycée à animer. Mais avant de partir, il faudrait qu’elle lance une machine, téléphone à la baby-sitter, et surtout, peut-être, qu’elle reçoive enfin un coup de fil pour un poste important dans une maison d’édition réputée...

Transposant le roman « Arlington Park » de l’Anglaise Rachel Cusk dans la ban-lieue parisienne, Isabelle Czajka (L’Année suivante, D’amour et d’eau fraîche) filme 24 heures de la vie d’une « desperate housewife » de la classe moyenne occi-dentale. Soit son quotidien le plus trivial, du petit déjeuner des enfants au dîner mondain du soir, en passant par le café assommant pris avec les mamans du quartier. Mais ici, pas de cadavre enterré dans le jardin, ni même de mari infidèle. Entre leurs intérieurs douillettement formatés et le centre com-mercial où elles croisent, sans s’y frotter, la précarité, la réalisatrice pose un regard acéré sur ces femmes au foyers postmo-dernes, devenues leur propre bourreau. Or, en filmant avec une subtile acuité leur vie domestique, Czajka soulève des questions profondément existentielles (le fonctionne-ment du couple, les arrangements de la vie, les rêves inaboutis, le temps qui passe...) et politiques (l’égalité, le vivre ensemble, les carcans sociaux…). Emmanuelle Devos est épatante en «Mrs. Dalloway» version 2013, confrontée, en cette journée aussi ordinaire que particulière, à sa propre aliénation.

A.A.

> Arras, Albi du 23 au 29 octobre > Manosque, Apt, Châteauroux, Laon du 30 octobre au 5 novembre> Dole du 30 octobre au 12 novembre> Castres, Soissons du 6 au 12 novembre

à CASTRESavec la carte Les cingLés du cinéma

• tarif réduit 4,50e pour les films Art et Essai • tarifs préférentiels pour les séances spéciales

carte en vente 14e au Cinémovida Le Lido

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CHâTEAUROUX

Ciné senior Un rendez-vous mensuel autour d’un film et café !En partenariat avec l’association 55 et plus.

Quai d’Orsayde Bertrand Tavernier (voir p. 11)> vendredi 8 novembre à 14h15

Soirée (Contre) Champs LibresAprès le film, la discussion vous appartient… échangez vos réactions, témoignages, analyses.

Ne m’oublie pasde David Sieveking, allemagne, 2013, 1h28David Sieveking réalise un film sur sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer, et entre-prend alors un voyage dans l’histoire de sa drôle de famille.

> mardi 12 novembre à 20h30débat en compagnie de représentants de l’associa-tion « France Alzheimer »

Festival du FiLm iSrAéLien Découvrez la programmation sur notre site : www.cinemovida.com/chateauroux> du 15 au 19 novmbre

ARRASLittérature et CinémaCycle proposé par le service culturel de l’Université d’Artois, Plan-Séquence et Cinémovida. Chaque film est présenté par Guillaume Winter, enseignant à l’UFR de Langues d’Arras.

Une Place au Soleilde George Stevens, USA, 1951, 2h02avec Montgomery Clift, Elizabeth Taylor, Shelley Winters....

Une magnifique adaptation du roman Une Tragédie américaine de Theodore Dreiser.

> mardi 26 novembre à 20h Tn : 4e/ Carte Plan-Séquence/étudiants : 3e

Blue Jasminede Woody Allen, USA, 2013, 1h38avec Cate Blanchett, Sally Hawkins, Peter Sarsgaard, Alec Baldwin, Louis C.K., Bobby Cannavale...

Après un tour d’Europe qui commençait à vi-rer au folklore, le cinéaste new-yorkais revient là où on ne l’attendait pas : à San Francisco, mais surtout dans une veine bouleversante qui marque un nouveau tournant dans son œuvre prolifique. Comme si, à l’image de son magnifique personnage féminin, qui se fait appeler Jasmine parce que c’est plus poé-tique que Jeannette, Woody Allen changeait de ville pour prendre un nouveau départ. Jasmine, elle, quitte sa vie de mondaine new-yorkaise pour se réfugier chez sa sœur, caissière de supermarché à Frisco. Trahie par son richissime mari, ruinée et déchue, Jasmine a le blues. Aussi égarée qu’élégante, elle avale du Xanax et parle toute seule dans la rue, rêve de reprendre des études et de rencontrer un homme qui lui rendrait le standing qu’elle mérite. Jasmine n’est pas une alter-ego intello du cinéaste, mais il filme ses névroses avec la même acuité que les siennes, avec humour mais sans cynisme. Navigant avec elle entre passé et présent, il révèle peu à peu toute sa profondeur et sa mélancolie pour un monde disparu, au delà de tout son fric perdu. Et si l’hypocrisie et le mensonge sont ici clairement du côté des riches, et les vraies valeurs du côté de la sœur prolo – la formidable Sally-Be Happy-Hawkins – , la fable morale n’atteint pas la cruauté de Match Point et du Rêve de Cassandre. Il y a du Tchekhov dans ce sentiment de vie ratée et de rêves inaboutis, du Tennessee Williams dans ce personnage perdu dans ses fantasmes, dont l’humanité prime sur l’étude sociale. Et qui inscrit Cate Blanchett, sublimissime, dans la galerie des

plus belles inspiratrices de Woody Allen. C.V.

> Apt, Castres, Albi, Laon, Soissons du 16 au 22 octobre

Dianade Oliver Hirschbiegel, G-B, 2013, 1h48avec Naomi Watts, Naveen Andrews, Douglas Hodge, Geraldine James, Charles Edwards...

De ses fiançailles avec le prince de Galles en 1981 à sa disparition dans un accident de voiture controversé en 1997, Diana a été une icône du 20e siècle. Si la détresse émotion-nelle de son mariage puis les tumultes de son divorce ont inspiré nombre de biogra-phies, écrites ou filmées, le premier long métrage de cinéma consacré à Lady Di se focalise sur deux années de sa vie. Les deux dernières, plus précisément où, dégagée de ses responsabilités royales – mais pas forcé-ment de ses pesanteurs –, la jeune femme se consacre à son engagement humanitaire (notamment contre les mines antipersonnel), et vit sa plus grande histoire d’amour.Le 6 septembre 1997, un homme effondré assiste aux obsèques de Diana. Peu de gens reconnaissent le cardiologue anglo-pakista-nais Hasnat Khan. Et alors que les tabloïds affirment que Diana s’apprêtait à épouser Dodi Al-Fayed, rares sont ceux qui savent que, peu avant son accident, elle essayait encore de joindre Hasnat pour le convaincre de revenir à elle… Confié à l’Allemand Oliver Hirschbiegel (réalisateur de La Chute consa-cré aux 12 derniers jours d’Hitler), la révéla-tion de cette ultime histoire d’amour prend une ampleur cinématographique sans rien perdre de sa rigueur factuelle, en se basant sur d’importantes recherches, témoignages et archives. Mais la plus percutante justesse reste celle de l’allure, de la voix et du regard de Naomi Watts. La comédienne australo-britannique réussit la gageure de réincarner littéralement Lady Di, pour dévoiler, derrière l’imagerie publique, une femme passionnée qui s’est battue pour être heureuse envers et contre tout.

B.M.

> Castres, Albi, Châteauroux, Arras, Laon, Soissons du 16 au 22 octobre> Dole du 16 au 30 octobre

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Un château en Italiede Valeria Bruni-Tedeschi, France/Italie, 2013, 1h44avec Valeria Bruni-Tedeschi, Louis Garrel, Filippo Timi, Marisa Borini, Céline Sallette...

Certains rêvent de châteaux en Espagne ; Louise, elle, a un château en Italie sur les bras. Cette bourgeoise quadra un peu paumée entre son héritage transalpin et son Paris d’adoption, entre son frère mourant et son amant immature, entre son âge et ses envies d’enfant, c’est bien enten-du V. B-T « herself ». Pour son troisième passage derrière la caméra après Il est plus facile pour un chameau et Actrices, la comédienne-réalisatrice se met une nouvelle fois en scène en compagnie de son « vrai ex » Louis Garrel – dans la peau d’un jeune comédien qui tourne dans les films de... son père ! – et de sa « vraie » mère Marisa Borini, pour conter des histoires somme toute très personnelles, mais écrites à plusieurs mains. À y voir de plus près, il y a dans ce Château en Italie autant de Valeria que de ses co-scénaristes Noémie Lvovsky (Camille redouble) et Agnès de Sacy (L’Homme de sa vie, Je l’aimais), autant de fantaisie légère que de gravité dans les sentiments. Tout comme il y a, dans ce cinéma aux humeurs multiples, autant de névroses curieuses de grande bourgeoise que d’inquiétudes communes à madame-tout-le-monde, autant de nombri-lisme que de distance. Valeria Bruni-Tedeschi sait là où ça lui fait mal. Mais elle sait aussi là où ça pourrait agacer. C’est donc avec un habile talent d’équilibriste qu’elle déroule son histoire de famille, d’amour, de deuil... à la frontière entre fiction et biographie, entre légèreté et gravité, entre fantaisie et tristesse. Et avec, cerise sur le château, sincérité.

B.M.

> Albi du 30 octobre au 12 novembre > Manosque, Châteauroux du 6 au 12 novembre > Arras du 30 octobre au 5 novembre > Apt, Castres, Laon du 13 au 19 novembre

Violettede Martin Provost, France, 2013, 2h19avec Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier Gourmet, Catherine Hiegel, Jacques Bonnaffé, Olivier Py, Nathalie Richard...

Après Séraphine de Senlis, c’est à Violette Leduc que Martin Provost rend justice. L’auteure pionnière de L’Asphyxie, La Chasse à l’amour ou Ravages, qui a écrit sur la sexualité ou l’avortement, et fictionnalisé sa vie dans une langue intrépide et charnelle, comme peu de femmes avant elle. Née bâtarde au début du siècle dernier, Violette s’est battue, comme Séraphine, pour se faire une place dans un monde qui n’était pas le sien. Un parcours de combattante que le cinéaste, là encore, raconte à travers sa rela-tion avec son mentor. Pour Violette Leduc,

ce fut Simone de Beauvoir. De leur rencontre dans le Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre jusqu’au succès de La Bâtarde en 1964, le cinéaste retrace la passion Affamée de Violette pour une Simone – ici étonnam-ment fragile –, qui, tout en tenant à distance sa protégée, l’accompagnera toute sa vie. Le film est découpé en chapitres comme un roman, et comme autant de rencontres tumultueuses qui ont marqué la vie de Violette – sa « mère littéraire » Beauvoir mais aussi sa vraie mère Berthe, les écrivains adulés Maurice Sachs et Jean Genet, ou le riche collectionneur Jacques Guérin. Pourtant, c’est une Violette seule et secrète que montre Provost, atténuant son image scandaleuse et paranoïaque, pour insister sur le long chemin de solitude et de persévé-rance. Une vision plutôt sobre dans un film épuré, qui ne s’encombe pas de la recons-titution historique, mais soigne sa lumière – de l’hiver sombre de la misère au soleil provençal de la gloire – et chaque nuance de couleur pour aller au cœur des êtres. Devos enlaidie en Violette et Kiberlain en Simone sont étonnantes.

C.V.

> Castres, Châteauroux du 6 au 19 novembre> Manosque du 13 au 19 novembre

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Mielede Valeria Golino, Italie/France, 2013, 1h40 avec Jasmine Trinca, Carlo Cecchi, Libero De Rienzo, Vinicio Marchioni, Iaia Forte...

La belle actrice de Respiro, Valeria Golino, a tant joué pour les autres – de Rain Man à 36 quai des orfèvres en passant par Les Beaux gosses - qu’elle pouvait bien, à son tour, passer derrière la caméra. Pour son premier film, elle se frotte à un sujet sensible et tabou dans son Italie catholique, à travers un très singulier personnage féminin. Une fille belle et mystérieuse, vigoureuse et plutôt taiseuse. Pour son père et son amant, Irène est étudiante. Pour l’organisation clandes-tine qui l’emploie, elle s’appelle Miele, et voyage beaucoup, son MP3 vissé sur les oreilles, de Rome à Tijuana en passant par Los Angeles. Son trafic ? Des barbituriques vétérinaires... qu’elle revend à des malades en phase terminale pour les aider à mourir. Fait-elle ça pour l’argent ? Par compassion ? Par conviction ? Golino observe avec pudeur son ange de la mort – superbe Jasmine Trinca (Romanzo criminale, L’Apollonide...) - qui accompagne ses « clients » en leur passant une douce musique. Les choses se compliquent quand Miele fournit Monsieur Grimaldi, un vieil intellectuel en bonne santé, mais qui n’a plus le goût de vivre. Elle va tout faire alors pour l’empêcher de se suicider. Et tout en nous confrontant à ses interrogations morales – y’ a-t-il des gens qui ont le « droit » de mourir plus que d’autres ? – le film se resserre autour de la relation émouvante entre ce vieux monsieur désabusé et cette jeune femme moderne, rattrapée par ses sentiments. Avec, en toile de fond de ce beau portrait de femme, celui d’une Italie où les liens se disloquent, entre une généra-tion désenchantée et une qui a appris la débrouille avant tout.

B.M.

> Dole du 16 au 22 octobre > Manosque du 23 au 29 octobre

La Tendressede Marion Hänsel, Belgique/France, 2013, 1h20avec Marilyne Canto, Olivier Gourmet, Adrien Jolivet, Margaux Chatellier, Sergi López...

C’est une histoire simple, sur des gens normaux, qui se déroule en deux jours, le temps de leur voyage. Frans et Lisa sont séparés depuis 15 ans, mais se retrouvent pour aller chercher, en voiture, leur fils de 20 ans qui vient d’avoir un accident de ski dans les Alpes. Comme dans tout road-movie, leur parcours à travers les montagnes sera à la fois physique et intérieur. Ici pas de grands drames, encore moins de psychodrame ; toute la grandeur de La Tendresse est de filmer en scope de « petites » émotions, de s’attacher à des sentiments vrais avec légèreté. Ce n’est pas un film sur la rupture haineuse ou la passion dévastatrice, mais sur ces rela-tions « normales » d’après une séparation « normale », faites d’éloignement poli et de petites rancœurs, de querelles futiles et de nostalgie, mais aussi de toute la connivence et de l’attachement qui peut lier ceux qui se sont aimés... ou qui s’aiment encore, mais d’une autre façon. Frans et Lisa se sou-viennent, rient d’eux mêmes et l’un contre l’autre, s’inquiètent pour leur fils ensemble, se lancent des piques. La sobre mise en scène de Marion Hänsel est resserrée sur ses acteurs, autour de leurs dialogues cocasses ou de leur non-dits pudiques, s’échappant quand il faut dans les paysages alpins. Il fallait bien sûr, pour rendre intense une histoire aussi ténue, des comédiens aussi subtils et concrets que Marilyne Canto et Olivier Gourmet, qui à la fois incarnent et suscitent la tendresse. Et leur rencontre avec leur fils, parfait Adrien Jolivet, raconte de la même façon, sans crise mais tout en finesse, la relation à un enfant... devenu grand.

C.V.

> Arras du 16 au 22 octobre> Albi, Laon, Soissons du 23 au 29 octobre> Manosque, Castres, Dole du 30 octobre au 5 novembre

ARRAS

du 8 au 17 novembre 2013110 films, de nombreux invités,rencontres, tables rondes...10 jours intenses de cinéma

Yolande moreau - invitée d’honneur rétrospective, leçon d’actrice le 16/11Avant-première HEnRi

Philippe Lioret - invité d’honneur rétrospective, leçon de cinéma le 15/11

Patrice Leconte - invité d’honneur rétrospective, leçon de cinéma le 11/11UnE PROMESSE

Compétition européenne9 longs-métrages inédits en Francerencontres avec les réalisateurs

40 inédits et avant-premièresLe meilleur de l’actualité internationaleUn regard sur le jeune cinéma d’auteur européen. Une section cinématographies d’Europe de l’Est.« Cinémas du Monde »

«nord contre Sud»De naissance d’une nation de Griffith (1915) au Lincoln de Spielberg (2012), une sélection de 15 films autour de la Guerre de Sécession. Table ronde en partenariat avec la revue L’Histoire

«Drôles d’espions des Sixties»...ou l’âge d’or du film d’espionnage !Une rétrospective en 12 films, et de drôles d’archives télé en partenariat avec l’InA

Festival des enfantsAvant-premières en présence des réalisateursCinés-concerts, cinés-goûters, Ateliers d’initiation et de découverte (cinéma d’animation, bruitage, effets spéciaux... encadrés par des professionnels)

Renseignements au 03 21 59 56 30

www.arrasfilmfestival.com

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Blood Tiesde Guillaume Canet, USA/France, 2013, 2h07avec Clive Owen, Billy Crudup, Marion Cotillard, Mila Kunis, Zoe Saldana,Matthias Schoenaerts, James Caan...

Après 12 ans de peine pour meurtre, Chris sort de taule, cheveux gras, tatouages délavés et re-gard perçant, mais usé. Il est chaleureusement accueilli par un père malade et une sœur paumée, beaucoup moins par son frère Frank, flic new-yorkais intègre, qui malgré sa rancœur, héberge, trouve un travail et se porte garant de l’ex-détenu. Pourtant, les penchants criminels et l’instinct de violence de Chris ne vont pas tarder à resurgir....Pour sa grande entrée dans le « ciné ricain », Canet se lance dans le remake d’un film français dont il partageait l’affiche avec François Cluzet : Les Liens du sang de Jacques Maillot. Le comé-dien-cinéaste s’est dégoté un co-scénariste de rêve, maître James Gray himself, pour transformer l’histoire des frères Papet en un récit intrinsèquement américain. La figure des frères opposés, le sens de l’ellipse, un goût de tragédie grecque... ce Blood Ties affiche ouvertement son lien de parenté avec le réalisateur de The Yards et La Nuit nous appartient. Mais surtout, la transposition du polar lyonnais d’origine dans le New York des années 70 offre à Canet l’occasion (et le plaisir) de déployer tout un arrière plan de souvenirs cinéphiles, de Cassavetes à Schatzberg, en passant par Lumet et Peckinpah. Outre l’impeccable reconstitution d’une époque (dont une BO atmos-phérique) et quelques rares mais efficaces scènes explosives (dont une course poursuite cor-nélienne), ce qui intéresse Canet n’est pas tant l’intrigue criminelle que la dichotomie constante entre le Bien et le Mal et le cheminement de la fatalité qui mène les frères à une impasse, quelque soit leur choix de vie. Entre polar et chronique familiale, entre fresque scorsesienne et film de gangsters à la française, ce Blood Ties assume pleinement ses filiations.

A.A.

> Albi, Dole, Châteauroux, Arras du 30 octobre au 19 novembre > Apt du 30 octobre au 5 novembre > Soissons du 30 octobre au 12 novembre > Manosque du 6 au 12 novembre > Laon, Castres du 13 au 26 novembre

Omarde Hany Abu-Assad, Palestine, 2013, 1h37avec Adam Bakri, Waleed F. Zuaiter, Leem Lubany, Samer Bisharat, Eyad Hourani...

Un jeune homme escalade un mur de béton sous des coups de feu. On est dans une ville de Cisjordanie coupée en deux, et comme tous les jours, Omar rejoint celle qu’il aime, Nadia, mais aussi ses deux copains d’enfance, avec qui il a décidé de passer à la lutte armée. Lors de leur pre-mière opération, un soldat israélien est tué... et Omar est aussitôt arrêté. Séparé de son amoureuse, manipulé par les Israéliens qui veulent en faire un indic et soupçonné par les siens d’être un traître, Omar ne sait plus en qui, et en quoi il peut croire...

Récompensé à Berlin en 2005 avec Paradise Now, conflit intérieur de deux kamikazes palestiniens, Hany Abu-Assad revient avec un vrai thriller, tourné dans les territoires occupés d’aujourd’hui, qui de-viennent un formidable territoire de cinéma. Ici les courses-poursuites sont d’autant plus stressantes qu’on ne sait jamais précisé-ment, comme les personnages, de quel côté du mur on se trouve. Et entre la lumière des paysages extérieurs et l’obscurité des cellules, entre la violence du dehors et l’amour qui le ronge de l’intérieur, on ne sait plus, comme Omar, qui est ami ou ennemi... C’est par l’habileté de sa mise en scène qu’Hany Abu-Assad distille le soupçon et la menace, filmant le conflit israélo-palesti-nien comme une guerre des gangs. Il serait réducteur de saluer Omar comme un film tourné et financé par une équipe 100 % palestinienne. Car sa force est de fusion-ner film d’action nerveux et film d’amour malheureux, pour raconter une histoire de confiance brisée, avec son lot de suspicion, de faux aveux et de vraies trahisons, dignes d’un John Le Carré. Et si la tension naît du contexte explosif, c’est la fiction qui, ici, nourrit la réflexion politique.

C.V.

> Arras du 30 octobre au 5 novembre > Laon, Soissons du 13 au 19 novembre

tous les horaires de votre cinéma : www.cinemovida.com

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Inside Llewyn Davisde Ethan et Joel Coen, USA, 2013, 1h45avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, John Goodman, Justin Timberlake,Garrett Hedlund, F. Murray Abraham...Grand Prix, Festival de Cannes 2013

Les Coen nous ont souvent transportés dans des visions élégiaques, parfois cruelles, de la mythologie américaine. Avec cet Inside Llewyn Davis, nous voilà plongés dans le New York de l’année 1961, aux côtés d’un chanteur de folk vagabond, talentueux mais abattu, qui cherche à se faire un nom en solo depuis la fin abrupte de son duo. En attendant de percer – ou au pire d’embarquer sur un navire marchand – , il squatte les canapés de ses potes avec sa guitare, un carton de disques invendus et le chat d’un canapé précédent. Llewyn a l’air un peu paumé, un tantinet salaud, mais surtout un brin maudit en cette veille des « roaring 60’s » où l’Amérique conformiste d’Eisenhower s’apprête à basculer dans la guerre du Vietnam et la fièvre de la contre-culture. Pour l’heure, la folk ronronne dans les clubs enfumés du Greenwich Village, et Llewyn, dans sa spirale de la loose. Les cinéastes déclarent s’être inspirés des mémoires d’un musicien nommé Dave Van Ronk. Si les charts ne semblent pas se souvenir de son nom, c’est la mémoire de toute une histoire « anté-dylanienne » de la folk que les Cien convoquent ici avec la méticulosité visuelle qu’on leur connaît. Les magnifiques images de Bruno Delbonnel (Amélie Poulain, Faust, Dark Shadows), qui ne s’aventurent jamais très loin des nuances de brun et de gris, inscrivent le film dans une imagerie d’époque, finement mélancolique, et sur-teintée d’humour « coennienne ». Mais c’est en prenant la tangente du road-movie, lorsque le héros embarque pour le voyage de la dernière chance vers Chicago en compagnie d’un jazzman héroïnomane et de son chauffeur taciturne, que Llewyn Davis révèle ce qu’il a vraiment dans le ventre ; l’odyssée pleine d’angoisse méta-physique et de perplexité, d’un artiste qui a perdu sa moitié. Peut-être une manière, pour deux frères cinéastes, de célébrer la force de l’union créatrice...

A.A.

> Albi, Châteauroux du 6 au 19 novembre ... et prochainement dans les autres villes

APT

Festival des cinémas d’Afriquedu Pays d’Apt - 11ème édition

Une 11ème édition marquée par son ouverture et sa diversité : 20 films de long et moyen métrage (fiction et documentaires), 12 courts métrages, 14 pays d’Afrique représentés...en présence d’une vingtaine de cinéastes.Des films des plus grands réalisateurs, comme Souleymane Cissé, Ousmane Sembene, Djibril Diop Mambety, nouri Bouzid, Mahamat Saleh Haroun, Flora Gomes ou Jean-Marie Teno voisineront avec ceux de jeunes réalisateurs, dont certains pour leur premier film.

Le Festival vous accueillera dans différents lieux (au Cinémovida, à la chapelle des Carmes, dans les quartiers dApt et à Saint Saturnin) pour les projec-tions, débats, ateliers et performances.

> du 8 au 14 novembreProgramme complet à partir du 14 octobreouverture de la billetterie au cinéma le 19 octobrewww.africapt-festival.fr

MANOSQUE

Ciné débatDie Weltde Alex Pitstra, Tunisie/Qatar/Pays-Bas, 2013, 1h20

> mardi 12 novembre à 20h30 en présence du réalisateur En partenariat avec Le Festival des Cinémas d’Afrique du Pays d’Apt et les Rencontres Cinéma de Manosque.

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Quai d’Orsayde Bertrand Tavernier, France, 2013, 1h53avec Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestup, Bruno Raffaelli, Julie Gayet, Thomas Chabrol, Thierry Frémont, Marie Bunel, Jane Birkin, François Perrot...Prix du Jury du meilleur scénario, Festival de San Sebastian 2013

On connaissait le Tavernier politique et son sens de l’humour, mais jamais dans une veine si purement comique. En adaptant, avec les auteurs eux-mêmes, la formidable BD éponyme de Christophe Blain et Abel Lanzac, le cinéaste nous plonge dans les coulisses du Quai d’Orsay du temps de Dominique de Villepin... et signe le « feel good movie » le plus jouissif que l’on ait vu depuis longtemps !Alexandre Taillard de Vorms est un ministre des Affaires Étrangères plein de panache, qui rayonne de la tribune des Nations Unies jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Un jeune diplômé de l’ENA, embauché pour écrire ses discours, va devoir apprendre à composer avec le stress, la susceptibilité et l’entourage du prince, pour se faire une place dans cet univers impitoyable...Sur un rythme claquant de slapstick, le film déroule la chronique d’un cabinet avec une acuité fascinante, fourmille d’allusions savoureuses aux personnalités réelles (Villepin, Chirac, Raffarin, Sarkozy...) et de situations allant jusqu’à l’absurde, ponctuée par des citations d’Héraclès ou des gags sur l’ourse Cannelle. Le tout dans une progression dramatique en crescendo, qui culmine sur un fameux discours à l’ONU... La satire est brillante, mais surtout, ne verse jamais dans la caricature ou le pamphlet simpliste. Comme Pierre Shoeller dans L’exercice de l’Etat, Tavernier respecte les personnes et leurs fonctions, pointe les dérives du pouvoir et la prétention des hommes, tout en sachant montrer leur engagement et leur travail surhumain. L’interprétation magistrale de Thierry Lhermitte est à l’image du film : entre finesse réaliste et pur burlesque. Et Quai d’Orsay réussit à être ce que échouent à devenir nos hommes politiques : passionnant mais

hilarant, populaire mais pas populiste.

C.V.

> Manosque, Albi, Dole, Châteauroux, Arras, Laon, Soissons du 6 au 19 novembre

Le Médecin de famillede Lucía Puenzo, Argentine/France/Espagne/Norvège, 2013, 1h33, avec Florencia Bado, Alex Brendemühl, Alan Daicz, Natalia Oreiro...

Patagonie, 1960. Sur la longue route qui mène à Bariloche, un médecin allemand rencontre une famille argentine. Les parents de Lilith, 12 ans, s’apprêtent à ouvrir une chambre d’hôtes au bord du lac Nahuel Huapi. L’élégant étranger deviendra leur pre-mier client... jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’ils vivent avec l’un des plus grands crimi-nels de tous les temps.Lucía Puenzo adapte son propre roman (« Wakolda ») en un troublant conte gothique dans lequel le Mal, judicieusement déplacé

de son contexte d’origine, prend les traits de Josef Mengele, médecin nazi (respon-sable d’atroces expériences médicales à Auschwitz) réfugié en Amérique latine. La période que le véritable Mengele passa à Bariloche reste l’une des plus mystérieuses de sa cavale – tout comme les raisons qui ont poussé le gouvernement argentin à ouvrir les portes du pays à tant de dignitaires nazis en fuite. C’est dans cette brèche que la ro-mancière et cinéaste laisse germer sa fiction. Au contact de la petite Lilith, « aryenne quasi parfaite » si ce n’était sa taille de lilliputienne, Mendele est rattrapé par son obsession pour « l’hygiène raciale » et la « pureté des gènes ». Représenté comme une pulsion monomaniaque, une vision du monde certes malade, mais ordonnée et quasi-rationnelle, le Mal se perpétue donc à travers le temps et l’espace. Il va se trouver à son tour disséqué, le « médecin de famille » devenant petit à petit lui même l’objet d’étude de la petite créature qui le fascine. Dans l’immensité grandiose des paysages de Patagonie, la confusion progressive entre discours scienti-fique et envoûtement amoureux n’en devient que plus troublante.

B.M.

> Apt du 13 au 19 novembre

Avec la carte Plan-Séquence à 15e

Bénéficiez de nombreux avantages au CInéMoVIDA d’ARRAS4,50e pour les films Art et EssaiTarifs préférentiels pour les séances spéciales...

consultez notre site Internet : www.plan-sequence.asso.fr

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ALBI

Soirée débat

Donner Recevoirde Bernard et Michele Dal Molin, France, 2013Le témoignage et l’histoire de quatre familles qui ont été confrontées aux questions du don d’organes ou de la greffe.

> vendredi 18 octobre à 20havec la participation du Centre Hospitalier d’Albi, médecins, urgentistes, spécialistes des prélève-ments d’organes

Festival les œillades

invités d’honneur Emmanuel Mouret qui vient présenter quelques uns de ses films et l’avant première de Une autre vieMahammat Saleh Haroun qui vient présenter sa filmographie

réalisatrices et réalisateurs présents :Fanny Ardant pour son premier filmCadences obstinéesMaryline Canto pour son premier film Le sens de l’humourJulie Bertuccelli pour La cour de BabelJérôme Soubeyrand pour Ceci est mon corpsKatell Quillevere pour SuzannePierre richard pour Les âmes de papierdans le lequel il tient un des rôles principaux

> du 19 au 24 novembre

Sur le chemin de l’écolede Pascal Plisson, France, 1h17

On a tous pris le chemin de l’école, en râlant et tenant la main à maman... pendant que sous d’autres latitudes, l’accès à l’éduca-tion est un parcours du combattant. Ainsi au Kenya, Jackson entreprend matin et soir quinze kilomètres au cœur de la savane pour atteindre son école, sous la menace des troupeaux d’éléphants. Dans les montagnes de l’Atlas marocain, Zahira, elle, marche toute une journée pour rejoindre son internat. En Inde, Samuel traverse des rivières... sur un fauteuil roulant bricolé que poussent ses petits frères ; et c’est à cheval, sur les immenses plateaux de Patagonie, que Carlito et sa petite sœur parcourent les 20 kilomètres qui les séparent de leur école... Parce qu’ils ont soif d’apprendre, parce qu’ils savent que seule l’instruction peut leur garantir une vie meilleure, ces gamins d’une dizaine d’années nous donnent une formidable leçon d’huma-nité et d’humilité. Le film croise habilement ces quatre destinées, sans commentaire off ni misérabilisme, mais en laissant la beauté de ses paysages et le charisme de ses héros nous emporter dans une aventure d’autant plus palpitante... que tout y est vrai.

C.V.

> Apt, Albi, Arras du 16 au 22 octobre> Dole, Laon du 16 au 29 octobre> Soissons du 23 au 29 octobre

Les Conquérantsde Xabi Molia, France, 2013, 1h36avec Mathieu Demy, Denis Podalydès, Anaïs Demoustier, Christian Crahay...

Galaad, comédien de seconde zone, et son demi-frère Noé, entraîneur d’un obscur club de foot, collectionnent les déboires et les échecs. Persuadé que le mauvais œil les poursuit depuis que leur père, un aventurier aujourd’hui disparu, a dérobé puis vendu le Graal, Galaad convainc Noé d’agir. Les deux hommes décident de récupérer la relique sacrée et de la ramener dans son sanctuaire pyrénéen.Après leur collaboration sur son premier long métrage 8 fois debout, le réalisateur em-barque Denis Podalydès dans ses montagnes basques, en compagnie d’un « cousin de cinéma » nommé Mathieu Demy. En mettant le Graal entre les mains de ces deux-là, plutôt qu’entre celles de Harrison Ford, Xabi Molia fait forcément le pari du décalage... mais pas du désenchantement. Les Conquérants est un drôle de film joyeux sur des gens qui vont mal ; une fantaisie qui laisse aussi filtrer des notes plus graves. Et si derrière l’ironie du titre et de leurs prénoms héroïques, Galaad et Noé ne sont pas taillés pour l’action, le film de Molia reste, à sa manière, un authentique film d’aventures, dans lequel les deux frères accomplissent un exploit authentique : celui de partir à la reconquête de leur propre vie.

B.M.

> Albi du 16 au 22 octobre

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La Vénus à la fourrurede Roman Polanski, France, 2013, 1h35avec Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner

C’est la fin d’une journée d’auditions aussi exténuante que non-productive pour Thomas, auteur de théâtre et metteur en scène parisien qui a eu le génie d’adapter la première romance sadoma-sochiste de l’histoire littéraire. Alors qu’il s’apprête à rejoindre sa chérie pour une tranquille soirée sushi, Vanda surgit... Elle a beau porter le même nom que le rôle qu’elle convoite, cette vulgaire pouffiasse, déjà « encostumée » avec ses en bottes en cuir et collier clouté, est à peu près à mille années lumière de la classieuse aristocrate dominatrice du 19e siècle qu’elle est sensée incarner. Malgré tout, Thomas accepte de lui donner sa chance et la réplique. Commence alors un étrange « pas de deux » dans lequel l’actrice écervelée se métamorphose en authentique déesse...Après Carnage (de Yasmina Reza), c’est encore une pièce de théâtre qui inspire le cinéma de Polanski. L’insolente comédie de l’Américain David Ives, elle-même inspirée du roman de l’Autri-chien Sacher-Masoch, était taillée sur mesure pour le cinéaste qui en tire un film intimiste faisant écho à son œuvre, et à sa vie. Il y a ici deux personnages (il en avait trois dans Le Couteau dans l’eau), la robe d’époque de Tess, le couteau de Rosemary’s Baby, le travestissement du Locataire, la mèche polanskienne d’Amalric face à Madame Polanski à la ville... Dans le décor unique d’un théâtre vétuste – encore encombré du cactus phallique de l’adaptation (en comédie musicale !) de La Chevauchée fantastique –, Polanski met en place un jeu de miroirs à l’infini, où les rapports de domination et de soumission, où les acteurs et les personnages, où la fiction et la vraie vie se répondent, s’inversent, se confondent... Et où les hommes finissent cloués au pilori

par des Baccantes en furie. En d’autres termes : tout un Roman !

A.A.

> Albi, Châteauroux, Arras du 13 au 26 novembre ... et prochainement dans les autres villes

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Attila Marcelde Sylvain Chomet, France, 2013, 1h46avec Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Hélène Vincent, Bernadette Lafont...

Apparu pour la première fois dans une chan-son « piafienne » des Triplettes de Belleville, Attila Marcel devient le héros du premier film « live » de Sylvain Chomet. Enfin, le vrai héros, c’est son fils Paul, qui n’a jamais parlé depuis le décès de ses parents sous ses yeux, pas plus qu’il n’est devenu pianiste virtuose malgré les efforts forcenés de ses tantes. Grâce à l’aide de sa voisine joueuse de ukulélé et de ses tisanes « magiques », l’éternel enfant sage va se replonger dans ses souvenirs d’enfance réprimés, et tenter de grandir.

En troquant sa palette de dessin contre les prises de vues réelles, le créateur des Triplettes et de L’Illusionniste n’a rien perdu de sa douce folie pour promener un Guillaume Gouix keatonien entre réalité (aug-mentée) et fantasmagories, entre fantaisie et poésie, avec une certaine noirceur aussi... Attention aux effets hallucinogènes de cet Attila Marcel, où l’on suit les pas des maîtres Tati et Demy, mais où l’on peut aussi croiser l’anachronisme décalé de Wes Anderson, le surréalisme poétique de Caro et Jeunet, ou des cadavres exquis dignes des Monty Python. On y retrouve surtout, bien entendu, la « Chomet’s touch », notamment dans cette passion affichée pour les « grandes » dames. Anne Le Ny est épatante en Madame Proust – ainsi appelée en référence aux madeleines servies à ses clients – qui cultive son potager au 4ème étage d’un immeuble haussmannien, concocte des breuvages incroyables, milite pour la préser-vation de la planète et tarifie ses consulta-tions. Mais la vraie « madeleine », ici, est dame Bernadette Lafont aux côtés d’Hélène Vincent, qui tisane spéciale ou pas, ne quit-tera pas de sitôt nos mémoires.

B.M.

> Châteauroux du 20 au 26 novembre... et prochainement dans les autres villes

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MANOSQUE

LeS 9 èmes renDeZ-VOUS DU CinémA D’AnimATiOn de manosque

Jean de la Lunede Stephan Schesch d’après Tomi Ungerer(à partir de 5 ans)> « Ciné goûter » mercredi 16 octobre à 14h30

Lettre à Momode Hiroyuki okiura (à partir de 7 ans)

Petit corbeaude Ute Von Monchow-Pohl (à partir de 2/3 ans)

La petite fabrique du mondeprogramme de 6 courts métrages(à partir de 2/3 ans)

Rose et Violetteprogramme de 3 courts métrages(à partir de 6 ans)

Turbode David Soren (à partir de 4 ans)

> 6 films du 16 au 25 octobreOrganisés par la MJC de Manosque et LE LiDORenseignements : 04 92 72 19 70www.mjc-manosque.com

« Ciné goûter »

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Bufflo Billde Marc Boreal et Thibaut Chatel, France, 2013, 1h15 (à partir de 5 ans)> mercredi 13 novembre à 14h30

CHâTEAUROUX« mes premiers cinés »1 film, 1 diplôme, 1 animation, 1 goûter (offert par La Mie Câline) … et des souvenirs plein les yeux !

10, 11, 12 : Pougne le hérisson programme de 3 films d’animation, France, 50 mnnikita le tanneur de Iouri TcherenkovTout conte fait, film collectif de 5 mnL’automne de Pougne, de Antoine Lanciauxet Pierre-Luc Granjon (à partir de 4 ans)

> mercredi 16 octobre à 15h30 et samedi 19 octobre à 16h

La Balade de Babouchka programme de courts métrages d’animation de Mihkail Aldashin, oleg Uzhinov, Alexander Tatarsky, Eduard nazarov, Marina Karpovanrussie, 2006-2009, 52 mn (à partir de 3 ans)

> mercredi 2 novembre à 15h30 et samedi 9 novembre à 16h

Scolaires, Centres de loisirs, C.E...

SéanCES à la dEmandE !pour tous les films du programme

réservations auprès de votre cinéma

La sorcière dans les airs de Max Lang et Jan Lachauer, GB, 2012, 26 mnprécédé de Juste un petit peu de Alicja Björk Jaworski et Un jour merveilleux de nils Skapans, durée totale 50 mn (à partir de 4 ans)

Une gentille sorcière, son chat et son chaudron s’envolent sur un balai. Mais un méchant dragon se réveille et le vent se met à souffler très fort...Une adaptation haute en couleur d’un album de Julia Donaldson et Axel Scheffler, par les créateurs du Gruffalo, précédée de deux courts métrages tout aussi magiques.

> avant-première à Apt le 6 novembre à 15h00

Lettre à Momo de Hiroyuki Okiura, Japon, 2012, 2h00(à partir de 7 ans)

«Chère Momo...» : ce sont les seuls mots que son père lui a écrit avant de mourir, et la petite fille voudrait bien savoir ce qu’il voulait lui dire. Maintenant, Momo vit avec sa mère sur une petite île perdue, où elle s’ennuie. Jusqu’au jour où trois étranges créatures ap-paraissent... Aussi méticuleux que dans ses mangas SF (Paprika, Ghost in the Shell...), Okiura réussit aussi bien la peinture réaliste du quotidien que l’irruption du fantastique, distillant à la fois une mélancolie profonde et un humour magique. Superbe.

> Manosque du 16 au 29 octobre> Apt du 26 au 29 octobre

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du 13 au 19 novembre

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