LE FIL D'ALLIANCES N°37 - septembre 2015

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Le Fil d’Alliances n°37 - p. 1 Le journal international de la Fondation Alliance française - n° 37 (septembre 2015) États généraux de l’Alliance française en Afrique et dans l’Océan indien 9-11 octobre 2015 / Johannesburg, Afrique du Sud

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Journal international de la Fondation Alliance française

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  • Le Fil dAlliances n37 - p. 1

    Le journal international de la Fondation Alliance franaise - n 37 (septembre 2015)

    tats gnraux de lAlliance franaise en Afrique et dans lOcan indien 9-11 octobre 2015 / Johannesburg, Afrique du Sud

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    Sommairep. 3/4 : Questions M. Bertrand CommelinFte de la Musiquep. 5/9 Afriquep. 10/11 : AF de Nairobi (Kenya), Climat, changeons de discoursp. 12 : AF de Port Elizabeth (Afrique du Sud), soire IronmanAmrique latinep. 13 : AF de Chiclayo (Prou) : Festival de lEnvironnementp. 14 : AF de Panama : Festival de ruep. 15 :: AF de Barranquilla (Colombie), ballet Romo et Juliettep. 16 : AF de Bogota (Colombie), visite de Jrme Clmentp. 17 : Les formations lAF de Bogota (Colombie)p. 18 : AF de Caracas (Venezuela) : forma-tion la carte mentale en cours de FLEp. 19/20 : AF au Brsil : partenariat avec Hachettep. 21 : Inauguration de lantenne de lAF Concordia (Argentine) p. 22 : AF de Monterrey (Mexique), publica-tion dune mthode interactiveCarabesp. 23 : AF de Santiago (Rp. dominicaine) : course du hibouAmrique du Nordp. 24 : AF de Toronto (Canada)Asiep. 25 : AF de Wuhan (Chine), duo Brigittep. 26 : AF de Duba (mirats arabes unis), dveloppement durablep. 27/28 : AF de Kandy (Sri Lanka), Graffitisp. 29 : AF de Singapour, exposition p. 30 : AF de Lahore (Pakistan), programme Open Doorsp. 31 : Inauguration de lAF de Kharkiv (Ukraine)p. 32/33/34 : AF de La Haye (Pays-Bas), Formation hybride et Tour de Francep. 35 : 25 ans pour lAF de Banska Bystrica (Slovaquie)p. 36 : AF Paris Ile-de-France, lancement dun nouveau MOOCOaniep. 36 : AF de Brisbane (Australie), Communicationp. 37 : Partenariatsp. 38 : Finale des Timbrs de lOrthographeDossier tats gnraux Afriquep. 39/43 : Les partenaires

    dito

    Le Fil dAlliancesDirecteur de la publication : Bertrand CommelinRdactrice en Chef : Florence [email protected] Alliance franaise 101 boulevard Raspail75006 Paris - Francehttp://www.fondation-alliancefr.org/

    Je ne saurais ouvrir cet ditorial sans rendre hommage Jean-Claude Jacq, qui fut pen-dant 14 ans et jusqu cet t lanimateur de ce grand rseau mondial que nous formons. Avec le prsident Jean-Pierre de Launoit ils ont bti la Fondation, en ont fait un outil au service du rseau et contribu son dveloppement avec le succs que nous savons.

    Il me revient de poursuivre cet lan. Cest un dfi dont je mesure les exigences. Le contexte de lactivit des Alliances volue trs grande vitesse. La mondialisation conomique, le dveloppement des changes et des communications, de la mobilit des populations qui sont luvre changent la donne pour notre rseau. Leur corollaire, la demande de connaissance, douverture au monde, lautre, sa culture et ses valeurs, na plus de limites. La France, avec ses Alliances franaises au premier chef, est un acteur majeur de ces quelques aires culturelles et linguistiques -elles ne sont pas si nombreuses- qui dans le monde peuvent rpondre cette demande de diversit et de dialogue.

    Les enjeux sont l : quelle place pour la langue et la culture franaises, les valeurs dont elles sont porteuses dans ce monde globalis ? Comment tre mieux prsent dans laire franco-phone, Afrique en premier lieu, et aussi dans toutes les rgions du monde o la France est attendue ? Comment le mouvement international que nous sommes doit-il semparer de ces enjeux ? Notre rseau dispose datouts remarquables, ne serait-ce que sa diversit, sa densit et sa plasticit. Il nous revient de nous organiser pour le mobiliser au mieux, commencer par lui donner une relle vocation de rseau, dont la mise en uvre apporte en retour chacun bien plus que sil agissait seul.

    Il se trouve que lactualit de cette rentre nous donne une occasion de mettre ces ides lpreuve : limpratif daccueil sur le sol franais des rfugis du Moyen Orient et dAfrique nest-il pas aussi un impratif pour lAlliance franaise ? Comment concevoir de rester fidles aux valeurs humanistes des pres fondateurs de notre mouvement si nous ne sommes pas en mesure de tendre la main ces populations, dont la plus grande partie a tout connatre de notre langue et de notre culture ? Comment ne pas imaginer que ce que nous ferons en France ne sera pas peru par-del nos frontires et donc dans chacune des Alliances du monde comme la marque de cette fidlit nos valeurs ?

    Nos perspectives, sont cette aune, considrables. Je souhaite que la Fondation se fixe cet horizon de proposer au rseau des services de qualit et comptitifs, portant la marque Alliance franaise partout dans le monde, et rpondant au plus juste la demande du rseau dans toute sa diversit et sa complexit.

    Depuis le 1er septembre, la Fondation a un nouveau secrtaire gnral, Bertrand Commelin. Son exprience dans les domaines de comptence des Alliances, sa connaissance et sa pratique de la diplomatie culturelle, son savoir-faire dans la conduite du changement sont des atouts qui ont su convaincre le conseil dadministration de la Fondation pour mener bien cette ambition.

    Nous avons commenc dy travailler ensemble ds cet t avec les dlgus gnraux que nous avons runis Paris le 20 juillet. Un projet de modernisation concerte de notre rseau est luvre avec la clef le dveloppement du numrique et ses applications dans tous nos mtiers qui devraient nous rendre plus solidaires, ractifs, innovants. Nous y reviendrons trs vite, avec un nouveau rendez-vous pour les dlgus gnraux, en janvier prochain, Paris, pour faire progresser ce chantier denvergure.

    Je vous souhaite tous une excellente rentre !

    Jrme Clment, prsident de la Fondation Alliance franaise

    Photos couverture : exposition Femmes en rsistance, AF de Prtoria (Afrique du Sud), AF dAccra (Ghana), AF dAmbositra (Madagascar)

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    M. Commelin, vous tes le 13e secrtaire g-nral de la fondation Alliance franaise. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

    Jai eu la chance de raliser une trajectoire professionnelle riche, aprs une formation elle-mme assez clectique (un diplme de Sciences-Po Paris, une agrgation de sciences sociales, des diplmes universitaires dhistoire et dconomie). Cela tant, jobserve que jai pass plus de la moiti de mes quelques trente annes dactivit au service de laction extrieure de la France -et plus de treize ans en poste ltranger- dans des contextes et positions professionnels trs diffrents. Le reste du temps, je lai consacr lenseignement suprieur et une trs grande entre-prise prive. Les missions accomplir, un projet conduire, le sens auquel ils sattachent, ont toujours import davantage que la carrire personnelle. Sy sont accumules des expriences du terrain qui ont forg des convictions et du savoir-faire. Si bien quaujourdhui je pourrais retenir le tryptique dveloppement-in-fluence-conduite du changement comme caractrisant le mieux le parcours qui a t le mien. Ce devrait me mettre en assez bonne posture pour rejoindre la Fondation Alliance franaise.

    la diffrence de vos prdcesseurs, vous navez pas t en poste en Alliance franaise. Quest-ce qui vous a donn lenvie dintgrer au-jourdhui la maison Alliance franaise ?

    Un secrtaire gnral doit tre dabord utile la Fondation qui lemploie et au rseau quil sert. Lexprience acquise, en rela-tion avec sa mission, est ce qui compte le plus. Cette exp-rience, ce niveau de responsabilit, doit ncessairement tre diversifie, managriale, juridique, financire, communication-nelle, diplomatique et mme commerciale... De ce point de vue, mes passages successifs en ambassade, entreprise, tablis-sement denseignement suprieur, institut, cabinet ministriel... mont conduit exercer des fonctions oprationnelles mais aussi plus politiques et managriales, dont souvent les finalits sont proches de celles des Alliances. Et jai, ici et l, t amen grer des situations de gouvernance dAlliance dont jai pu saisir la complexit.

    Cest parce que ces acquis ont t considrs par Jrme Clment en adquation avec la fonction dun secrtaire gnral pour la Fondation quil a propos ma candidature au conseil dadministration, lequel la retenue le 28 mai dernier.

    Le service de laction extrieure de la France est une mission hors du commun. Les Alliances franaises y contribuent elles-mmes de faon exceptionnelle, par ce quelles sont fondamen-talement. Les valeurs qui les animent autant que les missions

    Questions Bertrand Commelin, nouveau secrtaire gnral

    de la Fondation Alliance franaise

    Biographie

    Diplm de lInstitut dtudes politiques de Paris (1981), titulaire dune licence dhistoire (1981) et de lagrgation de sciences sociales (1986), Bertrand Commelin a dbut sa carrire comme professeur de sciences conomiques et sociales Tunis (volontaire du service national), puis en 1989 la direction de Sciences-Po Paris o il est charg de mission auprs du directeur et galement matre de conf-rences en conomie.

    Il rejoint en 1998 le ministre des affaires trangres o il est suc-cessivement conseiller adjoint de coopration et daction culturelle Rabat (Maroc) puis conseiller de coopration et daction culturelle Bamako (Mali).

    En 2004 il est nomm conseiller technique en charge des questions culturelles, linguistiques et de dveloppement au cabinet du ministre dlgu la coopration, au dveloppement et la francopho-nie, avant dintgrer en 2005 le dpartement Afrique de lOuest de lAgence franaise du dveloppement (AFD).

    En 2007, il devient au sein du groupe Nestl directeur des relations et affaires extrieures de la filiale Nestl Waters France Belgique. Il est notamment administrateur de la fondation Nestl et dEco-Embal-lages et prside lassociation de prfiguration du ple de comptitivit Hydreos (qualit des eaux continentales) labellis en 2010.

    Il est de retour au Maroc en 2010 o il exerce en qualit de conseiller de coopration et daction culturelle avec notamment pour mission la cration de linstitut franais du Maroc dont il est galement le direc-teur compter de 2012.

    Fin 2013, il devient directeur gnral de la communaut duniversi-ts et dtablissements (COMUE) Sorbonne universits, avant dtre nomm en septembre 2014 directeur adjoint du Centre international dtudes pdagogiques (CIEP).

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    quelles accomplissent les situent au car-refour du service public, de lentreprise et du mouvement associatif. Cette alchimie offre de relles garanties dadaptation et de ractivit dans un monde devenu trs comptitif o il faut continuellement (re)faire ses preuves. Cest pourquoi, me semble-t-il, les Alliances ont un ave-nir remarquable devant elles. Mais ce quelles ont russi chacune dans leur cosystme, elles peuvent le dmultiplier en le mettant en partage. Cela suppose la construction dun modle daction col-lective. La Fondation Alliance franaise, dont mon prdcesseur Jean-Claude Jacq a assur la monte en charge avec talent et une grande russite, est loutil appropri pour conduire ce chantier. Cest ce dfi que le prsident Jrme Clment ma propos de relever et sur le-quel nous nous sommes immdiatement accords. Cest une trs belle ambition pour le rseau, ce peut-tre un vritable tournant dans son histoire.

    Vous avez pris part la prparation de la runion des dlgus gnraux des Alliances franaises dans le monde, le 20 juillet dernier. Que pouvez-vous nous dire ?

    Jai en effet prpar avec le prsident et avec lquipe de la Fondation, quelques semaines avant de les rejoindre, cette runion qui se voulait un temps fort pour la vie du rseau et la relation Fondation-Alliances dans les mois qui viennent.

    Celle-ci visait partager avec les dl-gus gnraux les premires orienta-tions du projet de modernisation de la Fondation et du rseau auquel Jrme Clment avait commenc rflchir. Aprs la phase dinstallation et de conso-lidation porte par lquipe prcdente, il apparaissait que la Fondation, qui fait dj beaucoup pour les Alliances, peut faire davantage, en particulier pour que celles-ci sorganisent en vritable r-seau. La mutualisation des comptences

    et savoir-faire dun ensemble de 810 Al-liances, quelque 10 000 collaborateurs, plus dun demi-million dapprenants et quelques millions d anciens est riche de potentialits considrables en changes, partages et autres transferts, sans parler des avantages de recon-naissance et de visibilit pour la marque Alliance franaise. Les changes avec les dlgus gnraux ont t trs constructifs. Ils ont permis dengager une dmarche participative ouverte tous les collaborateurs de nos Alliances, dlgus gnraux, directeurs, chargs de mission, enseignants, afin que toutes les propositions, relatives au projet de modernisation, puissent tre formules et dbattues. Ctait pour moi un pre-mier contact instructif et stimulant sur la culture du mouvement des Alliances !

    Avez-vous une touche per-sonnelle que vous souhaiteriez apporter au commencement de votre mission ?

    Cest avec fiert et un grand engagement personnel que je rejoins une organisation aussi exceptionnelle et singulire que lAlliance franaise. Jy vois un modle trs bien adapt aux temps que nous vivons : lancrage local et le rle moteur jou par la socit civile dans la gouver-nance, lomniprsence de la dimension culturelle dans laction, en particulier lin-guistique, tous ces principes fondateurs font de nos Alliances un acteur efficace de la diplomatie culturelle, et en ralit dsormais davantage un recours quune alternative. Bien sr, sur le plan des valeurs, il a fallu voluer. Le contexte idologique de la fin du XIXe sicle qui porta les valeurs fondatrices nest plus: lanthropologie moderne est passe par l qui a promu le pluralisme et la diversit culturels, la foi dans le progrs scientifique sest, lpreuve des ralisa-tions, trouve confronte lthique, et le rayonnement de la langue franaise nest plus aussi prioritaire. Les Alliances ont su sadapter, mettant jour en quelque

    sorte leurs valeurs sans renier celles des fondateurs, changer en demeurant elles-mmes dune certaine faon. Cette vo-lution a t conduite avec le succs que lon sait, puisque le formidable maillage du rseau mondial sest poursuivi au cours de ces 132 dernires annes ac-compagnant, par sa plasticit, les grands bouleversements gopolitiques.

    Quelle ralit notre rseau prend-il sur le terrain ? Il me tarde de le savoir, en my rendant, bien sr, au cours des prochains mois. Mais jen aurai loccasion ds le 9 octobre Johannesburg en allant ren-contre des Alliances dAfrique lors des tats gnraux des Alliances franaises. Ce rendez-vous africain est important: le rapport Attali a rappel lan dernier len-jeu que reprsente lAfrique pour notre langue et, au-del, pour la place de la France ses cts. Il laisse entrevoir ce qui risque de se passer si nous ne faisons rienPour lAfrique francophone au pre-mier chef, qui est confronte au double dfi ducatif et linguistique et aussi pour lAfrique francophilophone, qui est, de par la gographie, un partenaire nces-saire de sa voisine francophone pour les dcennies venir. Nos 116 Alliances ont ici une vocation de coopration ducative et en formation, mission bien plus vaste que lapprentissage de la seule langue franaise. Le dput Pouria Amirshahi soulignait en 2014 dans son rapport sur la francophonie limbrication troite entre langue et ducation en Afrique. Et force est de constater quun chec des politiques ducatives en Afrique franco-phone serait aussi celui de notre langue. Comment mieux aller sur ce terrain, avec qui, et quels moyens ? Notre rseau, de par sa densit et son immersion dans les socits locales, ne saurait passer ct de cette dimension, cest mme une condition pour lavenir de notre langue en Afrique et aussi pour notre rseau. Nous devrons y rflchir Johannesburg.

    Propos recueillis par Florence Castel, Fondation AF

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    Un point commun entre la musique et lAlliance franaise ? Sans aucun doute, le rapprochement des peuples. Il tait vident que notre rseau ne pouvait passer ct de cet vnement majeur quest la Fte de la Musique. Prsente sur les 5 continents, 120 pays, 700 villes (hors France), pour sa 34me dition, elle a donn loccasion de clbrer une nouvelle fois, le vivre ensemble, une des valeurs essentielles de cette grande fte du partage. Les Alliances franaises ont particip activement lvnement. Elle reste une grande manifestation gratuite, en plein air et ouverte tous les musiciens, amateurs de tous niveaux ou professionnels. Elle met en valeur la diversit des pratiques musicales et des genres musicaux. Nous vous prsentons quelques exemples de ce qui a t organis par certaines Alliances franaises, notamment en Inde. Florence Castel, Fondation AF

    Fte de la Musique 2015

    AF dAlmaty (Kazakhstan)

    La Fte de la musique a une fois de plus rencontr un grand succs dans le rseau des Alliances franaises de Colombie. Quelle ait t clbre le 21 juin ou tout un weekend, les diffrentes Alliances de Barranquilla, Manizales, Cartha-gne, Cali, Bucaramanga, Bogota, Armenia ainsi que Medellin et Pereira ont runi plus de 41 000 spectateurs autour de 45 scnes o de nombreux genres musicaux se sont mlangs. Artistes, tudiants et professeurs, amateurs de musique ou de chant ou encore membres du personnel ont reprsent plus de 130 groupes et 400 musiciens.

    Le soutien important de plus de 90 partenaires a permis daccueillir et prsenter ces festivits musicales.

    LAlliance franaise de Bogota a, quant elle, ft sa 34me dition de la Fte de la Musique, Vivre Ensemble la Musique, le 19 juin. Des espaces ddicacs la musique et au chant ont t mis en place dans les trois siges de la ville. Cest ensemble, que plus de 680 tudiants et professeurs ont pris possession de ces scnes phmres, le temps dun moment de gloire, ports par un rpertoire de chanson franaise. LAlliance de Bogota a galement voulu ddicacer le mois de juin la musique en proposant une programmation musicale riche et varie, avec entre autres le Festival International de lAccordon (gale-ment en juin) qui a accueilli la Rue Ktanou, laccordoniste Daniel Mille ainsi que le groupe pop Baden-Baden.Rosanna Segreto, assistante de direction, Morgiane Laib, directrice cultu-relle, Andres Vanegas, responsable communication, AF de Bogota

    La Fte de la Musique est passe par

    les Alliances franaises de

    ColombieGroupe Baden-Baden

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    Les villes des pays en voie de dveloppement font face un mode de croissance souvent rapide et dsorganis qui mta-morphose leur structure et leur organisation. La ville de Banga-lore, surnomme la Silicon Valley Indienne, nchappe pas cette rgle. Village il y a encore 50 ans, les constructions y ont pullul de manire anarchique tandis que les infrastructures devenues insuffi-santes contribuent accrotre les distances dans une agglomration dj tentaculaire. Comment alors dvelopper un festival lchelle dune telle ville ? Quelle stratgie de dveloppement de la Fte de la Musique peut-on mettre en place dans une ville tendue et clate ?

    Pour lAlliance franaise de Bangalore, il a fallu faire un choix entre extension et concentration. Considrant quil est diffi-cile de superviser un festival clat tout en veillant sa cohrence lorsque lon dispose de ressources humaines limites, un mode de dveloppement local a t favoris dans un premier temps. Les lieux partenaires se concentraient alors dans une localit proche de lAlliance et dans les quartiers les plus actifs culturellement. Cette stratgie a per-mis de bnficier dune forte visibilit dans ses environs gographiques. Grce un d-veloppement progressif et pertinent, elle es-

    pre terme tendre sa sphre dinfluence.

    Cependant, lAlliance nambitionne pas de coordonner lvnement de manire directive dans chacun de ces lieux. La logique choisie est celle de lautonomisation. Ainsi, lorsque lAlliance dcide de dvelopper la Fte de la Musique lextrieur de ses locaux en 2014, elle cre des partenariats avec 4 lieux. Satisfaits de leur premire exprience, ceux-ci reconduiront leur participation lanne sui-vante de manire autonome, permettant lAlliance de se concentrer sur lextension de lvnement 17 lieux en 2015, et ainsi de couvrir une plus large superficie de la ville.

    Outre un intrt certain pour lesprit unique du festival, lengouement des lieux parte-

    naires sengager aux cts de lAlliance doit galement tre recherch ailleurs. Ces lieux ont en effet t, ds le dbut, trs confiants vis--vis dune institution bien ta-blie dans la ville. Par ailleurs, la participation un vnement dune telle envergure diffuse une image positive de leur action. On pourra enfin souligner que ce festival ncessite peu dinvestissement, la seule condition tant de fournir un espace de production aux artistes.

    Par ailleurs, afin de simplifier lorganisation par les lieux partenaires de leur vnement tout en donnant un attrait supplmentaire leur participation, lAlliance sengage sur la communication et le merchandising de lvnement. En crant un visuel propre la ville dclin sur les T-shirts, badges et programmes officiels, lAlliance cre un sen-timent dexclusivit et dappartenance qui favorise lappropriation de lvnement par les Bangaloriens, conformment lesprit de la Fte de la Musique : un festival populaire cr pour et par les habitants de la ville runis autour du pouvoir fdrateur de la musique.

    Le festival rparti sur deux jours a runi plus de 100 groupes de musique dans 17 lieux, avec environ 10 000 personnes. LAlliance de Bangalore compte tendre le festival danne en anne tout en favorisant lautonomie des lieux partenaires pour, terme, susciter lappropriation du festival par les habitants de la ville.

    Prutha Narke, directrice culturelle et Aurlia Chalono, stagiaire culturelle, AF de Bangalore

    Groupe rock venu pour lvnement

    Fte de la musique 2015

    Bangalore (Inde),

    la Fte de la Musique 2015

    gagne du terrain

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    Pour la troisime fois conscutive, la Fte de la Musique sest droule dans le quartier de Hauz Khas Village. 7 000 personnes se sont dplaces pour assister aux 30 diffrents concerts qui ont eu lieu dans les 22 bars-restaurants partenaires de lvnement.

    Ds 20 heures, les premiers concerts ont cr une atmosphre festive. Depuis le Maquina, lieu ouvert sur la rue, Playbach Band et leur pop-rock chant en anglais et hindi inauguraient les festivits en attestant dun mlange des genres et des cultures qui fut le mot dordre de la soire. Le hasard de calendrier a voulu que ce 21 juin soit un dimanche. La foule habituelle des vendredis et samedis soirs a donc laiss place aux mlomanes

    qui ont pu prendre possession du quartier, pour se presser, non plus au devant de comptoirs et de places assises, mais de scnes de musique et de dancefloors transforms en salles de concert. La diversit des publics na eu dgale que la diver-sit musicale, confirme par les 30 groupes qui se

    sont succd dans les 22 lieux diffrents.

    Du blues, du jazz, du funk, du reggae, du rock, du mtal, de la fusion, de llectro, de la musique hispano de la musique traditionnelle Sufi et ses

    joueurs de tablas, les changes et dialogues entre cultures et musiciens ont rsonn en rythmes, accords et mlodies qui, pendant cinq heures, se sont offerts au public. Ainsi, un certain DJ Pasha a surpris en saccompagnant dun percussionniste indien pour allier sa musique lectronique aux rythmiques traditionnelles du pays. De mme, Ixchel and Kartikeya ont tonn leur public. Ce duo compos dun fltiste indien virtuose et dune

    violoniste mexicaine de talent qui, outre son ins-trument, manipule une table de mixage pour crer des beats partir desquels le duo fait voluer ses improvisations, a fait entrer un trip-hop sau-

    poudr de sonorits tantt latines tantt indiennes.

    Organisatrice de cet vnement, lAlliance de Delhi a t prsente tout au long de la soire sur chacune des 22 scnes. Pour la 2me anne cons-cutive, un partenariat a t mis en place avec un groupe franais de vins et spiritueux trs connu. Pour autant, aucune condition musicale ou lin-guistique na t fixe, laissant toutes possibilits

    dexpression la varit dartistes prsents, dans le plus grand respect du thme de lanne, vivre ensemble la musique.

    Ainsi, ce 21 juin New Delhi a t loccasion non seulement dapprcier gratuitement un large panel de genres musicaux, mais aussi de permettre des spectacles plus atypiques et innovants dtre prsents un public plus vaste et htrogne qu laccoutume. En cela, la Fte de la Musique ouvre de nouvelles perspectives au public de mlomanes venus apprcier une diversit musicale chaque anne renouvele.

    Simon Thierry, stagiaire, AF de Delhi

    Fte de la musique 2015

    Vivre ensemble la

    musique Delhi (Inde)

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    La Fte de la musique, organise conjointement par le ministre de la Culture du Madhya Pradesh et lAlliance franaise de Bhopal, les 20 et 21 juin derniers, a tenu toutes ses promesses, runissant guichet ferm plus de 1 000 personnes. Retour sur cet vnement dont la ville garde encore un souvenir vibrant.

    Trente minutes avant le spectacle, une foule impatiente se massait dj dans lauditorium Bharat Bhavan de Bhopal pour assister au concert du groupe de rock Then and now.

    Pour patienter, certains spectateurs anglo-phones sadonnaient vainement un difficile exercice de traduction de la bannire pr-sente sur scne en prtant au mot fte le sens anglais de fate : ils ne le savaient pas encore, mais lvnement allait, en effet, avoir une destine heureuse, offrant aux public une prestation inoubliable.

    La formation musicale, base dans la capitale indienne et qui avait dj combl maintes reprises le public de lAlliance de New Delhi en 2014, a propos un spectacle de haute qualit aux 500 spectateurs prsents. Les artistes ont prsent leurs propres compo-sitions et ont rendu hommage de manire singulire un rpertoire musical aussi vaste quinattendu ; allant des indispensables chan-teurs franais (Alain Souchon, Indochine ou encore Tlphone) aux standards du rock internationaux (Arctic Monkeys, The Who ou The Beatles), le tout sous limpulsion du

    bassiste Pawan Anand, du guitariste Sushant Thakur, du batteur Nishant Rastogi et de son trs charismatique chanteur Abishek Joshi.

    Le lendemain : mme lieu, mme heure et mmes effets explosifs avec des artistes aux inspirations distinctes : The Latination, un groupe de latin-jazz bas Calcutta et dont la performance trs remarque au Festival Pon-dy, organis en fvrier dernier par lAlliance de Pondichry, avait dj fait forte impression. Le groupe, port par le percussionniste fran-ais Emmanuel Simon, les musiciens indiens Bijit Bhattacharya (guitare basse), Pradyumna Singh Manot (piano), Premjit Dutta (timbales) et lenvoutante chanteuse amricaine Megan Powers a dynamit la scne Bhopali en livrant une prestation exceptionnelle et en convertis-sant sans difficult un public de non initis la cause des musiques afro-cubaines.

    Julien Dal Bosco, directeur, AF de Bhopal

    Bhopal (Inde)en musique

    Groupe Then and now

    Megan Powers

    Fte de la musique 2015

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    LAlliance franaise de Port Elizabeth organise la Fte de la musique chaque anne depuis 2010, au sein du quartier historique de Richmond Hill o elle se situe. Le succs du festival est d la coopration de nombreux partenaires, tels que la municipalit, Mandela Bay Development Agency (MBDA), la dlgation gnrale de lAlliance franaise en Afrique australe ainsi que lInstitut franais dAfrique du Sud. Le festival permet des rencontres entre la tradition franaise contemporaine et la culture musicale sud-africaine.

    Cette anne, douze groupes locaux et trois internationaux (Benjamin Piat, Grn Sm, Jaojoby) ont jou sur deux scnes. Le 20 juin, le soleil a brill toute la journe. Autour de la petite scne, en face de lAlliance fran-aise, lambiance tait festive et conviviale. Les festivaliers sont venus passer la journe en famille, rencontrer des amis dans la rue,

    et djeuner dehors, assis sur des bancs fa-briqus partir de palettes recycles.

    La Fte de la musique Port Elizabeth est un moment de rencontres et dchanges entre la communaut et les commerants locaux. Le Festival sassocie ainsi la vie des commerces du quartier historique: bou-langerie, boutiques de vtements, bijoute-rie, designers locaux, magasin de chocolat, cafs, restaurants. Les rues taient remplies de petits stands. Un grand choix de plats faits maison, comme des crpes ou des currys, a rendu lvnement personnel et original. La star de la soire, Joajoby, King

    of Salegy, occupe une place importante dans la musique populaire daujourdhui Madagascar. Le groupe a t invit par la dlgation gnrale de lAlliance franaise en Afrique australe pour une tourne sud-africaine pleine de succs. Le groupe est arriv en tenu traditionnelle et a fait danser et chanter tout le public.

    Le Festival a pu, de nouveau, accueillir une autre structure artistique et architectu-rale innovante, propose dans le cadre des projets Indalo en matire de dveloppement durable, initis lAlliance. Il sagissait dune structure massive de 7m/10m avec une fa-ade faite de tubes en carton recycl. Lins-tallation voquait les thmes des matriaux alternatifs et de la technologie en matire de recyclage, dans le but de mettre en avant, limportance accorder au dveloppement durable. La peau recycle de la faade, installe proximit de la scne de lAl-liance, tait l pour encourager les solutions vertes, cratives et innovantes.Sara Papp, stagiaire, AF Port Elizabeth

    Richmond Hill Music Festival Port Elizabeth

    (Afrique du Sud)

    Fte de la musique 2015

    Le groupe Joajoby

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    Nous avons produit avec nos parte-naires du Goethe Institut, dans le cadre des Fonds franco-al-lemands et avec laide de lUNESCO la cration dun spectacle pluridisciplinaire par des artistes kenyans en partenariat avec des artistes franais et allemands, reconnus pour leur travail artistique sur la question du changement climatique, suite une rencontre entre artistes et scientifiques.

    Ce spectacle indit intgrait de la musique avec le groupe SARABI (star montante de la pop kenyane), du thtre (avec lauteur dramatique et metteur en scne Sammy Mwangi), du slam et des arts multimda afin de vulgariser les enjeux du changement cli-matique et dencourager les populations en-treprendre des actions collectives pour dimi-

    nuer son impact au Kenya. Une artiste de performing arts allemande, Eva Meyer Keller, et un crateur lumire et vidaste franais, Jean-Pierre Nepost ont collabor la cration, grce leur exprience en pluri-disciplinarit. Le spectacle a t film par le ralisateur Kenyan Khamis Ramadhan et la collaboration avec ces artistes va donner lieu

    Une production pluridisciplinaire, prsente lAlliance franaise et au Goethe Institut de Nairobi (Kenya)

    Climat : Changeons de discours

    Spectacle du groupe SARABI

    Afrique

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    lenregistrement dune chanson axe sur le changement climatique et la production dun clip vido. Un DVD de la performance scnique sera mis disposition des coles knyanes comme outil pdagogique vers la fin de lanne.

    Cette cration a t prsente en juin (5 et 6 juin) loccasion de la Journe Interna-tionale de lEnvironnement dans les jardins de lAlliance et au Goethe Institut qui sont voi-sins. Cela a permis une itinrance entre les deux lieux pendant la soire.

    Description du projet

    Sur un priode de trois mois, un groupe dartistes kenyans, en collaboration avec des artistes franais et allemands reconnus et spcialiss dans les spectacles innovants sur le changement climatique, a travaill la cration de ce spectacle pluridisciplinaire. Le langage et les supports artistiques, utiliss comme filtre de la complexit scientifique,

    avaient pour but de permettre au public de mieux comprendre les enjeux majeurs du changement climatique et dencourager len-gagement collectif, pour diminuer son impact.

    Le spectacle, et le support de diffusion qui en rsultera ont pour objectif de traduire le concept abstrait quest le changement clima-tique travers un travail artistique bas sur des histoires lies au changement climatique rellement vcues au Kenya, et crer un es-pace de dialogue entre lart, la science et la socit autour denjeux plantaires.

    Sous la direction de Sammy Mwangi, metteur en scne kenyan renomm, et George Ndi-ritu, directeur musical du groupe de musique kenyan SARABI, un groupe de 20 artistes kenyans ont crit et cr une production qui a t prsente Nairobi.

    La chanson thme de la production, sur le climat, sera enregistre ultrieurement, ainsi quun clip vido. Cette chanson sera large-

    ment diffuse dans le rseau de transport public (matatus) et mise en ligne sur You-Tube afin datteindre un large public. En outre, la performance scnique a t filme et le DVD ralis sera distribu dans les coles kenyanes, en partenariat avec le ministre de lducation et grce lappui de lUNESCO, afin dtre utilis comme outil ludo-ducatif et de sensibiliser les jeunes gnrations sur lur-gence dcoulant du changement climatique.

    En pralable aux tapes de cration, les artistes ont t guids lors dateliers thma-tiques par des chercheurs allemands, franais et Kenyans afin que les informations scienti-fiques complexes et la rhtorique politique gravitant autour du changement climatique, soient distilles et communiques dans un langage familier la population kenyane au travers de cette cration pluridisciplinaire.

    Herv Braneyre, directeur, AF de Nairobi, dl-gu gnral de la Fondation AF au Kenya

    Travail des diffrents artistes

    Afrique

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 12

    La soire Ironman a lieu chaque anne depuis 2008 et accueille les athltes francophones qui viennent Port Elizabeth pour participer lpreuve Ironman South Africa. En 2015, plus de 2 000 athltes ont particip la comptition et parmi eux environ 100 athltes reprsentaient la francophonie.

    Lvnement organis par lAlliance fran-aise de Port Elizabeth et par les dparte-ments de franais et de mdia de lUniver-sit Mtropolitain Nelson Mandela, NMMU, a un but multiple. Lobjectif de cette soire est, tout dabord, de donner loccasion aux athltes francophones de se rencontrer, lAlliance franaise, avant la grande preuve. Un autre objectif, plutt didactique et pda-gogique, est damener les tudiants de 2me et de 3me anne de franais participer un projet qui sinscrit dans lapproche action-nelle, savoir mener des entretiens oraux avec les athltes francophones prsents la soire. Lors de cette activit, les tudiants

    mettent en pratique les cours quils ont suivis, et dveloppent, non seulement leurs com-ptences orales mais galement des comp-tences sociolinguistiques et culturelles. Les tudiants utilisent la langue franaise dans un environnement naturel, en milieu profes-sionnel. Ils rencontrent des athltes franco-phones et entrent en interaction, pour certains la premire fois de leur vie. Pour eux, ctait un dfi aussi important que peut tre lpreuve

    sportive pour les athltes. Malgr cela, les tudiants ont vcu une exprience forte ; ils ont acquis de la confiance en eux, loral, en

    franais, et en particulier dans lchange avec des natifs.

    Le projet Ironman ne sarrte pas unique-ment la soire lAlliance franaise. A la

    suite de cet vnement, les tudiants rdi-gent des articles sur la soire et sur des diff-rents aspects de lpreuve Ironman. Les tu-diants du dpartement de media sont aussi prsents la soire pour filmer les entretiens

    qui ont t raliss avec les athltes. Cet exercice leur permet davoir une exprience pratique et professionnelle, et davoir une visibilit grce un blog qui rassemble les photos et les vidos ralises lors de la soi-re. Le blog propose des surprises comme les cartes didentit des athltes ou bien les photos et les articles des tudiants. http://francaispe.wix.com/ironman2015

    Sara Papp, stagiaire, AF Port Elizabeth

    La soire Ironman lAlliance

    franaise de Port Elizabeth

    (Afrique du Sud)

    Afrique

    Soire avec les ath-ltes francophones

    lAF

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 13

    Une des principales raisons de cette fragilit rsulte de la diversit climatique du Prou. Si les plateaux andins, la fort amazonienne et ses plages attirent plus de 3 millions de touristes par an, les 27 climats (sur les 32 recenss au niveau mondial) qui composent le Prou en font galement sa vulnrabilit face aux modifications climatiques mondiales constates ces dernires annes.

    Dans un objectif de sensibilisation, l'Alliance franaise de Chiclayo et l'ONG suisse Circo-luzion ainsi que de nombreux partenaires, se sont unis pour raliser le Festival de l'Envi-ronnement.

    Pendant trois jours conscutifs - du vendredi 5 au dimanche 7 juin 2015 - les habitants de Chiclayo ont pu apprcier de manire lu-dique, crative et sportive une sensibilisation

    sur l'importance de protger l'environnement.

    Comme chaque anne, cet vnement visait galement inscrire la ville de Chiclayo dans une mobilisation internationale puisqu'il cl-brait au niveau local la Journe Mondiale de l'Environnement. Celle-ci a t instaure en 1972 par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, et se droule chaque anne le 5 juin.

    Installs sur une des places publiques les plus animes de la ville, deux dmes d'arma-tures cologiques ont accueilli, durant tout le week-end, ateliers de bio-constructions et de jardins urbains, stands de plats vgtariens et d'artisanat locaux.

    En plus de ces activits, les visiteurs se voyaient offrir une plante de leur choix en change d'un don de 5 bouteilles en plas-tique.

    Pour complter l'esprit festif du Festival, un groupe de hip-hop a prsent ses composi-tions environnementalistes lors d'un concert en plein air le samedi soir.

    La rflexion et le dialogue avec le public ont t initis lors de projections en plein air de

    8 courts-mtrages raliss par des locaux et abordant le thme de l'environnement dans la rgion de Chiclayo. Ceux-ci ont t com-plts par une confrence sur l'eau prsen-te par une docteure en biologie d'une des plus grandes universits de la rgion, Blanca Romero Gazman, ainsi que par la diffusion du second pisode de Prou Plante Extrme ralis par le franais Jean-Thomas Renaud en co-production avec l'Institut de Recherche pour le Dveloppement. Anne Grgoire, Fran-aise rsidant au Prou, et apparaissant dans le documentaire, l'a prsent au public.

    Une touche sportive a t ajoute au pro-gramme, dj bien charg, avec une ballade cycliste de 26 km. Les participants ont pu pro-fiter d'un moyen de transport respectueux de l'environnement pour dcouvrir le site archo-logique de Collud situ dans les alentours de Chiclayo.

    Le Festival de l'Environnement qui a dbu-t avec le "Cin Verde", a t conclu par un spectacle de marionnettes recycles, et a vu passer plus de 2 000 visiteurs en trois jours.

    Kristine Debreu, directrice, AF de Chiclayo

    Festival de lEnvironnementAlliance franaise de Chiclayo

    Amrique latine

    Si une majorit de personnes ont dj entendu parler des richesses culturelles, historiques et paysagres du Prou, peu sont celles qui savent que cest le troisime pays le plus vulnrable face aux changements climatiques aprs le Bengladesh et lHonduras.

    Festival de lEnvironnement

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 14

    Amrique latine

    En 2015, lAlliance franaise de Panama a mis en place un comit culturel afin dorienter sa programmation sur le thme de la ville durable . Outre, une exposition et une rsidence en vido-mapping, dans le cadre de la cop-21, lAlliance a organis Va Plural, le premier Festival des Arts de la rue de Panama, en mai dernier.

    Un projet inscrit dans la thma-tique de la ville durable

    Aprs avoir sign un partenariat avec la mai-rie, lAlliance franaise de Panama a lanc le projet Va Plural sous lgide de lambas-sade de France. Entirement gratuit, ce festi-val de rue a pour but de : dmocratiser laccs

    lexpression artistique ; crer un march culturel durable (avec le ministre de lcono-mie pour que les artistes puissent pratiquer la politique du chapeau) ; valoriser lespace en lien avec la nouvelle politique urbaine de la mairie ; professionnaliser les artistes ; crer un produit original pour que les touristes se sdentarisent dans la ville de Panama (sur le modle des festivals de rue en France).

    Un projet ralis en trois temps

    Une tude de march, ralise par nos soins, nous a dabord permis didentifier les attentes en culture de la communaut trangre et panamenne. Des personnalits de premier plan ont alors t invites par lAlliance ra-liser des capsules vidos afin de promouvoir le projet et valider les objectifs. Rubn Blades, artiste et ancien ministre, le pote de la salsa est un des ambassadeurs du projet. Quatre artistes internationaux ont t convis pour lvnement. Le clbre clown amri-

    cain Jango Edwards, la star du burlesque es-pagnole Cristi Garbo et le duo franais Mon-dial Cabaret ont joint leurs savoir-faire ceux des artistes panamens slectionns. Leur enthousiasme jouer dans la rue a permis de convaincre les panamens, peu habitus, investir eux aussi un tel espace dexpression.

    LAlliance franaise a ainsi investi la plus grande rue pitonne de Panama ainsi que deux places historiques. 330 artistes pana-mens, les quatre comdiens internationaux et les lves de Jango Edwards y ont ralis diverses performances artistiques. Le maire de Panama et plus de 20 000 personnes taient prsents.

    Grce son succs auprs du public et lcho dans les rseaux sociaux, le festival est appel devenir une date incontournable dans la programmation annuelle de la ville.

    Fabrice Placet, directeur, AF de Panama

    VA PLURAL, le premier Festival des Arts

    de la rue de Panama

    Les artistes de rue envahissent la grande rue pitonne

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 15

    Jamais prsente en Amrique latine, ce spectacle grandiose (18 danseurs) a russi en deux soires rassembler 1 350 personnes, toutes ravies davoir rpondu notre proposition dun spectacle dhabi-tude rserv, trop souvent, aux capitales.

    Cet vnement est le fruit dun pari que nous avons su prendre, suite linvitation du Teatro Mayor Julio Mario Santo Domingo de Bogota, et de son direc-teur Ramiro Osorio et de lambassade de France. Aprs des annulations de spectacle au Prou et au Mexique, le projet amput (plus que 2 reprsenta-tions de Cendrillon Bogota) risquait de provoquer de srieuses difficults et mettait le producteur, El Teatro Mayor Julio Mario Santo Domingo, en porte faux par rapport la compagnie.

    Plus tard, lors dune rencontre, nous nous accor-dions, avec Ramiro Osorio, pour que cette premire alliance soit le dbut dune longue srie de spec-tacles produits par le Teatro Mayor qui pourraient, alors, donc tre prsents Barranquilla.

    Le 25 mars on donnait notre accord, fort de notre exprience russie avec le cirque Farouche (2014), et nous nous lancions dans cette formidable aven-ture qui allait permettre nos quipes de dcouvrir et dacqurir de nouvelles comptences.

    Nous avons donc produit et organis entirement le spectacle, depuis lachat des billets davion des vols intrieurs, jusqu la location des projecteurs venus de Bogota pour quiper le thtre Amira de La Rosa ainsi que la billetterie que nous avons organise nous-mmes pour rduire le plus possible les cots de productions.

    Grce au soutien de notre prsidente, Vivien Campo, et celui de quelques entreprises qui ont soutenu le projet en finanant 15% du budget, nous avons men une campagne publicitaire de grande envergure qui a dmarr 4 semaines avant le spectacle. Ce qui faut-il prciser, sur la Costa Cari-bea colombienne, est dune anticipation norme car ici, tout ou presque se fait au dernier moment.

    Cette opration, au-del de lessentielle qualit ar-tistique du Ballet Malandain , de leur talent norme , de leur bonne humeur et de leur extrme gentillesse (aucun problme alors quils sont 31 personnes voyager) qui a permis une production impeccable et des changes magnifiques lors de la master classe, a aussi mobilis lensemble du personnel de lAlliance et a offert nos quipes loccasion de se former et se dpasser. Quils en soient tous remercis ici.

    En une journe toutes les lumires taient dmon-tes et remplaces pour rpondre au plan de feux du Ballet Malandain, les rptitions du lendemain provoquaient lmerveillement des quelques rares spectateurs privilgis (techniciens, quipes de

    production et tudiants des beaux-arts notamment) et les danseurs, ravis de profiter de la piscine,de la plage et du soleil de Barranquilla, savouraient leur sjour dans la ville du plus grand carnaval colom-bien.

    Ds leur arrive les danseurs du ballet Malandain avaient su prendre la chaude temprature de cette ville en allant esquisser quelques pas de salsa dans un des temples de la ville, La Troja o leur talent a pat les jeunes qui essayaient de se consoler de la dfaite de la slection nationale face au Vn-zuela.

    Que la fte commence !

    Il ny avait plus alors aucun doute que leur pr-sence allait se traduire par un succs , queux mme saluaient la fin de leur 2me reprsentation par un cadeau surprise pour le public en revenant sur scne danser une salsa endiable sur la chan-son de Joe Arroyo En Barranquilla me quedo https://www.youtube.com/watch?v=_2aCsuhIJeU. Le public dj debout, se prcipitait pour certains pour aller danser avec les artistes sur la scne du thtre. Inutile de vous dire que le patio tropical de lAlliance, allait, une heure plus tard, se transformer en un dance floor carnavalesque au son de la gaita dans une bouillante rueda de cumbia.

    Trois jours plus tard, dbutait la Fte de la mu-sique. Lnergie tait l, il suffisait de la garder Magique ! Lanne croise France Colombie en 2017 sannonce magique sur la Costa et en Colom-bie si on sen tient ce prambule sur cette terre du ralisme magique .

    Philippe Mouchet, directeur, AF de Barrquan-quilla

    La magie de Romo et Juliette, du ballet Malandain de Biarritz (France) Barranquilla (Colombie)

    LAlliance franaise de Barranquilla a relev le dfi de prsenter la mme semaine que la Fte de la Musique et le mme jour, et la mme heure que le match Colombie- Brsil (rencontre dcisive pour les Colombiens), luvre Romo et Juliette interprte par le Ballet Malandain de Biarritz.

    Amrique latine

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 16

    Jeudi 25 juin, lAlliance franaise de Bo-gota a eu le plaisir de recevoir la visite du prsident de la Fondation Alliance franaise. A cet effet, la prsidente, An-gelica Uribe, et le directeur de lAlliance franaise de Bogota, Yves Kerouas, lont reu au sige du nord de la ville afin de discuter de lactivit et des nombreux projets innovateurs de lAlliance, autour dun petit djeuner en compagnie des membres du conseil dadministration.

    Jrme Clment a rencontr par ailleurs, les directeurs des Alliances franaises de Colombie au sige situ au centre de la ville de Bogota afin daborder des sujets transversaux et communs aux 12 Alliances franaises prsentes sur le ter-ritoire colombien.

    Il a, de plus, rencontr les mdias locaux afin de leur livrer ses impressions posi-tives sur le rseau colombien, ses pro-

    jets sur lAnne croise 2017 et rappeler le soutien de la Fondation Paris.

    Cette visite a rappel lappartenance de lAlliance franaise de Bogota au rseau international des Alliances franaises reprsent par la Fondation avec plus de 800 Alliances franaises prsentes dans 133 pays.

    Rosanna Segreto, assistante direction, An-dres Vanegas, responsable communication, AF de Bogota

    Visite de Jrme Clment lAlliance franaise de Bogota (Colombie)

    M. Clment durant son entretien avec les directeurs des AF de Colombie, au sige du centre, Bogota.

    Mme Uribe, prsidente de lAF de Bogota et M. Clment, prsident de la Fondation AF

    Amrique latine

    Cette visite sest inscrite dans le cadre de la venue du premier ministre franais, Manuel Valls et de la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, les 24 et 25 juin derniers. Cest en autre, dans le but dorganiser lAnne croise 2017 entre la France et la Colombie que la ministre de la Culture et le prsident de la Fondation Alliance franaise sont venus discuter des nombreux projets culturels et linguistiques mettre en place prochainement entre ces deux pays. Le prsident Jrme Clment quant lui est venu visiter, pour la premire fois, les siges de lAlliance franaise de Bogota.

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 17

    LAlliance franaise de Bogot a accueilli le sminaire BELC les mtiers du franais dans le monde, du 30 juin au 4 juillet. Ce sminaire, organis par le Centre international dtudes pdagogiques (CIEP) ainsi que lAlliance franaise de Bogot et soutenu financirement par lInstitut franais de Paris et lambassade de France en Colombie, a constitu une premire pour la zone latino-amricaine. Cet vnement a runi 113 participants majoritairement de Colombie mais galement du Venezuela, dEquateur, de Bolivie et du Panama.

    Le contenu des ateliers et des tables rondes ont permis de rpondre aux besoins exprims par les enseignants partir de leurs pratiques profession-nelles. Les deux modules se sont focaliss sur les mthodes denseignement du franais aux enfants gs de 7 10 ans et aux jeunes de 11 14 ans. Lenseignement de la phontique lintention dun public his-panophone a t lobjet dun 3me atelier. Enfin, deux autres modules sur les TICE ont permis de montrer lintrt de ces nouveaux outils et la ncessit de se construire une culture numrique.

    En accueillant ce sminaire, lAlliance de Bogota sest montre comme le centre de rfrence pour la formation continue des pro-fesseurs de franais de Colombie et dAm-rique latine.

    LAlliance franaise de Bogota a accueilli du 23 au 26 juin une formation culturelle relative aux techniques du spectacle vivant soutenue par le Ple Formation de lInstitut franais de Paris.

    Celle-ci a t dispense par le franais Ronan Berthom, formateur et rgisseur gnral de Trempolino, une association nantaise, spcia-lise dans laccompagnement et la formation dartistes.

    Soucieuse de son image de qualit et de la for-mation de son personnel, lAlliance de Bogota a voulu rpondre aux besoins de formation des quipes locales du rseau des Alliances fran-aises. Ainsi ce sont 17 coordinateurs culturels

    venus des Alliances de Bolivie, P-rou, Panama et Colombie, qui ont suivi cette formation aux objectifs concrets : comprendre les impra-tifs et les obligations techniques en vue dorganiser un spectacle dans un lieu quip en totalit ou partiel-lement.

    Les deux premiers jours de la formation ont t rythms par de la thorie avec les problma-tiques relatives la rgie, quipes techniques, fiche technique, et de la mise en pratique avec

    du matriel mis disposition par lentreprise 4Cuartos. Le concert du groupe franais Baden Baden organis par lAlliance de Bogota, a per-mis aux stagiaires de participer lvnement et ainsi de visualiser concrtement les thmatiques abordes. La dernire journe a t consacre ltude des diffrents lieux de spectacle et a

    conduit les participants visiter le thtre Jorge Eliecer Gaitn.

    La formation aux techniques du spectacle vivant, est venue rpondre aux besoins identifis par les

    participants, qui repartent avec une comprhen-sion plus claire des enjeux techniques lis aux vnements quils mettent en uvre.

    Les formations lAlliance franaise de BogotaFormation culturelle

    Sminaire BELC

    Formation technique au thtre

    Stagiaires sminaire BELC

    Rosanna Segreto, assistante direction, Yves-Claude Asselain, directeur pdagogique, An-dres Vanegas, responsable communication, AF de Bogota

    R. Segreto, assistante direction, M. Laib, direc-trice culturelle, A. Vanegas, responsable com-munication, AF de Bogota

    Amrique latine

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 18

    Formation lutilisation de la carte mentale en cours de FLE

    lAlliance franaise de Caracas (Venezuela)

    Amrique latine

    Trois Journes pdagogiques se sont tenues lAlliance franaise de Caracas en mai dernier. Cet vnement annuel propose trois jours de formation aux enseignants de lAlliance afin de perfectionner, dactualiser et dlargir leurs connaissances pdagogiques et leurs pratiques de classe. Cette anne, linnovation tait au rendez-vous avec une formation consacre la carte mentale, outil de reprsentation visuelle dont les usages sont multiples et offrent de nombreux

    Ces journes sollicitent des formateurs de lAlliance et un intervenant extrieur est invit. Cette anne, il sest agi de Anouchka de Oliveira, qui a anim un parcours de 12 h sur la dcouverte de la carte mentale et de son potentiel pdagogique.

    Rpartis en deux groupes, les 45 participants ont suivi les deux parties de la formation. La premire a permis de dcouvrir la carte mentale et de rap-peler les composantes de lacte dapprendre pour observer ensuite les rponses apportes par cet outil grce des illustrations de pratiques de

    classe. Dans un deuxime temps, les professeurs, par groupe de trois, ont ralis une carte manuelle laide dune srie de documents remis par la for-matrice et complts par des ouvrages offerts par les diteurs partenaires. Une attention particulire a t porte aux sujets civilisationnels et culturels qui ont fait lactualit franaise et francophone ces derniers mois. Ainsi, en plus de 5 points directe-ment lis la langue, 10 cartes ont concern des sujets de culture, socit et politique.

    Chaque groupe a prsent lensemble des parti-cipants sa carte et lexploitation pdagogique desti-ne une activit en cours. Ces prsentations ont t loccasion, pour chaque professeur prsentant le travail loral, dutiliser la carte comme outil de prise de parole. Pour les spectateurs, cette sance a permis de suivre la prsentation dun sujet partir dune carte et de constater combien ce procd fa-vorise la mmorisation des informations voques. Ce fut galement loccasion de dcouvrir, de com-menter et dchanger autour des sujet voqus : on retiendra parmi les thmes et les cartes propo-sesla prsentation du journal Charlie Hebdo et de ses caractristiques, les attentats de janvier Paris, le bilan politique des 3 annes du mandat du prsident de la Rpublique ou la dcouverte dartistes comme Stromae et Xavier Dolan, qui ont

    apport la touche francophone au parcours.

    Les cartes, accompagnes de leur fiche pdago-gique, ont ensuite t exposes dans un espace de lAlliance pour une consultation plus individuelle et dtaille.

    La journe sest poursuivie avec un spectacle de cirque.

    Ce rendez-vous a permis de sapproprier la carte mentale, un outil cratif dont le fort potentiel pda-gogique permet de multiples applications en cours et redynamise la pratique de classe. Ce fut locca-sion de parfaire les connaissances de lactualit culturelle et civilisationnelle de la France et de la Francophonie grce aux supports utiliss pour mettre en pratique la technique de la carte et ses exploitations pdagogiques.

    Ces journes ont rempli leurs objectifs : runir pour fdrer les enseignants autour de nouvelles pratiques, perfectionner leurs comptences pda-gogiques et leurs connaissances culturelles pour maintenir un enseignement actualis, innovant et de qualit.

    Ana Velasquez, directrice pdagogique, AF de Caracas, Anouchka de Oliveira, formatrice

    Jeux de cirque

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 19

    Aprs un an et demi de travail danalyse, de test, dchantillonnage et de conception de contenus spcifiques par des quipes de pdagogues rparties sur tout le territoire, le plus grand rseau dAlliances franaises du monde lance sa nouvelle mthode, baptise Alter Ego+ Spcial AF Brsil, au 2me semestre 2015, et consacre ainsi un nouveau partenariat avec la maison ddition Hachette.

    Progressivement, 38 000 tudiants et 500 professeurs vont utiliser Alter Ego+ Sp-cial AF Brsil. Cest aprs des mois de ngociation avec lditeur puis dadaptation

    et de conception de contenus, que la Dlgation gnrale des Alliances franaises du Br-sil sest dote dune nouvelle mthode tout fait adapte aux diffrents contextes et aux caractristiques de son public, particulirement fru de nouvelles technologies et ultra connect.

    Une mthodologie de projet pour le renforcement dun rseau dexperts

    Le passage une nouvelle mthode, pour quil soit russi, doit prendre en compte les quipes qui vont lutiliser ds le dbut du projet. Ainsi, aprs une pre-mire tape de consultation gnrale de tous les enseignants sur les critres de choix de la nouvelle mthode pour ta-blir une grille danalyse commune et par-tage, une quipe pilote a t constitue au niveau national, avec des professeurs concepteurs et testeurs travaillant dans des Alliances de tailles diffrentes afin de rendre compte de la diversit du terrain. Chaque tape du projet a fait lobjet dune communication gnrale de rsultats, tant aux Alliances franaises quaux diteurs en

    lice, jusqu la slection de la maison ddi-tion slectionne.

    Une mthode customise

    La mthode quant elle, a t customise avec la conception dune couverture spciale qui cre un dialogue visuel entre une ville de France et une ville du Brsil chaque niveau. Le logo Aliana francesa Brasileira ha mais de 130 anos , spcifiquement conu pour loccasion, met en exergue le parte-nariat France Brsil et renforce le rseau Alliance. Par ailleurs, une mise en avant du CECRL en cohrence avec le dcoupage li aux rythmes dapprentissage dans les Alliances franaises du Brsil, complte ces adaptations.

    Lanne de ses 130 ans, lAlliance franaise du Brsil

    se pare de nouveaux atours et donne le coup

    denvoi un nouveau partenariat en adoptant

    la mthode FLE phare des ditions Hachette

    et en ladaptant aux couleurs du Brsil

    Sacoche avec logo des 130 ans de lAF

    Amrique latine

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 20

    Si la customisation de la couverture, marque le renforcement du travail inter culturel et le partenariat avec Hachette, cest surtout lusage des ressources numriques, pour un rseau largement quip en tableaux blancs interactifs et en recherche dalternatives dynamiques dans ses modalits denseigne-ment-apprentissage, qui fait le saut vers une nouvelle re. Cette mthode est en effet dote de mises en dialogue et des tableaux tactiles, dinsertions de vidos et deffets sonores qui agrmentent lapprentissage daspects plus ludiques et modernes, tout en mettant laccent sur lapproche actionnelle.

    Pass France Brsil

    Avec cette mthode dans sa version interna-tionale, Hachette a mis sur les NTICE et sur lusage dynamique qui pouvait en tre fait pour optimiser lapprentissage du franais langue trangre. Le rseau brsilien, qui investit depuis des annes dans la numrisation et les TICE en salle de classe, a slectionn cette mthode pour ses attraits didactiques et technologiques et sest employ, durant des mois, lagrmenter de contenus spcifique-ment adapts aux besoins interculturels entre le Brsil et la France tout en mettant laccent sur les difficults sociolinguistiques propres du public brsilien. Le Pass France Brsil, com-pos de 4 double pages pour les niveaux 1 et 2, vient ainsi complter le kit dapprentissage

    de cette nouvelle mthode et renforce le parte-nariat avec la maison ddition.

    Des enjeux commerciaux pour un public satisfait

    Ltape de transition que constitue le pas-sage dune mthode lautre peut se rvler complexe et traumatique, source de mcon-tentement chez le public et les enseignants lorsquelle nest pas bien prpare. La DGAF y a donc port une attention toute particu-lire, et a galement intgr cet aspect dans sa ngociation avec Hachette. Il fallait donc mener une rflexion sur limpact financier que suppose le passage dune mthode lautre chez le public. Cela a dbouch sur ldition de fascicules spcifiques, prix cotant, pour les classes passerelles durant la phase de transition. Les tudiants sont ainsi satisfaits de ne pas devoir acheter un manuel pour un usage partiel et le passage se fait en douceur. Ltude des points de choc par la coordination pdagogique de la DGAF a par ailleurs permis disoler les contenus didactiques sensibles dans le passage dune mthode lautre afin de sensibiliser les quipes enseignantes ce passage. En outre, les enseignants seront accompagns durant les prochaines annes avec des formations rgulires dispenses par des auteurs et formateurs experts sur la mthode Alter Ego+ et sur diffrents aspects didactiques de sa prise en main.

    Apprentissage domicile

    Le Parcours Digital de la mthode permet un prolongement et une personnalisation des parcours en fonction du rythme et des com-ptences dapprentissage de chaque groupe, voire de chaque apprenant. La mise disposi-tion de cet outil sur les postes de travail dans les filiales de lAlliance franaise constitue un prolongement souple et facilite lapprentissage en autonomie. A cette offre sajoute la ces-sion de supports numriques de la mthode pour agrmenter le CAD, cours distance de lAlliance franaise Brsil. Une belle faon de renforcer ce partenariat entre le rseau AF Brsil et la maison ddition Hachette FLE.

    Une opration pdagogique remarquable en somme, que la presse brsilienne na pas manqu de relever loccasion dune conf-rence de presse organise dans les locaux de la dlgation gnrale Rio de Janeiro le 30 juillet dernier, o des reprsentants de la presse carioca et nationale sont venus assis-ter la naissance de ce projet denvergure nationale, qui place une fois de plus le Brsil sous les feux des projecteurs comme pays continent, mergent et novateur, galement dans le domaine didactique.

    Marie-Nolle Rodriguez, directrice adjointe, AF de Rio de Janeiro, dlgue gnrale adjointe, en charge de la pdagogie.

    Amrique latine

    Reprsentants de la presseMthode FLE adapte au Brsil

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 21

    Concordia est une ville de 140 000 habitants situe dans la province dEntre Rios, sur les rives du fleuve Uruguay faisant frontire avec le pays voisin du mme nom.

    Il y a 6 mois, le maire de la ville, Gustavo Bordet, a demand lambassadeur de France dtudier la possibilit de rouvrir une Alliance dans la ville.

    Le maire, dascendance franaise (son grand-pre tait originaire de Haute-Savoie), et dans les an-nes 80, il a t tudiant de lAlliance de Concordia (ferme 1991). Il se prsente cette anne llec-tion au poste de Gouverneur de la riche province agricole dEntre Rios avec de trs bonnes chances de lemporter.

    Le dossier douverture a t suivi par la dlgation gnrale de lAlliance qui a effectu le travail pr-paratoire en liaison avec la coordination rgionale assure par le directeur de lAlliance de Rosario et le directeur de lAlliance voisine de Concepcin del Uruguay.

    Ce nouveau centre de lAlliance fonctionne en 2015 comme antenne de lAlliance de Concepcin del Uruguay qui le gre administrativement et veille au bon droulement des activits linguistiques et culturelles. Pour cela, un accord crit sous forme de convention a t pass entre lAlliance de Concep-cin del Uruguay et la municipalit de Concordia

    Volontariste, le maire a runi les conditions finan-cires ncessaires au dmarrage des activits de lAlliance.

    Une directrice et 5 enseignants de FLE dont 3 for-ms au professorat de franais de Concepcin del Uruguay, ont t identifis.

    Les cours de franais comptent dj une cinquan-taine dlves. LAlliance dispose dans cette mai-son fonctionnelle dun bureau pour laccueil, dun bureau de direction, de 3 salles de cours, dune grande salle usage culturel et social et dun jardin.

    Il existe Concordia une association de descen-dants de Franais qui se runit lAlliance. De nombreuses personnes bnvoles se sont impli-ques dans la relance de lAlliance Concordia, base intressante pour la cration, ventuellement et ultrieurement, dun Comit constitutif dune Al-liance franaise indpendante de celle de Concep-cin, quand les quilibres financiers auront t atteints sur ressources propres de ltablissement. Un dossier douverture pourrait ensuite tre mont et prsent la Fondation;

    Par ailleurs, le travail culturel de lAlliance est en place : exposition Saint-Exupry prsente lors de linauguration, tlchargement de films franais sur la plateforme IF Cinma pour des projections publiques.

    Linauguration sest droule en prsence dune soixantaine de personnes. Aprs le dvoilement dune plaque marquant lvnement, discours et animations culturelles se sont succd au cours dune soire trs joyeuse.

    Le maire, francophile convaincu, est le promoteur dun programme de coopration dcentralise quil a mis en place en 2014 entre sa ville et Villers sur Mer, dans le domaine culturel, plus spcialement patrimonial et touristique.

    Par ailleurs, en marge de linauguration, une visite a t effectue au chteau San Carlos, devenu une attraction touristique de la ville suite sa r-cente restauration partielle (il a brl en 1938) et son intressante mise en valeur. Antoine de Saint Exupry y a sjourn plusieurs reprises dans les annes 30 aprs un atterrissage mouvement lors dune liaison rgulire de lAropostale entre Bue-nos Aires et Asuncin. A sa grande surprise, il fut alors accueilli dans un chteau de style Louis XV par une famille franaise et dans un premier temps par les deux espigles jeunes filles de la famille. Il relatera notamment son exprience dans le cha-pitre Oasis de son livre Terre des hommes, mentionnant alors : Javais atterri dans un champ et je ne savais pas que jallais vivre un conte de fes.

    Bruno Simonin, dlgu gnral de la Fonda-tion AF en Argentine

    Dvoilement dune plaque commmorative lAlliance franaise de Concordia Diario Junio

    Amrique latine

    Lambassadeur de France, accompagn du dlgu gnral de lAlliance franaise, a inaugur un nouveau centre de lAlliance, dans la ville de Concordia, avec son maire Gustavo Bordet (26 juin). Cette ouverture est ralise dans la cadre de la politique de calibrage du rseau argentin de lAlliance franaise qui a perdu de petits centres, il y a quelques annes, dans des villes de peu dimportance et cherche assurer sa prsence dans les villes de plus de 100 000 habitants.

    Inauguration de lantenne de lAlliance franaise de Concepcin del Uruguay Concordia (Argentine)

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 22

    Amrique latine

    Francs en un clic Publication dune

    mthode interactive de FLE pour adolescents

    sur la plate-forme Apple iBooks

    lAlliance franaise de Monterrey (Mexique)

    Lune des spcificits de lAlliance franaise de Monterrey rside dans la quinzaine de conventions quelle signe chaque anne avec des institutions ducatives de la zone mtropolitaine de Monterrey, prives comme publiques. Ces collaborations, au service de la diffusion de la langue franaise, gnrent prs de 20 % des recettes annuelles de lAlliance en fournissant du FLE cls en main, factur lheure enseigne, auprs de 3 200 tudiants diffrents.

    Lide dun produit innovant a commenc ger-mer en avril 2014 lors dune rencontre avec la directrice de lInstituto San Roberto.

    Les lves de cette institution tant habitus travailler sur une plate-forme numrique partir de leur iPad ou ordinateur Apple, ltablisse-ment souhaite que lAlliance propose un produit plus adapt leur forme denseignement. La mthode papier tant dj commande pour la

    rentre daot 2014, nous avions environ un an pour concevoir les nouveaux supports num-riques dapprentissage pour celle de 2015.

    Cette proccupation de lInstituto San Roberto a t rapidement aborde avec notre enseignant assign cet tablissement depuis plusieurs annes, lequel connat bien ses tudiants et leurs attentes.

    Utilisateur expriment et passionn par les nouvelles technologies de lenseignement, notre professeur Jonatn Ibarra sest engag nous prsenter un projet pour le dbut 2015. En fvrier, il a propos un projet deBook, lequel est approuv lors dun conseil dadministration le 23 avril 2015.

    La mthode totalement interactive est conue sur mesure pour notre public de lISR, une cinquantaine heures dapprentissage, mais pourrait aussi intresser les adolescents de la sphre hispanophone en auto-apprentissage.

    La direction pdagogique ainsi que la direc-tion de diffusion culturelle et communication

    se sont mobilises pour appuyer le profes-seur : conception, rdaction et rvision des contenus, enregistrements des documents audio en studio professionnel, mise en page, recherche dimages, formalits lies la publication dun eBook Courant juillet, le projet de publication est tlcharg sur une plateforme Apple ddie pour validation et reoit lapprobation pour sa mise en ligne et la vente sur le iBooks store le 4 aot.

    Au travers dun rcit comprenant 5 chapitres, le livre propose 350 documents audio, une cen-taine dexercices interactifs, un outil de correc-tion phontique, une dcouverte de la culture franaise (gastronomie, histoire, villes) et une attractive galerie de photos sur la France, entre autre.

    De plus, des dates appropries, un cours sp-cifique avec notre eBook sera propos notre catalogue comme produit dappel et de sensi-bilisation.

    Perspectives de vente ? Assurment 200 !

    Nous vous encourageons faire lacquisition de cet innovant outil dapprentissage du franais dis-ponible la vente dans 51 pays sur liBooks store.

    Tous vos commentaires seront les bienvenus.

    Lien vers la dmo de liBooks store :

    http://itunes.apple.com/us/book/id1027252779

    Stphane Gaillard, directeur, et Jos Manuel Blanco, directeur de diffusion culturelle, AF Monterrey

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 23

    Peu avant la clbration du 14 juillet, lAlliance franaise de Santiago de Los Caballeros a entrepris un travail collectif de grande ampleur en organisant le dimanche 12 juillet la 2me dition de la Carrera del Bho (course du hibou), course de 10 km dans les jardins de la Pontificia Universidad Madre y Maestra (PUCMM) o prs de 600 athltes se sont succd afin de clbrer en avance la fte nationale franaise tout en apportant cette course sa dimension symbolique avec la prservation du Cuc, hibou terrier de petite taille vivant sur le campus de la PUCMM.

    Ue foule de sportifs et de curieux sont venus assister cet vnement fdrateur qui se vou-lait tre une invitation la dtente, une mission de sant publique, et une sensibilisation par lintermdiaire du sport. En effet, en accordant solennit pendant et applaudissements aprs le passage des hymnes dominicain et franais, les participants ont confirm, le temps de quelques

    minutes, ce que lAlliance de Santiago sattle faire perdurer depuis bientt 50 ans, savoir le respect, lentente et, la collaboration intercultu-relle et sportive entre nos deux pays.

    Dailleurs, les sponsors franais (Air France, Re-nault, Total) se sont mls aux autres parrains (dominicains) de cette course afin de proposer

    aux coureurs, de nombreux prix et autres pro-duits, afin de pouvoir faire, de cette occasion ex-

    ceptionnelle pour lAlliance, un moment unique pour la communaut franco-dominicaine. Le grand gagnant de cette course, Jos Rubiera (25 ans) sest vu remettre de la part dAir France un billet davion et un sjour, couvert par la Fdra-tion dathltisme dominicaine, afin de participer

    au semi-marathon de Paris en mars 2016. Ce dernier, ainsi que la 1re femme arrive, toutes catgories confondues, Jordania Diaz (22 ans) se sont vu offrir un voyage par la Ligue dathl-tisme de Guadeloupe en collaboration avec celle de Martinique, afin de concourir aux 10 km de

    Petit-Bourg en octobre prochain.

    Les autres catgories fminines et masculines (16-29 ans, 30-39 ans, 40-49 ans, 50 ans et plus) ont galement reu de nombreux lots qui ont t remis aux trois premiers de chaque tranche

    dge et de sexe, de mme quune mdaille en forme de hibou tous ceux qui sont arrivs au bout des 10 km, pour le plus grand plaisir des participants.

    La manifestation, ponctue par des sessions de danse et dchauffement collectifs, sest acheve avec les remerciements de Cyril Anis, directeur de lAlliance, qui a rappel linvestissement de tous ceux qui ont contribu la russite de cet vnement, lquipe de lAlliance, les sponsors, volontaires, quipe coordinatrice de la PUCMM, et tous les sportifs confirms ou dun jour qui ont

    rpondu linvitation, et sans lesquels cette manifestation naurait pas lieu dtre.

    Dimitri Derigent, tudiant-stagiaire duProgramme France-Carabes de Sciences-Po Bordeaux, AF de Santiago

    Coopration, bonne humeur et diplomatie

    sportive Santiago (Rpublique

    dominicaine)

    chauffement avant dpart des athltes

    Carabes

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 24

    LAlliance franaise de Toronto (Canada) finit la saison en beaut !

    Une programmation toujours plus riche

    Centre culturel dynamique et dsormais lieu de diffusion artistique dimportance sur la scne toron-toise, lAlliance franaise de Toronto dveloppe de nombreux partenariats avec des muses et insti-tutions artistiques de la ville, notamment celles re-groupes au sein du Bloor Street Cultural Corridor dont lAlliance est membre fondateur. Le 19 juin, elle sassociait au Royal Ontario Museum pour la soire

    Francosonique, clbrant 400 ans de prsence culturelle franaise en Ontario. Le rock habit du groupe Grand Blanc, originaire de Metz, a rsonn entre les fossiles de ce muse dhistoire naturelle.

    Autre vnement de grande ampleur, la Semaine de la Fiert (Pride Week Toronto) a pris dassaut le thtre de lAlliance, faisant salle plus que comble pour le show exceptionnel de Mado la Queen, vri-table star au Qubec, revisitant sa faon des clas-siques de la chanson.

    Les derniers vnements de la saison culturelle 2014/2015 resteront, eux aussi, dans toutes les m-moires. La semaine du 8 juin, Franois Morel, aban-donnait le micro de France Inter le temps de deux soires spciales dans le thtre de lAlliance et dune rencontre avec les lves du Lyce franais de Toronto. Avec lgret, cet artiste multitche a propos une soire de mise en lecture originale de ses chroniques avant de souffler ses 56 bougies

    avec le public. Le lendemain, au cours dun Jeudi

    Cin spcial Morel, la projection du film Un couple

    patant (ralis par Lucas Belvaux) a ravi, une fois de plus, laudience torontoise. Franois Morel aura dfinitivement laiss un beau souvenir en enregis-trant son billet France Inter sur les ondes de Radio Canada.

    Pour le dernier concert de lanne organis lAl-liance, le pote rockeur Charllie Couture a fait dan-ser les nostalgiques des annes 80, dans le cadre de sa tourne internationale Immortel.

    En somme, une belle fin danne culturelle lAl-liance franaise de Toronto, qui lancera sa nouvelle saison le 8 septembre lors du vernissage de lexpo-sition Charles Pachter.

    Justine Marie, stagiaire, AF de Toronto

    Amrique du Nord

    Concert de Charllie Couture, Franois Morel en interview, inauguration Bastille Day

    Depuis linauguration de son nouveau btiment, en mai 2014, et louverture dun thtre de 147 places, lAlliance franaise de Toronto vit au rythme de la ptillante mtropole torontoise. 113 ans aprs sa cration, se succdent dsormais sur les planches du thtre et dans la Galerie Pierre Lon, grands historiens, spcialistes du cinma, artistes en vogue de la nouvelle scne franaise, comdiens et conteurs talentueux pour le plus grand plaisir des 10 000 spectateurs annuels.

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 25

    Rcit dune journe trpidante sous le signe de

    la fminit et du partage.

    11:15 Arrive de Sylvie Hoarau et Aurlie Saada, les deux chanteuses de Brigitte, lAlliance. Les femmes sont habilles, coiffes et maquilles de la mme manire tel point que lon pourrait les prendre pour des jumelles.

    11:20 Point presse. Les deux femmes se prtent aux questions des journalistes. Lchange est chaleureux et la conversation tourne autour des thmes abords dans leurs albums mais galement de la chanson franaise et du fminisme.

    12:00 - Pendant leur interview, les tudiants de lAlliance se prcipitent dans lamphithtre pour la rencontre avec les deux meinu * franaises.

    12:10 - Cest sous un tonnerre dapplaudisse-ments que les deux femmes font leur entre dans lamphithtre. Mme Fabienne Clrot, directrice de lAlliance de Wuhan, prsente les chanteuses puis leur passe la parole. Elles parlent de leurs inspira-tions et expliquent pourquoi avoir choisi le prnom Brigitte. Cest la fois celui de femmes franaises clbres quelles admirent (Brigitte Bardot, Brigitte Fontaine ...) mais cest aussi un prnom franais commun qui peut la fois reprsenter la boulangre

    du quartier, la dame de la cantine, une maman, etc limage des diff-rentes facettes de la fminit quelles incarnent.

    12:20 - Les tudiants avaient prpar des ques-tions en franais avec laide de leur professeur. Comme souvent en Chine, les questions sont trs personnelles : tes-vous surs ?, Avez-vous des enfants ?... Aurlie et Sylvie ont rpondu chacune dentre elles, dmontrant ainsi quune femme peut trs bien spanouir au travail tout en ayant une vie de famille.

    12:35 - Les Brigitte improvisent un mini concert.

    12:45 - Mme Xiong, professeur de franais, sest prte au jeu de la calligraphie en tradui-sant en chinois une phrase extraite de la chanson Lchappe belle. Cest avec motion quAurlie et Sylvie ont reu ce cadeau.

    13:00 - La rencontre est termine, les lves se pressent pour obtenir une photo ou une ddicace.

    15:30 - Direction le Vox pour les balances. Cest dans une ambiance zen, un verre de th la main quAurlie et Sylvie exercent leur voix.

    19:00 - Ouverture du Vox, toute lquipe de lAl-liance est mobilise pour accueillir les 500 invits du concert.

    21:00 - Aprs le discours douverture de lAl-liance, cest sous une ovation de la foule que les deux chanteuses font leur entre sur scne. Cest aprs 2 h de concert avec un public dchain et 3 rappels que sest acheve cette journe exception-nelle. La tourne de Brigitte tait organise par le rseau des Alliances franaises de Chine, dans le cadre du festival Croisements.

    *meinu : jolie fille en chinois

    Emeline Chevallier, responsable communica-tion, AF de Wuhan

    Le duo BRIGITTE lAlliance franaise de

    Wuhan (Chine)

    Asie

    Les Brigitte

    Le 21 mai restera un jour grav dans les annales de lAlliance franaise de Wuhan. En effet, ce jour-l, lAlliance organisait le concert du duo fminin franais Brigitte, et recevait la visite des chanteuses dans ses locaux quelques heures du concert.

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 26

    2015 est une anne dterminante pour lenvironnement. La communaut internationale est en effet appele dfinir un nouveau modle de dveloppement durable lors de la COP21 qui se tiendra en dcembre Paris.

    Faisant cho cet vnement, lAlliance franaise de Duba, en partenariat avec le French Business Council, organise depuis janvier 2015 une srie de rencontres mensuelles en invitant des personnali-ts de haut niveau impliques dans le dveloppe-ment durable : universitaires, responsable dONG, chefs dentreprises

    Les 15 et 16 juin derniers, loccasion de la Jour-ne Internationale de lEnvironnement, deux journes de sensibilisation aux nergies renou-velables furent proposes aux lves de franais des tablissements scolaires.

    Allier pdagogie et gestion environnementale, tel est lobjectif de lAlliance de Duba qui, par cette initiative marque son dsir dduquer et de sensi-

    biliser les plus jeunes gnrations. Cest vous qui allez faire le

    monde de demain.

    Cest vous qui allez

    changer lavenir a dclar Bernard Frontero, directeur de lAlliance, en introduction, persuad que les mots dau-jourdhui peuvent avoir un impact sur les compor-tements de demain.

    Une ambition partage par les entreprises fran-aises prsentes pour loccasion, qui ont prsent leurs projets en matire dnergies propres et denvironnement.

    Durant les diffrents ateliers anims par les inter-venants des entreprises participantes, les enfants ont t sensibiliss aux enjeux de la consomma-tion responsable et du recyclage (Suez Environ-nement), limportance de la dsalinisation de leau de mer (Veolia), des technologies dnergies propres (Sunpower) et aux initiatives pour imagi-ner le monde de demain (Smart-cities de Schnei-der).

    Les enfants, venus dtablissements internatio-naux, ont pu galement faire connaissance avec Solar Impulse, lunique avion nergie solaire, dune autonomie illimite, capable de voler de jour comme de nuit, sans carburant.

    Pierre Leretz, directeur rgional Asie, Moyen-Orient & Afrique de ABB a dvoil, devant une

    assistance conquise, le challenge de Bertrand Piccard, dAndr Borschberg et de leur quipe, le premier tour du monde en avion solaire, aprs 12 ans de recherche, de tests et de dveloppement. Une aventure rvolutionnaire qui a fait prendre conscience aux enfants prsents comment linno-vation et les technologies propres peuvent chan-ger le monde et que chacun peut devenir pionnier et explorateur dans sa propre vie afin dinventer

    un futur meilleur.

    En septembre prochain lAlliance accueillera Franois Gemenne, spcialiste des questions de gopolitique de lenvironnement, directeur excu-tif du programme de recherche interdisciplinaire Politiques de la Terre Sciences Po. Il prpare actuellement un Atlas des Migrations Environne-mentales, puis Christian De Perthuis, professeur dEconomie Paris-Dauphine et responsable de la Chaire Economie du Climat, qui vient de co-publier Le Climat, quel prix ? La ngociation climatique (Odile Jacob).

    Sofia Amri, coordinatrice ateliers et communi-cation, AF Duba

    ducation et dveloppement

    durable lAlliance franaise

    de Duba (mirats arabes unis)

    Asie

    Sensibilisation aux enjeux de la consommation

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 27

    Des graffitis lAlliance franaise

    de Kandy (Sri Lanka)

    Asie

    Raphal Genty (Raph) et ses graffitis

    Dans cet tablissement culturel datant de 1967, ces derniers mois ont t riches en vnements, dans le domaine pdagogique, institutionnel et culturel. Cela prouve que cette Alliance franaise continue dtre un phare pour la promotion et lenseignement de la langue franaise et pour la diffusion des cultures francophones et sri lankaise dans toute la rgion du centre du pays. Depuis 48 ans, lAlliance franaise de Kandy Sri Lanka a toujours t rvlatrice de talents et force de propositions novatrices. Cyril Villaverde, son directeur, a dcid de raliser un pari artistique hors du commun : confronter le graffiti dans la capitale du boudhisme cinghalais. Le 29 juin 2015, Kandy, le plus grand centre religieux du pays a reu la visite de lartiste franais Raph (Raphal Genty) du collectif HEC (Haut En Couleurs), une des figures emblmatiques du graffiti franais.Raph a travaill pendant deux jours pour raliser de nombreux graffitis dissmins dans la ville devant un public bahi.

    Le mur dune cole primaire a t investi par les nombreuses bombes de peintures de Raph. Les coliers et les passants taient subjugus de dcouvrir une performance artistique mlant la magie des couleurs et des dessinsIls contem-plaient pour la premire fois cet art urbain nomm graffiti. Emerveills par le graffiti de Raph sur le

    mur de cette cole, les visiteurs ont continu leur dcouverte artistique au sein mme de lAlliance franaise de Kandy. Deux graffitis supplmen-taires ont t raliss, lun dans la caftria, lautre dans une salle de cours.

    Lengouement rcent du graffiti dans cette ville du

    Sri Lanka a dmontr que lart urbain pouvait tra-verser les frontires et susciter ladmiration. Notons que le succs de lentreprise de respectabilisation

    du graffiti a t rguli-rement salu en France dans la plupart des grands mdias. Le constat dune reconnaissance culturelle du graffiti est ainsi en train

    de devenir un lieu commun. Pourtant, des discours pessimistes, voire alarmistes, staient multiplis il y a quelques annes chez une majorit dartistes, dhommes politiques, relays par la presse, dplo-rant tout la fois une dgradation de lespace public et sa perversion artistique. Ce dsabusement faisait contraste avec lensemble des indices de cons-cration sociale facilement relevables par ailleurs : inscription dans la dure des graffitis alors consid-rs comme un art phmre, publication darticles relatifs aux graffitis dans les quotidiens nationaux,

    multiplication des discours politiques bienveillants, mise en place de rituels artistiques tels que des performances, des ventes de travaux artistiques auprs dentreprises, des festivals, des expositions et des remises de prix. La russite a donc eu lieu !

    Acheve ou inacheve la russite du graffiti ? Le

    dbat est obscurci par lemploi mme de lexpres-sion graffiti . Un graffiti est une inscription ou

    une peinture ralise sur des murs, des monu-ments ou des objets situs sur lespace public. Le graffiti existe depuis la Grce antique ! Le terme

    nest pas neuf et on ne peut comprendre ce quil

  • Le Fil dAlliances n37 - p. 28

    recouvre aujourdhui sans se pencher sur ce quil a pu signifier dans les annes 60. Aprs 30 ans de

    recherches sur le graffiti, Brassa, un passionn de

    cet art urbain (photographe franco hongrois, des-sinateur, peintre, sculpteur, crivain et cinaste) publiera en 1960 un livre de rfrence, Graffiti. Celui-ci proposera le graffiti comme une forme

    dArt brut, primitif et phmre . Mme Picasso y participera. Pour la premire fois on voquera le graffiti comme un art !

    Le graffiti a t impos partir de cette poque,

    contre les dfinitions spontanes, limitatives ou

    pjoratives (vandales, art vulgaire, sale) comme un moyen dexpression part entire, mais dont la dfinition pose toujours problme,

    les questions techniques (quelles doivent tre les fonctions respectives du tag, du pochoir et des graffs ? Lexistence dcriture est-elle ncessaire ?) renvoyant en effet des enjeux esthtiques, co-nomiques et sociaux pour les membres du secteur du graffiti (qui dira ce quest le graffiti et qui pourra

    sen approprier le bnfice ?) mais aussi pour les

    acteurs du champ culturel en gnral (le graffiti

    peut-il tre considr comme un art ?).

    Il reprsente galement au-del de sa propre sphre un esprit, et mme un projet de renver-sement des hirarchies sociales, lexpression graffiti peut signifier ou concider avec culture

    jeune , cest--dire servir de signe de ralliement et par l, traduire des revendications. Le moyen

    dexpression graffiti a, en effet, russi pendant

    un temps catalyser lattention dune part impor-tante de la jeunesse , en tant que groupe social homogne rclamant sa place au soleil. Mais il a t aussi utilis par toute une gnration comme un emblme et comme un instrument subversif sur le plan culturel (remise en cause par certaines fractions sociales de la hirarchie culturelle ta-blie) et sur le plan politique. Llment catalyseur a t Mai 68 avec les innombrables messages poli-tiques de la rue qui gagnent en posie et en qualit graphique. Ils sont notamment le fait dtudiants et font souvent preuve dhumour absurde ou dun sens de la formule plutt tudi : Une rvolution qui demande que lon se sacrifie pour elle est une

    rvolution la papa, Le bonheur est une ide neuve, La posie est dans la rue, La vie est ailleurs, Dsobir dabord : alors cris sur les murs (Loi du 10 mai 1968.), Jaime pas crire sur les murs. Ces slogans sont indiffremment crits au pinceau, au rouleau, la bombe de pein-ture ou sur des affiches srigraphies. Dans lou-vrage Les murs ont la parole de Julien Besan-on, nous pouvons comprendre que cest de cet affichage sauvage et militant que nat une tradition

    parisienne du graffiti vocation esthtique.

    Cest en fait la qualit de la rhabilitation du m-dium graffiti qui est en cause, les louanges qui

    lui ont t adresses par les institutions politiques ont-elles t autre chose que des concessions ? Ce mdium ne continue t-il pas de porter des

    stigmates pouvant expliquer le manque de recon-naissance qui le frappe ? Mais plus que la vrit dune reconnaissance, cest sa nature qui semble faire problme, le mode sur lequel il sest progres-sivement effectu depuis les annes 60. Devenu frquentable, le graffiti a perdu de son attrait pour

    toute une population et toute une gnration qui avait pu le brandir contre lordre tabli. De moins en moins considr comme un sous-art ou une para-peinture, il subit des transformations internes qui le rapprochent des modes dexpres-sion classiques (peinture et littrature), notamment une accentuation de la scission entre graffiti de

    qualit et graffiti de masse, de conqutes de ter-ritoires dans les dispositifs culturels, les publics concerns et les discours tenus. Une certaine conception du graffiti sest impose. Le graffiti fait

    donc partie maintenant de la culture lgitime, rvlateur du changement de socit.

    Lartiste Raph du collectif HEC, un des tenants de cet art populaire, nous a tmoign de lambi-gut de la reconnaissance du graffiti. Il nous a

    ouvert sur le monde du graffiti riche en caractres

    et styles. C