LE MAGAZINE DE VOS SALLES Art Et ESSAI cinémovid’art nº 66bri de celui qui a dû être un homme...

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CINÉMOVID’ A RT LE MAGAZINE DE VOS SALLES ART ET ESSAI • du 11 avril au 15 mai 2012 Tivoli et Lapérouse ALBI • Cinémovida APT • Cinémovida ARRAS • Cinémovida-Lido CASTRES Cinémovida CHÂTEAUROUX • Tanneurs DOLE • Forum LAON • Lido MANOSQUE • Clovis SOISSONS www.cinemovida.com 66 NATHANAËL KARMITZ CHARLES GILLIBERT ET AMERICAN ZOETROPEPRÉSENTENT GARRETT HEDLUND SAM RILEY ET KRISTEN STEWART AMY ADAMS TOM STURRIDGE DANNY MORGAN ALICE BRAGA ELISABETH MOSS AVEC KIRSTEN DUNST ET VIGGO MORTENSEN D’APRÈS LE ROMAN DE JACK KEROUAC UN FILM DE WALTER SALLES L’ENFANT D’EN HAUT My wEEk wITH MARILyN TwIXT LE SECRET DE L’ENFANT FOURMI DARk SHADOwS NOUVEAUTÉS, RÉPERTOIRE, JEUNE PUBLIC, DOCUMENTAIRES... TOUS LES FILMS ART ET ESSAI DANS VOTRE SALLE !

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cinémovid’artLE MAGAZINE DE VOS SALLES Art Et ESSAI • du 11 avril au 15 mai 2012

Tivoli et Lapérouse ALBI • Cinémovida APT • Cinémovida ARRAS • Cinémovida-Lido CASTRESCinémovida CHâTEAUROUX • Tanneurs DOLE • Forum LAON • Lido MANOSQUE • Clovis SOISSONS

www.cinemovida.com

nº 66

NATHANAËL KARMITZ CHARLES GILLIBERTET AMERICAN ZOETROPE PRÉSENTENT

GARRETT HEDLUND SAM RILEYET KRISTEN STEWART

AMY ADAMS TOM STURRIDGE DANNY MORGANALICE BRAGA ELISABETH MOSS

AVEC KIRSTEN DUNSTET VIGGO MORTENSEN

D’APRÈS LE ROMAN DE JACK KEROUAC

UN FILM DE WALTER SALLES

MK2 ET AMERICAN ZOETROPE PRÉSENTENT UNE PRODUCTION JERRY LEIDER COMPANY EN ASSOCIATION AVEC VANGUARD FILMS FILM4 EN COPRODUCTION AVEC FRANCE 2 CINEMA AVEC LA PARTICIPATION DE FRANCE TELEVISIONS CANAL+ ET CINE+ UNE COPRODUCTION FRANCO-BRÉSILIENNE MK2 EN COPRODUCTION AVEC VIDEOFILMES AVEC GARRETT HEDLUND SAM RILEY ET KRISTEN STEWART AMY ADAMS TOM STURRIDGE DANNY MORGAN ALICE BRAGA ELISABETH MOSS AVEC KIRSTEN DUNST ET VIGGO MORTENSEN CASTING DAVID RUBIN ET RICHARD HICKS SON PATRICK ROUSSEAU JEAN-PAUL HURIERMONTAGE FRANÇOIS GEDIGIER COSTUMES DANNY GLICKER DÉCORS CARLOS CONTI PHOTO ERIC GAUTIER A.F.C SUPERVISION MUSICALE LYNN FAINCHTEIN MUSIQUE DE GUSTAVO SANTAOLALLA AVEC CHARLIE HADEN BRIAN BLADE PRODUCTEURS ASSOCIÉS PETER CAVANEY MARIN KARMITZ

PRODUCTEURS FRANCIS FORD COPPOLA JOHN WILLIAMS JERRY LEIDER ET TESSA ROSS ARPAD BUSSON PRODUIT PAR REBECCA YELDHAM ROMAN COPPOLA PRODUIT PAR NATHANAEL KARMITZ CHARLES GILLIBERT D’APRÈS LE ROMAN DE JACK KEROUAC SCÉNARIO JOSE RIVERA UN FILM DE WALTER SALLES

PRODUCTEURS REBECCA YELDHAM ROMAN COPPOLAREBECCA YELDHAM ROMAN COPPOLAF I L M S

PRODUIT AVEC LE SOUTIEN DUGOUVERNEMENT D’ALBERTA,

FOND DE DÉVELOPPEMENT ALBERTA MULTIMEDIAFOND DE DÉVELOPPEMENT ALBERTA MULTIMEDIA

VANGUARD FILMS FILM4 FRANCE 2 CINEMA FRANCE TELEVISIONS CANAL+

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L’ENFANT D’EN HAUT

My wEEk wITH MARILyN

TwIXT

LE SECRET DE L’ENFANT FOURMI

DARk SHADOwS

Nouveautés, répertoire, jeuNe public, documeNtaires... tous les films art et essai daNs votre salle !

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ALBILe Tivoli : 2 rue Pierre Gilles 81000 ALBILe Lapérouse : 60 rue Séré de Rivières 81000 ALBI • tél : 05 63 54 62 89

APTCinémovida : Rue Scudery 84400 Apt • tél : 04 90 74 16 46

ARRASCinémovida : 48 Grand Place 62000 ARRAS • tél : 03 21 15 54 39

CASTRESCinémovida Le Lido : 24 quai Miredames 81100 CASTRES • tél : 05 63 71 23 65

CHâTEAUROUXCinémovida : 86 av. Charles De Gaulle 36000 CHATEAUROUX • tél : 02 54 22 55 80

DOLELes Tanneurs : 12 rue du 21 Janvier 39100 DOLE • tél : 03 84 82 63 75

LAONLe Forum : 17 av Carnot 02000 LAON • tél : 03 23 79 09 59

MANOSQUELe Lido : 2 av St Lazare 04100 MANOSQUE • tél : 04 92 72 00 85

SOISSONSLe Clovis : 12-14 rue du Beffroi 02200 Soissons • tél : 03 23 59 31 42

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Les adieux à la Reine ..................... p. 12

à moi seule ...................................... p. 6

Apart Together ............................... p. 12

Barbara ......................................... p. 10

Bellflower ........................................ p. 5

La cerise sur le gâteau................... p. 11

El Chino ........................................... p. 6

Dark Shadows ............................... p. 13

Elena ............................................. p. 12

L’enfant d’en haut ............................ p. 7

Entre les bras ................................ p. 10

Le fils de l’autre ............................... p. 4

Indian Palace ................................. p. 13

My Week with Marilyn ...................... p. 7

Oslo, 31 août ................................... p. 5

Possessions ................................... p. 12

Le secret de l’enfant fourmi ........... p. 11

Terraferma ....................................... p. 8

La terre outragée ............................. p. 8

Torpédo ......................................... p. 12

Twixt ................................................ p. 9

2 days in New York .......................... p. 6

Tyrannosaur ..................................... p. 9

Young Adult ...................................... p. 4

jeune public ................................... p. 14

calendrier ...................................... p. 15

C I N é M O v I D ’ A R Test une publication de la SAS CINéSYMPA18 avenue de la voie DomitienneImmeuble Le Forum - 34500 Béziersdirect [email protected]

Réalisation : BIG SKY - www.bigsky.fr [email protected] av. Georges Clémenceau 34000 MontpellierRédaction : Aysegül Algan, Julien Darve, Bertrand Morane, Cécile vargoz - PAO : Cécile vargoz(© BIG SKY. tous droits de reproduction réservés)Impression : ROTIMPRES (Espagne)

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En attendant Cannes

Soyons lucide, il n’y a rien à attendre des candidats à l’élection présidentielle, si ce n’est des

promesses qu’ils ne pourront pas tenir ou auront oublié au lendemain de l’élection. Sachant

que derrière il y a encore les élections législatives, et qu’ensuite c’est l’été et qu’après c’est la

rentrée sociale, nous ne sommes pas prêts de voir du changement dans la politique culturelle

du pays. Le mieux à faire est encore d’aller au cinéma tant encore une fois l’imagination et le

talent sont au pouvoir.

En attendant Cannes et sa déferlante qualitative, nous vous proposons un ovni cinématogra-

phique avec Bellflower, l’histoire de deux post-ados, désabusés, ne croyant pas aux idéaux de

la beat génération et s’engluant dans un quotidien terne. L’envie de réaliser une voiture lance-

flamme, façon Mad Max, va propulser ces jeunes dans une autre dimension et la rencontre avec

une fille va faire basculer leur vie dans l’Apocalyspe…

Autre univers atypique, celui de Francis Ford Coppola avec Twixt. Sur une idée originale du

réalisateur, nous suivons Hall Baltimore, un écrivain qui se met à écrire une histoire sur les rêves

qu’il fait la nuit depuis sa venue dans une ville paumée des états unis. Val Kilmer, Bruce Dern,

Elle Fanning (Somewhere) sont à la hauteur des fantômes qui peuplent l’esprit du réalisateur.

Pour rester sang pour sang raccord avec les fantômes précédents, voici ceux de Dark Shadows

de Tim Burton, adaptation de la célèbre série télé américaine. En belle compagnie (Michelle

Pfeiffer, Eva Green et Helena Bonham Carter), entouré d’un maître en la matière (Christopher

Lee) voici l’acteur fétiche, Johnny Depp, endosser les habits de Barnabas Collins qui après avoir

brisé le cœur d’une sorcière en 1752 se retrouve deux siècles plus tard, en complet décalage,

au milieu d’une famille tendance Adams.

De la qualité toujours avec L’enfant d’en haut d’Ursula Meier, qui a obtenu à Berlin l’Ours

d’argent-prix spécial du jury, Barbara de Christian Petzold, Ours d’argent-prix de la mise en

scène, ou bien encore la très réussie et attendue comédie Indian Palace signé par John Madden

(L’affaire Rachel Singer).

Sans oublier le 23 mai Sur la route, le nouveau film de Walter Salles. Un film générationnel sans

aucun doute avec Sam Riley, qui jouait Ian Curtis dans Control, Garrett Hedlund, le héros de

Tron, et Kristen Stewart, l’héroïne de la saga Twilight. Au-delà de cette nouvelle vague d’acteurs

qui confirment de films en films leur talent il y a aussi et surtout le talent de Walter Salles, qui,

après Carnets de voyage et Une famille brésilienne, nous offre un road movie époustouflant et

adapte brillamment le roman culte de Jack Kerouac.

Bonnes projections à tous.

Laurent Demangeon, service programmation

édito

éd

ito

c ’ e s t a r r i v é p r è s d e c h e z v o u s . . .

Châteauroux : Séance-atelier «Mes 1ers Cinés»

...et soirée débat autour du film La Brindille.Merci à Aurore Personne et Patrick Tourmann pour leur intervention

Dole : Séance «Ciné Senior»...

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CASTRESLes Cinglés du cinéma proposent

Un monde sans femmesde Guillaume Brac, France, 2012, 1h23avec vincent Macaigne, Laure Calamy,Constance Rousseau...> du 11 au 17 avril

Le sport favori de l’hommede Howard Hawks, USA, 1964, 2h07avec Rock Hudson, Paula Prentiss...> du 18 au 24 avril

Oslo, 31 aoûtde Joachim Trier (p. 5)> du 25 avril au 1er mai

Sport de fillesde Patricia Mazuy, France, 2011, 1h41avec Marina Hands, Bruno Ganz, Josiane Balasko…> du 2 au 8 mai

Oh my God !de Tania Wexler, G-B, 2011, 1h35avec Maggie Gyllenhaal, Hugh Dancy, Jonathan Pryce, Felicity Jones, Rupert Everett…> du 9 au 15 mai

Soirée débaten collaboration avec Colori d’Italia :

Terraferma de Emmanuele Crialese (p. 8)> jeudi 12 avril à 21h soirée animée par François Cipollone, Président de Colori d’Italia (tarif unique 4,50 e)

(film programmé aussi du 25 avril au 1er mai)

Young Adultde Jason Reitman, USA, 2011, 1h34avec Charlize Theron, Patton Oswalt, Patrick Wilson, Elizabeth Reaser…

Vous vous souvenez de la tête-à-claques du lycée ? Celle qui se prenait pour la reine du bal et rendait la vie infernale aux moins beaux et moins arrogants qu’elle ? Figurez-vous qu’elle est de retour en ville, bien décidée à remettre le grappin sur son ex petit copain. Et peu importe si ce dernier est marié, et frais papa…Après Thank you for smoking, Juno et In the air, Jason Reitman continue à tracer de drôles de routes dans les états et états d’âmes de l’Amérique, et à interroger avec malice la validité de ses valeurs. Sa nouvelle héroïne, c’est Mavis, inventée par la Diablo Cody avec laquelle le réalisateur a déjà enfanté Juno. Mais là où la petite ado, du haut de ses 16 ans, faisait preuve d’une clair-voyance et d’une sagacité à toute épreuve, Mavis semble jouer, à 37 ans encore, les pro-longations de son adolescence. Son retour dans sa petite ville natale de Mercury, dans le Minnesota, remobilise toute la hiérarchie lycéenne. Reitman filme ces rapports sur lesquels se sont fondées et formées les vies adultes avec un sens aigu de l’observation et de l’absurde. Auxquels s’ajoutent la répartie légendaire de la scénariste, et l’interprétation sardonique de Charlize Theron. L’ex-mannequin – et actrice à Oscar pour son rôle de tueuse dans Monster – est impeccable en cruelle « belle à l’extérieur mais moche à l’intérieur ». Derrière la légèreté de ses péri-péties de « young adult », pointe une comé-die bien plus amère que prévu. Procurant, devant ce spectacle cocasse d’immaturité affective, un plaisir remarquablement mûr.

A.A.

> Castres, Laon du 11 au 17 avril> Dole du 11 au 24 avril> Apt, Soissons du 18 au 24 avril

Le fils de l’autrede Lorraine Lévy, France, 2012, 1h50avec Emmanuelle Devos, Pascal Elbé,Jules Sitruk, Mehdi Dehbi, Areen Omari…

Deux familles, l’une israélienne et l’autre palestinienne, découvrent au bout de 18 ans que leurs fils ont été intervertis à la nais-sance... Après la récente Bouteille à la mer de Thierry Binisti, une autre cinéaste fran-çaise aborde le conflit israélo-palestinien par le front du « mélo idéologique ». Pour cela, Lorraine Lévy (La première fois que j’ai eu 20 ans, Mes amis, mes amours) s’est fortement imprégnée des écrits de l’écrivain israélien Amos Oz, fondateur du mouvement « La paix maintenant », qui prône le compromis comme seule solution au conflit. Que faire d’autre, d’ailleurs, lorsque l’on a chéri « le fils de l’autre » comme le sien, et que l’éclate-ment de la vérité n’y change rien ? Et alors que l’on se surprend à scruter, dans les traits des deux jeunes hommes, des expressions de leurs « gènes ethniques », on découvre que ce qui différencie Yacine de Joseph n’est pas tant de l’ordre de l’inné que de l’acquis. L’un, cocooné, porte encore le masque tendre de l’enfance ; l’autre, le visage assom-bri de celui qui a dû être un homme plus tôt.Face à eux, les pères se noient dans les tour-billons de cette vérité insupportable, qu’ils préfèrent fuir plutôt qu’affronter. Alors que les mères sont très rapidement au clair avec elles-mêmes : elles ont un autre fils, et il est hors de question de ne pas le connaître et de ne pas apprendre à l’aimer. Interrogeant la place que l’on peut occuper dans sa propre vie et dans celle des autres, le lien à l’en-fance, la filiation et ses propres incertitudes… Lorraine Lévy rappelle ainsi que la femme n’a jamais autant été l’avenir de l’homme.

A.A.

> Apt, Châteauroux, Arras du 11 au 17 avril> Dole, Laon, Soissons du 18 avril au 1er mai> Manosque du 18 au 24 avril> Albi du 25 avril au 1er mai> Castres du 2 au 8 mai

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Bellflowerde Evan Glodell, USA, 2011, 1h46avec Evan Glodell, Jessie Wiseman, Tyler Dawson, Rebekah Brandes…Prix du Meilleur Film Paris International Fantastic Film Festival/ Prix du Jury Festival de SitgèsAvertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Tourné avec trois ronds, explosant tous les festivals où il a été montré, voilà le film « indé » devenu culte de l’année aux états-unis. un trip furieux et curieux, pour une sorte de road-ro-mance-apocalyptique désabusée. Deux post-adolescents largués dans un no man’s land californien, désœuvrés au point de fan-tasmer sur l’apocalypse imminente, se consacrent à la construction d’un lance-flammes et d’une voiture de guerre (avec distributeur de whisky intégré) qu’ils nomment “La Medusa”. Ils s’imaginent ainsi fonder leur gang et pouvoir dominer un monde en ruines. Mais l’un d’eux tombe amoureux, ce qui va perturber sérieusement leur amitié, et leurs projets...Evan Glodell, le jeune auteur-réalisateur-producteur — qui tient aussi le rôle principal — dit s’être inspiré d’une déception amoureuse et de sa passion pour Mad Max : en effet, ce qui commence presque comme un teen-movie ancré dans la moiteur et la rouille d’une Amérique bien réelle, bascule vite dans la transe d’une guérilla épileptique. Globell a fabriqué lui-même ses propres caméras, et ses images bizarres, entre esthétique super 8 et numérique, ont les couleurs satu-rées et la lumière aussi brûlée que le cerveau de ses personnages. Car ici l’apocalypse est avant tout mentale, et en dit long sur l’autodestruction et la désillusion d’une jeunesse américaine au bord de l’implosion, qui n’a pas beaucoup changé depuis la fin des années 70... un nihilisme punk qui n’est pas sans rappeler le Out of the blue de Dennis Hopper, pour un conte explosif, à la fois complètement lucide et totalement barré.

C.V.

> Châteauroux du 11 au 17 avril > Albi, Arras du 18 au 24 avril> Manosque, Castres, Laon du 25 avril au 1er mai> Apt, Dole, Soissons du 2 au 8 mai

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Oslo, 31 aoûtde Joachim Trier, Norvège, 2011, 1h35avec Anders Borchgrevink, Andreas Braaten, Hans Olav Brenner, Malin Crépin, Petter Width Kristiansen...

Anders est en fin de cure de désintoxication. Le 31 août, il a l’autorisation de se rendre en ville pour un entretien d’embauche, et en profite pour renouer avec ses proches. Ce qui lui reste de famille, son meilleur ami ou son ex-amoureuse, les gens qu’il a déçus... ou qui le déçoivent. Car Anders est rongé

par les regrets, partagé entre l’espoir des retrouvailles et son décalage avec les gens et les choses de maintenant. Il suffirait peut-être d’une belle soirée pour se réconciler avec la vie, de savourer la douceur de la nuit et la peau d’une fille... mais sa jeunesse est brûlée, et il ne peut se résoudre à devenir adulte.Sa journée de “permission” devient un com-bat, à la fois intense et nonchalant, entre la soif de vivre et l’envie de mourir. Inspiré de «Feu follet» de Pierre Drieu La Rochelle (écrit en 1931 et déjà adapté par Louis Malle en 1963), l’errance de ce jeune homme déchiré, ni dandy, ni zonard, devient un film atemporel sur la solitude et la quête, sur l’idéal et l’attraction du vide. Dans une ville automnale à l’ambiance provinciale, entre les terrasses de café paisibles et l’ivresse d’une fête nocturne, le jeune réali-sateur norvégien suit la déambulation et les sensations de son jeune “héros” roman-tique, à la fois hors du monde qui l’entoure et hyper lucide. une dérive sensorielle, entre Bergman et la Nouvelle Vague, pour un film douloureux, mais pas désespéré.

C.V.

> Apt, Arras du 11 au 17 avril> Castres du 25 avril au 1er mai> Manosque, Soissons du 2 au 8 mai> Laon du 9 au 15 mai

à CASTRESavec la carte Les cingLés du cinéma

• tarif réduit 4,50e pour les films Art et Essai • tarifs préférentiels pour les séances spéciales

carte en vente 14e au Cinémovida Le Lido

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2 Days in New Yorkde Julie Delpy, France, 2012, 1h31avec Julie Delpy, Chris Rock, Albert Delpy, Alexia Landeau, Alex Nahon, Vincent Gallo…

Il y a 5 ans, Julie Delpy rentrait des States avec 2 Days in Paris. une comédie très « indé » sur fond de choc des cultures d’un couple franco-américain, dans lequel elle posait les marques de son style, entre tchatche allenienne et gouaille française. Une sombre plongée dans la Hongrie du 17ème siècle (La Comtesse) et un très autobiogra-phique Skylab plus tard, la voilà aujourd’hui de retour avec 2 Days in New York.

Si son héroïne de photographe française est la même (hormis le poids et quelques souci d’incontinence que déplore la concernée), son copain, lui, a changé de tête. Désormais, Marion forme une famille recomposée modèle avec Mingus le New-Yorkais. Et s’apprête, à l’approche du vernissage de sa grande expo, à accueillir sa famille française dans leur loft. Parmi les invités, on peut compter un père « monolingue » (papa Delpy himself), une sœur monomaniaque, un ex m’as-tu-vu… et sur le fait que tous ces Gaulois à Manhattan ne vont pas passer inaperçus.Grande amatrice de dialogues (la comé-dienne-réalisatrice avait signé ceux de Before Sunrise et Before Sunset avec son compagnon de jeu Ethan Hawke), Julie Delpy rehausse la formule de 2 Days in Paris de son expérience accrue de mise en scène. Et parvient à orchestrer, dans ce volet new-yorkais, un chaos qui ne manque pas de finesse, posant un regard à la fois plein de tendresse et d’humour sur ses cultures d’origine et d’adoption.

A.A.

> Castres, Laon, Soissons du 11 au 24 avril> Manosque du 11 au 17 avril> Apt du 18 au 24 avril> Dole du 25 avril au 1er mai

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MANOSQUESoirée débat

El Chinode Sebastián Borensztein, Argentine, 2011, 1h38avec Ricardo Darín, Muriel Santa Ana, Ignacio Huang, Iván Romanelli...

Pour Roberto, quincaillier maniaque et célibataire grincheux, le temps s’est figé dans une routine acariâtre. Et dans sa petite vie morose, il n’a qu’un seul loisir : découper dans les journaux les faits divers les plus insolites. Par exemple, cette histoire d’une vache tombée du ciel sur un bateau, provo-quant un drame... et l’exil d’un jeune chinois

inconsolable. une histoire aussi improbable que la rencontre, à Buenos Aires, entre Jun, qui débarque sans connaître un mot d’espa-gnol, et ce misanthrope de Roberto, qui, bien malgré lui, va le recueillir. Et c’est en essayant de se débarasser de ce « chino » encombrant, que Roberto va retrouver peu à peu le piment qui manquait à sa vie... Deux solitaires que tout oppose et qui vont s’apprivoiser : la recette n’est pas nouvelle, mais fonctionne à merveille dans cette co-médie sensible qui a cartonné en Argentine. Situations absurdes, gags purement visuels, et dialogues quasi-surréalistes entre ces deux types qui n’ont même pas la langue en commun : on pense à Kaurismäki dans la façon décalée de rire de la déprime sans se moquer de ses personnages. Comme le réalisateur du Havre, Sebastián Borensztein sait dire, sans mièvrerie, que l’on n’est rien sans les autres. Et sait évoquer, au-delà de la rencontre entre ces deux hommes, la douleur de l’exil et de la perte, les cicatrices laissées par la guerre des Malouines, et la possibilité d’une histoire d’amour. Ricardo Darin (Dans ses yeux, Carancho...), l’acteur argentin universel, est une fois de plus ex-quis dans le rôle de ce type à la fois odieux et bouleversant, sombre et lumineux.

C.V.

> mercredi 18 avril à 18h30 dans le cadre du Festival Sud-américain de Marseille. Débat animé par les organisateurs du festival.

À moi seulede Frédéric Videau, France, 2012, 1h31avec Agathe Bonitzer, Reda Kateb, Noémie Lvovsky, Hélène Fillières…

Huit ans qu’elle vit coupée du monde, séquestrée dans une maison par un ravis-seur qui était « tout » pour elle. Et surtout, elle pour lui. Puis un jour, du plein gré de ce dernier, Gaëlle trouve la porte de sa prison ouverte... Mais la vie à l’extérieur est, par certains aspects, au moins aussi terrible que la séquestration. Livrée à elle-même dans ce monde étranger et à l’incompréhension des autres, la jeune fille se remémore le temps où, chaque jour, elle gagnait un peu de sa liberté face à son geôlier.Qui ne pensera pas, devant un tel sujet, à la récente « affaire Natascha Kampusch » ? Mais rapidement, soit dès son carton intro-ductif, Frédéric Videau évacue le fait divers. Le réalisateur des très confidentiels Le fils de Jean-Claude Videau et Variété française n’est pas tant inspiré par les détails factuels de « l’affaire » que par la personne elle-même. Par l’ahurissante force de vie de cette frêle jeune fille (magnifique Agathe Bonitzer) qui, contrairement à tous, ne portera jamais de jugement moral sur son ravisseur. D’ailleurs ici, « le monstre » interpelle tout autant le cinéaste, qui fictionnalise, derrière l’inaccep-table de son geste, une solitude extrême, voire même une humanité (poignant Reda Kateb). La narration du film se construit et se déconstruit au fil des souvenirs de Gaëlle, amplifiant la perte de repères de la jeune fille tout en poussant le spectateur dans les retranchements de son propre jugement moral. Et prouve à quel point la frontière entre réclusion et liberté peut être poreuse.

A.A.

> Manosque, Arras du 11 au 17 avril> Laon du 18 au 24 avril> Châteauroux, Soissons du 25 avril au 1er mai> Albi du 2 au 8 mai> Dole du 2 au 15 mai> Castres du 9 au 15 mai

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tous les horaires de votre cinéma : www.cinemovida.com

L’enfant d’en hautde Ursula Meier, France/Suisse, 2011, 1h37avec Léa Seydoux, Kacey Mottet Klein, Gillian Anderson...Ours d’argent Prix spécial du jury, Berlin 2012

Après l’étrange autoroute désaffectée de Home, le second film d’Ursula Meier s’enracine et s’invente, encore, au cœur d’un paysage singulier : celui d’une Suisse hivernale et de ses mon-tagnes. En haut, les pistes ensoleillées d’une riche station de ski. En bas, une plate et grise cité industrielle, où Simon, 12 ans, vit seul avec sa grande sœur. Entre les deux, un téléphérique que le gamin emprunte tous les jours pour se donner des allures d’« enfant d’en-haut »... et surtout pour aller piquer des sandwiches dans les sacs à dos des touristes, leur chipper leurs lunettes ou leurs skis, qu’il deale ensuite aux voisins de son HLM. Un petit Robin des bois futé et débrouillard, mais d’abord un enfant en manque d’amour. Car le produit de ses rapines lui sert surtout à acheter l’affection de sa sœur, qui se vend plus ou moins à de louches amants, et qu’il veut tant garder auprès de lui. Ou bien à attirer l’attention d’une chic touriste anglaise (la Gillian Anderson de X-Files !), qui pourrait être une mère idéale. Bien sûr, le film en dit long sur la fracture sociale entre la « Suisse d’en-haut » et la « Suisse d’en-bas ». Mais les histoires de fric sont ici liées à l’histoire intime et complexe entre Simon et sa sœur, chacun étant à la fois dépendant, parent et enfant de l’autre. Et la révélation, à mi-chemin du film, du secret originel de cette drôle de famille, changera peu de choses à l’ambiguïté de leurs liens. Avec un sobre réalisme — et un sujet — qui pourrait rappeler le cinéma des Dardenne, Ursula Meier réussit pourtant à illuminer son film de la fantaisie de son personnage d’enfant. Et le petit Kacey Mottet Klein, déjà vu dans Home et dans le rôle du Gainsbourg enfant de Joann Sfar, transmet toute son énergie à ce film bouleversant, mais jamais pesant.

C.V.

> Arras du 18 avril au 1er mai> Manosque du 25 avril au 1er mai> Apt, Albi, Laon du 2 au 8 mai> Castres, Soissons du 9 au 15 mai

My Week with Marilynde Simon Curtis, USA/G-B, 2011, 1h39avec Michelle Williams, Eddie Redmayne, Kenneth Branagh, Julia Ormond, Judi Dench…

1956. La « plus grande star de tous les temps » s’apprête à venir passer l’été en Angleterre pour le tournage du Prince et la danseuse, de Sir Laurence Olivier. Dans l’effervescence, Colin, un étudiant enthousiaste, décroche un obscur poste de « troisième assistant réalisateur ». Il devien-dra ainsi le témoin privilégié d’un tournage mythique, mais va surtout passer une semaine en tête-à-tête avec la comédienne surmédiatisée. Et découvrir la femme fragile qui se cache derrière la figure publique. Simon Curtis apporte sa pierre au « mythe de La Monroe » en explorant une page non-officielle de sa bio. Soit en adaptant les mémoires que Colin Clark a livrées dans « Une semaine avec Marilyn », second livre que l’ancien petit assistant devenu cinéaste consacrait au sujet. Cette fameuse semaine a-t-elle vraiment eu lieu, ou a-t-elle été un brin fantasmée ? Peu importe. À l’image de la comédienne Michelle Williams qui n’est pas tant dans l’imi-tation que dans l’approche de « l’es-sence Marilyn », le film cherche à capturer sa vérité à travers ses mensonges. De son rapport ambigu à la célébrité à ses tendances autodestructrices, de son besoin d’affirmer ses authentiques talents d’actrice à sa reprise perpétuelle du rôle de « sex symbol », My Week With Marilyn nous propose un fascinant aperçu de l’âme énig-matique de celle qui « joua le jeu » jusqu’au bout d’elle-même.

A.A.

> Châteauroux du 11 au 17 avril> Albi du 18 avril au 1er mai> Arras du 18 au 24 avril> Soissons du 25 avril au 1er mai> Castres, Laon du 2 au 8 mai

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ARRAS

Soirées spéciales

dans le cadre du Salon du livre d’expression populaire et de critique sociale organisé par Colères du présent :

Les nouveaux chiens de gardede Gilles Balbastre et Yannick KergoatFrance, 2012, 1h44

> mercredi 18 avril à 20h en présence du réalisateur Gilles Balbastre TP : 5e - TR : 4e (adhérents Plan-Séquence, Colères du Présent). Partenariat PFM, Plan-Séquence et le Cinémovida d’Arras

Draquila, l’Italie qui tremblede Sabina Guzzanti, Italie, 2010, 1h37 (vOSTF)

> lundi 30 avril à 18h à l’occasion de la rencontre avec des auteurs italiens. Thématique : « Pouvoir et Corruption » Projection présentée par Plan Séquence et un auteur italien.

dans le cadre de la manifestation Jazz à Guînes :

Michel Petruccianide Michael Radford, France/Italie/All., 2011, 1h42

> dimanche 6 mai à 11h présentation du film par Plan-Séquence, Couleur Jazz et Jazz et Boves.

Ciné débat

La terre outragéede Michale Boganim (voir ci-contre)

> lundi 14 mai à 20h débat animé par Paul Masson, en partenariat avec Sortir du Nucléaire. TP : 5e - TR : 4e

De mémoires d’ouviersde Gilles Perret

> vendredi 8 juin à 20h ciné-débat en présence de Gilles Perret Collaboration Cinémovida/FSU/SUD SOLIDAIRES/CGT.

La terre outragéede Michale Boganim, Ukraine/Pologne/All./France, 2011, 1h48, avec Olga Kurylenko, Andrzej Chyra, Nikita Emshanov, Ilya Iosifov…

Par une belle journée de printemps, Anya et Piotr célèbrent leur mariage ; le petit Valéry et son père plantent un pommier ; le garde forestier fait sa tournée dans la forêt. Nous sommes le le 26 avril 1986… à Pripiat… à quelques kilomètres de Tchernobyl. Michale Boganim est née en Israël, a été élevée en France et a tourné son premier long (le docu Odessa… Odessa !) sur les bords de la mer Noire. Pour sa première fiction, cette citoyenne du Monde retourne en Ukraine, pour filmer ce qui s’est passé en ce jour fatidique de 1986. Et surtout, ce qui en est resté 10 ans après. « À l’image » de l’invisibilité du mal, mais aussi dans la logique du silence qui a entouré le désastre, l’accident en lui-même restera presque toujours hors-champ. Car La terre outragée n’est ni un film catastrophe, ni une reconstitution historique. Ni un réquisitoire anti-nucléaire, ni un hommage à la gloire des liquidateurs. Le film est construit en deux parties distinctes : « l’avant », très champêtre évoque tout un cinéma de l’Est… Dans « l’après », le récit devient plus lent, plus chaotique, plus mental. En faisant le choix précis de l’intime, Boganim propose une pro-fonde réflexion sur l’attachement instinctif de l’homme à son lieu d’origine. Cette passion essentielle, au croisement du personnel et du politique, qu’est pour chacun le lien à « sa » terre.

B.M.

> Arras du 25 avril au 1er mai > Soissons du 2 au 8 mai> Laon du 9 au 15 mai

Terrafermade Emmanuele Crialese, Italie/France, 2011, 1h28, avec Filippo Pucillo, Donatella Finocchiaro, Beppe Fiorello, Mimmo Cuticchio...

La pêche ne suffisant plus à faire subsister Filippo et sa famille sur leur petite île de Linosa, ils décident de louer leur maison à ces drôles d’oiseaux qui arrivent de plus en plus nombreux chaque année : les tou-ristes. Mais un jour, malgré l’interdiction des autorités, Filippo et son grand-père sauvent des eaux un groupe de clandestins. Faut-il les dénoncer pour la quiétude des estivants ou respecter les valeurs morales de solidarité héritées du travail de la mer ?Après l’île de Lampedusa dans Respiro, Emmanuele Crialese jette l’ancre sur un autre petit bout de rocher italien, perdu entre la Sicile et l’Afrique, désormais devenu frontière. À une époque où l’on nous rabâche avec l’immigration et la clandestinité, le réalisateur de Golden Door filme, simple-ment, des hommes et des femmes qui ont risqué leur vie pour changer leur destin. Et notamment Timnit, rescapée d’un radeau de la mort qui a accepté de réinterpréter quelques moments de son histoire. Y feront écho celles des insulaires : une mère qui partage le même désir de partir pour aider son fils à grandir sans peur, un grand-père qui essaie de comprendre pourquoi, au lieu d’apprendre à pêcher, on ne pense désormais qu’à faire des karaokés, et Filippo (le même petit Filippo Pucillo qui avait 9 ans dans Respiro, et en a 20 aujourd’hui), tiraillé entre sa fascination pour la modernité et son attachement à la tradition. Un film âpre et solaire, qui aborde la tragédie avec la légè-reté et la puissance des fables.

A.A.

> Dole, Soissons du 11 au 17 avril> Castres du 25 avril au 1er mai

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Twixtde Francis Ford Coppola, USA, 2011, 1h29avec Val Kilmer, Bruce Dern, Ben Chaplin, Elle Fanning, Joanne Whalley, David Paymer...

une nuit, alors qu’il venait de lire les œuvres complètes d’Edgar Poe, Coppola rêve qu’il ren-contre un vampire, puis l’écrivain lui-même... comme si tous deux étaient hantés par un fantôme intime. Et puisque, désormais, le réalisateur du Parrain a décidé de ne raconter que ses propres histoires, il part à la recherche de ce fantôme, dans un film qui ressemble à son rêve…L’histoire d’un écrivain has-been, Hall Baltimore, débarquant dans une petite bourgade « lyn-chienne », où un étrange shérif se met à lui raconter le meurtre d’une jeune fille. Aurait-elle un rapport avec cette adolescente blafarde aux yeux sanguinolents, qui vient hanter les nuits de Baltimore ? Pour tenter de comprendre, il va écrire un roman... qui ressemble à son rêve. Loin de l’ampleur baroque de sa version de Dracula, Coppola signe un étrange film de vam-pires qui joue, non sans humour, avec les archétypes de la littérature et du cinéma gothique, et reste dans la sobriété qu’il s’est fixée depuis son come-back loin d’Hollywood. Comme dans L’homme sans âge (2007) et Tetro (2009), il réduit au minimum les mouvements pour se concen-trer sur la lumière et les couleurs, alternant l’onirisme bleuté de la nuit avec un climat très réa-liste... mais non moins inquiétant. Avec la complicité de ses comédiens — Val Kilmer en écrivain déchu, Ben Chaplin en Edgar Poe, la jeune Elle Fanning (Somewhere) en vampirette, sans oublier la voix off rocailleuse de Tom Waits — Coppola confirme, entre l’esthétique artisanale de ses films de jeunesse et, surprise, quelques scènes en 3D, qu’il est un cinéaste sans âge.

C.V.

> Manosque du 25 avril au 1er mai > Châteauroux du 25 avril au 8 mai > Castres, Laon du 2 au 8 mai > Apt, Dole, Soissons du 9 au 15 mai

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Tyrannosaurde Paddy Considine, G-B, 2011, 1h31avec Peter Mullan, Olivia Colman, Eddie Marsan…

Dans un quartier populaire de Glasgow, le vieillissant Joseph semble avoir dédié sa vie à l’autodestruction. Et entre ses coups de gueule dans les pubs et ses gueules de bois à la maison, sa vie ressemble plus à celle d’une bête sauvage que celle d’un homme. Un jour, il se réfugie dans la boutique d’Han-nah, une âme charitable qui tente de lui redonner dignité humaine. Pourtant, derrière son apparente sérénité, la douce et pieuse femme vit un calvaire quotidien plus terrible encore que celui de Joseph...Au premier abord, la première réalisation du comédien Paddy Considine (My Summer of Love, Submarine) se place dans la grande tradition réaliste du cinéma britannique.

Peter Mullan y est magnétiquement iras-cible, Eddie Marsan, insupportablement monstrueux, et Olivia Colman, indiscutable-ment la vraie révélation du film (d’autant plus que le public britannique ne la connaissait que pour ses rôles comiques). Avec cette force d’interprétation là, et malgré l’âpreté de ses sujets – la violence émotionnelle, la brutalité conjugale, la misère sociale… –, Tyrannosaur transcende la forme réaliste do-cumentaire et le misérabilisme. Comme lors de cette veillée funèbre, au cours de laquelle on découvre une communauté qui célèbre, ensemble, les temps forts comme les coups durs de la vie. Car l’histoire que nous conte Considine, dans un style éminemment travaillé, est avant tout celle d’une rencontre spirituelle – au delà du sens religieux du terme – et d’une rédemption. Qui aurait cru qu’un film coup de poing pouvait être aussi empreint de grâce ?

A.A.

> Arras du 25 avril au 8 mai> Apt du 25 avril au 1er mai > Manosque, Châteauroux du 9 au 15 mai

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APT

Animation

Logorama and Coprogramme de 6 courts métrages d’animation, France, 60 mn (à partir de 14/15 ans)L’homme à la Gordinide Jean-Christophe Lie, 10mnPixels de Patrick Jean, 2mnFard de David Alapont et Louis Briceno, 13mnLa Vénus de Rabo de François Bertin, 9mnRubika de Claire Baudean, Ludovic Habas, Mickaël Krebs, Julien Legay, Chao Ma, Florent Rousseau, Caroline Roux, Margaux vaxelaire, 4mnLogorama de François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplin, 16mn

Le meilleur de l’animation made in France, à travers 6 courts métrages qui explorent des sociétés où l’image et l’individu se confondent. L’occasion de découvrir sur grand écran des mondes virtuels fascinants, dont le fameux « Logorama », Oscar du meilleur court-métrage d’animation et César du meilleur court-métrage 2011.

Semaine anglophone

Les chaussons rougesde Michael Powell et Emeric Pressburger, G-B, 1949, 2h15, avec Anton Walbrook, Moira Shearer...

La Dame de ferde Phyllida Lloyd, G-B, 2011, 1h45avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Iain Glen...

Oh my God !de Tania Wexler, G-B, 2011, 1h35avec Maggie Gyllenhaal, Hugh Dancy, Jonathan Pryce, Felicity Jones, Rupert Everett…

Tyrannosaurde Paddy Considine (p. 9)

> du 25 avril au 1er mai

Barbarade Christian Petzold, Allemagne, 2012, 1h45avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock, Christina Hecke…Ours d’argent, prix de la mise en scène,Festival de Berlin 2012

Après Goodbye Lenin ! de Wolfgang Becker et La vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck, le cinéma allemand nous plonge une nouvelle fois dans le quotidien de la RDA… Nous sommes en 1980, dans une bourgade au fin fond de l’Allemagne de l’Est. Barbara, femme médecin, vient d’y être mutée pour avoir déposé une demande officielle de sortie du territoire. Le « système » a bien raison de se méfier de la jeune et belle femme longiligne. Car Barbara a un amant à l’Ouest, qui prépare activement l’évasion de sa fiancée. En attendant, cette dernière essaie de se fondre dans la masse, de s’occuper avec attention de ses jeunes pa-tients, et de ne pas succomber aux charmes de son nouveau chef de service… qui est aussi un collaborateur – comme beaucoup d’autres – de la Stasi.Filmant avec subtilité et mystère la contami-nation de l’amour par l’oppression, Christian Petzold se tient loin des symboles faciles comme de l’imagerie en demi-teinte qui, depuis si longtemps, fait office de représen-tation de l’Europe de l’Est. L’environnement de Barbara est chaleureux et coloré. Les suspicions et vexations quotidiennes du système autoritaire en place n’en paraissent, dès lors, que plus agressives. En une succession d’instantanés sur la vie en RDA, Petzold réussit non seulement la reconstitu-tion d’une époque, mais aussi la reconstitu-tion d’un état d’âme. La terrible solitude et le déchirement secret de celle qui sait qu’elle va partir, mais aussi qu’elle ne va plus jamais revenir.

B.M.

> Arras du 2 au 15 mai > Manosque du 2 au 8 mai> Apt du 9 au 15 mai

Entre les Bras, la cuisine en héritagede Paul Lacoste, France, 2012, 1h30avec Michel Bras, Sébastien Bras…

Il en fallait du talent et de l’inspiration pour imposer, à la place de la saucisse-aligot, du maquereau aux groseilles ou aux framboises sur l’Aubrac. En 1999, Paul Lacoste consa-crait un documentaire au chef visionnaire Michel Bras, à la tête d’un des meilleurs restaurants au monde (coté trois étoiles au guide Michelin), à Laguiole. Dix ans plus tard, le cinéaste boucle la boucle en revenant poser sa caméra dans les cuisines du « Bras de Laguiole », pour y filmer, un an durant, la passation du restaurant entre Michel Bras et son fils Sébastien.Le résultat est, bien entendu, un film qui nous délecte d’art gastronomique, de la grandeur du terroir et du spectacle sur grand écran d’un radis s’alanguissant, en stéréo, sur une assiette de dix mètres de diamètre… Puis se révèle la saveur profonde d’Entre les Bras, qui vise à capter une relation humaine aussi complexe, et des idées aussi abstraites que la transmission entre un père et son fils. À ce moment crucial de leur vie, sévère et rude, mais magique aussi, durant lequel le binôme de chefs ne perd rien de sa compli-cité et de sa tendresse. Et nous rappelle que la cuisine est vecteur de valeurs, de partage, et d’amour.

A.A.

> Apt, Albi du 11 au 17 avril> Manosque, Châteauroux, Arras du 18 au 24 avril> Castres, Laon du 25 avril au 1er mai

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La cerise sur le gâteaude Laura Morante, France, 2012, 1h23avec Laura Morante, Pascal Elbé, Isabelle Carré, Samir Guesmi, Frédéric Pierrot, Patrice Thibaud, Louicilia Clément...

Amanda a peur de l’amour. Ou plutôt, elle a tellement peur d’être trahie par les hommes qu’elle les fuit... Et elle se montre tellement crispée qu’elle les fait fuir. une « andro-phobe » pourrait-on dire, comme la qualifie le mari psy de sa meilleure amie. Celle-ci pourtant voudrait bien aider Amanda à rencontrer quelqu’un. Le soir du Nouvel An, elle réussit à l’inviter en lui jurant que tous les convives seront en couple, à l’exception d’un collègue homosexuel. Sauf que celui-ci ne vient pas, et que c’est un autre ami, délaissé par sa femme, Antoine, qui vient seul au réveillon…

On connaissait la comédienne — et sa beauté — dans les films de Nanni Moretti, Resnais ou Bertolucci ; on découvre ici Laura Morante scénariste et réalisatrice de son premier film. Une parodie qui joue avec les clichés de la comédie romantique, tout en étant... une vraie comédie romantique. Basé sur un quiproquo « vaudevillesque » — Amanda croit qu’Antoine est gay, il ne sait pas qu’elle le croit... — le film oscille entre des situations franchement burlesques et une vraie nostalgie pour les amours de conte de fées. Aussi névrosée soit elle, Amanda a une tel idéal de l’amour qu’elle ne peut être totalement ridicule, et la cinéaste-comédienne, pour être drôle, ne s’abrite pas sous l’ironie moqueuse. En mariant la viva-cité d’un Woody Allen et l’innocence un peu désenchantée d’un Charlie Brown, Laura Morante réussit à imposer un ton personnel, sur un genre à priori universel.

B.M.

> Albi, Châteauroux du 2 au 15 mai

Le secret de l’enfant fourmide Christine François, France, 2012, 1h48avec Audrey Dana, Elie Lucas Moussoko, Robin Stévenin, Yann Trégouët...

À la recherche — ou pour se consoler — de l’homme qui l’a quittée, Cécile est en voyage au Bénin. Un jour, en pleine brousse, une jeune femme paniquée lui dépose un bébé dans les bras. Cécile décide de l’adopter et l’emmène en France. Sept ans plus tard, le petit Lancelot est en proie à d’étranges terreurs. Cécile repart avec lui sur ses terres d’origine pour comprendre le secret lié à son abandon...Après plusieurs téléfilms autour du thème de l’enfance — notamment le documentaireBrigade des mineurs : L’amour en souffrance, dont Maïwenn s’est inspiré pour Polisse — le premier long métrage de fiction de Christine François s’ancre dans une forte réalité, et s’inspire d’une histoire vraie : celle d’une Française ayant adopté un enfant africain accusé d’être un sor-cier. Un sujet tabou même en Afrique, pour un film qui confronte deux cultures, et mêle plusieurs visions du monde. Pendant 4 ans, la réalisatrice s’est rendue en pays bariba, et a lu son scénario en cours d’écriture sous un arbre à palabres, donnant la parole aux villageois, tout en cherchant à les comprendre, un peu comme son personnage. une femme elle-même abandonnée, qui, cherchant à connaître l’histoire de son fils adoptif, part à la recherche de ses propres failles. Ainsi le film dépasse le caractère ethnograhique pour atteindre une grande force romanesque, et s’interroger sur la maternité et la filiation, et sur la quête d’identité en général. Puisant dans la vérité des paysages et des visages, et sans céder au folklore, le film réussit à la fois à montrer une violence réelle, et à suggérer le monde de l’invisible et des croyances.

B.M.

> Arras du 2 au 15 mai > Manosque du 2 au 8 mai> Apt du 9 au 15 mai

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Apart Togetherde Quan’an Wang, Chine, 2010, 1h37avec Lisa Lu, Feng Ling, Cai-gen Xu, Monica Mok…Ours d’argent du meilleur scénario, Festival de Berlin 2010

Liu, ancien combattant anti-communiste, revient dans sa ville de Shangaï après 50 années d’exil à Taïwan. Son projet : retrou-ver son amour de jeunesse Qiao Yu’e, et la ramener avec lui, avec la bénédiction de la famille qu’a fondé cette dernière, depuis, sur le continent. Trois ans après l’Ours d’Or pour son Mariage de Tuya, Quan’an Wang a remporté l’Ours d’Argent du meilleur scénario avec un nouveau triangle marital. Encore l’histoire d’une femme entre deux maris, mais qui pourrait aussi être l’Histoire d’une Chine entre deux destins. Apart Together, c’est un petit bijou de cinéma intimiste qui aborde avec appétit ses différents thèmes : les fondamentaux de la famille, le passage du temps sinon des sentiments, l’urbanisme « dragonesque » du pays, et son art gastronomique. Car, ici comme dans la vie, c’est surtout autour de la table que la vieille Qiao Yu’e va devoir débattre avec mari et enfants… Et quoi de mieux qu’un bon repas pour panser les plaies du passé ? Porté par son trio de vétérans octogénaires du cinéma national, Quan’an Wang revendique avec facétie l’audace de la vieillesse face au confor-misme de la jeunesse actuelle. un discours délicieusement subversif, et au goût délicatement doux-amer.

A.A.

> Manosque, Albi, Arras, Laon du 11 au 17 avril> Châteauroux du 18 au 24 avril

Torpédode Matthieu Donck, Belgique, 2012, 1h29avec François Damiens, Audrey Dana, Christian Charmetant, Gustave Kervern...

À 35 ans, le solitaire Michel a toujours tout foiré. Quand il apprend par un coup de fil miraculeux qu’il a gagné un dîner avec son idole Eddy Merckx, c’est la chance de sa vie ! Et peut-être l’occasion d’exister enfin aux yeux de son père. Mais pour remporter son cadeau, Michel doit se présenter avec sa « petite famille »... Il a deux jours pour recruter femme et enfant.Un road-movie belge où le réalisme social s’illumine d’un humour poético-absurde, et de celui de François-l’Embrouille-Damiens, toujours parfait en loser naïf. > Dole du 11 au 17 avril

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Possessionsde éric Guirado, France, 2012, 1h38avec Jérémie Renier, Julie Depardieu, Alexandra Lamy, Lucien Jean-Baptiste…

Marilyne et Bruno Caron, nouvellement installés dans un coquet village de Haute-Savoie, font la connaissance des Castang, leurs propriétaires si gentils, si serviables… et bientôt si riches, si arrogants, si insuppor-tablement heureux. Eric Guirado (Quand tu descendras du ciel, Le Fils de l’épicier) s’ins-pire du massacre du Grand-Bornand pour révéler, derrière la pathologie psychiatrique, la dimension sociale du drame. une tragédie « de notre époque » qui confond quête et fantasme du bonheur, remplie de cruauté, de poésie noire, mais aussi de catharsis.

> Châteauroux du 11 au 17 avril

Elenade Andrei Zviaguintsev, Russie, 2011, 1h49avec Nadejda Markina, Andreï Smirnov, Elena… Cannes 2011 : Prix du Jury Un Certain Regard

Vladimir, riche homme d’affaires vieillissant, et Elena, son ancienne et modeste infirmière, se sont mariés sur le tard, plus par confort que par amour. En apprenant que son mari compte léguer toute sa fortune à sa fille unique, née d’un premier mariage, l’épouse effacée élabore un plan désespéré pour offrir à son propre fils et ses petits-enfants une vraie chance dans la vie. une évocation cruelle et stylisée du crime et du châtiment dans la « nouvelle Russie », par le réalisateur du Retour et du Banissement.

> Castres du 11 au 17 avril

Les adieux à la Reinede Benoît Jacquot, France, 2012, 1h40avec Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen, Xavier Beauvois, Noémie Lvovsky...

14 juillet 1789 : Versailles passe en trois jours de l’insouciance à la panique, de la lumière à la nuit. Le roman de Chantal Thomas était fait pour Benoît Jacquot, qui évoque ce naufrage du point de vue des femmes de la Cour, en particulier celui d’une jeune lectrice en dévotion pour sa Reine. Filmant amoureuse-ment ses actrices — tout en étant caustique avec ses personnages — le cinéaste capte tout le pourrissement d’un monde, avec une bouillonnante immédiateté.

> Albi, Soissons du 11 au 17 avril> Castres du 18 au 24 avril

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Indian palacede John Madden, G-B, 2012, 2h05avec Maggie Smith, Bill Nighy, Judi Dench, Tom Wilkinson, Dev Patel…

Tout se délocalise dans notre « monde mondialisé »… Alors pourquoi pas les retraités ? C’est ainsi que, cherchant à vivre mieux à moindre coût, sept « seniors » britanniques débarquent au Rajasthan, dans le premier hôtel indien pour le troisième âge. Mais entre la brochure du Marigold Hotel et la réalité, il y a quelques effets photoshop de différence... Et si le directeur de l’hôtel, un jeune autochtone décidément plein de ressources, leur promet des transformations significatives de leurs conditions d’héber-gement, le bâtiment ne sera pas le seul à évoluer au fil de leur séjour…

Après son récent thriller L’affaire Rachel Singer, John Madden réalise une auda-cieuse comédie dont les héros ont entre 60 et 70 ans. À un âge où la plupart des gens se figent dans un quotidien aussi familier qu’étriqué, les résidents du Marigold Hotel embarquent pour le voyage – et le choc des cultures – de leur vie. Dans un univers des plus étranges, loin de leurs habitudes comme de leur passé, les héros de Indian Palace vont être pris dans toute une variété d’émotions (amitiés, liaisons, rivalités…), et se poser la question de ce qui est réellement possible à leur âge. Peut-on encore recommencer à zéro ? Est-il jamais trop tard pour se réinventer ? une charmante comédie qui ose se frotter aux thèmes du deuil, de la solitude et de l’isolement, mais ne manque pas de piquant pour révéler les joies qui accompagnent les années qui passent, pour peu que l’on décide de vieillir avec grâce et énergie.

B.M.

> Albi, Châteauroux du 9 au 22 mai

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Dark Shadowsde Tim Burton, USA, 2012avec Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Eva Green, Helena Bonham Carter, Chloë Grace Moretz, Christopher Lee…

Ceux qui connaissent Dark Shadows, la série télé américaine des années 60, ne seront pas étonnés d’apprendre que Tim Burton-enfant en était un grand fan. Et ceux qui connaissent les prédispositions de Burton devenu grand ne seront pas, non plus, étonnés d’apprendre qu’il s’attelle aujourd’hui à une adaptation ciné aussi fidèle qu’iconoclaste. De toutes les créatures mystérieuses qui la peuplaient (loups-garous, zombies, fantômes et autres montres-maison), c’est le personnage le plus populaire de la série, soit le vampire Barnabas Collins, qui devient le héros du film. Un nouveau rôle de travestissement taillé sur mesure pour l’acteur-fétiche Johnny Depp. Quant à l’intrigue, elle semble être digne des envo-lées les plus soap-opératiques de la série – l’humour et le second degré en prime –, nous menant de la glorieuse jeunesse de Barnabas dans l’Amérique de l’an 1752 à son retour parmi sa descendance plus de deux siècles plus tard. Le secret de sa longévité ? une sorcière, dont il a brisé le cœur, l’a fait enterrer vivant… après avoir pris soin de le transformer en vampire. Et les retrouvailles de ces deux-là, dans le Collinsport de 1972, promet de faire quelques… ravages. Le cinéaste appuie l’hommage tout en laissant libre cours à son imagination toute burtonienne. Le résultat, entre famille Adams et famille Tenenbaum, frissons gothiques et plaisirs rock’n’roll, promet d’infinis plaisirs.

B.M.

> Manosque, Albi, Castres, Châteauroux, Arras, Laon, Soissons du 9 au 29 mai

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Laban et LabolinaDe Lasse Persson, Per Ahlin, Alicja Jaworski et Karin Nilsson, Suède, 2007, 43 min.(à partir de 3 ans)Laban, petit fantôme qui vit au château Froussard avec ses parents et sa sœur Labolina, n’a qu’un défaut : il a peur du noir ! Inspirées de la littérature jeunesse suédoise, de jolies histoires évoquant avec malice les peurs enfantines.

> Châteauroux du 11 au 24 avril

1, 2, 3 Léonprogramme de 4 courts métrages d’animation, France/Canada/Pays Bas, 2008, 45min(à partir de 3 ans) Chez Madame Poule de TaliLa Bouche cousue de Catherine Buffat et Jean-Luc GrécoSientje de Christa MoeskerL’Hiver de Léon de Pierre-Luc Granjon et Pascal Le Nôtre.

> Châteauroux du 9 au 15 mai

ARRAS

Kérity la maison des contesfilm d’animation de Dominique MonféryFrance/Italie, 2009, 1h20 (à partir de 3/4 ans) > du 11 au 17 avril ciné-goûter mercredi 11 avril à 14h

Winnie l’Oursonfilm d’animation de Stephen J. Anderson et Don Hall, USA, 2011, 1h03, vF (à partir de 2/3 ans)> du 18 au 24 avril

Riofilm d’animation de Carlos Saldanha, USA , 2011, 1h30, vF (à partir de 4/5 ans)> du 25 avril au 1er mai

Les Nouvelles aventures de Capelitoprogramme de courts-métrages d’animation de Rodolfo Pastor, Espagne (à partir de 2/3 ans)> du 2 au 8 mai

Fantastic Mr. Fox film d’animation de Wes Anderson, USA, 2009, 1h28, vF (à partir de 5/6 ans)> du 9 au 15 mai ciné-goûter mercredi 9 mai à 14h

Les nouvelles aventures de Capelito programme de courts métrages d’animation de Rodolfo PastorEspagne, 2012, 40 mn (à partir de 2 ans)

Capelito, le petit champignon magique, est de retour dans 8 nouveaux courts-métrages. un personnage doté d’un pouvoir aussi saugrenu que bienvenu : lorsqu’il se touche le nez, son chapeau se transforme à volonté. Et comme Capelito et ses copains sont faits en pâte à mode-ler, c’est non seulement très rigolo, mais ça donne des idées ! Les histoires, où l’on retrouve la fantaisie sans limites de l’auteur espagnol Rodolfo Pastor, sont très courtes et spécialement adaptées au très jeune public.

> Arras du 2 au 8 mai

Groupes, scolaires, centres de loisir... Séances à la demande !

sur réservation : contactez votre cinéma (voir coordonnées en p. 2)

Page 15: LE MAGAZINE DE VOS SALLES Art Et ESSAI cinémovid’art nº 66bri de celui qui a dû être un homme plus tôt. Face à eux, les pères se noient dans les tour-billons de cette vérité

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