Fonds monétaire international – finance islamique opportunités, défis et options stratégiques
Le Fonds Monétaire International des paiements des Pays en ...
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Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Thèse
Option
Impétrante
Directeur de thèse : Pr. Jeannot RAMIARAMANANA
Président du Jury : Pr. Emilienne RAPARSON
Rapporteur interne : Pr. Mamy
Rapporteur externe : Pr. Adolphe RATIARISON
Le Fonds Monétaire dans le redressement
des paiements des Pays développement
Université d’Antananarivo
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département Economie
Thèse de DOCTORAT Nouveau Régime
Option : Monnaie, Banque, Finance (MBF)
mpétrante : Mlle RAKOTOZAFY Hasimbola Anita
Jeannot RAMIARAMANANA
Pr. Emilienne RAPARSON
Pr. Mamy Raoul RAVELOMANANA
Pr. Adolphe RATIARISON
Soutenance publique le 27 Janvier 2015
e Fonds Monétaire International dans le redressementde la balance
des paiements des Pays en développement : le cas
deMadagascar
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
: Mlle RAKOTOZAFY Hasimbola Anita
Soutenance publique le 27 Janvier 2015
International de la balance
en : le cas
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Remerciements
Tout d’abord, je remercie Dieu Tout Puissant pour son amour, sans Lui je n’ai jamais réussi toutes mes études ! Mes vifs remerciements s’adressent aussi à mes parents surtout à ma mère qui a toujours été là à me soutenir, dans tous
les sens de la vieet,dans les études ! Je remercie aussi tous mes sœurs et frères ainsi que toute ma famille spécialement ma grand-mèreVONITSARA Christine, malgré sa vieillesse et qu’elle vit loin de moi, elle n’a pas cessé de m’encourager et de prier pour moi ! Un grand merci pour toi DhoiffirSAÏD, tu es quelqu’un de spécial dans mon coeur !
J’adresse mes plus sincères remerciements et ma reconnaissance envers mon Directeur de thèse, Mr Le Professeur Jeannot RAMIARAMANANA, pour tout son dynamisme et ses compétences scientifiques – pour son écoute, ses instructions et ses aides – qui m’ont permis de mener à bien cette recherche.
Et, j’adresse mes vifs remerciements au Responsable du Troisième cycle de notre département, Mr Le Professeur Mamy RAVELOMANANA, pour m’avoir autorisé à s’inscrire en Doctorat : sans cette autorisation, je ne serais jamais là où je suis aujourd’hui et aussi d’avoir validé cette recherche et accepté d’être le Rapporteur interne.
Je remercie du fond du cœur aussi tous les professeurs de notre département pour leurs enseignements et éducations durant tous mes parcours universitaires.
Mes sincères remerciements s’adressent à Monsieur le Directeur des Relations Internationales de la Banque Centrale de Madagascar, André ANDRIAMIHARISOA, qui m’a donné l’autorisation d’y effectuer un stage de recherche en 2010 ; ainsi que Madame Valérie RABESON pour m’avoir guidé durant ce stage fructueux. Je remercie aussi le responsable du Centre de documentation de cet établissement pour m’avoir fourni les Bulletins d’information et de statistique (BIS) complets ainsi que d’autres documents. Mes remerciements s’adressent également au Fondé des pouvoirs de cette direction, Mr Aubin BELALAHY, qui ont répondu avec attention à toutes mes questions lors de l’enquête que j’ai effectuée sur terrain, pour l’achèvement de ma recherche, en 2013.
Mes remerciements s’adressent aussi au Chef du service Tableaux de bord et statistiques, Inspecteur du Trésor, Madame Odile RANDRIAMAROLAFY, de la direction générale du Trésor du Ministère des Finances et du Budget (MFB) pour les réponses qu’elle nous a donné à notre questionnaire, durant notre enquête sur terrain en 2013. Mes vifs remerciements s’adressent aussi à la Direction générale des impôts et la Direction de la dette publique de ce Ministère pour les statistiques qu’elles ont fournies.
Je remercie aussi l’Institut National de la Statistique (INSTAT) pour leur accueil lors des recherches documentaires au Centre de documentation, à la Direction des Synthèses économiques qui ont fourni d’autres statistiques et des documents.
Je remercie vivement aussi les personnels du Centre de documentation de la Banque mondiale pour leur accueil lors des recherches documentaires sur place.
Mes vifs remerciements s’adressent aussi aux personnels de la Faculté DEGS, de la Bibliothèque universitaire d’Antananarivo, du département Economie – essentiellement ceux s’occupant du troisième cycle – les responsables du CEE pour les services qu’ils ont rendu durant mes parcours universitaires.
Je n’oublie pas de remercier le correspondant étranger d’avoir fourni certains documents pour la recherche et quelques données collectées à l’Institut National de la Statistique Economique Européenne (INSEE), à la Banque centrale européenne, à la Banque de France.
Je remercie aussi le Professeur Abdeljalil AKKARI de l’Université de Genève – pourm’avoir recruté en tant qu’assistante de recherche dans son projet de recherche « Préscolaire pour tous » à Madagascar depuis 2011, me procurant des ressources pour le financement de cette thèse et développant mes expériences en travaillant avec des professeurs internationaux – pour ses encouragements et pour avoir accepté de lire une partie de ma thèse et de me communiquer ainsi ses appréciations !
Je remercie du fond du cœur Mme le Professeur Emilienne RAPARSON du Département Economie de la Faculté DEGS d’avoir accepté d’être le Président du Jury et Mr le Professeur Adolphe RATIARISONdu Département Physique Chimie de la Faculté des Sciences Naturelles d’avoir accepté d’être le Rapporteur externe.
Mes vifs remerciements s’adressent enfin au Professeur Régis BOURBONNAIS de l’Université de Paris-Dauphine pour avoir accepté de me fournir des articles sur l’économétrie et sur le logiciel économétrique EViews par correspondance.
Merci du fond du cœur à tous et à toutes qui, de près ou de loin, ont contribué à l’achèvement de cette thèse !
ii
…………Spécialement, à ma maman Spécialement, à ma maman Spécialement, à ma maman Spécialement, à ma maman
RAZAFINDRALISY RAZAFINDRALISY RAZAFINDRALISY RAZAFINDRALISY BernadetteBernadetteBernadetteBernadette
A ma famille…A ma famille…A ma famille…A ma famille…
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« Ny fianarana no lova tsara indrindra » (« L’éducation est le meilleur héritage »)
Adage MALGACHE
« Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté »
Antonio GRAMSCI
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Avant-propos
Rechercher les explications possibles desdifficultés de la balance des paiements d’une
petite économie ouverte durant le Système de Bretton Woods et après son effondrement, tel
est le but de cette thèse. Mais, nous voulons aussi apporter des idées pour adapter les
programmes du FMI aux réalités des PED. Pour cela, nous choisissons un modèle pour être
testé au cas de Madagascar en l’adaptant préalablement aux réalités de ces pays pauvres :
construction du modèle théorique, mettant en lien l’endettement extérieur et la balance des
paiements. Nous testons ce modèle pour voir si c’est le fardeau d’endettement extérieur
malgache qui explique significativement ces déficits structurels commerciaux ou s’il existe
une autre cause.Nous testons aussi la pertinence du modèle qui serait validé pour Madagascar
en faisant une étude de cas, suivi d’un diagnostic, des difficultés extérieures d’un autre pays
pauvre utilisant le même modèle.
Notre analyse théorique, suivant une revue de littérature théorique ancienne et actuelle, est
précédée d’illustrations empiriques de cas des PAS de quelques PED et de Madagascar pour
savoir les explications possibles des déficits extérieurs. Les données intérieures sont
recueillies dans les Bulletins d’information et de statistique (BIS) de la BCM, à l’Institut
national de la statistique, aux Rapports économiques et financiers du Ministère des finances et
du budget, à la Direction générale des impôts et à la Direction générale du Trésor. Et, les
statistiques extérieures sont fournies par un correspondant étranger à l’Institut national de la
statistique et de l’économie européenne (INSEE), à la Banque centrale européenne (BCE), à
la Banque de France. Nous avons constitué des données d’analyse trimestrielles, durant le
cadre d’analyse de 1982 à 2011, obtenues par interpolation linéaire des données annuelles
pour la fiabilité des résultats ; en lançant deux logiciels économétriques dont EViews et
GRETL. Et, des travaux de terrain sont effectués dans la BCM – pour analyser l’élaboration
de la balance des paiements de notre pays – etau MFB pour enquêtes de recoupement des
résultats empiriques.
Lors de la recherche des données, nous devons souligner, par contre, les difficultés
rencontréespar les données issues de différentes sources à Madagascar. En fait, (1) la
recherche des données est encore très difficile malgré les évolutions technologiques, surtout
les données avant 1994. (2) Les données statistiques malgaches subissent encore de
nombreuses imperfections : tant en disponibilités qu’en fréquences et publiées avec leurs
qualités et défauts. Et, (3) il y a un problème de mise à jour des données.
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Sigles
ADAC : Allègement de la dette après une catastrophe naturelle (fonds fiduciaire) ADF : Augmented Dickey-Fuller (tests) AEN : Avoirs extérieurs nets AGE : Accords généraux d’emprunts AIC : Akaike info criteria AMBP : Approche monétaire de la balance des paiements APD : Aide publique au développement BAD : Banque africaine de développement BCEAO : Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BCM : Banque centrale de Madagascar BIS : Bulletins d’information et de statistique BTA : Bons du Trésor par adjudication BTC : Bons du Trésor classique CCP : Compte courant postal CEE : Communauté économique européenne CEMAC : Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale CMFI : Comité monétaire et financier international DCPE : Document cadre de politique économique DF : Dickey-Fuller (tests) DFA : Dickey-Fuller augmenté (tests) DGI : Direction générale des impôts DGT : Direction générale du Trésor DRI : Direction des relations internationales DSCE : Document de stratégies pour la croissance et l’emploi DSP : Document stratégies du pays DSRP : Document des stratégies de réduction de la pauvreté DTE : Détérioration des termes de l’échange DTS : Droit des tirages spéciaux DW : Durbin Watson (statistique de) EURIBOR : Euro Interbank offered rate FAD : Fonds africain de développement FAS : Facilité d’ajustement structurel FASR : Facilité d’ajustement structurel renforcée FCFA : Francs CFA FMI : Fonds monétaire international FRPC : Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance économique GRETL : Gnu regression, econometrics and time series-library IADM : Initiative d’allègement de la dette multilatérale IBW : Institutions de Bretton Woods IDA : International development agency IDE : Investissements directs étrangers IFI : Institutions financières internationales INSEE : Institut national de la statistique et de l’économie européenne INSTAT : Institut national de la statistique IPC : Indice des prix à la consommation IPPTE : Initiative des pays pauvres très endettés
vi
ISPE : Instrument de soutien de politique économique MAP : Madagascar action plan MBP : Manuel de la balance des paiements MCEV : Modèle à correction d’erreur vectoriel MCO : Moindres carrés ordinaires MFB : Ministère des finances et du budget MID : Marché interbancaire de devises MLR : Marshall-Lerner-Robinson (condition de) NAE : Nouveaux accords d’emprunt NPI : Nouveaux pays industriels OGT : Opérations globales du Trésor OMC : Organisation mondiale du commerce OMD : Objectifs du millénaire pour le développement ONG : Organisation non gouvernementale OSC : Organisation des sociétés civiles PADR : Plan d’Action pour le Développement Rural PAS : Programme (Politique) d’ajustement structurel PASCO : PAS Compétitivité PASFI : PAS Financier PED : Pays en développement PEG : Position extérieure globale PIB : Produit intérieur brut PIC : Projet d’investissements communaux PIP : Projet d’investissements publics PNB : Produit national brut PPA : Parité des pouvoirs d’achat PPN : Produits de première necessité PTINC : Parité des taux d’intérêt non couverte QMM : Qit fer minerals Madagascar SC : Schwarz Criteria SDN : Société des nations SMI : Système monétaire international TCER : Taux de change effectif réel TOFE : Tableau des opérations financières de l’Etat UE : Union européenne UEMOA : Union économique et monétaire en Afrique VAR : Vecteur auto-régressif
vii
Sommaire Remerciements ............................................................................................................................ i
Avant-propos ............................................................................................................................. iv
Sigles .......................................................................................................................................... v
Sommaire ................................................................................................................................. vii
Résumé .................................................................................................................................... xiii
Abstract ................................................................................................................................... xvi
Glossaire .................................................................................................................................. xix
Introduction générale .................................................................................................................. 1
Partie I : Analyse théorique des sources de difficultés de la balance des paiements des Pays en développement ....................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Cadre conceptuel : interventions du Fonds monétaire international aux Pays en développement ..................................................................................................................... 12
SECTION I : BALANCE DES PAIEMENTS ET FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL ............................................................................................................. 13
SECTION II : EXEMPLES EMPIRIQUES DES DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS DES P. E. D. ................................................................................................. 43
Chapitre 2 : Analyse théorique des causes de difficultés de la balance des paiements d’une « petite économie ouverte » ................................................................................................. 69
SECTION I : ANALYSE THEORIQUE DURANT LA STABILITE DU SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL : CHANGE FIXE ....................................................... 70
SECTION II : ANALYSE THEORIQUE APRES L’EFFONDREMENT DU SYSTEME DE BRETTON WOODS : CHANGE FLEXIBLE ............................................................. 87
Chapitre 3 : Analyse et contribution théoriques ................................................................ 123
SECTION I : ANALYSE THEORIQUE APPROFONDIE FACE AUX CAS DES P. E. D. ET CONTEXTES INTERNATIONAUX ACTUELS ...................................................... 124
SECTION II : CONTRIBUTION THEORIQUE .............................................................. 164
Partie II : Analyse pratique des sources de déficits extérieurs à Madagascar (1982-2011) .... 15
Chapitre 1 : Tests économétriques du modèle théorique ................................................... 173
SECTION I : EXPOSE METHODOLOGIQUE POUR LES ANALYSES EMPIRIQUES ........................................................................................................................................... 174
SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES DES DONNEES D’ANALYSE DU MODELE THEORIQUE ................................................ 194
Chapitre 2 : Validation théorique et enquêtes sur terrain pour recoupement des résultats empiriques ......................................................................................................................... 228
SECTION I : MODELE THEORIQUE NON VALIDE : TESTS DE NOUVELLES DONNEES MONETAIRES DU F. M. I. .......................................................................... 229
SECTION II : DISCUSSIONS SUR LES RESULTATS TROUVES : ENQUETES A LA B. C. M. ET AU M. F. B. .................................................................................................. 281
viii
Chapitre 3 : Effets des difficultés de la balance des paiements sur l’économie et analyse de la pertinence de modèle du FMI ........................................................................................ 308
SECTION I : DEPRECIATION CUMULEE DE L’ARIARY : RENFORCEMENT DE LA PAUVRETE ...................................................................................................................... 309
SECTION II : PERTINENCE DE MODELE DU F. M. I. : ETUDES DE CAS DES DEFICITS EXTERIEURS GABONAIS ET DIAGNOSTIC ........................................... 320
Conclusion générale ............................................................................................................... 336
Table des matières ....................................................................................................................... I
Références bibliographiques ................................................................................................. VIII
Annexes ........................................................................................................................... XXVIII
ix
Tableaux, Graphiques et Encadrés
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Représentation simple de la balance des paiements ......................................... 15
Tableau N°2 : Principaux soldes de la balance des paiements en difficulté dans un pays ....... 22
Tableau N°3 : Six accords de confirmation en 1980 entre le FMI et Madagascar .................. 54
Tableau N°4 : Grands objectifs du MAP (2007-2012) ............................................................ 61
Tableau N°5 : Prestations d’allègements de la dette pour Madagascar de l’IPPTE par les IFI 63
Tableau N°6 : Analyse comparative des situations des deux premières économies de la zone FCFA et l’économie malgache avant et après les ajustements du FMI (réflexions personnelles) ............................................................................................................................. 68
Tableau N°7 : Bilan consolidé du système bancaire ................................................................ 77
Tableau N°8 : Les dix commandements du Consensus de Washington (1990) ..................... 111
Tableau N°9 : Présentation des décalages des séries du modèle théorique (1982 à 2011) .... 206
Tableau N°10: Résultats des tests de stationnarité des séries temporelles du modèle théorique de 1982 à 2011 ....................................................................................................................... 219
Tableau N°11 : Résultats des tests de traces statistiques et de valeurs propres : tests de cointégrations des séries du modèle théorique ....................................................................... 222
Tableau N°12 : Equations de cointégrations des séries intégrées de même ordre du modèle théorique ................................................................................................................................. 222
Tableau N°13: Calcul des t-empiriques pour l’interprétation des résultats des tests de cointégrations du modèle théorique ....................................................................................... 223
Tableau N°14: Présentation des nombres de retards retenus pour les séries des tests de nouvelles données monétaires (1982 à 2011) ........................................................................ 244
Tableau N°15 : Résultats des tests de stationnarité des séries de la programmation financière du FMI pour le cas malgache de 1982 à 2011 ........................................................................ 258
Tableau N°16 : Résultats des tests de traces statistiques et de valeurs propres des séries du secteur monétaire .................................................................................................................... 261
Tableau N°17 : Equations de cointégrations des tests des nouvelles données au secteur monétaire ................................................................................................................................ 261
Tableau N°18: Calcul des t-empiriques pour l’interprétation des résultats du secteur monétaire ................................................................................................................................................ 262
Tableau N°19 : Résultats des tests de traces statistiques et de valeurs propres du secteur de la balance des paiements ............................................................................................................ 265
Tableau N°20 : Equations de cointégrations des tests des nouvelles données monétaires au secteur de la balance des paiements ....................................................................................... 266
Tableau N°21 : Calcul des t-empiriques pour l’interprétation des résultats du secteur extérieur ................................................................................................................................................ 266
Tableau N°22 : Etats récapitulatifs de la balance commerciale et de la balance globale des paiements de Madagascar de 1982 à 2011 (en Milliards d’Ariary) ....................................... 283
x
Tableau N°23 : Taux directeur de la BCM et taux rémunérant les dépôts à Madagascar de 1982 à 2011 (en pourcentage) ................................................................................................ 289
Tableau N°24 : Taux d’inflation et taux de croissance économique de Madagascar de 1982 à 2011 (en pourcentage) ............................................................................................................ 291
Tableau N°25 : Réserves de devises de la BCM de 1982 à 2011 (en Milliards d’Ariary) .... 294
Tableau N°26 : Opérations globales du Trésor malgache en Milliards d’Ariary de 1982 à 2011 ................................................................................................................................................ 302
Tableau N°27 : Souscriptions en BTA effectuées par le Trésor (en Milliards d’Ariary) ...... 304
Tableau N°28 : Investissements privés et publics malgaches de 1984 à 2009 en Milliards d’Ariary .................................................................................................................................. 306
Tableau N°29 : Evolution du taux de change de l’Euro contre l’Ariary à Madagascar de 1982 à 2011 ..................................................................................................................................... 311
Tableau N°30 : Engagements extérieurs de Madagascar de 1982 à 2011(en Milliards d’Ariary) ................................................................................................................................. 314
Tableau N°31 : Evolution du crédit intérieur (en milliards de FCFA et en % du PIB) et des avoirs extérieurs nets (en milliards de FCFA)........................................................................ 322
Tableau N°32 : Tests ADF : cas de Gabon ............................................................................ 325
Tableau N°33 : Tests de cointégrations : cas de Gabon ......................................................... 326
xi
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique N°1 : Mécanisme d’ajustement automatique de la balance des paiements de Hume .................................................................................................................................................. 23
Graphique N°2 : Mécanisme du Modèle de Polak (1957) ....................................................... 81
Graphique N°3 : Mécanisme de surajustement des changes de Dornbusch à court terme ...... 92
Graphique N°4 : Mécanisme du surajustement des changes de Dornbusch à long terme ....... 93
GraphiqueN°5 : Cycle du fardeau virtuel de la dette : debt overhang ................................... 114
Graphique N°6 : Cycle d’endettement extérieur (construction théorique personnelle) ......... 119
Graphique N°7 : Evolution de la vélocité monétaire malgache de 1982 à 2011 ................... 143
Graphique N°8 : Cycle de pauvreté ........................................................................................ 149
Graphique N°9 : Evolution du taux de change réel de Madagascar de 1982 à 2011 ............. 179
Graphique N°10 : Démarche de validation de la théorie économique à l’aide de l’économétrie ................................................................................................................................................ 190
Graphique N°11 : Représentation de l’environnement général de la workfile d’EViews ...... 195
Graphique N°12 : Environnement général de la workfile de GRETL .................................... 197
Graphiques N°13 : Graphiques de toutes les séries des tests du modèle théorique ............... 208
Graphique N°14 : Représentation graphique des séries intégrées de même ordre pour les tests du modèle théorique de 1982 à 2011...................................................................................... 221
Graphique N°15 : Evolution des trois agrégats monétaires à Madagascar de 1982 à 2011. .. 232
Graphique N°16 : Politique monétaire expansionniste à Madagascar de 1982 à 2011 .......... 235
Graphiques N°17 : Graphiques de toutes les séries étatique et monétaire utilisées pour les tests des nouvelles données monétaires .......................................................................................... 245
Graphique N°18 : Evolution des séries du secteur monétaire de Madagascar de 1982 à 2011 ................................................................................................................................................ 260
Graphique N°19 : Evolution des séries du secteur extérieur de Madagascar de 1982 à 2011 264
Graphique N°20 : Rupture de structure aux taux de change de l’Euro contre l’Ariary (depuis le changement de régime de change de 1994) ........................................................................ 278
Graphique N°21 : Evolution des exportations et importations de Madagascar de 1982-2011 ................................................................................................................................................ 285
Graphique N°22 : Présentation de la balance commerciale malgache de 1982 à 2011 ......... 286
Graphique N°23 : Evolution des réserves de devises de la BCM de 1982 à 2011 (en Milliards d’Ariary) ................................................................................................................................. 295
Graphique N°24 : Evolution du taux de change de l’Euro contre l’Ariary ............................ 296
Graphique N°25 : Evolution des financements intérieur et extérieur du solde global de l’Etat malgache de 1982 à 2009 (Milliards d’Ariary) ...................................................................... 303
xii
LISTE DES ENCADRES
Encadré N°1 : Description de l’économie ivoirienne de 1948 à nos jours .............................. 44
Encadré N°2 : Description de l’économie camerounaise de 1960 à nos jours ......................... 45
Encadré N°3 : Description de l’économie malgache de 1960 à nos jours ............................... 46
Encaderé N°4 : Montant gagné par Madagascar au titre de l’IADM ....................................... 64
Encadré N°5 : Points soulevés par la recherche : deux apports principaux ........................... 271
Encadré N°6 : Questionnaire adressé au Fondé de pouvoirs de la Direction des études et des Relations internationales de la Banque Centrale de Madagascar pour recoupement des tests économétriques du modèle théorique ..................................................................................... 282
Encadré N°7 : Questionnaire adressé au Chef de service Tableaux de Bord et Statistiques de la Direction des études du Trésor du Ministère des finances et du budget pour recoupement des tests économétriques des nouvelles données monétaires ................................................. 297
Encadré N°8 : Informations sur l’article utilisé pour l’analyse comparative du modèle validé pour les cas de Madagascar et du Gabon ............................................................................... 321
xiii
Résumé
Cette recherche1 analyse les interactions entre endettement extérieur et balance des
paiements de Madagascar entre 1982 et 2011. Des tests économétriques du modèle théorique
sont faits. Ceux-ci s’intéressent à la relation de cointégrations au sens de Johansen (1988)
entre la variable endogène : taux de change de l’Euro contre l’Ariary et les variables
exogènes : dette extérieure, absorption, revenu national, balance commerciale, réserves et
service de la dette ; en ayant recours auxlogiciels économétriquesEViews et GRETL.
A long terme, les difficultés de la balance des paiements sont expliquées significativement
par la hausse accrue des importations mais non pas le fardeau d’endettement extérieur. Les
tests économétriques ont montré, si toutes choses étant égales par ailleurs, que si les
importations augmentent de 1%, l’Ariary face à l’Euro se déprécie de 12,28%. Nous rejetons
ainsi le modèle théorique qui veut dire une remise en cause deses modèles de base produits
par J.-P. Laffargue, 1987 ; D. Kessler, 1985 et G. Feder, 1980 (M. Raffinot, 1991).
Effectivement, même si nos ratios dette/PIB et service de la dette/exportations sont très élevés
empiriquement et en moyenne le taux d’intérêt esttrès élevé face au taux de croissance
économique – voulant dire que notre dette est insupportable selonla thèse de ces auteurs –
notre dette est moins importante (J.-F. Gautier, 1998) que celles des autres pays africains
comme la Côte d’Ivoire,leZimbabwe, le Cameroun… Cette situation explique probablement
la non-vérification de leur théorie.
Mais, l’émission des BTA financée essentiellement par le système bancaire (création
monétaire non maîtrisée)implique la hausse de crédit intérieur, qui est à l’origine de nos
problèmes extérieurs. Incontestablement, nos banques commerciales – faisant face
actuellement aux problèmes de surliquidité bancaire – préfèrent prêter à l’Etat malgache, qui
est toujours solvable théoriquement, face à leurs aversions aux risques (J. Stiglitz, 2002)
plutôt que de financer les secteurs privés dans leurs activités productives. Ainsi, « la balance
des paiements de Madagascar n’est pas un phénomène essentiellement monétaire » c’est-à-
dire que les difficultés de la balance des paiements ne sont pas forcément expliqués par « une
création monétaire sans contrepartie » (d’ailleurs celle-ci n’est plus autorisée chez nous
depuis des années) comme l’avaient confirmé les théoriciens initiateurs de l’Approche 1Informations sur l’auteur :Docteur RAKOTOZAFY Hasimbola Anita Adresse mail : [email protected] Université d’Antananarivo – Facultéde Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie (DEGS) Département ECONOMIE – Antananarivo (905) MADAGASCAR
xiv
monétaire de la balance des paiements : AMBP, principalement J. J. Polak, 1957 ; M. Mussa,
1974; H. G. Johnson et J. A. Frenkel, 1976… FMI, 1980 ; mais par une création de crédit
intérieur accordée à l’Etat pour le financement de son budget.
Pourtant, cette création monétaire, faute d’impliquer une hausse de la production, provoque
une augmentation du niveau des prix : inflation monétaire. Effectivement, les tests
économétriques ont montré, si toutes choses étant égales par ailleurs, qu’une hausse de la
masse monétaire de 1% induit une hausse du niveau des prix de 5,57%. Celle-ci fait
augmenter considérablement les importations car à l’intérieur de la nation comme le PIB est
vérifié stable à court terme (par une simple lecture de nos données d’analyse), cette hausse de
la demande, expliquée par la hausse de la liquidité, est compensée par les importations ; d’un
côté. Ainsi, nous pouvons aussi confirmer que l’inflation monétaire ne doit pas forcément être
vérifiable que sur des données de très longue date : acceptation de la théorie monétaire de M.
Friedman, 1956 ; rejet des thèses de G. Galand et A. Grandjean, 19962 ; A. Direr, 20093 ;
remise en cause de la lettre de l’OFCE, 20064…
D’autre côté, cette hausse accrue des importations est expliquée significativement par la
suppression de certains Droits et taxes à l’importation ou DTI essentiellement sur les produits
pétroliers induisant la dépréciation de l’Ariary. Effectivement, le Trésor public malgache a
attiré l’attentiondu public sur le boom du gap de son budget face à la hausse des subventions
(Bulletin mensuel Tahiry du Trésor public de Madagascar, 2013). Ainsi, nous refusons aussi
la théorie de l’AMBP de M. Mussa (1974) – prédisant que la hausse de la taxation induisant
une hausse de la liquidité et ainsi les déficits de la balance des paiements dus à la hausse des
importations (dépenses) – car la suppression de certaines taxations aux importations pour le
cas de Madagascar encourage, par contre, les importations et donc les déficits extérieurs.
Toutefois, le rétablissement de ces taxes à l’importation renforcerait la hausse du taux de
change : dépréciation, et ensuite une perte de pouvoir d’achat des ménages malgaches face à
l’inflationet ainsi une récession. Par le biais de tout ce processus, nous pouvons confirmer que
notre pays risque de faire face à un cercle vicieux de la pauvreté(Tahiry, 2013 ; J. J.
Ratsietison, 2003).
Et, l’année 1994 constitue une date de rupture car le changement de politique de cette
période : régime de change, a occasionné un changement structurel des séries temporelles
c’est-à-dire la persistance de la perte de valeur de l’Ariary d’après le test de Chow (1960).
2 GALAND G. ET GRANDJEANA., « La monnaie dévoilée », L’HARMATTAN, 1996, P.203 et 204. 3 A. DIRER, « Notes de macroéconomie », Université Pierre Mendès France, Grenoble, Octobre 2009. http://www.jourdan.ens.fr/~adirer/ 4 Lettre de l’OFCE, 7 Décembre 2006, P.2.
xv
Ainsi, les mesures économiques prises dans les conduites du commerce international à
Madagascar, d’une part ; et l’imposition des Programmes d’ajustement structurel ou PAS, de
l’autre ; ne constituent pas des solutions pour les difficultés de notre balance de paiements
parce que cette dépréciation est encore renforcée par la politique de dévaluation imposée par
le PAS du FMI. Autrement dit, nous remettons en cause les PAS (et donc les Institutions
financières internationales ou IFI comme le FMI) (A. Sissako, 2006) essentiellement face aux
conditionnalités des programmes inadaptées à l’économie des PED comme la dévaluation, le
libéralisme… mais aussi les hypothèses principales régissant sa théorie non vérifiées : petite
économie ouverte. Notre pays n’a pas intérêt à appliquer à la lettre ces (conditionnalités des)
PAS, surtout pour la période à venir parce que le FMI a décidé le retour de son financement
depuis Mars 2014 pour aider notre balance des paiements et diminuer la dépréciation de
l’Ariary.
Mots clés : dette extérieure, balance des paiements, importations, BTA, crédit intérieur,
surliquidité bancaire, AMBP, inflation, dépréciation, rupture, pauvreté, FMI, cointégrations,
PED.
xvi
Abstract
This research analyses interactions between exterior debt and balance of payments of
Madagascar in 1982 to 2011. Econometrics tests of theoretical model were done. It interests
to the cointegration relations according to Johansen (1988) between endogenous
variable :exchange ratesof Euro compared to Ariary and exogenous variables : exterior debt,
absorption, national income, trade balance, reserves and debt services; by econometrical
softwares : EViews and GRETL.
In the long term, balance of payment’s difficulties is explained by imports increase but not
the exterior debt burden. Econometrical tests showed, ceteris paribus, that if imports rise to
1%, the Ariary compared to Euro depreciate to 12,28%. Thus, we reject the theoretical
modelthat says remaked in question of these basic models produced by J.-P. Laffargue, 1987;
D. Kessler, 1985; G. Feder, 1980 (M. Raffinot, 1991). True enough, even if our ratios
debt/GDP and debt service/exports are very important and on average the interest rates is very
high face to the economics growth rate – mean that our debt is unbearable according to
author’s thesis – our debt is less important (J.-F. Gautier, 1998) than those of other African
countries like the Ivory Coast, the Zimabwe, the Cameroon… This situation explains
probably the non-verification of their theory.
But, TBA’s issue mainly financed by banking system (inadapted monetary creation)
implies interior credit’s increase, which is the origin of our exterior problems. Indisputably,
our commercial banks – currently up to banking overliquidity problems – prefer lending to
Malagasy State’s, which is theoretically always solvent, face to their risks aversions (Stiglitz,
2002) rather than to finance private sectors in their productive activities. Thus, “Madagascar’s
balance of payments is not essentially a monetary phenomenon” that is to say balance of
payments difficulties is not necessarily explained by “monetary creation without
compensation” (besides this one is not authorized since many years) like maintained by the
Monetary approach to the balance of payment’s authors, especially J. J. Polak, 1957; M.
Mussa, 1974; H. G. Johnson and J. A. Frenkel, 1976… IMF, 1980; but by interior credit’s
creation allow to the state budget’s financing.
This monetary creation, for lack of implicates production’s increase, cause price’s
increase :monetary inflation. True enough, econometrical tests showed, ceteris paribus, that
1%’s increase of money implied price level’s increase to 5,57%. Thisone makes imports to
increase considerably because the GDP is exogenous in the short term (by simple reading of
xvii
analytics data), demand’s increase, explained by liquidity’s increase, is compensated for
imports; on the one side. This way, we can confirm that monetary inflation is not necessarily
be verifiable with very long term’s data : monetary theory’s acceptance, Friedman, 1956; G.
Galand and A. Grandjean, 1996; A. Direr, 2009’s thesis reject; questioning OFCE’s letter,
2006.
In the other side, this imports increase is significantly explained by the suppression of
some imports’s taxes essentially for oil products causing Ariary depreciation. True enough,
Malagasy’s Treasury drew lastly public’s attention to the boom of his budget’s gap facing to
subsidie’s increase (monthly report called Tahiry of Madagascar’s public Treasury, 2013).
This way, we refuse too the MABP’s theory of M. Mussa (1974) – predicted that taxation’s
increase implied liquidity’s increase and thus the balance of payments deficit’s explained by
imports increase – because the suppression of some taxation of imports for Madagascar’s case
encourage, on the contrary, imports and so exterior deficits.
However, the restoration of these import’s taxes reinforce exchange rate’s increase:
depreciation, and then a waste of purchasing power of Malagasy’s household facing to
inflation : the recession. Through all this process, we can confirm that our country run the risk
up to poverty vicious circle (Tahiry, 2013; J. J. Ratsietison, 2003).
And, 1994 is a break date because policy’s change during this period: exchange system,
caused structural change in time series ie the persistence of the Ariary loss’value according to
the Chow test (1960).
Thus, economics measuretaken for international trade’s conduct in Madagascar, on the one
side; and the imposition of Structural adjustment programs or SAP, on the other hand; are not
the solutions for our balance of payment’s difficulties because this depreciation is more
reinforced by devaluation policy imposed by the IMF’s SAP. In other words, we remake in
question the SAP (and so the International financial institute or IFI like the IMF) (A. Sissako,
2006) especially facing to non-adapted programs conditionalities in the developed countries
economy like devaluation, liberalism… but non-verified main hypothesis governing his
theory too : small open economy. Our country has no interest to apply literally these
(conditionalities of) programs, especially for the future period because the Fund have decided
it’s financing return since March 2014 for helping our balance of payments and decreasing the
depreciation of Ariary.
xviii
Keywords : exterior debt, balance of payments, imports, TBA, credit, banking
overliquidity, MABP, inflation, depreciation, break, poverty, IMF, cointegration, developed
countries.
xix
Glossaire
A
Ajustement automatique de la balance des paiements : c’est une approche fondatrice de D. Hume (1752) et utilisée par les théoriciens comme base de l’analyse des déficits de la balance des paiements prédisant la faculté de la balance commerciale, après un déficit, de s’ajuster par un excédent grâce à un effet compétitif favorable.
Approche monétaire de la balance des paiements :ou AMBP résumant les idées de base des théoriciens qui analysent les déficits de la balance des paiements d’une petite économie ouverte en change fixe ou en change flexible prédisant que les déficits de la balance des paiements sont d’origine monétaire.
Aversion aux risques : c’est un terme économique – utilisé par J. Stiglitz (2002) dans sa théorie sur le rationnement de crédit – indiquant que les institutions financières comme les banques, ayant la peur de s’exposer aux risques en accordant des crédits aux clientèles, opèrent à deux stratégies : dont la sélection adverse avant d’accorder les crédits et l’aléa moral après avoir accordé les crédits ; pour s’assurer du remboursement de leurs capitaux.
B
Balance commerciale : c’est la différence entre la valeur des exportations et celle des importations.
Balance des paiements : c’est le recensement systématique de toutes les transactions (réel, monétaire et financier) entre les résidents d’un pays et ceux du reste du monde pour une période déterminée, généralement une année.
C
Change fixe :c’est le système qui régissait les marchés des changes dans le monde durant la stabilité du SMI, en général, voulant dire que le taux de change est déjà défini suivant une parité officielle à respecter suscitant les interventions de l’autorité sur ce marché pour la défense de la monnaie nationale et donc la définition de la politique monétaire.
Change flexible : ou flottement est le régime de change qui prévaut depuis l’effondrement de la stabilité préconisée par le système de Bretton Woods voulant dire que le taux de change est déterminé par la loi de l’offre et de la demande sur les marchés des changes ne demandant plus l’intervention de l’autorité monétaire, n’ayant plus des moyens pour défendre sa monnaie. Ainsi, la politique monétaire est autonome.
Cointégrations : théorie économétrique de Johansen (1988) analysant les relations de longue période entre les séries temporelles non stationnaires et intégrées de même ordre.
Compétitivité : ou encore effet volume d’après le taux de change effectif réel qui se définit comme la moyenne des taux de change bilatéraux, pondérée par l’importance relative de chaque pays dans le commerce international (indice).
Conditionnalités des PAS :ce sont les réformes régissant les PAS des IFI dans les PED dont essentiellement la politique de dévaluation, la hausse des taux d’intérêt, le libéralisme, la zone
xx
franche… dont les analystes ont pu vérifier que la plupart de ces conditionnalités ne sont pas adaptées aux réalités des PED comme la dévaluation...
Cotation à l’incertain : est un mode d’expression s’appliquant à une devise cotée sur le marché des changes selon laquelle une unité de la devise étrangère est eprimée en une quantité variable de la monnaie locale ; avec par exemple 1 Euro=3 000 Ariary.
La hausse du taux de change coté à l’incertain correspond bien à une dépréciation de la monnaie nationale (et à une appréciation des devises).C’est le mode de cotation utilisé à Madagascar.
Cotation au certain : est un mode d’expression qui s’applique à une devises cotée sur le marché des changes suivant laquelle une unité de la monnaie locale est exprimée en n unités d’une devises étrangères (ainsi, par exemple : 1 Ariary=1/3000Euros=0,00033 Euro).
Crédit intérieur : étant l’une des contreparties de la masse monétaire, avec les réserves de devises ou AEN,se décomposant en crédit à l’Etat défini par la loi des finances et crédit à l’économie définie par la politique monétaire. C’est sa hausse non maitrisée : politique monétaire expansive qui est accusée par les théoriciens être à l’origine des problèmes de la balance des paiements.
D
Dépréciation : baisse de la valeur internationale d’une monnaie.
Dévaluation :hausse du taux de change (c’est-à-dire baisse de la valeur de la monnaie nationale) que le gouvernement s’engage à défendre. Autrement dit, elle résulte d’une diminution de la valeur de la monnaie nationale par rapport à l’étalon de référence, diminution décidée par les pouvoirs publics. Elle se traduit par une baisse du taux de change de la monnaie nationale. La dévaluation entraine une inflation, en général, importante et durable du fait du renchérissement des importations mais la demande interne, pour sa part diminue.
E
Économétrie : vient du mot économie qui est une méthode intégrant les statistiques pour analyser les évolutions des variables économiques basées sur la vérification d’une théorie en utilisant des données d’analyse périodique.
Effet d’éviction : suite à une politique budgétaire expansionniste. Effectivement, en augmentant leur demande d’encaisse pour financer leurs dépenses, les pouvoirs publics exercent une pression sur le taux d’intérêt. Cette augmentation des intérêts décourage une partie de l’investissement privé en dépit d’une demande globale croissante créant une inflation.
Endettement extérieur : c’est le fait par un pays et donc un Etat d’emprunter à l’extérieur pour financer son économie issu de nombreuses sources.
F
Financement monétaire du solde global de l’Etat : c’est le financement du solde global de l’Etat par recours au système bancaire : création monétaire sans contrepartie source
xxi
d’inflation et accusé par les théoriciens de l’AMBP être à l’origine des déficits de la balance des paiements.
FMI : étant, l’une des IFI, créé en 1944 avec la Banque Mondiale,et a pour vocation ancienne d’assurer la stabilité du SMI et vocation nouvelle de financer les problèmes de balance des paiements des pays pauvres depuis 1980 en imposant les PAS.
I
Importations : ce sont les biens (marchandises) et services mais aussi les capitaux dont un pays (résident) achète à un autre pays (non résident ou reste du monde) par le concept de la balance des paiements.
Inflation : hausse du niveau général des prix expliquée par différents facteurs comme la faiblesse de l’offre ou la hausse du coût des intrants... Il s’agit d’un phénomène auto-entretenu (et non isolé ou accidentel) fondé sur les mécanismes macroéconomiques.
Investissements productifs : étant des investissements censés stimuler la croissance économique, dont certains théoriciens ont supposé financés par les dettes extérieures pour les PED, en général.
M
Madagascar : c’est le pays dont l’analyse fondamentalede notre recherche est basée car il est classé parmi un des pays pauvres très endettés.
MCEV ou Modèle à correction d’erreur vectoriel : c’est l’analyse économétrique des relations de courte période entre les séries non stationnaires cointégrées, suivant la théorie d’Engle et Granger (1987).
Mobilité parfaite des capitaux : situation où d’énormes quantités d’argent sont transférées d’une devise sur une autre à chaque fois que le taux de rendement sur les actifs d’un pays est plus élevé que celui d’un autre (taux attractif).
Monétarisme : théorie monétaire initiée par M. Friedman en 1956, basée sur le Quantitativisme d’I. Fisher en 1930, prédisant l’illusion monétaire à court terme pour une économie en sous-emploi et à long terme la neutralité de Fisher pour une économie en plein emploi. Cette théorie recommande la stabilisation monétaire, une idée qui a séduit le FMI dans sa programmation financière.
P
PAS : programmes recommandés par les IFI – dont le FMI et la Banque mondiale – dans les pays pauvres depuis 1980 pour corriger leurs problèmes macroéconomiques et donc lutter contre la pauvreté en leur octroyant des financements.
Pauvreté : c’est l’état de la vie dont les populations des pays du Sud, généralement, vivent depuis plusieurs décennies. Cette pauvreté se manifeste par la dégradation des différents indicateurs sociaux (logement…), économiques (pouvoir d’achat…) qui se traduit par un faible taux de croissance économique...
PED ou Pays en développement : terme utilisé pour qualifier les pays pauvres ou pays du Sud ou pays périphériques.
xxii
PPA ou Parité des pouvoirs d’achat : c’est la mesure des prix relatifs des biens entre divers pays lorsqu’ils sont exprimés en même monnaie. Elle traduit la loi du prix unique sous quelques conditions.
Programmation financière : cadrage macroéconomique à court et moyen terme (FMI) dans les PED pour corriger leurs déséquilibres macroéconomiques en utilisant un modèle théorique pour la formulation des programmes conditionnant les financements.
R
Réserves de devises : stock de devises étrangères détenues par la banque centrale nationale.
Rupture :un changement de politique économique ou un choc d’une période x appellée période de rupture pourrait induire un changement structurel des séries temporelles selon le Test de chow (1960).
S
Service de la dette : c’est l’engagement extérieur du pays qui a contracté un endettement extérieur en provenance des bailleurs de fonds qui se définit comme la somme entre les intérêts et les amortissements de cette dette au cours d’une année.
Stationnarité : étant une analyse économétrique consistant d’étudier l’évolution des séries temporelles avec le temps suivant les tests économétriques de Dickey Fuller (DF, 1979) ou DF Augmenté (DFA, 1981).
Surliquidité bancaire : étant un problème macroéconomique car les banques face à leurs aversions aux risques diminuent considérablement les crédits qu’elles accordent aux clientèles face aux dépôts dont elles contractent, induisant ainsi un sous-financement de l’économie (surtout dans un pays où les risques sont très élevés comme les instabilités politiques...).
T
Taux de change : prix auquel deux devises s’échangent. Autrement dit, c’est la quantité de monnaie nationale nécessaire pour obtenir une unité monétaire d’un autre pays. La parité correspond à un taux de change officiel défini par rapport à un étalon.
1
Introduction générale
Les difficultés de la balance des paiements des Pays en développementne sont pas des
phénomènes nouveaux. Elles se sontdéveloppées depuis l’effondrement du Système de
Bretton Woods en 1971, par la politique d’investissement à outrance de la fin des années 1970
ainsi que les chocs externes dus aux crises des pays riches en 1982. C’est pour y remédier que
le FMI a fixé comme vocation principale : le redressement de la balance des paiements des
pays membres. Il voudrait y apporter des solutions par le biais des Programmes d’ajustement
structurel : conditionnés et financés. Ces programmes sont restructurés par le Consensus de
Washington depuis 1990 avec la Banque mondiale.Non seulement les théoriciens mais même
les analystes témoignent des échecs de ces programmes mésurés par la faiblesse ou
l’inéxistence de la croissance auprès de ces pays soumis aux ajustements du Fonds.
Contextes historiques : balance des paiements et FM I
La notion de balance des paiements remonte aux Mercantilistes5 car c’était avec eux
qu’apparaît le souci d’établir des balances. En effet, au départ, elle était un simple relevé des
exportations et des importations de marchandises. Les dénominations se sont améliorées au fil
du temps passant par balance de commerce,balance des comptes et ainsi balance des
paiements. Et, elle est devenue progressivement un document plus complet et complexe
retraçant l’ensemble des échanges entre pays et établi par le FMI.Pourquoi l’équilibre de la
balance des paiements constitu t-il un principal souci ?
Tout d’abord, l’équilibre de ce document est recherché pour un bon déroulement de
l’économie. Une balance des paiements est en équilibre, du point de vue économique, lorsque
la variation des réserves de devises est nulle. Mais, elle n’est pas en équilibre stableparce
qu’un équilibre peut être obtenu par emprunt, ce qui devrait entraîner un déséquilibre dans le
futur quand le pays paie ses intérêts en supposant que toutes choses étant égales par
ailleurs.La question de la stabilité de cet équilibre extérieur est donc recherchée. Les
économistes se demandent ainsi si on peut identifier des mécanismes de rééquilibrage plus ou
moins automatiques, qui tendraient à éliminer les déficits ou excédents.
Historiquement, dans les années 30, la Société des nations (SDN) avait établi les
codifications internationales des principes d’enregistrement des données en balance des
5Cette notion date de la pensée mercantiliste du XVIème siècle définissant des stratégies pour limiter la sortie des métaux précieux, représentant la richesse d’une nation, dont son accumulation est le but du commerce.
2
paiements et le cadre de présentation des résultats. Après 1945, l’effort de généralisation de la
présentation a été faite par le FMI en présentant les normes d’établissement dans les six
éditions successives duManuel de balance des paiements (MBP), datées respectivement de
1948, 1950, 1961, 1977, 1993 et 2008. Ils sont combinés par des éditions successives de
Guide pour l’établissement des statistiques de la balance des paiements.
L’article 8 des Statuts6 du Fonds correspondant aux « Obligations générales des Etats
membres » dans la section 5 titrée « Communication des renseignements » indique que : « le
FMI peut exiger aux Etats membres de lui fournir les renseignements nécessaires à la
conduite de ses opérations ou à l’accomplissement de sa mission et particulièrement à la
balance internationale des paiements ». Ainsi, ses membres dressent des balances des
paiements suivant ses recommandations pour répondre à ses obligations statistiques car il
finance ces difficultéspar le biais des programmes de stabilisation.
Le MBPprésente les normes et codifications de différentes rubriques des comptes de la
balance des paiements. Quant au Guide, il montre la façon d’utiliser les sources des données
et les méthodes pour l’établissement des statistiques de la balance des paiements et de la
Position extérieure globale (PEG), sur le plan pratique. Et, les différents actifs de la balance
sont enregistrés dans quatre comptes. Madagascar, pour suivre les obligations du FMI, en
étant membre depuis 1969, suit les normes du MBP 5 théoriquement. Et, dans le cas
pratique,avant de dresser ce compte, la Banque centrale de Madagascar (BCM)suit diférentes
étapes.
En outre, la théorie ancienne analysant ce compte date de la période du Mercantilisme.
Mais, les analyses théoriques actuelles sont très influencées par le phénomène d’ajustement
automatique de D. Hume (1752) c’est-à-dire le souci de rétablir l’équilibre après des déficits
ou excédents de la balance commerciale. Pourtant, de nombreux Pays en développement ont
des difficultés à assurer ce phénomène, qui repose sur le fait d’assurer en quantité et en qualité
les exportations. Enfin, cette relation d’échanges entre pays peut être interprétée de différentes
manières par les indices du commerce international.
Nous nous demandons : Pourquoi devrait-on parler du FMI lorsqu’on fait un e
analyse de la balance des paiements d’un pays ? Les codifications et normes
internationales de présentation de ce document sont établies par le FMI ainsi que les
financements de ces difficultés. Cette institutiona été créée en 1944. Les pays fondateurs
voulaient établir un cadre de stabilité internationale afin d’éviter la reproduction du cercle
6 Cf. www.imf.org
3
vicieux des dévaluations compétitives créant la crise des années 1930. Il a eu pour vocation
originelle de veiller à la stabilité du SMI en assurant l’équilibre de la balance des paiements
dans le cadre de fixité : c’est le Système de Bretton Woods, effondré en 1971.Ainsi, en 1976,
ses membres avaient signé les Accords de la Jamaïque permettant le flottement. C’était à
partir de cette période où les pays n’arrivent plus à assurer l’équilibre de leurs balances des
paiements qui ont accentué les déséquilibres macroéconomiques.
Le FMI a alors redresséles problèmes de balance des paiements des PED depuis
1980 en y imposant les PAS dans le but de rétablir l’équilibre. Et, dans ces
interventions, il y a des pays qui suivent à la lettre ses recommandations et ceux qui ne les
suivent pas, comme lors de la recommandation des dix commandements du Consenssus de
Washington en 1990.En fait, toutes ces interventions du FMI sont faites pour accomplir sa
mission qu’est de promouvoir la coopération internationale, de veiller à la stabilité financière,
de faciliter le commerce international, de susciter des niveaux d’emploi et de croissance
durable et, ainsi, de faire reculer la pauvreté dans le monde.
Afin que ces principales missions puissent bien se dérouler, cette Institution est dotée
d’une organisation interne massive7. En outre, il dispose des moyens d’actions comme les
quotas, les Droits de tirages spéciaux (DTS), l’or, les accords permanents d’emprunts. En
outre, il collabore avec d’autres institutions comme la Banque mondiale, les Banques
régionales de développement, l’OMC, les agences des Nations Unies. Et, pour promouvoir la
croissance et réduire la pauvreté, le FMI interagit avec les cercles de réflexion, l’Organisation
des sociétés civiles (OSC) et les médias.
Toutes ces collaborations sont effectuées pour gérer ses interventions aux pays bénéficiant
de ses prêts assortis de conditionnalités dites PAS faisant l’objet de critiques des différentes
entités et de cette thèse. Pourtant, le respect de ces conditionnalités est la principale clé
pourbénéficier de leurs prêts et aussi des allègements de leurs dettes dans le cadre des
initiatives.
Pourtant, nombreux PED n’arrivent pas encore à réaliser leur défi de développement et
dépendent toujours de l’extérieur après plus d’un demi-siècle d’indépendances. Ces méfaits
sont les résultats des grands déséquilibres macroéconomiques, surtout ceux liés à la balance
des paiements, bouleversant leurs structures économiques. Madagascar fait partie de ces pays
et a souffert d’un déficit structurel de sa balance commerciale. C’est ce qui justifie
7Organisation du FMI bien détaillée dans la partie I et l’organigramme se trouve en Annexe.
4
l’intervention du FMI8chez eux en imposant les PAS pour s’assurer que l’aide reçue ait les
effets désirés.
Intérêts de choix du sujet
C’est pour toutes ces raisons que nous avons choisi, dans cette thèse, le thème intitulé :
« LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL DANS LE REDRESSEMENT DE LA
BALANCE DES PAIEMENTS DES PAYS EN DEVELOPPEMENT : LE CAS DE
MADAGASCAR ». En fait, (1) nombreux PED souffrent encore de ces difficultésextérieures
malgré l’intervention du FMI, (2) la balance globale des paiements de Madagascar n’a subit
des excédents que de temps en temps et la balance commerciale est structurellement
déficitaire. Notre objectif est de (3) voir le lien entre le fardeau d’endettement extérieur et la
balance des paiements, pourmontrer ensuite que ce déficit est davantage renforcé par le
financement des investissements sociaux ou non productifs. Alors, nous voulons répondre à la
problématique principale :« L’intervention du FMI est-elle une solution aux d éficits
structurels de la balance commerciale de Madagascar , et des PED, en
général ? »
Sous-questions par référence aux littératures empir ique et théorique
Cette intervention du FMI est établie pour remédier à l’aggravation des problèmes de la
balance des paiements de ces pays pauvres menant à l’éclatement de la crise de la detteen
1982. En fait, les pays du Nord ont fait face à une récession et inflation importante lors de la
seconde crise pétrolière de 1979 – dont avec la première crise, les ressources obtenues ont
financé la politique d’investissement à outrance au Sud. Ainsi, pour avoir beaucoup plus de
liquidité, les Etats-Unis ont décidé d’augmenter brusquement et considérablement les taux
d’intérêt, pour attirer les capitaux qu’ils y ont prêtés :chocVolcker. Cette stratégie a pénalisé
les pays du Sud car cela a créé une hausse importante de la charge de la dette et une fuite des
capitaux. De même, le pouvoir d’achat des pays du Nord a baissé dû à cette crise impliquant
une baisse de leur demande en produits primaires venant des pays du Sud. Par conséquent, il y
a eu volatilité du cours mondial des matières premières pénalisant davantage leSud.
Ainsi, comme première hypothèse fondamentale, nous supposons que : Les chocs
externes de 1982 ont expliqué ces difficultés de la balance des paiements des
8Dans notre recherche, nous nous intéressons seulement aux vocations du FMI car c’est lui qui corrige les déficits de la balance des paiements des pays membres en imposant les PAS. Mais, la Banque mondiale finance des projets de développements pour la lutte contre la pauvreté.
5
P. E. D. en général, et le financement des investis sements sociaux par
endettement à outrance de la fin des années 1970, p our le cas de Madagascar.
Cettehypothèse répond aux causes des difficultés de la balance des paiements de ces pays
suite à des illustrationsempiriques. Pour cela, nous citons les exemples de cas des deux
premières économies de la zone Franc CFAdont la Côte d’Ivoire et le Cameroun ainsi que de
Madagascar.
Et, pour répondre à la problématique principale, nous analysons les PAS de ces trois
économies qui ont débuté par l’imposition des politiques de stabilisations des années 1980.
Celles-ci avaient eu pour but de redresser les finances publiques et extérieures. Quant aux
programmes des années 1990, ils ont encore visé ces redressements pour retrouver le chemin
de la croissance. En outre, l’année 1994 a été marquée par l’imposition du flottement
généralisé par les bailleurs de fonds multilatéraux ou la politique de dévaluation. Ceci est
censé, d’après eux, augmenter la compétitivité extérieure de ces pays et ainsi stimuler la
croissance.Et, en début 2000, ces pays ont préparé, dans un cadre participatif, des stratégies
pour réduirela pauvreté afin d’accélérer la croissance. Et, toujours dans ce cadre, d’autres
intitiatives d’allègements de la dette ont suivi ces programmes pour atténuer la pauvreté :
Ceux-ci constituent-ils les résultats qui se sont p roduits réellementauprès de
ces pays ?
Or, quels sont les autres facteurs qui pourraient expliquer ces déficits chroniques de la
balance des paiements, suscitant l’intervention du FMI, d’après la littérature théorique ?Pour
répondre à cette question, nous analysons les théories expliquant les sources des problèmes de
la balance des paiements d’une « petite économie ouverte ». Différents théoriciens ont essayé
d’élucider ces problèmes dont l’œuvre fondateur a été baptisé : « Approche monétaire de la
balance des paiements (AMBP) » initiée par J. J.Polak (19579). Deux départements principaux
ont analysé cette approche : le Département de Recherche du FMI par cette AMBP version
keynésienne et le Département Economique de l’Ecole de Chicago par l’AMBP version
johnsonienne(J. J. Polak, 199710).
Primo, nous admettons que : Les déficits de la balance des paiements,
principalement ceux de la balance commerciale, résu ltent d’une politique
monétaire non maîtrisée, en tant que deuxième hypothèse fondamentale. En fait, Polak,
9 Ces analyses sont récemment basées sur cette approche de POLAK durant la période à laquelle il avait été Directeur du Département des Etudes du FMI. 10 Par conséquent, deux éditions de l’AMBP ont vu le jour dans les années 1970 : le livre de RHOMBERG R. et HELLER R. (eds, 1977, FMI, Washington) et celui de FRENKEL J. A. et JOHNSON H. G. (eds, 1976, London).
6
dans son œuvre fondateur, tout comme le FMI, a basé son travail sur l’approche par
l’absorption de S. S.Alexander (195211). Le FMI a été influencé par l’idéologie de
stabilisation monétaire des Monétaristes. Il a basé son travail aux PED sur le modèle de Polak
même s’il est réputé simpliste par ses hypothèses non fondées :petite économie ouverte.En
fait, c’était encore durant le règne de la fixité que Polak avait affirmé qu’à court terme, dû à
un PIB exogène, toute hausse non maîtrisée du crédit induit directement une baisse des
réserves de devises. Or, cette AMBP a des limites parce que c’est seulement durant le régime
de fixité qu’il avait été valable mais depuis le flottement généralié, elle n’est plus appropriée.
Néanmoins, en connaissant ces limites, le FMI l’a utilisé comme base de sa programmation
financière en faisant une adaptation de celui-ci : introduction de la variable taux de change. Il
a toujours considéré une petite économie ouverte mais en régime de flexibilité. Son but est
d’analyser et de comprendre les problèmes de la balance des paiements en recommandant les
mesures politiques et les réformes économiques à entreprendre pour leur redressement à court
et moyen terme.
En outre, H. G.Johnson12 et J. A Frenkel (1976) – en faisant l’extension de cette approche
fondatrice – ontsouligné que : « La balance des paiements est un phénomène essentiellement
monétaire ». H. G.Johnson (1958), dans son article clé a analysé l’effet de la dévaluation sur
la balance des paiements tout comme J.Robinson (1937) annonçant, dans sa théorie des
élasticités critiques, plutôt une solution face à ces problèmes extérieurs : une dévaluation est
nécessaire pour améliorer la balance commercialeà condition qu’il y ait effet volume. Et, dans
un autre travail en 1977, H. G.Johnson avait mis en exergue que : « La création de crédit doit
causer le déficit extérieur en supposant que le marché de travail est en situation de plein-
emploi, le niveau des prix est constant dans le monde et le taux d’intérêt national est égal à
celui de l’étranger ». Cette approche a été aussi développée par M. Mussa (1974) en
soulignant que la hausse de la taxation induit les déficits extérieurs car celle-ci fait augmenter
la liquidité et ainsi les dépenses.B. B. Aghevli et M. S. Khan (1977) ont, en outre, expliqué
que : « La position de la balance des paiements d’un pays est considérée être le reflet des
décisions de la part de leurs résidents d’accumuler, ou inversement, leur stock de monnaie ».
Néanmoins, suite au flottement généralisé de 1976, le taux de change avait connu une forte
volatilité. Ce phénomène était un mystère que de nombreux théoriciens tentent de résoudre.
11Cette approche par l’absorption de S. S. ALEXANDER (1952), appelée aussi Monétarisme en économie ouverte, est l’extension du Monétarisme en économie fermée de M. FRIEDMAN (1956) et c’est la base de ces analyses théoriques des problèmes de balance des paiements des PED. 12 H. G. Johnson est la tête de file de l’Ecole de Chicago analysant cet oeuvre fondateur de Polak durant cette période.
7
D’où, R. Dornbusch (1976) l’a analysé en élaborant le modèle de surajustement dans le cadre
d’une petite économie ouverte. Il a expliqué que ceci est dû à un choc monétaire permanent
dans le pays domestique. Et, tout comme l’approche fondatrice de Polak, la Parité des
pouvoirs d’achat (PPA) et la Parité des taux d’intérêt non couverte (PTINC) y jouent un rôle.
Secundo, nous acceptons aussi que : Le financement de l’économie d’un pays
« grâce » à des capitaux prêtés par l’extérieur peu t avoir des conséquences sur
l’équilibre de la balance des paiements, comme troisième hypothèse.
Fondamentalement, de nombreux auteurs ont supposé que cet endettement extérieur est
contracté en vue de financer les investissements productifs (J.-P.Laffargue, 1987 ; D.Kessler,
1985 ; G.Feder, 1980) [M.Raffinot, 1991]. Néanmoins, ce n’est malheureusement pas le cas
pour les PED dû principalement au non-valorisation des potentialités productives non
utilisées, à la mauvaise utilisation de fonds et aussi à la faiblesse du cours mondial des
exportations des produits primaires depuis 1982. Ces auteurs ont souligné que le financement
extérieur vient combler les problèmes de la balance des paiements : cycle d’endettement
extérieur. Et, ce cycle constitue la base de notre modèle théorique pour l’analyse du cas de
Madagascar.
Ce choix théorique est expliqué par trois raisons fondamentales. Tout d’abord, toutes les
variables du modèle évoluent dans notre économie dont essentiellement la dette extérieure, les
importations, les exportations, les réserves de devises, le service de la dette et le taux de
change de l’Euro contre l’Ariary. Ainsi, dans les tests économétriques pour l’analyse du cas
de Madagascar, nous voulons vérifier si :Les déficits structurels de la balance
commerciale de Madagascar, ou la dépréciation cumul ée de l’Ariary face à
l’Euro, sont dus au fardeau d’endettement extérieur ;renforcant ainsi notre
pauvreté ? C’est la dernière hypothèse fondamentale de notre recherche.
Méthodologie de recherche
Pour répondre à cette question, le cadre d’analyse choisi est de 1982 à 2011 en remplaçant
des données annuelles par des données trimestrielles obtenues par interpolation linéaire. Le
but est d’avoir un nombre d’observation importante : (30 années ou 120 trimestres) pour la
fiabilité des résultats. Ainsi, nous voulons vérifier économétriquement si c’est le fardeau
d’endettement extérieur malgache qui explique les déficits structurels de sa balance
commerciale. Nous avons recours à la théorie de cointégrations de Johansen (1988) afin
d’analyser les relations de longue période entre les séries précitées. Ensuite, nous analysons
les fluctuations de courte période entre elles en construisant le Modèle à correction d’erreur
8
vectoriel (MCEV) suivant Engle et Granger (1987) – en procédant prélablement aux tests de
stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (1981) – enayant recours aux logiciels
économétriques EViews et GRETL. Une validation théorique serait faite ainsi que des
enquêtes de recoupement des résultats empiriques trouvés face aux différents évènements tant
nationaux qu’internationaux. Et, nous procédons à la fin au test de Chow (1960) pour voir si
ces séries temporelles subissent un changement structurel c’est-à-dire si l’année 1994 –
période durant laquelle nous avons opté au changement du régime de change : flottement
généralisé – constitue une date de rupture.
Finalement, nous voulons montrer les effets négatifs de ces difficultés de la balance des
paiements sur l’économie malgache, et des pays africains pauvres en général,par le biais de
ces tests.En fait, de nombreux penseurs soutiennent que ces méfaits seraient davantage
renforcés par les conditionnalités des programmes du FMI comme la politique de dévaluation,
la hausse des taux d’intérêts, le libéralisme... Ainsi :Quel pays dont 80% 13 des recettes
d’exportations reposaient sur des produits primaire s à faible cours mondial
aurait un intérêt quelconque à dévaluer sa monnaie ?
Toutes ces raisons ont amené certains groupes de penseurs à mobiliser ces pays pauvres sur
l’abandon des PAS qui veut dire le renoncement aux financements de ces IFI. Nous nous
demandons ainsi :Es-ce une manière de dire que les PED n’ont jamais eue besoin
(n’auront jamais besoin) de recourir aux financemen ts des IFI, comme le FMI ?
Annonce du plan
Dans la première partie de notre travail, nous analysons les causes théoriques de ces
difficultés de la balance des paiements des PED en général. Et, pour savoir les causes décrites
par la littérature empirique, nous énumérons, tout d’abord, l’exemple des PAS de quelques
PED mais aussi de Madagascar. Ensuite, pour voir les causes citées par la littérature
théorique, nous analysons les théories expliquant les déficits de la balance des paiements
d’une « petite économie ouverte » durant la stabilité du SMI. La programmation financière du
FMI aux PED, basée sur ce modèle de Polak, a aussi marquée les théories conçues depuis
l’effondrement du système de Bretton Woods. Enfin, nous faisons une analyse approfondie de
toutes ces théories pour mieux voir celle qui serait la plus adaptée pour l’analyse du cas de
notre pays afin de l’adapter à la situation actuelle : modèle théorique.
13Cf. RatsietisonJ. J., 2003.
9
La deuxième partie serait consacrée à l’analyse pratique des sources de nos déficits
extérieurs. Ainsi, en premier lieu, nous faisons des tests économétriques du modèle théorique
pour l’analyse du cas de notre pays en présentant un exposé méthodologique du modèle
théorique et les résultats des tests. Ensuite, nous abordons la validation théorique en faisant un
recoupement des résultats empiriques par des enquêtes auprès de la BCM et du MFB. Enfin,
pour bien répondre à la problématique principale posée au début de notre recherche, nous
analysons les effets des déficits commerciaux structurels sur l’économie. Et, finalement, nous
analysons la pertinence du modèle validé en comparant le cas du Gabon à celui de
Madagascar.
Partie I :
Analyse théorique des sources de
difficultés de la balance des paiements
des Pays en développement
10
La balance des paiements est un compte qui devrait toujours être en équilibre : c’est un
dogme, et le solde général doit être nul. Ainsi, parler des difficultés de la balance des
paiements d’un pays revient à dire qu’il enregistre des déficits. En fait, pour comprendre le
déroulement des activités d’un pays tant réelles que monétaires et financières ;il faut analyser
sa balance des paiements résumant les relations deses résidents avec les non-résidents, du
reste du monde. Cette première partie de notre recherche a pour but d’analyser
les causes de ces difficultés extérieures des Pays en développement, en
général, d’après des illustrations de cas des pays et une revue de la littérature
théorique . Autrement dit, nous voulons déjà apporter des réponses hatives à l a
problématique principale posée précédemment pour él ucidernotre sujet.
C’est le FMI qui finance les problèmes de balance des paiements des PED depuis 1980.
En effet, ces pays ont vu renforcer leurs problèmes extérieurs durant cette période où les pays
riches font face à une récession économique suite à la seconde crise pétrolière de 1979. C’est
ainsi qu’il y a production de différents chocs, comme la baisse considérable du cours mondial
des produits primaires exportés par le Sud et la volatilité des taux d’intérêts qui renforcent les
problèmes macroéconomiques du Sud induisant l’intervention du FMI pour imposer les PAS
suite à l’éclatement de la crise de la dette de 1982.
En outre, nombreux auteurs théoriciens ont tenté d’expliquer les causes de ces
difficultés de la balance des paiements d’une « petite économie ouverte ». L’œuvre fondateur
est produit par J. J. Polak (195714) qui est aussi d’inspiration monétariste comme le Fonds. Il a
prédit que l’origine de ces déficits est la création non maîtrisée du crédit qui fait diminuer
considérablement les réserves. Ce modèle fait l’objet de critiques des théoriciens face aux
hypothèses non fondées aux PED et aux variables utilisées très limitées aux contraintes de
cette période aprèsla seconde guerre. De même, il faisait l’objet d’adaptation d’autres
théoriciens comme ceux de l’Ecole de Chicago15.
En outre, le FMI a adapté le modèle aux circonstances actuelles en ajoutant d’autres
variables clés ignorées par Polak. Il a aussi avancé que ces problèmes ont pour origine le
financement du solde global de l’Etat par une création monétaire inadaptée induisant une
inflation et ainsi les déficits de la balance des paiements. En outre, nombreux sont les auteurs
qui ont montré que l’endettement extérieur a aussi des conséquences négatives sur la balance
14 Cette approche de Polak constitue la base des analyses des difficultés de la balance des paiements des PED. 15Cette école analysait cette approche fondatrice de Polak, dont à la tête H. G. Johnson.
11
des paiements en voulant relancer ses investissements productifs faisant hausser les
importations.
Cette première partie du travail présente,tout d’abord, le cadre conceptuel par des
exemples desPAS de quelques PED et de Madagascar. Ensuite, nous faisons une analyse des
causes théoriques des difficultés de la balance des paiements, avant et après l’effondrement du
SMI. Enfin, nous bouclons la première partie de notre travail par une analyse approfondie des
causes de difficultés extérieures évoquées par ces revues de littérature empirique et théorique
pour élaborer un modèle théorique, à utiliser pour l’analyse du cas de Madagascar dans la
seconde partie.
12
Chapitre 1 : Cadre conceptuel : interventions du Fonds monétaire
international aux Pays en développement
Pourquoi devrait-on parler du FMI 16 lorsqu’on fait une analyse des
difficultés de la balance des paiements d’un pays e t quels moyensutilise-t-
ilpour ses interventions ? Pour répondre à cette question, la première section s’intéresse à
l’analyse des causes de difficultés de la balance des paiements d’un paysen se référant aux
normes et méthodologies de présentation recommandées par le FMI dans les MBP, aux
théories anciennes de la balance des paiements et aux indices du commerce international. Et,
nous faisons cette analyse en présentant les moyens utilisés par le FMI pour corriger ses
problèmes.
Pour élucider le thème, nous présentons dans la seconde section les exemples des
Programmes d’ajustement structurel des PED, en général. Le but est de voir les causes de
difficultés de la balance des paiements, à travers ces illustrations, selon les PAS des deux
premières économies de la zone FCFA : Côte d’Ivoire et Cameroun ; et de Madagascar.
Nous voulons souligner si ces interventions du FMI constituent une solution
aux problèmes extérieurs de ces pays c’est-à-dire répondre hâtivement à la
problématique principale.
16 Poser cette problématique est équivaut à se demander : « Pourquoi le FMI s’est-il intervenu aux PED depuis 1980 ? ». C’est cet Organisme financier international qui aide les pays ayant des problèmes de balance des paiements (contrairement à la Banque mondiale qui finance des projets de développement dans ces pays en faisant aussi une programmation financière).
13
SECTION I : BALANCE DES PAIEMENTS ET FONDS MONETAIR E
INTERNATIONAL
Pour savoir les positions de la balance des paiements d’un pays, on doit consulter les
soldes de ce document comptable dont le pays devrait présenter suivant les normes établies
par le FMI dans les MBP. Il l’a présenté depuis 1948 dans sa première édition et dont la
dernière est datée de 2008. Et, par référence à la théorie, ce compte est en difficulté s’il
présente des déficits dans un ou plusieurs de ces soldes.
Mais, on peut aussi répérer ces difficultés extérieures en faisant référence aux
prédictions des théoriciens qui analysent la balance des paiements d’un pays. Le fondement
théorique est le processus d’ajustement automatique de la balance des paiements de D. Hume
(175217) difficile à réaliser par les PED par la non-stimulation des exportations. Mais, la plus
ancienne est la pensée mercantiliste prônant l’excédent commercial, difficileà réaliser pour les
PEDaussi par la faiblesse des exportations – parl’interdiction de sortie des métaux précieux –
et aussi par lesystème protectionniste.
Historiquement, les concepts de ce compte ont été forgés de longue date comme un
simple relevé des exportations et des importations. Actuellement, elle est devenue un
indicateur précieux pour la mise en œuvre de politique économique d’un pays présenté dans
un document complexe. Et, ces difficultés de la balance des paiements d’un pays peuvent être
lus en calculant les indices du commerce international dont essentiellement le taux de
couverture, le degré d’ouverture mais aussi les termes de l’échange.
Et, dans ses interventions, le FMI offre des aides aux pays membres dont la balance des
paiements se trouve en difficultés, essentiellement les PED depuis 1980. Pour cela, il offre
plusieurs facilités de prêts à ces pays afin de leur aider à surmonter les déséquilibres en
imposant des réformes. Ces prêts sont assortis de conditionnalités dont les pays devraient
suivre afin d’en bénéficier. Pour cela, il est doté d’une organisation interne massive et
mobilise ses propres ressources en collaborant aussi avec d’autres institutions.
Tout ceci nous amène à développer dans cette première section, en premier lieu, les
critères pour lesquels la balance des paiements d’un pays est en difficulté par référence aux
normes du FMI depuis 1945, aux théories et aux indices du commerce international. En
second lieu, nous présentons les moyens utilisés par le FMI pour secourrir les difficultés de la
balance des paiements, surtout d’un pays à faible revenu.
17 C’est aussi le fondement des théories actuelles analysant les difficultés de la balance des paiements des PED.
14
A. CRITERES POUR LESQUELS LA BALANCE DES PAIEMENTS D’UN
PAYS EST EN DIFFICULTE
Nous faisons référence aux recommandations du FMI dans ses MBP, aux théories
fondatrices et aux indices du commerce international. Ensuite, nous présentons l’élaboration
de la balance des paiements de Madagascar fruit des travaux de terrain18.
I. Explication des difficultés de la balance des paiementsd’un pays par référence aux
rubriques des MBP du FMI
Avant de procéder à l’analyse, il est nécéssaire de définir ce document complexe, de
présenter les règles de sa construction et les conditions pour lesquelles elle est en équilibre.
1) Définition de la balance des paiements, règles et méthodes de sa construction, conditions
d’équilibre
a- Définition de la balance des paiements
La balance des paiements est un compte de flux enregistrant les échanges d’actifs entre
les agents (résidents) d’un pays et ceux du reste du monde (non-résidents). Elle est présentée
sous forme comptable entre deux dates données. Les résidents sont des personnes physiques
originaires du pays et demeurent habituellement sur le territoire national du pays, des
personnes physiques de nationalité étrangère y demeurant habituellement et les personnes
morales résidentes ou étrangères y exerçant leurs activités, à l’exception des représentants
diplomatiques et consulaires. Une définition inverse s’applique aux non-résidents.
b- Règles et méthodes de construction de la balance des paiements
Les trois catégories d’actifs échangés par les résidents aux non-résidents, sont :
• Les actifs réels : les biens et services, les revenus des facteurs de production,
• Les actifs financiers : les titres de créances ou de propriétés,
• Les actifs monétaires : les devises, l’or monétaire.
Les rubriques de la balance des paiements sont : la nature des opérations, le Crédit, le
Débit et le solde.
18 C’est un stage de recherche effectué à la Banque Centrale de Madagascar (BCM) en 2010 dans la Direction des études et des relations internationales, au Service de la balance des paiements intitulé : « L’élaboration de la balance des paiements de Madagascar ».
15
b1) Nature des opérations
Les quatre postes de la première colonne sont : le compte des transactions courantes, le
compte de capital, le compte d’opérations financières et monétaires et le compte ajustement.
b2)Crédit et Débit
Par convention, contraire à la règle de la comptabilité générale, la deuxième colonne
s’intitule le « Crédit » (colonne gauche) avec le signe (+) : les entrées de capitaux ou recettes
(gains de devises). Y sont enregistrées toutes les opérations assimilables à une vente d’actifs
(ex : exportations).
La colonne 3 est le « Débit » (colonne droite) de signe (-) : les sorties de capitaux ou
dépenses (pertes de devises). Y sont enregistrés les achats d’actifs (ex : importations).
Et, le patrimoine de l’ensemble des résidents comporte des avoirs et des engagements :
concept patrimonial. On enregistre au Crédit toutes les opérations induisant une diminution
des avoirs (exportations des biens et services) ou augmentation des engagements
(importations de capitaux) des résidents, et inversement au Débit.
b3) Solde
La balance des paiements est un document équilibré car la valeur des flux enregistrés au
Crédit est théoriquement égale à celle des flux au Débit. Le solde général est nul.
b4)Représentationsimple de la balance des paiements
Le tableau qui suit fait une représentation simple de la balance des paiements.
Tableau N°1 : Représentation simple de la balance des paiements
Source : Analyse auteur.
Nature des opérations
Crédit (+) Débit (-) Solde
Postes de la balance des paiements
Diminution des avoirs (exportation des biens et services) ou
Augmentation des engagements (importations de capitaux) = recette ou gain de devises
Augmentation des avoirs (importations des biens et services) ou
Diminution des engagements (exportations de capitaux) = dépense ou perte de devises
Solde des différentes opérations
16
c- Equilibre de la balance des paiements
c1) Equilibre comptable de la balance des paiements
Variation des avoirs en réserves de devises = balance des transactions courantes + balance
des mouvements de capitaux. C’est la contrepartie de la balance globale : entrée ou sortie des
capitaux.
c2) Equilibre économique de la balance des paiements
Balance des transactions courantes + balance des mouvements de capitaux=solde globale.
Ainsi, la balance des paiements est en équilibre :balance globale nulle : BTC + BK=0.
2) Difficultés de la balance des paiements d’un pays d’après ces concepts d’équilibre
D’après ces concepts, la balance des paiements d’un pays est en difficulté s’il est en
« déséquilibre » c’est-à-dire : soit la balance globale est négative qui veut dire
BTC<0 et BK<0 ainsi il y a diminution des avoirs en réserves de devises qui s’inscrit
en Crédit (solde positif) ; soit la balance globale est positive et il y a cas inverse.
Ainsi, nous avons pu expliquer les conditions pour lesquelles la balance des paiements
d’un pays est en difficultés d’après ces conditions d’équilibre définies théoriquement par ces
normes et méthodologie du FMI. Par la suite, nous rappelons brièvement les différents
comptes et soldes de la balance des paiements en y soulignant les conditions pour lesquelles
ce compte rencontre des difficultés.
3)Architecturegénérale de la balance des paiements et ses principaux soldes
a-Architecture générale de la balance des paiements19
a1- Compte des transactions courantes
Ce compte regroupe : les biens, les services, les revenus et les transferts courants.
• Les biens : sont les marchandises générales, le travail à façon, les répartitions et
l’avitaillement.
• Les services : recouvrent les transports, les voyages, les communications, les bâtiments et
travaux publics, l’assurance, les services financiers20, l’informatique et l’information, les
redevances et droits de licence, les autres services aux entreprises, les services personnels,
culturels et relatifs aux loisirs, les services fournis par les administrations publiques.
19 Les quatre comptes de la balance des paiements sont résumés dans un tableau en Annexe, tiré du Manuel de la balance des paiements du FMI 5ème édition. Source : Banque centrale de Madagascar, Direction des relations internationales, Service de la balance des paiements, année 2010. 20Services financiers : par exemple le paiement des services de la dette : intérêts et amortissements…
17
• Les revenus : regroupent l’ensemble des flux liés aux revenus des facteurs de production
que sont : la rémunération des salaires, les revenus des investissements tels que les revenus
des investissements directs (des titres de participation, comme les dividendes et bénéfices
distribués, bénéfices réinvestis, et des titres de créances), les revenus des investissements de
portefeuille (revenus des titres de participation, revenus des titres de créances) et revenus des
autres investissements.
• Les transferts courants : s’agissent des mouvements sans contrepartie tels que les
opérations des administrations publiques (contribution nette de l’Etat aux organisations
internationales) et des autres secteurs (envoie de fonds des travailleurs, autres transferts).
a2- Compte de capital
• Les transferts de capital : concernent les administrations publiques (remises de
dettes21, autres transferts) et d’autres secteurs (transferts des migrants, remise de dettes,
autres transferts).
• Les acquisitions et cessions d’actifs non financiers non produits : sont des opérations
de l’utilisation de ces actifs (brevets, licences, noms commerciaux…).
a3- Comptes d’opérations financières et monétaires
Dans les anciens MBP, ce compte a été groupé selon la durée des capitaux : capitaux à
court terme ou à long terme. Ce n’est depuis 1996 que ce compte est structuré selon la nature
des capitaux. Les opérations financières sont :
• Investissements directs :cesont les investissements qu’une entité résidente d’une
économie (investisseur direct) effectue afin d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise
résidente d’une autre économie (l’entreprise d’investissement direct). Il existe une relation à
long terme entre l’investisseur direct et l’entreprise d’investissement direct, par intérêt
durable. Ces investissements concernent les titres de participation, les bénéfices réinvestis
ainsi que d’autres investissements directs.
• Investissements de portefeuille : les titres de participations, les titres de créances
(obligations et autres titres d’emprunts, les instruments du marché monétaire et les produits
dérivés) à long terme.
21Ce sont les allègements de la dette au titre des différentes iniatives tant bilatérales que multilatérales comme l’IPPTE...
18
Les opérations monétaires sont :
• Autres investissements : regroupant les crédits commerciaux, la monnaie fiduciaire et
dépôts et les autres avoirs, dans le poste de Crédit. Mais, dans le poste de Débit, ils regroupent
les crédits commerciaux, l’utilisation des crédits et des prêts du FMI, les autres prêts22, la
monnaie fiduciaire et dépôts et les autres engagements.
• Avoirs en réserves de devises : ce sont les avoirs à la disposition des autorités monétaires
comme l’or monétaire, les DTS, la position de réserves au FMI, les devises et autres créances.
Une difficulté de la balance des paiements se traduit par un déficit de la balance
globale c’est-à-dire une diminution des avoirs de réserves de change et enregistré
avec un signe positif (en Crédit).
a4- Compte erreurs et omissions nettes23 ou compte d’ajustement :
En tant que document comptable, l’enregistrement en double écriture veut dire que la
balance des paiements est toujours équilibrée. Toute opération enregistrée doit donner lieu à
deux inscriptions de montants égaux mais de signes opposés. Théoriquement, la somme des
montants au Crédit doit être identique à celle des montants au Débit. Dans la pratique, celle-ci
n’est pas toujours vérifiée c’est-à-dire que les comptes ne s’équilibrent pas parce que les
données utilisées proviennent de sources différentes. Ceux-ci créent des difficultés
d’harmonisation de la balance des paiements. Ainsi, le solde peut-être un Crédit ou un Débit
net correspondant au montant des « erreurs et omissions nettes ».
b-Principaux soldes de la balance des paiements
b1- Balance commerciale
Les exportations de biens notées X et les importations de biens notées Z s’intègrent dans
ce que l’on appelle la balance commerciale : ZXBC −= . Ainsi, un pays rencontre des
difficultés dans sa balance commerciale si les exportations de marchandises sont
faibles face aux importations de marchandises : déficit commercial.
b2-Balance des invisibles
Ce solde est la différence entre les exportations de services et ses importations à laquelle
on ajoute les royalties et revenus nets d’investissements. D’une façon similaire, la balance
22Ce sont les dettes extérieures du pays. 23C’est un compte résiduel qui sert à compenser les faiblesses de collecte statistique.
19
des invisibles d’un pays est en difficulté si les exportations de services sont faibles
face à ses importations.
b3- Balance commerciale au sens large
Elle est obtenue en ajoutant la balance commerciale à la balance des invisibles. Et, cette
balance présente des difficultés si le solde commercial et la balance des invisibles
sont déficitaires.
b4- Balance des transactions courantes
La signification macroéconomique de ce solde d’un compte de la balance des paiements
est fondamentale pour une nation. S’il est négatif, la nation éprouve un besoin de
financement : la production nationale est inférieure à la consommation nationale.
Autrement dit, ce pays vit au-dessus de ses moyens parce qu’elle dépense trop par
rapport à ce qu’elle produit et inversement. Ainsi, ce solde traduit l’équilibre épargne-
investissement de la nation. Pour analyser la situation économique et financière d’un pays, il
faut le mettre en relation avec d’autres agrégats macroéconomiques comme la production
nationale, la consommation etles investissements constituant l’absorption. En fait, le pays
rencontre des difficultés dans sa balance des transactions courantes si son
absorption (consommation plus investissements) dépasse sa production nationale24.
24 Pour analyser la situation économique et financière d’un pays, il faut le mettre en relation avec d’autres agrégats macroéconomiques.Soient : Y la production nationale, C la consommation, I l’investissement privé, G l’investissement publique. A l’équilibre : XGICZY +++=+ .
L’égalité précédente se transforme comme suit : ( )ZXGICY −+++= .
ZXAY −=− où A est l’absorption et ( )ZX − est la balance commerciale.
Par définition, la balance courante est égale à la balance commerciale à laquelle on ajoute le revenu des facteurs et les transferts courants notésT . Ainsi, trois cas peuvent apparaître : Si 0>+− TAY 0>+− TZX Revenu>absorption Balance commerciale excédentaire Si 0<+− TAY 0<+− TZX Revenu<absorption Balance commerciale déficitaire Si 0=+− TAY 0=+− TZX Revenu=absorption Balance commerciale équilibrée La balance courante d’un pays est financée soit par un flux net des capitaux noté F∆ soit par une variation des réserves de devises notée R∆ . D’où : RFTZX ∆+∆=+− .Deux cas peuvent se présenter car un déficit de la balance courante ( )ZX < non financé par une entrée nette des capitaux se traduit par une baisse des réserves.
Autrement dit, un solde courant négatif se traduit par une hausse des flux de capitaux : endettement étranger. Cf. www.google.com
20
b5- Balance des mouvements de capitaux hors avoirs en réserves de devises
Solde du compte de capital = importations de capital – exportations de capital. C’est un
solde qui devrait être interprété avec prudence parce qu’un solde positif(importations de
capital ou entrée de capital > exportations de capital ou sortie de capital),se traduisant en
des difficultés rencontrées dans la balance des paiements, est révélateur de
l’importance des ressources d’origine étrangère à cause des charges ultérieures
telles que les paiements d’intérêts et les remboursements d’emprunts, la distribution
de dividendeset inversement. C’est une valeur approchée de la capacité ou besoin de
financement de la nation.
b6- Solde global et sa contrepartie
• La variation des avoirs en réserves de devises :
Elle constitue la contrepartie de la balance globale. Il s’agit des réserves inscrites au bilan de
la banque centrale : or, devises, écus et créances sur le FMI ; corrigés de l’incidence du
flottement des monnaies et de la valorisation de l’or. Ce solde précise les conséquences
de l’intervention de l’autorité monétaire sur les marchés de changes pour réduire les
difficultésde la balance des paiements : solde négatif ou augmentation des avoirs en
réserves de devises au Débit,et inversement.
• Le solde global = solde du compte des transactions courantes + solde des mouvements
de capitaux hors avoirs de réserves de devises
Ce solde a pour but de montrer la quantité de monnaie dans le pays due à ces relations avec
l’extérieur. Selon que la balance globale est négative (positive), on parlera de
contribution négative (positive) de l’extérieur à la croissance de la monnaie nationale
en circulation. Ce solde intéresse la banque centrale pour la conduite de la politique
monétaire. Il correspond à la création monétaire due à l’extérieur c’est-à-dire au financement
de la balance des paiements : c’est l’ensemble des avoirs de change directement ou
indirectement sous contrôle des autorités monétaires.
c- Sources de difficultés de la balance des paiements à travers le solde à financer et la
Position extérieure globale (PEG)
c1.Source des difficultés de la balance des paiements à travers le solde à financer
Ce n’est pas un solde de compte mais doit être calculé et est égal au : solde du compte
courant + solde des mouvements de capitaux + net des investissements directs.
21
Il permet d’évaluer la position structurelle extérieure d’une économie par rapport à ses
principaux partenaires. Il s’interprète comme une version « élargie » du compte courant,
puisqu’il mesure la capacité ou le besoin de financement d’une économie, compte tenu des
apports ou des retraits engendrés par les investissements directs. Il existe donc un compte à
financer, qui n’apparaît pas dans la balance des paiements mais qu’il est important de
ledégager en raison de sa signification économique. Il permet aussi d’évaluer la position
structurelle extérieure d’une économie vis-à-vis de ses partenaires. Effectivement, le solde à
financer dépend de la compétitivité du pays en matière de coûts salariaux, de prix, de
productivité et de son niveau de développement. Le pays a besoin de financement – en
rencontrant des difficultés dans sa balance des paiements – quandson solde à
financer est négatif c’est-à-dire que s’il ne gagne pas un effet compétitif favorable sur
le commerce extérieur.
c2. Source des problèmes de balance des paiements d’un pays à travers la Position
extérieure globale (PEG)
La PEG25 (annuelle) est un corollaire de la balance des paiements et dresse l’inventaire de
l’ensemble des créances et des dettes du pays à l’égard de l’extérieur. C’est un bilan du
patrimoine financier et monétaire en termes de stocks. Elle est établie en dehors de la balance
des paiements et son solde indique si le pays est en position créditrice ou débitrice en actifs
financiers. C’est à travers la PEG qu’une économie peut déterminer si son portefeuille est
adapté à son profil d’endettement. Il faut souligner que, même si la balance des paiements et
la PEG sont indépendantes au plan comptable, elles sont liées au plan économique. Et, pour
cela, le pays a des didifficultés sur sa balance des paiements si ses engagements
extérieurs sont supérieurs à ses créances c’est-à-dire que cette économie doit payer
beaucoupplus à une autre économie : elle est endettée, qu’elle ne reçoit.
Le tableau suivant résume les principaux soldesde la balance des paiements en difficulté :
25Le tableau récapitulatif de la PEG est en Annexe.
22
Tableau N°2 : Principaux soldes de la balance des paiements en difficulté dans un pays
Crédit (+) (diminution des avoirs) Débit (-) (augmentation des avoirs)
Entrée des devises Sortie des devises
Comptes réels X des biens et services Z des biens et services
Solde commercial X-Z<0: déficit commercial
(Augmentation des engagements) (Diminution des engagements)
Entrée des devises Sortie des devises
Comptes financiers Z des capitaux X des capitaux
Solde des capitaux Z-X<0: déficit des capitaux
(Diminution avoirs de réserves) (Augmentation avoirs de réserves)
Comptes monétaires Solde (+): baisse avoirs de réserves
Solde global Déficit global
Compte erreurs et omissions nettes ou ajustement Source : Analyse auteur.
II. Explication des difficultés de la balance des paiementsd’un pays par référence aux
théories anciennes
Ensuite, nous analysons les difficultés de la balance des paiements d’un pays d’après les
prédictions des théories fondatrices.
1). Pensée mercantiliste de la balance des paiements (16ème Siècle)
a- Doctrine de la balance commerciale
Les métaux précieux (or et argent) et la thésaurisation sont considérés comme essentiel
dans la formation de la richesse. La politique commerciale vise à obtenir l’abondance
métallique par l’excédent de la balance commerciale. Par conséquent, la sortie des métaux
précieux en dehors des frontières nationaux doit être limitée et l’entrée est encouragée par :
• L’interdiction directe de l’exportation des métaux précieux26,
• La politique protectionniste quiconsiste à favoriser les exportations grâce à la protection des
industries naissantes contre la concurrence étrangère par une politique douanière d’exemption
fiscale pour les marchandises exportées, par contre des contingentements et taxes élevées pour
les marchandises importées.
26 Cette interdiction de sortie des métaux précieux, par la politique bullionniste de cette époque, ruina l’Espagne.
23
b- Réflexions sur les difficultés de la balance des paiements d’un pays face à la pensée
mercantiliste
Ainsi, d’après cette pensée mercantiliste, la balance des paiements d’un pays,
durant cette période, est en difficulté si ce compte ne permet pas d’acquérir des
métaux précieux en quantité abondante : déficit commercial. Autrement dit, ceci veut
dire qu’il y a sortie de ces métaux précieux hors de la frontière nationale suite à ces
difficultés extérieures qui s’explique par exemple par la baisse de la taxation due aux
importations…Ensuite, nous expliquons ces difficultés extérieures par référence au processus
d’ajustement automatique de D. Hume (1752).
2). Théorie d’ajustement automatique de la balance des paiements de D. Hume (175227)
a- Déroulement du mécanisme d’ajustement automatique de la balance des paiements
Supposons que les importations en valeur augmentent plus vite que les exportations en
valeur : déficit commercial. Ainsi, il y a sortie d’or. Il s’ensuit une réduction de la quantité de
la monnaie dans le pays28. Cette réduction de la monnaie fait baisser le niveau des prix
rendant plus compétitive les exportations : rétablissement de l’équilibre par le phénomène
d’ajustement automatique. Le mécanisme inverse se produit quand les exportations en valeur
augmentent.
Graphique N°1 : Mécanisme d’ajustement automatique de la balance des paiements de
Hume
Source : Le mécanisme d’ajustement automatique de la balance des paiements, D. Hume (1752).
27 HUME D., 1752, « On the balance of trade”, reprinted in International Finance by Cooper R. N., (ed.), Harmondsworth Publishing Company, 1969, pp 25-37. 28 D Hume était un précursseur de la théorie quantitative de la monnaie même si l’initiateur est Jean Bodin, un Mercantiliste, qui analysa l’inflation en Espagne suite à la politique bullionniste.
Déficit commercial :
XZ >
Sorties de l’or (pour le
paiement)
Réduction quantité de monnaie (théorie
quantitative)
Baisse des prix
intérieurs
Stimule les X
et réduit les Z
Equilibre automatique de la balance des
paiements
24
b-Réflexions sur l’analyse des difficultés de la balance des paiements d’un pays face à ce
mécanisme humien et par rapport à la pensée mercantiliste
Selon Hume, un pays rencontre des difficultés dans sa balance des paiements si
ses exportations sont faibles par rapport à ses importations c’est-à-dire qu’il y a
déficit de la balance commerciale. Il s’ensuit le même processus que ceux évoqués
par les Mercantilistes : sortie des métax précieux hors des frontières nationales. Ceci
induit une baisse des prix : concept quantitativiste, qui induit un effet compétitif
favorable c’est-à-dire par valorisation des exportations.
D’après ces analyses, on peut dire qu’il existe un mécanisme d’ajustement automatique de
la balance commerciale par le jeu des variations monétaires. Ceci porte le coup de grâce au
Mercantiliste qui voulait à tout prix favoriser les exportations. Néanmoins, en réaction à cette
recommandation des Mercantilistes, Hume montre que cela ne sert à rien parce que si les
exportations augmentent trop vite, les prix vont grimper et il sera de plus en plus difficile
d’exporter. Ce mécanisme, naturellement, repose sur la théorie quantitative de la monnaie.
Mais, soulignons que celle-ci n’est pas toujours valable car si les variations de quantité de la
monnaie n’entraînent pas des variations de prix de même sens, alors le raisonnement de Hume
précédent ne tient plus debout.
Et, cette théorie est reprise par les Classiques au 18ème Siècle, dans la même démarche que
celle de Hume en soulignant qu’un pays rencontre une difficulté dans sa balance des
paiements s’il y a déficit de la balance commerciale faisant enregistrer des sorties de
devises. Tout ceci provoque une diminution des billets et des dépôts bancaires ainsi
qu’une baisse des prix intérieurs. A terme, il y a accroissement des exportations et ainsi
une rentrée des devises par le phénomène d’ajustement automatique.
III.Explication des difficultés de la balance des paiementsd’un pays par référence aux
indices du commerce international
Nous analysons les difficultés de la balance des paiements en se référant aux principaux
indices : le taux de couverture, le dégré d’ouverture et les termes de l’échange29.
29 Mais, il existe d’autres indicateurs du commerce international comme la propension à exporter (c’est le rapport entre les exportations et le PIB d’un pays mesurant son effort d’exportations vis-à-vis du reste du monde), la propension à importer (c’est le rapport entre les importations et le PIB), le taux de pénétration du marché intérieur (c’est le rapport entre les importations et l’absorption qui mesure la dépendance globale ou par produit du pays à l’égard de l’extérieur), la part de marché (c’est le rapport entre les exportations et la demande mondiale qui analyse la performance d’un pays sur le marché mondial)…
25
1) Taux de couverture du commerce extérieur
Le taux de couverture est une notion dans laquelle les importations sont financées par les
exportations :
100nsimportatio
expcouverture deTaux ×= ortations
Ainsi, la balance des paiements d’un pays est en difficulté si ses exportations
n’arrivent pas à couvrir ses importations c’est-à-dire qu’il importe beaucoup plus.
Autrement dit, par référence à cet indicateur, un pays rencontre une difficulté
extérieure si ce taux est inférieur à 100% : le solde est négatif,et inversement.
2) Degré d’ouverture réel d’un pays
Le degré d’ouverture réel d’un pays est la moyenne des exportations et des importations
dans son PIB. Ceci mesure, plus explicitement, la part du commerce international du pays
dans son PIB.
100PIB
nsimportatio deset nsexportatio des moyenneouvertured' Degré ×=
Un pays rencontre des difficultés dans sa balance des paiements si cet indice est
supérieur à 100% et que ceci peut s’interpréter logiquement que le pays dépense
beaucoup plus en importations.
3) Termes de l’échange
a- Définition et formulation
La balance commerciale d’un pays doit être complétée par l’évolution des prix relatifs
entre les exportations et les importations. Effectivement, les termes de l’échange mesurent
l’évolution du pouvoir d’achat des exportations d’un pays au niveau international.
b- Les termes de l’échange net et brut
Les termes de l’échange net sont le rapport entre l’indice des prix des exportations à
l’indice des prix des importations :
Z
X
P
PTE ==
nsimportatio desprix du indice
nsexportatio desprix du indicen
26
Les termes de l’échange définis sont en termes nets car il prend en compte seulement
les variations de prix en négligeant les volumes. Ainsi, d’après cette relation, la balance des
paiements d’un pays est en difficulté c’est-à-dire que l’évolution du commerce
international est défavorable si nTE diminue. En effet, cette diminution de nTE traduit
la non-valorisation des exportations du pays par rapport aux importations : perte de
compétitivité prix des exportations.
Les termes de l’échange brut traduisent le rapport entre les quantités exportées et
importées.
c-Analyse des DTE des pays du Sud vis-à-vis du Nord
Depuis de nombreuses années, les pays du tiers monde exportent des matières premières à
faible cours mondial vers les pays industrialisés tandis que ces derniers importent des produits
manufacturés à prix onéreux. C’est ainsi que les termes de l’échange des pays du Sud ne
cessent de se détériorer au fil des années.
Le débat sur la DTE des pays du Sud exportateurs des produits primaires a été lancé par
R. Prebisch en 1950 (Bernard Conte, 200230) dans sa thèse, en termes de gains de
productivité. C’est la « Thèse de la DTE de Prebisch » stipulant que : « la Détérioration des
termes de l’échange des pays du Sud contribue à l’augmentation du revenu réel des pays
développés. En d’autres termes, quel que soient le lieu et le secteur où se produisent les gains
de productivité (pays développés ou pays en développement), ils entraînent inexorablement
l’augmentation du revenu réel des pays développés et la diminution de celui des pays en
développement ». Explicitement, dans les pays développés, les gains de productivité dans la
production des biens manufacturés engendrent des revenus plus élevés. Néanmoins, dans les
PED, les gains de productivité dans la production des produits primaires se traduisent par une
baisse du revenu réel. Le problème dans cette thèse (pour les partisans) est la démonstration
des mécanismes par lesquels les gains de productivité engendrent, quel que soit le lieu, des
effets totalement opposés.
L’explication de cette thèse fournie par R. Prebisch est fondée sur quelques hypothèses.
En fait, le marché des matières premières est considéré comme concurrentiel. Mais, face à
cette hypothèse, on ne voit pas pourquoi l’augmentation du revenu dans les pays développés
(suite aux gains de productivité) n’entraînerait pas une augmentation de la demande des
produits primaires vers les Pays en développement, utilisés comme intrants dans l’industrie
30 CONTE B., 2002, « La détérioration des termes de l’échange des pays du Sud », Université Bordeaux IV.
27
manufacturière, et ainsi une hausse du revenu des pays du Sud. En fait, comme il a supposé
que le marché des matières premières est concurrentiel, de telles augmentations de la
demande devrait entraîner une hausse des prix et donc du revenu des Pays en développement.
Il a aussi considéré qu’il y a blocage de la demande dans les PED parce qu’il a indiqué
que les gains de productivité dans la production des matières premières et dans celles des
produits manufacturés n’engendre pas un accroissement de la demande des produits
primaires. Mais, cette affirmation est incompatible avec la hausse du revenu des pays
développés. En effet, face à cette critique, R. Prebisch a accusé que ce blocage de la demande
est dû à l’inélasticité – revenu des matières premières. Cela veut dire qu’une hausse du revenu
n’a pas tendance à entraîner une hausse de la demande des matières premières. Effectivement,
la consommation des matières premières, représentant un faible pourcentage de la production
mondiale, a tendance à baisser.
En 1951, l’auteur de cette thèse a aussi supposé qu’il y a sous-emploi massif dans les pays
producteurs des matières premières. Cela veut dire que la baisse des revenus (des prix) aux
PED même s’il y a gains de productivité est liée à ce sous-emploi massif (des facteurs de
production) des pays producteurs de matières premières. Ainsi, c’est l’offre de travail illimitée
avec le salaire en vigueur qui bloquerait tout processus de hausse des prix des produits
primaires. Cette thèse de R. Prebisch a fait l’objet de nombreuses critiques.
IV. Nomenclature des comptes de la balance des paiements de Madagascar et son
élaboration pratique
1. Nomenclature des comptes de la balance des paiements de Madagascar
Madagascar avait adhéré au FMI le 23 Septembre 1963. Ainsi, elle a suivi les obligations
générales des Etats membres relatives à la communication des renseignements nécessaires à la
conduite de ses opérations ou à l’accomplissement de sa mission et particulièrement la
balance internationale des paiements (Statuts du FMI, article 8, Section 531) depuis cette date.
La balance des paiements de Madagascar suit les normes du MBP 5. Et, c’est à travers la
présentation de ce compte que Madagascar montre à cette IFI ses relations avec le reste du
monde et ceux depuis de nombreuses années.
31www.fmi.org (Statuts du FMI).
28
a-Compte des transactions courantes
a1-Biens
Ils englobent les marchandises générales, les biens exportés ou importés pour la
transformation, les réparations de biens, les achats dans les ports par les transporteurs et l’or
non monétaire.
a2- Services
Les postes de services, à Madagascar, englobent les transports (transports des passagers,
frêts, les autres services de transports), les voyages (voyages à titre professionnel ou à titre
personnel), les services de communication, les services de construction, les services
d’assurance, les services financiers, les services d’informatique et d’information, les
redevances et droits de licence, le négoce international et autres services liées au commerce,
location et exploitation, les services juridiques, les services comptables, audit et consultation
fiscale, conseil en gestion des relations publiques, publicité, études de marché, sondage de
l’opinion publique, recherche et développement, architecture, ingénierie et autres services
techniques, services agricoles ou miniers et traitement sur place, autres services techniques,
services audio-visuels, services fournis et reçus par les administrations publiques.
a3- Revenus
Ce sont les rémunérations des salariés, les revenus des investissements (revenus des
investissements directs, de portefeuille et des autres investissements).
a4- Transferts courants
Les transferts courants englobent les transferts courants des administrations publiques, les
transferts courants des autres secteurs que sont l’envoi de fonds des travailleurs, les autres
transferts.
b-Compte de capital et d’opérations financières : non séparés avant 200432
b1- Compte de capital
• Le transfert de capital : des administrations publiques (remises de dettes, autres
transferts), des autres secteurs (transferts des migrants, remise de dettes, autres transferts).
• Acquisitions et cessions d’actifs non financiers non produits : actifs corporels non
produits et actifs non corporels non produits.
32 Cf. Bulletin d’information et de Statistique (BIS) de la Banque centrale de Madagascar.
29
b2- Compte d’opérations financières et monétaires
• Investissements directs : investissements directs à l’étranger et investissements
directs étrangers à Madagascar (capital social, bénéfices réinvestis, autres transactions) ;
• Investissements de portefeuille : avoirs (titres de participation, titres de créances,
autres transactions), engagements (titres de participation, titres d’engagements). Ce sont les
opérations financières. Les opérations monétaires sont :
• Autres investissements : avoirs (crédits commerciaux, prêts, monnaie fiduciaire et
dépôt, autres avoirs), engagements (crédits commerciaux, emprunts, monnaie fiduciaire et
dépôt, autres) ;
• Avoirs de réserves de devises : ce sont les instruments financiers que les autorités
centrales malgaches peuvent disposer.
b3- Erreurs et omissions nettes
C’est l’ajustement qu’on effectue suivant des calculs et des normes à respecter. C’est le
Service de balance des paiements de la Direction des Relations Internationales (DRI) de la
Banque Centrale de Madagascar qui s’occupe de l’élaboration de la balance des paiements de
Madagascar en collaboration avec de nombreuses institutions locales comme l’Institut
National de la Statistique (INSTAT) durant les enquêtes pour la collecte des données et
d’autres services...
2). Etapes de l’élaboration pratique de la balance des paiements de Madagascar
Elaborer la balance des paiements, dans la pratique, est un travail judicieux nécessitant
beaucoup d’attention et de collaboration de nombreuses entités avec la BCM. Quatre étapes
sont suivies par notre pays afin de dresser la balance des paiements : la collecte des données,
le traitement des données, l’établissement de la balance des paiements et son analyse.
a-Collecte des données
Pour que les données utilisées dans l’élaboration de la balance des paiements soient
complètes et fiables, la collecte des données nécessite la collaboration avec d’autres
institutions. Pour cela, la BCM contacte de nombreuses sources de données.
a1- Sources de données du compte de transactions courantes
• Les biens : les exportations et importations sont fournies par le Service de douane
malgache,
30
• Les services : les exportations et importations de services sont issues de l’information que
les banques primaires fournissent à la BCM et les bureaux de changes,
• Les transferts courants : les données concernant les transferts courants des secteurs privés
sont fournies par les banques primaires malgaches tandis que ceux à titre des secteurs publics
sont dans les statistiques de finances publiques ou en provenance des bailleurs de fonds,
• Les revenus : les données sur les revenus sont fournies par toutes les banques
commerciales de la grande Ile c’est-à-dire toutes les banques dans toutes les régions de
Madagascar.
Le recueil de ces données nécessite la réalisation d’une enquête semestrielle auprès des
ONG. L’enquête effectuée par la BCM a pour but de vérifier la fiabilité, sur terrain, des
données de sources.
a2- Sources de données des comptes de capital, d’opérations financières et monétaires
• Les transferts de capital : les données du transfert de capital sont fournies par les bailleurs,
le Ministère des finances et du budget dans le Programme d’Investissement Public ou Privé,
• Les investissements directs et investissements de portefeuille : les données sur les
investissements sont fournies par les statistiques bancaires (investissements directs à
l’étranger et investissements directs dans le pays) ainsi que celles des investissements de
portefeuille. Il faut noter qu’une enquête semestrielle est effectuée par la BCM pour ces deux
cas d’investissements,
• Les autres investissements : les données sur les autres investissements des administrations
publiques sont fournies par le budget du ministère des finances, au titre des tirages, mais les
amortissements de la dette sont fournis par le Trésor. Pour ce qui est des autres
investissements des autres secteurs, ce sont les statistiques bancaires qui les fournissent,
• Les avoirs de réserves : les données sur les avoirs de réserves sont fournies par les
statistiques monétaires (banques primaires) et les statistiques bancaires (secteurs privés).
b- Traitement des données
Les données recueillies auprès des différentes sources comme les données sur la base de
déclaration33 précitées sont ensuite traitées dans le but de dresser la balance des paiements.
Effectivement, les données provenant de sources précitées peuvent être directement reportées
dans le tableau de la balance des paiements pour le calcul des séries qui y sont portées. Par
33Ce sont les données issues de la douane ou des bureaux de change.
31
contre, le statisticien peut choisir d’effectuer des opérations à partir de ces données recueillies
avant de dresser le tableau : ce sont des estimations.Ces dernières peuvent être une estimation
simple ou une extension des résultats d’échantillon ou un modèle de données ou une
extrapolation ou interpolation ou même des projections. On peut faire aussi des ajustements
dus aux différences de couverture, de classification, de mode d’évaluation et de mode
d’enregistrement.
c-Etablissement de la balance des paiements
Après avoir traité judicieusement les données issues des différentes sources, l’élaboration
proprement dite de la balance des paiements commenceet c’est toujours un travail qui
nécessite beaucoup d’attention et d’entraides au sens de ce service.
d- Analyse de la balance des paiements
L’analyse de la balance des paiements de Madagascar se fait trimestriellement voire
même annuellement par le Département des Etudes de la BCM. Les rapports annuels publiés
aident diverses entités analysant la situation de Madagascar suivant tous les secteurs.
3)Situation de la balance commeriale des paiements de Madagascar
Depuis plus de trois décennies, les informations recueillies durant ces travaux de terrain
ont montré que la balance commerciale de Madagascar est structurellement déficitaire34. C’est
cette situation qui a attiré notre attention pour effectuer cette recherche dans le cas des Pays
en développement en général et particulièrement celui de notre pays.
Ainsi, nous avons pu analyser d’une façon générale les difficultés de la balance des
paiements d’un pays par référence aux normes de présentation du FMI et ces théories ainsi
que ces indices essentiels du commerce international qui évoque d’une façon générale que
ses difficultés extérieursont pour source l’augmentation des importations de
marchandises : déficit commercial.
Or, lorsqu’on fait une analyse des difficultés de la ba lance des paiements
d’un pays, on devrait parler du FMIparce que c’est cet Organisme qui a pour
vocation actuelle de financer ces problèmes avec le s différents moyens qu’il
possède .Parler de ses moyens du FMI fait l’objet du paragraphe suivant car il a assuré cette
mission depuis la crise de la dette qui a frappé le Sud en 1982.
34 Nous pouvons le constater tout d’abord par une simple lecture des données d’analyse qui se trouve en Annexe.
32
B. MOYENS UTILISES PAR LE F. M. I. POUR SECOURRIR L ES
DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS D’UN P. E. D.
Le Fonds dispose des ressources et définisse bien son organisation interne pour secourrir
les difficultés de balance des paiements des PED depuis 1980.
I-Ressources du FMI
1) Quote-part
Le quotadétermine l’apport d’un membre lors de l’adhésion au Fonds.Cet apport,
constitue un des moyens pour secourrir les problèmes de balance des paiements
des membres et remplit aussi diverses fonctions.
a-Fonctions remplies par les quotes-parts au FMI
a1-Souscription
Déterminer la quote-part d’un pays lors de son adhésion revient à déterminer le montant
maximum de ressources financières qu’il fournit au FMI. Ainsi, il doit régler 25% de ce quota
(1/4) en DTS ou en monnaie étrangère largement acceptées dans le cadre international comme
le Dollar, l’Euro, le Yen ou le Livre. Les 75% restants (3/4) sont soldés en monnaie nationale.
L’ensemble constitue sa souscription au capital du Fonds qu’il doit fournir intégralement.
a2-Nombre de voix attribuées
L’influence qu’exerce le pays membre dans la prise de décision au FMI est déterminée par
la grandeur de sa quote-part. Pour cela, le FMI a fixé 250 voix de base à chaque pays membre.
A celle-ci s’ajoute une voix supplémentaire pour chaque fraction de 100 000 DTS du quota.
Les Etats-Unis disposent de 371 743 voix représentant la majorité (16,74% du total des
voix attribuées). Et, le moins élevé est à Palau 281 voix (0,01% de voix) car sa quote-part est
de 3,1 millions de DTS face à celle des Etats-Unis de 37,1 milliards de DTS35.
a3- Accès au financement
Ceci est limité par le quote-part. Pourtant, chaque pays peut, actuellement, emprunter
jusqu’à 200% de sa quote-part annuellement et 600% au total dans le cadre des accords de
confirmation36 ainsi que d’autres facilités élargies s’il n’existe pas de limites d’accés.
35 Informations receuillies dans les bulletins d’informations du FMI en 2010 : « L’or au FMI ». 36Les accords de confirmation ou stand-by arrangement ont été imposés par le FMI à ses membres ayant des difficultés de balance des paiements le début des années 1980 comme notre pays bénéficiant 6 accords de confirmations jusqu’en 1987.
33
2). Or au FMI
La détention en or constitue un moyen pour effectuer son intervention aux PED
dans le financement de leurs difficultés extérieures.
a-Avoirs en or au FMI
En fin Janvier 2010, les avoirs en or au FMI se montent à environ 96,6 millions d’onces
soit 3 005,3 tonnes37. Ces avoirs font de lui le 3ème plus grand détenteur officiel d’or au
monde. La valeur totale de ses avoirs estimée au 1er Février 2010 est de 105,02 milliards de
dollars au prix constants du marché. D’après les calculs : 1 once d’or=32,146 g soit 1 g
d’or=34,938 Dollars environ et 1 once d’or=1 123,113 Dollars.
b-Sources d’acquisition de l’or par le FMI
Avant le deuxième amendement des Statuts38, adopté en Avril 1978, quatre grandes
transactions avaient permis au Fonds d’acquérir la majeure partie de ses avoirs en or. Ce sont :
- Les 25% des souscriptions des membres et les hausses ultérieures des quotas : réglés en or ;
- Tous les intérêts sur son encours de crédits à ses membres ou commissions : payables en or ;
- Vente de l’or par un membre au FMI pour acquérir la monnaie d’un autre pays membre ;
- Le remboursement en or des crédits dont le FMI accordait aux pays membres.
Après le deuxième amendement de ses Statuts, en 1978, cet Organisme avait acquis une
partie de ces avoirs en or, chiffrée à 12,97 millions d’onces, soit 43,3 tonnes.
c-Principales transactions en or du FMI
Avant l’adoption de ce 2ème amendement, il pouvait à la fois vendre et acheter de l’or. A
cette date, les Statuts prévoient la restitution de l’or détenu par le FMI aux membres à la date
de 31 Août 1975. Par définition, la restitution est la vente d’or à ce groupe de pays avec
l’ancien cours officiel de 35 DTS l’once. Pourtant, l’or était entendu d’être vendu à ceux qui
accepteraient de l’acheter au prorata de leurs quotes-parts à la date du 2ème amendement.
Après ce 2ème amendement, iln’est autorisé que de faire une vente directe de l’or au cours
du marché sans que les Statuts prévoient de restitution à l’or acquis et peut accepter l’or d’un
37 Informations recueillies dans les bulletins du FMI en 2010. Source op. cit. 38 Le 2ème amendement de ses Statuts adopté en Avril 1978 apportait une modification de fond du rôle de l’or, au FMI, dans le SMI : fin de l’utilisation de l’or comme dénominateur commun dans le système de change d’après la seconde guerre mondiale ou comme base d’évaluation des DTS ; abolition du prix officiel de l’or ; emploi de l’or non obligatoire aux transactions entre le FMI et les membres ; cessation d’attribution de cours fixe à l’or.
34
membre en guise de paiements de ses obligations. Mais, il est interdit d’effectuer d’autres
transactions utilisant l’or pour les prêts, les prêts sur or et les swaps39, comme garantis.
3.Accordsd’emprunts permanents
a-But de l’établissement de ces accords
Le FMI a complété ses ressources par ses emprunts afin de prévoir un dysfonctionnement
du SMI ou lorsque sa stabilité est menacée par une situation exceptionnelle. Effectivement, la
crise financière mondiale de 2009 a amené les G-20 pays industrialisés et émergents
à déployer des efforts pour accorder les ressources à la disposition du FMI par
l’expansion des NAE mais aussi des ressources dont il dispose pour le financement
immédiat des difficultés de la balance des paiements des membres.
b-NAE : plus assouplis et élargis suite à la crise mondiale de 2008
L’établissement des NAE a été proposé, suite à la crise financière mexicaine de 1994,
durant le Sommet du G-740 à Halifax en 1995. Les participants ont demandé au G-1041 et
d’autres pays dotés de situation financière solide de mettre en place un dispositif de
financement permettant de doubler les ressources à la disposition du FMI dans les AGE.
Ainsi, la création des NAE a pris effet en 1998 après son adoption en Janvier 1997 par le
Conseil d’administration et ont été reconduits 2 fois pour cinq ans. Les NAE constituent
l’instrument de premier et principal recours face aux AGE. Les NAE sont des conventions de
crédits que le FMI a conclu avec un groupe de 26 pays membres et institutions42 ainsi que 13
nouveaux participants43 dans le cadre de ses expansions face à la crise de 2009 ; suite à l’aval
du CMFI du FMI le 25 Avril 2009 et l’adoption du Conseil d’administration le 12 Avril 2010.
Au titre des NAE actuels, les montants engagés par chacun des participants sont fonction
de leurs quotes-parts effectives au FMI. Mais, dans le cadre des NAE élargis, pour
l’accroissement des ressources du FMI, les engagements individuels comprennent aussi les
contributions financières apportées par les membres.
39C’est un contrat de change établie avec une seule contrepartie et portant sur une double opération de change l’une faite au comptant et l’autre à terme dans le sens opposé. 40 Ce sont : Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume Uni. 41 En plus de ces sept pays, il y a la Russie, l’Argentine, l’Australie. 42 Ce sont : Australie, Autriche, Banco central de Chile, Belgique, Canada, Danmarks Nationalbank, Deutsche Bundesbank, Finlande, France, Autorité monétaire de Hong Kong, Italie, Japon, Corée, Koweït, Luxembourg, Malaisie, Pays-Bas, Norvège, Arabie Saoudite, Singapour, Espagne, Sveriges Risksbank, Banque nationale Suisse, Royaume-Uni, Etats-Unis. 43 Ce sont : Banque d’Israël, Brésil, Chine, Chypre, Grèce, Inde, Irlande, Mexique, Nouvelle-Zélande, Philippines, Portugal, Fédération russe, Afrique du sud.
35
c-Etablissement des AGE et ses fonctionnalités
Les AGE44 ont été établis en 1962 et reconduits dix fois pour 5 ans. Le FMI, par le biais
des AGE, est permis d’emprunter des montants spécifiés aux taux d’intérêt du marché.
4- Droits des tirages spéciaux (DTS45)
a-Origine, définition et rôle du DTS
Pour soutenir le régime de fixité, le FMI a créé le DTS en 1969. Le but est d’assurer
l’offre internationale de l’or et du Dollar qui s’est révélée insuffisante face aux besoins
du commerce mondial en expansion et à l’évolution financière mais aussi aux
secours des difficultés de la balance des paiements des pays membres.
b-Valeur du DTS et son taux d’intérêt
b1- Valeur du DTS
Avant 1973, la valeur de DTS est de : 1 DTS = 0,888671g d’or fin = 1 Dollar.
Après cette date, elle est déterminée par le Dollar, le Franc, le Yen, le Mark et le Livre.
Actuellement, elle est déterminée par le Dollar, l’Euro, le Yen et le Livre. Elle représente la
somme de la part de chacune de ces quatre monnaies et est exprimée en Dollar
quotidiennement par le Fonds. Le Conseil d’administration du FMI révise tous les cinq ans la
composition du panier pour mieux se rendre compte des échanges et des systèmes financiers
internationaux ainsi que des pondérations à appliquer.
b2- Taux d’intérêt du DTS
Fixé chaque semaine, ce taux est calculé sur la base de moyenne pondérée des taux
d’intérêts des obligations à court terme des pays dont la monnaie entre dans le panier de
composition du DTS. Pour le Dollar des Etats-Unis, c’est le taux d’intérêt des bons du trésor
américains à trois mois. Quant à l’Euro, c’est le taux d’intérêt de l’Euribor (Euro Interbank
Offered Rate) à trois mois. Pour le Yen japonais, c’est le taux d’intérêt des bons de
financement du gouvernement du Japon à treize semaines. Et, pour le Livre, c’est le taux
d’intérêt du trésor de Royaume-Uni à trois mois.
44 Les participants sont : Etats-Unis, Deutsche Bundesbank, Japon, France, Royaume-Uni, Italie, Banque nationale Suisse, Canada, Pays-bas, Belgique, Sveriges Risksbank tant aux AGE initiaux et élargis. 45 Le DTS est un actif de réserve international que le FMI a créé pour compléter les réserves de change officielles des membres. Ce n’est ni une monnaie ni une créance sur le FMI. C’est une créance virtuelle sur les monnaies librement utilisables des membres. Les membres peuvent échanger de DTS contre leurs monnaies. C’est l’unité de compte du FMI ainsi que de plusieurs autres organismes internationaux. Un panier de quatre grandes devises détermine sa valeur donc il est échangeable contre d’autres devises. Son montant a augmenté considérablement, récemment, grâce à l’entrée en vigueur des allocations générales et spéciales de 2009.
36
Le taux d’intérêt du DTS est la base de calcul pour le taux d’intérêt des financements
ordinaires du Fonds aux pays membres, des intérêts versés par le FMI à ces derniers sur leurs
avoirs en DTS et ceux que le Fonds perçoit sur leurs allocations de DTS, et la rémunération
que cet Organisme verse aux pays membres sur une fraction de leurs quotes-parts.
b3-Allocations de DTS aux pays membres
Les Statuts de cet Organisme indiquent que « Le FMI peut allouer des DTS aux pays
membres en proportion de leurs quotes-parts respectives », leur procurant ainsi des avoirs
sans frais. Mais, deux cas peuvent se présenter pour un pays membre. D’une part, si ses avoirs
en DTS sont supérieurs à ses allocations, il y a excédent porteur d’intérêt. Dans le cas
contraire, le pays verse des intérêts au FMI.
En effet, il existe deux types d’allocations de DTS : les allocations générales :
correspondant à un besoin global à long terme de compléter les avoirs de réserves existants
des pays membres et les allocations spéciales : visant à allouer spécialement, de façon
ponctuelle, de DTS à des membres avec parfois l’aval des Gouverneurs du FMI.
En outre, dans ses interventions pour secourrir les difficultés de la balance des
paiements des membres, le FMI utilise ces moyens prédéfinis en collaborant avec
d’autres entités comme la Banque mondiale46, qui est une des Institutions de Bretton
Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC47), les Parlementaires48,
l’Organisation des sociétés civiles (OSC49), les groupes intergouvernementaux (G-8,
G-2050) et les autres entités51.
46 Les coopérations entre le FMI et la Banque mondiale sont définies dans un Concordat de 1989 dont la coordination de haut niveau, la concertation entre les directions des deux IBW, la collaboration entre les services des deux IBW, la réduction de la charge de la dette, la réduction de la pauvreté, le suivi de l’évolution vers les OMD, l’évaluation de la stabilité financière. Pour plus de détails : www.fmi.org 47 L’OMC a été créée en 1995 (ou GATT avant). Elle traite les règles régissant le commerce dans le monde. Ils veulent « assurer la solidarité du système de commerce et des paiements internationaux ». Le FMI et l’OMC font des consultations régulières, une assistance technique et formation, une aide à la libéralisation commerciale, une coordination de haut niveau. Pour plus de détails : www.fmi.org 48 Le but du dialogue entre eux, qui se sont intensifiés davantage, est de promouvoir la transparence – surtoutdans les pays à faible revenu – où les parlementaires jouent un rôle dans l’établissement des politiques dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté. Pour plus de détails : www.fmi.org 49 Les contacts entre le FMI et l’OSC ont débuté depuis 1980 afin de donner plus de transparence à ses activités dans les pays à faible revenu : de favoriser une culture d’écoute et de savoir, de renforcer l’internalisation des politiques par le pays. Pour plus de détails : www.fmi.org 50 Ce sont le G-7 plus la Russie et le G-20 est composé de G-8 plus : Argentine, Australie, Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Corée, Mexique, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Turquie, Union européenne. 51 Le FMI fait aussi une interaction avec les Banques de développement régionales, les médias, les cercles de réflexion et les agences des Nations Unies. Effectivement, l’administration du FMI et le personnel âgé se communiquent quotidiennement avec les médias. Le personnel du FMI rencontre les membres de la communauté académique fréquemment afin d’échanger des idées et de recevoir des suggestions. Pour plus de détails : www.fmi.org
37
Ainsi, ces interventions du FMI, sont groupées en quatre52 : la surveillance53 bilatérale,
l’ assistance technique54 et la formationdans les centres régionaux en exigeant la bonne
gouvernance55, lesopérations de prêts56– assortis de conditionnalités57 – avecles deux
initiatives d’allègements de la dette58 et les recherches et statistiques.
52 Ce sont les vocations actuelles du FMI après qu’il avait assuré la stabilité du Système monétaire international depuis 1945 à 1973 : système de Bretton Woods. 53 C’est la surveillance du SMI conjuguée de suivi des politiques économiques et financières des pays membres. Celle-ci s’effectue aux plans national, régional et global : les surveillances bilatérales et multilatérales. Pour plus de détails www.fmi.org 54 Elle a pour but de favoriser la mise en valeur des ressources productives des membres en leur aidant à formuler des politiques macroéconomiques, financières et structurelles adaptées. Les pays à faible revenu sont les principaux bénéficiaires : 85% des opérations et les pays à revenu intermédiaire, les pays sortant d’un conflit mais aussi les pays émergents et industrialisés. L’assistance technique est inclue dans les programmes de surveillance et de prêts du Fonds. 55 Le FMI a souligné que l’intégrité de ce dispositif commence chez lui, au sein de ses services, en adoptant le « Code de conduite du personnel du FMI » et puis aux membres. 56 L’établissement de ces prêts suit différentes modalités : Demande : le pays fait la demande du prêt au FMI, sous forme d’un accord, indiquant les mesures à appliquer pour résoudre les problèmes de balance des paiements. Blueprint : préparé par le personnel du FMI contenant les éléments centraux des programmes d’ajustement, par ex : information sur le système financier. Négociation et lettre d’intention : le programme est soumis au conseil d’administration dans une lettre d’intention et la négociation commence. Consentement : il appartient au conseil d’administration d’approuver le programme. Surveillance : au moment où le programme est approuvé, la première tranche de crédit est reçue par le pays et les tranches successives suivent similairement à la surveillance du FMI. Achèvement et finition : un programme est achevé après le versement de la dernière tranche. Et les différents types de prêts sont : l’accord de confirmation, la ligne de crédit flexible ou modulable, la facilité élargie ou Mécanisme élargie de crédit, l’assistance d’urgence (aide d’urgence), le Mécanisme d’intégration commerciale (MIC), la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC), la Facilité de protection contre les chocs exogènes (FPCE). Et, les nouveaux mécanismes de prêt concessionnel pour les pays à faible revenu sont : la Facilité élargie de crédit (FEC), la Facilité de crédit de confirmation (FCC), la Facilité de crédit rapide (FCR). Pour plus de détails : www.fmi.org 57 Ces conditionnalités sont établies pour garantir le remboursement des prêts. Le FMI établit aussi des mesures pour protéger ses ressources et fait une évaluation du dispositif de sauvegarde des banques centrales. Pour plus de détails : www.fmi.org 58 Ce sont l’allègement de la dette au titre de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE) avec deux points à remplir : - Point de décision : un pays doit être admissible aux prêts des IFI, faire face à une charge d’endettement insoutenable, donner la preuve qu’il a procédé à des réformes et mené des programmes appuyés par les deux IBW, avoir élaboré un DSRP avec un processus participatif : pays éligible recevant immédiatement un allègement intérimaire du service de sa dette exigible. - Point d’achèvement : le pays doit donner preuve de bonne performance dans les programmes des deux IBW, exécuter avec satisfaction les critères du point 1, adopter et mettre en œuvre pendant un an au moins son DSRP. Ainsi, le pays peut recevoir la réduction intégrale et irrévocable de sa dette. Et, les formes de l’IADM : - IADM-I : Les PPTE dont le revenu par habitant est inférieur à 380 dollars par an bénéficieront au titre de l’IADM un allègement de la dette financé par les ressources propres du FMI ; - IADM-II : alloués aux PPTE ayant un revenu par habitant supérieur à 380 dollars et financés par des contributions bilatérales administrées par le FMI. Les pays ayant bénéficié de cette IPPTE et de l’IADM sont présentés dans un tableau en Annexe. Pour plus de détail : www.fmi.org
38
Et,l’aide du FMI aux pays à faible revenu59se présente par la mise en œuvre du Document
de stratégies pour la réduction de la pauvreté (DSRP60), de l’instrument de soutien à la
politique économique (ISPE61) et du fonds fiduciaire pour l’allègement de la dette après une
catastrophe naturelle (ADAC62).Enfin, cet Organisme financier international n’a pas croisé les
bras face à la crise financière mondiale63.
Enfin, nous faisons un bref rappel de l’organisation interne du FMI pour mieux connaitre
cet Organisme finançant ces difficultés de la balance des paiements des pays pauvres, surtout
à partir de 1980 suite à la crise de la dette.
II. Organisation du FMI 64
1)Structure de la gouvernance
-LeConseil des gouverneurs : est la plus haute autorité rassemblant tous les Gouverneurs
des 188 pays membres : soit des Ministres de finances soit des gouverneurs de leurs banques
centrales se réunissant une fois à l’assemblée annuelle du FMI.
-Le Conseil d’administration : s’occupe de la gestion des affaires courantes, en prenant
des décisions par concensus international ou des votes, dont 24 administrateurs représentant
ces 188 pays. Mais, les larges économies, comme les Etats-Unis et la Chine, ont chacun leur
propre représentant à la différence de la plupart des pays dont un administrateur représentant 59 Pour plus de détail, consulter le site du FMI : www.fmi.org 60 Ce document a été mis en place par les IFI en 1999 dans un cadre participatif et définisant ainsi différents dispositifs de ses stratégies qui devant être : pilotées par les pays c’est-à-dire une large participation des OSC, axées sur les résultats : effets bénéfiques sur les pauvres, globales : se pencher sur toute la nature multidimensionnelle de la pauvreté, orientées sur le partenariat : participation des partenaires du développement et inscrites dans une perspective à long terme : pour le recul de la pauvreté.Pour plus de détail : www.fmi.org 61 L’ISPE est avant tout un instrument non financier appuyant des programmes complétant le fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Plus précisément, les pays à faible revenu ne souhaitant pas bénéficier des prêts du FMI pourraient le demander dans le but de consolider leurs résultats économiques avec le suivi et l’appui du Fonds, leur aidant ainsi à élaborer des programmes économiques efficaces pour réduire la pauvreté et promouvoir la croissance.Pour plus de détails : www.fmi.org 62 Ce financement du FMI créé en Juin 2010, lors du séisme dévastateur en Haïti, est de secourrir ce pays et d’autres faisant face à des dégats causés par les catastrophes naturelles, se repercutant sur sa balance des paiements, dans l’avenir. En fait, Elle est créée pour secourir les pays pauvres frappés par de graves catastrophes pour satisfaire aux besoins exceptionnels de la balance des paiements dus aux dégâts et pour la reconstruction. Pour plus de détails consultez le site du FMI : www.fmi.org 63Recemment, le FMI a eu une riposte face à la crise économique mondiale. Et, pour promouvoir la stabilité économique mondiale, il a élaboré aussi le Processus d’évaluation mutuelle (PEM) du G-20, le Programme d’évaluation du secteur financier (PESF). Et, dans le cadre des prêts, il a élaboré en fin 2013 : la protection des groupes les plus vulnérables face à la crise mondiale, des conseils liés à l’emploi, des prêts de crise du FMI, la ligne de crédit modulable (LCM), la ligne de précaution et de liquidité (LPL), l’instrument de financements rapides (IFR), la facilité FCE, PCE, de crédit de confirmation (FCC), le Mécanisme élargi de crédit (MEDC), la facilité de crédit rapide (FCR). Cf. site du FMI : www.fmi.org 64 L’organisation du FMI est présentée en Annexe par son arganigramme. Cf. site du FMI : www.fmi.org
39
plus de quatre pays. En effet, le G-8 a chacun leur propre administrateur. La plus large
représentation est un représentant pour 24 pays. Les 16 autres sont élus pour deux ans pour
s’assurer que les intérêts des autres pays sont représentés.
- Cet Organisme international est doté deComité monétaire et financier international
(CMFI) et de Comité de développement (CD). Ils sont composés de 24 membres se réunissant
deux fois par an. Ils sont chargés de conseiller les 188 gouverneurs. Le CMFI discute de
l’affectation de l’économie globale mais le CD est chargé de conseiller les gouverneurs du
FMI mais aussi de la Banque pour le développement économique des PEDet pays émergents.
- Le Fonds a un Directeur général65présidant le Conseil d’administration et à la tête du
personnel. Il est assisté d’un Premier directeur général Adjointet deux autres Directeurs
généraux adjoints. Le DG est doté d’un conseiller spécial, d’un conseiller économique et d’un
conseiller financier pour un mandat de cinq ans renouvelable. Le conseil d’administration est
le responsable dans le choix du DG, mais les directeurs d’administration pourraient soumettre
une nomination à cette position.
- L’équipe de gestion est composée du DG, du Premier DGA et deux autres. Cet
Equipedoit suivre et surveiller le travail du personnel et maintenir des contacts avec les
gouvernements des membres, les médias, les ONG, les cercles de réflexions et les autres
institutions.
2) Personnel du Fonds et les départements fonctionnels et de supports
a-Huit (8) Départements fonctionnels
• Le Département financier : assurant la mobilisation, l’administration et la gestion des
ressources ;
• Le Département des finances publiques : fournissant des conseils politiques et techniques
des finances publiques des pays membres de cette institution ;
• Le Département des marchés monétaires et des capitaux internationaux :
contrôlant/surveillant les secteurs financiers, les marchés de capitaux et monétaires et les
65Traditionnellement, le DG du FMI est un Européen (mais le Président de la Banque est un Américain). L’ancienne ministre française, Christine LAGARDE, est à la tête du FMI depuis mi-2011 succédant ainsi à la démission du Directeur Dominique STRAUSS-KHAN.
40
systèmes de changes extérieurs, les dispositifs/préparatifs et les opérations : préparation du
Rapport de stabilité financière globale ;
• Le Département juridique : conseillant l’équilibre de gestion, le conseil d’administration et
le personnel dans l’application des règles de la loi, préparant des décisions et d’autres
instruments légaux, fournissant une assistance aux pays membres ;
• Le Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation : élaborant, évaluant les
politiques de surveillance et d’utilisation des ressources financières du FMI ;
• Le Département des études : surveillant l’économie globale et les économies et politiques
des membres, entreprenant des recherches, préparant les Perspectives économiques
mondiales ;
• Le Département des statistiques : développant des méthodologies et standards statistiques
internationaux, fournissant une assistance technique et formation pour promouvoir les
meilleures pratiques dans la dissémination des statistiques économiques et financières ;
• Instituts du FMI : formant dans les analyses macroéconomiques et politiques aux membres
et le personnel du FMI : Instituts multilatéraux d’Afrique et de Vienne, Institut régional de
Singapour.
b-Cinq (5) Départements régionaux66
• Département Afrique : couvrant 44 pays ;
• Département Asie et Pacifique : couvrant 33 pays ;
• Département Europe : couvrant 46 pays dont 44 sont membres du FMI ;
• Département Moyen-Orient et Asie centrale : couvrant 31 pays ;
• Département Hémisphère occidental : couvrant 34 pays.
c- Quatre (4) départements de supports
• Département des relations extérieures : travaillant pour promouvoir la compréhension
publique des supports et politiques du FMI ;
• Département de la technologie et des services généraux : fournissant des services pour gérer
l’information, faciliter la communication et aidant à construire un environnement de travail
effectif,
• Département du secrétariat : organisant et rapportant les activités des corps de la
gouvernance du FMI (conseils des gouverneurs et d’administration, DG, CMFI et CD,
66 Informations receuillies dans les Bulletins du FMI en 2010 : « Les départements fonctionnels du FMI ».
41
Equipe de gestion) et fournissant des services de secrétariat pour eux ; aidant
l’administration dans la préparation du programme de travail du conseil d’administration et
d’autres corps ;
• Département des ressources humaines : fournissant le personnel muni de nombreuses
informations et services personnelles, gérant le système de compensation, faisant une vue
d’ensemble de la formation du personnel, offrant des services légales…
d-Un (1) représentant spécial auprès des Nations Unies
e-Six (6) Bureaux du FMI à travers le monde
En récapitulation, l’élaboration de la balance des paiements d’un pays suit les normes et
méthodologies indiquées par le FMI. Par référence à ces normes de présentation des comptes,
les difficultés de la balance des paiements sont expliquées généralement par une hausse des
importations de marchandises face aux exportations : déficit commercial. Mais, celles-ci
peuvent aussi être expliquées par une hausse des importations de capitaux face à ses
exportations : révélateur d’importance d’engagements extérieurs. Et, elles sont aussi expliqées
par une diminution des réserves de devises enregistrée au Crédit avec un solde positif mais
indiquant que la balance globale est déficitaire. Ensuite, par référence aux principales théories
qui analyse ce compte extérieur, les difficultés de la balance des paiements, selon les
Mercantilistes, sont expliquées par l’incapacité d’un pays à réunir les métaux précieux. Mais,
face au processus d’ajustement automatique de D. Hume, la balance des paiements est en
difficultés s’il y a déficit commercial induisant une sortie des métaux précieux. Enfin, par
référence aux principaux indices du commerce international, la balance des paiements d’un
pays est en difficulté si le dégré d’ouverture est élevé, le taux de couverture est faible –
révélateur d’importance des importations – et que les termes de l’échange sont en
détérioration – révélateur de l’incapacité à assurer le paiement de ses importations par les
recettes d’exportations.
Ainsi, nous devons analyser le FMI quand on analyse les difficultés de la balance des
paiements d’un pays car c’est cet Organisme qui finance ces problèmes depuis 1980 suite à la
crise de la dette. Il dispose divers moyens pour effectuer ses interventions dont : les quotes-
parts, l’or, les emprunts et les DTS. Pour cela, il effectue de nombreuses actions qui entrent
dans le cadre de ses vocations actuelles après l’effondrement du régine de Bretton Woods
42
comme la surveillance bilatérale, l’assistance technique et la formation, l’opération de prêts et
les recherches et statistiques. C’est surtout dans les opérations de prêts que s’apparentent ces
interventions pour secourrir la balance des paiements.
Ainsi, comment se présentent ces interventions du FMI aux PED pour
corriger leurs difficultés de la balance des paieme nts ? Pour répondre à cette
question, dans la section suivante, nous donnons des exemples des PAS de quelques PED et
de Madagascar. Le but est d’expliquer, par une revue de littérature empirique, les causes de
difficultés de la balance des paiements de ces pays ; d’une part. Et, de l’autre, nous analysons
les effets de ces interventions du FMI auprès de ces pays suite à l’analyse des ces
programmes.
43
SECTION II : EXEMPLES EMPIRIQUES DES DIFFICULTES DE LA
BALANCE DES PAIEMENTS DES P. E. D.
Le FMI intervient aux pays pauvres après la crise de la dette de 1982 pour secourrir leurs
déséquilibres macroéconomiques, surtout les difficultés liées à la balance des paiements. En
effet, d’une façon générale, ces pays ont encore joui d’une stabilité macroéconomique avant la
fin des années 1970 – mais non pour Madagascar. Pourtant, la situation s’est dégradé depuis
le début des années 1980 suite aux mauvais choix des investissements finançés par la
politique d’investissement à outrance de 1978-1979 et ainsi lamauvaise gestion des
ressources67, conjugués avec les chocs externes de cette période dûs à la crise encourue par les
pays riches face à la seconde crise pétrolière de 1979. Ainsi, ces pays ont rencontré des
difficultés de remboursement menant vers l’éclatement de la crise de la dette de 1982 – après
que le Mexique a déclaré son incapacité à honorer ses engagements extérieurs et suivi par
d’autres pays. Ainsi, il y a eu interventions du FMI pour corriger ses difficultés extérieures,
par peur de la faillite du Nord.
A travers ces exemples de cas des PAS des deux premières économies de la zone Franc
CFA : Côte d’Ivoire et Cameroun mais aussi de Madagascar, nous voulons analyser les causes
des difficultés de la balance des paiements de ces pays par revue de littérature empirique.
Mais, avant d’aborder ces analyses, nous présentons les caractéristiques de ses économies
longtemps avant les interventions du Fonds. Effectivement, similairement aux crises des pays
riches évoquées précedemment, ces pays pauvres ont rencontré des renforcements de leurs
déséquilibres, d’une part. Et, de l’autre, ces interventions du FMI ont eu pour but de corriger
ses problèmes. Nous nous demandons, es-ce que ces interventions ont rapporté des
effets positifs sur leurs économies et sont-ils dur ables ?
Dans cette seconde section – pourrépondre à cette question – parle biais des exemples des
PAS de trois pays pauvres, nous analysons les causes des difficultés de la balance des
paiements ; en faisant préalablement une description de leurs économies. Enfin, nous
apportons des réponses précoces à la problématique principale en analysant les effets des
interventions du FMI dans ces trois pays.
67 Par exemple le débat sur le détournement de fonds : fuite des capitaux ou concept de la dette odieuse.
44
A- CAUSES EMPIRIQUES DESDIFFICULTES DE LA BALANCE D ES
PAIEMENTS : EXEMPLE DE TROIS PAYS PAUVRES
Nous analysons l’exemple de trois pays pauvres, dont les deux premières économies de la
zone Franc CFA : Côte d’Ivoire et Cameroun, et Madagascar.
I. Descriptions des économies des deux premières économies de la zone Franc CFA et
causes de difficultés de la balance des paiements
COTE D’IVOIRE
1) Description de l’économie ivoirienne
La Côte d’Ivoire est un pays agricole premier producteur de cacao mais aussi de café. La
variation des cours internationaux de ces principaux produits d’exportations, avec le bois,
influence négativement sa balance commerciale : connaissant des hauts et des bas.
2) Causes des difficultés de la balance des paiements de la Côte d’Ivoire
Ces difficultés sont surtout dues à des chocs extérieurs car dès 1979, il y a eu déficit de la
balance courante à 18% du PIB, déficit budgétaire global à 8,5% du PIB, dette totale à 77%
du PIB, service de la dette à 38% des recettes d’exportations, les avoirs en monnaie centrale
de son autorité monétaire passe de 0,8 milliards de FCFA en 1979 contre 88,8 milliards de
Encadré N°1 : Description de l’économie ivoirienne de 1948 à nos jours
- 1948-1994 : demi-siècle de stabilité monétaire, économique marquée par une balance
commerciale structurellement excédentaire, - 1960-1974 : période de « miracleivoirien »avec une croissance de 8% expliquée par le boom de
cacao, de café et du bois : amélioration des exportations depuis 1950, hausse de l’épargne domestique de 20%,
- 1974-1978 : boom des prix internationaux du cacao (trois fois) et du café (3,5 fois) (Davis, 1983)
[cité par COGNEAU D. ET COLLANGE G., 1997] dont ce pays a connu une croissance agricole avant l’indépendance induisant des gains de recettes d’exportations de plus de 50% et une amélioration des termes de l’échange de 80% : croissance économique de 10%,
- 1979 : déficit de la balance courante de 18% du PIB, déficit budgétaire à 8,5% du PIB, dette
totale à 77% du PIB, service de la dette à 38% des recettes d’exportations dus aux chocs externes de 1979, baisse des avoirs en monnaie centrale (Banque mondiale, 1997 ; 1998b, BCEAO) [in source op. cit.] dus aux chocs externes et aux financements des investissements non productifs induisant un taux de croissance négatif : -3,4%,
- Depuis 1980 : imposition des PAS pour secourrir les déficits de la balance des paiements,
- 1994-2000 : politique de dévaluation du Franc CFA par rapport au FF en 1994 et « embellieéconomique » jusqu’en 2000,
- 2000 jusqu’à nos jours : retournement de la conjoncture et renforcement de la pauvreté tant en ville qu’en campagne.
- Dette extérieure en 2006 : 13,09 milliards de Dollars : niveau record (World Bank, 1998a) www.google.com
45
FCFA en 1978 (Banque mondiale, 1997 ; 1998 b ; BCEAO68). Et, tous ceux-ci ont été dus par
une baisse des cours de cacao et du café, des investissements non productifs, un
affaiblissement des secteurs d’exportation, la baisse du taux d’épargne et la faible rentabilité
des investissements publics. Le pays a ainsi enregistré un taux de croissance économique
négatif de -3,4% et un niveau d’endettement extérieur record.
Les difficultés de la balance des paiements de la Côte d’Ivoire depuis 1980 sont
alors dues aux chocs externes, c’est ainsi qu’il y a eu intervention du FMI pour
imposer les PAS.Et, pour le cas du Cameroun :
CAMEROUN
1) Description de l’économie camerounaise
Tout comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun est un pays agricole essentiellement de cultures
vivrières : premier grenier de la sous-région, et possède des cultures industrielles en quantités
montantes, destinées à l’exportation. Il produit aussi du pétrole.
2) Causes de difficultés de la balance des paiements du Cameroun
Malgré sa prospérité, un effondrement de l’économie camerounaise a été constaté depuis le
début des années 1980dû à la chute du cours mondial des produits primaires conjuguée avec
68 Cité par source op. cit.
Encadré N°2 : Description de l’économie camerounaise de 1960 à nos jours
- 1960-1985 : très bonne performance économique camerounaise : stabilité exceptionnelle et gestion tranquille de l’économie : croissance de plus de 2%, relance de l’agriculture par le cacao, le café, le bois, la banane, le thé et surtout le pétrole c’est-à-dire que l’agriculture fournissait 85% des exportations permettant l’autosuffisance alimentaire,
- 1980-1981 : croissance de 12% et donc revenu par tête plus élevé, dette extérieure faible mais balance commerciale déjà déficitaire et service de la dette à un niveau exceptionnel : 12% des recettes d’exportations de 1980 à 1982,
- 1983-1984 : crise politique engendrant la pénurie : croissance de 7% et inflation de 14,5%.
- 1985-1994 : une décennie de recession économique due aux chocs externes et mauvaise gestion des finances publiques entrainant la pauvreté et ne pouvant plus assurer l’autosuffisance alimentaire : croissance de 4%, dette extérieure de 37% du PNB, chômage élevé, dégradation de la situation renforcée par les catastrophes naturelles,
- Depuis 1987 : imposition des PAS,
- 1994 : politique de dévaluation, - 1994-2003 : reprise économique fragile avec une faible croissance, baisse de la dette
extérieure, effet compétitif passager, tarissement progressif du gisement pétrolier à l’horizon de 2005, - 2003 à nos jours : dégradation de la situation avec une pauvreté grandissante : croissance de
3%. Ainsi, il y a eu mise en œuvre du DSRP ainsi que d’autres Documents de stratégies pays (DSP) pour sortir de la pauvreté.
- Dette en 2009 : 7,8 milliards de Dollars (in « L’état du monde », 1981-1998 ; www.google.com).
46
la mauvaise gestion des finances publiques et la sécheresse de 1983-1984. L’agriculture ne
représentait plus que 40% des exportations. Le pays vivait dans la pauvreté et ne pouvait plus
assurer son autosuffisance alimentaire et était obligé de comprimer les investissements. Ainsi,
la croissance a baissé fortement jusqu’à 4% et a stagné durant presque plus d’une décennie et
le pays a eu du mal à relancer son économie. La dette extérieure représentait 37% du PNB :
niveau supportable mais le chômage restait préoccupant.
En outre, d’autres évènements ont aussi renforcé cette récession dont la catastrophe
naturelle du lac de Nyos dans le Nord-Ouest du pays. Ainsi, la dette extérieure a ressentie une
hausse, l’agriculture n’a pas cessé de dégringoler et le train de vie de l’Etat n’a pas cessé de
hausser. Les difficultés de la balance des paiements camerounaise sont expliquées
par des chocs externes, des conjonctures internes et des fléaux naturels.
II. Description de l’économie malgache et difficultés de la balance des paiements
1) Description de l’économie malgache
L’économie malgache n’a connu une stabilité extérieure que jusqu’en 1970.
2) Causes des difficultés de la balance des paiements de Madagascar
Madagascar faisait face à une dégradation de l’économie surtout depuis le début des
années 1970 qui avait poussé le gouvernement malgache de se lancer à un vaste politique
d’investissement à outrance de 197869. Celui-ci a été réalisé dans les pires conditions qui font
69 Le taux d’investissement qui n’était que de 12% sur la période de 1974 à 1977 remonte à 15% en 1978 puis de 24% en 1979 mais à 23% en 1980 (J. de Bandt, B. Boussemart, J. Coussy, G. Durufle et al., 1986).
Encadré N°3 : Description de l’économie malgache de 1960 à nos jours
• 1960-1972 : balance des paiements équilibrée et situation macroéconomique stable,
• 1960-1980 : croissance économique modérée mais persistance de la pauvreté car depuis 1972 la balance des paiements rencontre des difficultés,
• 1980 : crise renforcée due à la baisse du cours mondial des produits primaires induisant le recours à la politique d’investissement à outrance impliquant un quadruplement de la dette extérieure (1,241 Millions de Dollar dans «World development Indicators», Banque mondiale, 1997) car les investissements sont non rentables, déficit budgétaire important (2,5% du PIB années 1970 à 18% années 1980), un taux d’investissements annuels de 30% au détriment des privés de seulement 0,6%,
• 1994 : flottement généralisé (pas d’embellie économique et perte de valeur croissante de l’Ariary face aux devises étrangères),
• 1972, 1991, 2002 et 2009 : cirses politiques entrainant une récession économique et fuite des IDE et renforcement de la pauvreté,
• 2004 et 2005 : politique de détaxation par l’Etat entrainant un boom des importations,
• Dette extérieure de Madagascar en 2008 évaluée à 1,5 Milliards de Dollar (Mr James Blake, Country Manager de la Banque mondiale, Madagascar, 2008) : niveau soutenable par rapport aux autres économies africaines. Mais, depuis 2009, due à la crise, il y a eu coupure de différents aides.
47
que ses conséquences financières puis économiques furent désastreuses. En effet, les
investissements de cette époque sont décidés hâtivement, combinés d’une entente avec des
fournisseurs de matériels. Et, les financiers étrangers font appels à des techniques fortement
capitalistiques et bénéficièrent aux importations et non pas à l’appareil de production locale. Il
n’est pas alors étonnant qu’on faisait face à d’importants déficits commerciaux. Ainsi, dès
1980, la contrainte extérieure se fit fortement sentir et aussi l’effet d’éviction a pénalisé les
investisseurs privés. Ainsi, ces investissements ont été mal conçus et mal maîtrisés, se
révélèrent non opérationnels et ne contribuèrent à dresser les différents problèmes
socioéconomiques…
Du point de vue financier, ce sont ces investissements mal conçus qui furent la cause de
cumulation de la dette. Ce qui fait que les déficits extérieurs n’ont pas cessé de s’aggraver
depuis cette date dans notre pays tout comme dans d’autres PED comme le Sénégal, le
Zimbabwe, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Gabon... Cependant, les conséquences à
Madagascar ont été beaucoup plus sévères en raison de la part plus faible des exportations :
alourdissement du service de la dette et de la pénurie de devises. C’est le creusement du
déficit extérieur qui impliquait une montée du poids de la dette et de son service et un régime
des importations.
Ce sont les paysans qui ont payé le prix fort de cette montée des contraintes financières
car l’Etat – lors de la fixation des prix – fait un arbitrage des prix agricoles au profit des
finances publiques et des consommateurs urbains au détriment des agriculteurs. Par
conséquent, il y a eu accentuation de dégradation de la production et des exportations.
Pour le cas de l’industrie malgache, cette période d’investissement à outrance de 1978-
1979 n’a que peu profité à notre industrie car le rationnement des intrants et des pièces de
rechange l’a profondément touché. Ceci fait que la plupart des entreprises se retrouvent avec
un appareil productif considérablement vieilli et dégradé, des coûts alourdis, une structure
financière dégradée. Certaines d’entre elles voient leur offre excédentaire (face à la demande)
due à la dégradation du niveau de vie de la population et de l’effet d’éviction des
financements car les biens alimentaires sont renchéris.
A côté de tous ceux-ci, on a observé un renversement de la conjoncture internationale de
1978 à 1980 induisant une chute des exportations en valeur face aux importations parce que
les pays du Nord sont frappés par une crise. Les termes de l’échange ont détérioré fortement
et ainsi la balance commerciale. Néanmoins, une relance rapide des investissements a eu lieu.
Pourtant, c’était cet ambitieux programme qui a été à l’origine de l’accélération de la
détérioration des grands équilibres macroéconomiques pour ne citer que l’accroissement de la
48
monnaie, la hausse des dépenses étatiques, le déficit commercial. En un mot, ces difficultés
de la balance des paiements de Madagascar depuis le début des années 1980 :
essentiellement les déficits commerciaux, sont dus aux financements des
investissements sociaux par cette politique d’investissement à outrance.
Tous ceux-ci ont antrainé les interventions du FMI dans ces pays depuis 1980.
B. EFFETS DES INTERVENTIONS DU FMI AUX P. E. D.
Nous voulons apporter une réponse précoce à notre problématique principale en analysant
les effets des PAS du FMI à ces pays après l’exposition de leurs PAS depuis 1980.
I. P. A. S. aux deux premières économies de la zone Franc CFA
1- P. A. S. ivoirien
a- Programmes d’ajustement structurel des années 1980
La Côte d’Ivoire a entrepris un vaste programme de stabilisations économiques suivant
l’accord des IBW dans le but de réduire les déséquilibres macro-économiques et ainsi
d’accroître la compétitivité de l’économie car cette décennie 80 est marquée par une
régression du PIB par tête.
• Premier programme de stabilisation (1981-1983) : signé pour s’attaquer aux finances
publiques, à la réduction drastique des investissements, à la restructuration des entreprises
publiques par la mise en place de nouvelles mesures fiscales ainsi que par une politique
monétaire restrictive. Ainsi, il y a eu diminution de la part dans le PIB des investissements
publics, restriction des dépenses courantes, instauration des contrôles de croissance des
crédits, ralentissement de la croissance monétaire : hausse des taux d’intérêt. A tout cela
s’ajoute une sécheresse faisant compromettre la production agricole.
Ce pays a bénéficié d’un rééchelonnement de sa dette de la part des Clubs de Paris et de
Londres en 1983 car elle a été au bord de la banqueroute. Ce PAS a échoué car ne parvenant
pas à redresser la situation macroéconomique du pays à part la baisse de l’inflation mais aussi
une récession. Elle obtient des nouveaux rééchelonnements en 1987 et 1988 en ne pouvant
pas honorer le service de sa dette.
• Deuxième programme de stabilisation (1984-1986) : exigeant de nouvelles restrictions
budgétaires, ainsi qu’un accroissement des recettes fiscales notamment une hausse des droits
de douanes et une nouvelle politique industrielle. Il y a eu reprise des productions agricoles
49
suite à la fin de la sécheresse marquant un renflouement de caisse de l’Etat. Ainsi, le solde
budgétaire global est positif de 5,7% du PIB en 1985. En outre, cette reprise conjuguée avec
une exploitation des gisements de pétrole induisaient une amélioration de la balance courante
(des termes de l’échange de 20% entre 1983 et 1985 à 1993) ; nonobstant le PIB par tête n’a
pas cessé de se décroître (depuis 1978) jusqu’en 1986. La tentative de libéralisation
commerciale a échoué faute de diversification des exportations par manque de ressources,
certains secteurs prioritaires sont exclus de la réforme…
En résumé, cette période a été marquée par une restriction importante des investissements
publics, des mesures de stabilisation contribuant à la récession… C’est ainsi que, tout comme
le premier programme de stabilisation, ce deuxième programme est aussi voué à l’échec.
• Troisième programme de stabilisation (1987-1993) : réduction des dépenses publiques
(départs volontaires à la retraite) en craignant une agitation sociale, paiement des arriérés et
recouvrement des recettes. Pourtant, c’est une période qualifiée d’échec de stabilisations car il
y a eu détérioration durable des termes de l’échange, et baisse du revenu par tête. Par ailleurs,
un arrêt de dialogue avec la communauté des bailleurs de fonds a marqué la période de 1987 à
1989 mais aussi de réformes commerciales : instauration des barrières tarifaires en 1988 pour
relancer les exportations.
• Accord Stand-by de 1989 avec le FMI et prêts sectoriels avec la Banque mondiale : lors
de la reprise des dialogues avec les IFI en Avril 1989 ; la Côte d’Ivoire a remboursé 40
millions de Dollars à la Banque. Un accord de prêt est signé avec le FMI en fin 1989 et un
rééchelonnement de la dette publique pour un montant de 1 milliard de Dollar. Ainsi, deux
programmes ont été lancés par la Banque dont : la PAS Financier (PASFI) pour la
restructuration du secteur financier et la PAS Compétitivité (PASCO) pour la suppression des
barrières non tarifaires des taxes sur les exportations et du contrôle des prix.
Cette période a été aussi marquée par une érosion des recettes publiques. Mais du côté des
dépenses, les mesures prises ont été insuffisantes pour rétablir les équilibres interne et
externe : accroissement du déficit à un niveau record en 1993 de 13,5% du PIB. Il y a ainsi eu
aggravation de la pauvreté. En outre, il y a eu diminution des recettes d’exportation face à des
importations élevées dûe à la stagnation du PIB : un déficit courant qui est expliqué par la
chute du cours mondial des matières premières. Ainsi, le poids de la dette ne cesse de croître.
Dès 1987, les autorités ne remboursent plus la dette.
50
En résumé, la Côte d’Ivoire s’installe sur une position structurellement déficitaire due à
cette persistance de double déficit depuis 1980 et que ces PAS sont voués à l’échec.
b-Depuis la dévaluation du Franc CFA de 1994 à 1999
• Origine de la dévaluation du FCFA : elle a été faite sous pression de la France. En fait,
son APD a été conditionnée par la signature des accords avec les IFI. Le but est de
rééquilibrer les finances publiques et de corriger les pertes de compétitivité des années 1980.
Une dévaluation de 50%70 du FCFA est instaurée avec d’autres mesures comme la
désindexation des salaires pour limiter l’inflation : de 7% en 1994 et 1995 ; 15% en 1996 et
4% en 1997. Le gouvernement augmente le prélèvement intérieur, relance des investissements
internes pour résorber les arriérés de paiements.
• Signature du premier accord FASR (1994-1997) : comprenant un rééchelonnement de la
dette et des programmes sectoriels comme le Crédit d’ajustement au secteur agricole (CASA),
un crédit pour le développement du secteur privé. L’éligibilité de ce pays à l’IPPTE a été
acceptée en Avril 1997.
• Signature du second accord FASR (1998-2000) : mettant l’accent sur la poursuite des
équilibres budgétaires, réformes structurelles visant à renforcer le secteur privé ainsi qu’un
plan de réduction de la pauvreté et un examen attentif de la gouvernance.
2- P. A. S. camerounais
Concernant le PAS camerounais, il a débuté en 1987 suite aux difficultés de la balance des
paiements dues aux chocs externes de 1982 et aussi des mauvaises gestions de fonds reçus
pour les investissements à outrance de la fin des années 1970.
a- Plan d’austérité de 1987
Le Cameroun a entrepris en 1987 un Plan d’austérité financé par la France et l’Allemagne.
Le but est de redresser l’économie par une réduction des dépenses publiques. L’Etat ne
pouvait pas assurer ses engagements vis-à-vis des créditeurs internationaux malgré que le
cacao et le café aient subi une hausse. Mais, il y a eu baisse des déficits étatiques dus à la
réduction de son train de vie. 70 Cette dévaluation a été décidée pour 14 pays de la zone UEMOA (Union économique et monétaire africaine) et de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale) ainsi que des Comores. Elle vise essentiellement un ajustement monétaire et une poursuite des réformes structurelles.
51
b- Accord de confirmation financé par le Prêt d’ajustement structurel en 1988
Face à toutes ces difficultés, le pays a été contraint de recourir au PAS du FMI en signant
le premier accord de confirmation en 1988 bénéficiant ainsi un prêt estimé à 150,7 millions de
Dollars. Le Cameroun s'est engagé à entreprendre des réformes économiques en profondeur
afin de réduire le déficit financier de l'État et relancer son économie. Selon la Banque
mondiale, la dette extérieure totale du pays serait élevée à 4 milliards de Dollars à la fin de
l'année 1987. Le gouvernement a décidé en 1989, après s'y être longtemps opposé, de recourir
au Club de Paris pour obtenir un rééchelonnement de sa dette publique.
c- Déstabilisations du début de 1990
• Une agitation politique s’est éclatée en 1990 jusqu’en 1993suite à l’arrestation d’un des
membres de la cour camerounaise, au non-tenu de la conférence nationale réclamée par la
partie de l’opposition : période de cycle contestation-répression-violence.
• Le Cameroun devrait devenir prochainement membre du Commonwealth et de la
Francophonie.
• Une sur-rente pétrolière a été gagnée par l’économie due à la guerre du Golfe d'environ
30 milliards FCFA. Le budget de l'État a été contracté de 8,3%.
• Un détournement de 650 milliards FCFA a aussi constaté dans la caisse de l’Etat.
Le premier PAS n’ait pu être mené à bien à cause de cette profonde crise économique.
d- Deuxième PAS de 1991
Un deuxième PAS avait été signé en 1991 faisant bénéficier 600 millions FF de la part du
FMI avec un nouveau prêt d'ajustement de 600 millions FF en 1993 pour paiement d'arriérés.
Le Club de Paris a rééchelonné la dette publique en Janvier 1992. En fait, la production
agricole et pétrolière a baissé durant cette période. Et, divers flux financiers ont été légués à
ce pays pour lui secourir.
Les situations économique, sociale et financière ne cessent de se dégrader car la dette
extérieure a encore augmenté jusqu’à 67% du PIB et le service de la dette à 52% du PIB. Les
premiers produits agricoles d’exportations ont encore enregistré une baisse en 1993
contrairement au niveau général des prix qui n’a pas cessé d’augmenter.
C’est pour toutes ces raisons qu’il a été admis parmi les PPTE et a bénéficié des remises
sur sa dette bilatérale. Et, la pauvreté est devenue de plus en plus grandissante tant en ville
que dans la campagne en plus des détériorations des infrastructures, d’eau, d’électricité et de
télécommunications : c’est ainsi que la dévaluation du FCFA a été adoptée en 1994.
52
Son DSRP est achevé en 2003 et présenté aux IFI. Il est appuyé par la FRPC depuis 2000.
e-Troisième PAS : la politique de dévaluation de 1994
Cette politique est appliquée sous la pression de la France et donc du FMI.
f-Quatrième PAS
Ainsi, le Cameroun a obtenu un crédit stand by de 101 millions de Dollar du FMI en 1995
ainsi que d’autres financements des IFI en 1996 pour l’achèvement de ce programme. Tout de
même, la situation politique de ce pays a toujours continué de déstabiliser en 1997. Et, sur le
plan international, il y a eu aussi agitation suite au conflit frontalier avec le Nigéria sur les
réserves pétrolières car le pétrole camerounais est estimé être tari en 2005.
Pour la reprise, les dirigeants veulent stimuler les cours de produits primaires. En outre,
des comportements de mauvaise gouvernance ont été constatés. Actuellement, ce pays souffre
en matière d’infrastructures et de main d’œuvre. La croissance du PIB restait sur 4,2% en
2003. Entre 1996 et 2001, il y a eu ralentissement de la pauvreté estimée à 53% en 1996 et
40% en 2001 fruit du retour de la croissance. Or, la réduction de la pauvreté serait plus
importante en milieu urbain qu’en milieu rural.
g-DSRP de 2003
Les IFI ont qualifié ce DSRP, élaboré dans un cadre participatif, de bonne base pour la
poursuite de l’IPPTE. La FRPC finançant ce document a débuté en 2000 avec un dernier
décaissement en 2003 et reportée en 2004.
Ce pays s’est nettement désendetté depuis son entrée dans l’IPPTE : point de décision en
2000 et point d’achèvement en 2006. Il a gagné des allègements de cette initiative et fait des
efforts pour rembourser sa dette dans la mise en œuvre de ses programmes avec le FMI.
h-Bilan et vision
Les aides des bailleurs dans les PAS n’ont pas aidé le pays à sortir de la pauvreté.
Toutefois, le dirigeant actuel – ne voulant pas accepter sa défaite – a accusé que ces pauvretés
s’enfonçant depuis 1987 sont le résultat des crises internationales : des années 1980, de 2006
et crise de la zone Euro en 2009. Et, la dévaluation de 1994 n’est pas du tout bénéfique pour
eux. Alors que ce même dirigeant entreprend de faire du Cameroun un pays émergent à
l’horizon de 2035. En fait, pour mener à bien cette stratégie, ils ont déjà défini :
53
- Un Document de stratégies pour la croissance et l’emploi ou DSCE : cette stratégie
est entreprise depuis 2010 pour l’accélération de la croissance, la création de l’emploi formel
et la réduction de la pauvreté en définissant respectivement trois stratégies dont : (1) stratégies
de croissance, (2) stratégies d’emplois et (3) stratégies d’amélioration de la gouvernance et la
gestion stratégique de l’Etat.
- Un document stratégie du pays ou DSP : l’évolution de l’économie atteinte par
l’application du DSRP n’a pas été suffisante : croissance économique de l’ordre de 3,5%,
inférieureà la prévision de 5%, c’est pourquoi le pays a défini cette nouvelle stratégie financée
par la Banque. En outre, la balance commerciale n’a pas cessé d’enregistrer un solde négatif
depuis 2001. Le but final est de réduire la pauvreté de façon à augmenter le revenu national
par habitant pour faire du Cameroun un pays à revenu intermédiaire.
II- P. A.S. à Madagascar
L’imposition de ces PAS est de secourrir le déficit public malgache à un niveau record
depuis la fin des années 1970 et les difficultés de la balance des paiements dues aux
financements des investissements sociaux par endettement à outrance et face à l’explosion du
service de la dette.
1- PAS durant la période de semi-fixité : PAS des années 1980
But de ces PAS : redressement financier suite aux crises des finances intérieures et
extérieures.
Grandes lignes des mesures de politiques économiques :
� Politique monétaire et de crédit : contrôle de crédit (et ainsi de l’inflation) par une hausse
des taux d’intérêt et ainsi d’encourager l’épargne. Par là, il y a eu suivi à la lettre des
recommandations du FMI par cette politique de hausse des taux d’intérêt pour
stimuler l’épargne et réduire la création de crédit intérieur.
� Politique des prix et des salaires par la « vérité des prix » menant à la hausse des prix des
produits intérieurs.
� Politique budgétaire : pour la réduction des déséquilibres des finances publics.
54
� Politique cambiaire71 par la dévaluation du FMG de 25% du FF face à des exportations
de produits primaires à faible cours mondial. Ainsi, la politique de dévaluation a déjà été
recommandée par le FMI depuis 1980 pour la grande Îlequi l’a suivi à la lettre aussi.
� Libéralisation de l’économie dont sur le plan interne : libéralisation du système
commercial et sur le plan externe : meilleure spécialisation selon les facteurs.
Financements des PAS des années 1980 : par six accords de confirmation de 1980 à 1987.
Tableau N°3 : Six accords de confirmation en 1980 entre le FMI et Madagascar
Accords Dates Montant (millions DTS ou milliards d’Ariary fin de période de l’accord)
Utilisation : Millions de DTS
1er Accord
27/06/1980 – 03/1981
64,45 ou 4,13 pour 24 mois 10,0
2ème 13/04/1981 – 26/06/1982
109,0 ou 8,42pour 14,5 mois 39,0
3ème 09/07/1982 – 08/07/1983
51,0 ou 4,68 pour 12 mois 40,8
4ème 10/04/1984 – 31/03/1985
33,0 ou 4,43 pour 11,5 mois 33,0
5ème 23/04/1985 – 22/04/1986
29,5 ou 4,69 pour 12 mois 29,5
6ème 17/09/1986 – 16/09/1987
30,0 ou 8,59pour 18 mois 30,0
Source : « Evaluations : déséquilibres structurels et programmes d’ajustements à Madagascar », République française, Ministère de la Coopération, Novembre 1986. « La dette extérieure de Madagascar : un Club de Paris peut-on en cacher un autre ? », Jean François
GAUTIER, Projet Madagascar, Dial, Instat, Orston), Université Paris IX Dauphine, Paris, Avril 1998.
Principaux résultats des PAS des années 1980 :
� Accord 1 : non satisfaisants car l’esentiel du programme de redressement financier n’a pas
été réalisé avec satisfaction menant vers le 2ème accord en Novembre 1980 et Février 1981.
� Accord 2 : résultats non atteints faisant que notre pays n’a gagné comme rééchelonnement
que de 39 millions de DTS, face à 75,9 millions de DTS prévu, dès Juillet 1981.
� 3ème accord72 : critères de performances respectées sauf ceux liés à la réduction des arriérés
de paiements extérieurs dû à la baisse des exportations car certains points mettent les deux
partis en désaccord menant vers un arbitrage.
71 La période d’analyse de 1982 à 2011 a été marquée par la mise en place de deux régimes de change chez nous dont de 1982 à 1994 le régime de semi-fixité et de 1994 à nos jours le flottement dirigé avec l’instauration du Marché interbancaire des devises ou MID, sous l’instigation des Institutions financières internationales.
55
� Accord 4 : résultat satisfaisant le Fonds monétaire international car notre pays l’avait
respecté moyennant réamenagement de la dette de 209,5 millions de DTSen 1984.
� 5ème accord : résultats satisfaisant le Fonds amenant vers la conclusion d’un nouvel accord.
� Accord 6 : exigeant la dévaluation de 25% du FMG. Ainsi, depuis cette date, la
dévaluation est confrontée avec des exportations en faible volume et en partie des
produits primaires ne faisant pas hausser la compétitivité.
Effets des interventions du Fonds :
� Forte déflation suite aux politiques globales de rééquilibrage, à l’accroissement des
services de la dette alors que le PIB diminue tout comme les exportations provoquant la
pénurie des devises.
� Dégradation des prix de produits primaires exportés par la dévaluation et hausse des prix
intérieurs par la libéralisation de commercialisation du riz.
� Equilibre des finances publics et des échanges extérieurs non atteints induisant une
récession industrielle : baisse du PIB et inflation.
En général, ces PAS des années 1980 ayant pour but le redressement des finances
intérieurs et extérieurs ont apporté des effets négatifs par la déflation. Ceci a amené
l’Etat malgache à réaliser, avec les aides du FMI (et d’autres bailleurs), les deux
Documents cadre de politique économique des années 1990, ayant pour but global
le cadrage macroéconomique à moyen et long terme.
2- Depuis le flottement du FMG
a) DeuxDCPE des années 1990
But global : cadrage macroéconomique à moyen et long terme.
a1)DCPE 1 (1996-1999)
But du DCPE 1 : retrouver le chemin de la croissance73 en traduisant les politiques
macroéconomiques et réformes institutionnnnelles à metre en œuvre en faveur d’une
économie de marché.
72 Cf. L’article de HUGON P. : « La crise économique à Madagascar et l’intervention du Fonds monétaire international », 1986. 73 Madagasar s’est appauvri beaucoup plus qu’elle ne l’était durant plus de deux décennies de 1970 à 1995 surtout aux régions rurales de plus de 75%de la population.
56
Grandes lignes des mesures de politiques macroéconomiques et structurelles :
� Politiques macroéconomiques : par les finances publiques en améliorant la gestion
publique et réduisant les dépenses, la politique monétaire en augmentant les taux d’intérets et
aussi une politique d’open-market, assurer les échanges et les paiements extérieurs.
� Ajustement structurel : en réformant le fonctionnement de l’Etat, en développant le secteur
privé, en procédant au désengagement de l’Etat, en améliorant les bases des données.
� Politiques et stratégies sectorielles : en luttant contre la pauvreté, en développant la
soutenabilité de l’environnement, en améliorant les infrastructures.
� Secteurs productifs : en améliorant la productivité agricole, en libéralisant le secteur des
mines, en valorisant et développant le tourisme, en libéralisant le secteur pétrolier et
l’électricité.
Financements des PAS des années 1980 : par la Facilité d’ajustement structurel renforcée
(FASR) depuis 1989. Elle a relayé le 6ème accord de confirmation des PAS pour une période
de trois ans et a pris fin en 1990 à hauteur de 76,9 millions de DTS mais avec un tirage de
seulement de 25,6 millions de DTS. Mais, il y a eu une nouvelle FASR en 1996, pour trois
ans,estiméeà de 81 millions de DTS.
Principaux résultats du DCPE 1 : ce sont le maintien de la stabilité, la maîtrise de l’inflation
et l’accélération de la croissance :
� Une reprise soutenue de l’activité économique avec un taux de croissance en terme réel
de 1997 à 1999 respectivement de 3,6% ; 3,9 et 4,7 ;
� Une augmentation de la demande fruit de la hausse de l’emploi et ainsi du revenu ;
� Une réduction du déficit courant extérieur de 6,5% du PIB en 1999 contre 8,0% en
1998 ;
� Une maîtrise du déficit des finances publiques suite à l’évolution des recettes publiques ;
� Une hausse de l’inflation de 1997 à 1999 respectivement de 5,4% ; 7,9% et de 9,7% ;
Quant aux actions prioritaires pour la réduction de la pauvreté, il y a eu :
� Une performance du secteur agricole suite aux différentes stratégies et mesures prises
comme l’amélioration de la productivité agricole…
� Une poursuite de l’exécution du Programme d’action environnemental ;
� Préparation du Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR).
57
Enfin, pour ce qui sont des secteurs sociaux, des actions concrètes ont été menées pour
améliorer la condition de vie des plus démunies tant en milieu rural qu’en milieu urbain aux
domaines de l’assainissement et eau potable, éducation de base et santé74…
a2)DCPE 2 (1999-2001)
But du DCPE 2 : retrouver le chemin de la croissance en poursuivant le but du DCPE I.
Mesures macroéconomiques et structurelles :
� Politiques macroéconomiques : par les finances publics en améliorant les services publics
tout en réduisant les déficits budgétaires par l’accroissement des recettes fiscales et
l’améliorationde la gestion des dépenses, le remboursement des arriérés intérieurs, par la
politique monétaire renforcée afin de maintenir une inflation faible et soutenir la
restructuration du secteur financier, par le secteur extérieur en réduisant la dette extérieure
c’est-à-dire à un niveau soutenable, par le maintient du taux de change libéral et améliorant la
politique commerciale.
� Réformes institutionnelles : du fonctionnement de l’Etat ainsi que de son structure, du
développement du secteur privé c’est-à-dire le système judiciaire, le droit de propritété, la
privatisation.
� Politiques sectorielles : en améliorant les secteurs sociaux, l’agriculture et la pêche, les
mines, l’énérgie, l’environnement, le transport, le tourisme, les télécommunications, le secteur
financier bancaire et non bancaire.
Financements : Madagascar a obtenu au titre de la FASR en 1999 la somme de 13,6 Millions
de DTS ; de 38 millions de DTS en 2000 et de 22,7 millions de DTS en 2001 (en entrant déjà
dans le cadre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance ou FRPC tout en
bénéficiant des assistances techniques des IFI, de la France, de l’Union Européenne (UE), de
l’USAID et des autres bailleurs).
Principaux résultats : il y a eu une consolidation de la mise en œuvre des mesures
d’assainissement de l’environnement économique et de la mise en place des réformes
institutionnelles. Ainsi, il y a eu un maintien de la stabilité, une maîtrise de l’inflation, une
hausse du taux d’investissement et une accélération de la croissance. Une amélioration des
74Source : Document cadre de politique économique 1 (DCPE 1) de 1996-1999, PRIMATURE, Secrétariat Technique de l’Ajustement (STA), 18 Septembre 1996.
58
conditions de vie de la population est, de plus, constatée fruit de la couverture en
infrastructures de base, de la scolarisation, des indicateurs démographiques et sanitaires.
Contrairement aux résultats des PAS des années 1980, les réalisations de ces deux
documents ont pu faire jouir d’une stabilité pour notre économie mais avec un taux
de croissance économique toujours faible.
L’année 2000, similairement à la réalisation de ce DCPE2, a été marquée par la réalisation
du DSRP Intérimaire. En effet, ce document est appuyé par la FRPC pour ce qui est du cas du
FMI depuis 2001. Ce DSRP constitue une ouverture pour Madagascar d’être parmi les pays
qui vont bénéficier de l’IPPTE en vue de la réduction conséquente des dettes du pays. Il est
préparé par le pays conjointement avec les IFI et est créé en 1999. Ainsi, jusqu’à
l’achèvement de ce DCPE en 2001 et la finition du DSRPIntérimaire en 2000, Madagascar a
pu bénéficier de la FASR75.
b-DSRP depuis 2000
But global : combattre la pauvreté en élaborant ce document dans un cadre participatif et
d’atteindre une croissance de 8 à 10%.
b1- DSRP Intérimaire en 2000
But du DSP Intérimaire : lutter contre la pauvreté.
Trois axes stratégiques :
� Axe n°1 : amélioration des performances économiques en y faisant participer les pauvres
en suivant les politiquesdéfinies par les deux DCPE par une meilleure affectation des résultats
économiques, en suivant les désengagements de l’Etat pour avoir un taux de croissance élevé
et une réduction des déficits publics en ciblant le secteur tourisme, l’industrie manufacturière
et les zones franches, les mines et les pêches aquacultures : secteurs porteurs, développement
du secteur environnemental, développement des infrastructures et de l’environnement
juridique des affaires.
� Axe n°2 : amélioration de la qualité de vie de la population par l’éducation (augmentation
du taux net de scolarisation), la santé (bonne couverture sanitaire et diminution des taux de
morbidité et mortalité), l’eau et l’assainissement.
75Source : Document cadre de politique économique 2 (DCPE 2) de 1999-2001, PRIMATURE, Secrétariat Technique de l’Ajustement (STA), Juillet 1999.
59
� Axe n°3 : développement institutionnel et renforcement des capacités pour la réussite des
deux premiers axes : nécéssité d’un cadre institutionnel et d’un Etat fort pour être les
partenaires des acteurs de production : secteur privé et paysans.
Utilisation prévisionnelle des ressources de l’IPPTE :
Cette période a été surtout marquée par la présentation des utilisations prévisionnelles des
ressources de l’IPPTE76 dont 45% pour le fonctionnement des secteurs sociaux (éducation et
santé) et 23% aux infrastructures (pistes rurales, eau potable…).
Rappelons que la présentation du contenu succinct de ce DSRP Intérimaire aux Conseils
d’administration des IFI en Décembre 2000 a permis à Madagascar d’accéder au point de
décision de l’IPPTE se concrétisant ainsi par la réduction de 50% des services de la dette77.
b2- DSRP Complet de 2003
But du DSRP Complet :réduire la pauvreté suivant trois axes stratégiques.
Trois axes stratégiques :
� Axe n°1 : restauration d’un État de droit et d’une société bien gouvernancée par le
développement institutionnel en assurant un environnement favorable au développement
rapide et durable.
� Axe n°2 : accélération de la croissance par l’augmentation de l’investissement efficace et
par l’ouverture à l’économie mondiale en développant le secteur privé et ouvrant à la
concurrence mondiale, le secteur énérgie, la poste-télécommunications-communications, le
secteur des infrastructures structurantes, le secteur rural.
� Axe n°3 : susciter et promouvoir le système de sécurisation humaine et matérielle et de
protection élargie en développant l’éducation de base, l’enseignement supérieur, réduisant
l’exclusion sociale, promouvant la santé.
Financements du DSRP Complet :
En effet, la grande Ile a entretenu des programmes macroéconomiques visant à renforcer la
croissance, l’équilibre interne et externe pour faire reculer la pauvreté, en ne citant que ce
76 Présentation de Mr Jesko HENTSCHEL durant cet atelier du DSRPIntérimaire. Source op. cit. 77Source : Cellule technique d’élaboration de la stratégie de réduction de la pauvreté, INSTAT/MADIO Antananarivo, UMR CIPRE/DIAL/IRD Paris, RESAL/Union Européenne, Séminaire international : « La pauvreté à Madagascar : état des lieux, réflexions sur les politiques de réduction et leur mise en œuvre », le DSRP Intérimaire de Madagascar.
60
DSRP appuyé par le FMI – et aussi la Banque mondiale – à travers la FRPC. Cette facilité a
été créée par le Fonds en 1999 pour remplacer la FAS dans le but de lutter contre la pauvreté
et ainsi de promouvoir la croissance.
Pour cela, il y a eu décaissements successifs de 2000 à 2005 évalués respectivement à 38,0
millions de DTS ; 22,7 ; 11,4 ; 11,4 ; 34,9 ; 11,3 pour appuyer les programmes. Cela veut dire
que le dernier décaissement a eu lieu en 2005. L’année 2006 a été marquée par la conclusion
de nouvel accord entre le gouvernement malgache et le Fonds. Et, l’année 2007 a été marquée
par l’achèvement du nouveau programme : le MAP remplaçant le DSRP Complet lors de la
mise à jour en 2005.
b3- Nouvel accord du DSRP, son arrêtet sa coupure définitive
En 2006, un nouvel accord a été défini par le FMI avec le gouvernement malgache suivi
de la visite d’une mission78 de cette Institution financière internationale à la grande Ile en
2008 dans le cadre de 5ème revue de l’accord. Durant cette occasion, la mission et l’autorité
malgache ont parvenu à un accord préliminaire des mesures visant à soutenir le programme
pendant le reste de l’année 2008 et en 2009. Ces mesures ont été :
� Un projet de loi de finances pour 2009 qui tend à augmenter les recettes fiscales de 0,5%
du PIB et à aligner les dépenses sur les priorités de Madagascar Action Plan (MAP) ;
� Une poursuite de la réforme des politiques et administrations fiscale et douanière ;
� Un renforcement de la gestion des finances publiques ;
� Un programme qui permettra de commencer à réduire le renflouement des caisses de
retraite des fonctionnaires ;
� Une politique monétaire bien rigoureuse pour ancrer l’inflation en dessous de 10% ; et
� Encourager la croissance du secteur privé.
Rappelons que les prêts accordés au titre de la FRPC sont assortis d’un taux annuel de
0,5% et sont remboursables sur 10 ans, avec un différé d’amortissement de 5 ans et demi pour
le principal.
Malgré l’existence de cet accord préliminaire, le FMI a décidé de suspendre les aides
budgétaires au titre de cette FRPC en Décembre 2008 à la suite des constats d’anomalies dans
la gestion des dépenses publiques du pays. Par conséquent, Madagascar n’a pas pu récupérer
les tranches restantes estimées à plus de 20 millions de Dollars. En effet, cette fin de
programme signifie qu’il sera impossible pour Madagascar de bénéficier des aides budgétaires
78 Cette mission du Fonds monétaire international en visite dans la grande Ile a été dirigée par M. GeorgesTSIBOURIS du 11 au 24 Septembre 2008.
61
des autres partenaires.Mais, une assistance technique a été reçue de la part du FMI au début
des années 2009 mais la crise de 2009 a entrainé une coupure définitive de financement de la
part du Fonds depuis mi-200979.
c- Madagascar action plan MAP (2007 – 2012): mise à jour du DSRP complet en 2005
But global : avoir une forte croissance pour une nation prospère par la vision
« Madagascarnaturellement » établie avec les Nations Unies en s’angageant aussi de réaliser
les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD80).
Grands objectifs : décrits par le tableau qui suit pour réduire la pauvreté et améliorer la
qualité de vie des malgaches :
TableauN°4 : Grands objectifs du MAP (2007-2012)
Indicateurs 2005 2012
Indice de développement des Nations Unies 146 parmi 177 pays 100
Taux de pauvreté (% de la population vivant avec moins de 2USD par jour)
85,1% (en 2003) 50%
Taille de la famille (indice de fécondité) 5,4 3 à 4
Espérance de vie 55,5 58 à 61
Taux d’alphabétisation 63% 80%
Pourcentage des élèves ayant terminé l’école secondaire
CEG : 19%,
Lycée : 7%
CEG : 56%,
Lycée : 14%
Croissance économique 4,6% 8 à 10%
PIB (USD) 5 milliards 12 milliards
PIB par tête USD 309 476
Investissements directs étrangers (USD) 84 millions 500 millions
Classe environnement des affaires (BM) 131 80
Indice de perception de la corruption 2,8 5,2
Pourcentage des ménages en possession de titres ou certificats fonciers
10% 75%
Source : www.madagascar.gov.mg/MAP, Madagascar action plan (2007-2012).
79 Informations receuillies auprès de la Direction des études et des relations internationales de la Banque centrale de Madagascar. 80 Les Objectifs du millénaire pour le dévelopepment ou OMD sont présentés dans un tableau en Annexe.
62
Valeurs directrices du MAP : sont accentuées sur tous les aspects de la gouvernance et de
l’administration afin d’obtenir des résultats probants.
Six réformes transformationnelles : dont la réforme des finances publiques ; l’augmentation
significative de l’investissement pour favoriser la croissance ; la révolution verte ; la
transformation de la sécurité publique ; la mise en œuvre des nouvelles mesures pour la santé
et la planification familiale ; la transformation du système judiciaire.
Priorités au peuple : base de tout changement : qui s’apparente par le développement de la
capacité de leadership ; le changement de la mentalité et des habitudes ; la lutte contre la
corruption ; le renforcement du savoir-faire ; la mobilisation des personnes et des ressources.
Huit engagements du MAP : dont la gouvernance responsable, des infrastuctures reliés, la
transformation de l’éducation, le développement rural, la santé, une économie à forte
croissance, de prendre soin de l’environnement, la solidarité nationale. Ce programme reste
inachevé dû à la crise politique de 2009.
Les résultats de ces stratégies pour faire sortir notre nation de la pauvreté n’ont
pas pu réussir – même s’il y a eu un maintien de la stabilité après les deux DCPE
des années 1990 jusqu’à la mise en œuvre du DSRP Intérimaire en 2000 – car les
réalisations du DSRP Intérimaire ont déjà été confrontées avec une crise en 2002.
Mais, notre pays a pu jouir d’une reprise depuis 2003 suite à la relance après la
crise. Tout de même, les résultats de ces programmes n’ont pas pu faire reculer
notre pauvreté mais au contraire, surtout depuis 2009, avec une nouvelle crise
politique, menant vers une coupure définitive des aides du FMI pour Madagascar en
mi-2009. Néanmoins, avec toutes ces aides et cette persistence de la pauvreté, notre
pays a pu bénéficier de la part des bailleurs de fonds tant bilatéraux que
multilatéraux de l’Initiative des pays pauvres très endettés (IPPTE) en 2006 en ayant
pu atteindre les points de décision et d’achèvement en 2004. Enfin, nous avons
gagné une Initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM) en 2010.
d-Prestations d’allègements de dette pour Madagascar au titre de l’IPPTE et de l’IADM
d1- IPPTE pour Madagascar de la part des IFI
Au 30 Janvier 2010, les informations du FMI ont montré que 28 pays, dont Madagascar,
ont dépassé le point d’achèvement leur faisant bénéficier d’un allègement intégral de
63
leursdettes de sa part ainsi que d’autres créanciers. Ensuite, 7 autres pays sont en phase
intérimaire comme la Guinée, le Tchad, etc. Enfin, 5 pays jugés potentiellement admissibles à
l’IPPTE n’ont pas encore atteint le point de décision comme les Comores… Elle est obtenue
par la faveur des créanciers dont le FMI, l’IDA de la Banque mondiale, le Fonds africain de
développement ou (FAfD).
Le tableau qui suit montre les prestations dont Madagascar a bénéficié au titre de
l’IPPTE :
Tableau N°5 : Prestations d’allègements de la dette pour Madagascar dans l’IPPTE par
les IFI
IBW % dette/total
VA
Allègement intérimaire (% de réduction des
paiements annuels du service de la dette)
Allègement au point d’achèvement (% de
réduction des paiements annuels du service de la
dette)
Nombre d’années
FMI 2,3 53% en 2001-2003 Moyenne de 26% jusqu’en
2007
7
BM 30,7 50% 51% jusqu’en 2020 20
Source : « Négociations relatives à la réduction de la dette au titre de l’IPPTE et au-delà », Coumba Fall Gueye, Michel Vaugeois, Mathew Martin et Alison Johnson, Publications N°11, de Debt Relief International, Londres, Février 2007.
L’allègement de la dette libère des ressources pour les dépenses sociales c’est-à-dire que
ces dernières devraient être consacrées à des programmes qui bénéficient aux pauvres. Cette
IPPTE doit doper les dépenses sociales des pays admissibles car avant celle-ci, ils dépensaient
légèrement pour la santé et l’éducation dans le pays. Mais, actuellement, avec la présence de
cette initiative, ces pays consacrent beaucoup plus de budget sur la santé et l’éducation qui
représentent six fois le montant des paiements au titre du service de la dette. Par là, cette
initiative renforce encore le financement des investissements sociaux pour notre
pays, au détriment du paiement des services de la dette, vus être la cause des
difficultés de notre balance des paiements depuis 1980.
64
d2- IADM pour Madagascar
L’IADM 81 va plus loin car elle vise à effacer complètement la dette des pays éligibles
dans le but de libérer plus de ressources pour les aider à avancer vers les OMD. Plus
précisément, elle vise à réduire la pauvreté de moitié à l’horizon de 2015. Cette annulation
intégrale des créances est issue du FMI, de l’IDA et du FAfD sur un ensemble de pays à faible
revenu. Cette initiative a été proposée par le G-8 en Juin 2005. Et, en début 2007, la Banque
interaméricaine de développement a aussi décidé d’effacer de la même manière ses créances
sur cinq PPTE des Amériques.
Pour que cette remise de la dette par les trois institutions multilatérales ne leur empêche
pas de continuer à apporter leurs concours financiers aux pays à faible revenu ni ne
compromette pas leur intégrité financière d’ensemble, le G-8 leur a fourni des contributions
surtout au FMI estimé à 100 millions de DTS (en Valeur actuelle nette à fin 2005). Enfin, les
IFI coopèrent étroitement dans les suivis et contrôles de la mise en œuvre de ces Initiatives en
élaborant des rapports dont le cinquième a été publié en Septembre 2009.
III. Effets des PAS aux deux premières économies de la zone Franc CFA et à
Madagascar
1) Effet des PAS ivoiriens
a- Embellie économique
• Conséquences de la politique de dévaluation : retour important des financements
extérieurs multilatéraux et bilatéraux, une hausse de l’APD (de 8% au début des années 1990
à 23% en 1994 mais déjà en baisse en 1995 de 13%), un rétablissement du cours des matières
premières (30% en prix FOB pour le cacao), l’inflation est maitrisée. Par conséquent, il y a eu
81 Le coût total de la participation du FMI sur cette IADM est estimé à environ 4 milliards de Dollars en terme nominaux.
Encadré N°4 : Montant gagné par Madagascar au titre de l’IADM
En ayant achevé toutes les étapes requises, Madagascar a pu bénéficier de 128 millions de DTS (186 millions de Dollars) au titre de l’allègement de la dette de l’IADM en tant que PPTE ayant atteint le point d’achèvement.
Source : « Négociations relatives à la réduction de la dette au titre de l’IPPTE et au-delà », Coumba Fall Gueye, Michel Vaugeois, Mathew Martin et Alison Johnson, Publications N°11, de Debt Relief International, Londres, Février 2007 ; source op. cit.
65
un contrôle serré des dépenses publics et un recouvrement des recettes ; une taxation des
exportations agricoles.
• Une « embellie économique » dans les :
Activités :un retour ambigu de la croissance de l’ordre de 4% : inflation maîtrisée,
rétablissement de la positivité des comptes publics (13,5% du PIB en 1993 ; 6,8% en 1994 ;
3,75 en 1995 et 2,15 en 1996) expliqué par une réduction importante des charges de la dette et
une baisse des déficits extérieurs. Et, des records historiques sont atteints pour la production
de cacao grâce à une maitrise des prix ainsi qu’une appréciation du Dollar, nonobstant la
diversification des exportations se trouve limitée.
Secteur financier : une accélération de la libéralisation parce que la dévaluation a permis de
mettre en place un nouveau désarmement douanier : la plupart des barrières non tarifaires
supprimées et instauration d’un nouvel allègement de la protection tarifaire par une union
douanière avec les pays membres de l’UEMOA. Il y a une libéralisation interne par la
suppression des contrôles de prix…
Il y a aussi eu accélération du processus de privatisation sur des entreprises des secteurs
publics et productifs. L’Etat a cédé les filières agricoles d’exportation au secteur privé après
des années de résistance. La bourse d’Abidjan est transformée en bourse régionale en 1998.
Domaine des infrastructures : il y a eu une relance grandiose des PIP en infrastructures par
les « 12 travaux de l’éléphant d’Afrique » privilégiant les transports et l’énergie. Faute de
financeurs, seulement une partie de ces projets ont été achevés car les bailleurs réorientent
leurs aides plutôt à des PIP vers les secteurs sociaux : éducation et santé de base.
Ce ne sont que des apparences plaidant en faveur de la dévaluation car on avait forcé
l’environnement économique à effacer les craintes des effets contractionnistes de la
dévaluation : climat de croissance favorable appuyée par le redressement des comptes publics,
le retour de l’aide international et la hausse des prix internationaux des produits
d’exportations.
b-De 1999 à nos jours : retournement de la conjoncture externe
Il y a eu mauvaise répartition du fruit de cette embellie parce que même si depuis 1995 la
pauvreté a diminué dans ce pays et en zone cacao, les zones avec une mauvaise condition
climatique se trouvent très lésées. On constate une multiplication de la pauvreté tant urbaine
que rurale car le pays fait face à une récession. En outre, il y a faible cours mondial des
principales exportations ivoiriennes même si le pays ressent toujours un excédent commercial
66
mais qui dépend fortement sur un niveau élevé de cacao récolté. C’est ainsi que depuis
l’année 2000, même si les autorités pensaient être tirées d’affaire, la structure économique est
toujours vulnérable car la balance commerciale ne dépend largement que du cours de cacao –
sensible à un moindre choc externe – et de la parité de Dollar par rapport à l’Euro.
Ces analyses des PAS ivoiriens montrent que ces interventions du FMI, surtout la
politique de dévaluation de 1994, ont fait gagner une « embellie économique»
passagère de moins d’une décennie mais après, il y a eu retournement de la
conjoncture et ainsi un renforcement de la pauvreté.
2) Effetsdes PAS camerounais
a-1994-2003 : reprise économique
L’embellie économique« fragile »liée à la dévaluation de 1994 prévue par le 3ème PAS
Ce programme post-dévaluation avait été conclu avec le FMI au début de l’année 1994
prévoyant différentes réformes comme le redressement des finances publiques, la
libéralisation des filières agricoles, la privatisation mal-menées… Malgré cela, l’économie
avait connu une reprise depuis 1994 avec une croissance prévue à 5%. En effet, la dévaluation
a fait gagner un effet compétitif favorable aux exportations camerounaises. Il y a eu aussi une
baisse de l’inflation jusqu’à 6,9% en 1995 et aussi une compression des dépenses publiques.
La dette extérieure a ressentie une légère baisse même si son service reste encore un fardeau
pour cette économie. Tout ceci avait permis au pays de bénéficier des nouveaux financements
de la part des IFI au titre du quatrième PAS. Ce miracle camerounais reposait sur des bases
fragiles : des transferts massifs et peu judicieux de technologies dans une économie face à un
boom pétrolier mais avec une croissance lente.
La production pétrolière ne cesse d’augmenter durant des années. Pourtant, une baisse
avait été enregistré depuis les années 1990 jusqu’à ce jour car cette année a été marquée par le
tarissement progressif de son gisement pétrolier. Mais, malgré ce sursaut de l’économie
depuis 1995, les conséquences des dix années de récession : 1985-1994, traversées par le pays
sont loin d’être effacées.
b-2003 jusqu’à nos jours : dégradation de la situation
La situation n’a pas cessé de se dégrader avec une pauvreté grandissante, surtout en milieu
rural, et sa croissance de 3% reste la plus faible de la zone. Celle-ci est soutenue par le secteur
primaire surtout depuis 2003, grâce à une meilleure orientation de l’agriculture vivrière et
industrielle d’exportation et à un léger redressement de la sylviculture. Les activités du
67
secteur secondaire se sont ralenties aussi. Mais, c’est le secteur tertiaire qui reste le principal
moteur de l’économie suite à la relance du transport maritime et terrestre par l’amélioration
des réseaux routiers, de la voirie urbaine et de l’accroissement du trafic sur rail.
Et, par cette analyse des PAS camerounais, les effets des interventions du FMI
sont aussi passagers : embellie économique reposant sur une base fragile, menant
vers le renforcement de la pauvreté.
2- Effet des PAS de Madagascar
- Les PAS des années 1980 ont induit une déflation,
- Les deux documents de politique économique des années 1990 ont pu induire le maintien
de la stabilité mais avec une croissance faible,
- Le flottement généralisé de 1994 n’a pas pu faire gagner une « embellie économique »à
Madagascar, contrairement à la Côte d’Ivoire et au Cameroun, car d’après les données
d’analyse, les exportations sont toujours faibles face aux importations et aussi la balance
commerciale est structurellement déficitaire82. Ainsi, nous n’avions jamais gagné un effet
compétitif favorable face à la politique de baisse de valeur de l’Ariary.
- Depuis la mise en œuvre du DSRP avec les crises dont la nation malgache a encouru en
2002 et 2009, il y a une persistence de la pauvreté jusqu’à nos jours.
Ainsi, par rapport à l’analyse des PAS de ces trois pays, nous pouvons conclure
que les interventions du FMI aux PED en général ne sont pas une solution pour les
difficultés de leursbalances des paiements face au renforcement de la pauvreté dans
ces pays qui s’ensuit et persiste toujours en ce moment.
Ces grandes lignes de notre analyse sont résumées par le tableau comparatif suivant :
82 Cf. données d’analyse présentées en Annexe mais aussi en deuxième partie de notre travail.
68
Tableau N°6 : Analyse comparative des situations des deux premières économies de la
zone FCFA et l’économie malgache avant et après les ajustements du FMI
(réflexions personnelles)
Dates Economie ivoirienne Economie camerounaise Economie malgache
Avant 1960-1972 Miracle ivoirien Très bonne performance économiq. Stabilité extérieure et croissance faible
1972-fin 1970 Stabilité économique et ext. Stabilité économique et ext. Stabilité économique et ext.
1978-1979 Politique d'invest. à outrance Politique d'invest. à outrance Politique d'invest. à outrance
Début 1980 Crise économique, déficit ext.Crise économique, déficit ext. Aggravation des doubles déficits:PAS
Dû aux chocs externes: PAS Dû aux chocs externes: PAS
1994 Politique de dévaluation Politique de dévaluation Politique de dévaluation
1994-<2005 Embellie économique Embellie économique Renforcement des DTE et double déf.
1999-nos jours Retournement conjoncturel Retournement conjoncturel Persistence des déficits et pauvreté
2005-nos jours Renforcement de la pauvreté Renforcement de la pauvreté Renforcement de la pauvreté
Application des Application à la lettre Application à la lettre Application à la lettre
conditionnalités des
PAS du FMI
Résultats des PAS Voués à l'échec depuis 1980 Voués à l'échec depuis 1980 Voués à l'échec et pas d'embellie
Malgré l'embellie Malgré l'embellie
Source : Analyse auteur.
En récapitulation, ces analyses ont montré que les stabilités des deux premières économies
de la zone FCFA ont été détruites par les chocs externes de 1982 dont les crises des pays
riches par la chute brutale du cours mondial des produits primaires exportés et le choc
Volcker. Mais,le déficit du commerce extérieur malgache depuis le début des années 1970 a
été agravé par la politique d’investissement à outrance de 1978 et 1979.
C’est ainsi qu’il y a eu imposition des PAS au début des années 1980 pour corriger ses
déficits extérieurs et déficits budgétaires. Ces pays ont reçu des financements de la part des
IFI pour les réalisations de ces PAS conditionnées par des réformes et mesures dont
principalement la politique de dévaluation de 1994 qui a fait gagner aux deux premières
économies de la zone une embellie économique de presque une décennie, mais non pour
Madagascar car elle n’a jamais gagné un effet compétitif favorable.
Mais, en moins d’une décennie après, il y a eu retournement des conjonctures car dans ces
trois pays il y a eu renforcement de la pauvreté tant en villes que dans les campagnes jusqu’à
nos jours qui nous faisait dire que les interventions du FMI n’ont pas eu d’effet positif sur
leurs économies alors que ces pays ont appliqué à la lettre les conditionnalités du programme.
Ainsi, nous avons vu les causes des difficultés extérieures des PED en général par une
revue de littérature empirique suivant ces trois exemples. La section suivante analyse les
causes de difficultés de la balance des paiements p ar revue de littérature
théorique. Pour cela, nous analysons les problèmes extérieurs durant lechange fixe et le
change flexible.
69
Chapitre 2 : Analyse théorique des causes de difficultés de la
balance des paiements d’une « petite économie ouverte »
Quelles sont les causes des difficultés de la balan ce des paiements d’un
pays, surtout d’une petite économie ouverte , en régime de change fixe et en
régime de change flexible ? En fait, de nombreux théoriciens ont tenté d’expliquer les
problèmes de la balance des paiements durant la période de stabilité du SMI et après son
effondrement en 1971, essentiellement dans le cadre d’une petite économie ouverte. Ainsi, la
première section parle des différentes théories évoquant les causes des déficits extérieurs
durant le règne du système de Bretton Woods que sont la théorie des élasticités critiques de J.
Robinson (1937), l’approche par l’absorption de S. S. Alexander (1952), l’Approche
monétaire de la balance des paiements « évolutionnaire »de J. J. Polak (1957) et l’AMBP
« révolutionnaire » de H. G. Johnson (1972).
La seconde section présente les théories explicatives des problèmes de la balance des
paiements après le bouleversement de cette stabilité : les extensions de l’AMBP de M. Mussa
(1974), la théorie de surajustement des taux de change de R. Dornbusch (1976), la
programmation financière du FMI aux PED à partir des années 1980 ; et lesconséquences de
l’endettement extérieur sur la balance des paiements de J.-P. Laffargue (1987), D. Kessler
(1985), G. Feder (1980)83. Autrement dit, dans ce chapitre, nous faisons une revue de
littérature théorique pour savoir les autres causes de ces difficultés extérieures.
83Nous avons fait référence à ce modèle de base de notre analyse pour (1) la construction de notre modèle théorique et pour (2) l’analyse économétrique du cas de Madagascar de 1982 à 2011, dans l’ouvrage de M. RAFFINOT (1991).
70
SECTION I :ANALYSE THEORIQUE DURANT LA STABILITE DU
SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL : CHANGE FIXE
Depuis la création du FMI jusqu’en 1971, le SMI a gagné beaucoup plus de stabilité.
Durant cette période, les autorités monétaires de chaque pays ont eu le pouvoir de contrôler
leur taux de change. Tout de même, la balance des paiements connaît des difficultés, ce qui
fait que nombreux sont les théoriciens qui ont tenté d’expliquer les causes de ces problèmes.
La théorie fondatrice est l’Approche monétaire de la balance des paiements formulée par J. J.
Polak (1957) expliquant ces problèmes de la balance des paiements dans le cadre d’une petite
économie ouverte en change fixe. L’AMBP est l’une des théories d’ajustement de la balance
des paiements avec la théorie des élasticités critiques de J. Robinson (1937), et l’approche par
l’absorption de S. S. Alexander (1952). Les deux dernières théories se focalisent sur la
balance commerciale tandis que sur la variation de la monnaie pour la première.
En effet, Polak avait accusé la création non maîtrisée de crédit être à la source de ces
déficits. Explicitement, une hausse du crédit, induisant une augmentation de la masse
monétaire, fait hausser les importations en supposant que le PIB est constant à court terme.
Celle-ci fait diminuer directement les réserves. A long terme, il y a déficit structurel des
réserves de la banque centrale. En faisant cette analyse, Polak n’a pas pris en compte le taux
de change même s’il a supposé que la PPA et la mobilité parfaite des capitaux sont vérifiées.
Ainsi, ce modèle de Polak a fait l’objet de critiques des théoriciens surtout ceux issus de
l’Ecole de Chicago par sa tête de file : H. G. Johnson en 1972. Il avait prétendu que cette
approche de Polak est « évolutionnaire » tandis que la sienne est « révolutionnaire84 ». Ce qui
différencie son cadre d’analyse de celui de Polak est qu’il a fait une analyse de long terme en
prédisant qu’ : « une hausse du crédit domestique n’a pas d’effet sur la demande de monnaie
mais induisant une baisse des réserves de devises ».
Dans cette première section, nous faisons une revue de littérature théorique pour analyser
les causes des difficultés de la balance des paiements d’une petite économie ouverte en
régime de change fixe.
84 Analyse citée dans l’ouvrage de POLAK J. J. (2001), “The two monetary approaches to the balance of payments: Keynesian and Johnsonian”, Authorized for distribution by PAUL MASSAN, IMF Working Paper, Research Department, 25 pages.
71
A. SOLUTION AUX DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEM ENTS :
THEORIE DES ELASTICITES CRITIQUES DE J. ROBINSON (1 93785)
Elle décrive les conditions auxquelles la dévaluation améliore la balance commerciale.
I. Hypothèses fondamentales du modèle
Le modèle des élasticités comporte quatre hypothèses fondamentales :
- Seules les élasticités de la demande des biens et services par rapport aux prix sont prises en
compte ;
- La balance commerciale est supposée être en équilibre avant que l’on ne procède à un
ajustement quelconque du taux de change ;
- Les effets monétaires de la variation du taux de change ne sont pas tenus en compte ;
- Les élasticités des exportations, des importations sont supposées infinis.
II.Théorème des élasticités critiques
La balance commerciale est représentée par : eZXB −= (1)
Où X les exportations en monnaie nationale,Z les importations en monnaie étrangère, e le
taux de change, eZ importations converties en monnaie nationale. Par différenciation de (1)
sur e : ( )de
eZd
de
dX
de
dB −=
+−=de
Zde
de
edZ
de
dX
de
dB
de
edZZ
de
dX
de
dB −−=
−−= 11
de
dZ
Z
e
de
dX
ZZ
de
dB (2)
La deuxième hypothèse stipule que la balance commerciale est en équilibre avant
l’ajustement. Ce qui veut dire que : 0=−eZX ou eZX = et ainsie
XZ = .
L’équation (2) devient alors :
−−= 1de
dZ
Z
e
de
dX
X
eZ
de
dB (3)
Avec (3), on peut déduire les élasticités de la demande par rapport au prix :
85 ROBINSON J., 1937, “The foreign exchange”, in Essays in the theory of employment, MAC MILLAN, London.
72
1) Elasticité prix de la demande d’exportations notée XE
de
dX
X
eEX =
L’élasticité prix de la demande d’exportations est positive si la dépréciation de la monnaie
domestique (de positive) par rapport aux devises étrangères implique une amélioration des
exportations (dX positive) : compétitivité prix des exportations86.
2) Elasticité prix de la demande d’importationsZE
de
dZ
Z
eEZ −=
Cette élasticité est positive si la dépréciation de la monnaie (de positive) entraîne une
baisse des importations (dZ négative87). Ainsi, d’après l’équation (3) :
[ ]1−+= ZX EEZde
dBavec 0⟩
dedB
si et seulement si 1⟩+ ZX EE
Pour que les variations du taux de change aient des conséquences sur la balance
commerciale, si elle était initialement équilibrée, il faut que la somme des élasticités critiques
à l’exportation et à l’importation soit supérieure à l’unité : « Condition de MLR88 ».
Remarque
Dans le cas où l’équilibre initial n’est pas respecté, on reprend (2) avant l’hypothèse
d’équilibre :
−−= 11
de
dZ
Z
e
de
dX
ZZ
de
dB
−−= 11
de
dZ
Z
e
de
dX
Ze
X
X
eZ
de
dB
−−= 1de
e
Z
dZ
de
e
X
dX
eZ
XZ
de
dB
−−= 1ZX EEeZ
XZ
de
dB (4)
86 C’est la condition sine qua none de cette approche inspirée de l’ajustement automatique de D. HUME (1752). 87 C’est l’équivalent de la première condition : baisse des importations qui veut dire hausse des exportations suite à ce gain de compétitivité. 88 Ce théorême est aussi appelé Condition de Marshall-Lerner-Robinson (MLR). En fait, ce théorème avait été perçu par A. MARSHALL en 1923, et a été défini par J. ROBINSON en 1937 et LERNER en 1944. Il existe aussi une refornulation de HEBERLER et HIRSCHMAN en 1944.
73
D’où, si l’équilibre n’est pas initialement réalisé, alors : 0⟩de
dB si et seulement si
1⟩− ZX EEeZ
X.
Si la balance commerciale n’est pas en équilibre initiale, alors elle s’améliore suite à une
dévaluation ou une dépréciation du taux de change si 1⟩− ZX EEeZ
X.
Ainsi, la théorie des élasticités critiques peut être considérée comme la condition
nécessaire pour que l’ajustement automatique de la balance des paiements, depuis D. Hume
(1752), se réalise par la dévaluation s’il existe un effet volume.
B. BASE DE LA THEORIE FONDATRICE DE L’ANALYSE DES
DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS : APPROCHE
PAR L’ABSORPTION DE S. S. ALEXANDER (195289)
Cette approche traduit le Monétarisme en économie ouverte, qui – lui aussi – est une
synthèse entre le Monétarisme en économie fermée de M. Friedman (1956) et le
Keynésianisme, au sein du FMI. Cette approche suppose une économie en situation de plein-
emploie. L’équilibre sur le marché des biens et services d’une petite économie ouverte en
change fixe est comme suit : XGICZY +++=+ ou ( )ICYZX +−=−
AYBC −= (5)
Où BC est la balance commerciale et A est l’absorption.
Selon cette théorie, la balance commerciale peut s’améliorer si le revenu national s’accroît
plus rapidement que l’absorption. Du point de vue du prix, une dépréciation de la monnaie
nationale entraînerait une hausse de la demande des produits nationaux car les biens importés
coûtent plus chers qu’avant la dépréciation de la monnaie du pays. Cette dépréciation de la
monnaie nationale peut ne pas réduire les dépenses d’absorption qui ne subissent alors qu’une
modification d’allocation liée à l’origine domestique ou étrangère des produits achetés. Par
contre, l’absorption peut baisser par une conjoncture interne ayant affectée les prix comme
l’inflation, par exemple. En effet, s’il y a inflation, le pouvoir d’achat des consommateurs va
être dégradé pour baisser leur capacité d’absorption.
Or, le solde financier correspond aux réserves en devises du système bancaire notées R
moins l’endettement extérieur des résidents noté F : 89 ALEXANDER S. S., 1952, « The effects of a devaluation on a trade balance », International Monetary Fund, Staff Papers 2, 263-278.
74
FRBC ∆−∆= (6)
Par l’équilibre du bilan de la banque centrale :
CRM ∆+∆=∆ (7)
Où M est la masse monétaire et C le crédit domestique
Avec les équations (6) et (7), nous avons :
CMFBC ∆−∆=∆+ (8)
L’équation (8) traduit le solde de la balance des paiements. En réorganisant (5) et (8) :
CMFAYR ∆−∆=∆+−=∆ (9)
Cette approche présente alors le déséquilibre extérieur : déficit commercial, comme le
simple reflet du déséquilibre intérieur caractérisé par un excès de l’absorption par rapport au
PIB c’est-à-dire des importations trop élevé par rapport aux exportations. Celle-ci est
équivalente à dire : une hausse du crédit intérieur qui se traduit par une entrée nette des
capitaux étrangers : endettement extérieur. Ainsi, il y a baisse des réserves. Alexander accuse
aussi les déficits de la balance des paiements dus à la hausse du crédit : création monétaire qui
induit à la fin du processus une baisse des réserves.
C. THEORIE FONDATRICE DE L’ANALYSE DES DIFFICULTES DE LA
BALANCE DES PAIEMENTS : APPROCHE MONETAIRE DE LA
BALANCE DES PAIEMENTS (AMBP) DE J. J. POLAK (1957 90)
L’AMBP de Polak est le fondement de toutes les analyses des déficits de la balance des
paiements des PED et basé sur le Monétarisme en économie ouverte d’Alexander.
I- Rappel de la théorie monétariste de M. Friedman (195691)
Le Monétarisme est considéré comme une nouvelle Théorie quantitative de la monnaie
initiée par M. Friedman en 1956. C’est une théorie qui conteste la neutralité monétaire des
Quantitativistes d’I. Fisher (193092). De plus, l’Ecole monétariste n’admet pas
l’interventionnisme des Keynésiens. Il a influencé le Fonds par son idéologie de stabilisation
90POLAK J. J., 1957, “ Monetary analysis of income formation and payments problems”, IMF Staff Papers, Vol. 6, P1-50. 91 FRIEDMAN M., 1956, “La théorie quantitative de la monnaie, une nouvelle présentation », Studies in the Quantity Theory of Money, in Thorn (1971). 92 FISHER I., 1930, « The theory of interest as determined by the impatience to spend income and opportunity to invest it », New York, The Mac Millan Company.
75
monétaire : « La stabilisation de l’accroissement de l’offre de monnaie à un bas niveau est
une condition indispensable de la stabilité économique93 ».
Pour démontrer sa théorie, Friedman a établi l’hypothèse que la demande de monnaie, la
vitesse de circulation de la monnaie sont stables et l’offre monétaire est exogène. L’inflation
est toujours d’origine monétaire et une création monétaire excessive se transforme toujours en
inflation. Elle est confondue avec l’accroissement monétaire qui circule : l’ « inflation
monétaire » est la cause de l’ « inflation des prix ». En effet, le financement monétaire
(intérieur) du solde global de l’Etat est supposé par les Monétaristes être à l’origine de cette
inflation et cette idée est reprise par le FMI.
A court terme, il existe une relation entre la variation de la masse monétaire et la variation
de l’activité économique : c’est l’ « illusion monétaire ». Cette illusion permet un arbitrage à
court terme entre le chômage et l’inflation. Plus précisément, dans le court terme, si
l’économie est déjà en situation de plein-emploi, toute augmentation supplémentaire de la
masse monétaire induit une inflation. Mais, cette hausse de l’offre de monnaie est bénéfique
dans une économie en récession c’est-à-dire dans une économie où il y a progression du
chômage. C’est ainsi que l’on a nommé cette vision : illusion monétariste. Dans le long terme,
tout accroissement de la masse monétaire non justifié par une hausse de la production se
traduit par une augmentation du niveau général des prix ou une inflation : c’est la neutralité de
la monnaie dans une longue période. Autrement dit, une création monétaire anticipée se
traduit par une hausse du niveau général des prix et non pas par une stimulation de la
production. Pour Friedman, cette hausse des prix se constate à long terme en raison des
anticipations rationnelles des agents économiques. Néanmoins, en anticipant l’inflation, ces
agents l’engendrent. Ces anticipations deviennent alors auto réalisatrices : c’est sa « Théorie
des anticipations auto-réalisatrices ».
C’est ainsi que les Monétaristes ont suggéré que la masse monétaire doit croître à un taux
constant. Plus précisément, la politique monétaire doit être indépendante de la conjoncture
économique. Une politique de lutte contre l’inflation consiste alors à réagir à une expansion
monétaire trop rapide. Il faut donc freiner l’expansion monétaire, par une augmentation des
taux d’intérêt, pour diminuer l’inflation : c’est cette idéologie qui avait séduit le FMI94.
93 C’était une proposition de M. FRIEDMAN la plus populaire. Elle s’appuie sur des recherches empiriques de longue période : 1867-1960 sur le cycle des affaires aux USA (United States of America) montrant que ce dernier est le résultat des fluctuations de l’offre monétaire. 94 C’était à cette période où J. J. POLAK a été directeur du Département des études du FMI en élaborant cette AMBP.
76
II. Hypothèses fondamentales du modèle de Polak
Polak avait considéré une petite économie ouverte : la Parité des pouvoirs d’achats (PPA)
et la parfaite mobilité des capitaux sont supposées vérifier, en régime de change fixe.
III.Explication des hypothèses
1) Petite économie ouverte : PPA et mobilité parfaite des capitaux
a- PPA absolue95
Le niveau relatif des prix intérieurs P est déterminé par des prix étrangers*P , à travers la
PPA absolue, une fois faite la conversion de la monnaie nationale, par le biais du taux de
changee, en monnaie étrangère : elle traduit la « loi du prix unique » et s’écrit :
*ePP = (10)
b- Mobilité parfaite des capitaux
La mobilité parfaite des capitaux stipule que le taux d’intérêt national i est le même que
celui utilisé dans le pays étranger noté *i traduisant la « loi du taux d’intérêt unique ». D’où :
*ii = (11)
c- Régime de change fixe
Cette théorie a été élaborée durant la période où le SMI a été en stabilité. C’est pour cette
raison que Polak avait considéré ce régime de change dans son modèle.
IV. Conséquences des hypothèses
1) Lois des prix uniques et des taux d’intérêts uniques
La PPA absolue est fondée sur ce qu’on appelle la « loi du prix unique ». Effectivement,
Polak avait supposé que les prix des biens des deux pays en échanges sont équivalents, une
fois faite la conversion des monnaies par le taux de change. Ainsi, il avait considéré que les
hypothèses régissant cette loi sont vérifiées, que sont l’absence des coûts de transports des
marchandises des deux pays en échange, l’information disponible sur les prix pratiqués dans
chaque pays est à coût nul (transparence), l’absence des obstacles à l’échange, l’homogénéité
des biens à défaut de laquelle les écarts éventuels des prix pourraient être liés à des
différences de qualité.
95 La théorie de la PPA est une des théories la plus ancienne, élaborée au 16ème siècle, supposant qu’un bien échangé internationalement doit avoir le même prix dans différents pays une fois converti dans la même monnaie (suivant sa forme absolue). C’est une théorie non toujours vérifiée.
77
Ensuite, en considérant qu’il y a mobilité parfaite des capitaux, Polak avait supposé que la
« loi des taux d’intérêts uniques » est respectée. Celle-ci stipule que les conditions de
rentabilité, de sécurité et de rapidité des capitaux sont supposées respectées.
2) Dépendance de la politique monétaire
Soit le bilan consolidé du système bancairedécrit par le tableau ssuivant :
Tableau N°7 : Bilan consolidé du système bancaire
ACTIF (AVOIRS) PASSIF (ENGAGEMENTS) • Avoirs extérieurs nets (AEN) : R∆
• Crédit intérieur : C∆
� Crédit à l’Etat
� Crédit à l’économie
• Masse monétaire : M∆
Un régime de change fixe nécessite l’intervention de l’autorité monétaire sur le marché
des changes pour défendre la parité officielle. Si le commere extérieur du pays est
excédentaire, il y aura une entrée des devises. Celle-ci fait augmenter les réserves de devises
de cette autorité monétaire. Ainsi, elle doit intervenir pour diminuer le crédit : crédit à l’Etat
ou crédit à l’économie, pour que la masse monétaire n’augmente pas et pour que la parité
officielle ne s’écarte pas de la normale. C’est la « stérilisation » par application d’une
politique monétaire restrictive.Si la balance des paiements du pays est déficitaire, la
stérilisation consiste à une application d’une politique monétaire expansionniste. C’est pour
toutes ces raisons que les réserves constituent un moyen pour cette autorité dans son
intervention, en régime de change fixe, dans le but de défendre la parité officielle. Ainsi, c’est
le taux de change qui détermine la politique monétaire et que cette dernière n’est pas du tout
autonome.
V. Equations fondamentales du modèle
1) La demande de monnaie dM dépend du Produit intérieur brut (PIB) nominal Y en
supposant que la vitesse de circulation de la monnaie V est stable (Monétarisme) :
YV
M d ∆=∆ 1 (12)
78
2) L’offre de monnaie oM comprend le crédit domestiqueC , c’est-à-dire l’encours de
crédit au budget étatique et l’encours de crédit aux agents privés ; et le stock des réserves de
devisesR . Ainsi :
RCM o ∆+∆=∆ (13)
Polak a ignoré le rôle joué par le taux de change. Le marché monétaire doit être en équilibre :
do MM ∆=∆ (14)
3) Le solde de la balance des paiements est égal au solde commercial auquel on ajoute le
solde des capitaux sur le marché extérieur, où F est le flux net des capitaux :
FZXR ∆+−=∆ (15)
4) Les agents économiques dépensent les encaisses réelles non désirées en achetant des
biens à l’extérieur : ce sont les importations notéesZ . Elle est une proportion fixe de la
propension marginale à importer notée z qui est comprise entre 0 et 1. L’équation s’écrit :
zYZ = (16)
Effectivement, la production tYest fixée à un niveau déterminé par le potentiel de
l’appareil productif du pays en question dans le court terme, c’est-à-dire qu’elle est exogène.
Soit 1−tY le PIB de l’année antérieure, nous avons : YYY tt ∆+= −1 (17)
Polak avait prédit qu’ « une expansion non maîtrisée du crédit domestique entraîne
directement une baisse des réserves de devises ». Pour cela, il avait fait la démonstration en
utilisant ces équations d’équilibre interne et externe en mettant en relation les variables.
VI. Equilibres fondamentaux
1) Equilibre interne
L’équilibre interne est représenté par l’équilibre du marché monétaire : l’offre de monnaie
doit être égale à sa demande d’après (14). D’un côté, la plupart des théories courantes
considèrent que l’offre de monnaie est exogène. Si l’offre dépasse la demande de monnaie, il
y aura inflation mais, dans le cas contraire, il y a récession et donc chômage. D’autre côté,
différents courants de pensée économique ont leur vision de la demande de monnaie. En
considérant le bilan du système bancaire, le crédit et les AEN constituent les contreparties de
la masse monétaire. Le crédit est constitué par le crédit à l’Etat et le crédit à l’économie. Le
crédit à l’Etat correspond à l’endettement de ce dernier pour l’exécution de son budget en
prêtant directement auprès de la banque centrale, des banques secondaires, ou émet des bons
du Trésor ou même utilise des sommes qui se trouvent dans les comptes des correspondants et
79
des organismes financiers satellites du Trésor. Le crédit à l’Etat est défini dans la loi des
finances. Le crédit à l’économie est la somme des créances des banques primaires sur
l’économie dans le court, le moyen et le long terme. Elles sont accordées aux particuliers, aux
entreprises privées et publiques, des prêts et avances de la banque centrale aux entreprises
publiques. Ce crédit à l’économie est défini par la politique monétaire. Les AEN constituent
la différence entre les avoirs extérieurs bruts et les engagements extérieurs à court terme de la
banque centrale. La masse monétaire est constituée de trois agrégats monétaires : M1, M2 et
M3.
2) Equilibre externe
Il existe entre le solde de la balance des paiements la relation décrite par l’équation (15) :
la variation des réserves de devises est la somme entre le solde commercial et les entrées
nettes des capitaux étrangers. Le solde commercial est la différence entre les exportations et
les importations des biens. Ce solde mesure la capacité ou le besoin de financement du pays
vis-à-vis de l’étranger. Les entrées nettes de capitaux sont des achats nets par les non-
résidents des titres à long terme et à court terme émis ou détenus par les résidents. Ces
dernières dépendent du taux d’intérêt que le modèle suppose unique dans le monde. Toutes
ces transactions affectent directement les réserves de devises du pays.
Plus précisément, en change fixe, s’il y a un excédent de la balance des paiements,
l’autorité monétaire achète les devises en circulation qui subissent une hausse grâce à cette
position extérieure positive. D’où, il y a augmentation des réserves de la banque centrale et
une hausse de la masse monétaire en circulation. Mais, si le pays est déficitaire, l’autorité
vend des devises sur le marché des changes car la demande de ces dernières augmente. Cela
fait diminuer les réserves de devises de cette autorité et ainsi la masse monétaire. Toutes ces
opérations sont réalisées dans le but de défendre le taux de change à ne pas s’écarter de la
parité officielle. Les réserves de devises constituent un moyen pour cette autorité monétaire
dans ses interventions pour que l’équilibre externe soit maintenu.
VII. Analyse des relations entre les variables macroéconomiques
1) Définition des variables macroéconomiques96
D’après le modèle de Polak, ces variables macroéconomiques se définissent comme suit :
96 Cesont : les variables endogènes expliquées par d’autres variables ; les variables exogènes expliquant les variables endogènes ; la variable de politique économiquesert d’instrument pour atteindre la variable cible ; la variable cibleestla base de l’objectif à atteindre en utilisant la variable de politique économique.
80
- Variables endogènes : dM∆ , Y∆ , Z∆ , P∆ ;
- Variables exogènes : oM∆ , X , F∆ , Y ;
- Variables de politique économique :C∆ ;
- Variable cible : R∆ (change fixe, Polak n’a pas pris en compte le taux de change) ;
- Paramètres : V et z .
2)Démonstrationdes relations entre les variables macroéconomiques à court terme
La variation du revenu national est approximativement :
YPPYY tt ∆×+∆×=∆ −− 11 (18)
• En utilisant les relations d’équilibre interne, l’équation (12) est devenue :
)(1
11 YPPYV
M ttd ∆×+∆×=∆ −− (19)
Celle-ci peut être introduite aux équations (13) et (14) pour donner la variation des réserves :
RCM d ∆+∆=∆ (20)
CYPPYV
R tt ∆−∆×+∆×=∆ −− )(1
11 (21)
On peut ainsi relier la variation des réserves négativement avec la variation de crédit dans
un pays selon l’équation (21), en ayant recours aux équations d’équilibre interne. Cette
équation énonce que pour un certain niveau de revenuY, la demande de monnaie peut
facilement être déterminée selon l’équation (19). Cette demande est, en fait, satisfaite soit par
des ressources domestiques C∆ soit par des ressources étrangères R∆ comme le montre
l’équation (20). En d’autres mots, le solde de la balance des paiements est la différence entre
l’augmentation de la demande de monnaie et celle du crédit, d’après (21). Comme Y est
constant à court terme, une hausse du crédit supérieure à l’encaisse désirée par les agents
économiques entraîne directement une baisse des réserves de change.
• En ayant recours aux équations d’équilibre externe, nous insérons (16) et (17) dans (15) :
FYYzXR t ∆+∆+−=∆ − )( 1 (22)
Avec les équations (18) et (22) : ( )[ ]YPPYzFXR tt ∆×+∆+−∆+=∆ −− 11 1 (23)
Une hausse du niveau des prix intérieurs engendre un revenu nominal plus élevé qui
amène à sont tour à une hausse des importations. Ainsi, il y a baisse des réserves car X et
F∆ sont exogènes, selon (23).
81
Le processus menant de l’expansion du crédit à la diminution des réserves est come suit :
Graphique N°2 : Mécanisme du Modèle de Polak (1957)
Source : Fonds monétaire international, Direction des Etudes, POLAK J. J., 1997, FMI.
3)Démonstrations des relations entre les variables à long terme
Soit une politique de crédit d’une période allant de t=0 à t=n-1, dans une petite économie
ouverte en régime de change fixe. En t=0, le bilan consolidé du système bancaire est :
Actif Passif t=0 00
CzVRt ∆−=∆
00CCt ∆=∆
00CM o
t ∆=∆
Dans cette première période, une politique de crédit de 0C∆ 97 induit une hausse de la
masse monétaire d’une même valeur car le crédit intérieur est une des contreparties de la
monnaie : 00
0CM t ∆=∆ .
L’équilibre du marché monétaire indique que : do MM ∆=∆ .
Ainsi : 00CM d
t ∆=∆
D’où : 0
1CY
V∆=∆ ou 00
CVYt ∆=∆
97 C’est cette hausse de crédit intérieur qui est à l’origine de tous ces processus précités.
C∆ oM∆ dM∆
Y∆ Z∆ R∆
Politique de crédit CMo ∆=∆
CM d ∆=∆
de (1
2)
CVY ∆=∆
de (16)
CzVZ ∆=∆
de (15)
CzVR ∆−=∆ (X, F∆ sont exogènes)
de (13) de (14)
82
Mais, d’après l’équation (16) : zYZ = , ainsi : 00CVzZt ∆=∆
Avec cette variation des importations puis X et F∆ exogènes, les réserves baissent
directement à : 00CVzRt ∆−=∆ en t=0.
En t=1 :
Actif Passif t=1 ( ) 01
1CVzVzRt ∆−−=∆
( ) 011
CVzCt ∆−=∆
( ) 011
CVzM ot ∆−=∆
La même démarche que précédemment se produit :
( ) 0111
CVzMM dt
ot ∆−=∆=∆
( ) 011
CVzVYt ∆−=∆
( ) 011
CVzVzZt ∆−=∆
Par conséquent : ( ) 011
CVzVzRt ∆−−=∆
En t=2 :
Actif Passif t=1 ( ) ]1[ 002
CVzVzCVzRt ∆−−+∆−=∆
( )( ) 0112
CVzVzCt ∆−−=∆
( )( ) 0112
CVzVzM ot ∆−−=∆
Et le processus se répète suivant les périodes.
Par conséquent, en t=n-1 : ( ) 0
1
11CM Vz
notn
∆=∆ − −
−
( )[ ] ( ) ( )
∆−++
∆−+∆−−+∆−=∆ −− −
− 0
1
0
2
00 1111
CVzCVzCVzVzCVzR VzVzn
tnK
C’est une suite géométrique de raison ( )Vz−1 :
( )[ ] ( ) ( )
∆−++
∆−+∆−−+∆−=∆ −− 00
2
00 111 CVzCVzCVzVzCVzR VzVzn
n K
( ) ( )( )
−−
−∆−=
−∆
−−Vz
CVzRVz
Vzn
n
n 11
11
11 0
0CRn ∆−=∆ quandn ∞+ .
83
Lorsque la politique de crédit est appliquée dans une infinité de période, il y a déficit
structurel des réserves de devises en régime de change fixe : c’est une propriété essentielle du
Modèle de Polak.
VIII. Coefficient de Polak
Pour mesurer cet impact de la hausse du crédit sur les réserves, il est important de recourir
au coefficient de Polak. C’est un indicateur qui évalue la perte de devises occasionnée par
l’expansion de crédit intérieur. La perte de devises est d’autant plus importante lorsqu’il s’agit
d’une petite économie ouverte : économie ouverte à l’extérieur et faiblement monétarisée.
Notons p ce coefficient égal à :hV
hVp
+=
1où h est le degré d’ouverture du pays.
Or, PIBMh 3= et 2M
PIBV = 98
Cette relation est interprétée comme suit : une hausse du crédit de x francs induirait une
perte de devises de xp francs à cause du degré d’ouverture élevé du pays. Ainsi, le but du
modèle de Polak est de calculer le montant de crédit C∆ compatible avec un objectif de
variation de réservesR∆ .
IX. Calcul du coefficient de Polak pour le cas de Madagascar
En appliquant aux données d’analyse annuelles de Madagascar de 1982-201199 les
formules ci-dessus pour évaluer le coefficient de Polak, nous avons eu en moyenne durant
cette période : h=5,428. Ainsi, le coefficient de Polak est évalué à p=0,539.Ceci veut dire que
chez nous, une création monétaire de 1 Milliard d’Ariary occasionne une perte de devises de
l’ordre de 539 Millions d’Ariary, dû à notre degré d’ouverture élevé100.
X. Politique économique recommandée par le Modèle de Polak
Dans le but d’établir une situation externe équilibrée, il est donc nécessaire de réduire
l’expansion du crédit domestique en agissant sur les taux d’intérêts101. Par-là, les programmes
préconisés se sont fondés sur un objectif de maintien ou d’augmentation des réserves
98Ce sont des formules que J. J. EKOMIE présentent dans son travail en 2000. 99 Ces données annuelles sont présentées en Annexe. 100 Comme notre degré d’ouverture est évalué à 5,428 ; cela signifie que notre pays importe beaucoup plus que nous exportons qui signifie qu’il y a hausse de crédit intérieur impliquant la dégradation des réserves de devises de notre banque centrale. 101 Le Modèle que Polak élaboré préconise alors le recours à l’instrument de gestion monétaire direct : hausse des taux d’intérêt, pour faire diminuer le crédit intérieur et donc la monnaie en circulation.
84
officielles. Le rétablissement de l’équilibre extérieur passe alors par la réduction du crédit :
crédit à l’Etat ou crédit à l’économie. Il s’agit alors de baisser le crédit à l’Etat pour éliminer
un éventuel effet d’éviction au secteur privé dans l’accès aux financements. Si cela s’avère
insuffisante, il faut aussi réduire le crédit à l’économie en établissant le plafonnement de
crédit précédent ou en agissant sur les taux d’intérêt : hausse du taux d’intérêt dans le double
sens de réduire le crédit intérieur et de stimuler l’épargne.
D. EXTENSION DE LA THEORIE FONDATRICE PAR L’ECOLE D E
CHICAGO DIRIGEE PAR H. G. JOHNSON (1972)102
En réplique à l’AMBP de Polak, H. G. Johnson présente son AMBP être révolutionnaire.
I.Centres d’analyse de H. G. Johnson
• « La balance des paiements est un phénomène essentiellement monétaire103 » ;
• La monnaie est un stock c’est pourquoi une théorie appropriée de la balance des
paiements doit intégrer les stocks et les flux monétaires ;
• Le stock monétaire peut être changé par la création de crédit domestique ou le
changement des flux de réserves internationales104.
II. Hypothèses fondamentales du modèle johnsonien
Tout comme Polak, Johnson avait analysé les causes des déficits de la balance des
paiements d’une petite économie ouverte en change fixe – à long terme – en supposant :
• Le plein-emploi des facteurs de production au marché de travail ;
• L’égalité des prix national et étranger : c’est la loi du prix unique ;
• L’égalité entre les taux d’intérêts domestique et étranger sur le marché des capitaux : la
loi des taux d’intérêt unique.
III. Forme simplifiée du modèle de Johnson : équilibre de long terme
La demande de monnaie dM est exprimée par l’équation suivante :
( )iYLPM d ,×= (24)
102JOHNSON H. G., 1972b, “The monetary theory of balance of payments adjustment” , International Encyclopedia of the Social Sciences, Vol.8, P91. 103 C’est cette prédiction qui distingue cette école de pensée dans son article tiré de son ouvrage: JOHNSON H. G., 1976a, “The monetary approach to the balance of payments theory”, in FRENKEL J. A. and JOHNSON H. G. eds., 1976, The monetary approach to the balance of payments,Allen and Unwin, London. 104 Cf. Bilan consolidé du système bancaire précédent.
85
Pour ce qui est de l’offre monétaireoM , elle s’écrit :
( )CRmM o +×= (25)
Où P le niveau des prix, i le taux d’intérêt, m le multiplicateur de la monnaie.
A l’équilibre : od MM = . Ainsi, en refaisant les équations (24) et (25), nous avons :
( )CRmM d +×= (26)
Selon l’équation (24), la demande de monnaie dépend du niveau des prix étranger et
domestique notéeP , de la production nationaleY et des taux d’intérêt nominali . L’offre de
monnaie selon la deuxième équation, dépend du multiplicateur de la monnaie m et la somme
entre les réserves de devises R et le crédit domestiqueC . En fait, les réserves de devises et
le crédit intérieur sont les contreparties de la masse monétaire. La dernière équation spécifie
l’équilibre sur le marché monétaire.
IV. Analyse du modèle et formulation de l’équation des flux de réserves
Dans le but d’obtenir des flux de réserves non nuls, une reformulation du modèle est faite
en utilisant le taux de croissance. L’équation (26) devient alors : ( )CRmM d ++= lnlnln
CCR
CR
CR
RmM d lnlnlnln
++
++= (27)
Cette équation peut être décrite autrement en utilisant l’élasticité de la demande de
monnaie :
( ) ( ) iiMeYY
MePMddd lnlnlnln ×+×+= (28)
En combinant les équations (27) et (28) :
( ) ( ) =×+×+ iiMeYY
MePdd
lnlnln CCR
CR
CR
Rm lnlnln
++
++
( ) ( ) CCR
Cmii
MeYYMePR
CR
R ddlnlnlnlnlnln
+−−×+×+=
+ (29)
Cette équation des flux de réserves est le fondement des analyses de long terme selon
laquelle une hausse du crédit induit une baisse des réserves ; avecP , Y et i sont exogènes.
L’approche de Johnson peut être compris seulement si la création de crédit n’a pas
d’impact sur la demande de monnaie au moins sur l’équilibre de long terme.Plus
précisément, si la hausse du crédit induit une augmentation de la demande de
monnaie (plus importante), alors la conclusion de Johnson n’a pas de sens. Cela veut
86
dire d’après cette équation que si la hausse du crédit induit un accroissement de la monnaie
demandée alors la baisse des réserves n’aurait pas lieu.
Ainsi, à long terme, une augmentation de crédit domestique, n’ayant pas d’impacts sur la
demande de monnaie (en fonction de Yet i ), fait diminuer les réserves de devises selon H. G.
Johnson dans son approche.
En récapitulation, ces théories expliquant les causes des difficultés de la balance des
paiements a comme cadre d’analyse une petite économie ouverte en change fixe. Les trois
théories – que sont l’approche par l’absorption, les AMBP de Polak et de Johnson – ont eu
presque la même vision fondamentale : l’origine des déficits de la balance des paiements est
la création monétaire non maîtrisée. Effectivement, cette hausse de la liquidité induit une
hausse de l’absorption supérieure à la production qui est, ensuite, compensée par une
augmentation des importations car le PIB est exogène à court terme. Par conséquent, la
balance commerciale est déficitaire qui induit directement une baisse des réserves de devises.
Toutefois, ces théories se différencient dans certains points comme l’effet volume de
Robinson prônant le retour à l’équilibre extérieur en assurant qu’il y ait une quantité
importante des exportations corrigeant les difficultés de la balance des paiements.
Et, le cadre d’analyse de Polak est à court et moyen terme mais celui de Johnson est à long
terme. De plus, Polak insiste sur l’effet de la hausse de liquidité sur les réserves tandis que
Johnson suppose que cette création monétaire n’a pas d’effet sur la demande de monnaie :
cette dernière est irréaliste. Ainsi, par rapport à l’analyse de ces théories élaborées
durant la stabilité du SMI, suite à une revue de littérature théorique, les difficultés de
la balance des paiements sont expliquées par une création monétaire inadaptée
menant vers une baisse des réserves de devises.
La section qui suit analyse les différentes théories expliquant les causes dse difficultés de
la balance des paiements dans le cadre du flottement c’est-à-dire après l’effondrement du
système de Bretton Woods. Ce qui différencie le premier groupe de théories du second, dont
nous allons analyser, les théories suivantes analysent les difficultés de la balance des
paiements en y intégrant le rôle joué par les taux de change.
87
SECTION II :ANALYSE THEORIQUE APRES L’EFFONDREMENT DU
SYSTEME DE BRETTON WOODS : CHANGE FLEXIBLE
Durant les années 1970, il y a eu de nombreuses inventions de l’analyse de l’AMBP,
durant cette période où le SMI avait fait face à une forte volatilité des taux de change. Ainsi,
R. Dornbusch (1976) a formulé une théorie expliquant cette forte volatilité des taux de change
qui est considérée comme une théorie de détermination des taux de change105. Selon lui, elle
est due à la surréaction des taux de change à la politique monétaire.
A côté du Département de recherche du FMI qui analyse ces problèmes de balance des
paiements106, le Département économique de l’Ecole de Chicago, dirigé par H. G. Johnson, a
fait une analyse de l’AMBP dans le long terme. En effet, cette tête de file de la version
johnsonienne de l’AMBP avec J. A. Frenkel, dans leur édition de 1976, avaient affirmé que :
« la balance des paiements est un phénomène essentiellement monétaire ». Un des partisans
de cette Ecole : M. Mussa (1974) avait analysé ce phénomène par « l’effet de la taxation sur
la balance des paiements ».
En outre, l’endettement extérieur d’un pays induit des problèmes de la balance des
paiements s’il y a une hausse des importations face aux exportations. Celle-ci induit un déficit
de la balance commerciale et ainsi une impossibilité de remboursement de la dette car le pays
fait face à une difficulté de réunir les devises nécessaires au remboursement. C’était ces
problèmes de dette extérieure des PED qui ont poussé le FMI à élaborer sa programmation
financière vers 1980 basée sur l’AMBP de Polak et celle-ci a été restructuré par le
« Consensus de Washington » formulé par J. Williamson (1990107) se résumant sur trois
principes : la libéralisation, la privatisation et l’ouverture extérieure ; ainsi qu’une autre idée
rajoutée : la bonne gouvernance108.
Cette dernière section est consacrée à l’explication des causes de déficits extérieurs après
l’effondrement de la stabilité du SMI. Pour cela, nous analysons la théorie de surajustement,
la programmation financière du FMI aux PED et le Consensus de Washington, les extensions
de l’AMBP et les conséquences de l’endettement extérieur sur la balance des paiements ainsi
que l’évolution théorique actuelle. 105 C’est la considération de la Nouvelle macroéconomie internationale de cette théorie de R. DORNBUSCH (1976). 106 C’était depuis le moment où Polak a analysé cette AMBP au sein du FMI. 107 WILLIAMSON J., 1990, “What Washington means by policy reform ?”, in “Latin American Adjustment: How much has happened ?”, Institute for International Economics, Washington. 108 Cette quatrième idée principale a été rejoutée la fin des années 1990 lors de l’élaboration des DSRP par les pays.
88
E- EXTENSION DE L’A. M. B. P. JOHNSONIENNE PAR SON DISCIPLE M.
MUSSA (1974)109
Mussa, un des disciples de Johnson, avait aussi partagé l’idée selon laquelle : « La balance
des paiements est un phénomène essentiellement monétaire110 ». Il avait aussi fait une
extension de ce modèle en apportant un autre argument : « L’effet de la taxation sur la
balance des paiements » avec des idées reposant sur :
1) L’approche monétaire est essentielle pour une analyse de la balance des paiements et
que la fonction d’offre de monnaie et le processus de demande de monnaie pourraient y jouer
un rôle central, particulièrement dans le long terme ;
2) L’approche monétaire ne doit pas être considérée seulement sur ses effets
monétaires111 ;
3) Pourtant, l’approche monétaire concerne particulièrement le processus d’ajustement de
la balance des paiements de court terme.
M. Mussa analyse dans son AMBP – non pas l’effet de la dévaluation sur la balance des
paiements mais – l’effet de la taxation sur la balance des paiements pour bien montrer son
caractère essentiellement monétaire. Effectivement, la taxation est une politique réelle
pouvant avoir des effets directs sur les variables réelles comme les prix, la production, la
consommation, le volume du commerce mais aussi sur les variables extérieures. Ainsi, ces
effets réels peuvent être analysés exclusivement sur un modèle réel dans lequel la
monnaie est absente. Pourtant, l’effet de la taxation sur la balance des paiements ne peut
être analysé que dans un modèle monétaire.
Dans cette analyse, la prédiction selon laquelle « la taxation améliore la balance
des paiements car elle décourage les importations » serait démontrée être
fallacieuse parce que celle-ci pourrait aussi induire les déficits extérieurs
L’analyse monétaire des effets de la taxation sur la balance des paiements est généralisée
suivant un modèle simple keynésien112 ne limitant pas l’hypothèse sur le plein-emploi.
109 MUSSA M., 1974 (August), “A Monetary Approach to the Balance of Payments Analysis”, Journal of money, Credit and Banking, Vol. 6, N°3, Published by publishing on behalf of Ohio State University, P333-351. Toutes ces analyses sont issues d’une traduction libre en français de cet article original en anglais. 110 Son analyse de l’AMBP est aussi basée sur cette prédiction en étant un des disciples de H. G. JOHNSON : analyse des problèmes de balance des paiements par la monnaie. 111 Par rapport à tous ces auteurs précités, c’est M. MUSSA qui s’est rendu compte, même s’il ne l’avait pas développé suivant cet angle non monétaire, que ces problèmes extérieurs ne sont pas seulement d’origine monétaire. 112 Cette extension de l’AMBP par M. MUSSA est d’inspiration kéynesienne – car en démontrant que la prédiction selon laquelle la taxation améliore la balance commerciale car elle décourage les importations est fallacieuse, par le fait que la taxation induit les déficits de la balance des paiements car elle fait hausser la
89
I. Approche monétaire de la balance des paiements selon Mussa
1) Un phénomène essentiellement monétaire
La proposition fondamentale est que : « La balance des paiements est essentiellement
(mais non pas exclusivement) un phénomène monétaire113 ». Pour cela, elle se réfère
spécifiquement sur le solde monétaire : « La balance officielle d’un pays est excédentaire
(déficitaire) si les autorités monétaires du pays achètent (vendent) les changes extérieures
dans le but de protéger leur propre monnaie en l’appréciant (la dépréciant) relativement par
rapport aux autres monnaies114 ». Dire que quelque chose est un phénomène essentiellement
monétaire veut dire que la monnaie y joue un rôle central. En outre, l’approche monétaire
prend en compte l’influence des variables réelles comme les niveaux de production et des
taux d’intérêt sur le comportement de la balance des paiements.
2) Demande et offre de monnaie
C’est la fonction de demande de monnaie qui joue un rôle central sur la balance des
paiements. En considérant le comportement des autorités monétaires exogène, la question qui
se pose est alors : quel serait l’effet sur la balance des paiements si les autorités monétaires
poursuivent une politique monétaire X au lieu d’une politique Y ? Si la politique monétaire
poursuivie est expansionniste selon Mussa, il y a effet négatif sur la balance commerciale. En
fait, quand les autorités monétaires dépensent la composante de la source
domestique de la base monétaire en excès par rapport à la production, ainsi
l’approche monétaire prédit qu’il y aura déficit de la balance des paiements égal à
l’excès monétaire.
II. Effets de la taxe dans une économie
Dans le but d’illustrer les idées de base de l’AMBP, nous considèrerons les effets de la
taxation sur la balance des paiements dans une économie en sous-emploi et plein-emploi. Les
idées générales qui sont développées concernant ces effets de la taxation se résument en deux
points contradictoires :
liquidité et donc les dépenses – parce que son analyse est vue suivant cet angle : hausse de la demande provoquant les déficits extérieurs. 113 M. MUSSA, 1974. Source op. cit. 114 M. MUSSA, 1974. Source op. cit.
90
1) Une taxation créant le déficit à long terme
La taxation crée le déficit car il y a une hausse de la masse monétaire du pays. Celle-ci
induit une hausse des dépenses face à la production nationale : importations. Ainsi, il y a
déficit de la balance des paiements car le niveau des réserves de change extérieures baisse.
Sur ce point, Mussa avait la même idée que Polak : une création monétaire inadaptée
induisant les déficits extérieurs et faisant baisser directement les réserves de devises. La
raison pour ce changement à long terme sur les réserves est que la taxation affecte la demande
à long terme des soldes nominaux de la monnaie comme nous venons de l’expliquer,
d’ailleurs les réserves de devises constituent une contrepartie de la masse monétaire. C’est par
le biais de cet effet à long terme dont Mussa a démontré que la prédiction, selon laquelle la
taxation améliore la balance des paiements car elle décourage les importations, est fallacieuse.
2) Effets à court terme de la taxation
De l’autre, la taxation augmente les prix en monnaie domestique des biens importés ce qui
renchérit les exportations. Cet auteur a souligné, au contraire, que la hausse de la taxation
induit le surplus de la balance des paiements parce que, et seulement parce que, cette hausse
dans la taxation réduit considérablement la demande en importations, une baisse qui est bonne
pour la balance des paiements. Effectivement, les exportations proviennent de l’offre, les
importations représentent la demande, la différence est égale au surplus de la balance des
paiements. Une hausse de la taxation décourage les importations et produit un surplus
(excédent) de la balance des paiements.
Il est important de démontrer que l’approche monétaire n’est pas seulement limitée à
l’analyse de la taxation. Ainsi, une taxe sur la consommation (production) appliquée sur les
biens augmente (diminue) la demande de monnaie et génère un surplus (déficit) de la balance
des paiements.
F.EXPLICATION DE LA FORTE VOLATILITE DES TAUX DE CH ANGE
PAR R. DORNBUSCH (1976)115 : THEORIE DE SURAJUSTEMENT
DES CHANGES
De nombreux travaux théoriques tentent de résoudre cette forte volatilité depuis
l’effondrement du SBW. Elle constitue une énigme à clarifier, qui, selon Dornbusch, est due à
une impulsion monétaire.
115 DORNBUSCH R., 1976, “Expectations and exchange rates dynamics”, Journal of Political Economy, 84, December, PP 1161-1176.
91
I. Hypothèses fondamentales du modèle de surajustement
Quatre hypothèses fondamentales sont considérées par Dornbusch :
• Le PIB, l’offre de monnaie et le taux d’intérêt étranger sont exogènes à court terme ;
• A court terme, les prix étant beaucoup plus rigides sur le marché des biens et services
que sur celui de la monnaie mais à long terme, tous les prix sont flexibles ;
• La PTINC116 est vérifiée par le marché de la monnaie à court terme : •
=−=− aa ee
eeii *
• L’équilibre sur le marché des biens et services suppose vérifier la PPA à long terme.
II. Equilibres fondamentaux du modèle
1) Equilibre sur le marché monétaire et la PTINC
Une hausse de la monnaie induit une baisse du taux d’intérêt pour ramener le marché
monétaire à l’équilibre. Cette baisse induit une sortie des capitaux car le différentiel de
rendement est négatif. Nécessairement, les résidents ne sont plus incités à emprunter à
l’extérieur puisque les ressources financières domestiques sont déjà suffisantes. En outre, les
capitaux se placent dans un endroit où il y a plus de rentabilité, ce qui explique cette sortie des
capitaux. D’après la PTINC, cette baisse de taux renvoie à une dépréciation immédiate de la
monnaie nationale c’est-à-dire une hausse du taux de change menant à une anticipation
d’appréciation future. Ainsi, il y a une relation inverse entre i et e.
2) Equilibre sur le marché des biens et services et la PPA
L’équilibre sur le marché des biens et services suppose que l’offre doit être égale à la
demande. S’il y a une hausse de la demande, à long terme, les prix augmentent : inflation
ainsi la demande interne des biens domestiques diminue au profit des biens importés. D’où, il
y aurait déficit commercial qui provoque, à son tour, une baisse de l’épargne domestique face
au besoin d’investissement qu’éprouve la nation. Celle-ci pousse les résidents à emprunter à
l’étranger puisqu’ils ne trouvent pas assez de ressources financières au marché domestique.
Cela veut dire qu’il y a entrée des capitaux. D’où, il y a hausse du taux de change nominal qui
signifie une dépréciation de la monnaie domestique. L’équilibre ne se rétablit que lorsque la
loi du prix unique (PPA absolue) soit à nouveau respectée.
116 La PTINC est d’inspiration keynésienne qui décrit la relation entre les marchés monétaire domestique et étranger soulignant que le différentiel des taux est égal au taux d’évolution du taux de change anticipé •
ae où
ae est le taux d’appréciation ou de dépréciation anticipé de la devise face à la monnaie.
92
III. Mécanisme de la surréaction des taux de change
1) Dans le court terme
Les prix sont rigides à court terme. L’augmentation de la masse monétaire est décrite par
le passage de 0M en 1M : les valeurs indicées de 0 sont les valeurs à l’origine. Les encaisses
réelles augmentent alors de 0
0P
M à 0
1P
M car les prix sont rigides : c’est pourquoi même
s’il y a une hausse de la masse monétaire, le prix ne change pas. Le retour du marché
monétaire à l’équilibre suppose que 0i diminue et passe en 1i . Or, selon la condition de la
PTINC, cette diminution du taux d’intérêt fait déprécier fortement et immédiatement la
monnaie nationale : hausse massive et brutale des taux de change de 0e à 1e : c’est la
surréaction du taux de change suite au choc monétaire.
Graphique N°3 : Mécanisme de surajustement des changes de Dornbusch à court terme
2) Dans le long terme
A long terme, les prix sont flexibles. Une augmentation de la masse monétaire fait
augmenter le niveau des prix dû à la hausse de la demande des biens et services. Ainsi, 0P
0 i
PM
1i 0i
0
0P
M
1
1P
M
( )iYL ,
0e
1e
eζ
e
93
passe à 1P et celle-ci jusqu’à ce que les encaisses réelles retrouvent le niveau d’origine :
1
1
0
0P
MP
M = . Face à cette situation, le taux d’intérêt revient aussi à son niveau de départ
02 ii = 117. La forte dévaluation dans le court terme doit être compensée par la suite par une
anticipation d’appréciation dans le long terme. C’est ainsi qu’il y a baisse du taux de
change de 1e à 2e avec 12 ee < mais 02 ee > . Il y a alors surréaction des taux de change
dans le sens que la dépréciation de court terme, réalisant la condition de la PTINC, est suivi
d’une anticipation d’appréciation dans le long terme jusqu’à ce que la condition de la PPA
soit respectée. On ne peut pas anticiper une appréciation progressive vers le niveau de long
terme que si la dépréciation initiale est excessive : le taux de change se surajuste par rapport
à la valeur de long terme.
Graphique N°4 : Mécanisme du surajustement des changes de Dornbusch à long terme
117 En effet, i1 est le taux d’intérêt minimal auquel l’économie ne peut plus baisser : « Trappe à liquidité » de J. M. KEYNES.
0
i
PM
1i 20 ii =
0
0
1
1P
MP
M =
0
1P
M
( )iYL ,
0e
1e
eζ
2e
Effet à court terme
Effet à long terme
e
94
IV. Interprétation économique de la surréaction des taux de change
L’augmentation de la masse monétaire provoque une baisse du taux d’intérêt national.
Celle-ci entraîne une dépréciation forte à court terme et compensée par une anticipation
d’appréciation dans le futur.
Ce processus s’explique par le fait que suite à l’expansion de l’offre de monnaie, la
demande interne des biens augmente. En effet, la production du pays est stable à court
terme. Ainsi, cette hausse accrue de la demande interne est compensée par une
augmentation de la demande en importations car les prix augmentent : déficit commercial
induisant une sortie des devises. Par conséquent, la demande des devises étrangères
augmente qui renchérit les taux de change. Cela veut dire qu’à court terme, il y a forte
dépréciation qui est compensée par une anticipation d’appréciation future par la force de
rééquilibrage automatique de la balance des paiements en régime de flexibilité.
Nécessairement, la dépréciation évoquée précédemment fait augmenter la compétitivité du
pays. Il y a alors hausse des exportations car leurs prix baissent : appréciation.
G. EXTENSION DE LA THEORIE FONDATRICE PAR LE FMI :
PROGRAMMATION FINANCIERE AUX P. E. D. VERS 1980 ET
« CONSENSUS DE WASHINGTON » DE 1990
I. Elaboration théorique de la programmation financière du FMI
Le modèle de programmation financière du FMI est un des modèles très appliqués dans
l’étude macroéconomique. C’est un modèle qu’il a conçu pour programmer de façon
macroéconomique le développement d’un pays, surtout des PED à partir des années 1980.
Celle-ci est basée sur le Modèle de Polak. Le but principal du modèle a toujours été
l’analyse et la compréhension des déficits de la balance des paiements et la
recommandation des actions politiques nécessaires à entreprendre afin de surmonter les
déséquilibres. Il a surtout observé que les déficits de leurs balances des paiements étaient
liés à leur structure économique et a jugé qu’il est nécessaire d’entreprendre des réformes
structurelles. En fait, le FMI a accusé le financement monétaire du solde global de l’Etat
par création monétaire sans contrepartie être à l’origine de la tension inflationniste et ainsi
des déficits de la balance des paiements118. Par conséquent, les objectifs de la
programmation financière touchent l’inflation, les réserves et la production des membres.
D’où, le Fonds utilise trois équations respectives aux secteurs : gouvernemental, monétaire 118 C’est ce fondement de l’analyse qui fait qu’il est basé sur la théorie monétariste mais adaptée en économie ouverte.
95
et extérieur dans sa théorie. Il y a intégré le rôle joué par le taux de change et a ajouté
d’autres variables supplémentaires aux équations de Polak.
1)Explication des hypothèses : petite économie ouverte en change flexible
a-Petite économie ouverte
Le Fonds a aussi supposé que les hypothèses de la PPA absolue et la parfaite mobilité des
capitaux sont vérifiées.
b-Régime de change flexible
b1- Plaidoyers en faveur du régime de change flexible
• Définition du régime de change flexible
Le taux de change de ce régime est déterminé par la confrontation de l’offre et de la
demande des devises aux marchés de change pour l’équilibre. Néanmoins, si l’offre de
change est supérieure à la demande, le taux de change diminue c’est-à-dire qu’il y aurait
une appréciation de la monnaie nationale. Dans le cas contraire, le taux de change
augmente : dépréciation de la monnaie. En effet, un pays est contraint de recourir à un tel
régime de change lorsque les réserves de son autorité monétaire sont épuisées. Ainsi, il doit
laisser l’économie nationale et la politique économique déterminer le taux de change. Par
conséquent, si le pays subit un déficit dans sa balance des paiements, il y a une
augmentation de la demande de devises pour payer le déficit et ainsi une dépréciation. Et,
l’ajustement se fait automatiquement par une hausse des exportations pour retourner à
l’équilibre, et inversement si le pays est excédentaire. Les déséquilibres sont temporaires.
• Autonomie de la politique monétaire
Ce régime de change flexible ne nécessite pas l’intervention de l’autorité monétaire
sur le marché des changes pour défendre la monnaie. De toute façon, cette institution est
supposée n’ayant plus des instruments pour mener à bonne fin la défense de sa propre
monnaie. D’où, le flottement des changes permet, pour ses partisans de régime de change
flexible, de mener une politique plus autonome par rapport à ses partenaires, et ainsi
d’alléger la contrainte extérieure du pays. Cela veut dire que la politique ne dépend plus de
la position extérieure du pays. Alors, si ce dernier est déficitaire, l’ajustement se réalisera
par une dépréciation de la monnaie mais par une appréciation s’il est excédentaire. D’une
façon générale, les changes flexibles doivent permettre d’éviter que les instruments de
96
politique économique soient affectés à un objectif de taux de change. Ceci prouve que dans
un tel régime, la politique économique, surtout, la politique monétaire est autonome.
• Opportunités du régime de change flexible
Tout d’abord, les changes flottants permettent aux économies nationales de se
prémunir des conjonctures extérieures. Effectivement, la non-intervention de l’autorité
monétaire sur le marché des changes, suite à une dépréciation ou une appréciation des taux
de change, permet un certain isolement des conjonctures. Ceci est rendu possible grâce au
fait que les ajustements s’opèrent par les fluctuations des taux de change sur le marché.
Ensuite, les changes flexibles permettent le rééquilibrage automatique de la balance
des paiements. En fait, un pays déficitaire qui voit son taux de change se dégrader va
bénéficier d’un effet prix favorable à terme car il y a une baisse du prix des exportations et
une hausse du prix des importations. D’où, il y a retour à l’équilibre extérieur par ce
phénomène automatique.
Enfin, un autre avantage des changes flottants réside dans leur capacité à résister aux
mouvements spéculatifs. Ceci est dû au fait que dans un tel régime de change, les
fluctuations sont quotidiennes. Alors, il s’avère moins lucratif d’en faire une attaque
spéculative par rapport au change fixe où les réajustements sont rares et élevés suscitant
beaucoup plus à gagner en spéculant.
b2- Inconvénient du régime de change flexible
Ce régime de change connaît une difficulté majeure : la volatilité des taux de change.
2). Equations macroéconomiques fondamentales du modèle
a) Secteur étatique
La première équation stipule que le solde global de l’Etat noté B est égal à la somme
du financement monétaire de ce solde noté F∆ et de son financement extérieur noté *F∆ :
*FFB ∆+∆= (30)
Le financement monétaire du solde global de l’Etat est son recours soit à la création
monétaire sans contrepartie ou la planche à billet, soit aux emprunts bancaires et non
bancaires pour financer son solde global. Le financement bancaire crée un effet d’éviction
des recours dusecteur privé aux financements.
97
Et, le financement extérieur est l’emprunt extérieur, supposé comme la source
dominante du financement du solde global B : dette publique extérieure. Dans ce secteur
fiscal, le FMI a prédit que : « Le financement monétaire du solde global de l’Etat, par
une création monétaire sans contrepartie, induit une hausse du crédit intérieur ».
b)Secteur monétaire
Les équations du secteur monétaire sont les plus importantes dans la programmation
financière du FMI. « Le changement du montant dans le stock de monnaie est l’un des
principaux instruments de politique économique avec lesquels les autorités monétaires
influencent le développement du pays » (Barth et al., 2000119).Ces équations de base des
Monétaristes s’écrivent :
eRCM o ∆+∆=∆ (31)
YV
M d ∆=∆ 1avec do MM ∆=∆
La vélocité monétaire est stable et le PIB réel est exogène. Le modèle de la
programmation financière du FMI veille à ce que la variation de la production suive
proportionnellement celle de la monnaie. En fait, comme V est stable, si la masse
monétaire augmente trop vite par rapport à la production, il y aurait une hausse généralisée
des prix : inflation. « (…) Selon les Monétaristes, la seule conséquence d’une croissance
trop rapide de la masse monétaire sera une augmentation des prix » (R. Daube, G. Ricard
(eds), 1992120). Le FMI a fait la prédiction qu’« Une hausse du crédit intérieur (causée
par cette création monétaire sans contrepartie due au financement monétaire du
solde global de l’Etat)induit une augmentation de la masse monétaire et ainsi une
inflation. C’est une inflation monétaire ». Le FMI recommande alors au pays, dans son
programme, l’objectif d’inflation à appliquer.
c) Secteur extérieur
Dans le secteur extérieur, le FMI a utilisé l’équation d’équilibre externe en flexibilité :
FZXeR ∆+−=∆ (32)
Si le pays est excédentaire, la variation des réserves est positive due à l’entrée des
devises. S’il y a déficit, il y a un effet inverse. C’est pour cette raison que la variation des
119 BARTH R. ET AL. (HEMPHILL W., AGANINA I., GEORGES S., GREENE J., MCNEILLY C., PALJARVI J.), 2000,“Financial programming and policy: the case of Turkey”, International monetary fund, IMF Institute. 120 DAUBER., RICARDO G. (eds), 1992, “Economie générale », EDICEF, Tome I.
98
réserves est parmi les objectifs, tout en déterminant le niveau des importations compatibles
à cet objectif fixé. Dans ce secteur, le FMI a établi un lien entre les variables des deux
secteurs précédents avec celles de la balance des paiements en prédisant que : « Le
financement monétaire du solde global de l’Etat, par création monétaire sans
contrepartie, est inflationniste et induit les déficits de la balance des paiements ».
3)Variables macroéconomiques fondamentales
Ces variables macroéconomiques se définissent comme suit :
- Variables endogènes : dM∆ , Y∆ , Z∆ , P∆ ;
- Variables exogènes : oM∆ , X , F∆ , *F∆ , Y ;
- Variables de politique économique :C∆ ;
- Variables cibles : e∆ , R (change flexible) ;
- Paramètres : V et z .
4)Actions politiques recommandées par le FMI
Les programmes que le FMI préconise sont alors fondés sur le schéma suivant : le
programme fixe un objectif de maintien ou d’augmentation de réserves officielles, et il en
déduit l’expansion du crédit compatible avec cette cible pour qu’il n’y ait pas d’inflation.
Ceux-ci consistent essentiellement en une réduction du niveau général des prix en réduisant
l’offre de monnaie et la création de crédit. Tout comme la politique issue du modèle de
Polak, le FMI recommande alors une restriction de crédit accordé au secteur privé ainsi
qu’au secteur public. Similairement, il existe un simple remède pour les déficits
gouvernementaux qui consistent soit en une augmentation des impôts soit en une réduction
des dépenses gouvernementales. Ceci évite alors le financement par création monétaire
desdites dépenses. Mais, comme l’augmentation des impôts n’est pas une tâche facile à
accomplir, surtout aux PED, le FMI recommande alors la réduction des dépenses. Ainsi, il
prône la limite des dépenses publiques quitte à rétablir l’équilibre de la balance des
paiements. De plus, les PAS déterminent des mesures structurelles à entreprendre pour
limiter le déficit budgétaire et ainsi de restreindre l’expansion du crédit, principalement aux
niveaux fiscal et budgétaire. Ceci implique un contrôle limitatif des dépenses avec
élimination de toute sorte de subventions qui sont considérées comme inefficaces, une
réduction rigoureuse de la dette étrangère. Deux variables d’ajustement sont alors utilisées
dans les programmes de stabilisation du FMI : le taux d’intérêt, ajusté à la hausse pour
99
réduire l’excès de crédit et le taux de change. Enfin, les programmes cherchent à améliorer
l’intermédiation du secteur financier avec l’ouverture des marchés financiers au niveau
international. Et, ils ont aussi pour défi d’éliminer les distorsions du commerce
international en supprimant les barrières : lutte contre le protectionnisme.
II. Elaboration pratique de la programmation financière du FMI
Le FMI procède à des cadrages macroéconomiques dans les pays où il intervient :
traduction chiffrée des programmes du Fonds ou programmation financière. En effet, elle
vise essentiellement à rétablir leurs grands équilibres macroéconomiques dans une
approche de court et moyen terme dans tous les secteurs d’activités. Cette Institution
s’opère principalement dans des pays qui rencontrent des problèmes de la balance des
paiements. Elle finance ces derniers en inscrivant ses prêts dans le cadre des PAS pour
traiter essentiellement les questions d’équilibre de la balance des paiements et budgétaire.
D’où, cet Organisme a élaboré, avec l’approbation du pays, les réformes à suivre. Elles ont
pour but de démontrer si le retour aux grands équilibres macroéconomiques est possible ou
non. En outre, l’élaboration de cette programmation se déroule suivant la logique générale
de l’AMBP. Mais, dans la pratique, elle est combinée avec l’approche des budgets
économiques traduite par un document annexé à la loi des finances qui explicite les
hypothèses sur lesquelles reposent les prévisions des recettes publiques, et suit différents
processus itératifs.
1)Différents processus des cadrages macroéconomiques : description de l’économie
a-Situation monétaire (secteur monétaire)
a1- Masse monétaire et ses contreparties
La masse monétaire comprend différents agrégats monétaires que sont M1, M2 et M3121.
En effet, les réserves de devises et le crédit intérieur constituent les contreparties de la
masse monétaire avec d’autres postes nets comme les immobilisations, le capital…
a2- Elaboration de la situation monétaire
La situation monétaire est élaborée en consolidant les bilans du système bancaire tel
que les banques de dépôts et la banque centrale du pays. Elle est généralement présentée en 121M1= monnnaie fiduciaire (billets des banques et pièces) + dépôts à vue (banques, CCP et autres) : disponibilités monétaires ; M2= M1+ dépôts d’épargne + dépôts à terme (quasi-monnaie) : monnaie au sens strict ; et M3=M2 + dépôts en devises + obligations : monnaie au sens large. L’agégat M1 étant le plus liquide que M2, et M2 l’est plus que M3. Ils sont à liquidité décroissante.
100
encours à une date donnée. Le but c’est de voir l’évolution de ces différents agrégats
monétaires.
b-Tableau des opérations financières de l’Etat (TOFE122)
b1- Définition du TOFE
Le TOFE comprend toutes les ressources et les emplois de l’Etat en terme financier
pendant une période donnée. Il s’agit donc des comptes de flux : de toutes les prévisions,
autorisations et exécutions des charges et ressources étatiques ainsi que des collectivités
publiques en général. Toutes ces opérations peuvent avoir des conséquences sur la structure
économique comme une amélioration des équipements économiques... De plus, elles sont
devenues un instrument d’action politique tel que l’augmentation des salaires avant une
consultation électorale, l’octroi d’aide pour réduire les inégalités sociales... D’où, le budget
est utilisé dans les domaines économique et social : c’est l’interventionnisme de l’Etat. Ce
budget est arrêté par le parlement dans la loi des finances traduisant les objectifs
économique et financier du gouvernement.
b2- Eléments du TOFE
• Ressources de l’Etat
Les ressources ne sont pas seulement les recettes fiscales et non fiscales mais il y a
aussi les différents transferts en provenance de l’étranger. Les recettes fiscales sont
constituées des impôts sur le commerce extérieur, les taxes indirectes (TVA…), les impôts
directs. Les recettes non fiscales, quant à elles, sont issues des bons du trésor, les recettes
sur la privatisation, les patrimoines de l’Etat. Parmi les transferts, il y a des dons courants :
aide budgétaire et les dons en capital : les projets. Les ressources sont donc les différents
postes qui font augmenter les créances de l’Etat, mais elles sont constituées aussi par des
financements aussi bien intérieurs qu’extérieurs.
• Dépenses de l’Etat
Ce sont les dépenses de fonctionnement et d’investissements comme le Projet
d’investissement public (PIP) et le Projet d’investissement communal (PIC). Ces dépenses
correspondent alors respectivement aux consommations et investissements publics. Ces
derniers font augmenter les dettes de l’Etat du aux différents prêts nets, surtout
122 L’Etat malgache utilise le terme : Opérations globales du Trésor ou OGT résumant les opérations étatiques chaque année. Elles sont établie par la Direction du Trésor du Ministère des finances et du budget.
101
l’endettement extérieur. Les dépenses sont alors enregistrées lors de l’engagement
(juridique) de l’Etat. D’où, elles peuvent être classées en trois catégories : les dépenses
courantes, intérêts sur la dette publique (interne et externe) et les dépenses d’investissement
comme l’équipement et le développement.
b3- Principe de l’équilibre du TOFE
Par le principe comptable, les ressources et les dépenses de l’Etat doivent être en
équilibre123. Mais, du au principe d’interventionnisme, le solde se traduit par un excédent
ou un déficit : le déséquilibre constitue un moyen d’atteindre l’objectif fixé. Dans
l’évaluation du solde, la variation des arriérés de paiement – que sont des dépenses
engagées, mais non payées – est tenue en compte. Elles constituent une ressource quand on
ne le paye pas c’est-à-dire un « mode de financement ». Mais, le paiement n’apparaît pas
dans le TOFE.
b4- Financements des opérations de l’Etat
• Le financement intérieur
Il est constitué des avances de l’Etat auprès de la banque centrale ou des banques de
dépôts. Il peut aussi émettre des bons du trésor, des obligations ou même les racheter.
L’Etat finance aussi ses dépenses en faisant des emprunts auprès du FMI par la banque
centrale. Toutes ces opérations font augmenter les dettes de l’Etat.
• Le financement extérieur
Il est constitué de nouveaux emprunts (tirages) auprès du FMI. L’Etat a aussi la
possibilité d’émettre des obligations sur le marché financier international à des taux fixes
ou variables. Celles-ci sont en fait effectuées dans le but de faire face au remboursement du
principal ou du capital ou de l’amortissement de la dette et de pouvoir racheter les
obligations. Les remboursements du principal et des intérêts font diminuer les dettes.
b5- Interprétation du déficit public
• Les avantages et inconvénients du déficit public
Il peut constituer, en premier lieu, un moyen d’atteindre les objectifs économique et
social. En fait, dans certain cas, un déficit public est souhaitable pour relancer l’activité
123 Cet équilibre qu’on doit respecter est un dogme : synonyme de bonne gestion.
102
économique124. En période de récession, il sera nécessaire d’accroître les pouvoirs d’achat
des particuliers : augmentation des salaires ou réduction des impôts.... En second lieu, il
peut avoir des effets négatifs sur l’économie dû à l’augmentation des taux d’intérêt : c’est
l’effet d’éviction, et sur la balance commerciale due à la hausse des importations. Et,
finalement, le déficit public peut échouer à relancer la demande car il y a hausse
« rationnelle » de l’épargne privée suite à la hausse des taux d’intérêt.
• Le déficit public dans les PED :
Il est limité à 3% du PIB125. Mais, les PED ont, d’abord un problème technique dans
l’évaluation du PIB. Ensuite, l’interprétation des sources du déficit pose aussi des
problèmes. Enfin, le déficit dans ces pays provient d’un problème d’endettement public.
c- Balance des paiements (secteur extérieur)
Nous avons déjà analysé la balance des paiements. En outre, il existe une liaison entre
certains postes du TOFE et de la balance des paiements : ils sont de même montants chaque
fois qu’un flux concernant l’Etat est aussi un flux entre résidents et non-résidents (ex : si
toute la dette extérieure du pays est publique alors les flux relatifs à la dette extérieure :
intérêts, amortissements sont les même dans les deux documents). Plus précisément, les
flux relatifs aux financements extérieurs figurent sous la rubrique des dons dans le TOFE et
ils le sont dans transferts courants en capital dans la balance des paiements. De même, les
prêts figurent sous la rubrique tirages (FMI exclu) dans le TOFE tandis que dans la balance
des paiements, ils figurent dans tirages (FMI inclu).
d-Equilibre ressources-emplois en biens et services (secteur privé)
d1- Signification de l’équilibre ressources-emplois en biens et services
Cet équilibre décrit l’égalité entre les ressources et les emplois en biens et services.
D’une part, les ressources traduisent l’ensemble des biens et services utilisables, que sont la
production et les importations. Les emplois, de l’autre, sont l’ensemble des utilisations
comme la consommation, les investissements privé et public et les exportations.
124 La conception keynésienne du déficit public repose sur l’idée de la recherche de plein-emploi et du rétablissement de l’économie : un moyen de retrouver l’équilibre soit économique ou plutôt financier. 125 Cf. Traité de Maastricht.
103
d2- Différentes rubriques de l’équilibre ressources-emplois en biens et services
Dans la programmation financière, le PIB est supposé exogène tandis que dans le
TOFE, il est endogène. Or, l’administration publique a aussi sa propre production car l’Etat
produit essentiellement des services non marchands. Ces derniers ont une valeur de marché
tels que l’éducation, la santé et d’autres non, comme la sécurité, la justice, l’environnement.
L’investissement, quant à lui, accroît la capacité de production des biens et services de
la nation. Elle est composée de l’investissement des ménages : en logement ; celui des
sociétés et quasi-sociétés comme l’eau, l’électricité et la télécommunication ; et
l’investissement des administrations publiques telle que les infrastructures : routes, écoles,
dispensaires…
2)Détermination des objectifs et les projections dans chaque secteur
a- Détermination des objectifs
a1- Objectif de croissance
Il s’agit de la croissance à prix constant : croissance réelle ou en quantité notée Y∆ et
non de la croissance en valeur. Dans la programmation financière, Y est considéré exogène
mais Y∆ est considéré être un objectif devant permettre une certaine croissance du revenu
par habitant. Plus cet objectif est élevé, plus les contraintes seront faciles à surmonter à
certain niveau : le TOFE ; et plus elles seront serrées à d’autres : la balance commerciale.
La première raison est due à l’augmentation des dépenses étatiques en s’endettant plus et
l’autre est la conséquence de la hausse des importations suite à cette relance budgétaire. Or,
le processus est itératif car une valeur de départ est fixée afin de la réviser par la suite. En
fait, lors des premières itérations le taux est généralement assez élevé. Les programmes du
FMI se veulent alors « raisonnablement » être optimistes. En tout état de cause, un taux de
croissance élevé est visé de manière à ce que le revenu par tête soit croissant. Si le résultat
est satisfaisant, l’objectif défini est retenu sinon un nouvel objectif sera fixé.
a2- Objectif d’inflation
L’inflation nuit à la croissance et peut avoir un impact négatif sur la compétitivité et sur
les recettes publiques. L’objectifP∆ , à ce niveau, dépend également de la situation de
l’économie au départ : économie à tendance inflationniste ou non, et de l’évolution prévue
des taux de change durant la période. Or, plus P∆ est faible, plus le programme est difficile
à boucler parce que la croissance de la monnaie sera plus faible et peut conduire à la
104
récession. Généralement, lorsque les taux de change sont stables, P∆ est de l’ordre de 2-
3%126 par rapport à la masse monétaire.
a3- Objectif des AEN
Le FMI considère que le bon fonctionnement de l’économie suppose un minimum de
réserves pour payer le service de la dette, les importations… Les pays (ses banques
centrales) doivent conserver un niveau minimal d’AEN pour faire face à la demande de
devises. Le FMI utilise une norme : R∆ fixé en mois d’importations : il faut multiplier le
montant des importations mensuelles par un certain nombre de mois. Ce nombre dépend de
la situation de l’économie au départ : à 3 mois d’importations dans les cas assez grave et à 6
mois127 lorsque la situation est plus satisfaisante.
b-Projections sectorielles en déterminant préalablement les taux de change
b1- Préalable : détermination des taux de change
La détermination du régime de change et du taux de change approprié doit être faite dès
le début de la projection. En fait, le niveau du taux de change choisi détermine un grand
nombre de variables comme le service de la dette… Ensuite, les projections commencent
visant à ce que les objectifs soient atteint en partant d’un certain nombre d’hypothèses et
déterminant différentes variables exogènes, endogènes et de politique économique. Si les
déficits extérieur et budgétaire sont importants, il faut déterminer un taux de change
ramenant à l’équilibre.
b2- Projection de la situation monétaire
Les hypothèses sur le PIB et sur le niveau des prix supposés exogènes donnent le
niveau de la masse monétaire. De plus, les AEN sont déjà fixés. Le problème réside alors
au niveau du crédit qui est déterminé par solde. Plus précisément, il reste à partager le
crédit : en crédit à l’Etat et crédit à l’économie. En effet, le crédit à l’économie doit
permettre de financer l’activité du secteur privé si l’on veut le promouvoir. Dans la
pratique, le crédit à l’économie est surtout à court terme servant à financer le fonds de
roulement des entreprises. Pour cela, l’hypothèse qu’on peut faire est qu’il devrait croître
au même taux que le PIB en valeur. D’où, le crédit à l’Etat est obtenu par solde. Par
126 RAFFINOTM., 2006, « Cadre comptable et programmation financière : cadrages macroéconomiques à court et moyen terme (Fascicules 2) », Université Paris Dauphine, 33 pages. 127RAFFINOT M., 2006. Source op. cit.
105
conséquent, afin d’atteindre l’objectif d’AEN compte tenu des hypothèses sur le PIB et sur
le prix, le FMI pose des critères à respecter : le niveau du crédit doit être compatible à R∆ .
b3-Projection du TOFE
• Sur la fiscalité
Cette projection suppose qu’il y a un lien entre l’activité économique et les recettes
fiscales. De plus, le taux de pression fiscale apparente est supposé constant s’il n’y a pas de
modification du système fiscal. Or, les problèmes résident dans la mise en place d’une
véritable imposition. Il faut alors utiliser des assiettes de remplacement : le PIB en
valeur…. Et, l’évaluation de ces assiettes doit être aussi proche que possible de l’assiette
réelle. D’où, le lien entre les recettes et l’assiette de remplacement est effectué en utilisant
un taux de pression fiscale apparente. La recette publique donnée est alors calculée en
multipliant l’assiette de remplacement par ce taux apparent. En fait, le but de cette
projection est d’en déduire la valeur projetée du taux de pression apparente. Toutefois, le
gouvernement agit sur le taux nominal et non apparent. En plus, il se peut que le taux
apparent modifie sans que le taux nominal le soit. Il doit ainsi être utilisé avec beaucoup de
prudence pour que les recettes fiscales ne soient pas dans un niveau qu’elles ne doivent pas
l’être. En projection, il est alors difficile de savoir comment doit varier le taux apparent
pour tenir compte d’une variation du taux nominal. Principalement, le taux apparent devra
varier plus ou moins proportionnellement par rapport au taux nominal. Il se peut,
effectivement, qu’un taux nominal excessif conduise à une réduction des recettes publiques
due à l’évasion fiscale, à l’apparition des contrebandes et à la corruption128. D’où, le FMI
élargi la base taxable et réduit les taux nominaux.
• Sur les dépenses publiques
La plupart des dépenses résultent de la décision de la puissance publique sur le type
de service publique qu’elle veut assurer. Elle doit tenir compte des moyens qu’elle dispose
pour atteindre à terme les objectifs fixés. D’où, des projections relatives au financement
extérieur sont déterminées. Pratiquement, les arriérés de paiements doivent être remboursés
durant le programme ou faisant l’objet de financement spécifique. En ce qui concerne le
service de la dette, il peut être estimé à court terme car les valeurs en devises sont
connues.Effectivement, le service prévisionnel de la dette correspond aux intérêts et au
128 Cf. Courbe de Laffer : « Trop d’impôt tue l’impôt ».
106
remboursement en capital sur la dette déjà contractée au moment où la projection
commence. En outre, le montant du financement intérieur que le pays obtiendrait est
calculé à partir de la variation du crédit à l’Etat. En ce qui concerne le montant du
financement extérieur, il peut être évalué par référence au passé et se décompose en deux.
Le premier financement concerne les projets, ce sont des dépenses d’investissements, et est
rigide à court terme. Le second financement touche l’ajustement de la balance des
paiements et est flexible à court terme. Les bailleurs disposent d’ « enveloppes » par pays et
le maximum mobilisable pourrait alors être évalué par contact direct avec les agences de
financement. Enfin, un traitement de la dette est effectué durant la projection (par exemple :
des rééchelonnements…).
• Bouclage du TOFE
Lorsque ces projections sont achevées, l’équilibre ressources-emplois de l’Etat doit
être vérifié afin de déterminer le solde. Si le montant des dépenses obtenu par le solde n’est
pas réaliste ou si un gap de financement non finançable apparaît, les hypothèses sont
reprises (itérations).
b4- Projection de la balance des paiements
Des données sur le service de la dette sont reprises ainsi que des hypothèses sur le
financement extérieur de l’Etat dans TOFE. La variation des AEN est déjà donnée parR∆ .
Il reste alors à déterminer les importations car les exportations et les financements
extérieurs privés sont exogènes.
• Déterminants des financements extérieurs privés
Dans les pays à faible revenu, les financements extérieurs privés sont réduits. En fait, ils
sont estimés sur la base des tendances passées de l’économie, y compris les transferts. De
façon plus précise, avant d’investir dans un pays, surtout dans un pays à faible revenu, les
firmes font des anticipations en se référant à l’évolution de la demande passée de
l’économie. D’où, ces financements sont liés négativement aux taux d’intérêts ou avec le
montant du crédit à l’économie. Une grande partie de ces investissements aux pays pauvres
résulte des décisions d’un petit nombre de firmes, généralement des entreprises fournissant
des services publiques (ex : l’eau…). Dans le cadre des PAS, la libéralisation de
l’économie, la réduction des contrôles et de l’intervention de l’Etat sont supposées
107
influencer positivement les financements extérieurs privés. La projection vise à accroître la
demande interne pour attirer les financements extérieurs privés.
• Déterminantsdes exportations
Le niveau des exportations est lié à trois éléments : les prix internes, les prix extérieurs
et le taux de change qui sont synthétisés dans la compétitivité, d’une part ; l’intensité de la
demande extérieure est liée à l’évolution des revenus du reste du monde et ceux du pays, de
l’autre. En outre, lorsque les exportations sont composées en grande partie de matières
premières, il faut faire une hypothèse sur les prix futurs ou projeter différents scénarios de
prix129. Alors, la moyenne des prix des années passées constitue une référence, ou il faut
faire plusieurs scénarios. En conséquence, dans de très petits pays exportateurs des matières
premières, il est surtout suffisant de considérer que la totalité de la production est exportée
au prix mondial.
• Détermination des importations
Les importations sont déterminées par solde pour équilibrer la balance des paiements
dont son montant devrait progresser plus ou moins comme le PIB en volume, en tenant
compte de l’inflation extérieure et du taux de change. Si le montant est irréaliste, il faut
reprendre les itérations.
b5- Projection de l’équilibre ressources-emplois en biens et services
Toutes les démarches précédentes conduisent à affirmer que le PIB, les importations en
valeur, la consommation et les investissements de l’Etat, les exportations en valeur sont
déterminés. Il reste alors dans cette projection la détermination de la consommation privée
et l’investissement privé.
• Déterminants des investissements privés
Les investissements privés peuvent être projetés de différentes manières car ils sont liés
négativement aux taux d’intérêt ou au montant du crédit à l’économie. De plus, une partie
des investissements privés est considérée comme résultante de l’anticipation des entreprises
sur la croissance : phénomène d’accélérateur. Enfin, la rentabilité escomptée est aussi un
129 La Banque mondiale a publié régulièrement des projections économétriques des prix des matières premières, mais celles-ci se sont révelées généralement trop optimistes.
108
déterminant de ces investissements tout comme la programmation à moyen terme qui entre
aussi en jeu.
• Bouclage de l’équilibre ressources-emplois
La consommation privée peut être alors déterminée par solde, dans le but d’équilibrer
les ressources-emplois en biens et services. Il faut vérifier que la valeur trouvée reflète la
réalité, plus précisément, cette consommation devrait varier avec le revenu des ménages ou
leur richesse, sinon les hypothèses devraient être reprises (itérations). Il faut se rappeler que
le but de toutes ces projections est de pouvoir vérifier si le retour aux grands équilibres
macroéconomiques est possible.
3) Démonstration de la possibilité du retour aux grands équilibres
a-Analyse de la cohérence d’ensemble
a1- Test de cohérence
La cohérence d’ensemble du processus résulte du bon report des différentes données
dans l’ensemble des quatre documents. Toutefois, cette procédure laisse largement du côté
le secteur privé dont l’équilibre ressources-emplois n’est pas vérifié. Ce test vise alors à
vérifier la cohérence et le réalisme des différentes projections établies par rapport aux
objectifs fixés en analysant les origines de la demande de crédit interne. L’élément décisif
est la demande potentielle de crédit du secteur public. Donc, à ce niveau, l’élaboration du
programme induit une analyse plus complexe du TOFE. Effectivement, si le besoin de
financement du secteur public est incompatible avec l’expansion maximale du crédit
interne, il faut rechercher de nouvelles possibilités d’ajustement. Ces dernières sont la
gestion de la demande, les politiques orientées vers l’offre globale et les politiques liées au
secteur financier. Une fois que les nouvelles mesures de politiques économiques sont
définies, il faut recommencer les différentes étapes jusqu’à ce que la cohérence d’ensemble
apparaisse c’est-à-dire jusqu’à ce que tout devienne compatible.
a2- Déroulement des négociations du programme
Chacun de leurs côtés, le FMI et le gouvernement du pays ainsi que d’autres partenaires
au développement conçoivent leurs propres politiques et différents objectifs, qui sont
souvent plus ou moins contradictoires. La discussion du programme est alors un processus
bilatéral FMI-gouvernement. En outre, les autres partenaires sont informés, et dans lequel
ils sont impliqués indirectement : c’est l’occasion d’un dialogue sur les politiques
109
macroéconomiques du pays. Néanmoins, il peut déboucher sur des distorsions de toutes
divergences qui font que le FMI et le gouvernement s’entendent sur un scénario de
référence car le Fonds fixe des critères et des repères. D’une part, les critères doivent être
respectées par le pays sinon le programme est arrêté, sauf si un temps supplémentaire lui est
accordé ou waiver. Les critères sont tant quantitatifs, par exemple, le niveau de crédit à
l’économie… ; que structurels comme la réforme de la fiscalité… D’autre part, les repères
servent à savoir si l’évolution décrite par le scénario de base est plus ou moins conforme à
la réalité. Par conséquent, si le FMI constate des discordes, les processus sont repris. D’où,
la programmation financière du FMI dans un pays implique que ce dernier ne profite plus
de ses propres politiques : appropriation ou ownership (J. M. Boughton, A. Mourmouras,
2002130).
a3- Appropriation des politiques par le gouvernement
Avant, le FMI n’a pas accordé beaucoup d’attention aux programmes établis par
le gouvernement : pas d’appropriation des politiques. Depuis 1990, elle est
considérée comme un impératif dans le cadre participatif . Plus précisément, le
gouvernement élabore ses politiques, mais ne se contente pas d’appliquer en profondeur
celles du FMI. En pratique, elle se traduit par l’élaboration d’un programme d’action
lorsque les deux partis seront mis d’accord. Les négociations précédentes aient lieu en vue
d’élaborer ensemble un programme d’action.
b-Elaboration d’un programme d’action et le suivi de l’utilisation des ressources du FMI
b1- Elaboration d’un programme d’action
Si le FMI et le gouvernement se sont mis d’accord sur tous les processus, ceux-ci sont
traduits en un programme d’action131 qui vise le « rétablissement des grands équilibres
macroéconomiques dans un cadre de réformes ». Effectivement, la programmation
financière ne fait pas référence à la lutte contre la pauvreté132 mais répond à la question :
« dans quelle mesure le retour aux équilibres est-il favorable à la croissance ? »
130 BOUGHTONJ. M., MOURMOURASA., April 2002 , “Is policy ownership an operational concept?”, IMF Working Paper N°72, Policy Development and Review Department, 29 pages. 131 Pour le cas de Madagascar, ces programmes d’action se sont évolués suivant les périodes : les Programmes d’ajustement structurel (PAS) des années 1980, les Documents cadre de politique économique (DCPE) des années 1990, les Documents de stratégies pour la réduction de la pauvreté ou DSRP en 2000 (Intérimaire) et complet en 2003 et enfin la révision du DSRP complet en 2005 pour être relayé par le Madagascar action plan ou MAP de 2007 à 2012, inachevé et non financé. 132 Ce sont les projets de développement appuyés par la Banque mondiale qui visent essentiellement la lutte contre la pauvreté.
110
Plus précisément, la croissance réduit la pauvreté mais, son impact dépend de nombreux
facteurs. D’où, le programme élaboré est constitué de réformes et de stabilisation combinée
à la lutte contre la pauvreté pour mettre fin à des politiques insoutenables causant des
distorsions. Néanmoins, certaines réformes impulsées par le FMI peuvent avoir un impact
négatif aux pauvres. D’où, le souci principal est de choisir la meilleure « policy-mix » tout
en se demandant : « Quelles sont les politiques qui favorisent la croissance tout en
ayant le plus fort impact sur la réduction de la pauvreté ? ». La stabilisation, quant à
elle, est purement économique. Alors, le programme d’action est complété par des critères
de réalisations et de performances à respecter, car ils conditionnent les décaissements
successifs. Ces critères concernent les agrégats monétaires : un plafond de crédit à
l’économie et un éventuel sous-plafond de crédit à l’Etat. D’autres concernent les postes de
recettes ou de dépenses par rapport au PIB. Des limites sont posées à l’endettement
extérieur additionnel public.
b2- Suivi de l’utilisation des ressources du FMI
Après qu’un programme soit approuvé, le pays obtient la première tranche de crédit et
entre directement dans le suivi de l’utilisation des ressources. Concrètement, un pays doit
avoir réalisé les différents critères précités jusqu’à une certaine date appelée « testdate »
pour obtenir la prochaine tranche. S’il est impossible pour un pays de réaliser ces critères,
trois cas peuvent apparaître :
� Si un ou deux points du programme ne sont pas satisfaits au moment du testdate, le
pays obtient soit un waiver soit des modifications du programme afin d’assurer sa
continuation ;
� Si des déviations importantes par rapport aux objectifs définis sont constatées, mais
si les deux entités montrent encore la volonté de continuer le programme, les négociations
recommencent. Le programme est révisé et modifié afin de continuer avec celui modifié ;
� Si les négociations ne sont plus possibles pour des raisons diverses, le programme
d’action est arrêté et il n’y a plus de paiements.
III. Restructuration des PAS : Consensus de Washington par J. Williamson (1990)
Afin de gérer encore cette crise de la dette des PED, les IFI ont avancé le Consensus dit
de Washington. Les trois idées de base de ce Consensus sont : la libéralisation, la
privatisation et l’ouverture extérieure ; de fondement néo-classique en 1990. Une autre
111
idée a été rajoutée la fin des années 1990 : la bonne gouvernance133. Le contenu de ses dix
commandements est resumé par le tableau suivant :
Tableau N°8 : Les dix commandements du Consensus de Washington (1990)
Commandements Contenus
Austérité budgétaire Limiter les dépenses publiques pour éviter l’inflation et les déficits.
Réforme fiscale Augmenter le nombre de contribuables, diminuer les taux élevés et
généraliser la TVA.
Politique monétaire
orthodoxe
Les taux d’intérêts réels doivent être positifs pour attirer les capitaux
internationaux.
Taux de change
compétitifs
Dévaluer la monnaie pour rendre les exportations attrayantes.
Libéralisation Abaisser les barrières tarifaires commerciales (droits de douane)
pour accentuer le commerce international et donner une totale
liberté de mouvements aux capitaux internationaux.
Compétitivité Attirer les Investissements directs étrangers pour financer le
développement en leur garantissant une égalité de droit avec les
investissements domestiques.
Privatisation Vendre les actifs de l’Etat pour assainir les finances publiques et
développer les entreprises privées, supposées mieux gérées.
Réduction des
subventions
Supprimer les subventions agricoles, à la consommation, etc.et
laisser le marché déterminer le « juste prix » des biens.
Déréglementation Eliminer toutes les règles freinant l’initiative économique et la libre
concurrence.
Droits de propriété Renforcer les droits de propriété pour promouvoir la création privée
des richesses.
Source : « La dette des Pays en développement : bilan et perspectives », ERIC BERR, Université Montesquieu Bordeaux IV, Document de Travail N°82.
Ce Concensus – ayant pour application principale les pays de l’Amérique Latine faisant
face les années 1980 à une profonde crise économique et une hyperinflation dévastatrice –
133 Cf. RODRICK DANI, 2008, « Nations et mondialisation », traduit de l’américain par Christophe Jacquet, Editions La Découverte, Collection « Textes à l’appui », 192 Pages.
112
toutcomme les PAS a subit des échecs selon de nombreux économistes134 car les deux
approches sont toutes des mix des mesures de stabilisations et des mesures structurelles. Le
Consensus de Washington n’est encore qu’un développement du PAS.
H. BASE DU MODELE THEORIQUE : LIEN ENTRE L’ENDETTEM ENT
EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
I. Rappel des différentes conceptions théoriques de l’endettement dans la littérature
1)Anciennes conceptions de l’endettement extérieur
a-.Conception classique de l’endettement
Les Classiques désignent l’endettement à l’impôt futur car ceci fait augmenter tôt ou tard
les impôts. Selon D. Ricardo (1817135), les citoyens voient dans l’endettement un impôt
différé dans le temps et se comportent comme s’ils sont contraints de payer celui-ci
ultérieurement pour rembourser cet emprunt, quel que soit le décalage intergénérationnel.
Ainsi, le comportement des agents rationnels est guidé par une anticipation à la hausse des
impôts (cité dans Yapo L., 2002136).
b-Conception keynésienne de l’endettement extérieur
Selon les Keynésiens, l’endettement n’entraîne pas de coût ni pour les générations
présentes et futures du fait des investissements nouveaux qu’il génère. C’est ainsi qu’ils ont
pris comme caractéristiques fondamentales de leur théorie d’endettement les effets
multiplicateur et accélérateur en stipulant que : l’endettement extérieur favorisant la relance
de la demande globale entraîne, par l’effet accélérateur, une hausse plus que proportionnelle
de l’investissement, qui provoque à son tour une augmentation de la production.
Effectivement, en supposant qu’il y a sous-emploi, le déficit public qu’engendre ce dernier
stimule la demande et permet d’alléger le coût de son remboursement (cité dans Yapo L.,
2002137). En gros, elle justifie la nécessité de l’endettement pour la relance.
134 Cf. RODRICK DANI, 2008. Source op. cit. STIGLITZ JOSEPH, 2002, « La grande désillusion », Paris, Fayard. FAUJAS ALAIN, 2010, « Le démantèlement progressif du Consensus de Washington », Le Monde Economie, 7 Avril… 135Ecrits monétaires de D. RICARDO de 1809-1811 publiés par la Faculté des Sciences économiques, Université Lumière Lyon 2, Lyon, FRANCE. 136 YAPO L., 2002, « Les déterminants de l’endettement extérieur des pays pauvres très endettés : cas de la Côte d’Ivoire », World Institute for Development Economics Research, Discussion Paper N°14, Janvier, P 29. 137Source op. cit.
113
c- Conception de l’Ecole des anticipations rationnelles face à l’endettement extérieur
Barro R. J. (1974138) approfondissait la thèse de Ricardo par combinaison des thèmes
d’évictions et d’anticipations rationnelles. Selon lui, si le gouvernement finance un
accroissement des dépenses publiques en ayant recours à l’emprunt, le public va anticiper la
hausse des impôts nécessaires pour payer les intérêts de la dette et pour rembourser le
principal. En fait, les agents savent qu’il y aura alourdissement de la dette et ainsi usage de la
taxe inflationniste. Ainsi, ils vont se préparer à la purge fiscale future en accroissant leur
épargne actuelle. C’est pour toutes ces raisons que cette politique suivie par l’Etat n’aura pas
d’effet stimulant sur l’économie : c’est la neutralité de la dette publique à long terme (cité
parSemedo G., 2001139). Barro argumente que l’endettement reste sans effet sur la vie
économique dans la mesure où les agents ne sont pas victime d’une illusion fiscale.
2)Conceptions récentes de l’endettement extérieur
a-Approches alternatives à la théorie keynésienne : « stratégie électorale à travers
l’endettement extérieur »
D’après Alesina et Tabellini (1988140), si dans un pays existe deux partis qui sont en
position potentielle d’accéder au pouvoir, ils ont des préférences différentes pour la nature des
dépenses publiques. En effet, le parti au pouvoir peut décider d’augmenter aujourd’hui les
dépenses publiques en s’endettant pour satisfaire son électorat et se maintenir longtemps au
pouvoir ; d’une part, et ainsi de ne pas faciliter la vie de son adversaire, de l’autre. Or, cela
signifie qu’il engage aujourd’hui des recettes fiscales futures et diminue les possibilités
futures des dépenses de son adversaire par cette dette. Ainsi une fois arrivé au pouvoir, le
deuxième parti sera contraint de rembourser à un moment donné le service de la dette de cet
emprunt du premier parti faisant diminuer les dépenses sociales dans ses promesses
électorales risquant de mécontenter ses électeurs (Semedo G., 2001141).
138 BARRO R. J., 1974, « Are government bonds net wealth ? », University of Chicago, Journal of Political Economy 82 (6), pp 1095 – 1117. 139 SEMEDO G., 2001, « L’économie des finances publiques », Edition ELLIPSES, Paris. 140ALESINA A. AND TABELLINI G., 1988 (Juin), « External debt, capital flight and political risk », Journal of International Economics 27 (3-4), Working Paper 2610, pp 199-220. 141Source op. cit.
114
b-Approche de la nouvelle théorie de détermination du niveau général des prix face à
l’endettement public : « Théorie quantitative de la dette »
Les partisans du courant de la « Fiscal theory of price level » (Leeper, 1991142 ;
Woodford, 1995) pensent que : « Le déficit budgétaire et l’endettement non anticipé qui lui
est associé entraînerait une hausse du niveau général des prix » : c’est la Théorie quantitative
de la dette (cité par Blancheton B., 2004143).
c-Fardeau virtuel de la dette ou debtoverhang
La thèse du fardeau virtuel de la dette de Krugman (1988144) et Sachs (1988145) stipule que
la cumulation de la dette publique extérieure : surendettement, conduit les agents privés à
anticiper un accroissement de la pression fiscale et les amène à réduire leurs efforts : baisse
des activités qui suscite un nouvel endettement. Ce dernier renforce davantage le
surendettement.
GraphiqueN°5 : Cycle du fardeau virtuel de la dette : debt overhang
Source : Analyse auteur.
142LEEPER L., 1991, « Equilibria under active and passive monetary policies”, Journal of monetary economics, Vol 27, 1, pp 129-147. 143 BLANCHETON B., 2004, « Finances publiques de la France face à la mondialisation : résistance, transformation et pistes de réformes », Cahier GRES, N°13, pp17. 144 KRUGMAN P., 1988, « Financing versus forgiving a debt overhang: some analytical notes”, Journal of development Economics, 28. 145 SACHS J., 1988, « The debt overhang of developing countries”, in Debt,Stabilization and development: essays in memory of Carlos Diaz Alejandro, Oxford, and Basil Blackwell.
Surendettement ou debt overhang
Anticipation à la hausse des impôts par les agents
Baisse des activités : récession, poussant à un
nouvel endettement
Court terme Long terme
115
II. Base de notre modèle théorique : lien entre endettement extérieur et croissance :
J.-P. Laffargue (1987), D. Kessler (1985), G. Feder (1980) [M. Raffinot, 1991146]
1)Modèle de départ
Ces auteurs ont défini la problématique suivante : « Quelles peuvent être pour la
croissance et surtout pour l’équilibre extérieur d’un pays, les conséquences du
financement de son économie grâce à des capitaux prêtés par l’extérieur147 ? ».
Ainsi, pour répondre à cette question, ils ont émis la problématique principale : « Sous
quelles conditions un endettement extérieur peut rester supportable c’est-à-dire se
traduire à terme par un plafonnement voire une décroissance des ratios
caractéristiques : dette/PIB ou service de la dette/exportations ? »
a-Hypothèses communes de ces auteurs
Ces modèles reposent sur l’hypothèse d’une liaison fixe entre la croissance et
l’investissement :
- Le financement extérieur est destiné à l’investissement productif ;
- La dette extérieure est supposée être nulle en début de période : 00 =D ;
- La balance des services se réduit au paiement du service de la dette : intérêt de la dette et
la balance des capitaux se réduit aux entrées de capitaux empruntés.
b-Réflexions et discussions : cas des PED
Les financements extérieurs acquis par les PED ne sont pas toujours destinés à financer des
investissements productifs comme l’ont supposés ces auteurs. En fait, ces pays sont
confrontés à des mauvais choix des investissements : investissements non productifs ou
sociaux dont les secteurs de la santé, l’éducation, les infrastructures comme le cas à
Madagascar ; ne générant pas de la rentabilité future nécessaire aux remboursements de la
146 Nous avons reproduit ces modèles de départ dans l’ouvrage de RAFFINOT M., 1991, « Dette extérieure et ajustement structurel », EDICEF/AUPELF, Universités francophones, Séries : Economie, Droit, Gestion. 147 La réponse la plus ancienne à cette question constitue la « Théorie des stades de la balance des paiements » mettant aussi en lien l’endettement extérieur et la croissance économique élaborée par : CAIRNES (1874), BASTABLE (1899) c’est-à-dire la « Théorie de la croissance transmise par les mouvements de capitaux ». Par cette théorie, l’importation puis l’exportation de capitaux fait passer les économies par quatre stades de la balance des paiements, qui marquent ainsi la transformation à terme des pays nouvellement emprunteurs en pays prêteurs évolués. Les mécanismes de transformations de la croissance se représentent par la substitution progressive de l’épargne locale aux flux extérieurs de capitaux (M. RAFFINOT, 1991). Une appréciation actuelle de cette théorie est faite par C.-P. KINDLEBERGER (1990) : c’est le passage d’une économie importatrice de capitaux à une économie exportatrice de capitaux (essentiellement les Nouveaux pays industrialisés comme la Chine…) mais critiquée par B. LASSUDRIE-DUCHENE, N. FABRY et D. H. KIM (1991) ; G. DESTANNE DE BERNIS (1988). Cf. M. RAFFINOT, 1991. Source op. cit.
116
dette. De plus, la plupart des PED font une mauvaise gestion de fonds acquis : « détournement
de fonds », ayant un effet négatif sur la vie de la population. Et, ils exportent des produits
primaires à cours faible sur le marché mondial face aux produits finis onéreux des pays riches.
Nous reproduisons dans tout ce qui suit la version simplifiée du modèle de ces théoriciens
écrit dans l’ouvrage de M. Raffinot(1991)148
.
c-Equations fondamentales : version simplifiée du modèle
iDQY −= (33)
baKQ += (34)
0=+−− FiDZX (35)
XFSCXICZY +++=++=+ où FSI += or sYS = (36)
Avec D la dette extérieure, K le stock de capital et F le financement extérieur.
Soit g le taux de croissance avec Q la production nationale égale à : gteQQ 0= . Ainsi :
gtegQdt
dQ0= , d’où : g
Qdt
dQ
Q
Q =='
(37)
L’équation (33) dit que le revenu national est égale à la production nationale (nette) déduction
faite du transfert de revenu vers l’extérieur qui est égale au versement d’intérêt sur la dette
extérieure.
Une relation fixe entre la production et le stock de capital est décrite par l’équation (34).
Par dérivation de (34), nous obtenons la relation suivante : dt
dKa
dt
dQ = (38)
Cette équation (38) met en lien l’accroissement de la production dt
dQ et l’investissement qui
est égal à : dt
dKI = et l’équation (34) s’écrit alors : aI
dt
dQ = ( '34 )
La balance des biens additionnée avec la balance des capitaux donne un solde global nul selon
l’équation (35). L’équation (36) décrit l’égalité comptable ressources-emplois en biens et
services en présentant l’égalité comptable ex post entre investissement et épargne.
L’investissement est la somme entre l’épargne interne (liée aux revenus tirés de l’activité
productive) et l’épargne extérieure (le « complément d’épargne »). Sest une fraction
constante du revenu Y selon cette équation.
148 Cette version simplifiée du modèle est reproduite comme écrit dans l’ouvrage de M. RAFFINOT (1991) car celle-ci constitue la base de notre modèle théorique pour l’analyse du cas de Madagascar dans la partie pratique.
117
L’épargne extérieure se définit par : dt
dDF = (39)
d-Objet du modèle
Répondre à la question : « Quelles conditions doivent être remplies pour que
l’indicateur d=D/Qtende vers une limite149 ? ». Si c’est le cas, la dette serait supportable.
Ces auteurs ont ainsi procédé par transformation algébrique de ces différentes équations et
égalités pour avoir la réponse.
e-Démonstration de ces auteurs par une transformation algébrique
Nous partons d’un taux de croissance g considéré comme un objectif et nous analysons les
variations de d . En reportant l’équation de l’épargne sur celle de l’investissement :
FsYI += .
En changeant Y par sa valeur dans (33) et I par sa valeur dans ( '34 ) : ( ) FiDQsadt
dQ +−=
Remplaçons F par sa valeur dans (39) : ( )dt
dDaiDQas
dt
dQ +−=
D’après (37) : Qgdt
dQ = ainsi : ( )dt
dDaiDQasQg +−= ou encore
dt
dD
Q
a
Q
iD
Q
Qasg +
−=
Or, Q
Dd = , par conséquent : 2
'
'
Q
Ddt
dQQ
dt
dD
dQ
D −==
dgQdt
dDd −=' ou dgd
Qdt
dD += '
C’est ainsi que : ( ) ( )dgdaidasg ++−= '1 ou ( ) gasadagsid −=−− ' (40)
L’équation (40) décrit le lien entre le ratio d’endettement d et sa dérivée par rapport au temps
'd . La croissance de d par rapport au temps est donnée par la résolution de (40) suivante :
( )( )
( )gsia
gase
gsia
asgd tgsi
−−+
−−= − (41)
Deux options se présentent alors :
149 M. RAFFINOT, 1991. Source op. cit.
118
1) d croit indéfiniment si la puissance de e est positive : si gsi < (dette insupportable) ;
2) Si d tend vers une limite *d telle que : ( )gsia
gasd
−−=* qui devrait être positive pour
avoir un sens économique. Par conséquent, il faut que : asg > .
« D’un côté,pour qu’une dette extérieure soit supportable, il faut que le taux de
croissance gsoit supérieur au taux d’intérêt i , pour générer les revenus nécessaires
aux remboursements. De l’autre, il faut que les recettes en devises permettent
d’honorer le service de cette dette : ratio dette/PIB<1,5 et ratio service de la
dette/exportations des biens et services doit rester <20% » (M. Raffinot, 1991150).
La difficulté qu’aura le pays à rembourser sa dette à l’aide de ses ressources
fondamentales en devises est mesurée par le second ratio (…). Un pays qui accumule des
arriérés de paiements extérieurs verra donc son ratio diminuer (…) car les arriérés de
paiements viennent, en principe, s’ajouter au stock de la dette, en même temps que les intérêts
de pénalisation non réglés.
f- Calcul des deux ratios pour Madagascar durant le cadre d’analyse de 1982 à 2011
Pour le cas de notre pays, le ratio dette/PIB=7,047 ; le ratio service de la
dette/exportations=126,22%151. Ceci veut dire alors que notre de dette extérieure est
insupportable d’après les critères de ces auteurs. C’est la raison pour laquelle nous choisissons
de tester économétriquement, dans la partie pratique, si nos déficits commerciaux structurels
sont expliqués significativement par ce fardeau d’endetement152.
2)Cycle d’endettement extérieur
Après avoir déterminé cette condition pour qu’une dette soit supportable, ces auteurs ont
souligné le processus pour lequel l’endettement est devenu insupportable dans certains pays
comme les PED. Nous les présentons selon le cycle suivant :
150 M. RAFFINOT, 1991. Source op. cit. 151 Ces ratios sont obtenus par calcul de la moyenne des données annuelles de Madagascar de 1982 à 2011 sur la dette extérieure, le PIB, le service de la dette et les exportations ; qui sont représentés en Annexe. 152 C’est pour cela que nous choisissons de mettre en lien l’endettement extérieur et la balance des paiements, inspirée de ce modèle de départ pour tester le cas de Madagascar.
119
Graphique N°6 : Cycle d’endettement extérieur (construction théorique personnelle)
Source : Auteur. Nous avons confectionné nous-mêmes ce cycle d’endettement extérieur après avoir analysé l’enchaînement théorique présenté dansl’ouvrage de M. RAFFINOT (1991).
Ces auteurs ont souligné alors que « Si les processus de production qu’ils ont mis en
fonctionnement, ou les revenus qu’ils génèrent ont un fort contenu en importations et qu’ils ne
permettent pas d’augmenter les exportations, la balance commerciale sera tout de même
déficitaire et le remboursement du service de la dette impossible ». Cette répétition du
processus fait qu’à court terme il y aurait une dépréciation de la monnaie nationale et à long
terme une anticipation de dévaluation. En effet, selon eux : « (…) Lorsque les mouvements de
capitaux atteignent un niveau très important, ils renforcent considérablement le déficit de la
balance des paiements et donc les anticipations de dévaluation » (M. Raffinot, 1991153).
En effet, il fallait différencier les PED dont le financement reçu a eu un impact positif sur
la croissance permettant ainsi un remboursement sans coupure de la dette (ex : les NPI, l’île
Maurice…) des PED qui se sont heurtés à des difficultés croissantes de remboursement
(comme notre pays…). D’une part, les premiers groupes de pays se sont transformés en pays
153 Source op. cit.
ReFinancement de l’économie par
endettement extérieur
Déficit de la balance commerciale : X<Z
Impossibilité de remboursement du
service de la dette/du capital
Si l’investissement a un trop fort contenu en importations Z
qu’en exportations X
Répétition du processus de longue
période
Dépréciation à CT Anticipation de dévaluation à LT
120
nouvellement prêteurs. De l’autre, les seconds (qui sont aussi confrontés à des détournements
de fonds reçus avec la complicité des créanciers : « fuite des capitaux154 »)ont eu des
problèmes de remboursement et s’endettent toujours.
I. EVOLUTION DES THEORIES
Il faut souligner, d’après notre recherche, qu’après la fin des années 1980, il n’y avait
pas eu des théories qui analysent les problèmes de la balance des paiements des Pays en
développement. En fait, après de nombreuses années de débats théoriques autour de ce
sujet : qu’est l’Approche monétaire de la balance des paiements ou AMBP durant les
années 1970 et 1980, puis de sa restructuration les années 1990 par le Concessus de
Washington (WILLIAMSON, 1990) ; les années suivantes sont marquées par des analyses
théoriques, touchant essentiellement ces programmes dont le Fonds recommande aux pays
pauvres : ce sonttous des critiques à l’encontre de ces programmes « voués à l’échec »
d’après le propos de la plupart de ces auteurs théoriciens.
Contrairement à la théorie dont nous avons analysé précédemment, EINCHENGREEN
et WYPLOSZ (2004) ont souligné, que les pays ayant un volume de dette extérieure très
important et ainsi une réserve de devisesassez confortable, pourraient solutionner ces
problèmes de la balance des paiements que ceux ayant un faible niveau d’endettement
extérieur. Cette analyse est en contradiction avec celui des théoriciens mettant en lien
l’endettement extérieur et l’équilibre extérieur, dans notre analyse précédente, prônant que
ce fardeau d’endettement extérieur crée le déficit de la balance des paiements : J.-P
LAFFARGUE (1987) ; D. KESSLER (1985) ; G. FEDER (1980) reproduit dans l’ouvrage
de M. RAFFINOT (1991).
Une analyse de ces fondements théoriques des PAS soutenus par le FMI, c’est-à-dire
l’AMBP, a été faite par d’autres auteurs comme MORISSON G. (2010)…Et, tout comme
nous l’avons fait dans notre analyse des difficultés de la balance des paiements de
Madagascar, EASTERLY W. (2002) aaussi abordé ces analyses en adaptant préalablement
le modèle du FMI aux réalités socioéconomiques des PED. Ainsi, il l’a testé suivant des
groupes de pays. Cet auteur a aussi confirmé que le modèle du FMI comme base de son
programme aux PED n’est pas pertinent essentiellement du point de vue théorique car les
hypothèses fondamentales sont non fondées.
154 Des fuites de capitaux qui ne sont pas généralement motivés par des choix de portefeuilles mais ayant pour origine des transactions illégales (Cf. Concepts de dette odieuse).
121
C’est ainsi que la principale limite constatée par notre recherche est qu’il n’existe pas
des nouvelles théories d’analyse des problèmes de la balance des paiements, des Pays en
développement en général, à partir des années 1980. Il y a eu seulement des analyses
théoriques des différentes approches développées auaravant dont le fondement est le travail
de J. J. POLAK et la source de critique est la programmaion financière du FMI et le
Consensus de Washington, constituant une restructuration de ces programmes.Ces analyses
actuelles se sont surtout focalisées sur les échecs des PAS et de ce Conssensus. Pour cela,
de nombreux auteurs ont analysé les effets des mouvements internationaux de capitaux ne
profitant pas entièrement aux PED comme le travail de WEILER J. (1991) intitulé : « Les
mouvements internationaux de capitaux et les problèmes de balance des paiements ».
Et, ces difficultés rencontrées dans la balance des paiements qui perdurent dans ces pays
poussent d’autres auteurs de songer à une autre alternative. Tel est le travail de CLIFF J.
(2003), en ne songeant ni au PAS ni au Conssensus de Washington, titré : « Au-délà du
Consenssus de Washington ». Et, une des critiques remarquables de ces programmes est le
travail de J.STIGLITZ (2002)en soulignant des échecs de ces programmes par son édition
titré « La grande désillusion », marquant ainsi les attitudes de ces pays soumis aux
ajustements…
En récapitulation, le monde avait connu une forte volatilité des taux de change depuis que
le système de stabilité mis en place par le FMI s’est effondré en 1976, date à laquelle le
flottement généralisé de la monnaie a débuté. C’est pour toutes ces raisons, que le FMI – en
prenant le Modèle de Polak comme base de sa programmation financière auprès des PED – a
adapté ce modèle en change flexible en y introduisant le taux de change. Il a fait la prédiction
que les difficultés de la balance des paiements est le résultat du financement du solde global
de l’Etat par création monétaire sans contrepartie. C’est ainsi que cette forte volatilité est
devenu le centre d’inquiétude des théoriciens.
R. Dornbucsh, en 1976, a expliqué que cette forte volatilité des taux de change est due à
une impulsion monétaire du pays domestique. Effectivement, cette création monétaire (baisse
des taux d’intérêt), en supposant que la PPA et la PTINC sont vérifiées, induit une hausse de
la demande qui fait renchérir les prix. Par conséquent il y a baisse des exportations face aux
importations car il y a une perte de la compétitivité du pays, à court terme : forte dépréciation
par la PTINC. Mais, à long terme, il y a effet de l’ajustement automatique de la balance des
paiements car les agents économiques anticipent une appréciation des taux de change.
122
En outre, l’endettement d’un pays a un effet négatif sur la balance des paiements parce
qu’il débourse plus en dépenses de fonctionnement qui fait, par la suite, renchérir les
importations. En fait, il éprouve un besoin en biens d’équipements pour ses investissements
supposés par les théoriciens être productifs. Ainsi, il y a déficit commercial qui fait diminuer
les réserves et donc une impossibilité de remboursements de service de la dette.La revue de
littérature théorique après l’effondrement du système de Bretton Woods nous a
permis de voir que les causes des difficultés de la balance des paiements d’une
petite économie ouverte sont une politique monétaire non maitrisée – faisant hausser
considérablement les importations – menant vers la dépréciation cumulée de la
monnaie nationale. Et, après les années 1980, les théoriciens n’ont abordé qu’à des
analyses théoriques orientées essentiellement sur les échecs des PAS.
Ce dernier chapitre enchaîne l’analyse de ces différentes théories – aussi bien celles
réalisées durant la stabilité du SMI que celles élaborées après son règne – faceaux contextes
internationaux actuels mais surtout par rapport aux réalités des PED, en général, et de notre
pays, en particulier. Et, nous exposons notre construction théorique personnelle à vérifier pour
le cas malgache en faisant une adaptation des hypothèses fondamentales non vérifiées aux
PED, où le modèle est destiné, ainsi que des équations de base.
123
Chapitre 3 : Analyse et contribution théoriques
Nous avons vu ainsi, que les causes des difficultés de la balance des paiements des PED en
général sont les chocs externes de 1982 et les financements des investissemnts sociaux, pour
Madagascar, par endettement à outrance de1978 ainsi que d’autres facteurs. Ceux-ci ont
amené aux interventions du FMI, suite à l’éclatement de la crise de la dette de 1982, pour
imposer les PAS. Ces politiques sont inspirés sur le modèle de Polak depuis le début des
années 1980 qui n’ont apporté, généralement, que des effets négatifs dans leurs économies
selon la revue de littérature empirique.
Et, par une revue de littérature théorique, aussi bien des théories conçues durant le système
de Bretton Woods que des théories élaborées après cette période, ces difficultés de la balance
des paiements sont dues à une création monétaire non maîtrisée induisant la hausse de crédit.
Ainsi, l’analyse théorique approfondie qui suit a pour but de répondre à la question : par
référence à toutes ces théories, qu’en est-il de la situation
macroéconomiquedes PED en général et de Madagascar particulièrement, face
aux contextes internationaux actuels? Le but est d’élaborer à la fin de l’analyse un
modèle théorique adapté aux contextes actuels pour être testé au cas de Madagascar dans la
deuxième partie.
124
SECTION I : ANALYSE THEORIQUE APPROFONDIE FACE AUX CAS
DES P. E. D. ET CONTEXTES INTERNATIONAUX ACTUELS
Une question primordiale en économie est : « Comment ajuster la balance des
paiements ? » . En effet, nous pouvons voir et comprendre clairement le rouage d’une
économie en lisant sa balance des paiements qui retrace ses échanges réel, monétaire et
financier avec l’étranger. Pour effectuer cette analyse approfondie de la balance des
paiements, il faut répondre aux trois questions qui suivent, d’après la théorie économique
(KARLIN et DUFFLOUX, 2004155). La première question stipule que : « Les réceptions
des devises attendues dans le pays permettront-elles de faire face aux besoins en
devises prévues ? » Celle-ci s’intéresse à la quantité de devises dont l’économie d’un pays
a besoin pour payer le service de la dette extérieure, les importations… En fait, un pays doit
conserver un niveau minimal des réserves de devises pour pouvoir toujours faire face à la
demande de devises au marché de changes. Ainsi, il devrait calculer les entrées attendues face
aux besoins en devises qu’il prévoit.
La deuxième question précise que : « L’ensemble des agents, y compris l’Etat, a des
créances et des dettes sur le reste du monde. Les dettes globalement excèdent-elles
les créances et sont-elles supportables ? Ou, les créances dépassent-elles les dettes
et l’écart est-il politiquement acceptable ? » Elle s’intéresse à la comparaison entre les
créances et les dettes de l’ensemble des agents : PEG156. Il faut mettre le point sur les dettes
d’un pays vis-à-vis du reste du monde. En fait, la situation d’un pays est « viable » s’il arrive
à assurer les services de la dette à temps : pas d’arriérés et de cumulation de la dette parce que
ceux-ci sont faibles face aux créances. Sinon, le pays n’arrive pas à assurer à temps le
paiement de ses services de la dette et il y aurait une nécessité de refinancer l’économie en
s’endettant de nouveau. Ainsi, les dettes vont excéder les créances. A long terme, les dettes
deviendront insupportables car les recettes en devises ne permettront plus d’honorer ses
services.
Enfin, la dernière question annonce que : « Les phénomènes enregistrés par la
balance des paiements ne sont-ils pas à l’origine des conséquences négatives sur
l’économie du pays, en particulier la stabilité des prix ? » Des phénomènes enregistrés
par ce document pourraient anéantir l’économie : le financement de l’économie par
155 KARLIN et DUFFLOUX, 2004, « L’analyse de la balance des paiements ». 156Pour se réferer au concept de la PEG, il faut se référer à la première section du premier chapitre de cette même partie.
125
endettement. D’une part, c’est la cause majeure de la crise de la dette qui avait frappé les PED
en 1982. Celle-ci est due au dépassement des limites d’endettement supportables entraînant
l’impossibilité de remboursement. D’où, il n’est pas étonnant de constater dans ces pays, en
général, que le poids de la dette a aggravé considérablement leurs déficits extérieur et
budgétaire. En effet, suite à ce financement de l’économie, si les importations dépassent les
exportations, la balance commerciale est négative et la monnaie se déprécie. D’où, il y aurait
une ponction de la monnaie pour acheter des devises : créant des conséquences négatives à
l’économie suite à la baisse des investissements (offre). Ainsi, ce financement par
endettement perturbe la stabilité des prix (inflation) suite à cette récession.
A- LIMITES DE LA THEORIE FONDATRICE : Modèle de Pol ak
I- Théories d’ajustement de la balance des paiements157
Nous avons vu qu’il existe trois théories d’ajustement de la balance des
paiements : la théorie des élasticités critiques de J. Robinson (1937), l’approche par
l’absorption de S. S. Alexander (1952) et l’AMBP de J. J. Polak (1957) (K.
ARDALAN, 2005158). C’est cette approche de Polak – notre modèle de référence – qui avait
fait l’objet d’analyses des autres théoriciens ainsi que de ferventes critiques depuis les années
1970 où la stabilité du SMI s’est effondrée.
Robinson analyse les conditions à remplir pour que la dévaluation nationale puisse
améliorer la balance commerciale. Ceci veut dire qu’un pays pauvre avec une monnaie faible
(comme Madagascar avec l’Ariary) ne pourrait pas avoir une meilleure situation sur le
commerce extérieur s’il ne peut pas assurer l’élasticité prix/quantité de ses exportations par
rapport aux importations. Pour cela, il avait supposé que cette dévaluation a des effets sur la
balance commerciale si et seulement si l’élasticité étrangère (nationale) de la demande (offre)
des exportations et l’élasticité étrangère (nationale) de l’offre (demande) des importations sont
infinies : il y a suffisamment d’effet volume. Ainsi, si la balance de commerce est initialement
en équilibre et que les conditions précédentes sont vérifiées, une dévaluation améliore la
balance commerciale.
Pour sa part, Alexander a aussi fait cette conclusion dans son approche en soulignant
qu’en sous-emploi, non seulement la dévaluation aide à améliorer la balance mais, encore
plus, elle aide l’économie à se promouvoir au plein-emploi. Cette théorie n’arrive pas à capter
157 Elles sont l’extension de la Théorie d’ajustement automatique de la balance des paiements de D. HUME (1752) dont nous avons analysé dans le premier chapitre. 158 ARDALANK., 2005, « Les théories d’ajustement de la balance des paiements ».
126
les faits que les exportations des PED n’évoluent pas tant en quantité qu’en qualité. Ce
problème est aussi conjugué avec la faiblesse du prix mondial des exportations, surtout des
produits primaires depuis 1982, face aux importations des produits finis des pays riches à prix
élevés. En faisant le point sur ces deux approches, l’approche par l’absorption est « avancée »
par rapport à celle des élasticités car au lieu de se focaliser seulement sur le secteur extérieur,
l’analyse de l’absorption y ajoute le compte national. Mais, les deux approches se ressemblent
sur le fait de se focaliser toutes sur la balance commerciale.
L’AMBP de Polak au sein du FMI, tout comme l’approche d’Alexander, s’est stressée sur
le fait de réduire les dépenses (importations) accusées être à l’origine des déficits extérieurs
suite à une création monétaire non maitrisée (crédit). Néanmoins, l’approche par l’absorption
analysait la relation entre la production et les dépenses de consommation et d’investissement,
d’une part. De l’autre, l’AMBP est concentrée sur l’excès (la baisse) de la demande globale et
ses impacts augmentant (diminuant) ainsi la monnaie. Par définition, l’AMBP est centrée sur
l’effet du changement de la base monétaire suite au changement de la création de crédit et est
la base de la programmation financière du FMI aux PED depuis 1980.
En outre,le Monétarisme joue un rôle majeur dans ces théories d’ajustement de la
balance des paiements, depuis l’approche formulée par Alexander.
II- Rôles du « Monétarisme » dans ces théories d’ajustement de la balance des
paiements
Le FMI théorise et pratique le Monétarisme en économie ouverte : c’est l’extension du
Monétarisme en économie fermée de M. FRIEDMAN (1956159). En fait, selon lui, à court
terme, s’il y a sous-emploi, toute augmentation de la monnaie induit une hausse de la
production : c’est l’ « illusion monétaire ». Mais, s’il y a déjà un plein-emploi, toute
augmentation supplémentaire de la monnaie crée une inflation à long terme : « neutralité
monétaire ». C’est cette illusion qui différencie sa théorie de celle d’I. Fisher (1930160) :
Quantitativisme prônant la neutralité de la monnaie : la masse monétaire n’a pas d’effet sur
la production.
Le Monétariste avait influencé le FMI par son idéologie de stabilisation monétaire dans la
conduite de la politique monétaire de ses membres : « La stabilisation de l’accroissement de
l’offre de monnaie à un bas niveau est une condition indispensable de la stabilité 159 FRIEDMANM., 1956, « La théorie quantitative de la monnaie, une nouvelle présentation », Studies in the quantity theory of money, in Thorn (1971). 160 FISHERI., 1930, « The theory of interest: as determined by the impatience to spend income and opportunity to invest it”, New York, The Mac Millan Company.
127
économique »(M. Friedman, 1956161). Ainsi, le FMI a adapté cette théorie monétariste en
économie ouverte en la centrant sur l’approche par l’absorption d’Alexander. En effet, le
Fonds est d’inspiration néo-keynésienne car il reconnaît le rôle de l’Etat dans l’économie tout
en restant fidèle au principe de l’économie de marché. Celle-ci lui a conduit à faire la synthèse
entre le Monétarisme et le Keynésianisme. Cette approche joue un rôle important dans le
pouvoir du FMI, particulièrement, sur les économies des PED.
Le FMI a centré sa programmation financière aux PED sur cette approche d’Alexander,
utilisant l’équilibre sur le marché des biens et services ainsi que le bilan consolidé du système
bancaire pour démontrer que : « le déficit commercial est le résultat du déséquilibre intérieur
caractérisé par un excès de l’absorption par rapport au PIB. Cela se traduit par des
importations trop élevé induit par une hausse du crédit comparé à la masse monétaire.
Explicitement, si un pays consomme beaucoup plus qu’il ne produit, il est forcé de compenser
cette hausse de la demande par une demande étrangère ».
Polak avait aussi basé son modèle sur cette approche constituant la base de la
programmation financière du FMI au moment où il a été Directeur du Département des études
de cet Organisme en 1957. Et, c’est cette AMBP de Polak qui constitue aussi notre modèle de
référence et donc cette programmation du Fonds. Son but est d’expliquer les causes des
déficits de la balance des paiements et ainsi de recommander les actions politiques à appliquer
pour corriger les déséquilibres. Polak avait supposé que la PPA et la mobilité parfaite des
capitaux sont vérifiées en démontrant que « toute expansion du crédit supérieure au niveau
d’encaisses réelles désirées par les agents économiques entraîne directement une diminution
des réserves. En fait, ces agents se libèrent des encaisses non désirées en achetant des biens
étrangers. D’où, la baisse des réserves de devises, est le résultat direct d’une émission
excessive de la monnaie par rapport à la demande désirée. A long terme, il y aurait déficit
structurel des réserves internationales ». C’est la création monétaire non maitrisée qui produit
les déficits extérieurs : c’est le fondement du Monétarisme en économie ouverte.
Pourtant, de nombreux théoriciens ont fait une extension de ce modèle de Polak car limité
par ces hypothèses non fondées aux PED. Le FMI lui-même avait reconnu qu’elles n’y sont
pas vérifiées (W. Easterly, 2002162) mais il a quand même basé sa programmation financière
sur ce modèle. Nous faisons son adaptation dans la section suivante.
161 C’était une proposition de M. FRIEDMAN la plus populaire ; basée sur des recherches empiriques de très longue période : des données d’analyse de plus d’un siècle. 162EASTERLYW., August 2002, “An identity crisis? Testing IMF Financial programming”, Centre for Global Department, Working Paper No.9, 33 pages.
128
III- Limites et critiques du modèle fondateur
1). Limites du modèle de référence
L’une des caractéristiques essentielles de ce modèle est sa simplicité. Deux raisons
fondamentales expliquent cette simplification. D’un côté, elle est basée sur la période à
laquelle le modèle était conçu : après les deux guerres mondiales. Ainsi, l’auteur a dû faire
face à une énorme pénurie des données qui étaient disponibles pour des analyses statistiques
et/ou économiques. Par conséquent, il s’est limité uniquement aux données qui étaient
normalement disponibles partout : le crédit intérieur, et les importations. La seconde raison
était la focalisation du modèle sur une variable clé que le gouvernement pourrait contrôler
facilement : création de crédit sur lequel est basée l’assistance financière du FMI et sur lequel
est fondé l’argument principal du modèle.
2)Critiques du modèle de Polak
a-Critiques du régime de change fixe
Ce modèle avait été conçu durant la stabilité du SMI. Tout d’abord, la fixité ne permet pas
à l’autorité monétaire de mener une politique monétaire autonome. En fait, si le pays est
déficitaire, l’intervention de cette autorité sur le marché consiste à vendre des devises :
acheter sa propre monnaie. D’où, il y aurait une contraction de la monnaie interne induisant
une restriction. C’est le résultat de l’attaque à l’origine du déficit : le pays sera contraint
d’augmenter le crédit pour donner une orientation plus expansive à la politique monétaire
pour résorber la récession. Il y a un effet inverse en cas d’excédent. En change fixe, c’est le
taux de change qui détermine la politique monétaire.
Ensuite, le régime de fixité est incapable de résister aux mouvements spéculatifs.
Les agents affirment qu’on gagne beaucoup plus en spéculant sur une dévaluation
(réévaluation) dans un régime de fixité. En effet, si ces agents anticipent que les réserves de
l’autorité monétaire vont diminuer (augmenter) respectivement suite à un déficit (excédent),
ils vont faire un achat (vente) massif des devises pour les revendre (racheter) après moyennant
une plus-value. Cela veut dire qu’ils vont faire une attaque à ces réserves en spéculant sur la
position extérieure de cette autorité monétaire.
Enfin, différentes économies ont abandonné ce régime de change fixe après 1973.
b- Critiques de la PPA : loi du prix unique
Les quatre hypothèses de la loi du prix unique ne sont pas toujours vérifiées auprès des
PED où le modèle est destiné. La première stipulant l’absence des coûts de transports est
129
irréaliste. En réalité, les transports des marchandises, d’un pays à un autre, que ce soit
terrestre ou maritime ou aérien, ont des coûts qui sont fonction de la distance entre les
coéchangistes et du poids relatif des marchandises en question. Autrement dit, les coûts de
transports constituent un obstacle aux échanges.
La deuxième hypothèse annonçant que l’information disponible sur les prix pratiqués dans
chaque pays est à coût nul est non fondée car le principal problème repose sur l’information
disponible sur les prix. Effectivement, les marchés sont confrontés aux problèmes de non
transparence des informations financières, essentiellement celles sur les prix et leurs
acquisitions supposent des coûts onéreux. Selon R. LUCAS (1978163), « Les prix reflètent
parfaitement toutes les informations disponibles ».
La suite de l’hypothèse dicte qu’il y a absence d’obstacle à l’échange. Explicitement, la
loi du prix unique sur laquelle est fondée la théorie de la PPA suppose qu’il n’y a pas de
système protectionnisme. Ceci est très contradictoire à la réalité car nombreuses sont les
économies qui pratiquent un fort protectionnisme en créant des zones d’échange164 pour
protéger leurs marchés.
Enfin, la dernière hypothèse annonce qu’il y a une homogénéité des biens à défaut de
laquelle les écarts éventuels des prix pourraient être liés à des différences de qualité. En effet,
les produits que chaque pays conçoit ne sont pas toujours de la même qualité même s’ils ont
la même marque. Alors, il pourrait y avoir une différence des prix liée à la différence de la
qualité des produits. Ainsi, la loi du prix unique nécessite d’être remise en question. C’est
ainsi que nous faisons son adaptation dans la section suivante pour tenir compte de ces
différents facteurs menant à la non vérification de la loi du prix unique.
c- Critiques de l’hypothèse de la parfaite mobilité des capitaux
L’économie des PED, en général, est semi-ouverte : économie faiblement monétarisée qui
veut dire que le spread est égal à zéro comme l’a supposé le modèle. Cependant, l’entrée (la
sortie) de capitaux ne dépend ni du taux d’intérêt national ni de celui de l’étranger. Plus
précisément, même s’il y a une hausse des taux d’intérêt national, il y a faible entrée des
capitaux (cas de Madagascar) car les investissements sont non attrayantsn’enchantant pas les
capitaux étrangers. D’une façon particulière, le rôle joué par le taux d’intérêt sur les flux de
163LUCAS R. J., (1978), “Asset prices in an exchange economy”, ECONOMETRICAS, Vol. 46, N°6, pp 1426-1445.C’est l’hypothèse de la théorie des anticipations rationnelles de Lucas. 164 Par exemple les pays européens par la zone Euro mais il y a aussi les marchés régionaux comme le cas de certains pays d’Afrique : le SADC, le COMESA, la COI ; dont notre pays est un des membres… tout comme notre appartenance à l’AGOA des Américains.
130
capitaux extérieurs ne correspond pas aux réalités de financement extérieur des PED où le
modèle est destiné. De plus, les hypothèses régissant les entrées de capitaux à un pays : les
conditions de rentabilité, de sécurité et de rapidité ; n’y sont pas vérifiées.
Les conditions de rentabilité supposent que les capitaux se placent là où les conditions de
sa rémunération sont attractives : lorsque les taux d’intérêt baissent à un endroit, les capitaux
cherchent à se placer ailleurs. La différence des taux d’intérêt des PED est non significative
voire même négative. Celle-ci constitue une barrière à la mobilité des capitaux car les taux
d’intérêt y sont non attractifs.
Les conditions de sécurité peuvent être aussi bien politiques qu’économiques. Les
conditions politiques sont l’absence des risques d’étatisation, la stabilité du régime en place,
la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, la possibilité de rapatriement des
bénéfices… Toutefois, la plupart des PED (pays africains) est confrontée aux crises politiques
(cas de Madagascar presque tous les dix ans). Celle-ci n’attire pas du tout les capitaux
extérieurs. Et, parmi les conditions économiques figurent l’assurance que les capitaux vont
être judicieusement utilisés de manière que ne se pose pas le problème de leurs
remboursements. Pourtant, la réalité est tout autre dans ces pays car ils rencontrent des
difficultés de remboursement. Elles sont dues à la mauvaise gestion des ressources
(détournement de fonds). Plus précisément, les programmes sont non cohérents, les
responsables sont non compétents, il n’y a pas de rigueur dans la gestion des ressources,
l’environnement (le marché) est non maîtrisé et l’investissement (le projet) est mal choisi.
C’est pour toutes ces raisons qu’il y avait eu intervention des IFI (comme le FMI pour
corriger les problèmes de balance des paiements, la Banque mondiale pour lutter contre la
pauvreté) aux PED en imposant les PAS. Ces ajustements tendent, en fait, à adapter les
structures de l’économie nationale aux exigences du SMI car ces désagréments cités
empêchent la parfaite mobilité des capitaux.
Enfin, les capitaux se placent de préférence dans les secteurs rapides (secteurs
d’exportations) selon la dernière hypothèse : conditions de rapidité. Mais, dans les pays
pauvres, les exportations sont très faibles (cas de Madagascar durant plusieurs décennies) et
constituées en partie par des produits primaires à faible cours mondial. Néanmoins,
l’investissement dans ces secteurs ne crée qu’une faible valeur ajoutée ne résolvant que très
marginalement le chômage, d’une part. De l’autre, avec la DTE dans ces pays, le prix de ces
produits exportables ne couvrira guère celui des produits finis importés. D’où, les
investissements ne se placeraient pas dans ces secteurs. Alors, face à tous ces arguments, la
parfaite mobilité des capitaux reste encore à vérifier aux PED où le modèle est destiné.
131
d-Critiques sur la politique économique recommandée
Suivant ce modèle de référence, la politique à appliquer est une politique monétaire
restrictive en préconisant l’augmentation du taux d’intérêt pour réduire le crédit et stimuler
l’épargne supposée sensible à ce taux. Mais, la réduction du crédit a un impact réel négatif
que le modèle a oublié d’évoquer : recéssion économique. En fait, cette baisse du crédit
domestique réduit les investissements. Par conséquent, la production diminue : progression du
chômage. Et, il a souligné que l’augmentation du taux d’intérêt stimule l’épargne. Mais, dans
les PED (comme Madagascar), l’épargne est non significative voire même inexistante car ces
pays sont très pauvres et ont un niveau de revenu très faible. Néanmoins, l’existence d’une
épargne suppose l’existence d’un revenu important pour ne pas être entièrement et
immédiatement consommé par son bénéficiaire lors de son acquisition. Ce qui est loin d’être
le cas dans les PED où le coût de la vie est très élevé et ne cesse d’augmenter face à un revenu
très faible. D’où, l’épargne est non significative dans les villes et dans les campagnes. De
plus, le taux d’intérêt rémunérant les dépôts dans les pays pauvres ne couvre guère le taux
d’inflation. Par conséquent, ces derniers préfèrent « garder son argent en bas de laine » ou
« thésauriser » plutôt que de le déposer dans les institutions financières. D’où, cette politique
économique ne stimule pas l’épargne mais renvoie plutôt à une récession faisant davantage
progresser le chômage.
3) Nonprise en compte de la notion des anticipations rationnelles
Ce modèle n’évoque pas la notion des anticipations rationnelles, nonobstant
l’inconvénient du régime de fixité réside dans son incapacité à résister aux attaques
spéculatives des agents rationnels sur les réserves de la banque centrale. Ainsi, en présence de
ce régime, il y a une possibilité d’attaques spéculatives lorsque les agents anticipent que les
réserves de cette autorité vont être épuisées.
De même, le modèle a omis d’évoquer les anticipations sur le niveau général des prix,
suite à la hausse de la masse monétaire due à l’expansion de crédit : anticipation sur
l’inflation. Explicitement, la hausse de la liquidité fait accroître la demande agrégée face à
une offre inélastique à très court terme que le modèle a supposé. D’où, l’écart entre l’offre et
la demande est compensée par une hausse du niveau général des prix ou inflation qui est
ignoré par le modèle. Cet effet est moins bénéfique pour le pays car il le rend moins
compétitif sur le marché extérieur. Il s’ensuit alors une hausse des importations due à l’écart
des prix intérieurs (qui augmentent) et des prix extérieurs.
132
4) Nonidentification des causes de l’excès de crédit intérieur sur l’économie
Les causes de l’excès de crédit, source des déficits de la balance des paiements, ne sont
pas clairement identifiées. Mais, Polak a seulement supposé, comme l’a fait le Monétarisme
en économie fermée, que c’est le financement monétaire des dépenses publiques qui fait
augmenter le crédit intérieur d’un pays165. Pourtant, ce type de financement induit un effet
d’éviction aux privés. D’où, il y a une baisse des activités économiques. Il s’ensuit de même
une baisse de la masse monétaire en circulation et ainsi une récession : le chômage
progresserait.
5) Non séparation des effets prix et effets quantités
Selon ce modèle, les déficits de la balance des paiements sont dus à l’excès de crédit
intérieur qui conduit directement à une baisse des réserves de devises. C’est à ce niveau que
se posent les critiques car il n’y a pas de séparation de l’effet prix et de l’effet quantité sur
cette variation des réserves. En fait, le problème consiste à savoir si cette diminution des
réserves est due à un effet prix : dévaluation locale ou à un effet quantité : diminution de la
quantité des devises. Le modèle suppose que le régime de change soit fixe, alors cette limite
n’est pas trop grave en ce qui concerne ces réserves car le taux de change est fixé c’est-à-dire
que cette diminution des réserves est le résultat de l’intervention de l’autorité monétaire pour
vendre les devises au marché pour que la monnaie ne se déprécie pas. Ce n’est pas le cas en
ce qui concerne le PIB nominal car on ne peut pas séparer les deux effets sur cette variable.
Plus exactement, la hausse du PIB nominal, dans le modèle, est due effectivement à une
augmentation des importations suite à l’accroissement de l’absorption.
De plus, ce n’est pas seulement ce modèle de référence qui présente des limites mais aussi
les extensions de ce modèle comme celles formulées par l’Ecole de Chicago.
B. LIMITES DE L’EXTENSION DE LA THEORIE FONDATRICE
I. Simplicité de l’A. M. B. P. del’Ecolede Chicago
Cette approche de Polak est réputée être « évolutionnaire » par Johnson qui avait baptisé
son extension de l’AMBP être « révolutionnaire » (POLAK J. J., 2001166) dans un cadre de
long terme. Mais, les rouages dans l’explication des déficits de la balance des paiements des
165 C’est l’hypothèse fondamentale des Monétaristes – l’inflation est due au financement monétaire du solde global de l’Etat : création monétaire sans contrepartie – qui fait que ces théories d’ajustements de la balance des paiements constituent une extension du Monétarisme de Friedman : Monétarsime en économie ouverte. 166POLAK J. J., 2001, “The two monetary approaches to the balance of payments: Keynesian and Johnsonian”, Authorized for distribution by PAUL MASSAN, August, IMF Working Paper, Research Department, 25 pages.
133
deux approches sont à peu près les mêmes dans un régime de fixité. Pour cela, il avait prédit
qu’une hausse du crédit induit une baisse des réserves sans qu’il y ait effet sur la demande de
monnaie, en supposant que le PIB, le taux d’intérêt et le niveau des prix sont exogènes. Cette
AMBP johnsonienne peut être comprise, seulement, si la création de crédit domestique n’a
pas d’impacts sur la demande de monnaie. Si l’effet inverse se produit, il n’y aura pas une
baisse des réserves (démonstration mathématique non fondée).
1) Critiques de l’approche de H. G. Johnson (1972)
C’est à ce niveau que se posent les critiques sur cette AMBP johnsonienne car une hausse
du crédit induit une augmentation de la liquidité et donc de la demande de monnaie : c’est la
« préférence pour la liquidité » de J. M. Keynes liée par trois motifs. Les demandes de
monnaie pour motif de transactions et de précaution (fins futures) sont une fonction croissante
du revenu (ex : demande de monnaie à des fins de consommation/épargne d’une partie de
revenu pour prévenir contre une catastrophe naturelle). Et, la demande de monnaie pour motif
de spéculation est fonction décroissante des taux d’intérêt sur le marché des capitaux. En
effet, les spéculateurs vont acheter des titres contre de la liquidité s’ils pensent que le taux
d’intérêt va baisser, pour les revendre dans le futur car ils ont des perspectives de plus-value.
Le cas inverse se produit s’ils anticipent une moins-value. Ce sont ces trois motifs de la
demande de monnaie que Johnson avait négligé dans le rouage de sa démonstration car en le
considérant, il ne peut pas aboutir à la conclusion que la hausse du crédit conduit à la baisse
des réserves. Ainsi, son analyse est aussi très simpliste et non fondée.
Enfin, l’AMBP de Johnson est centrée sur trois idées principales. La première, évoquant
que la balance des paiements est un phénomène essentiellement monétaire, résume le contenu
de l’approche dans son ensemble qui fait qu’une hausse de la liquidité conduit à un déficit
extérieur (dû à la hausse des importations). La deuxième, stipulant que le stock monétaire
peut être changé par la création de crédit ou le changement des flux de réserves, souligne le
fait que le crédit intérieur et les réserves constituent les contreparties de la masse monétaire
(base monétaire). C’est dans la dernière idée : la monnaie est un stock c’est pourquoi une
théorie adéquate de la balance des paiements doit intégrer les stocks et les flux monétaires ;
que les critiques se posent car la balance des paiements n’enregistre que des flux. En effet,
c’est dans la PEG qu’on enregistre des stocks d’actifs financiers, établie en dehors de la
balance des paiements.
134
2) Analyse de l’approche monétaire par M. Mussa (1974)
Mussa a analysé l’extension de l’AMBP, qui selon lui n’est pas un phénomène
exclusivement, mais essentiellement monétaire, par les effets de la taxation sur la balance des
paiements. Cet auteur a démontré que la prédiction selon laquelle la hausse de la taxation
améliore la balance des paiements car elle décourage les importations est trompeuse. En fait,
celle-ci fait renchérir les produits importés face aux produits exportés ainsi il y a excédent
commercial. Pourtant, cet auteur a souligné que cette taxation induit une hausse de la masse
monétaire qui implique une hausse des dépenses, avec un PIB exogène à court terme, qui est
compensée par les importations : déficit commercial.
II. Cadre d’analyse du F. M. I. par rapport au modèle de référence : change flexible
1)Opportunités du régime de change flexible
Le change flexible possède plusieurs opportunités. Ses avantages en termes d’ajustement
ont été soulignés par les Monétaristes (M. FRIEDMAN, 1953167) : « Lorsque les prix varient
lentement au cours du temps, l’ajustement du taux de change nominal est moins coûteux
qu’un ajustement des prix et des salaires lorsqu’une variation du taux de change réel est
requise pour retrouver l’équilibre ». Cette question est reprise par d’autres théoriciens comme
R. MUNDELL (1960168) : « La flexibilité des changes est particulièrement indiquée lorsque
l’économie est frappée par des chocs réels externes. C’est le cas des pays fortement
exportateurs de produits primaires et des pays où la dette extérieure est élevée ». En outre, la
flexibilité permet aux économies nationales de se prémunir des conjonctures extérieures. En
effet, la non-intervention de l’autorité monétaire au marché des changes permet un isolement
des conjonctures car les ajustements s’opèrent librement par les fluctuations des changes.
Ensuite, les changes flexibles permettent le rééquilibrage automatique de la balance des
paiements. En fait, un pays déficitaire qui voit son taux de change se dégrader va bénéficier
d’un effet prix compétitif à terme. D’où, il y a un retour à l’équilibre extérieur suivant le
phénomène d’ajustement automatique de la balance des paiements par la variation du taux de
change (D. HUME, 1752169). Mais, celle-ci se réalise à condition qu’il y ait effet volume de la
condition de MLR (J. ROBINSON, 1937170).
167FRIEDMANM., 1953, “The case for flexible exchange rates”, dans FRIEDMAN M., Essays in Positive Economics, University of Chicago Press, Chicago, pp 157-203. 168MUNDELLR., 1960, “The monetary dynamics of international adjustment under fixed and floating exchange rates”, Quarterly Journal of Economics, 74, pp 227-257. 169 Source op. cit. (Chapitre 1, Section I). 170 Source op. cit. (Chapitre 2, Section I).
135
Enfin, le régime de flottement a la capacité de résister aux mouvements spéculatifs car les
fluctuations sont quotidiennes et il est moins lucratif de faire une attaque spéculative qu’en
fixité.
Ce régime de flexibilité ne nécessite pas l’intervention de l’autorité monétaire171 au
marché de changes car cette institution est supposée n’ayant plus des instruments pour
défendre sa propre monnaie. D’où, ceci permet pour ses partisans de flexibilité de mener une
politique plus autonome et ainsi d’alléger la contrainte extérieure. Cela veut dire que la
politique monétaire ne dépend plus de la position extérieure. Si ce dernier est déficitaire,
l’ajustement se réalisera par une dépréciation de la monnaie. Généralement, les changes
flexibles doivent permettre d’éviter que les instruments de politique économique soient
affectés à un objectif de taux de change : politique monétaire autonome.
2)Difficulté engendrée par le régime de change flexible
Néanmoins, face à ces différentes opportunités, le régime de flexibilité connait une
difficulté majeure : la volatilité des changes. Le phénomène de volatilité est observé dans le
monde depuis la chute du système de Bretton Woods et constitue une inquiétude que de
nombreux travaux théoriques tentent de résoudre. Ces recherches sont en quelque sorte une
extension du modèle de Polak en régime de flexibilité comme la théorie de R. Dornbusch
(1976172) expliquant le phénomène de surajustement des changes. Cependant, tout comme
notre modèle de référence, ce modèle connait différentes limites.
III. Limite dela théorie de surajustement des changes
Dornbusch a pris aussi comme cadre d’analyse une petite économie ouverte en régime de
flexibilité en y ajoutant des hypothèses supplémentaires comme la flexibilité des prix à long
terme mais rigide à court terme… Il a démontré qu’un choc monétaire permanent dans le pays
implique une baisse des taux d’intérêt. Il y a ainsi une fuite des capitaux entraînant une forte
dépréciation à court terme. Cependant, les agents connaissent les taux de change à long terme
car ils anticipent une appréciation résultant de la PTINC et l’équilibre ne se rétablit que
lorsque la PPA est restituée.
Tout comme le modèle de Polak, ce modèle de Dornbusch connaît des limites face aux
hypothèses de travail, aux concepts de son analyse. Tout d’abord, la PPA tout comme la
171 C’est effectivement ce qui a le plus marqué la pensée monétariste en faveur du taux de change flexible. M. FRIEDMAN a résumé sa pensée dans sa phrase célèbre : « Il faut laisser le chien remuer la queue et non la queue remuer le chien ». La queue étant le taux de change et le chien l’économie nationale. 172 Source op. cit. (Chapitre 2, Section II).
136
parfaite mobilité des capitaux sont non fondées aux PED car ils sont à faible pouvoir d’achat
et peu monétarisés. Et, même s’il y a une hausse du taux d’intérêt national, cela
n’influencerait guère les capitaux étrangers. Par conséquent, la baisse du taux d’intérêt qu’il
évoque n’induirait en aucun cas un mouvement des capitaux significatif dû au fait que les
conditions de l’entrée des capitaux sont non vérifiées.
Le modèle n’a pas de dynamique de quantité car à court terme, la baisse des taux d’intérêt
pourrait induire un effet positif sur l’activité économique : hausse des investissements
renchérissant la production. Cependant, l’effet inverse se produit dans le long terme car la
hausse de la monnaie induit une hausse des prix pénalisant les consommateurs. En effet, « la
transmission des fluctuations des changes aux prix domestiques est quatre fois plus
importante dans les marchés émergents que dans ceux des pays développés » (CALVO et
REINHART, 2000173).
Enfin, l’anticipation d’appréciation future, suite à cette dépréciation immédiate, nécessite
que la condition de MLR soit vérifiée. Or, les PED ont des difficultés à équilibrer leur balance
commerciale par la dévaluation. En effet, Madagascar a une monnaie faible mais celle-ci n’a
jamais influencé sa balance commerciale. Ainsi, nous testons économétriquement si la
dévaluation améliore cette balance dans le paragraphe suivant.
C- TESTS ECONOMETRIQUES DE L’HYPOTHESE D’AJUSTEMENT
AUTOMATIQUE DE LA BALANCE COMMERCIALE
Les tests économétriques qui suivent ont pour but de voir si Madagascar pourrait ajuster sa
balance commerciale par la dévaluation. Ainsi, nous utilisons deux variables
macroéconomiques que sont la balance commerciale et les taux de change présentant une
tendance à la hausse durant le cadre d’analyse. Pour cela, nous avons recours au logiciel
GRETL174 et les testant par la méthode des MCO pour voir si la hausse des taux de change
induit une dégradation de la balance commerciale (coefficient significativement négatif).
Econométriquement, nous testons le modèle avec constante : ttt eaaBC ε++= 10
173CALVO G. AND REINHART C. M., 2000, « Fear of floating », The Quarterly Journal of Economics, Vol. 117, N°2, Mai, pp 379-408. 174 C’est l’un des deux logiciels économétriques que nous utilisons pour tous les tests économétriques de notre travail de recherche pour l’analyse du cas de Madagascar, avec EViews 4.1. GRETL est l’acronyme de Gnu Regression Econometrics and Time series-Library. C’est un logiciel économétrique très usité par les Universités en France.
137
Les résultats issus de GRETL avec des données d’analyse trimestrielles de 1982 à 2011175
sur la balance commerciale et le taux de change de l’Euro contre l’Ariary, en entrant dans
<modèles>, <moindres carrés ordinaires>, <spécifier le modèle> se présentent ainsi :
Modèle 15: MCO, utilisant les observations 1982:1-2 011:4 (T = 120) Variable dépendante: BC
Écarts type HAC, largeur de bande 3 (Kernel Bartlet t) Coef Erreur Std t de Stud. p. critq
Const 124,361 28,2874 4,3963 0,00002 *** Euro -0,270135 0,0325188 -8,3070 <0,00001 ***
Moy. var. dép. -200,8902 Éc. type var. dép. 301,0273
Somme carrés résidus 3021490 Éc. type de régres 160,0183 R2 0,719804 R2 ajusté 0,717429 F(1, 118) 69,00702 p. critique (F) 1,89e-13 Log de vraisemblance -778,2988 Critère d'Akaike 1560,598 Critère de Schwarz 1566,173 Hannan-Quinn 1562,862 Rho 0,729433 Durbin-Watson 0,538607
*** coefficient significatif (rejet H0) car p. crit ique<0,05
Le modèle se présente ainsi :
ttt eBC ε+−= 27,036,124
(4,39) (-8,30) (.) t-stat R2=0,71 ; DW=0,53
Tous les coefficients sont significativement différent de 0 car les tests de significativité
rejettent H0 pour tous les coefficients : les t-statistiques en valeurs absolues sont tous
supérieurs à 1,96 et p-critique<p-lu de 0,05176. Ceci veut dire que la variable explicative
eexplique significativement la variable expliquée BC. Et, le modèle est de bonne qualité car le
coefficient de détermination R2 est élevé et égal à 0,71. Néanmoins, le modèle indique qu’il y
a une forte autocorrélation des erreurs car la statistique de Durbin Watson est proche de 0.
Ainsi, pour le cas de Madagascar, une hausse des taux de change (données d’analyse
montrant généralement une tendance vers le haut donc une dépréciation cumulée de l’Ariary)
induit une dégradation de la balance commerciale (signe négatif). Autrement dit, l’hypothèse
d’ajustement automatique de la balance commerciale par la dévaluation n’est pas
vérifiée pour le cas de notre pays car si le taux de change de l’Euro contre l’Ariary
augmente de 100%, si toutes choses étant égales par ailleurs, la balance
175 Ces données sont présentées en Annexe. 176 C’est la probabilité de référence=0,05 ou 5% en économétrie pour tous les tests de significativité des coefficients.
138
commerciale malgache se dégrade de 27,01%. Comme ces théoriciens l’ont reconnu,
Madagascar a des difficultés à ajuster sa balance commerciale par la dévaluation. Il est
étonnant que le FMI recommande encore dans son PAS à Madagascar la politique de
dévaluation alors que nous n’avons jamais gagné un effet compétitif favorable avec un Ariary
faible. Ceci nous conduit à analyser les contenus de ce programme du FMI.
D. ANALYSE DE LA PROGRAMMATION FINANCIERE DU F. M. I. BASEE
SUR LA THEORIE FONDATRICE ET DES EFFETS DE
L’ENDETTEMENT EXTERIEUR
I. Vérification du contenu de la programmaton financière du F. M. I. aux P. E.
D.comme Madagascar
1)Limites théorique et pratique de la programmation financière du FMI aux PED
Le FMI a ainsi montré dans sa théorie le rôle joué par le taux de change qui est un des
variables d’ajustement que Polak a ignoré dans son modèle, en travaillant dans un cadre de
flexibilité comme celui de Dornbusch et dans le cadre d’une petite économie ouverte. Il a
établi des relations entre les variables des trois secteurs d’activités qu’il a utilisées dans sa
théorie : secteurs public, monétaire et extérieur pour analyser les problèmes de la balance des
paiements. En pratique, il recommande aux pays les actions politiques nécessaires à
entreprendre afin de surmonter les déséquilibres.
Mais, les modèles ont ses limites aussi face aux hypothèses fondamentales restrictives
comme : la PPA, la mobilité parfaite des capitaux et la stationnarité de la vélocité monétaire.
En fait, nombreux sont les théoriciens qui ont reconnu que celles-ci sont non vérifiées aux
PED où le modèle est destiné. Ainsi, nous vérifions ces hypothèses pour le cas de Madagascar
dans le sous-paragraphe qui suit. Et, ses limites dans la pratique sont : le pays ne profite plus
de sa propre politique (manque d’appropriation) et la plupart des conditionnalités imposées ne
sont pas adaptées à l’économie des PED en général comme la politique de dévaluation, la
hausse des taux d’intérêt n’attirant pas les capitaux…
2)Tests économétriques des hypothèses fondamentales
Notre but est de vérifier économétriquement si ces hypothèses fondamentales des théories
analysant les problèmes de balance des paiements sont vérifiées à Madagascar. En premier
139
lieu, nous testons la PPA pour voir s’il y a une égalité des pouvoirs d’achats entre la France177
et Madagascar. Ensuite, nous testons la parfaite mobilité des capitaux entre ces deux pays. Et,
enfin, pour voir s’il y a une variation constante entre la masse monétaire de la grande Ile et sa
production nationale, nous testons la stationnarité de la vélocité monétaire.
a-Testsde l’hypothèse de la PPA
Ces tests sont faits suivant des données d’analyse trimestrielles de 1982 à 2011 en ayant
recours au logiciel EViews178. Nous utilisons les variables macroéconomiques niveaux de prix
malgache et français et le taux de change de l’Euro contre l’Ariary ; suivant la PPA absolue :
*0 tt ePbP = .
Les résultats des tests par MCO de P et eP* se présentent comme suit :
Dependent Variable: P Method: Least Squares Date: 08/26/12 Time: 14:29 Sample: 1982:1 2011:4 Included observations: 120
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
eP* 0.002406 3.26E-05 73.79619 0.0000
R-squared 0.951232 Mean dependent var 317.6638 Adjusted R-squared 0.951232 S.D. dependent var 281.8909 S.E. of regression 62.25148 Akaike info criterion 11.10854 Sum squared resid 461154.4 Schwarz criterion 11.13177 Log likelihood -665.5124 Durbin-Watson stat 0.142962
Ainsi, d’après ces résultats automatiques d’EViews, il n’y a pas égalité de pouvoir d’achat
entre Madagascar et la France décrit par l’équation qui suit :
P=0,002 *eP (73,79)
(.) t-stat 2R =0,95, DW=0,14
Le modèle est de très bonne qualité car le coefficient de détermination est très élevé estimé
à 0,95 tandis que la statistique de DW proche de 0 présage une forte autocorrélation des
erreurs. Et, le coefficient est significativement différent de 0 car le t-statistique de 73,79 est
177 Le choix de ce pays : la France, est dûau fait qu’elle est le principal pays partenaire de notre pays dans le cadre du commerce international. 178 C’est le second logiciel économétrique : EViews dont nous utilisons pour nos tests économétriques et ces données des tests de la PPA sont présentées en Annexe.
140
largement supérieur au t-lu de 1,96179 et aussi la probabilité calculée nulle est inférieure à
0,05. Et, concernant les résultats obtenus, la France a un pouvoir d’achat de 415,62 fois
plus élevé que Madagascar d’après ces résultats car l’Ariary a une faible valeur par
rapport à l’Euro. Ainsi, l’hypothèse de la PPA n’est pas vérifiée entre eux.
b-Tests de l’hypothèse de la mobilité parfaite des capitaux
Tester les mouvements de capitaux entre ces deux pays en échange nous intéresse aussi
pour voir s’il y a une parfaite mobilité des capitaux. Nous utilisons aussi EViews pour tester
l’équation *0ici = en utilisant les données trimestrielles de 1982 à 2011 sur les taux directeurs
de la Banque centrale de Madagascar et les taux d’intérêt enFrance, en pourcentages180.
Les résultats des tests par la MCO se présentent comme suit :
Dependent Variable: i Method: Least Squares Date: 08/26/12 Time: 20:36 Sample: 1982:1 2011:4 Included observations: 120
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
i* 1.580647 0.113138 13.97102 0.0000
R-squared -2.341893 Mean dependent var 13.20308 Adjusted R-squared -2.341893 S.D. dependent var 4.740171 S.E. of regression 8.665434 Akaike info criterion 7.164859 Sum squared resid 8935.679 Schwarz criterion 7.188089 Log likelihood -428.8916 Durbin-Watson stat 0.050339
Ainsi, l’équation de la régression entre les taux d’intérêt de ces deux pays s’écrit :
i =1,58 *i (13,97)
(.) t-stat 2R =-2,34, DW=0,05
Le modèle de régression estimé est de mauvaise qualité car le coefficient de détermination,
en valeur absolue, est positive tout comme la statistique de DW proche de 0 présageant ainsi
une faible autocorrélation des erreurs. Mais, le t-stat de 13,97 est supérieur au t-lu de 1,96 ce
qui veut dire que le coefficient du modèle est significativement différent de 0 et que de plus la
probabilité calculée est largement inférieure à 0,05 rejetant ainsi H0.
179 C’est le t-lu=1,96 (de la table de Student) pour n supérieur ou égal à 30 servant de référence pour les tests de significativité des coefficients. Le nombre de nos observations est n=120 pour des données trimestrielles de 1982 à 2011. 180 Ces données des tests de la parfaite mobilité des capitaux sont aussi présentées en Annexe.
141
Ainsi, l’hypothèse de la parfaite mobilité des capitaux n’est pas vérifiée à Madagascar car
il n’y a pas une égalité entre les deux taux. Et, même si les résultats empiriques
soulignent une importance des taux d’intérêt malgache par rapport à ceux de la
France : 1,58 fois ; ceci n’est pas évident car l’Ariary est faible face à l’Euro. Il n’y a
pas parfaite mobilité des capitaux car il n’y a pas de rentabilité importante de capitaux comme
aux pays riches, pas de sécurité garantie des capitaux (due aux crises politiques presque tous
les dix ans) et les secteurs d’exportations sont peu développés à Madagascar…
c-Tests de la stabilité de la vélocité monétaire
Nous testons aussi la stationnarité de la vélocité monétaire comme l’ont supposé ces
théories d’inspiration monétariste. Effectivement, si la masse monétaire et la production
nationale ne varient pas dans le même sens, il y a une inflation ou un chômage.
Nous utilisons des données d’analyse annuelle de 1982 à 2011 sur M2 et le PIB nominal
pour calculer la variable macroéconomique V181. Avant de tester sa stationnarité, en ayant
toujours recours à EViews, nous devons calculer le nombre de retards p retenu182 sur 30
observations :
- Calcul du nombre de retards de la série V
Après avoir sélectionné la série V, nous allons sur <quick>puis <estimate VAR>. Nous ne
présentons ici que les résultats du nombre de retards retenu : p qui minimise les deux critères
d’AIC et de SC et pour lequel le coefficient est significativement différent de 0.
Les résultats du calcul de nombre de retard se présentent comme suit :
Sample(adjusted): 1991 2011 Included observations: 21 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
V V(-9) 1.15E-07
(5.8E-08) [ 1.99504]
181 Ces données sur V sont présentées en Annexe après calcul en utilisant les données sur M2 et le PIB. Ce sont des données annuelles. 182 Le nombre de retards p est le nombre de décalage de la variable ou de la série sur elle-même. Dans toutes les étapes des tests économétriques de l’analyse des séries temporelles de notre partie pratique, ce calcul du nombre de retards constitue un préliminaire. Ces calculs du nombre de retards se basent sur les critères d’Akaike (Akaike Info Criteria ou AIC) et de Schwarz (Schwarz Criteria ou SC) pour lesquels on ne retient que le nombre de retards qui minimise ces deux critères significativement.
142
C 6.57E-06 (2.3E-06) [ 2.84343]
V 1.000000 (3.2E-16) [ 3.1E+15]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 7.09E-12 S.E. equation 8.42E-07 F-statistic 1.37E+30 Log likelihood 271.7287 Akaike AIC -24.83130 Schwarz SC -24.28417 Mean dependent 1.52E+08 S.D. dependent 6.97E+08
Le nombre de retard qui minimise les deux critères d’AIC et de SC est p=9 c’est-à-dire la
vitesse de circulation de la monnaie de 9 années passées influencent sa vitesse en cours. Le
modèle de régression est de très bonne qualité car le coefficient de détermination est égal à
l’unité. De plus, le coefficient du modèle est significativement différent de 0 car le t-
statistique de 1,99 est supérieur au t-lu de 1,96. Avec ce nombre de retards estimé
automatiquement par le logiciel, nous pouvons procéder aux tests de stationnarité de cette
série temporelle décalée de 9 périodes (années) pour voir si l’hypothèse est vérifiée ou non.
- Tests de stationnarité de V avec un retard p=9
Après avoir sélectionné cette série, nous passons dans <quick>, <series statistic>, <unit
root test>. Notre test de stationnarité est basé automatiquement sur le critère d’AIC avec un
retard égal à 9 en niveau. Mais, nous devons choisir le modèle à tester (en niveau ou avec
constante ou avec constance et tendance183) en lisant le graphique qui suit :
183 La présentation détaillée de ces méthodes économétriques feront l’objet du premier chapitre de la partie 2 car c’est dans cette partie que nous consacrons l’analyse pratique pour les tests de la théorie choisie pour l’analyse du cas de Madagascar. Le choix de modèle à tester se fait pratiquement après la représentation graphique de la série pour pouvoir lire son évolution : en niveau (sans constante) ou avec constante ou avec constante et tendance…
143
Graphique N°7 : Evolution de la vélocité monétaire malgache de 1982 à 2011
Source : Sortie de GRETL de l’évolution de la vitesse de circulation de la monnaie de 1982 à 2011.
Cette figure montre une tendance vers le bas pour la première phase, avant 1995 et suivie
d’une évolution presque constante depuis le flottement généralisé de la monnaie malgache en
1994. Ainsi, nous choisissons le modèle (4) ou modèle sans constante (<none>) pour tester
cette stationnarité de la série V par Augmented Dickey Fuller test (test ADF184).
Les résultats des tests de stationnarité de V en niveau se présentent comme suit :
Null Hypothesis: V has a unit root Exogenous: None Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.130873 0.7162 Test critical values: 1% level -2.647120
5% level -1.952910 10% level -1.610011
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
En niveau, la série V est non stationnaire car le t-statistique de 0,13 est supérieur aux
valeurs critiques quel que soit les seuils statistiques de 1, 5 et 10% donnés automatiquement
par EViews. En outre, la probabilité calculée de 0,71 est largement supérieure à 0,05 ce qui
signifie que la série est non stationnaire et nous rejettons ainsi l’hypothèse H0. Nous
184 En économétrie, nous pouvons tester la stationnarité d’une série temporelle soit par les tests de Dickey Fuller ou DF soit par les tests de Dickey Fuller Augmenté ou DFA ; dont nous présentons clairement aussi dans la deuxième partie de notre recherche.
144
procédons ainsi par première différenciation <1st difference>pour rendreVstationnaire185 par
les résultats suivants :
Null Hypothesis: D(V) has a unit root Exogenous: None Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.025100 0.6658 Test critical values: 1% level -2.650145
5% level -1.953381 10% level -1.609798
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Après la première différence, V est encore non stationnaire car le t-stat de -0,02 est encore
supérieur aux t-critiques du tableau et la probabilité calculée de 0,66 dépasse encore la
probabilité de référence de 0,05.
Par deuxième différenciation <2nd difference>, les résultats se présentent :
Null Hypothesis: D(V,2) has a unit root Exogenous: None Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.017955 0.6798 Test critical values: 1% level -2.653401
5% level -1.953858 10% level -1.609571
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Nous n’avons pas pu stationnariser cette série car après une deuxième différenciation, elle
est encore non stationnaire186. Nous pouvons confirmer par le biais de ces tests que la
vitesse de la circulation de notre monnaie est non stationnaire contrairement à ce
que les Monétaristes et ces auteurs expliquant les déficits de la balance des
paiements des PED l’ont supposé dans leurs modèles. D’ailleurs, nombreux sont les
auteurs qui affirment ces résultats, mais ceci n’a pas empêché le FMI à retenir cette hypothèse
185 Les séries non stationnaires doivent être stationnariser en procédant par première ou deuxième différenciation ; et celles-ci sont aussi étalées dans la deuxième partie de notre travail. En fait, ce sont les séries non stationnaires, présentant des tendances ou des saisonnalités, qui intéressent l’analyse économétrique des séries temporelles et donc l’économie. 186 Or, normalement, les données économiques sont intégrées d’ordre 1 ou au plus intégrées d’ordre 2 mais celle-ci est peut-être à cause des données utilisées pour la série V qu’on a eu après calcul personnel du rapport entre le PIB nominal et l’agrégat monétaire M2. Mais ce qui est essentiel, c’est que nous avons pu savoir qu’elle est non stationnaire d’après les tests économétriques après une deuxième différenciation, elle reste toujours non stationnaire.
145
de travail (W. EASTERLY, 2002187). Toutes les hypothèses fondamentales de ces
modèles de l’AMBP sont non fondées à Madagascar.
3)Critique de la politique économique recommandée par le FMI
A la différence de l’approche de Polak, le FMI a expliqué comme source de déficit – et
non pas comme une simple hypothèse – le financement monétaire du solde global de l’Etat :
création monétaire sans contrepartie. Ceci induit une tension inflationniste et ainsi le déficit
de la balance commerciale. Pour cela, le FMI a prôné une restriction de crédit accordé au
secteur public ainsi qu’au secteur privé : politique monétaire restrictive. Pourtant, cette
politique qu’il juge efficace pour le rétablissement des grands équilibres macroéconomiques a
un impact restrictif aux activités, essentiellement elle induit une récession et ainsi un
chômage. De plus, le libéralisme qu’il prône fait davantage profiter aux pays riches qu’aux
pays pauvres comme Madagascar…
Ceci nous conduit à analyser profondément la convenance de cette programmation aux
réalités des PED en général, et de Madagascar en particulier ; face aux contextes
internationaux actuels dans le paragraphe suivant après avoir prouvé la non-vérification des
fondements théoriques chez nous.
II. Non-convenance du modèle de F. M. I. pour Madagascar face aux cas des P. E. D.
et contextes internationaux actuels
1)Descriptiongénérale des situations politiques et économiques malgaches188
L’univers économique malgache est longtemps désarticulé parce qu’il n’y a pas
d’interdépendance fonctionnelle entre les différents secteurs. Et, l’économie est largement
induite de l’extérieur mais ne profite pas pleinement aux populations. En effet, dans les
années 1970, il y a eu une prise de participation majoritaire par l’Etat dans la plupart des
secteurs renforçant davantage la dépendance extérieure de Madagascar. Les choix
d’investissements publics réalisés à cette période sont, en outre, hors critères de rentabilité,
conjugués avec un déclin des activités productives internes, une baisse des flux de capitaux
publics et des investissements directs ne favorisant pas la croissance. Ces investissements sont
financés par l’endettement à outrance de la fin des années 1970 par le pétrodollar.
187 Source op. cit. 188 C’est un apercu général fruit de la revue de littérature (comme le travail de P. HUGON, 1986, « La politique d’ajustement structurel à Madagascar ») couvrant notre période d’analyse en soulignant les grandes lignes c’est-à-dire tous les secteurs d’activités macroéconomiques analysés dans la description de l’économie en étant la première étape de la programmation financière du FMI.
146
Ainsi, la population a eu des difficultés et problèmes pour leurs besoins de
consommations en produits fabriqués par ces industries car ils sont coûteux et rares. Notre
économie est aussi marquée par une DTE annuelle surtout depuis la baisse du cours mondial
des produits primaires exportés par les PED en 1982189. Mais, notre pays a aussi subit les
effets de la hausse des taux d’intérêt des Etats-Unis en contractant ces endettements depuis
1978 par le biais de cette politique d’investissement à outrance expliquant la cumulation de
nos arriérés jusqu’à nos jours.
Essentiellement, la crise de la dette des PED durant cette période a été le résultat de la
baisse de valorisation des exportations de culture de rente comme le café, la vanille, le girofle
(même dans la grande Ile) ; conjuguée avec ce Choc Volcker190 durant la période précitée car
le Nord voulait le retour des capitaux qu’ils ont offerts chez nous pour résorber leur crise. Et,
ce sont les pays pauvres qui ont soufferts de ces conséquences directes. En fait, les agents ont
eu un comportement de minimisation des risques : grande vulnérabilité aux chocs extérieurs et
donc pas de maximisation des gains. L’économie des PED a été longtemps marquée par le
non-développement des secteurs financiers.
En outre, notre pays est marqué presque tous les dix ans par des instabilités politiques
menant vers des crises économiques ferventes, comme les cas récemment en 2002 et 2009
mais aussi en 1991. Celles-ci créent la sortie des investisseurs étrangers alors que nous avons
déjà vu que ces derniers ne sont pas attirés à investir chez nous face à ces mauvaises
conditions. Ce sont des investisseurs qui s’interessent aux exploitations minières de longue
période qui sont abondants chez nous rapportant plus pour eux que pour notre pays. De plus,
des mesures de politiques économiques prises par les dirigeants politiques sont parfois non
adéquates à notre situation économique, comme la politique de détaxation prise en 2004 et
2005 qui a encore provoqué un boom des importations face à des exportations qui ne
subissent pas des évolutions durant des décénnies en renforçant davantage notre déficit
commercial et donc la baisse de la valeur de l’Ariary.
Or, face à ces réalités à Madagascar, le FMI lui impose encore des conditionnalités
s’avérant inadaptées à ces situations car il occasionne des effets néfastes sur l’économie
comme la politique de dévaluation et la hausse des taux d’intérêt de ses PAS.
189 Ce choc externe a eu des répercussions négaives graves sur la plupart du commerce extérieure des pays africains comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun… mais aussi Madagascar même si c’est faiblement par rapport à celles des ces deux économies (une analyse approfondie de ces mécanismes seront présentées en Partie III, Chapitre 3). 190 Durant cette période avec la crise des pays riches, les Etats-Unis ont augmenté brusquement ses taux d’intérêts constituant un choc pour les pays pauvres : portant le nom de responsable de la Banque fédérale de l’époque : Paul VOLCKER.
147
Incontestablement, ce sont les pays riches qui en tirent avantages comme l’illustre leur
stratégie de « dévaluation artificielle » qui suit. Donc, face à ces situations, quelles sont les
mesures récentes prises par le FMI ?
2)Conditionnalités des PAS non adaptées aux PED mais avantageusesaux centres
a-Effets néfastes de la politique de dévaluation et de la hausse des taux d’intérêt pour les
PED comme Madagascar
- Politique de dévaluation
Madagascar souffre d’une perte de valeur de sa monnaie nationale depuis des années, si
on se réfère aux données d’analyse191 du taux de change, qui n’induit pas un effet compétitif
favorable car les exportations sont toujours faibles par rapport aux importations et quela
hausse de ce taux de change induit une dégradation de la balance commerciale chez nous
d’après les tests économétriques précédents. Néanmoins, la dévaluation est recommandée,
principalement par le FMI, dans les PAS – avec le support de l’autre IFI – dans le but de
hausser la compétitivité des pauvres : « Sans l’appui de la Banque mondiale, la politique
d’ajustement sans dévaluation ne pouvait plus convaincre. Dès lors, la dévaluation devenait
inévitable », (P. Guillaumont, 2000).
En effet, la dévaluation est une des trois composantes du traitement universel des IFI avec
le libéralisme et la zone franche. Force est de constater que la dévaluation crée un effet
dévastateur sur l’économie des pays pauvres parce qu’elle est une mesure antiéconomique et,
en partie, est responsable du renforcement de la pauvreté (J. J. Ratsietison, 2003192) dans ces
pays. Tous ces problèmes ont lieu parce que non seulement les exportations de ces pays
n’évoluent pas généralement mais, encore plus, elles sont constituées en masse par des
produits primaires à faible cours mondial depuis 1982. Ceci n’est pas étonnant car la majorité
de la population de ces pays pauvres vive de l’agriculture ce qui fait que cette politique – qui
n’est pas accompagnée d’une promotion des exportations – est accusée être à l’origine de la
pauvreté et de la famine actuelle. Or, l’effet positif de la dévaluation sur la balance
commerciale a lieu, du moins à court terme, s’il y a un effet volume pouvant améliorer la
balance commerciale parce que le prix des exportations baisse par rapport à celui des produits
importés. C’est une condition difficile à réaliser par les pays pauvres.
191 Toutes les données d’analyse sont présentées en Annexes. 192 RATSIETISONJ. J., 2003, « Regard critique et voie alternative pour le développement de Madagascar : utopie ou simple pragmatisme », La réponse d’un Malgache à la pratique des Institutions de Bretton Woods, Licencié en sciences économiques (Université d’Antananarivo), Diplômé ESSEC (Cergy France), 20 pages.
148
Ratsietison a encore souligné qu’à Madagascar, cette politique de dévaluation faisait
perdre à notre monnaie 540% de sa valeur à fin mars 1992 avec la « dévaluation
négociée193 ». Mais, « par la suite, cette perte de valeur s’est accélérée considérablement –
suite au flottement de 1994194 – avec une dépréciation cumulée de quelque 4 250% ». Ainsi,
d’après cet auteur, cette politique n’a jamais emmenée vers une amélioration de la
compétitivité nationale mais au contraire à une difficulté économique et surtout sociale
comme nous l’avons déjà analysé.
Tout de même, il y a trop d’écart entre les taux calculés par cet auteur et les nôtres qui
sont estimés à 109,46% en 1994195. En fait, celle-ci a un effet inflationniste : chez nous si on
se réfère seulement à cette période de forte baisse de valeur de notre monnaie, le taux
d’inflation en 1994 est aussi le plus élevé estimé à 41,7% et à 45,1% en 1995196, ce qui
pénalise les ménages. Formellement, la dévaluation alimente l’inflation et faisant ainsi baisser
la demande interne. En fait, la croissance a été négative en 1994 : -0,1%. C’est le cycle de
pauvreté défini par cet auteur qui se rétrécit sur son centre et se reproduit indéfiniment
couplé avec de l’insécurité et de la corruption généralisée. Effectivement, cette hausse des
prix pénalise les ménages et ainsi il y a baisse des pouvoirs d’achat qui signifie renforcement
de la pauvreté. Il n’est pas étonnant de constater alors la recrudescence de l’insécurité tant en
ville qu’en campagne tout comme la corruption. Cette dernière se généralise dans tous les
domaines sociaux malgré la présence d’un bureau anti-corruption dans ces pays pauvres
(comme le BIANCO à Madagascar).
Nous présentons graphiquement ce cycle de pauvreté par rapport à cette phrase de
Ratsietison qui caractérise de nombreuses économies des PED comme la nôtre :
193 C’est le régime de semi-fixité du marché de changes malgache de 1982 à 1993. 194 C’est le flottement généralisé instauré en Mai 1994 sous l’instigation des IFI avec l’instauration du MID ou Marché interbancaire des devises. 195 Notre calcul personnel des données annuelles sur le taux de change de l’Euro contre l’Ariary, présentées en Annexe, ont nié ces taux très élevé de dépréciation précisés par RATSIETISON dans son travail car nous avons trouvé que le FMG face au FF a perdu plus de 109,46% de sa valeur en 1994 face au début du flottement : calcul fait personnellement suivant les données de la BCM dans ses BIS, séries annuelles. 196 Ces données sont présentées dans l’analyse de la Partie II, Chapitre 3.
149
Graphique N°8 : Cycle de pauvreté
Source : J. J. Ratsietison, 2003.
En outre, une autre source de problèmes est que les pays pauvres sont des price taker
c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun moyen et pouvoir sur la fixation des prix. Selon le FMI
(1981197) : « La plupart des PED n’ont aucun moyen d’action sur les prix en monnaie
étrangère des importations et des exportations. Quelle que soit la politique qu’ils adoptent,
notamment en pratique de change, les termes extérieures de l’échange ne s’en trouvent pas
modifiées » (in P. Hugon, 1986198). En un mot, les PED (Madagascar) ont des difficultés à
ajuster leur balance commerciale par la dévaluation et que les termes de l’échange ne cessent
de se détériorer.
Les secteurs qui profitent de la dévaluation sont ceux non productifs comme les
propriétaires fonciers, les titulaires de devises… mais aussi l’Etat car celle-ci fait accroître
leurs recettes et modifier la répartition des revenus. Pourtant, le but est généralement
l’accroissement de la rentabilité du secteur agricole qui n’est pas du tout le cas qui se produit.
Effectivement, on constate dans la grande Ile, depuis des décennies, un retard de ce secteur :
désorganisation des circuits de collecte, les agriculteurs malgaches subissent des grands
problèmes face à l’esprit profiteur des collecteurs en voyant leurs problèmes vis-à-vis de
l’écoulement de la production face aux mauvais états des infrastructures comme la majeure
partie des routes nationales. Ainsi, ils achètent à des prix très bas leur production. Face à cette
situation, il est difficile d’atteindre le but d’accroître la rentabilité du secteur agricole, d’une
part. De l’autre, accroître les recettes nettes d’exportations n’est pas évident car elles sont
197 FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL, 1981, « Rapport annuel », FMI, PP 183. 198 Source op. cit.
Dévaluation Inflation importée
Insécurité et corruption
généralisées
Baisse de la demande interne
150
constituées, essentiellement, par des produits primaires à faible prix mondial et les qualités et
le respect des normes internationales ne sont pas toujours suivies.
- Politique monétaire restrictive : hausse des taux d’intérêt
Cette hausse des taux d’intérêt est une des conditionnalités du FMI dans ses PAS qui est
aussi une des mesures induisant un impact restrictif à la vie économique. Effectivement,
comme nous venons de le vérifier, Madagascar ne réunit pas toutes les conditions nécessaires
pour les mouvements de capitaux. Ainsi, c’est le capital rentier qui prospère davantage. Afin
de se justifier à cet égard, le FMI affirme que ces taux d’intérêts élevés attirent les capitaux
étrangers dont le pays a besoin pour relancer ses investissements. Ce qui n’est pas probable
parce que les PED, où l’ajustement structurel est appliqué, sont à économie semi-ouverte ce
qui veut dire que les mouvements des capitaux ne sont pas expliqués par la baisse ou la hausse
des taux d’intérêt. Pratiquement, les capitaux qui y sont attirés sont volatils et prennent la
direction d’autres cieux au moindre problème ou quand une meilleure perspective de profit
apparaît ailleurs. Essentiellement, les investisseurs n’y sont attirés que par une exploitation
des ressources minières de longue date. Tel est le cas chez nous avec les exploitations
minières de QMM de Rio Tinto à Fort Dauphin, le projet Ambatovy de Sheritt à
Moramanga…
b-Politique de dévaluation aux PED : source des avantages pour les pays riches avec leur
dévaluation artificielle
- Illustration des avantages gagnés par les pays riches dans la « dévaluation artificielle »
Ces dernières années, les puissances économiques du monde ont opté à des dévaluations
artificielles pour renforcer davantage leur domination sur le commerce international. La Chine
– connaissant une forte accélération de sa croissance économique199 – tire profit de cette
politique de dévaluation tout comme les Etats-Unis. En fait, ces pays industrialisés ne
rencontrent pas les problèmes majeurs précités que les PED font face car leurs infrastructures
sont très modernisés, leurs moyens de production sont hautement sophistiqués (comme les
machines industrielles, etc.), leurs monnaies fortes. Toutes ces facettes de modernisation
couplées avec leurs choix d’investissements bien définies leur orientent davantage à la
croissance économique et ainsi au développement. De plus, ces pays, spécifiquement la
Chine, exportent des produits non seulement aux pays pauvres, comme à Madagascar, ou
quelques pays riches ; mais elle arrive à couvrir les quatre coins du monde de leurs produits
199 La Chine est devenue deuxième dans le classement mondial.
151
manufacturés. C’est ainsi qu’elle profite de la dévaluation exprès du Yuan car l’effet volume
est bien vérifiée chez elle. Cette dévaluation « profiteuse » de la Chine est à l’origine des
ferventes discussions en 2010 sur le marché mondial des devises. En fait, plusieurs pays
critiquent la Chine d’avoir profité d’un avantage commercial abusif en maintenant la valeur
de sa monnaie à la baisse rendant leurs produits plus attrayants à l’étranger ; créant ainsi un
effet immitateur.
Il en est de même pour les Etats-Unis qui ont injecté par exprès pour quelques jours
seulement, en 2010, des centaines de milliards de Dollars dans leur économie. Cette injection
de la monnaie fait tomber la valeur du Dollar américain rendant les exportations américaines
encore plus compétitives. La hausse de la masse monétaire en circulation induit une hausse de
la demande en devises étrangères, ainsi il y a baisse de la valeur du Dollar au profit des
devises étrangères mais celle-ci rend, en retour, beaucoup plus compétitives ses exportations.
Les Etats-Unis200, par le biais de cette politique immitée veulent se défier de la Chine.
Ainsi, pour remettre de l’ordre à cette situation, en 2010, le G-20201 a convenu de déployer
des efforts pour soumettre les taux de change de leurs monnaies aux lois de marché. Cela veut
dire que ces pays ne peuvent plus faire exprès de dévaluer leurs monnaies pour gagner un
effet compétitivité mais c’est la loi de l’offre et de la demande au marché mondial des devises
qui aura le dernier mot. Pour cela, ils se sont engagés à ne plus recourir à des dévaluations
artificielles de leurs monnaies. Par la même occasion, ils ont aussi exhorté les économies les
plus avancées à être vigilantes concernant une volatilité excessive des taux de change et les
mouvements financiers désordonnés202 dans le monde.
- Conséquences de cette dévaluation artificielle sur l’économie mondiale
Cette dévaluation « fructueuse » de la Chine crée un effet imitateur menant vers une
« guerre des devises203 ». En effet, celle-ci a créé des tensions entre les gouvernements du
monde au sujet des marchés de change et surtout face à ces stratégies de dévaluation
artificielle des pays riches. En effet, la dépréciation du Dollar américain ou du Yuan chinois
200Pour ne pas se dénoncer de cette injection exprès de liquidité dans l’économie, dans le but de hausser considérablement la compétitivité, le Président américain a fait souligné à ses homologues que : « la force du Dollar américain repose au final sur la vigueur fondamentale de l’économie américaine ». C’était le propos du Président, BARACK OBAMA, des Etats-Unis lors de cette période comme réplique à ses critiques. 201 C’était lors du Sommet du G-20 à Séoul en Corée du Sud, en Novembre 2010, ayant pour but de « mettre de l’ordre » dans ces soucis causés par la dévaluation artificielle des puissances industrielles : la Chine, les Etats-Unis, le Japon… pour éviter la guerre des devises. 202 Ces phénomènes sont enregistrés depuis la crise financière internationale de 2008 surtout aux Etats-Unis et en Europe frappée par la crise de la zone Euro. 203 C’est la dénomination émise par le Ministre des finances brésilien, GUIDO MONTEGA, à l’occasion de ce Sommet du G-20 en 2010 par ce phénomène créant un effet immitateur.
152
provoque une remontée de la valeur des autres monnaies du monde. En outre, plusieurs
économies émergentes disent avoir souffrir d’une perte de compétitivité internationale en
raison de ces dévaluations artificielles. De plus, entre puissance, les Etats-Unis reprochent à la
Chine d’avoir sous-évalué sa monnaie car celle-ci rend les produits chinois plus compétitifs et
attrayants et les Etats-Unis sont directement touchés par ce phénomène alors que la moitié de
son déficit commercial s’explique par les échanges chinois.
Et, un autre effet de cette guerre de devises, le Japon est également intervenu sur le
marché des changes pour abaisser artificiellement la valeur du Yen. En effet, le Japon importe
la totalité des matières premières dont il utilise pour la transformation à cause de son territoire
pas trop vaste et des catastrophes naturelles répétitives comme le séisme violent mais parfois
le tsunami. Toutefois, il exporte plus de produits finis à prix accessibles dans le monde,
surtout les voitures. C’est pour toutes ces raisons qu’on qualifie l’économie japonaise d’
« économie à pied d’argile » même si sa balance commerciale est excédentaire mais mesuré à
partir de cette incapacité à fournir des matières premières pour la transformation industrielle.
Par conséquent, le Japon, par peur de cette stratégie de dévaluation engagée par la Chine, a
imité aussi le phénomène. En effet, cette politique de dévaluation fructueuse entreprise par la
Chine, faisant augmenter sa compétitivité, risque de faire perdre au Japon son rang mondial.
Pourtant, les principales victimes de toutes ces politiques des pays industrialisés sont les
pays pauvres, en recul économique résultant de toutes ces stratégies, qui n’exportent que
faiblement et en majorité des produits primaires mais importent beaucoup plus de produits
finis à des prix exorbitants.
Par conséquent, un autre participant204 de ce Sommet a souligné qu’ « on devrait se
concentrer sur des questions mondiales et non sur le Yuan ou une autre monnaie spécifique
comme le Dollar parce que ce sont les autres pays en dehors de ces puissances qui endossent
les conséquences de ces dévaluations artificielles ». Le Directeur général du FMI de
l’époque205a félicité le Plan d’action formulé par cette réunion visant à renforcer le cadre
international de la politique économique en vue d’une reprise mondiale surtout depuis la crise
financière internationale de 2008. Pour cela, il a aussi observé que les dirigeants de ces pays
riches ont demandé au FMI l’approfondissement des travaux sur tous les aspects du SMI
notamment la volatilité des mouvements de capitaux. Or, récemment, cet Organisme a
204 C’est le propos du Vice-ministre chinois des affaires étrangères, CUI TIANKAI, lors de la clôture de ce Sommet en 2010. 205 Le Directeur général du FMIà cette époque est Mr DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, prédécesseur de CHRISTINE LAGARDE, la Directrice du Fonds actuelle.
153
renforcé sa gamme des instruments de prêts206. Néanmoins, ces différents consensus ne font
pas profiter aux pays pauvres qui sont les principales, sinon les premières, victimes des chocs
et surtout de la politique de dévaluation source de la pauvreté. De plus, ils n’ont pas les
moyens adéquats d’appliquer cette dévaluation car leurs exportations sont faibles et ne
respectent pas les normes internationales, en général.
c-Mesures d’atténuation de ces situations prises par le FMI
Ainsi, face à ces situations : accablantes aux pays du Sud et abusives des pays du Nord, le
FMI a appliqué de nouvelles règles pour les conditions des prêts en axant, depuis mi-2009, les
« Critères de réalisation structurelle207 » sur les domaines essentiels pour tous les prêts, y
compris ceux qui appuient les programmes des pays à faible revenu. Le FMI a alors accordé
davantage plus de souplesse mais moins de conditions dans les programmes qu’il appuient
pour être mieux adaptées à la situation particulière des pays concernés et sont centrés sur les
questions à résoudre dans l’immédiat pour surmonter la crise. En un mot, la conditionnalité
est maintenant centrée davantage sur les objectifs fondamentaux. Mais, existe-t-il un
changement de la situation dans les PED depuis ces soi-disant réformes, comme
Madagascar qui est de nouveau frappé par la crise sociopolitique depuis 2009 ?
En fait, ces conditionnalités, induisant des méfaits aux économies des pays pauvres,
doivent être respectées pour bénéficier de leurs prêts. Pourtant, comme les théories l’ont
affirmé, l’endettement extérieur a des conséquences sur la balance des paiements comme la
montre l’analyse suivante.
III. Conséquences de l’endettement extérieur sur la balance des paiementsdes PED
1)Effets négatifs de l’endettement extérieur sur la balance des paiements et sur l’économie
Jusque-là, nous avons réfléchi sur les causes des déficits de la balance des paiements suite
à une création monétaire non maitrisée mais aussi les conséquences négatives des politiques
recommandées par le Fonds à Madagascar et aux PED, en général. Tous ceux-ci sont dus aux
financements de ces problèmes macroéconomiques. Or, l’endettement extérieur d’un pays a
un effet négatif sur sa balance des paiements.
206 Ce sont des stratégies prises surtout depuis 2010 pour faire face à la crise financière internationale mais aussi et surtout à la crise de la dette en Europe. Ces renouvellements des instruments de prêts sont dejà développés en Chapitre 1, section II. 207 Comme exemple de ces critères de réalisations structurelles : la politique de dévaluation dont nous analysons profondemment dans cette recherche.
154
Mais, nombreux sont les théoriciens qui ont confirmé le contraire comme J.-P. Laffargue,
1987 ; D. Kessler, 1985 ; G. Feder, 1980208 soulignant que : « le financement d’une économie
par endettement est censé créer une croissance en supposant une liaison fixe entre la
croissance du produit et l’investissement : « le financement extérieur est destiné à
l’investissement productif ».
C’est là que les critiques se posent car les PED, comme Madagascar, ayant contracté des
financements depuis les années 1960, n’ont pas réjoui de cet effet positif de la dette. Dans
bien des cas, le financement extérieur est venu combler simplement le déficit budgétaire,
l’achat d’actifs spéculatifs ou tout simplement alimenter la fuite des capitaux et surtout les
déficits de la balance commerciale des paiements. En fait, ces retournements des situations
sont expliqués par différentes raisons dont (1) le mauvais choix des investissements : que sont
non productifs ou sociaux, dans la plupart des cas209, ne créant pas de rentabilité (ou à
rentabilité douteuse) suffisante pour les remboursements, (2) les « détournements de fonds »
des dirigeants politiques ou des proches du pouvoir – avec la complicité des créanciers du
Nord – et, enfin (3) l’inexistence d’un effet volume ou effet compétitif favorable. Tous ceux-
ci sont couplés avec la baisse du cours mondial des matières premières des pays du
Sud depuis 1982. Tous ces phénomènes induisent des difficultés à générer les devises
nécessaires pour le remboursement de la dette.
Effectivement, dans ces pays pauvres, l’endettement extérieur n’a été
qu’exceptionnellement contracté en vue de la réalisation d’investissements directs non
productifs. Ceux-ci induisent une hausse des importations (c’est-à-dire que le pays consomme
beaucoup plus qu’il ne produit) pour relancer ces investissements renforçant ainsi le déficit
commercial et l’impossibilité de remboursements des dettes. Tout ceci veut dire que le pays
éprouve un fort besoin à s’endetter de nouveau pour rembourser l’ancienne dette d’une façon
indéfinie. Or, « l’importance des mouvements des capitaux renforce considérablement les
anticipations de dévaluation » (M. Raffinot, 1991210).
Pourtant, la conception théorique des keynésiens sur l’endettement extérieur montre que
l’Etat fait recours à ceci pour relancer l’économie c’est-à-dire qu’il favorise la relance de la
demande globale entraîné par l’effet accélérateur, une hausse plus que proportionnelle de
208 M. RAFFINOT, 1991. Source op. cit. 209Durant la période d’investissement à outrance malgache, il y a quand même eu financements des investissements productifs, par la création des entreprises par l’Etat qui n’ont marché que pour peu de temps, mais qui n’ont pas donné de rendement nécéssaire au remboursement de la dette. 210 M. RAFFINOT, 1991. Source op. cit.
155
l’investissement, qui provoque à son tour une augmentation de la production. C’est à ce
niveau que les critiques se posent aussi car en résumé, cette conception keynésienne souligne
que c’est le déficit public qui est à l’origine de l’endettement et que ceci engendre la
croissance. Ce qui n’existe pas toujours en réalité car le déficit public crée de l’endettement et
ceci implique un nouveau déficit : commercial (hausse de la demande des biens
d’équipements pour relancer les investissements publics) exigeant de nouveau le recours à
l’endettement. Autrement dit, la croissance préconisée par les Keynésiens est improbable.
En outre, cet emprunt à l’extérieur lèse le niveau de vie de sa population selon les
Classiques car cette dernière anticipe un impôt futur pour le remboursement. Ce qui fait que
dans le temps présent, en étant rationnel, les agents économiques épargnent plus (ce qui
signifie une réduction de la demande induisant une baisse de l’offre) pour le paiement futur
car ils anticipent une hausse des impôts.
Enfin, l’endettement peut aussi avoir des impacts sur le niveau des prix ou inflation selon
les théoriciens des anticipations rationnelles. Effectivement, c’est le niveau général des prix
qui est la seule variable qui puisse ajuster la valeur réelle de la dette et la somme actualisée
des soldes budgétaires futurs anticipés. En un mot, les entreprises augmentent le niveau des
prix de leurs produits dû à la hausse des prélèvements fiscaux que l’Etat leur applique pour le
paiement futur de la dette.
C’est le caractère insupportable de ce déficit de la balance des paiements, couplé avec
celui du budget de l’Etat, qui a conduit le FMI à la nécessité de mettre en œuvre les PAS
assortis de ces différentes conditionnalitésprécitées provoquant des effets négatifs sur
l’économie. Ainsi, pour atténuer ces méfaits des PAS, les IFI ; comme le FMI ; font
une réorganisation de la dette pour donner un souffle à l’économie.
2). Restructuration de la dette extérieure des PED
a-Restructuration globale : rationnement de crédit
Le rationnement de crédit se fait en deux étapes : sélection adverse : avant d’accorder le
financement, ils font le choix des pays pouvant bénéficier de ces aides suivant des critères
préétablies ; et aléa moral : après avoir accordé l’aide, ils font un suivi de son utilisation (J.
Stiglitz, 2001211).
211 STIGLITZ J. E., 2001, “Failure of the Fund: Rethinking the IMF response”, Harvard International Review.
156
b-Rééchelonnement de la dette : traitement traditionnel
- Club de Paris
C’est un groupe informel des créanciers publics qui recherchent des solutions coordonnées
et durables pour les pays endettés faisant face à des difficultés de paiements. Ses membres
consentent à rééchelonner les dettes qui leur sont dues. Bien que ce Club n’ait pas d’existence
juridique, ses membres conviennent des règles et des principes visant à faciliter la conclusion
d’accords concertés de rééchelonnement de dettes rapides et efficaces. L’existence de ce
groupe remonte à 1956. Il entretient des contacts étroits avec le FMI en exigeant que les pays
soient engagés dans un programme qu’il appuie (FMI, 2010212). La présidence de ce Club est
assurée par le Trésor français.
- Club de Londres
C’est un groupe informel de banques privées qui se réunissent pour négocier ensemble
leurs créances sur un débiteur souverain. Le débiteur engage un processus selon lequel un
« Comité consultatif » du Club est constitué. Ce comité est présidé par un établissement
financier de premier plan et réunit des représentants des autres banques exposées. A la
signature de l’accord de restructuration, le Comité est dissout (FMI, 2010213).
c-Plansde traitement global de la dette
- Plan Baker (1985)
C’est un plan concernant quinze pays fortement endettés dont dix d’Amérique latine, trois
d’Afrique ainsi que la Yougoslavie et les Philippines. Le but est de faire un rééchelonnement
pluriannuel de leurs dettes et de favoriser un flux substantiel de nouveaux prêts à leur
destination.
- Plan Brady (1989)
Ceci vise, en un mot, la « réduction volontaire de la dette » garantie par la poursuite des
politiques d’ajustements structurels : trente-neuf pays lourdement endettés, dont Madagascar,
sont concernés.
212FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL, Factsheet, Juin 2010. 213 FMI, 2010. Source op. cit.
157
d- Traitement actuel de la dette : annulation de la dette publique et autre
- Initiative de Toronto (1988)
Celle-ci consiste en l’adoucissement des conditions de rééchelonnement des dettes des
pays les plus pauvres (vingt-six pays dont le PIB est inférieur à 425 Dollars par tête, dont le
service de la dette est supérieur à 30% des exportations et bénéficiant de la FAS du FMI). Elle
concerne les sommes rééchelonnées au Club de Paris. Madagascar l’a bénéficié en janvier
1989 tout comme le Mali.
- IPPTE et IADM
L’IPPTE (créée en 1996 par les deux IBW) et l’IADM (proposé en 2005 par le G-8) sont
les initiatives très récentes utilisées par les IFI pour recourir les problèmes d’endettement des
pays pauvres. Madagascar a bénéficié de l’IPPTE en 2006 et de l’IADM en 2010.
En outre, les pays du Nord ont imposé vers la fin des années 1990 le Consensus de
Washington comme remède à cette crise d’endettement.En fait, nombreuses sont les mesures
préconisées par ce Consensus qui ne sont pas adaptées aux réalités des PED comme la
politique des taux d’intérêts en hausse pour attirer les capitaux internationaux. Pourtant, les
PED sont à économie faiblement monétarisée, ce qui veut dire que cette politique de hausse
des taux d’intérêt ne renvoie guère à une entrée des capitaux mais à une baisse des activités
car celle-ci pénalise les investissements. De plus, pour la politique de dévaluation, nous
l’avons déjà évoqué que les PED ont des difficultés à hausser leurs exportations par la
dévaluation. Et, enfin, pour ce qui est de la diminution des subventions dont préconise ce
Consensus, en recommandant de réduire les subventions agricoles, à la consommation… ceci
n’est pas conforme à la situation des PED car la majorité de la population vive de
l’agriculture. En fait, les agents de ce secteur ont longtemps été pénalisés dû à la précarité des
moyens qu’ils utilisent, les infrastructures en mauvais états… Ce qui n’est pas étonnant
quel’économie soit lésée face à ces différentes mesures non adaptées aux réalités
économiques. Ainsi, ce Consensus n’a fait qu’accroitre la pauvreté et les inégalités dans les
pays pauvres, comme Madagascar : consensus voué à l’échec.
- Refinancement
Le refinancement consiste en un octroi de nouveaux prêts par les IFI, les Etats et les
banques du Nord. En pratique, face au désengagement croissant des banques dans les années
1980, le FMI va prêter aux pays en crise afin qu’ils puissent rembourser lesbanques du Nord.
158
- Conversion
La conversion consiste en un changement de la nature des créances. Les créances peuvent
être converties en actifs réels ou encore en titres.
Donc, nous sommes convaincus par ces différentes analyses que les PAS des IFI
(essentiellement le programme du FMI) ont apporté en partie des conséquences négatives sur
l’économie des PED, en général et de Madagascar en particulier, démontrées encore
davantage par les illustrations des méfaits des PAS aux pays africains suivant.
IV. Critiques des P. A. S. dans les P. E. D. en général
En liste, nos analyses ont montré que ces conditionnalités du PAS sont la source de
pauvreté aux PED en plus des autres facteurs importants comme l’endettement extérieur. Ce
sont des programmes basés sur des principes néolibéraux pouvant profiter aux pays riches,
comme les Etats-Unis et l’Europe, et non pas aux pays pauvres dûs aux différentes réformes
entreprises comme la privatisation, la lutte contre la corruption… (A. Sissako, in film
« Bamako », 2006214).
Nombreux sont ceux : analystes financiers, économistes, dirigeants politiques et
spécialistes en droit, simples citoyens… qui ont émis des réflexions sur ces importunités des
programmes des IFI. Ce film « Bamako » témoignent des conséquences de ces programmes
imposés en Afrique présentées par les « acteurs » :
• A. TRAORE215 a précisé que : « Le propos soulignant que la principale caractéristique
de l’Afrique est sa pauvreté est fausse mais l’Afrique est plutôt victime de ses richesses ». Ce
film a pour but de montrer que l’Afrique n’est pas pauvre mais plutôt victime
d’appauvrissement par cette forme de capitalisme global et « dévastateur » des pays riches
qu’est le PAS. L’Afrique ne fait que payer sa dette qui ne profite pas à la population par ces
politiques économiques désastreuses qui constituent un préjudice. Elle a ajouté que
« L’Afrique a besoin de l’argent frais pour créer de l’emploi et investir. (…) L’argent prêté
c’est pour achever les PAS dont les bailleurs leur imposent mais non pas pour le bien-être de
la population… ».
214 Nous faisons donc là sous forme de reportages les propos de ces acteurs de ce film d’ABDERRAHMANE SISSAKO pour soutenir notre idée sur ces différentes analyses car ce long métrage s’intéresse d’étaler les effets des PAS en Afrique pour prendre à la fin des verdicts à l’encontre des IFI car dans la barre ils sont jugés être coupable (je cite). SISSAKO A., 2006, « Bamako », Film, New Yorker Video. 215 AMINATA TRAORE est ancienne ministre de la culture du Mali, écrivain [son ancien ouvrage : « L’Afrique humiliée »], femme d’affaires, sociologue et artiste et c’est un des participants à ce film.
159
En fait, nous avons vu par nos analyses que les efforts fournis par les pays pauvres sont en
partie faits pour honorer leurs dettes : importance des budgets alloués au paiement du service
de la dette qu’aux services sociaux comme le cas en Cameroun de 1992 à 1997 : sur 200
milliards de francs CFA, seulement 8 milliards pour les services sociaux et 72 milliards pour
les services de la dette.
• Un autre participant de ce film, W. BOURDON216 a précisé qu’ « après 20 ans de PAS en
Afrique, il y a eu destruction car il y a une baisse de l’espérance de vie (<46 ans), expansion
du sida, baisse du revenu par tête, morts programmés… ». Le PAS a échoué car il mit
l’Afrique dans un cercle vicieux de pauvreté qui est un cercle absurde dû à la dette.
• Et, A. TALL SALL217, a souligné que : « Le mal du PAS c’est le cynisme de la dette, le
cercle vicieux de la dette : la dette a ruinée l’Afrique. Les latinos disent que « la dette est tout
simplement impayable » car elle est illégitime, violent et insoutenable ». Cette dette n’a rien
apporté à la population car on n’arrive même pas à éradiquer le choléra (maladie du moyen-
âge) faisant encore tuer 45 000 en 2005 en Afrique. Et, 2/3 de la population africaine,
globalement, sont analphabètes.
En outre, depuis que le FMI (IFI) a fait son intervention aux PED : « Ses populations
s’appauvrissent davantage, leur durée de vie baisse, la mortalité infantile s’accroît et le taux
de scolarisation a chuté. Les rapports officiels indiquent que les pays pauvres très endettés
sont maintenant plus pauvres qu’ils ne l’étaient vingt années passées, même s’il y a présence
de ces PAS. Même, maintenant, les promesses d’annulation de ces dettes sont décevantes »
(A. Sissako, 2006).
Enfin, A. T. SALL a avancé qu’ « il faut rendre aux peuples africains leur vie et leur
liberté ».
Ainsi, face à ces situations, nous nous demandons : est-il possible d’arrêter les
financements de ces IFI aux PED pour contourner ces revers du médaillon ?
Malgré ces situations, le fait d’arrêter les financements de ces IFI vers ces pays
pauvres est impossible mais (1) il s’avère primordial de mettre beaucoup plus de
rigueur dans la gestion de fonds et le suivi de son utilisation par les responsables. (2)
Il faut remettre en cause toutes les conditionnalités dont sont assortis ces
financements pour qu’elles soient adaptées aux réalités économique, financière et
même politique et sociale de ces pays.
216 WILLIAM BOURDON est un autre participant de ce film et est avocat à Paris. 217 AÏSSATA TALL SALL, est aussi un participant de ce film et elle est avocate au Sénégal.
160
En outre, (3) il faut songer à arrêter ces mauvaises gestions de fonds aux pays
pauvres. En effet, l’ensemble des participants à la Conférence sur la dette extérieure à Porto
Allègre le 1er Février 2002 ont affirmé qu’ : « Il est nécessaire de procéder à la rétrocession
des fonds détournés qui ont ensuite été placés dans les pays du Nord, afin qu’ils soient
réinvestis en faveur du développement des pays concernés et que les élites corrompus ne
restent pas dans l’impunité » (B. Pinaud, 2002218).
Pour Madagascar, vu les contextes actuelles, l’abandon des IFI n’est pas la meilleure
solution car nous aurons toujours besoin de leurs financements, rien que pour notre image vis-
à-vis des autres créanciers, par exemple l’Union Européenne à travers le Fonds européen de
développement (FED)... Et, ceux-ci conditionnent l’annulation des dettes dont l’IPPTE et
l’IADM (J. B. Rakotomalala, 2010219).
Mais, ce qui importe le plus pour notre pays, vis-à-vis de tous ces arguments, c’est de bien
gérer le fonds octroyé par ces IFI pour qu’il y ait des effets positifs sur le niveau de vie de la
population. De plus, il faut qu’il y ait une transparence dans la gestion des ressources
naturelles,réduction des dépenses de l’Etat surtout celles qui s’avèrent inutiles en temps de
crise, suivi de près des salaires des fonctionnaires (exemple : les augmenter si la situation le
permette afin d’augmenter la liquidité de l’économie et ainsi le pouvoir d’achat).
Essentiellement, il ne faut pas trop appliquer à la lettre tout ce que les bailleurs préconisent.
Tout ceci est dans le but de ne pas faire face, d’une part, à l’arrêt définitif des
financements en provenance de ces bailleurs de fonds suite à la constatation d’une mauvaise
gestion comme le cas de notre pays en 2008 avec le FMI et la persistance de la crise
sociopolitiquedepuis 2009220 et, de l’autre, pour qu’il y a atténuation de la pauvreté : pas trop
d’écart entre les riches (minorité) et ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté (majorité). Il
fallait surtout mettre de la rigueur dans la gestion de fonds recus en’applliquer pas à la lettre
les conditionnalités de PAS suite au retour du financement du FMI depuis Mars 2014.
Pourtant, force est de constater que les responsabilités de ces méfaits n’incombent pas
seulement aux IFI selon les derniers mots du FMI mais les PED ont aussi leurs parts de
responsabilités.
218 PINAUDB., Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité Economique ou CIDSE, 2002. 219 RAKOTOMALALAJ. B., 23-24 Novembre 2010, “L’indépendance financière des pays en développement (PED): Analyses en termes de flux”, Doctorat au CED-GRES, Université Montesquieu Bordeaux 4, 2éme journée du GRES. 220 Toutes ces situations ont amené à la coupure définitive du financement du FMI pour Madagascar depuis mi-2009 (informations receullies auprès de la Direction des études et des relations internationales de la Banque centrale de Madagascar lors de notre enquête).
161
V.Pauvreté aux P. E. D. et mauvaise gestion de fonds reçu
1) Utilisations d’une partie importante de fonds dans le Sud
Une partie importante des sommes empruntées au Sud a été détournée par des régimes
corrompus comme de nombreux travaux l’ont souligné221. Ceux-ci apparaissent par
l’enrichissement personnel des proches du pouvoir dictatorial. En outre, le Nord tire avantage
parce que l’argent se place chez eux et pouvait être prêté de nouveau à d’autres pays. En fait,
cette fortune est très utile aux banques des pays riches leur servant de garantie si
soudainement le gouvernement d’un pays endetté montrait de la mauvaise volonté à
rembourser les prêts. Ainsi, la banque du Nord pouvaitobligeamment menacer de geler les
avoirs personnels secrets des dirigeants, voire même de les confisquer. A travers ces
raisonnements, le but n’était pas d’améliorer la vie quotidienne des populations, mais plutôt
de parvenir à extraire des richesses et les transporter facilement vers le marché mondial ou
d’acheter de matériel militaire pour opprimer leurs peuples. L’argent emprunté servait aussi à
compromettre les oppositions et financer des campagnes électorales onéreuses…
2) Derniers mots du FMI
Selon le FMI, face à tous ces propos, si les résultats ne sont pas probants, c’est surtout
parce que les mesures préconisées ne sont pas réellement appliquées dans leur intégralité par
le pays. Par conséquent, il propose encore des remèdes avec des coûts sociaux élevés mais
constituant des préalables pour assainir l’économie. Cependant, ces conditionnalités, comme
nous venons de les analyser, portent atteinte à l’économie et aussi à la souveraineté des pays
concernés.
Mais, face à ces situations, nous pouvons dire qu’un pays comme Madagascar ne peut pas
éviter l’ajustement. Effectivement, aucun pays au monde ne peut vivre de manière durable au-
dessus de ses moyens. La situation macroéconomique d’un pays peut-être aggraver par le
retard des corrections économiques dont nécessite le retournement et les chocs extérieurs, la
hausse des taux d’intérêt…
C’est ainsi que des penseurs ont proposé comme solution : « La nécessité de mettre en
place des mécanismes de régulation juridique juste, transparent et équitable afin de remédier
à l’asymétrie structurelle entre créanciers et débiteurs dans le traitement actuel de la dette
des pays du Sud (…) Pour certains d’eux, une réforme en profondeur de l’architecture
financière internationale, mettant en place des instruments de régulation justes et équilibrés
221 PLATEFORME SUR LA DETTE DES PAYS DU SUD, 2000, « Dette odieuse : à qui a profité la dette des pays du Sud ? », Collection Dette et développement, Paris ; etc.
162
du traitement de la dette internationale, est donc nécessaire pour apporter une réponse
durable à la crise du Sud » (B. Pinaud, 2002222).
En récapitulation, le modèle de Polak – qui constitue une référence pour l’analyse des
difficultés de la balance des paiements d’une petite économie ouverte – est très simpliste car
doté d’hypothèses fondamentales non vérifiées : la PPA et la parfaite mobilité des capitaux.
En outre, la politique monétaire restrictive recommandée risque de réduire l’activité en
haussant les taux d’intérêt. Toutefois, le FMI l’utilise comme base de sa programmation
financière aux PED. C’est cette simplification du modèle qui est à l’origine des critiques de
cette approche par H. G. Johnson. Or, son approche est aussi réputée simpliste et irréaliste.
C’est pour toutes ces raisons que le FMI a adapté aux circonstances actuelles le modèle de
référence en basant son analyse sur le change flexible. Pourtant, ce régime de change
rencontre une difficulté majeure qu’est la forte volatilité dont R. Dornbusch a essayé de
déterminer par une analyse statique : forte dépréciation à court terme et anticipation
d’appréciation à long terme. Mais, ce modèle possède aussi des limites comme les hypothèses
non fondées : la PTINC non vérifiée aussi aux pays pauvres…
Ce sont ces limites des modèles destinés aux PED qui nous a conduit à analyser sa
convenance par rapport au cas de Madagascar en démontrant la situation de l’économie
malgache, ainsi que les mesures prises par l’Etat qui ne solutionne pas correctement les
problèmes extérieurs. En dehors des effets de ces politiques internes, les conditionnalités des
PAS du FMI ont aussi des effets néfastes sur l’économie surtout la politique de dévaluation
qui n’induit pas un effet compétitif favorable car les pays pauvres comme le nôtre ont des
difficultés à ajuster leurs balances des paiements par des dévaluations. Néanmoins, ce sont les
pays riches qui tirent avantage de cette dévaluation car ils peuvent arriver à inonder les quatre
coins de la planète par leurs produits et peuvent recourir à la dévaluation artificiellequi aurait
pu mener vers une « guerrededevises » en 2010… et détruisant davantage l’économie
mondiale surtout celle des pays émergents.
Enfin, l’endettement extérieur a des effets sur la balance des paiements car il induit une
hausse des importations pour financer des investissements qui ne sont pas productifs dans la
plupart des cas aux PED : comme le cas à Madagascar la fin des années 1970 que sont des
investissements non rentables. Ces problèmes sont encore couplés par des détournements de
222 Souce op. cit.
163
fonds qui lèse la qualité et le niveau de vie de la population : pauvreté. C’est pour toutes ces
raisons que nombreux sont les groupes de réflexions, différentes entités suggérant d’un côté le
suivi de ces mauvaises gestions de fonds et de l’autre l’arrêt des PAS.
Avant de tester économétriquement les sources de ces problèmes de balance des
paiements pour le cas de Madagascar, nous adaptons par la suite le modèle de référence :
l’AMBP face aux hypothèses fondamentales non vérifiées chez nous et aux PED en général et
nous construisons à la fin de cette première partie un modèle théorique mettant en lien
l’endettement extérieur et la balance des paiements.
164
SECTION II :CONTRIBUTION THEORIQUE
D’après ces analyses des différents théoriciens et auteurs et nos propres analyses aussi,
nous pouvons dire que le problème se pose sur le fait que différentes hypothèses du modèle de
référence ne sont pas fondées aux PED, comme Madagascar, où le modèle est destiné. En
effet, ces analyses sont basées dans le cadre d’une petite économie ouverte. Néanmoins, le
FMI a reconnu que ces hypothèses ne sont pas fondées aux pays pauvres nonobstant il l’a
utilisé comme base de sa programmation financière. D’ailleurs, les résultats des tests que nous
avons effectués dans la section précédente confirment ce non vérification des hypothèses
fondamentales du modèle de référence.
Ainsi, notre but dans cette dernière section est de faire une adaptation de cette approche
fondatrice des analyses des problèmes de balance des paiements des PED : J. J. Polak (1957),
dont les hypothèses et les équations de base. Et, le cadre d’analyse est dans un régime de
change flottant parce que de nos jours le taux de change est déterminé par la loi de l’offre et
de la demande sur le marché des devises en tenant compte des différents facteursqui ne
contribuent pas à la vérification de ces hypothèses fondamentales.
Ensuite, fruit des analyses précédentes, nous construisons un modèle théorique – inspiréà
partir de la théorie mettant en lien l’endettement extérieur et la croissance économique – en la
modifiant en un lien entre endettement extérieur et balance des paiements par le rouage
général de notre cycle d’endettement extérieur.
De la sorte, dans cette dernière section, nous présentons en premier lieu l’adaptation des
hypothèses fondamentales non vérifiées de notre analyse ainsi que des équations de base. En
second lieu, nous présentons les hypothèses transformées ainsi que les équations
fondamentales de notre modèle théorique. En fait, c’est ce modèle que nous utilisons dans la
partie suivante pour tester économétriquement les causes des déficits structurels commerciaux
de Madagascar et ainsi de la dépréciation cumulée de l’Ariary face à l’Euro.
165
A. ADAPTATIONDE LA THEORIE FONDATRICE AUX REALITES DES P.
E. D.
I. Adaptation des hypothèses fondamentales du modèle de Polak
1) Mobilité parfaite des capitaux
L’économie des PED est à faible mobilité des capitaux (semi-ouverte) : les capitaux ne
sont pas sensibles au spread c’est-à-dire au différentiel des taux d’intérêt car ils sont non
significatifs : 0* =−ii .
Ainsi, afin d’adapter cette hypothèse de la parfaite mobilité des capitaux au cas des PED,
nous tenons compte des différents facteurs qui ne contribuent pas à sa réalisation comme
l’insécurité des capitaux, les tensions politiques, la non rentabilité des investissements, le
recul du secteur d’exportations... Notons α ces différents facteurs car les tests ont montré
que celle-ci est non-vérifiée chez nous. L’équation des mouvements de capitaux des pays
pauvres s’écrit : *ii α= .
2) Parité des pouvoirs d’achat (PPA)
La PPA n’est pas aussi vérifiée chez nous d’après les tests car nous avons aussi vu que les
différentes hypothèses qui la régissent ne sont pas vérifiées auprès des PED. Ainsi, nous
devons tenir compte des différents facteurs β qui ne contribuent pas à la réalisation du prix
unique entre les deux pays en échange. La relation des pouvoirs d’achat entre les pays pauvres
s’écrit alors : ( )*ePP β= .
3) Régime de change
Polak, dans son modèle, a considéré le régime de change fixe. Pourtant, actuellement, le
régime de change est flexible. Ainsi, en adaptant le modèle, nous devons tenir compte de la
variable taux de change, comme le FMI l’a fait dans son modèle. Dans ce régime, le taux de
change subisse des variations mais les réserves ne le sont pas : 0⟨∆e ou 0⟩∆e suite à un
déficit ou excédent global et 0=∆R : ( ) FZXeR ∆+−=∆ ou FZXeR ∆+−=∆ .
II. Adaptation des équations fondamentales du modèle de Polak
1) Equation de la demande de monnaie
La vitesse de circulation V est supposée par le modèle être stable en tenant compte de
l’équilibre sur le marché monétaire. Toutefois, les résultats des tests prouvent le contraire
parce qe V est vérifiée économétriquement non stationnaire. Inévitablement, lorsque le
166
marché monétaire est en déséquilibre, il y a inflation ou chômage qui veut dire que V ne peut
pas être stable. Notons δ les facteurs qui ne contribuent pas à la stationnarité de V . Ainsi,
l’équation de la demande de monnaie adaptée s’écrit : YV
M d ∆=∆δ1
.
2) Equation de l’offre de monnaie
En adaptant cette équation, nous tenons en compte le taux de change en sachant que
0=∆Re en change flexible : eRCM o ∆+∆=∆ .
3) Equation du solde global de la balance des paiements
Dans un régime de flexibilité : FZXeR ∆+−=∆ .
B. CONTRIBUTION THEORIQUE : CONSTRUCTION DU MODELE
THEORIQUE
I. Originalité de notre modèle théorique
Nous utilisons les modèles de : J.-P Laffargue (1987), D. Kessler (1985), G. Feder
(1980223) de la section précédente en le modifiant en un lien entre endettement extérieur et
balance des paiements en utilisant les arguments de notre cycle d’endettement extérieur. Ceci
veut dire que nous construisons là un nouveau modèle théorique en ajoutant au
modèle de départ quelques variables macroéconomiques clés qu’ils n’ont pas pris en
compte : les amortissements de la dette notés A , le taux de change e et les
réserves R . La principale originalité de cette recherche réside au fait de construire ce
modèle expliquant les déficits structurels de la balance commerciale et ainsi la dépréciation
cumulée de la monnaie nationale suite à la cumulation de l’endettement d’un PED en adaptant
les hypothèses de départ.
II. Domaine d’application du modèle : spécifiquement aux PED
Ces modèles sont, essentiellement, destinés aux PED car les processus que nous décrivons
expliquent leurs économies : « pays contractant des dettes extérieures censés financer des
investissements productifs ». Mais, en réalité ils ne choisissent pas bien leurs
investissements, font une mauvaise utilisation des ressources contractées et font face à une
223 M. RAFFINOT, 1991. Source op. cit.
167
faiblesse du cours mondial des produits primaires depuis 1980. Ces différentes raisons
sont combinées avec des importations supérieures aux exportations : ces pays ne peuvent pas
rembourser leurs dettes dus aux déficits commerciaux structurels et ne peuvent accroitre leurs
réserves de devises.
III. Hypothèses fondamentales du modèle de départ adaptées aux réalités des PED et
les hypothèses additionnelles
1) Hypothèses adaptées aux réalités des PED
• Le financement extérieur d’une économie n’est pas destiné seulement aux
investissements productifs mais en partie aux investissements sociaux ;
• La balance des services ne se réduit pas seulement au paiement des intérêts mais aussi
aux amortissements de la dette : service de la dette, d’une part ; la balance des capitaux ne se
réduit pas seulement aux entrées de capitaux empruntés ;
• En t=0, c’est-à-dire à la date du début de l’analyse, l’encours de la dette n’est pas nul
mais est considéré dans sa vraie valeur.
Nous avons apporté ces modifications par rapport au modèle de base pour prendre en
compte les réalités car ces pays paient annuellement non seulement les intérêts de la dette
mais aussi ses amortissements. Autrement dit, nous avons essayé de gonfler les services de la
dette par rapport à ceux définis par ces auteurs. En outre, Madagascar a contracté
l’endettement extérieur avant même le début de la date de notre analyse : en 1982, donc il
n’est pas normal de ne pas considérer la vraie valeur de cet encours.
2) Hypothèses additionnelles du modèle amélioré
• La plupart des PED (1) n’ont pas la possibilité de valoriser les potentialités productives
non utilisées pour que ces financements agissent sur la croissance : financement des
investissements sociaux ne créant pas de rentabilité nécessaire aux remboursements, conjugué
avec les détournements de fondsou une mauvaise gestion publique ;
• (2) exportent en partie des produits primaires à faible cours mondial depuis 1982 ;
• Le PIB est exogène à CT et donc une hausse de l’absorption par rapport à la production
est compensée par les importations (supposées due au financement des investissements).
IV. Equations fondamentales du modèle
1) Equation de l’endettement extérieur
( )AiDQY +−= (42)
168
Si le pays a une faible production et donc un faible revenu, il ne peut pas faire face au
remboursement du service de la dette : cumulation de ( )AiD+ .
2) Equation de la balance commerciale
Avec l’équation (42), la balance commerciale s’écrit :
( )[ ] ( )ICAiDQZX +−+−=− (43)
La hausse de Z par rapport à X, suite au financement des investissements sociaux, induit une
augmentation de A face à Y et induit par la suite une incapacité à honorer le service de la
dette : cumulation de ( )AiD+ .
3) Equation de la balance globale des paiements
Le solde de la balance globale est : FeRZX ∆−∆=− .
Or, selon les modèles définis par les auteurs précités, l’expression de la contrainte
d’équilibre de la balance des paiements est : ( ) FAiDZX ∆−+=−
En faisant l’égalité entre ces deux équations, nous avons la relation qui suit :
( ) FAiDFeR ∆−+=∆−∆
( )AiDR
e +=∆ 1 (44)
• Cas 1 : si R ∞ alors 0=∆e : le taux de change est stable (meilleure situation dans
le pays quand les réserves de devises sont infiniment suffisantes pour défendre la monnaie
nationale) ;
• Cas 2 : si R 0 alors ∞=∆e . C’est ainsi que si la composante ( )AiD + est positive
(cumulation du service de la dette due à l’impossibilité de remboursement) alors e∆ ∞+
ce qui veut dire qu’il y a renchérissement des taux de change ou dépréciation de la monnaie
nationale.
Ainsi, pour répondre à la sous question principale posée en début de notre
analyse, nous pouvons confirmer que la dépréciation de la monnaie nationale est
due à la cumulation du service de la dette ; si le pays ne possède plus suffisamment
des réserves de devises dû aux financements des investissements sociaux par
endettement extérieur impliquant une hausse des importations, qui veut dire une
hausse de l’absorption face à la production nationale.C’est cette thèse de notre
modèle théorique qui constitue l’originalité de notre travail de recherche.
169
V. Variables macroéconomiques fondamentales
• Variables endogènes : Z , )( IC+ , e∆ ;
• Variables exogènes : X , Y, )( AiD + ;
• Variable de politique économique : D ;
• Variable cible : R ;
• Paramètre : i .
VI. Explication du cycle d’endettement extérieur par rapport à ces équations
fondamentales
Le pays reçoit un endettement extérieur dans le but de financer son économie. Cet
endettement est supposé être destiné à l’investissement productif. Malheureusement, le pays
est confronté à un mauvais choix des investissements : investissements non productifs, et fait
une mauvaise gestion de ce fonds. Par conséquent, il ne pourrait pas s’attendre à un revenu
futur pour faire face au remboursement de la dette. En outre, ce mode de financement fait
augmenter la demande en biens d’équipements de la nation : hausse des importations car le
pays consomme beaucoup plus qu’il ne produit. Par conséquent, il y aurait impossibilité de
remboursement du service de la dette car le pays ne peut pas réunir les devises nécessaires
pour le remboursement (R tend vers zéro, cas 2 précédent) provoquant une hausse des taux de
change : dépréciation de la monnaie nationale. Ainsi, le pays est contraint à s’endetter de
nouveau pour refinancer son économie. A long terme, il y aurait une anticipation de
dévaluation. Et, le processus se répète suivant une longue période
En récapitulation, nous avons vu que le Modèle de référence de l’analyse des déficits de la
balance des paiements des PED n’est pas fondé. C’est pour cette raison qu’une adaptation de
celle-ci a fait l’objet de cette dernière section. Pour cela, les hypothèses fondamentales de ce
modèle que sont la PPA et la mobilité parfaite des capitaux ont été adaptées, en tenant compte
des facteurs qui conduisent à son non vérification, pour refléter la réalité de ces pays pauvres.
Cette adaptation des hypothèses nous a conduits aussi à adapter les équations fondamentales
en considérant la variable macroéconomique indispensable ignorée par Polak dans ce modèle
de référence : qu’est le taux de change. En outre, l’équation de la demande de monnaie a aussi
subit une adaptation car les tests économétriques ont montré que la vélocité monétaire n’est
pas stable. Ainsi, toutes ces adaptations et analyses théoriques faites à partir de notre modèle
170
théorique a montré que pour prévenir les problèmes de balance des paiements, le pays
doit avoir suffisamment des réserves de devises, pour pouvoir honorer regulièrement
son service de la dette, dans le but de défendre sa propre monnaie, en théorie et en
pratique. En outre,il faut aussi que ce pays adapte les conditionnalités du programme
aux réalités particulières de ses économies.
La deuxième partie de notre travail se focalise sur l’analyse pratique du cas de
Madagascar c’est-à-dire les tests économétriques pour vérifier si les causes des déficits
structurels de la balance commerciale sont notre fardeau d’endettement extérieur. Pour cela,
des tests économétriques du modèle théorique sont faits en premier lieu qui consistent à
présenter la méthodologie économétrique et les résultats de ces estimations. Ensuite, une
validation théorique est faite suivie de l’analyse des résultats des enquêtes lors des travaux de
terrain pour recoupement des résultats empiriques. Enfin, nous exposons les effets des déficits
commerciaux structurels chez nous et bouclons notre recherche sur une analyse de la
pertinence du modèle validé pour le cas de Madagascar en étudiant un cas des déficits d’un
pays pauvre, validant le même modèle, suivi d’un diagnostic.
Partie II :
Analyse pratique des sources de déficits
extérieurs à Madagascar (1982-2011)
171
Nombreuses sont les théories qui expliquent les causes des déficits de la balance des
paiements depuis le régime de fixité et après son effondrement. Même jusqu’à nos jours, les
économistes ne cessent de poser des questionnements sur la vraie cause de ces déficits, surtout
ceux des PED. Ainsi, pour analyser les causes de ces problèmes à Madagascar de 1982 à
2011, nous voudrions trouver une réponse exacte sur la question : es-ce que nos déficits
structurels commerciaux sont dus au fardeau d’endettement extérieur ?Le but de
cette seconde partie de notre travail est de voir l es causes de ces difficultés de
la balance des paiements suivant les tests économét riques pour le cas de
Madagascar, les investigations sur terrain ainsi qu ’une étude de cas d’un pays
africain suivi d’un diagnostic, en constituant et t ransformant des données
d’analyse et en lançant des logiciels économétrique s.
Ainsi, pour l’analyse du cas de notre pays, nous choisissons le modèle théorique qui met
en lien l’endettement extérieur et la balance des paiements pour les tests économétriques
suivant la théorie de cointégrations. Les données à utiliser sont trimestrielles, pour avoir un
nombre d’observations important (n=120) – pour la fiabilité des résultats – obtenues par
interpolation linéaire des données annuelles. Or, avant d’estimer ces données, il fallait
spécifier les logiciels économétriques utilisés que sont : GRETL et EViews qui sont peut-être
ceux spécialisés en économétrie simple à utiliser. En effet, ils permettent d’être utile d’une
manière simple grâce à une ergonomie de type « Windows ». Ils traitent l’économétrie
approfondie et l’analyse des séries chronologiques et possèdent des outils de programmation
permettant de développer soi-même des méthodes de calcul.
Et, après les tests, si le modèle est validé, nous obtiendrions donc une explication
statistique et économétrique des causes des difficultés de la balance des paiements de
Madagascar qui serait mis en lien avec notre fardeau d’endettement extérieur. Par contre, si
notre modèle théorique n’est pas validé, nous devons tester de nouvelles données monétaires,
basées sur la programmation financière du FMI, dont nous venons d’adapter aux réalités des
PED en général dans la partie précédente. Et, pour être sûr que les résultats trouvés expliquent
bien notre cas, des travaux d’investigations sur terrains seraient effectués pour recoupement
de ces résultats empiriques : enquêtes aux entités concernées. Après cela, nous aurions des
résultats concrets expliquant nos problèmes extérieusaffirmant ou infirmant les causes
soulignées par la revue de littérature empirique et théorique précédente.
Enfin, pour analyser la pertinence du modèle qui serait validé à Madagascar et ainsi des
effets de ces déficits extérieurs, nous faisons une étude de cas des difficultés de la balance des
172
paiements d’un pays pauvre, de notre choix, utilisant le même modèle vérifié chez nous. Le
but est de juger la pertinence de ce modèle tant en théorie qu’en pratique pour pouvoir émettre
à la fin de notre analyse des réflexions personnelles sur ces situations aux PED.
C’est ainsi que dans cette deuxième partie de notre travail, nous faisons en premier lieu
des tests économétriques de notre modèle théorique. Ensuite, nous procédons à la validation
théorique et aux enquêtes sur terrain. Enfin, nous analysons les effets des déficits
commerciaux structurels chez nous sur l’économie en bouclant notre recherche par une étude
de cas suivi d’un diagnostic.
173
Chapitre 1 :Tests économétriques du modèle théorique
Es-ce que les déficits structurels de la balance co mmerciale des paiements
de Madagascar, et ainsi la dépréciation cumulée de l’Ariary face à l’Euro, sont
dus au fardeau d’endettement extérieur ? Répondre à cette question, tel est le but de
ce chapitre pour la période d’analyse choisie de 1982 à 2011 en procédant à des tests
économétriques suivant la cointégration de Johansen en ayant recours aux logiciels
économétriques.
Ainsi, dans la première section, nous faisons un exposé méthodologique : choix théorique
et modélisation économétrique. Et, dans la seconde section, nous présentons les résultats des
tests économétriques de notre modèle théorique par les relations de longue période suivant la
théorie de cointégrations de Johansen (1988), par la construction du Modèle à correction
d’erreur vectoriel (MCEV) d’Engle et de Granger (1987) en franchissant les étapes
préliminaires de l’analyse des séries temporelles par les tests de stationnarité de Dickey-Fuller
augmenté (1981).
174
SECTION I :EXPOSE METHODOLOGIQUE POUR LES ANALYSES
EMPIRIQUES
Pour cette analyse structurelle des déficits de la balance des paiements de Madagascar,
principalement de la balance commerciale, nous choisissons le modèle théorique qui met en
relation l’endettement extérieur d’un pays et sa balance des paiements. Effectivement, nous
avons choisi cette théorie pour l’analyse du cas de notre pays pour diverses raisons : toutes les
variables macroéconomiques qui sont mises en jeu dans le processus théorique évoluent dans
notre économie. Et, par revue de littérature empirique, nous pouvons voir généralement que
ce processus d’endettement extérieur – évoquant que le financement de l’économie d’un pays
par endettement extérieur induit un déficit de la balance commerciale car il y a hausse des
importations par rapport aux exportations et ainsi une impossibilité de remboursement (des
services de la dette ou de la dette proprement dite) qui fait que le pays est contraint de
refinancer son économie en s’endettant de nouveau à l’extérieur – caractérise bien notre
économie. En fait, Madagascar a fait recours à l’endettement extérieur depuis des décennies et
a des problèmes de remboursement qui fait que notre pays a passé pour la huitième fois au
Club de Paris les années 1990 (J.-F Gautier, 1998224).
Et, nous faisons la modélisation économétrique de ce modèle théorique suivant l’analyse
des séries temporelles par la cointégration. Pour cela, nous mettons en lien les variables
macroéconomiques qui entrent en jeu dont la dette extérieure, les exportations, les
importations, l’absorption, le revenu national, la balance commerciale, les réserves de devises,
le service de la dette, le taux de change de l’Euro contre l’Ariary. Le but est de les mettre en
relation suivant une longue période et à court terme avant de procéder au lancement des
logiciels économétriques.
Ainsi, dans cette première section, nous faisons un exposé méthodologique pour les
analyses empiriques du modèle théorique. Pour cela, nous expliquons en premier lieu le choix
théorique. En second lieu, nous faisons une modélisation économétrique de toutes les
variables macroéconomiques d’analyse suivant la théorie de cointégrations de Johansen.
224GAUTIERJ.-F., 1998, « La dette extérieure de Madagascar : Un Club de Paris peut-on cacher un autre ? », Projet MADIO (Madagascar, Dial, INSTAT, Orston), CREFED, Université Paris IX Dauphine, Avril.
175
A- CHOIX THEORIQUE POUR LES TESTS ECONOMETRIQUES DU
MODELE THEORIQUE : CAS DE MADAGASCAR
En effet, pour l’explication des causes des déficits structurels de la balance commerciale
des paiements de notre pays, nous choisissons le modèle théorique. Toutes les variables
macroéconomiques qui entrent en jeu dans le rouage théorique existent dans notre économie.
Ensuite, nous expliquons la période à laquelle nous choisissons pour faire notre analyse ainsi
que les sources des données tant intérieures qu’extérieures.
I. Explication du choix théorique
Les problèmes de balance des paiements ne sont pas un phénomène nouveau.
Incontestablement, les Mercantilistes avaient déjà cherché des solutions dans ce cadre dans le
but de ne conquérir que des excédents commerciaux.En particulier, la balance commerciale de
Madagascar est structurellement déficitaire et la balance globale ne subit des excédents que de
temps en temps. Ce déficit commercial structurel est surtout renforcé par le financement des
investissements non productifs ou sociaux par endettement extérieur depuis des décennies
(comme la politique d’endettement à outrance de la fin des années 1970 d’après la revue de
littérature empirique). De même, tout comme d’autres PED, notre pays souffre toujours de ces
problèmes extérieurs malgré les aides du FMI. C’est ainsi qu’il est fondamental dans notre
analyse de voir le lien entre le fardeau d’endettement extérieur de Madagascar et ce
déficit structurel commercial et donc la dépréciation cumulée de l’Ariary.Enfin, toutes
les variables, mises en jeu dans le processus théorique évoluent dans l’économie malgache.
Pour l’analyse du cas de Madagascar, nous voulons expliquer si les causes des déficits
structurels de la balance commerciale sont le financement de notre économie par endettement
extérieur225. Et que par conséquent, ce mode de financement a contribué à notre incapacité à
honorer le paiement du service de la dette et ainsi la dépréciation de notre monnaie.
II. E xplication de la période d’analyse choisie
Le cadre d’analyse choisie est : 1982-2011 c’est-à-dire 30 années d’observations. Nous
avons choisi cette période dans le but d’avoir un nombre d’observation plus importante
utilisée dans les tests économétriques. En outre, nous faisons recours à des données
225 En fait, notre pays a déjà contracté de l’endettement extérieur depuis des décennies avant pour ne citer que la politique d’endettement à outrance de la fin des années 1970…
176
trimestrielles, obtenues par interpolation linéaire des données annuelles226, pour atteindre ce
but de l’importance des données c’est-à-dire que le nombre d’observation est devenu : n=120.
Effectivement, plus le nombre d’observations est important plus les résultats sont fiables
c’est-à-dire qu’ils reflètent la réalité.
De plus, cette période se divise en deux grandes phases de l’histoire du régime de change
à Madagascar. Effectivement, c’était en 1982 qu’on a adopté dans la grande Ile le flottement
dirigé à parité glissante accompagné par des dévaluations périodiques. Et, en Mai 1994, notre
pays a opté pour le flottement libre de l’Ariary par rapport aux autres devises, en créant le
Marché interbancaire de devises (MID), sous la recommandation des IFI. C’est ce régime de
change qui est en vigueur jusqu’à nos jours227.
III. Définition des variables macroéconomiques et sources des données
1). Définitions des variables macroéconomiques utilisées pour tous les tests économétriques dans
l’analyse du cas de Madagascar228
Le but de notre travail est alors d’expliquer si c’est le financement de l’économie par
endettement extérieur d’un pays qui est la cause des déficits structurels de la balance des
paiements ; essentiellement ceux de la balance commerciale. En effet, ce mode de
financement de l’économie induit une hausse considérable des importations face aux
exportations et le pays ne possède pasla quantité de devises étrangères exigée pour le
paiement de la dette, surtout du service de la dette. Ceci provoque une cumulation de
l’endettement menant vers un surendettement et crée ainsi une anticipation de dévaluation.
226Méthode de calcul des taux équivalents trimestriels, par interpolation linéaire, pour avoir les données trimestrielles :
Soit Dt le taux de croissance annuelle de la variable D ; Dτ le taux équivalent.
Nous avons : ( )4 1)1( DD t+=+τ
D’où, nous avons : ( )Dnn DD τ+= − 11 où nD et 1−nD sont respectivement les variables D fin années n et n-1
avec : n=1,…,4 trimestres. Nous avons dû faire ces calculs des données trimestrielles car les données receuillies dans les différentes sources sont toujours annuelles mais les Bulletins d’informations et de statistiques de la Banque centrale de Madagascar dans les séries trimestrielles présentent celles-ci. Ainsi, les autres données receuillies non trimestrielles sont tous calculées à l’aide de ces formules. 227 Après avoir trouvé les explications économétriques de ces difficultés extérieures de notre pays, nous devons aussi vérifier économétriquement si l’année 1994 constitue ou non une date de rupture – due à ce changement de politique de change : politique de dévaluation imposée par les Institutions financières internationales. Pour cela, nous aurions recours au Test de Chow (1960). 228 Cette rubrique présente toutes les variables macroéconomiques que nous utilisons dans notre thèse non seulement pour ces tests économétriques des causes des déficits de notre balance des paiements mais aussi celles utilisées dans les tests des hypothèses fondamentales…
177
a-Composition des exportations malgaches
• Des produits agricoles : café vert, vanille, girofle, poivre, pois du cap, cacao, haricots…
• Des produits de l’élevage et de la pêche : viandes et abats, poissons, crustacés…
• Des produits manufacturés : sucre, essence de girofle, peaux brutes, conserve de viande,
produits pétroliers… en plus des :
• Exportations de la zone franche industrielle et
• Produits minéraux : graphite, mica, chrome…
b-Composition des importations malgaches
Madagascar importe le riz, des produits alimentaires hors riz, de l’énergie, des biens de
consommation, des matières premières, des pièces de rechange, des biens d’équipement, de la
production zone franche, des produits pétroliers, des autres régimes douaniers…
c-Situation de la balance commerciale de Madagascar
Durant le cadre d’analyse choisie, la balance commerciale reste toujours déficitaire car la
tendance des exportations malgaches est stationnaire et faible par rapport aux importations à
tendance élevée durant ces trois décennies. Analyser les facteurs expliquant ce déficit
commercial structurel tel est le but de notre analyse et donc les facteurs contribuant à la
dépréciation cumulée de notre monnaie nationale des points de vue empiriques et réalités.
d-Dette extérieure de Madagascar
Nous recensons le financement extérieur de Madagascar depuis 1982 en provenance des
différents créanciers bilatéraux et multilatéraux, comme le FMI, qui constitue notre dette
extérieure. En fait, notre but est d’expliquer ce déficit structurel commercial en vérifiant dans
un premier temps s’il est dû au fardeau d’endettement extérieur de notre pays car nous
sommes classés parmi les PPTE.
e-Service de la dette
Dans ce travail, nous prenons en considération le remboursement du service de la dette :
les intérêts auxquels on ajoute les amortissements, de Madagascar pour voir si notre pays
arrive à honorer à temps ces engagements extérieurs et pour vérifier empiriquement aussi si
ces déficits structurels impliquent l’impossibilité de payer ses engagements extérieurs.
178
f-Taux de change nominal de l’Euro contre l’Ariary
Le taux de change que nous considérons dans notre travail est le taux de change de l’Euro
contre l’Ariary malgache dont nous savons toujours d’après les statistiques que notre monnaie
ne cesse de subir une dépréciation cumulée. Autrement dit, nous voulons finalement expliquer
et vérifier empiriquement les causes de cette dépréciation cumulée de l’Ariary face à l’Euro.
g-Réserves de devises
Ce sont les Avoirs extérieurs nets ou AEN dont nous utilisons dans notre analyse pour voir
si ce déficit structurel commercial a un effet négatif significatif sur ces réserves.Ces réserves
sont constituées de réserves internationales : DTS, devises de la BCM mais aussi des avoirs
des banques de dépôts et enfin des engagements extérieurs de la BCM et des banques
secondaires.
h-Absorption et PIB
La variable absorption est la somme entre la consommation et les investissements public
et privé. Nous utilisons cette variable car la majorité de nos théories expliquent que ces
déficits extérieurs sont dus aux déficits intérieurs : hausse de l’absorption par rapport à la
production nationale qui est considérée être exogène à court terme, et donc compensée par les
importations.
Pour sa part, le PIB réel est la somme de la production nationale c’est-à-dire issue des
trois secteurs d’activités macroéconomiques.
i-Taux de change réel : compétitivité prix des exportations
Le taux de change réel se défini comme étant le rapport entre eP et *P où eP est le prix
national converti en monnaie étrangère par le biais du taux de change nominal e et *P est le
niveau général des prix de l’étranger en monnaie étrangère : *P
ePTCréel= .
Si le taux de change réel augmente, la compétitivité prix des exportations du pays diminue
puisque les prix nationaux convertis en monnaie étrangère ePaugmentent plus vite que *P .
Ainsi, la compétitivité prix des importations des produits étrangers augmentent au détriment
de la compétitivité prix des produits nationaux.
D’ailleurs, les résultats des tests économétriques précédents ont montré que Madagascar a
des difficultés à ajuster sa balance commerciale par la dévaluation. D’ailleurs, les données
179
d’analyse sur le TC réel que nous avons calculé229 montrent une hausse générale de ce taux
sauf quelques baisses constatées en 1990, 2003 et en 2007 comme le montre le graphique ci-
dessous. En fait, ce taux a affiché une évolution presque constante jusqu’en 1993 c’est-à-dire
avant le début du flottement de notre monnaie. Et, ceci n’a pas cessé de hausser d’une façon
continue jusqu’en 2001 ce qui veut dire une perte de notre compétitivité et cette hausse s’est
accentuée en 2002 par la crise sociopolitique. Ensuite, lors des reprises économiques, une
baisse est constatée en 2003. Puis, une hausse exorbitante est vue de 2004 et 2005 suite à la
politique de détaxation qui a encore renforcée considérablement notre perte de compétitivité
au profit des importations. Et, des fluctuations périodiques sont constatées pour les restants de
la période mais la baisse importante en 2009 est remarquable malgré la crise nationale et les
crises internationales comme la crise de la dette en Europe en 2009. Ainsi, c’est la politique
de détaxation qui a fait baisser considérablement notre compétitivité extérieure.
Graphique N°9 : Evolution du taux de change réel de Madagascar de 1982 à 2011
Source :Auteur, calculssuivant la formule présentée ci-dessus avec des données sur l’IPC de Madagascar dans le BIS de la BCM ainsi que le taux de change de l’Euro et l’IPC de la France de 1982 à 2011.
229 Nous avons aussi calculé les données sur le taux de change réel ou la compétitivité prix des exportations de Madagascar car celles fournies par les BIS séries trimestrielles de la Banque centrale de Madagascar ne sont pas complètes surtout durant les années 1980. Le calcul est fait en ayant recours à cette formule économique. Ces données sont présentées en Annexe.
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
1985 1990 1995 2000 2005 2010
TCre
el
Evolution du taux de change réel de Madagascar de 1982 à 2011
180
j-Masse monétaire
La variable masse monétaire dont nous prenons en compte est l’agrégat M3 qui est la
somme entre M1 ou disponibilités monétaires (monnaie fiduciaire et les dépôts à vue des
banques et des Comptes et chèques postaux (CCP) et autres sources) avec M2 ou monnaie au
sens stricte (qui constituent avec M1 les dépôts d’épargne et les dépôts à terme) et pour avoir
M3 nous ajoutons les dépôts en devises ainsi que les obligations. Elles constituent les
ressources du système monétaire. Et, cette variable est utilisée dans les tests économétriques
pour voir si son hausse se répercute sur le niveau des prix comme l’ont affirmé nos théories
expliquant les déficits extérieurs qui sont tous d’inspiration monétariste. Mais pour notre
calcul de la vélocité monétaire, nous utilisons M2.
k-Crédit intérieur
La variable crédit intérieur est la variable clé de notre analyse car sa hausse, suite à une
création monétaire sans contrepartie, est accusée par notre théorie de référence être à l’origine
des déficits commerciaux. Le crédit intérieur avec les réserves de devises ou AEN constituent
les contreparties de la masse monétaire. Il comprend : les créances nettes sur l’Etat au système
bancaire et autres créances ainsi que les créances sur les secteurs parapublics et privés dont les
banques de dépôts, le Trésor et les autres créances.
l-Prix intérieur et extérieur (en France)
Nous avons besoin de ces niveaux de prix – non seulement pour vérifier l’écart de
pouvoir d’achat entre ces deux coéchangistes (lors des tests de PPA précédents) – mais aussi
et surtout pour voir les impacts empiriques de la hausse de crédit et donc de la masse
monétaire sur cette variable.
Ces niveaux de prix sont les Indices de prix à la consommation ou IPC dont nous avons
considéré ceux par origine de produits. En fait, il existe trois catégories d’IPC230 à
Madagascar que sont :
- Les IPC par origine de produits dont le produit local, le produit semi-importé et le produit
importé ;
- Les IPC par secteur de production dont les produits vivriers non transformés, les produits
vivriers transformés dont le riz, les produits manufacturiers industriels, les produits
230 Informations receuillies dans les Bulletins d’information et de statistique (BIS) de la Banque centrale de Madagascar.
181
manufacturiers artisanaux, le service public, le service privé et les Produits de première
nécéssité ;
- Les IPC par fonction dont les produits alimentaires : le tabac et les boissons, tissus et
vêtements, logement, ameublement, santé, transports, loisirs, enseignement, hôtels, autres
biens et services.
m-Taux d’intérêt national et étranger (en France)
Ces taux sont ceux appliqués aux crédits par l’autorité monétaire c’est-à-dire que nous
considérons les taux directeurs pour la conduite de la politique monétaire dont celui de la
BCM pour Madagascar et celui de la Banque de France pour ce pays étranger. Ces variables
sont aussi utiles pour vérifier l’une des hypothèses fondamentales de ces théories des déficits
de la balance des paiements : la mobilité parfaite des capitaux supposant l’égalité des taux
entre ces coéchangistes. Celle-ci est non vérifiée chez nous parce que les conditons qui la
régissent sont non fondées.
n-Financements du solde global de l’Etat
Ce sont les financements intérieur et extérieur du solde global de l’Etat. C’est le
financement intérieur qui intéresse beaucoup notre analyse car c’est lui qui est accusé par les
théoriciens, depuis les Monétaristes, être à l’origine de cette création monétaire non maitrisée
qui ferait aussi l’objet de nos tests pour le cas de notre pays : création monétaire sans
contrepartie. Ces variables s’inscrivent dans les statistiques des Opérations globales du Trésor
malgache ou OGT qui résument les recettes, les dépenses et donc le solde global de l’Etat et
ses financements. Les financements intérieurs sont fournis par le système bancaire (dont la
BCM et les banques commerciales) et non bancaire (dont les assurances et les particuliers :
ménages et entreprises privées). Et, les financements extérieurs constituent l’endettement
extérieur de l’Etat.
2)Sources des données d’analyse
Ces données intérieures sont issues des Bulletins d’information et de statistique (BIS) de
la Banque centrale de Madagascar, des Rapports économiques et financiers du Ministère des
finances et du budget. Elles sont aussi consultées à l’Institut national de la statistique
(INSTAT), à la Direction générale des impôts (DGI), à la Direction générale du Trésor
(DGT).
182
Quant aux données extérieures, elles sont collectées par un correspondant étranger dans
les statistiques de l’INSEE (Institut national de la statistique et de l’économie européenne), de
la Banque centrale européenne et de la Banque de France.
Et, nous avons aussi consulté le site web pour compléter d’autres données à travers la
banque des données ou database de la Banque mondiale231.
Nous présentons par la suite la modélisation économétrique de notre modèle théorique.
B. MODELISATION ECONOMETRIQUE DU MODELE THEORIQUE
Enfin, avant de lancer les logiciels économétriques avec les données constituées, nous
présentons la modélisation économétrique de notre modèle. En fait, la méthodologie
d’estimation des données d’analyse est l’analyse des séries temporelles en testant
préliminairement la stationnarité des séries qui entrent en jeu dans notre théorie. Ensuite, nous
formulons les relations de longue période et les fluctuations de courte période entre elles.
I. Méthodologie d’estimation des données d’analyse
Avant d’entrer dans l’estimation économétrique de ces données d’analyse, il faut dans tout
ce qui suit préciser la méthodologie d’estimation. En fait, cette estimation économétrique se
fait dans le cadre d’un modèle spécifié en séries temporelles par le biais desquelles les
relations entre les variables ne sont pas toujours identiques mais pouvant être
décalées dans le temps (R. Bourbonnais, 2002232).
L’étape préliminaire de notre analyse des séries temporelles est les tests de stationnarité,
ensuite nous avons recours aux tests de cointégrations et enfin à la construction du MCEV
pour analyser les relations de longue période et de courte période entre ces séries.
1)Tests de stationnarité
Avant de traiter une série chronologique, il faut étudier ses caractéristiques stochastiques
que sont son espérance mathématique et sa variance. Le but est de connaitre si celles-ci
évoluent avec le temps : série non stationnaire, ou non : série stationnaire.
Par définition, la série ty est stationnaire si :
• ( ) µ== +ktt yEyE )( , t∀ et k∀ : ce qui veut dire que la moyenne est constante et
indépendante du temps ;
231 Cf. Site de la Banque Mondiale : www.worldbank.org 232 R. BOURBONNAIS, 2002. Source op. cit.
183
• ∞<)( tyV : c’est-à-dire que la variance est finie et indépendante du temps ;
• ( )( )[ ] kkttktt yyEyyCov δµµ =−−= ++ ),( : ce qui signifie que la covariance est aussi
indépendante du temps (R. Bourbonnais, 2002233).
Une série chronologique est donc stationnaire si elle est la réalisation d’un processus
stationnaire. Ainsi, la série ne comporte ni tendance ni saisonnalité et qu’aucun facteur
n’évolue avec le temps.
Il faut noter qu’on ne peut pas identifier clairement les caractéristiques stochastiques d’une
série temporelle que si elle est stationnaire c’est-à-dire qu’elle ne comporte ni de tendance, ni
de saisonnalité et plus généralement qu’aucun facteur n’évolue avec le temps. Ainsi, les séries
non stationnaires doivent être stationnariser avant d’analyser leurs relations à long terme ou à
court terme.
L’utilisation de ces tests est directement permise par le logiciel GRETL (dont la
fonctionnalité est pareil que celle d’Eviews) mais avec des résultats limités et non groupés. La
spécification de ces logiciels fera l’objet de la première section du chapitre suivant carils
fournissent automatiquement les résultats des tests économétriques.
Nous aurons recours aux tests de DFA (1981234) permettant la détection de l’existence
d’une tendance dans les séries ou d’une racine unitaire. Nous présentons d’abord les tests de
DF (1979235).
Les tests de Dickey-Fuller (DF) permettent de mettre en évidence le caractère stationnaire
ou non d’une série en déterminant une tendance déterministe ou stochastique. Trois modèles
servent de base à la construction des tests de DF :
• Modèle autorégressif d’ordre 1 en niveau :
ttt xx εφ += −11 (Modèle 1)
Dans un processus autorégressif d’ordre 1 (de ce premier cas) – processus d’ordre 1 parce
que le nombre de retard « lag » est p=1 – l’observation présente notée tx est générée par une
moyenne pondérée de l’observation passée1−tx .
233 BOURBONNNAISR., 2002. Source op.cit. 234 DICKEY D. A., FULLER W. A., 1981, “Likelihood ratio statistics of autoregressive time series with unit root”, ECONOMETRICA, 49, PP 1057-1075. 235 DICKEY D. A., FULLER W. A., 1979, “Distribution of autoregressive time series with unit root”, Journal of the American statistical association, N°74, PP 427-431.
184
• Modèle autorégressif d’ordre 1 avec constante c :
ttt cxx εφ ++= −11 (Modèle 2)
Pour ce deuxième cas du modèle, l’observation présente notée tx est générée par une
moyenne pondérée de l’observation passée 1−tx ainsi qu’une constante c.
• Modèle autorégressif d’ordre 1 avec constante c et tendancetb :
tttt bcxx εφ +++= −11 (Modèle 3)
Pour ce dernier cas, le modèle est autorégressif d’ordre 1 avec constante et tendance.
Le logiciel économétrique fournit directement ces modèles et les résultats y sont
directement fournis en spécifiant le modèle qu’on choisit lors des analyses.
Nous prenons l’exemple d’EViews dont avant de commencer les tests de stationnarité, on
doit indiquer le modèle choisi si c’est <none>(sans constante ou en niveau) ou
<intercept>(avec constante) ou<trend and intercept>(avec constante et tendance).
Le principe des tests est très simple : si l’hypothèse H0 : 1φ =1 – hypothèse de non-
stationnarité des séries – est retenue dans l’un de ces trois modèles, alors on peut conclure que
le processus tx est non stationnaire.
En effet, on estime par les Moindres carrés ordinaires (MCO) le paramètre 1φ pour les trois
modèles. On obtient le testt noté ∧
1φt qui est analogue à la statistique de Student (les tables
statistiques de DF sont analogues aux tables de t de Student).
Si tabulétest tt ≥ alors on accepte HO ce qui veut dire qu’il existe une racine unitaire et le
processus n’est pas stationnaire.
Il faut noter qu’il est inutile de procéder à ces démarches complexes car les principaux
logiciels d’analyse des séries temporelles calculent automatiquement les testt ( ∧
1φt ) et
indiquent les valeurs critiques aux seuils statistiques de 1 à 10% (tabulét ). Pour cela, si le testt
est supérieur aux valeurs critiques des seuils statistiques, on accepte H0 c’est-à-dire que la
série est non stationnaire c’est-à-dire qu’elle évolue avec le temps.
Autrement dit, la série est aussi non stationnaire si la probabilité critique est inférieure à la
probabilité de référence : 1% ou 5% ou 10%. La probabilité de référence habituellement prise
en compte est 5%.
185
Les séries non stationnaires doivent être stationnariser en procédant par des
différenciations premières ou secondes dans les logiciels.
Les tests de Dickey-Fuller augmenté(DFA)sont fondés sous l’hypothèse alternative H0 :
11 ⟨φ en faisant une estimation par MCO des trois modèles qui suivent. Ce qui différencie ces
méthodes de DFA de ceux de DF, l’observation présente notée tx est générée par une
moyenne pondérée de l’observation passée 1+− jtx dont le nombre de retard va de j=2 à p.
• Modèle en niveau :
tjt
p
jjtt xxx εφρ +∆−=∆ +−
=− ∑ 1
21 (Modèle 4)
• Modèle avec constante c :
tjt
p
jjtt cxxx εφρ ++∆−=∆ +−
=− ∑ 1
21 (Modèle 5)
• Modèle avec constante c et tendancetb :
ttjt
p
jjtt bcxxx εφρ +++∆−=∆ +−
=− ∑ 1
21 (Modèle 6)
Où x est la série à tester, ρ la fonction d’auto-corrélation et p le nombre de retards.
Par définition, la fonction d’autocorrélation mesure la corrélation de la série avec elle-même
décalée de k périodes. L’estimation par MCO des tests de DFA se déroule similairement
comme ceux des tests DF mais seules les tables statistiques diffèrent.
En fait, avant de lancer ces tests, ce décalage ou nombre de retards des séries doit être
calculé. Le logiciel économétrique permet directement l’utilisation de ces tests en déterminant
le nombre de retards p à l’aide du critère d’Akaike : « Akaike Info Criteria (AIC) » ou du
Critère de Schwarz : « Schwarz Criteria (SC) ». En effet, il s’agit de déterminer : « quelle est
la période maximum d’influence de la série explicative ? » (R. Bourbonnais, 2002236). Le
nombre de retards p à retenir est celui qui minimise les critères d’AIC et de SC et dont le
coefficient est significativement différent de 0. En effet, le coefficient est significativement
différent de 0 (tests de significativité de Student) si le t-statistique, en valeur absolue, fourni 236 Source op. cit.
186
automatiquement par le logiciel est supérieur à 1,96237. Si le logiciel ne fournit que l’écart-
type ou standard error, on doit le calculer suivant la formule : t-statistique calculé est égal au
rapport entre le coefficient estimé et l’écart-type estimé de ce coefficient. Et, le résultat
obtenu doit être comparé avec le t-lu pour savoir si le coefficient est significatif ou non.
Ng and Perron (1995238) ont montré dans une expérience de Montecarlo que ces deux types
de critères d’informations ont tendance à choisir des valeurs trop petites de retards, ce qui a
pour conséquence de distordre la taille du test.
En outre, une autre façon de choisir les retards dans un modèle autorégressif (modèle AR)
consiste aussi à partir d’un modèle avec un grand nombre de retards et à éliminer au fur et à
mesure les retards qui ont un t de Student non significatif. C’est ce que R. Bourbonnais
(2002239) souligne aussi dans son travail en indiquant qu’il faut partir d’une valeur
suffisamment importante de p, on estime un modèle à p-1 retards, puis à p-2 retards, jusqu’à
ce que le coefficient du pième retard soit significatif. C’est la méthode dont nous faisons
recours dans tous nos étapes préliminaires des analyses économétriques qui suivent malgré
cette limite.
Pour cela, Ng and Perron (1995240) ont montré toujours dans le cadre de l’expérience
précitée que cette procédure conduit à choisir un nombre de retards plus important que dans le
cas précédent. Le test ADF perd en puissance mais la distorsion de taille diminue. Par
conséquent, pour résoudre le problème, il suffit de choisir un nombre de retards suffisants.
En fait, parfois, les analystes économiques et financiers dans leurs analyses
économétriques, choisissent le nombre de p = 4, pour des données d’analyse trimestrielles, car
« C’est un choix pragmatique pour les données trimestrielles et la variable économique prend
souvent une année entière pour s’ajuster aux changements des facteurs déterminants » (David
HENDRY, 1987). Effectivement, pour nos tests de cointégrations, nous choisissons un
nombre de retards p=4 mais aussi pour la construction des relations à courte période.
Ensuite, si tabulétest tt > quel que soit les seuils statistiques de 1 à 10% alors on accepte
l’hypothèse H0 de non stationnarité de la série c’est-à-dire on fait la conclusion que la série
évolue avec le temps.
237 Suivant les tests de significativité de Student, le t-lu est égal à 1,96 si le nombre d’observation est supérieur ou égal à 30. Et si le t-statistique donné automatiquement par le logiciel est supérieur à ce t-lu, le coefficient est significativement différent de 0 ainsi on rejette H0 prédisant la nullité du coefficient. 238NG.S. AND PERRON P., 1995, “Unit root tests in ARMA models with data –dependent methods for the selection of the truncation lag”, Journal of the American statistical association, 90 (429), pp 268-281. 239Source op. cit. 240Source op. cit.
187
Enfin, pour éviter une « régression fallacieuse » (« spurious regression »), les séries non
stationnaires devraient être, au préalable, stationnariser en procédant par première
différenciation (« first difference ») : série intégrée d’ordre 1 ou I(1) ou par deuxième
différenciation (« second difference ») : I(2) pour déterminer l’ordre d’intégration des séries
non stationnaires.
Pour l’étude du cas de notre pays, nous testons tout d’abord la stationnarité des séries
temporelles : dette extérieure, absorption, revenu national, importations, exportations,
réserves de devises, service de la dette et taux de change de l’Euro contre l’Ariary – après
avoir determiné leurs nombres de retards – pourdifférencier les séries non stationnaires des
séries stationnaires et ainsi de déterminer l’ordre d’intégration des séries non stationnaires
c’est-à-dire celles qui présentent des risques de cointégrations.
2)Tests de la relation de cointégration
Econométriquement, les séries non stationnaires et intégrées de même ordre présentent un
risque de cointégration c’est-à-dire une tendance ou évolution de longue période constante
entre les séries. Effectivement, l’analyse de la cointégration permet d’identifier clairement la
relation véritable entre deux ou plusieurs variables en recherchant l’existence d’un ou de
plusieurs vecteurs de cointégrations.
L’ordre d’intégration des séries est déterminé par les tests de stationnarité ce qui veut dire
qu’une série est intégrée d’ordre d s’il convient de la différencier d fois afin de la rendre
stationnaire.
D’où, dans un modèle économétrique à k variables explicatives :
ktkttt xxxy αααα ++++= K22110 ( )tEC
Il existe un risque de cointégration entre les variables ktx et ty si elles sont non stationnaires
et intégrées de même ordre. Le but est alors de déterminer le nombre de relations de
cointégrations entre les séries à partir des tests de Johansen (1988241) fondés sur les tests des
traces statistiques et des valeurs propres. On pourrait avoir directement les résultats des tests
dans les logiciels économétriques.
Le principe des tests est comme suit : il faut déterminer le nombre de retards p de la série
décalée de k périodes suivant AIC ou SC (ou considérer p=4 pour des données trimestrielles),
241 JOHANSEN S., 1988, “Statistical analysis of cointegrating vectors”, Journal of Economic Dynamics and Control, 12, pp 231-254.
188
la spécification à laquelle repose les tests. Pour cette dernière, Johansen présente cinq types de
spécification (R. Bourbonnais, 2002242) :
• Supposons l’absence d’une tendance linéaire dans les données (séries) :
1) Absence d’une tendance linéaire dans les séries et d’une constante dans les relations de
cointégrations ;
2) Absence d’une tendance linéaire dans les séries mais présence d’une constante dans les
relations de cointégrations.
• Supposons la présence d’une tendance linéaire dans les données :
3) Présence d’une tendance linéaire dans les séries et d’une constante dans les relations de
cointégrations ;
4) Présence d’une tendance linéaire dans les séries et dans les relations de cointégrations ;
• Supposons la présence d’une tendance quadratique dans les données :
5) Présence d’une tendance quadratique dans les séries et d’une tendance linéaire dans les
relations de cointégrations.
Tests de traces statistiques :
Ces tests sont basés sur l’hypothèse H0 :qr ≤ et l’hypothèse alternative H1 :qr ⟩ où r est
le nombre de vecteurs de cointégrations et q est l’ordre de cointégrations. On rejette
l’hypothèse H0 de non-cointégration si la trace statistique est supérieure à la valeur critique
quel que soit les seuils de 1% et 5%. Ainsi, on accepte H1 stipulant qu’il existe qr ⟩ vecteurs
de cointégrations.
Tests de valeurs propres :
Les tests de valeurs propres, quant à eux, sont associés à l’hypothèse H0 : qr ≤ et H1 :
1+= qr . Si la valeur propre est supérieure à la valeur critique aux seuils statistiques de 1% et
5%, on rejette H0. D’où, le nombre de vecteurs de cointégrations est 1+= qr .
Les logiciels économétriques fournissent automatiquement tous ces éléments mais il faut
bien interpréter économétriquement en spécifiant le nombre de retard (p=4) ou en le calculant
suivant les critères d’AIC et de SC. Ensuite, il faut bien noter la spécification à laquelle
repose les tests en choisissant suivant les cinq spécifications définies par Johansen
précédemment. Ce choix peut être fait facilement après avoir présenté graphiquement toutes
242Source op. cit.
189
les séries intégrées de même ordre, présentant des risques de cointégrations dans une même
graphique. Enfin, il faut bien analyser les résultats sortis automatiquement par le logiciel
depuis les tests des traces statistiques et des valeurs propres par rapport aux valeurs critiques
qui sont toutes données dans les tableaux de calcul. En fait, c’est à partir de l’interprétation de
ces comparaisons qu’on peut savoir le nombre des équations de cointégrations.
Il reste après ces étapes la confirmation ou l’infirmation des prédictions théoriques, de bien
tester la significativité des coefficients en faisant toujours recours aux tests de Student
précédemment et en basant les interprétations économétriques sur l’hypothèse néoclassique de
la constance de l’environnement économique : « Toutes choses étant égales par ailleurs »
(« Ceteris paribus »). Par le biais de cette hypothèse fondamentale pour les tests
économétriques, nous supposons certaines variables être constantes.Ainsi, pour l’analyse du
cas de notre pays durant le cadre d’étude choisi, nous testons la cointégration des séries non
stationnaires et intégrées de même ordre car elles présentent un risque de cointégration c’est-
à-dire une tendance de longue période.
3)Estimation du Modèle à correction d’erreur vectoriel (MCEV)
Lorsque les séries sont non stationnaires et cointégrées, il faut estimer leurs fluctuations de
courte période à travers un MCEV. Elle a pour but de retirer la relation commune de
cointégrations et de rechercher leur liaison réelle. Nous avons recours au modèle d’Engle et
Granger (1987243).
L’écriture du modèle dynamique à court terme est :
ttikt
p
iki
p
iitit ECxxy ερααα ++∆++∆+=∆ −−
==− ∑∑ 1
11110 K
En principe, la force de rappel vers l’équilibre ρ doit être significativement négative pour
que le modèle soit validé. Il faut que les coefficients soient significativement différents de 0
(validation à l’aide des tests usuels). En effet, si le testt − est supérieur au lut − dans le seuil
statistiquede 5% ( %52
=−= α
nlu tt ), on rejette H0 stipulant que le coefficient est significativement
différent de 0 : tests de Student. Cela veut dire que les variables explicatives ktx expliquent
significativement la variable expliquéety . Néanmoins, on tolère que quelques coefficients ne
soient pas significatifs. Les logiciels économétriques permettent directement l’utilisation de
243 ENGLE R. F. AND GRANGER C. W. J., 1987, “Co-Integration and Error-Correction: Representation, Estimation and Testing”, ECONOMETRICA, 55, pp 251-276.
190
ces tests. Et, ils imposent aussi des restrictions (« restrictions »)244 soit sur les séries soit sur la
relation de cointégrations.
Ainsi, c’est à partir des séries cointégrées que nous formulons le Modèle à correction
d’erreur vectoriel pour le cas de notre pays pour connaitre les fluctuations de courte période.
II.Modélisation économétrique
La démarche économétrique que nous allons suivre est donc présentée par le graphique
qui suit :
Graphique N°10 : Démarche de validation de la théorie économique à l’aide de
l’économétrie
Source : Régis Bourbonnais, « Econométrie », DUNOD, Paris, 2002 (page 7).
244 Ces restrictions sont bien clairement définies dans la section où nous faisons les tests économétriques plutôt que dans cette section où il n’y a pas encore d’exemple concret.
Théorie économique
Formalisation de la théorie : modélisation
Confrontation du modèle avec les données : estimation
économétrique
Théorie non validée
Nouvelle spécification du modèle
Nouvelles données testées
Théorie validée
191
Après la précision de la théorie utilisée pour l’analyse du cas de Madagascar dans les tests
économétriques ainsi que la méthodologie d’estimation économétrique, la démarche qui suit
consiste à formaliser la théorie c’est-à-dire à faire la modélisation économétrique.
Econométriquement, cette construction de modèle suit différentes étapes pour aboutir à la
validation de la théorie à l’aide de l’économétrie, représentée par cette figure qui met en lien
la théorie économique et l’économétrie (R. Bourbonnais, 2002245).
1)Référence à une théorie
Nous faisons référence à notre modèle théorique, construit précedemment246mettant en
lien l’endettement extérieur et la balance des paiements basée sur des hypothèses modifiées.
2)Formalisation des relations et choix de la forme des fonctions
Les propositions de notre théorie de référence nous donnent les trois relations qui suivent :
• ( )AiDQY +−= :relation entre la production nationale et le service de la dette ;
• ( )[ ] ( )ICAiDQZX +−+−=− : relation entre la balance commerciale et le service de la
dette et l’absorption ;
• ( )AiDR
e +=∆ 1 : relation de la balance globale des paiements et le service de la dette.
3)Sélection et mesure des variables
Les variables représentatives de ces phénomènes économiques : dette extérieure D ;
absorption A ; revenu national Y ; exportations X ; importations Z ; réserves de devises R ;
service de la dette SDcomme variables explicatives, et taux de change e comme variable
expliquée.
Le modèle est spécifié en séries temporelles parce que c’est le cas le plus fréquent en
économétrie. Par définition, suivant cette spécification, les variables sont observées à
intervalles de temps réguliers avec des données trimestrielles (par exemple les exportations
trimestrielles à Madagascar exprimées en Milliards d’Ariary depuis 1982 : 1 à 2011 : 4).
4)Formulation du modèle
a-Modèle de long terme
Relation de longue période pour les variables non stationnaires et intégrées de même ordre.
245 Source op. cit. 246 Cf. Dernière section de la partie précédente.
192
ttttttttt SDaRaXaZaYaAaDaae ε++++++++= 76543210
Ainsi, il faut que les coefficients 1a … 7a soient significativement différent de 0 pour que
le modèle soit validé en comparant les t-statistiques calculés à partir des écarts-types, au t-lu
de Student. Autrement dit, il faut que les variables exogènes expliquement significativement
la variable expliquée. Notre interprétation économétrique est basée sur l’hypothèse de
« ceteris paribus ».
b- Modèle de court terme
[ ] it
p
i
p
iitit
p
iit
p
iittttttttt XbZbYbAbDbbeSDRXZYAD −
= =−−
=−
=− ∑ ∑∑∑∑ +++++=∆
1 1543
12
110, ,,,,,,
ttit
p
i
p
iit
p
iit ECebSDbRb ερ ++++ −−
==−
=− ∑∑∑ 1
18
17
16
La force de rappel vers l’équilibre ρdoit être significativement négative pour que le
modèle, avec des séries décalées de p retards, soit validé. En outre, il faut que les coefficients
1b … 8b soient significativement différent de 0 en comparant les t-statistiques calculés à
partir des écarts-types au t-lu de Student. Mais, il arrive que quelques coefficients du modèle
soient non significatifs mais cela ne remet pas en cause la validité globale du modèle (R.
Bourbonnais, 2002247).
5)Estimations économétriques
Les estimations de ces variables, suivant l’analyse des séries temporelles par la théorie de
cointégration de Johansen avec le modèle théorique choisi et les données d’analyse spécifiées
font l’objet du chapitre suivant.
6)Validation du modèle
La dernière étape consiste à la validation du modèle. Ainsi, deux cas peuvent se présenter
selon le graphique 7 : soit la théorie est validée c’est-à-dire que les résultats empiriques
correspondent aux prédictions théoriques ; soit la théorie n’est pas validée : deux options
s’exposent. D’une part, l’analyste a le choix de tester de nouvelles données donc une nouvelle
théorie de référence. De l’autre, il a le choix d’opter à une nouvelle spécification du modèle
non validé.
247 Source op. cit.
193
Pour notre recherche, si notre modèle théorique n’est pas validé, nous optons
pour les tests des nouvelles données monétaires : AMBP du FMI adaptée aux
réalités des PED248.
En récapitulation, après le choix théorique pour l’analyse des déficits structurels de la
balance commerciale de notre pays, une formalisation théorique a été faite. Effectivement,
cette formalisation de la théorie consiste à construire des relations entre les différentes
variables macroéconomiques précitées dans les tests économétriques qui sont une étape
consistant à confronter le modèle défini avec les données d’analyse.
Pour cela, la méthodologie d’estimation des données est définie. Tout d’abord, avant de
traiter ces séries temporelles, il faut préalablement tester la stationnarité des séries pour savoir
si elles évoluent avec le temps ou si c’est le contraire. Cela est vérifié par la présence d’une
tendance. Or, les séries non stationnaires et intégrées de même ordre présentent un risque de
cointégration ce qui fait qu’il fallait, ensuite, analyser la cointégration des séries utilisées pour
l’analyse du cas de Madagascar afin d’expliquer les véritables raisons de ces déficits de
longue période de la balance commerciale. Enfin, les fluctuations de courte période des séries
temporelles non stationnaires et cointégrées sont montrées par leurs MCEV.
C’est ainsi que le chapitre qui suit entame les estimations économétriques. La première
section aborde l’étape préliminaire de l’analyse des séries temporelles dont la spécification
des logiciels économétriques que nous utilisons et les tests de stationnarité des séries
temporelles. Quant à la seconde, elle traite les tests de cointégration et la construction de
MCEV pour pouvoir conclure à la fin si le modèle est validé ou non.
248 Ce choix requiert du fait que la plupart des théories analysant les déficits de la balance des paiements sont d’origine monétaire : depuis l’approche fondatrice de J. J. POLAK. En effet, nous choisissons le modèle du FMI car celui-ci est basé sur l’approche de POLAK et que nous l’avons déjà adapté aux réalités des PED précedemment.
194
SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQU ES
DES DONNEES D’ANALYSE DU MODELE THEORIQUE
Cette section a pour but de présenter les résultats des estimations économétriques des tests
du modèle théorique. Autrement dit, nous voulons vérifier à l’aide des tests économétriques si
c’est le fardeau d’endettement extérieur malgache qui explique les déficits commerciaux
structurels. Pourcela, nous lançons des logiciels économétriques dont EViews et GRETL pour
tester les relations entre les séries temporelles : dette extérieure, absorption, revenu national,
exportations, importations, balance commerciale, réserves de devises, service de la dette, taux
de change de l’Ariary contre l’Euro.
Dans un premier temps, nous faisons une spécification de ces logiciels que nous utilisons
pour les tests économétriques.En effet, de nombreux logiciels économétriques sont
maintenant disponibles qui permettent d’effectuer des régressions comme celui dont nous
utilisons pour notre travail. Les résultats de calcul sont présentés par des tableaux qu’il fallait
par la suite interpréter. En outre, ces tableaux sont parfois difficiles et leur degré de
complexité – dans leur initiation – est souvent (pas toujours) lié à l’abondance de leur
fonctionnalité (R. Bourbonnais, 2002249). Ces logiciels spécialisés en économétrie a les
mêmes fonctionnalités qui permettent d’être utile d’une manière simple grâce à une
ergonomie de type « Windows ». Pourtant, EViews est beaucoup plus difficile à manipuler que
GRETL et servant à être utile pour tous nos tests économétriques. GRETL est surtout très
utile pour les représentations graphiques.
Ensuite, nous procédons a l’étape préliminaire de l’analyse des séries temporelles : les
tests de stationnarité pour détecter les séries qui n’évoluent pas avec le temps : stationnaires,
et celles qui évoluent avec le tempssuivant la méthode d’ADF. Après cela, nous devons tester
les cointégrations des séries non stationnaires et intégrées de même ordre suivant la théorie de
Johansen. Enfin, nous présentons les fluctuations de courte période suivant Engle et Granger.
Avant de procéder aux différents tests, nous faisons une brève spécification des logiciels
économétriques utilisés que sont des représentations de l’environnement général de leurs
workfiles ainsi que des interprétations des statistiques qu’ils ressortent automatiquement dans
ses tableaux de résultats, en général.
249 Source op.cit.
195
A. SPECIFICATION DES LOGICIELS ECONOMETRIQUES : EVIEWSET
GRETL
I. Spécification du logiciel EViews
1) Environnement général de la workfile d’EViews
La représentation graphique qui suit,faite manuellement,estconforme à son workfile :
Graphique N°11 : Représentation de l’environnement général de la workfile d’EViews
Source : Auteur.
2) Présentation des résultats d’EViewsen général
Le tableau qui suit résume les résultats automatiques donnés par EViews dans les MCO
dont les statistiques générales servent d’interpréter la significativité des coefficients, la qualité
de régression. Nous avons pris comme exemple les séries P, CI, M3.
Après avoir sélectionné les séries, nous allons dans <Quick>, <estimate équation>.
EViews File Edit Objects View Procs Quick Options Window Help Barre de commande
Workfile View Procs Objects Save Label Show Fetch Store Delete Genr Sample Range: 1982:1 2011: 4 Filter* Default Eq: none Sample: 1982:1 2011: 4 c e M3 D SD P
196
Dependent Variable: P Method: Least Squares Date: 09/17/12 Time: 09:51 Sample: 1982:1 2011:4 Included observations: 120
Variable250 Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
CI 0.040821 0.007606 5.366624 0.0000 M3 0.048903 0.003508 13.94103 0.0000 C 54.60889 5.985681 9.123254 0.0000
R-squared 0.986816 Mean dependent var 317.6633 Adjusted R-squared 0.986591 S.D. dependent var 281.8911 S.E. of regression 32.64250 Akaike info criterion 9.833789 Sum squared resid 124667.3 Schwarz criterion 9.903477 Log likelihood -587.0274 F-statistic 4378.740 Durbin-Watson stat 0.157981 Prob(F-statistic) 0.000000
La fonction analysée est de type : ttt MaCIaaP 210 ++= ce qui veut dire que le niveau des
prix est expliqué par le crédit intérieur et la masse monétaire.
- Colonne coefficient : les paramètres estimés notés ^
ia et que les résultats de l’estimation
s’écrivent : ttt MCIP 048,0040,060,54 ++= ;
- Colonne standard error : les écarts types estimés ^
^
iaσ de ces paramètres estimés. Ils sont
utilisés pour le calcul des t-statistiques si le logiciel n’affiche que les t-statistiques (comme
dans le cas des tableaux de résultats de calcul du nombre de retards, des tests de
cointégrations) ;
- Colonne t-statistic : les t-statistiques de ces paramètres estimés utilisés pour
l’interprétation de la significativité des paramètres : si |t-statistique|>t-lu à 5% (pour n>30, t-
stat=1,96) ; le coefficient est significativement différent de 0 : on rejette H0 l’hypothèse de
nullité des coefficients. Dans notre exemple, les variables explicatives CI et M expliquent
significativement la variable expliquée P car leurs t-statistiques sont estimés respectivement à
5,36 et 13,94 supérieurs à 1,96 ;
- Colonne Prob : pour les tests de significativité individuelle des coefficients ; qui fait que
si ces probabilités sont inférieures à 0,05 (référence) on refuse H0 c’est-à-dire que les
coefficients sont significativement différents de 0. Dans notre exemple, tous les coefficients
sont significatifs car ces probabilités empiriques sont toutes nulles<0,05 ;
- Sum squared resid ou somme des carrés des résidus est très utile pour l’estimation de la
satistique de Fisher, qui elle aussi est utilisée pour expliquer la significativité des paramètres ;
250 Ces critères (colorés en vert d’eau) sont ceux qui nous intéressent le plus lors des interprétations des résultats empiriques suivantes.
197
- R-squared(coefficient de détermination2R )ou adjusted R-squared (2R -ajusté) sert à
connaitre la qualité du modèle.Le modèle est de très bonne car il est très élevé : 0,98 ;
- Standard error of regression ou écart type des résidus ;
- Durbin-Watson stat sert à constater si les erreurs sont autocorrelés ou non. Les résultats
de notre exemple démontre que les erreurs sont autocorrelés car la statistique DW=0,15 est
proche de 0 ;
- Akaike info criterion et Schwarz criterion pour le calcul du nombre de retards en ne
retenant que le nombre de retard qui minimise significativement ces deux critères ;
- Prob (F-statistic) : test de significativité globale de la régression : si cette probabilité est
inférieure à 0,05 (référence), on refuse H0 c’est-à-dire significativité globale des paramètres.
Ainsi, notre exemple démontre une significativité globale des paramètres c’est-à-dire que les
variables explicatives CI et M3 expliquent significativement la variable expliquée P.
II.Spécification du logiciel GRETL
1) Environnement général de la workfile de GRETL
Cette représentation graphique de GRETL est conforme à son workfile.
Graphique N°12 : Environnement général de la workfile de GRETL
Source : Auteur.
gretl Fichier Outils Données Vue Ajouter Echantillon Variable Modèle Aide Données trimestrielles Madagascar de 1982 à 2011.gdt ID > Nom de variables > Description 0 const constante auto-générée 1 M3 2 D 3 SD 4 P 5 6 7 8 9 10 11 12 13
198
2) Présentation des résultats de GRETL en général
Même si nous n’utilisons GRETL, d’une façon générale, que pour des représentations
graphiques, nous présentons les rubriques de ces résultats automatiques de regréssions
simples. Nous prenons toujours comme exemple les séries temporelles P, CIet M3.
Modèle 1: MCO, utilisant les observations 1982:1-20 11:4 (T = 120)
Variable dépendante: P
Coefficient Erreur Std t-Student p-critique Const 54,6151 5,98483 9,1256 <0,00001 ***
CI 0,040822 0,00760532 5,3676 <0,00001 *** M3 0,0489013 0,00350731 13,9427 <0,00001 *** Moy. var. dép. 317,6678 Éc. type var. dép. 281,8878 Somme carrés résidus 124631,4 Éc. type de régres
32,63779
R2 0,986820 R2 ajusté 0,986594 F(2, 117) 4379,914 p. critique (F) 1,0e-110 Log de vraisemblance -587,0101 Critère d'Akaike 1180,020 Critère de Schwarz 1188,383 Hannan-Quinn 1183,416 Rho 0,929528 Durbin-Watson 0,157950
Les résultats sont à peu près les mêmes que ceux d’EViews précedemment. Les différents
critères d’interprétation sont aussi apparus comme dans EViews : les valeurs des paramètres
estimés, les écarts types estimés des paramètres estimés, les t-statistiques et les probabilités
critiques. Dans notre exemple, tous les coefficients estimés sont tous significativement
différents de 0 car les t-statistiques sont supérieurs au t-lu (n>30≈ 1,96) et que les probabilités
critiques sont tous inférieures à 0,05 (au seuil statistique de référence de 5%). Ensuite, il
évalue aussi automatiquement la moyenne de la variable dépendante, son écart type et aussi
les sommes des carrées des résidus. Enfin, pour interpréter la qualité du modèle, la valeur du
coefficient de détermination est aussi précise (ici le modèle est de très bonne qualité car ce
coefficient est très proche de l’unité). Il y a aussi la valeur de la probabilité critique de Fisher
qui souligne la significativité globale des coefficients (dans cet exemple, tous les coefficients
sont globalement significatifs car cette probabilité est largement inférieure à 0,05). Et, la
statistique de DW indique la corrélation des erreurs (ici les erreurs sont autocorrelés car ce
statistique est proche de 0). Nous choisissons d’utiliser GRETL pour les représentations
graphiques car ses résultats des tests ne sont pas trop précis face à ceux présentés par EViews.
Après avoir spécifié ces logiciels utilisés pour nos tests économétriques, nous présentons
ensuite les résultats des tests préliminaires de l’analyse du cas de Madagascar : tests de
stationnarité des séries temporelles du modèle théorique.
199
B.TESTS DE STATIONNARITE DES SERIES TEMPORELLES SUR EVIEWS
Ainsi, pour confirmer ou infirmer les prédictions du modèle théoriquepour le cas de notre
pays, nous devons au préalable tester la stationnarité des séries temporelles utilisées pour
détecter la présence des racines unitaires.
Les différentes étapes des tests sont :
Etape 1 : Importation des données251 d’Excel vers EViews et GRETL.
Etape 2 : Détermination du nombre de retards d’après les critères d’AIC et de SC.
I. Calcul du nombre de retards des différentes séries temporelles malgaches durant le
cadre d’analyse choisi
Après avoir sélectionné la série concernée, nous allons dans le menu <Quick>, < Estimate
var> pour déterminer le nombre de retards p qui minimise les deux critères d’AIC et de SC.
Ainsi, nous partons d’une valeur suffisamment importante de p=58252 puis on estime un
modèle à p-1 retards, p-2 retards…jusqu’à ce que le coefficient du pième retard soit significatif
c’est-à-dire>1,96 pour n>30 au seuil de 5%. Nous ne retenons ici que les résultats qui
intéressent notre analyse253. Dans ce cas, pour cette détermination du nombre de retard, les
résultats retenus et présentés dans ce travail sont seulement les valeurs de p qui minimisent
significativement les deux critères et pour lequel le coefficient est significatif.
1) Réserves de devises : p=3
Le nombre de retard qui minimise les deux critères pour la série réserves de devises est
p=3 pour lequel le coefficient est significativement différent de 0 car avec un t-statistique de
2,14 supérieur au t-lu de 1,96. Ainsi, les réserves de devises de la période en cours sont
expliquées significativement par les réserves de devises enregistrées sur les 3 derniers
trimestres. Globalement, le modèle est significatif car la statistique de Fisher F est très élevé
et est de très bonne qualité car le R2 est égal à 1.
251 Ces données trimestrielles sont présentées en Annexes en Milliards d’Ariary et le taux de change en Ariary. 252 C’est le nombre maximal de p qui affiche automatiquement les valeurs des deux critères AIC et SC pour toutes ces séries du modèle théorique. 253 En fait, si nous présentons tous les tableaux de calculs automatiques issus de logiciel ici, ca occupera plusieurs centaines de pages c’est pourquoi nous ne pouvons présenter ici que les résultats du tableau retenu.
200
Sample(adjusted): 1982:4 2011:4 Included observations: 117 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
R R(-3) 5.54E-16
(2.6E-16) [ 2.14100]
C 2.06E-13 (2.1E-13) [ 0.98916]
R 1.000000 (2.5E-16) [ 4.0E+15]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 3.75E-22 S.E. equation 1.83E-12 F-statistic 4.76E+31 Log likelihood 2998.656 Akaike AIC -51.17361 Schwarz SC -51.05557 Mean dependent 1659.143 S.D. dependent 2345.143
2) Dette extérieure : p=3
p=3 est le nombre de retards qui minimise les deux critères d’AIC et de SC pour la série
dette extérieure et qu’à cette valeur le t-statistique de 9,71 est supérieur au t-lu estimé à 1,96.
Cela veut dire alors que la dette extérieure de 3 trimestres seulement influence la dette du
trimestre en cours. Le modèle est de bonne qualité car le coefficient de détermination est égal
à l’unité.
Sample(adjusted): 1982:4 2011:4 Included observations: 117 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
D D(-3) 1.24E-14
(1.3E-15) [ 9.71358]
C -4.52E-13 (7.2E-13) [-0.62980]
D 1.000000
201
(1.3E-15) [ 7.9E+14]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 2.23E-21 S.E. equation 4.46E-12 F-statistic 7.13E+30 Log likelihood 2894.494 Akaike AIC -49.39306 Schwarz SC -49.27502 Mean dependent 3136.886 S.D. dependent 2209.976
3) Absorption : p=2
Le nombre de retards qui minimise les deux critères d’AIC et de SC est p=2 pour la série
absorption avec lequel le t-statistique de 4,09est supérieur au t-lu de 1,96 au seuil critique de
5%. Comme signification, l’absorption de deux trimestres seulement influence l’absorption en
cours. Le modèle est aussi de bonne qualité avec un coefficient de détermination égale à
l’unité.
Sample(adjusted): 1982:3 2011:4 Included observations: 118 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
A A(-2) 7.18E-14
(1.8E-14) [ 4.09723]
C -7.74E-12 (3.7E-12) [-2.06599]
A 1.000000 (1.7E-14) [ 5.9E+13]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 9.87E-20 S.E. equation 2.94E-11 F-statistic 2.16E+30 Log likelihood 2695.981 Akaike AIC -45.62679 Schwarz SC -45.53287 Mean dependent 6247.118 S.D. dependent 6926.444
202
4) Revenu national : p=52
p=52 est le nombre de retard retenu qui minimise les deux critères pour cette série
temporelle revenu national et que le t-statistique de 3,72 est supérieur au t-lu de Student au
seuil de 5% estimé à 1,96. Ce qui veut dire que le niveau de revenu national de 52 trimestres
passés soit de 13 années a une influence sur le niveau de revenu en cours. C’est un modèle de
bonne qualité.
Sample(adjusted): 1995:1 2011:4 Included observations: 68 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
Y Y(-52) 2.58E-12
(6.9E-13) [ 3.72003]
C -5.84E-10 (1.6E-10) [-3.66262]
Y 1.000000 (6.0E-15) [ 1.7E+14]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 7.16E-21 S.E. equation 2.26E-11 F-statistic 5.43E+26 Log likelihood 1624.090 Akaike AIC -46.17912 Schwarz SC -44.41657 Mean dependent 549.3393 S.D. dependent 468.5094
5) Exportations X : p=22
p=22 est le nombre de retards qui minimise les deux critères d’AIC et de SC pour la série
exportations et le t-statistique de 2,13 est supérieur au t-lu de 1,96 au seuil statistique de 5%.
Ce résultat laisse affirmer que les exportations de 5 années et demie influencent les
exportations en cours. C’est aussi un modèle de bonne qualité car R2 est égal à un.
203
Sample(adjusted): 1987:3 2011:4 Included observations: 98 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
X X(-22) 1.31E-14
(6.2E-15) [ 2.13415]
C -1.09E-12 (3.5E-13) [-3.11952]
X 1.000000 (3.5E-15) [ 2.9E+14]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 1.53E-22 S.E. equation 1.44E-12 F-statistic 5.77E+28 Log likelihood 2546.977 Akaike AIC -51.48934 Schwarz SC -50.85628 Mean dependent 161.4448 S.D. dependent 168.1609
6) Importations : p=5
Le nombre de retards qui minimise les deux critères d’AIC et de SC pour la série
temporelle importations est égal à 5. Le coefficient est significativement différent de 0 car le
t-statistique estimé automatiquement par le logiciel de 2,91 est supérieur au t-lu de 1,96. Ceci
veut dire que les importations de 5 trimestres influencent les importations en cours. Le modèle
est de bonne qualité.
Sample(adjusted): 1983:2 2011:4 Included observations: 115 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
Z Z(-5) 3.51E-15
(1.2E-15) [ 2.91792]
C 1.55E-13 (1.3E-13) [ 1.19633]
Z 1.000000
204
(1.1E-15) [ 9.0E+14]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 1.25E-22 S.E. equation 1.08E-12 F-statistic 3.10E+30 Log likelihood 3009.575 Akaike AIC -52.21870 Schwarz SC -52.05162 Mean dependent 351.3139 S.D. dependent 434.6816
7) Service de la dette : p=3
Le nombre de retards qui minimise les deux critères d’AIC et de SC est égal à 3, un critère
selon lequel le coefficient est significatif car le t-statistique d’une valeur de 7,03 est supérieur
au t-lu de 1,96 au seuil de 5%. Le modèle est aussi de bonne qualité car le coefficient de
détermination est égal à l’unité. Le service de la dette de 9 mois seulement influence le
service de la dette en cours.
Sample(adjusted): 1982:4 2011:4 Included observations: 117 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
SD SD(-3) 2.43E-14
(3.5E-15) [ 7.03294]
C 6.27E-14 (1.4E-13) [ 0.43958]
SD 1.000000 (3.4E-15) [ 2.9E+14]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 1.11E-22 S.E. equation 9.97E-13 F-statistic 3.26E+30 Log likelihood 3069.691 Akaike AIC -52.38789 Schwarz SC -52.26985 Mean dependent 392.1068 S.D. dependent 334.2288
205
8) Taux de change : p=1
Le nombre de retards qui minimise les deux critères : AIC et SC pour la série temporelle
taux de change de l’Euro contre l’Ariary est égal à 1 c’est-à-dire que le taux de change d’un
trimestre seulement influence le taux de change de la période en cours. Le coefficient du
modèle est significativement différent de 0 car le t-statistique de 10,70 est largement supérieur
au t-lu au seuil de 5% estimé à 1,96. Le modèle est de bonne qualité car le coefficient de
détermination est égal à 1.
Sample(adjusted): 1982:2 2011:4 Included observations: 119 after adjusting endpoints Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
e
e(-1) 1.96E-14 (1.8E-15) [ 10.7081]
C 2.32E-13 (2.7E-13) [ 0.87518]
E 1.000000 (1.8E-15) [ 5.5E+14]
R-squared 1.000000 Adj. R-squared 1.000000 Sum sq. resids 3.64E-22 S.E. equation 1.77E-12 F-statistic 1.68E+31 Log likelihood 3052.788 Akaike AIC -51.25694 Schwarz SC -51.18688 Mean dependent 1212.947 S.D. dependent 944.3506
Tous ces résultats sont présentés dans le tableau qui suit :
206
Tableau N°9 : Présentation des décalages des séries du modèle théorique (1982 à 2011)
Séries temporelles testées
Valeurs minimums d’AIC et de SC retenues
Valeurs absolues de t-statistique retenues (>t-lu=1,96 à 5%) : coefficient significativement #0
Nombre de retards retenus (décalage en trimestres)[p corrigé254]
Dette extérieure D
AIC=-49,39 SC=-49,27
[ 9,71358]
p=3[p=1]
Absorption A
AIC=-45.62 SC=-45.53
[ 4,09723]
p=2[p=2]
Revenu national Y
AIC=-46,17 SC=-44,41
[ 3,72003]
p=52[p=1]
Exportations X
AIC=-51,48 SC=-50,85
[ 2,13415]
p=22[p=20]
Importations Z
AIC=-52,21 SC=-52,05
[ 2,91792]
p=5[p=4]
Réserves de devises R
AIC=-51,17 SC=-51,05
[ 2,14100]
p=3
Service de la dette SD
AIC=-52,38 SC=-52,26
[ 7,03294]
p=3[p=1]
Taux de change e
AIC=-51,25 SC=-51,18
[ 10,7081]
p=1
Source : Auteur.
Ainsi, nous pouvons procéder aux tests de stationnarité (ADF, 1981255) de ces variables
retardées afin de déterminer la présence ou non d’une racine unitaire et ainsi de l’ordre
d’intégration des séries.
Etape 3 : Tests de stationnarité de ces séries retardées pour déterminer les ordres
d’intégrations des séries non stationnaires
254C’est la valeur de p modifié après la différenciation des séries non stationnaires. 255 Source op. cit.
207
II. Tests de stationnarité des séries temporelles de Madagascar de 1982 à 2011
Après avoir sélectionné la série concernée, nous allons dans le menu <Quick>,<Series
statistic>, <Unit root test> pour déterminer la présence ou non d’une racine unitaire selon les
critères suivantes :
- Probabilité critique de référence : 5% pour les tests de significativité des coefficients ;
- Type de test : Augmented Dickey Fuller ou ADF ;
- Critères de retards des séries : basés automatiquement sur AIC dans <Automatic
selection>et nombre de retards maximum <Maximum lags> dont nous avons déjà calculé
précédemment pour toutes les séries temporelles car « le choix du décalage p peut-être
effectué directement par application des critères d’information d’Akaike ou de Schwarz » (R.
Bourbonnais, 2008256) ;
- Tests de racine unitaire en :
1) Niveau <level> : si la série est stationnaire (fin des étapes), ou si elle est non
stationnaire il faut la stationnariser par ;
2) Première différenciation <1stdifference> : si la série est stationnaire (fin des
étapes) : d=1, ou si elle est non stationnaire, il faut la stationnariser encore par :
3) Seconde différenciation <2nddifference> : si elle est stationnaire (fin des étapes) :
d=2 ou si elle est non stationnaire, il faut la stationnariser. Mais, généralement, les séries
économiques sont I(1), rarements on trouve des séries I(2).
- Modèle à tester aux choix : trois modèles d’ADF :
1) Modèle (4) : sans constante <none> ;
2) Modèle (5) : avec constante <intercept> ;
3) Modèle (6) : avec tendance et constante <trend and intercept>.
Ainsi, si le t-test est supérieur au t-lu et/ou si la probabilité calculée est supérieure à
0,05 ; la série est non stationnaire et on accepte H0 hypothèse de non stationnarité de la série.
On procède ensuite par une ou des différenciations afin de déterminer son ordre d’intégration
d. « Il faut noter qu’on ne peut pas identifier clairement les caractéristiques stochastiques
d’une série temporelle que si elle est stationnaire : elle ne comporte ni de tendance ni de
saisonnalité » (R. Bourbonnais, 2002257). Et pour interpréter la qualité globale de régression
lorsque la série est devenue stationnaire, il faut s’assurer que le coefficient soit
256 BOURBONNAISR., 2008, « Logiciel EViews », Université de Paris Dauphine. http://www.eviews.com http://www.cip.dauphine.fr/bourbonnais 257 Source op. cit.
208
significativement différent de 0, le coefficient de détermination soit élevé, la probabilité de
Fisher soit <0,05 et que la statistique de DW soit différent de 0.
L’étape suivante consiste au choix du modèle : (4) ou (5) ou (6). Pour cela, nous faisons
par le biais de GRETL les représentations graphiques de ces séries suivant leurs évolutions :
Graphiques N°13 : Graphiques de toutes les séries des tests du modèle théorique
L’absorption montre une tendance d’évolution vers le haut durant le cadre d’analyse c’est-à-dire que notre pays consomme beaucoup plus qu’il ne produit.
La dette extérieure marque une évolution de tendance vers le haut jusqu’en 2006 mais pas constante, car un pic considérable vers le haut est constaté en 1er trimestre de 1994 lors du flottement de notre monnaie mais aussi une baisse considérable en 2006 expliquée par l’admission de la grande Ile dans le rang des PPTE et aussi fruit des devises des IDE.
Le taux de change de l’Euro contre l’Ariary évolue selon une tendance vers le haut aussi marquée par deux grandes montées brutales en début 1994 (par le flottement généralisé du FMG) et en fin 2004 et début 2005 par la politique de détaxation provoquant un boom des importations : perte remarquable de la valeur de notre monnaie.
Les réserves de devises, montrent une évolution négative durant les 10 premières années puis une tendance d’évolution vers le haut malgré un pic vers le bas en troisième trimestre de 2004 (à cause du boom des importations causé par la politique de détaxation) et une hausse remarquable depuis 2006 par les IDE (enquête BCM, 2013).
209
Source : Représentations graphiques des données trimestrielles d’analyse de 1982 à 2011 issues de GRETL.
C’est ainsi que nous choisissons le modèle (6) : modèle avec tendance et constante <trend
and intercept>, pour tous les tests de stationnarité de toutes ces séries temporelles d’après ces
constatations générales des évolutions de ces séries par les graphiques précédents : tendances
vers le haut généralement et presque constante.
Les résultats des tests se présentent comme suit dont nous ne retenons que le premier
compartiment du tableau présentant les t-empiriques et théoriques mais le deuxième
compartiment présentant les résultats de régression n’est pas présenté car le modèle de
Les exportations ressentent aussi des fluctuations, pas trop importantes jusqu’en 2009. La tendance générale est vers le haut sutout depuis 2009, malgré la crise. Pourtant les exportations sont toujours faibles face aux importations.
Les importations malgaches ressentent aussi des fluctuations mais la tendance générale durant le cadre d’analyse est vers le haut. Une hausse considérable est ressentie depuis l’année 2004.
Quant au revenu national, même si l’évolution n’est pas constante une tendance générale vers le haut est décrite par ce graphique ; surtout depuis l’année 1994.
D’une façon générale, le service de la dette extérieure de Madagascar montre aussi une tendance d’évolution vers le haut. Cette charge vis-à-vis de l’extérieur est très importante en 1994 (face au flottement généralisé) et en 2004 (face à la detaxation).
210
régression n’est décrit qu’après que la série est devenue stationnaire suite à dième
différenciation :
1) Dette extérieure avec un retard p=3
Null Hypothesis: D has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 1 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.964820 0.6140 Test critical values: 1% level -4.037668
5% level -3.448348 10% level -3.149326
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
En niveau, la série dette extérieure est non stationnaire car la valeur de t-statistique -1,96
est supérieure aux trois valeurs critiques à 10%, 5% (-3,44) et 1% et que la probabilité
calculée de 0,61 est supérieure à 0,05. Mais le modèle n’est pas de bonne qualité car le
coefficient de détermination est estimé seulement à 0,15258. Mais, globalement, la régression
est acceptée car la probabilité de F-statistique est largement inférieure à 0,05.
Ainsi, nous procédons par la suite à la première différenciation de cette série :
Null Hypothesis: D(D) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.370265 0.0000 Test critical values: 1% level -4.037668
5% level -3.448348 10% level -3.149326
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série dette extérieure est devenue stationnaire après la première différenciation car le t-
statistique de -7,37 est devenu inférieur aux t-critiques aux trois seuils statistiques (t-lu de -
3,44 à 5%). Cette série est alors intégrée d’ordre 1 ou I(1).
Ainsi, la régression s’écrit :
1):(19820,44@TREND-50,90-0,64 1-t +∆=∆ DDt 259
(-7,37) (0,81) (-0,49) [0,00] [0,41] [0,62] t-test en (.) et probabilité empirique en [.]. 2R =0,32 ; DW=1,90 258 Ce sont des résultats décrits par le deuxième compartiment du tableau non présenté ici. 259“Time trend variable normalized to be zero in period 1982: 1”, R. BOURBONNAIS, 2008.
211
Cette équation montre que la dette extérieure d’une période en cours est influencée
négativement par la dette de seulement un trimestre avec une tendance négative. Le modèle,
globalement, n’est pas de bonne qualité car le coefficient de détermination est faible mais la
statistique de Durbin Watson différente de 0 présage une faible autocorrélation des erreurs qui
fait que le modèle a un bon pouvoir prédictif.
Notre processus est DS ou Differency stationary car le coefficient de la tendance n’est pas
significativement différent de 0. Ce qui nous a amené à stationnariser cette série par une
différence première260. Ainsi, un choc à un instant donné se répercute à l’infini sur les valeurs
futures du processus dette extérieure, l’effet du choc est donc permanent et va en décroissant.
Ainsi, la série dette extérieure est un processus non stationnaire aléatoire (R. Bourbonnais,
2002261).
2) Absorption avec un retard p=2
Null Hypothesis: A has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 2 (Automatic based on AIC, MAXLAG=2)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.779918 0.7083 Test critical values: 1% level -4.038365
5% level -3.448681 10% level -3.149521
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série absorption est aussi non stationnaire car la valeur de t-statistique -1,71 est
supérieure aux trois valeurs critiques à 10, 5 et 1% et que la probabilité calculée de 0,70 est
supérieure à 0,05. Le modèle est de bonne qualité car le coefficient de détermination est de
0,66 et que la probabilité de F-statistique est nulle.
Nous procédons à la première différenciation :
Null Hypothesis: D(A) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 1 (Automatic based on AIC, MAXLAG=2)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.893412 0.1685 Test critical values: 1% level -4.038365
5% level -3.448681 10% level -3.149521
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
260 La bonne méthode de stationnarisation d’un processus DS est celle des différences premières (R. BOURBONNAIS, 2002). 261 Source op. cit.
212
Cette série est encore non stationnaire après première différenciation car le t-statistique de
-2, 89 est encore supérieur aux trois valeurs critiques fournis et que la probabilité empirique
de 0,16 est aussi supérieure à 0,05. Le modèle est de mauvaise qualité car le coefficient de
détermination est faible.
Ainsi, les résultats de la seconde différenciation est comme suit pour la stationnariser :
Null Hypothesis: D(A,2) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 2 (Automatic based on AIC, MAXLAG=2)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -9.172233 0.0000 Test critical values: 1% level -4.039797
5% level -3.449365 10% level -3.149922
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série absorption est ainsi intégrée d’ordre 2 après cette seconde différenciation car le t-
statistique est inférieur aux valeurs critiques quel que soit les seuils statistiques de 1 à 10%.
Le modèle est ainsi de qualité moyenne et que la régression s’écrit :
1):(19820,27@TREND-17,340,250,45-1,85A 2-t1-t1-t +∆+∆+=∆ AAAt (-9,17) (2,90) (2,81) (0,55) (-0,62) [0,00] [0,00] [0,00] [0,58] [0,53] 2R =0,69 ; DW=1,85
Ainsi, l’absorption de la période en cours est influencée positivement par l’absorption de
deux trimestres passés. La qualité du modèle est moyenne et que la statistique de DW présage
une faible autocorrélation des erreurs qui fait qu’il a un bon pouvoir prédictif. La série
absorption est aussi un processus non stationnaire aléatoire : DS car le coefficient de sa
tendance n’est pas significatif. Elle est donc vulnérable aux moindres chocs externes.
3) Revenu national avec un retard p=52
Null Hypothesis: Y has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=52)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -10.94151 0.0000 Test critical values: 1% level -4.036983
5% level -3.448021 10% level -3.149135
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
213
La série temporelle revenu national est stationnaire en niveau car le t-statistique de -10,94
est inférieur aux valeurs critiques quel que soit les seuils statistiques de 1, 5 et 10% (de -3,44
pour 5%), et aussi la probabilité calculée égale à 0 est largement inférieure à la probabilité
critique de 0,05. Cette série est alors I(0). Le modèle est de qualité moyenne car le coefficient
de détermination est égal à 0,50.
Mais, la régression globale est acceptée et s’écrit comme suit :
1):(19822,67@TREND315,02-1,01Y1-t ++=∆ tY
(-10,94) (4,38) (2,71) [0,00] [0,00] [0,00] 2R =0,50 ; DW=2,00
Cette équation montre une influence négative du revenu national d’un trimestre (p
corrigé=1) précédent sur le revenu en cours avec une tendance positive. La qualité du modèle
est moyenne et que les erreurs sont non corrélés car la statistique de DW est différent de 0 qui
fait que le modèle a un bon pouvoir prédictif. Le coefficient de sa tendance est
significativement différent de 0 alors la série revenu national est un processus TS ou Trend
Stationary qui représente une non-stationnarité de type déterministe : pas trop vulnérable aux
chocs externes (R. Bourbonnais, 2002262).
Nous pouvons dire, d’une façon économétrique, que la série revenu national ne présenterait
pas de risque de cointégrations avec les autres séries. Ainsi, nous ne l’utiliserions plus pour
les suites des tests c’est-à-dire dans les tests de relations entre les séries que ce soit à long
terme ou à court terme.
4) Exportations avec un retard p=22
Null Hypothesis: X has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 22 (Automatic based on AIC, MAXLAG=22)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic 2.406540 1.0000 Test critical values: 1% level -4.055416
5% level -3.456805 10% level -3.154273
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série temporelle exportations est non stationnaire, en niveau, car le t-statistique de 2,40
est supérieur aux t-critiques quel que soit le seuil statistique de 1 à 10%. Le modèle est de
bonne qualité car le coefficient de détermination est élevé.
262 Source op. cit.
214
Nous faisons par la suite la première différenciation pour stationnariser la série :
Null Hypothesis: D(X) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 21 (Automatic based on AIC, MAXLAG=22)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.358133 0.9878 Test critical values: 1% level -4.055416
5% level -3.456805 10% level -3.154273
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série exportations est encore non stationnaire après première différenciation car le t-
statistique de -0,35 est encore supérieur aux t-lus dans les trois seuils statistiques tout comme
la probabilité calculée de 0,98 supérieure à 0,05.
Nous procédons ainsi par seconde différenciation afin de la stationnariser :
Null Hypothesis: D(X,2) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 20 (Automatic based on AIC, MAXLAG=22)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.453709 0.0029 Test critical values: 1% level -4.055416
5% level -3.456805 10% level -3.154273
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série est devenue stationnaire après deuxième différence c’est-à-dire qu’elle est intégrée
d’ordre 2. Le modèle est de très bonne qualité car le coefficient de détermination est très élevé
égal à 0,94 et que la régression est aussi accepté car tous les coefficients sont
significativement différent de 0. Cette série est aussi un processus DS car le coefficient de sa
tendance n’est pas significativement différent de 0 c’est-à-dire que la série exportations est
non stationnaire aléatoire : vulnérables aux chocs externes.
5) Importations avec un retard p=5
Null Hypothesis: Z has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 5 (Automatic based on AIC, MAXLAG=5)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.116786 0.9210 Test critical values: 1% level -4.040532
5% level -3.449716 10% level -3.150127
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
215
La série temporelle importations est non stationnaire en niveau avec un t-statistique de -
1,11 supérieur aux t-critiques quel que soit les seuils de 1 à 10%. Globalement, le modèle est
accepté. Mais nous devons stationnariser cette série par la première différenciation :
Null Hypothesis: D(Z) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 4 (Automatic based on AIC, MAXLAG=5)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.082220 0.0088 Test critical values: 1% level -4.040532
5% level -3.449716 10% level -3.150127
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série importations est devenue stationnaire après cette première différenciation car la
valeur de t-statistique de -4,08 est inférieure aux valeurs critiques. Le modèle est de bonne
qualité avec un coefficient de détermination élevé et globalement la régression est acceptée
car la probabilité calculée de 0,008 est inférieure à la probabilité critique.
Ainsi, la régression, en ne retenant que les coefficients significatifs, se présente :
1):(19820,43@TREND11,03-0,37-0,36--1,39 43-t1-t +∆∆∆=∆ −tt ZZZZ (-4,08) (-2,02) (-3,86) (-0,62) (1,58) [0,00] [0,04] [0,00] [0,53] [0,11] 2R =0,82 ; DW=1,97
Une influence négative et significative des importations des 4 trimestres (p-corrigé=4)
précédentes est marquée sur les importations de la période en cours, avec une tendance
positive. Le modèle est de bonne qualité car le coefficient de détermination est élevé et que
les erreurs sont non corrélés qui fait que le modèle a un bon pouvoir prédictif. C’est aussi un
processus non stationnaire aléatoire ou processus DS car le coefficient de sa tendance n’est
pas significativement différent de 0 donc cette série est vulnérable aux chocs externes.
6) Réserves de devises avec un retard p=3
Null Hypothesis: R has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 3 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.147978 0.9155 Test critical values: 1% level -4.039075
5% level -3.449020 10% level -3.149720
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
216
La série réserves de devises est non stationnaire en niveau car le t-statistique de -1,14 est
supérieure aux trois valeurs critiques quel que soit les seuils statistiques de 1 à 10%.
Après première différenciation, la série est comme suit :
Null Hypothesis: D(R) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 3 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.281591 0.0000 Test critical values: 1% level -4.039797
5% level -3.449365 10% level -3.149922
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Elle est stationnaire après cette différenciation première donc c’est une série I(1). La
régression globale est acceptée et le modèle est de bonne qualité car le coefficient de
détermination est élevé.
Ainsi, la régression avec les variables dont nous retenons se présente comme suit :
1):(19824,65@TREND125,51-0,140,450,94-2,65 3-t2-t1-t1-t +∆+∆+∆+∆=∆ RRRRRt
(-8,28) (3,57) (2,46) (1,53) (-0,95) (2,39) [0,00] [0,00] [0,01] [0,12] [0,34] [0,01]
2R =0,77 ; DW=2,03
Les réserves de devises de la période en cours sont influencées positivement par sa position
d’au moins deux trimestres précédents et la tendance de cette série temporelle est aussi
positive. Ce modèle est aussi de bonne qualité car le coefficient 2R est élevé et que les erreurs
sont non autocorrelés qui présage un bon pouvoir prédictif du modèle. Comme le coefficient
de la tendance de cette série réserves de devises est significatif alors elle n’est pas vulnérable
à un moindre choc mais au contraire elle a une tendance linéaire car c’est un processus TS.
7) Service de la dette avec un retard p=3
Null Hypothesis: SD has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 1 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.728983 0.7323 Test critical values: 1% level -4.037668
5% level -3.448348 10% level -3.149326
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
217
La série service de la dette est aussi non stationnaire en niveau marquée par une valeur de
t-statistique de -1,72 supérieure aux t-critiquesde 1 jusqu’à 10%.
Procédons ainsi par première différenciation pour la rendre stationnaire car même si la
régression globale est acceptée le modèle est de mauvaise qualité :
Null Hypothesis: D(SD) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 1 (Automatic based on AIC, MAXLAG=3)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.040290 0.0000 Test critical values: 1% level -4.038365
5% level -3.448681 10% level -3.149521
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Elle est devenue stationnaire après première différenciation car le t-statistique est inférieur
au t-lu et avec un modèle de mauvaise qualité car le coefficient de détermination est toujours
faible égal à 0,33 et une régression généralement acceptée car la probabilité calculée de Fisher
est nulle.
La série service de la dette est donc intégrée d’ordre 1 et la régression s’écrit :
1):(19820,12@TREND0,35-0,15-0,43 11 +∆+∆=∆ −− ttt SDSDSD
(-7,04) (1,64) (-0,06) (1,56) [0,00] [0,10] [0,94] [0,11] 2R =0,33 ; DW=2,01
Le modèle précédent n’est pas de bonne qualité car 2R est faible nonobstant les erreurs
sont non corrélés car la statistique de DW est différente de 0 qui fait que le modèle a un bon
pouvoir prédictif. La série service de la dette est un processus non stationnaire aléatoire car le
coefficient de sa tendance n’est pas significatif, elle est donc vulnérable à un moindre choc
car c’est un processus DS.
8) Taux de change avec un retard p=1
Null Hypothesis: e has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 1 (Automatic based on AIC, MAXLAG=1)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.738262 0.2235 Test critical values: 1% level -4.037668
5% level -3.448348 10% level -3.149326
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
218
Ces résultats montrent que la série temporelle taux de change de l’Euro contre l’Ariary est
non stationnaire en niveau car le t-statistique de -2,73 est supérieur aux valeurs critiques aux
trois seuils statistiques : de 1 à 10%.
Nous procédons ainsi par première différenciation de cette série afin de la stationnariser :
Null Hypothesis: D(e) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 0 (Automatic based on AIC, MAXLAG=1)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.262177 0.0000 Test critical values: 1% level -4.037668
5% level -3.448348 10% level -3.149326
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série taux de change est devenue stationnaire après première différence donc elle est
intégrée d’ordre 1 car le t-stat est inférieur aux t-lu. Généralement, la régression est acceptée
car la probabilité calculée est nulle (inférieure à 0,05) même si le modèle n’est pas de bonne
qualité.
Nous avons le modèle de régression qui se présente comme suit :
1):(19820,14@TREND5,57-0,62 1 ++∆=∆ −tt ee
(-7,26) (0,35) (0,63) [0,00] [0,72] [0,520] 2R =0,31 ; DW=1,92
Enfin, le taux de change de l’Euro contre l’Ariary de la période en cours est influencé
négativement et d’une façon significative par son niveau d’un trimestre avant et avec une
tendance positive. Le modèle décrit n’est pas de bonne qualité car 2R est faible et les erreurs
sont non corrélés qui fait que le modèle a un bon pouvoir prédictif. Cette série est non
stationnaire aléatoire car le coefficient de sa tendance n’est pas significatif et est donc
vulnérable au choc : processus DS.
Ainsi, d’après tous ces tests de stationnarité des différentes séries temporelles pour
l’analyse des déficits de la balance des paiements de Madagascar, nous pouvons déterminer
les séries de même ordre d’intégration qui présentent, économétriquement, des risques de
cointégrations. Les résultats sont résumés par le tableau qui suit dont les parenthèses indique
l’ordre d’intégration des séries en niveau (0), après première différenciation (1) ou après
seconde différenciation (2).
219
Tableau N°10: Résultats des tests de stationnarité des séries temporelles du modèle
théorique de 1982 à 2011
Séries temporelles
Niveau (t-stat comparé t-lu à 5% et [prob] comparée à 0,05)
1ère différence (t-stat comparé t-lu à 5% et [prob] comparée à 0,05)
2nde différence (t-stat comparé t-lu à 5% et [prob] comparée à 0,05)
Ordre d’intégration des séries noté d
Dette extérieure D
-1,964820> -3,448348 (0) [0,6140]
-7,370265< -3,448348 (1) [0,0000]
d=1
Absorption A
-1,779918> -3,448681 (0) [0,7083]
-2,893412> -3,448681 (1) [0,1685]
-9,172233< -3,449365 (2) [0,0000]
d=2
Revenu national Y
-10,94151< -3,448021 (0) [0,0000]
d=0
Exportations X
2,406540> -3,456805 (0) [1,0000]
-0,358133> -3,456805 (1) [0,9878]
-4,453709< -3,456805 (2) [0,0029]
d=2
Importations Z
-1,116786> -3,449716 (0) [0,9210]
-4,082220< -3,449716 (1) [0,0088]
d=1
Réserves de devises R
-1,147978> -3,449020 (0) [0,9155]
-8,281591< -3,449365 (1) [0,0000]
d=1
Service de la dette SD
-1,728983> -3,448348 (0) [0,7323]
-7,040290< -3,448681 (1) [0,0000]
d=1
Taux de change e
-2,738262> -3,448348 (0) [0,2235]
-7,262177< -3,448348 (1) [0,0000]
d=1
Source : Auteur.
En récapitulation, les séries dette extérieure, importations, réserves de devises, service de
la dette et taux de change de l’Euro contre l’Ariary sont intégrées d’ordre 1 ou I(1). Voir les
relations entre les séries I(2) : exportations et absorption, à elles seules ne nous intéressentpas.
220
Ainsi, tout comme la série revenu national : I(0), ces dernières n’entreraient plus en jeu pour
les suites de nos analyses.
Econométriquement, ces séries I(1) présentent des risques de cointégrations : relation de
longue période, dont leurs tests font l’objet du paragraphe suivant en ayant recours à la théorie
de Johansen.
C. TESTS DES RELATIONS DE LONGUE PERIODE ENTRE LES SERIES
INTEGREES DE MEME ORDRE
Etape 4 : Tests de cointégrations des séries intégrées de même ordre : relation de
longue période entre les séries pour confirmer ou infirmer le modèle théorique.
I. Tests de cointégrations des séries intégrées de même ordre pour voir leur relation
de long terme
Après avoir sélectionné toutes les séries concernées, nous allons dans le menu <Quick>,
<Group statistics>, <Cointegration test>, <Series list>, <Johansen cointegration test
specification>.
Ensuite, il faut déterminer le nombre de retards p, pour ces 5 séries intégrées de même
ordre dans <lag intervals>. En fait, leurs décalages temporels varient de 1 à 12 trimestres.
Mais, nous choisissons p=4 dans tous les tests qui suivent car c’est un choix pratique pour les
données trimestrielles.
Enfin, il faut choisir la spécification à laquelle repose les tests parmi les 5 présentées par
Johansen précédemment. Avant dechoisir la spécification correspondant à l’évolution de ces
cinq séries intégrées de même ordre, nous les représentons graphiquement en ayant recours au
GRETL pour voir leurs tendances d’évolution ensemble.
221
Graphique N°14 : Représentation graphique des séries intégrées de même ordre pour les
tests du modèle théorique de 1982 à 2011
Source : Sortie de GRETL représentation graphique des cinq séries intégrées de même ordre
Ainsi, d’après les résultats précédents et cette évolution des séries intégrées de même ordre
indiquée par ce graphique, nous choisissons la cinquième spécification prétendant : « la
présence d’une tendance quadratique dans les séries et d’une tendance linéaire dans les
relations de cointégrations ».
Il faut, d’après les sorties d’EViews, déterminer le nombre d’équations de cointégrations
entre les séries à partir des tests de Johansen fondés sur les traces statistiques et les valeurs
propres. Plus explicitement, il faut que les traces statistiques et/ou les valeurs propres soient
supérieures aux valeurs critiques au seuil statistique considéré pour qu’il y ait équations de
cointégrations : rejet de H0. Pour le cas de notre pays, les résultats se présentent comme suit
pour les tests de traces statistiques et de valeurs propres :
222
Tableau N°11 : Résultats des tests de traces statistiques et de valeurs propres : tests de
cointégrations des séries du modèle théorique
q (rang
d’EC)
Traces statistiques (valeurs critiques à
5%) (à 1%)
Valeurs propres (valeurs critiques
à 5%) (à 1%)
q=0*
q=1
q=2
q=3
q=4
89,53551 (77,74)* (85,78)*
49,85451 (54,64) (61,24)
27,74460 (34,55) (40,49)
11,28541 (18,17) (23,46)
1,189106 (3,74) (6,40)
(.)* les tests de traces statistiques
indiquent 1 EC aux seuils de 5% et 1%.
39,68099 (36,41)* (41,58)
22,10991 (30,33) (35,68)
16,45919 (23,78) (28,83)
10,09630 (16,87) (21,47)
1,89106 (3,74) (6,40)
(.)* les tests de valeurs propres
indiquent 1 EC au seuil de 5%.
Source : Auteur.
Au seuil critique de 5%, les deux tests ont rejeté l’hypothèse H0 pour q=0. Ceci veut dire
que l’hypothèse alternative H1 est acceptée indiquant l’existence de relation de cointégrations
r>0 (tests de traces) : r=0+1=1 équation de cointégrations (tests de valeurs propres).
Mais, au seuil statistique de 1%, les tests de traces statistiques ont rejeté aussi l’hypothèse
H0 seulement pour q=0 mais H0 est accepté pour les tests de valeurs propres quel que soit q.
L’astérix indique que H0 est rejetée. Les tests ont alors montré qu’il n’existe qu’une seule EC.
En outre, EViews a montré toutes les équations possibles pour q=0 à 4 mais, les résultats de
nos deux tests ne nous laissent qu’à considérer la première équation (q=0) pour laquelle H0
est rejetée (* ) :
Tableau N°12 : Equations de cointégrations des séries intégrées de même ordre du
modèle théorique
* Rejet de l’hypothèse H0 : il existe une équation de cointégration. Source : Auteur.
e D Z R SD q
-0,000872 3,80e-05 -0,010709 0,000215 0,023936 q=0*
-0,000653 -0,000255 -0,009564 0,002824 -0,003848 q=1
-0,008235 0,000183 -0,005986 0,000516 0,018947 q=2
-0,003368 0,001703 0,003195 0,001389 -0,001094 q=3
-0,005367 0,000425 0,002431 3,00e-05 0,016201 q=4
223
EViews n’a donné automatiquement que les valeurs de standard error ou écart type estimé
des paramètres estimés. Ceci nous permet de calculer les t-empiriques : ^
^
,^
^
i
i
a
i
obsa
at
σ=
Tableau N°13: Calcul des t-empiriques pour l’interprétation des résultats des tests de
cointégrations du modèle théorique
Critères/Séries tD tZ tR tSD
^
ia (issus d’EViews) -29,363238 12,280963 -0,246559 -27,449541
^
^
iaσ (issus d’EViews)
0,28703 2,90241 0,56158 4,57259
t-stat (coef signif si>1,96)
-102,300240 4,231298 -0,439045 -6,003061
Source : Auteur.
Ainsi, l’équation de cointégrations s’écrit :
ttttt SDRZDe 44,2724,028,1236,29 −−+−=
(0,28) (2,90) (0,56) (4,57) [-102,3] [4,23] [-0,43] [-6,00] (.) standard error (écart-type). [.] t-statistique d’après nos calculs.
Tous les coefficients sont significatifs parce que les t-statistiques, en valeur absolue,sont
tous supérieurs à 1,96 ; sauf celui affecté à la variable réserves de devises. Pourtant, le
coefficient de la série dette extérieure n’a pas eu le signe attendu dans la théorie. Ainsi, la
prédiction de notre modèle théorique est rejetée ce qui veut dire que la hausse des taux de
change n’est pas expliquée par le fardeau d’endettement extérieur mais, d’après cette
équation, par une hausse accrue des importations (le seul coefficient qui a le signe attendu).En
effet, si les importations augmentent de 1%, ceteris paribus263, le taux de change de l’Euro
contre l’Ariary augmente de 12,28% qui veulent dire une hausse du taux de change de l’Euro
contre l’Ariary : dépréciation de notre monnaie nationale264.
263Toutes les analyses économétriques sont effectuées en postulant sur la constance de l’environnement économique : « Toutes choses étant égales par ailleurs » (ceteris paribus). 264La cotation est à l’incertain, dans tous nos raisonnements.
224
II. Explication des problèmes extérieurs de Madagascar
Ces résultats montrent alors que seul le coefficient de la série tZ qui explique d’une façon
significative la série expliquéete . Ainsi, nous pouvons dire quela prédiction théorique selon
laquelle le déficit structurel de la balance commerciale malgache, et ainsi la
dépréciation cumulée de l’Ariary, est expliqué par le fardeau d’endettement extérieur
est rejetée.Mais, le déficit extérieur à long terme de Madagascar est expliqué par une
hausse accrue des importations.Ainsi, le taux de change de l’Euro contre l’Ariary à
long terme est positif si les importations sont positives : cela signifie que lorsque les
importations s’élèvent, l’Ariary se déprécie par rapport à l’Euro.
Ensuite, en considérant les coefficients de notre EC par leurs valeurs absolues, si « toutes
choses étant égales par ailleurs », les variables D et SD n’ont pas eu les signes attendus dans
le rouage du modèle théorique. Par contre, R l’a eu mais son coefficient est non significatif.
Ainsi, d’après leurs valeurs, tout accroissement de la dette extérieure ne fait pas hausser le
taux de change mais le fait réduire au contraire ce qui veut dire une baisse de la valeur des
devises au profit de la monnaie nationale : c’est-à-dire une appréciation de la monnaie
nationale par rapport aux principales devises. Cette situation contredit les prédictions du
modèle théorique.
Enfin, en valeur absolue, le coefficient affecté à la série D est plus élevé que ceux des
autres séries : Z, R et SD, ce qui montre, à l’évidence, que l’endettement extérieur de
Madagascar, tout comme son service de la dette, augmente plus vite que ses réserves en
devises étrangères, ce qui fait qu’il est difficile pour notre pays de défendre son propre
monnaie.
Ainsi, le taux de change de l’Euro contre l’Ariary est cointégré avec la dette
extérieure, les importations, les réserves de devises et le service de la dette avec un
effet négatif de D et SD sur la première variable (rejet des prédictions théoriques)
mais avec un effet positif par Z (explication du cas malgache à long terme).
Toutefois, les économètres soulignent que : « Le fait que les séries soient cointégrées et
non stationnaires soulève un problème d’estimation. (…) Le problème est donc, d’une part, de
retirer la relation commune de cointégration (la tendance commune) ; d’autre part, de
rechercher la liaison réelle entre les variables : c’est l’’objectif du MCEV » (R. Bourbonnais,
2002265). Et, la construction de ce modèle est la dernière étape de notre analyse pour voir les
fluctuations de courte période entre ces séries cointégrées.
265 Source op. cit.
225
D.CONSTRUCTION DU MODELE A CORRECTION D’ERREUR
VECTORIEL (MCEV)
Etape 5 : La dernière étape de notre analyse consiste àconstruire le MCEV.
Après avoir sélectionné toutes les séries cointégrées, nous allons dans le menu <Quick>,
<Estimate VAR>. Ainsi, nous entrons dans <VAR specification> :
- Dans <basics>, nous cochons dans VAR type : <Vector error correction>, puis nous
entrons les variables endogènes dans <Endogenous variables>. Nous définissons ensuite le
nombre de retard dans <Lag intervals>et enfin, nous entrons les variables exogènes dans
<Exogenous variables> ;
Nous avons déjà défini le nombre de retard à p=4 dans les tests de cointégrations et que : e,
D, Z, R et SD sont à la fois des variables endogènes et exogènes.
- Dans <Cointegration>, nous allons dans <Rank> pour définir le nombre d’EC <Number
of cointegrating equations> et ainsi définir la spécification sur laquelle repose cette équation
dans <Deterministic trend specification> ;
Le nombre d’équation de cointégrations est égal à 1 et nous utilisons la spécification 5
(présence de constante et tendance dans EC et tendance linéaire dans le vecteur à correction
d’erreur).
- Enfin, nous allons dans <VEC restrictions>afin d’imposer des restrictions pour les
coefficients du vecteur à correction d’erreur noté 0),( =rkA ou sur les coefficients de
l’équation de cointégration notée 1),( =krB de la r ième équation de cointégration, en cochant
sur <Impose restrictions>.
Pour que le modèle soit validé, le coefficient de rappel vers l’équilibre doit être
significativement négatif, sinon nous ne pouvons pas retenir l’hypothèse d’une cointégration
et la représentation du MCEV n’est pas valide. Ensuite, il faut que les coefficients du modèle
retenu soient significatifs (« On tolère que quelques coefficients ne soient pas
significativement différents de 0 », (R. Bourbonnais, 2002266).
Le problème qui se pose reste sur l’imposition des restrictions dont nous pouvons choisir
librement. Nous savons que le nombre de notre EC est r=1 et nous imposons les restrictions
sur les séries non significatives dans le long terme dont la dette, les réserves et le service de la
dette c’est-à-dire : A(2,1)=0, A(4,1)=0, A(5,1)=0 c’est-à-dire maintenir nulles les coefficients
des forces de rappel vers l’équilibre des équations différenciées de ces séries susmentionnées.
266 Source op. cit.
226
Ainsi, nous n’avons qu’une spécification dont la force de rappel vers l’équilibre est
significativement négative et estimé à -6,89. En outre, le coefficient de détermination est
faible égal à 0,38 démontrant ainsi une mauvaise qualité du modèle.
Néanmoins, d’une façon globale, quelques coefficients du modèle sont significativement
différents de 0 tout de même la statistique empirique de Fisher de 2,65 (>F-lu à 0,05 de 2,21)
souligne une significativité globale des paramètres estimés. Ce modèle décrivant les
fluctuations de courte période – même si les prédictions théoriques ne sont pas vérifiées dans
le long terme – s’écrit :
( )0,05TREND-1,52 0,02SD 0,001R 0,01Z-0,0004D-0,0014e-6,89- 1-t1-t1-t1-t1-t +++=∆ te (1,88) [3,66] (.) t-statistique et [.] écart type.
1):(820,15@TREND 6,751,06 0,01 0,04 0,11 0,45 1-t2-t2-t2-t1-t ++∆+∆+∆+∆+∆+ SDRZDe
(2,82) (2,76) (0,40) (0,74) (2,007) (0,40) (0,57) [0,16] [0,04] [0,12] [0,01] [0,53] [16,86] [0,27] R2= 0,38 F-stat= 2,65
Les signes attendus sont apparus dans cette relation de courte période sauf pour la série
réserves de devises. L’effet du service de la dette de seulement un trimestre sur le taux de
change est significatif à court terme (coefficient le plus élevé) c’est-à-dire que sa cumulation
entraine une hausse du taux de change de l’Euro par rapport à l’Ariary : dépréciation de notre
monnaie nationale dans une courte période en supposant toujours que toutes choses étant
égales par ailleurs. Cet effet est immédiat pour cette variable mais accuse un retard de deux
trimestres pour les séries dette extérieure (significatif), importations et réserves de devises
(non significatifs). L’effet de la variation des réserves de devises sur le taux de change n’est
pas trop significatif par rapport aux effets des trois autres séries. Cet effet non significatif des
réserves sur le taux de change à court et long terme est peut-être expliqué par les politiques
entreprises par la BCM267 pour défendre l’Ariary.
En récapitulation, le modèle théorique n’est pas validé parce que résultant des tests
économétriques, dans une longue période, ces problèmes extérieurs malgaches sont dus à une
267 Cette question fait l’objet d’une enquête spécifique à cette institution dans le chapitre suivant pour l’analyse réelle de ces déficits extérieurs de Madagascar.
227
hausse accrue des importations mais non pas au problème de dette extérieure. Ce rejet de la
théorie explique alors que par rapport aux niveaux d’endettement des autres PED,
par exemple, de la Côte d’Ivoire, la dette extérieure de Madagascar est encore dans
un niveau soutenable, surtout vers la fin des années 1990 (J.-F. Gautier, 1998268).
En fait, même si nous avons fait des efforts pour gonfler le service de la dette
(hypothèses adaptées aux réalités des PED : en ajoutant les amortissements à
l’intérêt de la dette), les déficits commerciaux structurelsmalgaches,et donc la
dépréciation de l’Ariary, ne sont pas expliqués significativement par la série
temporelle dette extérieure mais par une hausse accrue des importations. Ainsi, le
taux de change de l’Euro contre l’Ariary augmente : dépréciation, si les importations
augmentent très vite. Notre pays a intérêt à bien régulariser ses achats extérieurs pour être
adéquate aux situations socioéconomiques.
Tout de même, à court terme, les fluctuations des séries cointégrées ont montré qu’une
hausse du service de la dette a un effet immédiat : seulement un trimestre et très significatif
sur le taux de change. Ceci veut dire que Madagascar a intérêt à honorer à temps ses
engagements extérieurs pour éviter que sa cumulation se répercute sur la valeur de la monnaie
nationale par rapport aux devises. En effet, presque toutes les théories dont nous avons
analysé dans la première partie ont accusé cette hausse accrue des importations d’origine
monétaire résumée par le principal propos de l’AMBP, surtout de l’Ecole de Chicago, que :
« La balance des paiements est un phénomène essentiellement monétaire ».
Nous devons tester des nouvelles données monétaires. Effectivement, ces théories
affirment que : « le financement monétaire du solde global de l’Etat par création monétaire
sans contrepartie induit une hausse de crédit intérieur, impliquant à son tour une
augmentation de la masse monétaire et ainsi du niveau général des prix : inflation. Celle-ci
pénalise les exportations (par rapport aux importations) et ainsi il y a baisse des réserves de
devises faisant baisser la valeur de la monnaie nationale par rapport à la devise de référence :
dépréciation ».
Ainsi, dans le chapitre suivant, nous devons, dans un premier temps, tester des nouvelles
données monétaires en se référant à la théorie du FMI. Dans un second temps, nous faisons
des discussions sur les résultats trouvés.
268 Source op. cit. A revoir dans la partie précédente.
228
Chapitre 2 : Validation théorique et enquêtes sur terrain pour
recoupement des résultats empiriques
Es-ce que ces difficultés de la balance des paiemen ts de Madagascar,
expliqués significativement par une hausse accrue d es importations, sont
d’origine monétaire ? Et, quels sont les avis des entités concernées : BCM et
MFB, sur les résultats empiriques trouvés ? Pour répondre à ces questions,nous
faisons référence à la programmation financière du FMI basée sur le modèle de Polak et déjà
adapté aux cas des PED en procédant à des tests de nouvelles données monétaires.
Pour cela, dans la première section, nous testons des nouvelles données monétaires en
présentant tout d’abord le rouage théorique du FMI après l’avoir adapté aux réalités des Pays
en développement et la méthodologie d’estimation économétrique. Dans la seconde section,
ces résultats qualitatifs seront validés par des enquêtes auprès des institutions concernées : la
BCM et le MFB pour discuter des réalités à Madagascar sur ces problèmes de balance des
paiements par rapport aux évènements tant nationaux qu’internationaux couvrant notre cadre
d’analyse.
229
SECTION I :MODELE THEORIQUE NON VALIDE : TESTS DE
NOUVELLES DONNEES MONETAIRES DU F. M. I.
Les résultats des tests économétriques précédents ont alors montré qu’à Madagascar, ce
n’est pas le fardeau d’endettement extérieur qui explique significativement les déficits
structurels de la balance commerciale des paiements et ainsi de la dépréciation cumulée de
l’Ariary face à l’Euro ; mais la hausse accrue des importations. Ceci veut dire que notre
modèle théorique n’est pas validée de 1982 à 2011.
Or, économétriquement, lorsqu’une théorie économique n’est pas validée, il faut soit
procéder à une nouvelle spécification du modèle non vérifié soit tester des nouvelles données
(R. Bourbonnais, 2002269). Effectivement, ces tests nous permettent de voir clairement les
interrelations sous-jacentes entre les différentes variables d’une théorie. De plus, ils nous
éloignent de la croyanceabsolue sur ces liens importants entre elles.
C’est ainsi que nous prévoyons de tester des nouvelles données monétaires dans cette
section quitte à vérifier si ces déficits de la balance commerciale des paiements est un
phénomène essentiellement monétaire, comme le prédit les théoriciens de l’AMBP.
Formellement, ils ont avancé que ces problèmes sont dus à une création monétaire non
maitrisée : hausse du crédit intérieur suite à une création monétaire inadaptée. En outre, pour
réaffirmer cette prédiction de l’AMBP, le FMI a aussi souligné que le financement monétaire
du solde global de l’Etat est inflationniste et induit les déficits de la balance des paiements.
Ainsi, pour le cas de notre pays avec des nouvelles données sur : le solde global de l’Etat
malgache et ses financements (intérieur et extérieur), la masse monétaire et ses contreparties
(crédit intérieur et réserves), le niveau des prix intérieur, l’absorption, le revenu national, les
exportations, les importations et le taux de change ; nous cherchons économétriquement les
causes de ces déficits dans le long et court terme. Autrement dit, nous voulons donc vérifier si
cette hausse accrue des importations est d’origine monétaire en se référant à la théorie du FMI
basée sur l’approche de Polak que nous avons déjà adaptée aux réalités des PED.
Ainsi, en premier lieu, nous présentons le rouage théorique ainsi que la modélisation
économétrique. En second lieu, nous analysons les résultats économétriques des tests de ces
nouvelles données monétaires.
269 Cf. Chapitre précédent. BOURBONNAISR., 2002, Théorie économique et économétrie.
230
A. ENCHAINEMENT THEORIQUE ET METHODOLOGIE D’ESTIMAT ION
ECONOMETRIQUE : COINTEGRATIONS DE JOHANSEN (1988)
I. Rouage de la théorie du F. M. I. adaptée aux réalités des P. E. D.
La plupart des modèles expliquant les déficits de la balance des paiements, depuis la
stabilité du SMI et après son bouleversement, a insisté sur le fait que ces problèmes sont
d’origine monétaire. Nous avons choisi comme base l’AMBP avec l’hypothèse
fondamentale d’une petite économie ouverte non fondée aux PED270 mais adaptée à leurs
réalités.
1) Théorie de référence : approche monétaire de la balance des paiements
Polak a expliqué qu’une création monétaire non maîtrisée : hausse du crédit, supposée
due au financement monétaire du solde global de l’Etat (d’après les Monétaristes271)
entraîne une hausse de la masse monétaire en circulation. Ainsi, les agents économiques se
défont des encaisses non désirées en achetant des biens à l’extérieur car le PIB est supposé
constant à court terme. Celle-ci provoque une hausse accrue des importations face aux
exportations, qui sont aussi constantes. Il y a une baisse des réserves du pays à cause des
paiements des déficits. A long terme, il y a déficit structurel des réserves de devises en
régime de change fixe. Et, le FMI l’a adapté en soulignant que ceux-ci créent une hausse de
la demande de monnaie étrangère qui induit une dépréciation en régime de change flexible.
270-Madagascar a un très faible pouvoir d’achat par rapport à la France car le coefficient de la PPA estimé est très faible. En fait, la France a un pouvoir d’achat de 415,62 fois plus élevé que Madagascar d’après les résultats des estimations économétriques sur EViews. Alors, l’hypothèse de la PPA n’est pas vérifiée entre Madagascar et la France. Ces résultats sont très évidents car notre monnaie nationale a une très faible valeur par rapport à l’Euro. -La parfaite mobilité des capitaux n’est pas aussi vérifiée entre Madagascar et la France surement expliquée par le non vérification des conditions de mouvements des capitaux dont la rentabilité des capitaux (pays à faible pouvoir d’achat vérifié précédemment n’attirant pas des investisseurs cherchant des profits), sa sécurité (car il y a presque toutes les dix années des instabilités politiques poussant les investisseurs étrangers à rentrer chez eux) et la rapidité des capitaux (car les investissements ne se placent que dans les secteurs rapides qui est en retard chez nous comme le secteur d’exportations). -La vélocité monétaire n’est pas stationnaire à Madagascar ; d’ailleurs les données d’analyse montrent un dépassement de la masse monétaire par rapport au PIB nominal. -Les PED ont des difficultés à ajuster sa balance commerciale par la dévaluation car à Madagascar une hausse de taux de change de 100% induit une dégradation de la balance commerciale de 27,01%. Ces hypothèses fondamentales et équations sont déjà adaptées aux réalités des PED dans la partie précédente dont nous utlisons pour ces tests de nouvelles données monétaires. 271 En effet, toutes ces théories expliquant les déficits de la balance des paiements d’une petite économie ouverte sont d’inspiration monétariste : le financement monétaire du solde global de l’Etat par création monétaire sans contrepartie est supposé être à l’origine de la hausse de la masse monétaire et ainsi du niveau des prix : inflation. De plus, c’est le principe de stabilisation monétaire de M. FRIEDMAN (1956) qui a séduit ces théoriciens de l’AMB (et aussi du FMI).
231
2) Programmation financière du FMI adaptée aux réalités des PED utilisée pour les tests de
nouvelles données
Pour voir économétriquement si cette dépréciation de l’Ariary est d’origine monétaire,
nous utilisons la programmation financière du FMI en tenant compte des facteurs contribuant
aux non vérifications des hypothèses précitées. Les tests sont faits suivant les trois secteurs :
de l’Etat, de la monnaie et extérieur272.
a- Secteur étatique
Nous utilisons les équations : du solde global de l’Etat FFiB ∆+∆= avec le crédit
intérieur dans : eRCIM ∆+∆=∆ et le solde extérieur dans FZXeR ∆+−=∆ pour avoir la
relation finale : )()( ZXCIMFiFFiB −−∆−∆+∆=∆+∆= .
Les séries temporelles entrant en jeu dans les tests économétriques du secteur étatique
sontB, Fi, F et CI.
b- Secteur monétaire
Nous utilisons les relations : eRCIM o ∆+∆=∆ et PYV
M d *1 ∆=∆
β. Ainsi, la relation
finale s’écrit : PYV
MeRCI d *1 ∆=∆=∆+∆
β.
Les séries temporelles qui entrent en jeu dans les tests de ce secteur sont : CI, M et P.
c- Secteur extérieur
Pour tester la prédiction du FMI affirmant que le financement monétaire du solde
global de l’Etat, par création monétaire sans contrepartie, est inflationniste et induit
les déficits de la balance des paiements, nous mettons en relation les variables des
deux secteurs précédents avec celles de ce dernier secteur, que sont : B, Fi, F, CI, M, P, Z,
X, R et e suivant la relation finale :
)()()(*1
FiBZXFAYPYV
CIMCIeR d ∆−+−=∆+−=∆−∆=∆−∆=∆β
.
En fait, les analyses de notre autorité monétaire montrent toujours l’influence des
agrégats monétaires sur le niveau de prix à Madagascar.
272 Les équations théoriques dans ces trois secteurs sont déjà présentées clairement dans la partie précédente sur la rubrique : la programmation financière du FMI à partir des années 1980.
232
3) Influence des agrégats monétaires sur le niveau des prix à Madagascar
En fait, celle-ci veut éclaircir la question : lequel des trois agrégats monétaires (M1,
M2 ou M3) ait une influence significative sur le niveau des prix ? Ces trois agrégats, par
une simple lecture des données d’analyse273, évoluent dans le même sens : si l’un d’eux
augmente (diminue), les deux autres augmentent aussi (diminuent aussi). L’évolution de ces
trois agrégats est montrée par le graphique suivant :
Graphique N°15 : Evolution des trois agrégats monétaires à Madagascar de 1982 à 2011.
Source : BIS de la Banque centrale de Madagascar / représentation graphique issue de GRETL
Il n’existe que peu d’écarts entre leurs valeurs. Effectivement, leur tendance est positive
durant le cadre d’analyse. Ce n’est qu’après 1994 que ces agrégats ont connu une forte hausse,
lors de l’adoption du flottement généralisé du FMG. Et, depuis 2006, avec les devises des
IDE, il y a eu une hausse importante de M3.
Et, même si c’est M3 qui est la moins liquide, la détention en M3 donne quand même
beaucoup plus de pouvoir d’achat par rapport à celle en M2 et en M1 (exemple : les résidents
en détention de compte en devises (dépôts en devises, composante de M3) ont un pouvoir
d’achat élevé que ceux (les nationaux) en détention des comptes CCP (composante de M1)
273 Cf. Données annuelles en Annexe.
233
par exemple vu que la monnaie nationale est toujours de faible valeur face à celles des devises
étrangères.
Pour les tests dans le secteur monétaire, nous utilisons seulement M3 car c’est la masse
monétaire proprement dite, qui entre en jeu dans les raisonnements de ces théories sur la base
monétaire et celle du Monétariste. En outre, les analyses de la Banque centrale de
Madagascarsur la monnaie et l’inflation (dans son Bulletinpériodique) se font toujours suivant
l’agrégat monétaire M3.
II. Variables macroéconomiques et données d’analyse utilisées
1)Variables macroéconomiques utilisées
Ces variables sont : solde global de l’Etat B ;financement monétaire ou intérieur de ce
soldeFi ; financement extérieur de ce solde F ; crédit intérieur CI ; masse monétaire M3 ;IPC
ou niveau des prix P ; exportations X ;importationsZ ; réserves de devises R ; taux de change
de l’Euro contre l’Ariarye.
2) Données des analyses économétriques
Comme dans tous les différents tests économétriques précédents, nous avons eu recours à
des données d’analyses trimestrielles. Les données concernant ces différentes variables
susmentionnées sont en milliards d’Ariary sauf l’IPC qui est un indice et le taux de change en
Ariary274.
III. Modélisation économétrique
1. Formulation du modèle
Comme dans nos premiers tests, nous utilisons la même théorie économétrique :
cointégration de Johansen pour voir si ces déficits structurels de la balance
commerciale, expliqués significativement par une hausse accrue des importations,
sont d’origine monétaire.
a-Modèle de long terme :
A long terme, la relation entre ces différentes séries s’écrit :
ttttttttttt RaZaXaPaMaCIaFaFiaBaae ε++++++++++= 9876543210
274 Ces données sont presentées en Annexe. Et, avant les traitements économétriques de ces données d’analyse, nous transformons leurs valeurs en logarithmes. Pour les données contenant des chiffres négatifs, nous devons faire une translation. Celle-ci concerne les séries B,Fi, F et R.
234
Les coefficients 91...aa doivent être significativement différents de 0 pour que ces variables
explicatives expliquent la variable expliquée e conformément au rouage théorique précédent
b-Modèle de court terme
La relation à court terme entre ces séries s’écrit :
[ ] ∑∑∑∑∑=
−=
−=
−=
−=
− +++++=∆p
iit
p
iit
p
iit
p
iit
p
iittttttttttt MbCIbFbbBbbRZXPMCIFFiBe Fi
15
14
13
12
110,,,,,,,,,
tt
p
iit
p
iit
p
iit
p
iit
p
iit
ECebbbbb RZXP ερ +++++++ −=
−=
−=
−=
−=
− ∑∑∑∑∑ 11
101
91
81
71
6
Nos interprétations sont toujours basées sur l’hypothèse de ceteris paribus.
2- Etapes des différents tests économétriques
Ces étapes des tests sont similaires à celles franchies précédemment donc il est inutile de
reproduire la description de ces trois étapes : tests de stationnarité, tests de cointégrations et
construction du MCEV, en déterminant préalablement leurs nombres de retards.
3-Raisons expliquant le choix du modèle de l’AMBP adapté pour l’analyse du cas de
Madagascar
Les évolutions du crédit, du PIB réel et des importations montrées par le graphique suivant
indiquent que notre autorité monétaire a appliqué une politique monétaire
expansionniste275.
275 Cette politique monétaire appliquée par la Banque centrale de Madagascar fait l’objet d’une enquête dans le dernier chapitre de cette deuxième partie du travail.
235
Graphique N°16 : Politique monétaire expansionniste à Madagascar de 1982 à 2011
Source : Représentation graphique issue de GRETL.
Cette graphique montre l’évolution du crédit intérieur ainsi que du PIB. Elle décrit un trend
vers le haut pour le crédit mais au contraire une évolution linéaire presque constante pour le
PIB réel. Généralement, une baisse du crédit a été remarquée en 1994, date où notre pays a
adopté le flottement généralisée du FMG sous l’instigation des IFI ; mais aussi en fin 2006,
2009 et au début 2010 car les deux dernières dates sont liées à des crises sociopolitiques
encourues par la nation. Il faut tout de même noter que ces baisses sont très légères et la
tendance générale est vers le haut.
La politique monétaire malgache de 1982 à 2011 est alors expansive puisque le crédit
connait un rythme de progression plus élevé que le PIB. Effectivement, la politique de
distribution de crédit est à un taux moyen annuel de 20,49% par rapport à la production de
2,13% c’est-à-dire 10 fois moins élevé que celle de la création monétaire276. Tout de même,
ces évolutions ont montré que cette politique monétaire expansive n’a débuté qu’à partir de
l’année 1987 car avant cette date le PIB réel a dépassé le crédit.
Alors, cette expansion accélérée du crédit intérieur, faute d’entrainer une hausse
de la production, a-t-elle plutôt conduit à une hausse accrue des importations (tests
1), et par voie de conséquence à la dépréciation de l’Ariary par rapport à l’Euro ?
276 Ces taux sont obtenus suivant des calculs personnels des données d’analyses présentées en Annexe issues des diverses sources déjà précitées dans la section précédente.
236
B. RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES DES
NOUVELLES DONNEES MONETAIRES DU F. M. I.
Etape 1 : Importation des données d’Excel vers EViews et GRETL.
Etape 2 : Détermination du nombre de retards d’après les critères d’Akaike et de
Schwarz.
I- Calculs des nombres de retards des séries de modèle monétaire du FMI
Les nombres de retard retenus sont seulement les valeurs de p qui minimisent ces deux
critères et pour lequel le coefficient est significativement différent de 0 : t-stat supérieur au t-
critique de 1,96.
1) Solde global de l’Etat : p=1
Le nombre maximal de p qui affiche les valeurs de deux critères est égal à 59. Seulement
p=1 et 8 qui affichent les valeurs des deux critères significatifs. Nous retenons p=1 pour
lequel les deux critères sont significatifs car le t-statistique de 2, 95 est supérieur au t-lu de
1,96. Ainsi, la valeur du solde global de l’Etat malgache de seulement un trimestre influence
significativement sa valeur en cours comme le montre le tableau suivant.
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1982Q2 2011Q4 Included observations: 119 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
B B(-1) 0.263610 (0.08918) [ 2.95603]
C 4.258822 (0.52047) [ 8.18267] R-squared 0.069495
Adj. R-squared 0.061542 Sum sq. resids 67.95487 S.E. equation 0.762109 F-statistic 8.738136 Log likelihood -135.5170 Akaike AIC 2.311211 Schwarz SC 2.357919 Mean dependent 5.783421 S.D. dependent 0.786701
237
Le modèle n’est pas de bonne qualité car le coefficient de détermination est très faible.
2) Financement intérieur de ce solde : p=35
Seulement p=35, 32, 26, 22, 17, 8, 7 et 1 affichent des valeurs des deux critères significatifs.
Nous choisissons p=35 pour lequel les deux critères ont des valeurs minimales et que le t-
statistique de 3,82 est supérieur au t-lu de Student de 1,96. Ainsi, la valeur du financement
monétaire du solde global de l’Etat malgache de 8 années et trois trimestres influence
significativement sa valeur en cours. Le modèle est de très bonne qualité car le coefficient de
détermination est très élevé et les résultats sont montrés par le tableau suivant :
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1990Q4 2011Q4 Included observations: 85 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
FI FI(-35) 4.952997 (1.29572) [ 3.82260]
C -10.75524 (10.7546) [-1.00006] R-squared 0.950837
Adj. R-squared 0.915720 Sum sq. resids 2.892683 S.E. equation 0.242970 F-statistic 27.07662 Log likelihood 23.06007 Akaike AIC 0.304469 Schwarz SC 1.339004 Mean dependent 5.873292 S.D. dependent 0.836933
3) Financement extérieur : p=40
Sur les trois valeurs de p qui affichent les deux critères significatifs, dont p=1, 31 et 40 ; nous
ne retenons que p=40 pour lequel le t-statistique de 2, 01 est supérieur à 1,96. Ainsi, la valeur
du financement extérieur du solde global de l’Etat malgache de 10 années influence
significativement sa valeur en cours. Le modèle est de bonne qualité car le coefficient de
détermination de 0,89 est très élevé comme le montre le tableau suivant :
238
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1992Q1 2011Q4 Included observations: 80 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
F F(-40) 104.3292 (51.8624) [ 2.01165]
C 343.6659 (298.102) [ 1.15285] R-squared 0.890389
Adj. R-squared 0.777968 Sum sq. resids 9.082073 S.E. equation 0.482570 F-statistic 7.920117 Log likelihood -26.48612 Akaike AIC 1.687153 Schwarz SC 2.907942 Mean dependent 8.230566 S.D. dependent 1.024124
4) Crédit intérieur : p=58
La valeur de p qui minimise les deux critères est égale à 58. Cela signifie que la valeur de
crédit intérieur de 14 années et 6 mois influence significativement sa valeur en cours. En fait,
pour ce nombre de retards, la valeur de t-statistique de 2,35 est supérieure à 1,96 dans la table
de Student. Et, le modèle est de bonne qualité car le coefficient de détermination est proche de
1. Ces résultats sont montrés par le tableau qui suit :
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1996Q3 2011Q4 Included observations: 62 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
CI CI(-58) 0.269755 (0.11441) [ 2.35782]
C 1.675059 (0.54945) [ 3.04859] R-squared 0.999873
Adj. R-squared 0.997420 Sum sq. resids 0.001742
239
S.E. equation 0.024100 F-statistic 407.5384 Log likelihood 236.8938 Akaike AIC -5.738510 Schwarz SC -3.714301 Mean dependent 8.096653 S.D. dependent 0.474435
5) Masse monétaire : p=58
p=58 est le nombre de retards qui minimise les deux critères significativement. En fait, pour
cette valeur, le t-statistique de 2,13 est supérieur à 1,96. Cela signifie que la valeur de la
masse monétaire de 14 années et 2 trimestres passés influence significativement sa valeur en
cours. Tout de même, pour p=58, 42, 5 et 1 ; les valeurs des deux critères sont significatifs.
Et, le modèle est de bonne qualité car le coefficient de détermination est très élevé.
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1996Q3 2011Q4 Included observations: 62 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
M3 M3(-58) 0.244612 (0.11480) [ 2.13085]
C -3.896114 (1.39052) [-2.80190] R-squared 0.999997
Adj. R-squared 0.999947 Sum sq. resids 6.36E-05 S.E. equation 0.004606 F-statistic 19710.60 Log likelihood 339.4977 Akaike AIC -9.048314 Schwarz SC -7.024105 Mean dependent 7.530298 S.D. dependent 0.630523
240
6) Prix : p=59
La valeur du nombre de retards qui minimise significativement les deux critères d’AIC et de
SC est de 59. Ceci signifie que la valeur des prix de 14 années et 3 trimestres passée influence
sa valeur en cours. Effectivement, la valeur de t-statistique de 2,47 est supérieure à 1,96. Le
modèle est de bonne qualité parce que la valeur du coefficient de détermination est proche de
l’unité.
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1996Q4 2011Q4 Included observations: 61 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
P P(-59) 0.331469 (0.13397) [ 2.47414]
C 6.850699 (1.94339) [ 3.52513] R-squared 0.999989
Adj. R-squared 0.999347 Sum sq. resids 0.000124 S.E. equation 0.011142 F-statistic 1556.184 Log likelihood 313.1438 Akaike AIC -8.299798 Schwarz SC -6.223528 Mean dependent 6.196887 S.D. dependent 0.435871
7) Exportations : p=1
Les valeurs des deux critères ne sont pas significatifs pour p=59 à 2. Le nombre de retard
retenu est p=1 pour lequel le t-statistique de26,92 est significatif car supérieur à 1,96 et que
les deux critères sont minimales. Ainsi, la valeur des exportations de seulement un trimestre
influence significativement sa valeur en cours. Le modèle est de bonne qualité aussi.
241
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1982Q2 2011Q4 Included observations: 119 after adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
X X(-1) 0.917208 (0.03407) [ 26.9208]
C 0.404276 (0.15449) [ 2.61692] R-squared 0.861001
Adj. R-squared 0.859813 Sum sq. resids 13.82506 S.E. equation 0.343748 F-statistic 724.7315 Log likelihood -40.77159 Akaike AIC 0.718850 Schwarz SC 0.765558 Mean dependent 4.475722 S.D. dependent 0.918092
8) Importations : p=1
p=59 à 2 n’affichent pas des valeurs de nombre de retards qui minimisent significativement
les deux critères. Seulement p=1 affiche la valeur significative. En fait, pour ce nombre de
retards, le t-statistique de 50,91 est largement supérieur au t-lu dans la table de Student égal à
1,96. Ainsi, la valeur des importations de seulement un trimestre influence significativement
sa valeur en cours. Le modèle est, enfin, de très bonne qualité comme le montre le résultat
suivant car le coefficient de détermination est très élevé.
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1982Q2 2011Q4 Included observations: 119 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
Z Z(-1) 0.982393 (0.01929) [ 50.9153]
C 0.121634 (0.10056) [ 1.20951] R-squared 0.956816
242
Adj. R-squared 0.956447 Sum sq. resids 7.236421 S.E. equation 0.248696 F-statistic 2592.366 Log likelihood -2.253882 Akaike AIC 0.071494 Schwarz SC 0.118202 Mean dependent 5.108611 S.D. dependent 1.191686
9) Réserves de devises : p=52
Ainsi, la valeur de p qui minimise significativement les deux critères est de 52. Cela signifie
que la valeur des réserves de devises de 13 années passées influence significativement sa
valeur en cours. En fait, le t-statistique de 2,05est supérieur au t-lu dans la table de Student.
En outre, le modèle est de bonne qualité car le coefficient de détermination est très proche de
l’unité comme le montre le tableau suivant :
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1995Q1 2011Q4 Included observations: 68 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
R R(-52) 0.095873 (0.04658) [ 2.05835]
C 4.731496 (0.99884) [ 4.73698] R-squared 0.999398
Adj. R-squared 0.997311 Sum sq. resids 0.034697 S.E. equation 0.048095 F-statistic 478.8058 Log likelihood 161.2528 Akaike AIC -3.183907 Schwarz SC -1.453997 Mean dependent 7.602772 S.D. dependent 0.927418
243
10) Taux de change de l’Euro contre l’Ariary : p=1
Seulement p=1 affiche les valeurs des deux critères significatifs. Cela veut dire que la valeur
du taux de change de l’Euro contre l’Ariary de seulement un trimestre influence
significativement sa valeur en cours. Pour cela, le t-statistique de 160,75 est largement
supérieur au t-lu de 1,96. Le modèle est aussi de bonne qualité car le coefficient de
détermination est proche de l’unité. Le tableau d’analyse se présente comme suit :
Vector Autoregression Estimates Sample (adjusted): 1982Q2 2011Q4 Included observations: 119 after Adjustments Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
e e(-1) 0.991180 (0.00617) [ 160.756]
C 0.084015 (0.04164) [ 2.01762] R-squared 0.995493
Adj. R-squared 0.995454 Sum sq. resids 0.493369 S.E. equation 0.064937 F-statistic 25842.40 Log likelihood 157.5408 Akaike AIC -2.614131 Schwarz SC -2.567423 Mean dependent 6.709201 S.D. dependent 0.963162
Ces résultats des tests de stationnarité des séries de nouvelles données monétaires sont
résumés par le tableau d’analyse suivant :
244
Tableau N°14: Présentation des nombres de retards retenus pour les séries des tests de
nouvelles données monétaires (1982 à 2011)
Séries temporelles testées
Valeurs minimums d’AIC et de SC
retenues
Valeurs absolues de t-statistique retenues (> t-lu=1,96 à 5%) :
coefficient significativement #0
Nombre de retard retenu (décalage en trimestres) [p-
corrigé* ]
Solde global de l’Etat B
AIC=2,31 SC=2,35
[2,95603]
p=1
Financement intérieur Fi
AIC=0,30 SC=1,33
[3,82260]
p=35 [p=4]
Financement extérieur F
AIC=1,68 SC=2,90
[2,01165]
p=40 [p=4]
Crédit intérieur CI AIC=-5,73 SC=-3,71
[2,35582]
p=58 [p=4]
Masse monétaire M3 AIC=-9,04 SC=-7,02
[2,13085]
p=58 [p=4]
Prix P AIC=-8,29 SC=-6,22
[2,47414]
p=59 [p=4]
Exportations X AIC=0,70 SC=0,74
[27,0572]
p=1
Importations Z AIC=0,07 SC=0,11
[50,9153]
p=1
Réserves de devises R AIC=-3,18 SC=-1,45
[2,05835]
p=52 [p=4]
Taux de change e AIC=-2,61 SC=-2,56
[160,756]
p=1
Source : Auteur. *Résultats dans les tests de stationnarité.
Nous procédons par la suite aux tests de stationnarité de ces séries.
245
Etape 3 : Tests de stationnarité
II- Tests de stationnarité
Afin de déterminer le modèle d’ADF sur lequel seront basés les tests de stationnarité qui
suivent, présentons graphiquement les séries temporelles dont leurs évolutions ne sont pas
encore démontrées dans les premiers tests : tests du modèle théorique : B, Fi, F, CI, M et P277.
Graphiques N°17 : Graphiques de toutes les séries étatique et monétaire utilisées pour
les tests des nouvelles données monétaires
277 Nous ne présentons que ces séries énumérées car les représentations graphiques des autres séries sont déjà faits dans les tests 1 : X, Z, R, et e.
Ce graphique montre une évolution presque constante du solde global de l’Etat malgache durant le cadre d’analyse choisi malgré un pic très considérable, vers le haut, en troisième trimestre 2007 (expliqué par la hausse des recettes fiscales depuis 2006 fruit des IDE selon les enquêtes au MFB dans le chapitre suivant). En outre, force est aussi de constater que ce solde est toujours déficitaire (en dessous de l’axe 0).
Le financement monétaire du solde étatique présente une fluctuation surtout à partir de la fin des années 1990 avec deux grands pics vers le bas respectivement en 3ème trimestre 2006 et 2010 ; mais aussi un pic vers le haut en fin 2009 dus à la crise. Mais, nous avons surtout remarqué que l’Etat a une tendance au financement monétaire de son solde par emprunt extérieur.
246
Source : Représentations graphiques des données trimestrielles d’analyse de 1982 à 2011 issues de GRETL.
C’est ainsi que d’après ces figures, nous devons considérer différents modèles selon les
secteurs car les trois variables du secteur étatique ont des évolutions presque constantes
(tendance générale linéaire) tandis que les variables monétaires (avec les autres séries déjà
Tout comme le solde global de l’Etat, son financement extérieur a évolué généralement d’une façon constante mais avec un pic vers le bas très remarquable en 3ème trimestre 2006 fruit des apports des IDE, qui a fait diminuer notre endettement publique vis-à-vis de l’extérieur.
Cette évolution du crédit intérieur montre un trend vers le haut. En fait, nous avons déjà remarqué précédemment que la politique monétaire de l’autorité malgache est expansive car le crédit intérieur a dépassé le PIB réel depuis 1987 jusqu’à nos jours.
Notre masse monétaire n’a pas ainsi cessé de hausser surtout à partir de 1993 mais avec une faible évolution constante dix années avant cela. Ceci démontre encore l’expansion de notre politique monétaire.
Tout comme l’agrégat monétaire M3, le niveau des prix connait aussi un trend vers le haut durant toute la période d’analyse sauf des légères baisse dans la partie de graphique comme une « cuvette » la fin des années 1980 jusqu’en 1996 : années marquées respectivement par le début de PAS (régulation des prix) et le début du DCPE 1 (toujours maîtrise des prix recommandée par le FMI).
247
présentées dans les premiers tests de la section précédente : X, Z, R et e) présentent une
tendance (vers le haut ou bas).
Donc, après avoir sélectionné les séries, nous passons sur <Quick>, <Series statistic>,
<Unit root test>basé sur ADF en niveau puis en différence 1ère ou 2ème en fixant <Maximum
lags>sur le nombre de retards déjà calculé précédemment ou p=4 dans <User specified>pour
les séries ayant un retard très élevé.
Les tests sur ADF sont basés automatiquement sur le critère d’AIC avec ces séries
retardées dont :
- Le modèle (5) <constante>pour les séries du secteur étatique (Fi, F et B), une série du
secteur monétaire (P) et deux séries du secteur extérieur (X et Z) ;
- Le modèle (6) <constante et tendance> pour deux séries du secteur monétaire (CI et
M3) et deux du secteur extérieur (R et e).
1) Solde global de l’Etat avec un retard p=1
Null Hypothesis: B has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on AIC, maxlag=1)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.257619 0.0000
Test critical values: 1% level -3.486064 5% level -2.885863 10% level -2.579818 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Ces résultats montrent alors que la série B est stationnaire en niveau car le t-statistique de -
8,25 est inférieur au t-lu au seuil de 5% (seuil de référence de nos analyses économétriques)
de -2,88 et que la probabilité calculée de 0,00 est inférieure à 0,05. Mais le modèle est de
mauvaise qualité car le coefficient de détermination de 0,36278 est faible même si les
coefficients globalement sont significatifs car la probabilité de Fisher nulle est inférieure à
0,05. Le modèle a un bon pouvoir prédictif expliqué par une statistique de DW différent de 0 :
faible autocorrélation des erreurs.
La série solde global de l’Etat malgache est I(0) ce qui veut dire qu’elle ne présente pas un
risque de cointégrations avec les autres séries de tous les secteurs. Nous ne l’utiliserions plus
pour les suites des tests.
278 Tout comme dans les premiers tests, nous ne présentons ici que le premier compartiment du tableau d’EViews pour les tests de stationnarité mais ces résultats du second compartiment sont utiles pour cette interprétation.
248
Son modèle de régression se présente comme suit avec un retard d’un trimestre :
4,25-0,73B 1-t +=∆ tB
(-8,25) (8,18) [0,00] [0,00] (.) t-statistic ; [.] probabilité empirique 2R = 0,36 ; DW= 2,00 Prob (F-statistic)= 0,00
2) Financement intérieur du solde global étatique avec un retard p=35 [p=4]
Null Hypothesis: Fi has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.777757 0.0001
Test critical values: 1% level -3.488063 5% level -2.886732 10% level -2.580281 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Ces résultats montrent aussi que la série Fi est stationnaire en niveau car le t-statistique de
-4,57 est inférieur au t-lu au seuil de 5% (seuil de référence de nos analyses économétriques)
de -2,88 et que la probabilité calculée de 0,00 est inférieure à 0,05. Mais le modèle qui suit est
de mauvaise qualité car le coefficient de détermination de 0,29 est faible même si les
coefficients globalement sont significatifs car la probabilité de Fisher est nulle. Le modèle a
un bon pouvoir prédictif expliqué par une statistique de DW différent de 0 : faible
autocorrélation des erreurs.
Ainsi, la série Fi est aussi I(0) et ne présentant pas un risque de cointégrations avec les
autres séries des autres secteurs. Son modèle de régression se présente comme suit avec un
retard fixé de 4 trimestres :
84,3005,009,002,029,0 4321-t +∆+∆+∆+∆=∆ −−− tttt FiFiFiFiFi
(2,33) (0,23) (0,92) (0,05) (4,76) [0,02] [0,81] [0,35] [0,95] [0,00] 2R = 0,29; DW= 1,99 Prob (F-statistic)=0,00
249
3) Financement extérieur du solde étatique avec un retard fixé à p=4
Null Hypothesis: F has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.578229 0.0003
Test critical values: 1% level -3.488063 5% level -2.886732 10% level -2.580281 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Tout comme les deux autres séries testées précédemment, la série F ou financement
extérieur du solde global de l’Etat malgache est aussi stationnaire en niveau. En fait, la valeur
de t-statistique de -4,57 est inférieure aux valeurs de t-lu quel que soit les seuils statistiques de
1 à 10% (respectivement de -3,48 à -2,58) et une probabilité empirique de 0,00 inférieure à
0,05. Globalement, les coefficients du modèle en niveau estimé avec un retard fixé de 4
trimestres sont significatifs car la probabilité de Fisher est nulle (inférieure à 0,05) et que les
erreurs sont non autocorrelés prédisant une capacité prédictive de ce dernier car la statistique
de DW est de 1,99.
En outre, le modèle de régression qui suit est de mauvaise qualité car le coefficient de
détermination de 0,34 est faible :
08,6002,004,002,00,17 4321 +∆−∆+∆−∆=∆ −−−− ttttt FFFFF
(1,99) (-0,21) (0,42) (-0,02) (4,57) [0,23] [0,82] [0,67] [0,97] [0,00] 2R = 0,34, DW= 1,99 Prob (F-statistic)=0,00
Nous pouvons dire que les séries B, Fi et F ne seraient plus utiles pour les restes
des tests que ce soit à long terme ou à court terme car elles sont stationnaires en
niveau donc ce sont des séries I(0).
Ainsi, d’une façon précoce, nous pouvons déjà souligner que la prédiction du FMI
dans le secteur gouvernemental, prédisant que le financement monétaire du solde
global de l’Etat par création monétaire sans contrepartieexpliquant la hausse de
crédit intérieur ; n’est pas vérifiée à Madagascar parce que les trois séries sont
stationnaires en niveau. Autrement dit, elles ne présentent pas des risques de
cointégrations avec les autres séries (c’est –à-dire avec le crédit intérieur).
250
Ceci veut dire que la hausse de crédit intérieur, par rapport à la production
nationale : politique de crédit expansive à Madagascar (expliquée précédemment),
n’est pas alors expliquée par une création monétaire sans contrepartie. D’ailleurs, la
Banque centrale de Madagascar n’autorise plus ce mode de financement du Trésor
(comme les avances statutaires depuis 2008) depuis des années.
Pour les séries crédit intérieur, masse monétaire et prix : d’après leurs représentations
graphiques précédentes, nous considérons le modèle avec constante et tendance <trend and
intercept> :
4) Crédit intérieur avec un retard fixé à p=4
Null Hypothesis: CI has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.288727 0.0733
Test critical values: 1% level -4.039797 5% level -3.449365 10% level -3.149922 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
En niveau, le crédit intérieur est non stationnaire car le t-statistique de -3,28 est supérieur à
la valeur critique au seuil statistique de référence 5%. Par ailleurs, la probabilité critique de
0,07 est supérieure à la probabilité de référence de 0,05. Le modèle est de très mauvaise
qualité car le coefficient de détermination est très faible même si les erreurs sont non
autocorrelés car la statistique de DW est différente de 0 et que la probabilité de Fisher
inférieure à 0,05 laisse présager une significativité globale des coefficients.
Ainsi, nous devons procéder par première différenciation de cette série pour la rendre
stationnaire :
Null Hypothesis: D(CI) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.128069 0.0077
Test critical values: 1% level -4.040532 5% level -3.449716 10% level -3.150127 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
251
Après première difference, la série CI est intégrée d’ordre 1 car elle est devenue
stationnaire. Effectivement, le t-statistique de -4,12 est inférieure à toutes les valeurs critiques
indiquées aux seuils statistiques de 1 à 10% et que la probabilité empirique de 0,007 est
inférieure à 0,05. Le modèle final est de qualité moyenne car 2R est égale à 0,54. Mais, la
statistique de DW est différente de 0 c’est-à-dire que les erreurs sont non autocorrelées
présageant un bon pouvoir prédictif du modèle et que les coefficients du modèle avec un p
corrigé de quatre trimestres est significatif. Effectivement, le crédit intérieur de seulement
quatre trimestres influence significativement le crédit en cours. La série CI est I(1) aussi.
De plus, comme la tendance de la régression n’est pas significativement différente de 0
ainsi notre processus est DS (Difference stationary) c’est-à-dire que ce processus est
vulnérable aux chocs : un choc à un instant t se répercute positivement sur cette série.
Le modèle de régression se présente ainsi :
1):ND(19820,0004@TRE-0,050,06-0,0910,14--0,19 4321 +∆∆−∆∆=∆ −−−− ttttt CICICICICI
(-0,98) (-0,81) (-0,69) (-0,68) (2,80) (-1,87) [0,32] [0,41] [0,48] [0,49] [0,006] [0,06] 2R =0,54, DW= 2,003 Prob (F-statistic)=0,00
5) Masse monétaire avec un retard fixé p=4
Null Hypothesis: M3 has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.115888 0.9941
Test critical values: 1% level -4.039797 5% level -3.449365 10% level -3.149922 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Ainsi, en niveau la série masse monétaire M3 est non stationnaire aussi démontré par un t-
statistique élevé de -0,11 supérieur aux trois valeurs critiques quel que soit les seuils
statistiques de 1 à 10%. En outre, la probabilité calculée est égale 0,99 supérieure à 0,05.
Globalement, le modèle – avec une qualité moyenne car le coefficient 2R est estimé à 0,57 –
estsignificatif. Il y a une faible autocorrélation des erreurs car la statistique de DW est
différente de 0.
252
Il fallait la stationnariser par différence première pour la rendre stationnaire :
Null Hypothesis: D(M3) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.679127 0.0278
Test critical values: 1% level -4.040532 5% level -3.449716 10% level -3.150127 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Cette série est devenue stationnaire après différence première et ainsi elle est intégrée
d’ordre 1 parce que le t-statistique de -3,67 est inférieur au t-critique de -3,44 au seuil de 5%.
Explicitement, la masse monétaire de quatre trimestres passés influence significativement la
monnaie en cours. Le modèle n’est pas de bonne qualité car le coefficient de détermination est
faible : 0,39 mais les erreurs sont non autocorrelés car la statistique de DW est différente de 0.
C’est aussi un processus de type DS car le coefficient de la tendance n’est pas
significativement différent de 0 qui veut dire que cette série est vulnérable aux chocs.
Les coefficients du modèle qui suit sont significativement différents de 0 d’une façon
globale car la statistique de Fisher est proche de 0. Sa régression s’écrit comme suit :
1):(19820,00@TREND-0,010,39-0,150,140,08 4321 +∆∆+∆+∆=∆ −−−− ttttt MMMMM
(0,99) (1,64) (1,76) (-4,67) (3,58) (-1,64) [0,32] [0,10] [0,08] [0,00] [0,00] [0,10] 2R =0,39, DW= 2,02 Prob (F-statistic)=0,00
6) Prix avec un retard fixé p=4
Null Hypothesis: P has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.055223 0.7314
Test critical values: 1% level -3.488063 5% level -2.886732 10% level -2.580281 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série niveau de prix est non stationnaire en niveau (en utilisant un modèle avec
constante) car le t-statistique de -1,05 est supérieur aux t-lu aux seuils critiques de 1 ; 5 et
253
10%. La probabilité calculée de 0,73 est aussi supérieure à 0,05. En outre, même si la
statistique de Fisher (proche de 0) et donc inférieure à 0,05 laisse présager une significativité
globale des coefficients avec 4 retards, le modèle est de mauvaise qualité car 2R est faible.
Enfin, avant de la rendre stationnaire par première différenciation, il faut noter que comme
DW est différent de 0, il y a faible autocorrélation des erreurs.
Null Hypothesis: D(P) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.678494 0.0056
Test critical values: 1% level -3.488585 5% level -2.886959 10% level -2.580402 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série prix est donc intégrée d’ordre 1 car elle est devenue stationnaire après différence
première car le t-statistique de -3,67 est supérieur aux t-lus quel que soit les seuils statistiques
et avec une probabilité empirique inférieure à 0,05. Le modèle n’est pas de bonne qualité car
le coefficient de détermination est aussi faible. Mais, les coefficients du modèle avec une série
retardée de quatre trimestres sont globalement significatifs car la statistique de Fisher est
nulle. De plus, les erreurs sont non autocorrélés car la statistique de DW est différente de 0.
Le modèle de régression finale avec un retard p=1 est comme suit :
0,0116,00,0000060,10-0,240 4-t3-t2-t1-t +∆+∆+∆−∆=∆ PPPPPt
(-1,84) (-0,82) (0,00005) (1,73) (2,43) [0,06] [0,40] [1,00] [0,08] [0,01] 2R =0,36, DW= 2,02 Prob (F-statistic)=0,00
Nous pouvons conclure que les séries du secteur monétaire sont toutes intégrées d’ordre 1
et présentent ainsi des risques de cointégrations. En outre, les variables de la base monétaire
dont le crédit intérieur et la masse monétaire sont vulnérables aux chocs car leurs
mouvements changent avec ceux-ci.
Enfin, nous testons la stationnarité des séries du secteur de la balance des paiements dont
X, Z, R et e.
254
7) Exportations avec un retard p=1
Null Hypothesis: X has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on AIC, maxlag=1)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.901695 0.3306
Test critical values: 1% level -3.486064 5% level -2.885863 10% level -2.579818 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série temporelle exportations est non stationnaire, en niveau, en utilisant le modèle avec
constante car le t-statistique de -1,90 est supérieur aux t-critiques quel que soit le seuil
statistique de 1 à 10%. Le modèle est de mauvaise qualité car le coefficient de détermination
est très faible estimé à 0,02.
Nous faisons par la suite la première différenciation pour stationnariser la série :
Null Hypothesis: D(X) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 1 (Automatic - based on AIC, maxlag=1)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -9.798887 0.0000
Test critical values: 1% level -3.487046 5% level -2.886290 10% level -2.580046 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série exportations est devenue stationnaire après première différence c’est-à-dire qu’elle
est intégrée d’ordre 1. Le modèle est de qualité moyenne car le coefficient de détermination
est estimé à 0,57. La régression est aussi acceptée car tous les coefficients sont
significativement différents de 0, avec une probabilité de Fisher nulle. Les erreurs sont non
autocorrélés car la statistique de DW est différente de 0.
Le modèle de régression s’écrit comme suit :
03,020,0 1 +∆=∆ −tt XX
(2,22) (1,25) [0,02] [0,21] 57,02 =R ; DW=2,08 Prob (F-statistic)=0,00
255
8) Importations avec un retard p=1
Null Hypothesis: Z has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on AIC, maxlag=1)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.912556 0.7813
Test critical values: 1% level -3.486064 5% level -2.885863 10% level -2.579818 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série temporelle importations est non stationnaire en niveau, en utilisant un modèle avec
constante. En fait, le t-statistique de -0,91 est supérieur aux t-critiques quel que soit les seuils
de 1 à 10%. Globalement, le modèle est accepté et que les erreurs sont non autocorrelés. Mais
nous devons stationnariser cette série en passant par la suite par la première différenciation :
Null Hypothesis: D(Z) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on AIC, maxlag=1)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -11.24822 0.0000
Test critical values: 1% level -3.486551 5% level -2.886074 10% level -2.579931 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série importations est devenue stationnaire après cette première différenciation car la
valeur de t-statistique de -11,24 est inférieure aux valeurs critiques quel que soit les seuils
statistiques. Le modèle est de qualité moyenne avec un coefficient de détermination estimé à
0,52. Globalement, la régression est acceptée car la probabilité calculée de Fisher est nulle qui
est inférieure à la probabilité critique.
Ainsi, la régression se présente comme suit :
03,0-1,04 1-t +∆=∆ ZZt
(-11,24) (1,45) [0,00] [0,14] 2R =0,52 ; DW=2,01 Prob(F-statitic)=0,00
Le modèle est de bonne qualité avec un coefficient de détermination estimé à 0,52. Les
erreurs sont non corrélées qui fait que le modèle a un bon pouvoir prédictif.
256
9) Réserves de devises avec un retard fixé p=4
Null Hypothesis: R has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.106924 0.1097
Test critical values: 1% level -4.039797 5% level -3.449365 10% level -3.149922 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
La série réserves de devises est non stationnaire en niveau car le t-statistique de -3,10 est
supérieure aux trois valeurs critiques quel que soit les seuils statistiques de 1, 5 et 10%. En
outre, la probabilité empirique est supérieure à 0,05.
Après première différenciation, la série est comme suit :
Null Hypothesis: D(R) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 4 (Fixed)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.290829 0.0001
Test critical values: 1% level -4.040532 5% level -3.449716 10% level -3.150127 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Elle est stationnaire après cette différenciation première donc c’est une série I(1). La
régression globale est acceptée même si le modèle n’est pas de bonne qualité car le coefficient
de détermination est faible estimé à 0,49. Enfin, la tendance n’est pas significativement
différente 0 ce qui veut dire que ce processus est aussi vulnérable aux chocs. En fait, quand
nous consultons le graphique de cette série précédemment, il y a trois stades d’évolution de
cette série, par une tendance générale à la hausse.
Ainsi, la régression avec les variables dont nous retenons se présente comme suit :
1):ND(19820,0009@TRE-0,130,19008,00,1011,0 4-t3-t2-t1-t +∆+∆−+=∆ RRRRRt (0,67) (0,74) (-0,06) (2,16) (2,04) (-1,12) [0,49] [0,46] [0,94] [0,03] [0,04] [0,26] 2R =0,49 ; DW=2,03 Prob(F-statistic)=0,00
257
10)Taux de change de l’Euro contre l’Ariary avec un retard p=1
Null Hypothesis: E has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 1 (Automatic - based on AIC, maxlag=1)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.475542 0.3396
Test critical values: 1% level -4.037668 5% level -3.448348 10% level -3.149326 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Ces résultats montrent que la série temporelle taux de change de l’Euro contre l’Ariary est
non stationnaire en niveau car le t-statistique de -2,47 est supérieur aux valeurs critiques aux
trois seuils statistiques : de 1 à 10%. Et, la probabilité empirique de 0,33 est supérieure à 0,05.
Nous procédons ainsi par première différenciation de cette série afin de la stationnariser :
Null Hypothesis: D(E) has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend Lag Length: 0 (Automatic - based on AIC, maxlag=1)
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.101816 0.0000
Test critical values: 1% level -4.037668 5% level -3.448348 10% level -3.149326 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Cette série est devenue stationnaire après première différenciation car le t-statistique de -7,10
est inférieur aux t-lus quel que soit les seuils statistiques de 1 à 10%. Mais, le modèle qui suit
n’est pas de bonne qualité car le coefficient de détermination est faible estimé à 0,30. Tout de
même, il a un bon pouvoir prédictif car les erreurs sont non autocorrelés, avec une statistique
de DW différent de 0 et une probabilité de Fisher nulle.
Nous avons le modèle de régression qui se présente comme suit :
1):ND(19820,0001@TRE-02,0-0,60 1 +∆=∆ −tt ee
(-7,10) (1,96) (-0,80) [0,00] [0,05] [0,42] 2R =0,30 ; DW=1,90
Le modèle décrit n’est pas de bonne qualité car 2R est faible et les erreurs sont non
autocorrélés. Cette série est non stationnaire aléatoire car le coefficient de sa tendance n’est
pas significatif et est donc vulnérable aux chocs : processus DS.
258
Tableau N°15 : Résultats des tests de stationnarité des séries de la programmation
financière du FMI pour le cas malgache de 1982 à 2011
Séries temporelles Niveau (t-stat comparé t-lu à 5% et [prob] comparée à 0,05)
1ère différence (t-stat comparé t-lu à 5% et [prob] comparée à 0,05)
Ordre d’intégration des séries, noté d
Solde global de l’Etat B
-8,257619<-2,885863 (0) [0,0000]
d=0
Financement intérieur de ce solde Fi
-4,777757<-2,886732 (0) [0,0001]
d=0
Financement extérieur de ce solde F
-4,578229<-2,886732 (0) [0,0003]
d=0
Crédit intérieur CI -3,288727>-3,449365 (0) [0,0733]
-4,128069<-3,449716 (1) [0,0077]
d=1
Masse monétaire M3
-0,115888>-3,449365 (0) [0,9941]
-3,679127<-3,449716 (1) [0,0278]
d=1
Prix P -1,055223>-2,886732 (0) [0,7314]
-3,678494<-2,886959 (1) [0,0056]
d=1
Exportations X
-1,901695>-2,88586 (0) [0,3306]
-9,798887<-2,886290 (1) [0,0000]
d=1
Importations Z -0,912556>-2,88586 (0) [0,7813]
-11,24822<-2,886074 (1) [0,0000]
d=1
Réserves de devises R
-3,106924>-3,449365 (0) [0,1097]
-5,290829<-3,449716 (1) [0,0001]
d=1
Taux de change e
-2,475542>-3,448346 (0) [0,3396]
-7,101816<-3,448348 (1) [0,0000]
d=1
Source : Auteur.
259
Nous ne procédons par la suite que par les tests des relations de longue période entre les
séries intégrées de même ordre des deux derniers secteurs parce que les séries temporelles du
secteur étatique sont stationnaires en niveau.
Etape 4 : Tests de cointégrations de Johansen des 7 séries intégrées de même
ordre.
III- Tests de cointégrations
Le nombre de retards à considérer pour tous les tests est p=1 car la plupart des séries ont
un décalage d’un trimestre surtout les séries du secteur de la balance des paiements. Et, nous
choisissons la spécification 3279. Après avoir sélectionné toutes les séries concernées, nous
allons sur <Quick>, <Group statistics>, <Johansen cointegration test>, <Series list>,
<Cointegration tests specification> dont lag intervals et critical values. Les tests se font
suivant la valeur critique de 0,05.
1) Tests de cointégrations des séries intégrées de même ordre du secteur monétaire280
Nous procédons directement dans les tests des relations de longue période dans ce
deuxième secteur car les séries du secteur étatique ne présentent pas des relations de
cointégrations. Autrement dit, la prédiction des Monétaristes dans la théorie de Friedman et
ainsi du FMI– basée sur l’approche fondatrice de Polak – soulignantque la hausse de crédit
intérieur dans une économie est due à une création monétaire sans contrepartie n’est pas
vérifiée chez nous. Ce non vérification de la prédiction théorique est peut-être due au fait que
notre autorité monétaire n’autorise plus depuis des années la création monétaire sans
contrepartie, dont essentiellement la planche à billet, pour le financement intérieur du solde
global de l’Etat malgache. Ceci fait que ce mode de financement du solde global de l’Etat
malgache ferait l’objet d’une enquête au Trésor car notre politique monétaire est expansive
montré par le graphique précédent.
Avant de procéder aux tests, nous présentons graphiquement les relations entre les séries
CI, M3 et P :
279 Cf. Description de toutes les spécifications dans la section précédente. 280Nous n’avons plus procédé aux tests de relation à long terme entre les séries du secteur étatique parce que les séries de ce secteur ne présentent aucun risque de cointégrations avec les autres séries : ce sont des séries I(0).
260
Graphique N°18 : Evolution des séries du secteur monétaire de Madagascar de 1982 à
2011
Source : Sortie de GRETL pour ces trois séries du secteur monétaire intégrées de même ordre.
Ce graphique montre que les trois séries du secteur monétaire évoluent selon une même
tendance convergente vers le haut. Plus d’une dizaine d’années depuis le début de la période
d’analyse, la masse monétaire a évolué faiblement et avec une tendance linéaire constante par
rapport au crédit intérieur mais les années après, elle a dépassé l’évolution de crédit.
Effectivement, nous avons vu que notre autorité monétaire a appliqué une politique monétaire
expansive depuis 1987.
Or, cette évolution positive non proportionnelle entre le crédit, et donc la monnaie – face à
la production nationale – entraine une hausse généralisée des prix surtout à long terme selon
les Monétaristes281. Vérifier cette thèse monétaire fait l’objet de ces tests des relations à long
terme dans le secteur monétaire. En effet, le niveau des prix à Madagascar a connu un taux
moyen annuel de 14,84%282.
Les résultats des tests de Johansen, avec les mêmes critères que précédemment :
spécification 3 et nombre de retard égal à 1, se présentent ainsi :
281 Théorie monétariste prônant : à court terme l’illusion monétaire (hausse de la masse monétaire ayant un effet positif sur la production) mais à long terme la neutralité monétaire (hausse supplémentaire de la monnaie s’abat totalement sur les prix). 282 Calcul pesonnel suivant les données de l’IPC de Madagascar présentées en annexe.
261
Tableau N°16 : Résultats des tests de traces statistiques et de valeurs propres des séries
du secteur monétaire
q
(nombre
d’EC)
Traces statistiques (valeurs critiques à
5%) [Prob] **
Valeurs propres (valeurs critiques
à 5%) [Prob]**
q=0*
q=1
q=2
35,17931 (29,79707)* [0,0109]
13,98256 (15,49471) [0,0834]
4,329238 (3,841466)* [0,0375]
(.)* les tests de traces statistiques
indiquent 1 EC au seuil de 5%.
21,19675 (21,13162)* [0,0490]
9,653326 (14,26460) [0,2357]
4,329238 (3,841468)* [0,0375]
(.)* les tests de valeurs propres
indiquent 1 EC au seuil de 5%.
Source : Auteur. * Denotes rejection of the hypothesis at the 0,05 level ** MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Ces résultats montrent l’existence d’une seuleéquation de cointégration au seuil de 5%
d’après les tests de traces statistiques et des valeurs propres.
Plus explicitement, au seuil critique de 5%, les tests de traces statistiques ont rejeté
l’hypothèse H0 pour q=0 c’est-à-dire que l’hypothèse alternative H1 est acceptée indiquant
ainsi l’existence de relation de cointégrations r>0 entre les séries CI, M3 et P. Autrement dit,
il existe r=0+1=1 équation de cointégrations selon les tests de valeurs propres entre ces
séries.
Les équations possibles des trois valeurs de q sont montrées par EViews mais nous ne
considérons que la première équation (q=0) pour lesquelles l’hypothèse H0 est rejetée (* ) à
5%.
Tableau N°17 : Equations de cointégrations des tests des nouvelles données au secteur
monétaire
Source : Auteur. * Rejet de l’hypothèse H0 : il existe une équation de cointégration.
P CI M3 q
-1,932650 -2,876565 -3,322125 q=0*
5,646029 -0,153447 -4,390915 q=1
4,447312 -2,392714 -0,857634 q=2
262
En utilisant toujours la même formule que précédemment pour le calcul de t-statistique
pour voir la significativité de ces coefficients afin d’interpréter les sources des problèmes du
secteur monétaire malgache, les résultats sont présentés par le tableau suivant283. Les résultats
sont obtenus en utilisant les valeurs des écarts types ou standard error fournies
automatiquement par le logiciel.
Tableau N°18: Calcul des t-empiriques pour l’interprétation des résultats du secteur
monétaire
Critères/Séries tCI tM
^
ia (issus d’EViews) 4,430022 5,578657
^
^
iaσ (issus d’EViews)
0,40144 0,32743
t-stat (coef signif si>1,96)
11,035327 17,037709
Source : Auteur.
L’équation de cointégrations s’écrit alors pour q=0 :
ttt MCIP 357,543,4 +=
(0,40) (0,32) [11,03] [17,03] (.) standard error [.] t-statistic d’après nos calculs
Tous les coefficients sont significatifs car les valeurs des t-statistiques sont tous supérieurs
à 1,96. En outre, les deux séries ont toutes les signes attendues dans la théorie. Effectivement,
le Fonds monétaire international a souligné dans sa thèse que dans le secteur monétaire, une
hausse non maitrisée de crédit intérieur284 entraine une augmentation de la masse monétaire et
ainsi du niveau des prix : inflation.
Celle-ci souligne deux thèses économiques fondamentales dont (1) lathéorie de la base
monétaire : soulignant que la hausse de crédit intérieur entraine une augmentation de la masse
monétaire (car avec les réserves de devises, le crédit constitue une contrepartie de la
283 En fait, nous avons utilisé des données en logarithmes, ainsi nous devons les enlever en appliquant les exponentielles avant les interprétations. 284 Cette hausse de crédit intérieur est non expliquée par le financement monétaire du solde global de l’Etat par création monétaire sans contrepartie pour le cas malgache parce que les séries du secteur étatique sont tous stationnaires – qui signifient que la prédiction du FMI dans le secteur gouvernemental est non vérifiée à Madagascar. Ceci est probable car depuis de nombreuses années, la BCM n’autorise plus la création monétaire sans contrepartie c’est-à-dire la planche à billet.
263
monnaie). Effectivement, notre relation de longue période montre que le coefficient de
la masse monétaire :5,57 ; est plus élevé que celui du crédit intérieur : 4,43. En fait, la
lecture du graphique précédent, représentant l’évolution de ces séries ensemble, montre une
importance de la masse monétaire face au crédit suivant une même tendance vers le haut.
Et, (2) elle souligne aussi la théorie monétaire de M. Friedman prédisant que l’inflation est
d’origine monétaire. En fait, si toutes choses étant égales par ailleurs, une hausse de
la masse monétaire de 1% induit une augmentation du niveau des prix de 5,57%.
Ainsi, la thèse du Fonds dans ce secteur de la monnaie est vérifiée à long terme
même si la hausse de crédit intérieur n’est pas due à une création monétaire sans
contrepartie. Or, cette hausse de crédit intérieur, à l’origine des déficits extérieurs de
Madagascar, est due à une évolution très vite du crédit à l’Etat par rapport au crédit à
l’économie d’après une simple lecture des données d’analyse.Ce qui fait que
d’après notre recherche, la source des problèmes de balance des paiements de
Madagascar est l’accord important de crédit à l’Eta t285pour financer ses
dépenses ou budgets plutôt qu’aux privés pourfinanc er leurs activités
productives. Autrement dit, c’est le financement de l’émission des BTA qui est à
l’origine de ces problèmes car c’est le moyen très utilisé par l’Etat pour financer ses
dépenses essentiellement par recours au système bancaire.
Ainsi, nous testons les cointégrations de toutes les séries intégrées de même ordre dans le
secteur de la balance des paiements. En fait, nous mettons en lien toutes les séries des deux
secteurs pour voir si cette inflation, d’origine monétaire due à la hausse de crédit intérieur,
surtout du crédit à l’Etat, est responsable de la hausse accrue des importations (vue par les
tests de notre modèle théorique) induisant la dépréciation cumulée de l’Ariary face à l’Euro.
2) Tests de cointégrations des séries intégrées de même ordre du secteur extérieur
C’est l’étape la plus importante de nos tests pour voir finalement si cette inflation
monétaire, due à l’émission des BTA,explique significativement nos déficits commerciaux
structurels et donc la dépréciation cumulée de l’Ariary face à l’Euro.
Nous présentons tout d’abord les évolutions de toutes ces séries : CI, M3, P, X, Z, R et e de
l’Approche monétaire de la balance des paiements de Madagascar de 1982 à 2011 :
285Les résultats des travaux de terrain de la section suivante, par une enquête au MFB (Direction générale du Trésor) et à la BCM ont confirmé d’ailleurs ces résultats de notre recherche que cette création monétaire non maitrisée est expliquée par l’émission des BTA, financés essentiellement par le système bancaire.
264
Graphique N°19 : Evolution des séries du secteur extérieur de Madagascar de 1982 à
2011
Source : Evolution des sept séries intégrées de même ordre du secteur de la balance des paiements d’après
GRETL.
Ce graphique montre que les agrégats monétaire et extérieur ont montré une évolution
presque constante, linéaire avant 1994. Mais, à partir de cette date, presque toutes les
variables ont connu une tendance vers le haut, très accélérée pour les agrégats monétaires
surtout M3 et CI. C’est seulement la série réserves de devises qui montre une allure de
tendance différente avec les autres séries.
Les résultats des tests de traces statistiques et de valeurs propres données par EViews :
-1000
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
1985 1990 1995 2000 2005 2010
Evolution de l'AMBP de Madagascar de 1982 Ã 2011
euroCIM3PXZR
265
Tableau N°19 : Résultats des tests de traces statistiques et de valeurs propres du secteur
de la balance des paiements
q
(nombre
d’EC)
Traces statistiques (valeurs critiques à
5%) [Prob] **
Valeurs propres (valeurs critiques
à 5%) [Prob]**
q=0*
q=1*
q=2
q=3
q=4
q=5
q=6
144,2958 (125,6154)* [0,0022]
102,3944 (95,75366)* [0,0161]
62,97927 (69,81889) [0,1555]
41,61392 (47,85613) [0,1698]
25,37193 (29,79707) [0,1486]
12,60606 (15,79707) [0,1301]
4,1449471 (3,841466) [0,0418]
(.)* les tests de traces statistiques
indiquent 2 EC au seuil de 5%.
41,90139 (46,23142) [0,1355]
39,41518 (40,07757) [0,0592]
21,36535 (33,87687) [0,6565]
16,24200 (27,58434) [0,6452]
12,76587 (21,13162) [0,4740]
8,461060 (14,26460) [0,3338]
4,144995 (3,841466) [0,0418]
Les tests de valeurs propres indiquent
0 EC au seuil de 5%.
Source : Auteur. * Denotes rejection of the hypothesis at the 0,05 level. ** MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values.
Pour les tests de traces statistiques, au seuil de 5%, il existe 2 EC. Les tests des valeurs
propres ont démontré qu’il existe 0 EC au seuil de 5%.
Ainsi, dans ce seuil critique, les tests de traces ont rejeté l’hypothèse H0 pour q=1 c’est-à-
dire que l’hypothèse alternative H1 est acceptée indiquant ainsi l’existence de relation de
cointégrations r>1(tests de traces statistiques).
Les équations possibles pour les sept valeurs de q sont montrées par EViews mais nous ne
considérons que les deux premières équations (q=1) pour lesquelles l’hypothèse H0 est rejetée
(* ) :
266
Tableau N°20 : Equations de cointégrations des tests de nouvelles données monétaires au
secteur de la balance des paiements
Source : Auteur. * Rejet de l’hypothèse H0 : il existe une équation de cointégration.
Nous devons calculer les t-statistiques, pour l’interprétation économétrique, dont les
résultats sont démontrés par le tableau suivant :
Tableau N°21 : Calcul des t-empiriques pour l’interprétation des résultats du secteur
extérieur
Critères tCI tM3 tP tX tZ tR
^
ia -1,242294
3,280415
-1,142475
5,813578
-2,483478
3,362618
2,095034
-1,375613
-1,784396
1,036656
1,092196
-1,693267
^
^
iaσ
0,14262
0,14262
0,20404
0,27789
0,28873
0,41745
0,13618
0,19225
0,13065
0,18720
0,06549
0,08480
t-stat (coef
signif>1,9
6)
-8,71051
23,00108
-5,59926
20,920428
-8,60138
8,05513
15,384300
-7,155334
-13,65783
5,537692
16,67729
-19,96777
Source : Auteur.
Ainsi, nous avons deux relations de longue période entre ces sept séries intégrées de même
ordre, pour expliquer les déficits commerciaux malgaches et la dépréciation cumulée de
l’Ariary face à l’Euro, qui s’écrivent :
e CI M3 P X Z R q
-4,436932 0,962649 0,578346 4,036111 -3,281454 2,569356 -0,391306 q=0*
2,599361 3,087967 4,572307 3,152319 -0,828961 0,093730 -1,368993 q=1*
2,145933 -0,350375 -0,972105 -2,420233 -1,928917 1,426532 1,072595 q=2
2,091130 0,819022 2,086454 -5,986255 -0,755109 1,741584 -0,448214 q=3
1,902373 -2,033853 1,756740 0,655693 -0,350340 -0,810905 -0,659056 q=4
-2,008855 1,706642 3,507708 -3,802868 0,831477 -1,806910 0,005398 q=5
3,062523 0,561961 -3,453259 0,000988 -0,703972 0,252360 0,345567 q=6
267
Equation de cointégrations 1 :
ttttttt RZXPMCIe 09,178,109,248,2314,124,1 +−+−−−=
(0,14) (0,20) (0,28) (0,13) (0,13) (0,06) [-8,71] [-5,59] [-8,60] [15,38] [-13,65] [16,67]
(.)standard error [.] t-statistic d’après nos calculs
Equation de cointégrations 2 :
ttttttt RZXPMCIe 69,103,137,136,3381,528,3 −+−++=
(0,14) (0,27) (0,41) (0,19) (0,18) (0,08) [23,001] [20,92] [8,05] [-7,15] [5,53] [-19,96]
Tous les coefficients des différentes séries sont significatifs car les t-statistiques en valeur
absolue sont tous supérieurs à 1,96. Ces deux équations de cointégrations expliquent le taux
de change de l’Euro contre l’Ariary par rapport à ces différentes variables monétaires et
extérieures dont l’EC 1 est l’équation de l’offre de devises et l’EC2 l’équation de sa
demande, suivant une cotation à l’incertaine.
Généralement, en supposant toujours la constance de l’environnement économique ou
toutes choses étant égales par ailleurs, le rouage général de la théorie de la programmation
financière du FMI est vérifié. En fait, c’est toujours confimé que ces difficultés extérieures à
Madagascar –déficits commerciaux structurels renvoyant à une dépréciation cumulée de
l’Ariary par rapport à l’Euro – sont dues à une création monétaire non maîtrisée parce que
dans l’EC 2, une hausse du crédit intérieur de 1% induit une augmentation de la demande de
devises de 3,28% (et ainsi une hausse de son prix ou du taux de change de l’Euro contre
l’Ariary) qui signifie une dépréciation de l’Ariary. Or, en respectant toujours la théorie de la
base monétaire, cette hausse de crédit intérieur induit une augmentation de la masse monétaire
en circulation car M3a le coefficient plus élevé. C’est ainsi que l’inflation monétaire fait
déprécier la monnaie nationale parce que si le niveau de prix augmente de 1%, ceteris
paribus, l’Ariary se déprécie de 3,36%. Et, celle-ci fait aussi perdre notre compétitivité car si
les importations augmentent de 1%, l’Euro s’apprécie de 1,03% suite à une hausse de la
demande de devises ; au détriment de l’Ariary. Mais, une hausse des exportations, en
revanche, est bien vérifiée faisant apprécier notre monnaie nationale car si toutes choses étant
égales par ailleurs, une hausse des exportations de 1% induit une baisse du taux de change de
l’Euro de 1,37% ou une appréciation de l’Ariary. Il en est de même pour une hausse des
réserves de devises de 1% qui fait renchérir l’Ariary de 1,69% car la demande de devises
diminue.
268
Les séries monétaires et les importations évoluent négativement avec l’offre de devises
dans l’EC 1.
DISCUSSION
L’origine de ces difficultés de la balance des paiements de Madagascar est alorsune
création de crédit non maîtrisée : essentiellement le crédit à l’Etat – qui évolue très vite par
rapport au crédit à l’économie – suiteà l’émission des BTA par la BCM pour les besoins
du Trésor (d’après les enquêtes). Incontestablement, les banques commerciales à
Madagascar, faisant face actuellement aux problèmes de surliquiditébancaire – expliqués
surtout par leurs aversionsauxrisques286– préfèrent prêter à l’Etat (qui n’est jamais
défaillant) même à des taux très bas287 (1) suite à la politique monétaire entreprise par la BCM
ces derniers temps pour injecter de la liquidité c’est-à-dire accorder plus de liquidité au
secteur privé à cause de la récession suite à la crise ; mais favorisant par contre les BTA. Or,
(2) cette situation décourage les épargnes des agents privés, d’un côté ; et les pénalise face à
la peur des banques de s’exposer aux risques en fixant encore des taux d’intérêt très élevé
pour les ménages et les entreprises, de l’autre.
Ainsi, cette création monétaire suite aux souscriptions des BTA par le système bancaire
faisant hausser le crédit intérieur n’a pas trop d’impact positif sur les activités productives
mais induit, en outre, de l’inflation chez nous (BCM, 2009288). En fait, (1) le PIB est constant,
vérifié par une simple lecture des données d’analyse, et une hausse de la demande est
compensée par la hausse des prix et (2) il y a ainsi une hausse accrue des importations pour
compenser cette demande ; dont nous avons aussi trouvé dans le premier test comme
explication de nos problèmes extérieurs mais non pas le fardeau d’endettement extérieur.
En effet,ces importations sont surtout favorisées par la suppression de certains
Droits et taxes à l’importation ou DTI. Celle-ci faisait plaindre le Trésor public
286 STIGLITZ J., 2002, « Rationnement de crédit » (Prix Nobel). 287 Ce taux est passé de 12% à 2% de 2012 à Avril 2013. Cf. Express de Madagascar, Mardi 7 Mai 2013, « Banque : La surliquidité favorable à l’Etat », RAZAFINDRAMIADANA L. En fait, au lieu de dégager ces excès de liquidité aux financements des investissements productifs, les banques primaires préfèrent avantager l’Etat pour les BTA. 288www.banque-centrale.mg Cf. Communiqué de la Banque centrale de Madagascar relatif à la politique monétaire, 14 Décembre 2009 : « (...) En effet, la surliquidité ramène les taux d’intérêts à des niveaux bas et conduit à des taux réels négatifs. C’est ce qui est actuellement observé sur le marché des BTA et au niveau de la rémunération des dépôts, ainsi que pour d’autres taux du marché monétaire. Une telle situation décourage l’épargne et entrave la marche vers la croissance saine et durable. Elle tend aussi à exercer une pression sur la demande de consommation, et risque d’accélerer la reprise de l’inflation ».
269
dernièrement289 (suite à une mauvaise gouvernance) face au boom du gap entre ses recettes et
ses dépenses budgétaires : explosion du déficit budgétaire. Cette suppression de DTI concerne
essentiellement ceux sur les produits pétroliers à l’origine de cette hausse accrue des
importations.
Pourtant, le fait d’arrêter ces stratégies renforcerait encore la dépréciation de notre
monnaie nationale car il induirait une baisse de l’offre internationale par rapport à la demande
et ainsi un renforcement de la pauvreté. Comme conséquence, cette création monétaire
inadaptée, faute d’entraîner une hausse de la production nationale, a fait augmenter les
importations290.
Par ailleurs, le calcul du taux de couverture du commerce extérieur de Madagascar, estimé
à 44,96%291, montre quenotre nation a des difficultés à financer nos importations par les
exportations. Autrement dit, nos exportations n’arrivent pas à couvrir nos importations car ces 289 Cf. Bulletin mensuel Tahiry du Trésor public, présenté en fin Août 2013, Ministère des finances et du budget, Direction générale du Trésor. 290Effectivement, en mettant en lien la masse monétaire M3 et les importations Z, suivant une régression simple (méthode des Moindres carrés ordinaires ou MCO), d’après le tableau d’analyse suivant issu automatiquement d’EViews, ces deux séries varient positivement à long terme :
Dependent Variable: Z Method: Least Squares Sample: 1982Q1 2011Q4 Included observations: 120
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. M3 0.806459 0.007954 101.3848 0.0000 R-squared 0.779663 Meandependent var 5.094045
Adjusted R-squared 0.779663 S.D. dependent var 1.197347 S.E. of regression 0.562035 Akaike info criterion 1.693794 Sumsquaredresid 37.59015 Schwarz criterion 1.717023 Log likelihood -100.6276 Hannan-Quinn criter. 1.703227 Durbin-Watson stat 0.193473
La relation entre ces variables s’écrit :
tt MZ 323,2=
(101,38)
2R =0,77 DW=0,19
Le modèle est de bonne qualité et a un bon pouvoir prédictif parce que, respectivement, le coefficient de détermination de 0,77 est élevé et que le coefficient de Durbin Watson est proche de 0. Le coefficient est significatif car le t-stat de 101,38 est largement supérieur au t-lu dans la table de Studentde 1,96 et que la probabilité empirique est nulle c’est-à-dire inférieure à la probabilité critique de 5%. Ainsi, cette création monétaire induit une hausse accrue des importations Z car si la masse monétaire M3 augmente de 1%, les importations augmentent de 2,23% – si toutes choses étant égales par ailleurs – car le PIB est vérifié, par simple lecture des données d’analyse, constant à court terme. Ce sont des importations surtout en biens d’équipements, en carburants, en produits pétroliers ou en ses composantes incompressibles comme les ciments, le riz… (BCM, 2013). 291 Données d’analyse annuelles en Annexe.
270
premières sont toujours faibles de 1982 à 2011. Plus précisément, cette statistique indique que
durant ce cadre d’analyse, nos exportations ne représentent que 44,96% de nos importations.
Etape 5 : La dernière étape consiste à construire un MCEV.
Ainsi, pour déterminer cette fluctuation de courte période entre ces séries cointégrées, nous
estimons le modèle avec un nombre de retards p=4 et la spécification 3 supposant la présence
d’une constante dans les relations de cointégrations et dans les séries, similairement aux
critères des tests de cointégrations. Le nombre d’EC à considérer est égal à 2. Nous ne
supposons pas des restrictions tant sur les séries que sur les relations de cointégrations.
Les résultats ont montré qu’il existe deux relations de court terme validées mais nous ne
retenons que celle qui explique mieux la variation de taux de change de l’Euro contre
l’Ariary :
[ ] 1-t1-t1-t1-t1-t1-t1-t 80,153,5078,128,148,14,95-31,491,13 eRZXPMeet ∆+−+−++−=∆ [0,03] [0,17] [0,27] [0,13] [0,12] [0,05] [0,11] (-29,78) (8,37) (16,13) (10,76) (-10,29) (18,97) (16,13)
00066,102,148,1389,1301,419,11,19 213134-t +∆+∆+∆+∆+∆+∆+ −−−−− ttttt ZPMMCIe
[0,11] [0,09] [0,40] [0,47] [0,15] [0,02] [0,015] (10,17) (12,93) (10,003) (3,94) (9,63) (37,05) (65,96) R2= 0,52 F-stat=3,11 (.) t-statistic, [.] standard error
Ce modèle de court terme est de bonne qualité car le coefficient de détermination est
estimé à 0,52. De plus, la statistique de Fisher de 3,11 (supérieureau F-lu de 2,21 au seuil de
0,05) souligne ainsi une significativité globale des paramètres estimés. D’ailleurs, tous les t-
statistiques en valeur absolue sont supérieurs à 1,96.
Ainsi, c’est encore revérifié dans ce MCEV qu’à court terme, cette dépréciation de
l’Ariary par rapport à l’Euro est due à la variation positive de crédit intérieur de trois
trimestres et ainsi de la masse monétaire d’une même période (avec un coefficient
très élevé). Celle-ci se répercute positivement sur le niveau des prix aussi à court
terme : de seulement un trimestre. Autrement dit, cette hausse accrue des
importations à court terme : de seulement deux trimestres, est due à cette création
monétaire.
271
C- APPORTS A LA SCIENCE ECONOMIQUE
Par le biais de notre recherche, nous avons deux apports principaux à la science
économique présentés dans l’encadré suivant :
Enfin, comme notre recherche couvre deux périodes de régimes de change différents : de
1982 à 1993 sous le règne de la semi-fixité et l’adoption du flottement généralisé
depuis 1994 ; nous devons voir si cette date est une date de rupture. En ayant recours au test
de Chow (1960), nous allons voir dans le paragraphe qui suit la présence ou non de
changements structurels entre ces séries de l’AMBP de Madagascar depuis la mise en place
de cette nouvelle politique économique.
D- DETECTION DES CHANGEMENTS STRUCTURELS ENTRE CES
SERIES DE L’A. M. B. P. OU D’UNE RUPTURE STRUCTURELLE :
TEST DE CHOW (1960)
I- But de l’application du test de Chow pour le cas de Madagascar
Nous avons vu pour le cas de Madagascar de 1982 à 2011 – période où deux régimes de
change a existé – que ces difficultés de la balance des paiements c’est-à-dire la dépréciation
cumulée de l’Ariary est due à une création de crédit intérieur non maitrisée. Mais, nous
devons encore s’assurer de la stabilité de ce modèle pour une date fixée, connue à priori.
Autrement dit, nous devons se garantir que durant toutes les périodes c’est cette création
monétaire qui a causé ces difficultés extérieures et il n’existe pas un point de rupture ou
inversement.
Ainsi, on doit considérer une date susceptible d’avoir induit une modification de l’équation
de comportement notée n0 (pour notre cas n0=année 1994, à laquelle le flottement généralisé
Encadré N°5 : Points soulevés par la recherche : deux apports principaux
� Les difficultés de la balance des paiements ne sont pas forcément expliquées par une création monétaire sans contrepartie mais même par des placements sous forme d’épargne comme la souscription en BTA : c’est la remise en cause du fondement de l’Approche monétaire de la balance des paiements ou AMBP depuis J. J. Polak(1957); H. G. Johnson et disciples (1972-1976) mais aussi de la programmation financière du FMI(1980). � L’inflation monétaire n’est forcément vérifiable que sur des données de très longue période : plus d’un siècle, mais même sur des données de quelques décennies (cas de Madagascar) : c’est la remise en cause du cadre d’nalyse de la théorie monétaire de M. Friedman (1956).
Source : Auteur.
272
de l’Ariary a débuté) et on cherche à tester si les paramètres sont identiques sur l’ensemble de
la période 1,…, N (ou de 1982 à 2011) ou si les paramètres sont différents sur les sous-
périodes : 1,…, n0 (1982 à 1993) et n0+1,…, N (1994 à 2011). Le but de ce test est alors de
détecter la présence ou non d’une date de rupture.
Autrement dit, on effectue les tests suivant l’hypothèse fondamentale H0 : B1=B2=B et une
autre hypothèse alternative : H1 : B1#B2 dont :
B1 le vecteur de paramètre sur la première période,
B2 le vecteur sur la seconde.
Sous l’hypothèse nulle il y a stabilité, il s’agit d’un modèle avec K contraintes car chaque
paramètre doit être identique sur les deux sous-périodes.
Sous l’hypothèse alternative, on a un modèle sans contraintes, il faut dans ce cas estimer le
modèle sur les deux sous-périodes pour obtenir 2K paramètres estimés.
On doit calculer la statistique du test de Chow suivant la Loi de Fisher :
[ ]( ) ( )kNNSS
kSSSF C
2/
/)(
2121
21
−+++−=
Où SC est la somme des carrés des résidus estimés du modèle initial,
S1 la somme des carrés des résidus estimés du premier groupe,
S2 la somme des carrés des résidus estimés du groupe 2,
N1 et N2 représentent le nombre d’observations dans chaque groupe et
k est le nombre total de paramètres à estimer.
Si la statistique calculée est inférieure à la valeur tabulée, on accepte l’hypothèse de
stabilité. Ainsi, la date n0 ne constitue pas une date de rupture, il n’y a pas de changement
structurel entre les séries.
II- Les différentes étapes et la méthode économétrique du test de Chow
Le but global est alors de voir s’il y a présence d’une rupture structurelle due au
changement de politique économique ou un choc soudain (comme notre cas à vérifier : en
1994 l’imposition du nouveau régime de change : flottement du FMG, sous l’instigation des
bailleurs de fonds multilatéraux).
Pour cela, nous devons constituer trois modèles dont la régression globale sur le modèle
initial de 1982 : I à 2011 : IV (N=120) :
tttttttt RaZaXaPaMaCIaae ε+++++++= 6543210 3
273
Et, nous devons constituer deux modèles de régression suivant les deux sous-périodes dont
de 1982 : I à 1993 : IV (N1=48) durant le régime de semi-fixité :
tttttttt RZXPMCIe µααααααα +++++++= 6543210 3
Et, de 1994 :I à 2011 : IV (N2=72) sous le flottement de notre monnaie nationale :
tttttttt RZXPMCIe λβββββββ +++++++= 6543210 3
Les différentes étapes sont :
Etape 1 : Régression globale en estimant le modèle initial, avant et après la rupture, par MCO
et retenir le Sum squared resid ou la somme des carrés des résidus noté SC.
Etape 2 : Régression suivant les deux sous-périodes en estimant par MCO les deux sous
modèles avant et après la rupture en retenant les deuxSum squared resids notés S1 et S2.
Etape 3 : Utiliser ces trois valeurs pour calculer la statistique de Fisher ci-dessus appelé F-
calculé.
Etape 4 : Chercher le F-lu à la table statistique pour ( )kNk 2, − degré de liberté.
La statistique du test suit la Loi de Fisher avec k=1ν (nombre de paramètres à estimer) et
( ) kNN 2212 −+=ν .
Etape 5 : Accepter l’hypothèse H0 : 6060 ...... ββαα ===== si F-calculé est inférieur au
F-lu qui veut dire qu’il n’existe pas de changement structurel entre les séries temporelles
c’est-à-dire que l’année 1994 ne constitue pas une date de rupture et que le changement de
régime de change n’a pas eu d’effet de changement structurel sur les séries.
Dans le cas contraire, on accepte l’hypothèse alternative H1 : 6060 #...###...# ββαα .
Nous avons toujours recours au logiciel économétrique EViews afin de déterminer ce test
de Chow.
III- Les résultats du test de Chow pour le cas de Madagascar
Après avoir importé les données d’analyse d’Excel versEViews, nous procédons aux 5
étapes du test :
Etape 1 : Régression globale en estimant le modèle initial, avant et après la rupture,
par MCO et retenir le Sum squared resid noté SC.
Après avoir sélectionné toutes les séries du modèle global, nous allons sur <Quick>,
<Estimate equation> et dans specification en complétant <Equation specification> et dans
Estimation settings en complétant par<Method : Least Squares>.
274
Le tableau de résultat se présente comme suit :
Dependent Variable: e Method: Least Squares Sample: 1982Q1 2011Q4 Included observations: 120 e=C(1)+C(2)*CI+C(3)*M3+C(4)*P+C(5)*X+C(6)*Z+C(7)*R
Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C(1) 2.397778 0.227006 10.56264 0.0000
C(2) 0.082589 0.048355 1.707964 0.0904 C(3) 0.263208 0.045628 5.768517 0.0000 C(4) 0.331398 0.100432 3.299725 0.0013 C(5) 0.045563 0.030440 1.496794 0.1372 C(6) 8.54E-22 3.26E-21 0.261704 0.7940 C(7) -0.013426 0.027991 -0.479648 0.6324
R-squared 0.978089 Mean dependent var 6.694638
Adjusted R-squared 0.976926 S.D. dependent var 0.972284 S.E. of regression 0.147691 Akaike info criterion -0.930824 Sum squared resid 2.464834 Schwarz criterion -0.768220 Log likelihood 62.84942 Hannan-Quinn criter. -0.864790 F-statistic 840.7206 Durbin-Watson stat 0.262725 Prob(F-statistic) 0.000000
D’après ce tableau de résultat, la somme des carrés des résidus du modèle initial est
estimée à : SC=2,464834.
L’équation de notre modèle s’écrit :
ttttttt RZXPMCIe 01,138,204,139,1329,108,199,10 −+++++=
(10,56) (1,70) (5,76) (3,29) (1,49) (0,26) (-0,01) 2R =0,97 ; DW=0,26 (.) t-statistic Prob(F-statistic)=0,00
Le modèle estimé est de bonne qualité parce que le coefficient de détermination estimé à
0,97 est très élevé. Le coefficient de Durbin Watson nul montre une forte autocorrélation des
erreurs, nonobstant ; les coefficients estimés sont globalement siginificatifs car la probabilité
de Fisher est nulle. Donc, nous pouvons retenir ce modèle expliquant la dépréciation de la
monnaie nationale de 1982 à 2011, ceteris paribus, suite à une inflation monétaire
occasionnant une hausse des importations (non significatif).
Nous passons par la suite à la deuxième étape.
275
Etape 2 : Régression suivant les deux sous-périodes en estimant par MCO les deux
sous modèles avant et après la rupture et retenant les deuxSum squared resids
notés S1 et S2.
Ainsi, nous devons séparer tout d’abord les données en deux sous-périodes : de 1982 : I à
1993 : IV et de 1994 : I à 2011 : IV dans Excel et les importer sur EViews.
Nous suivons les mêmes procédures des tests de MCO précedemment après avoir
sélectionné les séries de la sous-période 1.
Les résultats d’analyse se présentent comme suit :
Dependent Variable: e Method: Least Squares Sample: 1982Q1 1993Q4 Included observations: 48 e=C(1)+C(2)*CI+C(3)*M3+C(4)*P+C(5)*X+C(6)*Z+C(7)*R
Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C(1) 3.788453 0.119710 31.64698 0.0000
C(2) 0.715226 0.030444 23.49325 0.0000 C(3) 0.021799 0.017480 1.247077 0.2194 C(4) -0.536583 0.055927 -9.594307 0.0000 C(5) -0.056689 0.026393 -2.147895 0.0377 C(6) -0.006856 0.028495 -0.240601 0.8111 C(7) -0.018039 0.006940 -2.599305 0.0129
R-squared 0.994749 Mean dependent var 5.624596
Adjusted R-squared 0.993980 S.D. dependent var 0.383331 S.E. of regression 0.029742 Akaike info criterion -4.058474 Sum squared resid 0.036268 Schwarz criterion -3.785591 Log likelihood 104.4034 Hannan-Quinn criter. -3.955351 F-statistic 1294.398 Durbin-Watson stat 0.703581 Prob(F-statistic) 0.000000
Ainsi, les résultats montrent que la somme des carrés de résidus du premier sous-modèle est
estimée à : S1=0,036268.
Nous décrivons par la suite le modèle :
ttttttt RZXPMCIe 01,1006,105,105,1302,104,216,44 −−−−++=
(31,64) (23,49) (1,24) (-9,59) (-2,14) (-0,24) (-2,59) 2R =0,99 ; DW=0,70 (.) t-statistic Prob(F-statistic)=0,0000 Ce premier sous-modèle est aussi de bonne qualité car le coefficient de détermination est
proche de l’unité. En outre, nous acceptons aussi la significativité globale de ces coefficients
estimés parce que la probabilité de Fisher nulle renvoie à celle-ci ; même si le coefficient de
276
Durbin Watson presque nulle montre une forte autocorrélation des erreurs. Ainsi, nous
acceptons aussi ce modèle permettant d’évaluer cette somme des carrés des résidus en
soulignant que ce modèle de la prèmière sous-période met en évidence l’importance de la
création monétaire dansnotre économie : coefficient significatif très élevé de la série crédit
intérieur. C’est celle-ci qui est à l’origine de la baisse de nos réserves de devises durant ce
régime de semi-fixité qui renvoie à la dépréciation de notre monnaie nationale.
Et, nous estimons aussi le modèle suivant les données de la sous-période 2 par MCO. Les
résultats s’écrivent :
Dependent Variable: e Method: Least Squares Sample: 1994Q1 2011Q4 Included observations: 72 e=C(1)+C(2)*CI+C(3)*M3+C(4)*P+C(5)*X+C(6)*Z+C(7)*R
Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C(1) 4.392383 0.452336 9.710454 0.0000
C(2) -0.042720 0.126577 -0.337501 0.7368 C(3) -0.294948 0.160156 -1.841631 0.0701 C(4) 0.434924 0.204119 2.130743 0.0369 C(5) 0.095304 0.039120 2.436195 0.0176 C(6) -2.18E-21 3.19E-21 -0.682558 0.4973 C(7) 0.365368 0.104355 3.501197 0.0008
R-squared 0.907340 Mean dependent var 7.407999
Adjusted R-squared 0.898787 S.D. dependent var 0.443889 S.E. of regression 0.141219 Akaike info criterion -0.984843 Sum squared resid 1.296284 Schwarz criterion -0.763501 Log likelihood 42.45436 Hannan-Quinn criter. -0.896726 F-statistic 106.0813 Durbin-Watson stat 0.372016 Prob(F-statistic) 0.000000
Les résultats des tests ont donné aussi la valeur des sommes de carrés de résidus notée S2
estimée à : 1,296284.
Le modèle estimé par le MCO s’écrit comme suit :
ttttttt RZXPMCIe 44,165,109,154,1334,104,180,80 +−++−−=
(31,64) (23,49) (1,24) (-9,59) (-2,14) (-0,24) (-2,59) 2R =0,90 ; DW=0,37 (.) t-statistic Prob(F-statistic)=0,00
Ce modèle est aussi de bonne qualité car le coefficient de détermination est aussi très élevé.
Tout comme les deux autres modèles précédents, nous acceptons aussi la significativité
globale des coefficients estimés suite au test de significativité. Enfin, les erreurs sont
277
fortement autocorrelés car la statistique de DW est proche de 0. Et, ce dernier modèle met en
évidence la tension inflationniste (coefficient très élevé) occasionnée par la création
monétaire suite au changement de régime de changedans notre économie.
Nous passons par la suite à la troisième étape.
Etape 3 : Utiliser ces trois valeurs pour calculer la statistique de Fisher ci-dessus
appelé F-calculé.
Ainsi en utilisant les trois valeurs estimées précédemment, nous obtenons la valeur de F-
calculé=12,86.
Etape 4 : Chercher le F-lu à la table statistique pour ( )kNk 2, − degré de liberté.
En lisant la table de Fisher, avec k=7 (nombre de paramètres estimés dans les tableaux de
résultats précédents) et N-2k=106 (avec N le nombre d’observation totale égal à 120) ; F-lu
est estimé à2,09. Autrement dit, la valeur de F-calculée dépasse largement celle lue dans la
table.
Etape 5 : Conclusion suivant les hypothèses de départ.
Ceci veut dire que la valeur calculée de la statistique de Fisher est supérieure à sa valeur
lue dans la table qui fait que nous refusons l’hypothèse H0 de stabilité structurelle des séries
temporelles.
Nous pouvons conclure alors d’après ces résultats que le changement de régime de change
de cette période (flottement de FMG au MID sous l’instigation des Institutions financières
internationales) a causé un changement structurel des séries temporelles des deux secteurs
d’activités macroéconomiques à Madagascar : secteur monétaire et secteur de la balance des
paiements. Autrement dit, l’année 1994 constitue une année de rupture comme le montre
le graphique suivant :
278
Graphique N°20 : Rupture de structure aux taux de change de l’Euro contre l’Ariary
(depuis le changement de régime de change de 1994)
D’un point de vue économique, le modèle initial montrece changement de politique
économique du modèle 1 au modèle 2 par le biais de la rupture de 1994. En effet, cette
politique de dévaluation de l’Ariary depuis 1994 c’est-à-dire le changement du régime de
changea fait perdurer la perte de valeur de notre monnaie nationale : tendance
générale vers le haut du modèle initial, et tendance à peu pès la même pour les deux
sous-périodes. Autrement dit, le changement de régime de change de semi-fixité vers le
flottement généralisé de 1994 a provoqué une rupture et que la monnaie nationale a continué
de perdre sa valeur : il y a stabilisation de cette dépréciation (les tendances des deux sous-
périodes sont à peu près les mêmes).
Mais, la hausse considérable passagère constatée en 2005 et 2006 (respectivement due à la
politique de détaxation entrainant un boom des importations et les entrées des devises des
IDE) ne constituent pas des ruptures car après la série reprend sa valeur proche de celle de
l’année de rupture.
4.5
5.0
5.5
6.0
6.5
7.0
7.5
8.0
8.5
82
84
86
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
M ODEL1 MO DE L2ORIGINAL
MODEL
279
En récapitulation, comme le modèle théorique n’est pas validé ; nous avons testé des
nouvelles données monétaires de l’AMBP du FMI pour vérifier économétriquement si à
Madagascar, ces déficits structurels de la balance commerciale sont dus à une création
monétaire sans contrepartie. En fait, nous avons testé ces données car durant la période
d’analyse choisie, la politique monétaire malgache est expansive.
Des tests économétriques sont donc effectués pour vérifier les cointégrations entre ces
séries dans les secteurs étatique, monétaire et extérieur ; en adaptant préalablement la
programmation financière du FMI aux réalités des PED, vu que les hypothèses fondamentales
sur lesquelles se basent ces théories ne sont pas vérifiées aux PED comme le nôtre dont la
PPA, la mobilité parfaite des capitaux, la stationnarité de la vélocité monétaire et l’ajustement
automatique de la balance des paiements.
De prime abord, à long terme, nous pouvons confirmer que le rouage général de la théorie
n’est pas vérifié dans le secteur étatique parce que les variables qui entrent en jeu dans la
vérification des relations à long terme sont stationnaires. Autrement dit, ces séries du secteur
gouvernemental ne présentent pas des relations avec les autres séries de l’AMBP de
Madagascar. Ainsi, nous avons souligné que ces problèmes extérieurs de Madagascar ne sont
pas dus à une création monétaire sans contrepartie. D’ailleurs, notre autorité monétaire
n’autorise plus la planche à billet depuis de nombreuses années.
Or, la hausse de crédit intérieur qui a eu un effet inflationnaiste dans le secteur monétaire
est vérifiée être due à une hausse de crédit intérieur dont essentiellement une augmentation du
crédit à l’Etat par raport au crédit à l’économie : due à l’émission des BTA pour financer le
solde global de l’Etat malgache. Ainsi, nous avons pu confirmer aussi que l’inflation à
Madagascar est d’origine monétaire parce qu’elle est liée d’une façon positive significative
avec cette hausse de crédit et donc de la masse monétaire. Ainsi, la prédiction du FMI dans ce
secteur monétaire est vérifiée à long terme chez nous.
Et, dans le secteur de la balance des paiements, cette inflation a entrainé une hausse accrue
des importations – non expliquée par le fardeau d’endettement extérieur dans les tests
économétriques de notre modèle théorique – faisant baisser notre compétitivité. En outre, la
politique de dévaluation recommandée par le FMI dans ses programmes ne fait jamais gagner
des effets compétitifs favorables pour notre commerce extérieur même si les exportations
ressentent parfois une hausse.
Nous pouvons ainsi confirmer d’après notre recherche que la hausse de crédit intérieur
expliquée par les souscriptions en BTA, favorisées essentiellement par les problèmes de
surliquidité bancaire à Madagascar, est inflationniste et induit la dépréciation cumulée de
280
l’Ariary face à l’Euro suite à la hausse accrue des importations expliquée essentiellement par
la suppression de certains taxes aux produits importés comme les produits pétroliers.
Enfin, l’année 1994 est une année de rupture car l’imposition de la politique de dévaluation
de cette période a causé un changement structurel, essentiellement sur la valeur de notre
monnaie nationale : hausse stable de la dépréciation de l’Ariary.
Ces résultats empiriques vont être bien analysés dans la section suivante par des enquêtes
de recoupement aux entités concernées dont le Ministère des finances et du budget (auprès de
la Direction générale du Trésor) et la Banque centrale de Madagascar (auprès de la Direction
des études et des relations internationales).
281
SECTION II : DISCUSSIONS SUR LES RESULTATS TROUVES :
ENQUETES ALA B. C. M. ET AU M. F. B.
Jusque-là, nous avons pu analyser d’un point de vue théorique et d’un point de vue
pratique les causes des difficultés de la balance des paiements d’une petite économie ouverte,
comme Madagascar. Ainsi, des enquêtes de recoupement sur terrain sont présentées dans cette
section pour discuter de ces différents résultats empiriques.
En fait, les tests de notre modèle théorique ont démontré économétriquement que
ces problèmes extérieurs sont dus à long terme par une hausse accrue des
importationset qu’à court terme la cumulation du service de la dette, avec seulement un
retard d’un trimestre, se répercute significativement d’une façon positive sur le taux de
change. Ainsi, notre modèle théorique n’a pas été validée ce qui nous a conduit à tester des
nouvelles données monétaires tout en sachant théoriquement que les économistes ont
démontré que cette hausse accrue des importations sont dus à une création monétaire sans
contrepartie.
Les tests de ces nouvelles données monétaires pour le cas de notre pays ont
alors démontré que cette dépréciation cumulée de l’Ariary, n’ayant pas comme
origine la création monétaire sans contrepartie, est due à long terme par la hausse
de crédit intérieur induisant un effet positif sur le niveau des prix se répercutant aussi
sur les importations.
C’est ainsi que pour avoir des certitudes sur ces résultats économétriques, des enquêtes de
recoupement ont été faites, primo, à la BCM, pour analyser les structures de notre balance
commerciale, la politique monétaire ou le mode de financement du solde global de l’Etat
malgache, l’émission des BTA et la surliquidité bancaire, la politique de la BCM sur les
réserves de devises et finalement la politique de change : vers une baisse ou une stabilisation
de notre dépréciation. Secundo, une autre enquête est faite auprès du MFB pour s’assurer que
cette hausse de crédit intérieur est expliquée par l’émission des BTA, que celle-ci est
inflationniste et que la suppression de certaines taxes à l’importation favorise cette hausse
accrue des importations.
Cette section présente les résultats de ces travaux de terrainpar des enquêtes292.
292 Ces enquêtes sont effectuées en 2013 pour avoir des confirmations réelles sur ces résultats empiriques trouvés.
282
A.ENQUETE AUPRES DE LA B. C. M. POUR RECOUPEMENT DES
RESULTATS DES TESTS ECONOMETRIQUES
Par le biais de cette enquête à la BCM, nous voulons vérifier réellement la pertinence des
résultats empiriques de nos tests économétriques. Nos analyses se réfèrent sur les politiques et
conjonctures nationaux pouvant avoir des impacts sur les agrégats macroéconomiques
commele changement de régime de change en 1994, les problèmes de surliquidité bancaire,
les crises politiques, la politique de détaxation entreprise en 2004 et 2005 et la suppression de
certaines taxes sur l’importation. Mais, il y a aussi les structures et conjonctures
internationaux qui peuvant avoir des impacts éventuels sur notre économie comme la baisse
du cours mondial des produits exportés par les PED en 1982 et en 1997 ; les crises financières
internationales en 2006 et la crise de la zone Euro depuis 2009.
I. Structure et impacts des évènements socioéconomiques nationaux et internationaux
sur la balance commerciale malgache
Tout d’abord, les exportations de Madagascar sont très faibles par rapport aux importations
depuis de nombreuses années, a tenu à souligner notre interlocuteur, comme le montre les
données d’analyse de 1982 à 2011 : balance commerciale structurellement déficitaire.
Encadré N°6 : Questionnaire adressé au Fondé de pouvoirs de la Direction des études et des Relations internationales de la Banque Centrale de
Madagascarpour recoupement des tests économétriques du modèle théorique
1) Pouvez-vous décrire la structure de la balance commerciale malgache? 2) Pour quelles raisons Madagascar importe beaucoup ? 3) Est-ce que la balance des paiements de Madagascar est autonome ou compensatoire ?
Pourquoi ? 4) Quelle est la politique monétaire appliquée par la B. C. M. depuis 1982 car les données
d’analyse ont montré une politique monétaire expansive ? 5) Quel est ce genre de financement intérieur que vous octroyez au Trésor publique pour
financer son solde qui est source d’une politique monétaire expansive et donc d’inflation ? 6) Est-ce que l’émission des BTA, qui est différente de la planche à billet (création monétaire
sans contrepartie), est réellement inflationniste ? 7) Parlez du lien entre ces souscriptions en BTA et les problèmes de surliquidité bancaire
depuis quelques années à Madagascar ? 8) Pouvez-vous décrire la structure des réserves de devises de la B. C. M. face à tous ces
évènements ? 9) Et, est-ce que les devises apportées par les investisseurs miniers à Madagascar ont des
influences positives sur les réserves de devises et donc sur le change ? 10) Quelle est la politique de change appliquée à Madagascar : baisse ou stabilisation de
cette dépréciation et qu’en pensez vous de cette rupture structurelle de 1994 ? 11) Est-ce que les financements octroyés par le FMI finançant les Programme d’ajustement
structurel aident vraiment à résoudre les problèmes de balance des paiements ? Source : Auteur.
283
Pourtant, la balance globale a subit à la fois des excédents et des déficits comme le montre le
tableau suivant.
Tableau N°22 : Etats récapitulatifs de la balance commerciale et de la balance globale
des paiements de Madagascar de 1982 à 2011 (en Milliards d’Ariary)
Années 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991
Exports 21,67 25,45 38,45 36,32 42,5 67,24 77,01 101,23 92,06 111,81
Imports 29,72 33,35 42,71 53,18 44,78 82,67 102,41 109,73 169,87 157,13
BC -8,05 -7,89 -4,25 -16,85 -2,27 -15,42 -25,39 -8,49 -77,8 -45,32
Bal. Glb. xxx xxx -215,1 -159,5 -94,4 -107,8 -93,2 -135,4 -208,3 -1711992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Exports 103,36 99,79 249,34 313,88 243,14 227,81 261,99 277,1 853,77 585,77
Imports 166,75 178,12 281,72 466,78 411,22 478,43 558,06 475,09 990,68 1053
BC -63,39 -78,32 -32,38 -152,9 -168,08 -250,61 -296,06 -197,98 -136,91 -467,23
Bal. Glb. -231,8 -190,2 -215,1 -183 -76,8 19,8 -126,6 -4,8 -34,9 19,52002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Exports 239,77 499,57 832,43 702,38 926,52 261,23 166,4 544,42 667,73 691,48
Imports 528,61 1054,2 2414,5 2537,5 2473,6 950,81 1360,1 1283 1135,6 1394,4
BC -288,84 -554,63 -1582,1 -1835,1 -1547 -689,58 -1193,7 -738,55 -467,81 -702,89
Bal. Glb. -99,5 -27,3 -37,7 -26,9 159 148,5 66,1 -15,6 44,8 35,3Source : Bulletins d’information et de statistique (BIS) de la Banque centrale de Madagascar, Direction générale des douanes, Institut national de la statistique (INSTAT), Rapports économiques et financiers du Ministère des finances et du budget.
Effectivement, durant le cadre d’analyse choisie, les importations dépassent toujours les
exportations expliquées par différents facteurs tant nationaux qu’internationaux. Notre
interlocuteur a souligné que la baisse du cours mondial des produits exportés en provenance
des pays pauvres, surtout les produits primaires depuis 1982, n’a pas généralement eu des
effets sur la structure de notre balance commerciale et principalement les exportations car
notre commerce extérieur a suivi une évolution presque constante jusqu’à la fin des années
1980. Effectivement, tout comme de nombreux PED, nous ne sommes pas des price maker
car nous ne pouvons pas imposer les prix mais, au contraire, nous devons toujours faire face
aux conjonctures ou structures internationaux : price taker. Ainsi, cet évènement mondial en
1982 n’a pas eu d’effet concret sur nos exportations et donc notre balance commerciale.
Certainement, les données d’analyse ont montré que nos exportations et nos importations ont
marqué une évolution presque constante (très évidente en lisant le graphique ci-dessous)
depuis 1982 jusqu’en 1986 mais il y a eu une légère hausse en 1989 et depuis cette date ce
sont toujours les importations qui sont très importantes par rapport aux exportations.
284
En outre, sous le flottement généralisé du FMG décidé en 1994 sous la pression des IFI, les
exportations malgaches, après une décennie d’évolution constante, ont ressenti une légère
hausse en 1993 (évaluées à 108 Milliards d’Ariary) jusqu’en 1995 (à 250 Milliards d’Ariary
en 1994 et 308 Milliards d’Ariary en 1995) près de trois fois. Durant cette courte période,
notre balance commerciale a donc gagné un peu d’effet compétitif favorable face à la baisse
de la valeur de notre monnaie nationale par rapport aux autres devises nonobstant les
importations ont toujours été importantes ce qui fait que notre monnaie s’est toujours
dépréciée car la balance commerciale est toujours déficitaire.
Les crises sociopolitiques de 1991293, 2002 et 2009 à Madagascar ont aussi eu des
répercussions sur la balance commercialemalgache parce qu’il y a eu une baisse considérable
de la production nationale qui signifie une diminution des exportations. En fait, la crise de
1991 a aussi fait creuser les exportations malgaches car il y avait eu beaucoup d’écart entre
les exportations et les importations dû à la baisse de la production locale. Il en est de même
pour la crise de 2002 car dû à la fermeture de nombreuses entreprises, la fuite des
investisseurs étrangers entrainant un chômage important et donc une baisse considérable de la
production nationale, les exportations ont diminué énormément par rapport à son niveau en
2000 évaluées à peu près de 833 milliards d’Ariary pour devenir seulement à 242 milliards
d’Ariary en 2002 donc une baisse près de ¼ ou 25%. Et, enfin, la crise de 2009 qui perdure,
n’a pas eu trop d’effet négatif sur les exportations de la grande Ile mais sur les importations
car nous avons dépensé moins faute de moyens : en 2008 près de 1 342 milliards d’Ariary
pour être près de 1 242 milliards d’Ariary en 2009 et 1 175 Milliards d’Ariary en 2010. Mais,
depuis 2010, il y a eu une reprise de ces deux composantes de commerce international.
En outre, la politique de détaxation en 2004 a eu un impact réel très important sur notre
balance commerciale parce qu’il y a eu un renchérissement des importations ne faisant
qu’aggraver la perte de la valeur de notre monnaie nationale face aux devises étrangères.
Cette politique avait eu pour but, rappelons-le d’après notre interlocuteur, de relancer la
demande interne en biens d’équipements électroménagers pour stimuler les entreprises
locales. Mais, cette politique a accentué notre déficit commercial. En effet, l’implication
logique du boom des importations : de 2 400 Milliards d’Ariary en 2004 et 2 542 Milliards
d’Ariary en 2005 (qui est seulement de 1 054,2 Milliards d’Ariary en 2003) donc près de
150% de hausse, durant cette période d’analyse a été la dévaluation de la monnaie malgache.
Or, cette baisse de la valeur de la monnaie nationale devrait être à la faveur des exportateurs.
293 Nous n’analysons que les impacts de ces trois crises politiques sur le commerce international malgache car ce sont les crises qui sont inclues dans notre cadre d’analyse de 1982 à 2011.
285
Malheureusement, il n’existe chez nous qu’une poignée d’exportateurs. Mais, il faut souligner
que ce boom des importations dû à la détaxation n’a eu que des impacts temporaires sur la
balance commerciale de Madagascar, a martelé notre interlocuteur. En fait, il y a eu une
reprise des valeurs de ces deux composantes depuis 2007.
Tout comme la crise nationale, la crise financière internationale aussi a eu des
répercussions sur nos échanges extérieurs surtout sur les exportations car il y a baisse des
demandes mondiales très ressenties depuis 2006 : de 883 milliards d’Ariary à seulement 267
milliards d’Ariary en 2007 et encore diminué en 2008 de 167 milliards d’Ariary donc près de
1/8 pour seulement trois années. Mais, la crise de la dette en Europe en 2009 n’a pas eu trop
d’effet sur nos exportations même si l’Union européenne est parmi la principale partenaire
commerciale de Madagascar294 : les exportations sont de 542 milliards en 2009 et a encore
augmenté en 2010 de 708 milliards d’Ariary. Cette crise financière internationale a eu le
même effet sur nos importations aussi parce qu’elles ont aussi baissé en 2006 jusqu’en 2009.
Toutes ces évolutions marquées par ces différentes périodes sont montrées clairement par le
graphique qui suit :
Graphique N°21 : Evolution des exportations et importations de Madagascar de 1982-
2011
Source : Graphique issu du GRETL à partir des données d’analyse du tableau précédent.
294 Tout de même la crise en Europe a un effet sur l’économie malgache car environ 50% de ses revenus d’exportations de biens, 80% de ses recettes touristiques et 15% des IDE proviennent d’Europe (Madagascar economic update, Octobre 2012, The World bank group, Antananarivo country office) mais le secteur tourisme a aussi resenti un effe négatif de cette crise en Europe.
286
La période d’analyse montre d’après le graphique ci-dessus qu’avant 1989, il y a eu encore
évolution constante entre les exportations et les importations de Madagascar. Mais c’est à
partir de cette année précitée que ces deux variables commencent à ressentir des écarts :
- Effet non ressenti de la baisse du cours mondial des produits primaires en 1982 ;
- Effet peu ressenti du flottement généralisé en 1994 : pas d’effet compétitif
favorable aux exportations ;
- Effetsressentis des crises nationaux de 1991, surtout celles de 2002 et de 2009
mais très peu ressentis de la crise financière internationale depuis 2006 et de la crise
de la dette en Europe en 2009 ;
- Effet très ressenti de la politique de détaxation en 2004 et surtout en 2005.
Mais, le graphique de la balance commerciale : structurellement déficitaire, qui suit montre
bien trois pics considérables vers le bas : (1) fin 2001 face au début de la crise politique
estimé à -461 milliards d’Ariary, (2) en 2005 face à la politique de détaxation de -1 817
Milliards d’Ariary, (3) en 2008 face à la crise financière internationale de -1 178 Milliards
d’Ariary.
Graphique N°22 : Présentation de la balance commerciale malgache de 1982 à 2011
Source : Graphique issu du GRETL à partir des données d’analyse du tableau précédent.
En conclusion, c’est le mauvais choix de politique sur le commerce international
qui a eu trop d’effet négatif sur notre balance commerciale. C’est ainsi que nous avons
demandé à notre interlocuteur les causes de l’importance des importations malgaches.
287
II. Causes de l’importance des importations à Madagascar
Trois raisons principales sont évoquées par notre interlocuteur :
- La fuite des capitaux due surtout aux crises politiques entrainant une baisse de la
production nationale et donc compensée par une hausse des produits étrangers ;
- Besoins d’équipements (exemple les biens d’équipements électroménagers – faisant
l’objet de la détaxation en 2004 et 2005 ; les pièces détachées…) ;
- Besoins de consommations (exemple les produits pétroliers qui font l’objet de
suppression de taxes, comme les DTI) : les composantes incompressibles d’importations qui
ne cessent d’augmenter d’années en années (exemple les ciments, le riz…).
Ce sont essentiellement les produits dont nous avons besoin mais nous n’arrivons pas à
produire ou nous produisons mais en faible quantité, ne suffisant pas à couvrir la
demande,dont nous importons le plus comme les voitures. Il y a aussi les matières premières
dont nous produisons aussi mais en quantité insuffisante comme le riz à cause de la manque
de politique de développement de la production agricole et ainsi des exportations.
Mais comme vu ci-haut, ce sont aussi en temps de crises nationales que notre pays importe
beaucoup car il y a une baisse de la production nationale et donc des exportations. Et, les
effets de la politique sur le commerce intrenationale entreprise par l’Etat doivent être aussi
pris en compte comme le boom des importations évoquées ci-haut suite à la politique de
détaxation ayant eu des conséquences négatives importantes sur notre balance commerciale.
III.Balance des paiements de Madagascar : flux compensatoire
Il faut souligner que notre balance commerciale n’a jamais enregistré un excédent mais est
toujours déficitaire durant au moins ces trois décennies d’analyse. Mais, la balance globale
des paiements a enregistré de temps en temps des excédents qui signifient une amélioration
des réserves de devises de notre autorité monétaire. Notre interlocuteur a souligné que la
balance des paiements de Madagascar est un flux compensatoire parce que – en dehors du
FMI censé être le principal Organisme finançant les problèmes de la balance des paiements –
de nombreux bailleurs de fonds tant multilatéraux que bilatéraux financent ce compte des
échanges extérieurs de Madagascar par des :
- Aides : exemple les dons de l’Union européenne, de la Banque mondiale, etc ;
- Prêts de l’Etat malgache à la Banque africaine pour le développement (BAD), à la
Banque mondiale, etc ;
- Projets : exemple dons et projets, etc.
288
Ceci veut dire qu’il faut alors compenser notre balance globale des paiements par divers
financements, comme la dette extérieure, afin que l’économie marche normalement.
Autrement dit, il fallait trouver de la compensation pour le rétablissement de l’équilibre. Or,
cette compensation peut aussi se chercher dans l’économie même (ex : prélèvements des
impôts) mais non pas seulement en provenance des bailleurs de fonds bilatéraux,
multilatéraux. C’est ainsi que pour le cas de Madagascar : ce sont ces difficultés de la
balance des paiements qui crée l’endettement extérieur et non le contraire comme
notre modèle théorique l’a prédit. Ce qui n’est pas étonnant qu’il soit rejeté pour le
cas de notre pays d’après les premiers tests économétriques.
En fait, en lisant notre balance des paiements, le solde global est financé par : le FMI net,
les réserves de la BCM nettes et des financements exceptionnelles. Or, financement ou
endettement veut dire compensation. Ainsi, notre balance des paiements n’est jamais
autonome mais est surtout compensatoire.
IV. Politique monétaire appliquée par la B. C. M. depuis 1982
Les données d’analyse ont montré une politique monétaire expansive à Madagascar de
1982 à 2011 expliquée par une hausse moyenne annuelle de crédit intérieur de 20,49% face au
PIB réel qui n’a augmenté en moyenne que de 2,13%. Ainsi, notre interlocuteur a précisé que
tout comme ces statistiques l’ont montré, l’autorité monétaire a opté pour une politique
monétaire expansionniste tout en faisant des efforts autant que possible de maîtriser l’inflation
en ayant recours à l’instrument de gestion monétaire directe ou la manipulation des taux
d’intérêt à la hausse.
Or, ce taux élevé dictant la politique monétaire peut avoir des effets négatifs sur les
activités des agents privés. En effet, les données du tableau suivant montre des taux directeurs
élevés par rapport aux taux des dépôts, ce qui pénalise les épargnants. Effectivement, cet
instrument est manipulé, dans l’émission des Bons du Trésor par adjudication ou BTA, pour
attirer les capitaux des banques commerciales : système bancaire, des assurances et des
particuliers : système non bancaire, finançant ces emprunts d’Etat. Ceci explique
l’importance de crédit à l’Etat par rapport au crédit à l’économie durant la période
d’analyse.
Pourtant, celle-ci pénalise les agents privés dans le recours aux financements ayant un effet
restrictif sur les activités économiques et ne stimule pas trop l’épargne car notre niveau de vie
est très bas (revenu faible) et que les épargnes, donc les dépôts sont très faiblement rémunérés
289
par rapport aux taux de ces crédits. Ainsi, ces agents préferent garder leu argent en bas de
laine ou les déposer dans des micro-institutions plutôt que dans les banques commerciales.
Autrement dit, notre pays suit les recommandations du FMI, dans son Programme
d’ajustement structurel, sur la hausse des taux d’intérêt pour baisser la création de crédit
intérieur. Or, celle-ci conduit chez nous à un effet contraire : hausse de crédit à l’Etat295 :
politique monétaire expansionniste pénalisant les privés.
Tableau N°23 : Taux directeur de la BCM et taux rémunérant les dépôts à Madagascar
de 1982 à 2011 (en pourcentage)
Années 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
Tx BCM 12,5 13 13 11,5 11,5 11,5 11,5 11,5 12 12 12 12 21,3 33 17
Tx dépôts 3 3 3 2,56 2,62 2,62 1,5 1,5 1,5 1,5 2,53 2,28 2,15 4,45 4,22
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Tx BCM 10 10 15 12 9 9 7 16 16 12 12 12 9,5 9,5 9,5
Tx dépôts 1,13 1,05 1,27 0,96 1,04 0,87 1,34 1,31 0,86 2,72 0,84 2,34 1,92 1,35 1,83
Source : Bulletins d’information et de statistique (BIS) de la Banque centrale de Madagascar, Institut national de la statistique (INSTAT), Rapports économiques et financiers du Ministère des finances et du budget.
Ainsi, d’un côté, ces statistiques montrent que le taux directeur de la BCM est toujours très
important de 1982 à 2011 face aux taux d’intérêt rémunérant les dépôts pour attirer les
emprunts des banques commerciales, des assurances ainsi que des particuliers pour le
financement monétaire du solde global du Trésor. Ce taux directeur a haussé en moyenne de
12,79% durant toute la période d’analyse face aux taux des dépôts qui n’a connu qu’une
hausse de 1,97% seulement en moyenne296. C’est ainsi qu’il y a pénalisation des investisseurs
privés ayant des effets retstrictifs aux activités économiques, d’un côté, et préférence à la
thésaurisation pour les ménages au lieu de faire des dépôts à ces institutions financières, de
l’autre.
V. Type de financement intérieur du solde global de l’Etat malgache émis par la B. C.
M. aux systèmes bancaire et non bancaire – source de cette politique monétaire
expansive et de l’inflation
C’est l’émission des Bons du Trésor par Adjudications par la Banque centrale de
Madagascar, par rapport aux besoins de financement monétaire du solde global de l’Etat
295 Nous le verrons en détail dans la deuxième enquête : à la Direction Générale du Trésor du Ministère des finances et du budget sur le mode de financement monétaire du solde global du Trésor. 296 Ces taux sont obtenus par calculs personnels suivant ces données d’analyses présentées en Annexe.
290
malgache, qui est source de cette politique monétaire expansive et donc d’inflation comme
l’ont montré les résultats de nos tests économétriques. Ces BTA émis par la BCM sont
financés essentiellement par les banques commerciales comme système bancaire et par les
assurances et les particuliers : les entreprises privées et les ménages – comme système non
bancaire – moyennant une échéance, de courte durée par rapport aux Bons du Trésor classique
ou BTC et des intérêts.
Pour cela, notre interlocuteur a souligné que l’autorité monétaire malgache limite autant
que possible l’effet de ce type de financement sur l’inflation. Tout de même, les statistiques
sur le taux d’inflation dans le tableau ci-dessous indique que ceci est très important par
rapport au taux de croissance économique durant presque toute la période d’analyse sauf en
2003 où on a enregistré le plus faible taux d’inflation à Madagascar estimé à seulement 3,1%
– dû peut-être à la mise en œuvre du DSRP Complet achevé à cette date et les politiques de
reprises économiques après les crises de 2002 – et les taux les plus élevés sont constatés en
1994 et 1995 dates où nous avons adopté le flottement généralisé de notre monnaie nationale :
respectivement de 41,7% et 45,1% mais aussi au début des années 1980 dont 28,6% en 1982.
Et, face à ces taux d’inflation importants (surtout dus à la politique de dévaluation de 1994
sous la recommandation du FMI), notre pays a enregistré un taux de croissance négatif la
même année parce qu’il y a eu baisse de la demande interne face au renchérissement des biens
et services.
Le Trésor de l’Etat malgache peut aussi faire des avances à la BCM en plus de ces
émissions de BTA pour financer son solde global pour lesquelles cette autorité monétaire
établisse aussi des limites297 pour éviter qu’elles se transforment en planche à billet qui est
une création monétaire sans contrepartie très risquée pour l’économie car source d’inflation. Il
faut souligner que la BCM n’admet plus la planche à billet dans l’économie depuis le début
des années 1990 comme moyen de financement monétaire des Opérations globales du Trésor
publique malgache.
Pourtant, en 2012, notre autorité monétaire a eu recours à la planche à billet deux fois suite
à la demande de l’Etat malgache. « (…) On apprend aussi que c’est depuis 2012 que les
réserves de la Banque centrale s’affaiblissent et que par deux fois, et à la demande de l’Etat,
on a du recourir, au sens propre, à la planche à billets298 ».
297 Il faut souligner que même si les avances statutaires n’existent plus depuis 2008, ces simples avances de la Banque centrale de Madagascar au Trésor publique sont sujettes à des limites pour éviter que celles-ci se transforment en planche à billet. 298http://www.madagascar-tribune.com
291
Tableau N°24 : Taux d’inflation et taux de croissance économique de Madagascar de
1982 à 2011 (en pourcentage)
Années 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
Inflation 28,6 21,5 10,3 10,4 14,2 23 21,2 12 11,5 12,9 14,4 12,1 41,7 45,1 17,8
Croissance -1,8 0,9 1,7 1,2 2 1,2 3,4 4,1 3,1 -6,3 1,2 2,1 -0,1 1,72 2,12
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Inflation 7,3 8,4 9,8 7,1 7,3 15,2 3,1 13,8 18,4 10,8 10,3 9,2 9 9,2 9,5
Croissance 3,7 3,94 4,7 4,74 6,3 -12,7 9,8 5,3 4,6 4,8 6,3 7,1 -3,7 0,6 0,5
Source : Bulletins d’information et de statistique (BIS) de la Banque centrale de Madagascar/Institut national de la statistique (INSTAT)/Rapports économiques et financiers du Ministère des finances et du budget.
Ces statistiques démontrent alors que nos taux d’inflation sont importants par rapport aux
taux de croissance économique même si la BCM maitrise autant que possible les effets de
cette politique monétaire expansionniste sur les niveaux de prix. En outre, nous avons même
enregistré des croissances négatives en 1982 de -1,8% qu’est une influence de la récession
mondiale suite à la crise de la fin des années 1970 ; de -6,3% en 1991 dû à la crise politique
qui a impliqué une baisse de la production ; de -0,1% en 1994 suite au flottement généralisé
de notre monnaie nationale ; de -12,7% suite à la crise politique de 2002 tout comme en 2009
de -3,7% par le même type decrise.
Bref, ce sont les crises politiques qui ont des effets néfastes sur notre croissance
économique, surtout celle de 2002.
Les deux tests économétriques ont montré que tous ces processus menant vers une hausse
accrue des importations n’ont pas d’effet significatif négatif sur les réserves de devises.
VI- Est-ce que l’émission des BTA, qui est différente de la planche à billet, est
inflationniste ?
Nous avons souligné que la BCM maîtrise autant que possible l’effet de cette émission des
BTA sur l’inflation. Pourtant, même si celle-ci n’est pas une création monétaire sans
contrepartie comme la planche à billet, une analyse faite par cette institution a montré
que l’émission des BTA est inflationniste. En effet, la BCM a déjà souligné dans son
Bulletin périodique299 que « les souscriptions de BTA par les banques ont un effet
expansionniste sur les agrégats monétaires (effet qui mérite d’être tenu en compte dans la
conduite de la politique monétaire). Les souscriptions par les agents non bancaires sont par
299 Cf. Bulletin de la Banque centrale de Madagascar, N°7, Août 2007. Cf. www.banque-centrale.mg
292
contre neutres sur les agrégats (aux intérêts près) » (BCM, 2007). Effectivement, les données
d’analyse ont montré que le crédit à l’Etat évolue toujours d’une façon très importante par
rapport au crédit à l’économie. D’ailleurs, nos tests économétriques dans le secteur
monétaire précédents ont bien montré que ce mode de financement du solde global
de l’Etat malgache est inflationniste.
VII- Parlez du lien entre ces souscriptions en BTA et les problèmes de surliquidité
bancaire depuis quelques années à Madagascar
Ces souscriptions en BTA financées essentiellement par le système bancaire sont
favorisées par la surliquidité bancaire. Effectivement, face à leur peur de s’exposer aux
risques, les banques primaires à Madagascar préfèrent généralement financer ces BTA de
l’Etat, toujours solvable, plutôt que de financer des activités productives (de s’exposer aux
risques).Or, celle-ci est à l’origine de l’inflation monétaire d’après les tests économétriques et
ainsi la hausse accrue des importations.
En fait, « une note de la Commission de Supervision bancaire et financière (CSBF)
rapporte, par ailleurs, qu’entre Décembre 2012 et Janvier 2013, les souscriptions en BTA se
sont amplifiées de 36 Milliards d’Ariary et 56 Milliards d’Ariary pour les placements auprès
de la BCM. L’accès aux crédits au niveau des banques par l’Etat est plus facile300 ».
Effectivement, selon un économiste membre du Cercle de réflexion des économistes de
Madagascar301. « Cela fait des années qu’il y a eu une surliquidité au niveau des banques302.
Actuellement, l’environnement des affaires est incertain et l’insécurité ne favorise pas les
investissements. Le taux d’intérêt reste toujours élevé, ce qui ne devrait pas être le cas en
situation de surliquidité, d’où la réticence à demander des crédits » (année 2013).
VIII. Structure des réserves de devises de la B. C. M.
Comme l’évènement mondial de 1982 : baisse du cours mondial des produits primaires due
à la crise des pays riches, n’avait pas eu d’effet particulière sur notre balance commerciale et
300 Cf. Express de Madagascar, Mardi 7 Mai 2013, « Banque : La surliquidité favorable à l’Etat », RAZAFINDRAMIADANA L. 301 Source op. cit. Propos de RAJAONSON H., membre de ce cercle de réflexion. 302 Selon toujours cette source, « Le volume des dépôts de la clientèle est à la hausse. Au mois de Janvier une augmentation de 80 Milliards d’Ariary a été observée. Les dépôts se sont situés à 4 580 Milliards contre 4 500 Milliards d’Ariary en Décembre 2012. Les crédits par contre connaissent un recul de 2 Milliards d’Ariary. Quant aux ressources en devises, elles se sont accrues de 6 Milliards d’Ariary, pour s’élever à 868 Milliards d’Ariary contre 862 Milliards à fin Décembre 2012. Cette situation résulte, entre eutres, des rentrées de fonds, en particulier sur les comptes d’une société d’Etat à plus de 8 Milliards d’Ariary, d’une compagnie pétrolière et d’une société spécialisée dans la restauration collective, à raison de 4 Milliards d’Ariary ».
293
donc les exportations, celle-ci n’avait pas non plus eu d’effet sur nos réserves de devises
durant cette période. En fait, de 1982 à 1986 mais aussi en 1991 suite à la crise politique, nos
réserves ont été négatives comme le montre le tableau ci-dessous expliquées par des
exportations encore non significatives et presque nulle les périodes suivantes jusqu’en 1993.
C’est depuis 1994, début du flottement de notre monnaie par rapport aux autres devises, que
les réserves ont enregistré une hausse annuelle car il y a eu une hausse remarquable des
exportations (près de trois fois plus que ses valeurs en 1993303) mais toujours faible face aux
importations. Et à partir de cette date, elles n’ont pas cessé d’enregistrer une hausse annuelle.
Mais, les crises de 2002 et de 2009 ont entrainé une baisse de ces réserves de devises due à la
fuite des capitaux et à la baisse de la production nationale et donc des exportations (comme de
nombreuses zones franches industrielles en fermeture...)
En outre, la politique de détaxation entreprise par l’Etat malgache en 2004 et 2005 a eu un
impact réel négatif important sur ses réserves de devises de la BCM parce que cette politique
sur notre commerce internationale a renforcé la dépréciation de la monnaie nationale. Pour
cela, la BCM a été toujours obligé d’intervenir sur les marchés de change pour se procurer de
ses changes extérieurs au détriment de la valeur de notre monnaie nationale.
L’année 2006 a, en outre, été marquée par une hausse très considérable des réserves de
devises de l’autorité monétaire malgache expliquée par le phénomène d’Investissements
directs étrangers (IDE) a étalé notre interlocuteur, comme le montre les données suivantes.
Cette augmentation considérable des réserves extérieures n’a cessé de perdurer même en 2007
et 2008. Et, depuis 2010, comme la crise ne cesse de durer, les réserves ont commencé à
augmenter malgré la baisse en 2009.
Et, même si la politique de détaxation en 2004 et 2005 comme nous venons de l’analyser
précédemment a entrainé un boom des importations, face aux exportations presque constantes,
celle-ci n’a pas entrainé une baisse des réserves de devises de 2003 à 2005 pour augmenter
encoreconsidérablement en 2006 par les devises des IDE.
Néanmoins, les crises financières internationales de 2006 et 2008 n’ont pas eu d’effet sur
nos réserves tout comme la crise de la dette de 2009 en Europe.
303 Cf. Statistiques des exportations et importations du tableau précédent.
294
Tableau N°25 : Réserves de devises de la BCM de 1982 à 2011 (en Milliards d’Ariary)
Années 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991
Réserves -14,662 -15,74 -13,17 -15,17 -5,873 22,59 53,73 60,31 13,902 -28,626
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Réserves 21,07 7,203 140,48 124,03 235,06 354,21 234,4 342,3 401,26 514,22
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Réserves 475,55 545,04 953,26 990,79 1638,1 5649,1 6409,1 5978,5 6689 7038,8 Source : Bulletins d’information et de statistique (BIS) de la Banque centrale de Madagascar/Institut national de la statistique (INSTAT)/Rapports économiques et financiers du Ministère des finances et du budget.
IX. Influences des devises étrangères apportées par les IDE sur les réserves de devises
de l’autorité monétaire malgache
Ainsi, les devises apportées par ces IDE comme les projets Ambatovy de Sherrit à
Moramanga, projet QMM de Rio Tinto à Fort Dauphin contribuent à la hausse les réserves de
devises de la Banque centrale de Madagascar surtout depuis l’année 2006 a souligné notre
interlocuteur ; en plus des achats faits par cette autorité monétaire sur les marchés de change
pour défendre notre monnaie nationale. Effectivement, cette hausse exorbitante des devises
depuis 2006 est montrée par le graphique suivant car le niveau de 2006 (de 1 650 Milliards
d’Ariary) est presque le double de celui de 2005 de seulement 990 Milliards d’Ariary et
encore à peu près plus de cinq fois en 2007 évalué à 5 675 Milliards d’Ariary et la hausse n’a
pas encore cessé de poursuivre en 2008 de 6 325 Milliards d’Ariary suivi d’un pic vers le bas
en 2009 dû au commencement de la crise sociopolitique jusqu’en ce moment.
Pourtant, force est de constater que les fruits de ces IDE de longue durée ne profitent pas
pleinement à la population malgache mais au contraire aux investisseurs étrangers et donc à
leurs nations d’origine, car selon les chiffres officielles : ces investisseurs encaissent par
année la somme de 1 Milliard de Dollar comme bénéfice fruit de ces exploitations de nos
ressources naturelles contre 15 Millions de Dollars seulement qui rentre dans la caisse de
notre pays (consolidant nos réserves de devises) : 1% seulement de leurs profits304.
Mais, la crise de 2009 a impliqué une baisse pas trop remarquable de ces réserves :
seulement à peu près de -500 Milliards d’Ariary par rapport à la situation de l’année dernière.
Mais, il y a eu une reprise depuis 2010 car ces IDE continuent toujours d’exploiter chez nous
et que la BCM s’efforce toujours de consolider ses réserves pour défendre la stabilisation de
la dépréciation de notre monnaie nationale, a-t-il souligné. Tous ceux-ci sont montrés par le
graphique de l’évolution des réserves de devises suivant :
304 Source officielle : dirigeant de la transition de cette époque (lors d’une élocution officielle).
295
Graphique N°23 : Evolution des réserves de devises de la BCM de 1982 à 2011 (en
Milliards d’Ariary)
Source : Représentation graphique issue de GRETL de réserves de devises annuelles de 1982 à 2011.
Et, face à toutes ces différentes stratégies pour atténuer les déficits de nos comptes
extérieurs, nous demandons à notre interlocuteur la politique de change à Madagascar.
X. Politique de change appliquée à Madagascar : baisse ou stabilisation de cette
dépréciation. Votre avis sur la rupture structurelle de 1994 ?
Notre interlocuteur a souligné que l’autorité monétaire malgache vise alors une politique
de stabilisation de cette dépréciation de l’Ariary par rapport aux autres devises clés car notre
monnaie n’a jamais enregistré une appréciation. En fait, la lecture des données sur le taux de
change de l’Euro contre l’Ariary durant le cadre de notre analyse et comme le montre le
graphique qui suit souligne une constance de la hausse des taux de change, d’une façon
générale (montré par la ligne C) :
296
Graphique N°24 : Evolution du taux de change de l’Euro contre l’Ariary
Source : Représentation issue d’EViews.
La dépréciation de notre monnaie nationale s’est stabilisé les périodes précédant le
changement de notre régime de change. Ce changement de politique sur le change malgache a
entrainé une rupture en 1994 très visible dans le graphique ci-dessus. Et, notre autorité
monétaire a expliqué que cet autre changement de tendance en 2006 est dû aux devises des
IDE mais non pas une rupture structurelle comme en 1994.
Nous avons demandé aussi si les financements dont le FMI octroie pour nous aident
vraiment à résoudre ces problèmes extérieurs.
XI. Résolution des problèmes de balance des paiements de Madagascar par les
financements octroyés par le FMI
Ses financements servent surtout, pour le cas de notre pays, à consolider les réserves de
change extérieures, a souligné notre interlocuteur.
Les crises sociopolitiques encourus par notre pays surtout celui de 2009 a entrainé la
coupure de ces financements. La coupure des financements du FMI destinés à résoudre les
problèmes de balance des paiements de Madagascar remonte en mi-2009 avec une dernière
assistance technique datée de Mars 2009. En outre, c’était en 2008 aussi qu’une mission du
FMI a constaté une anomalie dans la gestion budgétaire de notre pays et décidant ainsi de
4.5
5.0
5.5
6.0
6.5
7.0
7.5
8.0
8.5
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
Taux de change de l’Euro contre l’Ariary
C
297
suspendre ses financements pour la grande Ile. Autrement dit, notre autorité monétaire, depuis
cette crise, a un problème de manque de financement pour la consolidation de ses réserves. A
notre interlocuteur de clore le débat en soulignant à titre d’informations que nombreux sont
les financements interrompus dus à cette crise sociopolitique qui perdure actuellement.
Une seconde enquête est effectuée à la Direction générale du Trésor du MFB pour
s’assurer des résultats de tests de nouvelles données monétaires affirmant les prédictions
théoriques du FMI : que cette hausse accrue des importations, vue par les tests du modèle
théorique à l’origine des difficultés extérieures, est due au financement monétaire du solde
global de l’Etat malgache.
B. ENQUETE AU M. F. B. POUR RECOUPEMENT DES RESULTATS DES
TESTS ECONOMETRIQUES
Par le biais de cette enquête au Ministère des Finances et du budget, nous voulons vérifier
réellement la pertinence de ces résultats empiriques de nos tests économétriques des nouvelles
données monétaires soulignant que les souscriptions en BTA est à l’origine de notre politique
de crédit expansive, créant de l’inflation et finalement fait hausser les importations :
dépréciation cumulée de l’Ariary par rapport à l’Euro.
Encadré N°7 : Questionnaire adressé au Chef de service Tableaux de Bord et Statistiques de la Direction des études du Trésor du Ministère des finances et du budget pour recoupement des tests économétriques des nouvelles données
monétaires
1) Quelles sont les composantes des Opérations globales du Trésor (OGT) ?
2) Par le concept de l’équilibre budgétaire, le solde global doit être équilibré (c’est un dogme) c’est-à-dire que les recettes doivent être égales aux dépenses budgétaires. Pourtant, si les recettes sont inférieures aux dépenses, l’Etat a besoin de recourir aux financements. Alors, quels genres de financements habituels l’Etat malgache font-ils recours tant intérieur qu’extérieur vu que le solde budgétaire est structurellement déficitaire ?
3) Quel est ce genre de financement intérieur encouru habituellement par l’Etat malgache et source des déficits ?
4) Quelles sont les conséquences de la suppression de certains Droits et taxes à l’importation (DTI) sur le budget de l’Etat et ainsi sur la balance des paiements ?
5) Selon vous, existe-t-il un effet d’éviction de ce financement intérieur du solde global de l’Etat malgache aux agents privés ? Source : Auteur.
298
I. Composantes des Opérations globales du Trésor (OGT)
1) Recettes et dons
a- Recettes
Recettes budgétaires
Recettes fiscales : impôts et taxes
Recettes non fiscales : (ex : les redevances minières)
Recettes non budgétaires
Recettes extrabudgétaires
Recettes en capital
b- Dons
Dons courants
Dont aides budgétaires
Dont assistance IPPTE
Dons en capital
2) Dépenses
a- Dépenses courantes
Dépenses budgétaires : dépenses en personnel
Dépenses de personnel
Fonctionnement hors intérêt
Biens et services
Transferts et subventions
Intérêts dus sur :
Dette extérieure
Dette intérieure
Autres opérations nettes du Trésor
Dépenses exceptionnelles
Dépenses de fonctionnement FCV
b- Dépenses en capital
Financement interne
Financement propre intérieur
Autres financements intérieurs (fcv)
299
Financement externe
Emprunts extérieurs
Subventions extérieures
Solde net des réformes structurelles
Recettes exceptionnelles
Coûts des réformes structurelles
3) Solde intérieur
Déficit base des engagements
Déficit base des engagements hors dons
Variation des arriérés intérieurs
Retards de paiements (net)
Arriérés (apurement)
Remise d’intérêt
Déficit global base caisse
Déficit global base caisse hors recapitalisation BCM
Déficit global base caisse hors IADM
Déficit global base caisse hors dons
Le solde nécessite un calcul particulier que ce soit un excédent ou un déficit :
Solde base caisse = solde base des engagements + Variation des arriérés intérieurs
+ Retards de paiements (net).
4) Financement
a- Financement extérieur (net)
Tirages dont
Prêts projets
Prêts programmes
Amortissement (-)
Variation APE (-)
Allègement dette
300
b- Financement intérieur (net)
Système bancaire net dont
Banque centrale
Avances dont
Statutaires
Opérations sur titres
BTA
Dépôts dont
Endevise
IADM du FMI
Banques commerciales
Avances
BTA
Dépôts
Système non bancaire net
BTC (Bons du Trésor classique)
BTA
Recettes de privatisation
c- Financement exceptionnel
Effet de la variation de change
Recettes de la privatisation
Dépôts des correspondants du Trésor
Gap ou écart de financement
II. Genres de financements intérieur et extérieur habituels encourus par l’Etat
malgaches
Les financements extérieurs : Tirages prêts projets et prêts programmes auprès des
institutions financières internationales, respectivement la Banque mondiale et le FMI. Ceux-ci
servent à financer le solde global de l’Etat mais aussi à assurer les amortissements de la dette
extérieure du pays. Mais, comme autre financement extérieur, le pays peut aussi bénéficier
d’un allègement de sa dette auprès de ces bailleurs de fonds multilatéraux mais aussi
bilatéraux comme l’allègement de la dette au titre de l’IPPTE.
301
Les financements intérieurs : c’est le recours du Trésor au système bancaire dont la banque
centrale de Madagascar et les banques commerciales pour financer le solde global de l’Etat
malgache. C’est une création monétaire dont pour la banque centrale des avances statutaires
autorisés avant 2008, des opérations sur titres et des souscriptions en Bons de Trésor par
Adjudications (BTA). Pourtant, les avances statutaires au Trésor n’existent plus depuis 2008.
Effectivement, avant 2008, la BCM a fixé ces avances à 10% des recettes fiscales de l’année
antérieure du Trésor. Quant aux opérations sur titres, elles ne sont pas trop usitées quand on
fait une lecture des OGT malgaches305. Enfin, les souscriptions en BTA sont les plus
familières par le Trésor pour financer son solde et ceux-ci sont accusés par notre interlocuteur
aussi être à l’origine de cette politique monétaire expansive, source d’inflation et ainsi de
déficits extérieurs. Néanmoins, notre autorité monétaire établit des limites pour éviter
l’inflation. Mais, le Trésor a aussi recours aux avances sur ses dépôts à la Banque centrale que
sont des dépôts en devises et dépôts en IADM du FMI. Il peut aussi avoir recours aux avances
des banques secondaires, à leurs BTA et aussi à leurs dépôts.
Et, quant à la création monétaire auprès du système non bancaire, l’Etat peut souscrire des
Bons du Trésor Classique (BTC) mais aussi des BTA auprès des assurances mais aussi les
particuliers que sont les entreprises privées et les ménages. Enfin, le déficit de l’Etat peut être
aussi financé par les recettes de privatisation comme dernier type de financement intérieur.
D’après les statistiques, durant le cadre d’analyse, les dépenses totales excèdent toujours
les recettes totales (seulement le contraire en 2006, ce qui nous a permis d’effectuer le plus
important remboursement extérieur cette même date). Ceci veut dire que le Trésor publique
malgache est déficitaire. Autrement dit, tout comme notre balance commerciale des
paiements, les Opérations globales du Trésor sont structurellement déficitaires (déjà depuis le
début des années 1970). Il n’est pas alors étonnant que notre pays est parmi ceux bénéficiant
des interventions du Fonds monétaire international, dans son financement extérieur du solde,
depuis le début des années 1980 pour corriger ces doubles déficits structurels.
305Source : Direction des études, Direction générale du Trésor, MFB.
302
Tableau N°26 : Opérations globales du Trésor malgache en Milliards d’Ariary de 1982 à
2011
Années 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995
Recettes 30,3 37,1 48,7 50,4 56,1 84,1 94,7 125 150,6 106,6 150,5 172,9 207,2 308
Dépenses 45,9 49,6 59,7 65,1 71,4 102,6 118 166,1 165,3 170,7 224,2 232,7 273,4 360
Solde -17,4 -16,3 -13,2 -14,4 -14,6 -19,4 -24,1 -33,2 -8 -50,3 -69,3 -61,5 -73,5 -43
Fin. Ext. 10,1 9,3 7,3 9,6 10,3 20 26,9 37,1 19,4 38,1 30,3 37,1 30,9 50,2
Fin. Int. 7,3 7 5,9 4,8 4,3 -0,6 -2,8 -3,8 -11,5 12,1 39 24,4 42,7 -7,6
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Recettes 418 496,4 572,9 687,4 802,9 806,5 579 1007 1636 1682 1404 2201 2685 2045
Dépenses 462 577,6 681,5 767,8 871,4 1021 883 1288 2045 2147 505,1 2570 2999 2481
Solde -43,5 -85,7 -176 -152 -178 -265 -345 -333 -464 -439 891,3 -393 345,5 -425
Fin. Ext. 46,5 -70,6 -22,8 39,7 22,6 103,6 192 200 518,2 388,3 -835 307,3 478,3 123
Fin. Int. -3 -29,1 180,3 60,8 24,3 96,9 132 3,6 -210 -112 -71 23,9 -262 314
Source : Direction générale du Trésor (MFB) dans les Opérations globales du Trésor (OGT) de 1982 à 2009. Le signes (-) dans les rubriques financements, intérieur ou extérieur, constituent des remboursements faits par le Trésor car il a eu des excédents budgétaires
Notre interlocuteur a souligné que c’est le financement intérieur qui excède toujours le
financement extérieur. Mais, comme le montre le tableau qui suit, ces deux types de
financements se transforment suivant les périodes en fonction surtout des évènements
économiques nationaux :
303
Graphique N°25 : Evolution des financements intérieur et extérieur du solde global de
l’Etat malgache de 1982 à 2009 (Milliards d’Ariary)
Source : Représentation graphique de GRETL des financements intérieur et extérieur du solde global de l’Etat malgache de 1982 à 2009.
De 1982 à 1986, il y a eu évolution constante entre les deux types de financements. Et, de
1986 à 1992, les financements intérieurs ont excédé ceux intérieurs car l’année 1991 a été
marquée par une crise politique créant une récession économique fervente (un taux de
croissance négatif de -6,3%) donc il y a eu baisse des recettes de l’Etat. Et, les périodes
suivantes jusqu’en 1994, il y a eu une évolution constante entre ces deux variables.
Et, pour les restes de la période, il y a hausse ou baisse importante des deux types de
financements avec un petit pic vers le haut en 1998 pour le financement intérieur car l’Etat
malgache a continué de financer les réalisations du DCPE 2.
Mais en 2004, un recours important au financement extérieur a eu lieu similairement à un
remboursement des emprunts auprès des systèmes bancaire et non bancaire.
Enfin, en 2006 et en 2008, les recettes de l’Etat malgache ont connu une forte hausse fruit
des charges versées par les IDE ce qui lui a permis de faire un remboursement extérieur très
important en 2006 mais aussi en 2008 ainsi qu’une contraction des emprunts intérieurs en
2008.
304
III. Type de financement intérieur du solde global de l’Etat source de cette politique
de crédit expansive et ainsi de l’inflation
Ce sont les émissions de BTA qui est à l’origine de cette politique monétaire
expansionniste qu’est la majeure part du financement intérieur du solde global de l’Etat
malgache, comme l’a affirmé les résultats empiriques et notre interlocuteur à la BCM suivant
les résultats de la première enquête. En fait, même notre recherche a montré que les crédits à
l’Etat suivent une évolution importante que ceux à l’économie306. Ceci crée une inflation,
même si c’est faiblement parce que la Banque centrale de Madagascar exige toujours un
plafond sur cette création monétaire finançant le solde global de l’Etat malgache pour
maîtriser la hausse des prix, a souligné notre interlocuteur. Ainsi, l’Etat malgache est obligé
de recourir aussi aux secteurs non bancaires comme les assurances et les particuliers
(entreprises privées et ménages) pour combler le manque de financement.
Le tableau suivant montre les statistiques des émissions de BTA effectuées par le Trésor de
2005 à 2012 sauf valeurs manquantes pour l’année 2007 :
Tableau N°27 : Souscriptions en BTA effectuées par le Trésor (en Milliards d’Ariary)
BTA 2005 2006 2008 2009 2010 2011 2012 (LF)
Emissions 2240,5 3481,1 1281,1 1164 1408 1602,1 1782,6
Remboursements 2214,6 3331,3 1442,8 1074,3 1303,6 1334,2 1692,6
BTA bancaire -96,1 66,1 41,4 133,7 2,3 173,3 60
BTA non bancaire 121,9 83,7 -203,1 -43,9 102,1 -41,1 30 Source : Direction générale du Trésor, MFB
LF : Loi des finances
Ces statistiques montrent que dans une même année, le Trésor effectue aussi bien des
émissions, plus importantes que les remboursements sauf en 2008. Et, ces données montrent
que ce sont les BTA bancaires qui sont toujours les plus importantes que les recours aux non
bancaires surtout depuis 2008, année durant laquelle les avances statutaires ont pris fin. Mais,
exceptionnellement, le recours au système bancaire pour ses souscriptions en BTA est faible
en 2010 seulement de 2,3 milliards d’Ariary face à celui du système non bancaire de 102,1
milliards d’Ariary, période à laquelle la crise sociopolitique persiste toujours, d’une part.
Mais, d’autre part, ceci est le résultat de la principale recommandation émise par la BCM
suite à son analyse des impacts de ses souscriptions en BTA sur les agrégats monétaires en
306 Cf. Liste des données en Annexe.
305
2007 dans son Bulletin : « (…) Comme l’Etat aura toujoursbesoin de se financer pour lisser
les fluctuations de sa trésorerie, l’étude recommande de privilégier le financement du déficit
par le système non bancaire » (BCM, 2007)307.
IV- Quelles sont les conséquences de la suppression de certains Droits et taxes à
l’importation ou DTI sur le budget de l’Etat et ainsi sur la balance des
paiements ?
La hausse accrue des importations, et donc la dépréciation de l’Ariary, est favorisée par la
suppression de certaines taxes aux produits importés et renforçant ainsi les déficits publics. En
fait, le Trésor a actuellement une impossibilité de continuer à subventionner les carburants et
l’électricité. Et que ces problèmes graves au niveau du Trésor public ont pour principaux
origines :
- Les mesures de suspension des DTI (Droits et Taxes à l’Importation) sur les
produits pétroliers c’est-à-dire des taux de change préférentiels ;
- Le ralentissement des activités économiques face à la crise et qui induit une baisse des
revenus et ainsi une évasion fiscale ;
- Les mesures d’exonération d’IRSA ou Impôts sur les Revenus Salariaux et Assimilés,
accordés aux militaires ;
- Les mesures récentes prises pour accorder des avantages aux anciens Chefs d’Etat ;
- L’intention de procéder à une opération de crédit-bail de bus chinois avec garantie de
l’Etat.
Face à tous ceux-ci, le Trésor public attire déjà l’attention sur les conséquences qui se
produiraient si l’octroi de taux de change préférentiel pour l’importation des produits
pétroliers prendra fin. Il y aurait une « explosion des taux de change sur le Marché
interbancaire des devises ou MID suite à l’augmentation de la demande, une dépréciation de
l’Ariary, un boom des prix à l’importation... Et, partant, une perte du pouvoir d’achat des
ménages, une baisse de la consommation et de l’investissement, une hausse du chômage et
une dégradation de la sécurité... ». En tout, il y aurait une production du cercle vicieux de la
pauvreté.
307 BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, Août 2007. Source op. cit.
306
V. Effet d’éviction de ce financement intérieur du solde global de l’Etat malgache aux
activités productives des agents privés
Comme la théorie le souligne, la hausse des financements monétaires aux agents publics
pénalisent les privés : effet d’éviction. Notre interlocuteur a aussi confirmé que l’importance
du financement dont bénéficie l’Etat malgache a un effet d’éviction aux agents privés dans
leurs capacités d’investissements. En fait, ces financements reçus par l’Etat servent au
financement de leur trésorerie mais non pas pour investir donc c’est au tour des privés qui ont
pour vocation d’investir – et donc de contribuer à la hausse de la production nationale – de
souffrir d’un manque de financement.
Les données suivantes montrent cet écart entre l’investissement privé et les dépenses
publics de 1984 à 2011 dont jusqu’en 2000, les écarts se sont créusés au détriment des privés :
Tableau N°28 : Investissements privés et publics malgaches de 1984 à 2009 en Milliards
d’Ariary
Années 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992
Investissement brut 29,2 29,6 31,2 36,4 48,7 51 57 36,6 41,2
Public 21,8 20,7 18,7 25,1 25,3 36,9 30,5 20,6 27,6
Privé 7,4 8,9 12,5 11,2 23,4 14,1 26,5 16 13,5
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Investissement brut 44,7 38,3 39 43,8 46,3 54,8 55,6 63,8 78,3
Public 30,3 21,8 20,6 24,5 23,2 28,7 24,8 24,3 29,3
Privé 14,4 16,6 18,4 19,3 23,1 26,1 30,8 39,5 49
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 xxx
Investissement brut 48,9 72,8 93,1 91,9 109,7 132,5 202,5 143,6 xxx
Public 14,4 32,3 44 38,2 47,2 32,7 36,9 19 xxx
Privé 34,5 40,5 49,1 53,7 62,5 110,9 165,6 130,7 xxx Source : Institut National de la Statistique (INSTAT), Comptes nationaux. xxx : données manquantes.
Ces données montrent une faiblesse des investissements privés par rapport à ceux de l’Etat
due peut être à cet effet d’éviction des financements. Mais, à partir de l’année 2000, il y a une
hausse de ces investissements privés dus à la hausse des épargnes privées308 surtout en 2003,
2004 et 2005 mais une baisse a été constatée en 2006. Pourtant, même s’il y a eu une crise en
2009, il y a une hausse remarquable de cette épargne privée. Enfin, les agents privés
consomment beaucoup plus que l’Etat durant toute la période : à peu près plus de 10 fois.
308 Cf. Statistiques Annexe.
307
En récapitulation, ces enquêtes nous ont montré les causes concrètes de ces problèmes
extérieurs. En fait, les tests de notre modèle théorique ont montré qu’ils sont dus à la hausse
accrue des importations mais non pas au fardeau d’endettement extérieur. Ce résultat signifie
que notre dette extérieure est encore supportable. Cette hausse accrue des importations est
vérifiée empiriquement due à une création de crédit non maitrisée.
Les enquêtes auprès du MFB ont confirmé que cette création de crédit domestique est due
principalement à l’émission des BTA par la BCM financés par les banques commerciales,
ayant une aversion aux risques et induisant un effet d’éviction aux financements privés et est à
l’origine de l’inflation. Pour cela, notre autorité monétaire vise à ce que cette création
monétaire sans contrepartie n’a pas trop d’effet inflationniste. Et, les enquêtes auprès de la
BCM ont aussi confirmé que c’est cette émission des BTA qui est à l’origine de cette
politique monétaire expansionniste : hausse du taux directeur, source d’inflation mais cette
autorité monétaire vise toujours à limiter l’effet sur l’inflation. Et, celle-ci contribue à la
dépréciation de notre monnaie nationale nonobstant notre autorité monétaire ne cesse de
consolider ses réserves de devises en faisant des efforts de les acquérir aux marchés de
devises pour défendre l’Ariary : stabilisation de cette dépréciation, mais par les IDE aussi.
C’est par le biais de cette dernière enquête aussi que nous avons pu constater d’une part,
que la conjoncture ou structure mondiale sur le commerce international n’a pas d’effet sur
notre balance commerciale dont principalement la baisse du cours mondial des produits
primaires exportés par les PED en 1982 due à la crise économique des pays riches. De l’autre,
ce sont nos conjonctures ou structures internes qui ont beaucoup d’influence négative sur
notre balance commerciale comme la surliquidité bancaire, les crises sociopolitiques presque
toutes les dix années parce qu’ils font baisser la production et ainsi les exportations mais aussi
entrainant la fuite des investisseurs. Mais, il y a aussi le mauvais choix de politique sur notre
commerce extérieur comme la politique de détaxation en 2004, la suppression de certains DTI
qui a fait gonfler davantage les importations et ainsi renforcer considérablement la perte de
valeur de notre monnaie nationale.
Les causes de ces difficultés sont clairs maintenant démontrées par les théories, vérifiées
empiriquement et réellement par des enquêtes. Nous analysons enfin les effets de ces déficits
structurels de la balance des paiements sur l’économie malgache dont la dépréciation cumulée
de l’Ariary face aux autres devises renforcant ainsi la pauvreté à Madagascar.
308
Chapitre 3 : Effets des difficultés de la balance des paiements sur
l’économieet analyse de la pertinence de modèle du FMI
Quelles sont les effets de ces déficits structurels de la balance
commerciale et ce modèle validé pour le cas malgach e est-il pertinent ? En effet,
les deux tests économétriques dont nous avons effectuéont souligné que ces difficultés de la
balance des paiements se débouchent sur une dépréciation cumulée de l’Ariary, faisant l’objet
d’une autre enquête à la BCM. Celle-ci est aussi le résultat de la politique de dévaluation
recommandée par le FMI dans ces PAS, renforçant la pauvreté.
Et, pour analyser la pertinence du modèle testé pour le cas de notre pays, nous faisons une
étude de cas des déficits extérieurs du Gabon utilisant la base du modèle et trouvant les
mêmes résultats (J. J. Ekomie, 2000). Pour cela, nous analysons sa pertinencetant du point de
vue théorique que pratique en se référant dans ce second point à l’application des
conditionnalités des programmes du FMI aux PED en général, et en particulier à Madagascar
dont la politique de dévaluation, de hausse des taux d’intérêts et la libéralisation économique
et financière.
309
SECTION I : DEPRECIATION CUMULEE DE L’ARIARY :
RENFORCEMENT DE LA PAUVRETE
Les résultats des deux tests économétriques pour le cas de Madagascar de 1982 à 2011
expliquent que les conséquences de ces déficits extérieurs sont la dépréciation cumulée de
notre monnaie nationale. Celle-ci se défini comme étant la perte de valeur de l’Ariary par
rapport aux autres devises durant de nombreuses années, d’un côté. Et, ceux-ci nous conduit
aussi à parler de l’évolution des taux de change durant la période d’analyse pour analyser
cette perte de valeur de notre monnaie suivant différents évènements nationaux comme
l’année de rupture de 1994 constituée par le changement de régime de change ;les crises
politiques de 1991, 2002 et 2009 ; la politique de détaxation de 2004 et 2005 ainsi que des
évènements internationaux comme la baisse du cours mondial des produits primaires en 1982
et les crises financières internationales de 2006 et 2008 ainsi que la crise de la dette en Europe
en 2009.
D’autre côté, cette politique de baisse de valeur de la monnaie nationale est expliquée par
les conditionnalités du programme du FMI dans ses PAS. Effectivement, les analyses des
PAS malgaches309 ont montré que notre pays a fait déjà recours à la politique de dévaluation
depuis 1980 dans les PAS financés par le Fonds par six accords de confirmation. Ainsi, nous
nous demandons : quel pays dont 80% des recettes d’exportations repo saient sur
des produits primaires à faible cours mondial aurai t un intérêt quelconque à
dévaluer sa monnaie ?
Cette dévaluation renforce, en fait, la pauvreté dans le pays car il y a une baisse du
pouvoir d’achat de la monnaie. Généralement, celle-ci se manifeste par un agrandissement de
la pauvreté tant urbaine que rurale car il y a dégradation des différents indicateurs sociaux
comme dans les secteurs éducation, santé mais aussi des infrastructures… Et, que ces
dernières années, suite aux répétitions des crises sociopolitiques, il y a un très grand écart
entre les riches : minoritaires, et les pauvres qui ne cessent de se multiplier.
Nous présentons dans tout ce qui suit, tout d’abord, la dépréciation cumulée de l’Ariary
face aux devises clés de l’économie : renforcement de la pauvreté, en procédant aussi par des
enquêtes à la BCM.
309 Cf. PAS de Madagascar depuis 1980 dans la première partie.
310
A. ENQUETE A LA B. C. M. SUR LA DEPRECIATION CUMULE E DE
L’ARIARY
I. Dépréciation cumulée de l’Ariary face aux autres devises clés de l’économie
Les deux tests ont montré que ces déficits structurels de la balance commerciale des
paiements de Madagascar ont pour conséquences la dépréciation cumulée de l’Ariary contre
l’Euro comme le montre le tableau ci-dessous. En fait, notre monnaie nationale n’a cessé de
perdre sa valeur, du moins durant le cadre d’analyse choisi : trois décennies.
De 1982 à 1993, même si la valeur de l’Ariary a baissé, celle-ci n’est pas trop importante
mais varie autour d’un taux constant presque tous les trois ans. Nous pouvons ainsi dire que la
baisse du cours mondial des produits primaires en 1982 suite à la crise des pays riches n’a pas
eu d’effet particulier sur le taux de change. Il en est de même pour la crise politique de 1991,
qui a entrainé une baisse considérable de la production nationale, qui n’a pas d’effet sur ce
taux de change de l’Euro contre l’Ariary car il a marqué une légère hausse par rapport à sa
valeur de 1990 dont respectivement de 379 Ariary et 452 Ariary pour un Euro donc une
hausse à peu près de 19,26%. Et, la crise de 2002 a eu peu d’impact sur le taux de change
aussi par rapport à celle de 2009 car une légère hausse a été constatée en 2002 par rapport à
celui de 2001 (1 159 Ariary à 1 328 Ariary pour un Euro donc de 14,58%) face à celui de
2008 à 2 389Ariary et de 2009 à 2 906 Ariary donc une hausse de 21,64%.
Mais, c’était lors de la politique de détaxation en 2004 et 2005 que le taux de change a
enregistré une hausse considérable car par rapport à sa valeur de 2003, il y a eu hausse de
78,51%, mais suivi d’une légère baisse pour 2005 de -1,66%. Les années après, il y a eu
baisse et hausse légère des taux.
Les contextes internationaux comme la crise de la dette en Europe de 2009 ont aussi eu des
effets sur le taux de change car c’est à cette date que nous avons enregistré le taux de change
le plus élevé de 2 906 Ariary donc de 21,64% par rapport au niveau de 2008. Effectivement,
celle-ci se répercute négativement sur nos exportations et aussi nos tourismes, sources
d’entrée de devises étrangères.
311
Tableau N°29 : Evolution du taux de change de l’Euro contre l’Ariary à Madagascar de
1982 à 2011
Années 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
Euro/Ar 155 173 195 220 247 278 312 351,3 379 452 480 441 924 1063 1047
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Euro/Ar 1168 1256 1327 1159 1159 1328 1447 2583 2540 2678 2599 2389 2906 2771 2819Source : Bulletins d’information et de statistique (BIS) de la Banque centrale de Madagascar/Institut national de la statistique (INSTAT)/Rapports économiques et financiers du Ministère des finances et du budget.
En outre, ce tableau montre qu’il y a trois pics considérables aussi bien vers le haut (en
rouge) que vers le bas310 (en bleu). Mais, généralement, nous pouvons remarquer une
stabilisation de la dépréciation comme l’a souligné la BCM311 questionné sur le sujet :
- Trois pics vers le haut : hausse de la dépréciation en 1994 par le flottement du
FMG, en 2004 et 2005 par la politique de détaxation et en 2009 par la crise de la
dette en Europe et à Madagascar ;
- Trois pics vers le bas : baisse de la dépréciation en 1996 marqué par le
commencement de la réalisation de DCPE 1, en 2003 face à la politique de relance
économique après la crise politique de 2002 et depuis 2006 suite à l’entrée de
devises des IDE.
En effet, cette perte de valeur de la monnaie nationale malgache est aussi le résultat de la
politique recommandée par le FMI dans ses PAS : la politique de dévaluation. De nombreux
pays africains de la zone Franc CFA a aussi appliqué une telle politique depuis 1994 sous la
pression de la France et du FMI comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun312, le Gabon, la
Guinée, la RDC... Ainsi, quelques pays ont enregistré une embellie économique,
essentiellement ces deux premières économies de la zone, depuis plus d’une décennie suite à
cette politique de baisse devaleur de la monnaie nationale mais la situation n’a pas cessé de se
dégrader après et même jusqu’en ce moment car la mesure prise profite davantage aux pays
310 Cf. Représentation graphique précédent sur le taux de change de change de l’Euro contre l’Ariary de la section précédente. 311 Cette politique de change de la BCM est déjà analysé dans la partie II, chapitre 3 lors des résultats de l’enquête à cette institution prônant la stabilisation de la dépréciation de l’Ariary par des achats aux marchés de change et par les entrées de devises des IDE. 312 L’analyse de leurs PAS fait l’objet du dernier chapitrepour les comparer au cas de Madagascar pour voir si ces pays ont pu (pourront) sortir de ces difficultés « grâce » aux interventions du FMI. Celle-ci constitue une remise en cause des PAS et donc des IFI (essentiellement le FMI) et donc renouvellement du SMI face aux crises financières internationale ste ces pauvretés qui perdurent aux PED.
312
riches qu’aux pays pauvres concernés313. Cette situation économique après la mesure de
dévaluation prise dans un pays nous conduit à se demander aussi pour le cas de notre pays :
II- Es-ce que l’économie malgache a enregistré une « embellieéconomique » suite à
l’application de cette politique de dévaluation depuis 1994 sous l’instigation des
IFI ?
D’après nos calculs, en moyenne durant le cadre d’analyse choisi, notre taux de croissance
économique a été évalué seulement à peu près de 2,13% ce qui veut dire un faible taux de
croissance de la production nationale. Pour répondre à cette question, nous débutons de la
situation de 1994 date à laquelle a commencé ce flottement généralisé de notre monnaie
nationale. Effectivement, dans cette période, il y a eu un retour important des financements
extérieurs en provenance des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux avec une hausse de
plus de 103,92% par rapport à la dette de 1993314. En outre, une hausse considérable de
l’inflation est aussi enregistrée durant cette période et aussi en 1995 à peu près moins de
quatre fois que la situation en 1993315. Pour ce qui est des opérations globales du Trésor
publique malgache, il y a eu aussi une légère hausse des dépenses publiques, contrairement à
ce que les programmes avec ces institutions prévoient : une maitrise des dépenses étatiques,
de 17,49% par rapport à la situation de 1993316. Néanmoins, les recettes publiques ont subi
une hausse annuelle depuis 1991. Ensuite, cette période est marquée par une croissance
négative ce qui nous conduit à affirmer une réponse négative à cette question aussi.
Et, la balance commerciale est toujours déficitaire en 1994 même si les exportations
ont subi une légère hausse par rapport à celles de 1993 suite à cette baisse de la
valeur de notre monnaie nationale mais ça n’a jamais réussi à corriger ce déficit
commercial qui perdure depuis des dizaines d’années avant. Et, la première
dépréciation enregistrée dans cette période est très élevée jusqu’à 109,29% par
rapport à la valeur de 1993317.
En conclusion, notre pays n’a jamais profité d’une embellie économique depuis le début de
ce flottement généralisé de notre monnaie nationale et jusqu’en ce moment.
Et, même si cette politique est recommandée par le FMI à Madagascar, nous nous
demandons :
313 Cf. Illustration de la politique de dévaluation artificielle de la Chine, des Etats-Unis ou même du Japon en 2010, dans le chapitre 3 de la première partie. 314 Cf. Données sur la dette extérieure de Madagascar en Annexe. 315 Cf. Données de la Partie II, chapitre 3 sur le taux d’inflation. 316 Cf. Données sur les Opérations Gobales du Trésor ou OGT de la Partie II, chapitre 3. 317 Cf. Données de la page précédente sur le taux de change.
313
III. Quel pays dont 80% des recettes d’exportations constituent des produits
primaires aurait un avantage à dévaluer encore sa propre monnaie318 ?
Comme tout autre pays pauvre, notre pays exporte en partie des produits primaires à faible
quantité mais qui occupe la majorité de nos exportations – et à faible cours mondial depuis
1982319. Effectivement, ces exportations sont principalement composées de produits agricoles
groupés en trois catégories :
1- Produits vivriers : dont le paddy et le manioc ;
2- Produits d’exportations que sont le café, le girofle, la vanille verte, le poivre, le pois du
cap, le sisal et le tabac ;
3- Produits industriels : dont le coton graine, la canne à sucre et l’arachide.
C’est ainsi qu’une réponse négative aussi est donnée à cette question parce que nous avons
vu précédemment que nous n’avons même pas profité d’une embellie économique de cette
dévaluation comme d’autres pays africains de la zone FCFA et que de plus, les tests
économétriques ont souligné que Madagascar n’a jamais gagné un effet compétitif favorable
au commerce extérieur même s’il y a cette baisse de la valeur de notre monnaie nationale car
nous avons la difficulté à ajuster automatiquement notre balance commerciale par cette
dévaluation. Et qu’enfin, ces groupes de produits précités ont des faibles valeurs face aux
produits finis normalisés des pays riches.
Et, en outre, ces produits précités dont nous exportons se répartissent dans divers pays
comme :
1- Pays membres de la Communauté économique européenne (CEE) : France, Allemagne,
Danemark, Irlande, Espagne, Portugal et Grèce ;
2- Autres pays européens : Suède, Suisse et U. R. S. S. ;
3- Pays de l’Amérique : Etats-Unis, Canada, Paraguay (en de très faible quantité) et
Brésil ;
4- Pays de l’Asie et de Moyen Orient : Koweït, Emirats Arabe Uni, Irak (en de très faible
quantité), Arabie Saoudite, Iran, Qatar, Birmanie (en de très faible quantité), République
populaire de Chine, Hong Kong, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie et Thaïlande ;
5- Pays d’Afrique et voisins : Comores, Maurice (principal partenaire), La Réunion,
Algérie, Côte d’Ivoire, Kenya, Maroc, Niger et Sénégal ;
318 Questionnement déjà posé par d’autres analystes comme J. J. RATSIETISON, 2003. Source op. cit. 319 Les exportations des Pays en développement sont constituées par des produits primaires, surtout celles des pays africains de la zone Franc CFA. En fait, au moins 2/3 de leurs exportations sont des produits agricoles, des mines, de l’hydrocarbure…
314
6- Autres pays.
Source : Direction générale des douanes, dans les Bulletins d’informations et des statistiques (BIS) de la Banque centrale de Madagascar.
Or, les quatre premiers groupes de pays nous concurrencent aussi avec leurs produits :
à qualité assurée et à prix onéreux car ce sont en partie des produits finis dont les pays
importateurs nécessitent pour ses investissements qui se catégorisent ainsi en : alimentation ;
énergie ; équipements en grande quantité ; matières premières en grande quantité ; biens de
consommations en grande quantité ; autres régimes douaniers ; zones franches.
Ainsi, par rapport à tous ces arguments, nous nécessitons toujours des devises étrangères
pour payer nos déficits : dépréciation car nous devons hausser leurs prix pour les attirer. Nous
nous demandons ensuite aussi face à tous ces conséquences :
IV. Est-ce que notre pays arrive à honorer régulièrement ses engagements
extérieurs : service de la dette ?
En fait, nous avons vu résultant des tests économétriques de notre modèle théorique que
notre pays n’assure pas à temps le remboursement de ses engagements extérieurs et ceci se
répercute positivement et très immédiatement sur la valeur de la monnaie nationale : hausse
de la dépréciation seulement avec un retard d’un trimestre.
D’ailleurs, les statistiques montrent pour ces différentes périodes d’analyse que si le pays
ne possède pas beaucoup de devises pour assurer le remboursement, ses engagements
extérieurs se gonflent comme les cas en 2004 et 2005 lors de la politique de détaxation ;
montrés par ce tableau :
Tableau N°30 : Engagements extérieurs de Madagascar de 1982 à 2011(en Milliards
d’Ariary)
Années 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
SD 24,8 31,2 42,7 45,7 55,7 108 136 159 139 158 137 150 299 332 282
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
SD 237 256 328 344 352 403 426 761 828 877 839 850 1017 1076 1121
Source : Bulletins d’information et de statistique de la BCM, 1982 à 2011. SD : Service de la dette extérieure de Madagascar.
Ces statistiques montrent qu’avant les années 1980 et même avant la fin de cette date, plus
précisément jusqu’en 1988, notre pays arrivaità honorer à temps ses services de la dette
extérieure si on se réfère aux statistiques car ses services de la dette n’ont pas subi de très
315
forte augmentation donc nous pouvons confirmer qu’il n’y a pas eu trop de cumulation. Ce
n’est qu’après 1991 (date marquée par une crise politique) que ses engagements extérieurs
malgaches commencent à être importants même s’ils ont enregistré une baisse en 1992 et
1993 due peut être aux remboursements effectués par l’Etat tout comme en 1996 jusqu’en
1999. Et, la crise de 2002 a entrainé une hausse du service de la dette parce que nos réserves
de devises ont baissé et cette cumulation du service de la dette a continué à augmenter en
2003. De plus, la politique de détaxation de 2004 et 2005 a entrainé un gonflement de ses
engagements extérieurs expliqué par le fait que notre pays a souffert d’une faiblesse des
réserves de devises à ces moments, face au boom des importations, pour honorer ses
engagements extérieurs. Mais, une légère baisse a été ressentie en 2007 et 2008. Ceci veut
dire que les hausses considérables sur les réserves de devises de la BCM depuis 2006 face aux
devises apportées par les IDE comme les investissements miniers de longue date chez nous
ont permis à l’Etat malgache d’honorer ses arriérés d’engagements extérieurs. Mais, face à la
crise politique de 2009, ses engagements extérieurs ressentent une hausse jusqu’en ce
moment.
D’après nos calculs, le ratio dette/PIB de Madagascar en 1982 à 2011 est de 7,047 et le
ratio service de la dette/exportations est égal à 126,22%320. Ceci veut dire que :comme les
tests ont montré, nous n’arrivons pas à honorer à temps nos engagements extérieurs
même si notre endettement extérieur est supportable par rapport à ceux d’autres
pays africains (et commentaire général du modèle théorique rejeté).
Cette perte de valeur de notre monnaie nationale, signifiant baisse des pouvoirs d’achats,
contribue au renforcement de la pauvreté chez nous car de nombreux indicateurs ne cessent de
se dégrader et il y a tendance à la hausse de l’extrême pauvreté.
B- PAUVRETE A MADAGASCAR
I.Principales caractéristiques de la pauvreté durant au moins ces trois décennies
1- Faiblesse du revenu par habitant
Madagascar est classé depuis des décennies étant l’un des pays les plus pauvres au monde.
Effectivement, son PIB par habitant est classé parmi les plus faibles depuis 1994 évalué à 230
Dollars321 soit presque la moitié de son niveau au début des années 1960 (équivalent à celui
320 Ratios obtenus d’après nos propres calculs sur des données de la dette extérieure, le PIB, le service de la dette et les exportations présentées dans les analyses précédentes. 321 BANQUE MONDIALE, « Rapport sur le développement dans le monde », 1995.
316
de l’Indonésie et la Thaïlande). Or, la population ne cesse d’augmenter face à ces ressources
économiques qui ne cessent de se dégrader.
Plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté voire même dans une pauvreté
extrême dont respectivement plus de 70% et de 59% tant en villes (plus de 47%) que dans les
campagnes (plus de 77%322). Et, d’années en années, notre pays s’enfonce davantage dans la
pauvreté car le secteur principal de l’économie qu’est le secteur agricole occupant plus de
79% de la population depuis plusieurs décennies n’est qu’une agriculture de subsistance et
comme nous avons analysé précédemment ce sont des agricultures qui ne renforcent pas
compétitivement les exportations tant en quantité qu’en qualité. En fait, les moyens utilisés
sont encore traditionnels, les infrastructures comme les routes pour l’écoulement des produits
sont désastreuses surtout ces dernières années…
2- Dégradation des indicateurs de santé
Les indicateurs de santé ne cessent de se dégraderces décennies passées. En fait, les
conditons d’hygiènes ne ressentent pas beaucoup d’évolution, les normes nutritionnelles ne
sont pas encore assurées, il existe toujours un manque d’accès à l’eau potable… En outre,
certaines maladies, déjà qualifiées comme maladies du moyen-âge, ne sont pas encore
éradiquées totalement – similairement à d’autres pays africains – commele paludisme, la
peste, le choléra… Et, encore, jusqu’à nos jours, tant en ville que dans les zones enclavées,
nombreux sont encore les populations qui font recours aux guérisseurs traditionnels ou aux
plantes médicinales pour se soigner face aux difficultés financières. Les taux de mortalité
infantiles sont aussi élevés tout comme la mortalité maternelle…
3- Détérioration des indicateurs de l’éducation
Pour ce qui est de l’éducation, il y a d’années en années constatation de dégradation de
l’éducation parce qu’en 2008, le taux d’achèvement dans le primaire est seulement de 34%323.
Effectivement, comme la majorité des populations vivent dans la pauvreté en ne pratiquent
que des petits boulots, la plupart des parents, même en étant conscient de l’importance de la
scolarisation, ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école où ils jugent le coût de
l’éducation excessif par rapport aux avantages escomptés. Pourtant Madagascar avait l’un des
niveaux d’instruction les plus élevés en Afrique subsaharienne dans les années 1960 mais
322 Source op. cit. 323 UNESCO, 2011.
317
depuis les années 1980324, ces dégradations de niveaux enregistrés y sont parmi les plus
faibles niveaux. De plus, le taux d’abandon du primaire ne cesse d’élever à raison de 58% en
2008325.
4- Autres facteurs
Cette pauvreté se montre aussi suivant d’autres facteurs dont l’insécurité qui reste depuis
toujours un grave problème tant en villes que dans les campagnes et les zones enclavées. De
plus, notre pays fait face à une corruption généralisée non seulement dans les secteurs
administratifs mais presque dans tous les domaines. La mise en place d’un bureau national
pour lutter contre la corruption n’arrive pas à l’éradiquer totalement.
Enfin, il y a des conditions de vieprimairesdans de nombreux ménages. Effectivement,
les logements de la majorité des malgaches sont surpeuplés et malsains… De plus, le bois
reste le principal combustible contribuant davantage à la disparition de notre fôret à cause de
l’impossibilité d’avoir accès à l’électricité et au gaz, dû à cette faiblesse du niveau de vie : la
pauvreté.
II.Principaux facteurs renforçant cette pauvreté dans notre pays
1-Crises politiques nationales
Durant notre cadre d’analyse, la crise politique de 1991 a entrainé une crise économique.
Effectivement, cette crise a fait chuter le PIB nominal avec un taux de croissance de -6,3%326.
Les taux d’investissement et d’épargne sont aussi faibles durant cette période respectivement
de 11,5 et 3,3% du PIB dont les investissements privés représentent moins de 4% de ceci327.
Concernant la balance des paiements, le déficit des transactions courantes est de 9% du PIB
une année après cette crise, le déficit global de l’Etat s’est aussi creusé : à peu près de 7,3%
du PIB trois années après328. Et, face à la faiblesse de l’offre durant cette crise, l’inflation s’est
renforcé jusqu’à 22%329. Plus encore, la dette extérieure représentait 156% du PIB au milieu
de 1995 avec un service de la dette de 59% de la valeur des exportations330. Ainsi, la situation
324 BANQUE MONDIALE, 1995. Source op. cit. 325 UNESCO, 2011. 326 Cf. Données sur les taux de croissance des analyses du dernier chapitre de la partie II. 327 BANQUE MONDIALE, 1995. Source op. cit. 328 Cf. Données de la balance globale et des OGT des analyses du dernier chapitre de la partie II. 329 Cf. Données sur les taux d’inflation des analyses du dernier chapitre de la Partie II. 330 BANQUE MONDIALE, 1995. Source op. cit.
318
économique n’a pas cessé de se dégrader jusqu’en 1995 suite à cette crise et donc il y a eu un
renforcement de la pauvreté.
En outre, la crise politique de 2002, a aussi eu des impacts fervents négatifs sur les
situations socioéconomiques des malgaches comme ce qui se sont passés en 1991 parce que la
situation économique s’est aussi dégradée avec un taux de croissance négatif de -12,7%, plus
faible que celui de 1991331. De plus, le chômage s’est renforcé considérablement dû à la
fermeture de nombreuses entreprises : renvoie des salariés surtout dans les zones franches
industrielles à cause de la rentrée des investisseurs. Il y a eu alors une fuite des capitaux mais
aussi renforcée par des barrages antiéconomiques dans certaines régions. Le commerce
extérieur s’est aussi dégradé car la balance commerciale a été déficitaire de -288,8 Milliards
d’Ariary. Le déficit global de l’Etat est aussi très élevé évalué à -345,3 Milliards d’Ariary332.
Et, tout comme cette crise de 2002, la crise de 2009 a perduré avec des répercussions
négatives sur l’économie car elle s’est stagnée de 2009 à 2012 : respectivement une
croissance négative de -3,6%, de 0,6% et de 0,5%333. Ainsi, les indicateurs sociaux ne cessent
de se dégrader davantage (comme le secteur d’éducation) mais il y a aussiun renforcement de
la malnutrition aigüe et de l’insécurité surtout dans les zones rurales, détérioration des
infrastructures renforcés davatange parle cataclisme naturel (ex : le cyclone).
2- Crises financières internationales
Les chocs externes aussi ont eu des répercussions négatives sur notre économie surtout la
crise de la dette en Europe depuis 2009. Celle-ci s’apparente sur les recettes d’exportations et
le secteur de tourisme sauf le secteur financier du à notre faible taux d’ouverture financière334.
En récapitulation, nous avons ainsi vu que la première conséquence logique de ces déficits
structurels de la balance commerciale des paiements chez nous durant ces trois décennies est
la dépréciation cumulée de l’Ariary face à l’Euro. En effet, notre autorité monétaire n’avait
plus les moyens suffisants pour défendre notre monnaie durant les années 1980 et même les
débuts des années 1990, qui a suscité l’application du flottement généralisé du FMG qui veut
dire la dévaluation de notre monnaie par rapport aux autres devises clés. Cette politique n’a
331 Cf. Données sur les taux de croissance des analyses du dernier chapitre de la Partie II. 332 Cf. Données de la balance globale des analyses du dernier chapitre de la partie II. 333 Cf. Données sur les taux de croissance dans les analyses du dernier chapitre de la Partie II. 334 BANQUE MONDIALE, 2012. Source op. cit.
319
jamais fait gagner un effet compétitif favorable au commerce international de la grande Ile car
nous n’avons que peu d’exportateurs et nous produisons et exportons en partie des matières
premières à faible cous mondial.
Cette baisse de la valeur de notre monnaie nationale est à l’origine de la baisse incessante
de notre pouvoir d’achat conjuguée avec d’autres facteurs impliquant aussi la pauvreté de la
majorité des malgaches qui ne cesse de se développer actuellement. Les facteurs nationaux
qui contribuent au renforcement de cette pauvreté sont les crises politiques qui se produisent
presque tous les dix ans qui induit une baisse considérable de la production nationale et donc
une récession. Par conséquent, il y a très faible revenu par habitant, dégradation de la santé et
aussi de l’éducation nationale avec une recrudescence de l’insécurité, toujours due à cette
pauvreté, tant en villes que dans les campagnes. Enfin, les crises financières internationales
ont aussi des répercussions sur notre économie en touchant négativement les secteurs de
tourisme et des exportations.
Or, d’autres pays pauvres ont aussi rencontré ce même problème : dont une analyse
empirique du cas de Gabon (en change fixe expliquant l’opportunité d’appliquer la
dévaluation de 1994) utilisant le même modèle validé pour le cas de Madagascar est exposée
dans la dernière section suivante pour analyser la pertinence de ce modèle, afin de pouvoir
émettre à la fin de notre recherche les principales réflexions, applicables pour notre pays et les
PED en général.
320
SECTION II : PERTINENCE DE MODELE DU F. M. I. : ETU DES DE
CAS DES DEFICITS EXTERIEURS GABONAISET DIAGNOSTIC
D’une façon générale, nous avons vu que les pays pauvres souffrent toujours des
problèmes de balance des paiements malgré les interventions du FMI après avoir illustré les
cas des deux premières économies de la zone Franc CFA mais aussi de Madagascar. Tout de
même, ces autres pays précités, à la différence du nôtre, ont pu profiter de plus d’une décénnie
d’embellie économique même si la pauvreté s’est renforcée après.
Et, pour analyser la pertinence du modèle du FMI vérifié pour le cas de notre pays, nous
abordons dans cette dernière section une autre analyse comparative suivie d’un diagnostic du
cas des difficultés de la balance des paiements du Gabon, tiré de l’article d’Ekomie J. J. en
2000. Notre but est d’analyser la convenance de ce modèle tant du point de vue théorique que
pratique dans ces pays.
Ainsi, nous analysons le cas des déficits extérieurs du Gabon de 1971 à 1993 en premier
lieu, pour analyser en second lieu la pertinence du modèle. L’analyse se fait du point de vue
pratique face à ces conditionnalités des PASinadaptées aux économies particulières de ces
pays, principalement la dévaluation, la hausse des taux d’intérêts et la libéralisation.
321
A. ANALYSE DES DEFICITS EXTERIEURS GABONAIS SUIVANT LA
THEORIE FONDATRICE
Pour cette analyse comparative, afin de voir la pertinence de ce modèle, nous utilisons
l’étude de cas du Gabon faisant recours au même modèle validé dans le travail de J. J. Ekomie
(2000).
I. Informationssur l’article
L’encadré suivant résume les informations sur l’article dont nous avons tiré les analyses
comparatives suivantes :
II. Explication du choix de cette étude de cas du Gabon comparé à celui de
Madagascar
L’économie gabonaise, tout comme l’économie malgache, est de petite dimension et très
dépendante de l’exportation d’un petit nombre de produits primaires, à faible cours mondial
surtout depuis le début des années 1980 suite à la crise des pays riches. Ceci veut dire que
l’analyse des difficultés de la balance des paiements du Gabon nous intéresse à travers ce
travail d’Ekomie menant vers l’opportunité de cette dévaluation recommandée depuis1994.
Nous avons pu faire la comparaison entre les analyses des déficits de ces deux pays en
utilisant le premier sous-modèle du Test de Chow pour le cas de notre pays : de 1982 : I à
1993 : IV parce que le cas du Gabon est aussi durant cette période où il y a encore semi-fixité.
Et, pour ces deux pays, l’année 1994 est une année de changement de régime de change. Pour
le cas du Gabon :
- Sa politique monétaire est aussi expansive de 1971 à 1993 ;
Encadré N°8 : Informations sur l’article utilisé pour l’analyse comparative du modèle validé pour les cas de Madagascar et du Gabon
Titre de l’article : « La dévaluation des francs CFA et l’approche monétaire de la balance des paiements (le cas du Gabon) » ; Auteur : Jean Jacques EKOMIE ; Centre de recherche : Laboratoire d’économie appliquée, Libreville, Gabon ; avec l’appui du SISERA (Secrétariat d’appui institutionnel à la recherche en économie en Afrique) du CRDI (Centre de recherche pour le développement international) ; Date d’édition : Décembre 2000. Source : Auteur.
322
- Depuis1986, il ne dispose plus de réserves internationales suffisantes pour assurer la
couverture extérieure de sa monnaie.
C’est cette expansion de crédit intérieur ainsi que cette dégradation des réserves gabonaises
(montrées par les tableaux qui suivent) qui montre selon l’auteur l’opportunité de dévaluer sa
monnaie.
III. La politique monétaire et l’évolution de ses réserves par rapport aux nôtres
Les deux contre-valeurs de l’offre monétaire pour ce pays se présentent ainsi :
Tableau N°31 : Evolution du crédit intérieur (en milliards de FCFA et en % du PIB) et
des avoirs extérieurs nets (en milliards de FCFA)
Années Crédit intérieur Avoirs extérieurs nets En milliards de FCFA % du PIB
1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993
17,34 22,41 26,88 37,96 54,58 124,45 166,58 142,88 155,38 173,52 167,82 152,47 209,04 234,37 347,87 369,35 396,59 391,81 378,57 304,31 308,40 349,18 352,76
17,20 20,65 16,65 10,21 11,80 17,30 24,13 26,49 24,10 19,18 15,99 12,82 15,83 16,10 22,07 23,22 37,98 40,56 29,83 22,14 22,47 22,30 22,81
3,94 3,49 7,45 15,63 26,51 22,87 -19,53 -19,31 -16,21 0,089 27,11 76,13 65,06 86,25 42,17 -8,17 -56,37 -57,65 -46,77 20,77 37,93 -23,25 -26,90
Sources : BEAC ou Banque des Etats de l’Afrique centrale, Etudes et Statistiques, N°73 Juin-Juillet 1980, N°66 Novembre 1989, N°204 Août-Septembre 1993, N°209, Mars 1994. Statistiques financières internationales (SFI), Annuaire 1993 et 1994 (Mars),Fonds monétaire international, in J. J. EKOMIE, (2000).
323
1) La politique monétaire gabonaise
Ces statistiques montrent que, tout comme le cas de Madagascar, la politique monétaire
gabonaise, durant ce cadre d’analyse, est aussi expansive car le crédit intérieur a augmenté en
moyenne de 21,38% par rapport au PIB. Effectivement, entre 1971 et 1993, le gouvernement
gabonais utilise largement les facilités de crédits de la Banque des Etats de l’Afrique centrale
(BEAC) aux Etats membres335.
Enfin, cette hausse de crédit n’a pas entrainé une hausse de la production mais plutôt une
baisse des AEN du pays conduisant par la suite à la dépréciation réelle de sa monnaie.
Calcul du coefficient de Polak au Gabon pour la période de 1971 à 1993
Pour mesurer l’impact de cette politique monétaire expansive sur les réserves, l’auteur a
aussi calculé le coefficient du Polak estimé à : 0,500336. Ce coefficient est à peu près le même
que le nôtre. Ainsi, dans ce pays, à cause du degré d’ouverture élevé337, un crédit d’un
milliard de FCFA entrainerait une perte de devises de 500 millions de FCFAdurant cette
période.
2)L’évolution de ses réserves de devises
Le Gabon ne disposait plus de réserves suffisantes pour assurer la couverture de sa
monnaie depuis 1986. L’auteur a expliqué que celle-ci est due aux contre-chocs pétroliers, à
la baisse de la valeur du Dollar sur le marché et aussi à la progression élevée de son crédit.
Toutes ces raisons réelles vérifient l’opportunité de dévaluer la monnaie gabonaise en
1994.
IV. Résumé des résultats économétriques trouvés par Ekomie
1) Présentation du modèle
Tout d’abord, les équations fondamentales utilisées par cet auteur sont les mêmes que
celles dont nous avons présentées dans le Modèle de Polak : notre théorie fondatrice, mais il 335 Le plafond statutaire des crédits de la BCAE aux gouvernements est fixé à 20% des recettes propres de l’Etat, EKOMIE J. J. (2000). Source op. cit. 336Source : - Statistiques financières internationales (SFI), annuaires 1993 et 1994, Mars, op. cit. - BEAC, Etudes et statistiques, N°209 Février-Mars 1994, in J. J. EKOMIE, 2000. 337 Avec un ratio M/PIB qui s’élève en moyenne à 18% sur la période 1971 à 1993, le degré d’ouverture de l’économie gabonaise peut être considéré comme élevé car il le place au second rang – pour l’ouverture économique – en Afrique centrale après le Congo (31,26%) mais devant le Cameroun (11,32%) et la République centrafricaine (12,24%). Ce niveau d’ouverture élevé s’explique entre autres par l’incapacité de l’appareil productif à satisfaire les besoins essentiels du pays. De ce fait, une politique de crédit expansive entraine une augmentation des importations et ainsi une baisse des réserves, in J. J. EKOMIE, 2000. Source op. cit.
324
l’a beaucoup simplifié par rapport à notre présentation338. Ainsi, il a établi un lien
fondamental entre l’évolution du taux de changeSet celles des masses monétaires interne et
externe en définissant la PPA (absolue339), la demande de monnaie (des Monétaristes) et
l’offre monétaire :
*PPS= et kPYM d = et **** YPkM d = où k est l’inverse de la vélocité monétaire.
od MM = et **od MM =
Ainsi, cet auteur a procédé par transformation algébrique de ces relations :
*iiSSd −= (la variation du taux de change est la différence entre les taux d’inflation des
deux pays)
iMMd
d
d= et *
*
*
iM
Mdd
d =
o
o
d
dM
MdMMd = et *
*
*
*
o
o
d
d
MMd
MMd =
Ainsi : *
*
MMdM
MdSSd −=
Selon l’AMBP, cette dernière équation souligne qu’une modification du taux de change
correspond à une différence des taux de variation des composantes internes et externes de la
masse monétaire. Et celle-ci équivaut à dire, dans un système de cotation à l’incertain, qu’une
augmentation de la monnaie domestique plus vite que celle de l’étrangère est susceptible
d’entrainer la dépréciation (dévaluation) de la monnaie nationale340, et inversement.
2) Modélisation économétrique et méthodologie d’estimation
- Cette conclusion théorique a amené cet auteur à tester économétriquement la relation
entre le taux de change effectifréel ou TCER qu’est la variable expliquée et le crédit intérieur
CI et les réserves internationales Rque sont les variables explicatives. Il a fait la modélisation :
ε+++= cRbCIaTCER )ln()ln()ln( 341
338 Cet auteur a fait sa représentation comme Polak l’a fait dans son AMBP mais nous avons fait une présentation un peu compliqué dans notre partie modèle de Polak en y incluant toutes les variables évoquées dans le rouage théorique mais non pas une représentation simplificatrice comme dans J. J. EKOMIE, 2000. Source op. cit. 339 C’est une des hypothèses fondamentales de l’AMBP dont la petite économie ouverte (PPA absolue et mobilité parfaite des capitaux supposées vérifiées) et la vélocité monétaire stationnaire (pensée monétariste). 340 Avec des niveaux de production donnés ou exogènes, une hypothèse de l’approche monétaire de la balance des paiements. 341 Notre modèle est aussi beaucoup plus dynamique par rapport à celui de cet auteur car en plus de ces trois variables utilisés par cet auteur, nous y avons intégré d’autres variables stratégiques comme le financement monétaire du solde global de l’Etat malgache, la masse monétaire, le niveau des prix et les importations.
325
Nous avons utilisé le même modèle mais le nôtre est beaucoup plus analytique car avec de
nombreuses variables explicatives comme M3, P, X et Z en plus de ces deux autres.
- Il a eu recours à la théorie de cointégrations de Johansen en 1988 pour estimer
économétriquement cette relation de longue période, comme nous l’avons fait aussi pour le
cas de Madagascar.
3) Données d’analyse
L’estimation du modèle précédent est faite suivant des données trimestrielles342 de 1985 à
1993 (n=36) sur ces trois séries temporelles. Par rapport au nombre d’observation que nous
avons eu recours pour tester le même modèle pour le cas de Madagascar (n=120), nos
résultats empiriques sont beaucoup plus fiables.
4) Résultats obtenus par cet auteur
- Tests de stationnarité :
Les trois variables, en utilisant le modèle avec constante343, sont intégrées d’ordre 1 :
Tableau N°32 : Tests ADF : cas de Gabon
Variables t-statistiques t-critiques Conclusion
ln344 (TCER) D ln (TCER)
-1,13 -4,05
-2,95 -2,95
I(1)
ln (CI) D ln (CI)
-2,91 -4,91
-2,95 -2,95
I(1)
ln (R) D ln (R)
-1,97 -6,68
-2,95 -2,95
I(1)
Source : J. J. Ekomie, 2000.
- Tests de cointégrations et MCEV :
Les résultats des tests de Johansense présentent ainsi :
342 Les données sur le TCER sont tirées des SFI tandis que les données sur les réserves et le crédit intérieur sont fournies par le BEAC. Ces deux dernières variables sont déflatées de l’IPC du Gabon tiré du SFI. Et, elles sont représentées en Annexe. 343 Ces tests de stationnarité sont bien analysés dans la Partie II, Chapitre 2, Section I. 344 Avant les traitements des données, l’auteur a donc appliqué la tranformation logarithmique des données même si les économètres ont soulignéque : « (…) Les transformations logarithmiques ne s’imposent pas au vue des données » (R. BOURBONNAIS, 2002). Source op. cit.
326
Tableau N°33 : Tests de cointégrations : cas de Gabon
Valeurs propres
Likelihood ratio
Valeur critique à 5%
Valeur critique à 1%
Hypothèse sur le nombre d’EC
0,402 24,452 24,31 29,75 Aucune*
0,184 6,936 12,53 16,31 Au moins 1
0,00026 0,009 3,84 6,51 Au moins 2
Source : J. J. Ekomie, 2000. *Le test LR indique l’existence d’une EC à 5%.
L’auteur a donc affirmé l’existence d’une relation de cointégration à 5% car la valeur de
LR ratio de 24,452 est supérieure à la valeur critique de 24,31 à 5%. Et, pour la construction
de MCEV, l’ordre des retards des variables a été choisi par incertitude à cause de la faiblesse
du nombre d’observation. Ceci nous donne encore la certitude sur la fiabilité de nos tests
économétriques. Les résultats de la régression, comparés à ceux de notre pays suivant la
même période s’écrivent :
Pour le cas de Gabon :
[ ])1(ln15,0)]7(ln[02,0)]3(ln[01,0)ln(29,071,0)ln( −−−+−−−= TCERRDRDCIDTCERD (3,17) (-6,35) (-2,43) (-2,68) (3,24) (.) t-statistic n=28 ; 2R =0,82 ; 2R -ajusté=0,76 F(prob)=0,00 ; DW=2,02
Pour le cas deMadagascar345 :
003,1008,105,106,115,1306,105,205,128,1 11111111 +∆−∆+∆−∆+∆+∆+∆+−=∆ −−−−−−−− ttttttttt RZXPMCIeECe
(-3,77) (6,14) (1,98) (3,47) (-1,99) (2,06) (-2,14) (-2,15) (.) t-statistic 2R =0,71 ; R2-ajusté=0,64 Prob(F-statistic)=0,00
Les mêmes résultats ont été trouvés pour ces deux pays car les coefficients du crédit
intérieur sont tous très élevés d’une façon significative. Cette création de crédit intérieur a
occasionné une perte de réserves de devises, accusant un retard de trois trimestres pour le
Gabon.Ces modèles sont tous de bonne qualité car leurs coefficients de détermination sont
345 Pour pouvoir faire cette analyse comparative, comme l’équation trouvée par EKOMIE est un MCEV sur des variables différenciées retardées (VAR tructurel) avant 1994, nous construisons aussi pour le cas de Madagascar le MCEV de 1982 à 1993 avec des séries déjà en logarithmes utilisés dans les tests économétriques des nouvelles données monétaires précédentes.
327
très élevés, même si pour le cas de notre pays, les erreurs sont autocorrelés – avec une
statistique de DW nulle. Mais, la qualité de leurs ajustements est bonne, en général, car la
statitique de Fisher est nullequi fait que nous acceptons ces modèles.
Ainsi, dans ces deux pays, résultant de ces modèles, tout accroissement du crédit intérieur
(coefficients très élevés) se traduit, si toutes choses étant égales par ailleurs346, une baisse de
la compétitivité pour le Gabon (signe du coefficient de CI négatif) et une hausse du taux de
chnage pour Madagascar (dépréciation de la monnaie nationale). Autrement dit, cette création
monétaire inadaptée se traduit par une détérioration de change car les réserves de devises des
deux pays baissent : coefficients négatifs. Autrement dit, la prédiction de l’AMBP selon
laquelle la dévaluation correspond à une différence des taux de variations des masses
monétaires internes et externes n’est pas refusée parce que le coefficient affecté à la variable
CI est plus élevé que celui affecté à Rdans ces deux pays. Ceci montre évidemment que la
masse monétaire d’origine interne (crédit intérieur) augmente plus vite que le stock de
monnaie étrangère (réserves). Ainsi, cette hausse de crédit intérieur, dans ces deux
pays, a contribué à la cumulation de la dépréciation ; menant vers le changement du
régime de change en 1994 ; constituant une année de rupture pour Madagascar347
car causant les changements structurels des séries temporelles surtout le taux de
change.
Ceci nous amène par la suite à remettre en cause essentiellement cette politique de
dévaluation dont recommande les programmes du FMI, car elle fait renforcer notre pauvreté
contrairement à l’effet principal attendu : hausse de la compétitivité ou embellie économique
qui devrait perdurer normalement.
B. DIAGNOSTIC : REMISE EN CAUSE DES CONDITIONNALITE S DES P.
A. S. DU F. M. I. FACE AUX REALITES ECONOMIQUES DES P. E. D.
Les mesures recommandées par le FMI sur les réformes structurelles préconisées par ce
programme, dont essentiellement la politique de dévaluation, ne sont pas très adaptées aux
réalités particulières de ces pays348mais aussi la hausse des taux d’intérêt et le libéralisme349…
346 L’auteur a aussi supposée la constance de l’environnement économique pour ses analyses économétriques tout comme le nôtre lors de nos analyses empiriques. 347 Pour le cas du Gabon, l’auteur a introduit une variable dummy pour assurer la stabilité du modèle. Cf. source op. cit. 348 Nous avons déjà abordé ce sujet dans les deux premières parties : les effets de cette dévaluation artificielle sur l’économie des PED en général et de Madagascar en particulier. 349Cf. DAMIEN MILLET, 25 Avril 2007, « Le cadeau empoisonné de l’ajustement structurel : l’Afrique brisé ». www.google.com
328
I. Situations générales des PED face à ces conditionnalités
1) Dévaluation de la monnaie locale : cas des PED en général
La dévaluation veut rendre les produits locaux exportés moins chers sur le marché mondial
pour augmenter sa compétitivité. Pour cela, il faut assurer l’effet volume pour récupérer la
même quantité de devises étrangères voire même plus : comme le cas des « dévaluations
artificielles » en Chine, aux Etats-Unis et au Japon dernièrement, quia failli causer la « guerre
des devises »en 2010350. En retour, les produits étrangers importés deviennent plus chers à
cause de la perte de valeur de la monnaie nationale des pays pauvres.
Pour le cas de Madagascar, l’Ariary a déjà été dévalué depuis 1970 face aux devises clés,
nonobstant notre pays n’a jamais gagné un effet compétitif favorable351. L’année 1994 a été
marquée par une forte dépréciation de 109,47%, année durant laquelle la grande Ile a opté
pour le flottement généralisé. Ainsi, cette dévaluation non compétitive de l’Ariary, non
seulement elle est d’origine monétaire due à la politique budgétaire de l’Etat
malgache, mais aussi et surtout influencée par les politiques recommandées par les
bailleurs de fonds même si notre pays n’a jamais gagné un effet compétitif favorable.
En outre, quatorze pays de la zone CFA ont été aussi la cible de cette politique de
dévaluation en 1994 de 50% du FCFA par rapport au FF (Franc français), sous la pression de
la France et du FMI352. Tout comme notre pays, la valeur des monnaies de ces pays de la zone
n’a pas cessé de se dégrader et ainsi comme nous l’avons analysé, la pauvretés’est renforcée,
ce qui pénalise les pays soumis à cette réforme.
La Côte d’Ivoire, un des pays africains fortement endettés, de nos jours, après avoir
procédé à cette dévaluation en 1994, avait connu une « embellie économique » passagère car
seulement de plus d’une décennie tout comme le Cameroun. Pourtant, l’économie ivoirienne
n’a pas cessé de se dégrader aprèset même en 2005, il y a eu une rumeur d’une future
dévaluation du FCFA, jugée inévitable par sa situation353 : renforcement de la pauvreté.
En outre, même les pays africains hors zone FCFA souffrent de ce problème de la
dépréciation sévère de la monnaie. En fait, en Guinée, le franc guinéen a perdu plus de la
moitié de sa valeur entre 2002 et 2005. En RDC, le franc congolais, remplaçant le zaïréen en
Juin 1998, a perdu en 2005 plus de 99% de sa valeur car un Dollar s’échangeait contre 1,3
350 D’après nos analyses personnelles approfondies dans la première partie. 351 Cf. Données d’analyse présentées en Partie II, Chapitre 3, Section II. 352 En fait, le Directeur général du FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL de cette époque avait été un Français : Michel Camdessus qui est aussi un économiste reputé. 353 Cf. « L’état du monde », www.google.com.
329
franc congolais en 1998, et contre 500 francs congolais en Mars 2005354… n’aboutissant pas à
l’effet compétitif visé mais ces pays restent toujours pauvres.
2) Taux d’intérêt élevés aux PED
Le FMI a recommandé ceux-ci dans sa programmation financière afin d’attirer les capitaux
étrangers dans ces pays. Pourtant, comme nous l’avons analysé dans les théories, ces pays ne
réunissent pas les conditions de mouvements des capitaux dont sa rentabilité, sa rapidité et sa
sécurité355.
Or, nombreux sont les pays africains qui sont très pauvres et beaucoup d’entre eux
n’intéressent pas les capitaux étrangers. Certains pays africains qui peuvent prétendre à ses
mouvements de capitaux n’y voient arriver que des capitaux spéculatifs : par exemple en
Afrique du Sud, au Nigéria ou d’autres pays d’Afrique du Nord. Ces derniers sont souvent de
courte durée, ce qui est peu intéressant pour l’économie locale. Ou, comme le cas en ce
moment à Madagascar : ce sont surtout des grands investissements miniers qui rapportent
beaucoup d’intérêts aux investisseurs mais non pas à la population locale356. Cela peut
provoquer par exemple une augmentation du prix des terrains et des logements c’est-à-dire du
coût de la vie comme le cas à Fort-Dauphin mais aussi des prix des PPN, qui renforce
davantage la pauvreté car il y a reforcement de la baisse des pouvoirs d’achat des malgaches.
Mais, comme la majorité de ces pays africains sont des pays agricoles : pratiquant
l’agriculture traditionnelle et avec cette conditionnalité du PAS : hausse des taux d’intérêt, les
petits paysans empruntant sur le marché local pour acheter les semences, les engrais, les
outils ; s’ils peuvent y accéder, ont des capacités d’emprunt réduites. Ceci diminue davantage
la capacité productive. D’une autre facette, les remboursements des emprunts des entreprises
deviennent plus importants couplés avec ces différentes difficultés, qui peuvent déboucher
finalement par des faillites.
Enfin, cette hausse des taux d’intérêt augmente la charge de la dette publique interne pour
l’État, d’où une augmentation du déficit public comme le cas à Madagascar où l’Etat a subit
aussi un déficit budgétaire struturel357. Pourtant, une des grandes réformes du PAS est
de réduire ce déficit étatique, donc il existe une contradiction entre conditionnalité et
réforme de programme du FMI.
354 Cf. Source op. cit. 355 Cf. Analyse dans la dernière section de la partie I. 356 Cf. Analyses précédentes selon des sources officielles. 357 Cf. Analyse des enquêtes de recoupement des résultats des tests économétriques pour le cas de Madagascar auprès du Ministère des finances et du budget.
330
3)Libéralisme aux PED
a) Ouverture des marchés locaux
Ces programmes du FMI préconisent aussi le libéralisme en recommandant l’ouverture des
marchés locaux aux firmes multinationales. Or, cette ouverture fait toujours que ce sont ces
firmes qui trouvent plus d’avantages par rapport aux petites entreprises des pays pauvres
comme en Afrique et à Madagascar (avec les marchés chinois, indiens...). En effet, ces firmes
peuvent couvrir les marchés où ils s’implantent de leurs produits concurrençant les produits
locaux mais aussi les marchés internationaux.
En fait, l’implantation de ces firmes en Afrique peut les faire conquérir d’importantes parts
de marché, provoquer la disparition des producteurs locaux et faire beaucoup plus de
rentabilité en augmentant les prix. Et, ces productions étrangères importées sont souvent
subventionnées dans leur pays d’origine et peuvent arriver sur le marché africain sans
obstacles pour concurrencer « ouvertement » les producteurs locaux... comme le cas à
Madagascar depuis la crise sociopolitique de 2009, en important tous les produits de
premières necéssités. Ces pays pauvres n’ont presque plus de souveraineté alimentaire. Pour
cela, les pays doivent pouvoir soutenir leur agriculture (ce qui n’est pas le cas essentiel à
Madagascar car ce secteur employant la majorité de la population malgache reste toujours
rudimentaire) et se protéger des importations agricoles à trop bas prix.
Ainsi, ce libéralisme censé donnant avantage aux pays pauvres l’est par contre pour les
pays riches. Et, la liberté économique, découlée de la libre circulation des biens et des
personnes, donne la priorité à ces pays centres358 : ouverture profiteuse démenti par le FMI.
b) Abandon du contrôle des mouvements de capitaux et suppression du contrôle des
changes
Ceux-ci prévoient la libéralisation économique mais toujours au profit des pays
industrialisés en ouvrant totalement les économies africaines aux investissements, aux
produits et aux services des multinationales suivant leurs conditions. Ensuite, elle a pour but
de supprimer tout obstacle au rapatriement de profits par les multinationales du Nord
implantées dans ces pays pauvres ce qui fait en quelque sorte que ces firmes reprennent d’une
358 Cette liberté fait régner la formule de Lacordaire : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit », cité par DAMIEN MILLET, 2007. Source op. cit.
331
main ce qu’elles donnent de l’autre – une somme colossale. Par exemple, en 2003, ces
rapatriements de profits par les filiales de multinationales installées en Afrique subsaharienne
vers leur maison mère se sont élevés à 7,5 Milliards de Dollars, soit presque autant que
l’ensemble des investissements étrangers sur le continent de 8,5 milliards de Dollars359. Il n’y
a pas alors d’avantages pour les pays africains car pour Madagascar c’est seulement 1% du
profit des IDEqu’elle empoche. Effectivement, J. Stiglitz (2004) l’a dit : « Même le FMI
reconnaît aujourd’hui que l’ouverture des flux de capitaux n’a apporté ni croissance ni
stabilité à de nombreux PED360 ».
c) Privatisation
Pour pouvoir limiter le rôle de l’Etat à son pouvoir régalien et ainsi de laisser les secteurs
concurrentiels entre les mains des entreprises privées, nombreux pays pauvres ont procédé à
la privatisation des entreprises publiques. Ses secteurs concernent l’eau, les
télécommunications, l’énergie, les transports, la santé, l’éducation… Les sommes récoltées
servent au remboursement de la dette extérieure. Nombreuses ont été les entreprises de l’Etat
malgache privatisées au début des années 1990 avec l’imposition des DCPE.
Donc, il fallait que ces Etats pauvres s’adaptent à ses enjeux de la privatisation et des
mouvements des capitaux des pays riches qui ne profitent guère à ses populations parce que la
première crée des pertes massives d’emplois et la dernière fait profiter aux capitalistes.
Effectivement, même des responsables politiques de ces pays dénoncent cette privatisation
comme une forme de « retour à la colonisation économique ». Dans certains pays,
l’opposition à la privatisation serait l’un des facteurs qui auraient contribué au changement de
gouvernement, que ce soit par les élections ou par les armes, très évidentes en Afrique. (...)
Dans ces pays, ce sont les créanciers, et notamment les IFI qui ont été les principaux
instigateurs de la première vague de privatisation, entreprise dans le cadre des PAS, comme à
Madagascar.
En tout, vu par les analystes et montrés par ces réalités, nous pouvons dire que les PAS
défendent davantage les intérêts des IFI et des multinationales du Nord et renfoncent la
pauvreté du Sud. Tout de même, nous l’avons déjà souligné que les responsabilités de ces
échecs n’incombent pas seulement aux IFI mais aussi et surtout aux dirigeants du
Sud, qui devraient entre autres analyser ces situations consciemment.
359 BANQUE MONDIALE, Global Development Finance, 2004. Source op. cit. 360 Cité par LES ECHOS, 22 Mars 2004. Source op. cit.
332
II. Refléxions personnelles face à l’impertinence de ces conditionnalités
A travers cette recherche, nous donnons des idées afin de contribuer à la réforme des PAS.
L’IFI, initiatrice de ce programme, devrait adapter ses conditionnalités suivant les réalités
dans les PED. Et, le pays ne devrait pas se contenter seulement d’appliquer à la lettre ses
conditionnalités. Nous émettons des refléxions sur les principales conditionnalités qui font
l’objet de nos critiques.
La politique de dévaluation s’avèrerait profitable si les entités responsables (à l’intérieur
du pays surtout) font des efforts pour promouvoir les exportations (en quantité et en qualité).
Ceci veut dire qu’ils ne se contentent plus d’exporter en partie des produits primaires à faible
cours mondial. Pour cela, il est souhaitable de développer les infrastructures mais aussi les
prêts aux agriculteurs pour que l’agriculture, dont les produits issus de celui-ci constituent la
majeure partie des exportations, se développe. En fait, par le biais de ces prêts, les agriculteurs
pourraient se procurer des matériels modernes, augmenter leurs semences pour développer sa
culture afin que la production augmente. Contrôler et prendre des mesures pour limiter, par le
biais de ces stratégies, les esprits profiteurs des collecteurs est envisageable. Après ceci, le
développement issu de ces stratégies pourrait aider peu à peu Madagascar à tendre petit à petit
vers un pays faiseur de prix. Ce n’est qu’une fois remplie ces conditions que les pays pauvres
pourraient profiter de la politique de dévaluation dont recommandent ces programmes du
FMI.
Lapolitique de hausse des taux d’intérêt serait profitable si et seulement si cela ne
servirait pas principalement, pour le cas de notre pays, à attirer les financements du solde
global de l’Etat malgache (émission des Bons du Trésor par adjudication) par le système
bancaire essentiellement mais surtout pour financer les investissements productifs. Autrement
dit, le développement des investissements productifs, en finançant aussi les investissements
sociaux, est envisageable. Cela attire l’attention sur le fait de ne pas seulement donner place
aux investisseurs étrangers qui font des exploitations minières de longue date remportant
beaucoup plus pour eux mais non pas pour notre nation. Pour cela, il s’avère essentiel
d’assainir l’environnement politique pour que l’économie reprenne c’est-à-dire pour qu’il y
ait entrée des investisseurs étrangers pour créer l’emploie.
La libéralisation ne doit pas être seulement au profit des étrangers surtout des pays riches.
Cela ne signifie pas qu’il fallait fermer la nation en ne profitant pas entièrement de cette
ouverture mais il fallait établir un système de protection du commerce intérieur pour protéger
notre production intérieure contre l’entrée des produits étrangers importés concurrencant
333
déloyalement les produits nationaux. Cette mesure ne doit pas être prise à la légère vu
qu’après le retour du FMI à Madagascar depuis 2014, nous pouvons revenir sur l’AGOA afin
que cette ouverture rapporte plus pour le pays.
Ainsi, nous émettons ces refléxionspour que le FMI (les IFI) songe à ces questions (de
mobilisation des différentes entités) d’annulation définitive de la dette parce que nous
avons vu par le biais de notre recherche que les PAS ont échoué, généralement dans les PED
(et particulièrement à Madagascar) deviennent lourdement endettés (nombreux pays africains
comme la Côte d’Ivoire…) malgré différentes initiatives d’allègements de la dette comme
l’IPPTE (ayant pour but d’alléger la charge de la dette) et l’IADM (ayant pour but d’effacer
définitivement la dette). En fait, bien que les PED aient déjà remboursé (en service de la
dette) plus de 12 fois le montant dû en 1980, ils continuent de supporter à l’heure actuelle une
dette extérieure plus de 5 fois supérieure à celle due en début de période361. Tout de même, les
deux parties (FMI et donc les IFI, d’une part ; et les pays soumis aux programmes ou les
entités émettant les reflexions, de l’autre) sont conscients que ce ne sont pas seulement à
cause des conditionnalités que les programmes ont échoué mais surtout dûs aux mauvaises
gestions de fonds dans un pays.
III. Autres refléxions personnelles face aux différentes analyses
Tout d’abord, le traitement des données par le biais de cette recherche nous a permi aussi
de réflechir sur les mesures à prendre essentiellement dans le commerce international (secteur
extérieur) en promouvant les exportations : favoriser les cultures d’exportations en
réhabilitant les infrastructures nationales comme les routes, les systèmes de production…
donc en développant généralement l’agriculture ; et ainsi de fournir des efforts à développer
les matériels agricoles. Mais, celle-ci conduit au fait de bien définir la politique sur le
commerce international en fonction des contextes nationaux et internationaux. Ceci veut dire
qu’avant de prendre une décision de politique nationale sur le commerce extérieur : il s’avère
nécéssaire de mettre en question si celle-ci est adaptée ou non à l’économie, prévoir déjà de
ses effets positifs et négatifs et décider de ne pas prendre en compte de ses mesures si ses
effets négatifs s’avèrent importants que ses effets positifs (comme le cas de la politique de
détaxation en 2004 et en 2005 provoquant un boom des importations et donc un renforcement
de la dépréciation à Madagascar). Mais, notre analyse a aussi mis en évidence l’importance du
361Déclaration du CETIMélaborée en collaboration avec Paulo NAKATANI, Professeur à l’Université Fédérale de Espirito Santo, Victoria (Brésil) et Rémy HERRERA, Chercheur au CNRS – centre d’Economie de la Sorbonne (France).
334
suivi des conjonctures internationales eny adaptant les exportations (par exemple la baisse du
cours mondial des produits primaires exportés en 1982, qui ont eu des impacts négatifs aux
pays africains de la zone Franc CFA ou les crises internationales aujourd’hui comme la crise
de la dette en Europe depuis 2009 ayant des impacts sur le commerce extérieur malgache).
Nous avons aussisouligné l’importance d’assurer à temps nos engagements extérieurs
(services de la dette) pour éviter son effet négatif sur la valeur de la monnaie nationale par
rapport aux devises.
Ensuite, dans le secteur monétaire, les résultats du traitement des données nous laissent
aussi réflechir sur les façons de limiter les dépenses publiques par rapport aux recettes c’est-à-
dire le fait de savoirbien identifier les priorités selon la période en cours en fonction de
l’importance des recettes fiscales. Ainsi, il s’avère important de réflechir sur la façon de
limiterle financement monétaire du solde global de l’Etat (c’est-à-dire baisser le recours au
système bancaire, pour le financement de son solde).
Enfin, comme ce cadre de recherche touche les Pays en dévelopepment en général, nous
poussons aussi les différentes entités à réflechir sur le développement des exportations en
cherchant quelles cultures à lancer dans le pays pour être exporter en masse et avec des
meilleurs prix mondiaux. Pour cela, il est pensable d’adapter les économies nationales aux
conjonctures nationales et internationales. Et, le plus essentiel pour tous ces pays c’est de
réflechir aussi sur le fait de pouvoir assurer la stabilité politique structurelle en respectant
principalement la démocratie, la transparence des votes pour cesser ces guerres en Afrique.
Et, comme nous voulons tirer l’attention sur la remise en cause des conditionnalités des (PAS)
dans ce travail de recherche, nous devons donc réflechir sur la façon de bien gérer les
financements reçus pour avoir des impacts réels à la vie de la population mais non pas
seulement aux dirigeants et à ses proches.Ainsi, cette recherche pourrait encore s’étendre à
l’horizon des pays riches – car actuellement, ce ne sont pas seulement au Sud que les crises
existent mais aussi et surtout au Nord comme la crise de la zone Euro depuis 2009 – en
ouvrant une autre réflexion sur la remise en cause du SMI et donc des IFI.
En récapitulation, trois points principaux doivent être mis en exergue :
1- Les conditionnalités accompagnant les PAS ne sont pas adaptées aux réalités des PED,
en général. De plus, les différentes réformes structurelles qui l’accompagnent font davantage
renforcer leur pauvreté et leur vulnérabilité.
335
2- Pour la plupart de cas, les ressources financières données par ces IFI censés être
utilisées pour corriger ses problèmes macroéconomiques ne sont pas utilisés dans les bons
sens, au détriment de la population362.
3- Ainsi, ces difficultés macroéconomiques aux PED (surtout celles liées à la
balance des paiements) perdureraient encoretant que différentes conditions ne
soient pas réunies : non seulement du côté des IFI (remettre en cause les
conditionnalités des PAS) mais aussi des dirigeants politiques des PED (mettre
beaucoup plus de rigueur dans la gestion de fonds, n’appliquer pas à la lettre ces
conditionnalités et bien définir les politiques sur le commerce international).
362 C’est le concept de la « dette odieuse ».
336
Conclusion générale
Cette recherche nous a permi de prouver, tout d’abord, que notre pays souffre toujours de
ces problèmes extérieurs même s’il y a redressement de la balance des paiements par le FMI
(cas des pays africains, en général). En effet, en lisant les données, la balance globale des
paiements n’a enregistré que quelque fois des excédents alors que la balance commerciale est
structurellement déficitaire. Ensuite, nous avons aussi pu voir qu’il n’y a pas lien entre notre
fardeau d’endettement extérieur et la dépréciation cumulée de l’Ariary (contre l’Euro)
contrairement à ce que les théoriciens l’ont confirmé. Enfin, nous avons constaté que
Madagascar contracte des financements extérieurs depuis des décennies finançant en partie
des investissements sociauxpouvant renforcer le déficit commercial car ne générant pas de la
rentabilité nécessaire aux remboursements de la dette extérieure ou de son service.
Quelques points importants de la thèse
En faisant une analyse approfondie de toutes les théories et des tests économétriques des
hypothèses fondamentales, nous avons vu que les PED ont des difficultés à ajuster leur
balance commerciale par la dévaluation : une hausse du taux de change de l’Euro contre
l’Ariary entraine une dégradation de notre balance commerciale. Il est alors étonnant que le
FMI recommande encore la politique de dévaluation dans notre pays dont la part importante
de ses recettes d’exportations reposait sur des produits primaires à faible cours mondial depuis
1982. D’ailleurs, la plupart des pays pauvres consomme beaucoup plus qu’il ne produit dû au
déficit entre épargne et investissement : car le PIB est aussi vérifié constant à court terme par
une simple lecture des données d’analyse ; compensé par une hausse des importations. Ceci
n’est pas étonnant car notre pouvoir d’achat est vérifié économétriquement très faible face à
ceux des pays riches comme la France… D’autre part, nombreux sont les PED qui ne
possèdent plus assez de réserves de devises surtout depuis le début des années 1980 – dû aux
chocs externes comme à Côte d’Ivoire et au Cameroun mais aussi au Gabon – pour défendre
sa propre monnaie. Celle-ci explique le changement du régime de change entrepris en 1994
pour gagner des effets compétitifs favorables vérifiés être difficiles dans la plupart des PED.
De plus, la politique monétaire restrictive recommandée dans ces fondements théoriques de
notre recherche, par la hausse des taux d’intérêt, font baisser les activités et ne stimulent pas
l’épargne supposée sensible aux taux d’intérêt. Incontestablement, ces PED sont à revenu
faible et donc à épargne faible, et à taux de dépôts très faible face aux taux d’inflation donc
337
les ménages ont une préférence à la thésaurisation. Et, malgré, cette recommandation des
PAS, ces pays pratiquent généralement une politique monétaire expansive renforçant
l’inflation. Par ailleurs, les tests économétriques tout comme les données d’analyse ont
montré une évolution non proportionnelle entre la masse monétaire et la production vérifiant
ainsi que la vitesse de circulation de notre monnaie n’est pas stable comme l’ont supposé les
Monétaristes et repris par ces fondements théoriques.
La sortie des capitaux dans la plupart des PED n’est pas aussi expliquée par le spread car
les conditions d’une économie financièrement ouverte dont la rentabilité, la sécurité et la
rapidité des capitaux n’y sont pas vérifiées. Les investisseurs directs étrangers qui viennent
chez nous sont intéressés par des exploitations minières de longue date qui rapportent
beaucoup pour eux que pour notre pays (plus de dix fois de profits, comme Sherrit du projet
Ambatovy à Moramanga et Rio tinto du projet QMM à Fort Dauphin, rapatriés dans leurs
pays d’origine, qu’au pays malgache). Et, concernant l’endettement extérieur des PED en
général, ils sont victimes des mauvais choix des investissements qui pour la plupart des cas ne
créent pas de rentabilité, mais aussi d’une mauvaise gestion des fonds reçus. Ceux-ci ne font
que renforcer les doubles déficits qui persistent déjà dans ces pays depuis le début des années
1970, surtout à Madagascar ; mais depuis le début des années 1980 pour quelques pays
africains de la zone FCFA.
Ensuite, pour analyser le cas de notre pays, nous avons utilisé notre modèle théorique en
constituant des données d’analyses trimestrielles pour avoir un nombre d’observation
importante pour la fiabilité des résultats.Nous avons choisi de tester le cas de notre pays par le
biais de ce modèle parce que les ratios dette par rapport au PIB et service de la dette sur
exportations sont élevés avec un taux de croissance faible (contrairement aux conditions
théoriques). Tous ceux-ci montrent que notre dette extérieure est insupportable de 1982 à
2011, c’est pourquoi nous avons voulu vérifier économétriquement si c’est ce fardeau
d’endettement extérieur qui explique significativement ces déficits structurels commerciaux
malgaches et ainsi la dépréciation cumulée de l’Ariary.
Les résultats ont montré qu’à long terme, la prédiction de notre modèle théorique est
rejetée car, cette baisse de valeur de l’Ariary est expliquée significativement par une hausse
accrue des importations mais non pas par l’endettement extérieur. De même, les enquêtes
auprès de la BCM ont affirmé que nos exportations ont toujours été faibles face aux
importations car notre pays importe surtout des biens d’équipements ainsi que des biens de
consommations en masse. Par conséquent, notre balance globale des paiements est
compensatoire.
338
C’est ainsi que nous avons dû tester de nouvelles données monétaires parce que la plupart
de ces théories analysées ont accusées cette hausse accrue des importations due à une création
monétaire non maitrisée. Le rouage général de la théorie n’est pas vérifié dans le secteur
étatique parce que notre autorité monétaire n’a plus autorisé depuis des années la création
monétaire sans contrepartie. Or, l’émission des BTA est à l’origine de la politique monétaire
expansive due aux problèmes de surliquidité bancaire, et créant l’inflation. Et, dans le secteur
extérieur cette politique a créé une hausse des prix faisant baisser notre compétitivité par une
hausse accrue des importations et ainsi la dépréciation cumulée de l’Ariary dans le secteur
extérieur. Or, cette augmentation des importations est aussi favorisée par la suppression de
certains DTI.
En outre, nous avons aussi constaté des changements structurels au niveau de ces séries
temporelles de nos analyses car l’année 1994 – marquée par le changement de régime de
change : semi-fixité au flottement généralisé –est une année de rupture. Ainsi, cette politique
recommandée par les IFI a fait perdurer la perte de valeur de notre monnie nationale parce
que les tendances de la série taux de change des deux sous-périodes sont presque les mêmes.
Les apports de la recherche et la réponse à la prob lématique
Par le biais de notre recherche, nous avons pu soulever deux points principaux pour la
science. Premièrement, les difficultés de la balance des paiements d’un pays ne sont
pas forcément expliquées par une création monétaire sans contrepartie mais même
par les placements des épargnes en titres publiques. Deuxièmement,l’inflation
monétaire n’est pas forcément expliquée par la planche à billet et que celle-ci ne
devrait pas être forcément verifiée que sur des données de très longue période (plus
d’un siècle) mais même sur des données de quelques décénnies.
Or, cette dépréciation signifie une baisse des pouvoirs d’achats des malgaches par rapport à
ses coéchangistes et donc un renforcement de la pauvreté. D’une part, les enquêtes auprès de
la BCM et les données d'analyse ont montré qu’aussi bien la politique nationale sur le
commerce international et la politique internationale sur les conditionnalités des PAS du FMI
ont influencé négativement notre taux de change : renforcement de cette dépréciation, d’une
part. Et, de l’autre, cette dévaluation non compétitive recommandée a fait plonger notre
économie dans un cycle vicieux de la pauvreté. En fait, il y a une faiblesse du revenu par
habitant depuis 1994. Ces décennies d’analyses ont aussi été marquées par la dégradation des
indicateurs de santé et de l’éducation mais aussi des infrastructures. Finalement, d’autres
339
facteurs expliquent et renforcent cette pauvreté comme la corruption dans presque tous les
domaines sociaux et aussi l’insécurité.
Enfin, pour analyser la pertinence de ce modèle monétaire, nous avons analysé un cas
similaire du Gabon utilisant le même modèle. En fait, pour prouver l’opportunité ou non de ce
flottement entrepris en 1994 sous la pression de ces bailleurs, J. J. Ekomie (2000) a utilisé le
modèle de référence de l’AMBP initié par Polak pour analyser les déficits extérieurs de
Gabon de 1971 à 1993. Il a pu prouver, comme le cas malgache, que cette perte de valeur de
la monnaie nationale correspond à une augmentation de crédit intérieur, faisant dégrader les
réserves de devises. Les politiques monétaires appliquées dans ces deux pays n’ont pas
stimulé la production mais ont été compensées par une hausse des importations, faisant
baisser leurs réserves. Ainsi, nous remettons en cause dans notre recherche les
conditionnalités des PAS du FMI surtout la politique de dévaluation.
En fait, dans la pratique, les conditionnalités des programmes ne donnent pas des profits
aux pays comme la dévaluation de la monnaie locale. Ensuite, des taux d’intérêt élevés
n’attirent pas les capitaux étrangers. Le libéralisme concurrence déloyalement les producteurs
locaux donc il tue le marché local car il y a abondance des produits importés à faible prix
concurrençant les produits nationaux. Et, que de plus, les réformes structurelles ont des
incidences sur la paupérisation des ménages, et qu’il y a faible allocation de dépenses allouées
aux services sociaux de base.
Ainsi, nous pouvons répondre à la problématque principale posée au début de
notre analyse. La recherche a montré que les PED n’ont pas pu sortir de ces
problèmes même s’il y a les interventions financières du FMI. Mais, ceci ne veut tout
de même pas dire qu’il faut arrêter ces financements et donc ces programmes car
leurs arrêts pourraient renforcer davantage la pauvreté et ne contribuent pas au
développement. Mais, ce qu’il fallait faire dans ces pays c’est de mettre beaucoup
plus de rigueur dans la gestion de fonds et le choix des investissements pour que
ses aides agissent sur la croissance et donc sur le niveau de vie de la population,
d’un côté. Et, de l’autre, il ne fallait pas appliquer à la lettre ces conditionnalités.
Ce sont des bons conduits que le gouvernement actuel peut mettre en œuvre vu
que le Fonds monétaire international a décidé le retour de son financement à
Madagascar depuis Mars 2014. Ce sont des négociations qui s’effectuent dans de
nouvelles bases car il y a une mise en place de nouveaux instruments financiers dans le cadre
de cette collaboration avec la grande Île. Ce sont des aides à la balance des paiements
pour « parvenir à la stabilité macroéconomique » selon leurs dires. L’essentiel est
340
que Madagascar puisse équilibrer ses échanges commerciaux et ainsi de permettre
à la monnie nationale de se stabiliser. Autrement dit atténuer la déprécition de
l’Ariary est visé. La maîtrise de l’inflation et ainsi la stabilité monétaire sont au
rendez-vous.
Limites de la thèse
Notre recherche nous a aussi permis de constater quelques limites qui permettent aussi de
s’ouvrir à d’autres réflexions. En fait, d’une part, la principale limite de notre recherche est
que les théories qui analysent les problèmes de balance des paiements ne sont pas très
récentes alors que les problèmes sur le manque ou l’inéxistence de compétitivité au Sud
perdurent toujours. De l’autre, les théoriciens analysant les problèmes de balance des
paiements expliquent ces déficits essentiellement d’origine monétaire.
Voie de recherche ouverte par la thèse
Les résultats de notre recherche ont mis en exergue que les aides du FMI ne solutionnent
pas les difficultés de la balance des paiements de Madagascar.
Il y aurait peut-être un bouleversement de la situation parce qu’il y a eu un retour du FMI à
Madagascar depuis la fin du premier trimestre de 2014prévoyantles différentes modifications
ci-dessous363 :
« La portefeuille de 47,1 millions de dollars (l’équivalent de 30,55 millions de DTS) de
Facilité de crédit rapide (FCR) destiné au programme de redressement économique annoncé
par le FMI est désormais disponible ; ce fonds va permettre de venir en aide à la
balance des paiements , il constitue aussi un signal aux autres bailleurs de fonds et
investisseurs que le FMI donne son feu vert pour d’autres financements, d’après le DGA du
FMI en mission à Madagascar en mi-juin 2014. (…) Le DGA du FMI, en rencontrant le
gouverneur par intérim de la Banque centrale de Madagascar364, a confirmé ce feu vert et la
disponibilité du FMI à venir en aide à Madagascar. Le gouverneur de la BCM a expliqué que
le FMI n’impose plus de conditions mais tout dépend de notre programme . Le
gouverneur a aussi réitéré que dorénavant l’institution qu’elle dirige n’intervient plus
dans le marché interbancaire de devises (MID) : c’e st la loi du marché qui
l’anime . L’aide du FMI servira à mettre en œuvre un ensemble de politiques et mesures
363 Cf. Rapport sur www.imf.org/external/french/ 364 C’est Vonimanitra Razafimbelo.
341
économiques et structurelles pour rétablir la stabilité macroéconomique et renforcer les
capacités du gouvernement malgache (…) ».
Il appartient aux recherches futures de voir les conséquences sur la balance des paiements,
et donc sur l’économie malgache, de cette nouvellestratégie du FMI sur son appui financier à
Madagascar dont essentiellement : pas de conditionnalités (il appartient aux dirigeants
malgaches de bien définir son programme) et pas d’intervention sur le MID ; alors que depuis
début 2014, l’Ariary ne cesse de perdre davantage sa valeur sur le MID.
Nous nous demandons ainsi : Y aura-t-il un bouleversement de la situation
économique de Madagascar « grâce » à ce nouvel appu i financier du FMI
« dépourvu de conditionnalités » ?
I
Table des matières Remerciements ............................................................................................................................ i
Avant-propos ............................................................................................................................. iv
Sigles .......................................................................................................................................... v
Sommaire ................................................................................................................................. vii
Résumé .................................................................................................................................... xiii
Abstract ................................................................................................................................... xvi
Glossaire .................................................................................................................................. xix
Introduction générale .................................................................................................................. 1
Partie I : Analyse théorique des sources de difficultés de la balance des paiements des Pays en développement ....................................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Cadre conceptuel : interventions du Fonds monétaire international aux Pays en développement ..................................................................................................................... 12
SECTION I : BALANCE DES PAIEMENTS ET FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL ............................................................................................................. 13
A. CRITERES POUR LESQUELS LA BALANCE DES PAIEMENTS D’UN PAYS EST EN DIFFICULTE ................................................................................................. 14
I. Explication des difficultés de la balance des paiements d’un pays par référence aux rubriques des MBP du FMI ............................................................................... 14
II. Explication des difficultés de la balance des paiements d’un pays par référence aux théories anciennes .............................................................................................. 22
III. Explication des difficultés de la balance des paiements d’un pays par référence aux indices du commerce international .................................................................... 24
IV. Nomenclature des comptes de la balance des paiements de Madagascar et son élaboration pratique .................................................................................................. 27
B. MOYENS UTILISES PAR LE F. M. I. POUR SECOURRIR LES DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS D’UN P. E. D. .............................................. 32
I- Ressources du FMI ............................................................................................... 32
II. Organisation du FMI ........................................................................................... 38
SECTION II : EXEMPLES EMPIRIQUES DES DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS DES P. E. D. ................................................................................................. 43
A- CAUSES EMPIRIQUES DES DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS : EXEMPLE DE TROIS PAYS PAUVRES ......................................... 44
I. Descriptions des économies des deux premières économies de la zone Franc CFA et causes de difficultés de la balance des paiements ................................................ 44
II. Description de l’économie malgache et difficultés de la balance des paiements 46
B. EFFETS DES INTERVENTIONS DU FMI AUX P. E. D. .................................... 48
I. P. A. S. aux deux premières économies de la zone Franc CFA ............................ 48
II- P. A.S. à Madagascar .......................................................................................... 53
II
III. Effets des PAS aux deux premières économies de la zone Franc CFA et à Madagascar ............................................................................................................... 64
Chapitre 2 : Analyse théorique des causes de difficultés de la balance des paiements d’une « petite économie ouverte » ................................................................................................. 69
SECTION I : ANALYSE THEORIQUE DURANT LA STABILITE DU SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL : CHANGE FIXE ....................................................... 70
A. SOLUTION AUX DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS : THEORIE DES ELASTICITES CRITIQUES DE J. ROBINSON (1937) ................. 71
I. Hypothèses fondamentales du modèle .................................................................. 71
II. Théorème des élasticités critiques ....................................................................... 71
B. BASE DE LA THEORIE FONDATRICE DE L’ANALYSE DES DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS : APPROCHE PAR L’ABSORPTION DE S. S. ALEXANDER (1952) .............................................................................................. 73
C. THEORIE FONDATRICE DE L’ANALYSE DES DIFFICULTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS : APPROCHE MONETAIRE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS (AMBP) DE J. J. POLAK (1957) ................................................ 74
I- Rappel de la théorie monétariste de M. Friedman (1956) .................................... 74
II. Hypothèses fondamentales du modèle de Polak .................................................. 76
III. Explication des hypothèses ................................................................................ 76
IV. Conséquences des hypothèses ............................................................................ 76
V. Equations fondamentales du modèle ................................................................... 77
VI. Equilibres fondamentaux ................................................................................... 78
VII. Analyse des relations entre les variables macroéconomiques .......................... 79
VIII. Coefficient de Polak ........................................................................................ 83
IX. Calcul du coefficient de Polak pour le cas de Madagascar ................................ 83
X. Politique économique recommandée par le Modèle de Polak ............................ 83
D. EXTENSION DE LA THEORIE FONDATRICE PAR L’ECOLE DE CHICAGO DIRIGEE PAR H. G. JOHNSON (1972) .................................................................... 84
I. Centres d’analyse de H. G. Johnson ..................................................................... 84
II. Hypothèses fondamentales du modèle johnsonien .............................................. 84
III. Forme simplifiée du modèle de Johnson : équilibre de long terme ................... 84
IV. Analyse du modèle et formulation de l’équation des flux de réserves .............. 85
SECTION II : ANALYSE THEORIQUE APRES L’EFFONDREMENT DU SYSTEME DE BRETTON WOODS : CHANGE FLEXIBLE ............................................................. 87
E- EXTENSION DE L’A. M. B. P. JOHNSONIENNE PAR SON DISCIPLE M. MUSSA (1974) ............................................................................................................ 88
I. Approche monétaire de la balance des paiements selon Mussa............................ 89
II. Effets de la taxe dans une économie .................................................................... 89
F. EXPLICATION DE LA FORTE VOLATILITE DES TAUX DE CHANGE PAR R. DORNBUSCH (1976) : THEORIE DE SURAJUSTEMENT DES CHANGES ... 90
III
I. Hypothèses fondamentales du modèle de surajustement ...................................... 91
II. Equilibres fondamentaux du modèle ................................................................... 91
III. Mécanisme de la surréaction des taux de change ............................................... 92
IV. Interprétation économique de la surréaction des taux de change ....................... 94
G. EXTENSION DE LA THEORIE FONDATRICE PAR LE FMI : PROGRAMMATION FINANCIERE AUX P. E. D. VERS 1980 ET « CONSENSUS DE WASHINGTON » DE 1990 .................................................................................... 94
I. Elaboration théorique de la programmation financière du FMI ........................... 94
II. Elaboration pratique de la programmation financière du FMI ............................ 99
III. Restructuration des PAS : Consensus de Washington par J. Williamson (1990) ................................................................................................................................ 110
H. BASE DU MODELE THEORIQUE : LIEN ENTRE L’ENDETTEMENT EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE ............................................ 112
I. Rappel des différentes conceptions théoriques de l’endettement dans la littérature ................................................................................................................................ 112
II. Base de notre modèle théorique : lien entre endettement extérieur et croissance : J.-P. Laffargue (1987), D. Kessler (1985), G. Feder (1980) [M. Raffinot, 1991] .. 115
I. EVOLUTION DES THEORIES ......................................................................... 120
Chapitre 3 : Analyse et contribution théoriques ................................................................ 123
SECTION I : ANALYSE THEORIQUE APPROFONDIE FACE AUX CAS DES P. E. D. ET CONTEXTES INTERNATIONAUX ACTUELS ...................................................... 124
A- LIMITES DE LA THEORIE FONDATRICE : Modèle de Polak ........................ 125
I- Théories d’ajustement de la balance des paiements ........................................... 125
II- Rôles du « Monétarisme » dans ces théories d’ajustement de la balance des paiements ................................................................................................................ 126
III- Limites et critiques du modèle fondateur ......................................................... 128
B. LIMITES DE L’EXTENSION DE LA THEORIE FONDATRICE ..................... 132
I. Simplicité de l’A. M. B. P. de l’Ecole de Chicago ............................................. 132
II. Cadre d’analyse du F. M. I. par rapport au modèle de référence : change flexible ................................................................................................................................ 134
III. Limite de la théorie de surajustement des changes .......................................... 135
C- TESTS ECONOMETRIQUES DE L’HYPOTHESE D’AJUSTEMENT AUTOMATIQUE DE LA BALANCE COMMERCIALE ....................................... 136
D. ANALYSE DE LA PROGRAMMATION FINANCIERE DU F. M. I. BASEE SUR LA THEORIE FONDATRICE ET DES EFFETS DE L’ENDETTEMENT EXTERIEUR .............................................................................................................. 138
I. Vérification du contenu de la programmaton financière du F. M. I. aux P. E. D. comme Madagascar ................................................................................................ 138
II. Non-convenance du modèle de F. M. I. pour Madagascar face aux cas des P. E. D. et contextes internationaux actuels .................................................................... 145
IV
III. Conséquences de l’endettement extérieur sur la balance des paiements des PED ................................................................................................................................ 153
IV. Critiques des P. A. S. dans les P. E. D. en général .......................................... 158
V. Pauvreté aux P. E. D. et mauvaise gestion de fonds reçu .................................. 161
SECTION II : CONTRIBUTION THEORIQUE .............................................................. 164
A. ADAPTATION DE LA THEORIE FONDATRICE AUX REALITES DES P. E. D. ................................................................................................................................ 165
I. Adaptation des hypothèses fondamentales du modèle de Polak ......................... 165
II. Adaptation des équations fondamentales du modèle de Polak .......................... 165
B. CONTRIBUTION THEORIQUE : CONSTRUCTION DU MODELE THEORIQUE ............................................................................................................. 166
I. Originalité de notre modèle théorique ................................................................ 166
II. Domaine d’application du modèle : spécifiquement aux PED .......................... 166
III. Hypothèses fondamentales du modèle de départ adaptées aux réalités des PED et les hypothèses additionnelles ............................................................................. 167
IV. Equations fondamentales du modèle ................................................................ 167
V. Variables macroéconomiques fondamentales ................................................... 169
VI. Explication du cycle d’endettement extérieur par rapport à ces équations fondamentales ......................................................................................................... 169
Partie II : Analyse pratique des sources de déficits extérieurs à Madagascar (1982-2011) .... 15
Chapitre 1 : Tests économétriques du modèle théorique ................................................... 173
SECTION I : EXPOSE METHODOLOGIQUE POUR LES ANALYSES EMPIRIQUES ........................................................................................................................................... 174
A- CHOIX THEORIQUE POUR LES TESTS ECONOMETRIQUES DU MODELE THEORIQUE : CAS DE MADAGASCAR .............................................................. 175
I. Explication du choix théorique ........................................................................... 175
II. Explication de la période d’analyse choisie ...................................................... 175
III. Définition des variables macroéconomiques et les sources des données ......... 176
B. MODELISATION ECONOMETRIQUE DU MODELE THEORIQUE ............. 182
I. Méthodologie d’estimation des données d’analyse ............................................ 182
II. Modélisation économétrique ............................................................................. 190
SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES DES DONNEES D’ANALYSE DU MODELE THEORIQUE ................................................ 194
A. SPECIFICATION DES LOGICIELS ECONOMETRIQUES : EVIEWS ET GRETL ....................................................................................................................... 195
I. Spécification du logiciel EViews ........................................................................ 195
II. Spécification du logiciel GRETL ...................................................................... 197
B. TESTS DE STATIONNARITE DES SERIES TEMPORELLES SUR EVIEWS 199
I. Calcul du nombre de retards des différentes séries temporelles malgaches durant le cadre d’analyse choisi ........................................................................................ 199
V
II. Tests de stationnarité des séries temporelles de Madagascar de 1982 à 2011... 207
C. TESTS DES RELATIONS DE LONGUE PERIODE ENTRE LES SERIES INTEGREES DE MEME ORDRE ............................................................................ 220
I. Tests de cointégrations des séries intégrées de même ordre pour voir leur relation de long terme .......................................................................................................... 220
II. Explication des problèmes extérieurs de Madagascar ....................................... 224
D. CONSTRUCTION DU MODELE A CORRECTION D’ERREUR VECTORIEL (MCEV) ...................................................................................................................... 225
Chapitre 2 : Validation théorique et enquêtes sur terrain pour recoupement des résultats empiriques ......................................................................................................................... 228
SECTION I : MODELE THEORIQUE NON VALIDE : TESTS DE NOUVELLES DONNEES MONETAIRES DU F. M. I. .......................................................................... 229
A. ENCHAINEMENT THEORIQUE ET METHODOLOGIE D’ESTIMATION ECONOMETRIQUE : COINTEGRATIONS DE JOHANSEN (1988) .................... 230
I. Rouage de la théorie du F. M. I. adaptée aux réalités des P. E. D. ..................... 230
II. Variables macroéconomiques et données d’analyse utilisées ........................... 233
III. Modélisation économétrique ............................................................................ 233
B. RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES DES NOUVELLES DONNEES MONETAIRES DU F. M. I. ................................................................... 236
I- Calculs des nombres de retards des séries de modèle monétaire du FMI .......... 236
II- Tests de stationnarité ......................................................................................... 245
III- Tests de cointégrations ..................................................................................... 259
C- APPORTS A LA SCIENCE ECONOMIQUE ...................................................... 271
D- DETECTION DES CHANGEMENTS STRUCTURELS ENTRE CES SERIES DE L’A. M. B. P. OU D’UNE RUPTURE STRUCTURELLE : TEST DE CHOW (1960) ......................................................................................................................... 271
I- But de l’application du test de Chow pour le cas de Madagascar ...................... 271
II- Les différentes étapes et la méthode économétrique du test de Chow .............. 272
III- Les résultats du test de Chow pour le cas de Madagascar ............................... 273
SECTION II : DISCUSSIONS SUR LES RESULTATS TROUVES : ENQUETES A LA B. C. M. ET AU M. F. B. .................................................................................................. 281
A. ENQUETE AUPRES DE LA B. C. M. POUR RECOUPEMENT DES RESULTATS DES TESTS ECONOMETRIQUES .................................................. 282
I. Structure et impacts des évènements socioéconomiques nationaux et internationaux sur la balance commerciale malgache ............................................ 282
II. Causes de l’importance des importations à Madagascar ................................... 287
III. Balance des paiements de Madagascar : flux compensatoire .......................... 287
IV. Politique monétaire appliquée par la B. C. M. depuis 1982 ............................ 288
V. Type de financement intérieur du solde global de l’Etat malgache émis par la B. C. M. aux systèmes bancaire et non bancaire – source de cette politique monétaire expansive et de l’inflation ...................................................................................... 289
VI
VI- Est-ce que l’émission des BTA, qui est différente de la planche à billet, est inflationniste ? ........................................................................................................ 291
VII- Parlez du lien entre ces souscriptions en BTA et les problèmes de surliquidité bancaire depuis quelques années à Madagascar ..................................................... 292
VIII. Structure des réserves de devises de la B. C. M. ........................................... 292
IX. Influences des devises étrangères apportées par les IDE sur les réserves de devises de l’autorité monétaire malgache .............................................................. 294
X. Politique de change appliquée à Madagascar : baisse ou stabilisation de cette dépréciation. Votre avis sur la rupture structurelle de 1994 ? ................................ 295
XI. Résolution des problèmes de balance des paiements de Madagascar par les financements octroyés par le FMI .......................................................................... 296
B. ENQUETE AU M. F. B. POUR RECOUPEMENT DES RESULTATS DES TESTS ECONOMETRIQUES .................................................................................. 297
I. Composantes des Opérations globales du Trésor (OGT).................................... 298
II. Genres de financements intérieur et extérieur habituels encourus par l’Etat malgaches ............................................................................................................... 300
III. Type de financement intérieur du solde global de l’Etat source de cette politique de crédit expansive et ainsi de l’inflation ............................................................... 304
IV- Quelles sont les conséquences de la suppression de certains Droits et taxes à l’importation ou DTI sur le budget de l’Etat et ainsi sur la balance des paiements ? ................................................................................................................................ 305
V. Effet d’éviction de ce financement intérieur du solde global de l’Etat malgache aux activités productives des agents privés ............................................................ 306
Chapitre 3 : Effets des difficultés de la balance des paiements sur l’économie et analyse de la pertinence de modèle du FMI ........................................................................................ 308
SECTION I : DEPRECIATION CUMULEE DE L’ARIARY : RENFORCEMENT DE LA PAUVRETE ...................................................................................................................... 309
A. ENQUETE A LA B. C. M. SUR LA DEPRECIATION CUMULEE DE L’ARIARY ................................................................................................................. 310
I. Dépréciation cumulée de l’Ariary face aux autres devises clés de l’économie .. 310
II- Es-ce que l’économie malgache a enregistré une « embellieéconomique » suite à l’application de cette politique de dévaluation depuis 1994 sous l’instigation des IFI ? ........................................................................................................................ 312
III. Quel pays dont 80% des recettes d’exportations constituent des produits primaires aurait un avantage à dévaluer encore sa propre monnaie ? .................... 313
IV. Est-ce que notre pays arrive à honorer régulièrement ses engagements extérieurs : service de la dette ? ............................................................................. 314
B- PAUVRETE A MADAGASCAR ......................................................................... 315
I. Principales caractéristiques de la pauvreté durant au moins ces trois décennies 315
II. Principaux facteurs renforçant cette pauvreté dans notre pays .......................... 317
SECTION II : PERTINENCE DE MODELE DU F. M. I. : ETUDES DE CAS DES DEFICITS EXTERIEURS GABONAIS ET DIAGNOSTIC ........................................... 320
VII
A. ANALYSE DES DEFICITS EXTERIEURS GABONAIS SUIVANT LA THEORIE FONDATRICE ........................................................................................ 321
I. Informations sur l’article ..................................................................................... 321
II. Explication du choix de cette étude de cas du Gabon comparé à celui de Madagascar ............................................................................................................. 321
III. La politique monétaire et l’évolution de ses réserves par rapport aux nôtres .. 322
IV. Résumé des résultats économétriques trouvés par Ekomie ............................. 323
B. DIAGNOSTIC : REMISE EN CAUSE DES CONDITIONNALITES DES P. A. S. DU F. M. I. FACE AUX REALITES ECONOMIQUES DES P. E. D. .................... 327
I. Situations générales des PED face à ces conditionnalités................................... 328
II. Refléxions personnelles face à l’impertinence de ces conditionnalités ............. 332
III. Autres refléxions personnelles face aux différentes analyses .......................... 333
Conclusion générale ............................................................................................................... 336
Table des matières ....................................................................................................................... I
Références bibliographiques ................................................................................................. VIII
Annexes ........................................................................................................................... XXVIII
VIII
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http://www.jourdan.ens.fr/~adirer/ (Direr A.)
www.awlonline.com/krugmnobstfeld(KRUGMAN ET OBSTFELD)
www.banque-centrale.mg (Banque centrale de Madagascar)
www.cepa-newschool (CEPA)
www.cip.dauphine.fr/bourbonnais (Pr. Régis Bourbonnais, Université Paris Dauphine)
www.eviews.com (EViews)
www.fmi.org (Fonds monétaire international)
www.insee.fr (INSEE)
www.jstor.org (JSTOR)
www.madagascar.gov.mg/MAP (Madagascar action plan)
www.men.mg (Ministère de l’éducation nationale)
www.mfb.gov.mg (Ministère des finances et du budget)
www.rfi.com (Radio France international)
www.worldbank.org (Banque mondiale)
XXVIII
Annexes ANNEXE I : Etat récapitulatif de la balance des paiements
ANNEXE II : Tableau récapitulatif de la Position extérieure globale (PEG)
ANNEXE III : Données utilisées pour les tests du modèle théorique
ANNEXE IV : Données utilisées pour les tests de modèle du FMIet pour le Test de
Chow
ANNEXE V : Données utilisées pour les tests des hypothèses fondamentales
ANNEXE VI : Statistiques utilisées pour la régression : Cas de Gabon (1985 :1 ;
1993 :4)
ANNEXE VII : Organigramme du FMI
ANNEXE VIII : Progresser plus vite vers les OMD : un programme en six points (base
des conditionnalités des PAS)
ANNEXE IX : Les pays bénéficiaires de l’IPPTE et de l’IADM
XXIX
ANNEXE I : Etat récapitulatif de la balance des paiements
Intitulé des séries Période
1) Compte des transactions courantes Biens Exportations, fàb Marchandises générales Biens exportés pour transformation Réparations de biens Biens fournis dans les ports par les transporteurs Or non monétaire Importations, fàb Marchandises générales Biens importés pour transformations Réparations de biens Biens fournis dans les ports par les transporteurs Or non monétaire Solde des biens Services Transports Voyages Communications Bâtiments et travaux publics Assurance Services financiers Informatique et information Redevances et droits de licence Autres services aux entreprises Services aux personnels, culturels relatifs aux loisirs Services fournis par les administrations publiques Solde des services Revenus Rémunérations des salariés Revenus des investissements Investissements directs Revenus des titres de participation Dividendes et bénéfices distribués Bénéfices réinvestis Revenus des titres de créances Investissements de portefeuille Revenus des titres de participation Revenus des titres de créances Autres investissements Solde des revenus Transferts courants Administrations publiques Autres secteurs Envois de fonds des travailleurs Autres transferts Solde des transferts Solde du compte des transactions courantes
2) Compte de capital Transferts de capital
XXX
Administrations publiques Remises de dettes Autres transferts Autres secteurs Transferts des migrants Remises de dettes Autres transferts Acquisitions et cessions d’actifs non financiers non produits Acquisition ou cession d’actifs non financiers incorporels Brevets Droits d’auteurs Acquisition de terrains par des administrations publiques ou par une organisation internationale ou cession de ces terrains Solde du compte de capital
3) Compte d’opérations financières et monétaires Avoirs (Crédit) ou engagements (Débit) financiers extérieurs, dont : Titres de participations Titres de créance (Crédit) ou d’engagements (Débit) Investissements directs à l’étranger (Crédit) ou dans le pays (Débit) Titres de participation Bénéfices réinvestis Autres investissements directs Investissements de portefeuille Titres de participation Titres de créances Obligations et autres titres d’emprunt Instruments du marché monétaire Produits financiers dérivés Autres investissements Crédits commerciaux Prêts (Crédit) ou utilisations des crédits et des prêts du FMI (Débit) Autres prêts Monnaie fiduciaire et dépôts Autres avoirs (Crédit) ou engagements (Débit) Avoirs de réserves Or monétaire DTS Position de réserve au FMI Devises Autres créances Solde du compte d’opérations financières 4) Compte erreurs et omissions nettes
Pour mémoire : Réserves en fin de période Variation des réserves au cours de la période Dont : variation non due à des transactions Transactions sur engagements constituant des réserves pour les autorités étrangères Opérations de financement exceptionnel Taux de change – unité de compte par rapport à la devise Moyenne sur la période Fin de période
Source : Guide pour l’établissement des statistiques de balance des paiements, 1995, FMI.
XXXI
ANNEXE II : Tableau récapitulatif de la Position extérieure globale (PEG)
Intitulé des séries Période
Avoirs financiers extérieurs Dont : titres de participations Titres de créances Investissements directs à l’étranger Investissements de portefeuille Autres investissements Avoirs de réserves
Engagements extérieurs Dont : titres de participations Titres de créances Investissements directs dans les pays Investissements de portefeuille Autres investissements Position extérieure globale nette Dont : titres de participation Titres de créances Source : Guide pour l’établissement des statistiques de balance des paiements, 1995, FMI.
XXXII
ANNEXE III : Données pour les tests du modèle théorique : en Milliards d’Ariary et en Ariary (pour e)
obs D A Y X Z R SD E 1982Q1 104.0500 201.1300 347.0900 18.18000 28.81000 -11.31000 20.57000 142.8200 1982Q2 111.5600 214.5200 345.5100 19.28000 29.11000 -12.33000 21.92000 146.6200 1982Q3 119.4200 228.8700 343.9300 20.44000 29.42000 -13.44700 23.32000 150.5200 1982Q4 127.8400 244.1000 342.3600 21.67000 29.72000 -14.66200 24.81000 154.5200 1983Q1 136.1700 256.2600 315.2400 22.56000 30.59000 -14.92000 26.29000 159.4900 1983Q2 145.0100 269.8700 322.1100 23.48000 31.48000 -15.19000 27.84000 163.7300 1983Q3 154.4200 284.2400 329.1200 24.45000 32.40000 -15.46000 29.48000 168.0900 1983Q4 164.4400 299.4000 336.2900 25.45000 33.35000 -15.74000 31.22000 172.5600 1984Q1 178.5800 319.2200 334.7400 28.26000 35.48000 -15.07000 33.75000 180.5900 1984Q2 194.0900 332.6900 336.1500 31.28000 37.74000 -14.41000 36.51000 185.3900 1984Q3 210.9500 343.5100 337.5700 34.68000 40.15000 -13.78000 39.48000 190.3200 1984Q4 229.2900 354.7000 339.0000 38.45000 42.71000 -13.17000 42.71000 195.3800 1985Q1 240.3100 367.7700 339.8400 37.91000 45.18000 -13.64000 43.42000 203.0600 1985Q2 251.9100 381.3400 340.8600 37.38000 47.70000 -14.14000 44.15000 208.4600 1985Q3 264.0900 395.4100 341.8800 36.85000 50.37000 -14.64000 44.91000 214.0100 1985Q4 276.8500 410.0000 342.9000 36.33000 53.18000 -15.17000 45.67000 219.7000 1986Q1 296.3700 420.7900 344.4500 37.78000 50.95000 -11.97000 47.90000 228.3400 1986Q2 317.2600 432.0300 346.1600 39.29000 48.81000 -9.440000 50.44000 234.4100 1986Q3 339.6300 443.7900 347.8700 40.87000 46.75000 -7.450000 53.01000 240.6400 1986Q4 363.5800 455.7000 349.6000 42.51000 44.78000 -5873.000 55.70000 247.0400 1987Q1 425.9500 484.2400 350.6600 47.68000 52.20000 96.63000 65.80000 256.7500 1987Q2 498.6600 514.5900 351.7000 53.47000 60.85000 74.68000 77.50000 263.5700 1987Q3 583.8500 546.8700 352.7500 59.96000 70.93000 57.19000 91.30000 270.5800 1987Q4 683.5700 581.2000 353.8000 67.25000 82.67000 22.59000 107.6000 277.7800 1988Q1 713.5600 615.6600 356.7500 69.57000 87.20000 33.05000 113.9300 288.7400 1988Q2 745.3200 652.4900 359.7400 71.97000 92.02000 40.13000 120.9000 296.4200 1988Q3 778.2400 691.8900 362.7600 74.45000 97.08000 48.72000 128.2100 304.2800 1988Q4 812.6100 734.1000 365.8000 77.02000 102.4100 59.15000 135.9000 312.3800 1989Q1 840.4600 757.3700 369.4000 82.47000 104.2000 62.90000 141.0400 321.6900 1989Q2 869.2800 781.3600 373.1300 88.30000 106.0100 67.09000 146.8500 331.2600 1989Q3 899.1100 806.1300 376.8900 94.55000 107.8600 71.45000 152.9000 341.1200 1989Q4 929.9500 831.7000 380.7000 101.2400 109.7400 76.09000 159.2000 351.2600 1990Q1 926.6200 885.9300 383.7100 98.86000 122.4100 63.03000 153.2400 358.0600 1990Q2 923.3700 930.4500 386.6500 96.55000 136.5300 52.01000 148.3000 364.7600 1990Q3 920.1900 976.9900 389.6100 94.28000 152.3000 42.91000 143.6000 371.5800 1990Q4 916.9700 1026.000 392.6000 92.07000 169.8800 35.41000 139.0100 378.5400 1991Q1 964.9600 1032.610 386.3000 96.65000 166.6000 22.14000 143.7000 395.7200 1991Q2 1015.450 1040.050 380.0700 101.4600 163.3800 13.85000 148.4500 413.6700 1991Q3 1068.580 1048.330 373.9300 106.5100 160.2300 8.660000 153.3600 432.4400 1991Q4 1124.480 1057.400 367.9000 111.8100 157.1400 5.417000 158.4200 452.0600 1992Q1 1130.101 1096.030 368.9000 25.64954 37.20418 7.490000 152.1500 458.8100 1992Q2 1135.660 1136.150 369.9900 23.75896 39.44758 10.58000 146.8600 465.6500 1992Q3 1141.210 1177.850 371.3900 26.08124 40.58628 14.93000 141.7500 472.5900 1992Q4 1146.890 1220.900 372.2000 27.87464 49.51664 21.07000 136.8200 479.6400 1993Q1 1225.840 1265.680 374.1200 21.88236 44.69416 144.0736 139.7200 461.9600 1993Q2 1309.060 1312.100 376.0700 21.12160 44.31720 170.4874 142.8500 453.2600 1993Q3 1417.750 1360.190 378.0300 22.58354 42.11432 186.1510 148.1100 441.2200 1993Q4 1502.050 1410.960 380.0000 34.21146 48.01192 206.9110 150.2900 441.0900 1994Q1 1526.950 1531.840 379.9300 22.45382 40.33222 199.4680 149.6400 437.6800 1994Q2 2339.370 1664.230 379.8700 45.16768 53.63646 248.4136 224.6400 671.2100 1994Q3 3156.290 1808.100 379.8200 86.57454 79.56094 371.1364 296.9800 902.0200 1994Q4 3246.840 1964.100 379.7600 95.14384 108.1944 440.2108 299.3500 923.9500 1995Q1 3643.890 2165.380 381.3900 66.43712 103.1772 454.8560 333.0800 1037.350 1995Q2 3933.050 2386.840 385.0200 66.81852 121.8676 374.9200 357.0200 1108.950 1995Q3 4204.720 2631.040 384.6600 75.10920 126.1933 363.4200 379.1200 1243.680 1995Q4 3700.980 2900.000 386.3000 105.5140 115.5402 352.2814 331.5000 1063.290 1996Q1 3546.020 3022.670 388.3500 69.66302 86.07168 391.4162 303.2000 997.9300 1996Q2 3565.520 3150.770 390.3900 52.30186 121.3102 427.6574 289.9000 990.1100
XXXIII
1996Q3 3658.730 3284.470 392.4400 45.67620 108.0512 504.5912 282.9000 1017.370 1996Q4 3839.510 3424.000 394.5000 75.49930 95.78862 653.2846 282.4200 1047.310 1997Q1 4134.640 3541.040 398.1000 44.64952 109.1238 754.7046 283.6000 1119.310 1997Q2 4253.120 3662.120 401.7400 49.44936 117.0226 870.6458 273.2300 1145.670 1997Q3 4394.990 3787.320 405.4000 66.62184 125.3043 998.4596 264.4000 1167.240 1997Q4 4202.710 3917.000 409.1000 67.08844 126.9820 977.8696 236.8000 1168.410 1998Q1 3836.700 4032.480 413.0500 43.44020 141.2672 881.9800 245.9400 1181.800 1998Q2 4091.150 4151.990 417.0600 51.61280 126.3164 795.5100 249.9000 1210.770 1998Q3 4360.480 4275.770 421.1100 66.54200 144.1644 717.5100 253.8000 1234.010 1998Q4 4618.030 4404.000 425.2000 100.4042 146.3158 647.1500 256.1000 1255.890 1999Q1 4778.800 4554.550 4306.000 55.88608 100.2596 741.3100 276.2500 1276.930 1999Q2 5165.990 4707.750 435.0000 53.88382 63.67030 814.9056 311.4000 1363.040 1999Q3 5221.890 4862.680 440.0200 89.53084 154.8152 826.3224 328.2100 1387.720 1999Q4 5010.170 5030.000 445.1000 77.80130 156.3453 968.9406 328.3600 1327.000 2000Q1 5264.990 5176.530 450.2900 117.3325 143.1094 1102.095 347.3100 1335.810 2000Q2 5382.570 5328.080 455.5300 105.2161 172.4015 1091.361 357.3000 1300.650 2000Q3 5154.610 5484.840 460.8300 106.7500 198.0300 1184.461 344.3000 1209.880 2000Q4 5120.140 5687.000 466.2000 118.6200 214.2700 1193.267 344.1300 1159.400 2001Q1 5155.450 5824.460 473.0700 227.5914 307.4707 1291.846 346.2700 1215.890 2001Q2 5289.330 6008.290 480.0400 182.1892 274.3729 1422.065 355.4300 1190.240 2001Q3 5176.620 6198.710 487.1200 101.5274 211.6522 1406.985 348.0200 1157.620 2001Q4 5233.450 6396.000 493.3000 74.49174 259.5165 1476.760 351.9000 1158.970 2002Q1 5623.450 6424.200 477.9000 61.74040 154.9805 1654.516 372.7000 1207.790 2002Q2 5868.160 6459.580 461.9300 63.85980 72.07728 1592.989 384.0600 1222.800 2002Q3 6248.890 6501.610 446.5100 43.66516 112.4225 1462.269 403.7000 1336.450 2002Q4 6314.680 6550.000 431.6000 70.50168 189.1326 1484.016 403.0100 1328.130 2003Q1 5492.140 6824.720 441.8100 189.0538 252.3446 1539.900 402.9000 1364.900 2003Q2 5492.100 7112.270 452.2600 131.2250 224.5580 1536.957 405.9000 1403.070 2003Q3 5437.350 7413.470 462.9500 62.51912 245.5489 1632.784 407.8000 1380.560 2003Q4 5591.170 7729.000 473.9000 116.7767 311.7489 1613.208 425.6400 1447.400 2004Q1 6059.710 8146.980 479.8500 142.7711 431.3442 2028.095 505.1000 1731.370 2004Q2 8080.330 8598.230 486.1000 315.2509 680.2737 2575.656 737.9000 2320.320 2004Q3 7744.430 9087.480 492.4000 166.7938 621.7222 2855.754 773.2400 2448.230 2004Q4 6960.720 9619.000 498.8000 183.3214 546.4441 2962.053 760.6400 2582.880 2005Q1 6788.730 10131.58 504.4000 155.0068 532.2901 2964.927 740.9000 2724.940 2005Q2 7088.600 10671.99 510.1000 152.7187 600.9911 2795.777 772.4000 2479.700 2005Q3 7244.860 11241.17 515.8700 147.1816 792.6749 2964.777 788.2000 2468.600 2005Q4 7618.260 11842.00 521.7000 226.3886 599.9650 3059.297 827.5000 2540.130 2006Q1 6289.620 12278.22 527.6200 198.0082 563.2923 3792.768 852.9000 2606.430 2006Q2 5227.040 12734.28 533.8400 268.1603 531.0333 4358.673 885.3000 2729.340 2006Q3 4207.810 13211.43 540.1300 210.6422 592.2885 4784.848 890.1000 2733.100 2006Q4 3321.400 13711.00 546.5000 257.1050 732.0059 4887.557 877.4300 2678.200 2007Q1 3308.140 14410.52 489.2800 229.4200 584.3900 5094.941 864.7000 2632.340 2007Q2 3153.890 15148.77 496.8100 203.0900 721.9100 5126.735 815.7000 2499.870 2007Q3 3233.170 15928.42 573.2800 202.2400 919.0580 5299.840 827.3200 2522.040 2007Q4 3315.170 16752.00 582.1000 261.2300 950.8100 5649.360 839.3000 2598.670 2008Q1 3478.800 17682.41 592.3300 187.2400 1148.320 5758.570 855.1000 2660.670 2008Q2 3374.440 18688.88 602.5800 229.6400 1065.130 5369.170 807.3000 2548.140 2008Q3 3388.180 19779.73 612.9000 194.8000 1060.720 5788.300 788.1000 2418.740 2008Q4 3760.730 20964.00 623.6000 166.4000 1360.100 6409.140 850.4000 2388.870 2009Q1 3997.870 20964.67 615.0700 118.9400 984.7900 6069.125 909.2400 2519.870 2009Q2 4192.130 21013.69 609.3000 476.6700 1654.050 5872.950 959.2300 2699.540 2009Q3 4221.810 21084.37 603.5600 613.2400 1233.570 5722.530 971.9200 2760.800 2009Q4 4392.350 21624.35 597.9000 544.4200 1282.970 5978.520 1017.360 2906.170 2010Q1 4502.820 21040.76 574.9000 448.9800 1399.140 6096.470 1068.350 2913.870 2010Q2 4287.540 20942.13 583.3400 552.9900 1309.060 5936.850 1041.330 2689.700 2010Q3 4316.930 20903.55 592.4100 568.2400 1423.710 6292.880 1073.870 2728.430 2010Q4 4222.600 20920.00 601.1000 667.7300 1135.550 6689.020 1075.560 2770.670 2011Q1 4128.270 20936.45 601.8500 524.0700 1456.870 6733.130 1090.400 2786.070 2011Q2 4034.340 20952.90 602.6100 794.0500 1450.950 6738.200 1083.300 2818.740 2011Q3 3941.900 20969.35 603.5600 691.4800 1394.370 7038.880 1102.150 2797.540 2011Q4 4316.930 20985.80 604.1100 588.9100 1337.790 7339.560 1121.100 2818.740
XXXIV
ANNEXE IV : Données utilisées pour les tests de modèle du FMI et pour le Test de Chow (en Milliards d’Ariary, en Ariary pour e et unité pour P)
Obs lnB lnFi lnF lnCI lnM3 lnP lnX lnZ lnR lne 1982Q1 5.958373 6.059801 8.364252 4.203946 3.897112 3.215269 2.900322 3.360723 1.691939 4.961585 1982Q2 5.958373 6.059333 8.364289 4.266475 3.922567 3.255786 2.959068 3.371082 1.483875 4.987844 1982Q3 5.957675 6.058843 8.364329 4.329021 3.948162 3.296207 3.017494 3.381675 1.191799 5.014096 1982Q4 5.956977 6.058422 8.364371 4.391457 3.973682 3.336837 3.075929 3.391820 0.731406 5.040324 1983Q1 5.956977 6.062622 8.364683 4.517322 3.969726 3.418054 3.116178 3.420673 0.598837 5.071981 1983Q2 5.956977 6.061993 8.364750 4.643236 3.965943 3.499231 3.561490 3.449352 0.438255 5.098219 1983Q3 5.957002 6.061410 8.364823 4.769073 3.961955 3.580737 3.196630 3.478158 0.246860 5.124500 1983Q4 5.957028 6.060851 8.364899 4.894925 3.958143 3.662022 3.236716 3.507058 0.000000 5.150745 1984Q1 5.957856 6.065342 8.365114 4.977216 4.001681 3.717953 3.341447 3.568969 0.512824 5.196229 1984Q2 5.958657 6.064669 8.365211 5.059552 4.044979 3.774139 3.442979 3.630721 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8.502315 4.488861 4.587312 8.180340 7.916017 6.480964 5.549485 6.595789 8.497867 7.892900 2007Q1 5.850160 6.070899 8.374027 8.196806 7.962614 6.522828 5.435554 6.370569 8.539284 7.875628 2007Q2 5.619676 6.130770 8.384308 8.266762 8.009211 6.520135 5.313649 6.581900 8.545484 7.823994 2007Q3 4.988730 6.228748 8.402803 8.341479 8.055809 6.520533 5.309455 6.823349 8.578586 7.832823 2007Q4 4.270676 6.146693 8.428301 8.396527 8.102406 6.559389 5.565401 6.857314 8.642256 7.862755 2008Q1 6.167349 5.689717 8.375786 8.454541 8.132567 6.595002 5.232391 7.046055 8.661347 7.886333 2008Q2 6.364820 4.868918 8.389860 8.467200 8.162728 6.594919 5.436513 6.970852 8.591542 7.843119 2008Q3 6.339389 0.000000 8.421996 8.383003 8.192889 6.624065 5.271973 6.966703 8.666482 7.791002 2008Q4 5.573484 3.681351 8.457524 8.454025 8.223051 6.657793 5.114395 7.215314 8.768089 7.778576 2009Q1 5.732014 6.210861 8.367769 8.582357 8.247310 6.692295 4.778619 6.892428 8.713724 7.831963 2009Q2 5.693732 6.169715 8.375256 8.619295 8.271569 6.692791 6.166824 7.410982 8.680959 7.900837 2009Q3 5.384587 6.278690 8.413977 8.660871 8.295828 6.702452 6.418756 7.117668 8.655087 7.923276 2009Q4 3.875152 6.485459 8.391560 8.730673 8.320087 6.737240 6.299721 7.156933 8.698724 7.974591 2010Q1 6.006772 6.029675 8.364434 8.773248 8.342497 6.771019 6.106978 7.243613 8.718207 7.977237 2010Q2 6.134980 5.762869 8.374112 8.790697 8.364906 6.782271 6.315340 7.177065 8.691750 7.897185 2010Q3 6.215907 5.341377 8.390262 8.717784 8.387315 6.797907 6.342544 7.261021 8.749831 7.911482 2010Q4 5.949548 5.754190 8.392616 8.742496 8.409724 6.830118 6.503884 7.034872 8.810722 7.926844 2011Q1 6.023883 6.018982 8.365740 8.766838 8.431423 6.881545 6.261625 7.284046 8.817279 7.932387 2011Q2 5.956174 6.012296 8.372302 8.803819 8.453832 6.878738 6.677146 7.279974 8.818029 7.944045 2011Q3 5.950486 6.005565 8.379016 8.816099 8.476241 6.885745 6.538834 7.240198 8.861580 7.936496 2011Q4 5.944766 5.998539 8.385685 8.828229 8.498650 6.892703 6.378273 7.198774 8.903312 7.944045
XXXVI
ANNEXE V : Données pour les tests des hypothèses fondamentales
Tests de la petite économie ouverte et de l’ajustement automatique de la balance commerciale par la dévaluation (BC en Milliards d’Ariary) et P en unité
Obs P* P TC Réel BC i (%) i* (%) 1982Q1 50.82000 24.91000 28.70000 -11.16000 12.50000 15.19000 1982Q2 52.25000 25.94000 30.76000 -10.01000 12.50000 15.08000 1982Q3 53.76000 27.01000 33.16000 -8.980000 12.50000 14.97000 1982Q4 55.28000 28.13000 35.80000 -8.050000 12.50000 14.87000 1983Q1 57.76000 30.51000 39.11000 -9.140000 13.00000 12.52000 1983Q2 59.10000 33.09000 43.67000 -8.710000 13.00000 12.53000 1983Q3 60.47000 35.90000 48.76000 -8.290000 13.00000 12.53000 1983Q4 61.87000 38.94000 54.45000 -7.898000 13.00000 12.54000 1984Q1 64.27000 41.18000 59.64000 -6.770000 13.00000 11.71000 1984Q2 65.43000 43.56000 66.67000 -5.800000 13.00000 11.72000 1984Q3 66.61000 46.07000 74.51000 -4.960000 13.00000 11.73000 1984Q4 67.81000 48.73000 83.29000 -4.250000 13.00000 11.74000 1985Q1 69.81000 48.37000 83.14000 -6.001000 11.50000 9.910000 1985Q2 70.80000 48.01000 84.24000 -8.470000 11.50000 9.920000 1985Q3 71.81000 47.65000 85.35000 -11.95000 11.50000 9.930000 1985Q4 72.83000 47.29000 86.46000 -16.86000 11.50000 9.940000 1986Q1 75.52000 49.52000 87.77000 -10.22000 11.50000 7.710000 1986Q2 76.03000 51.86000 91.76000 -6.190000 11.50000 7.720000 1986Q3 76.53000 54.31000 95.97000 -3.750000 11.50000 7.730000 1986Q4 77.05000 56.87000 100.3400 -2.270000 11.50000 7.740000 1987Q1 77.33000 61.94000 122.0900 -3.670000 11.50000 7.950000 1987Q2 77.93000 67.45000 147.9300 -5.920000 11.50000 7.960000 1987Q3 78.52000 73.46000 179.3000 -9.560000 11.50000 7.970000 1987Q4 79.13000 80.01000 217.3000 -15.43000 11.50000 7.980000 1988Q1 79.97000 83.98000 241.7100 -1747.000 11.50000 7.490000 1988Q2 80.50000 88.22000 270.1700 -19.79000 11.50000 7.500000 1988Q3 81.03000 92.63000 301.8500 -22.42000 11.50000 7.510000 1988Q4 81.58000 97.27000 337.2100 -25.40000 11.50000 7.520000 1989Q1 82.30000 95.07000 337.6300 -19.32000 11.50000 9.040000 1989Q2 83.03000 92.91000 337.8300 -14.69000 11.50000 9.050000 1989Q3 83.77000 90.81000 338.1500 -11.17000 11.50000 9.060000 1989Q4 84.52000 88.78000 338.5200 -8.500000 11.50000 9.070000 1990Q1 85.10000 84.01000 312.5700 -14.78000 12.00000 9.930000 1990Q2 85.85000 79.53000 288.2000 -25.71000 12.00000 9.940000 1990Q3 86.50000 75.29000 266.0500 -44.73000 12.00000 9.950000 1990Q4 87.40000 71.28000 244.9300 -77.81000 12.00000 9.960000 1991Q1 88.00000 72.62000 260.9100 -67.97000 12.00000 9.460000 1991Q2 88.67000 73.99000 277.7500 -59.38000 12.00000 9.470000 1991Q3 89.30000 75.38000 295.8100 -51.88000 12.00000 9.480000 1991Q4 90.05000 76.80000 316.6400 -45.32000 12.00000 9.490000 1992Q1 90.47000 78.44000 328.7000 -11.55464 12.00000 10.32000 1992Q2 91.67000 80.12000 330.0400 -15.68866 12.00000 10.33000 1992Q3 91.17000 81.84000 337.6400 -14.50504 12.00000 10.34000 1992Q4 91.65000 83.59000 341.7100 -2164196. 12.00000 10.35000 1993Q1 92.37000 100.0000 414.6000 -22.81176 12.00000 8.720000 1993Q2 92.95000 100.0000 403.7400 -23.19558 12.00000 8.730000 1993Q3 93.20000 100.0000 413.4900 -19.53064 12.00000 8.740000 1993Q4 93.55000 100.0000 414.1400 -13.80046 12.00000 8.750000 1994Q1 93.97000 119.7000 495.9000 -17.87438 13.15000 5.670000 1994Q2 94.50000 122.7400 749.3700 -84.68780 14.66000 5.680000 1994Q3 94.75000 140.8400 1097.450 7.013620 16.16000 5.690000 1994Q4 95.10000 164.5400 1334.580 -13.05060 18.24000 5.700000 1995Q1 95.60000 178.1000 1594.070 -36.74012 24.75000 6.320000 1995Q2 96.10000 193.9000 1697.200 -55.04908 33.00000 6.330000 1995Q3 96.40000 213.6400 2049.920 -51.08408 33.00000 6.340000
XXXVII
1995Q4 96.95000 227.7400 1967.200 -10.02600 33.00000 6.350000 1996Q1 97.63000 239.3400 1946.540 -16.40866 31.50000 3.690000 1996Q2 98.40000 244.7700 1991.120 -690083.0 30.00000 3.690000 1996Q3 98.17000 242.7400 1994.690 -62.37498 25.34000 3.700000 1996Q4 98.60000 249.0700 2139.160 -20.28930 18.25000 3.730000 1997Q1 99.07000 259.8700 2506.420 -64.47434 16.00000 3.230000 1997Q2 99.25000 255.1000 2583.950 -67.57328 13.34000 3.230000 1997Q3 99.40000 255.5700 2757.250 -58.67850 11.00000 3.230000 1997Q4 99.70000 267.3400 2809.600 -59.89360 10.50000 3.240000 1998Q1 99.77000 272.8400 2906.810 -97.82700 8.750000 3.340000 1998Q2 100.2500 273.2700 2996.160 -74.70360 9.000000 3.340000 1998Q3 100.0000 273.0000 2944.600 -776224.0 9.250000 3.340000 1998Q4 99.95000 281.8700 2996.650 -45.91160 10.00000 3.350000 1999Q1 100.0300 290.2700 3299.060 -44.37344 10.50000 2.730000 1999Q2 100.6000 296.0000 3792.680 -97.86460 12.00000 2.730000 1999Q3 100.5500 304.2700 4004.920 -65.28438 14.25000 2.730000 1999Q4 100.5500 319.9000 4063.160 -7854398. 15.00000 2.740000 2000Q1 101.5500 332.2700 4423.790 -25.77688 15.00000 4.090000 2000Q2 102.0500 333.9000 4555.270 -67.18536 15.00000 4.110000 2000Q3 102.4300 336.1400 4383.900 -84.37000 15.00000 4.110000 2000Q4 102.8700 351.6700 4559.640 -86.41000 12.75000 4.120000 2001Q1 102.8300 365.2700 4672.950 -79.87924 12.00000 4.380000 2001Q2 104.0500 356.5400 4662.470 -9218376. 11.62500 4.380000 2001Q3 104.3000 357.9700 4463.640 -110.1248 10.50000 4.380000 2001Q4 104.0300 368.1400 4579.310 -185.0248 9.375000 4.390000 2002Q1 105.0300 383.6000 5027.520 -93.24014 11.50000 3.270000 2002Q2 105.8500 447.2000 5925.520 -8.217900 12.46500 3.270000 2002Q3 106.0500 425.6700 5451.410 -68.75736 10.87500 3.280000 2002Q4 106.6000 422.1700 5261.080 -118.6309 11.87500 3.290000 2003Q1 107.5300 424.1700 5016.350 -63.29078 10.08000 2.310000 2003Q2 107.9000 414.1700 4744.910 -113.3330 10.99000 2.310000 2003Q3 108.1000 406.4400 4616.080 -183.0298 10.49000 2.310000 2003Q4 108.9250 413.2700 4617.900 -194.9722 9.375000 2.320000 2004Q1 109.3500 426.1000 5397.570 -288.5731 10.50500 2.040000 2004Q2 110.4000 455.9400 8390.470 -365.0228 12.51000 2.040000 2004Q3 110.6000 489.9400 9249.350 -454.9284 14.00500 2.040000 2004Q4 111.2000 522.6400 9261.360 -363.1227 14.47500 2.050000 2005Q1 111.3300 550.7400 9277.270 -377.2833 13.41500 2.080000 2005Q2 112.3500 540.6000 9486.200 -448.2724 17.00000 2.080000 2005Q3 112.4000 565.4000 10193.30 -645.4933 17.00000 2.080000 2005Q4 112.9750 588.9700 11150.31 -373.5765 17.00000 2.090000 2006Q1 113.3300 602.5000 11533.41 -373.2278 17.00000 2.830000 2006Q2 114.4900 606.8400 11530.10 -289.1328 17.00000 2.830000 2006Q3 114.6300 625.8000 11714.02 -381.6463 15.37500 2.830000 2006Q4 114.5100 652.6000 11846.65 -474901.0 15.37500 2.840000 2007Q1 114.6400 680.5000 11936.05 -354.9800 9.000000 3.850000 2007Q2 115.8400 678.6700 10858.13 -518.8200 12.00000 3.850000 2007Q3 116.0900 678.9400 10741.16 -716.8200 12.00000 3.850000 2007Q4 117.1900 705.8400 10810.15 -689.5800 12.00000 3.860000 2008Q1 118.0200 731.4300 11019.35 -961.0800 12.00000 3.860000 2008Q2 119.6700 731.3700 9967.900 -835.4800 12.00000 3.860000 2008Q3 119.8700 753.0000 10109.94 -865.9200 12.00000 3.860000 2008Q4 119.4400 778.8300 11835.03 -119.3700 12.00000 3.860000 2009Q1 118.7600 806.1700 13137.53 -865.8600 10.00000 0.700000 2009Q2 119.4200 806.5700 13429.57 -1177.390 10.00000 0.700000 2009Q3 119.3600 814.4000 9215.700 -620.3200 9.670000 0.700000 2009Q4 119.6900 843.2300 13854.01 -738.5500 9.500000 0.710000 2010Q1 120.3300 872.2000 15262.01 -950.1500 9.500000 0.420000 2010Q2 121.3400 882.0700 15322.96 -756.0700 9.500000 0.420000 2010Q3 121.1960 895.9700 15614.20 -855.4700 9.500000 0.420000 2010Q4 121.6700 925.3000 15484.53 -467.8100 9.500000 0.430000 2011Q1 122.5000 974.1300 16215.09 -932.7900 9.500000 0.430000
XXXVIII
2011Q2 123.8600 971.4000 15368.84 -656.8900 9.500000 0.410000 2011Q3 123.4600 978.2300 15687.89 -702.8900 9.500000 0.410000 2011Q4 124.6400 985.0600 15808.30 -748.8900 9.500000 0.420000
Tests de la stationnarité de V (en Milliards d’Ariary)
Obs V M2 M3 1982 83.29790 42.33000 53.18000 1983 87.22981 40.25000 52.37000 1984 34.75497 48.77000 62.28000 1985 35.29533 48.59000 70.37100 1986 23.15508 75.49100 87.71100 1987 19.82006 89.25300 103.53200 1988 16.80464 108.8390 124.84800 1989 13.15226 144.7660 162.60000 1990 12.98495 151.1750 163.10700 1991 9.309413 197.5420 205.0040 1992 7.792382 238.8230 246.1100 1993 6.349206 299.2500 311.0260 1994 4.410223 414.0380 465.6080 1995 5.643270 477.5600 544.6800 1996 5.733252 565.8220 671.9470 1997 5.414136 666.7730 769.2300 1998 5.707608 712.9080 833.8120 1999 5.541519 843.8120 996.8650 2000 5.348824 981.2250 1183.368 2001 4.654957 1282.203 1471.532 2002 4.404061 1364.286 1575.598 2003 4.667573 1452.275 1705.189 2004 4.704962 1733.404 2111.825 2005 5.566080 1813.700 2177.309 2006 5.206564 2262.682 2737.621 2007 4.446317 2813.837 3302.403 2008 4.227875 3169.322 3725.851 2009 3.685379 3501.322 4105.519 2010 3.421852 3793.595 4490.523 2011 3.20E+09 4085.670 4875.527
XXXIX
Annexe VI : Statistiques utilisées pour la régression : Cas de Gabon (1985 :1 ; 1993 :4)
Années TCER CI R IPC
1985 :1 1985 :2 1985 :3 1985 :4 1986 :1 1986 :2 1986 :3 1986 :4 1987 :1 1987 :2 1987 :3 1987 :4 1988 :1 1988 :2 1988 :3 1988 :4 1989 :1 1989 :2 1989 :3 1989 :4 1990 :1 1990 :2 1990 :3 1990 :4 1991 :1 1991 :2 1991 :3 1991 :4 1992 :1 1992 :2 1992 :3 1992 :4 1993 :1 1993 :2 1993 :3 1993 :4
95,4 99,8 101,8 103,0 107,3 108,2 110,0 110,1 109,6 107,4 105,5 106,1 99,3 92,8 88,8 88,4 91,8 94,9 93,0 96,0 98,9 101,8 101,6 104,8 115,4 108,0 102,1 94,5 86,9 85,8 91,6 89,7 85,2 86,1 83,7 87,3
219,19 229,18 271,79 313,4 335,23 311,95 377,75 370,17 384,43 376,03 383,79 396,59 374,05 387,55 386,17 391,81 406,42 369,16 390,66 378,56 371,52 383,26 371,12 304,3 258,14 254,46 267,53 308,4 305,09 322,36 310,11 349,17 337,6 336,61 340,78 352,76
118,65 131,47 108,41 74,37 88,83 81,74 34,25 39,71 8,15 17,84 5,36 4,87 5,22 5,23 11,75 21,49 20,48 14,16 2,4 11,45 25,29 3,33 22,83 71,47 110,77 129,42 116,6 85,99 65,52 59,52 34,07 20,78 19,77 13,05 18,4 1,7
169,0 177,8 176,3 180,9 104,0 105,9 107,2 108,1 106,7 105,3 103,9 105,4 99,3 93,9 92,7 94,2 99,4 101,9 99,7 105,6 109,9 111,6 109,9 111,6 124,9 124,4 118,7 106,7 99,1 99,6 103,4 101,0 98,8 101,9 101,6 102,2
Sources : BEAC ou Banque des Etats de l’Afrique centrale, Etudes et Statistiques, N°73 Juin-Juillet 1980, N°66 Novembre 1989, N°204 Août-Septembre 1993, N°209 Mars 1994. Statistiques financières internationales (SFI), Annuaire 1993 et 1994 (Mars) Fonds monétaire international, In J. J. Ekomie, (2000).
XL
ANNEXE VII :Organigramme du FMI
Source : Fonds monétaire international, « Rapport annuel 2010 », 30 Avril 2010. *Nom officiel : Comité ministériel conjoint des Conseils des gouverneurs du Fonds et de la Banque sur les transferts de ressources réelles aux Pays en développement, attaché au bureau du Directeur général.
Conseil des Gouverneurs Comité monétaire et Comité monétaire et Comité monétaire et Comité monétaire et
financier internationalfinancier internationalfinancier internationalfinancier international
Comité de
développement
Conseil d’administration Bureau d’évaluation
indépendant
Directeur Général
Directeurs généraux adjoints
Bureau de placement Caisse de retraite du personnel
Bureau du budget et de
la planification
Bureau de la vérification et de l’inspection
interne
Bureau de gestion de l’assistance technique
DEPARTEMENTS GEOGRAPHIQUES
DEPARTEMENTS FONCTIONNELS ET
SERVICES SPECIAUX
INFORMATIONS ET LIAISONS
SERVICES DE SOUTIEN
Département Afrique
Département Asie Pacifique
Département Europe
Bureaux européens du
FMI
Département Moyen-Orient et
Asie Centrale
Département Hémisphère occidental
Dépt des finances
publiques
Dépt financier
Instituts du FMI
Institut multilatéral d’Afrique
Institut multilatéral de Vienne
Institut multilatéral
de Singapour
Dépt juridique
Dépt des marchés de capitaux internationaux
Dépt de l’élaborati-on et de l’examen des politiques
Dépt des études
Dépt des Statistiques
Département des relations
extérieures
Bureau régional Asie-
Pacifique*
Bureau du FMI aux Nations
Unies*
Département des ressources humaines
Département du Secrétariat
Département de la technologie et
des services généraux
XLI
ANNEXE VIII : Progresser plus vite vers les OMD : un programme en six points
Les 6 points du programme pour
progresser aux OMD
Stratégies
Poursuivre et accélérer le rythme de
la croissance
Une croissance forte et solidaire doit être au cœur de la
stratégie choisie pour réaliser les OMD, choix de bonnes
politiques macroéconomiques, etc.
Améliorer les résultats sur le front du
développement humain
Non seulement augmenter les dépenses publiques dans les
secteurs de l’éducation et de la santé mais il faut une équité
et qualité de ces dépenses…
Intégrer le développement et
l’environnement durable
L’environnement durable doit être intégré dans les travaux
fondamentaux sur le développement, le développement est
le seul recours des pays pauvres pour faire face au
changement climatique…
Augmenter l’aide et en accroître
l’efficacité
Les bailleurs de fonds doivent fournir l’aide à un rythme
plus rapide conformément à leurs engagements, une
augmentation des ressources et une intensification de
l’innovation…
Mettre le commerce au service d’une
croissance forte, solidaire et durable
Il faut conclure rapidement le cycle de négociation de
Doha, l’aide au commerce, etc.
Mobiliser l’appui des Institutions
financières internationales en faveur
d’un développement solidaire et
durable
L’adaptation par plusieurs IFI de leur stratégie à une
meilleure différenciation des clients et aux changements
mondiaux est importante et opportune…
Source : Fonds monétaire international, Fiche technique “Le FMI est les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)”, Mars 2010.
XLII
ANNEXE IX : Les pays bénéficiaires de l’IPPTE et de l’IADM
Pays bénéficiaires de l’IPPTE
30 Pays ayant dépassé le point d'achèvement de l’IPPTE des deux institutions Afghanistan Gambie Mozambique RPB de CongoMalawi Bénin Ghana Nicaragua Rpb démocratique du Congo Bolivie Guyana Niger Mali Ouganda Burkina Faso Haiti Rwanda Libéria Zambie Burundi Honduras Sao tomé et principe EthiopieCameroun Madagascar Sénégal TanzanieRpq Centrafricaine Sierra Leone Mauritanie 6 Pays en phase intérimaire (entre les points de décision et d’achèvement) Tchad Guinée-BissauComores Côte d’IvoireGuinée Togo 4 Pays n’ayant pas atteint le point de décision Rpbq Kirghize SomalieErythrée Soudan
Source : Fonds monétaire international, Fiche technique “Allègement de la dette au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE)”, Février 2010.
Pays bénéficiaires de l’IADM
Admissibilité au titre du compte de fiducie IADM-I Admissibilité à l’IADM-II Pays ayant bénéficié de l’IADM au 19 février 2010 28 PPTE ayant atteint le point d’achèvement de l’IPPTE : Afghanistan, Burkina Faso, Burundi, Ethiopie, Gambie, Ghana, Madagascar , Malawi, Mali, Mozambique, Niger, Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Sierra Leone, Sao tomé et principe
Bénin, Bolivie, Cameroun, Guyana, Haïti, Honduras, Mauritanie, Nicaragua, Rpq centrafricaine, Rpq Dmq de Congo, Sénégal, Zambie
2 pays n’ayant pas le statut de PPTE, dont le revenu par habitant est inférieur Cambodge, Tadjikistan à 380 dollars et qui ont des arriérés de paiement envers le FMI Pays qui seront admis à bénéficier de l’IADM lorsqu’ils atteindront le point d’achèvement de l’Initiative PPTE renforcée 7 pays qui ont atteint le point de décision au titre de l’Initiative PPTE renforcée : Guinée-Bissau, République démocratique du Congo, Tchad et Togo, Libéria*
Côte d’ivoire, Guinée
5 autres pays pourraient postuler au bénéfice de l’allègement de la dette au titre de l’initiative PPTE. Ils satisfont aux critères relatifs au revenu et à l’endettement sur la base des données de la fin 2004 : Erythrée.
Comores, République kirghize, Soudan
Source : Fonds monétaire international, Fiche technique “Initiative d’allègement de la dette multilatérale”, Mars 2010. *Le Libéria n’a pas de dette éligible au titre de l’IADM envers le FMI, mais devrait recevoir de l’institution un allègement de dette supplémentaire au-delà de l’initiative PPTE destiné à couvrir pleinement l’encours de sa dette au point d’achèvement. Des données précises sur le revenu par habitant de la Somalie ne sont pas disponibles à ce stade.