LeDe son vrai nom Mohamed Moulessehoul, Yasmina Khadra est né le 10 janvier 1955 à Kenadsa en Algérie. Son père, infirmier de profession, était un homme instruit. Sa mère, d’origine nomade lui a apporté les valeurs traditionnelles ancrées dans la société algérienne. C’est ainsi, baigné dans deux traditions et deux cultures que Yasmina Khadra grandit.

Son père rejoint l’Armée de Libération Nationale peu après sa naissance. Lui-même suivra une formation militaire et c’est seulement en 2000, qu’il abandonnera l’armée pour se consacrer à l’écriture. Auteur de nombreux romans, Les Hirondelles de Kaboul, L’attentat, Les sirène de Bagdad…, il est salué dans le monde entier et a reçu de nombreux prix littéraires.

L’équation africainepar Yasmina Khadra - Julliard, août 2011

’ rJ dPrix du roman historique - 25ème édition

SÉLECTION 2012

AUTEUR

L’histoire racontée par Yasmina Khadra est contemporaine mais fait ré-férence aux décennies de tyrannies génocidaires, d’élites corrompues et assoiffées de pouvoir et d’argent, qui ont laissé mourir les peuples somalien et soudanais sous le regard indifférent de l’Occident. Ces deux pays sont le théâtre de conflits entre rebelles et armée gouvernementale et sont très instables.

C’est cette Histoire qui a fabriqué des hommes, tels que les forcenés du roman, emprunts de sentiments de vengeance envers l’Occident et dé-nués de la moindre émotion face à la violence.

Ce roman de Yasmina Khadra est très poignant, parfois presque insou-tenable mais également très prenant. Il se lit facilement et rapidement car un certain suspense tient le lecteur en haleine et l’empêche d’inter-rompre sa lecture. Cette histoire questionne le rapport à la mort, dont la vision est bien différente en Occident et en Afrique. Après avoir vécu le suicide de sa femme, en Allemagne, pour des raisons professionnelles, le narrateur se retrouve otage, en Afrique, dans une situation de sur-vie extrême où il va côtoyer la misère. Pendant ses longues journées de détention, il va réfléchir à ce geste qu’il finira par qualifier de lâche : « Comment peut-on se donner la mort pour une promotion ajournée ? » eu égard à l’existence d’une partie du peuple africain qui lui, se bat pour survivre. Le roman aborde aussi les tensions entre l’Occident et l’Afrique et le sentiment de vengeance de certains pirates des mers somaliennes, qui voient chez les Occidentaux un moyen de négocier des rançons et de faire du commerce humain comme au temps de l’esclavage.

L’histoire de cet homme qui s’écroule, sombre dans une dépression très profonde face à son drame personnel et qui parvient à retrouver un sens à sa vie, s’ouvrir à de nouveaux horizons, grâce à cette terrible expérience est touchante. L’écriture est belle, fidèle aux précédents romans de Yas-mina Khadra, sans pathos, avec un brin de poésie dans la description des paysages africains. Il parvient également à rendre sympathiques certains ravisseurs qui semblent subir leurs actes plus que d’en être acteurs.

REPÈRES

RÉSUMÉ

COMMENTAIRE

Kurt Krausmann mène une existence bourgeoise et ordinaire à Franc-fort où il exerce le métier de médecin jusqu’à ce qu’un drame familial le précipite dans un désespoir terrible. Afin de l’aider, son meilleur ami, Hans, un riche homme d’affaire qui œuvre dans l’humanitaire, lui pro-pose un voyage sur son voilier jusque dans les Commores où il va équiper un hôpital. Au large des côtes somaliennes, le bateau est intercepté par des pirates et les deux amis sont enlevés. Ils sont transférés dans une geôle où se trouve déjà Bruno, un otage français. Ils vont alors vivre dans des conditions de survie extrêmes et connaître les déchainements de vio-lence imprévisibles de leurs ravisseurs. Après avoir été séparé de son ami, Kurt parvient à s’échapper et à rejoindre un camp de la Croix Rouge où son existence va prendre un nouveau chemin.

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