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Le concept de globalité en ostéopathie Marie Eckert ostéopathie COLLECTION Préface d'Emmanuel Hirsch Concepts fondamentaux

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L’interrelation structure/fonction, la capacité d’autorégulation du corps et laglobalité sont trois grands principes qui fondent la réflexion et la pratiqueostéopathique. Ils participent à la définition de cette thérapeutique et orientent l’assimilation et l’utilisationdes connaissances anatomiques, physiologiques ou biomécaniques par le praticien.

Parmi eux, le concept de globalité, en raison de son apparente simplicité, est le plus maldéfini. Ses acceptions vont d’une simple vision de l’interdépendance des parties du corps àune appréhension par le praticien d’un patient, partie de l’univers, et constitué d’un corpset d’un psychisme qui s’interinfluencent. Autant de définitions différentes qui trahissent leflou de ce concept et donc des pratiques qui s’en réclament.

Au travers d’une étude des textes de Still, Littlejohn et Sutherland, et de rencontres avec des ostéopathes d’aujourd’hui, le concept de globalité est mis enquestion par l’auteur pour qu’apparaisse un véritable sens. Celui-ci se révèle riche etcomplexe, éclairant la pratique ostéopathique, son développement et la multiplicitéactuelle de ses formes d’application.

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GLOOST

Marie Eckert – Après un cursus universitaire passant par la philosophie et la psychologie, Marie Eckert a été diplômée d’ostéopathie à l’InstitutDauphine d’Ostéopathie, I.D.O (France), en 2011. Passionnée par lesconcepts fondateurs de sa profession, elle analyse ici la notion de globalité, fondamentale dans la compréhension et la pratique de cet art thérapeutique.

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Le concept de globalité en ostéopathie

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Dépôt légal :Bibliothèque nationale, Paris : janvier 2013Bibliothèque royale de Belgique : 2013/0074/039ISBN : 978-2-8041-7159-9

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À toutes les personnes qui m’ont conseillée et soutenue dans ce travail et qui se reconnaîtront

À François Bel et aux ostéopathes qui nous ont précédés

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Table des matières

Préface ............................................................................................................. IXAvant-propos ................................................................................................... XI

Première partieHistorique du concept 1

1. L’universalité d’Andrew Taylor Still .......................................................... 3La globalité mécaniste .............................................................................. 6La globalité vitaliste ............................................................................... 15L’unifi cation du mécanisme et du vitalisme ............................................ 23

2. John Martin Littlejohn et l’importance des interrelations ....................... 30L’unité corporelle au travers des interrelations ....................................... 34La prise en compte de l’environnement .................................................. 40L’unité physiologique et la force vitale ................................................... 41Le principe d’ajustement ........................................................................ 44Application pratique : le T.O.G. .............................................................45Conclusion sur l’évolution du concept dans l’œuvre de Littlejohn ......... 46

3. William Garner Sutherland : retour à l’inconnaissable premier .............. 49Période ostéo-membraneuse : unité et mécanique fonctionnelle ............. 52Période fl uidique : les fulcrums .............................................................. 56Période biodynamique : rejoindre l’universalité ...................................... 62Dans la pratique .................................................................................... 72Conclusion sur l’évolution du concept dans l’œuvre de Sutherland ........ 75

Deuxième partieLe concept de globalité aujourd’hui 79

1. Propos d’ostéopathes .............................................................................. 83Principales défi nitions du concept de globalité dans la pensée ostéopathique actuelle ............................................................................ 83Applications pratiques ........................................................................... 90

2. Débats actuels et éclairage historique ..................................................... 94Deux origines, deux modes de pensée et d’action ................................... 94Débats autour du concept ...................................................................... 97

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Troisième partieUne totalité unifiée 111

Annexe 1Approche historique du mécanisme et du vitalisme 117

De l’Antiquité à Galien ........................................................................ 119Du XIIIe au XVIIe siècle ....................................................................... 123Les XVIIIe et XIXe siècles ..................................................................... 128Le XXe siècle ........................................................................................ 133En résumé ............................................................................................ 134

Annexe 2Courants scientifiques contemporains 139

Le mouvement brownien ..................................................................... 141La mécanique quantique ...................................................................... 142La tenségrité ........................................................................................ 143

Bibliographie ................................................................................................. 145Livres ostéopathiques ........................................................................... 145Livres connexes .................................................................................... 148Dictionnaires  ...................................................................................... 149Articles Internet  .................................................................................. 150

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PréfaceGlobalité ! Vous avez dit « globalité » ?Voilà bien un concept qui, pour être l’un des fondamentaux

de l’ostéopathie, se trouve convié dans des domaines aussi divers que ceux du social, de l’éducation, de l’économie, de l’écologie, voire de la politique, autant que dans celui de la santé.

Soigner «  globalement  », considérer «  l’unité de l’être  », le « tout », la personne souffrante « dans son ensemble », tant physique, psychique que spirituel, cela ne constitue-t-il pas la quête de tout thé-rapeute ? Mais comment aborder cette quête, sous-tendue qu’elle est par une recherche de sens, dans le domaine de l’ostéopathie ?

Nos prédécesseurs, d’Andrew Taylor Still à John Martin Littlejohn, en passant par William  Garner  Sutherland, ont tous évoqué ce thème, chacun à sa manière, ce qui n’a pas manqué d’enraciner l’ostéopathie dans le camp des médecines holistiques. Qu’en est-il pour autant, concrètement, au-delà des mots, et com-ment les ostéopathes font-ils vivre ce concept aujourd’hui dans leur approche du soin ?

Car, si pour d’autres essentiels de l’ostéopathie, tels que le lien entre la structure et la fonction, ou bien la reconnaissance de la puissance de l’homéostasie, l’ostéopathe, par sa simple action (la palpation pour rééquilibrer la structure et la fonction afin de sou-tenir les forces de guérison rétablissant l’état de santé), permet la mise en œuvre de ces concepts, il en va tout autrement pour ce qui est du concept de globalité, pour lequel il doit faire un « effort » de conscientisation de cette prise en charge holistique, avant de trouver l’attitude juste pour l’incarner dans son traitement.

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Le concept de globalité en ostéopathie

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Amener l’étudiant en ostéopathie, aussi bien que le profes-sionnel en exercice, à prendre en compte cette globalité à chaque instant, voici l’un des défis que tente de relever ce livre écrit dans un style simple et synthétique, avec une intelligence et une perspicacité hors norme.

Marie Eckert, ostéopathe DO, met ses compétences univer-sitaires en philosophie et en psychologie au service de son raison-nement ostéopathique pour nous conduire, pas à pas, dans une réflexion sur le thème de la globalité, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Souhaitons que ce livre permette à des questions et des réponses vivantes de continuer d’émerger, pour encourager l’ostéo-pathe à «  continuer de creuser  »1 son propre chemin d’évolution et de réflexion sur cette science, cette philosophie et cet art qu’est l’ostéopathie.

François BelOstéopathe D.O

Enseignant à l’Institut Dauphine d’Osthéopathie à Paris

1 Allusion à W. G. Sutherland qui définissait le « D.O », – Doctor of Osteo-pathy  – comme quelqu’un qui devait Dig On, c’est-à-dire, en français, « continuer de creuser » pour explorer les fondements de l’ostéopathie.

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Avant-proposL’ostéopathie est une thérapeutique manuelle. Pourtant, ce

n’est pas tant un savoir-faire, ou une technicité, qui a été élabo-rée et léguée par les fondateurs de la profession. Ce sont surtout des concepts. Parmi ceux-ci, la globalité est l’un des plus usités. Apparemment simple et évident, on le retrouve dans toutes les défi-nitions de la profession. Il n’est pas d’ostéopathe qui ne le cite pour expliquer en quoi consiste son métier. Cependant, si on interroge les acteurs de la profession, on s’aperçoit vite qu’il y a autant de globalités que de conceptions de l’ostéopathie. Est-ce un truisme que ce constat ? La multiplicité des manières de pratiquer l’ostéopa-thie ne serait-elle que l’expression concrète d’une absence de défini-tion claire de ses principes fondateurs ? De la même manière, si l’on cherche dans les différentes définitions données de l’ostéopathie, on s’aperçoit que le concept y est bien toujours présent mais que les termes utilisés diffèrent. Or, un concept peut-il être clair s’il n’y a même pas un mot spécifique pour le nommer ? Ainsi, on retrouve pêle-mêle globalité, unité, approche holistique, interrelation des structures, totalité, etc. Ces notions, si elles se ressemblent, ne sont pour autant pas identiques. Cette imprécision est-elle le reflet d’une négligence, ou est-elle nécessaire à l’explicitation d’une idée trop floue ou trop vaste pour se contenter d’un seul mot ?

Si l’on regarde les définitions du dictionnaire on s’aperçoit bien des différents sens que recouvrent ces mots. Il faut tout d’abord signa-ler que le terme de « globalité » est récent (fin du XXe siècle) et que son contenu sémantique manque encore de précision. Dans le dic-tionnaire de l’Académie française, il est défini comme le « caractère

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Le concept de globalité en ostéopathie

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de ce qui est global »1. La définition de « global », en revanche, est un peu plus ancienne (XIXe siècle) : « se dit d’un ensemble que l’on considère sans faire cas de détails ou de variations »2.

Le « holisme » est également un terme récent, créé en 1926 par Jan  Christiaan  Smuts qui le définit ainsi  : «  tendance de la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l’évolution créatrice »3.

La «  totalité  » est la réunion totale de tous les éléments ou parties d’un ensemble.

Quant à l’  «  unité  », sa définition est plus riche et plus complexe car ce concept, à la différence des autres, est ancien et occupe une place de premier ordre dans le questionnement philo-sophique depuis l’Antiquité. Définie comme un attribut de l’être par les philosophes grecs mais aussi par des penseurs modernes, elle est un principe d’harmonie. Elle est également la qualité de ce qui est homogène, non composite, le caractère de ce qui est considéré comme «  formant un tout dont les diverses parties concourent à constituer un ensemble indivisible »4.

Au travers de ces définitions, on s’aperçoit que la principale différence entre globalité ou totalité, et unité est que les deux pre-miers termes s’accommodent de l’absence de cohérence interne alors que le troisième est la source de cette cohérence. L’unité est un principe, c’est-à-dire qu’elle est à la fois source et règle constitutive de l’objet, ce par quoi il est. Entre totalité et globalité, la différence

1 Dictionnaire de l’Académie française, www.academie-francaise.fr/diction-naire/2 Ibid.3 Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Holisme4 Dictionnaire Larousse, édition 2008

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Avant-propos

relève plus de l’attention aux détails, c’est-à-dire soit de leur prise en compte, qui permet une plus grande précision, soit de leur oubli volontaire, pour l’atteinte des règles générales de l’ensemble. Le holisme permet de souligner la temporalité où s’inscrit l’ensemble, et donc son caractère mouvant, tout en lui donnant une vie propre, puisque supérieure aux parties.

On s’aperçoit ainsi que cette notion, malgré son apparente simplicité, n’est pas si évidente et qu’elle recouvre une idée fort mal délimitée. De plus, le terme de «  globalité  » n’est pas lui-même cité dans les textes d’A.  T.  Still, qui parle plutôt d’unité et de totalité, voire d’universalité. Il semble plutôt une dénomi-nation relativement récente servant de fourre-tout aux médecines alternatives qui s’intéressent à l’homme dans sa diversité, pour se définir face à une médecine classique, spécialiste d’un corps déshumanisé. Le terme est-il alors bien choisi ou y a-t-il eu un glissement du concept vers une idée moderne et politiquement correcte pour notre société actuelle, suivant l’évolution des théo-ries philosophiques générales sur le corps et l’homme vivant ? La globalité ostéopathique est-elle une idée galvaudée, à la mode, une notion commune à toutes les médecines parallèles, qu’elles soient séculaires ou utopistes, ou une notion propre et originale de l’ostéopathie ? Question d’autant plus importante dans notre pro-fession en quête d’identité que la médecine classique elle-même, si elle ne s’occupe que du corps fragmenté, reconnaît à l’homme sa complexité et tente de l’intégrer, grâce à une prise en charge pluridisciplinaire, dans des modèles globaux tels que l’approche bio-psycho-sociale.

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Le concept de globalité en ostéopathie

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Pour mieux comprendre ce concept, il est intéressant de retra-cer son évolution historique. Qu’en était-il aux origines de l’ostéo-pathie, dans les textes du fondateur, A. T. Still ? Car, de fait, sans pour autant y être précisément mentionnée, cette notion traverse tous ses écrits.

On la retrouve ensuite aussi fortement marquée chez les deux grands successeurs du «  Vieux Docteur  » que sont J. M. Littlejohn et W. G. Sutherland. Et ici déjà, la complexité apparaît puisque, tenants des mêmes concepts, formés à la même école, ayant tous les deux connu Andrew T Still de son vivant, ils vont pourtant devenir les pères de deux styles d’ostéopathie qui ont, aujourd’hui encore, bien des difficultés à accorder leurs différences. Comment s’exprime alors chez chacun d’eux l’idée de globalité ? Peut-on voir dans leur pensée les premières diver-gences du concept, qui ne feront que s’accentuer et se diversifier davantage au fil du temps ? Y a-t-il eu une perte de l’idée origi-nelle de Still ou cette diversification n’est-elle que le fruit obligé de l’évolution de la profession ?

Et qu’en est-il aujourd’hui de ce concept  ? Comment est-il pensé et mis en pratique  ? La diversité des approches existantes est-elle signe d’un enrichissement ou, à l’inverse, d’un appauvris-sement  ? Approches structurelle, viscéro-somatique, somato-psy-chique, en chaîne musculaire, hémodynamique, faciale, tissulaire, biodynamique, bioénergétique, inclusion dans la pratique de la posturologie, de la diététique, de la phytothérapie, du traitement psychologique et émotionnel du patient… Autant de courants qui traversent le monde ostéopathique et proposent chacun des versions

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Avant-propos

différentes de la globalité, tant dans la pratique que dans la théo-rie. Quelles sont les limites d’une approche globale  ? Est-ce de ces extensions infinies dont on parle lorsque l’on se veut global  ? Est-il nécessaire d’englober toujours plus de choses jusqu’à ce que le domaine d’application soit devenu si vaste que la spécialisation devienne inévitable ? Car aucune formation ne peut être si étendue, et l’on ne peut se permettre de toucher à tout sans rien maîtriser vraiment lorsque l’on est face à un patient. Est-ce, à l’inverse, par une recherche de la cause, cherchant l’unification par des niveaux de compréhension plus généraux que l’on peut être global ? Mais ici, la réalisation est moins définissable et l’ambition bien plus grande, portant à la critique par son apparence non scientifique, voire uto-piste.

Enfin, qu’en est-il du praticien ? La globalité d’un traitement s’exerce en prenant en compte l’ensemble du patient. Mais ici déjà réapparaît le problème : corps ou personne, personne isolée ou prise dans son environnement et sa temporalité ? Patient indépendant ou pris dans un rapport de soin incluant le praticien et son regard ? Et quant au traitement lui-même, est-il global parce qu’il investigue et traite tous les organes et structures dysfonctionnelles en rapport ou non avec le symptôme ? Ou bien le traitement d’un seul point, choisi comme élément causal peut-il également être global ? Faut-il se contenter du corps ou doit-on l’étendre à l’homme, corps, âme et esprit, au risque d’outrepasser le domaine de compétence d’un ostéopathe ?

Dans le monde ostéopathique, tous ces points de vue sont proposés par des thérapeutes dont les traitements se révèlent effi-caces, ce qui contribue à accentuer l’impression de flou.

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Le concept de globalité en ostéopathie

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Par ailleurs, il est intéressant de regarder les grands modèles physiques parmi lesquels l’ostéopathie cherche aujourd’hui des fon-dements scientifiques. On y trouve des théories comme celles de la tenségrité ou de la physique quantique. Celles-ci apportent-elles simplement des justifications ou leur compréhension permet-elle également de donner un éclairage nouveau à la notion de globalité ?

Face à la profession ostéopathique qui cherche encore aujourd’hui à se définir par rapport à elle-même et à ses luttes internes, comme par rapport aux autres modèles de soin existants, on voit donc l’intérêt de l’explicitation de ce concept. Cela permet-trait de délimiter le champ d’exercice de l’ostéopathe qui, tout en étant global, n’a pas à s’improviser psychologue ou naturothéra-peute. Il y a donc également un enjeu éthique dans cette délimita-tion pour ne pas restreindre l’action ostéopathique sans pour autant empiéter sur les domaines de compétences d’autres thérapeutes. Cet effort d’explicitation de la globalité ostéopathique permettrait de traiter le patient avec plus de justesse, avec un regard réellement global et propre à l’ostéopathe pour le meilleur résultat que le soin ostéopathique puisse offrir.

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Première partie

Historique du concept

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Historique du concept

1. L’universalité d’Andrew Taylor Still

Andrew Taylor Still naît le 6  août  1828, en Virginie. Il est le fils d’un prêcheur méthodiste, à la fois médecin et fermier. En raison du ministère pastoral, la famille Still s’installe en 1837 dans l’État du Missouri, où le jeune Andrew grandit, à la croisée du monde moderne et de celui des Indiens. Sa première école est celle de la nature. Avec son père, il apprend également les activités de la ferme, du pastorat et de la médecine. Passionné de mécanique, Still invente plusieurs machines agricoles. En 1857, ont lieu les premiers affrontements de la guerre de Sécession dans laquelle il prend une part active comme combattant et comme médecin. Après avoir tra-versé les horreurs de la guerre, d’autres douleurs attendent Still qui perd trois enfants au cours d’une épidémie de méningite cérébro-spinale. Toutes ces épreuves l’amènent à un questionnement pro-fond sur la médecine, mais également sur la vie. En 1874, il fait ses premières découvertes ostéopathiques et, le 22 juin de cette même année, Still a la révélation de l’ostéopathie. Commencent alors de longues années de recherche solitaire. Pendant vingt-deux ans, Still étudie et approfondit sa méthode avant de commencer à la trans-mettre, tout d’abord à ses fils. En 1892, il fonde l’American School of Osteopathy (ASO) dans laquelle il n’enseigne que pendant huit ans avant de se retirer. Il écrit alors les quatre livres qu’il nous a laissés. Still décède le 12 décembre 1917, à l’âge avancé de quatre-vingt-neuf ans1.

1 Biographie établie à partir des ouvrages de C. Trowbridge et Z. Comeaux.

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Le concept de globalité en ostéopathie

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Bien que le terme de globalité ne soit pas lui-même l’un des mots clés des ouvrages de Still, le concept est pourtant issu de sa pensée. Plutôt exprimée au travers des mots unité ou totalité, par-fois universalité, cette notion traverse tous les écrits du fondateur de l’ostéopathie. Elle y est omniprésente quoique jamais définie avec précision. Si elle semble provenir de la philosophie évolution-niste d’Herbert Spencer, elle n’y est pourtant pas explicitement citée comme telle. Chez Still, ce manque de définitions claires, qui se retrouve dans ses techniques comme dans ses concepts, ainsi que son refus de citer des sources, ne sont sans doute pas le fruit d’une négligence ou d’un manque d’honnêteté mais plutôt celui d’une volonté de ne pas emprisonner l’ostéopathie, ou ses concepts, dans des origines qui les figeraient. Inspiré de nombreuses lectures qu’il a retravaillées pour leur donner un sens original et spécifique à l’os-téopathie, peut-être ne veut-il pas les rattacher à d’autres systèmes philosophiques ou thérapeutiques aussi brillants soient-ils.

Still donne à l’ostéopathie des fondements et une définition qui ne s’expriment pas à travers l’établissement des trois points fon-damentaux que nous utilisons aujourd’hui, à savoir globalité, inter-relation structure-fonction et homéostasie. Sa définition est d’un tout autre genre : « l’ostéopathie est la loi de l’esprit, de la matière et du mouvement »1. Formule difficile, bien peu reprise par les ostéo-pathes actuels mais qui doit cependant contenir en elle les germes des trois grands principes de l’ostéopathie, dont la globalité fait par-tie, sous peine d’être fausse ou de rendre caduque notre concep-tion actuelle. À travers les textes de Still, il s’agit alors de clarifier le concept et de le rendre apparent dans cette définition.

1 A. T. Still, Autobiographie, Vannes, Sully, 1998, p. 208.

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Historique du concept

La globalité de Still semble s’exercer à plusieurs niveaux, si l’on peut, en s’exprimant de la sorte, s’autoriser à segmenter le concept.

Dans son approche mécaniste du corps, Still emploie princi-palement le terme de totalité. Il ne cesse d’insister sur l’importance de l’interrelation des structures et, plus encore, sur les organes de communication qui relient ces structures entre elles. L’importance et l’originalité de cet iatromécanisme résident dans le fait que Still l’étend à tout le corps. Il s’agit d’un fondement concret de la thé-rapeutique stillienne, laquelle mécanise entièrement le corps, fai-sant de tout rapport une articulation. Et ici, si l’on extrapole un peu, cette approche est également globale en ce sens qu’elle accorde autant d’importance aux parties qu’à  « l’espace entre ».

Par ailleurs, cette globalité se retrouve sur un autre plan où Still utilise généralement le terme d’unité  : la tripartition de l’homme, corps, âme et esprit ou plutôt chez Still esprit, matière et mouvement. Ainsi, après la globalité du corps, on aborde celle de l’homme. Fortement imprégné d’influences méthodiste et spi-ritualiste, Still se pose la question de l’homme, de la vie et de la matière. Et cette compréhension est essentielle puisque c’est dans cette intelligence qu’il va mettre au jour les grandes lois causales, la force vitale, qui, selon lui, unifient l’univers dans son ensemble et l’homme en particulier.

Enfin, la pensée de Still elle-même est globale puisque, en tant qu’héritier des grandes théories médicales passées, il réconcilie dans sa réflexion les approches vitaliste et iatromécaniste, spiritua-liste et matérialiste, théiste et scientifique.

Rien ne semble donc échapper à la globalité chez le père de l’ostéopathie. Son approche du corps et de l’homme, sa

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thérapeutique et son diagnostic, sa réflexion scientifique et philoso-phique, sa vie et son métier, forment un tout unifié. Tout y est mis en cohérence à partir de grandes lois qui, pour lui, régissent l’Uni-vers (le monde, l’homme, la faune, la flore, etc.) et qu’il insiste pour nous donner dans ses ouvrages. On retrouve là encore la pensée de Spencer, dans cette démarche, à la fois inductive et déductive, pour établir les fondements universels de toutes choses. Quelles sont ces grandes lois ? Sont-elles le vrai sens de la globalité chez Still, expli-quant la gouvernance de tout, de l’ostéopathie comme de sa vie?

Nous allons donc analyser la pensée de Still afin de mettre en évidence les différents niveaux, tous aussi importants, sur les-quels s’exercent la globalité : tout d’abord le corps, puis l’homme, et enfin, leur réunification dans une globalité totale.

La globalité mécanisteAvant de commencer l´étude de l’aspect mécaniste de la

pensée de Still, rappelons les grandes lignes de ce courant dont Descartes fut le héraut. Les principes généraux de cette théorie se rapportent à la mécanique et à la physique. Le corps humain y est compris comme une machine composée de parties, l’une d’elle étant – éventuellement – le siège de l’âme. Le mécanisme ne réfute pas l’existence de l’âme mais la dissocie complètement du corps dont toutes les fonctions se font automatiquement. Le sang y constitue un élément fondamental mais purement mécanique1.

Reprenant pour le compte de l’ostéopathie les thèses iatro-mécanistes, Still conçoit le corps humain comme une machine

1 Catherine Vuong-Agofroy, Analyse de Still, Mémoire de fin d’études ostéopathiques, p. 31.

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Historique du concept

« constituée de pièces articulées »1 où toutes les parties sont en inter-relation les unes avec les autres par le biais des articulations. Mais si, « Au départ, furent surtout considérées les structures articulaires osseuses, très rapidement le concept d’articulation s’est étendu à tous les tissus du corps. Par exemple, l’articulation entre un muscle et son fascia, un nerf et son tunnel musculo-tendineux, un rein et le psoas, un foie et le diaphragme, utérus/vessie, aussi bien que sacro/iliaque, tibia et fémur… Toute contiguïté est une articulation. »2 Le corps présente donc un nombre infini d’articulations interagissant soit par des liens de contiguïté, soit par des liens plus distants, par exemple musculaires. Ces interrelations sont également le fait d’un système général d’approvisionnement et d’information : les liquides, ou fluides corporels, et l’information nerveuse. À un autre niveau et de manière analogue, les fonctions sont également en interdépen-dance ; toutes nécessaires au bon fonctionnement du corps et créées pour un organisme fonctionnant comme une totalité unifiée. Enfin, les structures et les fonctions vont s’interinfluencer dans leur fonc-tionnement et leur forme.

Les liens mécaniques directs

L’interrelation des structures

Toutes les structures du corps sont en interrelation. Ainsi, il est impossible de toucher une pièce de la machine sans transfor-mer l’équilibre intégral. De la même façon, il est impossible qu’une

1 A. Abehsera, Traité de médecine ostéopathique. Histoire et principes de l’os-téopathie à ses débuts, Bruxelles, Éd. OMC, coll. SBORTM, 1986, p. 129.2 Ibid. p. 7.

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pièce soit atteinte sans qu’il n’y ait des répercussions dans les struc-tures environnantes qui entraîneront, à leur tour, des répercussions à d’autres niveaux, jusqu’à ce que toute la machine adopte un fonc-tionnement différent à cause de la modification originelle d’une seule de ses pièces.

L’interrelation des fonctions

De même que les structures, les fonctions du corps intera-gissent les unes avec les autres. Pour illustrer cette idée, Still com-pare le corps à une entreprise ou à une ville : « Chaque organe est un ouvrier compétent, membre de l’Union du Travail Parfait. Chaque ouvrier ou organe doit être en parfaite santé, sinon quelques défauts apparaîtront, des manquements dans la perfection de l’ouvrage au sein de l’ensemble du système ou de la ville. »1

Toutes ses structures ont été créées au fur et à mesure de l’évo-lution pour permettre à l’homme de répondre à ses besoins et de s’adapter à son environnement. Si l’une d’entre elles ne remplit plus son rôle, le fonctionnement du corps dans son ensemble sera per-turbé et d’autres fonctions, au travers des organes qui les expriment, devront « hyperfonctionner » pour pallier le manque.

L’interrelation des structures et des fonctions

Enfin, la structure gouverne la fonction. Une fois encore, cette assertion ne se retrouve pas en tant que telle dans les écrits de Still mais est considérée comme issue de sa pensée. Elle est si importante qu’elle constitue, au même titre que la globalité, un des trois grands principes par lesquels se définit l’ostéopathie.

1 A. T. Still, Ostéopathie, recherche et pratique, Vannes, Sully, 2001, p. 29.

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C’est le concept mécanique de la pensée stillienne1. Une relation dynamique relie la structure à la fonction. La première gouverne, oriente, l’accomplissement d’une fonction, celle-ci nécessitant une structure pour s’actualiser. La maladie est ainsi pour Still « le résul-tat de désordres physiologiques ayant pour cause des anomalies anatomiques  »2. Un déséquilibre structurel entraînera ainsi une souffrance fonctionnelle.

Les liens générauxToutefois, cette conception de la globalité ne s’arrête pas

à toutes ces interrelations. Elle prend surtout en compte les voies de communications vitales entre les structures. La nourriture ou l’information transitent à travers elles, elles seront donc le vecteur des modifications qu’une structure malade enverra aux autres ou par lesquelles la santé sera restaurée. La contrainte lésionnelle d’une structure entraînera une irritation des nerfs, une compression des vaisseaux, etc. La lésion se propagera alors d’une structure à l’autre et d’une structure à la fonction.

La loi de l’artère

«  Pour l’ostéopathe, le fondement, c’est qu’à tout moment, la totalité du sang doit circuler dans l’ensemble des parties, aller et venir dans tous les organes. Les organes doivent en permanence dis-poser de sang pur et abondant. Le sang doit faire son œuvre puis retourner au cœur et aux poumons pour y laisser ses impuretés, en

1 C. Vuong-Agofroy, Analyse de Still, Mémoire de fin d’études ostéopathiques, 2002, p. 135.2 A. T. Still, Ostéopathie, recherche et pratique, Vannes, Sully, 2001, p. 23.

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ressortir purifié pour recommencer son travail, cela pendant toute la vie. »1

La circulation artérielle est suprême pour Still car c’est le sang qui nourrit et ensemence chaque organe, tendon, ligament, chaque molécule ou atome du corps. Ainsi, la moindre restriction à sa cir-culation, altérant sa distribution et sa qualité, produira des effets sur les structures en aval. L’harmonie physiologique dépend ainsi d’une bonne circulation du sang, sa stagnation entraînant conges-tion, dépôt, inflammation et fermentation des tissus. La majorité des pathologies étant pour Still causées par un défaut d’approvision-nement sanguin, toutes trouvent alors dans cette loi une possibilité de guérison.

«  Still nous fait remarquer que chaque organe du corps joue un rôle bien particulier vis-à-vis du sang. Le cœur le pompe, le foie y déverse ses secrétions, l’intestin la nourriture qu’il a décomposée, le rein le filtre, le poumon l’aère… et même les muscles striés du squelette peuvent se définir comme de simples appendices destinés à chercher, à saisir, à mâcher la nourriture… afin qu’elle puisse pénétrer dans l’intes-tin puis dans le sang. D’ailleurs le corps ne peut trouver une unité phy-siologique de principe qu’autour de cette référence au sang. »2

L’information nerveuse

« Au fil du temps et de ses écrits, Still accorde ainsi une place de plus en plus importante au système nerveux. »3 N’oublions pas

1 A. T. Still, Ostéopathie, recherche et pratique, Vannes, Sully, 2001, p. 29.2 A. Abehsera, Traité de médecine ostéopathique, Histoire et principes de l’os-téopathie à ses débuts, Bruxelles, Éd. OMC, coll. SBORTM, 1986, p. 59.3 C. Vuong-Agofroy, Analyse de Still, Mémoire de fin d’études ostéopathiques, 2002, p. 146.

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que Still est passionné par la technologie1 et, à cette époque, l’élec-tricité représente la pointe du progrès. En ingénieur mécanicien qu’il est, il va donc se référer à des lois physiques et décrire le fonc-tionnement du système nerveux à partir d’un modèle électrique, le cerveau étant le générateur et les nerfs, le câblage. C’est par ce sys-tème que l’information de mouvement et les ordres d’action sont donnés aux organes. L’irritation nerveuse provoquée par n’importe quelle structure lésée et entraînant une compression, sera ainsi la source de perturbation organique.

De plus, Still lie étroitement le système nerveux au système sanguin  : «  les nerfs, nourris et construits par le sang ne peuvent tolérer un approvisionnement sanguin déficient, tandis que le sang dépend de l’énergie du nerf. »2

Les autres fluides

Même si la règle de l’artère et du nerf est prépondérante, Still donne une place importante à tous les fluides du corps pour une bonne physiologie  : sang artériel et veineux, lymphe, mais égale-ment liquide cérébro-spinal dont Still dira qu’il est : « l’élément le plus noble connu contenu dans le corps humain. »3

1 « …Andrew Still était fasciné par la technologie. Les orateurs des cercles culturels et un nombre sans cesse croissant de journaux et de livres popu-larisaient les sujets scientifiques. Still dira ultérieurement avoir étudié les machines à partir de 1855 et s’être inscrit à un cours d’instruction très inté-ressant sur l’exploitation pratique de la meunerie (…) L’esprit inquisiteur d’Andrew le conduisit vers les aspects créatifs de la mécanique, de sorte qu’il tenta quelques inventions de son cru. » Carol Trowbridge, Naissance de l’ostéopathie, Vie et œuvre de Andrew Taylor Still, Vannes, Sully, 1999, p. 155.2 Ibid. p. 146.3 A. T. Still, Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003, p. 40.

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Les fascias

«  C’est le principe qui gaine, pénètre, divise et subdivise la moindre partie du corps [...], entourant et pénétrant tout muscle et toute fibre – chaque artère, chaque fibre et principe lui apparte-nant. »1

Par les fascias, tous les éléments du corps, tous les systèmes sont en continuité les uns avec les autres puisque ceux-ci naissent et finissent dans l’os, engainant les muscles, les organes, etc. De plus, c’est en eux que sont contenues les voies nerveuses et sanguines, ainsi, « […] pour la simple raison qu’il engaine les deux autres et, qui dit engainer peut aussi dire piéger, le fascia […] est le coupable mécanique idéal.  »2 Ils sont l’un des principaux participants de l’unité du corps car ils connectent et soutiennent toutes ses parties. Les fascias doivent donc être « sains » afin que circulent les fluides. Si Still considère que « l’équilibration de la structure suffit par elle-même à absorber les tensions fasciales »3, les fascias permettent aussi, en suivant leur tension, de remonter au lieu de la cause osseuse du conflit.

Conclusion sur le mécanisme chez StillL’abord mécaniste de l’interrelation des structures et des fonc-

tions entre elles d’une part, et les unes par rapport aux autres, d’autre part, occupe une place particulièrement importante dans l’ostéopathie

1 Ibid. p. 40.2 A. Abehsera, Traité de médecine ostéopathique, Histoire et principes de l’os-téopathie à ses débuts, Bruxelles, Éd. OMC, coll. SBORTM, 1986, p. 60-61.3 C.  Vuong-Agofroy, Analyse de Still, Mémoire de fin d’études ostéopa-thiques, 2002, p. 151.

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de Still. Cela constitue déjà un aspect important de l’approche glo-bale du patient. Le corps est un tout physique auquel s’applique, à tous niveaux, les règles de la mécanique. Mentionnons que pour Still, cela est également vrai en ce qui concerne le psychisme. Mécaniste en cela aussi, il considère le mental comme un produit des cinq sens, et donc soumis aux mêmes lois que le physique.

Cette machine parfaite est unifiée par les multiples rapports de ses fonctions et de ses structures ainsi que par les voies de com-munication nerveuse et sanguine qui relient les organes et leur apportent les éléments indispensables à leur bon fonctionnement. C’est donc d’une unité mécanique concernant le corps-machine de l’homme qu’il s’agit.

« Le corps est un physiologiquement, grâce à l’ubiquitaire fonc-tion neuro-vasculaire. Il est un anatomiquement grâce à l’ubiquitaire fas-cia. Fascia, nerfs, sang, les trois seuls dénominateurs communs de tous les tissus du corps. Il n’y a aucune cellule qui ne soit pas en liaison immé-diate avec du conjonctif, du sang ou une terminaison nerveuse ; et au-delà avec tout le reste du corps, par voie réflexe pour les nerfs, par voie humorale pour le sang, par voie mécanique pour le conjonctif. Premier dans toute l’histoire de la médecine – car au bout de cette histoire – Still trouvait un véhicule anatomique total à la notion d’unité du corps. »1

Cette vision confère à l’ostéopathie une véritable originalité en lui donnant une autre façon de concevoir la maladie mais égale-ment le traitement.

Machine parfaite à la complexité extrême, le corps humain, pour bien fonctionner, demande à être parfaitement ajusté afin

1 A. Abehsera, Traité de médecine ostéopathique, Histoire et principes de l’os-téopathie à ses débuts, Bruxelles, Éd. OMC, coll. SBORTM, 1986, p. 60-61.

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que chaque organe reçoive une information nerveuse et une nutrition adéquates pour accomplir à son tour son rôle à la per-fection. L’ostéopathe est un ingénieur mécanicien dont le rôle est de « s’assurer que les liquides parviennent avec tout leur contenu nutritif et informationnel dans leur totalité auprès de cette cel-lule  »1, et l’ostéopathie, une science rationnelle. D’où l’exhor-tation de Still à ses élèves de connaître toujours plus et mieux l’ anatomie.

Cependant, cette conception iatromécaniste ne suffit pas pour donner au corps une véritable unité. Elle ne suffit pas non plus pour expliquer comment, à la différence du cadavre, le corps vivant préserve son intégrité face aux contraintes. Bien que toutes ces pièces articulées soient en interrelation, leur cohésion pose question de même que l’explication des grandes fonctions qui mettent en jeu de multiples organes et structures du corps. C’est dans le courant vitaliste que Still trouve la réponse : la force vitale est la force unificatrice permettant le fonctionnement harmonieux du vivant.

« Rien n’unifie le corps dans le concept iatromécaniste hor-mis le sang (et à moindre titre les nerfs dont le comportement est moins bien compris). Mais l’union du corps qu’il réalise n’est que passive, car le sang ne prend aucune «  initiative physiologique ». Il ne va pas de lui-même en quelque sorte réparer tel organe, ou organiser une réponse physiologique complexe. Il ne fait qu’être apporté par hasard là où on a besoin de lui. Le corps-machine des iatromécanistes ressemble à un montage artificiel de pièces indé-pendantes que rien en fait ne vient solidariser. […] La position de

1 Ibid. p. 49.

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Le concept de globalité en ostéopathie

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Articles Internet Phil Parker, Fulcrums, mémoire tissulaire, parentèle et décès, tra-

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L’interrelation structure/fonction, la capacité d’autorégulation du corps et laglobalité sont trois grands principes qui fondent la réflexion et la pratiqueostéopathique. Ils participent à la définition de cette thérapeutique et orientent l’assimilation et l’utilisationdes connaissances anatomiques, physiologiques ou biomécaniques par le praticien.

Parmi eux, le concept de globalité, en raison de son apparente simplicité, est le plus maldéfini. Ses acceptions vont d’une simple vision de l’interdépendance des parties du corps àune appréhension par le praticien d’un patient, partie de l’univers, et constitué d’un corpset d’un psychisme qui s’interinfluencent. Autant de définitions différentes qui trahissent leflou de ce concept et donc des pratiques qui s’en réclament.

Au travers d’une étude des textes de Still, Littlejohn et Sutherland, et de rencontres avec des ostéopathes d’aujourd’hui, le concept de globalité est mis enquestion par l’auteur pour qu’apparaisse un véritable sens. Celui-ci se révèle riche etcomplexe, éclairant la pratique ostéopathique, son développement et la multiplicitéactuelle de ses formes d’application.

978-2-8041-7159-9

GLOOST

Marie Eckert – Après un cursus universitaire passant par la philosophie et la psychologie, Marie Eckert a été diplômée d’ostéopathie à l’InstitutDauphine d’Ostéopathie, I.D.O (France), en 2011. Passionnée par lesconcepts fondateurs de sa profession, elle analyse ici la notion de globalité, fondamentale dans la compréhension et la pratique de cet art thérapeutique.

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Le concept de globalité en ostéopathie

M a r i e E c k e r t

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Préface d 'Emmanuel H i rsch

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Concepts fondamentaux

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