Le cantilever : une nouvelle géométrie pour les bridges...

10
Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34 25 A vec l’avènement de l’implan- tologie et son développement rapide, il peut sembler diffi- cile de laisser une place aux bridges col- lés lorsqu’il s’agit de remplacer une dent absente. Pourtant les contre-indications en implantologie (1, 2) sont assez nombreuses. Même en l’absence de ces contre-indica- tions, il existe de nombreuses situations, notamment le remplacement de l’incisive latérale (3), où le bridge collé permet d’at- teindre tous nos objectifs de traitement dans un rapport coût/bénéfice/sécurité très favorable. Par ailleurs, la conception de ces bridges collés évolue. Dans les descriptions classiques, le bridge collé est composé d’un intermédiaire et de 2 ailettes métalliques qui sont collées sur les faces linguales des 2 dents bordant l’édentement. Or, une analyse de la littérature internatio- nale nous montre qu’il est possible, voire meilleur pour certains auteurs, de coller une seule ailette sur un pilier, solidarisée de l’intermédiaire (4). Il y a 9 ans (5), nous nous sommes intéressés à cette technique étonnante en commençant à traiter certains de nos patients en utilisant cette géométrie. Notre premier cas clinique illustrera nos propos. Le but de cet article est de faire le point, par une revue narrative de la littérature, sur cette « nouvelle thérapeutique ». Aupara- vant, nous ferons un bref état des lieux sur les bridges collés traditionnels. Le cantilever : une nouvelle géométrie pour les bridges collés Revue de la littérature JP. ATTAL, G. TIRLET Edentement unitaire RéSUMé Dans les descriptions classiques, le bridge collé est composé d’un intermédiaire et de 2 ailettes métalliques qui sont collées sur les faces linguales des 2 dents bordant l’édente- ment. Cependant, la conception des bridges collés évolue. De nombreux auteurs ont mon- tré, d’abord sur des infrastructures en métal, puis sur des infrastructures en céramique, qu’il était possible de coller une seule ailette sur un pilier et solidarisée de l’intermédiaire. La description de cette nouvelle géométrie en porte-à-faux, l’indication, les performances cliniques et les avantages de ces bridges collés cantilever du secteur antérieur font l’objet d’une analyse de la littérature. Un focus sera fait sur le choix du matériau d’infrastructure et un cas clinique avec 9 ans de recul illustrera cette revue narrative. IMPLICATION CLINIQUE Dans le secteur antérieur, il est possible de réaliser des bridges collés cantilever caracté- risés par une seule ailette collée sur la face linguale d’une dent bordant l’édentement avec un intermédiaire en extension. Jean-Pierre Attal Pratique privée, Paris Membre du Groupe International de Bioémulation MCU - Paris Descartes, Discipline de Biomatériaux PH - Charles Foix, Ivry-sur-Seine Directeur de l’URB2i (Unité de Recherches Biomatériaux Innovations Interfaces EA 4462) Gil Tirlet Pratique privée, Paris Membre du Groupe International de Bioémulation Responsable de la consultation de Biomimétique, Charles Foix, Ivry-sur-Seine MCU - Paris Descartes PH - Charles Foix, Ivry-sur-Seine Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt.

Transcript of Le cantilever : une nouvelle géométrie pour les bridges...

Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34 25

Cantilever : revue de synthèse

Avec l’avènement de l’implan-tologie et son développement rapide, il peut sembler diffi-

cile de laisser une place aux bridges col-lés lorsqu’il s’agit de remplacer une dent absente. Pourtant les contre-indications en implantologie (1, 2) sont assez nombreuses. Même en l’absence de ces contre-indica-tions, il existe de nombreuses situations, notamment le remplacement de l’incisive latérale (3), où le bridge collé permet d’at-teindre tous nos objectifs de traitement dans un rapport coût/bénéfice/sécurité très favorable. Par ailleurs, la conception de ces bridges collés évolue. Dans les descriptions classiques, le bridge collé est composé d’un intermédiaire et de 2 ailettes métalliques qui sont collées sur les faces

linguales des 2 dents bordant l’édentement. Or, une analyse de la littérature internatio-nale nous montre qu’il est possible, voire meilleur pour certains auteurs, de coller une seule ailette sur un pilier, solidarisée de l’intermédiaire (4). Il y a 9 ans (5), nous nous sommes intéressés à cette technique étonnante en commençant à traiter certains de nos patients en utilisant cette géométrie. Notre premier cas clinique illustrera nos propos. Le but de cet article est de faire le point, par une revue narrative de la littérature, sur cette « nouvelle thérapeutique ». Aupara-vant, nous ferons un bref état des lieux sur les bridges collés traditionnels.

Le cantilever : une nouvelle géométrie pour les bridges collésRevue de la littérature JP. ATTAL, G. TIRLET

Edentement unitaire

Résumé Dans les descriptions classiques, le bridge collé est composé d’un intermédiaire et de 2 ailettes métalliques qui sont collées sur les faces linguales des 2 dents bordant l’édente-ment. Cependant, la conception des bridges collés évolue. De nombreux auteurs ont mon-tré, d’abord sur des infrastructures en métal, puis sur des infrastructures en céramique, qu’il était possible de coller une seule ailette sur un pilier et solidarisée de l’intermédiaire. La description de cette nouvelle géométrie en porte-à-faux, l’indication, les performances cliniques et les avantages de ces bridges collés cantilever du secteur antérieur font l’objet d’une analyse de la littérature. Un focus sera fait sur le choix du matériau d’infrastructure et un cas clinique avec 9 ans de recul illustrera cette revue narrative.

ImPLICATIon CLInIquE Dans le secteur antérieur, il est possible de réaliser des bridges collés cantilever caracté-risés par une seule ailette collée sur la face linguale d’une dent bordant l’édentement avec un intermédiaire en extension.

Jean-Pierre Attal Pratique privée, Paris Membre du Groupe International de Bioémulation MCU - Paris Descartes, Discipline de Biomatériaux PH - Charles Foix, Ivry-sur-Seine Directeur de l’URB2i (Unité de Recherches Biomatériaux Innovations Interfaces EA 4462)

Gil TirletPratique privée, Paris Membre du Groupe International de Bioémulation Responsable de la consultation de Biomimétique, Charles Foix, Ivry-sur-Seine MCU - Paris Descartes PH - Charles Foix, Ivry-sur-Seine

Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt.

26 Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34

édentement unitaire

LEs bRIdGEs CoLLés TRAdITIonnELsIls ont été largement décrits et étudiés depuis leur intro-duction au début des années 1970. Ces constructions sont nées en France grâce à la proposition princeps de Rochette en 1973 (6). Des leaders d’opinion reconnus, les Pr Degrange, Dr Samama et Dr Brabant, ont ensei-gné ces thérapeutiques (3, 7-9). Des synthèses ont été publiées dans des revues pour omnipraticien (10, 11) et maintenant une nouvelle génération de praticiens expéri-mentés s’y intéresse de près (12).Au niveau international, et sur le plan clinique, la preuve scientifique de la performance de cette thérapeu-tique est étoffée par de nombreuses publications.Pjetursson et al (13) dans une revue systématique, à partir de 6110 articles et 214 abstracts, sélectionnent 17 études qui répondent à leurs critères. La méta-analyse qui a suivi a montré une survie élevée des bridges collés de 87,7 % à 5 ans, même si les complications restent fréquentes. Toutefois lorsque Pjetursson et Lang (14), à partir de 3 revues systématiques, tentent d’envisager des plans de traitement prothétiques en fonction des preuves scien-tifiques actuelles, ils placent le bridge collé en seconde option, après l’implant, en le préconisant notamment lorsque les conditions anatomiques ne sont pas favo-rables aux implants. Ce qui est reconfirmé récemment en 2012 par les mêmes équipes (15) et par Younes et al (2013) en conclusion de son étude rétrospective à 16 ans (16), même si ces derniers rapportent une survie à 20 ans de 66 %. Ce résultat est jugé juste acceptable et ils conseillent de privilégier les bridges collés aux implants essentiellement lorsque le volume osseux est insuffisant. Fugazzoto (17), qui sera conforté plus tard par une autre contribution (18), nuance ces informations en proposant un algorithme décisionnel où les bridges collés ont toute leur place dans son « evidence based decision making ». Notons aussi que cette réflexion a lieu dans les universi-tés. Dans cette étude publiée en 2011, les auteurs rap-

portent un excellent taux de survie des bridges collés et plaident pour leur utilisation plus régulière (19). Pour les auteurs qui encouragent la réalisation plus fré-quente de bridge collé, quand le volume osseux pour l’implant est insuffisant, 3 avantages sont généralement mis en avant.

La préservation tissulaire Braber et Preston (20) insistent dans leur « update » sur l’importante préserva-tion tissulaire que permettent ces restaurations par rap-port aux bridges traditionnels. Boening et Ullmann (2012) confirment cette position dans le cadre de leur étude rétrospective (21) en concluant que les bridges collés doivent être considérés comme des restaurations perma-nentes.

Le confort du patient Récemment des auteurs ont montré les apports des bridges collés en termes de qua-lité de vie sur des patients qui ont des agénésies (22).

L’aspect économique Une étude médico-écono-mique récente (23) qui compare les implants, les bridges collés et les bridges traditionnels, dans le cas des traite-ments des agénésies des incisives latérales, montre que le coût à long terme le plus important concerne le bridge traditionnel. Les bridges collés (cantilever ou à appuis multiples) sont même mieux placés que les implants ! Notons que les références sont tellement nombreuses que d’autres équipes testent, dans une revue spécialisée, des modèles mathématiques sur cette thérapeutique des bridges collés (24).Au total, les revues de la littérature montrent que la théra-peutique des bridges collés est performante (25), surtout dans le secteur antérieur, même si toutes s’accordent sur certaines précautions cliniques indispensables à prendre en compte (26, 27). Les bridges collés doivent clairement faire partie de l’arsenal thérapeutique du praticien.

A A A

Bridge collé non cantilever2 ailettes, 1 inter

Bridge collé cantilever1 ailette, 1 inter

lextIA A A

Bridge collé non cantilever2 ailettes, 1 inter

Bridge collé cantilever1 ailette, 1 inter

lextI

bridge collé non cantilever 2 ailettes - 1 intermédiaire

bridge collé cantilever 1 ailette - 1 intermédiaire

schéma 1 - un bridge collé traditionnel non cantilever (à gauche) présente 2 ailettes collées sur les faces linguales des 2 dents bordant l’édentement. un bridge collé cantilever (à droite) présente une seule ailette collée sur une des dents bordant l’édentement. A : ailette collée sur la face linguale, I : intermédiaire classique, Iext : intermédiaire en extension

Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34 27

Cantilever : revue de synthèse

LEs bRIdGEs CoLLés CAnTILEvER

description et terminologieUn bridge collé traditionnel est composé de 2 ailettes métalliques collées (A) sur les faces linguales des 2 dents piliers bordant l’édentement et d’un intermédiaire (I). Un bridge collé cantilever est constitué d’une seule ailette collée sur un pilier qui est solidarisée par une connexion à l’intermédiaire, qui est un élément en extension (Iext) (schéma 1). Dans le secteur antérieur, maxillaire ou man-dibulaire, la dent pilier est soit l’incisive centrale (pour le remplacement d’une centrale ou d’une latérale) soit la canine (pour le remplacement de la latérale). Nous ne parlerons pas ici des bridges collés cantilever du secteur postérieur qui feront l’objet d’un prochain article.Sur le plan mécanique, le cantilever se comporte comme une poutre encastrée qui subit des efforts de flexion. La connexion devra être suffisamment résistante et la portée du cantilever ne doit pas être trop importante (schéma 1).

IndicationsCes bridges collés cantilever sont indiqués en cas d’éden-tement unitaire antérieur lorsqu’il existe au moins une dent adjacente peu ou pas délabrée, avec la présence d’émail sur la face linguale. Un espace prothétique d’au moins 0,8 mm est nécessaire pour loger l’ailette. Il n’est pas recommandé de trouver l’espace de l’ailette par la préparation dans l’émail (28) et il est préférable de la pla-cer dans une zone d’inocclusion.

Coller sur une seule dent pilier est-il plus performant que coller sur 2 dents ?Pour la plupart des praticiens ayant eu une formation classique, cette idée est contre nature. On collerait a priori mieux en s’appuyant sur 2 dents que sur une seule ? Pourtant les propositions de collage sur un seul pilier datent du début des années 80 (29). En effet, les bridges collés, à l’époque en métal, qui présentaient des décollements partiels, avaient été convertis en bridge collé cantilever en coupant simplement l’ailette décollée et ces bridges restaient fonctionnels (30). Notons que la même analyse sera faite plus tard avec les bridges collés en céramique (31). En 1991, Dunne et Millar ont montré que la longévité des bridges collés (et des attelles paro-dontales collées) diminuait avec le nombre d’ailettes de l’infrastructure. Auparavant, Olin et al (32) avaient aussi mis en évidence que les bridges collés avec plus de 2 ailettes présentaient une probabilité double de présenter un échec. Ce que Djemal et al. confirmeront (33).En réalité, dans le cas d’un bridge avec 2 ailettes col-lées, la mobilité différentielle des dents bordant l’édente-ment implique des contraintes au niveau des ailettes qui peuvent aboutir au décollement partiel (34).Dans le cas d’un bridge avec 1 seule ailette, la mobilité de la dent, ainsi que la proprioception plus fine du patient (35), sont 2 éléments qui ont tendance à limiter les contraintes (36). Ce qui se traduit in vitro par de meilleures valeurs

d’adhésion après fatigue mécanique pour le cantilever que pour le bridge collé traditionnel à 2 ailettes (37).Enfin, comme le reconnaissent Djemal et al. (33), le prati-cien a tendance à réserver l’indication du cantilever à des situations occlusales favorables.

que penser de leur performance clinique ?Les premiers articles sur les bridges collés cantilever concernaient des bridges en métal. Plus récemment, l’uti-lisation de la céramique a été proposée.

Les bridges collés cantilever en métal La revue de Van Dalen et al. (4) rapportent 4 études avec un taux de succès supérieur pour le cantilever par rapport aux bridges collés à 2 ailettes, avec toutefois une diffé-rence non significative. Rashid et al. (38) confirment les bons résultats des cantilevers (taux de succès de 93 %) en montrant, avec 6 années de recul, que la réponse parodontale était satisfaisante cliniquement.À l’école dentaire de Hong-Kong, Botelho et al (39) définissent la prescription des bridges collés cantilever comme un standard dans l’enseignement de la prothèse depuis… 1992. Patel et al. (40) montrent que 94,4 % des praticiens interrogés du Royaume-Uni ont « confiance » ou « très confiance » dans la thérapeutique des bridges collés cantilever. Botelho « récidive » en 2014 en publiant une évaluation clinique long terme sur 211 bridges collés cantilever (41). Il met en évidence une survie à 15 ans de 0,84 ! Il insiste toutefois sur le taux plus élevé d’échec dans le secteur postérieur.Enfin, Lam et al en 2013 (42) semblent même voir des raisons de préférer les restaurations bridges collés can-tilever (en NiCr comme ceux de Botelho) aux restaura-tions sur implant ! Ils mettent en évidence, à partir d’une série de cas de 78 patients, moins de complications bio-logiques sur les bridges collés cantilever (7,7 %) que sur les couronnes implanto-portées (25,6 %). Cependant, les auteurs concluent en avertissant qu’il faudrait plus d’études sur du très long terme (supérieures à 10 ans) pour savoir s’il faut privilégier plus souvent cette théra-peutique par rapport aux implants.

Les bridges collés cantilever en céramique Toutes ces descriptions ont été faites sur des armatures métalliques. Mais ces dernières années, de nombreux auteurs ont proposé la réalisation de bridges collés canti-lever en céramique (zircone, zirconia céramique infiltrée, vitrocéramique type Emax). Le premier a l’avoir proposé est Mathias Kern, professeur à l’Université de Kiel en 1997 (43). Puis avec 10 ans de recul, Mathias Kern et al. (35) viennent de publier dans le Journal of Adhesive Den-tistry. La survie du groupe cantilever (zirconia ou alumina en céramique infiltrée) est de 94,4 % par rapport à celle du groupe à 2 ailettes qui est de 67,3 %. En changeant de système de collage (Multilink automix - Ivoclar Vivadent avec un primer zircone) et de céramique (zircone), Sasse et al (44) présentent même un taux de survie de 100 %

28 Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34

édentement unitaire

à 55 mois. Ils republient leurs résultats à plus de 6 ans, excellents en termes de survie (45). Cette thérapeutique, décidément en vogue, a fait l’objet d’une étude clinique d’Irena Sailer et al (46). Cette dernière montre une survie de 100 % de bridge collé en céramique au disilicate de lithium après une moyenne de suivi de 6 ans. De même, une équipe chinoise (47) montre des résultats très pro-metteurs avec la même vitrocéramique. Enfin, dans une évaluation clinique sur une période de 60 mois, compa-rant les bridges collés cantilever en céramique (Alumina - Inceram) et en métal (CoCr), les auteurs ne mettent pas en évidence de différence significative (48).Le cas clinique qui suit illustre cette thérapeutique que nous avons commencé à utiliser chez nos patients en 2006 (fig. 1 à 13).

Les avantages des bridges collés cantilever

On peut les présenter en 2 parties : les avantages qu’ils partagent avec les bridges collés traditionnels puis les avantages spécifiques des cantilevers.

Avantages partagés avec les bridges collés traditionnels• Restauration efficace même en cas de volume osseux insuffisant (49).• Mise en œuvre rapide, en fonction de la nécessité ou pas de préparation parodontale, 2, 3 ou 4 séances.• Excellent rapport coût/efficacité.• Préservation tissulaire par rapport aux bridges traditionnels.• Un haut degré de satisfaction des patients (41, 47).

Fig. 1 - Loïc, 14 ans, consulte pour une 11 (avec une couronne provisoire) qui présente des abcès à répétition.Fig. 2 - La radiographie rétroalvéoalaire montre une infection latéro-radiculaire associée à une perte de substance volumineuse (carie résiduelle) ainsi qu’une fausse route. L’extraction est décidée.

Fig. 3 - La largeur de l’édentement MD est supérieure à la largeur de 21. La réalisation d’un bridge collé traditionnel à 2 ailettes présente une réelle difficulté.Fig. 4 - La vue latérale occlusale montre une légère supraclusie.Fig. 5 - La préparation est faite selon les données de Kern et al. (2005)Fig. 6 - Un bridge cantilever en zirconia (Alumine/zircone, Vita Inceram) est collé à l’aide de Panavia comme le suggéraient Kern et al. (2005). Vue palatine à droite et contrôle radiographique à gauche (prothèse : Lionel Coudray).

1 2

6

3 4 5

Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34 29

Cantilever : revue de synthèse

Avantages spécifiques des bridges collés cantilever• Possibilité de passer un fil pour le nettoyage sous l’inter-médiaire en extension.• Possibilité de décollement partiel impossible par défi-nition. Cela implique aussi une très faible probabilité de carie sous une ailette, contrairement aux bridges collés traditionnels (28).• Mise en œuvre facilitée par la préparation d’un seul pilier et préservation tissulaire encore accentuée.• Possibilité de réaliser une construction tout céramique.• Pas de contention non physiologique avec la 2e dent adjacente (28).

Fig. 7 - Vue frontale, on note que pour garder une symétrie avec la 11, il a été décidé de laisser un diastème en distal de 11.Fig. 8 - En vue latérale, on note la bonne intégration esthétique.

Fig. 9 - À l’échelle du visage, l’intégration est satisfaisante.

Fig. 10 - À 4 ans, la vue à l’échelle dentogingivale (en haut) montre un maintien des objectifs initiaux. Le contrôle de l’occlusion (vue palatine à droite) vise à limiter les contacts en propulsion sur l’intermédiaire en extension mais à les maintenir en occlusion statique. A l’échelle du sourire (c) et du visage (d) le résultat reste satisfaisant.

7

10a

b

c

d

9

8a

8b

30 Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34

édentement unitaire

que penser du choix du matériau ?

Il semble, à la vue des études précédentes, que les bridges collés à 2 ailettes ne s’accommodaient pas bien de la réalisation d’ailettes en céramique (31, 50). En effet, la nature fragile de la céramique (son absence de potentiel de déformation plastique), même pour les plus tenaces, entraînait, lors des mouvements dentaires des dents piliers, une sollicitation mécanique accrue des interfaces collées ou des connexions. Cela aboutissait à un nombre important de décollements unilatéraux ou

de fracture de connexion (51). En revanche, le degré de liberté obtenu par la géométrie en cantilever a permis le recours à la céramique.Les échecs sont différents en fonction des matériaux uti-lisés.En zircone (ou en Inceram zirconia ou Inceram Alumina) et en métal, le décollement représente la cause d’échec la plus fréquente. Le recollage est le plus souvent possible. La survie du bridge cantilever recollé n’est pas différente

Fig. 11 - A 7 ans 1/2, on note une légère augmentation du diastème en distal de 11 ainsi qu’une maturation des tissus parodontaux (Loïc a 21 ans) mais aucun des 2 éléments ne remettent en cause le bridge en place. En revanche, Loïc souhaite homogénéiser la couleur des dents antérieures.Fig. 12 - A gauche, on note une légère coloration de la 21. A droite après éclaircissement ambulatoire (Peroxyde de carbamide à 10%) on retrouve une certaine homogénéité que l’on appréciera sur la vue suivante.Fig. 13 - À l’échelle du visage, à 7 ans 1/2 postopératoires. Fig. 14 - Contrôle à 9 ans. Vue à l’échelle du visage et vue palatine.

11a b

1312a b

14a b

Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34 31

Cantilever : revue de synthèse

de celle du bridge initial comme le suggèrent, Botelho et al. (41). Il semble toutefois que ce n’est pas toujours le cas pour les bridges à 2 ailettes. À ce propos, il faudra appré-hender avec prudence les données de survie publiées en regardant de près la définition de l’échec. Des survies de 100 % sont le plus souvent associées à une défini-tion de l’échec impliquant une réfection de la prothèse. Autrement dit, dans la plupart des études un recollage ne sera pas considéré comme un échec (34). Au niveau de la section de la connexion, les bridges en céramique de haute ténacité ou en zircone nécessitent au minimum une hauteur de 3 mm et une largeur de 2 mm (28).En emax (céramique au disilicate de lithium), la fracture au niveau de la connexion, qui est la cause principale d’échec, oblige à refaire le bridge (fig. 15). D’où l’impor-tance d’une grande rigueur dans le respect des épais-seurs des connexions. Il semble que 12 mm2 au niveau de la connexion soit vraiment le minimum dans le sec-teur antérieur, car comme pour les bridges traditionnels (52) c’est à ce niveau que le risque de fracture est maxi-mal. Certains proposent, avec d’excellents résultats des connexions minimales de 16 mm2 (46), soit 2,6 fois plus

que la connexion nécessaire en céramique de haute ténacité zircone !Que le bridge soit réalisé en zircone ou en emax, il faut insister auprès de son prothésiste pour qu’il valide préci-sément la connexion. Notons que la réalisation par CFAO (53) de ces constructions facilite le calcul de la valeur de la connexion au moment de la CAO, car tous les logiciels donnent accès à ce calcul instantanément. Il est possible que le rayon de courbure de la connexion au niveau de l’embrasure joue un rôle important dans la résistance mécanique du bridge comme c’est le cas avec les bridges traditionnels (52, 54). Des études similaires sur les canti-levers seraient nécessaires. Enfin, il faut remarquer que l’importance de la connexion s’accommode parfois diffici-lement d’un parodonte jeune ou immature. C’est l’une des raisons pour laquelle le premier auteur de cet article a une préférence pour la zircone comme matériau de réalisation des bridges collés cantilever.Pour conclure, il est possible de réaliser ces bridges en métal ou en céramique. Le tableau 1 montre une syn-thèse des avantages et des inconvénients des différents matériaux sélectionnés par des auteurs distincts.

15a b

Tableau I - Avantages et inconvénients comparés des bridges collés cantilever en fonction du matériau utilisé (métal, zircone ou céramique au disilicate de lithium)

métal Zircone ou Alumina ou Alumine/zircone (InCeram)

disilicate de Lithium (Emax)

Avantages • Excellentes propriétés mécaniques, fracture de la connexion quasi impossible• Epaisseur de l’ailette faible• Recollage possible en cas d’échec• Recul clinique +++

• Bonnes propriétés mécaniques, fracture de la connexion peu probable• Bonne esthétique• Biocompatibilité +++• Recollage possible en cas d’échec• Epaisseur de l’ailette plus faible que pour l’emax• Recul clinique +

• Collage excellent• Esthétique excellente• Biocompatibilité +++

Inconvénients • Esthétique --• Préparation souvent plus mutilante • Collage• Biocompatibilité

• Réalisation par CFAO uniquement• Le collage nécessite le recours à des protocoles spécifiques qu’il faut connaître

• Propriétés mécaniques plus faibles • Connexion 12 mm2 indispensable dans le secteur antérieur• En cas d’échec, restauration à refaire• Recul clinique faible

Fig. 15 - Sur un autre cas clinique échec d’un bridge collé cantilever en céramique au disilicate de lithium. La connexion ne semble pas avoir les 12 mm2 requis. L’ailette est restée en place sur la face linguale de la centrale. Le bridge est à refaire.

32 Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34

édentement unitaire

ConCLusIonLes bridges collés traditionnels constituent clairement un traitement prothétique reconnu et méritent à ce titre leur place dans l’arsenal thérapeutique du clinicien. Sans les opposer, les bridges collés cantilever présentent une alternative crédible aux bridges collés traditionnels à 2 ailettes. Les thérapeutiques en prothèse dentaire sont généralement difficiles à analyser en ayant recours à une approche fondée sur la preuve, comme vient tout juste de le démontrer Patel et al. (55). C’est pourquoi nous avons été très prudents et avons attendu de nombreuses années avant de proposer cette alternative aux bridges collés traditionnels. Aujourd’hui, le faisceau convergent d’études positives sur les bridges collés cantilever, en métal puis en céramique, associées aux prises de position de leaders européens (Université de Kiel et de Genève) et asiatiques (Université de Hong-Kong) nous semble aujourd’hui suffisamment dense pour proposer leur utilisation dans une revue réservée à l’omnipraticien.C’est pourquoi l’absence de codification de ces théra-peutiques dans la première mouture de la nouvelle codi-fication des actes médicaux (CCAM) était pour le moins surprenante. En termes de santé publique et de coût médico-économique, se priver de cette thérapeutique serait un non-sens.Les praticiens devront toutefois sélectionner le cas cli-nique et appliquer la procédure avec rigueur, procédure qui sera décrite en détail dans l’article suivant.

AuTo évALuATIon

1. Les bridges collés cantilever à 1 seule ailette :a. ne sont pas aussi performants que les bridges collés

classiques à 2 ailettesb. permettent aisément le passage d’un fil pour le net-

toyage de l’intermédiaire en extensionc. évitent une contention non physiologique avec la 2è dent

adjacente

2. Les bridges collés cantilever à 1 seule ailette peuvent être réalisés :a. en métalb. en zirconec. en Inceram zirconiad. en céramique au disilicate de lithiume. en céramique feldspathique

3. Les bridges collés cantilever :a. sont récents et, à ce titre, sont considérés comme expé-

rimentauxb. sont utilisés, étudiés et enseignés depuis 1992

dans certaines universités c. ont montré leur efficacité sur une période de 10 ans

dans l’étude de Kern et Sassé publiée en 2011 dans le Journal of Adhesive Dentistry.

Réponses page suivante

moTs CLés :Edentement unitaire, revue narrative, bridge collé, cantile-ver, zircone, Inceram zirconia, disilicate de lithium

KEy woRds : single edentulous space, literature review, resin bonded bridge, cantilever, zirconia, glass-infiltrated Zirconia, lithium disilicate

1. Hwang D, Wang HL. Medical contraindications to implant therapy: part I: absolute contrain-dications. Implant Dent. 2006 Dec;15(4):353-60.

2. Hwang D, Wang H-L. Medical contraindications to implant the-rapy: Part II: Relative contrain-dications. Implant Dent. 2007 Mar;16(1):13-23.

3. Samama Y. Fixed bonded pros-thodontics: a 10-year follow-up report. Part II. Clinical assess-ment. Int J Periodontics Restora-tive Dent. 1996 Feb;16(1):52-9.

4. Van Dalen A, Feilzer AJ, Kle-verlaan CJ. A literature review of two-unit cantilevered FPDs. Int J Prosthodont. 2004 May-Jun;17(3):281-4.

5. Attal JP, Coudray L, Tirlet G. Bridge collé cantilever en céra-mique de haute ténacité. [cité 3 janv 2015]; Disponible sur: http://lefildentaire.com/images/stories/articles2/clinic-step-by-step-bridge/clinic-step-by-step-bridge.pdf

6. Rochette AL. Attachment of a splint to enamel of lower ante-

rior teeth. J Prosthet Dent. 1973 Oct;30(4 Pt 1):418-23.

7. Degrange M, Charrier JL, Attal JP, Asmussen E. Bonding of lu-ting materials for resin-bonded bridges: clinical relevance of in vitro tests. J Dent. 1994;22 Suppl 1:S28-32.

8. Samama Y. Fixed bonded pros-thodontics: a 10-year follow-up report. Part I: Analytical over-view. Int J Periodontics Restora-tive Dent. 1995 Oct;15(5):424-35.

9. Brabant A, Degrange, Roulet J-F. Indication and design : the key

to successful resin bonded fixed partial dentures. Minimally In-vasive restoration with bonding. Quintessence Publishing. Chica-go; 1997. p. 201-10.

10. Girot G. Bridge et attelles col-lés: un bilan. Réalités Cliniques. 1994;5(4):491-516.

11. Brabant A. Réaliser des bridges collés fiables en optimisant l’éco-nomie tissulaire et l‘esthétique. Réalités Cliniques. 2010;21(4):311-20.

12. Cazier S, Dahan L. Une ap-proche clinique des bridges

RéFéREnCEs

Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34 33

Cantilever : revue de synthèse

collés. Information Dentaire. 2010;92:23.

13. Pjetursson BE, Tan WC, Tan K, Brägger U, Zwahlen M, Lang NP. A systematic review of the survival and complication rates of resin-bonded bridges after an observation period of at least 5 years. Clin Oral Implants Res. 2008 Feb;19(2):131-41.

14. Pjetursson BE, Lang NP. Prosthe-tic treatment planning on the basis of scientific evidence. J Oral Rehabil. 2008 Jan;35 Suppl 1:72-9.

15. Pjetursson BE, Zwahlen M, Lang NP. Quality of reporting of clinical studies to assess and compare performance of im-plant-supported restorations. J Clin Periodontol. 2012 Feb;39 Suppl 12:139-59

16. Younes F, Raes F, Berghe LV, De Bruyn H. A retrospective cohort study of metal-cast resin- bonded fixed dental prostheses after at least 16 years. Eur J Oral Implan-tol. 2013;6(1):61-70.

17. Fugazzotto PA. Evidence-based decision making: repla-cement of the single missing tooth. Dent Clin North Am. janv 2009;53(1):97-129, ix.

18. Al-Quran FA, Al-Ghalayini RF, Al-Zu’bi BN. Single-tooth replacement: factors affecting different prosthetic treatment modalities. BMC Oral Health. 2011 Dec 21;11:34.

19. Howard-Bowles E, McKenna G, Allen F. An evidence based approach for the provision of resin-bonded bridgework. Eur J Prosthodont Restor Dent. sept 2011;19(3):99-104.

20. Barber MW, Preston AJ. An update on resin-bonded bridges. Eur J Prosthodont Restor Dent. 2008 Mar;16(1):2-9.

21. Boening KW, Ullmann K. A retrospective study of the clinical performance of porcelain-fused-to-metal resin-bonded fixed par-tial dentures. Int J Prosthodont. 2012 May-Jun;25(3):265-9.

22. Anweigi L, Finbarr Allen P, Ziada H. Impact of resin bonded bridgework on quality of life of patients with hypodontia. J Dent. 2013 Aug;41(8):683-8.

23. Antonarakis GS, Prevezanos P, Gavric J, Christou P. Agenesis of maxillary lateral incisor and tooth replacement: cost-effective-ness of different treatment alter-

natives. Int J Prosthodont. 2014 May-Jun;27(3):257-63.

24. Mahl D, Marinello CP, Sendi P. Markov models in dentistry: ap-plication to resin-bonded bridges and review of the literature. Expert Rev Pharmacoecon Out-comes Res. 2012 Oct;12(5):623-9.

25. el-Mowafy O, Rubo MH. Resin-bonded fixed partial dentures--a literature review with pre-sentation of a novel approach. Int J Prosthodont. 2000 Nov-Dec;13(6):460-7.

26. Wyatt CC. Resin-bonded fixed partial dentures: what’s new? J Can Dent Assoc. 2007 Dec;73(10):933-8.

27. Miettinen M, Millar BJ. A review of the success and failure charac-teristics of resin-bonded bridges. Br Dent J. 2013 Jul;215(2):E3

28. Sasse M, Kern M. All-cera-mic resin-bonded fixed dental prostheses: Treatment planning, clinical procedures, and out-come. Quintessence Int Berl Ger 1985. 2014;45(4):291-7.

29. Hopkins C. An immediate can-tilever Rochette bridge. Br Dent J. 1981 Nov 3;151(9):292-5.

30. Shaw MJ, Tay WM. Clinical per-formance of resin-bonded cast metal bridges (Rochette bridges). À preliminary report. Br Dent J. 1982 Jun 1;152(11):378-80.

31. Kern M. Clinical long-term survival of two-retainer and single-retainer all-ceramic resin-bonded fixed partial den-tures. Quintessence Int. 2005 Feb;36(2):141-7.

32. Olin PS, Hill EM, Donahue JL. Clinical evaluation of resin-bonded bridges: a retrospective study. Quintessence Int. 1991 Nov;22(11):873-7.

33. Djemal S, Setchell D, King P, Wickens J. Long-term survival characteristics of 832 resin-retai-ned bridges and splints provided in a post-graduate teaching hospi-tal between 1978 and 1993. J Oral Rehabil. 1999 Apr;26(4):302-20.

34. Sasse M, Kern M. Survival of anterior cantilevered all-ceramic resin-bonded fixed dental prostheses made from zirconia ceramic. J Dent. 2014 Jun;42(6):660-3.

35. Kern M, Sasse M. Ten-year survival of anterior all-cera-mic resin-bonded fixed dental

prostheses. J Adhes Dent. 2011 Oct;13(5):407-10.

36. Botelho MG, Leung KCM, Ng H, Chan K. A retrospective clini-cal evaluation of two-unit canti-levered resin-bonded fixed par-tial dentures. J Am Dent Assoc. 2006 Jun;137(6):783-8.

37. Wong TL, Botelho MG. The fatigue bond strength of fixed-fixed versus cantilever resin-bonded partial fixed dental prostheses. J Prosthet Dent. 2014 Feb;111(2):136-41.

38. Rashid SA, Al-Wahadni AM, Hussey DL. The periodontal response to cantilevered resin-bonded bridgework. J Oral Reha-bil. 1999 Nov;26(11):912-7.

39. Botelho MG, Chan AW, Yiu EY, Tse ET.. Longevity of two-unit cantilevered resin-bonded fixed partial dentures. Am J Dent. 2002 Oct;15(5):295-9.

40. Patel PM, Lynch CD, Sloan AJ, Gilmour ASM. Treatment plan-ning for replacing missing teeth in UK general dental practice: current trends. J Oral Rehabil. 2010 Jul;37(7):509-17.

41. Botelho MG, Ma X, Cheung GJK, Law RKS, Tai MTC, Lam WYH. Long-term clinical evalua-tion of 211 two-unit cantilevered resin-bonded fixed partial den-tures. J Dent. 2014 Jul;42(7):778-84.

42. Lam WY, Botelho MG, McGrath CP. Longevity of implant crowns and 2-unit cantilevered resin-bonded bridges. Clin Oral Im-plants Res. 2013 Dec;24(12):1369-74.

43. Kern M, Gläser R. Cantilevered all-ceramic, resin-bonded fixed partial dentures: a new treat-ment modality. J Esthet Dent. 1997;9(5):255-64

44. Sasse M, Eschbach S, Kern M. Randomized clinical trial on single retainer all-ceramic resin-bonded fixed partial dentures: Influence of the bonding system after up to 55 months. J Dent. 2012 Sep;40(9):783-6.

45. Sasse M, Kern M. Survival of anterior cantilevered all-cera-mic resin-bonded fixed dental protheses made from zirconia ce-ramic. J Dent. 2014 Jun;42(6):660-3.

46. Sailer I, Bonani T, Brodbeck U, Hämmerle CHF. Retrospective clinical study of single-retainer cantilever anterior and posterior glass-ceramic resin-bonded fixed

dental prostheses at a mean fol-low-up of 6 years. Int J Prostho-dont. 2013 Sep-Oct;26(5):443-50.

47. Sun Q, Chen L, Tian L, Xu B. Single-tooth replacement in the anterior arch by means of a cantilevered IPS e.max Press ve-neer-retained fixed partial den-ture: case series of 35 patients. Int J Prosthodont. 2013 Mar-Apr;26(2):181-7.

48. Saker S, El-Fallal A, Abo-Ma-dina M, Ghazy M, Ozcan M. Clinical survival of anterior me-tal-ceramic and all-ceramic can-tilever resin-bonded fixed dental prostheses over a period of 60 months. Int J Prosthodont. 2014 Sep-Oct;27(5):422-4.

49. Barwacz CA, Hernandez M, Husemann RH. Minimally in-vasive preparation and design of a cantilevered, all-ceramic, resin-bonded, fixed partial den-ture in the esthetic zone: a case report and descriptive review. J Esthet Restor Dent. 2014 Sep-Oct;26(5):314-23.

50. Ries S, Wolz J, Richter EJ. Effect of design of all-ceramic resin-bonded fixed partial dentures on clinical survival rate. Int J Perio-dontics Restorative Dent. 2006 Apr;26(2):143-9.

51. Duarte S Jr, Phark J-H, Tada T, Sadan A. Resin-bonded fixed partial dentures with a new modified zirconia surface: a cli-nical report. J Prosthet Dent. 2009 Aug;102(2):68-73.

52. Oh W, Götzen N, Anusavice KJ. Influence of connector design on fracture probability of ceramic fixed-partial dentures. J Dent Res. 2002 Sep;81(9):623-7.

53. Sasse M, Kern M. CAD/CAM single retainer zirconia-cera-mic resin-bonded fixed dental prostheses: clinical outcome after 5 years. Int J Comput Dent. 2013;16(2):109-18.

54. Bahat Z, Mahmood DJ, Vult von Steyern P. Fracture strength of three-unit fixed partial den-ture cores (Y-TZP) with different connector dimension and design. Swed Dent J. 2009;33(3):149-59.

55. Patel DR, O’Brien T, Petrie A, Petridis H. A systematic review of outcome measurements and quality of studies evaluating fixed tooth-supported resto-rations. J Prosthodont. 2014 Aug;23(6):421-33.

34 Réalités Cliniques 2015. Vol. 26, n°1 : pp. 25-34

édentement unitaire

Correspondance : Jean-Pierre Attal7 boulevard Arago75013 ParisEmail : [email protected]

RESUMEN

EL PuEnTE voLAdIZo: unA nuEvA GEomETRíA PARA Los PuEnTEs PEGAdos. AnáLIsIs dE LA doCu-mEnTACIón odonToLóGICA En las descripciones clásicas, el puente pegado está compuesto de un diente intermediario y de 2 aletas metálicas que van pegadas a las faces linguales de los 2 dientes que bordean el desdentamiento, sin embargo, la concepción de los puentes pegados evoluciona. Numerosos autores han mostrado, primero en infraes-tructuras de metal y luego en infraestructuras de cerámica, que era posible pegar una sola aleta sobre un pilar y solidarizarla con el diente intermediario. La descripción de esta nueva geometría en voladizo, la indicación, los resultados clínicos y las ventajas de estos puentes pegados voladizos del sector anterior han sido objeto de un análisis en la documentación odontológica. Nos concentraremos en la elección del material de infraestructura y se ilustrará este análisis con un caso clínico con 9 años de perspectiva.

Réponses

1. b, c ; 2. a, b, c, d ; 3. b, c

AbSTRAcT

ThE CAnTILEvER: A nEw GEomETRy FOR AdhEsivE BRidgEs. LITERATuRE REvIEw In conventional descriptions, the bonded bridge consists of an intermediate and two metal fins that are stuck on the lingual surfaces of the two adjacent teeth. The design of bonded bridges has evolved. Many authors have shown, first on metal substructures and then on ceramic ones, that it is possible to attach a single fin to a pillar and so stabilise the pontic. The description of this new asymmetric design, its indications, its clinical performance and the benefits of anterior bonded cantilever bridges, are analysed in this literature review. The article concentrates on the choice of the substructure material and a clinical case with nine years of follow-up illustrates this review.