L’Allemagne après les élections fédérales du 22 septembre 2013 : Entre continuité politique...

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    LAllemagne aprs les lectionsfdrales du 22 septembre 2013 :Entre continuit politique et changements

    structurels

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    Ulrich Eith

    Dcembre 2013

    NN oo tt ee dd uu CC ee r r f f aa 11 00 77

    Comit dtudes des relations franco -allemandes

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    LIfri est, en France, le principal centre indpendant de recherche, dinfor -mation et de dbat sur les grandes questions internationales. Cr en 1979par Thierry de Montbrial, lIfri est une association reconnue dutilit publique(loi de 1901).

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    Auteur

    Ulrich Eith estprofesseur luniversit de Fribourg et dirige, depuis1992, un groupe de recherche sur les lections ( ArbeitsgruppeWahlen Freiburg ). Il est docteur en science politique de luniversit deFribourg o il a galement obtenu son habilitation en 2002. Il est parailleurs directeur de lInstitut pour la formation politiqueStudienhausWiesneck , dans le Bade-Wurtemberg.

    Outre ltude des lections et des partis politiques, sesrecherches portent sur lanalyse et la comparaison du systm epolitique allemand ainsi que ltude des mouvements extrmistes.

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    Rsum

    Les lections fdrales du 22 septembre 2013 ont marqu une nettecsure dans les rapports de force entre les partis. Elles ont mis envidence des changements structurels importants pour les partis et lesystme politique allemand. Pour la premire fois depuis 50 ans, lesdeux grands partis populaires ont tous deux gagn des voix, alorsque les partis de moindre importance ont vu leur lectorat diminuer.En dfinitive, le schma classique dopposition entre deux camps

    (CDU/CSU et FDP dun ct, SPD et Verts de lautre) correspond demoins en moins lactuelle rpartition des forces en Allemagne.Par ailleurs, les grands partis populaires doivent galement

    faire face une importante transformation de leurs lectoratstraditionnels, annonciatrice de dissensions internes profondes. Ausein de la CDU/CSU comme du SPD, lopposition entre rformistes etdfenseurs de la tradition limite la marge de manuvre des deuxpartis. Dans ce contexte, les deux partenaires de coalition devraientmettre profit leur position dominante pour affirmer leur visioncommune dans certains domaines cls et engager des rformesstructurelles majeures.

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    Sommaire

    INTRODUCTION ............................................................................................... 4

    PRESENTATION DU CONTEXTE ELECTORAL ................................................. 6

    ANALYSE DES RESULTATS DU SCRUTIN ....................................................... 9

    DES PARTIS EN PLEINE REORIENTATION, ENTRE CONFLITS INTERNES ETNOUVEAUX POSITIONNEMENTS ................................................................... 19

    PERSPECTIVES DEVOLUTION DU SYSTEME DES PARTIS ENALLEMAGNE...................................................................................................................... 26

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    Introduction

    Les rsultats des lections du 22 septembre 2013 tmoignent dabordet avant tout de limmense confiance dont jouit la chancelire AngelaMerkel. La CDU/CSU pour laquelle elle a fait campagne a obtenu41,5 % des voix, soit son meilleur score depuis 1990. Le SPD, enrevanche, est rest bien en de de ce quil escomptait. Malgr unscore en lgre hausse par rapport 2009, les sociaux-dmocratesont d se contenter de 25,7 % des suffrages, enregistrant ainsi leur

    plus mauvais rsultat (aprs celui de 2009) de toute lhistoire de laRpublique fdrale dAllemagne. Ces lections fdrales marquent aussi une nette csure dans

    les rapports de force entre les partis. Pour la premire fois depuisplus de cinquante ans, la CDU/CSU et le SPD, les deux grands partispopulaires dAllemagne, ont tous deux gagn des voix, alors que tousles partis de moindre importance reprsents au Bundestag ont vuleur lectorat diminuer. Le FDP est mme pass en dessous de labarre des 5 %, perdant ainsi tous ses siges au parlement fdral.Ces rsultats refltent aussi les changements structurels survenusdans le jeu des partis : depuis un certain temps dj, on constate quele schma classique dopposition entre deux camps, noir-jaune (CDU/CSU et FDP) dun ct, rouge-vert (SPD et Verts) delautre, correspond de moins en moins la rpartition actuelle desforces politiques en Allemagne. Aucun des deux camps nayantrussi obtenir la majorit absolue en septembre dernier, il a tdifficile de former une majorit gouvernementale stable au Parlement.

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    Tableau 1Rsultats, progressions et pertes enregistrs par les diffrents partis

    lors des lections fdrales de 2013 (en % et nombre de points)

    CDU /CSU

    SPD FDP Grne Linke AfD Autres

    Deuximevoix

    41,5 25,7 4,8 8,4 8,6 4,7 6,3

    Variationpar rapport

    2009+ 7,7 + 2,7 - 9,8 - 2,3 - 3,3 + 4,7 + 0,3

    Source : Forschungsgruppe Wahlen, Bundestagswahl. Eine Analyse der Wahl vom22. September 2013 , Mannheim, 2013, p. 7.

    Nous commencerons par prsenter dans les grandes lignes lecontexte dans lequel se sont droules les dernires lectionsfdrales, avant de procder une analyse et une valuationdtaille de lissue du scrutin. Nous nous intresserons plusparticulirement la thse selon laquelle la crise de leuro et lecontenu globalement pauvre de la campagne lectorale ont permis la chancelire de mettre nouveau profit, comme elle lavait fait en2009, sa stratgie de dmobilisation asymtrique. Enfin, nouspass erons en revue les perspectives dvolution du jeu des partis en Allemagne et nous pencherons essentiellement sur lesconsquences de lopposition entre rformateurs et tenants de latradition, aussi bien au sein de la CDU/CSU que du SPD, sur lamarge de m anuvre effective des deux partis populaires.

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    Prsentation du contexte lectoral

    Les lections fdrales de 2013 se sont droules dans un climatambivalent, les lecteurs oscillant entre confiance et inquitude. Dunct, tous les sondages dopinion ef fectus par des instituts rputs les chiffres indiqus ci-aprs sont tirs denqutes ralises parlinstitut Infratest dimap pour lARD faisaient tat dun taux desatisfaction plus lev qu lordinaire vis--vis des principalesdonnes conomiques : juste avant les lections, 74 % des sonds

    estimaient que la situation conomique de lAllemagne tait bonne,78 % jugeaient leur propre situation conomique tout aussi favorable,et 73 % considraient quils navaient pas encore t touchs par lacrise de leuro. Il convient dajouter ici que le taux de chmage esttrs faible en Allemagne, et que les cours de la bourse atteignentactuellement des valeurs records. Dun autre ct, les informationsfournies par les organismes daide sociale semblent au contraireindiquer que les ingalits sociales se creusent de plus en plusdepuis des annes. La perte de son emploi, un divorce coteux, etc.,entrane souvent une baisse de revenus et une perte de statut social.La peur du dclassement social touche aussi une partie des classesmoyennes duques depuis dj bien longtemps. Daprs lessondages, 13 % des citoyens sont dsormais confronts lapauvret au moment du passage la retraite, tandis que 41 %pensent quils devront y faire face un jour. La crise de la zone euro vagalement continuer produire ses effets : au moment des lections,53 % des Allemands taient convaincus que le pire tait encore venir et 50 % sinquitaient pour leurs conomies.

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    Tableau 2Apprciation de la situation conomique et taux de satisfaction

    politique des Allemands (en %)

    La situation conomique est

    bonne 74mauvaise 24

    Ma situation conomique personnelle est

    bonne 78

    mauvaise 22

    Au sujet de la crise des dettes et de leuro :

    Je ne suis pas touch(e) personnellement par la crise 73 Le plus dur reste venir 53

    Je minquite pour mes conomies 50

    Au sujet de la pauvret des personnes ges :

    Je suis personnellement concern(e) par la pauvret des personnes ges 13

    Je pense que je serai confront(e) la pauvret lorsque je serai plus g(e) 41

    Je suis satisfait(e) de la politique mene par Merkel 71

    Seehofer 53

    Gysi 47

    Steinbrck 44

    Angela Merkel reprsente bien notre pays sur la scne internationale

    Electeurs du SPD 75Electeurs des

    Verts69

    Angela Merkel a ragi avec discernement et fermet face la crise de leuro

    Electeurs du SPD 41Electeurs desVerts 42

    Source : Infratest dimap Wahlberichterstattung,

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    Analyse des rsultats du scrutin

    Au vu de ces donnes, il nest pas tonn ant que les ttes de liste,cette anne, aient eu une plus grande influence sur lissue du scrutinque lors des lections prcdentes. Cela vaut tout particulirementpour la chancelire Merkel. Daprs les sondages effectus durantlanne 2013 par le Forschungsgruppe Wahlen Mannheim (groupe derecherche sur les lections bas Mannheim) pour le compte de laZDF, environ 60 % des lecteurs souhaitaient que A. Merkel reste

    chancelire, tandis que seulement 30 % environ lui prfraient PeerSteinbrck. Quant aux qualits personnelles prtes aux deuxprincipaux candidats, la chancelire arrivait l encore en tte dessondages, loin devant P. Steinbrck, les lecteurs la jugeant plussympathique, plus crdible, mieux mme de simposer et dote deconnaissan ces techniques plus solides. Une majorit dentre eux luifaisait galement davantage confiance pour lutter efficacement contrela crise de leuro, crer des emplois et rsoudre les problmes venir. Il ny a gure que sur les questions de justice sociale que lecandidat du SPD a russi marquer des points face la chancelire. Alors que seulement 19 % des personnes interroges avant le voteestimaient que le candidat social-dmocrate ferait un meilleurchancelier, une large majorit (80 %) considrait que A. Merkel sensortait plutt bien la tte du gouvernement. Une opinion partage jusque dans les rangs des adhrents des partis dopposition : 67 %davis favorables la chancelire chez les adhrents du SPD, 77 %chez ceux des Verts, et tout de mme 56 % chez ceux de Die Linke.

    La CDU/CSU a su tirer profit de la bonne image de A. Merkelet a largement ax sa stratgie de communication sur la grandeestime dont jouissait la chancelire. Ainsi, alors que les quatrethmes Stabilit de leuro et croissance , Solidit des financespubliques , Protection des familles et Emploi et scurit dedemain ont largement occup la premire phase de la campagne

    lectorale, les phases suivantes ont surtout mis en avant lachancelire elle-mme dabord dans lexercice de ses fonctions surle terrain, puis travers un message sobre, Chancelire pourlAllemagne .

    Au SPD, en revanche, les relations entre le parti et soncandidat sont loin davoir t aussi harmonieuses. Ds le dbut, lacampagne de P. Steinbrck en tant que candidat du parti social-dmocrate sest rvle laborieuse. Sa dsignation le 28 septembre2012, plutt surprenante ce stade prcoce de la campagne, na faitlobjet daucune relle stratgie de communication. Les avantages

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    potentiels dune telle configuration un parti se rapprochant nouveau de ses lecteurs traditionnels de gauche et un candidat jouissant dune certaine considration jusque dans les cerclesdlecteurs bourgeois auraient pourtant pu tre mis en avantavec succs. Au lieu de cela, P. Steinbrck a d faire face uneavalanche dexigences de la part de laile gauche de son parti, setrouvant contraint de rclamer publiquement une plus grandesolidarit de son propre camp et de faire nombre de concessionsdans la rdaction de son programme. Lorsque, par la suite, lesmdias ont commenc parler de faiblesses relles ou supposes dans la communication de P. Steinbrck, ni les directeurs decampagne sociaux-dmocrates, ni le candidat lui-mme ne sontparvenus contrer ce subtil travail de sape par des argumentsconvaincants. Limage de P. Steinbrck, mais aussi sa crdibilit et lafoi en ses comptences politiques, quil avait acquises commeministre des Finances de la chancelire lpoque de la grande

    coalition de 2005-2009, en ont pti. Dans ces conditions, il lui a tbien difficile de susciter un lan doptimisme autour du thme duchangement et de convaincre ses partisans dune possible victoire.Jusqu la fin, certains cercles de laile gauche du SPD ont maintenuleurs distances vis--vis de leur candidat. Quant aux inlassablesefforts fournis avant les lections par la direction du parti etP. Steinbrck en faveur de la constitution dune majorit rouge-verte,et ce en dpit des sondages qui montraient pourtant sans ambigutquune telle option ntait plus envisageable depuis longtemps, ilsfurent considrs comme un signe de profond dsarroi, et lon doutamme de leur sincrit. Une ligne de fracture tait apparue au seindu SPD entre les par tisans dune modernisation conomique et lestenants de la tradition. Ni le candidat, ni les directeurs de campagnesociaux-dmocrates nont russi dsamorcer les dissensionsinternes et donner la campagne une direction convaincante, mme demporter la victoire.

    Il est significatif que les sujets politiques controverss aient jou un rle mineur lors de ces lections ce qui, en dernireanalyse, a surtout port prjudice aux sociaux-dmocrates. Certes,les questions de politique sociale arrivaient en tte desproccupations des citoyens, mais lemploi et le chmage classs la premire place des questions politiques majeures neprsentaient une vritable importance que pour 25 % des lecteurs.

    Suivait en deuxime position la thmatique salaires/prix/cots, jugeprioritaire par 18% des lecteurs, puis la crise de leuro, cite par16 % des sonds. Alors que la question du chmage avait occupune place prpondrante lors des lections fdrales de 2005 et2009 (en 2005, 85 % des personnes interroges en faisaient unepriorit absolue ; en 2009, elles taient encore 56 % partager cetteopinion), elle na jou aucun rle dcisif durant lanne lectorale2013.

    En amont dune lection, la foi des lecteurs dans la capacitdes diffrents partis grer les problmes venir pse davantage

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    que les dbats publics sur les questions politiques de premire plan.Sur ce point, les lections de 2013 ont obi au mme schma que lesprcdentes. Daprs le Forschungsgruppe Wahlen , les chrtiens-dmocrates bnficiaient dun capital de confiance bien plus levque le SPD dans les domaines suivants : promotion delconomie (47 % dopinions favorables la CDU/CSU contre 17 %pour le SPD), cration demplois (40 % pour la CDU/CSU, 22 %pour le SPD), matrise de la crise de leuro (38 % contre 20 %), rsolution des problmes venir (39 % contre 20 %). LaCDU/CSU avait une lgre avance sur les questions de politiquefiscale (32 % contre 27 %), de protection des retraites (29 % contre25 %) et de politique familiale (30 % contre 29%). Il ny a que sur lethme de la justice sociale que le SPD lemportait sur la CDU/CSU(35 % pour le premier contre 26 % pour la seconde). En revanche,sur les questions environnementales et nergtiques, ce sont lesVerts qui avaient la confiance du plus grand nombre dlecteurs, avec

    35 % davis favorables, loin devant les chrtiens-dmocrates (22 %)et le SPD (10 %).

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    Tableau 3Taux de confiance des Allemands dans les comptences des partis

    (en % par domaine)

    Politique conomique

    CDU/CSU 47SPD 17

    March du travail et politique de l' emploiCDU/CSU 40

    SPD 22

    Matrise de la crise de leuro

    CDU/CSU 38

    SPD 20

    Rsolution des problmes venir

    CDU/CSU 39

    SPD 20

    Verts 3

    Politique fiscaleCDU/CSU 32

    SPD 27

    Garantie des retraitesCDU/CSU 29

    SPD 25

    Politique de la familleCDU/CSU 30

    SPD 29

    Verts 9

    Justice sociale

    CDU/CSU 26SPD 35

    Politique nergtiqueCDU/CSU 22SPD 10Verts 35

    Source : Forschungsgruppe Wahlen, Bundestagswahl. Eine Analyse der Wahl vom22. September 2013 , Mannheim, 2013, p. 32-34.

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    Les questions de fond ayant jou un rle globalement minimependant la campagne lectorale, il nest gure surprenant que lesattaques politiques du SPD au cours de lanne 2013 naient danslensemble gure donn de rsultats. Le parti na pas su mettre enavant de manire efficace les thmes qui lui sont dordinairefavorables, comme les ingalits sociales et le sort des personnesdfavorises. Il est en outre plutt inquitant que mme dans ledomaine de la justice sociale, qui est au cur de son identitpolitique, peine un peu plus dun tiers des sonds laient jug pluscomptent que les autres. Enfin, la stratgie du SPD, qui a consist sadresser en tant que parti se s lecteurs traditionnels et laisser son candidat P. Steinbrck le soin de convaincre des groupesdlecteurs de la classe moyenne, na pas eu les effets escompts.Les directeurs de campagne sociaux-dmocrates taient trop diviss,

    le candidat et le parti trop loin derrire les chrtiens-dmocrates dansles sondages dopinion relatifs aux comptences supposes descandidats. La CDU/CSU a bien mieux russi. Sappuyant sur labonne sant gnrale de lconomie et la grande popularit de lachancelire, lUnion (CDU/CSU) est parvenue, comme en 2009, viter toute polarisation et tout affrontement idologique au cours dela campagne. Ce succs est le rsultat dune tactique bien rde :lUnion ne voulait pas donner au SPD loccasion dapaiser sestensions internes, voire de remobiliser lensemble de ses troupescontre elle dans une logique dopposition. Le fait que cettedmobilisation asymtrique ne joue pas en faveur dune forteparticipation lectorale tait mme plutt un avantage aux yeux des

    stratge s de lUnion. Alors que les partisans de A. Merkel avaientarrt leur choix tt dans la campagne, le SPD na pas russi mobiliser suffisamment dlecteurs. Une part importante de sespartisans, dus par les dirigeants du parti, sont rests perplexes,envisageant mme labstention. Au final, malgr les nombreux effortsdploys par le SPD pour ractiver les rivalits politiquestraditionnelles entre les deux camps, comme lors des prcdentescampagnes lectorales, la participation a plafonn 71,5 %.

    Si lon regarde dun peu plus prs les catgories socialesreprsentes au sein de llectorat des diffrents partis (tableau 4),on est avant tout frapp par les grandes similitudes constates entre

    llectorat de lUnion et celui des sociaux-dmocrates, en particulieren ce qui concerne lge et le niveau dtudes. Sur ce dernier point,les lecteurs du FDP et des Verts prsentent en revanche des profilsnettement diffrents : ils sont majoritairement issus des classesmoyennes suprieures, et ont un niveau dtudes plus lev que lamoyenne. Chez les Verts, les plus de 60 ans restent les pluslargement sous- reprsents. Cest au niveau de la rpartition dessexes et des catgories socioprofessionnelles que se dessinent lespremires diffrences entre llectorat de la CDU/CSU et celui duSPD. Le premier compte un peu plus de femmes et de travailleursindpendants, tandis que le second est compos dun pourcentage

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    plus lev dhommes et douvriers. Toujours au niveau descatgories socioprofessionnelles, les lecteurs des Verts et du FDPaffichent l encore un profil rsolument diffrent de celui deslecteurs des deux grands partis populaires. Chez les Verts, lesemploys et les fonctionnaires sont nettement surreprsents ; chezles partisans du FDP, ce sont les travailleurs indpendants qui sontmajoritaires. Les diffrences les plus notables entre les lectoratsrespectifs de lUnion et du SPD se situent sans grande surprise au niveau de lappartenance confessionnelle et du nombre detravailleurs syndiqus prsents dans leurs rangs. Llectorat de laCDU/CSU compte une majorit de catholiques, tandis que lespersonnes sans religion et les travailleurs syndiqus y sont sous-reprsents ; chez les partisans du SPD, les adhrents un syndicatet les protestants sont surreprsents, et les catholiques sontminoritaires. Les deux partis disposent donc chacun dun largelectorat, qui traverse toutes les classes sociales et dont la

    composition ne sloigne que modrment de celle de la populationglobale, sauf dans le cas des groupes dlecteurs traditionnellementaffilis lun ou lautre parti.

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    Tableau 4Profil social des lecteurs des diffrents partis en 2013 (en %)

    Total CDU/CSU SPD FDP Verts Linke AfD

    Sexe :Masculin 50 47 53 58 43 51 62

    Fminin 50 53 48 42 57 49 38

    ge :18-29 ans 15 13 14 17 19 14 34

    30-44 ans 24 24 21 24 28 24 32

    45-59 ans 31 29 33 30 38 34 24

    60 ans et plus 30 35 33 30 16 28 10

    Catgorie socio-professionnelle :

    Ouvrier 25 23 28 15 13 33 27

    Employ 43 43 45 41 50 40 43

    Fonctionnaire 7 8 7 8 10 4 7

    Travailleur indpendant 10 11 6 20 11 8 12

    Agriculteur 2 3 0 2 1 1 0

    Confession :

    Catholique 32 41 26 33 27 15 30

    Protestante 33 32 39 35 35 22 29

    Sans 26 19 25 22 29 52 35

    Niveau dtudes :Diplme de fin dtudes

    secondaires(Hauptschulabschluss )

    22 24 26 16 10 18 15

    Brevet (Mittlere Reife) 33 34 32 26 22 37 38Baccalaurat

    (Hochschulreife ) 20 19 19 22 28 18 22

    Diplme de fin dtudesuniversitaires

    (Hochschulabschluss )18 16 16 27 34 19 20

    Source : Forschungsgruppe Wahlen, Bundestagswahl. Eine Analyse der Wahl vom22. September 2013 , Mannheim, 2013, p. 97, 99, 101, 103.

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    Par ailleurs, les rsultats des deux grands partis aux dernireslections fdrales rvlent des carts notables selon les rgions.Les fiefs du SPD sont concentrs dans le nord et louest delAllemagne, mme si, dsormais, les plus hauts scores dpassantles 40 % ne sont plus enregistrs que dans quelques circonscriptionsisoles, essentiellement en Rhnanie du Nord- Westphalie. lchelledes Lnder, les sociaux-dmocrates ont obtenu plus de 30 % dessuffrages dans les villes-tats de Hambourg, Brme et Berlin, ainsique dans le Schleswig-Holstein, en Basse-Saxe, en Rhnanie duNord-Westphalie et dans la Sarre. lest du pays, le SPD stagne endessous des 20 %, sauf dans le Brandebourg et Berlin, se classant la troisime place seulement, derrire Die Linke. Les chrtiens-dmocrates, eux, ont surtout tir leur pingle du jeu lest et au sudde lAllemagne, en raflant plus de 40 % des voix en Bavire, dans leBade-Wurtemberg et en Rhnanie-Palatinat, ainsi que dans leMecklembourg-Pomranie occidentale, en Saxe, Saxe-Anhalt et

    Basse-Saxe.Les grands perdants de ces lections sont incontestablement

    les petits partis. Le FDP et les Verts, en particulier, ont essuy desdfaites cuisantes. Aprs avoir t progressivement vinc dungrand nombre de parlements rgionaux, le FDP a dsormaisgalement disparu du Bundestag. Les libr aux nont dpass la barredes 5 % que dans six Lnder de lOuest. Dans lest de lAllemagne y compris dans la partie est de Berlin , ils nont obtenu que 2,7 %des voix, tombant presque au niveau du Parti pirate et du NPD.Daprs linstitut Infratestdimap, 83 % des lecteurs considrent quele parti libral a fait beaucoup de promesses ces dernires annes,sans en tenir une seule. Pour 70 % dentre eux, le FDP sest avanttout proccup des intrts de certaines catgories de la population,ngligeant les autres. Il na pas russi prendre une nouvelleorientation, comme il le prvoyait; il na pas su se dfaire de sonimage de parti proche des milieux conomiques, soucieux dedfendre certains intrts particuliers. De toute vidence, le retour duFDP au sein des parlements rgionaux et du Bundestag sera semdembches.

    Avec seulement 8,4 % des suffrages remports lchellenationale, les Verts ont presque t relgus au rang dun petit partide louest de lAllemagne. Ils nont obtenu des scores deux chiffresque dans le Bade-Wurtemberg, ainsi que dans les villes-tats deHambourg, Berlin et Brme, et ne sont parvenus dpasser la barredes 5 % dans aucun Land de lEst. Rapport aux prvisions recordsannonces par les sondages leur ayant don n jusqu plus de 20 %au niveau national, ces rsultats constituent pour les Verts un durretour la ralit, pour ne pas dire une dception. Il faut dire quilsont gch, ds la phase de campagne, leur chance historique depouvoir constituer une coalition chrtiens-dmocrates/cologistes auniveau fdral. Au lieu de faire valoir leurs comptences en matirede protection de lenvironnement et de conciliation entre cologie etconomie, et de mettre profit llan favorable suscit par llection

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    de lun des leurs au poste de ministre -prsident du Bade-Wurtembergen la personne de Winfried Kretschmann, ils ont choisi de seprsenter comme le nouveau parti de la justice sociale . Leursprconisations pour le moins tranges en matire daugmentationsdimpts, leur projet dinstauration dune journe vgtarienne etla polmique suscite par le rappel danciennes prises de position delun de leurs porte-parole sur la pdophilie ont achev de dconcerterles lecteurs potentiels. Pour 59 % des sonds, les Verts se sontloigns des intrts de leur lectorat au cours de la campagne, mais50 % se disaient nanmoins favorables leur participation augouvernement fdral.

    Quant Die Linke, elle a essuy dimportants revers, obtenantseulement 8,6 % des voix lchelle du pays. Elle est cependantreprsente au Bundestag, o elle constituera la troisime force.Pour elle aussi, les carts de score dune rgion lautre demeurentconsidrables. lOuest, o elle est plutt considre comme unparti protestataire, elle na obtenu que 5,6 % des suffrages, tandisqu lEst, o elle jouit dun ancrage stable en tant que parti populairede gauche, elle est arrive avec 22,7 % des voix en deuximeposition derrire lUnion. Les sondages aussi refltent ce caractrehybride de la gauche allemande. Pour 83 % des lecteurs, Die Linkena certes pas la solution aux problmes du pays, mais elle a lemrite de regarder ces derniers en face. Si ses ambitions politiquessont juges irralistes et impossibles financer par 72 % deslecteurs, 57 % dentre eux admettent en revanche que de tous lespartis, elle est celui qui sengage le plus en faveur des dmunis.

    Enfin, il convient de noter le succs du nouveau partiprotestataire Alternative pour lAllemagne ( Alternative frDeutschland , AfD). Avec 4,7 % des suffrages, il a rat de peu sonentre au Bundestag. Plus de la moiti des lecteurs (56 %) ne leconsidrent pas comme un parti srieux, 37 % estiment quil peutsduire les traditionnels abstentionnistes, et 21 % saluent sonopposition assume leuro. Dans louest de lAllemagne, lAfD sestprsente comme un parti national-libral, rclamant la suppressionde la monnaie unique europenne. Dans lest du pays, elle a obtenu5,8 % des suffrages, grce une rhtorique directement inspire dudiscours populiste de droite. Les chiffres publis par Infratest dimapsur les changements de bords politiques observs chez les lecteursmontrent que lAfD a avant tout pris des voix au FDP et, en secondlieu, Die Linke et la CDU/CSU ; enfin, elle a en partie bnficides suffrages de celles et ceux qui, jusque-l, ne votaient pas, ouencore du report de voix des dus du SPD. Pour lheure, cenouveau parti protestataire na pas encore de base lectorale stableet on ne sait pas encore sil saffichera lavenir comme un partinational-libral ou comme un mouvement populiste de droite.Toutefois, son succs a de quoi inquiter les responsables politiqueseuropens de tous les partis, dautant plus que les lections europennes approchent. Il serait souhaitable, dans ce contexte,dorganiser des dbats de haute tenue sur les opportunits mais

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    aussi les problmes lis lintgration europenne et la monnaieunique, sous peine de voir les populistes hostiles lEurope gagnerdu terrain, y compris en Allemagne.

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    Des partis en pleine rorientation,entre conflits internes et nouveaux

    positionnements

    Le systme des partis allemand tait autrefois caractris par un hautdegr de stabilit. La grande force dintgration et la continuitinstitutionnelle des partis y ont largement contribu. LUnion, le SPDet le FDP ont tous les trois marqu les trente premires annesdexistence de la Rpublique fdrale dAllemagne. Avec la crationdes Verts, de nouveaux milieux et groupes sociaux, apparus dans lesannes 1970, essentiellement dans les grandes villes et les villesuniversitaires, et davantage orients vers le post-matrialisme, ontfait leur entre sur la scne politique. Aprs la runification allemandeen 1990, lancien PDS, devenu Die Linke, a permis aux opposants lunification et ce quil restait des milieux socialistes de lex-RDA devoir leurs intrts reprsents sur le plan politique au sein de laRpublique fdrale dAllemagne. Aucun autre parti, quil soit ancienou quil ait vu le jour au cours de la priode considre, na russi, jusqu prsent, se faire une place lchelle fdrale.

    La CDU/CSU et le SPD se sont rvls dexcellentspromoteurs dintgration et dhabiles facilitateurs de consensus,comme en tmoigne leur recherche constante dun compromispolitique entre des milieux et des groupes sociaux diffrents, tantparmi leurs lecteurs que leurs adhrents respectifs. En pratique,cette culture du compromis repose sur un systme quilibr qui allieproportionnalit et reprsentation au sein mme de la direction dechaque parti, et qui doit garantir aux diffrents groupements ettendances internes la possibilit dinfluer sur la dfinition de lapolitique globale du parti. Paralllement, les problmatiques socialeset politiques voluant constamment au fil du temps, les partis doiventproposer de nouvelles solutions, sans toutefois tourner le dos leursracines historiques et leur lectorat traditionnel. Pour continuer avoir du succs sur le long terme, un parti (populaire) doit doncimprativement procder une refonte priodique de sesprogrammes et de son idologie en veillant ce que celle-ci rponde la fois aux problmes du moment et aux principales attentespolitiques de sa base lectorale traditionnelle.

    cet gard, les difficults que lUnion et le SPD rencontrentrespectivement lheure actuelle, et les dfis quils doivent relever,sont tout fait comparables. Lun comme lautre ont d faire face, aucours des dernires dcennies, une profonde transformation de leur

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    lectorat traditionnel, et ils se dbattent aujourdhui avec lesconsquences de ces changements sur leur identit, leur rlepolitique et le contenu de leurs programmes. Lun et lautre sont enoutre confronts un rejet catgorique et massif, au sein de leurspropres rangs, de la modernisation juge ncessaire par lesdirigeants. Alors que les transformations long terme des lectoratstraditionnels sexpliquent avant tout par les changements survenusdans la socit et peuvent donc tre considres comme un dfistructurel, le second dfi auquel se heurtent les deux partispopulaires et qui sont lis, cette fois, aux acteurs politiques eux-mmes tient lengagement actif de leurs lites politiques.

    Dun point de vue structurel, les lecteurs traditionnels desdeux partis catholiques pratiquants pour lUnion, ouvriers syndiquspour les sociaux-dmocrates ne reprsentent plus quune petitefraction de leur lectorat potentiel (voir tableaux 5 et 6). Daprs lessondages raliss par le Forschungsgruppe Wahlen , dans louest delAllemagne, sur 100 lecteurs ayant vot pour lUnion aux lectionsfdrales de 2013, seuls 11 vont lglise une fois par semaine, et28 sy rendent encore de temps autre . Autrement dit, plus de lamoiti des lecteurs de lUnion vivant lOuest nont dj plus de lienconcret avec lglise, alors que dans les annes 1970, prs de 40 %dentre eux taient des catholiques pratiquants qui allaient lgliseune fois par sema ine. Si lon prend aussi en considration lespartisans de lUnion dans lest de lAllemagne, la part des lecteursde la CDU sans lien avec lglise augmente encore. Seuls 30 % des Allemands de lEst sont affilis une glise chrtienne, dont 7 %environ lglise catholique. Nanmoins, lUnion rcolte encore 67 %des voix des catholiques pratiquants de lOuest qui vont lglise unefois par semaine et qui constituent sa base lectorale traditionnelle.

    Le SPD est dans une situation comparable. En 2013, seuls23 % de ses lecteurs sont affilis un syndicat, dont 9 % sont desouvriers et 8 % des employs, alors que dans les annes 1970, lesouvriers syndiqus reprsentaient eux seuls environ un quart dellectorat total du parti. Nanmoins, cest encore parmi eux que lessociaux-dmocrates ralisent leurs meilleurs scores (39 % en 2013).

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    Tableau 5Rpartition, lors des lections fdrales de 2013, des lecteurs de la

    CDU/CSU et du SPD vivant lOuest en fonction de leur appartenanceconfessionnelle et de la frquence de leur pratique religieuse (en %)

    Confession Frquence de lapratique religieuse Total CDU/CSU SPD

    Catholique Hebdomadaire 5 9 2

    Prostestante Hebdomadaire 2 2 1

    Catholique De temps autre 12 17 10

    Protestante De temps autre 11 11 12

    Catholique Rarement, jamais 20 21 18

    Protestante Rarement, jamais 23 20 27

    Source : Forschungsgruppe Wahlen, Bundestagswahl. Eine Analyse der Wahl vom22. September 2013 , Mannheim, 2013, p. 109.

    Tableau 6Rpartition des lecteurs de la CDU/CSU et du SPD lors des lections

    fdrales de 2013 en fonction de leur catgorie socioprofessionnelle etde leur affiliation ou non un syndicat (en %)

    Total CDU/CSU SPD

    lecteurs syndiqus 14 11 20

    Ouvriers syndiqus 6 4 9

    Ouvriers non syndiqus 18 17 19

    Employs syndiqus 6 4 8

    Employs non syndiqus 37 38 36

    Source : Forschungsgruppe Wahlen , Bundestagswahl. Eine Analyse der Wahl vom22. September 2013 , Mannheim, 2013, p. 99.

    Outre ces volutions structurelles, lUnion comme le SPD sontconfronts depuis plusieurs annes des changements dans lacomposition de leur lectorat, quils ont de plus en plus de mal mobiliser. Ces changements tiennent essentiellement lvolution dela perception que les lecteurs ont de leurs partis respectifs et laction de leurs principaux responsables politiques. cet gard, lascission survenue au sein du SPD cause des rformes socialesmises en uvre sous le chancelier Gerhard Schrder est une tapecharnire. La rduction des assurances et des prestations sociales

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    fournies par ltat-providence, dans le cadre de lAgenda 2010 et dela lgislation Hartz, a modifi en profondeur limage que la social-dmocratie avait delle-mme et de son identit politique. ce titre, ilest dautant plus tonnant que la direction du parti de lpoque naitpas fait davantage defforts pour convaincre ses adhrents de lancessit de ces rformes et leur assurer que le SPD tait toujours,mme si le contexte avait chang, lavocat des petites gens et ledfenseur de lgalit sociale. Cette politique du maintenant, asuffit , ce changement de cap impos par le haut sous le chancelierSchrder est lorigine de lloignement dune partie des adhrentssociaux-dmocrates, en particulier dans les cercles syndicaux et lesclasses moyennes infrieures, qui a cot normment de voix auSPD et profit temporairement Die Linke, y compris dans louest delAllemagne. Les raisons qui ont prsid cette rorientation de lapolitique conomique et sociale du SPD, bien que lgitimes, nepouvaient satisfaire les adhrents de longue date, dont la loyaut au

    parti repose pour une trs large part sur le principe fondamental desolidarit au sein de ltat-providence.Cette ligne de fracture est toujours prsente au sein du SPD.

    Aujourdhui encore, les sociaux-dmocrates peinent regagner laconfiance de leurs adhrents traditionnels dus par leur politique, etont du mal les convaincre daller voter. Tout candidat du SPD enfait lexprience, et ce dautant plus que les personnalits marquantesdu parti dont il porte les couleurs ont toutes soutenu la rforme deltat social dcide sous G. Schrder. Les rsultats lectoraux entmoignent : lors des lections fdrales de 2013, quelle que soit lacatgorie socioprofessionnelle considre, les sociaux-dmocratessont arrivs derrire lUnion, exactement comme en 2009, y comprischez les ouvriers. Il ny a quauprs des chmeurs et des adhrentssyndiqus que le SPD a russi obtenir de meilleurs scores que sonadversaire historique. Il convient en outre de rappeler que cesdissensions internes ont eu jusquici une influence dcisive sur lesstratgies de coalition du SPD. Ainsi, loccasion des dernireslections, alors que les rformateurs , soit la majorit desdirigeants du parti, taient clairement opposs, y compris aprslannonce des rsultats, la constitution dune coalition avec DieLinke, les tenants de la tradition, fonde sur la dfense de ltat-providence, avaient depuis longtemps mis de ct leurs rticencesvis--vis de Die Linke. Lors du congrs du SPD Leipzig en

    novembre 2013, il a dailleurs t dcid qu lavenir la formationdune coalition avec Die Linke, y compris au niveau fdral, ne seraitplus exclue. Nanmoins, cette dcision ne suffira pas mettre unterme aux dissensions internes, qui ne manqueront pas de semanifester encore un certain temps, aussi bien dans les cas deformation dune grande coalition que dune coalition intgrant DieLinke. Les divergences de vue fondamentales des deux camps quant la signification, la fonction et les modalits pratiques de lasolidarit au sein de ltat-providence sont encore loin dtre rsolueset ont pes sur les ngociations entre la CDU/CSU et le SPD pourformer la nouvelle coalition gouvernementale.

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    Au sein de lUnion, les divisions internes ne sont, pourlinstant, pas aussi profondes. De nombreux problmes existent, maisils sont temporairement occults par le soutien exceptionnel dont jouitla chancelire qui dpasse le seul cercle des adhrents chrtiens-dmocrates , par limportance, dans le dbat public, desthmatiques europennes et de la monnaie unique, ainsi que par laquasi-certitude que lUnion continuerait gouverner depuis lachancellerie aprs les lections fdrales de 2013. Pourtant, lespoints de rupture au sein du parti sont aisment reprables. Principallment de discorde : le processus de modernisation de la politiquesociale initi par la chancelire A. Merkel, galement prsidente duparti chrtien-dmocrate, qui se heurte une forte rsistance de lapart des cercles conservateurs du parti et aussi de certains milieuxcatholiques. La manifestation la plus dangereuse de cette oppositionest le rejet vhment de la stabilisation de leuro observ au sein desmilieux proches du monde conomique, la sensibilit politique

    nationale-librale. De ce point de vue, lAfD, rcemment fonde, a devritables chances daffaiblir durablement la position de lUnion. Ces tensions internes ont commenc se manifester sous la

    grande coalition de 2005-2009, au sujet de la politique de la famille etdu dveloppement marche force des structures publiquesdaccueil des jeunes enfants soutenus par Ursula von der Leyen. Auxyeux des opposants conservateurs cette rforme, il sagi ssait djpresque dune rvolution culturelle, ou du moins dune profonderemise en cause de limage de la famille et de la rpartition des rlesentre les sexes dans la socit autant de normes fondamentalesqui constituent le noyau identitaire de llectorat traditionnel deschrtiens-dmocrates. Ce courant dopposition conservateur estencore prsent aujourdhui, surtout dans les petites cellules du parti,essentiellement en milieu rural. Cest la CSU qui a adoptpubliquement la position la plus radicale contre cette nouvelleorientation de la politique familiale, russissant mme imposer, enrponse linstauration, compter du 1er aot 2013, du droit lobtention dune place en crche garantie par ltat, la cration duneallocation pour les familles qui ne souhaitent pas recourir cesstructures daccueil publiques.

    Depuis lors, sous la houlette de A. Merkel, la liste deschantiers de modernisation sociale na cess de sallonger :dveloppement des structures daccueil des jeunes enfants, me suresvisant aider les femmes concilier vie de famille et vieprofessionnelle, abolition du service militaire, galit des droits pourles couples de mme sexe vivant en partenariat, abandon delnergie nuclaire et tournant nergtique, introduction dune taxesur les transactions financires. Ces questions, autrefois taboues ausein de lUnion, sont dsormais des projets part entire ports parla chancelire et prsidente du parti. Lincomprhension et lemcontentement que suscite chez nombre da dhrents traditionnelsde lUnion cette nouvelle approche des questions de socit sontdautant plus comprhensibles que les objectifs affichs aujourdhui

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    par A. Merkel figuraient tous au catalogue des revendications desVerts au moment de la cration du parti dans les annes 1980. lpoque, de telles exigences navaient aucune chance demporterladhsion dune majorit de citoyens, et lUnion en avait fait saprincipale cible vilipendant galement les positions pacifistes desVerts.

    La vague de protestation suscite par le programme demodernisation de A. Merkel sest avant tout cristallise autour de lapolitique rsolument favorable lUnion europenne (UE) quelle amene et des mesures quelle a prises pour stabiliser la monnaieunique. Depuis longtemps dj, nombre de membres de lUnionacquis au libralisme conomique dplorent un phnomne de social-dmocratisation dans leurs propres rangs. Si, lors de soncongrs Leipzig en 2003, la CDU affichait encore des positionslibrales dans le domaine conomique, elle a totalement rorientson programme la suite de sa dfaite lectorale en 2005. Lespartisans du libralisme conomique observent avec circonspectionle changement de paradigme qui est en train de soprer dans lapolitique conomique et budgtaire de lUnion, commencer par laremise au got du jour du rle de rgulateur de ltat. Lors deslections fdrales de 2009, ce sont prcisment les reports de voixde ces cercles dlecteurs, traditionnellement proches de lUnion, quiavaient permis au FDP de raliser dexcellents rsultats. Depuis, laCDU/CSU doit faire face un nouvel adversaire, lAfD, qui est dotedun fort potentiel de dveloppement aussi bien en tant que parti de ladroite populiste protestataire, hostile lUE, que comme force derassemblement des conservateurs, et notamment des dus de laCDU/CSU.

    En apparence, tout semble aller pour le mieux au sein du partichrtien-dmocrate, mais, en ralit, le processus de modernisationdans lequel il sest engag se heu rte comme chez les sociaux-dmocrates lopposition massive de certaines franges de sonlectorat traditionnel conservateur. De toute vidence, il ne suffit pas,face ces groupes dlecteurs, daffirmer que la modernisationdfendue par A. Merkel est indispensable pour prserver le lien avecles classes moyennes modernes et viter que la CDU/CSU ne setransforme en un club ferm de conservateurs arc-bout sur sestraditions, sans aucune vritable possibilit daccder au pouvoir etde gouverner. Dans le mme temps, les chrtiens-dmocrates nepeuvent tourner le dos aux tenants de la tradition, et ce dautantmoins que leurs lecteurs dus ont dsormais la possibilitdexprimer leur mcontentement par les urnes en apportant leurs voix lAfD, rcemment cre. Lexemple du SPD montre quil fautdavantage quune posture dautorit de la part des chefs de parti pourparvenir apaiser les dissensions internes.

    Die Linke et les Verts doivent quant eux assumer, face une grande coalition presque toute-puissante, le rle difficile delopposition au Bundestag. Pour ce faire, la garantie, habilementdonne par les groupes parlementaires de la majorit, daccorder aux

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    Perspectives dvolution dusystme des partis en Allemagne

    Aprs une campagne lectorale juge ennuyeuse et sans surprisepar nombre de commentateurs, les rsultats des lections fdralesde 2013 laissent penser que tout ne va pas continuer commeavant . Le modle politique traditionnel fond sur le double principede la majorit et de laffrontement entre deux camps CDU/CSU-

    FDP dun ct, SPD-Verts de lautre va devoir voluer. Cette vieilleopposition, qui date des annes 1980 et 1990, peut encore mobiliserune partie des lecteurs des deux bords en jouant sur limagetraditionnelle de lennemi la rpublique conservatrice dun ct,la lutte des classes gauchiste de lautre , mais il y a bienlongtemps que cette stratgie ne garantit plus lobtention dunemajorit au Parlement. LUnion en a fait la douloureuse exprienceau cours de plusieurs lections rgionales rcentes, notamment dansle Bade-Wurtemberg, o elle a subi un revers cuisant. Alors quelletait le parti le plus puissant, bnficiant mme parfois dune margeconfortable, la CDU sest retrouve sur les bancs de lopposition,faute dtre parvenue former des alliances. Et au lendemain des

    lections fdrales de 2013, lUnion navait gure dalternativeraliste proposer en lieu et place dune grande coalition, la plupartdes partis ayant exclu, au cours de la campagne, toutes lescombinaisons encore indites.

    Partis et lecteurs vont devoir se crer de nouveaux repres. Aujourdhui, le systme de concurrence entre les partis sloigne deplus en plus du modle bipolaire. Au cours de lanne 2013, lUnion,le SPD et les Verts ont pourtant bti leur stratgie de campagne surce vieux schma, affichant ainsi un retard sur leur poque, si bienquils ont d se dmener aprs le vote pour faire accepter leursadhrents les pourparlers et ngociations qui avaient lieu entre les

    deux camps, et qui taient ncessaires pour former une coalition,lUnion ayant perdu son partenaire historique, le FDP. Les sociaux-dmocrates, pour leur part, nont pas su tirer profit de lexistencedune majorit gauche de la CDU/CSU, et ont d renoncer remporter la chancellerie. lavenir, les coalitions prsenteront descombinaisons plus varies, car les diffrents partis allemandsnaffichent plus, lheure actuelle, de divergences de principemajeures. La nouvelle orientation, plus moderne, de la politiquesociale initie par A.Merkel ouvre lUnion de nouvellesperspectives de coalition, dont elle a dsesprment besoin. Unrapprochement avec les Verts est dsormais possible sur certains

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    thmes, et ce dautant plus que les politiques b udgtaires des deuxpartis ne sont plus spares par des divergences fondamentales. Deleur ct, les sociaux-dmocrates ont pos des jalons pour une futurecoalition avec Die Linke.

    Mais le nouveau gouvernement doit tout dabord afficherclairement sa ligne daction pour lavenir. Lacceptation de la crationdun salaire minimum par lUnion et, en contrepartie, le renoncementdu SPD laugmentation du taux dimposition le plus lev nesuffiront pas. Le page sur les autoroutes pour les trangers etlallocation pour la garde denfant sont aussi, en fin de compte, desquestions secondaires. Une grande coalition ne peut se contenter derpartir les portefeuilles ministriels; elle na de sens et ne peutconvaincre que si elle sattelle avec dtermination la rsolution desproblmes structurels urgents. Et assurment, les chantiers en coursne manquent pas : rforme de lassurance-dpendance, maintien dela cohsion sociale alors que les ingalits ne cessent de se creuser,politique dimmigration et dintgration, ducation, abandon dunuclaire et tournant nergtique, rforme du fdralisme etstabilisation financire des communes, sans oublier le contrle desmarchs financiers et la prennisation de leuro, qui doitsaccompagner dune dmocratisation en profondeur de la politiqueeuropenne.

    LUnion et le SPD runis au sein dune grande coalitiondevraient, dans leur propre intrt, mettre profit leur positiondominante au Bundestag et au Bundesrat pour imposer une visioncommune dans certains domaines cls et engager des rformesstructurelles de grande ampleur. Un accord a minima , rsultat dunepolitique discrte de petits arrangements, risquerait dentraner desrieuses consquences. Dans tous les cas de figure, la raction delopinion publique sera dcisive. Mais une question demeure : lesdeux partis sont-ils assez forts, lheure actuelle, pour mener biendes projets politiques denvergure ?

    Ils sont tous deux secous par de graves dissensionsinternes, comme nous lavons vu plus haut. Au sein de la CDU/CSUcomme du SPD, partisans des rformes et dfenseurs de la traditionse tmoignent une mfiance parfois extrme. Dans un tel contexte,lobtention de quelques succs politiques dans des domaines clspourrait contribuer apaiser les divergences. Mais on peut tout aussi

    bien imaginer que ces tensions internes finissent par paralyserlaction des deux partenaires. La grande coalition CDU/CSU-SPDspuiserait alors en vain, condamne ne pouvoir raliser que deminimes avances, et perdrait trs vite le soutien des partis commedes citoyens. Une aubaine pour les petits partis, qui auraient alorsloccasion de revenir sur le devant de la scne, mais aussi pour lespopulistes de tous bords.

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    Notes du Cerfa

    Publie depuis 2003 un rythme mensuel, cette collection estconsacre lanalyse de lvolution politique, conomique et socialede lAllemagne contemporaine : politique trangre, politique int-rieure, politique conomique et questions de socit. Les Notes duCerfa sont des textes concis, caractre scientifique et de naturepolicy oriented. linstar des Visions franco-allemandes , les Notes du Cerfa sont accessibles sur le site Internet du Cerfa, o

    elles peuvent tre consultes et tlcharges gratuitement.

    Derni res p ub lic atio ns du Cerfa

    Yves Pascouau, Le paquet gouvernance Schengen : lesquilibres subtils entre mthode communautaire et logiqueintergouvernementale , Note du Cerfa , n 106, dcembre 2013.

    Henrik Uterwedde, La fin des divergences ? Perspectives des politiques conomiques franaises et allemandes , Visions franco-allemandes , n 23, octobre 2013.

    Dorothe Schmid, Allemagne, France, Turquie : latriangulation des puissances , Note franco-turque, n 9 / Note duCerfa n 105 , septembre 2013.

    Stormy-Annika Mildner, Henning Riecke et ClaudiaSchmucker, Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Lesrelations germano-amricaines sous Obama II, Note du Cerfa ,n 104, juillet 2013.

    Georg Fahrenschon, Union bancaire : la position des caissesd pargne allemandes , Note du Cerfa , n 103, juillet 2013.

  • 8/13/2019 LAllemagne aprs les lections fdrales du 22 septembre 2013 : Entre continuit politique et changements structurels

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    Le Cerfa

    Le Comit dtudes des relations franco-allemandes (Cerfa) a tcr en 1954 par un accord gouvernemental entre la Rpubliquefdrale dAllemagne et la France. Le Cerfa bnficie dun finance-ment paritaire assur par le ministre des Affaires trangres etlAuswrtiges Amt ; son conseil de direction est constitu dunnombre gal de personnalits franaises et allemandes.

    Le Cerfa a pour mission danalyser les principes, les condi-tions et ltat des relations franco-allemandes sur le plan politique,conomique et international ; de mettre en lumire les questions etles problmes concrets que posent ces relations lchelle gouver -nementale ; de trouver et de prsenter des propositions et dessuggestions pratiques pour approfondir et harmoniser les relationsentre les deux pays. Cette mission se traduit par lorganisation rgu -lire de rencontres et de sminaires runissant hauts fonctionnaires,experts et journalistes, ainsi que par des travaux de recherche mensdans des domaines dintrt commun.

    Hans Stark assure le secrtariat gnral du Cerfa depuis1991. Yann-Sven Rittelmeyer est chercheur au Cerfa et responsablede la publication des Notes du Cerfa et des Visions franco-allemandes . Nele Wissmann est charge de mission dans le cadredu projet Dialogue davenir .