Le drainage de la plèvre d’un patient ventilé - CNER · Le drainage de la plèvre d’un...
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Le drainage de la
plèvre d’un patient
ventiléIndications, techniques et complications
DESC Réanimation médicaleMardi 2 octobre 2013
Etudiant : NGO Thuy Vi HélèneTuteur : Pr du CHEYRON
Introduction
Rappels physiopathologiques (1)
CT
Protéines
Cellules
LDH
Eau
Petites molécules
Glucose
Na+
HCO3-
Miserocchi G., Eur Respir J 1997
Origine de l’épanchement pleural liquidien (EPL):- déséquilibre entre sécrétion et résorption du liquide pleural- lié à une lésion (vasculaire)
Rappels physiopathologiques (2)
Origine du Pneumothorax (PNO):- communication entre cavité pleurale et structures pulmonaires- communication avec l’extérieur de la cavité pleurale (plaie tho)
Pernat, 51ème Congrès National d’Anesthésie et Réanimation
Epidémiologie et étiologies
Environ 10% des patients nécessitent un drainage pleural
Incidence des épanchements pleuraux en réanimation : 8 à 60%
Etiologies :-Remplissage massif (état de choc)-EPL parapneumoniques-Ins. cardiaque, IHC, hypoalbuminémie,
atélectasies-EPL post-op d’une chirurgie
cardiaque ou abdo-EPL satellites d’une affection intra-abdo-Autres : épanch néoplasiques, médicamenteuses
-Hémothorax (traumatique ++)
Etiologies :-Traumatiques (thoracique, post-op…)-Iatrogène +++
- Pose KTC (sous-clavier >> jug int)- Ponction/biopsie pleural, pose
SNG- Ventilation mécanique (VM) ++
(barotraumatisme)-PNO sur terrains particuliers (BPCO, fibrose, emphysème, asthme aigue)
Incidence des pneumothorax en réanimation : 4 à 15%
Azoulay et al., Curr Opin Pulm Med 2003, 9;291-297Yarmus et al., Chest 2012, 141(4):1098-1105
Indications
Quand
drainer ?
Pneumothorax
• Fonction de la tolérance clinique +++
• Fonction de la sévérité (poumon sous-jacente)++
• Importance du décollement (> 2cm)
• Spécial Réa : « PNO symptomatique » = « PNO ayant un retentissement
sur la mécanique ventilatoire ou les échanges gazeux », sevrage ventilatoire difficile
• PNO / hémopneumothorax traumatique; post-chirurgical
• Cas particulier : PNO compressif � exsufflation en URGENCE
Makris et al., Réanimation 2009; 18,163-169Light, Respirology 2011;16:244-248
Havelock et al., British Thoracic Society Pleural Disease Guidelines 2010
Epanchement pleural
• Importance de l’épanchement (i.e. son volume) indépendamment de l’étiologie
• Retentissement clinique
• Ou > 1/3 d’un hémithorax
• Quand Ø retentissement clinique, drainage de :
• La pleurésie purulente (aspect macroscopique)
• Cas des EPL parapneumoniques :
• Tout EPL parapneumonique doit être exploré ! (analyses cyto, bactério, LDH, pH)
• Absence de liquide purulent :
• ED ou cultures positifs
• pH <7,2
Davies et al., BTS Pleural Disease Guidelines 2010Makris and al., Réanimation 2009; 18,163-169Marquette, Rev Mal Respir 2007; 24:3S61-3S65
Drainage (+/- fibrinolytiques, +/- chir)
Retentissement mécanique
• Altération des échanges gazeux (rapport V/P) � hypoxémie
• Expansion thoracique
• Déplacement céphalique du poumon
• � CV et CRF
• � Compliance pulmonaire
Présentation A. Roch, aux JRUR de 2006
Effet du drainage sur la mécanique
ventilatoire
Rapport PaO2/FiO2, post-drainage immédiat
Rapport PaO2/FiO2, 12h après drainage
- Etude rétrospective de janvier à octobre 2009
- 804 patients admis nécessitant une VM- Diagn EPL par RP et Echo- Drainage sous écho-guidage (cathéter en
« queue de cochon » 14Fr, tech. Seldinger)
- Etude sur 168 patients avec EPL (transsudat)
- Groupe avec drainage : 80- Groupe avec ttt standard : 88
Résultats
Hémothorax/hémopneumothorax
• Evacuation précoce même abs retentissement clinique
• Risque fréquent de majoration
• A visée diagnostique et thérapeutique +++
• Avantages :
• Évacuation plus complète
• Arrêt du saignement (si saignement sur lacérations pleurales)
• Quantification du saignement
• � incidence d’empyème post hémothorax
• Parfois indication chirurgicale +/- fibrinolytiques
Makris et al., Réanimation 2009; 18,163-169Light, Respirology 2011;16:244-248Pélieu et al., MAPAR 2008
Techniques
Comment
drainer ?
Voies d’abord
• Voie Antérieure• 2ème ou 3ème EIC• Ligne médioclaviculaire• Inconvénients : risque de plaies vasculaires, du
m. grand pectoral, séquelle inesthétique
• Voie Axillaire (latérale) +++• 4ème ou 5ème EIC • Ligne axillaire moyenne ou ant « Triangle of
Safety »• Orientation drain
• Avant et en haut : PNO• Arrière et en bas : EPL
• Voie Postérieure (pas utilisée)• Position assise ou DL
Position du patient en réanimation : décubitus dorsal ou position semi-assise +++
Law et al., BTS guidelines for Insertion of a chest drain, 2003
Makris et al., Réanimation 2009; 18,163-169
Types de drainage
Drain de Monod Drain-trocart de Joly
Pélieu et al., MAPAR 2008Makris et al., Réanimation 2009; 18,163-169
Mise en place d’un drain avec mandrin externe (gauche) et interne (droite)
Procédure : incision, +/-dissection, introduction
du drain/trocart
Mise en place d’un Pleurocath
Système du Pleurocath
Makris et al., Réanimation 2009; 18,163-169
Pose d’un mini-drain pleural par la méthode de Seldinger Makris et al., Réanimation 2009
Techniques Taille Indications Avantages Inconvénients
Drain-trocart de
Joly
12 à 32 Fr Hémothorax, PNOSouple, peu apte à
cailloter, faible coûtA abandonner!!!
dangereux du fait du mandrin pointu
Risque de lacération
Drain de Monod 25 à 36 Fr
Hémothorax, pleurésie purulente, PNO du sujet ventilé
ou traumatique
Sûreté (bout mousse), drainage large, faible coût
Dissection plus large de la peau et de l’EIC, dl,
cicatrice inesthétique
Pleurocath® < 10 Fr Plutôt PNO completPas ds hémothorax
Facile à poser, moins douloureux
Obstruction fréquente, Traumatique (poumon),
en aveugle,
Mini-drain pleural
(Seldinger)
14 Ga (2,2mm)
PNO minimeEPL
Atraumatique, faible dissection, peu dl, �risque infectieux, cicatrice minime,
Coût
Makris et al., Réanimation 2009; 18,163-169Moritz et al., EMC-Medecine 2004 ; 1; 165-175Marquette, Rev Mal Respir 2007; 24:3S61-3S65
(1 Fr = 1/3mm)
Complications multiples :- Perforation pulmonaire (Fraser, Hum Pathol 1988,19:518-23)
- Perforation de OD (Meisel et al., Chest 1990,98:772-3)
- Perforation a. pulmonaire (Takanami, Interact CardioVasc Thorac Surg 2005)
- Incidence � malposition de drain (Remérand et al., Anesthesiology 2007) …
BTS Pleural disease
Guidelines 2010
Drains de gros ou petit calibre ?
- EPL : Petits cathéters- EPL parapneumonique : Petits cathéters (10 à 14 Fr, irrigation+),
sauf si pus (gros drains)
Cas de hémothorax : drains de gros calibre (≥ 24 Fr)
Macduff et al., British Thoracic Society Pleural Disease Guidelines 2010
Havelock et al., BTS Pleural Disease Guidelines 2010
Light, Respirology 2011;16:244-248
- PNO spontané secondaire - PNO traumatique- PNO iatrogène :
- Post ponction pleurale : Drains de petit calibre ou cathéter- Barotrauma (VM) : Drains de gros calibre
Drains de petit calibreHavelock et al., British Thoracic Society Pleural Disease Guidelines 2010
Pleural procedures and thoracic ultrasound
Survey of UK NHS Trusts
(de 2003 à 2008)
• Drain relié à un système de drainage
• Surveillance
• RP de contrôle post-pose et régulières
• Système de drainage (bullage, quantifications, traite drains …)
• Quand retirer le drain ? Bonne réexpansion pulm, accolement du poumon à la paroi (RP)• EPL
• Liquide séreux < 200ml/24h
• PTX • Arrêt bullage > 12 à 24h
• +/- test de clampage pdt 24h et contrôle RP
Après la pose …
Law et al., BTS guidelines for Insertion of a chest drain, 2003
Pélieu et al., MAPAR 2008
Quid du clampage ?
Havelock et al., BTS Pleural Disease Guidelines 2010
Law et al., BTS guidelines for Insertion of a chest drain, 2003
Complications
• Complication la plus fréquente +++
• Incidence de 3% à 30%
• Trajet sous-cutanée
• Pénétration dans un organe creux ou plein
• Intra-pulmonaire
• Intra-cardiaque
• Intra-abdominale (plaie transdiaphragmatique)
• Lésions vasculaires (a. intercostales, a. mammaire int)
Pélieu et al., MAPAR 2008
- Etude prospective de mai 2003 à avril 2004- 122 drains thoraciques étudiés chez 75 patients
- PNO (40,2%)- EPL (57,3%)- Hémothorax (19,7%)
- TDM chez 63 patients avec analyse de 106 drains- Trocart rigide (88,5%)
drain intra-scissural
Résultats :-Malposition de drains (TDM) : 32 (30,2%)
- 22 drains en intra-scissural (20,8%)- 10 drains en intra-parenchymateux (9,4%)
-Facteurs prédisposants : trocart métallique (p<0,032) drain intra-parenchymateux
•Œdème pulmonaire de réexpansion (a vacuo)
•Complications infectieuses (rares)• Infection au point de ponction
• Infection de la cavité pleurale avec empyème (incidence de 2 à 9%)
•Complications hémorragiques
• Liées à une plaie des vx intercostaux, poumon, médiastin
•Douleur
• Fréquente
• Irritation plèvre pariétale/compression vasculonerveuse
•Dysfonction du drain (obstruction…)
Moritz et al., EMC-Medecine (1) 2004,165-175
Quid de l’Echographie pleurale
?
1ère applications médicalesDisponibilité au lit du patient
Clinique
Début XXe s.
2013
19721946 1974 XXIe s.1819
Lichtenstein, Réanimation 2003, 12;19-29
Rôle dans l’épanchement
pleural- Technique de choix pour dépister un EPL chez un patient couché- Sensibilité de 86 à 97%, Spécificité de 97%
Lichtenstein, Réanimation 2003, 12:19-29Zieleskiewicz et al., AFAR 2012, 31: 793-801
- Diagnostic positif de EPL : nature, abondance,
poumon sous-jacent
- Une distance inter-pleurale basale de 50 mm est prédictive d’un volume d’EPL > à 500ml (Se=83% et Sp=90%) chez patient sous VM.
Roch et al., Chest 2005; 127:224-32 Pleurésie, « sinusoïde »
- Aide thérapeutique : écho-repérage ou guidage de la ponction/drainage
- Règles précises de sécurité pour ponction chez patient ventilé :- Présence du signe de la « sinusoïde »- Distance inter-pleurale inspiratoire d’au moins 15mm sur 3 espaces- Repère des organes annexes- Ponction après repérage immédiat, même position
- Sur 45 procédures chez des patients ventilés et sous PEEP, le taux de succès a été de 97,5% et le taux de complications est nul. Lichtenstein et al., Intensive Care Med 1999,25:955-8
- Diagnostic positif du PNO : importance, poumon
sous-jacent
Alrajhi et al., Chest 2012;141:703-8
- Aide thérapeutique : écho-repérage +/- guidage du drainage
- Contrôle post-drainage : efficacité drainage, dépister le PNO résiduel (Echo>RP)Galbois et al., Chest 2010;138:648-55
Rôle dans le
pneumothorax
Pneumothorax et « point poumon »
Echo pleurale RP
Sensibilité 90,9% 50,2%
Spécificité 98,2% 99,4%
Lichtenstein, Réanimation 2003, 12:19-29Zieleskiewicz et al., AFAR 2012; 31: 793-801
MAIS aussi … Détection du sd interstitiel, consolidation alvéolaire, parfois EP…
Intérêt dans la prise en charge de la DRA :- Dans l’urgence, fournit le bon diagnostic dans 92% des cas vs Clinique+ RP = 60%
Avantages :-Simple, non invasive-Rapidement disponible (lit patient; surtout pr patient dyspnéique)-Pratique (Echo > RP)-Moins irradiant (> TDM > RP)-Visée : diagnostic positif et étiologique-Visée thérapeutique : repérage précis, guidage
Inconvénients :-Barrière naturelle
- Innée : faible échogénicité- Acquises : emphysème pariétale, calcifications …- Artificielles : pansements, drains
-Opérateur dépendant, fonction de l’apprentissage
Lichtenstein, Réanimation 2003, 12;19-29Zieleskiewicz et al., AFAR 2012, 31; 793-801
Take home messages
Drainage des EP liquidiens ou gazeux en fonction de la -tolérance clinique-Importance de l’épanchement
Techniques :-Drain de Monod -Cathéter mono-lumière ++
Complications : Malposition de drain +++
Place de l’Echographie pleuro-pulmonaire en Réanimation
Merci de votre
attention
Contre-indications
• Absolues :
• Présence d’adhérences du poumon à la paroi thoracique
• Relatives :
• Troubles de l’hémostase (<50 000 plaquettes, TP<50%, TCA>27…) sauf urgence vitale
Law et al., BTS guidelines for Insertion of a chest drain, 2003
Pélieu et al., MAPAR 2008