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LE BULLETIN DE L' ENSEMBLE NOUS SOMMES LA SOLUTION Près de 35 000 jeunes Bruxellois ont défilé dans les rues de Bruxelles jeudi 24 janvier 2019 ; ils étaient 13 000 une semaine avant. Ils demandaient au gouvernement fédéral de prendre des mesures fortes pour limiter le réchauffement climatique. On pouvait lire notamment : « Nous sommes la première génération qui sait que nous sommes en train de détruire la planète. Nous pourrions être la dernière qui puisse faire quelque chose ! » Il est encore temps comme nous le disent tous ces jeunes - cliquez sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=SVPcRqdoAVg Que du bonheur ! Vous trouverez dans ce bulletin une nouvelle rubrique « Échanges et partages ». Un premier document de réflexion sur l’eau vous y attend. Si vous voulez vous aussi nous donner votre sentiment sur un sujet d’actualité ou si avez envie de réagir après lecture d’un article, n’hésitez pas ! Envoyez- nous vos messages (ou vos propositions d’articles) à [email protected] . Nous avons tous quelque chose à partager ! Jean LUCHET Siège : Mairie de Grignan - Place de Sévigné - 26230 GRI- GNAN - http://www.apeg.fr - Courriel : [email protected] Mars 2019 Dans ce numéro : Les mauvaises habitudes de l’administration ont la vie dure ! 2 Le Vaucluse, champion du Glyphosate 3 Les arbres dans la ville 4 À la claire fontaine, m'en allant promener... 5 Le coût des nouvelles technologies 6 Aimer s’habiller tout en préservant la planète 7 Des produits beaux et bons à faire soi-même (suite) 7 Une action exemplaire : la lutte contre l’installation d’un poulailler de 29 990 poules pondeuses ! 8 Des nouvelles de nos associations amies : Sud Vivarhône Énergies Centrales villageoises de la Lance 8 Réponse à la petite énigme du bulletin de janvier et nouvelle énigme 2 Vous connaissez certainement le mouvement « Nous voulons des coquelicots » qui mobilise partout en France autour de l’idée « Exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse. Assez de discours, des actes ! ». Le groupe de Taulignan donne rendez-vous à tous ceux qui veulent agir, le VENDREDI 5 AVRIL 2019 à partir de 18h30 place de la mairie. Ces rassemblements qui ont lieu tous les premiers vendredis du mois sont rythmés par des prises de parole, un atelier de fabrication de coquelicots, des chants et de la musique. Le mot du Président

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LE BULLETIN DE L'

ENSEMBLE NOUS SOMMES LA SOLUTION Près de 35 000 jeunes Bruxellois ont défilé dans les rues de Bruxelles jeudi 24 janvier 2019 ; ils étaient 13 000 une semaine avant. Ils demandaient au gouvernement fédéral de prendre des mesures fortes pour limiter le réchauffement climatique. On pouvait lire notamment : « Nous sommes la première génération qui sait que nous sommes en train de détruire la planète. Nous pourrions être la dernière qui puisse faire quelque chose ! » Il est encore temps comme nous le disent tous ces jeunes - cliquez sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=SVPcRqdoAVg

Que du bonheur !

Vous trouverez dans ce bulletin une nouvelle rubrique « Échanges et partages ». Un premier document de réflexion sur l’eau vous y attend. Si vous voulez vous aussi nous donner votre sentiment sur un sujet d’actualité ou si avez envie de réagir après lecture d’un article, n’hésitez pas ! Envoyez-nous vos messages (ou vos propositions d’articles) à [email protected].

Nous avons tous quelque chose à partager !

Jean LUCHET

Siège : Mairie de Grignan - Place de Sévigné - 26230 GRI-GNAN - http://www.apeg.fr - Courriel : [email protected]

Mars 2019

Dans ce numéro :

► Les mauvaises habitudes de l’administration ont la vie dure !

2

► Le Vaucluse, champion du Glyphosate 3

► Les arbres dans la ville 4

► À la claire fontaine, m'en allant promener... 5

► Le coût des nouvelles technologies 6

► Aimer s’habiller tout en préservant la planète 7

► Des produits beaux et bons à faire soi-même(suite)

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► Une action exemplaire : la lutte contre l’installation d’un poulailler de 29 990 poules pondeuses !

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► Des nouvelles de nos associations amies : Sud Vivarhône Énergies Centrales villageoises de la Lance

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► Réponse à la petite énigme du bulletin de janvier et nouvelle énigme

2

Vous connaissez certainement le mouvement

« Nous voulons des coquelicots » qui mobilise partout en France autour de l’idée « Exigeons de nos gouvernants

l’interdiction de tous les pesticides de synthèse. Assez de discours, des actes ! ».

Le groupe de Taulignan donne rendez-vous à tous ceux qui veulent agir, le

VENDREDI 5 AVRIL 2019

à partir de 18h30 place de la mairie.

Ces rassemblements qui ont lieu tous les premiers vendredis du mois sont rythmés par des

prises de parole, un atelier de fabrication de coquelicots, des chants et de la musique.

Le mot du

Président

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►Actualités & lectures

LES MAUVAISES HABITUDES DE L’ADMINISTRATION

ONT LA VIE DURE !

Les citoyens face au respect des engagements Un comité de citoyens de Grillon s’est constitué et a déposé plainte auprès des services de l’administra-tion préfectorale. Ils ont été informés que l’EARL avait déposé un nouveau dossier de demande d'autorisation d'exploiter et que pendant l'instruction de ce dossier, l'EARL est autorisée, suivant arrêté du 7 février 2018, à continuer provisoirement l'exploitation de son activité « pour des raisons de viabilité économique ». Vous noterez que ni l’Apeg, ni les juges n’ont été informés de la décision du Préfet de délivrer une nouvelle autorisation !

Mieux encore, le directeur de la Protection des Populations a écrit au comité le 20 décembre 2018 que la plainte des riverains est non fondée, que l’exploitant achèvera la construction du bâtiment destiné à traiter le fumier « premier semestre 2019 » et que si cela n’a pas pu être fait avant c’est que « le contentieux engagé par l’APEG a eu pour conséquence le gel des financements de l’EARL… » !!!

Les citoyens qui se sont battus pour faire respecter lois et règlements sont donc jugés responsables du non-respect des engagements pris par l’exploitant !

Rappelons que notre contestation de la décision préfectorale de 2012 reposait essentiellement sur le fait que l’enquête publique ne donnait pas la preuve des capacités professionnelles et financières de l’exploitant de conduire un projet d’une telle importance. Nous avions souligné, comme le commis-saire enquêteur, que la rentabilité de l’opération se trouvait dans les panneaux photovoltaïques et pas

du tout dans l’exploitation avicole. Le montage financier réalisé par l’EARL fait que l’exploitant ne touche absolument rien sur la production d’énergie photovoltaïque, c’est cela qui interdit à l’exploitant de respecter ses engagements de traitement des déjections animales.

Rester vigilants Les habitants de Grillon vont devoir poursuivre leurs actions pour obtenir le respect des engagements de l’EARL La ferme St Martin.

Nous, APEG, devrons rester très vigilants puisque nous venons d’être informés de la réalisation de nouveaux hangars destinés à abriter 29 990 poules pondeuses sur un site de 10 ha sur la commune de Valréas. Pour en savoir davantage, on peut aller sur le site de l’APEG http://www.apeg.fr/

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Un exemple : l’EARL La ferme St Martin, vous savez, le poulailler industriel de Grillon. Il nous a fallu cinq ans et plus de 10 000€ pour faire reconnaî-tre par les juges que l’autorisation d’exploitation délivrée par le Préfet du Vaucluse en 2012 n’était pas juridiquement valable. Depuis la décision de la cour d’appel d’abroger, en décembre 2017, l’autorisation d’exploitation, le poulailler continuait à fonctionner provoquant des nuisances de plus en plus gênantes pour les riverains.

Réponse à la petite énigme

du bulletin de janvier :

Les empreintes laissées dans la neige étaient

celles d’une poule d’eau

(le long du canal à Grillon) ***

Nouvelle énigme :

Savez-vous, Maître Corbeau, combien de souris

j'aurai mangées à la fin de l'année ?

La réponse dans le prochain bulletin !

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LE VAUCLUSE, CHAMPION DU GLYPHOSATE

La démarche se veut ironique et vise à encoura-ger les agriculteurs à ne plus jamais vouloir recevoir cette « distinction » et donc à diminuer ou supprimer leur utilisation de glyphosate. Elle se situe dans un contexte de sortie programmée de ce toxique, et s'accompagne de la publication de la carte des ventes de pesticides.

Le Vaucluse se distingue : - 1er pour la vente des pesticides par département par ha de surface agricole utile (SAU) - 1er pour les ventes de glyphosate par ha de SAU, par département C'est donc en toute logique que le Vaucluse décroche la récompense suprême : le glyph'Award d'or !

Pour en savoir un peu plus http://www.fne-vaucluse.fr/le-vaucluse-remporte-le-glyph-award-d-or_6-actu_561.php

Page 3 ► Environnement

Se méfier des désherbants dits « naturels »

Ils ont fait leur apparition dans les jardineries et la firme Monsanto absorbée par Bayer propose une gamme complète de nouveaux produits sous la marque ROUND UP (formule bio contrôle ! speed…) On « frise » le scandale en laissant croire que le round up est encore utilisable par des particuliers alors qu’il est interdit depuis le 1er janvier 2019 dans les jardins privés et que le produit vendu est encore à base de glyphosate ! Les nouveaux produits proposés sont à base d'acide acétique, acide nonanoïque ou acide pélar-gonique. Ils ne peuvent pas revendiquer l'appellation « désherbant bio », car ils ne sont pas autorisés en culture biologique. Les substances actives telles que l’acide acéti-que, agissent en grillant les feuilles mais sans dé-truire les racines : les plantes annuelles sont tuées mais les vivaces repoussent deux à trois semaines plus tard. Il faut environ six passages d’acide acétique par an pour obtenir un résultat suffisant. Son coût est plutôt dissuasif car, bien que contenant la même quan-tité d'acide acétique que le vinaigre blanc cristal, il est vendu quinze fois plus cher. Ces produits ne sont pas considérés comme toxi-ques pour l'homme et l'environnement (eau, faune), contrairement au glyphosate interdit aux particuliers Mais peut-on être certain de leur innocuité à long ter-me, surtout s’ils se banalisent ? Impossible de le dire.

« Générations futures », association de défense bien connue pour la qualité de ses publications, a décidé de « récompenser » les départements français les plus accros au glyphosate, l'herbicide le plus vendu au monde : ce sont les « Glyph'Awards », qui se verront décernés chaque année.

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Notre conseil

Il vaut mieux ne pas acheter ces produits, dont on ne connaît pas les risques véritables et dont l’efficacité est douteuse, et adopter des solutions préventives (paillage, géotextile, engazonnement des allées...). Le désherbage à l'eau bouillante de la cuisine reste une excellente solution, tout comme laisser pousser les « mauvaises herbes » selon les endroits ou tout simplement les arracher à la main ou à la binette. Et n’oublions pas que la notion de « mauvaise herbe » est une conception purement humaine et subjective.

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LES ARBRES DANS LA VILLE

Ils stockent du carbone

Les arbres sont avant tout fort utiles pour le stockage du carbone (rôle de la photosynthèse permettant la séquestration du carbone sous forme de biomasse végétale durant toute la croissance de l’arbre). En 2014, W. Selmi alors à l’université de Strasbourg, démontrait que pour cette ville, l’ensem-ble de ses arbres stockait 128 000 tonnes de carbone en capturant 3 700 tonnes par an de cette molécule.

Il est bien évident que ce stockage varie considé-rablement en fonction des essences et des dimensions de l’arbre (par exemple, un sujet de 10 cm de diamètre à 1,30 m stockerait 19 kg de carbone là où un autre de 110 cm pourrait en stocker quelque 5 700 kg...). Dans tous les cas, pas de doute quant au rôle de cette absorption de carbone pour contribuer à l’atténuation du réchauffement climatique.

Ils atténuent le réchauffement climatique

Un autre des rôles de plus en plus utiles au niveau de la ville dense, est assurément la lutte contre les îlots de chaleur (secteurs des villes où les tempé-ratures ont, du fait du caractère très minéral du milieu, des valeurs supérieures de plusieurs degrés aux zones avoisinantes). Au sein de tels îlots, la différence de chaleur est souvent de plus de 4-5 °C - voire jusqu’à 8 °C en pleine canicule, comme celle de 2003 – entre la ville et la campagne alentour. La contribution des arbres pour lutter contre ces phénomènes de concen-tration de chaleur est double : à la fois par l’ombre directement procurée et par l’évapotranspiration des feuillages. De récentes études ont permis de mesurer qu’un double alignement d’arbres d’une dizaine de mètres de haut pouvait diminuer jusqu’à 10 °C la température sous couvert. De quoi améliorer significativement le confort de la rue et des habitants : en cela les arbres sont de vérita-bles « bio climatiseurs » (un arbre adulte de grand développement et en bon état physiologique équivau-drait à 5 climatiseurs fonctionnant 20 h/j, soit une économie de 11,4 kWh/j...).

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Ils maintiennent la biodiversité

La longue liste des « services écologiques » rendus par les arbres ne s’arrête pas là et dépasse les seuls bénéfices envers les humains. De nombreuses espèces animales, végétales et fongiques bénéficient également des habitats favorisés par la présence d’arbres en ville. Les peuplements ligneux urbains contribuent largement à la notion de trame verte, en assurant de véritables continuités écologiques. Ces « corridors verts » assurant les connexions entre les divers sites plantés, participent à maintenir une nécessaire biodiversité. Cette dernière s’impose comme une sorte de garantie d’équilibre, seule suscep-tible de limiter les risques sanitaires et de maintenir un pouvoir d’adaptabilité des diverses espèces. Alors bien sûr, l’actuelle biodiversité des villes « intramuros » serait davantage une « biodiversité na-turalisée » (à comparer à ce que serait une « biodiver-sité autochtone » faite de plantes indigènes, et telle que rencontrée dans les territoires plus ruraux). La biodiversité des villes est domestiquée par l’homme qui a largement introduit des essences à des fins ornementales ou de services et des animaux de compagnie. Certaines de ces essences introduites sont même devenues invasives. Selon les sites et même en pleine ville, la « nature » reprend aussi ses droits en laissant place à des enfrichements mêlant flore indigè-ne et essaimage de plantes exogènes… La « nature en ville » est aujourd’hui ce mélange très hétérogène. Corinne Bourgery, Ingénieur agronome, urbaniste, expert-conseil en arboriculture ornementale, Membre du collège expert de la Société Française d’Arboriculture D’après l’article de S. Müller paru dans Pour la Science, hors-série n°101/ Novembre décembre 2018.

► Jardinage & biodiversité

Les arbres dans la ville, c’est tout simplement beau mais pas seulement… Tout le monde le sait, l’entend, le vit - en habitant ou en traversant les villes, les bourgs et les agglomérations - une ville sans arbres serait insupportable ! Car au-delà de l’embellissement, les chers ligneux rendent de multiples services écologiques.

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À LA CLAIRE FONTAINE, M'EN ALLANT PROMENER...

Il y a 10 ans, mon fils Elie, diplôme de maraîcher en biodynamie en poche, s'installe dans l'Yonne. Un grand oncle, ancien agriculteur, met à sa disposition pour son démarrage une de ses terres en friche. Tout va bien, la production de légumes est magnifique, Elie livre dés la première année 200 clients chaque semaine. Mais après trois ans, les gros agriculteurs de la région, ça les agace, ce jeunot pas du coin qui prétend cultiver en observant la lune et sans engrais, grâce à la prêle, et à des mixtures enterrées dans des cornes de vaches. Et puis la terre semble vraiment bonne! On fait beaucoup de ronds de jambes au grand-oncle, la main à la poche. La terre est vendue, Elie rend une dernière visite à ses rangs de cultures saccagés, déjà jaunis par un épandage de Roundup. Et part recom-mencer ailleurs. Ce souvenir me revient aujourd'hui en regardant un reportage de FR3 sur le village de Étais-la-Sauvin, dans l'Yonne, justement. Depuis maintenant deux ans, les élus de la municipalité livrent toutes les semaines de l'eau en bouteilles aux quelques 400 habitants du lieu. Interdiction de boire, de se laver les dents, avec l'eau du robinet. Quelquefois, on préfère même renon-cer à la douche. Les épandages de pesticides des agriculteurs de la région ont souillé les nappes phréati-ques, comme les eaux de surface. Et puisqu’il n'y a pas d'interdiction de ces produits au niveau gouvernemental, la municipalité désarmée ne peut rien faire pour les arrêter. Alors, ils continuent... Il y a encore ce village, près d'Abbeville, Hautvillers-Ouville : en 2016, interdiction pour les enfants et les femmes enceintes de boire l'eau du robinet, périodiquement polluée depuis plusieurs années par les pesticides. Treize villages sont alimen-tés par le même captage. Et plus près de nous, en Drôme, c'est le village de Saint-Maurice-sur-Eygues, entouré de vignes, qui subit les conséquences des traitements (source : FRAPNA). En effet, les concentrations de pesticides dans l'eau dépassent de manière permanente les valeurs maximales autorisées. Et l'air n'est pas plus préservé ! La solution qui a été adoptée, le croirez-vous ? Une simple demande de dérogation par la municipalité permettant de distribuer à la population une eau reconnue non potable. Voilà de quoi

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s'inquiéter sur les retombées désastreuses que pourrait avoir cette décision sur la santé publique. Chaque année, en France, ce sont plusieurs dizaines de captages qui sont abandonnés à cause de la pollution par les pesticides. Et voilà que, habitante de Réauville, je reçois dernièrement ma facture d'eau, accompagnée de son bilan qualité. Je constate que des traces de pesticides ont été détectées, dont celles de l'atrazine déséthyl, à des doses, rassurons-nous, inférieures à la limite de qualité. (Au fait, de quand date l'établissement de ces limites de qualité ?). Je fais quelques recherches, notamment sur le site du Sénat. J'apprends qu'interdit depuis 2003, cet herbicide continue aujourd'hui à être détecté dans les eaux partout en France, et que les fortes pluies le font remonter en surface. Parmi ses nombreuses toxicités, son impact sur la vie aquatique est avéré après 14 jours d'exposition à 5 à 15 mg/litre d'eau, les poissons meurent... Peu après ces charmantes nouvelles, je m'apprête à descendre au jardin, profiter du bon soleil. Songeuse, je m'arrête, en passant, au beau lavoir restauré, dont l'eau abondante et claire sert à arroser les potagers partagés... Et si un jour, l'eau potable disparaissait de notre village ?... de tous nos villages ?

Martine Mellinette

Siège : Mairie de Grignan - Place de Sévigné - 26230 GRIGNAN - http://www.apeg.fr - Courriel : [email protected]

► Échanges et partages

© Odile Ford

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Page 6 ► Consommons autrement /Produits & recettes

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Les smartphones

Ils fonctionnent avec 60 éléments chimiques. Les matériaux utilisés pour leur fabrication génèrent un appauvrissement des sols, traumatisent les écosys-tèmes, mettent en péril la vie des hommes qui travaillent dans les gisements.

La chaîne de production s'appuie sur des entre-prises qui font travailler des enfants. L'extraction de certains des métaux (étain, pour la soudure, ou tantale pour le condensateur) est réalisée au Congo, dans une des régions les plus pauvres du monde. Les conditions de travail sont proches de l'esclavage - concurrence économique entre fabricants oblige. Selon l'Unicef, 40 000 enfants sont employés dans ces mines.

C'est en Chine qu'est produite la néodyne, nécessaire à la dizaine d'aimants contenus dans les smartphones. Les déchets hautement nocifs de cette production sont rejetés dans le « lac de rejet » Baogang, responsable d'une très forte radioactivité et de la contamination des sols. Le bilan humain est catastrophique. Plus rien de comestible : les villages se vident. Ceux qui restent meurent tous avant 40 ans. Dans les usines de production, ce sont le plus souvent de jeunes femmes et des enfants qui travaillent 28 jours par mois et 12 heures par jour pour des salaires misérables. (À l'autre bout de la chaîne, la marge de vente des trois plus grands fabricants est en moyenne de 40 % !)

Et une grande partie de la cinquantaine de métaux ainsi utilisés avec tant de risques, et sans respect des droits de l'homme, ne sont pas renouvela-bles à l'échelle de notre civilisation. Pour la moitié d'entre eux, le taux de recyclage ne dépasse pas le taux de 10 %.

Dans le plan d'action pour la protection de l'environnement, les nouvelles technologies ne semblent pas entraîner un grand questionne-ment, qu'il soit individuel ou collectif. Ignorance ? Indifférence ? Déni ? Et pourtant !

Internet La pollution produite par la toile semble virtuelle, bien cachée dans les fermes des serveurs. Invisible, elle est pourtant bien réelle. Selon Novethic : - Si Internet était un pays, il aurait la 6e place en consommation d'énergie mondiale, et la 7e pour l'émission de CO2. - Lorsque l'on poste un courriel avec une pièce jointe, c'est comme si on laissait une ampoule allumée pendant 24 heures. - Lorsqu'on a fini de regarder une vidéo d'une heure sur son smartphone, on vient de dépenser la consommation électrique d'un réfrigérateur pendant un an. - D’après l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise énergétique) : 29 millions d'internau-tes français effectuent en moyenne 950 recherches par an ce qui correspond à l'émission de 287 600 tonnes de CO2 (équivalant environ à un million et demi de kilomètres parcourus par une voiture).

Quelques petits gestes utiles pour limiter un peu les dégâts

- Ne pas se laisser influencer par le marketing et préférer l'achat d'un smartphone d'occasion. - Ne pas laisser ses appareils en veille. - Supprimer les courriels inutilement stockés. - Limiter les vidéos, les films en streaming (70 % du trafic internet). - Utiliser un outil comme Cleanfox pour se désabonner des newsletters envahissantes. - Choisir des navigateurs « éco-responsables ». Par exemple, LILO ou ECOSIA (qui malgré tout s'appuient aussi sur Google ou Yahoo qui les rémunère pour nos clics). - Suivre « la règle de trois » initiée par un chercheur qui signait toujours ses courriels : « Après trois mèls, parlons-nous ! » - Se poser régulièrement la question : les outils proposés par ces nouvelles technologies sont-ils toujours incontournables, même à n'importe quel prix ?

Sources : Cash investigation émission F2 2014

Ça commence par moi , Julien Vidal, Éd. Le Seuil, 2018 Réseau Alsetic

LE COÛT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

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Page 7 ► Consommons autrement / Produits & recettes

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AIMER S’HABILLER TOUT EN PRÉSERVANT LA PLANÈTE

Le jour de l’assemblée générale, nous vous avons proposé un quiz sur l’impact du jean que nous portons tous sur la planète. On y découvrait que l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. - Elle produit des fibres artificielles à partir du plastique et utilise beaucoup de substances chimiques peu traitées : 500 000 tonnes de microparticules se retrouvent chaque année dans les océans. - La mode, qui change sans arrêt, engendre une surconsommation : en France, les deux-tiers des vêtements vont à la décharge ou dans l’incinérateur. - - Le transport des vêtements est mondialisé : de la récolte du coton à sa mise en vente, un jean parcourt une fois et demie le tour de la terre : 65 000 km (au Bangladesh, une heure de travail coûte 0,5 € : beaucoup moins cher que le transport) Mais on peut aimer s’habiller et vouloir quand même préserver la planète... Comment ? En trouvant des solutions pour gaspiller moins et inventer la mode « durable ». Pour porter des vêtements qui respectent la planète - et, bonne nouvelle, en même temps le portefeuille - il faut suivre le principe du réemploi, comme le fait la nature, dans laquelle rien ne se perd, tout est transformé. Comme par exemple :

1. Organiser des soirées « troc » entre amis où tout est échangé, rien n’est jeté, tout est gratuit (et en plus, on s’amuse); 2. Faire du neuf avec du vieux : faire un peu de couture soi-même ou avec un Repair Café : les plus proches sont à Nyons : Le Repère, rue des Réformés, et à Montélimar : La Manut, Médiathèque, 16 avenue du Général de Gaulle. 3. Louer les vêtements destinés à être très peu portés (vêtements de cérémonie, robes de mariées) 4. Acheter en deuxième main : friperies, dépôts-ventes, ressourceries (voir Repair Cafés) 5. Si malgré tout on veut des vêtements neufs, on peut en acheter qui respectent les normes environ-nementales : réduction des substances chimiques, économie d’eau, colorants naturels, etc. Pour cela, il suffit de regarder les étiquettes : Ecolabel (participation de l’ADEME) ; Oeko Tex 100 ; Naturtextil ; Gots ; Bioré, et pour finir, tout près de chez nous, Ardelaine : Scop située à Pierreville en Ardèche, qui fabrique des couvertures, des matelas, et

des vêtements en pure laine à partir de mouton élevés localement. 6. Utiliser les bornes textiles Quand les vêtements sont vraiment trop usagés, il faut savoir qu’ils sont encore utilisés, ils deviennent des chiffons industriels qui servent d’isolants ou de rembourrage. La France est en déficit de chiffons industriels : elle en importe 20 000 tonnes par an ! Et pour finir, il faut savoir que le développement des centres de tri est créateur d’emplois : 3 500 tonnes de produits recyclés emploient 35 personnes. La mode bouge avec Anti_Fashion créé par la Marseillaise Stéphanie Calvino dans sa région en 2016 pour organiser des conférences et lancer des ateliers de recyclage.

DES PRODUITS BEAUX ET BONS À FAIRE SOI-MÊME

(SUITE )

Poudre à récurer

Convient à toutes les surfaces. Très active pour les taches rebelles. Il faut : ► 1 ½ mesure de blanc d’Espagne ou d’argile blanche ► 5 gouttes d’huile essentielle au choix ► 1 mesure de bicarbonate de soude ► 1 mesure de savon de Marseille râpé ► 1 mesure de cendre de bois Bien mélanger, verser dans le bocal.

Produit d’entretien des meubles en bois

Pour un petit vaporisateur de 50 ml, il faut : ► 5 cuillères à soupe de jus de citron ou de vinaigre ► 5 cuillères à soupe d’huile d’olive ► 15 gouttes d’huile essentielle de citron

Bien mélanger. Vaporiser. Essuyer avec un chiffon doux.

(source : Ceder)

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Page 8 ► Évènements / Spectacles / Associations amies

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UNE ACTION EXEMPLAIRE : la lutte contre l’installation d’un poulailler

de 29 990 poules pondeuses !

L’une de nos adhérentes de Valréas a pris l’initiative d’engager la lutte contre l’installation dans le quartier St Pierre de Valréas d’un poulailler de « 30 000 moins 10 poules », qui soulève toute une série de problèmes (nuisances habituelles, surtout olfactives, apparition de mouches en quantité, destruc-tion de paysages remarquables, pollution des nappes phréatiques …). L’APEG accompagne Nadine Bonnifacy et « Les amis de Saint-Pierre » dans leur démarche qui démontre que le succès de telles actions reposent es-sentiellement sur la motivation et l’engagement dura-ble des habitants. L’étrange taille du poulailler est destinée à échapper à la procédure administrative d’autorisation d’exploitation (cf dans ce même bulletin, l’article « Les mauvaises habitudes ont la vie dure »). Pour en savoir plus et signer la pétition … https://www.mesopinions.com/petition/animaux/poulailler-29-990-poules-valreas/59903

DES NOUVELLES DE NOS ASSOCIATIONS AMIES :

SUD VIVARHÔNE ÉNERGIES

La société coopérative Sud Vivarhône Énergies dont l’Apeg est actionnaire, lance une campagne de collecte de fonds, sous forme d’achat de parts sociales. Rappelons que nos amis de Sud Vivarhône Énergies comme ceux de la SAS des Centrales villa-geoises de la Lance, réalisent un travail remarquable pour installer des panneaux photovoltaïques sur des bâtis existants dans le cadre de sociétés gérées par des citoyens au profit des citoyens. Chacun peut, selon ses moyens, contribuer à l'essor des énergies renouvelables en prenant une participation au capital de la société constituée. Le capital ainsi investi est bien évidemment transmissible à ses enfants, produira des dividendes et /ou permettra de financer de nouvelles opérations. Pour en savoir davantage http://www.alec07.org/sud-viva-rhone-energies/

CENTRALES VILLAGEOISES DE LA LANCE

Ils ont finalisé le montage financier de leur première opération : un investissement total de 419 000 € dont 295 000 € d’emprunt. La vente de l’électricité produite, rapportera 41 000 € par an et le rendement des fonds propres investis par les associés sera de 2,9 %. Ils démarrent les travaux de couverture de panneaux photovoltaïques de 17 toitures de la commu-nauté de Dieulefit - Bourdeaux (16 bâtiments privés et un public). Les panneaux utilisés seront des modules poly-cristallins de fabrication européenne. Les travaux seront achevés en juin ou juillet 2019. Rappelons que la SAS a été créée en 2017, c’est donc un résultat remarquable ! N’hésitez pas à aller sur leur site pour en savoir davantage et devenir vous aussi des actionnaires heureux ! Car un rendement de 2,9 % pour produire une énergie renouvelable sans abattre d’arbres ni défigurer d’espaces naturels, c’est un investissement qui profitera pleinement à nos enfants. [email protected] www.centralesvillageoisesdelalance.fr

Le bulletin de l’APEG - Mars 2019 Directeur de la publication : Jean Luchet Comité rédactionnel : Corinne Bourgery, Odile Ford, Geneviève Luchet, Martine Masson, Martine Mellinette Mise en page : Odile Ford

Saint-Pierre, Valréas : parcelle « rabotée » pour la construction du futur poulailler