l'aménagement PARCELLAIRE

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21 DOSSIER 12 juin 2020 Les clés de l'aménagement PARCELLAIRE L'aménagement parcellaire est déterminant dans la conduite d’une exploitation agricole. Affectation des surfaces, découpage des paddocks..., la mise en place de la saison de pâturage des vaches laitières ne laisse pas de place au hasard. De sa réussite découle un pâturage efficace et confortable à la fois pour les animaux et les éleveurs. Chemins, clôtures, abreuvement, boviduc..., tout un panel de solutions sont possibles pour optimiser son parcellaire, en allant même jusqu'aux échanges. Arnaud Marlet Coordination du dossier Stéphane Boulent (chambre d'agriculture) et Arnaud Marlet (Terra). Rédaction O Chambre d'agriculture de Bretagne : Caroline Cadiou, Valérie Danielou, Stéphane Boulent, Romain Rétif. O Terra : Arnaud Marlet. n Pour aller plus loin Fiches d’aide à la décision parcellaire d’exploitation, chambre agriculture Bretagne 2012 : http ://www.chambres-agriculture-bretagne.fr Aménagements parcellaires et pâturage des troupeaux bovins, Institut de l’élevage, 2015. http ://idele.fr/ Plus de renseignements : Service élevage Est (02 23 48 26 80) , service éle- vage Ouest (02 96 79 21 63).

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12 juin 2020

Les clés del'aménagement PARCELLAIREL'aménagement parcellaire est déterminant dans la conduite d’une exploitation agricole. Affectation des surfaces, découpage des paddocks..., la mise en place de la saison de pâturage des vaches laitières ne laisse pas de place au hasard. De sa réussite découle un pâturage efficace et confortable à la fois pour les animaux et les éleveurs. Chemins, clôtures, abreuvement, boviduc..., tout un panel de solutions sont possibles pour optimiser son parcellaire, en allant même jusqu'aux échanges.

Arnaud Marlet

Coordination du dossierStéphane Boulent (chambre d'agriculture) et Arnaud Marlet (Terra).

Rédaction Chambre d'agriculture de Bretagne : Caroline Cadiou, Valérie Danielou,

Stéphane Boulent, Romain Rétif. Terra : Arnaud Marlet.

n Pour aller plus loinFiches d’aide à la décision parcellaire d’exploitation, chambre agriculture Bretagne 2012 : http ://www.chambres-agriculture-bretagne.frAménagements parcellaires et pâturage des troupeaux bovins, Institut de l’élevage, 2015. http ://idele.fr/Plus de renseignements : Service élevage Est (02 23 48 26 80) , service éle-vage Ouest (02 96 79 21 63).

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Les aménagements parcellaires génèrent souvent des investisse-ments indispensables à la bonne gestion du pâturage et à la valorisa-tion d’une herbe de qualité. Ce four-rage équilibré permet un moindre recours aux aliments concentrés et azotés améliorant ainsi la viabi-lité économique des exploitations. Ils permettent également de favoriser l’accessibilité des parcelles et d’amé-liorer le confort des animaux et les conditions de travail des éleveurs.Afi n d’atteindre ces objectifs, il est nécessaire de travailler sur plusieurs points : Avoir des paddocks adaptés et fonctionnels, faciliter l’accès à ces

paddocks par des chemins propres et stabilisés, quantifi er et positionner des points abreuvements dans les parcelles accessibles et disposer de clôtures effi caces et opérationnelles.

DIMENSIONNEMENT DES PADDOCKSLa conduite du pâturage dépend des objectifs de production de l’éleveur et des surfaces accessibles aux vaches laitières. Ces notions sont à associer avec le potentiel pédoclimatique des parcelles à disposition des animaux. Le pâturage tournant est souvent recommandé. Il optimise et sécurise la gestion de l’herbe. Le dimension-

nement des paddocks sera à établir en fonction de la taille du troupeau et des temps de retour. Le découpage des paddocks doit prendre en compte les caractéristiques du terrain et l’or-ganisation culturale des assolements prévisionnels.

LES CHEMINS D’ACCÈSLe confort, la sécurité de l’éleveur et de ses animaux sont à rechercher en créant des chemins d’accès. Il est conseillé de les stabiliser pour limiter les risques de boiteries ou la salissure des mamelles et fl uidifi er la circulation. Lors de la conception du chemin, il est important de pré-voir l’écoulement d’eau pour une meilleure solidité et pérennité de l’ouvrage. Des solutions techniques sont à choisir selon l’usage qu’il en est fait.

UN RÉSEAU D’ABREUVEMENTLa vache doit disposer d’eau à volon-té. Elle en consomme entre 50 et 150 litres par jour. L’investissement dans un réseau d’eau permet d’ap-provisionner les parcelles dédiées au pâturage en maîtrisant la charge de travail d’astreinte et le coût d’utilisa-tion du matériel.

UNE CLÔTURE EFFICACEBien pensées en fonction de la forme et de l’utilisation des parcelles, de la taille des troupeaux (laitières et animaux en croissance), les clôtures effi caces facilitent la gestion du pâtu-rage, permettent de gagner en tran-quillité et en sécurité, et prennent en compte l’utilisation des parcelles en cultures annuelles.

Stéphane Boulent

Pourquoi souhaitiez-vous revoir votre aménagement parcellaire ? Nous venons de construire une nouvelle stabulation. C’était l’occasion de revoir notre organisation parcellaire et l’accessibilité des paddocks au pâturage. La majeure partie des parcelles en herbe se situe de l’autre côté de la route. La nouvelle confi guration de sortie du bâtiment ne se prêtait plus aux chemins d’accès du troupeau qui se sont par ailleurs dégradés l’hiver dernier. Nous voulons maintenir le pâturage dans la ration des vaches laitières. Cela nous semble important pour maîtriser notre coût de production.

D’après vous, quels en seront les bénéfi ces ? La valorisation du pâturage permettra d’optimiser notre coût de pro-duction. Nous avons un potentiel herbager sur notre secteur. Même avec une surface accessible limitée, il faut l’exploiter à bon escient. L’organisation parcellaire est un moyen parmi d’autres pour bien gérer

l’herbe et le pâturage. Enfi n, la réalisation du boviduc (réalisé par Urvoy Préfa) va simplifi er l’organisation du travail. Au-delà de la diminution des risques pour nous et les usagers de la route, le déplacement du troupeau demandera moins de main d’œuvre et permettra plus de facilité au travail.

Que vous a apporté le diagnostic chemin réalisé par la chambre et sur quels points techniques votre projet à évolué ? Le diagnostic a permis de faire le point sur notre organisation parcel-laire. Nous avions déjà réfl échi à la question mais avoir un regard exté-rieur est toujours intéressant. Nous n’avons pas toujours le temps et le recul nécessaire pour intégrer l’ensemble des données. La cartogra-phie nous a aidés à établir l’aménagement des paddocks et à position-ner les chemins d’accès, tout en évoquant les différentes possibilités d’accessibilité des parcelles au pâturage. Les hypothèses discutées ont

Les grandsprincipes de

l'aménagementPARCELLAIRE

Le parcellaire est un enjeu permanent en production laitière. Il est spécifique à chaque exploitation par sa configuration et sa diversité. Il revient à chaque éleveur d’optimiser son utilisation en valorisant judicieusement les potentiels des différentes parcelles, en levant parfois les contraintes internes, en organisant l’assolement et la répartition des animaux.

Le confort, la sécurité de l’éleveur

et de ses animaux sont à rechercher

en créant des chemins d’accès.

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Trois questions à... Emmanuel Cochon, Gaec de la Morlais à Saint- Germain en Coglès

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Des chemins de qualité pour des déplacements facilités

(1) Les montants des travaux varient selon la nature des sols, la distance de la carrière, la longueur des chemins et la disponibilité de certains matériaux.

Usage Troupeau et engins “lourds” Troupeau et engins “légers” Troupeau

Travaux

- Décapage- Gros blocage

(0-150) sur 30-35 cm- Empierrement

(0-31,5) sur 10 cm- Finition avec sable

(0-12) sur 5 cm

- Décapage- Gros blocage

(0-100) sur 20-25cm- Empierrement

(0-31,5) sur 10 cm- Finition avec sable

(0-12) sur 5 cm

- Décapage- Empierrement

(0-31,5) sur 10 cm- Finition avec sable

(0-12) sur 5 cm

Prix au m2 par entreprise(1) 18 à 20 € 15 à 18 € 6 à 10 €

n LA LARGEUR DU CHEMIN➝ Passages d’engins : 4 à 5 m➝ Passage des animaux uniquement :

Pour un troupeau de 40 VL : 3 m pour le chemin principal et 2 m pour le chemin secondaire ;

Pour un troupeau de 100 VL : 5 m pour le chemin principal et 3 m pour le chemin secondaire.

n LE TYPE DE CHEMIN

Matériaux Caillebottis de porcheries récupérés Tapis ou textiles tissés Béton Liant hydraulique

(chaux et/ou ciment)

Mise en place

Bien niveler le sol en surface avant la pose, utiliser des cail-lebotis en bon état. Intéressant pour les chemins secondaires ou en bout de circuit.

La pose peut être diffi cile de par leur poids. Il est nécessaire de bien préparer le sol avant leur pose. Attention également aux risques de glissades en conditions humides.

À utiliser pour les chemins unique-ment empruntés par les vaches. Une préparation du sol peut être nécessaire. Prévoir un système de récolte des jus.

La mise en œuvre doit respecter un protocole rigoureux et nécessite du matériel spécialisé.

Tous ces travaux sont à réaliser par temps sec. Compactez après chaque couche de matériaux pour favoriser l’imperméabilisa-tion du passage. L’ennemie du chemin est l’eau stagnante qui le creuse et crée des nids de poule. Pour permettre une bonne évacuation de l’eau, l’idéal est de disposer d’une pente naturelle. Quand cela n’est pas le cas réalisez un chemin bombé et suréle-vé par rapport au terrain en façonnant une pente latérale de 2 % à 5 %. Cette technique permet également d'anticiper le tassement naturel. Quand cela est possible privilégiez de placer le chemin au sud de la haie, pour lui permettre de sécher plus vite.

La conception et la qualité des chemins sont importantes dans l’aménagement du parcellaire. Elles contribuent à optimiser le pâturage, sécurisent le déplacement des animaux, améliorent la santé du troupeau et facilitent le travail de l’éleveur. Pour réussir leurs conceptions quelques règles sont de mises.

n POUR QUELLE UTILISATION ?Les contraintes d’aménagement dif-fèrent selon leur utilisation. À partir du plan parcellaire, distinguer les chemins qui peuvent être empruntés par le matériel et ceux destinés au seul passage des animaux.

n DES MATÉRIAUX ALTERNATIFS EXISTENT

Emmanuel Cochon, devant le boviduc qui va simplifi er

l'organisationdu travail.

été confrontées sur le terrain afi n aboutir à un choix réalisable en fonc-tion de nos objectifs. En plus de la constitution du dossier de demande d’aide, nous avons également abordé quelques notions techniques sur la gestion de l’herbe. Ces piqûres de rappel ne sont pas superfl ues et sont toujours bonnes à prendre. Au départ, nous avions l’intention de supprimer un talus pour en créer un autre juxtaposé à la création d’un chemin d’accès. Après discussion, le talus est toujours en place et le chemin a été déplacé. Finalement placé sous la haie existante et exposé plein sud, les vaches parcourent quelques mètres supplémentaires réduisant le coût du projet initial sans pénaliser la solidité du chemin. Nous avons également revu l’orientation des paddocks pour permettre une meilleure exploitation de l’herbe et des cultures lors des années de rotations. Nous avons aussi détaillé les préconisations pour la réa-lisation d’un chemin de qualité (dimensionnement, type de matériaux, évacuation de l’eau, épaisseur des couches...).

Sur terrain plat : un chemin de forme bombée,avec fossé de part et d'autre.

fossés fossés

3-5 %

Un chemin avec un pente vers le niveau baset un fossé en amont.

Trois questions à... Emmanuel Cochon, Gaec de la Morlais à Saint- Germain en Coglès Propos reccueillis par Stéphane Boulent

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La taille des paddocks pour le pâturage des vaches laitières est un compromis entre d’une part la recherche de performance de la prairie et d’autres part la configuration du parcellaire, le comportement des animaux et l’organisation du travail.

Le raisonnement par l’angle performance prairie est basé sur la physiologie de l’herbe.

On cherche à sortir les animaux du paddock avant qu’ils ne commencent à consommer les jeunes repousses. Un temps de repousse minimum est conseillé afi n de permettre à la prairie d’exprimer son potentiel fourrager. De plus, l’organisation du parcellaire diffère pour chaque exploitation. La position des chemins, des talus, les zones de portances imposent d’adapter la forme et la taille des parcelles pour trouver le meilleur compromis. Les goûts de chacun pour le travail au pâturage laissent aussi la place à des variations : chan-

Gaec de Darun à NivillacMaintenir le pâturage en traite robotisée avec un boviducNotre stabulation est au bord d’une route communale qui nous sépare de 35 ha de terres potentiellement pâturables. L’objectif était de robotiser la traite pour les 105 vaches et maintenir du pâturage. Nous avons envisa-gé deux scenarios : soit construire un bâtiment neuf de l’autre côté de la route, soit permettre aux animaux un accès libre au pâturage en réalisant un boviduc. C’est cette solution qui a été retenue. Notre projet s’est dérou-lé sur une année, le temps de faire les démarches nécessaires (autorisa-tion de travaux, service d’eau, mairie…). Le chantier en lui-même a duré une semaine pendant laquelle la route communale était déviée. La seule contrainte était de gérer une conduite d’eau qui passait sous la route. Le boviduc fait 8 m de long pour 2 m de large et 2 m de haut. Il est réalisé à partir de cadres monoblocs en béton. Son point bas est à 3,5 m sous la route. Le coût du chantier est de 29 000 €, ce qui comprend le terrasse-ment, le levage, la fourniture et la pose des blocs ainsi que la remise en état de la route. Le PCAEA a subventionné le projet pour 8 100 €. Il nous reste à faire en autoconstruction les murs en parpaings pour soutenir la terre le long des rampes d’accès et l’aménagement des chemins d’accès. À la sortie du boviduc, comme le sol est très peu portant, nous allons réaliser des chemins en béton pour que le troupeau puisse circuler facilement dans ce secteur".

Propos reccueillis par Romain Rétif

n AMÉNAGEMENT PARCELLAIRELes départements d’Ille-et-Vilaine et du Finistère accom-pagnent des investissements spécifi ques (chemins et abreuvement) liés à l’amélioration de l’accessibilité des animaux aux nouvelles parcelles de pâturage. Le taux de base pour l’aide est de 25 % d’une dépense maximum de 15 000 €.Plus d’information sur :https ://www.ille-et-vilaine.fr/agriculture/aideshttps ://www.fi nistere.fr/A-votre-service/Economie-In-ternational/Agriculture-et-alimentation/n BOVIDUCDepuis 2015 en Bretagne, les travaux liés à l’aménage-ment d’un boviduc pouvaient être fi nancés dans le cadre du Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAEA), via le dispositif 411a "soutien aux in-vestissements en matériels agro-environnementaux". Le dispositif n’est pas encore connu pour l’année 2021.Plus d'information sur le site europe.bzh, rubrique Fea-der.

Dans le cadre des Bassins Versants Algues Vertes (BVAV), des aides existent pour favoriser des investissements structurants. Les boviducs, passerelles et les chemins d’accès au pâturage qui s’inscrivent dans l’augmentation des surfaces en herbe et du pâturage sont subventionnés.Plus d’information auprès des animateurs BVAV.

La taille des paddoccks, un raisonnement technique, géographique et humain

Exemple d'une carte d'aménagement

parcellaire.

ger de paddocks tous les jours, utiliser le fi l-avant... Enfi n, le comportement des animaux (répartition sur la parcelle, abreuvement) est également à prendre en compte.

LES REPÈRES DE SURFACEVoici quelques règles pour l’organisation des paddocks :➝ 1 are par vache et par jour correspond aux

besoins fourragers en pleine pousse de printemps,

➝ 3 jours de temps de présence moyen par paddock est un bon compromis entre les performances des animaux et l’exploitation de l’herbe.

Exemple : pour un troupeau de 60 vaches, des paddocks de 1,8 ha environ,➝ Une forme de paddock qui évite les grandes

longueurs et qui favorisent le piétinement.➝ Un nombre suffi sant de paddock pour res-

pecter le temps de repousse.➝ La gestion de parcelles jour, nuit et week-

end est pertinente pour soulager l’astreinte de travail en limitant les déplacements de l’éleveur.

Parcelles de nuit : 0,4 are/VL/nuit pour un temps de séjour d’une semaine (soit 2,8 are/VL).Parcelles de jour : 0,6 are/VL/jour pour un temps de séjour de 3 jours (soit 1,8 are/VL).

Financements possibles Témoignage

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n Quels investissements avez-vous réalisé sur votre exploitation pour améliorer l’aménagement de votre parcellaire ?

Nicolas Rubin / En 2015 j’ai réalisé 250 m de chemin en sortie de stabulation. Après l’acquisition de nouvelles parcelles accessibles, j’ai repensé mon système de pâturage et fait appel aux fi nancements du département d’Ille-et-Vilaine pour le prolonger de 550 m. Je prévois à l’avenir 500 m de plus depuis le boviduc que je viens d’installer récem-ment. Pour la réalisation de mes chemins, j’ai toujours fait appel à une entreprise professionnelle. Même si celle-ci est un peu plus chère, on est sûr que le travail est bien fait.

n Comment avez-vous procédé pour leur réalisation ?N.R. / Actuellement, tous les chemins font 3 m de large afi n de pouvoir y passer en tracteur. Finalement, après usage, je m’interroge sur cette nécessité. 2,5 m sont peut être suffi sant. J’ai décaissé 40 cm sur toute la longueur. Pour réduire le coût global, j’ai utilisé pour la première couche d’empierrement de la pierre issue de l’exploitation. Après com-pactage, j’ai recouvert 20 cm de 0-31,5, puis 10 cm de sable gris. J’ai fait ce choix car même si l’argelette est un matériau drainant, il peut poser des problèmes aux pattes.

n Combien cela a-t-il coûté ?N.R. / Les 550 m m’ont coûté 14 800 €, soit 9 €/m² sans le coût de la première couche. Même si cela peut sembler conséquent, je ne regrette pas ce choix. Cet investissement me permet de mieux exploi-ter l’herbe à moindre coût. Il ne faut pas négliger également les frais annexes tels que l’abreuvement et les clôtures. Avec dorénavant 40 ha accessibles au vaches laitières et le choix d’un paddock/jour, mon amé-nagement parcellaire se compose de 80 paddocks. La facture s’élève à 16 200 €, soit environ 200 €/paddock (tableau ci-contre).

n Quels conseils donneriez-vous pour bien aménager son parcellaire ?N.R. / - Faire des entrées et sorties dis-tinctes et larges - Bien mesurer l’intérêt économique d’un paddock/jour - Adapter la largeur du chemin en fonction de son utilisation - Privilégier un chemin au sud d’une haie - Enterrer les tuyaux à 50 cm du chemin et installer dans l’idéale des vannes dans une buse, pour faciliter son accès et sa protection - Équipement pratique : couper sa clôture avec son téléphone (environ 400 €).

Propos reccueilis par Caroline Cadiou

n LE RÉSEAU D’EAU NE DOIT PAS ÊTRE NÉGLIGÉLa mise en place d’un réseau d’eau dans les pâtures doit répondre à des critères techniques et pratiques.➝ Des tuyaux enterrés ou en surface : Le réseau principal est enterré à 50-60 cm

pour le protéger des passages d’engins et du gel. Le réseau secondaire suit les chemins en surface et doit être facilement déplaçable. Les circuits sont indivi-dualisés (vannes, robinets) pour faciliter les interventions sur le réseau.

➝ Un débit suffi sant : Bien choisir les tuyaux : attention aux pertes de charges liées à la pente ou aux longueurs du réseau. Pour 100 m de réseau ou un déni-velé de 10 m, la perte est de 1 bar avec des tuyaux de 19/25 mm et 0,65 bar avec des tuyaux de 26/32 mm.

➝ Utilisez, en début de réseau, des tuyaux de diamètre 26/32 et des semi-rigides de diamètre 19/25 pour le réseau secondaire.

➝ Veillez à avoir, au bac, un débit d’eau minimum de 7 l/min : pour un tuyau de 19/25 mm, il faudra alors viser 3 à 5 bars en bout de réseau.

Equipements pour 2 paddocks Prix TotalCl

ôtur

es

16 piquets et isolateurs2 bobines de fi l de 200 m4 poignées (2 entrées / 2 sorties)Fil isolé pour la conduction du paddockFil élastique aux entrées et sortie

118,00 €

Abre

uvem

ents 1 bac à eau

1 fl otteur1 Raccord diamètre 15/211 raccord en T 25/20/251 vanne 15/21Tuyau 15-21 du T au bac à eau

288,00 €

L’acquisition de nouvelles surfaces accessibles depuis son bâtiment a permis à Nicolas de conforter son projet de conversion à l’agriculture biologique. Pour optimiser ses surfaces en herbe, il a investi dans leur aménagement. Il partage son retour d’expérience.

Investir dans son aménagement

utilisation - Privilégier un chemin au sud d’une haie - Enterrer les tuyaux à 50 cm du chemin et installer dans l’idéale des vannes chemin et installer dans l’idéale des vannes dans une buse, pour faciliter son accès et sa protection - Équipement pratique : couper sa clôture avec son téléphone (environ 400 €).

de conforter son projet de conversion à l’agriculture biologique. Pour optimiser ses surfaces

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d’une haie - Enterrer les tuyaux à 50 cm du chemin et installer dans l’idéale des vannes chemin et installer dans l’idéale des vannes dans une buse, pour faciliter son accès et sa dans une buse, pour faciliter son accès et sa protection - Équipement pratique : couper sa protection - Équipement pratique : couper sa

de conforter son projet de conversion à l’agriculture biologique. Pour optimiser ses surfaces

Nicolas Rubin,Producteur de lait à Argentré-du-Plessis

DOSSIER

n CLÔTURE : OBJECTIF 3000 VOLTSPour garantir le bon fonctionnement d’une clô-ture, chacun des éléments (électrifi cateur, fi ls/isolateurs/piquets, prise de terre) doit être bien choisi et en bon état de marche.➝ L’électrifi cateur : La puissance doit être cohé-

rente avec la longueur de clôture : viser une énergie stockée de 1 joule par km de clôture, y compris dans le cas de double fi ls. Placez la au plus proche du départ de la clôture, mais éloi-gné des réseaux électriques.

➝ La prise de terre : Viser un mètre de prise de terre par joule délivrée par l’électrifi cateur. Placer une prise de terre par poste, indépen-dante des autres appareils électriques et en sol conducteur (humide et meuble). Préférer des barres galvanisées qui ne rouillent pas. Soignez les connexions, utiliser des câbles doublement isolés pour relier les barres de prise de terre entre elles ou le poste à la clôture.

➝ Les raccords : Faire des nœuds plats qui aug-mentent la surface de contact. Evitez les liens en torsade qui créent des arcs électriques. Pour avoir une clôture dissuasive, la tension mini-male à rechercher est de 3 000 volts à tout mo-ment et sur tout le réseau.

Clôtures et abreuvement

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n Vous avez fait plusieurs échanges parcellaires ces dernières années, dans quels buts ?

Jean-Marc Lanoé / Les objectifs étaient multiples. Le premier échange en propriété a permis de diminuer le nombre d’ilots, les suivants ont augmenté la surface accessible facilement pour les vaches pour moi et mon plus proche voisin. Je fais aussi des échanges de cultures avec un producteur de porcs pour allonger les rotations en culture.

n Avec quelques années de recul, quels avantages en retirez-vous ?

J-M.L. / Ces échanges m’ont permis de faire pâturer plus les vaches. Les parcelles récupérées sont directement accessibles depuis la stabulation, sauf une qui se situe de l’autre côté d’une petite route communale. En accord avec la mairie, j’ai fait passer l’eau et l’électricité sous la route. Elles sont ainsi toutes appro-visionnées en eau et courant. Cela représente 8 ha accessibles en plus. Quel confort d’avoir juste à ouvrir le fi l après la traite ! Économiquement, l’herbe pâturée est la moins chère et plus les parcelles en maïs sont proches des bâtiments, moins cela coûte de ramener l’ensilage. Les animaux sont moins dans la stabulation, donc j’utilise moins de paille et j’ai moins de travail pour sortir le fumier. Pour le bien-être animal, je pense aussi que c’est impor-tant que les vaches puissent sortir, il y a moins de problèmes de boiteries. Après avoir vécu le confi nement, on se rend compte qu’il est essentiel de pouvoir être dehors. Je pense que pour les vaches, c’est pareil !

n Et au niveau des cultures ?J-M.L. / Cela permet de faire des rotations plus longues. Mettre du maïs après de l’herbe est avantageux. Je m’arrange aussi avec un voisin producteur de porc pour mettre du maïs dans ses parcelles de culture qui sinon seraient cultivées uniquement en blé et colza. Tout le monde est gagnant.

n Que diriez-vous à ceux qui pensent que les échanges parcel-laires, c’est compliqué ?

J-M.L. / Il faut oser en discuter avec ses voisins. Il y a des bénéfi ces pour tous ! Même si la terre n’a pas de la même qualité, on peut s’y retrouver. Saisissez l’opportunité des travaux d’ensilage par exemple pour en parler autour de vous.

Propos recueillis par Valérie Danielou

Pour gagner en accessibilité,pensez aux échanges parcellaires !

Lorsque l’on souhaite optimiser le pâturage en système bovin, au-delà des aménagements parcellaires

évoqués précédemment, il est intéressant de se pencher sur

les possibilités de réorganiser le foncier dans son secteur. L’échange parcellaire peut en effet permettre de récupérer des parcelles autour des bâtiments. Jean -Marc Lanoé, agriculteur à Lanfains témoigne.

ÉVOLUTION DU PARCELLAIRE

pensez aux échanges parcellaires !

Lorsque l’on souhaite optimiser le pâturage en système bovin, au-delà des aménagements parcellaires

évoqués précédemment, il est intéressant de se pencher sur

les possibilités de réorganiser le foncier dans son secteur.

pensez aux échanges parcellaires !

Lorsque l’on souhaite optimiser le pâturage en système bovin, au-delà des aménagements parcellaires

évoqués précédemment, il est intéressant de se pencher sur

les possibilités de réorganiser

Jean-Marc Lanoé, agriculteurà Lanfains.

2013

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