Le Bloc de l_Est

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LE BLOC DE L’EST 1. Le Bloc de l'Est est le nom qui fut donné de 1945 à 1989 aux pays d'Europe centrale et orientale ayant dû opter pour le communisme après la Seconde Guerre mondiale. • 2. Les pays de cette région (Tchécoslovaquie, Hongrie, République démocratique d'Allemagne, Roumanie, Bulgarie et Pologne) vécurent en commun l'occupation de l'armée soviétique et un gouvernement régi par un parti unique, étroitement assujetti aux directives du gouvernement de Moscou et du Parti communiste d'Union soviétique (PCUS). 3. On associe également au bloc de l'Est les six ex-républiques de la Yougoslavie, l'Albanie et les pays baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie) .

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Bloc de l'est 1945

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LE BLOC DE L’EST• 1. Le Bloc de l'Est est le nom qui fut donné de 1945 à

1989 aux pays d'Europe centrale et orientale ayant dû opter pour le communisme après la Seconde Guerre mondiale.

• 2. Les pays de cette région (Tchécoslovaquie, Hongrie, République démocratique d'Allemagne, Roumanie, Bulgarie et Pologne) vécurent en commun l'occupation de l'armée soviétique et un gouvernement régi par un parti unique, étroitement assujetti aux directives du gouvernement de Moscou et du Parti communiste d'Union soviétique (PCUS).

• 3. On associe également au bloc de l'Est les six ex-républiques de la Yougoslavie, l'Albanie et les pays baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie).

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Le système soviétique • Des années 1930 à 1990, l'Union soviétique

regroupait plus de 100 nationalités et ethnies différentes dans quinze républiques et vingt régions autonomes.

• À l'extérieur, ce pays avait établi un véritable empire, rassemblant un certain nombre de pays satellites, libérés de l'occupation allemande par l'Armée rouge entre 1944 et 1945, mais restés sous occupation soviétique.

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Le système soviétique• Ces pays furent regroupés en 1949 par Moscou dans

une organisation économique, le Comecon, puis après 1955 au sein du pacte de Varsovie, (sorte de réplique de l'OTAN), dirigé contre l'influence américaine en Europe de l'Ouest.

• Le discours soviétique officiel présentait l'URSS comme la "patrie des travailleurs" dotée d'institutions démocratiques,

• mais chaque décision politique était prise au sein de soviets, ou assemblées populaires, existant à tous les échelons de la vie du pays, du village, de l'entreprise ou de l'usine jusqu'au politburo (bureau politique).

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Le système soviétique• Les communistes exerçaient un

contrôle étroit de la société civile au moyen d'un appareil policier d'une efficacité redoutable. Ils détenaient de plus un monopole absolu sur l'ensemble des médias. les opposants au régime, ou dissidents, étaient l'objet de persécutions policières permanentes.

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CRISE ÉCONOMIQUE

• Le système soviétique se caractérisait, entre autres, par une inadéquation permanente entre les besoins de la population et l'approvisionnement en biens de consommation. Pour la majorité de la population, l'idéal démocratique et l'extraordinaire prospérité des pays occidentaux faisaient cruellement sentir les carences du système de l'économie planifiée.

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CRISE ÉCONOMIQUE• Au sein même des instances dirigeantes du parti, la

nécessité de procéder à de profondes réformes économiques apparut dès les années 1960, avec l'arrivée au pouvoir de Nikita Khrouchtchev. Mais les quelques tentatives allant dans ce sens, trop localisées dans le temps et dans l'espace, ne firent pas long feu en raison des pesanteurs bureaucratiques inhérentes au système communiste.

• Le processus de réformes fut gelé par Leonid Brejnev (au pouvoir de 1964 à 1982) avant d'être repris par Iouri Andropov (1982 - 1984) et Mikhaïl Gorbatchev (1985 - 1991).

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Les contestations (1945 - 1980)• 1 . En 1953, d'importantes manifestations contre le

régime et l'occupation russe eurent lieu en République démocratique allemande et furent réprimées dans le sang.

• 2. En 1956, ce fut au tour de la Hongrie de tenter de s'insurger contre l'occupation soviétique, mais Nikita Khrouchtchev fit envoyer les chars des troupes du pacte de Varsovie pour mater la rébellion. La répression fut sanglante mais le pays fut ensuite doté par Moscou d'un régime économique spécial qui en fit jusqu'en 1989 le "laboratoire économique" du monde communiste.

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Les contestations (1945 - 1980)• 1 . En 1953, d'importantes manifestations contre le

régime et l'occupation russe eurent lieu en République démocratique allemande et furent réprimées dans le sang.

• 2. En 1956, ce fut au tour de la Hongrie de tenter de s'insurger contre l'occupation soviétique, mais Nikita Khrouchtchev fit envoyer les chars des troupes du pacte de Varsovie pour mater la rébellion. La répression fut sanglante mais le pays fut ensuite doté par Moscou d'un régime économique spécial qui en fit jusqu'en 1989 le "laboratoire économique" du monde communiste.

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• 3. Au début de 1968, en Tchécoslovaquie, le premier secrétaire du parti, Alexander Dubcek, tenta d'instaurer un "socialisme à visage humain" lors du "Printemps de Prague". Mais, inquiets pour le maintien de leur hégémonie sur les pays satellites, les dirigeants soviétiques firent d'abord pression sur le gouvernement de Prague avant d'intervenir militairement le 20 août 1968, sous couvert du pacte de Varsovie. Des centaines de personnes furent arrêtées et Dubcek fut remplacé par Gustáv Husák, un communiste orthodoxe.

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• 4. Le syndicat Solidarnosc• Le dernier et le plus puissant mouvement

de révolte populaire de l'ère communiste dans un pays sous dépendance soviétique eut lieu en Pologne en 1980.

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• Au début de 1980 un mouvement de protestation ouvrière de grande ampleur indépendant des instances dirigeantes - donc illégal - fut déclenché par Lech Walesa, alors simple électricien, sur les chantiers navals de Gdansk. Soutenu par l'Église catholique, Walesa fut le leader de grèves très importantes. Un syndicat libre baptisé Solidarnosc (Solidarité) fut fondé peu après. Son comité directeur réclama la liberté d'expression et de culte, des élections libres et la fin du monopole du parti communiste dans les instances gouvernementales. En décembre 1981, le général Jaruzelski instaura l'"état de guerre", interdit Solidarnosc et mit en œuvre un processus de répression policière.

• Il justifia son action en affirmant qu'il était le seul à pouvoir éviter une intervention militaire soviétique. Par son ampleur inhabituelle, le mouvement de contestation déclenché par le syndicat Solidarnosc acheva de mettre en lumière l'impossibilité structurelle des régimes communistes à se réformer.

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• Les grèves de 1980 eurent un retentissement international (Lech Walesa reçut le prix Nobel de la paix en 1983 et le pape Jean Paul II le soutint ouvertement). Elles conduisirent Iouri Andropov puis Mikhaïl Gorbatchev et l'appareil dirigeant soviétique à envisager la reprise du processus des réforme. C'est ainsi qu'en 1985 Mikhaïl Gorbatchev, nouveau premier secrétaire du PCUS, entama sa perestroïka (reconstruction), une politique de restructuration de la vie économique et politique de l'URSS.

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La perestroïka 1985 • 1. Authentique communiste et pur produit de

l'appareil du parti et de l'État, Mikhaïl Gorbatchev avait pour ambition de secouer la torpeur qui plongeait l'Union soviétique, de moins en moins capable de faire face à la course aux armements imposée par les États-Unis, en plein marasme économique. Dès 1985, il adressa un message très clair aux divers dirigeants des "pays frères" : il ne faudra plus compter sur les chars soviétiques en cas de troubles intérieurs. À l'extérieur, il réduisit le montant de l'aide militaire soviétique à Cuba et s'engagea à rapatrier les troupes de l'Armée rouge basés depuis 1979 en Afghanistan.

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• 2. La Hongrie ouvre ses frontières• Le premier pays communiste à adopter la nouvelle ligne préconisée par

Moscou fut la Hongrie, en 1988 : les partis d'opposition furent légalisés après le retrait de la vie politique de János Kádár, premier secrétaire du parti. La même année, en Pologne, Solidarnosc fut légalisé par Jaruzelski. En 1989, des émeutes antigouvernementales éclatèrent à Prague et dans toute la Tchécoslovaquie, tandis qu'en Pologne un gouvernement non communiste était élu en août, avec à sa tête Tadeusz Mazowiecki, issu de Solidarnosc .

• En 1989, la Hongrie décida d'ouvrir ses frontières de l'ouest, déclenchant un exode massif d'Allemands de l'Est vers la République fédérale d'Allemagne. Des élections libres eurent lieu le 18 mars 1990, après que la dissolution du parti communiste (SED) eut été prononcée le 3 décembre 1989 et le mur de Berlin abattu le 9 novembre 1989. Les démocrates-chrétiens ayant remporté les élections législatives, la réunification allemande fut signée le 31 août 1990. Dans la plupart des pays communistes, la transition vers la démocratie eut lieu dans un calme relatif, à l'exception notable de la Roumanie.

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La révolution roumaine ? • 1. Arrivé au pouvoir en 1965, Nicolae Ceausescu était un ancien cordonnier,

membre des jeunesses communistes, devenu proche du premier secrétaire du parti, Gheorghiu Dej, auquel il succéda. Peu à peu, il cumula les mandats (au sein du parti, de l'armée et de l'État) jusqu'à devenir, en 1974, un véritable autocrate qui s'attribua le titre de Conducator, livrant les postes clés du pouvoir aux membres de sa famille. Promoteur d'une relative indépendance de son pays vis-à-vis de Moscou en matière de politique étrangère, il ne cautionna pas l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie et se rapprocha de la Chine, de la Yougoslavie et des pays occidentaux. Cependant, à l'intérieur, il fondait son pouvoir sur un culte de la personnalité exacerbé et une police politique redoutable, la Securitate. Au cours des années 1980, la Roumanie s'enfonça dans un marasme économique dramatique et le dictateur refusa toute idée de réforme. En 1989, il fut totalement pris de court par l'ampleur de la transformation des autres pays socialistes, dont la population roumaine avait connaissance malgré l'omniprésence de la censure. Un coup d'État militaire fut fomenté par quelques hauts dignitaires du régime qui prirent prétexte de la découverte d'un charnier d'opposants (en fait, une véritable opération médiatique) à Timisoara, en Transylvanie, pour renverser Ceausescu. En fuite alors que de violents combats de rues opposaient ses derniers partisans aux insurgés appuyés par l'armée (une offensive qui fit plus de 1500 morts), il fut rattrapé et condamné à mort par le gouvernement provisoire, au cours d'un procès d'une légalité plus que douteuse, et exécuté avec sa femme Elena le 31 décembre 1989. Ion Iliescu, un ancien apparatchik du parti, fut élu président le 20 mai 1990.

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• La Roumanie reste en proie à une crise économique profonde. Elle assume la ruine engendrée par les projets pharaoniques et inutiles de Ceausescu, comme par exemple la construction d'un colossal palais du Peuple dans le centre-ville historique de Bucarest, rasé pour la circonstance, ou encore la "réorganisation" des campagnes.

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La "révolution de velours" • 1. En novembre 1989 en Tchécoslovaquie, les

cérémonies de commémoration liées à des dates clés de l'histoire nationale prirent une ampleur inhabituelle. Sous l'impulsion du dramaturge dissident Václav Havel - emprisonné par le régime en 1979 pour avoir rédigé avec d'autres intellectuels la "Charte 77" demandant la restauration des libertés individuelles - fut créé un Forum civique. Cette formation, synthèse de divers courants d'opposition clandestins et dissidents, demanda des négociations au gouvernement communiste pour rétablir le multipartisme et la démocratie.

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• La direction du parti démissionna le 24 novembre 1989 et le rôle dirigeant du parti fut aboli par l'Assemblée fédérale. Peu après, un gouvernement de transition fut installé. Alexander Dubcek, ancien secrétaire du parti radié en 1968 après l'échec du "Printemps de Prague", fut élu au poste de président de l'Assemblée fédérale et Václav Havel à celui de président de la République.

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• En avril 1990, le pays prit le nom de République fédérative tchèque et slovaque et les élections législatives libres virent la victoire du Forum civique en Slovaquie et en Bohême-Moravie. Les 5 et 6 juin 1992 de nouvelles élections législatives eurent lieu et marquèrent un net clivage entre les forces politiques tchèques (droite) et slovaques (centre-gauche). Le résultat de ces élections conduisit la République fédérative tchèque et slovaque à choisir le 19 juin la voie de la séparation. Depuis l'entrée en vigueur de celle-ci en 1993, la République Tchèque, État relativement prospère (inflation maîtrisée, admission au sein de l'OCDE en 1995), est un pays distinct de la Slovaquie, État moins développé économiquement et dirigé par un gouvernement autoritaire. À sa tête, le nationaliste Vladimir Meciar mène une politique agressive contre la minorité hongroise.

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La Bulgarie

• 1. À l'image de la Tchécoslovaquie, la Bulgarie, menée par Todor Zivkov depuis 1971, fut jusqu'au démantèlement, une société sclérosée où toute remise en cause du système communiste était interdite ou sévèrement réprimée.

• 2. Depuis les années 1990, la Constitution a établi un régime parlementaire, mais la crise économique catastrophique que vit ce pays se ressent dans la vie politique. Un temps gouvernée par des démocrates (1991 - 1994), la Bulgarie est repassée entre les mains des ex-communistes, qui se plient néanmoins aux revendications populaires.

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La poudrière balkanique • Le processus de démocratisation de l'ancien monde

communiste fut beaucoup plus problématique dans les pays balkaniques, à l'exception de la Bulgarie. À la mort du maréchal Tito (1892 - 1980), premier secrétaire du Parti communiste yougoslave de 1936 à 1980, héros croate de la résistance aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale qui avait réussi à maintenir autour de son nom la cohésion du pays, les revendications d'indépendance des différentes composantes nationales de la Yougoslavie refirent brutalement surface.

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• Après une série de crises politiques en 1989, la Yougoslavie, véritable mosaïque de nationalités, implosa (sécession de la Slovénie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine en 1990).

• Une guerre civile éclata, faisant des dizaines de milliers de morts et fut caractérisée par l'horreur de "l'épuration ethnique" à grande échelle.

• Celle-ci eut bientôt pour enjeu le contrôle de la Bosnie-Herzégovine, de peuplement croate, serbe et musulman.

• Cette guerre impitoyable, que l'Union européenne ne réussit pas à stopper, déboucha sur les accords de Dayton (septembre 1995) qui instituèrent un partage du pouvoir entre ces trois ethnies au sein de la Bosnie-Herzégovine.

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• Les termes de République fédérale de Yougoslavie ne désignent plus aujourd'hui que l'association au sein d'un même État de la Serbie et du Monténégro, la Macédoine ayant de son côté également accédé à l'indépendance.

• Pour sa part, l'Albanie, dirigée de 1944 à 1985 par le dictateur Enver Hoxha (1908 - 1985), a également opéré une transition démocratique grâce à Ramiz Alia, qui succéda au dictateur en 1985, notamment à la suite de l'émigration massive d'Albanais vers l'Italie. Un problème grave se pose encore aujourd'hui : celui du devenir de la minorité albanaise de la province serbe du Kosovo.

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Conclusion

• Si leur passé est commun, on ne peut pas en dire autant du présent, voire de l'avenir des pays d'Europe centrale et orientale (PECO).

• Les pays catholiques (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovénie) ont réussi leur transition politique et démocratique alors que les pays de confession orthodoxe (Roumanie, Bulgarie) sont toujours en retard.

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Ainsi, les PECO se répartissent désormais en trois groupes

bien distincts : • 1. le groupe de Wisegrad réunissant les pays

voisins de l'Europe occidentale (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie),

• 2. les pays d'Europe orientale et balkanique (Roumanie, Albanie et ex-républiques yougoslaves)

• 3. les pays baltes qui hésitent encore entre une identité ouest-européenne nordique, ouest-européenne occidentale ou ex-soviétique.

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• Dans leur ensemble, les PECO aspirent à intégrer l'Union européenne, ils poursuivent les réformes économiques et politiques, décrochent des partenariats avec des institutions européennes,

• pris entre les exigences russes et leurs souhaits européens, ils s'inscrivent tj dans une optique de l’union européenne