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La mise en œuvre de la r´ esilience urbaine : catalyseurs, obstacles et compromis Une revue de la litt´ erature - 2005-2017 October 2017 Marie-Christine Therrien, ENAP David Matyas, Universit´ e McGill Susan Usher, ENAP Mathilde Jutras, ENAP Iseut Beauregard-Gu´ erin, ENAP Remerciements La pr´ esente recherche a b´ en´ efici´ e d’une Subvention sur la synth` ese des connaissances du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada en 2017. Les opinions exprim´ ees dans le rapport sont celles des auteurs, et ne refl` etent pas celles de l’organisme subventionnaire. Les auteurs tiennent ` a remercier les nombreux praticiens et chercheurs pour les id´ ees, les commentaires et l’enthousiasme qu’ils ont apport´ es ` a notre travail. Ils conservent les droits d’auteur. Nous sommes emoins d’une tendance en´ eralis´ ee, ` a savoir que le nombre de catas- trophes d’origine naturelle et humaine ne cesse d’augmenter 9 , 10 . En r´ eponse `a cet enjeu, la esilience urbaine semble pertinente et potentielle- ment efficace, d’autant plus qu’elle re¸ coit l’appui d’organisations internationales 11 , 12 , d’ ´ Etats 13 , 14 et de soci´ et´ es philanthropiques 15 . On la d´ efinit comme ´ etant ” la capacit´ e d’un syst` eme urbain - et de tous ses r´ eseaux socio´ ecologiques et sociotechniques de diverses ´ echelles temporelles et spatiales - de maintenir ou de r´ etablir en peu de temps les fonctions voulues par suite d’une perturbation, de s’adapter au changement et de transformer rapidement des syst` emes qui limitent sa capacit´ e d’adaptation actuelle ou future 16 ”. Une r´ esilience urbaine plus d´ evelopp´ ee pourrait sauver des vies, prot´ eger l’environnement et eduire les pertes ´ economiques. Par ailleurs, elle favoriserait probablement l’innovation et l’ap- prentissage, aidant ainsi les soci´ et´ es ` a s’adapter et ` a r´ eduire leur vuln´ erabilit´ e aux d´ efis ´ emergents. Malgr´ e la popularit´ e grandissante du terme, il existe un d´ ecalage important entre le discours sur la r´ esilience urbaine et la capacit´ e de d´ evelopper celle-ci dans la pratique 17 , 18 . Pour guider leurs efforts, les autorit´ es municipales s’appuient sur des cadres 15 et des indicateurs 19 , 20 , 21 de esilience, mais ne disposent pas d’un portrait etaill´ e des facteurs et strat´ egies qui facilitent la mise en œuvre de la r´ esilience urbaine ni des obstacles ` a surmonter. Le pr´ esent document est un r´ esum´ e de la revue de litt´ erature Therrien et al. (2018) 22 , qui regroupe les donn´ ees probantes sur les obstacles et les catalyseurs de la mise en œuvre de la esilience urbaine. Nous avons recens´ e plus de 2 500 articles publi´ es apr` es 2005 - l’ann´ ee de publication du Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015 : Pour des nations et des collectivit´ es esilientes face aux catastrophes. La plupart des articles ont ´ et´ e rejet´ es apr` es un survol des titres et des r´ esum´ es, car ils ne reposaient pas sur des donn´ ees empiriques, traitaient de contextes non urbains ou portaient sur des plans plutˆ ot que sur leur mise en œuvre. Les r´ esultats pr´ esent´ es ici s’appuient sur les 188 articles qui r´ epondaient ` a nos crit` eres d’inclusion (donn´ ees empiriques, contextes urbains et mise en œuvre). Notre objectif est d’apporter aux d´ ecideurs et praticiens charg´ es de l’´ elaboration et de la mise en œuvre des strat´ egies de r´ esilience un ´ eclairage utile fond´ e sur les donn´ ees accessibles. Aux fins de la mise en œuvre de la r´ esilience urbaine, de nombreux intervenants s’inspirent du Cadre de esilience urbaine (City Resilience Framework, CRF), ´ elabor´ e par ARUP pour le programme des 100 Villes r´ esilientes de la Fondation Rockefel- ler (www.100resilientcities.org/resources). Nous avons donc structur´ e nos r´ esultats en fonction des dimensions du CRF : sant´ e et bien-ˆ etre ; ´ economie et soci´ et´ e ; infrastructure et environnement ; et 1

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La mise en œuvre de la resilience urbaine :catalyseurs, obstacles et compromis

Une revue de la litterature - 2005-2017

October 2017

Marie-Christine Therrien, ENAPDavid Matyas, Universite McGill

Susan Usher, ENAPMathilde Jutras, ENAP

Iseut Beauregard-Guerin, ENAP

Remerciements

La presente recherche a beneficie d’une Subvention sur la synthese des connaissances du Conseil de recherches en sciences

humaines du Canada en 2017. Les opinions exprimees dans le rapport sont celles des auteurs, et ne refletent pas celles de

l’organisme subventionnaire. Les auteurs tiennent a remercier les nombreux praticiens et chercheurs pour les idees, les

commentaires et l’enthousiasme qu’ils ont apportes a notre travail. Ils conservent les droits d’auteur.

Nous sommes temoins d’une tendancegeneralisee, a savoir que le nombre de catas-trophes d’origine naturelle et humaine ne cessed’augmenter9,10. En reponse a cet enjeu, laresilience urbaine semble pertinente et potentielle-ment efficace, d’autant plus qu’elle recoit l’appuid’organisations internationales11,12, d’Etats13,14

et de societes philanthropiques15. On la definitcomme etant ” la capacite d’un systeme urbain- et de tous ses reseaux socioecologiques etsociotechniques de diverses echelles temporelleset spatiales - de maintenir ou de retablir en peude temps les fonctions voulues par suite d’uneperturbation, de s’adapter au changement et detransformer rapidement des systemes qui limitentsa capacite d’adaptation actuelle ou future16”.Une resilience urbaine plus developpee pourraitsauver des vies, proteger l’environnement etreduire les pertes economiques. Par ailleurs, ellefavoriserait probablement l’innovation et l’ap-prentissage, aidant ainsi les societes a s’adapteret a reduire leur vulnerabilite aux defis emergents.Malgre la popularite grandissante du terme, ilexiste un decalage important entre le discours surla resilience urbaine et la capacite de developpercelle-ci dans la pratique17,18. Pour guider leursefforts, les autorites municipales s’appuientsur des cadres15 et des indicateurs19,20,21 deresilience, mais ne disposent pas d’un portraitdetaille des facteurs et strategies qui facilitentla mise en œuvre de la resilience urbaine ni desobstacles a surmonter.

Le present document est un resume de larevue de litterature Therrien et al. (2018)22, quiregroupe les donnees probantes sur les obstacleset les catalyseurs de la mise en œuvre de laresilience urbaine. Nous avons recense plus de2 500 articles publies apres 2005 - l’annee depublication du Cadre d’action de Hyogo pour2005-2015 : Pour des nations et des collectivitesresilientes face aux catastrophes. La plupart desarticles ont ete rejetes apres un survol des titreset des resumes, car ils ne reposaient pas sur desdonnees empiriques, traitaient de contextes nonurbains ou portaient sur des plans plutot que surleur mise en œuvre. Les resultats presentes icis’appuient sur les 188 articles qui repondaienta nos criteres d’inclusion (donnees empiriques,contextes urbains et mise en œuvre).

Notre objectif est d’apporter aux decideurs etpraticiens charges de l’elaboration et de la miseen œuvre des strategies de resilience un eclairageutile fonde sur les donnees accessibles. Aux finsde la mise en œuvre de la resilience urbaine, denombreux intervenants s’inspirent du Cadre deresilience urbaine (City Resilience Framework,CRF), elabore par ARUP pour le programme des100 Villes resilientes de la Fondation Rockefel-ler (www.100resilientcities.org/resources). Nousavons donc structure nos resultats en fonction desdimensions du CRF : sante et bien-etre ; economieet societe ; infrastructure et environnement ; et

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A Rio de Janeiro, au Bresil, les agents desante communautaire jumellent les mesuresde sante preventive a des visites a domicileafin de mieux comprendre les vulnerabilitesde leur population et de gagner en credibiliteaupres des residents. Ils recoivent une forma-tion sur les risques et les systemes d’alerte, etjouent un role central dans l’adoption d’uneculture fondee sur la prevention, l’informationet l’aide en cas d’urgence1.

leadership et strategie (dimension integree dansles trois precedentes). Pour chaque dimension,nous posons les deux questions suivantes : Quellessont les strategies qui aident la mise en œuvre dela resilience ? Quels sont les facteurs qui creentdes obstacles a la mise en œuvre de la resilience ?Ensuite, nous explorons les compromis ou effetsrebonds qui emergent au fur et a mesure de lamise en œuvre des initiatives de resilience.

Dimension sante et bien-etre

Cette dimension se rapporte a la sante etau bien-etre de toute personne vivant et tra-vaillant dans la ville15 ; en terme de resilience,elle consiste a accroıtre et a assurer la capacitede repondre aux besoins fondamentaux, de sou-tenir les moyens de subsistance et l’emploi, et degarantir l’acces a des services de sante publique.

Strategies habilitantes

1. Une gouvernance inclusive et transpa-rente dans les projets locaux de renforcementde la resilience reduit le risque d’incidencenegative sur les moyens de subsistance. Parexemple, la planification par processus iteratifspeut aider les residents urbains marginalises aparticiper a la planification de la resilience etassurer ainsi la prise en compte de leurs interetsen matiere de subsistance23. Les priorites de lacommunaute sont mieux servies par les strategiesascendantes24.

2. Des outils novateurs de protection etd’assurance financieres sont des strategiesutiles pour le soutien des moyens de subsistanceet de l’emploi. En repartissant le risque, ilsapportent une protection abordable contre laperte de biens et de moyens de subsistance, etoffrent aux residents plus pauvres une solution ala migration ou a d’autres strategies d’adaptationnefastes pour leur sante, bien-etre ou moyens desubsistance25.

3. Les reseaux de recherche en sante pu-blique et en preparation aux sinistres per-mettent aux acteurs institutionnels de disposerdes ressources necessaires pour apprendre desdivers acteurs et ameliorer de facon continue leursysteme de sante et de preparation aux sinistres26.Une approche systemique en sante publique doit,afin de degager des resultats, regrouper plusieursdisciplines, chercher a multiplier les interventionset exploiter les ressources communautaires27.

4. L’anticipation des menaces pour la santeemanant des changements climatiques oc-cupe une place grandissante dans les projets de

resilience (notamment en ce qui a trait a l’aideinternationale) afin de renforcer la capacite defaire face aux maladies transmises par l’eau (inon-dations), a l’incidence changeante des maladiesa transmission vectorielle (moustiques) selon lesregions et les saisons, et aux consequences dustress du a la chaleur24.

5. Les cadres de resilience communautairefacilitent l’harmonisation entre la preparationaux sinistres, la sante publique et les soins desante. Il est benefique pour le personnel de lasante de recevoir des formations afin d’ameliorerleurs competences de mobilisation communau-taire d’organiser des activites de preparation auxsinistres qui federent et impliquent les popula-tions vulnerables28.

6. Les strategies de mobilisation commu-nautaire qui conjuguent communications etpossibilites de participation developpent laconfiance et repartissent les capacites en vue derepondre aux besoins fondamentaux et d’assurerles services de sante en cas de crise.

7. Investir en education favorise la subsistanceet l’emploi en plus de diminuer la pauvrete et lavulnerabilite de la population29.

Facteurs defavorables

1. La non-prise en compte des inegalitessocioeconomiques et des populationsvulnerables entrave la resilience en matiere desante et de bien-etre. Des politiques d’utilisationdu territoire axees sur la resilience, ainsi quedes politiques de relocalisation hors de sites arisque eleve perturbent les reseaux sociaux et lesmoyens de subsistance, entraınent l’isolement etaugmentent la vulnerabilite24. De plus, les poli-tiques qui confient aux menages la responsabilitede la mise en œuvre des mesures d’adaptationne tiennent pas compte des inegalites dans lacapacite d’appliquer ces mesures.

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A Los Angeles, une campagne de preparation aux si-nistres a mis l’accent sur la connectivite sociale et le sto-ckage de fournitures d’urgence, encourageant les citoyensa connaıtre leurs voisins et a planifier ensemble1. Pendantla crise financiere grecque, une campagne mediatique ainforme le public des possibilites de contributions benevolespour des besoins de base (nourriture et vetements), desante (medicaments et services medicaux) et d’education(bourses). Le message ” All together, we can ” (Ensemble,nous y arriverons) a rejoint des groupes civiques, des ONG,des professionnels, des associations confessionnelles, desentreprises, des services publics, etc., et rallie une enormeforce benevole. La campagne a aussi accru la legitimite etla surveillance de la distribution des ressources donnees2.

En Nouvelle-Zelande, des groupes communau-taires qui, en temps normal, sont des centresde benevolat, ont fourni des vehicules pourmobiliser rapidement la communaute apres unsinistre3.

2. L’insuffisance des seules mesures localespour faire face aux vulnerabilites associeesaux ressources humaines et au developpementeconomique nuit a la subsistance, en particulierpour les menages qui cherchent a diversifier leursmoyens de subsistance pour fuir des secteursmenaces par les changements climatiques24 ou ase remettre d’une catastrophe30.

3. Considerer la preparation aux sinistrescomme un complement a la formation ensante et integrer apres coup l’expertise des inter-venants dans les organisations de sante publiquen’encouragent pas des relations de collaborationdurables entre premiers repondants et praticiensde la sante publique28. Une preparation integreeserait plus efficace.

4. Le decalage entre les etablissements desante et les strategies de gestion de catas-trophes nuit a la resilience des infrastructures desante. Avec peu de donnees sur les consequencesdes chocs et des crises sur le volume et lanature des cas, la capacite d’adaptation desetablissements de sante est mal comprise etmanque de ressources. A La Nouvelle-Orleans,deux ans apres le passage de l’ouragan Katrina,les activites etaient revenues a la normale dansun seul des sept hopitaux de la ville31.

Dimension economie et societe

Cette dimension se rapporte aux systemessociaux et financiers qui permettent aux popula-tions urbaines de vivre en paix et d’agir collective-ment15 ; elle considere les efforts de renforcementde la resilience favorisant la cohesion et la mo-bilisation des communautes ainsi que la stabilitesociale, la securite, la justice et la prosperiteeconomique.

Strategies habilitantes

1. La participation de communautes entieresa l’evaluation du risque et a l’elaborationde strategies contribue a la diffusion efficaced’informations vitales32 et rassemble diversesperspectives afin de construire une reponsecollective au risque, de concevoir des possibilitesresilientes et de se fixer un objectif commun. Desoutils comme l’approvisionnement par la foulesont de plus en plus utilises pour rassembler desinformations dispersees33,34. Dans les consulta-tions publiques, le recours a un langage clair eta des strategies de cooperation est un moyenefficace d’empecher la domination de l’elite dansces reunions35.

2. Travailler par l’entremise des ecoles ac-croıt les capacites des communautes, car les en-fants sont au cœur des reseaux de quartier36. Dessimulations, dont des evacuations, peuvent etreeffectuees dans les ecoles avec la participationdes parents1 ; elles contribuent a la preparationdes membres individuels de la communaute etfavorisent la cohesion et la confiance, qui jouentun role essentiel en cas de sinistre. Des gens quise connaissent et qui ont l’assurance de rece-voir l’aide de leurs voisins s’en sortent beaucoupmieux lors d’un evenement37,38,39.

3. Le soutien etatique des groupes commu-nautaires favorise la cohesion en temps normalet devient une precieuse ressource pendant etapres un sinistre3,1. Des groupes d’action localeservent d’intermediaires entre les organisationschargees du retablissement - qui disposent desressources - et la population locale - qui participeaux efforts6. Construire des relations entre lesservices de securite etatiques et les services desecurite communautaires peuvent aider a assurerla stabilite sociale, la securite et la justice40.

4. Le partage de l’information par l’entremised’organismes de coordination et de partenariatsmultiagences formels contribue a assurer la sta-bilite et la securite sociales41,42.

5. La repartition du risque au moyen d’ins-truments et de reglements financiers, parexemple un groupement regional d’assureurs,

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Par suite d’un changement dans la definition de l’”eau”pour y inclure le ruissellement urbain, les respon-sables des infrastructures urbaines et diverses agencesconcernees ont collabore a l’elaboration de solutions4

afin d’inciter les proprietaires a recueillir les eaux depluie en prevision des periodes de secheresse5.

facilite la gestion des risques financiers associesaux chocs, reduit les couts de l’assurance,procure des fonds en temps opportun apres unsinistre et gere les attentes25,43.

6. Le soutien des efforts de gestion desrisques des petites et moyennes entreprises(PME), compte tenu de leurs besoins particulierset d’une gamme d’options, permet aux PME dereprendre leurs activites plus rapidement apresun evenement44.

Facteurs defavorables

1. La non-reconnaissance de prioritesconflictuelles ou optionnelles- soit lorsque lespriorites sont etablies par des groupes internatio-naux35, soit lorsque les plans de resilience sontcontroles par des gestionnaires externes - cecireduit l’acceptabilite du changement au sein dela population locale45. Des priorites qui entrenten competition avec la gestion des risques sontcommunes chez les entreprises, qui ont souventune faible comprehension des risques et adoptentune attitude attentiste44.

2. Le contenu et la forme que prend lepartage de l’information peuvent entraverle developpement de communautes mobiliseeset soudees, soit en raison d’une segmentationexcessive qui exclut certains membres de lacommunaute ou d’une segmentation insuffisantequi rend l’information trop generale pour etreutile46,33.

3. L’alienation d’acteurs locaux peut etre leresultat d’un manque d’information concernantles risques47, d’autres priorites faisant paraıtrela resilience comme un luxe35 et du fait de sup-poser que le gouvernement est responsable dela prise en charge des crises et des sinistres44.Les entreprises adoptent parfois une attitude at-tentiste plutot que d’investir dans l’evaluation etl’attenuation des risques44.

4. Les elites du monde des affaires qui ontde faibles liens avec la ville n’ont pas le sensde la responsabilite civique et peuvent faire obs-tacle a une prosperite economique qui favorise laresilience urbaine48.

5. La difficulte a assurer des risques a appa-rition lente comme les changements climatiquesreduit l’assurabilite25.

Dimension infrastructure et en-vironnement

Selon le CRF, cette dimension se rapporte,du point de vue de l’organisation du territoire etde la gestion des infrastructures, a un leadershipefficace, aux capacites des parties prenantes et aune planification integree15, le tout porte par desstrategies qui ameliorent et protegent le capitalnaturel et humain, assurent la continuite des ser-vices essentiels et procurent des communicationset une mobilite fiables.

Strategies habilitantes

1. L’integration de la reduction des risquesde catastrophe (RRC) lors de la conceptionameliore la resilience des infrastructures et de l’en-vironnement. L’application de mesures de RRCdans les codes de construction, l’integration dela reflexion sur le risque dans les directives deconception et de construction, et l’inclusion dela RRC dans les plans de developpement urbainsont des strategies habilitantes49. La planifica-tion est mieux postionnee quand elle s’appuiesur l’experience passee de l’utilisation des es-paces urbains par les communautes avant l’arriveedes services d’urgence. Qu’ont-elles a portee demain pour les aider a survivre et a s’entraider50 ?Des espaces ouverts peuvent servir d’abris et delieux de distribution de l’aide apres un sinistre,tandis que de multiples passages vers des sitessecuritaires peuvent prevenir les embouteillagesdurant la fuite50.

2. La prise en compte de perspectives lo-cales dans les processus de conception faiten sorte que la conception est adaptee aux condi-tions locales et integre les points de vue et lespriorites de la communaute51.

3. La redefinition d’un probleme d’unemaniere qui pointe vers des solutions favo-rise l’action. Developper des incitatifs5;52 etune comprehension53 chez les parties prenantesaugmente l’action.

4. Profiter des fenetre d’opportunite est unbon moyen d’accelrer la mise en place de laresilience. Par exemple, les semaines suivant unouragan sont un bon moment pour parler dechangements climatiques et de resilience17;54.

5. La planification du retablissement avantl’occurrence du sinistre permet de determinerles principaux services necessaires a la reponsed’urgence et de planifier le maintien de ces ser-vices en cas de crise55.

6. La priorisation des infrastructures essen-tielles se fait plus facilement si l’on developpe

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Le gouvernement federal americain accepte depayer le cout des dommages apres un sinistre, maisne contribue pas necessairement a l’attenuationdu risque en amont6. En Grande-Bretagne, ons’attend des assureurs qu’ils offrent une couvertureaccessible, mais le gouvernement ne les consultepas sur les questions de zonage7.

une methodologie pour l’etablissement des prio-rites avant le choc56.

7. Des possibilites de financement preetabliesdans les budgets des secteurs public et priveaccelerent le retablissement des infrastructuresessentielles par suite d’un sinistre56 et procurentaux entreprises les liquidites voulues pour reduireles interruptions au minimum25.

8. La collaboration avec le secteur prive, ycompris les OSBL, peut combler les penuries demain-d’œuvre, contribuer a la realisation des pro-jets en temps opportun57 et combler les lacunesdans les services essentiels38.

9. Completer les systemes de communi-cation par une formation en interventiond’urgence pour enseigner a la population lo-cale ce qu’il faut faire lorsque les alertes sedeclenchent58,1.

10. Des systemes de communication re-dondants, par exemple, la transmission desalertes par telephones cellulaires et par sirenescommunautaires permet de rejoindre tous lesresidents1,55.

11. Des communications sensibles aux be-soins de la communaute feront en sorte queles groupes ethniques minoritaires et les membresvulnerables de la communaute recevront des in-formations utiles concernant le risque46.

12. Un haut capital social dans une commu-naute peut augmenter l’acces a l’information17.

13. L’integration du risque dans la planifi-cation des transports peut se faire par l’in-termediaire de mesures de zonage et d’utilisationdu territoire, et de normes de conception pourles routes et les ponts59.

Facteurs defavorables

1. Le decalage entre le controle et la res-ponsabilite a l’echelle urbaine peut interfereravec les gestes de resilience se rapportant au ca-pital naturel et humain, ainsi que les silos entredepartements et disciplines a cette meme echelle.

2. La fragmentation professionnelle etles doubles priorites dans la constructionnuisent aux strategies de resilience : architectes,arpenteurs et ingenieurs sont habituellement em-bauches a titre de conseillers independants60,61.Or, cela peut entraıner des conflits quant a laconception d’une infrastructure censee servira deux fins distinctes. Par exemple, une diguepeut etre cruciale a la reduction des risques,mais avoir ete construite principalement pour lesecteur de la navigation62.

3. Les decisions passees imposent descontraintes a la planification actuelle desinfrastructures55.

4. Des lacunes dans les donnees suite a unsinistre soulignent l’absence d’une documenta-tion integree et limitent l’utilite de differentsensembles de donnees dans l’organisation desoperations de retablissement56.

5. Un decalage entre les cadres politique etde resilience, ou le premier est base sur desredements a court terme et le second sur unprocessus iteratif de longue haleine, rend la miseen place de la resilience plus complexe63.

6. Des failles dans la coordination emanentd’un manque de temps pour la planificationpresinistre du retablissement, de l’absence dereseaux de communication interagences, depriorites multiples, de manque d’experience et demanque de confiance38.

7. Un manque de realisme dans les plansexistants rend leur execution difficile au jour-le-jour pour les praticiens concernes64.

8. La communication entre les organisationsqui ne parvient pas jusqu’a la population, etl’absence de participation communautaire auxexercices de reponse d’urgence nuisent a l’effi-cacite des alertes et a la capacite des residentsd’agir en reponse aux alertes58.

9. La tendance des medias a selectionner,exagerer ou rapporter des informations in-exactes est nefaste a la transmission d’informa-tions vers les citoyens8? .

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A study of the Katrina Hurricane crisishighlighted how mass media tented to di-resgard information about racial groupsand elderlies, to concentrate on sensationa-lism and to inflate their role in the crisis.8

Dimension gouvernance etliens entre les trois dimensions

Tel que mentionne dans la strategie decodage, nous avons considere la quatriemedimension du CRF (Leadership et strategie) etla gouvernance qui en decoule comme faisantpartie des trois autres dimensions. Cependant,on trouve trois themes recoupant les dimensions :les structures de gouvernance, l’apprentissagepar experience et la gestion d’information, et lechangement climatique et l’adaptation.

Strategies habilitantes

1. La prise en compte des communautes etde la capacite pour les gouvernements lo-caux sont identifies comme facteurs favorisantimportants. Ceci inclut le support d’initiativescommunautaires, la consultation de la commu-naute, une confiance dans les savoirs locaux et depermettre aux gouvernements locaux de prendredes decisions. Cela necessite une gouvernanceinclusive et transparente.

2. Inclure les actions de resilience dans laplanification est un autre point recurrent.

3. Une gouvernance qui met de l’avantle long-terme65 est un bon moyen de briserla contradiction entre la gestion de risque(court-terme) et les strategies de resilience(long-terme)66.

4. Une analyse holistique qui inclut lesprocessus de gouvernance et encourage unecomprehension des institutions et des interactionsest essentiel pour la conception de solutions67.

5. La communication et les processus d’ap-prentissage sont un autre theme d’ensemble.L’apprentissage provenant d’experiences peutetre un accelerateur efficace du developpementde la resilience urbaine63, en particulier enfaisant appel a des strategies d’apprentissage etd’experimentation organisationelles52. La com-munication intersectorielle68 et l’apprentissagepar la pratique69 encouragent aussi la mise enplace de la resilience.

6. La sensibilisation des professionnels et descitoyens est aussi importante dans toutes les di-mensions.

7. Une adaptation aux changements clima-tiques inter-dimensions et inter-sectoriellepermet de bien s’attaquer a cette problematiquecomplexe70;66.

Facteurs defavorables

1. Des contradictions ancrees dans la gou-vernance telles que le manque de ressources68;66,l’incompatibilite entre les besoins urgents maisde court-terme et les objectifs de resilience delong-terme, et les obstacles bureaucratiques66

sont des barrieres recurrents a la mise en œuvre.

2. Une responsabilite floue des divers partiesprenantes rendra la mise en œuvre plus difficilea gerer68.

3. Parmi les barrieres a l’apprentissageet au partage d’information, on trouve lespopulations heterogenes69 et le manque decomprehension de concepts complexes68;66.

Compromis

Certains articles examinent les repercussionsque les efforts et programmes de renforcementde la resilience dans un domaine peuvent avoirsur d’autres domaines. L’analyse des compromisou d’effets collateraux offre aux praticiens de laresilience urbaine une precieuse source d’idees :elle expose les consequences de certaines ac-tions et permet aux decideurs de faire face ades interets concurrents de facon realiste.

Un premier compromis general a trait al’echelle. Une litterature abondante et diversifieefait la demonstration d’approches et de pratiquespermettant de developper la resilience urbainea l’echelle locale. Cependant, on trouve peude donnees sur les compromis qui sont faits al’echelle urbaine ou a une echelle encore plusvaste lorsqu’on se concentre sur l’echelle de lacommunaute. La resilience a une echelle peutentraver la resilience a une echelle plus basse ouplus elevee71 et une augmentation des capaciteslocales ne mene pas toujours a une reductiondes risques et a des impacts positifs sur lacommunaute. Pour les praticiens, comprendreque la resilience urbaine opere a differentesechelles, c’est de ne pas oublier la foret lorsqu’on

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Nous avons releve des compromis dans les quatredimensions du CRF qui meritent un examen pluspousse de la part des praticiens de la resilience etdes decideurs. Les plus importants sont les compro-mis spatiaux, les compromis entre l’individu et lacommunaute et les compromis entre l’efficacite etdes facteurs tels que l’integration et la preparation.

Dans la litterature, on reconnaıt le role des reseauxinterurbains dans la resilience urbaine, et une analysecomparative du travail accompli par les villes pourraitaccelerer l’acquisition de connaissances - ce qui fonc-tionne, ou et pourquoi. Les praticiens ont beaucoup agagner en utilisant et en batissant des reseaux a me-sure qu’ils developpent des strategies pour la resilienceurbaine.

observe l’arbre. Egalement, n’oublions pas quele contexte urbain est en soi un compromis :il offre de meilleurs liens de communication etune infrastructure medicale developpee, maisla maladie s’y propage plus rapidement et lesmesures d’evacuation et de secours sont pluscompliquees72.

Il y a aussi des compromis evidents entre lesdimensions de la resilience. Des mesures axeessur le renforcement de la resilience economiquepeuvent avoir un effet negatif sur l’attenuationdes risques environnementaux. A La Nouvelle-Orleans, par exemple, l’elite du monde des affairesn’en avait que pour la croissance economique,coute que coute48, et l’aide federale qui a servi arendre les zones de basses terres plus securitairesa accru les possibilites de developpement dansles basses terres, sujettes aux inondations43.

1. Compromis spatiaux : Les decisions deconception d’une infrastructure dont le butest de proteger contre un danger dans un lieudonne peuvent augmenter les vulnerabilites dansun autre endroit24,73. Le developpement dezones d’ecoulement et de retenue des crues, parexemple, peut nuire directement aux moyens desubsistance reposant sur l’agriculture et la pechedans des secteurs nouvellement zones23.

2. Individu et communaute : Des compromisexistent entre la cohesion de la communauteet l’exercice de la resilience individuelle : uneforte resilience individuelle, comme la capacitepour certaines personnes de quitter un lieuavant un choc, peut entrer en conflit avec laresilience communautaire, car le depart de cespersonnes prive la communaute de competenceset de ressources74. Par ailleurs, les efforts depreservation de la memoire sociale d’experienceset d’evenements75 peuvent inciter a l’action,mais comme ceux-ci rappellent parfois de dou-loureux souvenirs, le fait d’en parler peut avoirun effet paralysant pour certains76. La securiteest parfois acquise aux depens des libertesindividuelles, des droits a la vie privee et de la

jouissance des lieux urbains77. Ces compromisse compliquent davantage si les gens sonttouches par des politiques de securite motiveespar les exigences de l’economie mondiale, desreseaux financiers et de la commodite des elitestransnationales42.

3. Efficacite : La continuite des services essen-tiels apres un sinistre peut entraıner des tensionsentre l’efficacite et la participation communau-taire78 ou la rapidite du retablissement parrapport aux imperatifs de la ”reconstruction enmieux”6. Le desir d’agir rapidement s’opposesouvent aux consultations communautaires78,qui demandent du temps. Pour la sante publiqueet les services de sante, une tension se creeentre la redondance et la souplesse requises pourla resilience et le devoir de responsabilite desetablissements de sante31. Dans l’apres-sinistre,le recours a des entreprises et a des expertsexternes pour appuyer les ressources localesdebordees apporte une capacite accrue, maisrisque de desavantager et, eventuellement, dedeloger des acteurs locaux57.

Ces compromis sont reels et complexes. Leurpoids variera en fonction du temps, du lieu etdes circonstances. L’important, c’est de com-prendre qu’il ne faut pas negliger les compro-mis. En presentant les politiques de resilience etles mesures d’adaptation comme des solutionsgagnant-gagnant, on leur donne peut-etre dumordant politique, mais cela cache souvent descouts et des avantages inegaux pour differentsgroupes23.

Lacunes dans les connais-sances

Dans la litterature sur la resilience urbaine,les resultats ont tendance a etre presentes enfonction d’indicateurs de rendement plutot quede resultats. Cela a ete un important defi dansnotre synthese des connaissances, malgre desefforts concertes pour trouver des donnees surles resultats des efforts de mise en œuvre. Dans

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la recherche sur la resilience urbaine, il n’y apas d’etudes longitudinales qui nous aideraient amieux comprendre d’une part les repercussionsdes chocs et des stress sur les villes et leurscitoyens, et d’autre part l’incidence de la mise enœuvre d’un ensemble donne de strategies.

C’est ce que demontrent nos resultats dansles dimensions de l’infrastructure et de l’envi-ronnement, et de l’economie et la societe. Lapromotion de communautes soudees et mobiliseesest l’un des catalyseurs de la resilience urbainequi repose sur les donnees les plus robustes, etd’importantes lecons peuvent etre tirees desetudes menees dans divers contextes. Commele suggere le CRF, les communautes mobilisees,les reseaux sociaux et l’integration renforcent laresilience collective15. La dimension de la santeet du bien-etre est abordee plus superficiellementdans la litterature portant expressement surla resilience. Les travaux portant sur la santepublique, l’epidemiologie, le developpementeconomique et la securite alimentaire pourraientoffrir d’autres pistes de reflexion.

Le concept de la gouvernance (la dimensionleadership et strategie du CRF) est traite su-perficiellement dans la litterature, offrant peuou pas de donnees sur l’incidence considerabledes mecanismes de gouvernance et des facteursinstitutionnels. De nombreux articles reclamentdes interventions multiechelles, multiniveaux etmultipartites, mais tres peu se penchent sur lescapacites et les mecanismes necessaires pour yparvenir.

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