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a U S O M M a i R e aSPiRaTiOnS eT difficUlTéS deS GénéRaliSTeS de haUTe-GaROnne nOUVeaU MéTieR : cOORdinaTeUR de PaRcOURS de SanTé À QUOi RÊVenT leS JeUneS MédecinS Médecin d’Occitanie le BUlleTin de l’URPS deS MédecinS liBéRaUX n°12 - féVRieR 2020 ALLO DOCTEUR TélécOnSUlTaTiOn, lanceZ-VOUS !

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a u s o M M a i r e

asPiraTions eT difficulTés des GénéralisTes de hauTe-Garonne

nouveau MéTier : coordinaTeur de Parcours de sanTé

À Quoi rÊvenT les Jeunes Médecins

Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

n°12 - février 2020

ALLO DOCTEUR

TéléconsulTaTion, lancez-vous !

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Notre engagement dans la culturedes pratiques collaboratives sepoursuit, sans nostalgie, en dépit deconservateurs aigris toujours aveu-glés du seul intérêt personnel. L’idée novatrice des concepteurs de Médimailserait restée une esthétique sans lendemain,si elle n’avait concerné que le monde libéral.Médimail fonde un autre lien entre la ville etl’hôpital. Initié dans un territoire, Médimailest aujourd’hui la messagerie médicalisée dechaque professionnel du monde de la santéd’Occitanie dans une totale équité et gratuitéd’accès. La téléconsultation, véritable miroir auxalouettes des entrepreneurs en tout genre, ai-guise leurs appétits. Nous ne voulons plus voirles évolutions conventionnelles entre les mé-decins libéraux et l’assurance maladie confis-quées par le monde commercial. Votre URPSmédecins a choisi de solliciter son parte-naire historique, le développeur de Médi-mail, pour offrir à chaque médecin libéralde son territoire qui le souhaite, l’usage deMédicam. C’est un outil simple, convivial et pratiquepour effectuer, en toute conformité au cadrejuridique, une consultation à distance.Chaque prescription, y compris médicamen-teuse, est sécurisée, la facturation et l’encais-sement des honoraires sont effectifs. Laréussite ne sera complète qu’avec le soutienet l’accompagnement du Groupement d'Appuiau développement de la e-santé et del’Agence Régionale de Santé d’Occitanie. Cette convergence, respectant la place et lerôle de chaque acteur, est indispensable sinous voulons voir nos initiatives se générali-ser. Ainsi, dans la continuité des partenariats,le Dispositif de Soins Partagés en Psychia-trie de l’agglomération toulousaine fait la

preuve de son efficience, ce que le dernierrapport de l’IGAS souligne. Il participe acti-vement à l’expérimentation d’un parcours desoins novateur pour les troubles mentauxd’intensité légère à modérée, en créant desespaces de concertation professionnelle entremédecins généralistes, psychologues et psy-chiatres. Une autre innovation est son développementsur l’agglomération Montpelliéraine, qui dé-bute focalisée sur la pédopsychiatrie.

En fin d’année 2018, quand l’ARS Occitaniecesse d’être une agence régionale de l’hospi-talisation pour enfin s’ouvrir au monde de lasanté, les URPS s’engagent toutes ensemblepour la mise en place des CPTS (Communau-tés professionnelles territoriales de santé).L’assurance maladie et l’ARS signent avec

nous la convention du 14 mars 2019. Ce sontdéjà environ 80 projets de CPTS qui émergentdans notre région. L’unité fonde leur miseen place, uniquement liée à l’initiative desacteurs de terrain, qui s’imposent d’infor-mer et d’intégrer dans leur communautéchaque professionnel du territoire. D’autres projets convergent en Occitanie pourla construction de ces nouvelles organisationsen santé, que le dernier rapport du HautConseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie,consacré à l’organisation de la médecine spé-cialisée et du second recours, alimente de ses réflexions.

Une révolution se dessine pour organiser lessoins, non plus à partir du modèle hospitalierqui, performant pour traiter les pathologiesrares, lourdes et complexes, ne l’était plus enadaptant son modèle aux pathologies cou-rantes, fréquentes et ordinaires. L’enjeu desCPTS est de montrer la capacité des pro-fessionnels de santé libéraux à s’organiser,pour prendre en charge les besoins desanté, au-delà du seul accès aux soins, dela population de leur territoire. De leurplace de premier recours mais aussi de secondrecours, ils devront s’articuler avec les autresacteurs du soin que sont leurs collègues desétablissements de santé, mais aussi avec lesacteurs du médicosocial et du champ social.Organiser les soins, ce n’est pas appliquer unmodèle militaire, mais c’est converger versdes pratiques collaboratives, qui font des ac-teurs libéraux les garants d’une réponse adé-quate aux besoins de santé de l’ensemble dela population d’un territoire.

Docteur Maurice Bensoussan

Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

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l’édiTorialdocTeur Maurice Bensoussan, PsychiaTre À coloMiers, PrésidenT de l’urPs Ml occiTanie

converGences

“ORGANISER LES SOINS, CE N’EST PAS APPLIQUER UN MODÈLE MILITAIRE,

C’EST CONVERGER VERS DES PRATIQUES COLLABORATIVES.”

Page 3 : édiTorial du président : convergences

a c T ua l i T é sPage 4 et 5 : enquête auprès des médecins de haute-Garonne : aspirations et difficultés du généralistePatience pour consulter un ophtalmologue !Page 6 : cPTs : 13 focus réalisés dans les départementsl’occitanie s’attaque aux perturbateurs endocriniens

d o s s i e r : les PreMières exPériences deTéléconsulTaTion au QuoTidien

Page 7 : les premiers expérimentateursPages 8 : Guide de la téléconsultation au quotidienPage 9 : comment s’inscrire sur la plateformePages 12 : Medicam : un dispositif de téléconsultation pourtous les médecins

f o c u sPages 14 et 15 : Première installation médicale ; deux jeunesmédecins témoignentPages 16 et 17 : rezone, l’outil d’installation des jeunesmédecins

G r a n d T é M o i nPages 18 : stéphane cobigo, directeur santé à la cPaMhaute-Garonne

d é c ry P Ta G ePage 19 : coordinateur de projet, un nouveau métier desanté

au soMMaire

Médecin d’occiTanie n° 12 - février 2020Le bulletin de l’URPS des Médecins – 1300 Avenue Albert Einstein, 34000 Montpellier - Tél. : 05 61 15 80 90 Fax : 05 61 15 80 99 - [email protected] -www.urps-occitanie.org

ISSN 2556-9414 Directeur de la publication : Dr Maurice BENSOUSSANComité de rédaction et de lecture : Les docteurs Maurice BENSOUSSAN, MichelCOMBIER, Jean-Claude LUCIEN, Jean-Baptiste THIBERT, Patrick CONTIS, Jean-MarcLARUELLE, Philippe CUQ, Jean-Christophe CALMES, Olivier DARREYE, Pierre RADIER,Jonathan PLANTROU. Rédaction : Luc JACOB-DUVERNET, Odile FRAYE, Pierre KERJEAN, Philippe MEURSAULT, Tirage : 12 700 exemplaires - Maquette et mise en pages : Agence LSP.Crédit photo : Camille Lafon, LSP, Freepik - Impression : Imprimerie Ménard

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Guichet CPTSURPS Occitanie

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Ces difficultés quasi généralisées sontliées à la charge de travail et à l’isole-ment géographique.

AMÉLIORER LES CONDITIONS D’EXERCICE DES MÉDECINS

Les résultats de cette enquête de-vraient alimenter le travail engagé par

les acteurs institutionnels avec lesprofessionnels de terrain qui a pourobjectif de répondre aux besoins despatients et d’améliorer les conditionsd’exercice des médecins. Il s’agit éga-lement de définir un modèle pérenne,autour de nouvelles pratiques. D’oreset déjà, les partenaires de la santé enHaute-Garonne formulent une liste

d’actions àl’issue de laprésentationdes résultatsde l’enquête,ce qui devrait avoir un impact au ni-veau régional. Ainsi ils proposent des rencontres ter-ritoriales de proximité avec les généra-listes d’ici à fin juin ; ils souhaitentégalement faciliter l’accès à l’informa-tion tout au long du parcours profes-

sionnel desmédecins, del’installation à lacessation d’acti-vité ; et parallè-lement lesaccompagne rspécifiquementdans les zonesdémographiquessous-denses etleur faciliterl’exercice coor-donné et pluri-professionnel.

Philippe Meursault

Une irrésistible féminisation de la profession !Pour mémoire les 40-49 ans sont 23% et les50-59 ans sont 25 %.

L’exercice de la médecine s’effectuepréférentiellement dans des structuresregroupées.

SELON LES RÉSULTATS D'UN SONDAGE IPSOS réalisépour le compte du Rassemblement des Opticiens deFrance (ROF, le délai moyen entre la prise d'un rendez-vous chez un ophtalmologue et la consultation est de80,6 jours en moyenne au niveau national. En Occita-nie, ce délai moyen est de 92,3 jours. Cinq régions ontun temps d'attente encore plus long : Bourgogne-Franche-Comté (95,9 jours), Bretagne (99,3 jours),Normandie (101,1 jours), Grand Est (102,3 jours) etCentre Val de Loire (118,3 jours). C'est en Provence-Alpes-Côte d'Azur que le délai est le plus court avec54,3 jours. Autre différence : à Paris le délai moyen estde 43,7 jours, en zone rurale 97,3 jours.Le délai moyen s'allonge dès que le rendez-vousconcerne un enfant : 96,4 jours.Il existe à ce jour 5 900 ophtalmologues sur le terri-toire. Dans l'ex-région Midi-Pyrénées, on compte 6,8ophtalmos pour 100 000 habitants. Un chiffre qui de-vrait diminuer de 4 % d'ici à 2030 selon le sitewww.profilmedecin.fr.Pour diminuer les délais d'attente, les opticiens propo-sent de déléguer de nouvelles tâches aux 30 000 op-ticiens français (prise de la tension oculaire ou prised’une photo du fond d'œil qui serait ensuite adresséeau médecin). De son côté, la Cour des comptes proposed'élargir les compétences des orthoptistes et des opti-ciens en les autorisant notamment à rédiger la pre-mière prescription de lunettes.Selon le docteur Arlette Gontier, ophtalmologue et éluede l’URPS-ML, la situation en Occitanie « varie forte-ment d’un cabinet à l’autre, surtout si la consigne estpassée de ne pas prendre de nouveaux patients et dedévier les cas urgents vers l’Hôpital. » Néanmoins, elleestime que « si un patient est adressé directement parun médecin généraliste à un ophtalmologue, celui-ciest pris en charge rapidement par le spécialiste. » Cecimilite en faveur du développement des CPTS, dit ledocteur Jean-Louis Bensoussan, « dans la mesure oùcelles-ci vont faciliter le parcours de soins. Il suffira defaire le numéro de téléphone de la Communauté pro-fessionnelle, et au même titre que pour un médecin gé-néraliste de garde on trouvera plus aisément sur leterritoire de la CPTS un ophtalmologue qui pourra re-cevoir le patient rapidement pour une pathologie miseen évidence par le médecin traitant. »

Odile Fraye

PaTience PourconsulTer un oPhTalMoloGue !

Plus de Trois Mois enTre la Prised'un rendez-vous eT le rendez-vous

Une forte diminutiondes visites à domicilepar semaine

La pratique desvisites reste plusfréquente chez lesplus âgés : 11 vi-sites pour les 60ans et plus.

La réduction serad'une dizained'heures par semaine enmoyenne

Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

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10 ANS APRÈS UNE ENQUÊTEconsacrée à la démographie en Haute-Garonne et confiée à l’Institut de sondageBVA, les différents acteurs de la santé dudépartement avaient besoin d’actualiserleurs données pour optimiser l'offre mé-dicale du territoire. Aussi, au printemps dernier la Caisse pri-maire d'assurance maladie, l'Agence régio-nale de santé, le Conseil de l'ordre desmédecins et l’URPS-ML d’Occitanie ont-ilsmené une enquête auprès des 1 400 géné-ralistes du département ! Pour établir unephotographie de la situation des médecins,un document contenant une soixantaine dequestions sur le profil, l’activité profession-nelle, les caractéristiques de la patientèle,la disponibilité, la gestion du temps person-nel et les projets personnels leur a étéadressé. Ces questions sur les pratiques desmédecins, leur temps de travail, leurs aspi-rations, leurs difficultés, près de 500 d'entreeux ont pris le temps d’y répondre.

ARRIVÉE MASSIVE DES FEMMES

Parmi les premiers enseignements de cetteenquête, on constate une arrivée massivedes femmes dans cette population de gé-néralistes (52 % de femmes) : chez lesmoins de 40 ans qui représentent 26 % dela population médicale, on compte 77 %de femmes, et chez les plus de 60 ans onne dépasse pas les 10 % de femmes !

L’âge moyen reste in-changé dix ans après,mais la part des âgesextrêmes (d’un côtéles moins de 40 anset de l’autre les 60ans et plus) pro-gresse fortement.Parmi les autres en-seignements qui in-diquent l’évolutiondu monde médical,l’exercice de la mé-

decine s’effectue en Haute-Garonne pré-férentiellement dans des struc-tures regroupées ; les médecinssont 26 % à être installés seuls.Le temps de travail total restesoutenu (50 % travaillent plusde 45 heures par semaine), avecun volume de consultations tou-jours important (53 % des mé-decins réalisent plus de 100consultations sur une semaine)voire en progression ; mais des visites quidiminuent significativement (8 visites heb-domadaires contre 14 en 2008).Parmi les difficultés rencontrées par les gé-néralistes, ce sont les situations d’insécuritéqui sont les plus mentionnées : 52 % décla-rent avoir été confrontés à divers évène-ments comme l’agression verbale (90 %contre 81 % il y a dix ans), les vols ou ten-tatives de vol (45 %), le vandalisme (22 %),les menaces (18 %) et les agressions phy-siques (15 %).

À QUOI RÊVENT LES GÉNÉRALISTES ?

Comment gèrent-ils leur temps personnel ?Depuis 2008, on voit une augmentation dunombre de semaines de congés annuels,même si 27 % d’entre eux indiquent avoirrenoncé à prendre des vacances du fait deproblèmes de démographie médicale.Cette enquête aurait été incomplète si onavait omis d’aborder les projets des géné-ralistes. Ils sont 42 % à prévoir prochaine-ment un changement dans leur exercice :soit la durée, le lieu, le mode, le départ à

la retraite, soit aussi l’abandonde la profession (en progression); les principales raisons de cessouhaits de changement sont lerisque de burn-out ou le surme-nage, et l’évolution urbaine oudémographique de la zoned’exercice. Ainsi, ils seront 85 %à réduire leur temps de pratique(1 médecin sur 10 prévoit de ré-

duire ce temps d’exercice d’une dizained’heures par semaine en moyenne) ; 12 %prévoient de partir à la retraite avec unepointe cette année, mais 45 % de ceux quiprévoient de partir à la retraite continue-ront à travailler tout en étant retraités.Mais ce qui inquiète bien sûr est la réponseà la question sur la succession : 90 % n’ontpas trouvé un successeur, et 91 % ont oupensent avoir des difficultés à trouver unsuccesseur.

Une enquête menée au printemps dernier en Haute-Garonne auprès de tous les médecins du département vient de permettre d’ac-

tualiser des données qui remontaient à 2008. Alors que les réformes ayant pour objet l’organisation des soins du premier recours

battent leur plein, les généralistes disent leurs aspirations mais aussi leurs difficultés. Un arrêt sur image qui devrait contribuer à

améliorer les conditions d’exercice des praticiens.

acTualiTés

enQuÊTe auPrès des Médecins de hauTe-Garonne

10 ans aPrès, asPiraTions eT difficulTés des GénéralisTes

Une population quise féminise

Une succession difficile

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Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

les PreMières exPériences de TéléconsulTaTion

au QuoTidien

d o s s i e r

allo vidéo docTeur !L’acquisition d’un dispositif de téléconsultation et son utilisation régulière estun changement de paradigme qui va avoir un impact sur les conditions d’exer-cice des professionnels de santé. L’Union Régionale des Professionnels de SantéMédecins Libéraux d’Occitanie met gracieusement ce dispositif à la dispositiondes 12 000 médecins. Le médecin pourra donner rendez-vous à son patientpour une téléconsultation depuis sa tablette, sur son smartphone ou son or-dinateur.

n Les premiers expérimentateurs de la téléconsultation LE TÉLÉCONSULTATION : MÉDECINS D’OCCITANIE, LANCEZ-VOUS ! page 8

n Enrôlement COMMENT S’INSCRIRE SUR LA PLATEFORME page 9

n Un dispositif gratuit de téléconsultation pour tous les médecinsMEDICAM SERA BIENTÔT GÉNÉRALISÉ page 12

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inforMaTion sur les cPTs

Le guichet CPTS a fini au cours du mois dejanvier son tour des départements aprèsavoir programmé en Occitanie 13 Focusd’information de communication.

À l’initiative du guichet CPTS (CommunautésProfessionnelles Territoriales de Santé) et enpartenariat avec l’Agence Régionale de Santé, etla Caisse Primaire d’Assurance Maladie associéeà la Mutualité Sociale Agricole, des réunionsd’information et de communication appeléesFocus CPTS se sont organisées localement avecles porteurs de projets du territoire du départe-ment pour déployer les Communautés Profes-sionnelles Territoriales de Santé en Occitanie. Rappelons que l’objectif des professionnels desanté est de travailler ensemble au sein d’un ter-ritoire donné en assurant une meilleure coordi-nation dans les actions et en structurant desparcours de santé. Les CPTS ont été créées pourtransformer les logiques de prise en charge mé-dicale des patients et des populations. Sous l’impulsion de l’URPS-ML, des réunionsd’information ont été montées au cours du der-nier trimestre 2019 dans 10 départements surles 13 que compte la région. La ronde des FocusCPTS s’achève à la fin de ce mois de janvier avectrois départements (les Pyrénées Orientales, leTarn-et-Garonne et le Gers).Toutes ces réunions qui rassemblent des profes-sionnels de santé souhaitant constituer une CPTSdans leur région se déroulent autour d’un plande travail très rodé. Celui-ci se compose de troistemps forts : les enjeux du déploiement des CPTS; la synthèse et les démarches liées au dispositif; des témoignages et des échanges autour desprojets. Tout est abordé, aussi bien la notion deterritoire que la modalité de création, le suivi,l’évaluation et le financement des CommunautésProfessionnelles Territoriales de Santé.

Pierre Kerjean

la ronde des focus cPTs se TerMine

acTualiTés

siGnaTures de la charTe d’enGaGeMenT villes eT TerriToires

Le Conseil Régional d’Occitanie a rejoint plusieurs collectivités locales qui se sont en-gagées dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens, en signant une Charte d'en-gagement Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens, portée par le RéseauEnvironnement Santé.

Tout un chacun est exposé quotidienne-ment à des perturbateurs endocriniens,ces produits chimiques de synthèse pré-sents dans les articles de consommationcourante ou contaminants environnemen-taux de l’air, de l’eau ou des aliments. Enmoins d’un siècle la production de pro-duits chimiques de synthèse est passée de1 à 500 millions de tonnes par an. Leursnombreuses applications sont indissocia-bles du confort moderne : matières plas-tiques, engrais et pesticides agricoles,pharmacie, cosmétiques… Les perturba-teurs endocriniens sont omniprésentsdans notre quotidien. « Avec le recul, ex-pliquent les membres du Réseau Environ-nement Santé, on associe maintenant deplus en plus ces expositions à certainstypes de produits chimiques à plusieursmaladies chroniques en pleine expansiontelles que l’obésité-diabète, les troubles dela reproduction, l’asthme, maladies neuro-comportementales. 80 à 90% des cancerssont liés à nos modes de vie et à l’envi-ronnement. » Ce qui inclut : nutrition, sé-dentarité, tabagisme, alcool, stress,médicaments, exposition chimique, infec-tions.L'Occitanie est particulièrement concer-née, avec des taux de troubles de la ferti-lité et de pubertés précoces supérieurs àla moyenne nationale. Selon le professeurCharles Sultan, endocrino-pédiatre auCHU de Montpellier qui participait la se-maine dernière à une matinée d'informa-tion organisée à Toulouse par la Région, «les perturbateurs endocriniens sont unscandale sanitaire indiscutable ». Cela faitun moment que l’Occitanie et notammentToulouse se sont saisies du problème : lemédecin Gérard Bapt, député de Haute-

Garonne n’a-t-il pas été, il y a dix ans, lepremier élu de France à interdire le Bis-phénol A dans sa commune de Saint-Jean !Pour participer à cette lutte, plusieurscommunes dont Toulouse, Saint-Jean etRamonville-Saint-Agne (Haute-Garonne),Le Sequestre (Tarn) et le département duTarn ont signé la « Charte d'engagementVilles et territoires sans perturbateurs en-docriniens ». Que dit cette charte ? Elleengage notamment les collectivités à neplus utiliser de produits phytosanitairescontenant des perturbateurs ; à dévelop-per la consommation d'aliments bio ; àformer la population, les soignants et leursagents aux enjeux des perturbateurs, et àéliminer ces substances de leurs contratset achats publics.La Région Occitanie a, elle aussi, décidéd’apposer sa signature au bas de la Charteet le conseil départemental de Haute-Ga-ronne devrait le faire à la fin du mois.Mais déjà Toulouse veut bannir les bar-quettes en plastique de ses cuisines cen-trales d'ici à 2021. À Ramonville, lespersonnels d'entretien sont formés à l'uti-lisation de produits sans perturbateurs. Etle Tarn, quant à lui, évalue le taux decontamination de ses habitants.

Odile Fraye

l’occiTanie s’aTTaQue aux PerTurBaTeurs endocriniens

Guichet CPTSURPS Occitanie

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ORIALE DE SANTÉ

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voiture de cinq heures sur le planenvironnemental. Avec la téléconsultation, le mé-decin et le patient sont satisfaits. »

ENTRE DEUX PATIENTS OU LE SOIR EN FIN DEJOURNÉE

Parmi les premiers principes pourune bonne utilisation, la télécon-sultation se pratique avec un pa-tient que l’on connaît, et que l’ona déjà examiné. Cela se déclinedans de nombreux cas : « Parfois,explique le docteur Jean-Chris-

tophe Calmes, le médecin a toutesses plages de rendez-vous prises,mais il peut en trouver entre deuxpatients ou le soir en fin de jour-née pour répondre à certaines pro-blématiques. Ces problématiquesdoivent pouvoir être gérées par vi-sioconférence. L'exemple typiqueest le patient qui vient de voir sonspécialiste, chargé de ses conseils,et qui aimerait avoir l’avis de sonmédecin traitant. »Ce genre d’entretien qui est ré-gulièrement fait par téléphone esttoujours difficile. « En revanche,la téléconsultation permet de for-maliser la situation, de prendre letemps de faire cet entretien. Etcela permet également d’être ré-munéré pour un acte que l’on fai-sait gratuitement, ou alors on fai-sait venir le patient au cabinet :apportez vos résultats, et je vous

verrai entre deux consultationsprogrammées. Mais c’est toujourscompliqué ! » Autre principe : la téléconsulta-tion est à la seule initiative dumédecin. Il va proposer la consul-tation par visio-conférence au pa-tient qu’il connaît et donner ren-dez-vous tôt le matin ou tard lesoir. « Au travers de son agenda, ilpeut très bien réserver des pé-riodes spécifiques et à partir de là,travailler avec le patient. » Deuxième cas, celui lié à la fragi-lité du patient. La convention in-firmière prévoit aussi la rémuné-

ration desconsultations pourles infirmiers. « C'estextrêmement inté-ressant pour le suivides patients chro-niques, explique legénéraliste de Fron-tignan. Certainsactes, comme pren-dre la tension ou latempérature, donner

son ressenti d’infirmière au mé-decin, entrevoir avec lui le degréd’urgence, et la nécessité d’une vi-site à domicile peuvent être gérésen délégation par l’infirmière.Celle-ci se met d’accord avec lemédecin pour le soin à mettre enplace auprès du patient. » Les deuxintervenants, infirmière et méde-cin, sont rémunérés, rappelle leDr Calmes, et il estime : « que lesinfirmiers puissent intervenir ainsiest quelque chose de précieuxpour nous. Cette pratique nousprotège. »

AUJOURD’HUI ÇAFONCTIONNE

Pour apprécier parfaitementl’usage de Medicam, il faut écou-ter les médecins qui ont expéri-

menté le dispositif depuis mai2019 jusqu’au début de l’année2020. Ils sont une quarantaine àavoir accepté de tester l'outil enpré-conception en participant àune batterie de tests organiséspar le MIPIh. Le docteur Bertrand Basset,anesthésiste au centre Médipôle,est un de ces expérimentateurs :« J'ai commencé les consultationsavec un outil qui en était à sondémarrage. Il était en mode dé-gradé avec des fonctionnalitésnon développés. Nous avons pra-tiqué des essais. À mon corres-pondant du MIPIh je faisais desretours sur ce que je pensais dulogiciel et sur ce qu’il fallait faireà mon sens pour l’améliorer.J’étais une sorte de médecintest. »

Les difficultés qu’il a pu rencon-trer ont été levées au fur et àmesure de l’exercice. « Au départ,explique le médecin anesthésiste,nous avions quelques problèmestechniques, l’outil d’interface vi-déo connaissait des ratés. Les pa-tients qui y participaientn’étaient pas bien informés, sibien que cela prenait beaucoupde retard. On essayait de les faireparticiper à des vraies consulta-tions, qui, généralement, finis-

saient au téléphone. Le MIPIhréagissait assez vite lorsqu’il yavait des problèmes de fonction-nement. Aujourd'hui ça fonc-tionne. »Et Dr Bertrand Basset déroule lesétapes d’une consultation en vi-sioconférence, en partant de sonexpérience en tant qu’anesthé-siste : « Habituellement, votre pa-tient prend rendez-vous pour lui-même avant une interventionchirurgicale ou après, il reprendun rendez-vous, si nécessaire, àvotre demande. Il contacte notresecrétariat pour une consultationd’anesthésie. Il fait partie des pa-tients qui sont déjà connus duservice, des patients qu’on a déjàopérés, et qui sont en bon état desanté. Pour prendre rendez-vous, il faut

que deux conditions soient réu-nies : il doit être déjà venu au ca-binet et son score ASA doit êtrecelui d’un patient qui ne soit pasatteint de pathologies sévères. Laclassification ASA (American So-ciety of Anesthesiologists) est uneclassification américaine utiliséedans le monde entier pour expri-mer l'état de santé préopératoired'un patient et qui permet d'éva-luer le risque anesthésique. »

Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

Suite page 10 >

L’enrôlement du médecin estréalisé à partir d’une page spé-cifique proposant un formulaired’inscription. Le médecin de larégion dispose d’une adresseMedimail ou tout autre adressede messagerie intégrée à l’es-pace de confiance MSSanté. Ilsuffit de s’inscrire en utilisantun formulaire comportant lesinformations suivantes : civilité,nom, prénom, email MSSantéou Medimail, téléphone 1, télé-phone 2, RPPS, adresse, CP, ville,spécialité.

À l’issue de la validation de ceformulaire, un compte medi-cam est créé. Les informationsdu compte (identifiant/mot depasse) et le kit de connexionsont envoyés exclusivementpar messagerie MSSanté. Si le médecin ne dispose pasd’une adresse MSSanté, il serainvité à s’inscrire sur Medimail.Les médecins doivent être joi-gnables de manière électro-nique via adresse MailMSSanté.

en PraTiQue : coMMenT s’inscrire

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PreMières exPériences de TéléconsulTaTion au QuoTidien

les PreMiers exPériMenTaTeurs de la TéléconsulTaTion

La pratique de la téléconsultationva passer dans les mœurs médi-cales. Le docteur Alain Delbos,président du directoire de Médi-pole, en est persuadé. Avec unedizaine d’anesthésistes de la cli-nique du sport de Toulouse, il aparticipé durant l’année dernièreà l’expérimentation de MEDICAM,qui sera cette année à la disposi-tion des médecins d’Occitanie :« Même s’il y a des freins organi-sationnels importants (mise enplace d’un agenda différencié, dé-finition des plages de téléconsul-tation de chacun des praticiensdans un établissement, intégra-tion dans le dossier médical), tousles acteurs de la santé et les pa-tients vont s’y mettre rapidementet emprunter obligatoirement lesens du futur que représente la té-léconsultation. » Et le Dr AlainDelbos de poursuivre : « Person-nellement, je m’occupe d’une so-ciété savante européenne, et avecmes confrères, nous organisonsdepuis longtemps de nombreuxcongrès que l’on diffuse par voievidéo dans le monde entier. Avecces rencontres, nous sommes déjàhabitués à travailler avec un outilvirtuel. »

Un avis que partage le Dr Jean-Christophe Calmes, élu de l’URPS :« La téléconsultation va libérer dutemps médical, libérer de la placedans les salles d'attente, absorberune partie des soins non program-més qui relèvent souvent plutôtdu simple conseil que de l'actemédical lui-même. Cette méthodeva offrir la possibilité de réduireles attentes dans les hôpitaux,parce que les patients n'ont pastrouvé de solutions auprès de leurmédecin traitant. »

FAIRE DISPARAÎTRE UNE CERTAINE MÉFIANCE

Néanmoins, il y aura des freins àlever, estime le médecin de Fron-tigan : « Tout d’abord des freinspsychologiques. Les médecins ontl’habitude de gérer les relationsen face-à-face. La téléconsulta-tion est à cheval entre la régula-tion médicale et l'acte de consul-tation qui a lieu au cabinet. Larelation physique est absente.C'est ce qui manque à certainsmédecins. D’où une véritable mé-fiance ! Le fait de toucher son pa-tient, de l'examiner physiquement,

reste important. C’est la raisonpour laquelle la téléconsultationne peut pas être forcément géné-ralisée à tous les types de de-mandes. Il se peut que cetteconsultation à distance se finissepar un constat d’échec. Le méde-cin peut finir par dire : là, je nepeux vraiment pas régler le pro-blème, il faut que je vous voie. »Autre frein, celui lié à la tech-nique. Le système effraie a prioriplus d’un médecin : « Pourtant, ilsuffit de suivre une formation. Cen’est pas très compliqué. Il fautsavoir que la formation prendvraiment quelques heures dansune journée. C’est très rapide. » Etc’est dommage de s’en priver, carla téléconsultation, selon le gé-néraliste, « est une des bonnes ré-ponses qui sera apportée à l'accèsaux soins. »Le meilleur exemple est celui dela proximité que donne le Dr AlainDelbos : « Lorsqu'un médecin faitune consultation de pré-anesthé-sie avec un patient qu'il connaîtdéjà et qui habite à Laguiole aunord de l'Aveyron, celui-ci doitfaire deux heures et demie deroute aller, deux heures et demiede route retour pour 10 minutes

de consultation à Toulouse. Le médecin a tout intérêt à fairepasser son patient en téléconsul-tation. Sinon, cela paraît dispro-portionné, inutile. Et je ne parlepas de l’incidence d’un trajet en

TéléconsulTaTion : Médecins d’occiTanie, lancez-vous !Voir un patient à distance, le médecin d’Occitanie a désormais la possibilité de le faire grâce à la téléconsultation que met enplace l’URPS-ML Occitanie depuis le début de l’année. Le dispositif a un nom : MEDICAM et est accessible sans coût pour les mé-decins adhérents à l’URPS qui prend à sa charge la réalisation et le déploiement de l’application. En effet, à la différence de cer-taines applications payantes, MEDICAM est totalement gratuite. C’est également une solution publique, car il s’agit d’uneplateforme créée par un éditeur public, le MiPih. Les données de santé sont entièrement sécurisées et ne sont pas revendues àdes tiers. L’URPS invite ses 12 000 membres à s’inscrire sur la plateforme pour utiliser au mieux ce dispositif, et les convie ainsià une sorte d’enrôlement.

dossier

Guide PraTico-PraTiQuede la TéléconsulTaTion au QuoTidien

L’URPS Médecins d’Occitanie aélaboré un guide pratique àdestination des médecins libé-raux pour les aider dans la miseen œuvre d’une pratique de té-léconsultation et leur donnerdes outils pour informer aumieux leurs patients. Il s’appuiesur les dernières recommanda-tions de la HAS parues en juin2019. On peut le téléchargersur le site de l’URPS.

Page 6: le BulleTin de l’urPs des Médecins liBérau x n°12 - …...ticiens français (prise de la tension oculaire ou prise d’une photo du fond d'œil qui serait ensuite adressée au

forme de téléconsultation, le pa-tient clique sur le lien qui luipermet d’accéder à une salled'attente virtuelle. Sur sonécran, le médecin a accès à l’en-semble de la salle d’attente etvoit les noms des personnes quiviennent consulter. « Quand jesuis prêt, explique le docteurBertrand Basset, je clique sur lenom d’un patient. Cela ouvre unefenêtre avec sa webcam. Je levois, il me voit, et nous commu-niquons par les micros ».

Et comme dans la vie physique,un patient risque de devoir pa-tienter dans la salle d’attente sile médecin est en retard. Avantde rejoindre cette salle d’at-tente, il fait un enregistrementde sa carte bleue pour un pré-paiement en ligne.Après, tout se déroule commesur Skype. C'est une consulta-tion habituelle, avec l'interro-gatoire qui décrit le motif de laconsultation. L’échange avec lepatient est donc sans examen

clinique. La spécificité du mé-decin traitant est de connaîtreson patient et de voir assez ra-pidement à son ton, à son as-pect, à sa façon d’être et decomprendre s’il y a quelquechose de grave.« En parallèle, dit l’anesthésiste,j’ouvre sur mon écran mon dos-sier de consultation que je rem-plis, comme si le patient était enface de moi dans mon cabinet.Une fois que c’est terminé je dé-pose mes documents dans son

coffre-fort numérique. Mon pa-tient aura accès à ses documentsqu’il pourra imprimer via un codeau moment où je ferme laconsultation. Il valide à la fin lepaiement en ligne. » L'avantage de la téléconsulta-tion est qu'elle autorise le pa-tient à envoyer ses documentsde façon sécurisée pendant laconsultation. « Nous pouvonsvoir ensemble les papiers, débrie-fer avec lui ce qu’il a fait avec lespécialiste, ou commenter les ré-sultats des examens biologiquesqui l’inquiètent. » Et après laconsultation, il peut imprimerles ordonnances pour la phar-macie et les consignes de l’anes-thésie. À l’entendre, le docteur BertrandBasset est un expérimentateurtrès satisfait. Comme s’il disaitavec une forte détermination :pour la téléconsultation, Méde-cins, lancez-vous !

Luc Jacob-Duvernet

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Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

Suite du dossier page 12 >

la TéléconsulTaTioncoMMence Le médecin est informé dela présence du patient. Il seconnecte au tableau de lasalle d’attente. La télécon-sultation débute.

PRÉCAUTION Le médecins’assure de l’identité du pa-tient et que les données desanté sont référencées dansle bon dossier du patient.

Bien coMMuniQuerPendanT la Télé-consulTaTion Le médecin doit être atten-tif à bien se faire compren-dre par le patient et lepatient ne doit pas hésiterà questionner.

PRÉCAUTION Le médecinveille à l’aspect technique del’échange (qualité de l’imageet du son) ainsi qu’au respectmutuel et à la bienveillance.

la TransMission de docuMenTs

Le médecin dépose électro-niquement ses prescriptionsdans un espace sécurisé(Dossier Médical Partagé).

PRÉCAUTION Le patientpourra récupérer les docu-ments sous format électro-nique via une messageriesécurisée.

la facTuraTion dela TéléconsulTaTion

Le patient a effectué unprépaiement avant d’accé-der en salle d’attente. Àl’issue de la téléconsulta-tion le paiement est validé.

PRÉCAUTION C’est en pre-nant rendez-vous que le typed’acte (payant, gratuit, ALD)est choisi.

aPrés la TéléconsulTaTion

Le médecin oriente le pa-tient pour la suite de saprise en charge : consulta-tion auprès d’un spécialiste,examens complémentaires,mise en place du parcoursde santé.

PRÉCAUTION À la fin de latéléconsultation, le médecininterroge le patient sur sasatisfaction.

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Aujourd’hui, l’anesthésiste nepropose pas un rendez-vous àtous les patients qui rentrentdans ces critères, il le réserve àceux qui habitent loin du cabinet.« Il s’agit de réduire les distancesen tout premier lieu. On privilégieles patients de l’Aveyron, de la Lo-zère, de la Corrèze. Rouler long-temps pour quelques minutes deconsultation, c’est agaçant. Gé-néralement les patients à qui onpropose une téléconsultation sontenthousiastes. »

Lors de la prise de rendez-vous,on informe le patient que laconsultation se fera par le biaisde son téléphone portable ou deson ordinateur et qu’il recevraune invitation sur sa boîte mail.«Nous avons sécurisé cette partie,précise Marielle Polonghini, di-rectrice de l’Innovation et desServices du MIPIh, c'est à direqu'on utilise l'adresse mail du pa-tient pour déposer le lien et l'in-vitation à la téléconsultation dansun coffre-fort sécurisé situé au

MIPIh. On envoie dans le mêmetemps un SMS au patient. Il pos-sède un code qui lui permet d'ou-vrir le lien pour les consultations.L’opération est faite de façon ex-trêmement sécurisée ».On informe également le patientdes prérequis pour lui permettrede vérifier sa connexion. On s’as-sure qu'il a bien une caméra surson ordinateur, qu’il a bien un ré-seau, et ce, pour éviter les inci-dents possibles pendant la télé-consultation.

Car les praticiens veulent perdrele moins de temps possible. Enfait, les incidents et une longuedurée sont rédhibitoires pour laréussite d’une téléconsultation. Enfin, le secrétariat du médecindemande au patient qu'il seconnecte 5 minutes avant l'heuredu rendez-vous.

JE LE VOIS, IL ME VOIT

Ainsi, le jour du rendez-vous,prévenu par le biais de la plate-

> Suite de la page 9

PréreQuis TechniQues MEDICAM répond à toutes les obli-gations légales et réglementairesconcernant l’échange électroniquedes données de santé. L’applicationse conforme aux référentiels de lapolitique générale de sécurité dessystèmes d’information de santé. Lasolution MEDICAM est développéeet exploitée par le MiPih qui estune instance publique certifiée Hé-bergeur de Données de Santé (HDS)avec des datacenters situés enFrance.

Les prérequis concernent le maté-riel et le navigateur. Pour le maté-riel : la solution fonctionne sur unPC ou un MAC. Il faut disposer d’unordinateur équipé d’une WebCam,d’un micro et de hauts parleurs. Ausein de l’application, on a la possi-bilité de tester automatiquement laconfiguration technique de son ordinateur. Pour les navigateurs : l’applicationMEDICAM est accessible depuis lesdernières versions des navigateurssuivants : Firefox et Chrome. Elleest non compatible avec Safari etInternet Explorer.

la Prise de rendez-vous À une TéléconsulTaTionLe patient prend un rendez-vous de téléconsultation auprès du secrétariat dumédecin ou du médecin lui-même.

PRÉCAUTION Le secrétariat ou le médecin s’assure del’égibilité du patient à la téléconsultation et de la disponibilité des données médicales.

la PréParaTion À laTéléconsulTaTion Le cabinet du médecin en-voie un lien au patient afinde se connecter lui-même àl’application sécurisée lejour du rendez-vous.

PRÉCAUTION Le patient doittester la connexion au préa-lable. Il peut disposer d’unordinateur ou d’une tabletteéquipée, ou utiliser sonsmartphone.

les conseils du caBineT Médical

Avec un mail de prépara-tion, le cabinet adressequelques recommandationsprécises au patient.

PRÉCAUTION Le patient doitdisposer de toutes les infor-mations de connexion et deses documents médicaux àproximité. Il est dans un lieucalme.

le Jour du rendez-vous :la salle d’aTTenTeLe jour du rendez-vous, lepatient se connecte, serend dans le cabinet virtuelet effectue en premier lieuun prépaiement en lignesécurisé.

PRÉCAUTION Il doit patien-ter ensuite dans la salle d’at-tente virtuelle jusqu’à ce quele médecin l’appelle.

PreMières exPériences de TéléconsulTaTion au QuoTidien

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dossier

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teur Jean-Marc Castadère, quece soit le médecin traitant quiutilise à bonne fin la téléconsul-tation pour éviter toute dérivepréjudiciable pour le patient. » La généralisation devrait s’éten-dre bientôt à l’ensemble destreize départements d’Occitaniegrâce à une procédure d’enrôle-ment automatique permettantl’enregistrement progressif desmédecins qui pratiqueront destéléconsultations. Cette mise enservice gratuite du dispositif dé-dié aux libéraux de la région,prise en charge par l’URPS-ML,devrait connaître un engouementrapide, car les premiers médecinsqui l’ont essayé ne veulent plusse séparer de cet outil numériquequi va leur changer la vie.

Odile Fraye

la TéléconsulTaTion eT l’exercice coordonné

� la téléconsultation s’inscrit dans

le parcours de soins avec une orienta-

tion initiale par le médecin traitant,

� le patient doit être connu du

médecin réalisant la téléconsultation.

Concrètement, lorsque le patient ne dispose

pas de médecin traitant ou lorsque son mé-

decin traitant est indisponible dans un délai

compatible avec son état de santé, le patient

doit se rapprocher d’une organisation terri-

toriale type Communauté Professionnelle

Territoriale de Santé (CPTS) afin d’accéder à

une téléconsultation avec un médecin.

L’Assurance Maladie et les syndicats représentant les médecins libérauxse sont engagés à déployer les actes de téléconsultation en respectantdeux principes :

les Médecins liBéraux sonT les PreMiers TéléconsulTanTsPlus de 60 000 téléconsultations, tel est le bilan du nombre de télécon-sultations facturées au niveau national à l’Assurance Maladie en un an,selon le bilan officiel de la CNAM.

Le nombre d’actes réalisés en téléconsul-tation est monté progressivement. En jan-vier, on ne recensait que 2 000téléconsultations, puis 8 000 actes en mai.Selon la CNAM, le rythme est de 3 300actes par semaine depuis la rentrée. Ceschiffres restent toutefois largement endeçà des objectifs du gouvernement quiespérait quelque 500 000 actes de télémé-decine dès 2019, un million en 2020 et 1,3million en 2021.Sur la période de 2018 à 2019, ce sont lesmédecins libéraux qui ont le plus pratiquéla téléconsultation avec 85 % d’actes fac-turés (65 % par les généralistes et 35 %par les autres spécialistes).

Loin derrière, les centres de santé ont fac-turé 8 % des actes de consultation à dis-tance, les médecins hospitaliers lors deconsultations externes 5 %, les établisse-ments de santé 2 %.La CNAM brosse le portrait de médecinsplus jeunes que la moyenne : un télécon-sultant sur deux à moins de 50 ans (alorsque cette classe d’âge ne constitue que37 % des effectifs de généralistes libé-raux). Côté patients, un tiers des patientsa moins de 30 ans, 56 % moins de 50 anset 12 % plus de 70 ans. Les patients en ALD recourent égalementà la téléconsultation (27 % des actes fac-turés).

Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u xSuite de la page 11

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PreMières exPériences de TéléconsulTaTion au QuoTidien

un disPosiTif GraTuiT de TéléconsulTaTion Pour Tous les Médecins

LE PRÉSIDENT ET LES MEMBRESdu bureau de l’URPS-ML d’Occi-tanie tournaient autour de ceprojet depuis le début du prin-temps 2018. Le docteur Maurice Bensoussanétait assez agacé devant le coûtd’abonnement pour des prises derendez-vous, des échanges entremédecins ou des annuaires ré-clamés aux médecins par les édi-teurs de logiciels ou par des star-tups, et voulait reproduire laréussite de Médimail, cette mes-sagerie sécurisée du monde mé-dical d’Occitanie. Même mé-thode, mêmes recettes, mêmesuccès !Rendez-vous fut pris en novem-bre 2018 avec le MIPIh, unestructure publique de coopéra-tion inter-hospitalière toulou-saine. Ce Groupement d’IntérêtPublic qui développe des solu-tions pour les systèmes d’infor-mations dans le monde de lasanté avait créé Médimail en2008, à la demande des méde-cins de Midi-Pyrénées, répondprésent pour développer ce quiallait devenir Medicam. « Quandnous avons rencontré l'équipe duMiPih, explique le docteur Jean-

Marc Castadère, nous leur avonsdonné un cahier des charges quitenait en trois mots : simplicité,efficacité et sécurité. Nous nevoulions rien de compliqué, aussisimple que Médimail, aussi sécu-risé que Médimail, utilisable surordinateur, sur tablette et sursmartphone, et fonctionnantaussi rapidement que Skype ouWhatsApp mais extrêmement sé-curisé. Il nous fallait aller vite : latéléconsultation qui est un descinq actes de télémédecine défi-nis dans le Code de la santé pu-blique a été créée le 15 septem-bre 2018 et ouverte à tout assuré,quel que soit son lieu de rési-dence, et à tout médecin, quelleque soit sa spécialité. »Après la sollicitation de l’URPS àl’automne 2018, le rythme s’ac-célère. Le MIPIh présente unemaquette en janvier 2019, l’URPSfait adopter par son assembléegénérale le principe d’une réali-sation en mars et signe avec leMIPIh un accord pour la remised’un prototype en avril, et lespremiers utilisateurs sont enrôlésen mai.Après plusieurs mois d’ajuste-ments en fonction des recom-

mandations des médecins tes-teurs, le dispositif commence àfonctionner : « Notre objectif, explique Marielle Polonghini,directrice de l’Innovation et desServices du MIPIh, a été de monter le dispositif en étroitecollaboration et co-constructionavec les utilisateurs. On part dubesoin exprimé par les utilisa-teurs pour développer les servicesattendus. »Fin novembre 2019, Medicam estouvert à l’ensemble des médecinslibéraux d’Occitanie, et le 15 jan-vier de cette année, la solutionde paiement est mise en place.Voilà pour le planning de cetteconstruction. Revenons en ar-rière sur une période d’expéri-mentation essentielle. Le projetde déploiement de l'outil de té-léconsultation s’est construitsous la forme d’une étude de fai-sabilité qui a réellement débutéen mai 2019, avec une évalua-tion par le biais de question-naires de patients et de méde-cins. L’inclusion de médecinss’est faite progressivement, avec19 médecins libéraux, dont 7 gé-néralistes, et 3 cliniques : cli-nique des Cèdres à Cornebarrieu,

clinique Médipôle Garonne àToulouse et clinique du Parc àCastelnau-le-Lez.Il fallait ensuite préciser les évo-lutions de fonctionnalités à opé-rer pour répondre aux besoins etattentes des professionnels etdes patients. « Le plus difficile aété la stabilité de la visioconfé-rence, dit Marielle Polonghini.Nous avons testé cette stabilitéde façon à réduire, voire empê-cher la coupure de la visioconfé-rence. Certains systèmes ne sontpas fiables à 99 %, nous voulionsd’abord conforter la partie tech-nique. Nous avons eu d'excellentsretours, aussi avons-nous pour-suivi des développements de fa-çon à construire un process detéléconsultations ! » Le premier principe est que latéléconsultation ne peut êtrequ’à l’initiative du médecin.Contrairement à certains dispo-sitifs qui sont mis en place ac-tuellement, la téléconsultationne peut jamais être à l’initiatived’un patient. La réglementationest respectée : c'est le médecinqui va proposer une telle consul-tation à un patient qu’il connaît.« Il est indispensable, dit le doc-

MedicaM sera BienTÔT Généralisé sur TouT le TerriToire d’occiTanie L’affaire a été rondement menée. En un peu plus d’un an, entre les premières

discussions autour du projet et l’ouverture au public médical, le premier dis-

positif français de téléconsultation créé par des médecins pour des médecins

a vu le jour en Occitanie.

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Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

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tutions afin d’assurer un lien entreelles, et que tout soit dématéria-lisé sur un même site, finir par ré-cupérer un même dossier et l’en-voyer in fine à toutes lesinstances.Il existe bien des sites qui se veu-lent uniques, « mais l’informationest peu lisible, peu claire. On ac-cède à des multi-informations surdes multi-sites, d’où l’importanced’un accompagnement de qua-lité. » À cet effet, la jeune médecinco-organise en fin d’internat à laFaculté de Toulouse, un séminairede deux jours sur la fin du cursus,le remplacement, l’installation ettoutes les démarches à entrepren-dre. « Nous faisons cela au seind’ateliers de petits groupes, enfaisant l’étude de cas concrets(statuts, lieux, types de collabo-ration, etc. » Les étudiants sontravis, dit le Dr Laëtitia Gimenez, «on leur explique enfin commentça fonctionne ».

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Dr Florian SavignacCET ENFER EST DERRIÈRE LUILe Dr Florian Savignac est duTarn-et-Garonne, et il le reste !Né à Nohic, un petit village entreMontauban et Toulouse, au piedduquel coule le Tarn, il partagepourtant son temps entre son ca-binet de Montech situé à 20 kmde Nohic et son appartement àToulouse qu’il partage avec uneinterne en médecine générale pré-nommée Juliette. Ayant fini à 28ans ses études de médecine à Tou-louse en octobre 2017 après avoir

fait des stages d’internat à la MSPde Montech puis du remplace-ment, il devient collaborateur, puisassocié. « Tout s’est fait très sim-plement ! dit-il. Je connaissaisMontech pour y avoir joué jeuneau rugby. Et ce mode d’exercicemédical me plaisait. Je suis à che-val entre deux départements. J’ai40 minutes de transport entre Tou-louse et Montech, matin et soir.Parfois, je prends le train. J’aimevivre en ville, je n’exclus pas de vi-vre à la campagne. Pour le mo-ment ce n’est pas ce dont j’ai en-vie. »Aller ailleurs et faire différemmentn’était pas ce qu’il souhaitait : « Jevoulais exercer dans la région, unerégion que j’aime beaucoup. Et entermes d’exercice, je savais que jevoulais être dans une maison desanté, en exercice regroupé, pastrop loin des hôpitaux en ayant unexercice rural. »

Sa patientèle est très diversifiée :des employés d’Airbus aux agri-culteurs des alentours de Montechen passant par les petits commer-çants de la commune. « J'ai vouluêtre dans une maison de santépour ne pas être seul dans un ca-binet. La pratique quotidienne desmédecins de la MSP nous conduità échanger entre nous sur des pa-

tients. Nous faisons régulièrementune réunion de concertation entreles professionnels paramédicauxet les médecins pour les cas com-plexes. Et une à deux fois par mois,je fais des ateliers diététiques etde l'éducation thérapeutique avecune infirmière Asalée. Je suis éga-lement en train de monter un pro-gramme d'éducation thérapeu-tique sur l'obésité de l'adulte. »

Très satisfait de son mode de vieet de son activité professionnelle,Florian Savignac est conscientqu’il bénéficie des effets des nou-velles pratiques de la médecine :« Cela me paraît naturel. Dès notreformation initiale, c’est ce qu’onnous a enseigné et nous vivonsavec cet enseignement. Je travailleavec des collègues plus âgés, dontl’un a soixante-cinq ans. Sa pra-tique d’il y a trente ans et celled’aujourd’hui n’ont rien à voir, c’estle jour et la nuit ! C’est d’ailleursimpressionnant ! Et même des col-lègues de 40-45 ans me disent quesur les 10 dernières années, ils ontpu mesurer cette révolution dansla pratique. » Il travaille quatre jours par se-maine au cabinet et a d'autresoccupations : « Je fais de la for-mation médicale continue ; je par-ticipe à des modules d’enseigne-ment à la faculté. C'est unenouvelle pratique. Les médecinsqui m’ont précédé travaillaient dulundi au samedi et ils étaient degarde une nuit sur deux. » Et àl’époque, la concurrence entre lespraticiens était forte. « Au-jourd’hui, la pratique est diffé-rente, il nous est facile de parlerentre nous et d’avoir de meilleurséchanges. »

Le docteur Florian Savignac seconsidère comme l’un des repré-sentants de la nouvelle générationde ces nouvelles pratiques de lamédecine. « Dès lors, l'installations'est plutôt très bien déroulée. »Quand il était remplaçant, desconfrères l’appelaient assez sou-vent pour lui proposer de s’ins-taller avec eux : « J’ai été très sol-licité, à droite, à gauche. Ce genred’appel, j’en recevais une fois tousles dix jours, cela a duré un an.J’aurai pu poser mes valises où jevoulais. Je suis resté droit dansmes bottes en restant fidèle à messouhaits d’origine, à ce que je vou-lais au début de mes études, no-tamment la pratique regroupée,et si possible en maison de santé. »Néanmoins, le jeune médecingarde un mauvais souvenir du dé-marrage : « Dans une installation,il y a deux étapes. La bonne et lamoins bonne. La première étapeest de trouver l’endroit où on veutêtre et savoir que là, on pourrafaire évoluer sa pratique dans lesens qu’on idéalise. La mauvaiseétape consiste à exécuter les dé-marches administratives pours’installer. La première est aisée.La deuxième est pénible. Il y a tropde couacs ». Des couacs qui peuvent découra-ger. « Les tâches administrativesm’ont paru extrêmement compli-quées. À mon sens cela tient à unemauvaise organisation et à lamauvaise coordination entre lesmultiples organismes auxquels lesmédecins doivent s’adresser. Unguichet unique afin d’éviter 36 in-terlocuteurs simplifierait la vie.Mais cet enfer est derrière moi. »

Luc Jacob-Duvernet

Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

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Dr Laetitia GimenezUN PARCOURSATYPIQUESon entregent, sa curiosité, sonmilitantisme associatif et syndical,sa volonté de rompre avec lesvoies toutes tracées, et rejoignanten cela la nouvelle génération demédecins généralistes qui ne veutplus travailler comme naguère,ont fait que le Dr Laëtitia Gimenezs’est installée, sans perdre une se-conde, dans un cabinet médicalune fois son cursus universitairebouclé. Cette jeune femme de 32ans est parisienne d’origine, etc’est à Paris qu’elle fait la quasiintégralité de ses études de mé-decine. Pour des raisons de rap-prochement personnel, elle s’ins-talle à Toulouse en 2015. « Jen’avais initialement aucune at-tache familiale avec la région, dit-elle. En revanche à Paris, j’avaisnoué des contacts avec quelquesfigures phares de la médecine gé-nérale toulousaine au travers desorganisations syndicales aux-quelles je participais en tant quereprésentante des internes de mé-decine générale. » Elle rencontreeffectivement le Professeur Sté-phane Oustric qui deviendra sonassocié actuel. « Comme j’avais la

volonté de m’impliquer dans l’en-seignement et la recherche en mé-decine générale, qui sont égale-ment des pans de l’activité deStéphane Oustric, nos centres d’in-térêt se sont rejoints. » Toulouse accueille sans difficultécette future médecin au parcoursqu’elle qualifie « d’atypique ». Ellene se voyait pas exercer la méde-cine à Paris « bien que j’aime beau-coup cette ville. Le mode d’exercicemédical à Paris n’est pas le mêmeque l’on peut avoir à Toulouse,parce qu’il y a un fort turn-over dela patientèle. Et puis, j’avais envieaussi d’une autre qualité de vie. »Elle revoit le Pr Stéphane Oustric,et c’est dans son cabinet qu’elleentreprend son dernier semestred’internat : « Alors que j’étais en-core interne, il m’a parlé rapide-ment d’un projet de maison desanté pluriprofessionnelle en m’in-vitant à m’y associer ».

Elle rencontre le docteur MichelCombier, médecin généraliste, se-crétaire général de l’URPS-MLd’Occitanie qu’elle remplace àl’été 2016. Et c’est avec ses deuxaînés qu’elle participe à la créa-tion de la MSP universitaire de LaProvidence à Toulouse, en juillet2017. Une maison qui compte au-jourd’hui 9 généralistes, 3 spécia-listes,10 infirmières et un centred'activité physique adaptée avecun médecin du sport et descoachs d’activité physique adap-tée. « Nous nous sommes égale-ment organisés en CPTS avec d’autres professionnels de santéqui sont installés dans le quartier. »Cette organisation qui tourne fortbien convient parfaitement au DrLaëtitia Gimenez, et ce d’autantqu’elle partage son temps avec unposte de chef de clinique des uni-versités (enseignante-chercheuse)à la Faculté de médecine de Tou-louse. On serait tenté de lui direqu’elle a été gâtée par la vie ens’installant rapidement là où ellevoulait être, en faisant ce qu’ellevoulait faire. Mais elle ne l’entendpas ainsi : « C’est vrai, explique-t-elle, je suis un exemple vivant dece qui peut bien se passer. Pourmoi, cela n’a pas été le parcoursdu combattant. J’ai rencontré lesbonnes personnes au bon moment.

Les circonstances, le réseau ontfait beaucoup pour cette installa-tion. Mais comme tous mes jeunesconfrères, j’ai dû affronter les tra-cas administratifs. Les formalitésavec la Sécurité sociale, la CARMF,l’URSSAF, l’Ordre des médecins,sont contraignantes. Néanmoins,comme j’avais milité dans desmouvements syndicaux, j’étais aufait de ce qu’il fallait faire ; et lesorganismes dédiés fonctionnentplutôt bien dans notre région, cequi n’est pas le cas partout ! » Même si elle estime que l'accom-pagnement des jeunes médecinsqui veulent s'installer s’est beau-coup amélioré, cela reste un pointnoir dans ce processus : « Au tra-vers de différentes enquêtes surles problématiques d’installation,on a soulevé de nombreuses foisles difficultés, on a alerté, pourtantl’accompagnement est toujoursinsuffisant. Nous percevons par-faitement la volonté des pouvoirspublics de jouer le jeu avec les mé-decins, de les voir s’installer sansavoir à subir quelques mesurescoercitives, pourtant... »Le Dr Laëtitia Gimenez souhaite-rait que soit instaurée une journéeunique et que soit créé un guichetunique pour le jeune médecin quis’installe, où il peut rencontrer lesreprésentants de toutes les insti-

PreMière insTallaTion Médicale

il fauT éviTer les eMBÛches de l’insTallaTion, disenT-ils ! Le Pr Stéphane Oustric, président du Conseil de l'ordre des médecins de Haute-Garonne, commentant une grande enquête sur les

1 400 médecins généralistes de son département, estimait cet automne que la démographie médicale allait encore être tendue

pendant sept ans. « Il faut donc, disait-il, faire en sorte que les jeunes s'installent beaucoup plus vite, les structures de regroupementdoivent le permettre. Aujourd'hui, pour les médecins, il est très pénible de refuser des patients ». Pour consolider l’avenir du soin enOccitanie, tout l’enjeu est là : réussir de nombreuses installations de médecins libéraux qui quittent, frais émoulus, la faculté, et le

faire faire dans les meilleures conditions. Deux médecins, la trentaine conquérante, témoignent dans ces colonnes. Enthousiastes, ils

ont intégré la cohorte des jeunes installés. Derrière les mots de satisfaction d’exercer leur nouveau métier, se cachent quelques

aigreurs nourries par les embûches au moment de cette fameuse installation.

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LA NOUVELLE MÉTHODOLOGIE

Le zonage reste le maître mot decette politique d’aide à l’installa-tion médicale ou à la pratique dumédecin dans des zones sous-do-tées. Auparavant, la sélection sefaisait en fonction du nombre demédecins par habitants, ce qu’onappelle la densité médicale. Lanouvelle méthodologie s’appuiesur deux points. Tout d’abord lerepérage se fait sur une base dé-mographique et non géogra-phique. On ne parle pas de zoneen tant que superficie d’un terri-toire mais en parts de populationcouverte. Ensuite, tous les cri-tères qui participent à l’analysesont rassemblés dans un indica-teur dit d’accessibilité potentiellelocalisée (APL) au médecin, quis’exprime en nombre de consul-tations accessibles par an par ha-bitant. Cet indicateur recouvretrois dimensions : l’activité dechaque praticien (mesurée par lenombre de consultations ou vi-sites effectuées par le praticien) ;le temps d’accès au praticien ; etla consommation de soins deshabitants par classe d’âge (pourtenir compte des besoins diffé-renciés en offre de soins). Chaquerégion est constituée de terri-toires de vie-santé qui consti-tuent la maille territoriale duzonage. Ces territoires sont com-posés eux-mêmes d’un ensemblede communes. Pour caractériser les zones, sontétablis 3 seuils d’APL exprimés ennombre de consultations acces-sibles par habitant par an afind’être plus facilement compris

par les usagers du système desanté tout comme les profession-nels. En partant de l’observationqu’un habitant bénéficie enmoyenne de près de 4 consulta-tions par an sur le territoire na-tional, trois zones ont étédéfinies. Les plus fragiles sont endessous du seuil souhaitable, accessible de 2,5 consultationspar an et par habitant. Elles sontdénommées Zone d’Interventionprioritaire (ZIP). Les zones inter-médiaires sont les zones d’actioncomplémentaires (ZAC) et lesmoins fragiles les zones d’appuirégional (ZAR). Les aides pour lesmédecins dans les zones d’inter-

vention prioritaire (ZIP) sont plusriches que dans les deux sui-vantes, les zones d’action com-plémentaires et les zones d’appuirégionales qui sont moins fra-giles. Les plus appréciées sont les aidesconventionnelles pour les méde-cins toutes spécialités confon-dues. Parmi les aides auxquelles onpeut avoir droit, sous conditions,dans les ZIP, on compte : les aidescollectives pour les Maisons desanté et les Centres de santé pluriprofessionnels (aide au démar-rage de projet) ; les aides collec-tives de l’Assurance Maladie à

l’exercice coordonné ; les aidescollectives de l’ARS pour leséquipes de soins primaires (ESP)et les Communautés profession-nelles territoriales de santé(CPTS) ; les aides individuellespour les étudiants en médecine etodontologie et internes en méde-cine (CESP) ; les aides indivi-duelles pour les maîtres de stage(revalorisation des honoraires) etles stagiaires (forfait transport ethébergement).

Pierre Kerjean

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Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

La convention médicale 2016 prévoit la mise en place de quatre nouveaux contrats pour

lutter contre la désertification médicale. Ces dispositifs proposent des aides à l'installation

aux médecins qui souhaitent exercer dans les zones sous-dotées.

LE CAIM OU CONTRATD’AIDE À L’INSTALLATIONDES MÉDECINS est uneaide financière accordée uneseule fois et versée aux mé-decins en 2 fois : 50 % dèsl’installation en zone fragileet 50 % après 1 an. Elle viseà aider à faire face aux fraisd’investissement liés audébut de votre activité (lo-caux, équipements, chargesdiverses).

LE COSCOM OU CONTRATDE STABILISATION ET DECOORDINATION DES MÉ-DECINS encourage les mé-decins qui s’impliquent dansdes démarches de prise encharge coordonnée de leurspatients sur un territoiredonné ; la formation de fu-turs diplômés au sein descabinets libéraux pour faci-liter leur installation et leurmaintien en exercice libéral,

dans ces territoires ; la réa-lisation d’une partie de leuractivité libérale au sein deshôpitaux de proximité. Uneaide forfaitaire annuelle de5 000 € est accordée, à la-quelle peuvent s’ajouter unemajoration de 1 250 € paran si une partie de l’activitélibérale a été effectuée ausein d’un hôpital de proxi-mité.

LE COTRAM OU CONTRATDE TRANSITION a pourobjet de soutenir les méde-cins qui exercent dans leszones sous-denses et pré-parent leur cessation d’acti-vité en accueillant etaccompagnant un médecinnouvellement installé dansleur cabinet. L’aide est uneaide annuelle de 10 % deshonoraires de l’activitéconventionnée clinique ettechnique réalisée en zones

sous-denses , dans la limitede 20 000 € par an, calcu-lée par année civile.

LE CSTM OU CONTRAT DESOLIDARITÉ TERRITORIALEMÉDECIN favorise l’exerciceponctuel de médecins dansles zones identifiées commesous-denses par les ARS. Touttype d’intervention ponc-tuelle est pris en compte. Estproposée une aide annuellede 25% des honoraires del’activité conventionnée cli-nique et technique réaliséeen zones fragiles dans la limite de 50 000 € par an,calculée par année civile. Encas de majoration par l’ARS(pour les zones particulière-ment déficitaires en méde-cins), cette aide peut s’éleverà 27% maximum, dans la limite de 60 000 € par an.

Odile Fraye

aide À l'insTallaTion ou À la PraTiQue du Médecin dans les zones sous-doTées

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C’est un simulateur qui informedes aides possibles et conseilspour l’installation d’un médecinen libéral : REZONE permet eneffet de découvrir en un clin d’œilles données de la démographiemédicale ou de la patientèle ainsique les hôpitaux, cliniques, mai-sons et centres de santé et autresstructures de proximité et de re-cours. Un outil idéal pour accom-pagner les professionnels de santédans le choix de leur installationsur le territoire ! C’est la CPAM deToulon qui est à l’initiative de ceprojet. Il est mis à disposition desmédecins en région PACA depuisle 24 septembre 2018. Depuismars 2019, il intègre aussi la ré-gion Bretagne. Et en juillet der-nier, il a été déployé dans toutesles régions. Dans un premiertemps proposé pour les médecins,cet outil sera ensuite développépour les masseurs-kinésithéra-peutes avant de s’étendre aux in-firmiers, aux sages-femmes, auxorthophonistes.

POURQUOI REZONE ? La définition du verbe rézoner quisignifie en langage informatique« effectuer de nouveau le zonagede quelque chose » a dû plaire auxconcepteurs toulonnais qui ontdéveloppé cet outil de cartogra-phie. Car il s’agit bien d’informersur les zonages démographiquesexistants et de présenter de ma-nière synthétique les caractéris-

tiques principales des territoires(offre de soins, patientèle). Tout enoffrant des simulateurs ou des informations permettant de déterminer le champ des aides Assurance Maladie, ARS et Urssafpossibles en fonction du projetd'installation, il permet égalementd’accéder aux services nationauxd'installation en ligne.Le menu de REZONE est assez sim-ple. En entrée, on vous propose derepérer les différents territoires devie en matière de santé, les com-munes et leur potentiel. On dé-couvre, commune par commune,la démographie générale, la dé-mographie des patients (âge, af-fections longue durée, couverture

maladie universelle) et des méde-cins libéraux (nombre, âge, secteurconventionnel des médecins ins-tallés), ainsi que l’offre de soinsdes omnipraticiens (estimation del’activité médicale sur le territoireréalisée en actes cliniques et enactes techniques). En plat de ré-sistance, on obtient des informa-tions consacrées aux aides dispo-nibles sur les zones sous-densesen offre de soins et dans lesquellesles médecins peuvent être incitésà s’installer (grâce aux aides pro-posées notamment dans le cadredes accords conventionnels). Lesmontants de ces aides et l’éligibi-lité contractuelle du futur impé-trant sont alors évalués. Et pour

dessert, REZONE vous offre la pos-sibilité de situer l’environnementhospitalier et les structures d’exer-cice coordonné de la communeconsultée. Ainsi REZONE géoloca-lise les établissements hospitaliers,les cliniques, l’environnement sa-nitaire médico-sociale, l’héberge-ment en EHPAD, les services desuite, les maisons de santé, lescentres de santé.Les données d’activité sont enrichiessemestriellement, les données de structures bimestriellement et les données démographiquesmensuellement. On peut, par lebiais du lien avec CARTOSANTÉde l’ARS, accéder à des donnéesplus affinées.

disPosiTif de carToGraPhie Médicale

rezone, l’ouTil d’insTallaTion des Jeunes MédecinsRezone est un nouvel outil de cartographie dédié aux professionnels

de santé, plus particulièrement aux jeunes médecins libéraux qui

souhaitent s'installer. Il permet de visualiser les caractéristiques

des territoires et les zones éligibles à des aides à l'installation.

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Médecin d’occitaniel e B u l l e T i n d e l’ u r P s d e s M é d e c i n s l i B é r a u x

LE PROFIL D’UNCOORDINATEUR DE PROJETLa notion de gestion de projet estvariable en fonction de l’ambition etdu niveau de maturité du projet deCPTS. On parle donc parfoisalternativement d’animateur, decoordinateur, de manager, dedirecteur, de pilote, de chef de projet,ou de gestionnaire.

Les profils de coordinateurs sont assezvariés. Les compétences attenduesconcernent principalement :

• Le managementstratégique/opérationnel du projet desanté ;

• La coordination du projet et desacteurs de santé dans lapluriprofessionnalité et lapluridisciplinarité ;

• La gestion des ressources humaines,administratives et financières ;

• La gestion et le partage d’outilsnumériques ;

• L’organisation de formations pourles professionnels ;

• La connaissance du système desanté et des différentes professions desanté libérales et/ou instancesadministratives

• L’organisation de parcours de santésur un large territoire ;

• L’évaluation et la démarche qualitépour le suivi du projet.

Èlaborer un projet de CPTS demande uninvestissement qu’il ne faut pas sous-estimer. Ce n’est pas le cœur de métierdes professionnels de santé et ce travailexige des compétences spécifiquesqu’ils n’ont pas forcément.Ce projet CPTS nécessite des interven-tions sur des thématiques nouvelles liéesà un mode d’organisation inédit du faitde son approche populationnelle et nonpatientèle, du nombre de professionnelsimpliqués et de la taille du territoireconcerné. La coordination apparaîtcomme essentielle voire indispensable entant que support et soutien aux diversesdémarches de création et de fonctionne-ment d’une CPTS. Dans le cadre de la mise en place d’uneCPTS et de l’accompagnement de ses pro-moteurs, deux périodes sont à distinguer. Il s’agit tout d’abord de celle de laconstruction du projet, jalonnée par laproduction des deux documents de réfé-rence que sont la lettre d’intention et leprojet de santé.

La rédaction du premier document est untravail finalement assez simple, et réali-sable sur un temps court.

Le projet de santé est, quant à lui, beau-coup plus complexe à élaborer. La seconde période correspond au fonc-tionnement et à l’animation de la CPTSune fois la contractualisation réaliséeavec l’ARS et l’Assurance Maladie.Dans les deux cas, il n’est pas fait appelaux mêmes compétences, ce qui impliquede s’appuyer sur des ressources différen-ciées.

DEUX SORTES DE MISSION

Les missions du coordinateur de projetsont soit liées à la construction d’un pro-jet de CPTS, soit liées à l’animation et aufonctionnement de la CPTS.Dans les deux cas, il peut être fait appelsoit à un coordinateur salarié soit à un in-dépendant :• coordinateur embauché directementpar l’association ;• coordinateur indépendant, rémunérépar la CPTS sous forme de prestations deservices ;• ou encore, l’un des professionnels desanté de l’équipe peut assurer ces mis-sions de coordination, à temps partiel. Laprudence sur ce choix s’impose au regarddu niveau de complexité d’un projet deCPTS.Pour la phase de création, le recours à unconsultant externe ou à un salarié ponc-tuel est à privilégier pour une plus grandeefficacité – mission déterminée – et unesécurisation de la trésorerie de l’associa-tion au regard des fonds d’ingénierie, parnature plus volatiles qu’un budget defonctionnement. Il est fortement conseilléde faire plusieurs devis comparatifs (appeld’offre) afin d’assurer une transparenceindispensable dans la sélection du pres-tataire.Pour la phase d’animation, selon les be-soins et les ressources financières, lecoordinateur pourra intervenir à tempsplein ou à temps partiel (1 à 3 jours parsemaine par exemple), permettant ainside mutualiser cette ressource entre plu-sieurs structures éventuellement.

Philippe Meursault

Il va apparaître bientôt comme indispensable dans le paysage médical où poussent avecvigueur CPTS, MSP et autres organismes qui réforment le monde de la santé. La miseen œuvre de ces projets nécessite de suivre un parcours à la fois précis et complexe. Lecoordinateur de projet, qui enfile les habits neufs d’un nouveau métier, sera à la ma-nœuvre. Il va bientôt vivre dans le quotidien du médecin et lui permettre de se concen-trer pleinement sur son exercice en se libérant du temps médical.

coordinaTeur de ProJeT

Quel esT le savoir-faire de ce MéTier ?

un nouveau MéTier de sanTé

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décryPTaGe

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enTreTien avec sTéPhane coBiGodirecTeur sanTé

de la cPaM de hauTe-Garonne

MÉDECIN D’OCCITANIE. Le nouveau disposi-tif numérique REZONE définit des territoiresqui sont attractifs en fonction des aides dis-ponibles et fournies par des institutions pu-bliques, dont notamment l'AssuranceMaladie qui offre pas moins de quatrecontrats d'aide à l'installation. Que pensez-vous de ce dispositif ?STÉPHANE COBIGO. En effet, la convention na-tionale des médecins de 2016 prévoit 4 typesde contrats incitatifs assortis d’une rémunéra-tion forfaitaire pour l’exercice dans des zonessous dotées : le contrat d’aide à l’installationmédecin pour favoriser l’installation des méde-cins en zone sous dotée ; le contrat de stabili-sation et de coordination pour les médecinspour maintenir l’exercice dans la zone ; lecontrat de transition pour les médecins poursoutenir les médecins qui préparent leur cessa-tion d’activité en accompagnant leur succes-seur ; et enfin le contrat de solidaritéterritoriale vise à favoriser la solidarité entremédecin exerçant en zone sous dense commepar exemple y ouvrir un cabinetsecondaire (voir pages 16 et17). Dans ce cadre, l’outil RE-ZONE qui vise à accompagnerles professionnels de santé dansleur choix d’installation sur leterritoire est particulièrementintéressant. L’objectif est de les informer sur leszones sous denses en offre de soins dans les-quelles ils peuvent être incités à s’installer avecles dispositifs d’aide dont j’ai parlé ou cellesmises en place par l’ARS. Le dispositif REZONEprésente les chiffres clés du territoire de vie-santé ou de la commune comme la démogra-phie des médecins, de la patientèle, lalocalisation des structures et des établisse-ments de santé, les informations sur le droit despatients (bénéficiaires de la complémentairesanté solidarité, en ALD), l’activité des médecins

installés dans la zone (actes cliniques et actestechniques). Il offre également la possibilité desimuler un niveau financier d’aide. Autre pointfort, il est en accès libre, consultable en directpar le médecin et à tout moment.

Quand pensez-vous déployer ce dispositif enHaute-Garonne, et allez-vous le faire deconserve avec les 12 autres Assurance Ma-ladie d'Occitanie ?L’outil REZONE est déjà en cours de déploie-ment. Dans le cadre du guichet unique URPS-Assurance Maladie- ARS-Conseil de l’Ordre, ilsera intégré au Portail d’Accompagnement desProfessionnels de Santé PAPS Occitanie. (*)

Plus largement, au vu de l’évolution de la dé-mographique médicale et des conditionsd’exercice, quels sont les leviers dont l’Assu-rance Maladie dispose ?L’avenir est à l’exercice coordonné en équipesde soins. Une convention de partenariat a étésignée en Occitanie entre les URPS, l’ARS, et

l’Assurance Maladie afin d’ac-compagner la création des Mai-sons de santé pluriprofessionnelles et les Commu-nautés professionnelles territo-riales de santé. Dans ce cadre,l’Assurance Maladie a pérennisé

le financement de l’exercice coordonné grâce àdifférents accords conventionnels interprofes-sionnels tant pour les MSP que pour les CPTS.Par ailleurs, pour faciliter l’exercice médical, lesorientations nationales de Ma santé 2022 ontprévu la création de postes d’assistants médi-caux. Un accord conventionnel entre l’Assu-rance Maladie et les médecins libéraux a étésigné courant juin. L’objectif est de libérer lemédecin de certaines tâches et de lui permettrede se recentrer sur son cœur de métier, le soin,contribuant ainsi à favorise l’accès aux soins et

à rendre l’exercice libéral plus attractif notam-ment dans les territoires déficitaires. Ces diffé-rentes mesures illustrent, à travers quelquesexemples, les évolutions de notre système desoins, portées dans le cadre des orientationsnationales de Ma santé 2022, déployées et ac-compagnées par l’Assurance-Maladie avec sespartenaires.

Propos recueillis par Luc Jacob-Duvernet____________(*) https://www.occitanie.paps.sante.fr/)

Le dispositif REZONE est déjà en cours de déploiement sur toute la France et notamment en Occitanie. En visant à accompagner lesprofessionnels de santé dans leur choix d’installation sur le territoire, c’est un outil qui apparaît essentiel pour l’Assurance Maladie.Stéphane Cobigo, directeur santé de la CPAM de Haute-Garonne nous dit pourquoi.

« aidons les Médecins À s’insTaller »

“L’AVENIR EST ÀL’EXERCICE

COORDONNÉ ENÉQUIPES DE SOINS”

ParcoursDANS LE GRAND BAIN DEL’ASSURANCE MALADIE

Ce breton de Lorient de 49 ans est passé parl’Institut de Préparation à l’AdministrationGénérale de Rennes pour rejoindre le CentreNational d’Etudes Supérieures de SécuritéSociale. Avant de tomber dans le grand bainde l’assurance maladie, cet amoureux del’histoire antique et de l’histoirecontemporaine a à son actif une maîtrise enhistoire qu’il a poursuivie dans la capitalebretonne.

L’assurance maladie va donc colorer toute savie professionnelle. Nordiste de l’ouest,Stéphane Cobigo choisit de partir dans le sudoù il vit depuis 22 ans. Il commence par laCPAM de la Haute-Garonne, puis rejoint celledu Tarn, pour revenir dans le départementtoulousain pour occuper successivement ladirection des assurés, puis la direction de lasanté qu’il gère depuis juillet 2019. Cet hommedont la silhouette est aussi fine qu’un silexd’Armorique a un péché mignon : lagastronomie !

Grand TéMoin

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