LE MAGAZINE DE VOS SALLES ART ET ESSAI • du 12 octobre au 15 novembre 2011

Tivo l i e t Lapérouse ALBI • C inémo v ida APT • C inémo v ida ARRAS • C inémo v ida -L ido CASTRESCinémovida CHATEAUROUX • Tanneurs DOLE • Forum LAON • Lido MANOSQUE • Clovis SOISSONS

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THE ARTIST

POLISSE

LA SOURCE DES FEMMES

LES MARCHES DU POUVOIR

NOUVEAUTÉS, RÉPERTOIRE, JEUNE PUBLIC, DOCUMENTAIRES... TOUS LES FILMS ART ET ESSAI DANS VOTRE SALLE !

L’EXERCICE DE L’ÉTAT

nº 61

CINÉMOVID’ART

films� L'Apollonide ......................................p. 4

� The Artist ..........................................p. 5

� Le cochon de Gaza..........................p. 14

� De bon matin ....................................p. 8

� Drive ................................................p. 5

� Et maintenant on va où ?..................p. 9

� Émilie jolie ......................................p. 12

� L'exercice de l'Etat ............................p. 9

� La Fée ............................................p. 11

� Habemus Papam ............................p. 14

� Les Hommes libres ..........................p. 8

� Hors Satan ........................................p. 4

� Ici on noie les Algériens....................p. 6

� Les marches du pouvoir ..................p. 9

� Le mulot menteur ..........................p. 13

� L'ours montagne ............................p. 13

� Polisse ..............................................p. 7

� Poulet aux prunes ............................p. 7

� Le rêve de Galileo ..........................p. 13

� Le Skylab ..........................................p. 6

� La source des femmes....................p. 10

� Toutes nos envies ..........................p. 11

� calendrier ........................................p. 15

HORAIRES AU 08 92 68 75 14 0,34 €/mn

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CINÉMOVID’ART est une publicationd e l a S A S C I N É S Y M P A18 avenue Voie DomitienneImmeuble Le Forum - 34500 Béziersdirection.beziers@cinemovida.com

Réalisation : BIG SKY - www.bigsky.fr info@bigsky.fr32 av. Georges Clémenceau 34000 MontpellierRédaction : Aysegül Algan, Julien Darve, BertrandMorane, Cécile Vargoz - PAO : Cécile Vargoz(© BIG SKY. tous droits de reproduction réservés)

Impress ion : ROT IMPRES (Espagne)

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ALBILe Tivoli : 2 rue Pierre Gilles 81000 ALBILe Lapérouse : 60 rue Séré de Rivières 81000 ALBI • tél : 05 63 54 62 89

APTCinémovida : Rue Scudery 84400 APT • tél : 04 90 74 16 46

ARRASCinémovida : 48 Grand Place 62000 ARRAS • tél : 03 21 15 54 39

CASTRESCinémovida Le Lido : 24 quai Miredames 81100 CASTRES • tél : 05 63 71 23 65

CHÂTEAUROUXCinémovida : 86 av. Charles De Gaulle 36000 CHATEAUROUX • tél : 02 54 22 55 80

DOLELes Tanneurs : 12 rue du 21 Janvier 39100 DOLE • tél : 03 84 82 63 75

LAONLe Forum : 17 av Carnot 02000 LAON • tél : 03 23 79 09 59

MANOSQUELe Lido : 2 av St Lazare 04100 MANOSQUE • tél : 04 92 72 00 85

SOISSONSLe Clovis : 12-14 rue du Beffroi 02200 SOISSONS • tél : 03 23 59 31 42

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Le temps des festivals et des rencontres

L'automne est toujours, pour les cinéphiles, un temps propice aux découvertes et à l'envie departir à l'aventure. Parce que l'actualité économique n'est pas toujours rose, un besoin d'éva-sion est nécessaire et salutaire.

Ainsi Apt nous emmène découvrir le meilleur des cinémas d'Afrique. Du 3 au 9 novembre, vouspourrez voir 35 films, échanger avec plus de 20 réalisateurs et assister à des rencontres, hom-mages et autres leçons de cinéma.

À Arras, grâce au Festival International du Film, vous pourrez visionner une riche sélection d’i-nédits européens, un panorama de l’actualité à travers une trentaine d’avant-premières, desrétrospectives et un séduisant programme pour les enfants et leurs familles. Jacqueline Bissetet Jean-Paul Rappeneau sont d'ores et déjà attendus.

Albi et son 15ème Festival du film français offre également une belle palette de films à voir, avecune carte blanche à Sandrine Kiberlain qui viendra, entre autres, avec Yves Caumon vousdévoiler en avant-première L'oiseau.

Le cinéma Lido de Manosque vous présente, du 19 au 25 octobre, son Rendez-vous duCinéma d'animation en partenariat avec la MJC de la ville, pour que les enfants puissent mieuxappréhender l'univers du cinéma avec des projections et des ateliers.

Le Lido de Castres, en association avec Les cinglés du cinéma, vous propose une semainehispanique avec quatre films et une rencontre autour de Cabeza de Vaca de Nicolas Echevarria,présenté par Jean-Louis Augé, conservateur en chef du Musée Goya de Castres

Mais il ne faut surtout pas oublier l'actualité cinéma, très riche actuellement, avec la sortie dePolisse de Maïwenn, un film très maîtrisé où les acteurs jouent leur partition à l'unisson, avecune mention spéciale à JoeyStarr, qui crève littéralement l'écran. The Artist de Michel Hazanavicius, un film en noir et blanc, muet, bluffera plus d'un spectateur.À l'heure de la 3D, le pari était risqué mais réussi. Déjà encensé à Cannes avec un Prix d'in-terprétation pour Jean Dujardin, tout simplement monumental, le film saura séduire le plusgrand nombre.Autre film très attendu : La source des femmes de Radu Mihaileanu (Le concert), une ode à lafemme musulmane dans une société patriarcale qui semble évoluer vers plus de justice et d'é-galité emportée par les révoltes du Printemps arabe. Nouveau tandem très attendu, celui dePhilippe Lioret derrière la caméra et de Vincent Lindon. Après Welcome, Toutes nos enviesnous entraîne dans le milieu des organismes de crédit à la consommation et de leurs métho-des ravageuses, surtout, comme actuellement en temps de crise.

Bonnes projections à tous.

Laurent Demangeon, service programmation.

Toutes nos envies de Philippe Lioret

FESTIVAL DU FILM D’ARRAS

du 4 au 13 novembre 2011100 films, 200 projections, de nombreux invités10 jours intenses de cinéma

Jacqueline Bisset : invitée d’honneur Rétrospective, leçon d’actrice le 12/11

Jean-Paul Rappeneau : invité d’honneur Rétrospective, leçon de cinéma le 10/11

Fiona Gordon et Dominique Abel : carte blanche Sélection de films, rencontres les 5 et 6/11

Compétition européenne10 longs-métrages inédits Rencontres avec les réalisateurs

40 inédits et avant-premièresFilms de l’actualité Découvertes européennes Cinémas du MondeFocus sur la Belgique et la Norvège Présence de nombreux invités

La France de l’OccupationGrands classiques, table ronde, expositions,actualités françaises en partenariat avec l’INA

Sixties FoliesFilms cultes, création théâtrale de la CiePlastillina

Trésors du cinémaPépites de l’animation anglaise,Création du ciné-concert «No Limit !» : homma-ge aux premiers burlesques

Festival des enfantsAvant-premières des grands films de fin d’annéeciné-chanson, ciné-comptines, rééditions, ateliers

Programme complet disponible le 20 octobreRenseignements au 03 21 59 56 30www.plan-sequence.asso.fr

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L’Apollonide Souvenirs de la maison close

de Bertrand Bonello, France, 2011, 2h05avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Alice Barnole, Adèle Haenel, Jasmine Trinca,Iliana Zabeth, Noémie Lvovsky…

L'auteur du Pornographe et De la Guerrenous enferme dans une maison close pari-sienne du début du XXème siècle : un uni-vers de velours à la fois voluptueux et funè-bre, où les rires et la tendresse se payent,où les rêves et le désir s'étouffent entre lesmurs. Dans ce huis clos régi par ses prop-res règles, une des filles de joie est défigu-rée par le coup de couteau d'un client. Elledevient “la femme qui rit", un Dahlia Noirtoujours en vie, et toujours en vente...Autour d'elle, Bonello orchestre la rondehypnotique de douze filles à la fois rivales etcomplices, dont les beautés particulières etmystérieuses envoûtent tout le film. Desfilles dignes, prises entre leur soif d'amouret leur condition d'esclaves, leurs rêves deliberté et le poids de leurs dettes, la protec-tion et la poigne de la tenancière des lieux.Comme dans un théâtre, c'est une comédiehumaine qui se joue là, où les sentimentssont simulés et sublimés, et une tragédieclaustrophobe, où le monde extérieur serésume à ces clients, écrivains perdus oupeintres éperdus venus assouvir leurs fan-tasmes. Pourtant, dans ce bordel coupé dudehors et du temps, dont la beauté pictura-le renvoie à Manet ou Renoir, et dont lamusique bluesy évoque aujourd'hui, s'infilt-rent le crépuscule d'un siècle finissant, etl'aube d'un monde entrant dans le consu-mérisme généralisé. Sans nostalgie pour lesmaisons closes, mais avec une mélancolietroublante et vénéneuse.

C.V.

> Apt du 12 au 18 octobre> Manosque, Albi, Arras du 19 au 25 octobre

ARRAS

Ciné seniorAprès le film, retrouvons-nous autour d'un cafépour une discussion conviviale !

The Artistde Michel Hazanavicius (page 5)

> jeudi 13 octobre à 14h15tarif senior : 5 €

Le débat vous appartient !Après le film, échangez vos réactions, témoi-gnages, remarques, analyses…

Small is beautiful de Agnès Fouilleux, France, 2010, 1h46

Au delà des discours et des bonnes volon-tés politiques affichées, les conséquencesde l’évolution de notre agriculture sont là :malbouffe, dégâts environnementaux irré-versibles, conséquences sociales ...

> lundi 28 novembre à 20h00Ciné-Débat organisé dans le cadre du FestivalAlimenTerre en partenariat avec le CEDAPAS,animé par Paul Masson.TN : 5 € / TR : 4 € (carte plan-séquence, étudiants)

Littérature et Cinéma

Cycle proposé par le service culturel del’Université d’Artois, Plan-Séquence etCinémovida à Arras.

La Route de John Hillcoat, USA, 2009, 1h51avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee,Charlize Theron, Robert Duvall... (VOSTF)

Dans un monde dévasté par une mysté-rieuse catastrophe, un homme et son jeunefils, qui n’a jamais connu la civilisation,prennent la route en direction du sud et del’océan. D’après le roman de CormacMcCarthy (Prix Pulitzer 2007), un saisissantroad movie post-apocalyptique.

> mardi 18 octobre à 20hTN : 4 € / TR : 3 € (carte plan-séquence, étudiants)

Hors Satande Bruno Dumont, France, 2011, 1h49avec David Dewaele, Alexandra Lematre,Valérie Mestdagh, Sonia Barthélémy, Juliette Bacquet...

Qu'il dérange ou fascine, le cinéma radicalde Bruno Dumont (La vie de Jésus,L'Humanité, Flandres...) est bien le seul àmagnifier les paysages du Nord... et àdébusquer la ferveur mystique chez lesêtres les plus frustres. Ainsi cet étrangeSDF, qui braconne dans les marais de laCôte d’Opale, lié par une chaste amitié à lafille d'une ferme voisine, avec qui il adressedes prières silencieuses à on ne sait quelDieu... et pour qui il est prêt à trucider ceuxqui s'approchent de trop près... Commecet illuminé, le film puise sa force dans lapuissance de la nature. Et comme lui, HorsSatan pose la question du bien et du mal :de façon physique, passant du naturalismeà du presque fantastique, du plan extra-large au très gros plan, du plus cru auplus... miraculeux. Sans discours “religieux”,mais comme hanté par les forces célesteset celles du démon.

C.V.

> Arras du 12 au 18 octobre

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The Artistde Michel Hazanavicius, France, 2011, 1h40avec Jean Dujardin, Bérénice Béjo, John Goodman, Penelope Ann Miller, Malcolm McDowell…Prix d’interprétation masculine pour Jean Dujardin, Cannes 2011

Il en fallait du culot, à l’heure de l’euphorie numérique et de la 3D, pour concevoir un film ennoir et blanc, au format 1.33 ET muet, sur le passage au… parlant ! Cet exploit, c’est MichelHazanavicius qui le réalise après avoir posé sa marque de fabrique avec les OSS 117, en com-pagnie de son acteur fétiche, Jean Dujardin.Nous sommes à la fin des années 20, à Hollywood. L’industrie du cinéma est en ébullition, etune étoile brille sur tous les écrans : George Valentin, cheveux gominés comme RudolphValentino et moustache fine à la Douglas Fairbanks. Parmi la foule des admiratrices – et desfigurants – qui l’entourent, la petite Peppy rêve, elle aussi, de se faire une place dans le firma-ment. L’avènement du parlant va précipiter la gloire de l’une, et la déchéance de l’autre… Le passage au parlant avait déjà inspiré l’inoubliable Chantons sous la pluie en 1952. Mais alorsque Stanley Donen et Gene Kelly réalisaient une comédie musicale en Technicolor renforcée detous les acquis techniques de l’époque, Michel Hazanavicius réalise un film sur le cinéma hol-lywoodien des années 20… à la manière du cinéma hollywoodien des années 20. Même éco-nomie narrative, même typologie des caractères, même jeu d’acteur pantomimique, mêmemise en scène où l’outrance le dispute à la nuance… et ça marche ! Le résultat est un impressionnant coup-de-force qui permet au spectateur des années 2010de retrouver (ou de goûter pour la première fois) au plaisir d’un art que l’on croyait réduit ausilence. Entre hommage sincère et brillante transcendance, The Artist prouve, à travers saforme et son héros, que l’art n’est pas affaire de technique, mais de passion.

A.A.

> Châteauroux du 12 octobre au 1er novembre > Soissons du 9 au 22 novembre> Albi, Arras du 12 au 25 octobre > Dole du 9 au 15 novembre> Castres, Laon du 26 octobre au 8 novembre

Drive de Nicolas Winding Refn, USA, 2011, 1h40avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, BryanCranston, Ron Perlman... (VOSTF)Prix de la Mise en Scène, Cannes 2011

Il n’a pas de nom (on l’appelle “The Driver”en référence à sa fonction et à sa passionpour les voitures), pas de famille, pas d’a-mis. Un héros énigmatique, peu loquace,mais plutôt du genre à s’exprimer à traversses actes. Un héros qui flirte avec le mal (lanuit, il aide les malfrats à prendre la fuite) etavec la mort (le jour, il est cascadeur decinéma). Mais c’est sa romance avec Irene,la jolie voisine dont le mari est en prison,qui va précipiter sa chute…Librement inspiré d’une nouvelle éponymede James Sallis, Drive devient, confié àNicolas Winding Refn, un film de genreaussi rutilant que noir. Le cinéaste danois (latrilogie Pusher, Bronson, Le Guerrier silen-cieux) cultive la sobriété de l’intrigue

comme pour mieux se concentrer sur sonstyle. Car des histoires de hold-ups quitournent mal et des courses-poursuites, onen a tous vu au cinéma. Winding Refn n’hé-site donc pas à jouer de tous les clichés,pour mieux les dépasser. Un de ses atoutsmaîtres : Ryan Gosling, gueule d’ange quicouve, derrière son calme apparent, untempérament de feu. Dans un rôle digned’un samouraï melvillien, il représente laquintessence du héros américain à jamaisimmortalisé par Steve McQueen et ClintEastwood. Un loup solitaire capable de setransformer en agneau le temps d’un baiserchavirant dans l’ascenseur, puis de fracas-ser la tête du voisin à coup de latte (ou defusil à pompe, ou de marteau…). Drive soi-gne sa romance comme ses éclats de vio-lence, sa facture pop comme sa noirceur.Et se savoure comme une néo-série B,réalisé par un surdoué.

A.A.

> Manosque, Albi, Châteauroux, Arras du 12 au 18 octobre

> Apt, Castres, Laon, Soissons du 19 octobre au 1er novembre

> Dole du 2 au 15 novembre

Avec la carte Plan-Séquence à 15 €Bénéficiez de nombreux avantages au Cinémovida d’Arras• 4,50 € pour les films Art et Essai• Tarifs préférentiels pour les séances spéciales

consultez notre site Internet : www.plan-sequence.asso.fr

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APT / MANOSQUE

Drôle de Hip Hop

Faites le murde Banksy, USA, 2010, 1h26 (VOSTF)

> à Apt lundi 24 octobre à 21h15 et mardi 25 octobre à 16h15

Festival d’Afrique

35 films de tout le continent africain20 réalisateurs présents pour accompagner leur films, dont :

Les hommes libres de Ismael Ferroukhi

Laicité Inch'Allah de Nadoa El Fani

Quelques jours de répit de Amor Hakkar

Skoonheid de Oliver Hermanus

Donoma de Djinn Carrenard

18 jours (collectif de 10 réalisateurs)

Microphone de Ahmad Abdallah

et bien d'autres....

> du 3 au 9 novembre

Programme disponible sur le site :www.africapt-festival.fr

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leLe Skylabde Julie Delpy, France, 2011, 1h53avec Julie Delpy, Éric Elmosnino, Aure Atika,Noémie Lvovsky, Emmanuelle Riva, VincentLacoste, Bernadette Lafont, Denis Menochet,Albert Delpy, Valérie Bonneton, Karin Viard…

Le “Skylab”, c'est le nom de la premièrestation spatiale américaine, qui se désinté-gra le 11 juillet 1979 au-dessus de l'océanindien... mais qui aurait très bien pu s'écra-ser sur la plage de Bretagne où la petiteAlbertine passe ses vacances cet été-là. Àl’occasion de l’anniversaire de la grand-mère, toute la famille s'est réunie : oncles,tantes, cousins et cousines, qui écoutentBrassens ou Sardou, qui bronzent ou jouentaux cartes, qui rigolent ou s'engueulent. Etpendant que certains s'inquiètent de lachute du Skylab, d'autres redoutent l'arrivéede la gauche au pouvoir...

Après sa sombre Comtesse, on retrouve icila Julie Delpy rieuse de Deux jours à Paris.En évoquant les joies et émois de sonenfance, elle replonge avec une délicieusenostalgie dans les espoirs et couleurs d'uneépoque. Une époque qui, avec ses looks etses tubes inévitables, renvoie aussi à celledes grandes comédies italiennes, dont lefilm retrouve le ton mordant, quand il s'agitde montrer cette famille unie dans la fête,mais capable de s'étriper sur des questionspolitiques. Reste que le film est avant toutsolaire et joyeux, passant d'une scène àl'autre avec liberté et légèreté, et surtoutd'un personnage à l'autre avec la mêmeattention. Car Le Skylab est un vrai film cho-ral inter-générationnel, un film d'acteursaussi exquis et indispensables les uns queles autres. Comme dans une vraie famille,entre alchimie et explosion, avec qui l'on seplaît à évoquer ses souvenirs, entre rires etlarmettes...

C.V.

> Dole, Albi, Soissons du 12 au 18 octobre> Apt du 19 au 25 octobre> Manosque du 26 octobre au 1er novembre

Ici on noie les Algériens17 octobre 1961de Yasmina Adi, France, 2011, 1h30

À l’appel du Front de Libération Nationale(F.L.N.), des milliers d’Algériens venus deParis et de toute la région parisienne, défi-lent, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestationpacifique sera très sévèrement réprimée parles forces de l’ordre. 50 ans après, lacinéaste met en lumière une vérité encoretaboue. Mêlant témoignages et archivesinédites, histoire et mémoire, passé et pré-sent, le film retrace les différentes étapes deces événements, et révèle la stratégie et lesméthodes mises en place au plus hautniveau de l’Etat : manipulation de l’opinionpublique, récusation systématique de toutesles accusations, verrouillage de l’informationafin d’empêcher les enquêtes.

Séance suivie d’un débat> à Apt vendredi 28 octobre à 18h30

en partenariat avec le festival d'Afrique

Quelques jours de répitde Amor Akkar, France, 2010, 1h20avec Marina Vlady, Samir Guesmi, AmorHakkar...

Deux hommes qui s'aiment et qui, pourvivre leur homosexualité, ont fui leur pays, laRépublique Islamique d'Iran, et arriventclandestinement en France. L'un d'eux ren-contre une femme d'un certain âge qui n'at-tend plus rien de la vie. Une rencontre quiva bouleverser leurs trois destinées…

Séance suivie d’un débat avec le réalisateur> à Manosque mercredi 2 novembre à 20h30

en partenariat avec le festival d'Afrique

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Polissede Maïwenn, France, 2011, 2h07avec Karin Viard, Joeystarr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Karole Rocher, Frédéric Pierrot, Emmanuelle Bercot, Naidra Ayadi, Jérémie Elkaïm, Maïwenn… Prix du Jury, Cannes 2011

Après ses autobiographiques Pardonnez-moi et Le Bal des actrices, Maïwenn reste attachéeau réalisme, mais sur un sujet nettement plus costaud, et formellement plus radical : le quoti-dien d'une Brigade de Protection des Mineurs, interprété par des comédiens mais saisissantde vérité. L'actrice-réalisatrice s'est donnée le rôle d'une photographe venue faire un livre surla BPM ; et comme son personnage, elle s'immisce chez ces flics sans chercher la belle image,mais pour les prendre en flag', dans l'exercice de leurs fonctions comme dans leurs vies trèsprivées. Entre planques et pauses-déjeuner, entre interrogatoires et soirées arrosées, entreengueulades et fous-rires, elle poursuit ces policiers confrontés à la violence de la rue et à lamisère sociale, autant qu'à leur propre colère et désordres affectifs. Tout est basé sur des situa-tions réelles : gamins pickpockets, parents incestueux, ados exhibitionnistes ou familles desans-papiers déchirées... et tout semble tourné à l'arrache, saisi sur le vif. C'est là que l'onmesure la qualité d'écriture du film, mais aussi de son montage, qui réussit à articuler une quan-tité foisonnante d'intrigues et de personnages, traités à égalité. Porté par un “bal des acteurs”sidérant, le film percute dans ses moments les plus tendus, mais sait aussi décompresser parle rire, et délivrer une réelle émotion. Car s’il livre un regard acéré sur la “polisse”, le film mont-re des gens, qui vibrent et craquent, comme vous et moi. Avec, en plus, une vraie révélation :Joeystarr. De NTM à la BPM, sa rage et sa sensualité animale font... tout péter.

C.V.

> Manosque, Apt, Castres, Albi, Dole, Châteauroux, Arras, Laon, Soissons du 19 octobre au 8 novembre

Poulet aux prunesde Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud,France, 2011, 1h31, avec Mathieu Amalric,Édouard Baer, Maria de Medeiros, GolshiftehFarahani, Eric Caravaca, Chiara Mastroianni,Jamel Debbouze, Isabella Rossellini…

Fin des années 50 en Iran. Nasser Ali Khanest un grand violoniste. Mais depuis que safemme a cassé son instrument, il n’arrivepas à en retrouver un qui ait un aussi jolison. Il décide alors de se laisser mourir…En 2007, Persepolis donnait naissance à unfilm d’animation qui avait l’intensité et laprofondeur d’un film “normal”. Poulet auxprunes est, quant à lui, un film “normal” —tourné en grande partie en images réelles— qui fait preuve de la fantaisie et de laliberté d’un film… d’animation ! MarjaneSatrapi et son acolyte Vincent Paronnaudréalisent donc une espèce de suite logiqueà leur première œuvre cinématographique.D’abord parce que le héros, ce musicienbrisé d’amour, est le grand-oncle maternelde Satrapi, le communiste prisonnier poli-tique dont on découvrait une partie du des-tin tragique dans Persepolis. Dans le film,son tar bien-aimé est devenu un violon. Carc’est bien loin du folklore orientaliste queSatrapi transpose son univers pétri de sou-venirs de famille et d’inventions.Flashbacks, avancées dans le temps, ellip-ses… toutes les « échappées » narrativesde l’album d’origine sont traitées avec unevraie créativité cinéphile. Du Magicien d’Ozà l’expressionnisme allemand, du burlesqueau mélo à la Douglas Sirk en passant parHitchcock ou Fellini… Mais aussi deMathieu Amalric à Jamel Debbouze, deMaria de Medeiros à Isabella Rossellini,Satrapi et Paronnaud se dessinent unemagnifique famille de cinéma. Pour raconterla difficulté d’aimer et de créer dans l’exil.

B.M.

> Albi, Arras du 26 octobre au 8 novembre> Apt du 26 octobre au 1er novembre> Laon du 2 au 15 novembre> Manosque, Castres du 9 au 15 novembre

Vivez une saison d’opéra dans votre cinéma !

programme : www.cinemovida.com

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De bon matinde Jean-Marc Moutout, France/Belgique,2011, 1h31, avec Jean-Pierre Darroussin,Valérie Dréville, Xavier Beauvois…

Ce lundi matin n’est pas un lundi matincomme les autres pour Paul Wertret.Chargé d’affaires dans une importantebanque internationale, le quinquagénaire serend comme d'habitude à son travail ets’enferme dans son bureau, après avoirabattu, au passage, deux de ses supé-rieurs… Peut-être à peine dix minutes sépa-rent-elles cet instant de l’arrivée des forcesde l’ordre. Le temps, pour Paul, de remon-ter le cours de sa vie et d’essayer de com-prendre comment il en est arrivé là. Après Violence des échanges en milieu tem-péré et La Fabrique des sentiments, Jean-Marc Moutout continue de disséquer lesrapports sociaux qui régentent nos vies“d’Homo occidentalus civilisé”. De bonmatin est inspiré d’un fait divers survenu enSuisse en 2004 ; depuis, la crise financièreet « l’épidémie de suicides » chez FranceTélécom, aussi, sont passées par là. Or le“héros” de Moutout n’est pas tant unhomme qui se réveille dans un monde quin’est plus juste, qu’un homme qui se posesoudain la question de sa justesse deconduite. Ne faisait-il pas lui-même partie –avant la crise, le changement de directionde la banque et sa mise sur la touche – dusystème dont il est aujourd’hui devenu lavictime ? Entre flashback et retours au pré-sent, Moutout débusque les endroits debascule de son personnage, à la fois si cha-leureux et si dangereux. Un rôle pour lemoins inattendu pour Jean-PierreDarroussin, qui se révèle aussi crédible enbanquier satisfait de lui-même qu’enhomme broyé… mais lucide. Et c’est là toutson drame.

A.A.

> Soissons du 2 au 8 novembre> Apt, Albi du 9 au 15 novembre> Laon du 16 au 22 novembre

Les Hommes libres de Ismael Ferroukhi, Fance, 2011, 1h50avec Tahar Rahim, Michael Lonsdale,Mahmoud Shalaby, Lubna Azabal...

En 1942, dans le Paris de l'Occupation,Younes, jeune émigré algérien, vit du mar-ché noir et de petites magouilles. Quand lespoliciers français l'arrêtent, il accepte d'êtreleur indic à la Mosquée de Paris, où secacheraient des Juifs. C'est comme ça qu'ilse lie d'amitié avec le chanteur juif-algérienSalim Halali. Peu à peu, et presque malgrélui, Younes va devenir un combattant de laliberté... Après Le grand Voyage, Ismael Ferroukhimet à jour un pan méconnu de notreHistoire : l'émigration maghrébine desannées 40, et surtout le rôle joué par leRecteur de la Mosquée de Paris, SiKaddour Ben Ghabrit, qui a aidé des Juifset des résistants. Très documenté, et inspiréde personnages réels — Ben Ghabrit maisaussi le chanteur Salim Halali, star de lamusique arabo-andalouse — le film adoptela tension dramatique d'un polar, en suivantl'évolution de caractères complexes etnuancés. À commencer par Younes, auquelle « Prophète » Tahar Rahim confère toutesa part de mystère : un jeune hommepaumé et opportuniste, sans aucune cons-cience politique, et qui, troublé par le charis-me d'un beau musicien — sans que cela nesoit jamais avoué dans le film — se transfor-me et s'engage. De même, le Recteur BenGhabrit — auquel le « Moine » MichaelLonsdale apporte toute sa sagesse — d'a-bord présenté comme un proche du régimede Pétain, va révéler peu à peu son humani-té et sa liberté.En découvrant les rapprochements entreJuifs et Musulmans en une telle période dehaine, on se dit que, décidément, il y aencore des leçons à tirer de l'Histoire...

C.V.

> Manosque, Castres, Laon du 12 au 25 oct.> Châteauroux du 12 au 18 octobre> Dole, Soissons du 19 oct. au 1er novembre

Festival Les Œillades 2011

films en avant-première :

Soirée d'ouverture Les neiges du Kilimandjarode Robert Guédiguian en présence de l’acteur Gérard Meylan

L’art d’aimer de Emmanuel Mouret

Le Havre de Aki Kaurismaki

Y a pire ailleurs en présence du réalisateur Jean-Henri Meunier

Let my people goen présence du réalisateur Mikaêl Buch

Louise Wimmeren présence du réalisateur Cyril Mennegun

Tous au Larzac en présence du réalisateur Christian Rouaud

L'oiseauen présence de Sandrine Kiberlain(invitée d'honneur du festival)et du réalisateur Yves Caumon

Soirée de clôture Beirut Hotel en présence de la réalisatrice Danielle Arbid

également au programme : De bon matin de Jean-Marc Moutout (p. 8)La fée de D. Abel, F. Gordon et B. Romy (p. 11)L’Apollonide de Bertrand Bonello (p. 4)Et maintenant on va où de Nadine Labaki (p. 9)Polisse de Maïwenn (p. 7)...

programme complet sur : www.cine-oeillades.fr

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tous les horaires de votre cinéma : www.cinemovida.com

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L’exercice de l’État de Pierre Schoeller, France/Belgique, 2011,1h52, avec Olivier Gourmet, Michel Blanc,Zabou Breitman, Laurent Stocker…

Un téléphone qui crie dans la nuit, unhomme que l’on réveille pour lui annoncerun accident de car, des morts, desenfants… Non, ceci n’est pas le débutd’un drame de la route, mais du quotidiende Bertrand Saint-Jean, ministre desTransports de la République. Après La Conquête de Durringer et le Paterde Cavalier, c’est au tour de PierreSchoeller (Versailles) de nous livrer sa visionde la “chose publique” française. Lecinéaste y gère beaucoup de personnages,des scènes de groupe, une vitesse de récitet un flux de dialogues vertigineux. Onfabrique à Bertrand Saint-Jean de la paro-le, de l’action, des positions… Ce “on”,c’est le cabinet ministériel dont on découv-re l’organisation et la puissance ; lesconseillers, les chargés de com’, tous ces“athlètes des dossiers” qui bossent sous unepression constante. Car tout, ici, est affairede vitesse… et finit, parfois, par déraper.Aussi empathique dans le rôle d’unénarque que dans celui d’un ouvrier,Gourmet incarne un dirigeant presqu’hallu-ciné, qui doit survivre aux combats, auxcoups de griffe, aux humiliations. Inutile dechercher un quelconque référent à son per-sonnage de ministre, ni à celui de sonPrésident. Schoeller est parvenu à inventerdes figures du pouvoir qui se suffisent àelles-mêmes, pour suggérer l’ivresse et leschimères de la fonction, mais aussi le dés-amour du peuple envers ses dirigeants,voire même la déprime du personnel poli-tique. Bref, tout ce qui se passe vraimentdans les arcanes de la Vème Républiquelorsque, enfin, la politique se retire.

A.A.

> Albi du 26 octobre au 8 novembre> Arras du 26 octobre au 1er novembre> Soissons du 2 au 8 novembre> Apt, Castres, Laon du 9 au 15 novembre

Les marches du pouvoir de George Clooney, USA, 2011, 1h35avec George Clooney, Ryan Gosling, Marisa Tomei, Paul Giamatti, Evan Rachel Wood, Philip Seymour Hoffman, Jeffrey Wright, Max Minghella… (VOSTF)

Brillant directeur en communication, Stephen est engagé aux côtés du gouverneur Morris, can-didat à la présidence. Mais à l’approche de la décisive campagne des primaires en Ohio, lejeune homme va découvrir les désillusions d’une campagne politique, et le goût amer de la tra-hison. Inscrivant son engament citoyen au cœur de sa quatrième réalisation, George Clooney des-cend dans les arènes du jeu démocratique. Son film est adapté de la pièce de théâtre “FarragutNorth” de Beau Willimon, un jeune auteur qui venait de travailler avec l’équipe du démocrateHoward Dean pour les primaires des présidentielles en Iowa de 2004. Autant dire qu’il puisalargement dans son expérience personnelle pour tisser ses intrigues sur fond de campagneprésidentielle. Clooney s’en empare pour la transformer en un thriller politique intense, s’offrantau passage le rôle du candidat au charisme (et à l’appétit sexuel) « clintonesque ». Contrôlesde pouvoir, menaces, ententes secrètes… On voit dans Les Marches du pouvoir la batailledémocratique se structurer comme un jeu d’échecs entre stratégistes de haut niveau. Puis lefilm se déplace petit à petit sur un terrain plus moral que technique, sondant les abîmes del’âme humaine soumise aux pressions de la machine politique et à la tentation du pouvoir. Unbel essai aux enjeux shakespeariens, et d’une cuisante actualité.

A.A.

> Châteauroux du 26 octobre au 15 novembre> Albi, Soissons du 26 octobre au 8 novembre> Castres, Dole, Laon du 9 au 15 novembre

Écoles, collèges, lycées..séances à la demande pour tous les films du programme

renseignements et réservationsauprès du cinéma de votre ville (coordonnées page 2)

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Les Cinglés du cinéma proposent :

Semaine hispanique

Pain noir de Agusti Villaronga (Espagne)Balada triste de Alex De la Iglesia (Espagne)La Yuma de Florence Jaugey (Nicaragua)

Cabeza de Vaca de Nicolas Echevarria(Mexique)

> du 12 au 18 octobre

Habemus Papam de Nanni Moretti (p. 14)> du 19 au 25 octobre

La grotte des rêves perdus de Werner Herzog> du 26 octobre au 1er novembre

Hiver rouge > du 26 octobre au 1er novembre

Léa de Bruno Rolland> du 9 au 15 novembre

Les marches du pouvoir de George Clooney (p. 9)> du 9 au 15 novembre

La source des femmes de Radu Mihaileanu, France/Belgique/Italie, 2011, 2h15avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Hiam Abbass, Biyouna, Sabrina Ouazani, Zinedine Soualem,Saleh Bakri, Mohamed Majd... (VOSTF)

Un petit village perdu, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient... Un village reliéau monde d'aujourd'hui par les téléphones portables et les télénovelas... mais où l'eau cou-rante n'arrive toujours pas. Et ce sont les femmes qui s'échinent encore à aller chercher l'eauà la source, à pied, en haut d'une montagne. Parmi elles il y a Leila, une étrangère venue duSud, qui vient d'épouser l'instituteur du village. Révoltée par l'attitude des hommes qui ne fontrien pour apporter l'eau au village, Leila propose aux femmes de faire la grève... de l'amour. Dans l'Antiquité, la Lysistrata d'Aristophane exhortait ses semblables : « Pour arrêter la guerre,refusez-vous à vos maris ». En 2001 dans un village turc, c'est pour en finir avec leur corvéed'eau que les femmes entreprirent, pour de bon, une grève du sexe, portant l'affaire jusqu'augouvernement. Et c'est en puisant dans les mythes comme dans les réalités d'aujourd'hui queRadu Mihaileanu, Juif français d'origine roumaine, signe un conte oriental mais universel, pleinde couleurs, de musiques, et du parfums venus des 1001 nuits. En approchant leur intimité, le réalisateur de Va, vis et deviens et Le Concert parvient à trans-mettre l'invincible énergie de ces femmes, qui savent rire de leur malheur ou chanter leur sexua-lité, qui savent résister dans la dignité. Porté par de magnifiques actrices, le film est une ode àl'amour et à l'éducation, à la réconciliation hommes-femmes et à un islam tolérant... ne recu-lant pas devant les « bons sentiments ». Et alors ? Son écho dans les révoltes du Printempsarabe, où les femmes ont joué un rôle essentiel, tout comme son invitation à savoir se réap-proprier, ici ou ailleurs, les sourates du Coran, restent d'une belle pertinence.

B.M.

> Manosque, Castres, Albi, Dole, Châteauroux, Arras, Soissons du 2 au 15 novembre

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Toutes nos envies de Philippe Lioret, France, 2011, 2h00avec Vincent Lindon, Marie Gillain, Amandine Dewasmes, Yannick Rénier, Pascale Arbillot,Isabelle Renauld, Laure Duthilleul…

Claire, jeune juge d’instance, ne supporte plus de voir défiler dans sa salle d’audience les dra-mes quotidiens du surendettement. Comme celui de cette mère aux abois qu’elle finit parrecueillir chez elle, auprès de son mari et de ses deux enfants. Mais alors que la magistratedéterminée s’apprête à lancer le combat contre les organismes de crédit et leurs méthodes fal-lacieuses, la vie lui impose une tragique échéance. Claire ira portant jusqu'au bout, avec l’aidede Stéphane, juge chevronné mais désenchanté, qui retrouve auprès de la jeune femme le goûtde la révolte et celui des sentiments.Après son Welcome, Philippe Lioret revient avec un nouvel engagement et de nouvelles émo-tions. Car si le cinéaste est un artiste militant – qui, après les tourments de l’immigration clan-destine, s’attaque à aux abus de notre société de consommation – il reste avant tout un émi-nent conteur d’histoires qui embrasse des sujets forts, tout en traitant de l’intime. Au départ deToutes nos envies, il y a le livre D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère, que Lioret achoisi de… ne pas adapter, pour mieux s’en inspirer. Car si le film commence avec le combatjuridique de Claire et Stéphane, il se transforme aussi en une histoire d’amour qui ne dit passon nom. Qui puise toute sa force dans les battements de cœur comptés de Claire (MarieGillain, au tournant de sa carrière), dans le souffle posé mais fervent de Stéphane (Lindon, tou-jours aussi authentique). Et dans le regard généreux d’un cinéaste sur ces personnages qui sedébattent pour que, oui, leurs humbles passages sur Terre aient eu un sens.

A.A.

> Manosque, Apt, Albi, Dole, Châteauroux, Arras, Soissonsdu 9 au 22 novembre

La Fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, Belgique, 2011, 1h33avec Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy...

Ils se séparaient dans L'Iceberg, vivaient encouple dans Rumba... et se rencontrentdans La Fée. Dom et Fiona, incongrusamoureux incarnés par Dominique Abel etFiona Gordon, sont ici respectivementveilleur de nuit et… fée. Elle débarque unsoir dans son petit hôtel du Havre, piedsnus, et transforme son vieux vélo pourri enscooter rutilant. Mais au petit matin, avantqu'elle ait pu exaucer le dernier vœu deDom, Fiona a disparu. Il se lance à sarecherche...

C'est un vrai conte de fée illuminé, où l'onretrouve toute la folie douce du trio clow-nesque Abel-Gordon-Romy : un humourabsurde entre les Deschiens et Kaurismaki— dont le prochain film, Le Havre, sedéroule aussi... au Havre —, que l'on pour-rait dire minimaliste s'il n'était porté par unlangage des corps absolument acrobatique.À ce titre, les trois Bruxellois déguingandéssont bien plus proches de Chaplin, Keatonou Tati, que du cinéma français bobo-bavard actuel. Et dans leurs cadres immobi-les qui rappellent le muet, ils courent, ilsdansent, ils s'envolent (au sens propre),inventant une poésie burlesque qui puisedans le cinéma des origines, tout en racon-tant la société d'aujourd'hui. Leurs trucagesà la Méliès et leurs couleurs vintage pour-raient les cantonner à une nostalgie naïve,mais leurs accrochages avec les flics et lespsychiatres, ou leurs escapades avec lessans-papiers nous rappellent au réel. Et leurfilm, pas si absurde que ça, résonnecomme un chant d'amour aux myopes etaux solitaires, aux fumeurs et aux fadas... età toutes les fées d'aujourd'hui.

C.V.

> Apt, Castres, Arras, Laon, Soissonsdu 12 au 18 octobre

> Manosque du 19 au 25 octobre

à Castresavec la CARTE LES CINGLÉS DU CINÉMA

• tarif réduit 4,50€ pour les films Art et Essai• tarifs préférentiels pour les séances spéciales

carte en vente 14€ au Cinémovida Le Lido

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ARRAS Plan Séquence

Popeye et les mille et une nuits 3 courts métrages de Dave Fleischer USA, 1936-39, 53mn, VF (à partir de 5 ans)> du 12 au 18 octobre

ciné-goûter mercredi 12 octobre à 14h

La Boîte à malice 5 films d’animation de Koji YamamuraJapon, 1993-99, 38mn, VF (à partir de 2 ans)> du 19 au 25 octobre

Rango de Gore Verbinski, USA, 2011, 1h40, VF(à partir de 7/8 ans)> du 26 octobre au 1er novembre

La Guerre des boutons de Yves Robert, France, 1962, 1h33copie restaurée numérique (à partir de 6 ans)> du 2 au 8 novembre

Le Petit Nicolas de Laurent Tirard, France, 2009 , 1h30avec Kad Merad, Valérie Lemercier, SandrineKiberlain, Michel Duchaussoy, Daniel Prévost,Michel Galabru, Anémone…(à partir de 5 ans) > du 9 au 15 novembre

Émilie Jolie de Francis Nielsen et Philippe Chatel, France, 2011, 1h12avec les voix d’élie Semoun, François-Xavier Demaison… (à partir de 3 ans)

L’indémodable comédie musicale, qui depuis plus de 30 ans a marqué l’imaginaire collectif, estadaptée au cinéma par son “papa d’origine”, Philippe Chatel. Pour (re)découvrir les aventuresd’une fillette chargée de sauver le petit lapin bleu de son livre des griffes d’une abominable sor-cière noire. Le conte enchaîne les tubes interprétés par les plus grands sur l’album de 1979(Georges Brassens, Julien Clerc, Françoise Hardy, Henri Salvador, Sylvie Vartan…), ainsi quequatre titres enregistrés en 2011 par François-Xavier Demaison et Élie Semoun ! Alors… toutcommence avec huit notes sur huit syllabes : « Je m’appelle Émilie Jolie »…

> Albi du 19 octobre au 1er novembre > Arras du 19 au 25 octobre> Castres, Soissons du 2 au 8 novembre > Laon du 26 octobre au 1er novembre> Apt du 9 au 15 novembre

CHÂTEAUROUX“Mes premiers cinés”1 film, 1 animation, 1 diplôme, 1 goûter...3€ la place !

...et pour les plus grands : Cycle VO espagnole (pour collèges et lycées) :

Mon ami Machuca de Andrès Wood, Chili, 2003, 2h00avec Matías Quer, Ariel Mateluna, ManuelaMartelli… (VOSTF)> du 19 au 25 octobreSéances scolaires et dossiers pédagogiquessur demande (pour collèges et lycées)

Cinéma et société (pour lycées) :

Présumé coupable de Vincent Garenq, France, 2011, 1h42avec Philippe Torreton...> mardi 18 octobre à 18h30Projection ouverte à tous, suivie d’une discus-sion en compagnie d'élèves, professeurs etparents du lycée Pierre et Marie Curie.

Le Criquet courts métrages d’animationde Zdenek Miler, République tchèque,1978/1979, 40 mn (à partir de 2/3 ans)> mercredi 19 octobre à 15h30

et samedi 22 octobre à 16h

Le Mulot menteur programme de courts métrages d’animationde André Kiss, Marina Rosset, Sophie Roze,Rebecca Akoun, 45 min. (à partir de 4 ans)> mercredi 9 novembre à 15h30

et samedi 12 novembre à 16h

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MANOSQUERendez-vous du cinéma d’animationdu 19 au 25 octobre

Arriettyle petit monde des chapardeursde Hiromasa Yonebayashi, Japon, 2010, 1h34(à partir de 5 ans) > ciné-goûter mercredi 19 octobre à 14h30

Le chat du rabbin de Joann Sfar et Antoine Delesvaux, 2011,France, 1h40, avec les voix de François Morel,Maurice Bénichou, Hafsia Herzi, MathieuAmalric... (à partir de 7 ans)

Un monstre à Paris de Bibo Bergeron, France, 2011, 1h27avec voix de Vanessa Paradis, MatthieuChedid, Gad Elmaleh, François Cluzet…(à partir de 5 ans)

Le mulot menteur programme de courts métrages 45 min. (voir ci-contre)

Vent de folie à la ferme programme de 3 courts métragesIran, 2010, 43 min (à partir de 2/3 ans)

L’ours montagne de Esben Toft Jacobsen, Danemark, 2011, 1h15 (à partir de 7/8 ans)

Tous les ans, Jonathan passe ses vacances chez son grand-père, à l'orée d'une vaste forêt où,paraît-il, vivent des créatures mystérieuses. Un jour, malgré les avertissements du grand-père,sa petite sœur Sophie est enlevée par un ours. Un ours tellement gigantesque que… des arb-res poussent sur son dos ! Jonathan réussira-t-il à sauver Sophie des griffes du monstre ? Etd’ailleurs, le monstre est-il bien celui qu’il croit ?Le Danois Esben Toft Jacobsen réalise une aventure palpitante, entre Andersen et Miyazaki, quiménage son lot d’angoisse et d’action. Un conte merveilleux à découvrir en famille !

> Châteauroux du 19 octobre au 8 novembre> Soissons du 19 au 25 octobre> Arras du 26 octobre au 1er novembre> Laon du 2 au 8 novembre

Le rêve de Galileo5 courts métrages d’animation de Gil Alkabetz, Ghislain Avrillon, FabienneCollet et Alex Cervantes, Fr/All/Esp., 40 min.(à partir de 3/4 ans)

Tandis que soleil se lève pour une journéerayonnante, Galileo vole vers sa Cassiopée.Plus au Nord, la P’tite Ourse s’interroge surles étoiles polaires, et une grand-mère cou-vre tout ce qu’elle peut de ses jolis tricotsbleus. Enfin, la petite Margarita rêve, elle, dedécrocher les étoiles ! Un programme decourts métrages pleins d’humour et de dou-ceur, pour partir à la découverte du ciel etdes étoiles avec les tout-petits.

> Dole du 9 au 15 novembre

Le mulot menteur 4 courts métrages d’animation de André Kiss,Marina Rosset, Sophie Roze, et RebeccaAkoun, 45 min. (à partir de 4/5 ans)

Peureux, timide, rusé ou affabulateur ?Quatre personnalités pour quatre fables : unbûcheron face à un ours, un écolier collec-tionnant des escargots, un loup déguisé enberger ou encore un mulot aux récitsincroyables…

> Manosque du 19 au 25 octobre> Châteauroux du 9 au 15 novembre

MANOSQUEPollende Louie Schwatrzberg, USA, 2010, 1h22,(production Disney Nature )> ciné-goûter mercredi 9 novembre

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Le cochon de Gaza de Sylvain Estibal, France, 2011, 1h39avec Sasson Gabai, Baya Belal, MyriamTekaïa, Ulrich Tukur… (VOSTF)

Un jour Jafaar, misérable pêcheur palesti-nien de la bande de Gaza, remonte uncochon dans ses filets… Comment sedébarrasser de cette « pêche impure », touten essayant, tant qu’à faire, d’arrondir sesfins de mois ? Un tournage à Malte, un Français à la réali-sation, un Israélien d’origine irakienne dansle rôle du Palestinien (Sasson Gabai de LaVisite de la fanfare), une Tunisienne danscelui de l’Israélienne, et un porc vietnamienen guise de colombe de la paix ! Le cochonde Gaza ose le pari d’une détonante mixité.Ce que Sylvain Estibal exprime à travers cebrouillage des repères et des identités, c’estjustement une révolte contre les représenta-tions sclérosées du conflit israélo-palesti-nien, l’envie de secouer des discours poli-tiques figés dans les communautarismes,pour revenir au destin d’un simple individu. Ily a du Charlot dans ce Jafaar, simple petitbonhomme qui essaie de survivre aux cata-strophes de son quotidien et qui se batcontre le monde entier – les autrespêcheurs, les soldats, les policiers, l’admi-nistration, les barbus… – pour défendre son« bout de gras ». Estibal exagère à peinel’absurdité des situations pour mettre envaleur l’absurdité, tellement plus drama-tique, de la réalité ; de ce conflit, de cegâchis, de cette haine entre les deuxcamps, pourtant si unis dans… leur rejet duporcidé ! Et, comble de la dérision, c’est dece petit dénominateur commun que va naît-re un début d’entente. Le cochon de Gazaest un « film politique burlesque ». Un cri derage comique poussé sans agressivitéaucune, mais dont l’humour mordant n’é-pargne personne.

B.M.

> Castres, Laon, Soissons du 12 au 18 octobre

Et maintenant on va où ? de Nadine Labaki, Liban, 2011, 1h50avec Nadine Labaki, Claude BazMoussawbaa, Layla Hakim… (VOSTF)

C'est un village perdu dans les montagnes,écrasé de soleil, et cerné par les mines. Uncortège de femmes en noir se rend aucimetière : les unes portent le voile, d’aut-res une croix, mais toutes pleurent... et semettent à danser. On est sans doute auLiban — bien que le pays ne soit jamaisnommé — et l'on est d'entrée du côté deces femmes, meurtries par les ravagesd'une guerre absurde, mais bien décidéesà l'arrêter, portées par leur énergie et leurcomplicité. Et alors que leurs fils, leurs frè-res ou leurs maris sont prêts à s'entretuerà la moindre étincelle, elles complotent etrivalisent de ruses pour les protéger desmenaces extérieures : elles sabotent lestéléviseurs, font venir des filles de l'Est,préparent des gâteaux au haschich... toutest bon pour les distraire. Jusqu'à ce quele drame les rattrape...Ce pourrait être en Israël, en Irlande ou auRwanda... dans tous les coins du mondeoù l'on s'entretue entre voisins au nom deprétendues chapelles. Sauf qu'ici, ondanse et on chante comme dans un méloégyptien, et on rit comme dans une comé-die italienne. En nous immergeant dans lequotidien truculent d'un village surchauffé,Nadine Labaki mêle les genres avec uneévidence et une vitalité surprenantes, etavec tout l'humour et la sensualité qui irra-diait déjà son premier film, Caramel. Etpour la réalisatrice-comédienne, la danse etle rire n'empêchent en rien la lucidité, et aucontraire donnent au film la portée d'unconte universel. Dont le titre renvoie,comme une prémonition, aux lendemainsdes printemps arabes...

C.V.

> Manosque, Dole du 12 au 18 octobre

Habemus Papam de Nanni Moretti, Italie/France, 2011, 1h44avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr, Margherita Buy... (VOSTF)

Au Vatican, la fameuse fumée blanche s'élè-ve : un nouveau Pape vient d'être élu, et surla place St Pierre, la foule guette son appa-rition au balcon. Mais le nouveau souverainpontife est tétanisé d'angoisse : il crie, ildoute, il ne veut pas y aller. Le monde entierretient son souffle, le Vatican se résoud àconvoquer secrètement un psy (joué parMoretti), et le Saint Père fugue dans les ruesde Rome...Ce pourrait n'être qu'une satire ironique (etdrôle) de l'Eglise, c'est un film tchékhoviensur un vieil homme qui doute. Non pas deDieu ni même de sa foi — ce n'est quasi-ment pas abordé — mais de sa vie et deson envie, et au-delà, du sens d'un mondequi a perdu ses utopies. Étouffé par la hié-rarchie et le protocole, désespéré par sadésignation, le Cardinal Melville voudrait,tout simplement, redevenir un homme parmiles hommes. Michel Piccoli, qui au fil de sacarrière a quasiment tout joué, est ce Papebouleversant : un homme qui rêvait d'êtreacteur, et ne veut pas jouer le rôle ultimequ'on lui impose, celui du représentant duChrist sur Terre. Dans un monde où les petits chefs — qu'ilsse nomment Berlusconi ou Sarkozy — sebattent pour le pouvoir plus qu'ils ne l'assu-ment, la dérobade de Melville est certeshumble et touchante. Pourtant, si tous lesbergers quittent le troupeau pour s'y fondre,et si même les curés s'en remettent à lapsychanalyse (qui elle même s'en remet ausport !), qui portera la responsabilité d'unmonde en pleine déprime ? Sans illusion niréponse, l'auteur de La Messe est finie etLe caïman a le sarcasme amer.

C.V.

> Apt du 12 au 18 octobre> Castres du 19 au 25 octobre

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horaires au 08 92 68 75 14 0,34 €/mn et sur www.cinemovida.com Sauf indication contraire et films “jeune public”, tous les films étrangers sont en VOSTF.

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JEUDI

20OCTOBRE à 20h30

VENDREDI

21OCTOBRE à 14h00