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Le grand feuilleton de Malagnou Dossier de presse du 25.01.17

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Le grand feuilleton de Malagnou

Dossier de presse du 25.01.17

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SommaireRésumé des épisodes précédents, chronologie de la lutte pour le 154 Malagnou ........................ 2

Discours de la conférence de presse du 25.01.17 ............................................................................. 4

L’Etat cultive le vide, quelques maisons de l’Etat abandonnées aux ronces ................................... 6

L’Etat saccage une de ses maisons au Petit-Lancy, dans le Courrier du 22.07.15 ........................ 9

Mise au point... Prise de position commune d’exilé.e.s et d’habitant.e.s .................................... 10

L’hospice, un ami qui ne vous veut pas du bien, récit d’une visite surprise .................................. 12

Manifestation pour la fermeture des bunkers, lire l’affiche, venir samedi .................................... 13

Déshabiller Paul pour habiller... Courrier des lecteurs de la Tribune de Genève du 01.11.17 ... 14

Romance epistolaire avec Serge Xenope à Serge ............................................................................................................................ 16 Serge à Xenope ............................................................................................................................ 18 CUAE à Serge .............................................................................................................................. 20

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Résumé des épisodes précédentsHistorique de la rencontre entre le 154 rte de Malagnou, l’association Xenope et quelques autres personnages

2012

MARSLe 12 mars, l’ancienne station de zoologie expérie-mentale de l’Université de Genève située au 154, route de Malagnou (Chêne-Bougeries) est occupé par le collectif étudiant Xenope. La maison se trouve à côté de la Tortue, lieu collectif qui existe depuis 2004 et qui fait partie de la coopérative CIGUË.La Brigade des squats encercle le bâtiment et menace d’évacuer mais l’Université suspend la procédure et se déclare ouverte aux négociations. Un contrat de prêt à usage est signé deux semaines plus tard entre les deux parties. De nombreux travaux ont lieu dans les mois suivants afin de transformer les bureaux des scienti-fiques en lieux de vie (chambres, pièces communes). 2013

JANVIERL’État de Genève achète à l’Université la parcelle de Malagnou (qui comprend la Tortue et notre maison). Les contrats respectifs des deux maisons sont donc ca-ducs. Première visite sur place d’une délégation de l’Office des bâtiments (OBA), alors rattachés aux services de M. François Longchamp.La reconduction des contrats semble acquise car les projets de construction ne débuteront pas avant plu-sieurs années.

AVRILLe 5 avril, l’OBA nous informe par recommandé de l’ex-pulsion des deux maisons (Tortue et Xenope) pour le 31 juillet 2013. Les nuisances sont évoquées comme motif. Nous contestons cette expulsion et obtenons un ren-dez-vous le mois suivant.

MAI-JUINDeux rencontres et des échanges de courrier ont lieu avec l’OBA afin de négocier la prolongation de nos contrats. Les discussions sont compliquées car l’OBA change fréquemment d’avis sur les conditions qui nous permettraient de continuer d’habiter sur la par-celle de Malagnou. JUILLETLe 1er juillet, nous recevons une lettre qui confirme notre expulsion au 31 juillet 2013.En réponse, une soixantaine de personnes occupent symboliquement les locaux de l’OBA situés au 16, boulevard Saint-Georges afin de demander la recon-duction des bails des deux maisons. Quarante-cinq minutes suffisent à obtenir plus qu’en quatre mois de négociations : un délai jusqu’au 31 octobre 2013 et l’as-surance d’une décision justifiée avant le 31 août en ce qui concerne le contrat. SEPTEMBRE-DECEMBRE Les négociations se poursuivent avec l’OBA. Suite à la réorganisation des départements du Conseil d’État, c’est maintenant M. Serge Dal Busco qui est en charge du dossier. La CIGUË signe un contrat de 3 ans début décembre mais Xenope se voit elle signifier une nou-velle expulsion au 31 décembre 2013 (au mépris de la trêve hivernale). En plus, notre chaudière est cassée.Rassemblement sur l’esplanade d’Uni-Mail le 19 décembre pour demander la prolongation du bail de Xénope. Une banderole d’une dizaine de mètres de long est posée sur la façade du bâtiment. Les négociations reprennent.

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2014 JANVIER-AVRILLes négociations se poursuivent. Un projet de contrat nous est envoyé le 13 février 2014, nous le renvoyons signé quelques jours plus tard mais dès lors, silence radio de M. Dal Busco. Parallèlement des nouveaux logements de Carre-four-Rue sont installés sur la parcelle. Les premiers habitants arriveront quelques mois plus tard et la co-habitation se passe bien. MAILe 5 mai, M. Dal Busco signe un contrat d’une durée de 3 ans antidaté au 1er janvier 2014.

2016

JUINLe 7 juin, nous rencontrons l’OBA afin de discuter de la prolongation du bail qui prend en principe fin le 31 décembre 2016. On nous informe par oral que l’en-semble de la parcelle (Xenope comprise) va bénéficier d’un nouveau bail jusqu’au 31 décembre 2020 et qu’un contrat va nous être envoyé au cours de l’été. AOÛTAucune nouvelle de l’OBA. Le 30 août, l’OBA annonce une visite technique pour le 7 septembre. SEPTEMBRELe 2 septembre, nouveau courrier de l’OBA. La visite du 7 septembre se fera finalement en présence d’un employé de l’Hospice général qui souhaite visiter notre maison afin d’y loger des requérants d’asile.La visite se passe « bien » mais nous n’obtenons pas plus de renseignement sur ce revirement. Le 15 septembre, nous écrivons à M. Dal Busco et au directeur de l’Hospice général pour obtenir des éclair-cissements. Le 22 septembre, la CUAE écrit à son tour à M. Dal Busco.Le 29 septembre, M. Dal Busco nous répond que ses services « sont en train d’étudier le dossier » et qu’il ne peut pas encore se prononcer sur l’avenir de notre maison. OCTOBRELe 13 octobre, courrier du directeur général de l’OBA qui nous informe que le Conseil d’État refuse la re-conduction de notre bail car le bâtiment de Xénope « doit être mis à disposition de l’Hospice général pour l’accueil des requérants d’asile ».

Le 20 octobre 2016, manifestation des habitant.e.s de Malagnou à la place du Bourg-de-Four, à proximité du bureau de M. Dal Busco. Le but est de lui remettre un « pipeau d’or » géant en guise de félicitations pour ses contre-vérités. Malheureusement, des robocops nous empêchent d’accéder à la place jouxtant son bureau. Le 26 octobre, les cadres de l’OBA nous convoquent dans leurs locaux pour une rencontre. Arrivés sur place, on nous indique que l’OBA n’a rien de plus à dire par rapport aux déclarations du porte-parole du Département des finances dans les médias la semaine précédente. Des esprits chagrins diraient que l’OBA se paie notre tête, peut-être ont-ils raison. NOVEMBRELe 21 novembre, les habitant-e-s de Xénope parti-cipent à l’inauguration du nouveau bâtiment du CMU et rencontrent M. Dal Busco en plein cocktail dina-toire. Une discussion cordiale et informelle s’engage durant une quinzaine de minutes et, fait important, M. Dal Busco explique qu’il ne s’opposera pas au re-nouvellement du bail de Xénope si nous dénichons une maison vide dans le parc immobilier de l’État où le projet de l’Hospice pourrait se réaliser. C’est comme si c’était fait  ! Nous lui écrivons quelques jours plus tard (29.11) pour garder une trace de cet échange constructif. DECEMBRELe 16 décembre, première audience devant la Com-mission de conciliation en matière de baux et loyers entre Xénope et l’OBA. Xénope est défendue par Me Christian Dandrès (ASLOCA). Chaque partie réaf-firme ses positions, la juge conclut à l’absence d’accord et agende une seconde audience de conciliation au 27 janvier 2017. Le 23 décembre, réponse de M. Dal Busco à notre courrier du 29 novembre. Il nie avoir tenu les propos que nous avons rapporté lors de l’échange informel du 21 novembre et refuse une fois encore de nous ren-contrer.

2017

JANVIERUne visite des locaux de Xénope est fixée par l’OBA le 18 janvier 2017. Une délégation d’architectes de l’Hos-pice y participe.Le 25 janvier, nous organisons un rassemblement afin de dénoncer la politique de gestion de l’État de Genève qui consiste à mettre des gens dehors plutôt que de rénover les infrastructures existantes actuelle-ment vides.

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Discours prononcé par les habitant.e.s de Malagnou le 25.01.17

«Nous dénonçons les mai-sons laissées vides par l’Etat et serons à la manifestation de Perce-Frontières»

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Bonjour et merci pour votre présence,

Nous, habitantEs de la maison de Malagnou, sommes heureusEs de vous accueillir ici pour un nou-veau rassemblement. Le dernier remonte à l’année passée et n’a pas porté ses fruits. En effet, le Conseiller d’Etat M. Serge Dal Busco reste hermétique à nos propositions de rencontre et continue par ailleurs sur la lancée du men-songe et de la mauvaise foi.

Notre seule occasion de le rencontrer a été de le surprendre lors de l’inauguration du CMU le 21 no-vembre 2016. Lors de cette discussion Serge Dal Busco a affirmé que si nous trouvions une maison vide dis-ponible pour l’Hospice Général, le renouvellement de notre bail ne serait plus remis en question; affirmation qu’il s’est empressé de nier dans un courrier a postériori. Qu’importe ; en juin 2016, l’État nous promettait un bail pour ensuite se défaire de sa parole sans le moindre scru-pule. M. Dal Busco ment de manière éhontée, mais nous l’avons pris au mot, et nous nous sommes donc intéres-séEs au parc immobilier de l’Etat de Genève.

Nous somme donc raviEs de vous accueillir de-vant cette maison qui pourrait sûrement, avec un peu de bonne volonté, accueillir des personnes en exil. Cette maison est vide et le restera tant que personne ne s’at-taquera à la question des logements laissés vacants par l’État de Genève. En effet, qui aurait pu imaginer que l’État se comporte comme une régie immobilière gene-voise, c’est-à-dire laisse effrontément des espace d’habi-tations vides pendant de longues périodes? Qui plus est, qui eût cru que l’Etat genevois, qui prétend sans cesse faire le maximum pour résoudre la crise du logement, préfère, par facilité, étendre la logique du vide au sein de son parc immobilier ?  Cette maison n’est pas un cas isolé, elle n’est pas l’exception à la règle. Lors d’une petite pro-menade matinale, nous avons pu décorer de banderoles similaires d’autres maisons laissées en ruine, propriétés de l’État de Genève. Le scandale liés à ces bâtiments est de notoriété publique, nul doute cependant que ces cas ne sont pas isolés et que l’État de Genève préfère détruire certains bâtiments que de faire en sorte qu’ils puissent être habités.

Mr Serge Dal Busco, dans sa lettre malhonnête qui a suivi notre discussion au CMU, affirme que si une maison vide existe, elle sera pour les personnes migrantes ; AINSI SOIT-IL !

Nous l’avons dit et nous le répétons  : nous sommes solidaires des personnes en exil. Ce qui nous ré-volte actuellement est que :

L’Etat de Genève tente d’opposer deux popula-tions précaires, en les mettant en concurrence sur un su-jet aussi vital que le logement. L’Etat de Genève utilise le grave problème du lo-gement des personnes migrantes comme prétexte pour détruire notre projet collectif qui a pour seul tort de ne pas être à son goût.  L’Etat de Genève se passe bien d’une quelconque attention à notre existence en temps que personnes et agit avec son autoritarisme aveugle et habituel. Enfin, l’Etat de Genève prétend s’attaquer au problème du logement alors qu’il laisse volontairement des bâtiment vides et sans projet.

A la fin du mois de décembre l’Etat de Genève était incapable de présenter un projet concret pour la transformation de notre maison en foyer. Et pour cause, il n’y en a pas! Il y a fort à parier que suite à une énième visite dans notre maison, l’Hospice général a maintenant été pressé de trouver une ébauche de projet, mais nous restons convaincuEs que celui-ci n’est qu’un prétexte.

Par ailleurs, vous avez devant vos yeux le résultat des efforts de l’état de Genève pour loger des personnes en exil: une maison vide!

Cette maison avait été brièvement occupée par le Collectif d’occupation du Grütli, et pourrait être habitée depuis déjà deux ans par des personnes migrantes, leur offrant un habitat assurément meilleur qu’un abris PC !

Ce vendredi 27 janvier à 17h, le collectif Perce-Frontière organise une manifestation pour un ac-cueil digne des personnes en exil. Nous y serons parce que nous savons que les personnes qui sont solidaires et attentives au sort des personnes en exil agirons là-bas et non dans un bureau froid de l’Hospice Général. Nous y serons et continuerons d’y être pour dénoncer les mai-sons volontairement laissées vides. Nous y serons, parce que seul le combat mené par les collectifs d’exilé.e.s et leurs soutiens a permis l’ouverture du foyer d’Appia, voué maintenant à la destruction, et a empêché la des-truction du foyer de Frank-Thomas, conservant un lieu pour quatre années encore.

Nous ne partirons pas de notre maison et cam-pons ferme sur nos positions. L’État doit renouveler notre bail comme promis, afin que nous puissions poursuivre notre projet d’habitat collectif. Nous exigeons aussi la paix dans le monde et au-delà !

Merci pour votre attention.A bientôt, seule la lutte paye !

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L’État cultive le vide !Serge Dal Busco justifie, entre autres raisons farfelues, l’évacuation du 154, route de Malagnou par l’absence de bâtiments disponibles pour l’hébergement de mi-grantes au sein du parc immobilier de l’État de Ge-nève. Cependant, sans se lancer dans de grandes re-cherches, nous avons trouvés quelques exemples de la politique irresponsable que son département mène depuis plusieurs années.

Passage Soubeyran 3b et 5bEntre 2013 et 2016, les maisons sises au 3 et au 3a du passage Soubeyran sont restées vides, elles sont aujourd’hui démolies, laissant la place à une friche abandonnée. La maison sise au 3b est, quant à elle, toujours débout, mais l’État a fait en sorte qu’elle soit inhabitable en saccageant fenêtres et toit. La maison au numéro 5b, qui n’a pour l’instant aucun projet de démolition, est également déserte.

Avenue Joli-Mont 12S’il est difficile de savoir depuis quand l’État s’est dé-responsabilisé de cette maison en la laissant inhabitée, il est certain que le projet datant de 2013 et accepté en 2015, prévoyant de construire des immeubles de lo-gements n’est pas près de voir le jour. La maison sise au 14 de la rue, après avoir été vide un certain temps, est maintenant louée. Le projet englobe les deux bâti-ments, il est alors difficile de comprendre le refus de mettre à disposition le numéro 12.

Ces deux premiers exemples de projets scabreux ont déjà été dénoncés au Grand Conseil par une citoyenne avisée en juin 2014, malgré cela et des semblants de chantiers (démolition du 3 et 3A du passage Soubey-ran, relocation du 14 avenue de Joli-Mont), aucun nouveau logement n’a été rendu disponible.

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Chemin du Bac 20Cette maison, vide depuis avril 2014, a, quant a elle, été dénoncée par un article du Courrier et de la Tri-bune de Genève, en date du 22 juillet 2015, un débat sur la RTS avait également eu lieu entre B. Genecand et P. Bayenet. Suite au refus de l’Hospice d’y loger des personnes, l’État avait alors saccagé la maison en 2015 pour la rendre inhabitable en vue d’un projet de construction de logement au début de l’été 2016. Si aucun chantier n’a débuté à ce jour sur cette parcelle, la maison n’est aujourd’hui plus qu’un tas de ruines. L’État a ainsi préféré recourir à une entreprise de dé-molition plutôt que de permettre à des personnes d’y vivre au moins 3 ans. Dans ce cas, la responsabilité de l’Hospice n’est pas à négliger non plus. Par ailleurs, rien ne laisse présager des travaux dans un avenir proche.

Route de Meyrin 28cAncien foyer pour adolescents, vidé depuis plus de 6 ans, le bâtiment est classé selon la loi sur la protection des monuments, de la nature et des sites (LPMNS). Il ne peut donc être détruit. Suite à des occupations en 2015, notamment en soutien à des personnes en exil, l’État prétendait que le foyer était inhabitable en l’état et qu’il prévoyait de le mettre à disposition d’une ONG (Le Courrier, 31.06.15), projet n’ayant visible-ment pas abouti. Le cas de ce bâtiment est totalement

scandaleux. D’une part, des travaux devant être effec-tués de toute façon, le laisser vide n’engendre d’années en années que plus de dégradation. Et d’autre part, la priorité est-elle réellement aujourd’hui d’offrir des bâ-timents habitables aux ONG ? Ainsi, le coût des tra-vaux n’est en aucun cas une excuse acceptable pour justifier l’abandon de tout projet pour ce foyer, qui, par ailleurs, est conçu de sorte à offrir un logement à un grand nombre de personnes.

Pourtant, il est question de déloger le 154, route de Malagnou, faute d’alternative…

Des travaux conséquents y sont nécessaires pour per-mettre à l’Hospice de s’installer. La maison doit être to-talement réhabilitée et repensée (il n’existe par exemple qu’une seule salle de bain pour toutes les habitantes). Un projet concret n’a par ailleurs pas encore vu le jour, il est plus que probable que le bâtiment soit mis en indisponibilité plusieurs mois voire une année, vu l’ef-ficacité avec laquelle l’État met en œuvre ses projets. Il semble donc légitime de se demander si un nouveau chantier sur la parcelle de Malagnou, qui rappelons-le est mise à disposition provisoirement, jusqu’en 2020, et actuellement habitée, est vraiment la solution la plus pertinente pour répondre aux besoins de l’Hospice.

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GENÈVE VAUD NEUCHÂTEL VALAIS JURA

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RÉGION

GENÈVE

Mercredi 22 juillet 2015

L’Etat saccage une de ses maisons auPetit-Lancy

Eric LecoultreGENéVE ¥ Une entreprise a ŽtŽ chargŽe, dŽbutjuin, de rendre la propriŽtŽ insalubre. Unemesure visant ˆ Žviter que des squatteurs ne sÕyinstallent.

Des panneaux «entrée interdite» sont accrochésaux portails de la vieille maison sise au 20chemin du Bac, au Petit-Lancy. Entre lesarbustes qui entourent la bâtisse, on aperçoit destas de débris de tuiles remplissant le jardin. Letoit est troué de toutes parts. Les fenêtres nesont plus que des ouvertures béantes sur unintérieur où s’amassent des objets non identifiés.Le propriétaire de cette maison, l’Etat deGenève, a étonnamment participé lui-même ausaccage. Mi-juin, il mandatait des ouvriers pourdétruire la toiture et retirer les fenêtres. Sonobjectif? Rendre les lieux aussi inhabitables quepossible afin d’éviter l’installation de squatteurs. L’unique solution?

La maison est vide depuis avril 2014, à la suite du départ de la Fondation suisse pour le servicesocial international. Depuis, plus aucun occupant... Ou presque. Yann*, un voisin, explique qu’il ya quelquefois organisé des fêtes, au rez-de-chaussée. Des squatters y auraient également passéquelques nuits. «Avant les dernières manœuvres de démolition, cette villa était habitable, préciseYann. Le sol et le toit étaient en bon état. Il aurait simplement fallu effectuer quelques légerstravaux.»Le problème, c’est qu’un projet immobilier, les Marbriers, est planifié sur cette parcelle. Laconstruction de deux barres d’immeubles devrait débuter d’ici à l’été 2016. A terme, deslogements pour personnes âgées et des HBM remplaceront les vieilles résidences du chemin duBac. «Nous souhaiterions évidemment que nos bâtiments ne demeurent pas vides, expliqueHenri Roth, secrétaire général adjoint au Département des finances. Mais nous ne pouvons pasprendre le risque que les travaux soient retardés à cause d’une occupation.»

Carrefour-Rue contactŽeL’Etat a bien cherché à reloger une institution genevoise, s’adressant notamment à l’Hospicegénéral, ou aux associations Carrefour-Rue et Carte blanche. Mais la maison de six pièces,proposée à l’époque pour un bail d’une année, n’a pas trouvé preneur. Noël Constant, présidentde Carrefour-Rue, association d’aide aux sans-abris, estime que le délai était bien trop court. «Ilfaut au moins deux ans pour aider une personne en difficulté, constate-t-il. Passé le délaid’occupation, sans solution de rechange, c’est nous qui aurions dû mettre les gens à la porte.» Ala suite des refus, l’eau et l’électricité ont été aussitôt coupées.Entre-temps, le projet de construction des deux immeubles a été retardé d’une année, pour causede recours. En juin 2016, la maison sera restée vacante plus de deux ans. Du gâchis, pour NoëlConstant, qui déplore la pénurie de solutions pour les plus démunis. «L’Etat donne toujours desdélais trop limités, par peur de ne pas récupérer ses locaux à la fin. Mais on sait très bien qu’ilsseront dépassés. A Onex, voilà trois ans que nous occupons un espace prêté initialement pourune année.»En période de crise aiguë du logement, la pratique a de quoi étonner. «C’est un principe assezlargement appliqué lorsqu’un projet est imminent, soutient Henri Roth. Nous préférons prévenirplutôt que de devoir expulser des personnes.» L’Etat craint ainsi les procédures juridiques quis’engagent lorsqu’un squatteur est installé, pouvant retarder la construction «de quelques mois,voire années». Stéphane Lorenzini, conseiller administratif de Lancy, justifie également lamesure: «Le processus de libération des parcelles est difficile et il n’est pas toujours aisé detrouver des partenaires pour de courtes durées. Il faut être prudent car le droit est favorable àcelui qui vit dans le logement.»

Henri Roth, secrétaire général adjoint au Département desfinances, justifie la démarche de destruction entreprise: «Nousne pouvons pas prendre le risque que les travaux soient retardésà cause d’une occupation.» Un projet immobilier, les Marbriers,est planifié sur cette parcelle.Eric Lecoultre

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Et les contrats de confiance?Rien d’anormal, donc? Pas sûr. «C’est la première fois que j’entends que l’Etat s’adonne à unetelle pratique, relève Pierre Bayenet, avocat ayant notamment défendu le collectif Rhino. Elle estpar contre très répandue chez les propriétaires privés.» Il qualifie la démarche de «dogmatique».Selon lui, l’Etat devrait plutôt conclure des contrats de confiance avec les potentiels occupants,fixant la date butoir au début des travaux. Si, dans le pire des cas, les habitants refusent tout demême de partir, la procédure pour «cas clairs» est rapide. «Le logement est libéré en deux mois,précise-t-il. Cela requiert davantage d’efforts que de tout saccager, bien sûr, mais c’est un choixidéologique.» L’option n’est toutefois pas privilégiée par l’Etat, qui rappelle que des travauxauraient dû y être menés. Loger des requérants d’asile? Henri Roth déclare que le canton«recherche actuellement des solutions plus durables».

* Prénom d’emprunt

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La maison collective du 154 route de Malagnou, obte-nue grâce à l’occupation d’un bâtiment vide en 2012 est menacée d’évacuation en juin par l’Etat de Genève.

Le prétexte avancé par les autorité pour détruire ce projet de logement en autogestion est que le bâtiment doit être cédé à l’Hospice Général pour le transformer en foyer pour requérant.e.s d’asile. A chaque fois que les habitant.e.s actuelles interpellent l’Etat sur l’absur-dité de les mettre à la rue et d’opposer leur logement à celui des exilé.e.s, les représentants des autorités se contentent de leur asséner des phrases toute faites sur les difficultés du parcours des migrant.e.s. L’Etat s’ap-proprie ainsi d’un air culpabilisant des récits de vie des personnes en exil pour satisfaire des fins politiques qui sont autres. Cette manière de faire est non seulement indécente, mais elle revient à parler à la place des per-sonnes en exil.

D’aucuns pourraient être tentés de résumer la situation en disant que nous sommes «des étudiants sommés de laisser leur logis aux migrants». Nous, habitant.e.s de Malagnou sommes convaincu.e.s qu’il ne s’agit pas du tout de cela. Nous voulions toutefois dénoncer cette manoeuvre sans reproduire à notre tour cette appro-priation écoeurante de la parole des premiers concer-né.e.s par la catastrophe de l’hébergement des exilé.e.s.

Le texte qui suit a été réalisé conjointement par des ha-bitant.e.s de la route de Malagnou 154 et des personnes en exil. Il est le fruit de discussions et réflexions de plu-sieurs personnes qui sont, ou ont été, prises dans le sys-tème de la loi sur l’asile.

Mise au point... Prise de position commune d’exilé.e.s et d’habitant.e.s

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Les personnes en formation et les personnes en exil ne sont pas deux populations concurrentes. Contrai-rement à ce qui peut ressortir dans certains discours médiatiques, il n’est pas question d’étudiant.e.s qui ne veulent pas de migrant.e.s, ni de migrant.e.s qui ar-rachent le logement des étudiant.e.s. L’État souhaite depuis longtemps mettre fin au projet de maison col-lective de Malagnou, mais il lui a fallu un prétexte.

Les habitant.e.s de Malagnou sont un soutien dans la lutte des éxilé.e.s. C’est bien pour cela que l’État es-saie de nous diviser et de fermer cet endroit important pour les personnes en exil. Mais nos liens, bien qu’il ne soient pas formalisés, sont forts, n’en déplaise à l’État.

Il n’est pas surprenant que des habitant.e.s de Mala-gnou se soient retrouvées ces dernières années, à lutter aux côtés des personnes en exil, pour de meilleures conditions d’accueil. En effet, la maison de Malagnou a été obtenue par l’occupation et la lutte pour le loge-ment qui s’en est suivie.

Dans ce lieu, nous construisons la solidarité, nous nous rencontrons, nous rencontrons d’autres per-sonnes: nous nous retrouvons. Nous y avons même fêté ensemble le mariage de deux ami.e.s qui se sont rencontré.e.s lors des luttes No Bunkers. Les ateliers collectifs de la maison sont utiles aux luttes. Nous y fabriquons des banderoles et y avons également le ma-tériel et le réseau nécessaire pour improviser rapide-ment des cuisines collectives et acheminer de la nour-riture quand il y en a besoin.

Cette maison, ce ne sont pas que des murs et un toit. D’une part, ce sont les personnes qui l’habitent. D’autre part, ce sont toutes les personnes qui sont de passage, qui passent une nuit ici pour se reposer et re-prendre le voyage. Le brassage qui en résulte est très précieux pour les personnes en exil qui sont isolées dans les lieux d’accueil prévus par l’Hospice général.

Malagnou a été là pour des exilé.e.s qui ont pu y trouver refuge, qui ont pu y respirer un peu. Là où l’État s’occupe de l’hébergement de personnes en exil, il impose des règles oppressantes qui créent des ten-sions. À Malagnou, nous pouvons vivre avec nos dif-férences. Celles et ceux qui s’y sont retrouvé.e.s se sont senti.e.s en sécurité. Se sentir à l’aise, retrouver un peu de la chaleur familiale qui manque tant, ne pas être seul.e, c’est cela la sécurité. Et cette ambiance donne envie à des exilé.e.s de venir et revenir, avec leurs ami.e.s, les enfants de leurs ami.e.s…

L’Hospice prétend vouloir transformer la maison de Malagnou pour y loger trois familles de requérant.e.s d’asile. Nous savons qu’il finirait par y entasser des dizaines exilé.e.s dans des conditions indignes avec le même cynisme que l’Etat qui a prétendu il y a deux ans qu’il fermerait les bunkers: les autorités se fichent de mentir à la population.

L’État promet de construire mais expulse des gens à la place. Il faut rappeler que c’est lui qui a fermé des lieux d’hébergement pour les personnes en exil pen-dant des années. Il est l’unique responsable des diffi-cultés d’hébergement.

Rue de Berne, Route de Meyrin: Ces maisons vides, qui cumulent plus de places d’hébergement qu’il y en aura jamais à Malagnou, ont déjà été proposées à l’État. La crise du logement est un problème beaucoup plus large qui concerne des milliers de gens. Faire dis-paraître le collectif de Malagnou ne va pas résoudre ce problème.

Les habitant.e.s du 154 route de Malagnou ne se font pas déloger par les migrant.e.s. Malagnou est attaqué par l’Etat, qui réprime ce lieu de vie et de solidarité.

Et c’est pour cela que Malagnou restera!

Des exilé.e.s et des habitant.e.s

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L’Hospice, un ami qui ne nous veut pas du bienMercredi 18 janvier 2017, nous, habitant.e.s du 154 route de Malagnou avons vécu la désagréable expé-rience de subir une visite de l’Hospice Général (HG), institution qui ironiquement, dispense l’aide sociale dans le Canton. Celle-ci nous a été imposée par notre bailleur, l’Etat de Genève qui souhaite nous expulser de notre logement et faire disparaître un projet de 14 logements et ateliers collectifs fonctionnant en auto-gestion, pour confier le bâtiment à l’HG précité.

Revenons un moment sur la genèse de cette visite  : fin décembre 2016, date à laquelle notre contrat de bail s’est officiellement terminé, les représentants de l’Office des bâtiments (OBA, placé sous la respon-sabilité de M. Serge Dal Busco) ont bien été obligés d’admettre que bien qu’ils prétendent que notre mai-son doit être transformée en foyer pour requérant.e.s d’asile, aucun projet d’aménagement concret n’a été établi et qu’ils n’ont en réalité aucune idée de la fai-sabilité du projet. Un peu gênant quand ils nous ont asséné que l’on devait déguerpir en juin 2017…

Alors on répare vite l’erreur  : l’OBA nous annonce immédiatement une visite du service technique de l’HG. Un groupe de 8 personnes se présentent à notre porte et curieusement, 3 d’entre eux n’appartiennent pas du tout au service technique. Nous reconnais-sons le chef de la sécurité de l’institution, accompa-gné de deux robustes gaillards se présentants comme des «  médiateurs de crise  ». La discussion est bien entendu cordiale mais nous sommes interloqué.e.s face à ce déploiement.

A l’intérieur, les techniciens et architectes mandatés débordent de créativité à l’idée de détruire l’ensemble des aménagement réalisé collectivement par les habi-tant.e.s. Ces personnes ne voient que des espaces à aménager du point de vue de l’optimisation à tout prix. Fini les annonces d’un foyer familial. Il faut voir grand : on parle de 30 requérant.e.s d’asile entas-sé.e.s dans une maison dans laquelle nous vivons à 14 en partageant une seule salle de bain. Il est évident que nous vivons au 154 route de Malagnou dans un confort relatif qui est largement compensé par l’ex-périence et la richesse de notre vie communautaire.

Mais qu’en serait-il de migrant.e.s parqué.e.s, contre leur gré, par décision administrative ?

Pour créer de l’espace, on peut compter sur les archi-tectes de l’HG qui n’ont aucune retenue à parler de-vant des locataires en fin de bail comme s’ils avaient déjà été expulsés. Des discussions surprenantes sont saisies à propos de renommer notre sous-sol en «  entresol  », afin de créer plus d’espaces d’entasse-ment et ce au mépris de l’art. 76 de la loi genevoise des construction et installation diverse (LCI) qui in-terdit de loger des personnes en dessous du niveau du sol.

Une aile de la maison a été fermée en 2013 en rai-son de la présence d’amiante. A l’époque, l’Etat de Genève avait usé et abusé de la rhétorique technique pour expliquer que cette partie de la maison était in-salubre et que nous devions l’évacuer. En 2017, quand il s’agit de nous expulser avec un nouveau prétexte, coup de théâtre cette aile devient tout à coup facile-ment habitable pour les migrant.e.s !

De qui se moque-t-on  ? De deux choses l’une  : si l’aile est habitable, pourquoi les autorité ont-elles supprimé 10 logements étudiants en 2013 ? Si elle ne l’est pas, elle doit répondre du fait qu’elle est prête à envisager de loger des requérant.e.s d’asile dans des conditions sanitaires illégales. Même s’il ne s’agit que des prémices du projets, c’est déjà scandaleux.

Dans tous les cas, subir une visite pour transformer votre maison en vue de votre expulsion est une ex-périence humiliante que l’on ne souhaite à personne.

Quand cette même visite fait apparaître que les mo-tifs invoqués pour vous expulser ne sont que des pré-textes, c’est rageant.

Quand les personnes à l’œuvre sont des collectivi-tés publiques censées pourvoir à l’aide sociale et à la construction de logements pour la population, cela tourne à la farce.

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Organisée par le Collectif Perce-frontiè[email protected]

27 janvier, 17h30Promenade de la Treille

Pour la fermeture des bunkers

Pour des logements, pas des prisons

Contre les violences faites aux personnes en exil, le racisme et les renvois

Rue de la Croix-Rouge, 1204 Genève

Pour un accueil dignedes personnes en exil

MANIFESTATION

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Association Xénope154, route de Malagnou1224 Chê[email protected]://malagnou.noblogs.org

RECOMMANDÉÀ l'intention de M. le conseiller d'État Serge Dal BuscoDépartement des finances7, pl. de la TaconnerieCP 38601211 Genève 3

Genève, le 29 novembre 2016

Concerne : notre entretien du 21.11 et demande de rendez-vous

Monsieur le Conseiller d'Etat,

Nous revenons à vous suite à la discussion informelle que vous avez eue avec des membres deXénope lors de l'inauguration du bâtiment 5 du CMU le 21 novembre dernier.

A cette occasion, vous nous avez appris que le choix d'attribuer le bâtiment occupé par Xénope àl'Hospice Général pour y créer un foyer de requérants d'asile s'était fait en plusieurs temps. C'estd'abord le Département de M. Poggia qui aurait demandé à la commune de Chêne-Bougeries de luifaire connaître les lieux qui seraient susceptibles d'accueillir des requérants d'asile sur son territoire.La commune aurait répondu que le bâtiment occupé par Xénope serait approprié. Cela a conduit M.Poggia à demander au Département des Finances qu'un bail avec l'Hospice soit signé à l'échéancedu nôtre. Votre Département a ensuite décidé de ne pas renouveler le bail de Xénope pour en fairesigner un autre à l'Hospice. Cette décision a été validée par le Conseil d'État in corpore lors d'uneséance en septembre, mais certains de vos collègues du Conseil d'Etat n'avaient pas connaissancedes détails du dossier lorsqu'ils ont pris part au vote. Pourtant, nous relevons qu'en date du 29 septembre, vous nous avez indiqué que le dossier étaitencore à l'étude par vos services. D'où notre question: est-ce que votre décision était déjà prise à cemoment-là? Si oui, pourquoi ne pas l'avoir mentionné ?

Pour notre part, nous vous confirmons que l'OBA a convoqué les trois entités présentes sur laparcelle au printemps (Carrefour-Rue et CIGUË en mai, et Xénope le 7 juin 2016) et a annoncé queleurs baux seraient renouvelés jusqu'en 2020. Durant notre discussion du 21.11, nous relevons quevous nous avez affirmé ne pas être au courant de ces démarches et des promesses faites au sein devotre Département, ce qui nous surprend quelque peu.

Nous prenons ainsi acte de vos explications sur le fait que l'initiative de faire disparaître leslogements étudiants de Xénope revient au Département de M. Poggia et de la Commune de Chêne-Bougeries. Cependant, nous relevons que la responsabilité de la décision de refuser lerenouvellement du bail de notre association, en contradiction avec les promesses qui ont été faitespar vos services, vous incombe au final, raison pour laquelle nous continuons de nous adresser àvous. Nous mettons néanmoins M. Poggia en copie de la présente.

Nous relevons enfin que vous nous avez signifié que si l'Hospice Général se désintéressait dubâtiment, voire qu'un autre bâtiment habitable et non destructible dans un futur proche dans le parc

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immobilier de l'État était trouvé, vous n'auriez aucune objection de principe à signer un nouveaucontrat de bail avec notre association.

En ce qui nous concerne, nous vous confirmons notre volonté de trouver une solution à cetteaffaire qui permettrait de sauvegarder le projet de logement collectif de notre association.Nous sommes ouverts à toute négociation et espérons que nous pourrons entamer un dialogue surune base sereine avec vous, bien que celui-ci n'ait pas été possible jusqu'ici, ce que nous regrettons.C'est pourquoi nous vous demandons une entrevue le plus rapidement possible.

Dans l'attente d'une réponse de votre part, nous vous prions de recevoir, M. le Conseiller d'Etat, nosmeilleures salutations.

Pour Xénope, Julie Fiedler, présidente

Copie :M. le conseiller d'Etat Mauro Poggia (Département des affaires sociales)

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