LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES … · 2018. 4. 7. · traduisent par des...

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Cholestérol et s’il fallait en manger plus ? Bien que l’excès de cholestérol soit toujours pointé du doigt par les autorités sanitaires, notamment comme responsable des maladies cardiovasculaires, de nouvelles découvertes suggèrent que c’est plutôt le déficit qui est à craindre ! Et celui-ci serait bien plus fréquent qu’on ne le croit... E n 1964, trois généticiens décrivent pour la première fois un nouveau syndrome dont ils suspectent une origine génétique ; leur article, publié dans The Journal of Pediatrics, décrit le cas de trois petits garçons présentant un problème de croissance et de développement intellectuel, atteints de malformations physiques au ni- veau de la face et du crâne, des organes géni- taux, des pieds et des mains, avec la présence de doigts ou d’orteils surnuméraires ou fusionnés. Il a fallu attendre plus de 30 ans pour comprendre l’origine de leur maladie : un déficit en cholestérol, lié à l’altération d’un gène permettant sa fabrication au sein de l’organisme. Cette affection, appe- lée syndrome de Smith-Lemli-Opitz (SLO), entraîne des troubles d’intensité variable chez ses porteurs, troubles qui peuvent aller jusqu’au décès. (suite page 2) Cholestérol et s’il fallait en manger plus ? ....................... 1 Maladies cardiovasculaires : le cholestérol n’y est pour rien ! ...................................................................... 5 Infarctus, quand dira-t-on enfin la vérité au public ? ...... 8 Ne laissez pas votre cœur au repos !............................ 14 Compléments alimentaires pour la rentrée : notre ordonnance �������������������������������������������������������� 17 5 bonnes raisons de mettre des plantes dans votre bureau ..............................................................21 Pourquoi je ne mangerai pas Vegan ���������������������������23 Les câlins peuvent-il nous guérir ? .............................26 édito « Faut-il se priver de tout pour rester en bonne santé ? » Voilà le titre d’un article pu- blié par le site Internet Slate que j’ai lu il y a quelques jours 1 . En premières lignes, l’auteur écrit : « Ne pas boire, ne pas fumer, mettre des bouchons d’oreille dans les concerts : les injonctions à mener une vie saine se multiplient. Au point de devenir contre-productives. » C’est ici une évidence. L’introduction des paquets neutres pour lutter contre le tabagisme en est un bon exemple : globalement cette mesure n’a eu aucun effet. Pire, la consommation de tabac a même légèrement augmenté. Mais comment s’en étonner ? Tout notre environnement souffre de cette schizophrénie : la télévision nous dif- fuse des publicités pour nous inciter à acheter des hamburgers tout en nous disant, soit en même temps soit de manière différée, qu’il faut éviter de manger trop gras et trop salé… Et c’est ainsi dans tous les domaines qui touchent la santé. Ainsi, la question « faut-il se priver de tout plaisir pour rester en bonne santé ? » ne doit pas avoir de réponse car sa formulation en elle-même nourrit cette schizophrénie. Non, la vraie question à se poser est plutôt : « Pourquoi a-t-on toujours le sentiment que la notion de plaisir s’oppose à la notion de santé ? » Et la réponse est simple : parce qu’on nous bourre le crâne depuis notre plus jeune âge pour nous pousser à être des consommateurs modèles, prêts à acheter les derniers aliments transformés inventés. La société de consommation, notre entourage, les autres enfants, tous nous ont ap- pris que ce qui était bon quand on voulait « se faire plaisir » c’était les glaces, les pizzas, les frites. C’était également mon cas quand j’étais jeune et adolescent : quand j’avais très faim, je pensais à ces aliments. Mais aujourd’hui, tout est différent : même en n’ayant pas mangé pendant toute une journée, ma faim ne me fait penser qu’à des aliments sains ! Du poisson, des légumes arrosés d’huile d’olive, etc. La bonne santé et le plaisir doivent être indissociables, mais pour y arriver, il nous faut comprendre ce qui définit réellement nos plaisirs. Julien Venesson NUMÉRO SPÉCIAL CHOLESTÉROL ET SANTÉ CARDIO-VASCULAIRE 1. hp://www.slate.fr/story/145857/faut-il-se-priver-de-tout-plaisir-pour-rester-en-bonne-sante LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ SEPTEMBRE 2017 N°132

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  • Cholestérolet s’il fallait en manger plus ?Bien que l’excès de cholestérol soit toujours pointé du doigt par les autorités sanitaires, notamment comme responsable des maladies cardiovasculaires, de nouvelles découvertes suggèrent que c’est plutôt le déficit qui est à craindre ! Et celui-ci serait bien plus fréquent qu’on ne le croit...

    E n 1964, trois généticiens décrivent pour la première fois un nouveau syndrome dont ils suspectent

    une origine génétique ; leur article, publié dans The Journal of Pediatrics, décrit le cas de trois petits garçons présentant un problème de croissance et de développement intellectuel, atteints de malformations physiques au ni-veau de la face et du crâne, des organes géni-taux, des pieds et des mains, avec la présence de doigts ou d’orteils surnuméraires ou fusionnés.

    Il a fallu attendre plus de 30 ans pour comprendre l’origine de leur maladie : un déficit en cholestérol, lié à l’altération d’un gène permettant sa fabrication au sein de l’organisme. Cette affection, appe-lée syndrome de Smith-Lemli-Opitz (SLO), entraîne des troubles d’intensité variable chez ses porteurs, troubles qui peuvent aller jusqu’au décès.

    (suite page 2)

    Cholestérol et s’il fallait en manger plus ? ....................... 1Maladies cardiovasculaires : le cholestérol n’y est pour rien ! ...................................................................... 5Infarctus, quand dira-t-on enfin la vérité au public ? ...... 8Ne laissez pas votre cœur au repos ! ............................ 14Compléments alimentaires pour la rentrée : notre ordonnance �������������������������������������������������������� 17

    5 bonnes raisons de mettre des plantes dans votre bureau ..............................................................21Pourquoi je ne mangerai pas Vegan ���������������������������23Les câlins peuvent-il nous guérir ? .............................26

    édito« Faut-il se priver de tout pour rester en bonne santé ? »Voilà le titre d’un article pu-blié par le site Internet Slate que j’ai lu il y a quelques

    jours1. En premières lignes, l’auteur écrit : « Ne pas boire, ne pas fumer, mettre des bouchons d’oreille dans les concerts : les injonctions à mener une vie saine se multiplient. Au point de devenir contre-productives. » C’est ici une évidence. L’introduction des paquets neutres pour lutter contre le tabagisme en est un bon exemple : globalement cette mesure n’a eu aucun effet. Pire, la consommation de tabac a même légèrement augmenté. Mais comment s’en étonner ? Tout notre environnement souffre de cette schizophrénie : la télévision nous dif-fuse des publicités pour nous inciter à acheter des hamburgers tout en nous disant, soit en même temps soit de manière différée, qu’il faut éviter de manger trop gras et trop salé… Et c’est ainsi dans tous les domaines qui touchent la santé. Ainsi, la question « faut-il se priver de tout plaisir pour rester en bonne santé ? » ne doit pas avoir de réponse car sa formulation en elle-même nourrit cette schizophrénie. Non, la vraie question à se poser est plutôt : « Pourquoi a-t-on toujours le sentiment que la notion de plaisir s’oppose à la notion de santé ? » Et la réponse est simple : parce qu’on nous bourre le crâne depuis notre plus jeune âge pour nous pousser à être des consommateurs modèles, prêts à acheter les derniers aliments transformés inventés. La société de consommation, notre entourage, les autres enfants, tous nous ont ap-pris que ce qui était bon quand on voulait « se faire plaisir » c’était les glaces, les pizzas, les frites. C’était également mon cas quand j’étais jeune et adolescent : quand j’avais très faim, je pensais à ces aliments. Mais aujourd’hui, tout est différent : même en n’ayant pas mangé pendant toute une journée, ma faim ne me fait penser qu’à des aliments sains ! Du poisson, des légumes arrosés d’huile d’olive, etc. La bonne santé et le plaisir doivent être indissociables, mais pour y arriver, il nous faut comprendre ce qui définit réellement nos plaisirs.

    Julien Venesson

    NUMÉRO SPÉCIAL CHOLESTÉROL ET SANTÉ CARDIO-VASCULAIRE

    1. http://www.slate.fr/story/145857/faut-il-se-priver-de-tout-plaisir-pour-rester-en-bonne-sante

    SEPTEMBRE 2017 • N°132LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ SEPTEMBRE 2017 N°132

  • Les anomalies physiques (mi-crocéphalie notamment – petit crâne), qui peuvent également concerner des organes internes, se cumulent à un déficit intellec-tuel, à des troubles du sommeil et même à des comportements de type autistique, parfois violents.

    La diversité de ces symptômes reflète l’importance du choles-térol dans notre équilibre, et en particulier pendant la crois-sance. Ce composé est en effet un des constituants essentiels de la membrane de l’ensemble des cellules qui constituent notre organisme. À l’âge adulte, c’est surtout l’excès qui inquiète, pour-tant, de nouvelles recherches suggèrent que, bien souvent, le manque est au moins aussi pré-occupant que l’excès !

    LE CHOLESTÉROL, UNE ARME CONTRE LES MICROBES

    E t tout d’abord sur notre im-munité ; les patients souf-

    frant du syndrome de SLO ont tendance à enchaîner les épisodes infectieux, et la situation s’amé-liore lorsqu’ils reçoivent un trai-tement à base de cholestérol1. Un suivi2 mené pendant 15 ans sur des patients hospitalisés a montré que le risque d’infections était ré-duit chez les personnes présentant un taux de cholestérol total plus élevé.

    Des chercheurs chinois se sont ainsi demandé si l’enrichis-sement de l’alimentation en cholestérol chez des personnes exemptes de SLO mais souffrant d’une infection pulmonaire pou-vait avoir un impact favorable sur

    1. EliasERetal.ClinicaleffectsofcholesterolsupplementationinsixpatientswiththeSmith-Lemli-Opitzsyndrome(SLOS).AmJMedGenet.1997Jan31;68(3):305-102. C.Iribarrenetal.Cohortstudyofserumtotalcholesterolandin-hospitalincidenceofinfectiousdiseases.EpidemiolInfect.1998Oct;121(2):335–3473. Wang,Jia,andZhong-xinHong.CholesterolSupplementcanAlleviatetheSeverityofPulmonaryInfectionofPatientswithHypocholesterolemia.JournalofFoodandNutritionResearch4.3(2016):131-1364. Mauch,D.H.,etal.CNSsynaptogenesispromotedbyglia-derivedcholesterol.Science,295(2001)5. TongJetal.AscissorsmechanismforstimulationofSNARE-mediatedlipidmixingbycholesterol.ProcNatlAcadSciUSA.2009Mar31;106(13):5141-6.doi:10.1073/pnas.0813138106.Epub2009Feb276. ChathurieSuraweeraetal.Simvastatin-inducedcognitivedysfunction:twocasereports.JMedCaseRep.2016;10:83.Publishedonline2016Apr5.doi:10.1186/s13256-016-0877-8PMCID:PMC48223147. WeijiangDongetal.DifferentialeffectsofsimvastatinandpravastatinonexpressionofAlzheimer’sdisease-relatedgenesinhumanastrocytesandneuronalcells.JournalofLipidResearch.2009Oct;50:

    2095-2102

    l’évolution de la situation3. Ils ont pendant 10 jours administré 600 mg de cholestérol au quoti-dien, sous forme de jaune d’œuf, à un premier groupe de patients, tandis qu’un second recevait un produit placebo sans cholestérol mais contenant de la vitamine A. Cette dernière est en effet natu-rellement présente dans le jaune d’œuf et connue pour son rôle bénéfique sur l’immunité, son ajout permet donc d’être certain que les effets observés sont bien uniquement le fait du cholestérol.

    Les analyses ont montré que le taux de cholestérol dans le sang n’a pas changé de manière signi-ficative tandis que deux marqueurs des niveaux d’inflammation ont régressé. La sévérité de la maladie a diminué dans les deux groupes, mais dans des mesures totalement différentes : de seulement 5 % dans le groupe témoin contre 19 % dans le groupe traité au cholestérol !

    UN EFFET SUR LE CERVEAU

    L e cholestérol joue un rôle capital sur le chef d’or-

    chestre de l’organisme : il repré-sente 10 % du poids du cerveau ! Mais l’organe ne peut pas le pui-ser depuis la circulation sanguine, car les lipoprotéines qui le trans-portent sont de taille trop impor-tante pour franchir la barrière de protection qui l’entoure, la bar-rière hématoencéphalique. Il doit donc assurer de manière auto-nome sa production et cette tâche est dédiée à un type particulier de cellules, les astrocytes, sorte d’assistantes des neurones. Sans ce cholestérol, pas de connexion possible entre les neurones4 !

    S’il n’est pas possible de s’assu-rer que notre cerveau a de bons apports en cholestérol en aug-mentant notre consommation d’aliments qui en sont riches, il convient de prendre conscience que la prise de médicaments an-ticholestérol peut avoir un impact sur les niveaux de cholestérol cé-rébral. Car la barrière du cerveau n’est pas imperméable à ces molé-cules chimiques. La réduction de la quantité de cholestérol dispo-nible peut perturber la libération des messagers chimiques entre les cellules nerveuses, source de confusion et de perte de mé-moire5-6, deux effets secondaires fréquents de ces médicaments. C’est bien sûr d’autant plus préoc-cupant chez les personnes âgées, leur production de cholestérol cé-rébral étant déjà amoindrie7.

    D’autre part, le cholestérol entre dans la composition de la gaine de myéline, une structure protectrice qui entoure les fibres nerveuses et garantit une bonne circulation des messages nerveux. Certaines maladies, comme la sclérose en plaques, entraînent son altération. Dans le cadre de cette affection, les cellules qui fabriquent la gaine de myéline sont attaquées par le système immunitaire. Dans la forme « récurrente rémittente », qui touche 80 % des malades, les phases de démyélinisation, qui se traduisent par des pertes de fonc-tions neurologiques, succèdent aux phases de remyélinisation partielles, pendant lesquelles les malades retrouvent une partie des fonctions perdues. Mais pour que la reconstruction de la gaine de myéline soit effective, il est néces-saire d’avoir de bons niveaux de cholestérol.

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  • Dès 2009, des chercheurs met-taient ainsi en garde contre l’utilisation de médicaments an-ticholestérol chez les personnes souffrant de sclérose en plaques8.

    INDISPENSABLE POUR LES SPORTIFS

    L es cellules nerveuses ne sont pas les seules à être gour-

    mandes en cholestérol : les fibres musculaires l’utilisent après un effort intense pour réparer les mi-crolésions générées par l’exercice.

    C’est logique puisque le choles-térol est un élément de structure des cellules, comme peut l’être du ciment autour des briques. Ainsi, si l’on effectue des prises de sang en continu, toutes les heures après un exercice physique d’intensité modérée à soutenue, on constate de manière marquée que le taux de cholestérol sanguin chute dans les deux heures après une séance de sport et ne revient à la normale que quelques jours plus tard9.

    Pourquoi cette baisse ? Tout sim-plement parce que les muscles ont utilisé le cholestérol disponible dans le sang dès qu’ils en avaient besoin et ce processus s’est fait très rapidement ; trop rapidement pour que la baisse puisse être immédiatement compensée par la fabrication de nouveau cho-lestérol au niveau du foie. Avec l’affaiblissement de l’intestin, ce mécanisme explique pourquoi les sportifs peuvent tomber malades après un effort physique intense : tout leur cholestérol, normale-ment utilisé pour faire fonctionner l’immunité, est redirigé en ur-gence vers les muscles.

    Le rôle du cholestérol chez les sportifs a été observé de manière très précise : une étude a rassem-

    8. VeroniqueE.Miron.StatinTherapyInhibitsRemyelinationintheCentralNervousSystem.AmJPathol.2009May;174(5):1880–1890.doi:10.2353/ajpath.2009.080947PMCID:PMC26712769. ShahbazpourNetal.Earlyalterationsinserumcreatinekinaseandtotalcholesterolfollowinghighintensityeccentricmuscleactions.JSportsMedPhysFitness.2004Jun;44(2):193-910. RiechmanSE.Dietaryandbloodcholesterolandstatinsincreasehypertrophywithresistancetraining.FASEBJ.200519A1571

    blé 47 personnes âgées de 60 à 69 ans qui ont été soumises à un entraînement physique de mus-culation pendant 12 semaines. La moitié des participants recevaient de forts apports en cholestérol sous forme de jaune d’œuf (environ 3 jaunes d’œufs par jour), tandis que les autres se contentaient de quantités réduites (1 jaune). Au bout de 12 semaines, tous les par-ticipants avaient renforcé leurs os et leurs muscles, mais ceux qui n’avaient mangé qu’un jaune d’œuf n’avaient augmenté leur force musculaire que de 36 % contre 86 % chez ceux ayant mangé trois jaunes ! De plus, ces derniers avaient gagné deux kilos de masse musculaire10.

    MESURE DU CHOLESTÉROL DANS LE SANG : CE QUE CACHE LE RÉSULTAT

    D ans toutes les études qui ont mis en évidence le bénéfice

    d’un apport supplémentaire en cholestérol, on peut identifier un point commun très important : le taux de cholestérol sanguin n’a

    jamais changé de manière signi-ficative. Dès lors, comment ex-pliquer les bénéfices observés de cet apport supplémentaire s’ils ne font pas monter notre taux de cholestérol ?

    Cela s’explique tout simplement : le cholestérol supplémentaire apporté par l’alimentation a été immédiatement utilisé par l’orga-nisme qui en avait besoin. Et dans le cas où l’apport supplémentaire en cholestérol serait plus impor-tant que nécessaire, notre foie baissera sa production, ce qui maintiendra un niveau sanguin quasi constant.

    Il faut donc bien distinguer ce qui se passe avec notre cho-lestérol sanguin selon que les modifications proviennent de l’alimentation ou de la prise d’un médicament, car dans ce dernier cas, cette baisse artificielle va per-turber le fonctionnement normal du corps humain. Autre aspect important à savoir : avec l’âge, le taux de cholestérol sanguin

    Œufs et crudités, le mélange parfait !Envie d’une salade de cru-dités pour faire le plein de nutriments ? Excellente idée, mais pour en tirer les meilleurs bénéfices, l’idéal est d’y ajouter des œufs. Deux études menées par la même équipe de recherche auprès de 16 jeunes hommes en bonne santé ont montré que l’œuf peut faciliter l’absorption de certains composés bénéfiques des légumes. Ajouter 3 œufs à une salade permet ainsi d’assimiler 3 à 8 fois plus de ca-roténoïdes et de 4 à 7 fois plus de vitamine E. Voilà de quoi fournir à son organisme une bonne dose d’antioxydants et d’anti-inflam-matoires naturels !

    Ajouter des oeufs aux crudités permet de mieux en assimiler les nutriments, comme les caroténoïdes ou la vitamine E.

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  • augmente de manière normale ; même chez les centenaires, le taux de cholestérol est plus éle-vé qu’à 50 ans, et ce même sans problème de santé. À ce jour, la cause exacte de cette augmenta-tion naturelle n’est pas totalement comprise ; on suppose que la de-mande en cholestérol devient de plus en plus importante avec l’âge à cause du vieillissement des cel-lules et des vaisseaux sanguins qui l’utilisent pour maintenir leur intégrité.

    LE RÉGIME QUI BOOSTERA VOTRE CHOLESTÉROL

    M angez des œufs tous les jours ou presque : non seu-lement les œufs sont bons, ils sont aussi très peu onéreux, même si vous les choisissez issus de l’agri-culture biologique et même si vous en mangez trois par jour. Ce conseil vaut même pour les per-sonnes qui sont génétiquement prédisposées à avoir un taux de cholestérol élevé dans le sang (les porteurs du gêne ApoE sous sa forme 4). Selon des chercheurs qui ont examiné pendant 21 ans les habitudes alimentaires de 1032 hommes sains d’environ 50 ans, dont 32,5 % étaient porteurs de l’ApoE4, manger des œufs entiers n’est pas associé à un risque su-périeur de maladie coronarienne.

    Quelques conseils pour la prépa-ration : privilégiez la coagulation du blanc (cuisson ou blancs mon-tés en neige) car le blanc d’œuf est peu digeste : seules 50 % de ses protéines sont digérées lors-qu’il est cru, contre près de 100 % lorsqu’il est coagulé11. À l’inverse, privilégiez le jaune peu cuit ou cru pour ne pas dénaturer le cho-

    11. EvenepoelP,GeypensB,LuypaertsA,HieleM,GhoosY,RutgeertsP.Digestibilityofcookedandraweggproteininhumansasassessedbystableisotopetechniques.JNutr.1998Oct;128(10):1716-2212. UffeRavnskov,DavidMDiamond,RokuraHamaetalLackofanassociationoraninverseassociationbetweenlow-density-lipoproteincholesterolandmortalityintheelderly:asystematicreview.BMJ2015-

    01040113. PhilipJ.Barter,MarkCaulfield,MatsEriksson,etal,fortheILLUMINATEInvestigators*EffectsofTorcetrapibinPatientsatHighRiskforCoronaryEvents.NEnglJMed2007;357:2109-2122November22,200714. deMedinaP.DendrogeninAarisesfromcholesterolandhistaminemetabolismandshowscelldifferentiationandanti-tumourproperties.NatCommun.2013;4:1840

    lestérol et les graisses à la chaleur (les œufs de qualité contiennent un peu d’acides gras oméga-3). Les meilleures cuissons pour pro-fiter des bénéfices des œufs sont donc pochés, mollets ou au plat. D’autres aliments contiennent aussi naturellement du cholestérol mais ils sont souvent moins pri-sés : foie animal, cervelle.

    Si vous êtes sportif, augmentez votre consommation d’œufs au repas qui suit votre entraînement physique : cela permettra au

    cholestérol alimentaire d’être di-rectement utilisé par vos muscles. Si vous êtes malade, privilégiez une consommation au dîner : c’est pendant la nuit que l’immu-nité travaille le plus et c’est là que le cholestérol apporté sera le plus profitable.

    Céline Sivault & Julien Venesson

    Moins de cholestérol, plus de morts...Dernièrement des chercheurs qui ont travaillé sur plusieurs études de cohorte représentant un to-tal de 68 094 personnes âgées, ont constaté que plus le taux de « mauvais cholestérol » est élevé, plus le risque de mortalité pré-coce est faible12. Plus exactement : 92 % des personnes ayant un taux de cholestérol élevé vivent plus longtemps que les autres ! Et ce n’est pas la première fois qu’un tel constat est fait. Dans la lignée des études qui ont souligné ce lien, il y a l’étude Illuminate13, qui de-vait durer 4,5 années et qui devait faire baisser de manière encore

    plus forte le cholestérol mais qui a été heureusement interrompue au bout de 1,5 an. La raison ? Trop de morts chez les patients traités ! Les participants à cette étude étaient âgés de 45 à 75 ans, avaient soit des antécédents de maladies cardiovasculaires, soit un diabète de type 2, mais aucun ne présen-tait des signes d’espérance de vie faible. Le groupe traité voyait pourtant une augmentation spectaculaire de 71 % du bon cho-lestérol, une baisse de plus de 21 % du mauvais cholestérol mais aus-si une augmentation des décès de 60 %, toutes causes confondues...

    … Et plus de cancers…Les médicaments anticholesté-rol augmentent-ils le risque de cancer ? Non, répondent les labo-ratoires pharmaceutiques. Oui, répond le Dr Michel de Lorgeril. Selon lui, si les études ne montrent pas toujours d’effet, c’est parce qu’elles sont trop courtes (1 à 5 ans) alors qu’il faut de nombreuses an-nées pour qu’un cancer se déclare. Marc Poirot et Sandrine Silvente-Poirot, acteurs d’une équipe du Centre de recherche en cancéro-logie de Toulouse, semblent lui

    donner raison : ils ont identifié un dérivé du cholestérol qui présente des propriétés anticancéreuses. Cette molécule, la Dendrogenine A, est présente en grande quan-tité dans les tissus et cellules saines et absente dans les cellules tumorales. Elle protègerait les cellules des processus de cancéri-sation. Manquer de cholestérol ou prendre des médicaments pour le faire baisser pourrait donc ex-poser à une des maladies les plus graves de notre temps14.

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  • Alternatif Bien-Être : Pour pré-venir les maladies cardiaques, de nombreuses personnes ne savent plus quoi penser : faut-il oui ou non faire baisser son taux de cholestérol lorsqu’il est élevé pour diminuer le risque de maladies cardiovasculaires ?

    Docteur de Lorgeril : Pour être très factuel, en avril 2016, un essai cli-nique qui s’appelle « Accelerate » a été publié. Il s’agit d’une grande étude financée par le laboratoire pharmaceutique Lilly, menée sur 12 000 personnes qui ont déjà eu un infarctus. L’équipe testait une nouvelle molécule qui sem-blait prometteuse, un inhibiteur de la CETP, et effectivement, ils ont observé chez les personnes qui participaient à l’étude une diminution de plus de 30 % du cholestérol LDL (le soi-disant « mauvais ») et une augmentation de plus de 130 % du cholestérol HDL (soi-disant le « bon »). Ils avaient donc là tous les arguments pour montrer qu’il y avait effective-ment du « bon » et du « mauvais » cholestérol et que ces modifi-cations ne pouvaient avoir que des avantages. Eh bien ils ont été obligés d’arrêter l’étude au bout de deux ans, parce que le médi-cament n’avait absolument aucun

    effet sur les maladies cardiovascu-laires ! Le glas est donc en train de sonner pour cette théorie selon laquelle on peut diminuer les ma-ladies cardiovasculaires en faisant baisser le supposé « mauvais » cholestérol. Les résultats de cet es-sai rejoignent ceux des dernières publications sur le sujet : on a à présent des preuves irréfutables que le cholestérol ne bouche pas les artères, qu’il n’augmente pas le risque de maladies cardiovas-culaires et que ça ne sert à rien de le faire baisser avec des médi-caments anticholestérol. D’autant plus que ces derniers ont un effet nocif sur les tissus, les cellules, le cerveau et les muscles qui ont

    absolument besoin de cholestérol pour fonctionner correctement. Donc, finalement, ces médica-ments n’ont que des effets nocifs.

    ABE : Si un mode de vie sain s’accompagne de faibles taux de cholestérol, pourquoi ne peut-on pas avoir les mêmes bénéfices avec des médica-ments ?

    Dr L� : Un mode de vie sain ne s’accompagne pas de faibles taux de cholestérol ; cet argument tant de fois répété comme un dogme est faux. Avoir un faible de taux de cholestérol ne sert à rien : ça ne diminue pas le risque d’avoir une maladie cardiovasculaire. À titre d’exemple, j’ai conduit une grande étude d’intervention nutritionnelle : on a demandé aux gens d’adopter des habitudes nutritionnelles très protectrices – la diète méditerra-néenne – et on les a comparés à un groupe témoin qui suivait plus ou moins les recommandations diététiques de l’American Heart Association, dont le but est de prévenir les maladies cardiovascu-laires. À la fin de l’étude, les deux groupes avaient un taux de choles-térol semblable mais le risque de maladies cardiovasculaires était de 70 % plus bas dans le groupe

    Maladies cardiovasculaires : le cholestérol n’y est pour rien !Le Docteur de Lorgeril a lancé plusieurs alertes sur les médicaments anticholestérol. Les études indépendantes de l’industrie sont aujourd’hui formelles : ils ne permettent pas de réduire le risque de maladies cardiovasculaires. De plus, faire baisser son taux de cholestérol peut être dangereux car il assure de nombreuses fonctions vitales dans l’organisme. D’après le Dr de Lorgeril, le meilleur moyen de se protéger des maladies cardiovasculaires est d’oublier son taux de cholestérol et d’adopter un mode de vie protecteur car ce sont des maladies du mode de vie.

    Docteur de Lorgeril

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    Septembre 2017 • n°132L’INTERVIEW DU MOIS

  • qui suivait le régime méditerra-néen. Donc le taux de cholestérol est un paramètre qu’il faut oublier, ce n’est pas prédictif du risque de maladies cardiovasculaires. Ça ne sert à rien de connaître son taux de cholestérol.

    ABE : N’y a-t-il pas quelques exceptions ? Quelques per-sonnes pour lesquelles le taux de cholestérol est si haut qu’un traitement est nécessaire ?

    Dr L� : Alors oui, il y a une per-sonne sur un million qui a une maladie qui augmente de nombre de lipoprotéines, les molécules qui transportent le cholestérol dans le sang. Ce n’est même pas le cho-lestérol qui est le problème mais la lipoprotéine. Dans ce cas il faut se soigner, non pas en prenant des médicaments mais en filtrant le sang. J’ai vu un cas en 40 ans de carrière. Dans tous les autres cas, ça ne sert à rien de faire baisser son taux de cholestérol. Même dans le cas d’hypercholestérolémie familiale avec des taux très impor-tants. On peut être à risque mais ce n’est pas le cholestérol qui est res-ponsable, c’est le mode de vie ou d’autres facteurs héréditaires. Il y a bien sûr une prédisposition géné-tique, tout le monde n’est pas égal, mais chez les personnes qui ont un mode de vie protecteur, c’est-à-dire une alimentation qui se rapproche du régime méditerranéen, qui font suffisamment d’exercice physique, qui gèrent leur stress, qui ne s’em-poisonnent pas avec du tabac, des particules de diesel et toutes autres sortes de poisons que l’on trouve dans l’alimentation et dans l’air, le risque cardiovasculaire est très bas.

    ABE : À quoi sert donc le cho-lestérol dans nos artères s’il n’est pas dangereux ?

    Dr L� : Le cholestérol dans les ar-tères est celui qui est transporté (du foie ou du tube digestif) vers les organes qui en ont besoin. Par ail-leurs, le cholestérol important est celui qui est un composant essen-tiel de la membrane de nos cellules

    et 90 % du cholestérol de notre or-ganisme y est dédié. L’idée fausse (mais jusqu’à présent adoptée) que le cholestérol se dépose dans les artères, forme des plaques qui fi-nissent par se détacher et boucher les artères doit être rejetée. En ré-alité, les plaques d’athérosclérose sont des « cicatrices » de l’artère qui se forment suite aux agressions qu’elle subit : la fumée de cigarette et la pollution diésel, par exemple, ou encore une mauvaise alimen-tation. Le cholestérol n’entre pas en jeu dans la formation de ces plaques, c’est pour ça que le faire baisser n’a aucun impact sur les maladies cardiovasculaires.

    Le glas est en train

    de sonner pour cette théorie selon laquelle on peut

    diminuer les maladies cardiovasculaires

    en faisant baisser le supposé « mauvais »

    cholestérol.

    ABE : Quand on mesure le taux de LDL, est-ce vraiment du cholestérol dont il s’agit ?

    Dr L� : Les LDL que l’on mesure sont les lipoprotéines qui trans-portent le cholestérol (et beaucoup d’autres choses) dans le sang. Elles partent du foie pour aller dans différents organes. Alors elles en déposent en chemin dans les or-ganes qui en ont besoin : en cas de besoins importants, la quantité de cholestérol dans le sang aug-mente, mais comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas grave. Les HDL sont d’autres lipoprotéines de transport que l’on mesure et qui captent le cholestérol circulant pour le rame-ner au foie. C’est ce qu’on appelle le « bon » cholestérol alors qu’il n’a rien de bon ; il est simplement inutile là où il se trouvait et comme le cholestérol est une molécule

    précieuse, elle est ramenée au foie pour être recyclée et redistribuée là où c’est nécessaire.

    ABE : On constate l’arrivée sur le marché de nouveaux médicaments anticholesté-rol, plus puissants que les statines, appelés anti-pcsk9. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?

    Dr L� : Les cellules ont besoin de cholestérol, alors elles en fa-briquent en permanence. Les statines sont des molécules qui bloquent cette synthèse du choles-térol dans la cellule. Donc quand cette dernière est en manque, elle multiplie ses récepteurs de LDL sur sa membrane pour cap-ter le cholestérol en circulation. Les anti-pcsk9 sont des médica-ments qui allongent la durée de vie des récepteurs aux LDL sur la membrane de la cellule. Les deux attirent le cholestérol dans la cellule, ce qui fait baisser le cho-lestérol circulant. Ça ne sert à rien mais tout le monde est content. En revanche, il existe des effets secondaires toxiques. Chacun aura un avis différent sur la question, selon qu’il est pour ou contre ces traitements. Mais un scientifique indépendant, qui va regarder les études valables qui ont été faites, peut dire de ma-nière indiscutable que les statines sont très toxiques pour les mus-cles, les neurones, qu’elles sont diabétogènes, qu’elles calcifient les artères et qu’elles diminuent la fonction rénale. Votre mé-decin va sans doute vous dire que ce n’est pas certain, parce qu’un délégué médical est passé lui dire qu’il n’y avait pas d’ef-fets secondaires. Mais ces effets toxiques sont prouvés par des études scientifiques valables. Nous avons encore peu de don-nées indépendantes concernant les anti-Pcsk9, mais le peu que nous savons est que ces médi-caments sont toxiques pour le système nerveux.

    Septembre 2017 • n°132

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    L’INTERVIEW DU MOIS

  • Les résultats positifs actuellement relayés dans la presse sont ceux issus d’études financées par les laboratoires qui détiennent les bre-vets, donc on ne peut pas avoir confiance ! En tant que scientifique on peut tirer des conclusions en es-sayant de comprendre ce qu’ils ont fait. En regardant ces études, on peut conclure que les anti-pcsk9 sont très efficaces pour faire baisser le cholestérol circulant mais qu’ils n’ont aucun intérêt clinique.

    ABE : Comment a-t-on pu dis-tribuer pendant si longtemps des médicaments inefficaces et toxiques ?

    Dr L� : La certitude en science n’existe pas, on a des probabilités. On a des techniques qui per-mettent de mesurer la probabilité qu’un médicament est efficace ou non. Pour mesurer cette probabili-té, on fait des essais cliniques qui consistent à considérer une popu-lation déterminée et à poser une hypothèse. Dans ces investiga-tions, il y a des principes basiques qui doivent être respectés : on n’ar-rête pas l’étude avant la fin, on ne change pas le protocole en cours de route et on travaille en aveugle ; ça signifie qu’on ne sait pas qui prend le médicament et qui prend le placébo. C’est éthiquement ac-ceptable de donner un placebo à une personne à risque lorsqu’on ne connait pas la probabilité que le médicament soit efficace.Pour les effets toxiques c’est diffé-rent, on ne peut pas faire des essais pour les mesurer parce qu’on ne peut pas dire à quelqu’un : « Je vais vous donner ce médicament et voir s’il vous empoisonne ». Ces effets sont donc difficiles à mon-trer, il faut utiliser des arguments indirects. Et si l’on n’a pas envie de les voir, on ne les voit pas. Il faut des gens très honnêtes, de très bons scientifiques, parce que si vous êtes intéressé commercia-lement, si vous avez un brevet à rentabiliser, si vous êtes payé par vos actionnaires, vous ne voyez rien. Après, les choses finissent

    toujours par sortir avec le temps : pour le Mediator il aura fallu 35 ans et pour la Depakine, 30 ans. Mais entre-temps il y a beaucoup de victimes. C’est pour cela qu’il est très important d’écouter les lanceurs d’alerte, c’est générale-ment eux qui identifient les effets secondaires toxiques.

    ABE : Si je veux arrêter mon traitement, comment puis-je m’y prendre ? Quelle est l’al-ternative ?

    Dr L� : Les médicaments contre le cholestérol ne servent à rien, on peut les arrêter quand on veut. Et le plus tôt est le mieux pour éviter les effets toxiques. Par contre, arrêter son traitement ne veut pas dire que par miracle on se retrouve protégé des maladies cardiovasculaires. Il faut adopter un mode de vie protecteur, en faisant du sport et en adoptant un régime méditerranéen. C’est une diète qui consiste à manger des fruits et légumes frais de sai-son, des céréales peu raffinées, de l’huile d’olive, des petits poissons gras riches en oméga-3, des oléa-gineux, des légumineuses et un verre de vin rouge par jour !

    Les médicaments

    contre le cholestérol ne servent à rien, on peut les arrêter

    quand on veut. Et le plus tôt est le mieux pour éviter les effets

    toxiques.

    ABE : Certains aliments font naturellement baisser le taux de cholestérol, par exemple les flocons d’avoine ou les fibres de konjac, faut-il donc les éviter ou sont-ils béné-fiques ?

    Dr L� : Ça n’a aucun intérêt d’en manger dans le seul but de faire

    baisser votre taux de cholesté-rol. Après, tout dépend de votre point de départ : si vous êtes un gros mangeur de beurre et que vous arrêtez, vous allez peut-être consommer plus d’huile d’olive, ce qui sera bénéfique. Donc à consommation de calories lipi-diques égales, vous allez avoir un bénéfice. Votre taux de cholesté-rol va probablement baisser un peu mais ce n’est pas important. Ce qui compte c’est que vous al-lez diminuer les graisses saturées du beurre et augmenter votre consommation de polyphénols contenus dans l’huile d’olive. Donc si vous mangez du konjac à la place d’un gâteau à la crème, oui, vous aurez un bénéfice mais ce n’est pas à cause de la dimi-nution du cholestérol, c’est parce que vous aurez mangé moins de crème donc moins de gras saturés qui favorisent les caillots.

    ABE : Que faire concrètement si l’on découvre un taux élevé de LDL dans notre sang ?

    Dr L� : Rien. Les statistiques sont formelles : on a des études qui font baisser considérablement le taux de cholestérol et qui montrent que finalement ça n’a pas d’effets bénéfiques mais des effets toxiques, bien expliqués dans mon livre L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol. C’est important d’avoir du choles-térol, avoir un taux bas entraîne des pathologies.

    ABE : Selon vous, quelles sont les trois comportements les plus nocifs pour la santé car-diovasculaire ?

    Dr L� : 1� Fumer2� Être sédentaire : ne pas faire

    d’exercice physique et passer sa vie devant un écran

    3� Avoir une mauvaise alimenta-tion.

    Propos recueillis par Morgane Védrines

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    Septembre 2017 • n°132L’INTERVIEW DU MOIS

  • Q u’est-ce qui provoque l’in-farctus, cette maladie dans laquelle une partie du myocarde (cœur) n’est plus irriguée cor-rectement et finit par mourir ? Pour la majorité d’entre nous, et même pour certains médecins, la réponse est assez simple : l’in-farctus survient quand les vais-seaux sanguins sont bouchés, phénomène lui-même déclenché par l’excès de graisses et de cho-lestérol qui bouchent les artères. Problème : ce concept n’a jamais été démontré scientifiquement ! Pire : plus le temps passe, plus les données scientifiques réfutent cette explication…

    Pour savoir ce qui provoque les maladies cardiaques comme

    l’infarctus, les chercheurs sont aujourd’hui confrontés à un pro-blème de taille : il devient de plus en plus difficile de trouver dans nos pays des personnes avec des artères en bonne santé… Or, comment savoir ce qui provoque une maladie si tout le monde en

    est atteint ? Rien qu’en France, chaque année 120 000 personnes sont victimes d’un infarctus du myocarde et 10 000 d’entre elles meurent dans l’heure qui suit ! L’un des moyens les plus intéres-sants utilisés par les chercheurs aujourd’hui consiste à recher-cher les dernières populations indigènes à travers le globe. Car avec un mode de vie très différent du nôtre, ces dernières ont aussi des problèmes de santé très dif-férents…

    C’est ce qu’ont fait des cher-cheurs boliviens et américains : ils sont partis en Bolivie, aux pieds de la Cordillère des Andes, en Amérique du Sud, étudier les Chimani, un des derniers peuples indigènes du monde. Leur mode de vie est qualifié de « pré-in-dustriel » : ils chassent, pêchent et cultivent du riz, du plantain, du manioc et du maïs. Au total, les chercheurs ont vécu pen-dant un an au côté des 16 000 Chimani, auxquels ils ont fait passer de nombreux examens de santé parmi lesquels le test du score calcique (voir encadré). Et qu’ont–ils constaté ? Les Chimani ne meurent quasiment jamais de problèmes cardiaques ! En fait, à 80 ans, l’état de santé de leurs artères est le même que le nôtre… À 50 ans ! Pour 85 % des Chimani, le score calcique est inférieur à 2 ! Comment l’expli-quer ? Les Chimani prennent-ils secrètement des médicaments pour faire baisser leur cholesté-rol ? Font-ils des cures de jus de

    Infarctus, quand dira-t-on enfin la vérité au public ?Si l’on vous demande quel est, selon vous, le responsable des infarctus, il y a de fortes chances pour que votre réponse soit erronée. Mais en réalité personne ne peut répondre à cette question… Car elle n’a aucun sens…

    Le score calcique : l’examen qui permet de « voir » la santé de vos artèresComment savoir si vos artères sont bouchées sans passer par l’autop-sie ? Le seul moyen efficace utilisé par les scientifiques consiste en la réalisation d’un examen dit de « score calcique ». Il s’agit d’un simple scanner des vaisseaux qui permet de visualiser le nombre, la taille et l’emplacement des plaques dans les artères. Cet examen est rapide (5 secondes environ), ne demande aucune préparation, ne présente aucun risque ni au-cune contre-indication et c’est le plus puissant marqueur du risque d’accident cardiaque existant ; c’est-à-dire qu’il prédit de la ma-nière la plus précise vos risques d’être victime d’un problème car-diaque dans le futur. Pourtant,

    cet examen ne fait pas appel au cholestérol, il évalue simplement l’accumulation de calcium dans les artères (d’où son nom) !

    Si le score est inférieur à 100 : les artères ont peu de plaques, le risque d’infarctus est très faible.

    Si le score est compris entre 100 et 400 : il existe des calcifications ar-térielles, indicatrices d’un risque cardiaque : c’est le moment de changer son mode de vie pour em-pêcher la progression des lésions.

    Si le score est supérieur à 400 : les lésions sont nombreuses et un incident cardiaque est possible à tout moment ; il est urgent de se prendre en main !

    Défibrillateur

    Septembre 2017 • n°132

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    L’ENQUÊTE DU MOIS

  • légumes ? Évitent-ils soigneuse-ment les graisses de la viande ? Prennent-ils des compléments alimentaires d’oméga-3, de vita-mine D ou de vitamine K ?

    LA VRAIE CAUSE DE L’INFARCTUS

    E n publiant les résultats de leur étude dans la célèbre

    revue médicale The Lancet, les chercheurs n’ont pas seulement conclu que les Chimani avaient peu de maladies cardiaques, ils ont conclu qu’ils avaient la plus faible prévalence de ces maladies jamais enregistrée dans toute l’his-toire de l’humanité. Voilà donc qui est très intéressant pour nous aider à comprendre comment nous pro-téger de ces maladies !

    Pour comprendre, les chercheurs ont donc commencé par regar-der leur taux de cholestérol. Ce fut la déception : leur taux de « mauvais cholestérol » est certes bas mais pas de manière excep-tionnelle. De plus, leur taux de « bon cholestérol » est lui très bas, ce qui devrait au contraire augmenter leur risque cardiaque ! Des éléments qui confirment une fois de plus les explications du Dr de Lorgeril (voir notre interview page 8). Pire encore, les cher-cheurs se sont rendu compte que les Chimani ne boivent même pas de l’eau de qualité (souvent très polluée), n’ont pas d’électricité ni de réseau d’assainissement et sont frappés par de fréquentes infec-tions bactériennes et parasitaires, si bien qu’ils sont tous touchés par des niveaux d’inflammation éle-vés dans le sang, un élément que nous pensions jusqu’alors être un facteur contributif important du risque cardiaque !

    En réalité, après des mois d’études et de réflexions, les chercheurs n’ont pas réussi à trouver la

    1. DeSouzaRJ,MenteA,MaroleanuA,CozmaAI,HaV,KishibeT,UlerykE,BudylowskiP,SchünemannH,BeyeneJ,AnandSS.Intakeofsaturatedandtransunsaturatedfattyacidsandriskofallcausemortality,cardiovasculardisease,andtype2diabetes:systematicreviewandmeta-analysisofobservationalstudies.BMJ.2015Aug11;351:h3978

    cause de l’infarctus. C’est un en-semble de comportements qui, mis ensemble, permettent de conserver des artères en bonne santé. Rendez-vous compte, les Chimani ont une activité physique de 6 à 7 heures par jour pour les hommes et de 4 à 6 heures pour les femmes ! Ils ne passent qu’une heure par jour à rester assis ou à ne rien faire. Partir chasser est un voyage de plus de 8 heures pendant lesquelles ils parcourent jusqu’à 20 kilomètres ! Quant à leur alimentation, elle n’a qu’un seul point particulier : il n’y a aucun produit industriel, uni-quement des aliments entiers, simples et naturels cuisinés dans les villages. De plus, les Chimani ne fument pas ou très rarement. Bien sûr, une alimentation de ce type n’entraîne pas de surpoids, pas de diabète et pas d’hyperten-sion artérielle. C’est si simple qu’on a du mal à y croire ! Et ça, les industriels et les laboratoires le savent bien…

    DE LA MAUVAISE SCIENCE QUI NE PROFITE PAS AUX MALADES…

    Q uel est le moyen le plus simple à mettre en place pour mani-puler des millions de personnes et les inciter à consommer un médica-ment ou un aliment ? C’est simple, il suffit de jouer sur nos peurs comme si nous étions des enfants, à un âge où nous pensions qu’il y avait soit « les bons », soit « les méchants », et surtout pas de nuance ! Une stra-tégie déjà utilisée largement dans le monde politique pour justifier les guerres qui masquent des inté-rêts économiques honteux. Et sur le terrain de l’infarctus, on trouve principalement dans le camp des méchants le « mauvais » cholestérol et les graisses saturées. Les graisses saturées, ce sont ces corps gras qui sont solides à température ambiante comme le gras de la viande, le beurre ou la graisse de coco. L’idée simpliste qui justifierait ces conseils serait que, ces gras étant « solides », ils se collent dans nos artères et fi-nissent par les boucher.

    Mais avez-vous déjà placé ces graisses « solides » dans un envi-ronnement à la même température que notre corps, soit 37 degrés ? À cette température, elles sont par-faitement fluides et glissent sur tout support… Et cette observa-tion empirique est soutenue par la science car les études scienti-fiques sont unanimes : la synthèse la plus récente sur le rôle de ces graisses dans notre santé cardio-vasculaire a réuni des résultats sur plus de 400 000 personnes et a mis en évidence une absence totale de lien entre la consomma-tion de graisses saturées (viandes, beurre, graisse de coco ou huile de palme) et le risque de maladies cardiaques, de diabète, d’AVC ou même avec quelque problème de santé que ce soit1…

    On sait enfin comment les légumes diminuent le risque d’infarctusOn doit la majorité des béné-fices des légumes sur la santé cardiovasculaire à la présence d’un composé naturel qui améliore le flux sanguin : les nitrates. C’est ce que viennent de confirmer des chercheurs japonais en soumettant des souris à un régime carencé en nitrates mais par ailleurs très équilibré : ce simple déficit facilite la prise de poids, la ré-sistance à l’insuline (le diabète), des dysfonctions des parois des vaisseaux puis l’infarctus3. Voir à ce sujet notre article excep-tionnel sur les nitrates dans Alternatif Bien-Être N°130.

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    L’ENQUÊTE DU MOIS

  • Dans un récent éditorial publié dans une revue scientifique britan-nique, trois cardiologues de renom essayent encore de tirer la sonnette d’alarme : « Il est grand temps de changer les messages en termes de santé publique pour prévenir les problèmes cardiaques. Au lieu de se concentrer sur la baisse du cho-lestérol, il faut se concentrer sur la consommation d’aliments naturels, faire du sport quotidiennement et minimiser le stress2. »3

    COMPRENDRE CE QUE SONT LES VRAIS ALIMENTS

    L es Chimani se nourrissent uniquement avec des ali-

    ments entiers et naturels, non transformés. Mais il n’est pas tou-jours évident de comprendre ce que sont les « vrais » aliments dans

    2. MalhotraA,RedbergRF,MeierP.Saturatedfatdoesnotclogthearteries:coronaryheartdiseaseisachronicinflammatorycondition,theriskofwhichcanbeeffectivelyreducedfromhealthylifestyleinter-ventions.BrJSportsMed.2017Apr25.pii:bjsports-2016-097285

    3. MikaKinaTanadaMayukoSakanashiAkihideTanimotoTadashiKanameToshihiroMatsuzakiKatsuhikoNoguchiTaroUchidaJunkoNakasoneChisayoKozukaMasayoshiIshidaHaruakiKubotaYujiTairaYuichiTot-sukaShin-ichiroKinaHajimeSunakawa-Long-termdietarynitriteandnitratedeficiencycausesthemetabolicsyndrome,endothelialdysfunctionandcardiovasculardeathinmice-DiabetologiaJune2017,Volume60,Issue6,pp1138–1151

    notre monde hyper industrialisé. Tout ce qu’il faut retenir est que si vous achetez un produit, plus il a subi des transformations avant de vous être vendu, plus il est mau-vais pour la santé. Et même une transformation très simple cache souvent de nombreux problèmes.

    Par exemple, quand vous mangez une galette de riz soufflé (dont les seuls ingrédients sont générale-ment « riz, sel »), vous avalez du riz extrudé, chauffé à très haute température puis soufflé. Cette technique industrielle, non repro-ductible dans votre cuisine, altère profondément la structure spatiale de l’amidon du riz qui agit main-tenant comme du sucre pur une fois ingéré !

    Autre exemple : une simple « sauce tomate » achetée dans un bocal en verre sur lequel la liste des in-

    grédients indique : « tomates, eau, sel, poivre, basilic, huile d’olive » est en réalité une bombe toxique pour les artères car le qualifica-tif « huile d’olive », sans plus de précision, indique que l’huile en question a été extraite à chaud à l’aide de solvants chimiques. Cela augmente les rendements mais rend aussi l‘huile toxique, comme si vous aviez utilisé de l’huile de vidange pour faire votre sauce to-mate ! À l’inverse, quand l’huile est extraite à froid de manière naturelle, elle porte l’appellation « huile vierge », un qualificatif rare dans nos supermarchés…

    Julien Venesson

    Quand on n’a pas le temps de faire 8 heures de sport par jour…Les Chimani doivent une partie de leur santé cardiovasculaire à leur haut niveau d’activité physique, jusqu’à 8 heures par jour. Mais il n’est pas obligatoire d’en passer par là pour obtenir les mêmes effets car la durée de l’activité est aussi proportion-nelle à son intensité : quand les Chimani ont 8 heures d’activité, il s’agit de 8 heures à faible in-tensité (marche avec alternance de footing). Plusieurs études ont montré qu’on obtenait les mêmes résultats en augmentant l’inten-sité de l’effort tout en diminuant parallèlement sa durée. Ainsi, une heure quotidienne de sport à intensité élevée peut remplacer ces 8 heures d’activité douce.

    VOICI QUELQUES EXEMPLES

    FAUX-ALIMENT EQUIVALENT NATUREL

    Galettes de riz soufflé • Riz

    Pâtes de blé • Blé entier en grain

    Margarine • Beurre

    Mayonnaise • Mayonnaise faite maison avec de l’huile « vierge »

    Soupe de légumes • Légumes entiers

    Compote de fruits (contient du sucre ajouté)

    • Purée de fruits (ne contient pas de sucre ajouté)

    Pain • Lentilles • Riz• Céréales entières

    Saucisson • Tranche de rôti de porc

    Sauce tomate • Coulis de tomate fait à la maison

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    L’ENQUÊTE DU MOIS

  • Manger quand on a vraiment faim conserve la jeunesse du cerveauCela génère de jeunes neurones performants !

    Notre appétit est régulé par un grand nombre d’hormones. Parmi elles, la ghréline est sé-crétée par des cellules de l’estomac pour nous ou-vrir l’appétit. Son taux baisse au fur et à mesure que notre estomac se remplit. Selon une étude récente1, sa présence permet l’activation d’un gène qui stimule la neurogenèse dans notre cer-veau, c’est-à-dire la création de jeunes neurones, plus actifs que les anciens qui « fatiguent » avec le temps. La ghréline permettrait donc le maintien optimal des fonctions cognitives mais aussi de se préserver des maladies où il y a perte de neurones, comme les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson. Pour garder un cerveau sain, mieux vaut donc lais-ser venir la faim avant de s’attabler !

    1. JeffreyDaviesetal.SwanseaUniversity,UK.Etudeprésentéelorsdelaconférencedel’Associa-tionbritanniquedesneurosciences.Avril2017

    Des repas composés de plus de viande peuvent améliorer la santé… Mais ça ne remplacera pas les légumes !

    Même s’il est vrai que bien des personnes mangent trop de viande, il semble aus-si que certaines n’en mangent pas assez. C’est en tout cas la conclusion d’une étude colossale dirigée par l’Institut national du cancer amé-ricain. Le suivi de plus de 500 000 personnes pendant 16 ans a ainsi révélé que même si les gros mangeurs de viandes rouges ont bien des risques de cancer plus importants, les gros mangeurs de viandes blanches ont à l’inverse des risques de décès prématuré nettement ré-duits par rapport à ceux qui mangent peu ou pas de viande blanche 3.

    3. ArashEtemadi,RashmiSinha,MaryHWard,etal.Mortalityfromdifferentcausesasso-ciatedwithmeat,hemeiron,nitrates,andnitritesintheNIH-AARPDietandHealthStudy:populationbasedcohortstudy.BMJ2017;357:j1957

    Produits laitiers : le gouvernement ne peut plus cacher la vérité !Ils sont inutiles, voire dangereux

    Nous vous le disions depuis 10 ans, tout comme Thierry Souccar dans son célèbre livre Lait, mensonges et propagande ! Le dis-cours directement issu de l’industrie laitière, selon lequel il faut manger 3 à 4 produits laitiers par jour sous peine de mauvaise santé, notam-ment osseuse, est enfin officiellement démenti. L’ANSES vient de se rallier aux conclusions des études publiées depuis les années 80, en éditant un rapport qui stipule noir sur blanc2 que les produits laitiers sont inefficaces pour prévenir les fractures et l’ostéoporose. Pire : à une telle dose, ils augmentent la prévalence du cancer de la prostate… Les experts du Haut Conseil de la santé publique conseillent désormais 2 pro-duits laitiers par jour maximum. Bien sûr, nul part ils ne s’excusent de leur erreur !

    2. ActualisationdesrepèresduPNNS:étudedesrelationsentreconsommationdegroupesd’alimentsetrisquedemaladieschroniquesnontransmissibles.Janvier2017

    Prescription contre la DMLA : un peu de mayon-naise chaque jour…Mais pas n’importe laquelle !

    T rop grasse la mayonnaise ? Pourtant, des cher-cheurs viennent de démontrer que ceux qui en mangent le plus souffrent moins de dégéné-rescence maculaire liée à l’âge (DMLA), un facteur de risque important de cécité en vieillissant. Mais attention, cet effet n’est pas observé avec toutes les mayonnaises : il faut que la mayonnaise soit faite à base d’huile de colza vierge. Seule la mayonnaise faite à la maison avec de l’huile de colza bio répond à ce critère ! Cet effet bénéfique s’expliquerait par la consommation importante d’acide gras omé-ga-3 végétal (ALA) présent dans l’huile de colza 4. La plupart des mayonnaises vendues dans le com-merce sont fabriquées à base d’huile de tournesol ou d’huile de colza raffinée pauvre en oméga-3. À vos batteurs !

    4. JuanWu,EunyoungCho,EdwardLGiovannuccietal.Dietaryintakeofα-linolenicacidandriskofage-relatedmaculardegeneration1,2Dietaryintakeofα-linolenicacidandriskofage-relatedmaculardegeneration.AmJClinNutrajcn143453

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    INFOS SUR LA SANTÉ NATURELLE Septembre 2017 • n°132

  • Vitamines C et E à hautes doses : elles bloquent les bénéfices du sportÀ savoir avant d’utiliser des compléments alimentaires

    L a respiration cellulaire est un phénomène qui permet à nos cellules de fournir de l’énergie. Mais comme pour un moteur de voi-ture, ce processus génère des déchets, les « ra-dicaux libres ». Souvent accusés de provoquer vieillissement et maladies, de nombreuses per-sonnes essayent de s’en prémunir en utilisant des compléments alimentaires antioxydants comme la vitamine C ou la vitamine E6. Or, des chercheurs norvégiens viennent de montrer que cette habitude, souvent pratiquée par des sportifs, est non seulement inefficace mais aus-si dangereuse car elle bloque l’apparition des effets bénéfiques du sport sur les os ! C’est un véritable problème puisque le sport est un des moyens les plus efficaces pour renforcer ses os. Les chercheurs constatent que ce problème apparaît dès lors que les doses de vitamine C sont supérieures ou égales à 1 000 mg par jour et 300 UI par jour pour la vitamine E . De précé-dentes études avaient déjà montré que les an-tioxydants bloquent l’adaptation des muscles à l’effort ; c’est-à-dire qu’ils peuvent empêcher l’amélioration des performances !

    6. Stunes,A.K.,Syversen,U,Berntsen,S.etal.HighdosesofvitaminCplusEreducestrengthtraining-inducedimprovementsinarealbonemineraldensityinelderlymen.EurJApplPhysiol(2017).June2017,Volume117

    Probiotiques : on connaît enfin le meilleur moment pour les prendreEt c’est surprenant !

    Les probiotiques sont des micro-organismes vi-vants encapsulés qui confèrent des tas d’avan-tages pour la santé. Mais leur caractère vivant leur confère aussi une grande fragilité car ils peuvent être détruits par l’acidité naturelle de notre esto-mac, bien avant d’avoir pu rejoindre notre intestin où ils exercent leurs effets bénéfiques. Jusque-là on conseillait souvent de les prendre à jeun, avec un grand verre d’eau. Des chercheurs italiens ont souhaité savoir si ce conseil intuitif pouvait être démontré scientifiquement ; ils ont donc recruté une vingtaine de volontaires qui ont dû prendre à différentes occasions un complément alimen-taire de probiotiques, soit 30 minutes avant de manger, soit 30 minutes après. Résultat : aucune différence ! Dans les deux cas, les probiotiques parvenaient en concentration identique dans les intestins. Deuxième surprise : ces résultats ont été obtenus avec des probiotiques plutôt faiblement dosés : seulement 5 milliards de bactéries par gé-lule5. Ces résultats s’expliqueraient par le fait que l’estomac contient naturellement de l’acide tout au long de la journée, avec peu de variation avant ou après le repas. On peut donc prendre ses pro-biotiques à n’importe quel moment de la journée, au moins 30 minutes avant ou après un repas.

    5. Marco Toscano, Roberta De Grandi, Laura Stronati, et al. Effect of Lactobacillus rhamnosusHN001andBifidobacteriumlongumBB536onthehealthygutmicrobiotacompositionatphylaandspecieslevel:Apreliminarystudy.WorldJGastroenterol.2017Apr21;23(15):2696–2704.

    Découverte exceptionnelle : le rôle du nez sur la santéNotre odorat pourrait avoir joué un rôle majeur dans la sélection naturelle !

    7. ChristinaRegenbogen,JohnAxelsson,JulieLasselinetal.Behavioralandneuralcorrelatestomultisensorydetectionofsickhumans.Proc.Natl.Acad.Sci.USA20170(2017)

    Des chercheurs allemands et suédois ont eu une drôle d’idée : rendre malades une vingtaine de volontaires en leur injectant un virus, puis préle-ver des échantillons de leurs odeurs corporelles et prendre des photos de leur visage7. Ils ont ensuite mélangé ces prélèvements et ces photos à ceux d’autres sujets qui n’étaient pas malades et ont présenté l’ensemble à d’autres volontaires en leur demandant avec quelles personnes ils avaient le plus envie d’interagir. Première surprise : les vo-lontaires ont eu moins envie d’interagir avec les personnes représentées par les photos ou l’odeur

    « malade ». Deuxième surprise : quand on leur a présenté l’odeur d’une personne malade avec la photo d’une personne qui n’était pas malade, ils ont également cherché à fuir l’interaction ! Un scanner cérébral effectué pendant l’expérience a même pu montrer que des zones de notre cerveau s’activent quand il perçoit l’odeur d’un malade, indépendam-ment de ce que perçoit notre vision. L’évolution au-rait donc façonné notre odorat pour que nous nous tenions naturellement éloignés des personnes ma-lades et donc éventuellement contagieuses !

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    NEWS Septembre 2017 • n°132

  • Hypertension, diabète, pensez au magnésium ! On savait que le magnésium a de multiples ver-tus pour la santé. Deux larges méta-analyses, compilant les résultats de dizaines d’études sur plusieurs centaines de milliers de personnes, confirment de manière définitive et sans équi-voque deux nouvelles propriétés du magnésium : ses effets thérapeutiques en cas de diabète (dimi-nution très nette de la résistance à l’insuline) et ses effets protecteurs face à l’hypertension arté-rielle (baisse de la tension jusqu’à 30 %)8-9. Face à ces deux problèmes de santé, une supplémen-tation est recommandée, à la dose minimale de 300 mg et à la dose maximale de 600 mg (la dose est à choisir en fonction de notre tolérance diges-tive car le magnésium peut accélérer le transit). En compléments alimentaires, les formes les plus recommandées sont le magnésium citrate ou le magnésium glycinate. Dans l’alimentation, seul le sarrasin présente une concentration thérapeutique en magnésium : en manger simplement 100 g par jour apporte 400 mg de magnésium (et avec très peu de calories) !

    Le fenouil réduit efficacement les symptômes de la ménopauseLe traitement naturel de la ménopause passe souvent par l’utilisation de plantes riches en phyto-œstrogènes : de formes proches de nos hor-mones naturelles, ces composés agiraient sur nos récepteurs hormonaux pour faire disparaître les symptômes (bouffées de chaleur, insomnie, séche-resse vaginale, irritabilité, etc.). Malheureusement les résultats sont souvent décevants. L’espoir pour-rait-il venir des graines de fenouil ? C’est ce que pensent des chercheurs iraniens : testée sur 90 femmes, la supplémentation à hauteur de 100 mg matin et soir a montré d’excellents résultats. Les effets seraient visibles à partir de 4 semaines de supplémentation10a.

    8. HedongHan,XinFang,XinWei,etal.Dose-responserelationshipbetweendietarymagnesiumintake,serummagnesiumconcentrationandriskofhypertension:asystematicreviewandmeta-analysisofprospectivecohortstudies.NutritionJournal201716:26

    9. JenniferBeatrizSilvaMoraisaJulianaSoaresSeveroa,GeórgiaRosaReisdeAlencaretal.Effectofmagnesiumsupplementationoninsulinresistanceinhumans:AsystematicreviewNutritionVolume38,June2017,Pages54–60

    10. FatemehRahimikian,RojaRahimi,ParvinGolzareh,RezaBekhradi,AbbasMehran.EffectofFoeniculumvulgareMill.(fennel)onmenopausalsymptomsinpostmenopausalwomen.Menopause,2017;1DOI:10.1097/GME.0000000000000881

    11. JenniferT.Lee,GabrielY.Lai,LindaM.etal.NutConsumptionandLungCancerRisk:ResultsfromTwoLargeObservationalStudiesCancerepidemiology,Biomarkersetprevention.DOI:10.1158/1055-9965.EPI-16-080612. ThorstenStahl,SandyFalk,AliceRohrbeck,SebastianGeorgii,etal.Migrationofaluminumfromfoodcontactmaterialstofood—ahealthriskforconsumers?PartIIIofIII:migrationofaluminumtofoodfrom

    campingdishesandutensilsmadeofaluminum.EnvironSciEur.2017;29(1):1713. JannikeØyen,ClaraGramGjesdal,ThereseKarlsson,GardFTSvingenetal.DietaryCholineIntakeIsDirectlyAssociatedwithBoneMineralDensityintheHordalandHealthStudy.J.Nutr.April1,2017vol.147

    no.4572-578

    Les oléagineux protègent du cancer du poumon (même les fumeurs)Ce n’est certes pas une excuse pour s’autoriser à fumer, mais une récente étude scientifique amé-ricaine vient de montrer que les personnes qui mangent le plus d’oléagineux (noisettes, amandes, noix, etc.) ont un risque de cancer du poumon réduit jusqu’à 26 % lorsqu’elles ne fument pas et jusqu’à 49 % quand elles fument11.

    Ustensiles de camping : ils sont hautement toxiques12 !Partir en randonnée ou en camping pendant plu-sieurs jours oblige souvent à transporter beaucoup de matériel. Les ustensiles de cuisson (casseroles, bols, couverts, etc.) utilisés dans ces cas-là sont donc souvent fabriqués à partir d’aluminium, un métal très léger. Cela semble une bonne option mais des chercheurs allemands tirent la sonnette d’alarme : ces ustensiles libèrent de très grandes quantités d’aluminium ! Rendez-vous compte : quand un enfant de 15 kilos boit une tasse de thé dans un de ces objets, il dépasse sa limite de sécu-rité quotidienne de 145 % ! Et le phénomène est encore plus important quand on cuit directement dans ces ustensiles ou qu’on y met des aliments acides (tomates, jus de pomme, citrons, etc.). Quelle solution pour les campeurs ? L’inox est idéal mais bien trop lourd. Reste le titane, métal qui est particulièrement stable à la chaleur. Autre avantage, il est encore plus léger que l’aluminium. En revanche, il coûte nettement plus cher.

    Découverte d’un nouvel effet bénéfique de la cholineLa choline, nutriment apparenté à une vitamine, est encore assez méconnue mais, selon une ré-cente étude menée sur 4 632 hommes et femmes, de bons apports seraient garants d’une bonne densité minérale osseuse13. La choline est surtout très abondante dans le jaune d’œuf. On en trouve aussi un peu dans le foie animal et le poisson. Pour les végétariens, la meilleure source est repré-sentée par le germe de blé.

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    INFOS SUR LA SANTÉ NATURELLE Septembre 2017 • n°132

  • Ne laissez pas votre cœur au repos !Les maladies cardiaques peuvent toucher tout le monde et le nombre d’infarctus ne cesse d’augmenter chaque année. Pourtant, avec quelques exercices spécifiques, il est possible de changer la donne !

    Q uand on est malade on fait souvent très attention à se ménager, à bien se reposer. Et si ce réflexe était en fait une erreur ? Lors d’un effort sportif ou tout simplement quotidien (jardinage, déménagement, monter des es-caliers), la fréquence cardiaque augmente rapidement. Cette ac-célération permet un approvision-nement suffisant des muscles en oxygène et en nutriments. C’est difficile à visualiser, mais dans de telles situations le débit car-diaque, qui correspond à la quan-tité de sang que le cœur expulse à chaque contraction, peut atteindre 30 à 40 litres par minute !

    Puis, à la fin de l’exercice, la fré-quence cardiaque diminue en deux temps : rapidement (juste après l’exercice), et ensuite lente-ment (pendant 1 à 2 heures) pour revenir à la valeur de repos. Sur le long terme, ce type d’efforts même minimes pousse le cœur à se développer car cet organe est un muscle, comme ceux de vos bras ou de vos jambes ! Seule différence importante : le cœur utilise l’énergie différemment, ce qui le protège des crampes ou des courbatures qu’on peut observer sur nos autres muscles.

    Quand on entraîne le cœur, il se muscle, ce qui a deux effets :

    • Au repos, la fréquence cardiaque diminue, pouvant descendre jusqu’à 40 battements par minute pour des sportifs très en-

    1. EllingsenØ,HalleM,ConraadsV,StøylenA,DalenH,DelagardelleC,LarsenAI,HoleT,MezzaniA,VanCraenenbroeckEM2,VidemV2,BeckersP2,ChristleJW2,WinzerE2,MangnerN,WoitekF,HöllriegelR,PresslerA,Monk-HansenT,SnoerM,FeiereisenP,ValborglandT,KjekshusJ,HambrechtR,GielenS,KarlsenT,PrescottE,LinkeA;SMARTEXHeartFailureStudy(StudyofMyocardialRecoveryAfterExerciseTraininginHeartFailure)Group.High-IntensityIntervalTraininginPatientsWithHeartFailureWithReducedEjectionFraction.Circulation.2017Feb28;135(9):839-849

    2. LeannaM.Ross,RyanR.Porter,J.LarryDurstine.High-intensityintervaltraining(HIIT)forpatientswithchronicdiseases,JournalofSportandHealthScience,Volume5,Issue2,2016,Pages139-144,ISSN2095-2546

    traînés. Cette baisse permet au cœur d’avoir plus d’amplitude de battements quand on lui fait subir à nouveau un effort, il est donc plus performant.

    • Il se contracte plus fortement qu’avant. Le débit sanguin maximal augmente alors pen-dant l’effort et le cœur pompe beaucoup plus de sang, ce qui permet de transporter plus d’oxygène : votre cœur se fa-tigue moins qu’avant pour un exercice donné et il peut four-nir de nouveaux efforts plus importants si nécessaire.

    Ainsi, pour avoir un cœur en pleine santé, il faut le muscler. Pour ce faire, deux possibilités sont envisa-geables…

    ENDURANCE ET FRACTIONNÉ : DEUX TECHNIQUES AU CHOIX

    L e cœur peut se muscler de deux différentes manières,

    avec des résultats identiques. En revanche, ces deux techniques pro-duisent des effets différents dans les muscles squelettiques (les muscles classiques des bras ou des jambes).

    Le cœur peut être travaillé soit à la manière des Chimani (voir notre article page 2), c’est-à-dire par des activités d’endurance : l’intensité est faible ou modérée mais se pro-longe longuement. Concrètement,

    cela signifie effectuer plusieurs heures de marche chaque jour : de 3 à 6 heures. On peut aussi faire des balades en vélo pendant une durée comparable.

    L’autre possibilité, c’est l’entraîne-ment dit « fractionné ». Il consiste principalement à diminuer la durée de l’activité tout en aug-mentant de manière concomitante son intensité. Comme l’intensi-té est nettement plus élevée, ce type d’efforts est entrecoupé de petites périodes de repos pendant lesquelles l’activité est nulle ou d’une intensité équivalente à celle d’une activité d’endurance. Cette deuxième méthode est souvent préférée, en particulier chez les personnes souffrant d’un problème de santé ou d’un problème car-diaque, notamment car elle prend beaucoup moins de temps dans une journée1-2.

    Certaines activités physiques sont naturellement fractionnées : la musculation, le tennis, l’escalade ou le badminton. Mais on peut aussi transformer des activités d’endurance en activités fraction-nées : par exemple lors d’une sortie à vélo ou lors d’une marche, on va accélérer ou courir vite pendant 2 minutes avant de reprendre le rythme modéré d’endurance pen-dant quelques minutes, puis on répète le cycle. De cette manière, on peut réduire la durée de l’ac-tivité tout en en retirant autant de bénéfices.

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    BIEN DANS SON CORPS

  • 1. Squats et frappes 2. Jumping jack

    3. Burpee…

    et kicks frontaux

    EXERCICES POUR UN CŒUR EN PLEINE FORME

    V oici quelques exercices fractionnés que vous pouvez faire plus ou moins n’importe où. Si vous n’avez pas l’habitude de ce type de mouvements, prenez votre temps : ne cherchez pas à en faire trop dès la

    première séance mais cherchez plutôt à bien exécuter tous les mouvements, même lentement. Ces exercices peuvent être mis en place en prévention comme en traitement de la majorité des maladies du cœur, mais si vous êtes malade il est conseillé d’obtenir l’accord de votre cardiologue au préalable.

    1� Squats et frappesLe squat est l’un des exercices phares pour développer la condition physique générale et faire monter rapidement la fréquence cardiaque. À la flexion de jambes, nous allons ajouter un mouvement de frappe de chaque côté en créant une rotation du corps. Le mouvement se réalise de façon dynamique, le corps bien gaîné.En position debout, pieds écartés de la largeur des hanches, fléchissez vos jambes pour arriver à 90° sur l’articulation des genoux. Vos fesses sont tirées vers l’arrière, ce qui contracte le bas de votre dos de manière très rigide ; vos épaules, vos hanches et vos ge-noux restent alignés durant l’ensemble du

    mouvement. Revenir en position debout et faire une rotation de buste de chaque côté suivie d’un coup de poing.

    2. Le jumping jackLe jumping jack est un exercice physique régu-lièrement pratiqué dans l’armée et de façon plus populaire en fitness.En position debout, bras le long du corps, réali-sez un saut en écartant à la fois les jambes et les bras jusqu’à toucher vos mains au-dessus de la tête. Réceptionnez-vous dans cette position, puis réalisez une seconde im-pulsion en resserrant les jambes et les bras afin de retrouver votre position de départ. Gardez le dos droit et gaîné sur l’en-semble de l’exercice.

    3. Burpee et kicks frontauxExercice qui combine du gainage dynamique, de l’endurance de force et bien sûr un travail cardio-vasculaire important.Debout, jambes légère-ment écartées, fléchissez les genoux comme pour effectuer un squat et po-sez les mains à plat devant vous. Propulsez les pieds vers l’arrière en mainte-nant vos bras tendus en

    position de gainage. Sans temps d’arrêt, ramenez vos pieds dans leur po-sition initiale (sans poser les genoux au sol), mains toujours à plat. Puis, re-venez en position debout et réalisez un kick frontal (coup de pied direct) de chaque jambe. Exercice à limiter si vous êtes fragile des genoux et du bas du dos.

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    Septembre 2017 • n°132BIEN DANS SON CORPS

  • 4� Fentes rotatives Placez-vous debout en position de fente avant (pied gauche devant et pied droit derrière), la main droite en direction du sol. Gardez le dos bien droit, dans une posture dyna-mique. Passez du côté opposé en pivotant vos hanches et la main opposée en direction du sol. Vous pouvez réaliser ce mouvement soit en gardant les pieds au sol soit en sautant légèrement lorsque vous pivotez. L’idéal est de travailler ces quatre exercices sous forme de circuit, par intervalles.

    Débutant : 15 secondes d’effort / 30 secondes de récupération.Intermédiaire : 30 secondes d’ef-fort / 30 secondes de récupération.Avancé : 20 secondes d’effort / 10 se-condes de récupération.

    Sélectionnez l’intervalle qui vous convient et enchaînez ces quatre exercices à la suite durant 2 à 4 séries. Vous pouvez également choisir un seul exercice et l’exé-cuter durant 4 à 8 séries.

    5� Marche rapide, course à pied et sprintL’effet de la marche rapide et de la course à pied sur la santé du cœur n’est plus à démontrer. Vous l’aurez compris, il est question ici d’endurance fondamentale contrairement aux quatre exer-cices précédents. Lors de cette pratique, votre pouls doit effec-tuer entre 100 et 140 battements par minute. Gardez en tête cette notion de progressivité, si vous n’avez pas l’habitude de courir.Faites de la marche rapide dans un premier temps et si possible avec du dénivelé, puis passez à la course à pied sur une durée de 5 minutes. Augmentez votre temps d’effort de 3 à 5 minutes de semaine en semaine.

    Enfin, le sprint est un effort de type fractionné et peut être réalisé de la façon suivante : 4 à 6 séries de sprint sur 60 à 80 m avec un temps de récupération de 2 à 3 minutes entre les séries. Avant de vous lancer dans cette pratique, il est absolument fondamental d’aug-menter très progressivement votre vitesse et de vous échauffer pour éviter toute blessure.

    Thomas MAHIEU Coach sportif

    5. Marche rapide, course à pied et sprint

    4. Fentes rotatives

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    BIEN DANS SON CORPS

  • Compléments alimentaires pour la rentrée : notre ordonnanceLes vacances sont terminées, c’est l’heure de la rentrée ! Comment éviter fatigue, stress, déprime et fragilité immunitaire dès maintenant et pour tout l’hiver ? Voici ce que nous faisons, à la rédaction d’Alternatif Bien-Être…

    N ous sommes nombreux à penser nous faire du bien

    avec une cure de vitamines à la rentrée. Sur les conseils de notre pharmacien, nous repartons avec une ou deux petites boîtes pour une cure de compléments alimen-taires, à prendre pendant un mois.

    Première chose à savoir : la plupart des compléments ali-mentaires vendus en pharmacie ne sont pas fabriqués par des défenseurs de la santé naturelle, ils sont fabriqués par des filiales des grands laboratoires pharma-ceutiques qui y voient un moyen de diversifier leurs sources de revenus. Quelques exemples : les produits « Bion 3 » sont fabri-qués par le laboratoire Merck ; les produits « Centrum » sont fa-briqués par le laboratoires Pfizer, « Supradyn » par le laboratoire Bayer, etc.

    Deuxième élément important : même si vous achetez un com-plément alimentaire fabriqué par un « vrai » laboratoire spécialisé dans la santé naturelle, vous ne devez pas vous fier aux consignes de dosage présentes sur les boîtes : imposées aux fabricants par la législation française et eu-ropéenne, elles ne sont pas fixées en fonction des dernières don-nées scientifiques disponibles mais plutôt en fonction des opi-nions personnelles des experts mandatés par les organismes

    gouvernementaux. L’exemple le plus frappant est celui de la vi-tamine D : en 1992, les apports recommandés par l’Agence na-tionale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environne-ment et du travail (ANSES) étaient de 480 UI par jour ; puis en 2001 ils ont été abaissés à 200 UI (sans justification particulière). Dans le même temps, l’Académie de mé-decine recommande, elle, plutôt 800 UI par jour minimum, là en-core sans pouvoir expliquer une telle divergence…

    Enfin, évitez absolument les pe-tites « cures » d’un mois ou deux : ce n’est pas suffisant pour rechar-ger vos batteries. Pour obtenir de bons résultats, il faut fournir à votre corps ce dont il a besoin,

    et ce dès maintenant jusqu’à la fin de l’hiver. Reste à savoir de quelles vitamines nous avons besoin car nous sommes tous différents. Néanmoins, il est pos-sible de déterminer les quelques vitamines dont nous manquons tous. Et ça tombe bien : ce sont elles qui agissent le plus effica-cement sur notre résistance au stress, aux maladies ou à la fa-tigue !

    PROBIOTIQUESSaurez-vous combien de fruits manger pour éviter une carence ?

    L a vitamine C est probable-ment une des vitamines

    les plus populaires, grâce à l’im-mense audience qui lui confé-ra Linus Pauling, prix Nobel de chimie et prix Nobel de la paix (le seul homme à avoir eu deux prix Nobel dans deux domaines différents). Ce dernier a mis au jour de nombreuses propriétés intéressantes de cette vitamine sur la santé mais il a aussi mis en évidence un point crucial : il est très difficile d’obtenir toute la vi-tamine C dont nous avons besoin via l’alimentation si l’on souhaite une santé optimale.

    À propos de nos besoins juste-ment, lesquels sont-ils ? Seulement 80 mg par jour selon les autorités de santé, une valeur aisément at-

    Linus Pauling

    Septembre 2017 • n°132

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    DOSSIER DU MOIS

  • teignable via la consommation quotidienne de deux fruits seule-ment. Mais du côté des chercheurs spécialisés sur le sujet, comme ceux de l’Institut Linus Pauling à l’université de l’Oregon (États-Unis), les besoins sont plutôt situés autour de 400 mg par jour.

    À cette dose, les chercheurs si-gnalent une amélioration notable de la santé, en particulier cardio-vasculaire : moins d’infarctus, moins d’hypertension artérielle, moins d’accidents vasculaires cérébraux mais aussi et surtout moins de fatigue, moins de stress et une bien meilleure immunité car nos globules blancs utilisent cette vitamine pour détruire les agresseurs comme les virus1-2-3-4.Bien sûr, il reste possible d’ob-tenir nos 400 mg de vitamine C par jour en augmentant notre consommation de fruits : il faut en manger en moyenne 5 par jour, et ce toute l’année, pour être certain d’éviter un déficit, ce que nous sommes bien peu à faire, ne serait-ce que pour une question de budget.

    Conclusion : la supplémentation en vitamine C à hauteur de 400 ou 500 mg par jour est recom-mandée, à tous les âges de la vie, au minimum pendant l’automne et l’hiver, périodes pendant les-quelles nous mangeons moins de fruits.

    INFOS PRODUITS Formule vitamine C Cell’Innov : www.cellinnov.com (2 gélules apportent 400 mg)Acerola Bio - Dplantes : www.dplantes.com (2 gélules apportant 360 mg)Acerola Plus 500 - Biokosma : en magasin diététique (1 comprimé apporte 500 mg)

    1. JuraschekSPetal.EffectsofvitaminCsupplementationonbloodpressure:ameta-analysisofrandomizedcontrolledtrials.AmJClinNutr.2012May;95(5):1079-882. HemiläH,ChalkerE.VitaminCforpreventingandtreatingthecommoncold.CochraneDatabaseSystRev.2013Jan31;(1):CD0009803. BrodySetal.Arandomizedcontrolledtrialofhighdoseascorbicacidforreductionofbloodpressure,cortisol,andsubjectiveresponsestopsychologicalstress.Psychopharmacology(Berl).2002Jan;159(3):319-244. DeOliveiraIJetal.EffectsofOralVitaminCSupplementationonAnxietyinStudents:ADouble-Blind,Randomized,Placebo-ControlledTrial.PakJBiolSci.2015Jan;18(1):11-85. BjelakovicGetal.VitaminDsupplementationforpreventionofmortalityinadults.CochraneDatabaseSystRev.2014Jan10;(1):CD0074706. Étudenationalenutritionsanté(ENNS,2006-2007).BulletinEpidémiologiqueHebdomadaire16-17/24avril2012

    CE MENSONGE QUI DÉTOURNE LA POPULATION DES REMÈDES NATURELS

    I maginez que vous connais-siez un complément ali-

    mentaire entièrement naturel qui combatte efficacement la fatigue, la déprime, empêche l’apparition de 80 % des rhumes, bronchites et autres grippes, diminue le risque de maladies auto-immunes ou ra-lentit leur progression (sclérose en plaques, polyarthrite, lupus, etc.) et diminue le risque de la plupart des cancers d’au moins 50 %5. Que feriez-vous ? Vous en parle-riez à vos amis, à votre famille, bien sûr ! Vous essayeriez de diffu-ser l’information dans les médias pour aider les autres.

    Et cela, le gouvernement et les au-torités de santé le savent bien ! Car cette substance naturelle existe… Or si cela venait à se savoir, il est clair que ce serait une victoire énorme dans le domaine de la santé naturelle et un pied-de-nez à l’industrie du médicament. Nos experts ont donc trouvé une so-lution très simple pour éviter que cela ne se produise : comme cette substance est une vitamine, il suf-fit de faire croire à la population que nous n’en avons besoin que de très peu chaque jour. Ainsi, personne ne peut en manquer et peu de gens chercheront à en prendre sous forme de complé-ment alimentaire…

    Cette substance, c’est la vita-mine D bien sûr. Pour les autorités de santé, nous n’en avons besoin que de 200 UI par jour ; en sa-chant qu’une boîte de sardines apporte environ 400 UI… Mais voilà ce que les autorités ne disent

    pas : quand vous vous exposez à un soleil d’été, votre organisme produit plus de 15 000 UI de vi-tamine D3 en 15 minutes, soit 37,5 fois plus !

    De plus, toutes les études scienti-fiques faites sur le sujet ont montré que pour maintenir un taux de vitamine D normal dans le sang, un apport minimal de 4 000 UI par jour est nécessaire en dehors de l’été. Rien d’étonnant donc à ce que les prises de sang réali-sées dans la population révèlent des taux insuffisants de cette vi-tamine chez 80 % des Français6. Rien d’étonnant non plus à ce que les Français soient tous malades en hiver et que certains finissent par se précipiter chez le méde-cin pour obtenir le dernier vaccin contre la grippe !

    Pourquoi manger 2 ou 3 fruits par jour ne suffit pasDeux raisons sont en cause : d’une part, les méthodes de l’agriculture intensive et les en-grais chimiques accélèrent trop artificiellement la croissance des plantes, ce qui restreint de fait la période d’élaboration des vitamines en leur sein. D’autre part, nous consommons peu de fruits et légumes locaux : après avoir été récoltés, ces derniers sont transportés puis stockés dans les magasins avant d’être mis en rayon, achetés, puis transférés dans notre réfrigéra-teur avant que nous ne décidions de les manger. Tout ce processus qui prend plusieurs jours aboutit à une perte massive de concen-tration en vitamine C dans les fruits car cette vitamine est sensible à l’oxygène : elle est dé-truite à son contact.

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    DOSSIER DU MOIS

  • Avec la vitamine C, la vitamine D représente donc le pilier de la sup-plémentation en vitamines pour avoir une santé optimale en au-tomne et en hiver. Mais attention : pour être efficace, cette supplé-mentation doit mimer le naturel, c’est-à-dire les apports solaires : il faut éviter les fortes doses (am-poules souvent prescrites par les médecins) et privilégier les faibles doses quotidiennes (4 000 UI par jour)7.

    La prise doit être faite de ma-nière continue pendant au moins 6 mois, en sachant que les pre-miers effets dans l’organisme sont perceptibles après deux semaines de supplémentation environ.

    INFOS PRODUITS ZYMAD en flacon compte-goutte de 10 ml : en pharmacie (13 gouttes apportent 4 000 UI)Vitamine D3++ huile - Dplantes : www.dplantes.com (4 gouttes par jour apportent 4 000 UI)Vitamine D3 & K2 - Cell’Innov : www.cellinnov.com (10 gouttes par jour apportent 4 000 UI)

    7. MartineauAretal.VitaminDsupplementationtopreventacuterespiratorytractinfections:systematicreviewandmeta-analysisofindividualparticipantdata.BMJ.2017Feb15;356:i6583.doi:10.1136/bmj.i65838. NogovitsinaO.R.,LevitinaE.V.Diagnosticvalueofexaminationofthemagnesiumhomeostasisinchildrenwithattentiondeficitsyndromewithhyperactivity.Klin.Lab.Diagn.2005;5:17–19

    2 COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES AU CAS PAR CAS

    S i votre alimentation est de bonne qualité (pas de pro-

    duits transformés, des légumes à chaque repas, des œufs régulière-ment, un peu de viande blanche, pas de sucre, un peu de poisson, des oléagineux chaque jour) il est possible de se contenter de ces deux supplémentations (vi-tamine C et vitamine D). Mais voici quelques cas dans lesquels

    certains nutriments importants ne sont pas à négliger pour une forme optimale en cette rentrée :• Vous êtes omnivore mais votre

    alimentation n’est pas toujours très « sérieuse ».Par exemple, vous mangez régulièrement des produits in-dustriels pour des questions pratiques, vous n’arrivez pas à vous détacher du pain vendu par votre boulanger ou vous mangez des produits laitiers plusieurs fois par jour. Le com-plément le plus utile après la vitamine C et la vitamine D est le magnésium. Son apport est d’autant plus recommandé si vous souffrez de fatigue exa-gérée, de maux de tête ou de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité8. Dosage re-commandé : 300 à 400 mg par jour répartis sur les repas de la journée, sous forme de magné-sium citrate ou glycinate.

    • Vous êtes végétarien ou vegan : si vous êtes une femme vous êtes plus exposée au déficit en fer. Dans ce cas une prise de sang est nécessaire (demander le dosage de la ferritine) car la supplémentation en fer est no-cive si le déficit n’est pas avéré.

    Pourquoi la vitamine C n’excite pas !Il est communément admis que la vitamine C peut agir comme un stimulant, pouvant même aller jusqu’à empêcher de s’en-dormir ! Il s’agit d’un mythe qui provient de certaines ex-périences désagréables : en commençant la supplémenta-tion, certaines personnes ont effectivement ressenti une sti-mulation générale, équivalente à celle qui peut survenir après avoir bu beaucoup de café.

    Ce phénomène ne se produit que chez les personnes victimes d’un déficit chronique en vitamine C :

    l’apport brusque de ce composé va en effet réveiller les glandes surrénales, chargées de produire le cortisol, l’hormone du stress. L’effet est donc transitoire, et une fois terminé, il laisse place à une situation opposée : on a plus d’énergie qu’auparavant mais il est aussi plus facile de se dé-tendre.

    Si ce phénomène vous arrive, une seule solution : augmentez la dose (2 à 3 comprimés de 500 mg par jour) ! c’est le seul moyen de nour-rir vos surrénales et favoriser leur retour au calme.

    Les aliments les plus riches en vitamine C

    TENEUR EN VITAMINE C POUR 100 GR

    Cassis 200 mg

    Persil 170 mg

    Poivron 126 mg

    Brocoli 110 mg

    Kiwi 80 mg

    Orange/citron 50 mg

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    DOSSIER DU MOIS

  • Par ailleurs, que vous soyez une femme ou un homme, votre risque de déficit en zinc est très élevé : d’une part car ce minéral est abondant dans les produits animaux et d’autre part car les céréales et les lé-gumineuses, consommées en grande quantité dans l’alimen-tation vegan, contiennent de l’acide phytique qui bloque l’absorption du zinc. Pris dès maintenant et jusqu’à la fin de l’hiver, une supplémentation à une dose comprise entre 10 et 15 mg par jour réduit le nombre de rhumes, de jours de mala-die et l’usage d’antibiotiques9. En quelques mois, cette sup-plémentation améliore aussi la santé de la peau, des cheveux et des ongles10.

    COUP DE POUCE POUR PERSONNES FRAGILES

    L a supplémentation en vita-mines C et D suffit généra-

    lement pour renforcer de manière impressionnante l’immunité et la forme chez la majorité des personnes (à noter qu’il faudra attendre environ trois à quatre se-maines avant que la supplémenta-tion ne fasse pleinement effet). Ces deux éléments sont de toute façon indispensables car ils donnent les nutriments nécessaires à l’im-munité. Mais dans certains cas, par exemple pour les personnes âgées, un coup de pouce supplé-mentaire peut être nécessaire.

    Plusieurs substances peuvent être utilisées dans ce cas. Un des moyens les plus intéressants pour stimuler l’immunité sans risque

    9. G.MichaelAllanetal.Preventionandtreatmentofthecommoncold:makingsenseoftheevidence.CMAJ.2014Feb18;186(3):190–19910. BrandtS.Theclinicaleffectsofzincasatopicalororalagentontheclinicalresponseandpathophysiologicmechanismsofacne:asystematicreviewoftheliterature.JDrugsDermatol.2013May;12(5):542-511. TalbottSM,TalbottJA.Baker’syeastbeta-glucansupplementreducesupperrespiratorysymptomsandimprovesmoodstateinstressedwomen.JAmCollNutr.2012Aug;31(4):295-30012. PattaniR,PaldaVA,HwangSW,ShahPS.Probioticsforthepreventionofantibiotic-associateddiarrheaandClostridiumdifficileinfectionamonghospitalizedpatients:systematicreviewandmeta-analysis.

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    gastrointestinalmucositis-currentevidenceandpotentialclinicalapplications.AlimentPharmacolTher.2014Sep;40(5):409-21

    et de manière générale passe par l’utilisation des bêta-glucanes, des formes de fibres composées d’as-semblage de molécules de glucose (du sucre) présentes dans la paroi des levures, des champignons et de certaines plantes (céréales et algues), qui stimulent notre sys-tème immunitaire directement dans l’intestin après ingestion. Contrairement à la vitamine C ou D qui se prennent pendant toute l’année, les bêta-glucanes s’utilisent plutôt en cure, par exemple entre les mois d’oc-tobre et de décembre. Plusieurs études ont montré qu’à la dose de 250 mg par jour la fréquence des rhinites, sinusites, pharyngites ou laryngites était nettement di-minuée avec en