L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

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Université Paris III – Sorbonne Nouvelle Année 2007 – 2008 Mémoire de master 2 Présenté et soutenu publiquement par Dina El Kassas L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte L'étudiant des universités égyptiennes provinciales est-il prêt pour adopter les dispositifs d'e-formation ? Sous la direction de Madame Divina Frau-Meigs

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L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte: l'étudiant des universités égyptiennes provinciales est-il prêt pour adopter les dispositifs d'e-formation ?Mémoire du Master2 AIGEME

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Université Paris III – Sorbonne Nouvelle Année 2007 – 2008

Mémoire de master 2

Présenté et soutenu publiquement par

Dina El Kassas

L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egyp te

L'étudiant des universités égyptiennes provinciales est-il prêt

pour adopter les dispositifs d'e-formation ?

Sous la direction de Madame Divina Frau-Meigs

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Remerciements

Mes remerciements s’adressent d’abord à Madame Divina Frau-Meigs qui a accepté

de m’encadrer dans la rédaction de ce mémoire.

Je remercie également mes professeurs du Master AIGEME pour leur confiance et le

précieux temps qu'ils m'ont consacré.

Qu'il me soit aussi permis d'exprimer ma reconnaissance envers mes collègues avec

qui j'ai collaboré et travaillé tout au long de l'année, envers ma famille qui m'a

soutenu moralement, et particulièrement envers mon binôme et amie Anne-Charlotte

grâce à qui j'ai réussi à aller jusqu'au bout.

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L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

L'étudiant des universités égyptiennes provinciales est-il prêt

pour adopter les dispositifs d'e-formation ?

Même si les facteurs généraux qui conduisent au

changement sont relativement faciles à identifier, il est

généralement beaucoup plus difficile aux établissements de

fournir les bonnes réponses correspondant à leur situation

particulière. Entre le discours général sur la société de

l’information et l’économie de la connaissance d’une part,

et d’autre part la définition d’une stratégie concrète pour

la mise en œuvre locale des technologies éducatives, il y a

un fossé souvent difficile à franchir.1

Résumé

Le monde de l’enseignement supérieur est aujourd’hui saisi d’un besoin urgent et

pressant de changement, d’adaptation et de modernisation. Dans un contexte général

de globalisation, de communication instantanée sur toute la planète, de réseau

universel avec son vertigineux accroissement d’internautes, les universités de tous les

pays sont confrontées à des défis considérables.

Plus que jamais, le savoir est devenu un instrument de pouvoir et un objet de

commerce. Les situations de concurrence tendent à se multiplier en particulier avec le

développement de systèmes d’enseignement en ligne et transfrontières. Le fait que le

savoir devient une denrée économique centrale et un moteur des sociétés modernes

amène à redéfinir l’impact de la fonction éducative, le rôle et la mission des

enseignants et donc la manière de former les apprenants.

L'objectif de la présente étude est de traiter des sujets liés aux aspects infrastructurels,

aux considérations pédagogiques et le besoin d'exploiter les innovations

technologiques afin de promouvoir l'enseignement et la qualité pédagogique à

l'université égyptienne. Les technologies possèdent les potentialités de promouvoir

l'enseignement et d'améliorer la qualité pédagogique sans remplacer l'enseignant. Les

universités doivent fournir un enseignement flexible et de qualité afin de répondre aux

1 Bernard Loing, Délégué Général de l’ICDE à l’UNESCO, TIC et enseignement supérieur,

http://www.unesco.org/ngo/comite/cpmother/enseign-sup/tic.pdf

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besoins d'étudiants à profils variés. Cela implique un réajustement et un façonnage

des cours de telle sorte qu'ils conviennent aux différents besoins et aspirations

pédagogiques.

Les enseignants seront amenés à changer foncièrement d'approche et de stratégies

d'enseignement afin de s'accommoder à de nouveaux styles d'apprentissage. Le travail

ensuivant exige une gestion effective et proactive.

Par ailleurs, l'e-formation interroge l'organisation de base de l'université elle-même et

ses Systèmes d'Information. Les recherches soulignent que les établissements

d'enseignement supérieur ne pourront plus garder leur structure traditionnelle en se

contentant de dispenser des cours en présentiel. Les universités devront subir des

changements pour s'accommoder aux demandes en formation et réussir à faire face à

la récente compétition des universités virtuelles, globales et des corporations

multinationales. Pour réussir, il est nécessaire de bien comprendre les problèmes liés

au changement et à la phase transitoire. Les implications de l'implémentation de

dispositif d'e-formation nécessitent un soin particulier. Entamer correctement les

procédures assurera un solide et long succès dans ce marché férocement compétitif. Il

faudra savoir choisir les technologies appropriées en terme d'activités et d'engagement

de l'apprenant et non pas seulement sur un dépôt de contenus et d'énormes lectures

numériques.

Mots clés

Enseignement supérieur, e-learning, contraintes environnementales, changement de

conduite, changement organisationnel, infrastructure numérique, styles

d'enseignement, style d'apprentissage, profil d'apprenant.

1. Introduction

Impact de la nouvelle technologie : changement du profil de l'apprenant

Sous l'impact des NTIC, l'enseignement supérieur est entrain d'affronter de puissants

défis. D'une part, le profil d'une catégorie d'apprenants se voit altérer – mais pas

suffisamment – par l'évolution technologique, Internet faisant dorénavant partie

intégrante de leur vie. C'est le cas des jeunes générations vivant dans les grandes

villes. Mais la majorité des apprenants n'ont jamais utilisé d'ordinateur ni bien sûr

Internet. Ils n'ont pas testé le potentiel qu'offre le NTIC pour les aider à mieux

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apprendre. Leur situation économique les empêche de vivre l'ère de la révolution

technologique. Il faut leur donner les moyens d'expérimenter le potentiel des

innovations pédagogiques.

D'autre part, l'université se doit de répondre à la complexité des sociétés modernes et

aux exigences de la formation à vie et cesser de cibler les jeunes afin de pouvoir sortir

de l'impasse technologique et économique.

La formation académique

D'une manière générale, la formation académique a pour objectif l'acquisition et

l'approfondissement des connaissances fondamentales et théoriques ainsi que

l'amélioration des capacités cognitives et le développement d'aptitudes dans un

domaine donné. La formation électronique, l'e-formation ou l'e-learning (de l'anglais),

témoin de l'évolution de l'éducation virtuelle, réfère à un moyen de gestion et de

livraison de contenus indépendamment de la location de l'enseignant et de l'apprenant.

Elle présente aussi un dispositif basé sur le Web dans l'apprentissage et

l'enseignement (Rosenberg 2001, Govindasamy 2002, Garrison & Anderson 2003)

A travers le monde, l'intégration des dispositifs de formation et de communication

dans l'enseignement supérieur est un marché en pleine expansion. L'engouement

général en est la preuve. On assiste à une croissance phénoménale de l'e-formation en

tant que prestation exploitant la révolution technologique en cours. L'e-formation s'est

révélée une formulation adéquate pour une large variété d'apprenants. Elle présente

aussi un moyen efficace pour accroître l'efficacité pédagogique, faciliter le suivi des

étudiants et optimiser l'exploitation des cours en présentiel. Cette orientation qui a

perduré toute la dernière décennie a bouleversé la structure des établissements de

l'enseignement supérieur.

Aujourd'hui, les fournisseurs de services sont capables de s'exporter. Par conséquent,

les universités se trouvent plus que jamais en compétition pour les étudiants, les

financements, la recherche et la reconnaissance sur une échelle internationale. Les

universités qui n'arriveront pas à suivre l'évolution technologique se trouveront

largement devancées.

Dans ce cadre, les universités égyptiennes sont amenées à affronter des défis internes

importants :

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- une demande croissante d’accès à l’enseignement supérieur, et donc des

populations d’étudiants de plus en plus nombreuses ;

- la nécessaire remise à jour permanente des contenus de connaissances et donc

le besoin de prolonger nombre de formations toute la vie durant ;

- les nécessaires garanties de qualité de la formation dispensée.

Les universités égyptiennes ont aussi besoin pour ne pas être uniquement importateurs

de formation de suivre des méthodes efficaces et lucratives pour survivre. Comme

réponse pour y faire face, celle de l’enseignement à distance et des technologies

éducatives, à condition de les maîtriser correctement et de pouvoir faire

intelligemment les investissements nécessaires, en matériels, en logiciels, et surtout en

ressources humaines et en compétences. En effet, les innovations technologiques sont

susceptibles de jouer un rôle majeur dans la vie universitaire même si elles ne portent

pas la solution pour tous les maux et problèmes de l'université (Redfern & Naughton,

2002).

Les implications de l'intégration des TIC auront des retombées d'importante

envergure:

- L'institution pédagogique devra subir des changements physiques, culturels et

de gestion.

- Les étudiants auront besoin d'être soutenus pour réussir à se familiariser au

nouveau contexte d'apprentissage.

- Les enseignants seront amenés à adopter et développer de nouvelles approches

radicalement différentes de celles auxquelles ils sont habitués.

En réaction à ces mutations, le Ministère de l'enseignement supérieur égyptien

considère, depuis 2003, l'usage de l'e-formation comme objectif national.

L'intégration des NTIC et de la formation à distance est perçue comme le moyen

d'améliorer la qualité de l'éducation et de fournir plus d'opportunités et de nouvelles

formations à une population croissante.

Cependant, bien que l’éducation ait toujours été un secteur privilégié pour essayer de

développer les technologies, cela a rarement été convaincant ; la diffusion des

innovations pédagogiques et l'application des NTIC au domaine de l'enseignement

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étant un processus très complexe qui fait se rencontrer les sphères sociale, culturelle et

psychologique avec la sphère technique.

Méthodologie

Une réflexion sur la stratégie à adopter lorsqu'on souhaite intégrer les technologies de

l'information et de la communication à l'enseignement supérieur dans le contexte

particulier d'un pays en développement tel l'Egypte est complexe d'autant plus qu'il

s'agit en soit d'une innovation. Nous avons consulté des ouvrages sur les stratégies

d'innovation en milieu scolaire et universitaire, avons pris connaissance de recherches

dans différents pays sur l'intégration des TIC en enseignement supérieur et avons

enquêté sur la situation de l'e-formation en Egypte.

Le présent document constitue un état de l'art de l'e-formation en Egypte, une analyse

des usages que font enseignants et étudiants des TIC et un rassemblement de

recommandations. Il vise à rendre conscience des facteurs qui permettent de favoriser

l'implantation d'une innovation technologique en milieu universitaire, surtout en ce

qui concerne l'apprenant en tant que l'élément humain central du service universitaire.

La présente étude

L'étude se base sur mon expérience d'enseignante assurant des cours dans deux

universités publiques : l'université de Minya, une ville à 245 km du sud du Caire et

l'université d'Ismaïlia, une ville à 120 km du Nord-est du Caire, ainsi que sur une

description de l'état actuel de l'enseignement supérieur et des orientations stratégiques

annoncées par le Ministère de l'enseignement supérieur. J'examinerai les possibilités

de mettre en place des dispositifs d'e-formation dans l'enseignement supérieur en

Egypte. La recherche est une initiative de ma part entamée dans le but de mettre en

exergue l’écart entre, d'une part, la volonté des décideurs et leurs politiques publiques,

et d'autre part, les besoins des publics d’apprenants et d'enseignants, et les résistances

qu'ils peuvent éventuellement afficher.

Cependant, bien que dans mon enquête je me sois basée sur mes propres observations

d'enseignante dans une faculté de langues et traduction, mon expérience et mes

contacts avec plusieurs universités égyptiennes (au Caire, à Alexandrie et certaines

universités provinciales) me permettent de dire que ces observations semblent aussi

être valables pour la majorité des facultés du secteur des sciences humaines.

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Le but de la présente étude est d'aider les institutions égyptiennes d'enseignement

supérieur à faire face aux défis des TIC afin qu'elles soient mieux préparées à

participer à l'effort de développement durable. Elle poursuit plusieurs objectifs. Tout

d'abord, passer en revue l'état de l'e-formation dans les établissements de

l'enseignement supérieur en Egypte (cf. section 2). Nous nous poserons des questions

sur l'intégration des logiciels e-formation dans les universités, ainsi que l'intérêt, les

enjeux et les obstacles de l'e-formation en Egypte.

Ensuite, nous nous interrogerons sur la motivation et la disposition des étudiants (cf.

section 3) et les enseignants (cf. section 4) à adopter ce nouveau dispositif et leurs

aptitudes à manipuler et à adopter aisément les NTIC et les innovations pédagogiques.

Nous analyserons les profils des étudiants et leurs usages des TIC et d'Internet, à

l’aide d’un questionnaire (cf. annexe 1). Nous proposerons des mesures pour

convaincre enseignants et étudiants à adopter les innovations technologiques et de

nouvelles stratégies d'enseignement et d'apprentissage. Enfin, nous tenterons de

proposer des solutions pour promouvoir l'intégration de l'e-formation dans

l'enseignement supérieur : Comment y procéder ? Quelles pratiques ?

A travers la recherche, nous avons voulu comprendre en quoi la volonté d’utiliser les

TIC dans ce type de formation se heurte à des difficultés ou au contraire donne des

résultats encourageants.

2. Etat des lieux

L'Egypte compte dix-sept universités publiques, auxquels s'ajoute un nombre

croissant d'universités et d'établissements d'enseignement supérieur privés. Les

universités publiques se sont fixées pour mission de dispenser un enseignement peu

coûteux contrairement aux établissements privés coûtant assez cher. Entre le profil de

l'étudiant des établissements privés et celui des établissements publics, il existe un

grand écart en ce qui concerne la qualité de l'enseignement scolaire qui a été suivi et

la familiarité avec l'ordinateur et Internet. En plus, le profil de la majorité des

étudiants du Caire et d'Alexandrie – des établissements privés ou publics – et celui

des étudiants des universités provinciales témoignent de la même différence.

Le secteur universitaire dépend du Conseil Suprême des universités. Il s'agit d'une

autorité consultative présidée par le Ministre de l'enseignement supérieur et

théoriquement indépendante du ministère.

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Le système universitaire égyptien se compose de deux cycles sanctionnés par des

diplômes d'établissement. Le premier cycle s'étale, sauf pour certaines facultés

scientifiques, sur quatre ans, et présente le cycle de la formation initiale dans le

domaine : aucun diplôme n'est dispensé avant la fin des quatre ans d'études.

Le second cycle est celui des études supérieures. Les formations de type master ne

sont pas fréquentes, le diplôme le plus proche étant les diplômes professionnelles

dispensés après le cycle de formation initiale, comme les diplômes de la faculté de

pédagogie ou le diplôme de traduction et d'interprétariat. Pour mener des études

doctorales, il faudra suivre une année d'études supérieures après la formation initiale,

s'inscrire en thèse de magistère puis en thèse de doctorat. Le système des écoles

doctorales et des laboratoires de recherche n'est pas en vigueur en Egypte, surtout

dans le secteur de sciences humaines.

A l'exception de l'université ouverte du Caire, les universités égyptiennes ne

proposent pas, à ma connaissance, des formations continues diplômantes. Proposer

des nouveaux programmes et formations diplômantes, bien qu'encouragé par la

nouvelle politique du gouvernement, n'a pas de résultat palpable. Le système actuel

est incapable de suivre l'évolution scientifique hallucinante des nouvelles

technologies.

Certaines universités possèdent des centres de formation continue, assez en

compétition et mise en place dans un esprit commercial. Ces centres proposent des

cours et non pas des formations diplômantes.

L'e-formation fait timidement son entrée dans les universités égyptiennes malgré le

discours prometteur et encourageant des décideurs et responsables. Plusieurs

organisations ont déjà des projets d'e-formation (cf. Beckstrom & al, 2004), qu'il s'agit

de :

- entités publiques tel le Ministère de l'éducation, l'institut des technologies de

l'information (ITI), l'Université Américaine du Caire, l'Université du Caire, le

RITSEC, le Centre de Suzanne Moubarak pour les recherches scientifiques

en éducation, Schools Online, Little Horus.com, eLearning Egypt, l'Institut

d'Alexandrie pour les technologies, MCIT eLearning Initiative work group,

l'Institut National des Télécommunications ;

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- entités transnationales (panarabes) tel l'Université Ouverte Arabe, l'Académie

Arabe des Sciences et des technologies, Raya Academy ;

- entités privés tel l'UNESCO, VirgiTech, IBM, Siemens/Centra, GNC,

Horizon Interactive Studios, eLearning Publisher’s Union NIIT, WebCT ;

- entités mixtes tel Ericsson et Telecom Egypt.

La faculté de polytechnique de l'Université du Caire tient par exemple pour projet la

conversion des livres en CD-ROM interactifs ainsi que des projets pilotes en classes

virtuelles. L'Université Américaine du Caire utilise WebCT comme LMS (Learning

Management System) et possède un centre d'aide dont la mission est d'aider les

enseignants de l'université à convertir leur matériel pédagogique en cours

électronique. Kamel et Wahba (2003) racontent l'expérience du projet "Global

Campus" en Egypte dont l'objectif était de mettre en place des programmes basés sur

un modèle hybride combinant le modèle traditionnel avec des méthodes

d'enseignement à distance (CD-ROM, des outils sur Internet, etc.). Le projet était en

partenariat avec l'université de Middlesex et plusieurs centres d'aide à travers le

monde. Il offre un Master en business information technology en Egypte depuis 1998

et actuellement aussi en Chine et Singapore. Les cours en présentiel sont dispensés en

Egypte au RITI (the Regional Information Technology Institute).

Depuis 2002, plusieurs instances gouvernementales ont lancé des projets nationaux

comme le projet HEEPF, Higher Education Enhancement Project Funds, financé par

la Banque Mondiale. L'UNESCO aussi soutien une plateforme open source pour

l'enseignement supérieur. On compte aussi plusieurs projets Tempus2 de l'Union

Européenne. Ces projets soutiennent des formations dans le domaine de l'e-formation,

comme la qualité de gestion de la formation, le développement des modules actuels en

pharmacologie, en gestion, etc.

Dans leur rapport sur les potentialités de développement de l'e-formation en Egypte,

Beckstorm et ses associés (2004) mettent en exergue deux initiatives

gouvernementales aptes à promouvoir le dispositif. D'une part, en 2002, le Ministère

des technologies de l'information et de la communication décide de maintenir la

2 Programme de l'Union Européenne créé en 1990, Tempus est un instrument d’appui à la

modernisation des systèmes d’enseignement supérieur et au développement économique et social des pays partenaires des Balkans occidentaux, de l’Europe orientale, de l’Asie centrale et de la Méditerranée.

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gratuité d'Internet (depuis, ont été installés plus de 15,000 ports servant 2 millions

d'utilisateurs d'Internet au prix d'un appel téléphonique local) ainsi que des prêts pour

l'achat de PC et d'ordinateurs portables.

Cependant, malgré les efforts déployés, l'impact des TIC et leurs stratégies

d'implantation dans les institutions d'enseignement supérieur sont loin d'être maîtrisés

en Egypte. Par exemple, le rôle de ces technologies dans l'enseignement et

l'apprentissage, la détermination du besoin des professeurs et de celui des apprenants,

la restructuration et l'intégration des services ainsi que l'intégration du système

d'information ne sont pas encore.

Mais… Pourquoi des dispositifs d'e-formation pour l'enseignement supérieur ?

� L'e-formation : une décision des instances politiques de l'Etat

Depuis 2004-2005, un changement de politique éducative est annoncé : au lieu de

diriger le tiers des collégiens aux lycées généraux et les deux tiers à l'enseignement

technique et professionnel, les pourcentages se sont inversés : dorénavant, les lycées

accueillent les deux tiers des étudiants tandis que les écoles techniques et

professionnelles en accueillent juste un tiers. Cela s'est traduit par un doublement du

nombre d'étudiants admis annuellement dans les universités et les institutions

d'enseignement supérieur. Or, ces établissements-ci ne possèdent ni l'espace ni les

capacités nécessaires pour accueillir un tel nombre. L'e-formation se présente comme

une alternative efficace et effective.

Par ailleurs, dans une réunion des Ministres de télécommunications et des

technologies de l'information dans le cadre de la Ligue Arabe, l'Egypte a été choisie

pour devenir le centre de l'e-formation. Cela rejoint l'ambition de l'Egypte de devenir

un exportateur de la technologie de l'e-formation surtout pour le contenu en Arabe.

� L'e-formation : une réponse pour les maux des universités

L'appropriation des TIC permettra d'accroître la qualité de l'enseignement et la

délocalisation de la formation en offrant un enseignement à distance de qualité pour

les régions rurales et géographiquement éloignées. L'étudiant ne sera plus obligé à

partir vivre dans une autre ville pour poursuivre des études universitaires.

L'e-formation est perçue comme la solution pour affronter le symptôme du grand

public et l'apport assez important des étudiants aux enseignants dans les

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établissements d'enseignement supérieur. En effet, les promotions dans les universités

publiques comptent un grand nombre d'étudiants, un nombre qui est entrain

d'accroître avec le changement stratégique adopté par le gouvernement (2/3 des

apprenants à l'université). L'e-formation aura ainsi pour intérêt de pallier à la difficulté

d'assurer un suivi efficace pour ce nombre croissant des promotions.

Sur un autre plan, la pluralité des profils d’apprenants implique la mise en place de

modèles et d'environnements d'apprentissage flexibles ce qui est difficile à réaliser

dans le cadre de la structure traditionnelle de l'enseignement en présentiel.

Les personnes à mobilité limitée trouveront aussi dans l'e-formation un moyen de

suivre aisément leur apprentissage.

� L'e-formation : une réponse au changement dans la demande de formation

L'e-formation est la formule idéale pour les étudiants qui travaillent et se trouvent

dans l'incapacité de suivre avec assiduité des cours en présentiel. Elle permet de faire

face à la demande croissante en formation continue pour les salariés en leur offrant la

possibilité d'apprendre à domicile. Elle se présente aussi comme un moyen de faire

face au nombre important de chômeurs et de sous-employés en réorientant les jeunes

diplômés qui éprouvent des difficultés à trouver du travail dans leur domaine de

spécialisation vers de nouveaux profils de travail.

En effet, selon Goddard (1998), la demande pour l'enseignement supérieur est entrain

de se répandre d'une manière exponentielle à travers le monde. Il est estimé qu'en

2025, environ 150 millions de personnes auront envie de suivre un enseignement

supérieur. Cet accroissement dans la demande est attribué au changement que subit le

monde de l'emploi : avec l'avènement de la société des savoirs, chercher un emploi à

vie (un contrat à durée indéterminé) n'est plus la norme. Les sociétés exigent de plus

en plus des compétences et des qualifications de haut niveau pour les mêmes emplois

(Davies, 1998). Les populations obligées de suivre des formations durant toute leur

vie professionnelle considèrent l'éducation comme le moyen de satisfaire à ces

nouvelles exigences. L'e-formation se présente comme une chance pour satisfaire

cette demande croissante et la réponse à la permanente évolution des savoirs et

compétences.

En fait, sur une échelle mondiale, le phénomène de formation tout au long de la vie

est en train de gagner une reconnaissance sociale et politique, on s'attend à ce que l'e-

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formation joue un rôle primordial dans l'évolution du marché de l'apprentissage des

adultes. L'Egypte n'en fait pas exception, on assiste partout dans les grandes villes à

l'inauguration de centre d'entraînement pour adultes.

Cependant, la qualité de l'enseignement dispensé et la compétence des enseignants ne

sont pas toujours à la hauteur. Et pour ne rien arranger, ces centres sont situés dans les

grandes villes, essentiellement le Caire et Alexandrie. Les gens sont ainsi amenés à

voyager pour suivre une formation. Le coût important de la formation (frais, voyage

et hébergement) est dissuasif. Même pour les résidents du Caire (une ville de 14

millions d'habitants), la crise du transport fait bien dissuader les gens qui préfèrent

limiter leur déplacement surtout vers le centre ville et les grandes rues où se trouvent

d'habitude les centres de formation. L'e-formation s'avère ainsi un choix stratégique

pour se former sans être obligé à se déplacer.

Or, les e-formations proposées actuellement par les universités du Nord –

européennes, canadiennes ou américaines – sont largement au-dessus des capacités

financières de l'Egyptien moyen. En plus, la langue présente un handicap de taille : les

formations sont dispensées dans une langue étrangère et non pas en arabe. Les

établissements d'enseignement supérieur gagneront donc à proposer des formations

peu coûteuses en langue arabe. Les NTIC et le web interactif présenteront ainsi un

moyen sûr de fusionner les savoirs pour proposer un contenu pédagogique de

meilleure qualité et abordable pour l'Egyptien moyen.

� L'e-formation : une obligation dans l'environnement compétitif et la course

aux TIC

Volery et Lord (2000) affirment que les universités qui ne vont pas réussir à intégrer

les NTIC perdront la course entamée de la globalisation. Selon un rapport du comité

national d'enquête en enseignement supérieur de la Grande Bretagne3 (2001a) :

“A system growing and responding to the needs of an increasingly

heterogeneous group of students must work actively to maintain its diversity and

offer choice to intending students”4.

3 National Committee of Enquiry into Higher Education

4 "Un système en évolution et répondant aux demandes de groupes grandissants de public d'étudiants

hétérogènes doit œuvrer activement afin de proposer des offres de formations diversifiées, à la hauteur de l'entente des étudiants." (traduction libre)

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Volery et Lord (2000) mettent l'accent sur le fait que les universités qui n'arriveront

pas à intégrer les TIC perdront la course à la mondialisation.

Goddard (1998) précise que le climat de compétition a changé et que la diversité de

demandes offre de nouvelles possibilités de marchés :

“Universities have always had rivals, but the provision of learning is

increasingly shared between academic and work/community environments.

There has recently been a growth in corporate and virtual providers in the UK

and abroad, which will pose challenges and opportunities for universities in the

future. It is clear that competition and potential collaboration in knowledge

provision is becoming increasingly global”5.

Les solutions e-formation des universités traditionnelles devront affronter deux types

de concurrents : les universités des grandes corporations et les universités virtuelles.

3. L'étudiant égyptien dans l'enseignement supérieur

Les technologies de l'information et de la communication (TIC) induisent des

changements importants dans les pratiques pédagogiques. Elles transforment les

modalités de communication, de travail et de formation. Les recherches concluent que

l'apprenant transforme dans ce nouveau contexte ses relations avec l'apprentissage : de

récepteur passif, il devient un acteur qui développe des stratégies d'apprentissage afin

de s'approprier des connaissances et de développer des compétences.

Les étudiants égyptiens des universités provinciales sont-ils prêts à s'approprier les

TIC ? Nous posons comme hypothèse que les étudiants ont la volonté pour

s'approprier les TIC sous trois conditions : en expliciter la motivation et les objectifs,

offrir l'infrastructure technologique nécessaire et les soutenir dans le développement

de stratégies d'apprentissage leur permettant de s'approprier les TIC.

Cette hypothèse est à infirmer ou à confirmer. La méthode de recherche s'appuie sur

une enquête par questionnaire auprès des étudiants. Le questionnaire devrait

5 Les universités ont des rivaux. L'apprentissage est de plus en plus réparti entre le milieu académique

et le travail. Au Royaume Uni, comme ailleurs, le nombre de fournisseurs de formation virtuels est en augmentation. Cet état de choses présente à la fois des défis et des opportunités pour les universités à la lumière de la globalisation croissante de la compétition et des possibilités de collaboration. (traduction libre)

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comprendre uniquement des questions fermées6 (cf. annexe 1). Les réponses

permettront d'analyser statistiquement les perceptions des étudiants vis-à-vis de la

technologie, du livre électronique et son apport à leur travail universitaire. A la

lumière des résultats obtenus, des recommandations sur les pratiques pédagogiques

dans l'usage des NTIC sont à émettre. L'enquête statistique pourrait être secondée par

des entrevues avec des étudiants et les enseignants.

Pendant l'enquête, j'observerai en tant qu'enseignante participant et faisant partie du

corps enseignant d'une université provinciale l'aptitude des étudiants pour le travail en

autonomie et l'auto-apprentissage ainsi que leur capacité économique, culturelle,

sociale et surtout psychologique à adopter les innovations pédagogiques et les NTIC.

En retenant certains éléments statistiques validés et en explorant les caractéristiques

de l'apprenant adulte dans le contexte des facultés du secteur de sciences humaines

des universités égyptiennes provinciales, cette étude analytique et descriptive pourrait

apporter un éclairage aux questions posées. Il faut être conscient de la particularité du

contexte et de la dimension individualiste de l'apprentissage et ne pas se prétendre à

des généralisations. L'objectif des analyses statistiques est de mieux connaître le profil

d'apprentissage des étudiants adultes au sein des universités égyptiennes afin, d'une

part, de les aider à adopter les dispositifs d'enseignement à distance et, d'autre part, de

dispenser un enseignement à distance adapté à ce qu'ils sont et à ce qu'on connaît de

leurs(s) profils(s).

L'e-formation n'étant pas encore répandu en Egypte, l'objectif de la présente étude

n'est pas d'analyser les usages des étudiants des e-formations. Il est plutôt question de

cerner les moyens de mener une évolution comportementale : comment sensibiliser

les étudiants à la nécessité de changer de style d'apprentissage, les convaincre des

avantages de l'e-formation et leur montrer le moyen de s'approprier ce nouveau

dispositif ? La question n'est pas évidente et présente un défi de taille. D'après mon

expérience d'enseignante, les étudiants ont besoin de changer de méthode

d'apprentissage et de gagner plus en autonomie même pour réussir leur formation

traditionnelle.

D'autre part, l'adoption de nouveau dispositif pose le problème du système éducatif

égyptien non seulement universitaire, mais aussi celui du système scolaire et des

6 Nous avons aussi proposé des questions ouvertes afin de donner aux étudiants la possibilité de

s'exprimer plus abondamment mais nous comptons rendre cette partie optionnelle.

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profils d'étudiants résultants. Il soulève la question de la politique d'enseignement au

sein des universités égyptiennes, au moins au cours des deux premières années de la

formation initiale : son inclinaison pour les connaissances déclaratives et l'absence

d'un enseignement libéral visant la formation de l'esprit. Les étudiants ont besoin de

développer pendant leur parcours universitaire des compétences transversales d'ordre

intellectuel, méthodologique, personnel et social que la formation scolaire basée

uniquement sur l'utilisation de la mémoire a échouée de développer chez eux. Il

importe qu'ils acquièrent des méthodes de réflexion, d'observation, d'analyse, de

synthèse, d'organisation du travail, de pensée claire et ordonnée, de raisonnement et

de jugement.

Nécessité d'un questionnaire

La mise en place de dispositif d'e-formation ne pourra pas conduire à une évolution

de la qualité de la formation si en parallèle un processus permettant l'appropriation du

dispositif par les étudiants, les enseignants et le corps administratif n'est pas mise en

application. En ce qui concerne les étudiants, des enquêtes statistiques et des

recherches devraient être menées sur leur style d'apprentissage, leur style cognitif;

etc., l'objectif étant de décrire fidèlement la situation actuelle afin d'identifier à la

lumière de ce contexte les changements à mener et de fixer un plan d'action.

Une enquête statistique permettra d'évaluer d'une manière fiable la satisfaction de la

population étudiante envers son milieu d'études, connaître le cheminement

universitaire des étudiants et ses facteurs déterminants et tracer leurs portraits

sociodémographiques et économiques.

Nous nous posons les questions suivantes :

- Les étudiants des universités égyptiennes publiques de province sont-ils prêts

à adopter des dispositifs d'e-formation ? En ont-ils le désir ?

- Quels sont les facteurs à prendre en compte pour prévoir les intentions des

étudiants par rapport à l'e-formation afin de réussir à les convaincre de l'e-

formation en tant que processus et les encourager à l'adopter ?

Nous discuterons de la planification d'une enquête "conditions de vie" sur les

modes de vie des étudiants. L'enquête devrait être statistique par questionnaire,

représentative de l'ensemble de la population étudiante afin de pouvoir faire

l'inventaire de la diversité des étudiants et d'en donner une description complète. Elle

Page 17: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

17

doit combiner une observation relative à tous les aspects majeurs de la vie matérielle,

scolaire et sociale. Elle doit aussi collecter le plus d'informations possibles sur les

facteurs affectant la position des étudiants par rapport à l'e-formation.

Le questionnaire7 comprendra deux sections :

La première comprend des données démographiques sur le genre des apprenants

(masculin, féminin) et la distance qui sépare l'université du domicile de l'apprenant.

La deuxième porte sur quatre éléments : connaissance et attitude par rapport à l'e-

formation, intention d'adopter l'e-formation, disponibilités des ressources, pressions

subies pour utiliser l'e-formation.

L'idéal serait de faire remplir le questionnaire par tous les étudiants des facultés du

secteur des sciences humaines de l'université ou au moins ceux de la faculté Al Alsun

(langues et traduction), sinon le questionnaire pourrait être rempli par un échantillon

d'étudiants. Reste à s'assurer que cet échantillon soit représentatif du public cible de

l'enquête.

Dans le questionnaire, nous opterons pour les questions fermées dont les résultats

feront l'objet d'une représentation statistique. L'analyse des données devrait conduire

à des recommandations concernant la mise en marche du processus d'e-formation.

Dans la suite de la section, nous présenterons les aspects concernant les pratiques des

étudiants qui devraient faire l'objet d'enquête et de recherches. Mais d'abord nous

définirons les notions de situation d'apprentissage, style d'apprentissage et lieu de

contrôle afin de déterminer correctement les questions à inclure dans le questionnaire

et les mettrons en contexte avec la culture égyptienne.

3.1 Notions générales

La situation d'apprentissage

Une situation d'apprentissage existe à partir du moment où une personne se trouve

confrontée à un objet d'apprentissage et entreprend de se l'approprier. En cours

d'action, de nombreuses décisions doivent être prises à divers niveaux, tant au plan de

la situation dans son ensemble (apprendre un logiciel) qu'au plan de la tâche

immédiate de pouvoir exprimer un savoir (nommer les parties visibles à l'écran), de

maîtriser une conduite (chercher et remplacer un mot) ou de manifester une attitude

7 cf. annexe 1.

Page 18: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

18

(ressentir plus de confiance face à l'ordinateur). Les représentations alors invoquées

par l'apprenant confèrent à la situation d'apprentissage son existence et sa signification

(cf. Leblanc, 2000).

Le style d'apprentissage ne peut se construire que dans la conduite même de

l'apprenant aux prises avec une tâche d'apprentissage. Là, se manifeste la conjoncture

des éléments interagissant pour produire une manière d'agir propre à la personne. Les

apprenants doivent prendre en considération toutes les dimensions d'une tâche : son

objectif pédagogique, son contenu, son degré de complexité, les stratégies et les

habiletés qu'elle exige, le temps requis, le moment et le lieu d'exécution et

éventuellement les personnes impliquées (participants, destinataire,…) (cf. Dunn et

Dunn, 1993; Entwistle, 1981; Kolb, 1984).

Wapner 1976 rappelle que le contexte social doit être traité de manière à inclure

l'enseignant, les règles de conduites, les attentes, les modes d'interaction entre les

personnes, le climat de la classe et de tout l'établissement.

La culture de l'université égyptienne offre une représentation négative du travail en

autonomie :

Les enseignants en voient un moyen de se désister de leur responsabilité d'enseignant,

sans oublier que l'élaboration de polycopiés a lieu essentiellement dans une visée

lucrative. Ces polycopiés vendus aux apprenants présentent pour les enseignants un

moyen d'améliorer leur condition.

L'auto-apprentissage et le travail par projet soulève aussi une vision négative de

l'étudiant en ce qui concerne ses compétences, il se sent inefficace et incapable de

contrôler personnellement la tâche.

En tant qu'enseignante, je suis toujours obligée de consolider la relation de mes

apprenants au contenu en explicitant la signification et la valeur de la tâche et en

énumérant mes motifs afin de susciter la motivation des apprenants. J'essaye de les

calmer et réduire leur anxiétés en les écoutants et les confirmant ou infirmant sur la

pertinence de l'idée qu'ils ont de la tâche. Le problème est qu'à force de répondre à

leurs questions, j'ai l'impression d'effectuer moi-même la tâche. Je pense que les

étudiants veulent que l'enseignant soit uniquement un fournisseur de l'information et

que l'ensemble du corps enseignant sont pour ce mode. Dans une pareille situation,

Page 19: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

19

pourquoi persister à en proposer un autre ? Comment mener étudiants et enseignants à

changer de comportement ?

Le Style d'apprentissage

Le style d'apprentissage est le mode de fonctionnement privilégié par l'apprenant dans

une situation d'apprentissage. Il évoque la flexibilité, l'adaptation et la possibilité de

changement. Il se manifeste par l'expression de préférences pour certaines manières

de faire et par le choix de conduites et de stratégies d'apprentissage particulières

auxquelles l'apprenant s'identifie. Il s'agit donc de comportements distinctifs aux plans

cognitif, affectif, physiologique et sociologique. Ces comportements servent

d'indicateurs de la façon dont un individu perçoit et traite l'information, interagit et

répond à l'environnement d'apprentissage (Keefe, 1979). Ce style est susceptible

d'évoluer dans le temps par suite d'interactions de l'individu avec son environnement

(Flamand, 1982b).

En tant que processus, ce mode de fonctionnement se caractérise par des préférences

basées sur des facteurs que l'apprenant considère importants dans son fonctionnement

d'apprentissage. Par exemple, un apprenant pourra dire : «J'aime apprendre avec

d'autres personnes», un autre apprenant pourra dire : «Je préfère être spontané plutôt

que de prévoir tout à l'avance» (Mischel et Shoda, 1998).

La dimension personnelle du style d'apprentissage

Selon Leblanc (2000)8, une perspective constructiviste de l'apprentissage pose cinq

postulats. Premièrement, apprendre est un acte extrêmement complexe mettant en jeu

un grand nombre de facteurs qui relèvent à la fois des caractéristiques de la tâche et la

situation d'apprentissage, et de la personne qui apprend.

Deuxièmement, apprendre est un acte «profondément individuel» et éminemment

personnel qui engage toute la personne, dans ses dimensions affectives et cognitives,

ainsi que dans sa maîtrise des conduites de traitement de l'information.

Troisièmement, l'apprenant est l'agent central de l'apprentissage, il utilise des

conduites et des stratégies qu'il choisit et emploie pour construire ses connaissances.

8 Leblanc (2000) met aussi en exergue la dimension sociale du style d'apprentissage (cf. annexe 3).

Page 20: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

20

Quatrièmement, il existe une grande variabilité dans la manière dont les étudiants s'y

prennent pour apprendre et que cette variabilité constitue en partie l'expression de

caractéristiques personnelles de l'apprenant.

Cinquièmement, les représentations de l'apprenant ont un rôle prédominant dans

l'apprentissage, particulièrement sur le niveau d'implication de l'apprenant et sur le

degré et la manière de mobiliser ses ressources cognitives.

Toujours selon Leblanc (2000), les étudiants sur campus génèrent facilement des

idées et fonctionnent mieux dans des sessions de remue-méninges. Ils ont des intérêts

culturels vastes et ils ont tendance à se spécialiser dans les arts. Ils apprennent à

travers les contacts interpersonnels et ils utilisent les habiletés d'expérience concrète

et d'observation réfléchie. Les étudiants à distance par contre fonctionnent mieux dans

des situations problématiques demandant d'utiliser un raisonnement inductif. Ils

portent moins d'intérêt aux autres et plus d'intérêt aux concepts abstraits et à la

théorie.

Nous ne partageons pas cette idée ou au moins ce n'est pas le cas de l'apprentissage en

ligne où les étudiants ont grâce au Web2, le moyen de mener des sessions de remue-

méninges, de travailler en équipe sur un même document, de partager des travaux. Le

Web2 offre aux apprenants des moyens efficaces pour mener à bien un travail

d'équipe, garder des contacts interpersonnels et s'entraider. Il leur offre aussi des

moyens de combattre l'isolement imposé par la formation à distance : j'ai suivi des

formations sur campus et à distance, j'ai réussi à adopter des styles d'apprentissage

convenant à chaque mode de diffusion ainsi qu'à la nature de la formation dispensée.

Des caractéristiques précitées, je n'arrive pas à identifier mes étudiants. Les

recherches que j'ai consultées ne s'appliquent pas à l'apprenant égyptien, ou au moins

celui à qui j'ai eu affaire au cours des dix dernières années. Il s'avère indispensable de

mener des recherches recensant les particularités du contexte égyptien.

La question est donc de savoir comment faire évoluer les styles d'apprentissage des

étudiants des universités régionales afin qu'ils réussissent à intégrer l'apprentissage en

ligne. Il faut noter que la formule de formation à distance n'est pas encore

suffisamment connue en Egypte. Il s'ensuit, au moins au début de la mise en place du

dispositif, un rejet de l'idée de l'apprentissage en autonomie et une exigence

Page 21: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

21

d'accompagnement en présentiel. La dimension socioculturelle entravera aussi

l'appropriation de ce dispositif : refus du changement, inclinaison à la censure,…

Au cours de mon expérience, j'ai été fréquemment témoin du manque de flexibilité de

la part des étudiants farouches et fermés aux apprentissages nouveaux, des étudiants

faisant difficilement évoluer leur style d'apprentissage. Comment manier cette

inflexibilité afin d'aider l'étudiant à se construire de styles d'apprentissage plus

appropriés tant pour la formation sur campus, que pour la formation en ligne ?

Stabilité et évolution du style d'apprentissage

Le style d'apprentissage peut être difficile à changer comme il peut être facilement

modifiable. Pour réussir à faire évoluer son style d'apprentissage, l'apprenant doit

d'abord en être conscient. Mais cela ne signifie pas qu'il doit rejeter certaines

situations d'apprentissage (par exemple rejeter le travail en groupe s'il trouve qu'il

apprécie travailler seul). La prise de conscience du style d'apprentissage doit être ainsi

suivie par une ouverture aux différentes formes de conduites. Il est important que

l'apprenant développe une attitude d'acceptation et de compréhension à l'égard à

d'autres styles d'apprentissage et qu'il s'entraîne à s'approprier de nouvelles conduites

(Kolb, 1984 ; Honey et Mumford, 1992).

Pour réussir ce changement de conduite, deux conditions sont nécessaires.

Premièrement, il faut que l'apprenant ait développé des connaissances métacognitives

qui lui permettront de se caractériser et de définir les régularités dans ses préférences

et choix afin de réussir à déterminer son identité en tant qu'apprenant. Deuxièmement,

il doit se sentir libre de choisir entre diverses stratégies possibles dans une situation

d'apprentissage donnée.

Le recours à des enquêtes donnera à l'apprenant des indications qui lui permettront de

réfléchir mais l'amorce d'un changement à l'issue de la réflexion demeure de son

ressort uniquement.

Lieu de Contrôle

Rotter définit le lieu de contrôle comme un construit qui réfère à la croyance qu'a un

individu de contrôler ou non sa vie. Il se compose de deux orientations : le contrôle

interne et le contrôle externe (Rotter, 1966). Lorsqu'un renforcement suivant une

action est perçu comme étant le résultat du hasard, de la chance, du destin ou du

pouvoir qu'ont sur nous certaines personnes, on est en présence d'un contrôle externe.

Page 22: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

22

Quand, au contraire, une personne perçoit un événement comme imputable à son

comportement et à ses caractéristiques personnelles, on parlera de contrôle interne.

Se prendre en charge et contrôler, dans les situations importantes de sa vie, son

environnement, devient un objectif pour l'individu. Les programmes individualisés

offrent cette possibilité de se prendre en charge et de contrôler son apprentissage ; par

ce fait, ils sont propices à développer le lieu de contrôle interne.

La question est de savoir comment encourager les étudiants à de prendre le contrôle

leur apprentissage. Il est important d'identifier les interventions éducatives nécessaires

auprès des étudiants et qui favorisent l'augmentation du contrôle interne chez eux.

Desjardins (1983) en recense quelques uns, à savoir la méthode par contrat,

l'enseignement individualisé, les renforcements positifs, la pédagogie ouverte ainsi

que l'expérimentation. Il faudra donc identifier les interventions éducatives qui auront

plus d'effet auprès de l'étudiant égyptien dans son processus d'appropriation des

NTIC.

Si l'on pose que la formation à distance, utilisant des moyens de diffusion différents,

attire une clientèle différente de celle de l'enseignement sur campus, l'appropriation de

nouveaux dispositifs de diffusion dépendra donc en bonne partie des caractéristiques

individuelles des étudiants. Par caractéristiques individuelles, on réfère aux traits d'un

individu qui font en sorte que ses comportements se différencient de ceux des autres

individus. Snow et Farr (1987) classifient les caractéristiques individuelles en trois

catégories : cognitive (aptitudes intellectuelles et connaissances antérieures), conative

(style d'apprentissage, style cognitif) et affective (motivation, anxiété et émotions).

Il faudra identifier les caractéristiques des étudiants égyptiens et étudier l'interaction

entre leurs caractéristiques individuelles et l'individualisation des programmes de

formation sur site. Il ne faut pas oublier qu'un des atouts de l'e-formation est la

possibilité de l'individualisation des programmes. Cronback et Snow (1977) ont

développés une méthodologie de recherche intéressante qui tient compte des

différences individuelles conditionnant l'apprentissage. Il s'agit de la méthode ATI

(Aptitude-Treatment-Interaction).

Il faudra élaborer une batterie de questionnaires pour identifier et mesurer les

caractéristiques individuelles de l'apprenant, pour notre étude il s'agit de l'apprenant

égyptien.

Page 23: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

23

• Un questionnaire qui identifie les facteurs sociodémographiques et

économiques tels que l'âge, le sexe, le statut civil, le lieu de résidence,

l'occupation et les études antérieures. Etant donné que notre public-cible

présente dans sa quasi-totalité des jeunes vivant encore dans le foyer familial,

l'enquête doit s'étendre pour comprendre les conditions de vie de la famille tel

l'occupation du père, le travail de la mère, le nombre d'enfants en charge, le

nombre de personnes vivant à la maison, la superficie de l'appartement, son

espace intime (a-t-il une chambre à part ? Ou bien partage-t-il sa chambre

avec d'autres personnes, frères, sœurs, grand-mère, etc. ?), la distance entre

son lieu de résidence et son université (réside-t-il sur le campus ? Si oui, ils

sont combien par chambre ? il arrive que quatre personnes logent dans un 12

m² avec des lits superposés, une seul armoire et un seul bureau. Il n'y a donc

aucune intimité et pas moyen de demander aux étudiants dans une telle

situation de s'offrir des PC ou des ordinateurs portables. D'une part, il n'y a

pas d'espace, d'autre part, ils risquent de se faire voler). Il faudra aussi se

poser des questions sur la situation économique de la famille et son revenu

mensuel (cf. annexe 1).

• La Grille de motifs9 d'études de Boshier10 qui détermine les motifs de

participation de l'étudiant à s'inscrire dans un programme d'études

universitaires. Elle est composée de 42 énoncés qui se répartissent en six

catégories de motifs d'études : les relations sociales (10 énoncés) ; les attentes

externes (6 énoncés); l'intérêt humanitaire (5 énoncés); le perfectionnement (9

énoncés); l'évasion (9 énoncés); la culture personnelle (3 énoncés). Les sujets

devraient évaluer chacun de ces énoncés sur une échelle de 0 à 4.

• L'inventaire du procédé personnel d'apprentissage de Kolb11 qui identifie le

style d'apprentissage. Il se compose de 36 énoncés répartis en quatre modes :

expérience concrète, observation réfléchie, conceptualisation abstraite et

9 La motivation est une caractéristique affective qui se définit comme « un état dynamique qui prend

son origine dans les perceptions qu'a un individu de lui-même et de son environnement, et qui a pour fonction de l'inciter à s'engager dans une action et à persister dans son accomplissement afin d'atteindre un but » (Viau & Barbeau, 1991). 10 Boshier's congruence-model (cf. Boshier, 1973, 1977).

11 La société pour l'apprentissage à vie (SAVIE) propose un test en ligne sur les profils d'apprentissage

basé sur le questionnaire de Kolb. Source : http://www.savie.qc.ca/samidps/QuestionnaireTeluq/Questionnaire1/Questionnaire1.htm .

Page 24: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

24

expérimentation active. Les sujets devraient évaluer chacun de ces énoncés sur

une échelle de 1 à 4.

Cette batterie de questionnaires devrait être mise à l'essai auprès d'un échantillon

d'étudiants représentant la population des étudiants égyptiens des universités

provinciales.

Dans la suite de la section nous proposons d'analyser les usages des étudiants

égyptiens, plus particulièrement les usages technologiques.

3.2 Analyse des usages des étudiants

L'e-formation permettra aux établissements d'enseignement universitaire de dispenser

aisément de nouveaux programmes sans être obliger de mettre en place toute une

infrastructure ou de créer de nouveaux locaux. Elle présente le remède au problème de

recrutement de corps professoral compétent et spécialisé en facilitant la coopération

avec des professeurs associés quelque soit leur placement géographique.

L'e-formation permettra de proposer des programmes individualisés, convenant aux

différents profils d'étudiant. Pour cela, il est nécessaire de faire évoluer l'attitude et les

usages des étudiants afin qu'ils acquièrent des stratégies d'apprentissage convenant au

nouveau dispositif. Dans la présente sous-section, nous proposons de décrire le profil

de l'apprenant égyptien des universités provinciales (3.2.1) et de décrire les retombées

de l'e-formation sur eux (3.2.2). Notre objectif est de cerner les particularités de

l'étudiant égyptien et de son contexte d'apprentissage afin de proposer des mesures de

changement adéquats.

3.2.1 Profil d'apprenant étudié12

L'étudiant suivant une e-formation est un adulte appelé à travailler seul, chez lui, dans

une atmosphère qui lui est propre. Il est occasionnellement amené à participer à des

ateliers où il rencontre un nombre restreint de personnes et ses contacts avec

l'université se font généralement par l'intermédiaire d'un tuteur. Il doit gérer lui-même

son temps, son rythme d'étude et développer, en partie du moins, sa propre démarche

d'apprentissage.

La présente partie se veut de décrire le profil des étudiants des universités

provinciales publiques inscrits dans des formations en sciences humaines, plus

12 L'annexe 2 présente dans un tableau sept types de profils d'apprentissage.

Page 25: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

25

précisément ceux du secteur des langues et traduction (faculté Al Alsun, faculté de

pédagogie (section de langues étrangères), faculté de Lettres (les sections de

langues)). Bien que nous ne puissions pas confirmer nos propos sans enquête

statistique, nous pouvons dire que le profil décrit ci-dessous semble assez

représentatif présentatif des étudiants d'arts et de sciences humaines en général et

éventuellement de celui des sciences exactes des universités publiques. Je me base sur

ma longue expérience d'enseignante et mon contact permanent avec des étudiants et

des enseignants de plusieurs universités provinciales.

MILIEU SOCIAL

Les étudiants sont issus de milieux sociaux différents : certains viennent du Caire et

d'Alexandrie, d'autres sont issus de familles égyptiennes vivant et travaillant dans la

région du Golf, mais la grande majorité des étudiants proviennent de la ville elle-

même ou des régions rurales, environnantes ou géographiquement assez éloignées.

Ces régions sont généralement défavorisés en infrastructure, y incluse l'infrastructure

technologique. Je m'intéresserai à décrire le profil de cette dernière catégorie étant

donné qu'elle présente, à mon avis, le profil de l'étudiant Egyptien type, en dehors de

l'élite minoritaire. Il faut quand même signaler que les autres catégories partagent un

certains nombre de ces caractéristiques, surtout au niveau psychologique et de

l'aptitude à l'auto-apprentissage.

SEXE ET AGE

Actuellement, les tendances vont à définir les apprenants non par tranche d'âge mais

par besoin et désir pour atteindre des objectifs personnels. Malheureusement, ce n'est

pas encore le cas en Egypte. La clientèle des universités égyptiennes sont quasi-

totalement des jeunes dont la tranche d'âge varie entre 18 et 24 ans. Pendant douze

ans d'enseignement, je n'ai rencontré que deux apprenants plus âgés : deux retraités,

qui voulaient explorer un nouveau domaine.

La prépondérance des femmes est bien sentie dans les champs disciplinaires des

sciences humaines (80 % à la faculté de langues et traduction "Al Alsun" par

exemple). Les étudiants sont célibataires, à part un nombre réduit de filles qui sont

fiancées à la troisième ou quatrième année d'étude.

Page 26: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

26

STATUT FINANCIER DES ÉTUDIANTS

Loin des universités publics du Caire et Alexandrie, la majorité des étudiants est issue

de milieux défavorisés et viennent de régions rurales ne possédant pas de solide

infrastructure. Ils vivent des situations économiques difficiles. Leur situation

financière occupe la première place de leurs préoccupations. Garçons et filles

continuent à résider dans le foyer familial jusqu'au mariage. Les étudiants venant de

régions géographiquement éloignés quittent leur domicile pour aller vivre dans la

résidence universitaire ou louent des appartements.

Les étudiants sont financièrement dépendants de leurs parents : rares sont ceux qui

travaillent. Or, le revenu de la majorité des familles est assez faible, frôlant le seuil de

la pauvreté et ce, même chez des personnes hautement scolarisées.

L'isolement géographique, le manque d'infrastructure technologique et la baisse de

niveau économique se traduit par un manque de culture technologique et un

désintéressement de cet aspect jugé non prioritaire par rapport à la situation

économique critique.

STATUT UNIVERSITAIRE ET ENVIRONNEMENTAL DES ÉTUDIAN TS

L'université se présente comme la continuité normale de l'école secondaire. Pour

apprendre, l'étudiant doit se rendre à l'université (un nouvel environnement à la fois

physique et social) pour recevoir un enseignement qui sera offert en grande partie sur

un mode oral. Il appartient à un groupe d'au moins une trentaine étudiants (mais qui

s'élève parfois à une centaine d'étudiants, nombre qui risque d'augmenter avec la

nouvelle politique éducative de l'Etat visant à augmenter le taux de diplômés

universitaires). Son rythme de travail est habituellement celui du groupe et il est géré

par le professeur responsable.

Peu d'étudiants choisissent leur faculté ou ont une vision claire de leur avenir

professionnel. La répartition dans les universités publiques se fait à base de la

moyenne obtenue au bac. Les étudiants ont une vision pessimiste, bien justifiée, de

leur avenir professionnel. Cela se traduit par un désintéressement, un manque d'intérêt

pour la connaissance et un manque de motivation. Les étudiants sont convaincus que

les études ne vont pas les aider dans leur quête de travail : le taux de chômage assez

important, la qualité médiocre du contenu des programmes et son non-conformité

pour la vie professionnelle, l'absence de formule de stage qui les laisse éloignés du

Page 27: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

27

monde du travail, et maints autres facteurs renforcent leur désintéressement pour les

études.

Malgré le projet national hissant le slogan "la lecture pour tous" qui entame sa

deuxième décennie, la lecture n'a pas réussi à intégrer la culture des Egyptiens (cela

présente une dimension prolongeant l'important taux d'illettrisme). Quant au mode de

lecture numérique, celui-ci est quasi-absent des pratiques et usages d'étudiants et

enseignants, ce qui désavantage la mise en place des e-formations.

STYLE D'APPRENTISSAGE DES ÉTUDIANTS

Les étudiants sont de gros consommateurs de papier. Ils réclament des polycopiés

pour chaque module. A l'école, ils n'ont pas appris de méthodologies de réflexion. Ils

n'apprécient pas que l'on leur demande de mener une réflexion et réclament d'être

évaluer sur des données déclaratives avec des questions basées sur la mémorisation.

La politique de chaque faculté est d'accepter le maximum d'étudiants, quelque soit

leur niveau et leur motivation, par conséquent il n'y a pas de tests ni d'interviews

d'entrée pour s'assurer de l'aptitude des étudiants à suivre le programme proposé, sauf

pour les facultés d'arts où réussir le test d'entrée est une condition d'admission.

PSYCHOLOGIE ET ÉTAT D'ESPRIT DES ÉTUDIANTS

Les étudiants ont tendance à rejeter l'effort. Ils ont envie de faire le moins d'effort

possible. Comme conséquence, ils sont incapables de suivre de formation en

autonomie. Ils sont entièrement dépendant des cours en présentiel qui rythment leur

apprentissage. Ils exigent un contact permanent avec l'enseignant, le harcèlent par des

questions afin de retirer le plus d'information sur l'examen et l'évaluation. Ils

s'ingénient dans leur fréquente demande de réduire le volume du contenu des cours.

Pour cela, la stratégie la plus courante est de perdre la durée du cours à demander, à

plusieurs reprises, l'explication d'un passage donnée. En classe, je me trouve face à

des élèves qui sont habitués à ne pas faire d'effort pour comprendre : il y avait

toujours là une personne pour expliquer plus qu'une fois et à s'ingénier à créer des

exemples.

D'autre part, ils peuvent se plaindre auprès du doyen si un professeur exige qu'une

partie du cours soit travaillée en autonomie. Le problème est qu'ils vont obtenir un

gain de cause : demander aux étudiants de travailler en autonomie est perçu comme

un moyen pour se désister de la préparation du cours.

Page 28: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

28

PERSPECTIVES D’AVENIR DES ÉTUDIANTS

Le marché de travail local propose peu d'offres intéressantes pour les jeunes diplômés.

Par conséquent, les étudiants ont perdu leur motivation pour les études. Dans un

contexte pareil, comment pousser les étudiants à changer leur intention behavioriste et

s'orienter vers l'auto-apprentissage dont la pierre angulaire est la motivation et la

volonté de mener à bien la formation ?

L'université ne présente pas pour les étudiants le moyen de faire évoluer leur

condition de vie. Par conséquent, ils adoptent une attitude négative par rapport aux

cours et à la formation en général. L'e-formation comme alternative ou remède aux

problèmes de l'enseignement traditionnel, peut-elle attirer les étudiants ? La

promotion de l'e-formation dans la société doit se faire de telle façon à ne pas créer

des réactions négatives. Le milieu proche de l'apprenant (ses parents) doit percevoir

positivement le dispositif d'e-formation. Dans un méta analyse, Sheppart et al. (1988)

précise qu'intentions et actions sont étroitement liées. Il ne faut pas perdre de vue ce

constat en voulant mener les étudiants à adopter les NTIC.

Sur un autre plan, les étudiants qui abandonnent leurs études sont rares. Mais cela ne

reflète pas un souci de persévérance. En fait, même s'ils jugent les études peu utiles

pour leur avenir professionnel, n'ayant pas d'alternatif et ne trouvant pas d'emploi

(sous l'influence de la crise du chômage), ils ne se permettent pas d'interrompre leurs

études.

CE QU'ILS PENSENT DU TRAVAIL EN AUTONOMIE

Les étudiants rejettent l'idée de l'autonomie dans l'apprentissage. Ils préfèrent être des

récepteurs passifs de leur apprentissage : recevoir un polycopié pour l'apprendre par

cœur et être évalués par des questions directes testant la mémorisation des données

déclaratives. Comment modifier cet état de choses, fruit des approches

d'apprentissage inculquées depuis la maternelle ?

Le contact enseignant-étudiant est trop étroit. Il est bien fréquent de voir des étudiants

entourant un professeur pour réclamer l'annulation d'une tâche jugée difficile ou

demandant une ré-explication en privée. Il m'arrivait même de recevoir des coups de

téléphone pour me poser des questions concernant les examens.

Cette année par exemple, j'ai assuré un cours sur l'analyse des textes littéraires. Les

étudiants répondaient aisément sur les questions portant sur le contenu informatif du

Page 29: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

29

texte. Par contre, ils étaient incapables de mener une réflexion sur la signification

d'une figure de style donnée, de mener une argumentation, de défendre ou réfuter une

thèse bien que je leur ais fourni des fiches méthodologiques appuyées par des

exemples. Ils appréhendent ce type d'exercices auquel ils n'avaient pas été formés à

l'école et qui n'est pas proposé par d'autres des professeurs. L'enseignant proposant

des évaluations testant leur aptitude d'analyse, de synthèse ou de réflexion fait donc

figure de personne autoritaire, complexant les études.

Le bon côté est qu'au bout d'un moment, on se crée une réputation. J'affronte moins de

résistance de la part des étudiants, ils se sont habitués à mon style. Quand je leur

précise mes raisons et l'intérêt de l'approche pédagogique adoptée, ils sont moins

résistants et presque la moitié entre en jeu.

Cependant, n'ayant pas suffisamment l'envie et la motivation de s'investir et travaillant

toujours sous pression, les résultats pour ce genre d'exercices sont médiocres. Peu

sont les étudiants qui réagissent positivement et veulent progresser. Et, ils exigent tous

d'être suivi de près. Cela doit-il se traduire par un solide service d'accompagnement

ou bien au contraire faut-il les encourager et les guider vers le travail en autonomie ?

La question est aussi de savoir les convaincre de l'importance de l'approche

constructiviste et du travail en équipe.

CE QU'ILS PENSENT DU TRAVAIL EN ÉQUIPE

Pour articuler le travail en classe et le travail en autonomie, je demandais à mes

étudiants de travailler en équipe sur des projets de recherche. Ils éprouvent des

difficultés à travailler ensemble et ce pour plusieurs raisons :

- leur aversion à mener des recherches,

- leur échec à se répartir les tâches sans dispute,

- la difficulté qu'ils trouvent à communiquer entre eux,

- le manque de sérieux et d'engagement de certains membres de l'équipe. En

fait, il arrive lors du travail en équipe que des étudiants travaillent et

d'autres pas. Or la note est répartie également sur tous les membres de

l'équipe. Ceux qui ont pris en charge la réalisation du projet ou du devoir

demandé sont frustrés et éprouvent un sentiment d'injustice. Ils n'arrivent

Page 30: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

30

pas à accepter qu'ils affronteront ce genre de situation dans leur vie

professionnel.

A ces difficultés, s'ajoute parfois le manque de moyens pour mener certains projets :

traduction d'œuvres par exemple, contacte avec des agences en ligne, etc.

Les étudiants n'aiment pas travailler en équipe ni mener des travaux de recherche.

Leur souci n'est pas l'acquisition d'un savoir ou d'un savoir faire mais plutôt de réussir

l'année universitaire. Le scénario annuel que j'affronte dès le début de chaque

semestre consiste en des demandes de diminuer la taille du polycopié, des questions

sur le contenu de l'examen et des plaintes avec chaque devoir. Ils préfèrent ne pas

travailler progressivement tout le long du semestre et se consacrer intensivement

quelques semaines avant les examens à apprendre par cœur des polycopiés. L'idée

d'une progression et de l'acquisition d'un savoir faire ou d'un savoir être ne les incitent

pas, et étant donné que le système en rigueur est basé sur l'évaluation sommative, je

ne peux pas les obliger à changer de méthode. Il faut réussir à les convaincre à

rythmer leur travail sur l'intégralité du semestre même si l'évaluation n'est pas

formative.

L'apprenant est habitué à l'approche behaviouriste. C'est d'ailleurs l'approche

généralement adoptée et largement sollicité par les enseignants. Le professeur est le

canal principal de l'enseignement et la source privilégiée qui donne accès aux savoirs.

Les étudiants ont l'habitude du professeur qui se met debout et explique pendant tout

le cours pour aborder les différents aspects d'un sujet donné. Ils sollicitent leurs

professeurs pour des connaissances déclaratives qu'ils peuvent facilement trouver en

consultant la bibliothèque. Ils attendent que l'enseignant leur fournit l'information,

explique jusqu'à ce qu'ils comprennent et propose des activités avec des réponses

types.

Ils préfèrent solliciter le professeur pour un problème de compréhension au lieu de

solliciter leurs camarades : cela traduit-il un manque de confiance ? Ou bien, c'est

juste une question d'habitude ? Je pense qu'ils ne perçoivent pas correctement l'esprit

de compétition entre eux et préfèrent éviter les aléas du travail en équipe quitte à en

perdre aussi les avantages.

Bref, l'apprenant Egyptien du secteur de sciences humaines, où au moins celui avec

qui j'ai travaillé, est un récepteur parfaitement passif de l'information. Une solution

Page 31: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

31

pour modifier cet état de choses est de modéliser les intentions des apprenants dans le

but qu'ils acceptent les technologies de l'information. Comme modèle possible, citons

le modèle d'acceptation de la technologie de Davis (1985) référé comme TAM

(Technology Acceptance Model). Le but de ce modèle est de prédire l’acceptabilité

d’un outil et d’identifier les modifications qui doivent être apportées au système afin

de le rendre acceptable aux utilisateurs. Davis détermine le lien de causalité entre

d'une part, la croyance en l'utilité des systèmes d'information et la facilité de leur

utilisation, et d'autre part les intentions des usagers et les usages actuels du système.

Les étudiants ne sont pas guidés en fonction de leur niveau dans la spécialisation du

cours : il n’y a qu'un seul parcours pédagogique possible. L'e-formation peut pallier à

ce problème en proposant plusieurs parcours en fonction des profils des utilisateurs.

INTÉRÊT ET MODE DE VIE DES ÉTUDIANTS

Pour pouvoir identifier les moyens permettant de conduire les étudiants à changer de

style d'apprentissage pour en adopter d'autres plus aptes à intégrer les innovations

technologiques, il est nécessaire de cerner clairement et explicitement la sémantique

social de leur environnement. Quel l'image a la société du Web qui représente un

élément majeur de l'e-formation ? Je connais des familles qui interdisent à leurs filles,

et parfois leurs fils aussi, de consulter l'Internet par éthique. En fait, beaucoup de

familles dans les régions rurales ont une vision péjorative du Web jugé comme

élément de corruption morale13.

3.2.2 Retombées de l'e-formation pour les étudiants

Répondons d'abord à cette question : les étudiants des universités provinciales

sont-ils prêts à suivre des e-formations ?

Des éléments précités, il est évident que la réponse est négative. Les établissements

désirant implémenter des dispositifs d'e-formation doivent être prêt à recevoir des

réactions différentes de la part des étudiants qui ne vont pas adopter avec le même

degré le changement de paradigme et de style d'apprentissage. Mais cela ne signifie

pas que la situation ne peut pas évoluer.

Une solution serait d'élaborer des cours prévoyant la différence dans les styles

d'apprentissage tout en aidant les étudiants à s'adapter à de nouveaux styles et en les

13 Le téléphone mobile se présente comme moyen de livraison alternatif du contenu pédagogique. Mais

à quel prix tenant compte de la situation économique ?

Page 32: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

32

orientant vers l'auto-apprentissage. En fait, selon Cooper (1999), les apprenants

autonomes sont potentiellement aptes à réussir des formations à distance. Il souligne

qu'un manque de capacité au travail en autonomie et à l'auto-apprentissage va se

traduire par une inefficacité et une incapacité à travailler correctement dans un

environnement virtuel.

D'autre part, il faut identifier les principaux facteurs de succès des e-formations et les

différentes stratégies permettant aux étudiants de s'approprier les TIC. Pour cela, il

faut puiser dans les recherches et les approches existantes et les manier pour qu'elles

conviennent au contexte égyptien. Dans la suite de la partie, nous discuterons de cinq

aspects de ce changement de conduite :

– L'identification des principaux facteurs de succès

– La remédiation au sentiment d'isolement

– L'adaptation d'un nouveau style d'apprentissage

– La distinction des phases d'appropriation des TIC

– Les recommandations pour l'intégration des TIC

3.2.2.1 Identification des principaux facteurs de succès

Il est nécessaire de mener des études prospectives pour déterminer les facteurs de

réussite et de succès des dispositifs d'e-formation, et qui sont différents de ceux des

dispositifs traditionnels. Les études rétrospectives menées déjà dans d'autres pays

montrent que les étudiants ayant déjà utilisé des TIC ont plus de chance de réussir leur

e-formation. Une familiarisation progressive avec les TIC s'avère donc nécessaire.

En plus, il est prévu que le profil des étudiants changera dans les dix prochaines

années, la fourchette d'âge sera plus étendue. Leurs expériences éducatives varieront

aussi. Par conséquent, la remise à niveau peut s'avérer bien importante, surtout qu'un

étudiant à distance est obligé de travailler plus pour atteindre ses objectifs.

D'autre part, il est nécessaire de s'assurer de la fonctionnalité de l'infrastructure

technologique avant d'implémenter un dispositif d'e-formation. En fait, les difficultés

liées à l'infrastructure technologique peuvent susciter la frustration des apprenants et

avoir une force dissuasive : disfonctionnement des hardwares, mauvaise configuration

des logiciels, lenteur ou plantation du serveur, busy signals, interdiction d'accès, etc. Il

Page 33: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

33

est aussi nécessaire que l'enseignant ait une formation de base pour être à même à

résoudre les problèmes technologiques élémentaires.

3.2.2.2 Remédiation au sentiment d'isolement

Bourner et Flowers (1997) précise que l'implantation d'un dispositif d'e-formation doit

être nécessairement accompagnée d'un solide dispositif de tutorat visant à assurer le

contact humain avec les apprenants pour contrer le sentiment d'inquiétude et tout

découragement dû à l'isolement.

3.2.2.3 Adaptation à un nouveau style d'apprentissage

L'apprenant ne peut plus se permettre d'adopter un comportement passif. Il faut qu'il

devienne un agent actif de son apprentissage. Ce point de vue est approuvé par

Hawkes et Cambre (2000) qui voit que l'apprenant a besoin pour atteindre ses

objectifs et réaliser des résultats de prendre en charge son propre apprentissage.

L'apprenant a ainsi besoin de s'auto-motiver. Cela a lieu grâce aux interactions avec

l'enseignant.

La question est de savoir comment réussir ce changement de conduite et permettre

aux étudiants de développer des styles d'apprentissage adéquats pour l'e-formation14.

Pour Spencer et Karmiloff-Smith (1997), le développement d'un construit humain

comprend les processus dynamiques (mécanismes internes et influences externes) qui

s'élaborent dans le temps. Le style d'apprentissage et son développement est donc à

envisager autant en terme de maturité biologique que d'expériences éducatives

médiatisées ayant lieu sur une trajectoire temporelle. Il en résulte notre manière

propre de se représenter comme apprenant.

D'autre part, il ne faut pas oublier que le mécanisme du développement de l'aptitude à

l'auto-organisation chez l'humain et sa disposition à la construction de représentations

sont alliés aux apports d'interactions avec les composantes de son environnement.

Quant à la vision expérientielle, elle propose un mécanisme du développement de

l'aptitude à l'auto-organisation chez l'humain, alliée aux apports de l'interaction avec

l'environnement (Varela, 1989). Plus précisément, le cerveau est naturellement

disposé à la construction de représentations par l'entremise d'interactions avec les

composantes externe et interne de son environnement. Cette vision témoigne de la

14 L'annexe 5 présente un ensemble de stratégies d'apprentissage propices pour la formation à distance

et le travail en présentiel.

Page 34: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

34

construction chez l'humain de représentations du monde dont la source est la

multitude de ses expériences de vie (Nelson, 1996). Ces interactions sont donc situées

socialement et culturellement. La manière dont l'apprenant actualise ses

représentations, souvent en termes de préférences et d'intérêts au cours de son

développement, reflète la construction du style d'apprentissage (Leblanc et ses

associés, 2000).

Les interactions sociales et culturelles sont donc à prendre en considération lors du

développement du style d'apprentissage des étudiants. En fait, le style d'apprentissage,

doit être compris en contexte. Leblanc et ses associés (2000) précisent :

"Les représentations de soi comme apprenant qui sous-tendent notre

manière d'apprendre sont fortement implicites. Le style d'apprentissage est

façonné tout à la fois par le monde ambiant et le vécu de l'apprenant. Dans

un premier sens, le contexte comme «ce qui entoure», constitue la toile des

actions et pratiques primaires externes de la culture, les objets et les mots

utilisés par l'apprenant c'est-à-dire ce qu'il fait (son comportement), ce qu'il

dit et son cadre de vie."

Ainsi, la première étape pour développer le style d'apprentissage des apprenants et les

orienter pour plus d'autonomie est de passer par une enquête statistique et analytique

rigoureuse des différents aspects du contexte dans lequel ils évoluent (familial, social,

éducatif, environnemental, culturel, etc.) et ce, sur une échelle nationale de préférence

et non sur un simple échantillon qui réduira les possibilités d'obtenir des résultats

généralisant fiables.

Leblanc (2000) met en exergue un sens second du "contexte". Le contexte du style

d'apprentissage représente l'écologie des activités humaines quotidiennes de

l'apprenant. Cela signifie qu'une vision étroite de l'apprenant en classe ne permettra

pas ni de faire évoluer sa façon d'apprendre ni de lui faire adopter les NTIC. Il est

nécessaire d'aller au-delà et proposer des solutions favorisant un enseignement radical

(dans le sens qu'il mène à un changement de conduite) et libéral (dans le sens qu'il

s'intéresse plus aux processus cognitifs et l'épanouissement de la personnalité de

l'apprenant qu'au contenu informatif qu'il a ingurgité).

L'apprenant doit savoir faire son propre analyse (en répondant à des questionnaires) et

savoir comment il apprend (les nouveaux outils technologiques par exemple, un

Page 35: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

35

nouveau logiciel), comment il évolue pendant la réalisation d'un travail en équipe. Il

doit apprendre à cerner sa manière et ses actions, comprendre son processus de choix

de stratégies pour réaliser les tâches qui lui sont inculquées.

3.2.2.4 Distinction des phases de l'appropriation des TIC

Le processus d'appropriation des TIC se compose de trois phases.

La première phase : la familiarisation

Au début, il faut mettre les apprenants en contact direct et naturel avec des dispositifs

d'e-formation (et pourquoi ne pas commencer par des visioconférences ?). Ils vont

ainsi se construire indirectement une représentation comportementale et acquérir un

savoir-faire. Il est nécessaire de présenter l'initiation au TIC et à l'auto-apprentissage

comme un jeu et non comme une obligation. Progressivement, l'apprenant adoptera un

rôle plus central dans son apprentissage et deviendra plus autonome (Lave et Wenger,

1991)15.

La seconde phase : le développement général de la personne

Il s'agit d'une phase mentale au cours de laquelle il faut verbaliser les connaissances,

rendre l'apprentissage de nouveaux dispositifs obligatoires. L'apprenant sera ainsi apte

à interpréter les événements en fonction de nouveaux contextes socioculturels qui

enveloppent ses conduites d'apprentissage.

La troisième phase : aider l'étudiant à l'auto-évaluation

Finalement, il faut rendre l'apprenant capable de s'auto-évaluer en cours et au terme

de ses apprentissages. Ce dernier jugement motivera une décision de modifier ou non

les activités en fonction du résultat. Il faut inciter l'apprenant à une prise de

conscience et une connaissance des nouvelles manières et contextes d'apprentissage.

Les applications possibles d'une identification du style d'apprentissage sont riches

autant pour l'étudiant que pour l'enseignant : pour l'étudiant, il s'agit d'une source

d'information qui peut lui permettre d'améliorer ses conduites d'apprentissage; pour

15 Dans leur article, Leblanc et ses associés précisent que "l'idée de flexibilité de style («style flexing»)

renforce la dimension dynamique ou changeante du style en ce sens que l'apprenant peut faire un choix délibéré d'expérimenter une voie d'accès autre que celle qu'il prend habituellement. C'est souvent par le biais d'une auto-évaluation formelle de son style d'apprentissage, grâce à un instrument fiable et valide, qu'un individu arrive à cerner le style qui lui est propre et à mieux comprendre comment s'adapter à différents contextes d'apprentissage pour en profiter." (Leblanc et ses associés, 2000)

Page 36: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

36

l'enseignant, c'est davantage une occasion d'enrichir sa pratique professionnelle.

(Leblanc et al. 2000).

3.2.2.5 Recommandations

Pour rendre l'ordinateur et Internet accessibles pour les apprenants

La majorité des apprenants vivent une situation économique précaire accrue par

l'impossibilité de trouver un travail à temps partiel ou un emploi d'été. A cause du

chômage et la difficulté de trouver un emploi, les apprenants n'ont pas la possibilité de

travailler en parallèle avec leurs études pour améliorer leur niveau de vie. Presque

tous les étudiants dépendent financièrement de leurs parents qui souffrent dans la

plupart d'une situation économique désavantageuse. Il est nécessaire de venir en aide

des étudiants défavorisés et les équiper de micro-ordinateurs. Pour réaliser cela, il

faut, d'une part, équiper les campus universitaires en infrastructure numérique et accès

Internet haut débit et wifi – ou wimax – gratuit, et d'autre part, développer des

mesures d'aide financière aux étudiants et des dispositions d'accompagnement et de

formation16. Pour trouver les fonds nécessaires, il faut trouver des extra-budgets : des

investissements du gouvernement et des universités, des partenariats avec des

fournisseurs de micro-ordinateurs, des éditeurs de logiciels afin de proposer des

contenus numériques à des tarifs préférentiels, etc.

Pour encourager les apprenants et modéliser leurs intentions vis-à-vis de l'e-

formation

Il faut organiser des séances de représentation mettant en exergue l'utilité de l'e-

formation pour les apprenants ainsi que des formations à l'usage d'Internet, des

plateformes éducatives et les innovations technologiques qu'ils seront amenés à

utiliser afin de les rendre plus à l'aise et plus effectifs avec les TIC.

Ils devront avoir à leur disposition un tuteur en informatique qui les guidera et

répondra à leurs questions et résoudra les problèmes technologiques qu'ils

affronteront.

Pour modifier le profil de l'apprenant

16 Selon Beckstrom et ses associés un investissement de 2,163 livre égyptien par étudiant et par ans

suffit pour mettre en place l'infrastructure technologique nécessaire, ce qui représente très peu d'investissement : " One model expects that an investment of 2,163 LE per student per year will be sufficient to provide the infrastructure and content to address just the incoming undergraduate student problem alone. " (Beckstrom et ses associés, 2004).

Page 37: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

37

Pour rendre l'intégration de l'e-formation effective, il faut adapter la performance du

système aux caractéristiques individuelles de tout apprenant. Le contenu doit être mis

dans un contexte familier et compréhensible pour l'apprenant. Plusieurs techniques

permettront d'affiner le profil de celui-ci :

1. La création de modèles stéréotypiques

Il s'agit là d'un moyen très effectif de modélisation de l'utilisateur. Les apprenants sont

classés par catégories et le système personnalise leurs performances conformément à

la catégorie choisie. Un exemple serait la répartition : débutant, intermédiaire et

avancé.

2. Le modèle de Superposition ou la synthèse des compétences

Ce modèle est largement utilisé dans les systèmes d'apprentissage de logiciel et

d'adaptation hypermédia. Il s'agit d'une progression par concept. Un modèle des

connaissances de l'apprenant est construit sur les concepts à acquérir. Le modèle est

fréquemment mise à jour pour chaque apprenant conformément à sa progression

(Brusilovsky, 1996). Pour que ce modèle soit effectif, les connaissances du domaine

devraient être conçues d'une manière modulaire. La complexité du modèle dépend de

la granularité de la structure du domaine de connaissances ou de compétences, et de

l'estimation du savoir de l'apprenant. Cette estimation devrait se baser sur un pré-test

d'évaluation.

3. Le modèle combinatoire

Il s'agit d'une combinaison du modèle stéréotypique et du modèle de synthèse des

compétences. L'apprenant est d'abord classé conformément à une catégorie (un

stéréotype) puis ce modèle évolue progressivement à travers le modèle de

superposition selon ses nouveaux acquis.

4. Normes et standards pour les spécifications des profiles d'apprenant

Parmi les normes et standards spécifiant les profiles d'apprenant, citons :

– PAPI. Il s'agit des spécifications publiques et privées de l'IEEE présentant un

format standard pour la représentation des profils des étudiants. Cette norme a

pour objectif de permettre la création du dossier de l'apprenant, susceptible

d'être communiqué entre les systèmes éducatifs pendant son parcours

pédagogique. Le profil de l'apprenant est divisé en quatre zones : les

Page 38: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

38

renseignements personnels (nom de l'apprenant, son adresse, etc.), ses

préférences (comme par exemple ses limites physiques), renseignements

concernant ses aptitudes technologiques ainsi que l'ensemble des métadonnées

de Dublin Core17.

– IMS Learner Information Package (IMS LIP) . Cette norme visant

l'interopérabilité a été conçue sur quatre principes : distribution de

l'information, extensibilité, respect de la vie privée et protection des données,

flexibilité et références externes. L'apprenant devrait comprendre les objectifs

de l'apprentissage, son historique, ses différents structures et contextes.

– GESTALT . GESTALT ou Getting Educational Systems Talking across

Leading Edge Technologies est un environnement éducatif pour

l'apprentissage en ligne qui étend la définition de métadonnées IMS. Un profil

utilisateur est construit à partir d'informations obtenues par l'utilisateur en

demandant à l'utilisateur de remplir des formulaires affichés par un assistant.

Le modèle utilisateur est créé comme un document XML qui est ensuite

stocké sur la machine de l'utilisateur.

D'après nos connaissances, ces normes n'abordent pas le côté pédagogique concernant

l'apprenant, comme les styles d'apprentissage, les connaissances préalables et les

objectifs de la formation de la vie durant concernant la vie professionnelle (life long

learning).

4. Analyse des usages des enseignants

Le rôle de l'enseignant a subi des changements. L'enseignant n'est plus un

dispensateur d'informations mais un « organisateur de situations d'apprentissage »,

c'est quelqu'un qui fait du management, qui coordonne les activités des apprenants en

vue d'atteindre des objectifs dûment définis.

L'enseignant devrait évaluer les objectifs qu'il définit pour ses apprenants. Il se doit de

fixer des buts ni sur mesure ni trop distant de leurs possibilités immédiates. Dans les

17 Il s'agit d'un schéma de métadonnées générique qui permet de décrire des ressources numériques ou

physiques et d’établir des relations avec d'autres ressources. Il comprend officiellement 15 éléments de description formels (titre, créateur, éditeur), intellectuels (sujet, description, langue, …) et relatifs à la propriété intellectuelle. Source : Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dublin_Core).

Page 39: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

39

deux cas, cela risque de ne pas les tirer vers l'avant ou de les dissuader d'entreprendre

son apprentissage.

Selon Webster et Hackley (1997), trois facteurs conditionnent le choix de l'e-

enseignant : son attitude par rapport à la technologie, sa capacité à la maîtriser et son

style d'enseignement. Se basant sur ce constant, nous allons passer en revue dans la

suite de la section les implications de l'e-formation pour l'enseignant (4.1), les défis

qu'ils sont amenés à affronter (4.2) et des conseils pour faire évoluer son style

d'enseignement (4.3). Nous allons lier les théories et les recommandations générales

relatives à l'implémentation de l'e-formation à la réalité de l'université égyptienne et

des pratiques du corps professoral.

4.1 Les implications de l'e-formation pour l'enseignant

� Adoption de nouveaux styles d'enseignement

L'implémentation de programmes d'e-formation dans les établissements

d'enseignement supérieur nécessite un changement de conduite et de rôle de la part

des enseignants universitaires afin d'optimaliser le bénéfice de l'apprentissage virtuel.

Ils doivent être à même de développer des styles d'enseignement plus effectifs,

appropriés à l'apprentissage à distance et favorisant l'autonomie. McFadzean (2001)

met en exergue la dimension psychologique de l'apprentissage. Il affirme le besoin de

passer des approches behavioristes et cognitives où l'enseignant contrôle

l'apprentissage pour une approche humaniste où l'apprenant contrôle son propre

apprentissage. Cette approche pose que la mission de l'éducation est d'assister les

étudiants à l'épanouissement de la personnalité, par conséquent, l'enseignant n'est plus

un fournisseur d'information mais un supporteur encourageant les apprenants à

assouvir leur curiosité. Il faut juste leur montrer le chemin.

Moore (2001) propose des stratégies dont l'objectif est de mener les apprenants à

réussir à prendre les reines de leur formation. La théorie stipule la division de la

distance de l'enseignement en trois phases d'activités : préparation, présentation et

participation.

De son côté, Learning Peaks (2001) précise que dans un environnement

d'apprentissage en ligne, le rôle de l'enseignant se concentre plus sur l'administration

que sur l'enseignement. Il cite quatre compétences principales de l'e-enseignant. Un

enseignant en ligne est à la fois un administrateur, un facilitateur , un technicien et

Page 40: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

40

un évaluateur. Le souci de surmonter les barrières pour avoir un enseignement réussi

avec une technologie appropriée fait parfois oublier que le souci de l'étudiant est

plutôt de s'assurer que le cours fonctionne adéquatement et sans problème. Ce qui est

une grosse erreur.

Les enseignants doivent avoir le temps et les ressources nécessaires pour assurer

l'implémentation de cours en ligne adéquats répondant aux besoins des étudiants.

En plus, la transition pour de nouveau styles d'enseignement doit s'effectuer de façon

efficace pour assurer aux enseignants le soutien et l'aide nécessaire durant et après la

période évolutionnaire.

Pour réussir ce changement de conduite, il est impératif qu'il soit recommandé par la

politique éducative de l'Etat. Des initiatives individuelles de la part du corps

enseignant seraient considérées comme un moyen de se désister de ses responsabilités

d'enseignant fournisseur de l'information (cf. sous-section 4.2). En plus, l'important

taux d'illettrisme technologique parmi les enseignants fait accroître la réticence à

utiliser les innovations pédagogiques et la pression qu'ils puissent faire subir à leurs

collègues prêts à s'initier aux TIC18.

� Effectuer des changements dans la charge de travail

Le changement de rôle de l'enseignant entraîne inévitablement un questionnement sur

le changement des tâches associées au travail. Moore (2000) met l'accent sur

l'importance de ce point politique et pédagogique à la fois. Dans le cas de nos

universités régionales, la réponse à cette question dépend de la disposition de

l'institution et la volonté de ses décideurs à intégrer l'enseignement en ligne et

l'efficacité du dispositif d'e-formation mis en place. La politique éducative de l'Etat

déjà annoncée encourage et soutien l'intégration des TIC.

Plusieurs facteurs contribuent à déterminer la charge de travail de l'e-enseignant : le

temps nécessaire pour réaliser le matériel pédagogique, le degré d'interaction exigée

entre enseignants et apprenants, l'évaluation du matériel élaboré, etc. Moore (2000)

souligne le lien entre les deux facteurs précités et la qualité de l'enseignement

dispensé.

18 D'après ma propre expérience, la dimension sociale de l'appropriation des TIC ne doit pas être

négligée dans la conduite de changement. Fréquemment, j'étais la risée de mes collègues se moquant de mon envie de toujours discuter avec les étudiants des nouvelles technologies dans notre domaine de spécialisation.

Page 41: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

41

Afin que l'e-formation soit un élément clé de l'enseignement universitaire et pour une

intégration efficace de la technologie dans la routine quotidienne, un entraînement du

personnel s'avère nécessaire (Copeland, 2001). Or, cela présente des charges de

travail supplémentaires, surtout pour ceux qui manquent d'expérience et ont besoin

d'un entraînement intense. Cette pression s'accrue avec le besoin de ré-entraîner les

enseignants continuellement pour suivre le progrès technologique dans nos sociétés de

savoirs. Cela nécessite aussi que des fonds soient consacrés à la formation continue du

corps professoral qui doit être conscient et psychologiquement prêt à cette nouvelle

dimension d'apprentissage à vie, essentielle quoique peu répandue.

4.2 Défis à affronter

� Absence ou manque de Motivation

A notre avis, la maîtrise des outils du web pédagogique devrait être intégrée par le

Ministère de l'enseignement supérieur dans le descriptif du profil de l'enseignant,

sinon, il est craint que les enseignants n'aillent pas s'investir dans cette direction. Nous

conseillons aussi d'intégrer l'apprentissage du web pédagogique dans le cursus des

programmes de la faculté de Pédagogie. Mais déjà les enseignants universitaires ne

sont pas choisis sur concours mais plutôt sur un critère d'ancienneté et de mention.

Nous pensons qu'il est temps de modifier cet état de chose et que le corps professoral

soit recruté uniquement sur annonce avec un descriptif détaillé du profil demandé.

Par ailleurs, face au faible revenu des enseignants des universités (environ 200 euros

pour le maître de conférences et 500 euros pour le professeur), la rémunération

financière est un moyen pour les encourager à s'investir en e-formation19. En fait, sans

une volonté et un investissement sérieux de la part du Ministère de l'éducation

supérieur pour motiver les enseignants, nous ne pourrons pas progresser dans cette

direction.

� Formation très limitée aux NTIC (l'illettrisme technologique)

Les enseignants des universités dans leur grande totalité n'ont pas suivi de

programmes de formation ni en didactique ni aux TIC et aux innovations

19 Ce projet est en train de se mettre en place avec le centre national de l'e-formation qui offre des

rémunérations d'environ 1200 euros pour les cours acceptés. Source: National e-learning Center (http://www.nelc.edu.eg/).

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42

pédagogiques. D'après mon expérience, les projets actuellement en cours (HEEP20 à

titre d'exemple) n'arriveront pas à promouvoir les compétences technologiques des

enseignants malgré les sommes investies, et ce pour plusieurs raisons :

1) Le corps professoral assurant ce type de cours dans le cadre du projet manque

déjà d'expérience.

2) Les formations proposées sont basiques et générales : initiation au système

d'exploitation Windows, utilisation de Microsoft Office, initiation à

l'utilisation de l'Internet. Par conséquent, ces formations ne préparent pas les

enseignants à l'e-formation en tant que mode nécessitant des connaissances

technologiques et pédagogiques particulières (manipulation de plateforme, la

conception pédagogique (instructional design21), construction et gestion

numérique des connaissances, les connaissances des normes et standards, etc.).

3) Il n'existe pas de formation diplômante en e-formation et les cours dispensés

ne sont pas abordables : d'une part, à cause de leurs frais qui représentent

environ 60% du salaire d'un maître de conférence et 40% de celui du

professeur22. D'autre part, même les cours dispensés sont assurés en anglais ce

qui réduit leur accessibilité pour un large public d'enseignants.

Bien que l'e-formation attire la curiosité des enseignants, cette curiosité ne se traduit

pas toujours par une volonté de s'investir et de déployer des efforts afin d'apprendre à

maîtriser ce nouveau dispositif. Les enseignants ne se sentent pas aptes à adopter l'e-

formation en tant que mode d'enseignement. D'une part, la quasi-totalité n'a pas suivi

des périodes de formation, et même ceux qui ont été formés (ce qui n'est pas le cas

dans mon université régionale, mais plutôt dans les universités du Caire et

d'Alexandrie) ont suivi des formations de courte durée et de qualité insuffisante.

Généralement, une formation à l'e-formation se traduit par une initiation à l'utilisation

d'Internet. Mais jusqu'à maintenant, l'accès à Internet sur le campus est très limité, il

n'y a pas d'installation wireless, le nombre de postes par laboratoire est réduit, en plus

20 Higher Education Enhancement strategic Plan (www.heep.edu.eg) est un projet national pour la

réforme éducative de l'enseignement supérieur. 21 Il s'agit d'un champ de recherche anglo-saxon s'intéressant à la manière dont on peut organiser la

conception de l'enseignement pour maximaliser son efficacité. 22 Jusqu'à maintenant, les universités ne s'investissent pas dans ce type de formation malgré les projets

nationaux annoncés.

Page 43: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

43

les postes existants sont anciens23, et pour ne rien arranger, les professeurs n'ont pas

d'ordinateur personnel sur campus. Malheureusement, la situation ne risque pas de

s'améliorer, au moins dans un proche avenir : dans une réunion régional des membres

du comité de l'assurance de qualité, l'idée que chaque professeur doit avoir un

ordinateur et un accès internet sur campus a été vivement rejeté par le chef du comité

qui estime qu'il s'agit d'une demande inutile.

� Surcharge du travail

Sur un autre plan, les enseignants des universités régionales ont une charge de travail

beaucoup plus importante que leurs homologues au Caire et à Alexandrie. Il leur est

plus difficile de trouver le temps pour s'investir dans l'e-formation. Un enseignant qui

décide d'élaborer un cours électronique doit le faire sur son temps personnel.

Bien que le Ministère de l'enseignement supérieur ait lancé un projet de rémunération

financière pour la mise de cours sur support électronique, ce projet n'est pas promu

par l'université ni ses facultés. L'initiation doit venir de l'enseignant qui doit contacter

directement le Ministère. Par ailleurs, la grande majorité d'enseignants ignore

l'existence de ce projet. En effet, il existe un grave problème de diffusion de

l'information qui soit arrive trop tard – s'il y a des dates limites – soit n'arrive pas du

tout.

Paradoxalement, bien que l'e-formation présente une solution adéquate pour le

problème du grand public, la situation risque de se détériorer avec l'accroissement du

nombre d'étudiants (voir supra) et l'augmentation de la charge du travail de

l'enseignant qui s'en suit.

� Faible revenue de l'enseignant

En plus de la charge importante en cours de l'enseignant, le salaire médiocre qu'il

touche fait accroître ses soucis. Pour améliorer ses revenus, il se trouve obliger de

travailler dans d'autres facultés ou établissements d'enseignement ce qui augmente sa

charge de travail et réduit le temps qu'il peut consacrer à l'élaboration de cours

électroniques.

Cette dense charge de travail a pour conséquence un désintéressement de toute tâche

sans retombée financier ou carriériste. Ainsi tant que l'élaboration de support

23 Et non recyclable en plus. En fait, les questions écologiques ne sont pas malheureusement prises en

considération

Page 44: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

44

électronique n'est pas liée à un système de rémunération et de promotion, l'e-

formation en tant que dispositif ne trouvera pas son chemin dans les universités

publiques égyptiennes.

� Manque de facilités dans les facultés

Le manque de facilités dans les facultés accroît le désintéressement de l'enseignant.

Comme nous venons de le signaler le professeur de l'université n'a pas de poste

d'ordinateur personnel à l'université. En plus, il est estimé inutile de faciliter

l'impression à la faculté même s'il s'agit d'un tirage de cours. Il est estimé suffisant

d'offrir un poste d'ordinateur pour une dizaine de personnes. Ainsi une demande

d'accès wifi gratuit pour les campus universitaires risque fort probablement d'être

rejetée.

� Manque de base pédagogique de l'enseignant universitaire

Le rôle de l'enseignant a changé, il facilite l'apprentissage et aide l'apprenant à

élaborer des stratégies et à gérer les ressources dont il dispose. Un des défis que doit

affronter l'enseignant est de trouver par lui-même de nouvelles pratiques

pédagogiques favorisant l'autonomie en apprentissage, caractéristique de la formation

électronique ainsi que l'exploitation des ressources du Web statique et interactif.

Malgré la puissance de l'e-formation en tant que dispositif, la vision des enseignants

se limitent à la recherche d'information sur l'Internet en tant qu'utilisation. Aucun

professeur n'utilise par exemple l'e-mail et les listes de diffusion en tant que moyen de

transmission de l'information, aucun n'utilise les forums de discussions ou les outils

de Web 2 comme moyen d'échange et de travail en équipe.

Bref, les enseignants continuent à suivre un mode d'apprentissage traditionnel et ne

pensent pas à adopter un nouveau dispositif.

4.3 Comment l'enseignant peut-il changer de style d'enseignement ?

En dehors des mesures qui devraient être prises pour alléger la charge de travail de

l'enseignant et le former aux TIC, l'enseignant peut au moins faire évoluer son style

d'enseignement. Les pistes suivantes peuvent aider24 :

- L'autodiagnostic de l'enseignant. En connaissant mieux ses propres habitudes

cognitives, l'enseignant pourra les relativiser et sera moins tenté de les privilégier.

24 L'annexe 4 offre une liste, non exhaustive, de stratégies et styles d'enseignement.

Page 45: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

45

- L'autodiagnostic des apprenants. Le non respect du style d'apprentissage des

apprenants hypothèque leurs apprentissages. Dans ce sens, un diagnostic valide des

styles d'apprentissage permettrait de mettre en place une pédagogie appropriée. En

fait, l'identification des styles d'apprentissage devrait permettre une utilisation

optimale des compétences de l'apprenant, une communication plus efficace et la

constitution d'équipes plus performantes lors de travail de groupe.

- La découverte de son propre style d'apprentissage dominant. L'enseignant devait

mieux connaître sa façon d'apprendre qui conditionne sa façon d'enseigner.

- La découverte du style d'apprentissage des apprenants à partir d'enquête

statistique. Cela permettra de mieux les comprendre et trouver par conséquent des

méthodes de travail différenciées.

- La nécessité de diversifier l'enseignement. Face à la diversité des apprenants, il

convient que l'enseignant élargit son registre de comportements didactiques.

L'annexe 3 liste une série intéressante de stratégies d'enseignement avec des liens vers

des ressources en ligne.

5. Pour une implémentation de dispositifs d'e-formation

Dans la présente section, nous passerons en revue les enjeux et obstacles entravant

l'implémentation de dispositifs d'e-formation dans les universités régionales

égyptiennes (5.1). Nous proposerons ensuite des recommandations propices de faire

améliorer la situation actuelle (5.2).

5.1 Enjeux et obstacles

La mise en place de dispositif d'e-formation doit faire face à une série d'enjeux et

obstacles liés à la nature même de l'e-formation en tant qu'innovation, l'organisation

de l'université, l'infrastructure numérique, la culture générale. Elle doit aussi faire face

à des défis d'ordre sociale et psychologique. Nous passerons en revue successivement

ces différents enjeux.

5.1.1 Enjeux liés à la nature même de l'e-formation

L'envergure des retombées d'une pareille innovation peut être importante, surtout

qu'elle contient sa part d'incertitude et qu'elle va à l'encontre de plusieurs pratiques et

valeurs bien ancrées dans le milieu universitaire égyptien et dans la culture sociale. En

Page 46: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

46

plus, les rapports coûts-bénéfices ne sont pas toujours perceptibles à court terme et les

produits ne sont pas stables. Autant de facteurs reliés à la nature même de l'innovation

qui en complique son implantation, disent les spécialistes en diffusion d'une

innovation (notamment Van Den Akker, Keursten et Plomp, 1992 ; Fullan, 1991).

Nous présenterons trois aspects entravant de l'e-formation :

1) L'élaboration de cours électroniques

Les développeurs des cours ne sont pas toujours des spécialistes dans la conception

pédagogique, les théories d'apprentissage et les technologies de l'enseignement. Aussi

les cours développés tiennent-ils rarement compte des normes et standards en rigueur.

Il est indispensable d'offrir des formations pour la conception et l'élaboration de cours

en ligne.

2) La production d'e-cours en langue arabe

La langue aussi présente un obstacle majeur. Il est nécessaire de travailler sur des

plateformes et avec des logiciels qui supportent la langue arabe. Selon Al-Badr

(1998), l'e-formation se heurte dans les pays arabophones par le nombre réduit de

logiciels et de contenus électroniques en langue Arabe, en plus de la non adoption des

standards du script arabe. Etudiants et enseignants éprouvent ainsi des difficultés à

naviguer parmi les sites web anglophones et trouvent que le nombre de sites arabes est

assez réduit. Il est nécessaire de proposer des supports pour le développement et la

gestion du contenu d'e-formation en Arabe

3) Les dimensions politique et juridique

La mise en place de dispositif d'e-formation se heurte à deux obstacles

gouvernementaux majeurs. D'une part, aucune politique réelle n'est mise en vigueur

pour compenser et protéger les auteurs du contenu e-formation et aussi pour protéger

les ressources et les outils mis en place. D'autre part, le Conseil suprême des

Universités n'a pas accrédité aucune formation diplômante dispensée totalement à

distance.

5.1.2 Enjeux liés aux universités traditionnelles

L'inexpérience technologique des universités, leur structure organisationnelle,

l'absence d'une vision partagée, le manque d'investissement du secteur privé dans les

Page 47: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

47

projets éducatifs,… Tant d'obstacles que nous sommes amenés à surmonter afin de

réussir la mise en place de dispositif d'e-formation.

1) L'inexpérience technologique

Les contraintes organisationnelles, financières, de gestion qu'affrontent les universités

égyptiennes sont de taille. Celles-ci n'ont pas actuellement une expérience suffisante

leur permettant d'intégrer l'e-formation et les NTIC dans leur structure

organisationnelle. D'après mes connaissances, les universités ayant incorporées des

systèmes d'information sont minoritaires. On note aussi un manque de sérieux au

niveau opérationnelle malgré toutes les entités qui sont créées (cf. sitographie 9.2.2 :

les acteurs de l'e-formation en Egypte).

La stratégie technologique concernant l'intégration des NTIC dans l'élaboration et

gestion des contenus pédagogiques et dans la structure organisationnelle des

universités doit être claire et opérationnelle.

En tant qu'enseignante dans une université régionale, je peux affirmer qu'un

changement opérationnel et organisationnel n'est pas pour demain tant que les

responsables stratégiques et exécutifs ne changent pas leur façon de réfléchir et ne

sortent pas de l'aspect théorique inspiré de leurs lectures sur des pays qui ont déjà

effectué un parcours important sur le chemin de l'intégration des NTIC en

enseignement. Il est nécessaire que les responsables stratégiques réussissent à

proposer des solutions progressives, convenant à la réalité des universités égyptiennes

(financières, profils des enseignants et des étudiants, infrastructure, établissements,

etc.), basées sur des enquêtes fiables du terrain au lieu d'exporter des solutions toutes

faites qui ne conviennent pas aux spécificités et aux fonctionnalités du pays. De leur

côté, les responsables exécutives doivent vaincre leur aversion aux NTIC – due

essentiellement au manque de connaissance – et accepter de mettre en application les

directives des responsables stratégiques au lieu de les combattre indirectement25.

A l’intérieur même des universités, on voit aussi que l’introduction et la mise en

œuvre des TIC n’est pas évidente pour les enseignants et les décideurs : résistance au

changement des programmes et à l'adoption d'approches pédagogiques différenciées,

25 Beaucoup de questions se profilent à l'horizon : Quelles sont les conséquences de la conversion vers

l'e-formation sur la planification et la gestion des universités égyptiennes ? Comment mener le changement dans un système bureaucratique assez rigide ? Mais d'abord avons-nous besoin de mener des changements : profils des apprenants, qualité de l'enseignement ? Il est certain qu'en répondant à cette dernière question que l'on réussira à convaincre étudiants et enseignants à adopter l'e-formation.

Page 48: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

48

manque d’incitation sous forme de salaire, de primes ou d’avantages de carrière pour

encourager les enseignants à se lancer dans le lourd travail d’adaptation des cours à la

mise en ligne. En plus, quand certains enseignants « qui y croient » entreprennent des

initiatives, il y a souvent un manque de retour d’information vers des niveaux de

décision plus élevés, et peu d’impact sur la définition d’une stratégie générale.

2) Structure organisationnelle des universités

Pollock et Comford (2000) affirme que même s'il existe des convictions que

l'université virtuelle est la solution idéale pour le problème de demande croissante en

enseignement supérieur, cette vision demeure théorique sans mise en pratique

rigoureuse. Les universités ont besoin de suivre la phase transitoire et de changer de

structure pour intégrer les systèmes d'information comprenant entre autre les

dispositifs d'e-formation.

Jusqu'à maintenant les systèmes d'information mises en place ne sont pas

suffisamment rigoureux. En plus, il n'existe pas de cellule TICE dans les facultés et il

n'y a pas vraiment de communication entre les corps administratifs et professoraux

des différentes facultés, et les responsables techniques de l'université.

3) Absence d'une vision partagée et d'un objectif commun largement

sollicité et non pas imposé par les décideurs

Les efforts actuellement déployés montrent qu'il n'existe pas une vision assez solide

de l'e-formation. Or, l'e-formation doit être envisagé comme dispositif ou moyen

susceptible de promouvoir la qualité de l'enseignement. Il est nécessaire d'avoir une

vision claire et précise des objectifs de l'e-formation en Egypte, partagé par l'ensemble

de responsables de l'enseignement à l'université (surtout les enseignants) avec une

intégration efficace de ce dispositif dans la structure organisationnelle de l'université.

4) Manque d'investissement du secteur privé

Les efforts déployés dans le domaine de la formation électronique sont largement

fournis par les pouvoirs publics avec plusieurs agendas en compétition (cf. section 1),

reste à voir des investissements plus importants du secteur privé. En fait, l'implication

du secteur privé dans l'enseignement supérieur public est indispensable pour rendre le

système éducatif plus performant, améliorer les offres déjà existantes et en offrir de

nouvelles répondant aux exigences du marché de travail.

Page 49: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

49

La question de partage des coûts de l'éducation entre ceux qui en bénéficient

directement et la société dans son ensemble devrait être débattue. Face à

l'accroissement du taux de scolarisation induit par les nouvelles politiques éducatives,

l'élargissement des possibilités d'apprentissage et la nécessité d'offrir de nouveaux

programmes d'études, les pouvoirs publics devraient établir de nouveaux partenariats

afin de mobiliser les ressources nécessaires au financement de l'éducation. On note

que dans certains pays comme la Corée et les Etats Unis, les dépenses du secteur privé

consistent essentiellement dans les dépenses des ménages afférentes aux droits de

scolarité, alors que dans d'autres comme l'Allemagne, elles correspondent aux

contributions des entreprises.

5.1.3 Enjeux liés à l'infrastructure numérique de l'université

L'infrastructure actuelle de l'université ne supporte pas l'e-formation à cause de la

faible connexion d'internet, le nombre limité d'ordinateur par rapport au nombre des

étudiants. Elle rend difficile le streaming et le transfert de fichiers contenant des

données et des graphiques assez importantes. La diffusion des technologies de

visioconférence, des classes virtuelles et de la transmission par satellite est très

limitée. On note aussi une inégalité dans l'infrastructure numérique surtout dans les

régions rurales.

Pour réussir l'installation de dispositif d'e-formation, il faut, d'une part, améliorer la

connectivité et l'accessibilité à Internet et mettre en place des réseaux haut débits, et

d'autre part, mettre en place un campus numérique capable de comprendre le nombre

accru d'étudiants. L'accès au campus doit s'effectuer facilement, sans complication

administrative.

Par ailleurs, il faut souligner que l'étudiant n'est pas initié à l'université à l'utilisation

d'Internet : sur 100 étudiants à qui j'ai demandé s'ils ont utilisés un ordinateur, 10

seulement m'ont répondu affirmativement. La grande majorité des étudiants n'a jamais

utilisée d'ordinateur.

5.1.4 Enjeux liés à la culture générale (des enseignants et des

apprenants)

Les innovations pédagogiques trouvent difficilement leur chemin parmi les étudiants.

On affronte aussi un désintéressement de la part des enseignants convaincus qu'ils

peuvent continuer à dispenser des formations dans des formules traditionnelles et qu'il

Page 50: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

50

suffit de résister aux formes nouvelles de transmission afin de les vaincre. Ceci est

fort probablement dû à leur ignorance des réalités de la société des savoir ainsi qu'à

leur manque de connaissance et d'entraînement, ce qui rend cette aversion justifiée.

Cette majorité réticente pense que l'e-formation est moins efficace et moins désiré par

les étudiants que l'enseignement traditionnel dans des classes.

Le problème réside dans le fait que si le gouvernement affiche une volonté de soutenir

les NTIC et dispense les fonds nécessaires, ces fonds sont mal placés avec des

investissements inappropriés qui n'auront pas pour rendement d'intégrer efficacement

les innovations pédagogiques dans les universités égyptiennes. La politique de

recrutement d'enseignant mise en place n'est pas basée sur des concours : aucun

descriptif du profil, aucun descriptif des tâches à assurer.

Sur un autre plan, El Gamal (2005) note que l'approche behaviouriste est la plus

employée dans les milieux universitaires. Cette approche modélise les méthodes

d'apprentissage et d'enseignement dans le système d'éducation égyptien : l'enseignant

est considéré comme la force motrice et le responsable principal de l'apprentissage de

l'étudiant. Pour les étudiants, il est considéré comme la source de l'information et des

connaissances. Cette politique a pour conséquence l'irresponsabilisation de l'étudiant

par rapport à son apprentissage et une résistance à l'autonomie dans l'apprentissage, à

la fois de la part des étudiants qui appréhende l'exigence en effort de cette approche,

et de la part de l'administration de la faculté et des conseils des départements qui

rejoignent les étudiants et estiment qu'adopter cette approche est encourager les

enseignants à se décharger de sa principale tâche de travail.

L'idée que l'enseignant soit un facilitateur d'apprentissage et non pas le centre

d'apprentissage n'est pas courante dans la culture pédagogique égyptienne. Est-ce les

retombées de toute une culture basée sur la centralisation ? Bref, la méthode utilisée

reste la méthode prescriptive selon laquelle l'enseignant indique à l'étudiant la

démarche à suivre et lui fournit toutes les connaissances nécessaires, comme si cela

est possible. Dans la culture générale, l'apprenant ne doit pas donc être un agent actif

de son processus d'apprentissage.

Cette méthode ne permet pas à l'apprenant de développer des capacités cognitives

comme l'habileté d'analyse, de synthèse, d'intégration des connaissances dans de

nouvelles situations, etc. L'e-formation et les NTIC sont perçus par le Ministère de

Page 51: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

51

l'enseignement supérieur comme le moyen de faire évoluer cette culture afin que

l'apprenant devienne un agent actif de son apprentissage. L'enseignant endossera ainsi

le rôle de guide ou de facilitateur. Mais il faut trouver le moyen de faire face à la

bureaucratie dans l'université et contourner la lenteur dans l'évolution des pratiques

d’enseignement et d’apprentissage.

5.1.5 Enjeux liés aux dimensions sociale et psychologique

Dans une société qui regarde de mauvais œil le changement et vante les bienfaits des

bonnes vieilles méthodes quels sont les moyens de faire passer facilement l'e-

formation comme une formule de prestation prometteuse ? Comment convaincre les

enseignants à adopter les environnements virtuels dans l'élaboration et la gestion des

contenus pédagogiques ?

Selon nos connaissance, il existe très peu de communautés d'e-formation au Caire et

aucune dehors. Loin de l'élite minoritaire, la grande majorité des Egyptiens ignorent

ce qu'est un dispositif e-formation ou comment celui-ci peut servir à améliorer la

qualité de l'enseignement. Cette ignorance est aussi palpable dans le cercle des

enseignants de l'université. Certains pensent que l'e-formation est une potion magique,

d'autres la perçoivent comme une cure amère que l'Egypte doit absorber pour s'en

sortir du manque des compétences. L'e-formation ou l'e-learning sont des termes

nouveaux en Egypte. La culture n'a pas encore changé vis-à-vis de ce terme qui n'a

pas encore réussi à s'intégrer dans la société.

Sur un autre plan, il faudra faire face au besoin de contrôle et de censure qui risque

d'entraver toute demande de démocratisation de l'accès à Internet pour les étudiants

sur les campus universitaires26. La politique actuelle est de fournir un nombre limité

de postes pour un nombre assez important d'étudiants et de bien contrôler ainsi l'accès

à Internet. Il n'y a aucun projet d'installation de réseaux wifi.

Dans ce contexte, n'avons-nous pas le droit de douter de la sincérité des intentions

annoncées par les pouvoirs publics d'améliorer la qualité de l'enseignement et

d'accepter la démocratisation d'Internet avec le risque de réduire inévitablement la

censure et le contrôle pour accepter la liberté qui va avec Internet ?

2626 Il ne faut pas oublier que jusqu'à très récemment la VOIP était interdite en Egypte.

Page 52: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

52

5.2 Solutions et recommandations

Avant de discuter des recommandations favorisant l'amélioration du système éducatif

égyptien, nous voulons avancer cette citation de Bakary Diallo :

"Afin de participer à l'effort de développement durable, il est

impératif que les universités africaines ne soient pas

transformées uniquement en consommatrices de programmes

d'enseignement à distance du Nord et que leurs enseignants ne

deviennent que de simples tuteurs de ces programmes. Il faut que

les universités africaines soient en mesure d'offrir des

programmes dans les pays du Sud et dans ceux du Nord. Des

organismes ou des projets comme la coopération française,

l'ACDI, l'AUF et l'UVA, pourraient agir dans le cadre de

politiques générales d'universités africaines et devraient

s'intéresser à la planification, à la mise en œuvre ainsi qu'aux

mécanismes d'évaluation et d'institutionnalisation de

l'introduction des TIC."27

Pour l'intégration des TIC…

Aujourd'hui, la réussite de l'appropriation des TIC est un atout important pour le

développement et l'efficacité des universités. En Egypte, en plus de se développer et

d'améliorer leur efficacité, les universités doivent jouer un rôle de leader dans la

diffusion et l'appropriation des TIC afin de participer à l'effort de développement

durable. Les universités égyptiennes ne pourront jouer ce rôle que si elles trouvent des

stratégies de changement pour intégrer les TIC dans la pédagogie, la recherche et la

gestion (administration, ressources humaines et dossier étudiant).

Le dégagement des ressources financières et humaines nécessaires à la pérennisation

du projet, les investissements du secteur privé, la coopération internationale, le plan

stratégique, le développement professionnel et la motivation des enseignants, la

formation des étudiants sont les critères les plus saillants pour l'évolution escomptée.

27 Diallo, B. Processus de changement planifié pour l'introduction des TIC à l'Ecole des Bibliothécaires

Archivistes et Documentalistes (EBAD) de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar au Sénégal, Colloque développement durable, Ouagadoukou, 1- 4 juin 2004, p. 27 in http://www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a4-diallo.pdf

Page 53: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

53

Or, l'appropriation des TIC, malgré son importance, rencontre plus de barrières que

dans les pays occidentaux. Pour réussir, l'appropriation des innovations

technologiques dans les institutions d'enseignement supérieur doit être planifiée

minutieusement et le processus doit être ancré dans les réalités socioculturelles.

Plusieurs facteurs doivent être prises en considération comme par exemple : entraîner

adéquatement les enseignants, intégrer de nouvelles stratégies d'enseignement, initier

et familiariser les étudiants à ce mode d'apprentissage et observer leurs préférences et

leurs styles d'apprentissage par des études, optimaliser l'usage des NTIC et les outils

du Web (les outils de communication, de recherche, les ressources numériques, etc.)

Une planification stratégique est essentielle pour préparer le changement, le mettre en

place et l'institutionnaliser. Cette planification stratégique doit rendre compte de

plusieurs points cruciaux :

1) Définir l'e-formation en tant que terme. Il est nécessaire de donner une

définition claire de l'e-formation et de sa finalité pour faire face aux

définitions erronées (la recherche sur internet considérée comme forme d'e-

formation), réduites (uniquement l'apprentissage en ligne) ou vastes (toute

technologie facilitant l'apprentissage est une forme d'e-formation). Il est

également nécessaire de dispenser une large diffusion des avantages de l'e-

formation perçue parfois comme une forme inférieure en comparaison au

cours en présentiel. Ces deux formes sont parfois perçues comme des formes

en compétition et non pas comme des formes en complémentarité. Peu de gens

sont conscients du potentiel de l'e-formation pour l'amélioration de la qualité

pédagogique et pour une diffusion efficaces des chances d'apprentissage.

2) Une vision globale et à long terme de la restructuration éducative et de

l'introduction des TIC . Il faut penser l'e-formation en tant que projet de

réforme éducative et non pas en tant que projet technologique. En fait, une

vision commune de l'e-formation en Egypte est impérative. Il existe plusieurs

visions adéquates, d'autres en compétition, mais aussi une idée largement

approuvée par les pouvoirs publics de l'importance de l'e-formation pour le

présent et l'avenir de l'Egypte et que ce modèle amènera avec lui la solution au

problème du grand nombre d'étudiants dans le système universitaire égyptien.

Il faut partir de ce constat.

Page 54: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

54

3) Analyser les besoins et les potentialités du milieu face au changement en

perspective. le besoin et la pertinence de l'innovation proposée devraient être

bien circonscrits. La place donnée au projet par rapport aux autres réalités du

milieu devrait être explicitée afin d'éviter que l'e-formation ou l'innovation

souhaitée ne soit en compétition avec d'autres programmes de l'institution.

4) Analyser les objectifs visés. L'intégration des TIC exige une analyse des

objectifs visés sous plusieurs angles auxquels il faut prévoir des mesures et des

ressources :

a. l'angle technologique (équipement, logiciel, câblage, support

technique, rénovations physiques nécessaires, etc.),

b. l'angle organisationnel (tâches qui seront modifiées, ressources à

déplacer, développement de nouvelles procédures administratives,

etc.),

c. l'angle de la formation à offrir aux futurs usagers (type de formation,

suivi de la formation, etc.),

d. l'angle de l'information à diffuser dans le milieu sur les changements à

venir et les besoins.

e. l'angle éthique (mesures pour assurer la confidentialité de certaines

données, application d'une politique des droits d'auteurs, etc.).

5) Se fixer des objectifs réalistes. Il faut dès le départ se fixer des objectifs

réalistes tenant compte des particularités du contexte socioculturel, de la

situation économique et du niveau pédagogique et technologique des usagers

afin de réussir à les respecter.

6) Prévoir un temps raisonnable pour procéder à l'implantation des TIC. Le

temps moyen d'implantation d'une innovation est d'au moins deux ans, selon

Fullan, Miles et Taylor (1980), pour atteindre une stabilité opérationnelle dans

le milieu de changement et mener à bien non une révolution mais une

évolution. Il ne faut pas oublier que dans les projets d'implantation des TIC,

les attentes du milieu peuvent être particulièrement élevées. Des délais de

toutes sortes retardent souvent l'échéancier prévu : délais de livraison des

équipements ou des logiciels, problèmes imprévisibles d'installation, délais

Page 55: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

55

dus à des incompatibilités d'équipement, rénovations nécessaires, longues

formations, etc. Il faut donc amener le milieu à prendre conscience de tels

délais afin de ne pas entretenir d'attentes frustrantes et démotivantes.

7) Développer une campagne et un plan de diffusion nationales. Les

enseignants doivent proposer les supports numériques de leur cours, que

l’étudiant sera amenés à utiliser seul. Pour cela, il est nécessaire de passer

d'abord par une campagne pour propager l'e-formation en tant que concept. En

fait, en dehors de certains cercles académiques et gouvernementaux limités,

l'e-formation comme solution pédagogique n'est pas largement diffusé. Afin

de propager l'idée de l'e-formation en dehors du cercle académique et

gouvernemental fort restreint et faire connaître les fonctionnalités de ce

dispositif ainsi que les outils technologiques et les stratégies pédagogiques qui

lui sont associés, il est nécessaire de développer et diffuser un plan de

communication nationale sur l'e-formation. Plus précisément, il faut proposer

des séminaires dans les universités s'adressant aux enseignants et aux

fonctionnaires, ou encore passer par des campagnes publicitaires mettant en

exergue les bénéfices d'e-formation et son potentiel. Il faut répondre aux

craintes des enseignants, leur expliquer que le rôle de l'e-formation n'est pas de

remplacer le professeur, leur expliciter le rôle du tuteur et leur préciser le

destin des matériaux pédagogiques qu'ils vont s'investir à élaborer.

8) Tenir des séminaires de préparation au changement et de développement

professionnel. Il est impératif de diffuser une information exacte et

intelligible sur le projet d'innovation et sur l'innovation elle-même. Il faut

s'assurer que les valeurs, les orientations, les objectifs du projet ainsi que les

modalités de l'implantation des TIC sont bien compris par les gens du milieu

en voie de changement. Aussi, il ne faut pas négliger l'importance de la

diffusion de l'information tout au long du projet. Pour ce faire, il faut utiliser

un vocabulaire approprié tenant compte des problèmes propres aux

participants et de leur niveau de compréhension de l'innovation. Il faut éviter

le jargon scientifique ou technique qui ne fera qu'accroître les résistances de

certaines personnes. Il sera aussi utile de créer un comité pédagogique sur

l'intégration des TIC en étroite coopération avec le corps enseignant.

Page 56: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

56

9) Coordonner entre les efforts. La coordination des efforts déployés par les

pouvoirs publics empêchera que des initiatives similaires ne soient lancées en

parallèle comme c'est d'ailleurs le cas actuellement ("Affordable PC" et "PC

for every student" par exemple).

10) Acquérir le matériel technologique. D'une part, il faut vérifier la

compatibilité entre les équipements déjà présents et les nouveaux qui

arriveront. D'autre part, il faut faire un choix judicieux des logiciels. En fait,

jusqu'à 50% des fonds réservés aux ordinateurs devraient être consacrés à

l'acquisition de logiciels. On devrait opter pour des logiciels qui supportent le

curriculum existant mais aussi des logiciels qui permettent de le renouveler.

En outre, on devrait privilégier celles qui soient faciles d'utilisation tout en

étant robustes au plan technique. Il est possible d'utiliser les grilles

d'évaluation de logiciels existantes pour faciliter le choix. L'acquisition du

matériel technologique par la création d'une cellule IT pour le support

technique.

11) Faciliter l'accès des enseignants et des étudiants au matériel informatique.

Il faut maximiser l'accès aux équipements en visant son ubiquité dans

l'ensemble des établissements de l'enseignement supérieur. La technologie

devrait être accessible dès qu'on en a besoin. On peut penser à placer des

équipements non seulement dans des classes mais aussi à la bibliothèque, dans

certains corridors, dans des laboratoires, sur les bureaux des enseignants, etc.

12) Evaluer le projet d'intégration des TIC et de la mise en place du

dispositif d'e-formation. Il est nécessaire de mettre en place un système

d'évaluation et d'inspection rigoureux pour tester et mesurer l'efficacité des

modules élaborés. Fullan (1991) recommande la mise en place d'un système

de contrôle de la performance dans la mise en œuvre du projet (se déroule-t-il

tel que prévu ? faut-il réajuster certains aspects du plan? etc.) ainsi que du

progrès dans l'atteinte des buts, et ce, tout au long de la démarche. Plusieurs

variables peuvent être évaluées : évolution des niveaux de préoccupation et

des niveaux d'utilisation de l'innovation, nouvelles compétences développées

chez les utilisateurs, changements dans la tâche des utilisateurs, attitudes face

à la technologie et face à la tâche, impacts organisationnels, etc. il faudra aussi

mener des enquêtes-sondages pour mesurer l'impact du projet. Finalement, la

Page 57: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

57

mise en place des dispositifs d'e-formation et leur évaluation doivent être

faites dans le respect des normes et standards internationaux.

13) Adopter une approche systémique28 dans la gestion de l'intégration des

dispositifs d'e-formation. Il est nécessaire de concevoir l'université dans une

approche systémique en tant qu'ensemble de sous-systèmes interreliés et en

tant que sous-système d'un système plus englobant (comité national,

environnements d'apprentissage, organisation universitaire, curriculum,

évaluation technologique, communauté environnante, contexte socioculturel et

politique, etc.). Ces sous-systèmes sont interdépendants, de sorte que la

modification d'un aspect d'un sous-système peut avoir des répercussions sur

les autres sous-systèmes et sur le système englobant. Il existe déjà un comité

national pour la mise en place de l'e-formation, mais celui-ci n'est pas

suffisamment effectif.

Dans la suite de la section, nous parlerons plus amplement de recommandations

couvrant trois aspects essentiels de la mise en place d'un dispositif d'e-formation, à

savoir : l'élaboration et la gestion des contenus (5.2.1), l'infrastructure numérique

(5.2.2) et les mesures institutionnelles à adopter pour permettre l'intégration des TIC

(5.2.3).

5.2.1 Recommandations pour l'élaboration et la gestion des contenus

La réforme éducative promise par l'Etat comprend des budgets consacrés aux

enseignants pour la conception multimédia de leur cours. Le projet est inconnu par

presque la totalité des enseignants. Pour le rendre effectif, le moyen le plus efficace à

mon avis est de tenir des séminaires de diffusion dans les différentes universités.

Le projet vise à construire, à partir de cours traditionnellement dispensés dans des

salles de classe, des e-modules au format numérique et multimédia (texte, son, images

fixes et animées), et les mettre en ligne sur une plateforme d’apprentissage. Cela

28 L'approche systémique a pour principe qu'un système tend à se perpétuer par lui-même. Aussi,

lorsqu'un élément nouveau y est introduit (par exemple, un laboratoire d'ordinateurs est installé), le milieu tendra à rechercher le même fonctionnement qu'avant l'arrivée de cet élément, de manière à ne pas se modifier lui-même (les mêmes pratiques d'enseignement utilisées sans les ordinateurs seront ainsi appliquées). Des efforts particuliers pour modifier divers éléments du système doivent donc être entrepris (par exemple, en offrant de la formation à de nouvelles approches pédagogiques). En outre, l'approche systémique reconnaît la nécessité d'un changement dans les attitudes et les mentalités des intervenants. Ainsi, il ne s'agit pas de chercher à ce que les technologies prennent un rôle plus actif mais à ce que les personnes qui les utilisent modifient leur perception face à celles-ci et face à leur propre rôle dans l'établissement.

Page 58: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

58

nécessite essentiellement de former les enseignants, choisir une plateforme éducative

supportant la langue arabe, mettre en place des réseaux de coopération disciplinaire et

favoriser l'adoption d'une approche constructiviste en apprentissage.

Les ressources pédagogiques devraient comprendre une banque d'objets

d'apprentissage, essentiellement en arabe, dans les différents secteurs. La participation

dans des portails pédagogiques est aussi à envisager.

Dans la suite de la partie, nous nous concentrerons sur cinq aspects de la gestion de

contenus électroniques, à savoir :

– La formation des enseignants,

– Le choix de la plateforme éducative,

– Les coopérations inter-universitaires, internationales et la participation dans

les réseaux disciplinaires existant,

– L'élaboration des cours dans une approche humaniste constructiviste,

– La mise en place de mécanismes de réutilisation.

1) Formation des enseignants

La formation à l'utilisation des technologies en éducation devrait faire partie d'un plan

de développement à long terme dans la carrière des enseignants. Il faudra réserver une

bonne partie des fonds à des activités de formation.

La première étape consiste donc à mettre en place des projets de formation des

enseignants. Des projets sont actuellement mis en place, mais leur rendu est d'après

mon expérience assez médiocre. Ceci est dû essentiellement au fait que le formateur

des formateurs n'est pas un professionnel. Il s'agit d'un professeur des universités,

dans la plupart des cas un vice-président de l'université, un doyen, un vice-doyen ou

un chef de département qui a suivi une formation pour les formateurs d'une durée de

30 heures. En plus, les cours d'initiation à la technologie proposés sont d'ordre général

et n'abordent pas des aspects de l'e-formation.

Il faut donc proposer des cours montrant aux enseignants les étapes de l'élaboration de

cours en ligne et le moyen de profiter des ressources numériques déjà disponibles en

ligne. A mon avis – je me permets cette généralisation – l'enseignant Egyptien a

besoin d'une double formation. D'une part, il a besoin d'actualiser ses connaissances

Page 59: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

59

dans son domaine de spécialisation. D'autre part, il a besoin d'apprendre à manœuvrer

les outils technologiques nécessaires pour son travail d'enseignant. Une coopération

entre les universités égyptiennes (la création de réseau) est essentielle pour accélérer

le processus de formation en favorisant une approche socio-constructiviste

d'apprentissage, tissant des liens de coopération entre les enseignants du même

domaine de spécialisation à travers les universités. Malheureusement, la notion

d'équipe de recherche ou de réseau regroupant des chercheurs et des enseignants de

plusieurs universités n'existe pas bien qu'une pareil coopération ne soit essentiel pour

l'amélioration de la qualité de l'enseignement dispensé.

Le volontarisme

Pour réussir le projet et éviter les résistances au moins au début, il faut se baser sur le

volontarisme tout en encourageant les enseignants volontaires en les libérant d'un

certain de leur temps de travail en présence, soit 20%. Cela signifie qu'il faut

commencer par une implantation “d'abord en profondeur” avec les enseignants

intéressés puis de viser progressivement une implantation “d'abord en étendue” avec

un accès égal à tous aux technologies.

Proposer un système permettant de dégager du temps pour l'enseignant qui veut

élaborer son cours sur un support électronique (20% par exemple) encouragera les

enseignants à participer dans le projet.

Adaptation des stratégies d'enseignement et des modèles de conception

pédagogique

A travers le projet, l'enseignant devra réussir à adopter de nouvelles stratégies

d'enseignement adaptées au profil de l'étudiant Egyptien afin de l'initier à l'auto-

formation, au travail en équipe et à l'utilisation des outils technologiques. Le Web

deviendra ainsi un outil cognitif permettant un accès à des matériels du cours plus

riches et denses (documents, discussions sur le cours, contributions des autres

étudiants, simulations, projets, aides etc.).

A travers le projet, l'enseignant apprendra aussi les modèles de conception

pédagogique et fera connaissance de la complexité de la communication dans les

environnements d'apprentissage virtuels. Il comprendra que le contenu pédagogique

uniquement ne peut pas améliorer la qualité de l'apprentissage et que le contexte joue

Page 60: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

60

aussi un rôle primordial. Le projet fournira ainsi à l'enseignant les directives facilitant

le discours critique et l'enseignement supérieur à travers l'e-formation.

Par ailleurs, il est recommandé que chaque enseignant ait un ordinateur sur son bureau

et un ordinateur à la maison afin de les rendre à l'aise avec cet outil. Les enseignants

vont ainsi envisager les ordinateurs et les autres technologies comme étant des outils

efficaces dans leurs classes. La préparation de programmes d'achats regroupés

d'ordinateurs et de périphériques peut s'avérer une solution intéressante.

Mise en place de conditions maximales pour la formation

Il faut porter une attention particulière à la manière dont la formation est dispensée :

• donner la formation sur place ;

• privilégier une formation donnée par des spécialistes ;

• prévoir un temps suffisant pour l'apprentissage ;

• privilégier le volontariat plutôt qu'une participation obligatoire aux sessions de

formation ;

• ne pas donner des formations uniquement sur des sujets d'ordre technique : les

formations doivent aussi porter sur l'intégration en pédagogie et sur la

sélection et l'évaluation de logiciels éducatifs ;

• lors des sessions de formation, prévoir un équilibre entre les exposés et les

exercices ;

• fournir des guides (techniques et pédagogiques), des plans détaillés du

curriculum ainsi que du matériel que les enseignants peuvent apporter avec

eux après la formation ;

• chercher à lier la formation aux pratiques personnelles des enseignants ;

• lors des formations, maximiser l'interaction entre les participants ;

• prévoir des libérations de charge des enseignants pour leur permettre de

réinvestir leur formation et notamment de mettre au point des applications

pédagogiques de l'ordinateur.

Prévision des mécanismes de suivi à la formation

Page 61: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

61

Il est possible par exemple de faire un suivi des problèmes rencontrés avec un logiciel

et de diffuser des suggestions pour les prévenir et les régler (via un bulletin local, le

courrier électronique, etc.).

Par ailleurs, certains outils méthodologiques peuvent être diffusés régulièrement. Par

exemple, on peut diffuser des moyens pour aider les enseignants à structurer leurs

utilisations de la technologie (exemple : documents d'aide à la planification, scénarios

pédagogique, etc.).

2) Choix de la plateforme éducative

Il faudra choisir une plateforme éducative qui à la fois :

- rencontre le mieux les standards qui se mettent en place en matière de

formation à distance,

- supporte la langue arabe,

- soit open source, au cas où les universités se déclarent incapables de soutenir

financièrement la plateforme.

3) Coopérations inter-universitaires et internationales, et la participation

dans les réseaux disciplinaires

La création de réseaux par discipline au niveau des universités égyptiennes permettra

aux enseignants de renforcer la coopération entre eux dans le but de produire et co-

produire des cours. En plus, une participation active dans les réseaux disciplinaires

déjà existants sur la toile et les coopérations internationales devront renforcer leur

expérience dans leur discipline respective.

Ces réseaux non seulement offrent des possibilités concrètes d'entraide, mais sont

aussi des éléments de motivation et de valorisation non négligeables pour les

utilisateurs qui ont ainsi l'occasion de livrer leurs propres témoignages en cours de

processus d'innovation. Ces réseaux peuvent notamment utiliser le courrier

électronique pour échanger leurs trouvailles, problèmes, expériences, etc. Ils

favoriseront ainsi le travail en équipe, sur les programmes et les scénarios de cours,

avec utilisation de compétences en pédagogie et en écriture multimédia. Les

enseignants vont avoir l'occasion de se familiariser aux NTIC tout en effectuant des

séances de remue-méninges.

Page 62: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

62

Sur un autre plan, des partenariats avec des firmes privées, des équipes de recherche,

des organismes publics présenteront une aide précieuse. Ces partenariats peuvent être

de diverses natures : équipement, logiciels, formation, expertise, recherche, etc. Si

l'université peut se le permettre, il peut être utile d'engager des consultants pour

certains aspects du projet. Pour réussir de pareilles initiatives, il faut être disposé à

accepter l'aide externe sans en être trop dépendant.

4) Elaboration dans une approche humaniste constructiviste

L'élaboration et la gestion des contenus électroniques doivent avoir lieu loin de

l'influence de la culture behaviouriste et de la passivation de l'apprenant. Il est craint

que ces valeurs ne deviennent une cyberculture si les enseignants n'adoptent pas des

stratégies d'apprentissage favorisant l'autonomie et le constructivisme.

Cet obstacle culturel présente la barrière la plus importante et il faut l'aborder

délicatement et progressivement afin d'éviter un rejet, à la fois de la part des

enseignants et des étudiants.

5) Mise en place de mécanismes de réutilisation

La mise en place de mécanismes facilitant la réutilisation du contenu d'apprentissage

et des cours développés permettra d'augmenter sa durée de vie. Comme ceux-ci sont

souvent coûteux et prennent beaucoup de temps à développer, le potentiel de chaque

réutilisation devrait être au maximum afin d'obtenir le maximum de retour sur

l'investissement. Il existe un certain nombre de facteurs qui augmentent le potentiel de

réutilisation des contenus d'apprentissage, citons à titre d'exemple :

1. la granularité du contenu

2. l'efficacité des métadonnées descriptives

3. l'emballage du contenu et de métadonnées à des fins de distribution

5.2.2 Recommandations pour l'infrastructure numérique

L'adoption des NTIC par les enseignants et les étudiants ne peut pas avoir lieu sans

une révision de l'infrastructure numérique des universités et du pays en général.

1) Les campus numériques universitaires

Compte tenu la situation économique de la grande majorité des foyers égyptiens dont

l'achat des équipements technologiques est au-dessus de leurs moyens, il est

Page 63: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

63

nécessaire de faciliter l'accès à l'ordinateur et Internet à l'université en mettant en

place des campus numériques. En fait, l'ordinateur ne s'est pas encore démocratisé en

Egypte et nous ne pensons pas que la situation s'améliorera dans un proche avenir29.

Dans un tel contexte, les universités comptant s'investir dans l'e-formation devront

aider les étudiants à s'offrir des ordinateurs et à avoir accès à un Internet haut débit.

Offrir aux étudiants au sein de l'université des espaces où ils peuvent travailler en

ligne est donc primordiale30. La mise en place d'un campus numérique a plusieurs

avantages. Premièrement, les étudiants pourront lire le cours quand ils veulent, ils

n'auront pas perdu l'information en cas d'absence. Deuxièmement, ils pourront le lire à

plusieurs reprises. Troisièmement, ils auront plusieurs accès au cours conformément

aux différents profils. Le cours sera donc plus individualisé. Quatrièmement, cela sera

l'occasion de familiariser les étudiants aux nouvelles technologies dans un

environnement qui leur offrira du support humain si nécessaire. Dans ce cadre, il faut

signaler l'expérience du centre d'e-formation de l'Université du Caire (CAIRO

UNIVERSITY E-LEARNING CENTRE (CUELC)) en tant qu'expérience pionnière.

L'objectif du centre est d'offrir du support écrit et du streaming en différé aux

étudiants de l'université.

En parallèle, il faut doter les classes d'une unité de démonstration multimédia

(ordinateur, moniteur, écran de projection, en plus d'un magnétoscope, d'un lecteur de

vidéodisques ou de disques optiques compacts) et de relier les ordinateurs de la

faculté, ou au moins du département, en réseau.

2) L'infrastructure du pays

L'infrastructure télécommunicationnelle en termes de lignes de communication, de

circuit de données, d'ISPs et de communication satellite permettra de dispenser des

formations en ligne. L'infrastructure a besoin de gagner en puissance. En fait, les

pouvoirs publics comptent augmenter les connections téléphoniques d'un million par

an. Cela va se traduire par une augmentation de la possibilité de se connecter à

Internet mais risque néanmoins d'affecter négativement la mise en place des

29 Ces propos peuvent sonner pessimistes mais ils décrivent malheureusement la réalité.

30 Il ne faut pas se dire que s'ils sont toujours amenés à venir à l'université alors mieux vaut assurer des

cours en présentiel. D'une part, TIC et Internet offrent des ressources additionnelles inestimables. D'autre part, on ne peut pas envisager de faire partie des sociétés des savoirs sans faire apprendre à la population la manipulation des innovations technologiques.

Page 64: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

64

dispositifs d'e-formation si cette expansion n'est pas accompagnée d'une puissante

bande passante.

Sur un autre plan, jusqu'à très proche, l'Etat interdisait la VOIP (Voix sur IP). La

question est de savoir empêcher l'interdiction d'une nouvelle technologie dans

l'avenir.

5.2.3 Recommandations concernant les mesures institutionnelles pour

l'intégration des TIC

Parmi les mesures institutionnelles que les universités devront prendre pour réussir

l'intégration des TIC, citons :

1) La souplesse dans les procédures d'achat d'équipements, de logiciels et d'autres

fournitures.

2) La mise en place de structures de support technologique.

3) La promotion du personnel qui participe activement à la diffusion de l'innovation.

4) La coordination entre les ressources vouées au projet d'innovation et celles

consacrées aux autres programmes.

5) La nécessité d'un coordonnateur combinant une compétence informatique à de

bonnes habiletés interpersonnelles et de gestion, et d'un autre en applications

pédagogiques de l'ordinateur.

6) L'adoption d'un modèle collaboratif et d'un leadership partagé afin d'œuvrer dans

un climat de confiance et de sérénité.

7) La décentralisation des fonctions et des responsabilités afin de conserver une

grande flexibilité dans la gestion du projet tout en clarifiant les rôles de chacun dans

la démarche d'implantation.

8) La mise en place d'une structure organisationnelle temporaire pour planifier et

gérer le projet.

9) La recherche de consensus concernant les objectifs du projet de changement, les

besoins de modifier le milieu et le besoin d'une aide externe ou non (il faut aussi

assurer un degré de visibilité suffisant du projet de changement).

10) La prévision de structures de support et d'institutionnalisation du changement

après la phase d'implantation (cf. Lippitt, Watson et Westley, 1958).

Page 65: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

65

11) L'importance de l'assurance de qualité. Goddard (2000) estime que l'assurance de

qualité est au cœur de la mise en place de dispositif d'e-formation, le nombre

d'établissements non-accrédités dispensant des diplômes étant en grande croissance,

ce qui nuit à la réputation de la formation en ligne. Les établissements voulant fournir

des e-formations de qualité sont ainsi amenés à faire face à une compétition plus

féroce pour gagner la confiance et la reconnaissance des sociétés. Les mesures et les

évaluations de la qualité doivent être à la fois quantitatives et qualitatives visant à

amener l'étudiant à atteindre un niveau de qualification crédible (fiable) comme dans

l'enseignement traditionnel.

6. Conclusion

La réussite de l'appropriation des TIC est un atout important pour le développement et

l'efficacité des institutions d'enseignement supérieur. Il est urgent que les universités

égyptiennes passent à la vitesse supérieure dans l'introduction des TIC. Les dirigeants

universitaires devront être impliqués dans toutes les étapes du processus de

changement, diversifier la recherche de moyens par le biais de politiques de priorités

budgétaires, la sollicitation de subventions gouvernementales et le développement de

partenariat avec le privé.

Certes, plusieurs initiatives sont entamées sur le plan national, des études ont été

conduites et des investissements ont été engagés, mais l'approche demeure défensive

visant à suivre la vertigineuse course aux technologies. Il est temps d'adopter une

approche positive et prospective, fondée sur une vision claire du rôle escompté des

technologies afin d'aider les différents acteurs de l'université (étudiants, professeurs

administrateurs, personnels techniques etc.) à mener ses actions et à remplir ses

missions.

Dans le contexte peu favorable des universités égyptiennes, les TIC peuvent être

introduites par le biais d'une conception, d'une planification et d'une mise en œuvre

stratégiques. Il est possible de développer des programmes locaux d'éducation à

distance sans pour autant importer les contenus de cours d'universités du Nord.

En fait, la solution n'est pas de proposer des cours clés en main sur Internet que les

enseignants vont utiliser. Il est nécessaire qu'ils soient impliqués et participent

activement à l'amélioration de la formation de leurs étudiants. Dans leurs pratiques de

cours, il est nécessaire que les enseignants égyptiens participent dans les consortiums

Page 66: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

66

et les projets de co-production de cours, comme par exemple celles qui se développent

dans le pourtour méditerranéen avec des partenaires de l'Europe et du Maghreb. Il est

également apprécié de développer une plate-forme d'enseignement à distance à partir

des besoins locaux et d'élaborer intensivement des ressources numériques en arabe.

Plus que de bouleversements, l'e-formation présente une évolution des pratiques dans

le secteur de l’enseignement, un moyen d’améliorer la qualité des cours et de

démultiplier les capacités de formation. D'une part, il faut initier les étudiants à

l'autonomie dans l'apprentissage tout en travaillant l'approfondissement des cours.

D'autre part, il faut guider les enseignants afin qu'ils réussissent à concevoir des cours

exploitant les ressources technologiques pour une médiatisation et une meilleure

transmission des connaissances. Il est sûr que le travail de restructuration des cours

que les enseignants seront amenés à faire aura des incidences et des répercussions

positives sur leur cours classiques en présentiel.

La technologie doit être modelée conformément aux particularités du contexte culturel

et éducationnel. Dans la culture pédagogique égyptienne, l'enseignant doit céder son

rôle de centre de l'apprentissage de source de connaissance pour jouer le rôle de

guide, de conseiller et de facilitateur afin d'encourage les étudiants à cesser d'être des

récepteurs passifs pour devenir des agents actifs de leur formation. Par conséquent,

l'enseignant a besoin d'adopter de nouvelles stratégies pédagogiques, comme par

exemple les groupes de discussion, la réalisation de projet, la résolution de problème,

etc. Les ressources et les outils cognitifs qu'offre le web permettront à l'apprenant de

développer des aptitudes de haut niveau tel l'analyse, la synthèse et l'évaluation, ce qui

aura des répercussions positives sur ses capacités de créativité et de réflexion critique.

Pour que l'enseignant soit apte à jouer son nouveau rôle, il a besoin de suivre

continuellement des cours de qualité qui lui permettront d'adopter les outils du Web

dans une approche constructiviste. Cet entraînement doit être dispensé dans les

différents gouvernorats de l'Egypte et ne soit pas seulement localisé au Caire.

La progression du plan d'action doit être échelonnée par des analyses statistiques et

des quêtes concernant les besoins et les intérêts des enseignants, l'évolution des styles

des étudiants, etc.

Sur un plan pratique, les problèmes liés au nombre réduit d'ordinateurs et à

l'accessibilité des connexions internet doivent être résolus.

Page 67: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

67

Nous sommes consciente qu'une enquête sérieuse donnant lieu à des entretiens, des

questionnaires directifs et semi-directifs, des observations du mode de vie des

étudiants sur le campus, des observations en classe sont indispensables pour proposer

une analyse fiable.

L'appropriation des TIC aura certes des retombées financières importantes pour les

établissements d'enseignement supérieur. Elle entraînera l'augmentation de la

visibilité et la crédibilité des établissements d'enseignement supérieur ainsi que la

bonification de l'enseignement en présentiel. Les recherches montrent que les

universités qui ne réussiront pas à adopter l'évolution technologique réalisée pendant

les années 90 seront incapables à répondre aux besoins des sociétés des savoirs et ne

pourront pas pour ainsi survivre aux mutations du paradigme éducatif.

L'émergence de la formation électronique a des répercussions importantes sur la

structure de l'enseignement supérieur. Les institutions traditionnelles doivent faire

face à la demande croissante en formation de qualité, la diversité du nouveau public

étudiant, les exigences de la formation continue, le changement de l'environnement

concurrentiel (émergence des entreprises et universités virtuelles).

En ce qui concerne les étudiants, l'e-formation exige de leur part un changement du

style d'apprentissage, ils devront apprendre à réussir dans un environnement de

formation en ligne. Les cours devront être adaptés à leurs besoins éducatifs et

proposer plusieurs scénarii pédagogiques. La solution idéale serait de proposer une

formation mixte dispensant des cours en lignes et des interactions en présentiel.

Pour conclure, nous avancerons quelques axes de réflexion et de travail identifiés par

l'UNESCO31 comme pistes potentiels pour trouver des solutions :

1. La question de l’enseignement à distance comme moyen d’accès à

l’enseignement supérieur : Quel part faire à l’enseignement à distance à cet

égard ? Quelle est la pertinence de son rôle au niveau national, et en tant que

service public ?

2. La question des universités « virtuelles » et systèmes divers

d’enseignement « en ligne », liée à la « marchandisation de l’éducation » :

31 Loing, B., Délégué Général de l’ICDE à l’UNESCO (6-8 avril 2005). 9ème Consultation Collective

UNESCO/ONG sur l’enseignement supérieur, TIC et Enseignement Supérieur de http://www.unesco.org/ngo/comite/cpmother/enseign-sup/tic.pdf

Page 68: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

68

assiste-t-on à une déréglementation généralisée de l’enseignement supérieur (à

l’image de ce qui s’est passé dans le domaine des télécoms et autres secteurs

de la communication ? Jusqu’où ce mouvement peut-il aller ? Quel place y a-t-

il encore pour le rôle de l’Etat, là ou il était prévalent ?

3. La question des technologies éducatives et des enseignants du supérieur :

comment définir le rôle des enseignants dans cette affaire : jusqu’où faut-il

changer l’organisation de leur travail ? aménager les processus éducatifs ?

modifier les programmes et les services ?

4. La question des technologies éducatives et des étudiants : Quel est le bon

usage (ou « les bons usages ») d’Internet ? Quels équipements prévoir pour les

étudiants à l’université : individuels, collectifs ? Quelles stratégies adopter

pour mettre en œuvre un travail collaboratif ?

5. La question des stratégies d’investissement à mettre en place dans les

établissements universitaires : Quelles stratégies d’implémentation,

d’entretien, de renouvellement des matériels ? Pourquoi et comment ? Quelle

organisation ? Quelle mise en réseau ? Quels scénarios pédagogiques ? Quels

types de partenariats : inter-universitaires, avec le secteur privé ? Quels liens

avec la recherche ? Comment organiser la veille technologique ?

6. La question des TIC dans l’enseignement supérieur dans les pays en

développement et les pays les moins développés : Quels systèmes et quelle

technologies adopter ? Comment combler la fracture énergétique ? Quels

financements trouver : publics, privés, fondations ? Quels partenariats

Nord/Sud ?

Comme le souligne Loing (2005), ces questions ne sont pas des terrains vierges, et ont

déjà fait l’objet de travaux de qualité, mais elles restent d'actualité.

Page 69: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

69

7. Sigles

AUC : American University in Cairo

CUELC : Cairo University Elearning Center

ELCC : Elearning Competence Center

EEI : Egyptian Education Initiative

HEEPF : Higher Education Enhancement Project Funds

GESTALT : Getting Educational Systems Talking across Leading Edge

Technologies

IMS LIP : IMS Learner Information Package

ISP : Internet service Providers/Products

ITI : Information Technology Institute

LMS : Learning Management System

NELC : National Elearning Center

NTIC : Nouvelles technologies de l'information et de la communication

RITI : Regional IT Institute

RITSEC : Regional Information Technology and Software Engineering Center

TAM : Technology Acceptance Model

TIC : Technologie de l'information et de la communication

VOIP : Voix sur IP

Page 70: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

70

8. Annexes

8.1 Annexe 1 : un questionnaire pour les étudiants

L'objectif du questionnaire est de :

• connaître la vision du monde des participants y compris ce qu'ils pensent de

l'innovation spécifique ;

• Cerner leur capacité financière à s'offrir un ordinateur ;

• Déterminer leur usage actuel des TIC.

Nous avons aussi en vue que la conception de la plateforme de formation doit

convenir aux malvoyants. Il faut donc les recenser.

Il faut aussi élaborer d'autres enquêtes statistiques auprès des enseignants et

l'administration32.

Le présent questionnaire comprend deux sections :

– La première section porte sur quatre éléments : connaissance et attitude par

rapport à l'e-formation, intention d'adopter l'e-formation, disponibilités des

ressources, pressions subies pour utiliser l'e-formation.

– La deuxième section comprend des données démographiques sur le genre des

apprenants (masculin, féminin) et la distance qui sépare l'université du

domicile de l'apprenant.

Nous proposons deux types de questionnaires

1) Questionnaire évaluative sur une échelle de 1 à 5 :

1 : tout à fait d'accord

2 : d'accord

3 : ne sait pas

4 : pas d'accord

5 : pas du tout d'accord

32 Par exemple, la mise en place d'un dispositif d'e-formation est indispensable pour permettre à

l'université d'être accréditée.

Page 71: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

71

Voir la page suivante ����

Les questions

1 2 3 4 5 1) La lecture des notes de cours par le web aidera à certains points et améliorera

ma compréhension du cours en présentiel

2) Je n'aime pas la lecture sur écran

3) L'e-formation devrait être dispensé entièrement en ligne afin d'atteindre les

étudiants qui vivent dans des zones éloignées33 sans les obliger à se déplacer

pour des cours en présentiel

4) J'ai une vision positive de l'e-formation

5) Dispenser des formations entièrement à distance permettra de réduire les frais

de voyages

6) l'e-formation devrait aider à réduire le stress lié au voyage.

7) il est facile d'apprendre à utiliser l'Internet pour lire des cours en ligne.

8) Je ne suis pas pour les formations intégralement en ligne, les étudiants ont

aussi d'un accompagnement en présence (avec les enseignants)

9) Mon université possède la technologie nécessaire pour offrir des cours en

ligne

10) Mon université a un site web dynamique

11) Je compte à l'avenir suivre des formations en ligne

12) Je ne suis pas en faveur de l'apprentissage en ligne car il mène à l'isolement

social

13) L'e-formation permet à enseignants et étudiants de communiquer en dehors

du campus universitaire

14) l'e-formation permettra aux étudiantes mariées de répondre aux contraintes

des études tout en satisfaisant leurs exigences familiales

15) L'e-formation permettra aux étudiants à mobilité limitée de poursuivre leurs

33 Donc, pas de formation hybride.

Page 72: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

72

études

16) L'e-formation permettra aux étudiants qui travaillent d'apprendre à domicile

17) Mon université devrait mettre en place un programme pour former des

professionnels à la gestion des formations en ligne

18) Je peux m'offrir un ordinateur pour suivre des formations en ligne

19) Je peux m'offrir une connexion internet pour suivre des formations en ligne

20) Adopter l'e-formation permettra d'accroître la satisfaction des apprenants.

21) Je ne suis pas pour l'e-formation car il présente un processus complexe pour

les étudiants à faible niveau en informatique (débutant en technologie)

22) Il est facile de maîtriser la manipulation des systèmes d'e-formation

23) L'e-formation permettra aux étudiants de recevoir un enseignement de

meilleure qualité

24) J'ai besoin que l'université m'assiste à apprendre comment suivre des

formations à distance. Je peux trouver le temps pour assister à des cours

d'entraînement à la formation à distance.

25) Je compte suggérer à mes amis d'utiliser l'Internet pour lire les notes des

cours en ligne

26) Je suis pour l'apprentissage en ligne, car il réduit la fracture numérique entre

l'Égypte et les pays développés.

2) Questionnaire à choix multiples

La vie matérielle

– Le revenu mensuel de votre famille est :

a. moins de 300

b. moins de 900

c. moins de 1500

d. plus de 1500

– Votre famille compte 3 personnes :

a. 4

b. 5

Page 73: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

73

c. 6

d. plus

La vie scolaire

– J'ai fait mes études scolaires dans une école :

a. Publique

b. Privée

c. de langue

d. à l'étranger

– Je peux suivre aisément une formation en anglais :

a. oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. non

La vie sociale

– Mes parents résident :

a. dans la même ville

b. dans les alentours

c. dans un village

d. dans une petite ville

e. dans une grande ville

– Je fais mes études dans cette université :

a. parce qu'elle est la plus proche de mon lieu de résidence,

b. parce que je n'ai pas réussi à obtenir au bac la moyenne nécessaire pour aller à une

université proche de mon domicile.

– Si je peux, je vais changer pour une université plus proche :

a. oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. non

– Si je veux, je vais changer d'université pour une autre offrant un enseignement de meilleure

qualité :

a. Oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. Non

Page 74: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

74

– Je suis satisfait par la qualité des cours dispensés :

a. Oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. Non

– Ce que j'apprends à la faculté m'aidera à trouver facilement du travail :

a. Oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. Non

– Je vais suivre une formation en ligne à condition de me garantir que cela m'aidera à trouver du

travail :

– Je peux travailler tout seul si j'ai tous les supports nécessaires :

a. Oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. Non

– Il est possible de suivre de cours de langue en ligne :

a. Oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. Non

– Il est possible d'apprendre à manipuler un logiciel en ligne :

a. Oui

b. moyennement oui

c. moyennement non

d. Non

Quels sont les facteurs à prendre en compte pour prévoir les intentions des

étudiants par rapport à l'e-formation (pour les convaincre de l'e-formation en tant

que processus et les encourager à l'adopter)

J'aurai envie de suivre des cours en ligne, si :

– Je ne suis pas obligé d'aller à la faculté.

– Les cours sont faciles à suivre.

– Les cours ne sont pas trop denses.

Page 75: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

75

Etudier sur campus me permet de :

– Se former l'esprit

– Obtenir un diplôme

– Connaître les nouveaux développements

– Combler des lacunes de formation

Questions ouvertes34 :

– Vous est-il arrivé dans une situation d'apprentissage de sentir un malaise ou une tension par rapport à

votre façon d'apprendre et le mode de fonctionnement proposé ?

– Si oui, quelles ont été vos actions et vos réactions pour minimiser cette tension ?

– Vous est-il déjà arrivé dans une situation d'apprentissage de vous sentir très à l'aise et de constater

qu'il vous était possible de perfectionner votre style d'apprentissage ?

– Si oui, quelles ont été vos actions et vos réactions dans cette situation ?

34cf. Leblanc 2000.

Page 76: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

76

8.2 Annexe 2 : les 7 profils d'apprentissage

Source :

http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/pdf_doc_pedagogique/tableau_7_profil_appren

tissage.pdf

Page 77: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

77

8.3 Annexe 3 : la dimension sociale du style d'apprentissage

Leblanc 2000 et 1997 traitent du style d'apprentissage comme construction

sociale. La réflexion est animée par 5 propositions sous-jacentes :

1. La construction de connaissances est générée par un processus d'interaction

entre individus ou entre groupes ;

2. L'acculturation est un processus qui permet d'acquérir une vision du monde en

tant qu'individu et en tant que membre d'une communauté ;

3. L'apprentissage relève essentiellement d'une participation à des activités

conjointes d'utilisation d'outils culturels ;

4. L'interaction entre apprenants permet de réconcilier leurs multiples réalités ;

5. La négociation de sens engendre la compréhension.

Dans son article, Leblanc dit :

« La première représentation de soi comme apprenant, c'est le style d'action, une

manière de faire comportementale inconsciente. La personne apprend par une action

sur des objets et dans des activités conjointes avec des personnes. Elle se reconnaît

une manière de faire. Avec le temps, une première re-description se fait lorsqu'elle

sait nommer sa manière d'apprendre. C'est ainsi que progressivement, elle maîtrise des

outils culturels, c'est-à-dire qu'elle se construit une connaissance des avantages et des

contraintes de ses actions, de ses pensées et de son discours. Une deuxième re-

description s'effectue lorsque l'apprenant s'approprie un style, le processus de prendre

un phénomène qui appartient aux autres et de le faire sien. Par cette dernière re-

description, la personne va au-delà d'une simple adaptation aux situations

d'apprentissage et en arrive à perfectionner sa manière d'apprendre. L'apprenant se

montre ainsi plus flexible et apte à s'aligner aux situations diverses d'apprentissage de

sa vie. (…)

La culture n'est pas extérieure à soi. Elle émerge du soi et de la qualité de ses

interactions avec d'autres pour donner forme à l'esprit. L'apprentissage y est aussi

foncièrement conçu comme un processus d'acculturation qui implique une

participation dans une communauté. Apprendre, c'est participer à une culture, c'est

faire usage d'outils culturels, c'est une «pratique des différents genres de discours en

Page 78: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

78

usage dans les formations sociales en lesquelles chaque individu est appelé à

s'insérer» (Bronckart, 1996, p. 62).

Le style d'apprentissage comme processus de construction sociale

Par l'entremise d'actions médiatisées, l'apprenant peut générer trois processus de

construction du style d'apprentissage :

1. l'adaptation ou l'action de retrouver son style,

2. le perfectionnement de son style et

3. l'adoption d'un nouveau style.

Le premier processus de construction du style d'apprentissage, l'adaptation, est une

construction conjointe dans un climat de contraintes fortes et de médiation riche

apportée par un partenaire qui guide l'apprenant en vue de favoriser son implication

dans l'expérience et de faire en sorte de lui éviter de faire trop d'erreurs.

Le deuxième processus de construction du style d'apprentissage, le perfectionnement,

permet de consolider les modes privilégiés d'appréhension de l'apprenant. Lorsque ce

dernier s'implique dans des expériences répétées dans un champ ou une discipline, il a

ainsi la possibilité de perfectionner ses outils culturels. Il peut se concentrer sur la

réflexion en action et sur l'action tout en précisant ses actions en vue d'atteindre une

expertise reconnue. (…)

Le troisième processus de construction du style d'apprentissage, l'adoption d'un

nouveau style, présente de fortes contraintes mais aussi de forts avantages. S'y

plonger apporte un changement profond. Même si une résistance se manifeste, la

personne s'approprie une autre manière de procéder dans un apprentissage. Cela

nécessite que l'apprenant accepte de son propre gré d'adopter un autre style, de

fonctionner ou d'apprendre autrement. Cela signifie également qu'il s'engage et

perdure dans ce changement. C'est ainsi qu'il en arrive à acquérir une plus grande

aisance et flexibilité ainsi qu'une compréhension accrue et un sens de responsabilités

dans les actions qu'il entreprend.

Dans cette recherche de sens du style d'apprentissage, il est aussi essentiel de

souligner l'interdépendance et la complémentarité des dimensions personnelle et

sociale. Le style d'apprentissage ne peut être foncièrement personnel que dans la

mesure où il est social. Sans la présence de diverses personnes qui apprennent de

Page 79: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

79

différentes manières, il n'y aurait pas de style d'apprentissage. Ce concept émerge

autant de la ressemblance, d'une fois à l'autre, que de la différence entre les manières

d'apprendre des personnes. »

8.4 Annexe 4 : des styles et des stratégies d'enseignement

8.4.1 Les styles d'enseignement selon la grille THERER-WILLEMART

En s'inspirant des travaux de Blake et Mouton (1964) en matière de management,

Therer et Willemart ont tenté d'identifier et de décrire quatre styles d'enseignement

représentatifs des pratiques pédagogiques observables.

Ces styles se définissent à partir d'un modèle combinant deux attitudes de

l'enseignant: attitude vis-à-vis de la matière et attitude vis-à-vis des apprenants.

Chacune de ces attitudes s'exprime à des degrés divers, faibles ou forts, désintérêt ou

intérêt. La combinaison de ces deux attitudes permet d'identifier quatre styles de base:

1. Style transmissif, centré davantage sur la matière ;

2. Style incitatif , centré à la fois sur la matière et sur les apprenants ;

3. Style associatif, centré davantage sur les apprenants ;

4. Style permissif, très peu centré tant sur les apprenants que sur la matière.

Quatre critères doivent être retenus :

1. La nature des objectifs à atteindre ;

2. Le degré de motivation des étudiants ;

3. La capacité des étudiants ;

4. Le style d'apprentissage des étudiants.

8.4.2 Des stratégies d'enseignement

Le présent annexe liste des stratégies d'enseignement et en propose des liens.

Source : www.inforbourg.qc.ca

Approche par projet

Apprentissage par projets Fascicule 7 préparé par l'Infobourg sous forme de fiches

faciles à consulter.

Page 80: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

80

Apprentissage par projets, outils de validation et outils de gestion, L' Deux

commissions scolaires de la région de Québec ont produit une grille d'objectivation

interactive.

Arbre des différenciations potentielles, L' La pédagogie a subi tant de

bouleversements depuis un demi-siècle qu’il est facile de s’y perdre. Pour démêler

l’écheveau des diverses tendances et faire évoluer sa propre pratique, l’Arbre des

différenciations potentielles s’avère un site incontournable. À partir des travaux

d’André de Peretti, le site décortique la démarche pédagogique et analyse une

vingtaine de courants pédagogiques, dont la pédagogie du projet. À tout le moins, il

faut voir le schéma qui situe les diverses pédagogies en fonction de 8 paradigmes.

École et nature, réseau français d'éducation à l'environnement Le réseau École et

nature expose une typologie des pédagogies, dont celle par projet. Basés sur plusieurs

références bibliographiques, ces textes différencient les méthodes pédagogiques très,

moyennement ou peu participatives.

Guide sur la pédagogie par projet Appliquer la pédagogie de projets implique

l'appropriation graduelle des concepts de l'enseignement stratégique, de

l'enseignement coopératif, de la gestion de classe et de la culture de l'information. Le

Centre d'expertise pédagogique présente un outil basé sur ces quatre principales

composantes de l'enseignement.

Mon cheminement à travers la pédagogie ou le travail par, ou en projet Marie Jobin,

du grand monde du préscolaire, propose plusieurs ressources et idées concernant la

pédagogie par projet. On y trouve du matériel à imprimer, les étapes à suivre ainsi que

le témoignage d'une enseignante.

Pédagogie du projet, La Atelier présenté à l'Aquops par Jean Nadeau de la

Commission scolaire de Portneuf.

Approche par compétences

Principes de la formation par compétences Exemples d'application des principes de la

Formation Par Compétences à la macro planification et à la micro planification.

Apprentissage coopératif

Entrevue avec madame Yolande Ouellet Madame Yolande Ouellet, dans une entrevue

fort intéressante, décrit avec clarté les fondements et les principes de l'enseignement

Page 81: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

81

explicite et de l'inférence en lecture. Elle explique bien ce que sont la pratique

autonome, le modelage, les contre-exemples, l'apprentissage coopératif dans un tel

contexte ainsi que les liens avec les orientations des programmes liées au

développement des compétences.

Approche neurolinguistique

Programmation neuro-linguistique Le Réseau Protéus présente sur son site des

références utiles sur le PNL.

Compétences professionnelles

De nouvelles compétences professionnelles pour enseigner à l'école primaire Philippe

Perrenoud, faculté de psychologie et de sciences de l'éducation, université de Genève.

Enseignement stratégique

L’enseignement explicite d’une stratégie cognitive et métacognitive Dimensions,

types de connaissances et démarche pédagogique liés à l’enseignement d’une

stratégie : l’inférence dans un contexte de lecture.

Intelligences multiples

Une difficulté d'apprentissage : sous le lentille du modèle des intelligences multiples

Cet article examine comment le modèle des intelligences multiples propose une

nouvelle conception de l'intelligence humaine dans une perspective constructiviste et

socioculturelle. Raymond Leblanc, faculté d'éducation Université d'Ottawa.

Dossier du Carrefour Éducation sur les intelligences multiples Présentation simple des

intelligences multiples.

Les intelligences multiples Cette section du site de la Commission scolaire des Phares

offre aux internautes une description claire et précise des huit formes d’intelligence

selon Howard Gardner. Présentées sous forme de tableau, les définitions de chaque

intelligence sont accompagnées d’une image représentant chacune d’elle.

Les intelligences multiples au secondaire Une équipe de conseillers pédagogiques et

d'enseignants de Laval-Laurentides-Lanaudière a développé ce site afin de permettre

aux enseignants de mieux connaître ce sujet et de dégager des pistes d'intervention

pédagogique. On y propose divers exemples d'intervention en classe, ordonnés par

forme d'intelligence ou par domaine d'apprentissage.

Page 82: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

82

Les intelligences multiples et les TIC Un lien vers des sites de références sur les types

d'intelligence et des exemples d'utilisation des TIC en classe

La théorie des intelligences multiples Basé sur l’ouvrage de Thomas Armstrong «Sept

façons d’être plus intelligent », ce site présente à son tour les huit formes

d’intelligence. Celui-ci étant très schématique, voilà le site idéal pour résumer

rapidement les informations reliées à ce sujet! Source : Carrefour Éducation

Portes ouvertes Pierrette Boudreau et Ginette Grenier, deux conseillères pédagogiques

québécoises, nous offrent ici une excellente description des huit formes d’intelligence

selon Howard Gardner. Source : Carrefour Éducation

Métacognition

L’enseignement explicite d’une stratégie cognitive et métacognitive Dimensions,

types de connaissances et démarche pédagogique liés à l’enseignement d’une

stratégie : l’inférence dans un contexte de lecture

Métacognition, définitions et exemples d'interventions métacognitives Mme Louise

Lafortune relate les résultats d'une recherche-action portant sur le développement des

habiletés métacognitives .

8.5 Annexe 5 : Des stratégies d'apprentissage

Le présent annexe identifie des stratégies d'apprentissage que les étudiants sont

susceptibles de développer.

Source : http://www.pedagonet.com/other/STRTGIE.htm

Les activités dirigées de lecture et de réflexion : Une activité dirigée de lecture et

de réflexion est un processus qui permet aux élèves d'établir des objectifs et de faire

des prévisions à propos des textes qu'ils lisent.

L'apprentissage coopératif : L'apprentissage en petits groupes est une façon

d'organiser les expériences du programme d'études afin d'assurer la participation des

élèves et l'interdépendance des tâches d'apprentissage. Les élèves ont besoin de

l'orientation et de l'appui de l'enseignante ou de l'enseignant afin d'apprendre

comment travailler en collaboration, de façon efficace et organisée.

L'apprentissage expérientiel : Il est centré sur l'élève. L'apprentissage expérientiel

vise le processus autant que le produit. Il favorise l'objectivation et implique la

réflexion personnelle sur une expérience à l'intérieur ou à l'extérieur de la salle de

Page 83: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

83

classe. Cet apprentissage fait appel à des activités réelles résultant dans un

apprentissage inductif qui peut s'appliquer dans d'autres contextes.

Exemples : - excursions - expériences - jeux

- constructions - jeux de rôles - sondages

- observations sur le champ - simulation - maquettes

- visualisation

Le calcul mental : Le calcul mental est un processus ou une activité qui permet aux

élèves d'effecteur mentalement une série d'opérations.

La cartographie : Une cartographie est une représentation de données physiques,

démographiques ou numériques sous forme visuelle.

Le casse-tête (jigsaw)* : L'objectif de cette méthode d'apprentissage coopératif est de

permettre aux élèves d'acquérir des perspectives et des points de vue variés en

participant à des groupes spéciaux, en mettant en commun et en intégrant les

connaissances acquises au sein d'un groupe.

Les centres d'apprentissage : Les centres d'apprentissage décrivent des lieux

désignés dans lesquels des activités d'apprentissage ont lieu afin de favoriser les

choix, les réflexions et les interactions avec les autres élèves.

Le classement : Le classement est une forme de réflexion inductive dans laquelle les

critères établis ou proposés par les élèves permettent de classer et de désigner des

groupes.

Le compte rendu de lecture : Le compte rendu de lecture décrit les rapports réfléchis

et personnels que les élèves ont avec des idées, des émotions, le langage et les

expériences qui se rapportent à un texte littéraire.

La conférence : La conférence en équipe de deux permet de discuter d'idées et de

problèmes variés en paires ou en petits groupes; elle peut être réalisée de diverses

façons avec l'enseignante ou l'enseignant, les autres élèves ou les parents.

La conférencière / le conférencier : Une personne spécialiste de l'extérieur de l'école

est invitée à venir présenter des idées, des points de vue différents, des opinions et des

expériences concrètes, et à répondre aux questions posées par les élèves.

Page 84: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

84

Le contrat d'apprentissage : Un contrat d'apprentissage est un plan d'activités

négociées entre l'enseignante ou l'enseignant et les élèves et qui vise à répondre aux

besoins et aux intérêts d'un ou d'une élève ou d'un petit groupe d'élèves. Par exemple,

un contrat d'apprentissage peut résumer, élargir ou modifier les attentes du

programme, ou modifier le cadre et les attentes sur le plan de l'apprentissage.

La définition de problèmes : La définition de problèmes est une composante de la

résolution de problèmes qui permet aux élèves et à l'enseignante ou à l'enseignant non

seulement de résoudre des problèmes, mais également d'appliquer leur créativité en

leur esprit critique à l'élaboration de nouveaux problèmes qui stimulent la réflexion

des autres élèves.

Les devoirs: Les devoirs sont des travaux qui sont réalisés par les élèves en dehors de

la classe, généralement pour leur permettre de revoir ou terminer les travaux donnés

en classe.

Les discussions : Les discussions sont des échanges structurés qui permettent aux

élèves d'explorer des sujets de réflexion, de réagir à des idées, de traiter des

informations et d'articuler leurs rt1exions dans des échanges verbaux avec les

enseignantes et enseignants et les autres élèves.

Les discussions à deux: Les élèves réfléchissent seuls, pendant un certain temps, à

une question posée par l'enseignante ou l'enseignant, puis se regroupent par deux afin

d'échanger leurs idées. Ils présentent ensuite une réponse commune à la classe.

L'écriture dirigée: L'écriture dirigée est une méthode qui permet d'orienter les

réflexions des élèves par le biais d'expériences de rédaction qui favorisent leur

compréhension des procédés, des objectifs et des formes.

L'enquête: L'enquête est une méthode qui permet de faire des apprentissages, de

poser des questions et de résoudre des problèmes lors d'activités en classe, ou

d'effectuer une recherche à propos d'un sujet, d'une question, d'un phénomène ou

d'une idée.

L'enseignement assisté par ordinateur : L'enseignement assisté par ordinateur

donne l'occasion aux élèves d'utiliser un ordinateur afin d'acquérir de nouvelles

connaissances ou d'approfondir la matière qu'ils ont déjà étudiée.

Page 85: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

85

L'enseignement dirigé: L'enseignante ou l'enseignant fournit de l'information aux

apprenantes et aux apprenants par:

- un survol structuré de la matière

- un enseignement livresque

- des démonstrations

- de comparaisons et des contrastes

- des questions didactiques

- des guides pour lire, écouter, visionner

- des exercices et applications

L'enseignement par les pairs : Les élèves ou des groupes d'élèves qui ont acquis des

compétences ou des connaissances dans un domaine particulier enseignent ce qu'ils

ont appris aux autres élèves.

L'enseignement semi-dirigé: Il est centré sur l'élève la plupart du temps. L'élève

s'implique activement en observant, en effectuant de la recherche, en formulant des

hypothèses et en tirant des conclusions. Exemples:

- la résolution de problèmes

- l'étude de cas

- la lecture pour comprendre

- la discussion et la réflexion

- la carte d'exploration

- la recherche

L'entrevue : Une entrevue est une conversation ou un dialogue qui favorise la

collecte des données ou de points de vue nouveaux auprès de la personne interviewée.

L'étude de cas: Un problème concret est choisi et étudié par les élèves. L'étude de

cas peut être réalisée à partir d'un problème réel ou simulé. L'étude de cas fait souvent

appel un jeu de rôle qui permet aux élèves de comprendre clairement le problème et

de déterminer des solutions possibles.

Page 86: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

86

Les études indépendantes : Les études indépendantes permettent aux élèves, sous la

direction de l'enseignante ou l'enseignant, d'apprendre à organiser et explorer en

détail, de façon indépendante, un domaine d'intérêt ou à approfondir leur

apprentissage.

Les exercices en petits groupes : Les élèves font des exercices et des révisions à

deux ou en petits groupes, afin de consolider leurs connaissances ou d'approfondir

leurs aptitudes.

Les explications orales : Les explications orales représentent une méthode qui

permet aux élèves de justifier leur raisonnement en communiquant oralement.

L'exposé : L'exposé est une présentation orale de l'information au cours de laquelle

l'élève doit prendre des notes.

La générale, la répétition, la pratique : La générale, la répétition ou la pratique est

une technique qui pour s'exercer à plusieurs reprises afin de mémoriser des faits, des

rôles, des modèles, des compétences, des méthodes ou des stratégies qui doivent être

activés instantanément et appliqués afin d'approfondir certains apprentissages ou de

faire la démonstration des connaissances acquises.

Le graphique : Le graphique est un outil visuel pour régler un problème. II fait appel

à une description et à une interprétation du monde à l'aide de nombres ainsi qu'à la

représentation de ces notions sous forme visuelle.

L'improvisation : L'improvisation est un procédé qui aide les élèves à réaliser des

expériences et à faire des créations dans le cadre de structures prévisibles.

Les indices : Les indices sont des mots, des phrases ou des énoncés pour orienter ou

susciter la réflexion.

Le jeu de rôle: Le jeu de rôle permet aux élèves et à l'enseignante ou à l'enseignant

d'explorer les pensées et les émotions d'une autre personne en se comportant, dans un

contexte dramatique, comme le ferait cette personne.

Le journal des apprentissages : Les élèves indiquent par écrit le processus et le

contenu de leurs apprentissages dans un journal personnel.

Le journal réponse : Le journal réponse est une forme d'écriture qui permet aux

élèves d' établir des liens réfléchis avec les textes littéraires ou autres, à l'aide

d'explorations, d' analyses, de questions, de réflexions ou d'interprétations, ce qui leur

Page 87: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

87

fait connaître de nouveaux points de vue et enrichit leur appréciation ou leur

compréhension.

La lecture à haute voix : La lecture à haute voix donne l'occasion à l'enseignante ou

à l'enseignant et aux élèves de lire des textes, des récits ou des poèmes afin de réaliser

des apprentissages variés.

La lecture assistée : La lecture assiste permet aux élèves de lire un texte en

compagnie d'une personne d'expérience.

La lecture autonome : La lecture autonome donne aux élèves le temps nécessaire

pour lire des textes de leur choix de façon régulière.

La lecture dirigée : La lecture dirigée est une méthode qui permet à l'enseignante ou

l'enseignant de soutenir l'apprentissage des élèves et d'appliquer des techniques de

lecture par le biais d' interactions à propos des idées et des informations contenues

dans le matériel de lecture, et de leur interprétation.

La lecture dramatique : La lecture dramatique est une technique pour représenter

concrètement une narration tirée d'un roman, d'un récit, d'un livre d'illustrations ou

d'un poème.

La lecture en chœur : La lecture en chœur donne à un groupe l'occasion de réaliser

la présentation orale d'un texte généralement un poème, après l'avoir répété.

La lecture individuelle : La lecture individuelle est une composante du programme

de lecture qui permet aux élèves de faire des lecture et des apprentissages à partir de

textes choisis en fonction de leur intérêt dans un ensemble de textes sélectionnés au

préalable par l'enseignante ou l'enseignant ou par le ou la bibliothécaire.

Les marionnettes : Les marionnettes sont manipulées par les élèves, ou l'enseignante

ou l'enseignant, afin d'analyser un récit, un personnage, une question ou une

information.

La mémorisation : La mémorisation est un exercice mental, oral ou écrit qui permet

le rappel rapide de données afin de les traiter ou de les transformer à d'autres

contextes.

Le modèle : La fabrication d'un modèle permet de reproduire des systèmes réels ou

imaginaires, des objets, des idées, des technologies, des événements, des contextes,

des animaux, des phénomènes.

Page 88: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

88

La narration : La narration permet de raconter une histoire plutôt que de la lire à

haute voix.

La numérotation : La numérotation est une méthode pour approfondir les

connaissances ou les compétences des élèves. Les élèves sont répartis en petits

groupes (généralement de quatre) et chaque élève reçoit un numéro. L'enseignante ou

l'enseignant pose un problème (par ex : chaque groupe doit effectuer une recherche

documentaire sur l'utilisation des guillemets) et indique une période limite de temps.

Les élèves travaillent ensemble afin de répondre à la question et s'assurent que chaque

membre du groupe comprend la réponse L'enseignante ou l'enseignant annonce un

nombre et l'élève correspondant dans chaque groupe donne sa réponse.

Les objets à manipuler : Les objets à manipuler donnent aux élèves l'occasion de

travailler avec du matériel qui fait appel à leurs sens et qu'ils peuvent toucher,

déplacer et réorganiser.

La participation communautaire : La participation communautaire permet aux

élèves d'établir des liens de collaboration avec la collectivité. Cette collaboration

prend la forme d'une vaste gamme d'activités, de réalisations et d'expériences

d'apprentissage scolaire.

Les procédés mnémotechniques : Les procédés mnémotechniques sont des indices

qui favorisent le rappel de certaines données qui ont été mémorisées.

La psalmodie : La psalmodie est une méthode d'exploration des groupes de mots en

les lisant de façon rythmique.

La rédaction-apprentissage : La rédaction-apprentissage est un procédé pour

acquérir de nouvelles connaissances par le biais de l'écriture.

La rédaction d'un journal personnel : La rédaction d'un journal personnel favorise

l'expression des idées, des expériences, des questions, des réflexions et des

connaissances personnelles ainsi que des nouveaux apprentissages, de façon régulière.

La recherche : La recherche est une méthode d'enquête qui permet aux élèves de

réunir choisir, organiser et présenter de l'information afin d'approfondir leurs

connaissances et leur capacité à effectuer de nouveaux apprentissages.

Page 89: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

89

La réflexion à haute voix : La réflexion à haute voix est un exercice qui permet à

l'enseignante ou à l'enseignant et aux élèves de verbaliser un processus ou une

méthode pendant son application.

Le remue-méninges : Le remue-méninges est une technique de recherche des idées.

Les élèves élaborent une liste d'exemples, d'idées ou de questions afin d'illustrer,

d'approfondir ou d'explorer une idée centrale ou un sujet.

La simulation : La simulation est une reproduction de la réalité dans laquelle les

élèves réagissent comme si la situation était réelle.

Le tableau : Un tableau est créé par un groupe de personnes silencieuses et

immobiles qui reproduisent une scène.

Le test de closure : Le test de closure consiste à indiquer les phrases ou les mots

manquants dans un texte. Le test de closure favorise l'écoute et la compréhension de

lecture.

Le théâtre-forum : Présentation d'un problème sous une forme non résolue devant un

auditoire invité à proposer et appliquer des solutions. Un certain nombre de solutions

sont appliquées lors de chaque séance, ce qui permet de mettre en commun les

connaissances, les méthodes et l'expérience.

Le tour de table : Dans un tour de table, les élèves, en petits groupes, ont des

échanges structurés avec chaque élève, qui présente des idées et de l'information. Ce

tour de table fait appel à des textes rédigés par chacun des participants.

Le travail en duo : Le travail en duo permet d'apparier des élèves en fonction de leur

âge pour favoriser le soutien mutuel lors de diverses activités relatives au programme

La visualisation : La visualisation est un processus qui permet de voir, d'imaginer un

objet, un événement ou une situation.

Le voyage éducatif : Le voyage éducatif permet aux élèves, l'enseignante ou

l'enseignant, ainsi qu'aux bénévoles, de quitter l'école pour poursuivre diverses

activités d'apprentissage.

Page 90: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

90

8.6 Annexe 6 : des modèles théoriques du processus de changement

8.6.1 Integrated Teaching and Learning Environments (ITLE)

Page 91: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

91

8.6.2 Modèle du processus de changement planifié pour l'utilisation des

TIC à l'EBAD

Source : http://www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a4-diallo.pdf

Page 92: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

92

9. Bibliographie et sitographie

9.1 Bibliographie

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9.2 Sitographie

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9.2.2 Des acteurs de l'e-formation en Egypte

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http://www.amcham.org.eg/bic/olt/flash.asp

– American University in Cairo (AUC) www.aucegypt.edu/

– Arab League Educational, Cultural and Scientific Organization (ALESCO)

http://www.alecso.org.tn/

– Cairo University E-learning Center (CUELC) http://www.cuelc.eu/

– Egyptian National E-learning Center http://www.nelc.edu.eg/

– E-learning competence center http://www.elcc.gov.eg/pages/Default.aspx

– Egyptian Education Initiative (EEI) http://www.eei.gov.eg/index.htm

– E-learning Egypt http://www.e-

learningegypt.com/elearningegypt/www/docs/main.asp

– E-learning portal Egypt http://elearning.moe.gov.eg/portal/index.html

– Higher Education Enhancement Project (HEEP) http://www.heep.edu.eg/

– Information technology Institute (ITI) www.iti.gov.eg

– Mansoura University E-learning unit http://mansvu.mans.edu.eg/index.php

– Middlesex University in London www.mdx.ac.uk

– Ministère de l'enseignement supérieur www.egy-mhe.gov.eg

– Ministère de l'éducation http://www1.emoe.org .

– NELC National E-learning Center www.nelc.edu.eg

– Regional Information Technology and Software Engineering Center (RITSEC)

www.ritsec.org.eg

– Regional IT Institute (RITI) www.riti.org

– Tempus home page http://ec.europa.eu/education/external-relation-

programmes/doc70_en.htm

Page 100: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

100

9.2.3 Des questionnaires

– Test Kolb. La société pour l'apprentissage à vie (SAVIE) propose un test en ligne

sur les profils d'apprentissage basé sur le questionnaire de Kolb sur le site :

http://www.savie.qc.ca/samidps/QuestionnaireTeluq/Questionnaire1/Questionnair

e1.htm. « Source : Questionnaire d’inventaire du procédé personnel

d’apprentissage (IPPA), adapté de "Learning Styles Inventory" (LSI), présenté par

David Kolb dans Learning Style Technical Manual, Boston, Mc Ber and Co.,

1976." »

– Grille d'évaluation pour les élèves de l'enseignement supérieur composé de

douze énoncés

http://www.lmg.ulg.ac.be/competences/chantier/eleves/lem4_testa_sup.html

Page 101: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

101

Table des matières

Remerciements ............................................................................................................ 2 1. Introduction ........................................................................................................... 4 2. Etat des lieux ......................................................................................................... 8 3. L'étudiant égyptien dans l'enseignement supérieur ............................................. 14

3.1 Notions générales ............................................................................................. 17

3.2 Analyse des usages des étudiants ..................................................................... 24

3.2.1 Profil d'apprenant étudié ............................................................................ 24

3.2.2 Retombées de l'e-formation pour les étudiants .......................................... 31

4. Analyse des usages des enseignants ................................................................... 38

4.1 Les implications de l'e-formation pour l'enseignant ........................................ 39

4.2 Défis à affronter ............................................................................................... 41

4.3 Comment l'enseignant peut-il changer de style d'enseignement ? ................... 44

5. Pour une implémentation de dispositifs d'e-formation ....................................... 45

5.1 Enjeux et obstacles ........................................................................................... 45

5.1.1 Enjeux liés à la nature même de l'e-formation ........................................... 45

5.1.2 Enjeux liés aux universités traditionnelles ................................................. 46

5.1.3 Enjeux liés à l'infrastructure numérique de l'université ............................. 49

5.1.4 Enjeux liés à la culture générale (des enseignants et des apprenants) ....... 49

5.1.5 Enjeux liés aux dimensions sociale et psychologique ............................... 51

5.2 Solutions et recommandations ......................................................................... 52

5.2.1 Recommandations pour l'élaboration et la gestion des contenus ............... 57

5.2.2 Recommandations pour l'infrastructure numérique ................................... 62

5.2.3 Recommandations concernant les mesures institutionnelles pour l'intégration des TIC ............................................................................................. 64

6. Conclusion .......................................................................................................... 65 7. Sigles .......................................................................................................... 69 8. Annexes .......................................................................................................... 70

8.1 Annexe 1 : un questionnaire pour les étudiants ............................................... 70

8.2 Annexe 2 : les 7 profils d'apprentissage ........................................................... 76

8.3 Annexe 3 : la dimension sociale du style d'apprentissage ............................... 77

8.4 Annexe 4 : des styles et des stratégies d'enseignement ................................... 79

8.4.1 Les styles d'enseignement selon la grille THERER-WILLEMART ......... 79

8.4.2 Des stratégies d'enseignement ................................................................... 79

8.5 Annexe 5 : Des stratégies d'apprentissage ....................................................... 82

8.6 Annexe 6 : des modèles théoriques du processus de changement ................... 90

8.6.1 Integrated Teaching and Learning Environments (ITLE) ......................... 90

Page 102: L'e-formation dans l'enseignement supérieur en Egypte

102

8.6.2 Modèle du processus de changement planifié pour l'utilisation des TIC à l'EBAD ........................................................................................................... 91

9. Bibliographie et sitographie ................................................................................ 92

9.1 Bibliographie.................................................................................................... 92

9.2 Sitographie ....................................................................................................... 95

9.2.1 Sitographie générale................................................................................... 95

9.2.2 Des acteurs de l'e-formation en Egypte ..................................................... 99

9.2.3 Des questionnaires ................................................................................... 100