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1 Le gouvernement réfléchit à taxer les complémentaires santé. Boursier.com, lundi 03 août 2020 Les complémentaires santés ont réalisé près de 2,6 milliards d'euros d'économies pendant le confinement, selon les estimations de l'exécutif... Les complémentaires santé vont-elles devoir passer à la caisse ? Alors que les assureurs santé ont économisé près de 2,6 milliards d'euros pendant la crise sanitaire, l'exécutif chercherait à récupérer une partie de cette somme pour réduire le "trou" de la Sécurité sociale. Pour cela, une "contribution exceptionnelle" sur les complémentaires santé pourrait être mise en place à l'automne, selon les informations des 'Echos'. Elle doit alors permettre d'éponger une partie des pertes de l'Assurance-maladie, qui pourrait enregistrer un déficit record de 31 milliards d'euros en 2020 (contre 1,4 milliard un an plus tôt), selon les chiffres de la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Cette idée avait déjà été évoquée début juin par le ministre de la Santé Olivier Véran et Gérald Darmanin, alors ministre de l'Action et des Comptes publics. Dans une lettre que le quotidien économique avait pu consulter, ces derniers donnaient jusqu'à "mi-juin" aux organismes complémentaires pour leur faire "une proposition de participation financière", rappelant qu'ils "ne peuvent en aucune façon tirer un bénéfice économique de cette crise". Plusieurs pistes Si les modalités techniques restent pour l'heure floues selon les assureurs, plusieurs scénarii sont déjà à l'étude. L'administration de la Sécurité sociale plancherait sur une contribution sur la même assiette que la taxe de solidarité additionnelle (TSA), prélevée sur les contrats d'assurance-santé. Elle pourrait être ponctionnée deux fois sur les contrats qui ne sont pas labellisés "responsables". Une autre piste est explorée et aurait pour avantage de mieux prendre en compte la situation de chacun et viserait une taxe sur la partie de leur résultat santé "2020" qui dépassera la moyenne des trois dernières années. Selon 'Les Echos', cette solution doit permettre de "personnaliser" la contribution... Désertion des cabinets médicaux et des hôpitaux Cette dernière solution devrait contenter certains assureurs, plus fragilisés que d'autres, qui ont accordé à des entreprises clientes des reports d'échéances et qui ne sont à présent plus sûrs de

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Le gouvernement réfléchit à taxer les complémentaires santé. Boursier.com, lundi 03 août 2020

Les complémentaires santés ont réalisé près de 2,6 milliards d'euros d'économies pendant le confinement, selon les estimations de l'exécutif... Les complémentaires santé vont-elles devoir passer à la caisse ? Alors que les assureurs santé ont économisé près de 2,6 milliards d'euros pendant la crise sanitaire, l'exécutif chercherait à récupérer une partie de cette somme pour réduire le "trou" de la Sécurité sociale. Pour cela, une "contribution exceptionnelle" sur les complémentaires santé pourrait être mise en place à l'automne, selon les informations des 'Echos'. Elle doit alors permettre d'éponger une partie des pertes de l'Assurance-maladie, qui pourrait enregistrer un déficit record de 31 milliards d'euros en 2020 (contre 1,4 milliard un an plus tôt), selon les chiffres de la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Cette idée avait déjà été évoquée début juin par le ministre de la Santé Olivier Véran et Gérald Darmanin, alors ministre de l'Action et des Comptes publics. Dans une lettre que le quotidien économique avait pu consulter, ces derniers donnaient jusqu'à "mi-juin" aux organismes complémentaires pour leur faire "une proposition de participation financière", rappelant qu'ils "ne peuvent en aucune façon tirer un bénéfice économique de cette crise". Plusieurs pistes Si les modalités techniques restent pour l'heure floues selon les assureurs, plusieurs scénarii sont déjà à l'étude. L'administration de la Sécurité sociale plancherait sur une contribution sur la même assiette que la taxe de solidarité additionnelle (TSA), prélevée sur les contrats d'assurance-santé. Elle pourrait être ponctionnée deux fois sur les contrats qui ne sont pas labellisés "responsables". Une autre piste est explorée et aurait pour avantage de mieux prendre en compte la situation de chacun et viserait une taxe sur la partie de leur résultat santé "2020" qui dépassera la moyenne des trois dernières années. Selon 'Les Echos', cette solution doit permettre de "personnaliser" la contribution... Désertion des cabinets médicaux et des hôpitaux Cette dernière solution devrait contenter certains assureurs, plus fragilisés que d'autres, qui ont accordé à des entreprises clientes des reports d'échéances et qui ne sont à présent plus sûrs de

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récupérer toutes ces sommes, crise économique oblige. En outre, ils rappellent que la portabilité leur impose de garantir une couverture complémentaire santé aux salariés licenciés pendant plusieurs mois... Conséquence inattendue du confinement, les Français ont pour rappel déserté les cabinets médicaux et les hôpitaux, faisant ainsi chuter les remboursements des complémentaires, qui ont économisé près de 2,6 milliards d'euros pendant la crise sanitaire, selon l'exécutif. Or, les assureurs santé estiment qu'une partie des consultations auxquelles ont renoncé les patients a simplement été reportée dans le temps...

Coronavirus : Macron annonce 160 millions d'euros de primes pour les aides à domicile le 4 août 2020 AFP/Les Echos L'Etat et les départements vont débloquer cette somme pour verser des « primes Covid » aux 320.000 aides à domiciles de France d'ici la fin de l'année. Ceux-ci regrettaient de ne pas avoir bénéficié des crédits alloués au personnel soignant en avril dernier. Bonne nouvelle pour les 320.000 aides à domicile de France. Mardi, Emmanuel Macron a annoncé que l'Etat et les départements allaient débloquer 160 millions d'euros pour leur verser une prime exceptionnelle pour leur action pendant la pandémie de coronavirus. Cette somme, qu'apporteront à parité l'Etat et les conseils départementaux, permettra aux professionnels concernés « d'avoir ces 1.000 euros de prime qu'ont eus les autres » personnels soignants, a déclaré le chef de l'Etat devant des aides à domicile, lors d'une visite à Toulon. A noter que la prime sera bien de 1.000 euros pour un temps plein mais sera évaluée au pro rata de leurs heures de travail pour les employés à temps partiel. Les aides à domicile, qui interviennent en soutien à 800.000 personnes âgées en perte d'autonomie et à 300.000 personnes en situation de handicap, étaient jusqu'à présent « les oubliés de la prime Covid », a relevé le président. Cette prime, qui sera versée « avant Noël », après instruction des dossiers « entre septembre et décembre », permettra « de reconnaître pleinement le rôle » qu'ils ont joué pendant la crise épidémique, selon lui. Mi-juin, les fédérations de l'emploi à domicile avaient crié à l'« injustice » , en s'étonnant que les professionnels du secteur - des femmes à 97 % - soient exclus de la prime accordée aux personnels en première ligne face au coronavirus. Gestion des départements En avril, le gouvernement avait annoncé le versement de primes pour les soignants à pied d'oeuvre face à l'épidémie et également souhaité l'attribution d'une prime pour les personnels de toutes les structures médico-sociales qu'elles soient publiques ou privées. Mais l'exécutif avait également souligné, jusqu'à présent, que le versement de cette prime aux aides à domicile incombait aux conseils départementaux, puisque ce sont eux, et non pas l'assurance maladie, qui financent les services d'aide et d'accompagnement à domicile.

Les salariés vont au travail plus d’un jour de maladie sur quatre, selon une étude. AFP Le 6 août 2020 à

Une étude de la Dares, publiée mercredi, montre que les Français auraient tendance à aller au travail quand ils sont malades, alors qu’ils devraient garder la chambre. 27% des jours de maladie se sont traduits «par du présentéisme, une pratique qui consiste à aller travailler tout en étant malade», relève le ministère du Travail. Être malade n'arrête pas les salariés français. Ils se sont rendus au travail plus d'un jour de maladie sur quatre, un phénomène de « présentéisme en cas de maladie », selon une étude du ministère du Travail publiée mercredi. D'après cette étude, basée sur 19 200 réponses d'une enquête conduite d'octobre 2015 à juin 2016, « les salariés signalent en moyenne onze jours de maladie qui ont donné lieu à huit jours d'absence au travail », précise la Direction des études et des statistiques (Dares).

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« Plus d'un jour de maladie sur quatre (27 %) s'est traduit par du présentéisme, une pratique qui consiste à aller travailler tout en étant malade », relève encore la Dares. Travailler malgré tout Au niveau européen, ce phénomène est particulièrement marqué en France, où 62 % des salariés ont fait au moins un jour de présentéisme en cas de maladie en 2015, contre 42 % des salariés dans l'ensemble de l'Union européenne, selon une enquête européenne sur les conditions de travail. « La propension au présentéisme […] varie d'abord en fonction de l'état de santé des salariés : plus le nombre annuel de jours de maladie est élevé, plus la part des jours de présentéisme dans l'entreprise est faible », explique la Dares. Les salariés qui ne signalent qu'un ou deux jours de maladie dans l'année passent 83 % de ces jours au travail, contre 21 % pour ceux pour ceux cumulant plus de quinze jours de maladie. L'importance des conditions de travail Les conditions de travail jouent également un rôle important dans la propension des salariés à venir travailler tout en étant malades. Ainsi, « les salariés qui signalent de mauvaises relations avec leur hiérarchie, un travail intense ou un sentiment d'insécurité économique ont tendance à passer au travail une part plus importante de leurs jours de maladie », note la Dares. Peur de perdre son emploi Quels sont les motifs qui poussent ainsi les salariés à préférer leur bureau − ou leur poste de travail − au calme de leur domicile ? « La propension au présentéisme dépend fortement des conditions de travail », répond Ceren Inan, statisticien à la Dares et auteur de cette étude inédite. Paradoxalement, plus le travail est intense, envahissant − débordant sur la vie privée, par exemple ou contraint −, plus le présentéisme est affirmé. De même, le sentiment de ne pas disposer des moyens nécessaires pour faire correctement son travail est facteurs de présentéisme − le salarié craignant que son absence n’aggrave encore les choses à son retour ou bien que la charge ne retombe sur les épaules des collègues. « Lorsqu'il fait face à une demande de travail importante (en intensité, en quantité ou en temps de travail), ou lorsqu'il manque de moyens pour faire correctement son travail […], le salarié pourrait être découragé de s'absenter par la perspective d'une quantité de travail encore plus importante à son retour de maladie ou par la pression des collègues sur qui retomberaient les tâches non réalisées », analyse-t-elle. Les salariés en mauvaise santé, souffrant de pathologies longues et qui cumulent de nombreux jours d’absence dans l’année, sont peu ou pas concernés par le présentéisme.

La convention sur les pires formes de travail des enfants enfin adoptée à l'unanimité... au bout de 21 ans. 4 août 2020 AFP/Fig. Eco Pour la première fois, une convention de l'Organisation internationale du travail est signée par la totalité de ses 187 États et territoires membres. C'est historique. Avec sa ratification par le royaume des Tonga ce mardi, la convention 182 sur les pires formes de travail des enfants est devenue la première convention de l'Organisation internationale du travail (OIT) à être signée par la totalité de ses 187 États et territoires membres. Un processus qui aura pris... vingt et un ans ! Adoptée en juin 1999 par la conférence générale de l'OIT, cette convention engage ses signataires à «prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer l'interdiction et l'élimination des pires formes de travail des enfants et ce, de toute urgence». Les «pires formes» couvrent notamment «toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues» comme la traite des enfants ou la servitude pour dettes ; la prostitution des enfants ou leur utilisation pour produire du matériel ou des spectacles pornographiques ; l'utilisation d'enfants dans le cadre d'activités illicites, dont «la production et le trafic de stupéfiants», ou dans des conflits armés ; ou encore les «travaux qui [...] sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant». Les membres de l'OIT ratifiant la convention doivent surveiller ces agissements condamnables, les empêcher, punir les coupables et permettre aux enfants qui en seraient victimes de se réinsérer dans

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la société, les accompagner et leur assurer une éducation. Ils doivent également «tenir compte de la situation particulière des filles». 21 ans pour l'adoption globale Cette convention a été progressivement ratifiée par l'ensemble des membres de l'OIT, depuis son entrée en vigueur en novembre 2000. Paris l'a ratifiée en septembre 2001, après d'autres États comme le Vietnam, les États-Unis, l'Ukraine, la Turquie ou le Yémen. Rome l'a signée en juin 2000, Berlin en avril 2002 et Londres en mars 2000. Parmi les derniers signataires figuraient notamment les Tuvalu en juin 2019, quelques mois après les Palaos, la Somalie en mars 2014 et l'Inde en juin 2017. Ne manquait plus, en 2020, que le royaume des Tonga, qui l'a ratifiée ce mardi, plus de vingt ans après son adoption par l'OIT. À noter toutefois : les membres de l'OIT ne couvrent pas l'ensemble des pays de la planète : la Corée du Nord n'en fait pas partie, de même que Monaco, Andorre ou le Bhoutan. Pour le directeur général de l'OIT, Guy Rider, la ratification par tous les États « signifie que tous les enfants jouissent désormais d'une protection juridique contre les pires formes de travail des enfants. Elle reflète un engagement mondial selon lequel les pires formes de travail des enfants [...] n'ont pas leur place dans notre société ». Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), Sharan Burrow considère que « le travail des enfants est une grave violation des droits fondamentaux et il incombe aux mandants de l'OIT et à la communauté internationale de veiller à ce que cette convention soit pleinement appliquée » dans les faits. Les conséquences du Covid-19 pourraient annuler seize années de progrès Dans un communiqué, l'OIT précise qu'environ 152 millions d'enfants travaillent dans le monde, dont 73 millions affectés à des travaux dangereux. Près des trois quarts de ces enfants travaillent dans les champs pour aider leurs parents, dans des conditions souvent marquées par la misère. L'organisation estime que l'incidence du travail des enfants «a reculé de près de 40%» entre 2000 et 2016, mais que «les progrès ont marqué le pas ces dernières années, en particulier dans la tranche d'âge la plus jeune (5 à 11 ans) et dans certaines zones géographiques». En outre, l'OIT ajoute craindre que l'épidémie de Covid-19 et ses déflagrations économiques « n’annulent » complètement les progrès réalisés ces dernières années. Ces événements pourraient « conduire à une augmentation du travail des enfants pour la première fois en vingt ans », s'inquiète-t-elle. Une bien mauvaise nouvelle, alors que 2021 sera l'année internationale de l'élimination du travail des enfants.

Selon l'ONU, le monde est confronté à une "catastrophe générationnelle » 04/08/2020 - 12:45 Euronews

La pandémie de COVID-19 a entraîné la plus grande perturbation de l'éducation jamais enregistrée dans le monde. Depuis le mois de Mars, au moins 40 millions d'enfants ont manqué l'école. Pour les Nations Unies, le monde est confronté aujourd'hui à une "catastrophe générationnelle". Le secrétaire général de l'ONU a fait savoir son inquiétude : "Malgré la diffusion des cours à la radio, la télévision ou sur internet, et les efforts des enseignants et des parents, de nombreux élèves restent en difficulté. Les enfants handicapés, ceux appartenant à des communautés défavorisées, les élèves déplacés et réfugiés et ceux des régions reculées sont les plus exposés au risque d'être laissés pour compte". Cent soixante pays ont été touchés par des fermetures qui ont impacté plus d'un milliard d'élèves ans le monde. Dans certains pays d'Europe, plus de 65 millions d'élèves n'ont pas pu aller à l'école comme au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et en Italie. Aujourd'hui, une nouvelle note de politique générale des Nations unies baptisée "Sauver notre avenir" veut faire de l'éducation et du retour à l'école une priorité absolue. En attendant, dans certaines régions d'Allemagne, les élèves sont retournés à l'école cette semaine.Une étude récente de

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l'université de Leipzig en saxe a révélé que les écoles ne sont pas une source d'infection par coronavirus.

Liban : Explosions à Beyrouth : 100 morts, 300000 sans-abris, la ville en état d’urgence. 5 août 2020 AFP/ différents journaux. Outre les plus de 100 morts et plus de 4 000 blessés du bilan provisoire, les dégâts matériels de l’explosion sont très importants d’après le gouverneur de la ville. Un navire moldave et 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium : au Liban, Le Rhosus - c'est son nom - a fait escale dans la capitale libanaise en septembre 2013 en raison de problèmes techniques. Ce navire battant pavillon moldave devait rallier le Mozambique depuis la Géorgie. Dans ses cales, 2750 tonnes de nitrate d'ammonium. En 2014, Mikhail Voytenko, un expert russe du trafic maritime, alertait : le Rhosus était une « bombe flottante ». Le Rhosus n'a finalement jamais quitté le port de Beyrouth : il s'est vu interdire de reprendre la mer après une inspection. Il a ensuite été abandonné par son propriétaire, un citoyen russe vivant à Chypre. Igor Grechushkian a déclaré la banqueroute de ce bateau, rapportent plusieurs médias russes. Son équipage serait resté plusieurs mois à bord avant que la cargaison de nitrate d'ammonium ne soit finalement déchargée. Les tonnes de produit ont ensuite été stockées dans les entrepôts du port de Beyrouth. Les premiers contours d’un scénario terrible Avant même l’ouverture d’une investigation, des éléments présentés par des sources officielles ou circulant sur les réseaux sociaux font émerger de possibles causes de la double explosion, entre négligence et soupçons de corruption. Drame de Beyrouth : le nitrate d’ammonium, un engrais explosif Un stock de 2 750 tonnes de cette substance a explosé, mardi 4 août, dans la capitale libanaise. Depuis un siècle, le nitrate d’ammonium est mis en cause dans plusieurs explosions mortelles, dont celle de l’usine AZF à Toulouse en 2001. Produit par millions de tonnes chaque année, le nitrate d’ammonium, dont l’explosion d’un stock de 2 750 tonnes a ravagé Beyrouth mardi 4 août, faisant au moins 100 morts et 4 000 blessés selon un bilan provisoire de la Croix-Rouge libanaise, est un engrais azoté très utilisé dans le monde entier en agriculture. Il sert aussi couramment d’explosif industriel, mélangé à du fioul. Une « recette » reprise par l’extrémiste américain Timothy McVeigh pour confectionner la bombe qui tua 168 personnes à Oklahoma City le 19 avril 1995. Ordinairement stable, cette substance également connue sous le nom d’amonitrate nécessite toutefois une certaine rigueur dans son entreposage en raison de son potentiel explosif. Sous l’effet d’une forte température (au moins 210 °C), ce solide assez dense se décompose subitement en différents gaz dans une réaction qui libère une immense quantité d’énergie et crée une onde de choc avec cet effet de souffle monstrueux qu’ont bien montré les vidéos prises dans la capitale libanaise. Le nuage roux observé peu après l’explosion est caractéristique des oxydes d’azote qui, à forte concentration, peuvent provoquer des irritations. A Beyrouth, le déclencheur est probablement à chercher du côté de l’incendie qui a précédé l’explosion sur le port. Le scénario serait alors très proche de celui de la première catastrophe connue impliquant cet engrais, qui remonte au 2 avril 1916. Ce jour-là, à Faversham (Royaume-Uni), le feu avait pris dans la poudrerie d’une fabrique de munitions et fit sauter une réserve de TNT et de nitrate d’ammonium, provoquant la mort de 115 personnes, dont l’intégralité de la brigade de pompiers qui combattait l’incendie au moment de la détonation. Une longue liste de catastrophes Cinq ans plus tard eut lieu une des deux explosions les plus meurtrières à ce jour (en l’absence d’un bilan définitif à Beyrouth) dues à l’amonitrate. Elle se produisit à l’usine BASF d’Oppau, en Allemagne, lorsque, voulant désagréger un bloc de plusieurs milliers de tonnes de sulfate et de nitrate d’ammonium qui s’était encroûté, les ingénieurs utilisèrent de la dynamite, comme ils en avaient l’habitude. D’ordinaire, le mélange du sulfate et du nitrate d’ammonium empêchait une réaction cataclysmique mais ce ne fut pas le cas cette fois-là et environ 500 personnes trouvèrent la mort ce 21 septembre 1921. L’explosion fut entendue dans l’est de la France et jusqu’à Munich, à quelque 300 km d’Oppau. Un bilan d’une même ampleur fut à déplorer en 1947 dans le port américain de

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Texas City (Etats-Unis), à la suite de l’explosion de près de 2 100 tonnes de nitrate d’ammonium dans le cargo français Grandcamp. La liste des catastrophes dues à cet engrais est malheureusement longue et compte notamment celle de l’usine AZF à Toulouse, le 21 septembre 2001. Pour des raisons que ni les enquêtes ni les différents procès n’ont complètement élucidées, l’explosion d’un stock d’environ 300 tonnes d’amonitrate provoqua la mort de 31 personnes.

Commentaire : Bien évidemment une telle catastrophe liée au nitrate d’ammonium ravive pour la Fédéchimie des souvenirs douloureux : AZF Toulouse. Et comme toujours en pareil cas, beaucoup de questions ; d’interrogations, d’interpellations tout en sachant que le risque Zéro n’existe pas ? Quelles sont les causes, les circonstances, les éléments qui ont conduits à un tel drame, à un tel désastre pour les populations. Qui est responsable ? Y aura-t-il des réponses crédibles et véritables à tout es ces interrogations, ces questionnements ? C’est toujours ce qu’attendent les victimes, leurs proches avec l’espoir que cela ne se reproduira plus. Par expérience des drames antérieurs qui se sont produits avec ce composé chimique, on sait qu’il y aura des mois et des mois, des années et des d’années d’enquêtes, d’expertises, de contre expertises qui n’apporteront pas forcément la vérité sur les tenants et aboutissants d’une telle catastrophe En outre, des jugements pour déterminer quels sont les responsables d’un tel drame dont les conséquences sont énormes pour les populations touchées, peuvent parfois ne jamais être rendus ou à « la Pyrrhus » suivant les lieux où ils se tiennent sur cette terre. D’ailleurs, quel que soit les jugements prononcés ils ne pourront an aucun cas rendre la vie à ceux qui l’ont perdu, la santé à ceux qui ont été blessés, meurtris physiquement et psychologiquement, compenser la perte de quelques biens matériels. C’est pourquoi depuis que les syndicats existent (plus d’un siècle) ils n’ont eu de cesse que de se battre pour la sécurité, la santé des travailleurs et des populations et la préservation de leur environnement. « D’une certaine manière sur ce dernier point ils ont été écolos bien avant l’heure et pas de salon ! » Ce qui explique aussi au passage leur opposition totale à la suppression des CHSCT (Comité hygiène sécurité conditions de travail) résultant des ordonnances travail du Président Macron. Qui au passage avec une certaine ingérence va donner des leçons de responsabilités sécuritaires. Faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait et que je fais.

Zimbabwe : Le gouvernement zimbabwéen colle au syndicat l’étiquette “organisation terroriste”6 août, 2020 IndustriALL Global Union Le gouvernement zimbabwéen a utilisé la Covid-19 comme prétexte pour interdire les manifestations. Des personnes qui ont répondu à l’appel du 31 juillet pour manifester contre la corruption, les violations des droits de l’homme, l’appropriation des institutions de l’État et en faveur des droits des travailleurs ainsi que du salaire minimum vital ont été enlevées, arrêtées, agressées, torturées ou forcées à se cacher. La condamnation internationale a été large. Parmi les personnes arrêtées figure l’auteure primée Tsitsi Dangarembga, dont le roman “Le corps en deuil” figure sur la liste étendue du prix Booker 2020. Elle est en liberté sous caution alors que d’autres restent en prison. Certains syndicalistes sont entrés dans la clandestinité pour éviter l’arrestation. Selon le Forum des ONG des droits de l’homme du Zimbabwe, plus de 40 personnes ont été arrêtées depuis le 20 juillet, parmi lesquelles des militants, des journalistes d’investigation qui ont fait des reportages sur la corruption entourant les fonds Covid-19 et des politiciens de l’opposition.

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En début de semaine, une campagne sur Twitter, #ZimbabweanLivesMatter, qui condamne les violations des droits de l’homme, a suscité la solidarité régionale et internationale, avec plus de 700.000 messages. En réponse à cette campagne populaire, le Président Emmerson Mnangagwa a déclaré le 4 août que la crise économique était causée par “des éléments politiques d’opposition, des sanctions économiques illégales, des cyclones, des sécheresses et plus récemment la pandémie de Covid19”. Il a également imputé la crise à des “brebis galeuses” qui, selon lui, “feront l’objet de purges”. La répression aggrave la situation désastreuse des travailleurs et travailleuses du Zimbabwe. Avec un salaire bien inférieur au minimum vital, impossible de se permettre de payer les denrées de base. Le temps de travail a été réduit en raison des restrictions imposées par la Covid-19, ce qui a entraîné une baisse des salaires encore plus importante. Dans certains secteurs, les travailleurs et travailleuses ne gagnent que l’équivalent de 40 à 75 dollars américains par mois et affirment qu’il leur en faut au moins 200 pour pouvoir acheter de la nourriture. À l’issue des postes de travail, il n’y a pas de transport public et certains marchent plus de 25 km pour rentrer chez eux. Ils doivent parcourir cette distance à pied ou risquer d’être arrêtés en vertu d’un couvre-feu Covid-19. Le gouvernement a interdit les opérateurs de transport privés au profit d’une société de bus publique peu fiable. IndustriALL Global Union compte 10 affiliés au Zimbabwe, qui organisent les travailleurs et travailleuses dans les secteurs de la chimie, des plastiques, de l’énergie, du métal et de l’ingénierie, des mines, du textile, de la confection, du cuir et de la chaussure, entre autres. Avec une hyperinflation d’environ 737 %, l’économie est en crise, les pénuries de carburant et d’argent liquide étant courantes. Cependant, les syndicats ne relâchent pas leurs efforts. Pour protéger les travailleurs et les travailleuses contre la dureté de l’environnement économique, ils se préparent à une grève générale en faveur d’un salaire minimum vital. Manifester contre les conditions de vie difficiles est considéré par le gouvernement comme une tentative de “renversement du régime” et se heurte aux menaces et à la répression des forces de sécurité. Par exemple, le parti au pouvoir, ZANU PF, a déclaré la semaine dernière que le Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU) était une “organisation terroriste”, ce qui a été condamné par les syndicats zimbabwéens, les fédérations sud-africaines et les organisations syndicales régionales et internationales. Le Président du ZCTU, Peter Mutasa, se cache après que son nom est apparu sur une liste de la police pour des “interrogatoires” en rapport avec les manifestations. Paule-France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne, a déclaré : “La constitution du Zimbabwe de 2013 reconnaît les droits et libertés fondamentaux de l’homme ainsi que les droits relatifs au travail. Cela signifie que le gouvernement a la responsabilité de veiller à ce que ces droits soient protégés et non violés par les forces de sécurité de l’État. La pandémie de Covid-19 ne doit pas servir d’excuse pour violer les droits des travailleurs et les droits de l’homme.” Mavis Koogotsitse, Secrétaire exécutive du Conseil de coordination des syndicats d’Afrique australe, a condamné “la poursuite du traitement hostile et de l’intimidation des syndicalistes et des militants de la société civile par des agents de la sécurité de l’État au Zimbabwe.” Chine : le blues des fabricants de masques. euronews AFP • 07/08/2020 - Réglementation plus stricte et prix en chute libre : les fabricants de masques chinois luttent pour leur survie sur un marché devenu ultra concurrentiel et qui n'est plus synonyme de poule aux œufs d'or. "Depuis avril, nos commandes ont été divisées par cinq ou six", peste Yang Hao, directeur commercial de CCST, une entreprise de Shenzhen, dans le sud du pays, spécialisée dans les puricateurs anti-pollution mais reconvertie dans les masques au plus fort de l'épidémie. Premier pays touché par le nouveau coronavirus, la Chine s'est rapidement imposée comme le principal fabricant de masques au monde, Pékin n'hésitant pas à en user sur le plan diplomatique avec des dons - très médiatisés - à l'étranger. Entre mars et mai, le géant asiatique a exporté plus de 50 milliards de masques, selon les derniers chiffres disponibles des Douanes chinoises. Cela représente 10 fois la production totale du géant asiatique l'an dernier.

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Des centaines d'entreprises se sont lancées en début d'année dans une course effrénée à la fabrication de masques, au moment où les besoins de protection contre le virus explosaient aux quatre coins de la planète et que les prix s'envolaient. La plupart des firmes étaient novices en la matière, à l'image du groupe automobile BYD, devenu en quelques semaines le plus gros fabricant mondial de masques, avec une capacité de 5 millions d'unités par jour.

Selon la base de données sur les entreprises Tianyancha, près de 74 000 sociétés se sont inscrites en tant que fabricant de masques au premier semestre, contre moins de 6 000 un an plus tôt. Et le mois d'avril a représenté à lui seul la moitié des créations. Qualité en doute et arnaques Mais le vent a tourné, même si le port du masque ne semble pas près de disparaître avec le regain épidémique des dernières semaines dans de nombreux pays. Même en Chine, qui n'a enregistré aucun décès du Covid-19 depuis la mi-mai, la population continue très majoritairement à porter le masque dans certaines villes comme Pékin. Mais "il y a trop de petits producteurs non qualifiés et cela a entraîné un effondrement des prix", relève l'analyste Wilfred Yuen, de la banque d'affaires BOCI à Hong Kong. Résultat : des usines qui ferment du jour au lendemain et des ouvriers qui se retrouvent sur le carreau sans avoir été payés, selon le China Labour Bulletin, une revue qui répertorie les mouvements sociaux dans le pays. Des manifestations ont été signalées, selon cette source. Le responsable commercial d'une entreprise de produits médicaux basée dans le Hebei, près de Pékin, assure vendre aujourd'hui ses masques à perte, avec un prix de vente "autour de 0,4 yuan (0,05 euro) contre 1,7 yuan au plus fort de l'épidémie". Un coup d'autant plus dur pour le responsable, dénommé Xu, que les matières premières qu'il a achetées en pleine pénurie coûtaient, selon lui, "30 fois plus cher" qu'aujourd'hui. Si la course aux masques a été un atout indéniable sur le plan sanitaire, cela a "entraîné une baisse générale de la qualité et une hausse des escroqueries", constate dans une note le cabinet d'études de marché Daxue Consulting. Après plusieurs plaintes à l'étranger épinglant la qualité supposée de la production chinoise, Pékin a drastiquement durci en avril ses critères d'exportation. Les fabricants sont désormais tenus de présenter une certification du pays destinataire. Vers des faillites en cascade ? L'entreprise CCST a obtenu la sienne auprès des autorités allemandes. Mais les affaires ne semblent pas pour autant florissantes. "Les pays européens produisent désormais leurs propres masques grâce à des machines achetées en Chine", se désole Yang Hao. L'Amérique latine, région du monde comptant le plus grand nombre de contaminations, est aujourd'hui son principal client avec les Etats-Unis. Les exportations vers ce pays se font "via un pays tiers" à cause des tensions avec Washington, précise M. Yang. Malgré tout, "la Chine restera le premier fournisseur mondial de masques", estime Wilfred Yuen, de BOCI. "De nombreux pays restent incapables d'assurer leur propre approvisionnement en masques", fait-il remarquer. Pour la France seule, les commandes d'Etat s'élèvent à environ 4 milliards de masques depuis le début de l'épidémie, selon le ministère de la Santé. Le quotidien anglophone Global Times estimait récemment que 95% des fabricants chinois pourraient mettre la clé sous la porte d'ici la n de l'année. "Les fabricants bas de gamme auront du mal à survivre", prévoit M. . Yuen

UE : Zone euro ; l'industrie rebondit, l'hécatombe se poursuit dans l'emploi. 03 août 2020

La Tribune

L'indice PMI, mesurant l'activité de l'industrie manufacturière dans la zone euro, a rebondi pour passer de 47,4 à 51,8 entre juin et juillet. Malgré ce signal encourageant, la situation reste très inquiétante pour l'emploi industriel européen à la rentrée. Les moteurs de l'appareil productif redémarrent. Après plusieurs semaines de mise à l'arrêt, l'industrie de la zone euro retrouve des couleurs alors que la situation sanitaire est loin d'être apaisée. Selon le dernier indice PMI final publié ce lundi 3 août, l'activité a rebondi entre juin et juillet passant de 47,4 à 51,8. Au dessus de 50, le secteur est en expansion. La levée progressive des mesures de confinement au cours des mois de mai et juin a permis à de nombreux groupes de repartir dans des conditions sanitaires et sociales parfois complexes. Pour le chef économiste de l'institut Markit Chris

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Williamson, "le secteur manufacturier de la zone euro a entamé le troisième trimestre sur une note très positive, la production enregistrant en effet sa plus forte hausse depuis plus de deux ans en juillet, portée par un rebond encourageant de la demande". En dépit de ces signaux positifs pour le secteur manufacturier, les annonces de licenciements, de restructurations et de destructions d'emplois se multiplient sur tout le continent fragilisant amplement la reprise. "Les données sur l'emploi demeurent préoccupantes, d'autant que la santé du marché du travail jouera, à n'en pas douter, un rôle déterminant dans la reprise... Belgique : Il faut supprimer d’urgence les maisons de retraite. 04/08/2020 Réveil Courrier/De Standaard Bruxelles Ce gérontologue belge explique, point par point, pourquoi les institutions dans lesquelles nous parquons les personnes âgées sont indignes, inadaptées et arriérées. À partir du XVIIIe siècle, on a milité pour l’abolition de l’esclavage. Puis certains ont exigé la suppression de la peine de mort et des prisons. Aujourd’hui, d’autres dénoncent la prostitution, le trafic d’êtres humains, la souffrance animale. Le point commun entre ces “abolitionnistes” ? L’indignation contre l’injustice. Or, la crise du coronavirus nous a montré que l’heure d’un nouveau combat a sonné : il y a au moins huit bonnes raisons de fermer définitivement les maisons de retraite. 1. Ce sont des lieux propices à la propagation des maladies Le coronavirus a très lourdement frappé la Belgique, et la grande majorité des victimes sont des pensionnaires de maisons de retraite. Cette situation s’explique notamment par une mauvaise préparation, des mesures prises trop tardivement et un manque de moyens matériels et humains. La raison principale est toutefois à chercher ailleurs : il était impossible de faire appliquer les mesures de précaution dans ces résidences où les pensionnaires vivent dans la promiscuité. Ces dernières ont bien essayé de les isoler dans leur chambre, mais cette méthode, aussi invivable qu’inhumaine, n’était pas tenable sur le long terme. 2. Les seniors ne veulent pas y aller Tous les sondages démontrent que nos seniors ne veulent pas être placés en maison de retraite et préfèrent rester chez eux. Or, la plupart du temps, ce sont les familles qui prennent la décision, faute de meilleure option. Elles se retrouvent alors devant un choix cornélien : le placement de leurs parents ou leurs grands-parents, souvent malades et dépendants, en résidence est synonyme d’exposition à d’autres dangers, comme le nouveau coronavirus. Or, moyennant des investissements massifs dans les soins préventifs et les services infirmiers à domicile, nous pourrions leur offrir une deuxième option valable. D’autant plus que les baby-boomers, génération par nature plus “revendicatrice”, seront vraisemblablement moins enclins à accepter leur sort que les membres, sans doute plus dociles et conciliants, de la “génération silencieuse”. 3. Elles prodiguent des soins médicaux d’un autre temps Le vieillissement de la population bouleverse le monde médical. La plupart des maladies ne sont plus aiguës, mais chroniques. Songeons aux troubles cardio-vasculaires, au diabète, au cancer, à l’obésité, à la dépression, à la démence. Les soins de première ligne intégrés [ceux qui peuvent être dispensés à domicile, dans des petits centres ou des cabinets privés] et la prévention prennent la place des soins résidentiels dispensés à l’hôpital. Les maladies chroniques sont des maladies lentes, qui exigent une approche préventive contraignante, similaire à celle adoptée contre le Covid-19. En intervenant de façon structurelle au niveau de l’environnement et du comportement, il est possible, moyennant une bonne hygiène de vie (arrêt du tabac, alimentation saine, exercice physique et absence de surpoids), d’éviter jusqu’à 80 % des maladies chroniques. Or, une maison de retraite est un milieu justement propice à la perte d’autonomie et aux maladies, et qui favorise donc aussi la vulnérabilité à des virus mortels tels que ceux du Covid-19 ou de la grippe. 4. Elles sont un non-sens gérontologique Le but de la gérontologie est de permettre que le vieillissement se passe dans de bonnes conditions de santé. Cette science repose sur deux principes de base : l’autonomie et l’activité. En d’autres termes, pour rester en bonne santé au fil des ans, nous devons conserver notre autonomie et rester actifs. Des soins de bonne qualité doivent concourir à ce double objectif. En maison de retraite, vous perdez pratiquement toute autonomie, au point que ces structures en deviennent des prophéties autodestructrices. Elles favorisent ce qu’elles devraient précisément éviter : la dépendance, la maladie, l’abandon.

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5. Elles violent les droits humains Les droits humains sont universels et ne connaissent pas de limite d’âge. Les résidents des maisons de retraite ont donc droit à la liberté, à la dignité, au respect de la vie privée et du domicile, et à de bons soins de santé. Coronavirus ou pas. Johan Leman, ancien directeur et fondateur du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, devenu Unia, craint que la dépendance aux soins ne conduise à des abus (immobilisations) et à des traitements cruels, inhumains et dégradants (obligation de porter des couches). Dans une tribune publiée par De Standaard, il plaide pour la mise en place d’un Commissariat aux droits des personnes âgées, qui veillerait au respect des droits humains dans les maisons de retraite. Cet organisme serait chargé de traiter les plaintes, de donner voix aux victimes et de lutter contre les discriminations. 6. Elles nous divisent Les maisons de retraite isolent les personnes âgées du reste de la société, ce qui confirme et renforce l’image négative de la vieillesse. L’exclusion des personnes âgées s’apparente à toutes les autres formes d’exclusion : elle constitue un mécanisme de défense et de déni qui entretient le statu quo. Nous projetons sur les autres ce qui nous inspire malaise ou peur et nous finissons par les bannir de notre vie. En entretenant les stéréotypes et l’image – faussée – de décrépitude qu’on colle habituellement aux personnes âgées, les maisons de retraite favorisent la ségrégation générationnelle. 7. Elles sont dépassées Au cours du XIXe et du XXe siècle, les grands “rassemblements” en institution étaient considérés comme tout à fait normaux. Nous étions alors à l’âge d’or des couvents, des casernes, des cités industrielles, des pensionnats. On avait tendance à répondre aux problèmes sociaux et sociétaux en créant de grandes institutions “normatives” : asiles de pauvres, orphelinats, maisons de correction et asiles d’aliénés. Et bien sûr, il y avait déjà les “hospices”. À l’exception de ceux-ci, tous les exemples que j’ai cités, que les sociologues qualifient d’“institutions totales”, ont disparu et ont été remplacés par des solutions plus adéquates. En effet, ce n’est pas parce qu’on regroupe les problèmes qu’on les résout. Au contraire. Ces “institutions totales” ont fait leur temps parce qu’elles entretiennent non seulement les problèmes, mais surtout qu’elles en créent de nouveaux. Même les prisons, prototype d’une institution totale, sont progressivement remplacées par des centres de détention de moindre envergure. 8. Elles sont bien trop chères Les soins aux personnes âgées coûtent énormément d’argent. Or, mieux vaut investir le peu de moyens dont nous disposons dans l’humain que dans la pierre – c’est-à-dire dans le développement de soins ambulatoires plutôt que dans des structures résidentielles d’un autre temps. D’autant que la vision et l’approche actuelles ne seront bientôt plus soutenables. En effet, si les (nombreux) baby-boomers connaissent autant de problèmes de santé que leurs homologues de la génération silencieuse, nous aurons besoin demain de deux fois plus d’hôpitaux et de deux fois plus de maisons de retraite. Même en imaginant que nous ayons assez d’argent pour les financer, nous ne trouverons jamais assez de personnel pour en garantir le fonctionnement. Voilà pourquoi il faut déplacer le curseur du curatif vers le préventif : cela permettra d’éviter les maladies et la dépendance aux soins, et donc les maisons de retraite.

Commentaire : Ce n’est pas une histoire belge comme il en existe. Mais cet article d’un spécialiste de la gériatrie interpelle et peut faire froid dans le dos quant à l’avenir du futur pour certaines de nos aînés qui non ni famille, ni ressources ou si peu !

Hakim El Karoui : « Les retraités doivent contribuer à l’effort de guerre sanitaire » 3 08 2020 Fig. Vox

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De la fête de la musique aux apéros sur l’esplanade des Invalides, en passant par les soirées branchées de Saint-Tropez, de jeunes fêtards se sont maintes fois fait brocarder sur les réseaux sociaux pour leur attitude trop désinvolte. Certains répliquent que le coronavirus n’inquiète que les personnes âgées, donc fragiles… L’épidémie a-t-elle ravivé une lutte des âges ? Voir en annexe

Commentaire : Cet « essayiste » prépare le terrain pour E Macron ! Des mesures sont en cours d'élaboration et il commence son travail de sape ! Son analyse est vraiment une attaque en règle contre les retraités. Il oublie que nos pensions sont le fruit de cotisations et d'une vie de travail. 43 voir plus d'année de travail et pas à 35 heures surtout au début de carrière. Déjà les revalorisations de nos retraites sont loin de suivre l’inflation, la hausse de 1,7% de CSG etc. Comment ose-t-il comparer la situation des jeunes à l'aube de leur vie professionnelle et celle des retraités au couchant de leur vie ! C'est fallacieux mais pas étonnant de sa part. Quant on examine sa biographie. Quasiment née avec une cuillère en argent dans la bouche, lycée Henri iv à Paris (ce n’est pas pour n’importe quelle bourse !) Conseiller De J. Chirac, de JP Raffarin, de Thierry Breton, un des Directeurs de la Banque Rothschild & Cie Banque à une certaine époque, mais aussi soutien à l’occasion Ségolène Royal pour la course à la présidentielle. Et maintenant il conseille le Président Macron pour ponctionner encore plus les retraités. Ce « mec », quand il aura « hersé » ce que les retraités ont labouré, il aura peut-être le droit de commencer à ouvrir sa bouche pour donner avis et conseil sur le sujet. On n’attend pas après lui pour la solidarité il ne veut pas savoir que c'est une pratique naturelle des anciens avec leurs enfants et petits-enfants depuis bien longtemps donc nous n'avons pas besoin de son analyse pervertie et tendancieuse

Le nouveau statut de travailleur détaché en six questions. 4 août 2020 Les échos

La France applique, depuis le 30 juillet, les nouvelles règles européennes sur les travailleurs détachés. Les Etats membres avaient deux ans pour transposer cette directive contre le « dumping social ». Qui sont les travailleurs détachés, qu'impliquent ces nouvelles dispositions ? CQFD fait le point. « Il n'est pas question que le plan de relance se fasse avec des travailleurs détachés ! », défendait fermement la ministre du Travail dans une interview accordée fin juillet aux « Echos » . Alors qu'Elisabeth Borne ambitionne de réduire le recours au travail détaché dans certains secteurs, de nouvelles règles censées renforcer la protection de ces salariés sont entrées en vigueur le 30 juillet dernier. Le point dans CQFD. . De quoi parle-t-on ? Le travail détaché est un type de contrat de travail qui consiste pour une entreprise à envoyer une personne en mission temporaire, trois mois en moyenne, dans un autre Etat de l'Union européenne. La Commission estimait à 2,8 millions le nombre de travailleurs détachés en 2017. Ils occupaient donc moins de 1 % des emplois au sein des Etats membres. C'est également le cas dans l'Hexagone. Cette forme de mobilité temporaire constitue donc une réalité d'ampleur limitée, bien qu'elle soit en forte expansion : entre 2010 et 2017, le nombre de détachements a augmenté de 83 %. Une progression qui s'observe aussi en France, où « depuis 10 ans, le recours au travail détaché a plus que doublé », a souligné Elisabeth Borne fin juillet. En réalité, il a même été multiplié par 7,5 depuis 2007, atteignant la proportion d'un demi-million de travailleurs détachés en 2017. Qui sont ces travailleurs détachés ? Un rapport de la Direction Générale du Travail indique que ce sont les salariés portugais qui représentaient la première nationalité de main-d’œuvre détachée en France en 2017, suivis par les salariés de nationalité polonaise, allemande, roumaine, italienne, espagnole, britannique et belge. A l'échelle européenne, plus de la moitié des détachements se font entre pays limitrophes. Et principalement - à 86 % - entre pays de l'Europe des 15.

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Malgré son faible impact sur l'emploi total, le détachement est très concentré. Selon les chiffres du Parlement européen en 2015 : l'Allemagne, la France et la Belgique accueillaient à eux trois environ 50 % des travailleurs détachés. Et au total, trois secteurs se partagent 63 % des salariés détachés en France. Avec près d'un tiers des détachements, l'industrie était le premier domaine à y faire appel en 2017 avec 137.707 salariés. En deuxième position, le BTP, avec 122.739 salariés détachés, et l'agriculture, qui en comptabilisait 67.522. . Qu'apporte ce système ? Du côté des pays « d'accueil » de ces travailleurs détachés, les entreprises demandeuses y trouvent deux avantages majeurs : ces salariés étrangers peuvent combler leurs pénuries de main-d'oeuvre, sur demande, de façon flexible. Et faire appel à eux restreint aussi les coûts car, jusqu'ici, en fonction des pays, les travailleurs détachés n'étaient pas sommés de toucher les mêmes rémunérations que leurs collègues locaux. A cela s'ajoute une différence concernant les charges sociales. Elles sont à payer par les entreprises demandeuses dans les pays d'origine de ces travailleurs. Or, ces charges sociales peuvent y être plus basses qu'en France, parce que les systèmes de Sécurité sociale sont différents d'un pays à l'autre. Pour les pays qui envoient un grand nombre de travailleurs, c'est notamment le cas de la Pologne, en première position, le détachement peut améliorer le niveau de vie du salarié étranger, une fois rentré chez lui. Son employeur, quant à lui, peut étendre son activité à toute l'Union européenne, multiplier les contrats et pour cet Etat pourvoyeur, c'est une façon de résorber son taux de chômage et d'atténuer un éventuel décalage économique avec les autres Etats de l'Union. . Qu'impliquent les nouvelles dispositions imposées par l'Union européenne ? En mars 2018, après deux ans d'intenses négociations pour réviser la directive de 1996 sur les travailleurs détachés, les 28 Etats membres, le Parlement européen et la Commission se sont entendus pour mieux encadrer cette pratique. Les pays de l'Union ont bénéficié de deux ans pour transposer ces règles à leur droit national, censées permettre, selon la ministre du Travail de « créer des conditions de concurrence équitables et de renforcer la protection des travailleurs détachés ». Plus simplement : « A travail égal, rémunération égale ». Un salarié détaché devra désormais percevoir la même rémunération qu'un travailleur local réalisant les mêmes tâches. Jusqu'ici, l'entreprise devait simplement respecter le salaire minimum. L'employeur aura également l'obligation de payer les éventuels frais de déplacement, d'hébergement et de séjour au lieu de les déduire du salaire des travailleurs. La période maximale de détachement a également été fixée à 12 mois au lieu de 24 auparavant, avec possibilité d'extension de 6 mois. Après cela, les règles de travail du pays d'accueil seront appliquées. . Pourquoi la directive de 1996 était-elle contestée ? Depuis l'ouverture de l'Union européenne en 2004 à des pays de l'Est aux salaires plus bas, la directive sur les travailleurs détachés était régulièrement accusée de favoriser le « dumping social », alors qu'elle était pourtant censée lui donner un cadre. Aujourd'hui encore, une entreprise qui rémunère ses employés au salaire minimal français est toujours gagnante, compte tenu de l'écart entre le niveau de cotisations sociales en France et celui de pays comme la Roumanie. Ce système fait aussi l'objet de nombreux détournements : non-déclaration des salariés, dépassement des durées maximales de travail, non-respect du salaire minimal, hébergement indigne. Et l'apparition de montages pour contourner la loi, avec des entreprises « boîte aux lettres », qui n'exercent pas d'activité réelle mais détachent des salariés à l'étranger. . Quelle est la position de la France sur le travail détaché ? L'application de ces nouvelles règles européennes intervient alors que les déclarations d'Elisabeth Borne sur le travail détaché se multiplient. « La persistance d'un recours massif au travail détaché dans certains secteurs est incompréhensible dans une période de fort chômage », a-t-elle revendiqué dans « Les Echos ». La ministre, qui souhaite réduire le recours au travail détaché dans les secteurs les plus concernés, à savoir la construction, la production manufacturière et l'agriculture, a annoncé qu'un plan de « résorption sectoriel » serait mis en place d'ici à décembre.

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Des salariés priés de rembourser des trop-perçus de salaires allant « jusqu’à 8000 euros »AFP Le 4 août 2020750 à 850 salariés de l’entreprise Solocal, vont devoir rembourser des trop-perçus de salaires liés à des erreurs de logiciels de paie, selon les syndicats. Une mauvaise nouvelle dans un contexte déjà tendu dans l’entreprise. Les contrôles liés au chômage partiel révèlent des erreurs insoupçonnées. Plusieurs centaines de salariés de Solocal (Ex-Pages jaunes) vont devoir rembourser des trop-perçus de salaires allant « jusqu'à 8000 euros », en raison d'erreurs de logiciels informatiques, ont indiqué ce mardi des sources syndicales, confirmant les informations du quotidien Ouest France. Selon Frédéric Gallois, délégué central de FO, entre « 750 et 850 » salariés, tous commerciaux et ayant une part de rémunération variable », sont concernés, d'après « les chiffres de la direction ». « En règle générale, il s'agit de plusieurs centaines d'euros mais certains vont devoir rembourser jusqu'à 8000 euros », échelonnés sur 12 mois, a précisé Frédéric Gallois. Une information confirmée par la CFE-CGC et le syndicat Autonome (rattaché à l'Unsa). « Pour les commerciaux sédentaires, les trop-perçus à rembourser peuvent être d'environ une centaine d'euros. Pour certains commerciaux, cela peut aller jusqu'à 3000 ou 4000 euros », a indiqué Anne Labbé de FO, sur le site de Rennes. Selon les syndicats, c'est « un problème d'interface entre les logiciels » de paie qui est à l'origine de ces erreurs de calcul portant sur les rémunérations. La base du taux horaire prise en compte par l'entreprise était erronée. « Une première erreur portant sur le chômage partiel pendant le confinement et la crise sanitaire a été détectée en avril, puis la direction est remontée jusqu'en mars 2019, et a trouvé des erreurs suite à des congés maladie ou des arrêts maternité », a précisé Frédéric Gallois. « Les salariés l'ont appris par mail ou courrier juste avant les vacances ; c'est le résultat d'erreurs à répétition depuis deux ans », a ajouté Alexandre Gamay de la CFE-CGC. Le service de communication de l'entreprise a indiqué, de son côté, que la direction n'était « pas en mesure de répondre avant le 24 août, date de réouverture de l'entreprise après les congés d'été ». Dégradation des conditions de travail Les salariés se seraient bien passés de ce rattrapage de salaires, étant donné le contexte social tendu au sein de l'entreprise. Solocal, qui emploie 2800 personnes, a perdu 140 millions d'euros de chiffre d'affaires en deux mois et demi, pendant le confinement, selon son directeur général, Éric Boustouller. Sans compter les plans sociaux de ces dernières années du fait de la fin des annuaires papiers. Depuis plusieurs mois, les syndicats de Solocal dénoncent une dégradation des conditions de travail. En novembre, les salariés avaient manifesté au pied de leur bâtiment pour tirer le signal d'alarme. En juillet, une restructuration financière a permis de réduire de moitié la dette de l'entreprise, passant ainsi de 530 millions d'euros de dettes à environ 250 millions. Éric Boustouller, directeur général depuis octobre 2017, après avoir été pendant 12 ans l'un des dirigeants européens de Microsoft, cherche à transformer Solocal en champion français du numérique. Il s'appuie sur la vaste clientèle de commerçants, artisans et petites entreprises héritée des Pages Jaunes. Les salariés concernés ont jusqu'à mars 2021 pour rembourser leur « dette », de manière échelonnée. « Certains vont devoir vivre à crédit », s'inquiète la déléguée Anne Labbé, déléguée de Force ouvrière sur le site de Rennes, dans les pages de Ouest France.

SANTE-SECURITE

COVID-19 : Sanofi et GSK fourniront 300 millions de doses de vaccin à l'Union européenne Boursier.com, 03 août 2020

Les discussions de Sanofi et GSK avec l'UE garantissent que les Européens auront accès à un vaccin contre la COVID-19, dès que sa sécurité et son efficacité seront démontrées...

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Sanofi, qui vendredi avec GSK, a fait part d'une collaboration avec le gouvernement des Etats-Unis pour accélérer le développement et la fabrication d'un vaccin contre la COVID-19, annonce maintenant avec ce même partenaire être en discussion avancée avec l'Union européenne pour lui fournir jusqu'à 300 millions de doses de vaccin COVID-19. Production en Europe Le candidat-vaccin, développé par Sanofi en partenariat avec GSK, repose sur la technologie à base de protéine recombinante que Sanofi a employée pour produire un vaccin contre la grippe et sur l'adjuvant à usage pandémique développé par GSK. Les doses seraient produites dans des pays européens et en particulier en France, en Belgique, en Allemagne et en Italie. Prix "abordable" Ces discussions sont un jalon important des initiatives engagées pour protéger la population européenne contre la Covid-19 et répondre à ses besoins. Elle garantit que les Européens auront accès à un vaccin potentiel pour les protéger contre la COVID-19, dès lors que sa sécurité et son efficacité auront été démontrées. "Nous nous sommes toujours engagés à fournir un vaccin à un prix abordable qui soit accessible à tous et sommes reconnaissants à la Commission européenne de son engagement constant à nos côtés et de son soutien", a déclaré Thomas Triomphe, Vice-Président Exécutif et Responsable Monde de Sanofi Pasteur. "Avec GSK, nous travaillons sans relâche pour développer et produire un vaccin permettant de remédier à cette crise sanitaire mondiale". Un vaccin au 1er semestre 2021 ? Sanofi dirige le développement clinique et les procédures d'enregistrement du vaccin. Le groupe pharmaceutique prévoit de débuter une étude de phase I/II en septembre, suivie d'une étude de phase III d'ici à la fin de 2020. Si les données sont positives, l'approbation réglementaire de ce vaccin pourrait être obtenue dès le 1er semestre de 2021. Parallèlement, Sanofi et GSK augmentent leurs capacités de production de l'antigène et de l'adjuvant pour pouvoir assurer la fabrication de jusqu'à un milliard de doses par an au total. Un vaccin pour tous En 2021-2022, les deux partenaires prévoient également de mettre une portion significative de leur production totale à la disposition de l'initiative mondiale "Access to COVID-19 Tools (ACT) Accelerator", une collaboration internationale de chefs de gouvernement et de dirigeants d'organisations internationales de santé, d'entreprises et d'organismes caritatifs pour accélérer le développement, la production et l'accès équitable à des tests de dépistage de la COVID-19, ainsi qu'à des traitements et vaccins contre cette maladie. Un candidat-vaccin à ARN messager avec Translate Bio En plus du développement d'un vaccin à base de protéine recombinante en collaboration avec GSK, Sanofi développe également un candidat-vaccin à ARN messager en partenariat avec Translate Bio. De toutes les multiples plateformes innovantes de développement de vaccins actuellement expérimentées par le secteur pharmaceutique, celle de l'ARNm est considérée comme l'une des plus prometteuses. Sanofi prévoit de débuter une étude de phase I d'ici à la fin de l'année et, si ses données sont positives, d'obtenir l'approbation de son vaccin au plut tôt au 2e semestre de 2021. Translate Bio a mis en place les capacités de production nécessaires d'ARNm et Sanofi prévoit d'être en mesure de fournir entre 90 et 360 millions de doses par an. Virus : plus de 18 millions de contaminations dans le monde. AFP lundi 03 août 2020

Le nombre des contaminations au coronavirus enregistrées dans le monde a dépassé dimanche les 18 millions, et la pandémie continue de ravager des secteurs économiques entiers, en particulier le tourisme. Dernière mesure de restriction en date, Melbourne, la deuxième ville d'Australie, a été placée sous couvre-feu pour six semaines. Depuis que l'apparition de la maladie en Chine a été signalée en décembre, au moins 18.011.763 cas de contamination au Covid-19 ont été officiellement enregistrés, selon un comptage réalisé par l'AFP dimanche à 22h40 GMT à partir de sources officielles. Ces cas incluent 687.941 décès.

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Les contaminations les plus nombreuses se trouvent aux Etats-Unis (4.657.693), au Brésil (2.733.677) et en Inde (1.750.723). L'Argentine a dépassé dimanche les 200.000 cas, a indiqué dans la soirée le ministère de la Santé, qui a annoncé que les réunions sociales seraient interdites dans tout le pays à partir de lundi. En termes de décès, les pays les plus lourdement touchés sont les Etats-Unis (154.793), le Brésil (94.104) et le Mexique (47.472). Le rythme de la pandémie continue de s'accélérer, avec un million de cas supplémentaires détectés dans le monde en moins de quatre jours. Et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti samedi que la pandémie serait probablement "très longue". Après des semaines de confinement au printemps qui semblaient avoir fait reculer l'épidémie, l'été s'annonce catastrophique pour de grandes destinations touristiques. - "Ville fantôme" - La pandémie, qui plonge l'économie mondiale dans une récession sans précédent, pèse lourdement sur le tourisme, dont les pertes sont déjà évaluées à 320 milliards de dollars pour la première partie de l'année, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Ainsi Montréal, qui attire habituellement environ 11 millions de touristes par an, dont 80% venant de l'extérieur du Québec, ressemble cet été à une "ville fantôme", se désole Nadia Bilodeau, gérante d'un restaurant, au milieu de sa terrasse déserte.

Privée de visiteurs étrangers, de son Grand Prix de Formule 1 ou de ses festivals mondialement connus, la métropole québécoise tente de se réinventer pour sauver l'été mais les dégâts s'avèrent déjà considérables. Avec la moitié des quelque 9.000 morts du Covid-19 au Canada, Montréal et sa banlieue ont été durement éprouvés. Avec pour conséquence l'annulation de tous les grands événements culturels, qui attirent chaque été des centaines de milliers de visiteurs, comme les festivals de jazz et des Francofolies, les plus grands du genre au monde. - "Impact terrible" - En Méditerranée, la catastrophe touristique est aussi bien présente. A Ibiza, dans l'archipel espagnol des Baléares, touristes et habitants apprécient un calme inédit sur cette île habituellement courue des "clubbers" et DJ du monde entier. Mais pour d'autres, "l'impact de la pandémie a été terrible, elle a frappé l'économie de l'île pour une raison simple: 90% du PIB dépend du tourisme", explique à l'AFP Vicent Torres Guasch, président de l'autorité locale du Conseil insulaire d'Ibiza.

La quarantaine imposée depuis le 27 juillet par le Royaume-Uni pour les touristes arrivant d'Espagne face au rebond des contagions dans ce pays risque de tuer dans l'oeuf la reprise amorcée quelques semaines plus tôt. Et ce même si l'archipel est très peu touché par la pandémie. Le Royaume-Uni n'est pas le seul pays européen à imposer des mesures aux voyageurs. La Belgique a interdit samedi les "voyages non essentiels" vers de nombreuses régions d'Europe.

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Figurent dans cette liste les régions espagnoles de Navarre et d'Aragon, les villes de Barcelone et de Lérida, les cantons suisses de Vaud, du Valais et de Genève, le département français de la Mayenne, la ville britannique de Leicester et des régions bulgares et roumaines. Les voyages dans ces zones ne sont "pas autorisés", et quarantaine et dépistage sont obligatoires pour les voyageurs en provenance de ces zones qui reviennent en Belgique. La décision belge a suscité de vives critiques dans les cantons suisses visés. C'est "incompréhensible", a déclaré le ministre vaudois de l'Economie Philippe Leuba à l'agence ATS, espérant une réaction rapide de Berne. Aux Etats-Unis, les restaurants sont en première ligne. "Nous étions la première industrie à fermer et nous serons les derniers à nous en remettre", déclare à l'AFP Sean Kennedy, vice-président chargé des relations publiques de l'Association. Selon le site spécialisé Yelp, à la date du 10 juillet, plus de 26.000 restaurants avaient fermé à travers le pays, dont 60% (15.770) de manière définitive. - "Des vies en jeu" - Face à un rebond des infections, l'Australie a annoncé dimanche un couvre-feu à Melbourne, la deuxième ville du pays, dont les habitants n'auront plus le droit de sortir à plus de cinq kilomètres de leur domicile. Malgré un confinement instauré début juillet, Melbourne a continué d'enregistrer des centaines de nouveaux cas quotidiennement. Les autorités locales ont donc décidé de mettre en place un couvre-feu de 20h00 à 05h00 du matin pour les six prochaines semaines. "L'heure n'est plus au laxisme, le temps des avertissements est fini", a déclaré Daniel Andrews, le Premier ministre de l'Etat de Victoria. "Si vous n'êtes pas chez vous alors que vous devriez y être, si vous avez le virus et poursuivez votre vie normale, la fermeté s'appliquera. Il y a des vies en jeu." Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a ordonné dimanche une quarantaine stricte dans tout le pays, au moment où le nombre des contaminations enregistrées vient de dépasser les 20.000. Le Venezuela était soumis depuis juin à un régime d'alternance: certaines régions étaient sous quarantaine stricte pendant une semaine, à laquelle succédait une semaine de "flexibilisation" où certaines activités économiques essentielles pouvaient reprendre.

Pharmacie : « Le commerce parallèle de médicaments entraîne des dépenses de santé plus élevées » 03 août 2020 Le Monde

L’économiste Pierre Dubois démontre, dans une tribune au « Monde », que la vente parallèle de médicaments autorisée au sein de l’Union européenne pour favoriser la concurrence profite en fait aux pharmacies et constitue un frein à l’innovation par les laboratoires. Les importations parallèles de médicaments représentent aujourd’hui jusqu’à 25 % du marché dans certains pays européens et 5,5 milliards d’euros dans l’ensemble de l’Union européenne (UE). Cette pratique, peu connue du grand public, désigne l’achat de médicaments dans un pays et la revente dans un autre, afin de profiter des écarts tarifaires au sein de l’UE. La législation encadre ce type de revente, mais laisse beaucoup de place à cette pratique dans le but de favoriser la concurrence intra-européenne. A l’aide des données du marché norvégien, nous avons essayé de comprendre les effets de ces pratiques sur l’industrie, voici nos principales conclusions. Les différences de prix des médicaments entre les pays peuvent atteindre 300 % en Europe, en raison de plafonds réglementaires ou de règles gouvernementales strictes en matière de fixation des prix. Ces différences de prix créent des possibilités d’importations parallèles. Pour les médicaments sous brevet, le commerce parallèle affecte le partage des bénéfices entre une société pharmaceutique innovante, les détaillants et les commerçants parallèles. Dans une nouvelle étude, nous montrons que, dans un pays qui ne réglemente pas les marges des pharmacies, les incitations à négocier des prix de gros plus bas jouent un rôle important pour favoriser la pénétration du commerce parallèle et que l’interdiction des importations parallèles profiterait aux fabricants. Un système qui pénalise les pays pauvres Les remboursements au patient ne dépendant pas de l’origine du médicament, car il n’y a pas de différence de prix entre les médicaments locaux et ceux issus de la vente parallèle. Ce commerce ne

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bénéficie donc pas aux consommateurs, mais ce sont les pharmacies et entreprises d’import-export qui sont les principales bénéficiaires de ce type de commerce, au détriment des fabricants de médicaments. Les entreprises qui s’occupent d’importer les médicaments proposent des prix plus bas que ceux des producteurs mais, dans les pays où des chaînes de pharmacies ont une très grande part de marché, la majorité des bénéfices atterrissent dans les caisses des pharmacies qui n’ont pas de raison de répercuter cette différence de prix au niveau des consommateurs. Pierre Dubois Professeur d’économie à Toulouse School of Economics

Comment sauver l'industrie française. 03/08/2020, Les échos

La crise économique due au Covid-19 risque d'être terrible pour l'industrie française, qui sortait doucement du déclin. Max Blanchet et Bruno Grandjean plaident pour un plan de relance XXL de l'investissement industriel. Seule issue pour éviter la catastrophe. |La désindustrialisation de la France s'était enfin enrayée à partir de 2012. Hélas, la pandémie de Covid-19 menace tous les efforts jusqu'ici consentis. Elle aura un impact de -20 % à -25 % sur l'année 2020, soit un manque à gagner de 60 milliards d'euros de valeur ajoutée. Ce sont ainsi 20 milliards de marge qui se volatilisent auxquels s'ajoute une compression de 40 milliards sur la masse salariale. L'équivalent de 600.000 à 1 million d'emplois se volatilisent sous la forme du chômage partiel, mais aussi via la suppression de contrats à courte durée ou de l'intérim ou par des suppressions d'emplois à venir. Les situations sont contrastées selon le type d'activité. Si les secteurs tels que l'eau, les traitements des déchets, la pharmacie ou l'agroalimentaire accusent une baisse d'activité relativement contenue de l'ordre de 15 à 25 %, de nombreux secteurs industriels sont en forte détresse et ont enregistré des baisses de 80 % ou plus, comme dans l'automobile, les transports, les équipements industriels ou encore la métallurgie. Cela s'explique en particulier par le fait - et c'est là une spécificité de l'industrie - que ces derniers sont fortement exposés à l'investissement plutôt qu'à la consommation courante. Cercle vicieux Au-delà des problèmes immédiats des entreprises sur leur trésorerie et des mesures associées comme le prêt garanti par l'Etat, la crise provoque à moyen terme un risque très élevé d'une spirale de désindustrialisation. La baisse de 20-25 % de la valeur ajoutée industrielle à la fin 2020 va créer un « cash-crunch » de 60 %, évalué à 60 milliards et aura pour conséquence un coup de frein drastique de l'investissement industriel, d'environ 50 milliards. L'arrêt de l'investissement crée une brutale récession avec une reprise lente et beaucoup plus inertielle que la consommation. Les conséquences sont connues : restructuration, pertes d'emplois industriels estimées entre 400.000 et 600.000, vieillissement du parc productif, qui compromettent la capacité du secteur à rebondir en cas de reprise de la demande. Bref, le retour du cercle vicieux de la désindustrialisation. Plan de relance Un plan de relance de l'investissement industriel est la seule issue pour enrayer le risque qui pèse sur l'industrie française. Tout d'abord, il faut renforcer les activités critiques, comme dans la santé, les télécommunications, la mobilité ou la sécurité, où nos chaînes de valeur sont trop dépendantes des autres pays. Le taux de « make » en France est très inférieur à celui de l'Italie ou de l'Allemagne. Ensuite, un tel plan doit viser les produits et technologies de demain, et non les activités déjà délocalisées depuis longtemps. Ce plan de relance de l'investissement pourrait prendre la forme d'un fond pour l'industrie, alimenté au niveau européen mais aussi par un fléchage de l'épargne des particuliers, pour financer des investissements industriels liés à la modernisation et la digitalisation de l'outil de production, la reconversion vers de nouvelles activités ou encore la décarbonation. Ce financement doit viser 50 milliards pour être efficace, sur deux ans, et agirait comme des quasi fonds propres selon le principe d'une mezzanine. Un pacte industriel

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Il est également nécessaire de réfléchir aux conditions permettant de produire en France via un véritable pacte entre consommateur et producteur. Simplifier les procédures d'implantations, créer des sites clés en main, réduire la fiscalité sont des mesures nécessaires pour rendre la production en France plus attractive. Nous avons l'opportunité inédite de rétablir un meilleur équilibre productif. Il faut également changer les mentalités auprès des consommateurs et donneurs d'ordre pour qu'ils intègrent mieux l'ensemble des facteurs et externalités dans leurs décisions. Nous avons l'opportunité inédite de rétablir un meilleur équilibre productif, une nouvelle échelle de valeurs et in fine de faire un véritable choix de société plus durable. Max Blanchet est directeur exécutif industrie 4.0 chez Accenture Strategy. Bruno Grandjean est président de l'Alliance pour l'industrie du futur (AIF).

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