Le Contrôle De Gestion CDG -présentation- evolution

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M1 Contrôle de Gestion Introduction Cours 1- Le CDG- Présentation- Evolution Chapitre 1 - Définir et mesurer la performance des entreprises 1. Pourquoi mesurer la performance ? LA PERFORMANCE Le contrôle de gestion est une démarche de pilotage de la performance. Oui, mais quelle performance ? Il va falloir définir la nature de cette performance . En effet une entreprise va privilégier l’atteinte d’un certain taux de rentabilité, une autre un résultat en millions d’euros, une troisième un Chiffre d’affaires minimum, etc La performance n’est pas toujours l’atteinte de la rentabilité économique, ça peut être aussi la croissance, le taux de service ; la qualité etc. LE CONTRÔLE Dès lors que la nature de la performance est claire, il faut fixer le niveau à atteindre. a) Planification La planification : le premier rôle de la planification sera de fixer des objectifs. Mais la planification doit également anticiper les moyens qui vont être mis en œuvre pour atteindre les objectifs fixés. Par moyens on entend moyens financiers , moyens humains, moyens matériels mais aussi quels plans d’action stratégiques vont être 1

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Cours 1- Le CDG- Présentation- Evolution

Chapitre 1 - Définir et mesurer la performance des entreprises

1. Pourquoi mesurer la performance ?

LA PERFORMANCE

Le contrôle de gestion est une démarche de pilotage de la performance. Oui, mais quelle performance ?

Il va falloir définir la nature de cette performance .

En effet une entreprise va privilégier l’atteinte d’un certain taux de rentabilité, une autre un résultat en millions d’euros, une troisième un Chiffre d’affaires minimum, etc

La performance n’est pas toujours l’atteinte de la rentabilité économique, ça peut être aussi la croissance, le taux de service ; la qualité etc.

LE CONTRÔLE

Dès lors que la nature de la performance est claire, il faut fixer le niveau à atteindre.

a) Planification La planification : le premier rôle de la planification sera de fixer des objectifs.

Mais la planification doit également anticiper les moyens qui vont être mis en œuvre pour atteindre les objectifs fixés.

Par moyens on entend moyens financiers , moyens humains, moyens matériels mais aussi quels plans d’action stratégiques vont être engagés pour atteindre les objectifs (ex : étendre une activité à de nouveaux segments de clientèle).

La mise en œuvre de ces moyens va peut-être conditionner une nouvelle mobilisation de ressources.

Si on s’attaque à de nouveaux segments de clientèle, il va falloir embaucher de nouveaux vendeurs, engager des opérations publicitaires, ajuster la capacité de production, financer la croissance…

La phase de planification est essentielle, elle est un préalable indispensable à la phase d’analyse des résultats. Si elle est négligée c’est l’ensemble du processus de contrôle qui va être déstabilisé car il va falloir s’interroger sur le bien-fondé des prévisions, et on ne saurait perdre son temps à comparer des résultats et leur écart avec des données jugées « fantaisistes ».

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Le contrôle en effet s’exerce souvent à travers la détermination d’écarts par rapport à un modèle et à l’analyse de ces écarts. Plus la planification est pointue, plus le travail d’analyse des résultats et des écarts en sera simplifié et valorisé.

b) L a mesure et l’analyse des résultatsOn mesure dans un premier temps les écarts, puis on les analyse en essayant surtout d’identifier la cause de ces écarts, le suivi des résultats étant destiné avant tout à l’action.

PLANIFICATION > ACTION > SUIVI DES RESULTATS

<<<<<< <Régulation < < < < <

<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< Apprentissage < <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< <

Deux mouvements complémentaires seront mis en route simultanément :

Le processus de mise en œuvre qui consiste à mener à bien des plans d’action

Le processus de diagnostic qui consiste à s’interroger régulièrement sur la pertinence du plan.

LA MESURE

« On ne gère bien que ce que l’on mesure. »

On va devoir :

Fixer la cadence de contrôleFixer à intervalles réguliers les mesures : fin de mois, de trimestre, de semaine

Dans certaines entreprises le jour ou la semaine (Grande Distribution par exemple) ont une signification notoire, et attendre le trimestre pour analyser des résultats y relèverait parfois de l’inaction.

Dans des entreprises plus classiques le mois apparait comme étant le bon tempo.

Il faut attirer l’attention sur le fait que considérer des performances à une date prédéterminée va entrainer la mise en place – parfois délicate des processus de rattachement des charges aux produits.

Si par exemple l’obtention des encours de fabrication , peut être obtenue par un une simple consultation informatique, et idem en ce qui concerne les factures à recevoir, alors la cadence pourra être de plus en plus rapide. Si au contraire un processus complexe de calculs et d’analyses est nécessaire, alors il conviendra de s’interroger sur la nécessité de répéter ce processus fréquemment.

Car la notion de coût d’obtention de l’information, ne devra jamais être absente de notre réflexion.

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Chiffrer avec précision le niveau de performance obtenu. Déclencher des actions managériales : on identifie les actions correctives éventuelles et on

les met en place.

Structurer la démarche de pilotageTraduire la performance dans une mesure permet un dialogue entre managers sur les objectifs poursuivis par l’entreprise.La conception de la performance dans l’Entreprise peut varier considérablement selon le niveau qu’on y occupe et la vision de l’Entreprise que l’on a .« En obligeant les différents niveaux à converger vers un point de vue commun de la performance de l’entreprise, la mesure constitue un vecteur puissant de communication entre niveaux hiérarchiques et entre managers de services très différents. »

La mesure peut aussi jouer un rôle de mise sous tension en environnement décentralisé.Si on considère que la mesure va mesurer des critères sur lesquels seront évalués les managers, alors elle va devenir un élément important de pression, voire de tension.Ce lien entre mesure et dispositif d’incitation peut être plus ou moins explicite.

La nécessité d’une vraie réflexion la mesure choisie

Les mesures de la performance structurent les fonctionnements d’une organisation.

Il est primordial d’en avoir la maitrise.

Cet aspect des choses est souvent complètement négligé par le management.

De sérieux problèmes se sont produits dans les entreprises rivées sur le Chiffre d’affaires sans préoccupation de rentabilité.

Ou l’inverse.

Autre exemple : une réduction des frais généraux mal menée peut avoir des conséquences sérieuses voire dangereuses pour l’entreprise en la privant de services rendus importants, sans en prendre conscience pendant des mois .

Exemple :La réduction des effectifs dans le Service Comptabilité clients d’une entreprise a fait baisser la qualité de contrôle des comptes et les relances ont été moins régulières, il en a résulté une dégradation quasi immédiate di Besoin en Fonds de roulement de l’entreprise en question.

La difficulté de la mesure

Précision, Fiabilité, Objectivité, Simplicité , Lisibilité sont des qualités indispensables à une bonne mesure.

Elles ne sont ni évidentes ni implicites.

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2. Comment on mesure la performance ?On distinguera bien dans ce chapitre la mesure de la performance organisationnelle, c'est-à-dire celle de l’organisation de la société, qu’on pourrait appeler performance globale et celle de la performance de l’entité , qui va s’intéresser aux résultats d’une entité dans l’organisation , par exemple un atelier, une filiale, une unité de production etc.

Performance organisationnelle vs Performance de l’entitéOn abordera toujours la performance soit globalement soit au niveau des entités qui compose l’organisation (atelier, usine, filiale, pays, continent …)

3. L’approche financière de la mesure de la performance

A. Performance organisationnellea) Mesures comptables

Résultat de l’entrepriseSoldes intermédiaires de gestion

b) Indicateurs traditionnels de rentabilitéLe ROILa rentabilité des fonds propresROE(Return on Equity) = Résultat net / Capitaux propresROCE (Return on Capital Employed)ROCE = EBE net d’IS / Capitaux utilisés (1)

(1) Somme des immobilisations + BFRE

WACC (Weighted Average Cost Capital)

WACC ?Si l’entreprise a emprunté 3 M€ à 5,5% pour financer son activité Taux d’imposition 33 1/35,5% X 0,667 = 3,67% (Déduction IS)

Capitaux propres 4 M€ Rémunération attendue des actionnaires : 11%

WACC = 3,67% x 3/7 + 11% x 4/7 = 7,86%On compare le ROCE au WACC et on peut apprécier si la rentabilité de l’entreprise est supérieure à la rémunération des apporteurs de capitaux (Banques et actionnaires)

Les mesures de type financier ont été vivement critiquées.

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Elles ne tiennent compte que des actionnaires et se moquent des autres stakeholders (clients, salariés etc)Retour en force des actionnaires au début des années 90.

L’EVAIl prend en compte la totalité du coût des ressources nécessaires au fonctionnement d’une activité.EVA = NOPAT – WACC X (Immos nettes + BFR)Si EVA < o : La société n’a pas contribué à rémunérer suffisamment les apporteurs de capitaux et entre autres les actionnaires.

Avantages des indicateurs financiers Mesures relativement objectives Fiables Exprimées en grandeur unique la valeur monétaire Disponibles Synthétiques

Limites des indicateurs financiers Biais court terme Appréhension de la performance faussée (l’année) Signal tardif Prise de décision corrective parfois erronée car interprétation parfois difficile des

résultats Lisibilité

B. Au niveau de la Performance des entités

Le reporting financierOn l’appelle aussi le reporting statutaire.Il offre un premier niveau d’information « financière » sur les performances de l’entreprise.Il est trimestriel ou mensuel la plupart du temps.Son périmètre correspond généralement à celui d’une ou de plusieurs entités juridiques.Dans les groupes internationaux il est organisé en principe par pays, puis par continent parfois, avant d’être « remonté » sur la maison – mère.EXEMPLE : Le Groupe MONSANTO .Chaque filiale nationale doit préparer son reporting à (fin de mois -5 j)pour les compte de résultat et (fin m+1 j)pour le bilan.Les résultats sont centralisés au siège européen de Bruxelles qui consolide l’entité Europe-Afrique, avant transfert au siège mondial à St Louis (USA) à fin m +7

Avantages du reporting FinancierObjectivité et fiabilité. Peu coûteux.Vision synthétique de la performance.

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Inconvénients du reporting financierCourt termePauvreté du diagnostic parfoisIl n’intègre pas toujours les spécificités de chaque entité.Il constitue surtout un outil de Direction Générale.

La comptabilité de gestionC’est un reporting plus orienté sur la mesure directe des performances des décideurs locaux.

Son objectif : la mise sous tension des responsables, la récolte d’informations déconcentrées.Le contrôle de la gestion des responsables doit rester un des dispositifs essentiels du management car il y a nécessité de surveiller des entités décentralisées.

« Le reporting de Gestion permet au supérieur hiérarchique de focaliser son attention sur les résultats donc d’alléger sa tâche de surveillance , et de ne pas empiéter sur les responsabilités des managers. » (Contrôle de Gestion de la performance par Françoise Giraud.)

La mesure de la contribution de chaque cadre, permettra à la Direction de fixer des objectifs précis pour l’avenir.De même on assoira le système d’incitation des managers (primes, salaires, promotions) sur les résultats donnés par le reporting de gestion.

MESURE ET INCITATIONOn sera particulièrement attentif à 2 critères : le périmètre de la mesure et les principes de la mesure.

Le périmètreLe périmètre de la mesure : c’est celui de la responsabilité des managers dans la mesure du possible.

Les principes de mesure.a) La congruence.

Assurer la cohérence de la mesure avec les objectifs globaux de l’entreprise.Ex : Si l’objectif est la rentabilité à tout prix, on éliminera tout ce qui aurait tendance à privilégier le Chiffre d’affaires pour le chiffre d’affaires, mais on rapprochera toujours le CA d’un élément Marge.EVA comme fédérateur de la congruence.EVA (vu précédemment)Popularisée au milieu des années 1990, l'Economic Value Added  (création de valeur intrinsèque) est un critère opérationnel de mesure de la création de valeur. Elle se calcule en multipliant le montant de l'actif économique par la différence entre rentabilité économique après impôt et coût moyen pondéré du capital. L'EVA(R) constitue un outil de gestion financière décentralisé car elle permet à tous les niveaux de l'entreprise de mesurer la performance d'une unité en lui appliquant un taux de rentabilité exigé individuel. 

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ACTIF ECONOMIQUEL'actif économique de l'entreprise est la somme de ses actifs immobilisés et de son besoin en fonds de roulement (d'exploitation et hors exploitation) c'est ce dont elle a besoin pour tourner .

Equivalent anglais : Capital employed, 

RENTABILITE ECONOMIQUELa rentabilité de l'actif économique est égale au rapport du résultat d'exploitation après impôt sur l'actif économique. . 

Equivalent anglais : Return on capital employed, ROCE, ROCE"

COUT MOYEN PONDERE DU CAPITALLe coût moyen pondéré du capital est le taux de rentabilité minimal exigé par les pourvoyeurs de fonds de l'entreprise (actionnaires et créanciers) pour financer ses projets d'investissement. Il représente le coût de financement global de l'entreprise. Idéalement la mesure de la performance des managers est la même que la mesure de la performance de l’entreprise.Si les actionnaires insistent sur la mesure de la rentabilité des capitaux investis, c’est celle-ci qui sera retenue comme élément essentiel du reporting de gestion, et sera à la base de la promotion des managers.Si c’est le développement des ventes, alors le Chiffre d’affaires et surtout sa progression seront un élément majeur.

b) La contrôlabilitéLe manager doit pouvoir influer sur les mesures qui servent de base à son incitation.

c) La simplicitéLa mesure doit être compréhensible et vérifiable par tous .

Problème avec l’EVA

d) L’évaluation relative

Les chiffres ne peuvent être interprétés à l’identique dans des contextes parfois extrêmement différents, sur le plan juridique, fiscal, politique, économique et social.

La comptabilité de Gestion aussi appelée pendant longtemps « Comptabilité Analytique » analyse les informations au niveau des produits, des départements, des projets, etc.

Elle offre aux responsables locaux la possibilité de piloter leurs coûts de manière assez fine.

Elle offre aux managers une meilleure compréhension de la structure des coûts dans leur entité .

En dehors du reporting financier et du reporting de gestion, on peut également mentionner le « responsibility accounting »

On ne sort des résultats à chaque niveau qu’en fonction du critère du principe de contrôlabilité. Ainsi un Chef d’atelier aura toutes ses dépenses détaillées.

Le Directeur de l’usine aura les consommations globales de chaque atelier , le Vice Pdt aura les dépenses segmentées par usine etc.

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Chiffre d’Affaires – charges contrôlables = contribution aux résultats.

Contribution aux résultats – charges non contrôlables = résultat de l’Activité.

D’une manière un peu plus pratique, il est fréquent que les entreprises décentralisées « sortent » un compte de résultat de l’entité considéré (usine par exemple), mettant ainsi le responsable de l’entité face à un budget, qui revêt la forme d’un compte de résultat prévisionnel et qu’il va comparer au compte de résultat mensuel généré par l’entité.

CONCLUSION

Les indicateurs financiers basés sur des chiffres comptables sont fiables et objectifs, ils donnent une vision synthétique de la performance.

Ils peuvent convenir la plupart du temps aussi bien pour mesurer la performance organisationnelle que la performance de l’entité décentralisée.

Les indicateurs financiers présentent des limites, ils focalisent l’attention des managers sur le court terme. Ils ne favorisent pas la réactivité car les problèmes sont repérés tard, la comptabilité étant par nature en décalage permanent avec la réalité.

De plus, ils donnent une vision agrégée de la performance qui ne facilite pas toujours l’analyse nécessaire au pilotage .

On est passé d’une conception assimilant performance et réduction des coûts, à une définition plus large assimilant performance et couple coût/valeur.

La performance organisationnelle suppose de clarifier quels sont les bénéficiaires de la performance de l’entreprise. Le contrôle de gestion n’est pas forcément focalisé sur la maximisation de la valeur pour les actionnaires.

4- L’approche non financière de la mesure de la performance

A- PRINCIPES COMMUNSPrincipes communs aux indicateurs non financiers :

Capter la performance de l’ensemble des décisions

Construire des indicateurs plus prédictifs de la performance

Améliorer la lisibilité des indicateurs

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Performance organisationnellea) Les indicateurs qui portent sur des leviers d’action (exemple : la qualité,

réduction des stocks, réduction des délais de production usine…)b) Des indicateurs non exclusivement financiersc) Des indicateurs cohérents avec la stratégied) Des indicateurs peu nombreux

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