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UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON – SORBONNE INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME (IREST) L’habiter temporaire des mobilités d’affaires dans un espace urbain: l’exemple de Lyon, une métropole régionale en construction Mémoire de recherches présenté pour l’obtention du Diplôme de Paris 1-Panthéon-Sorbonne Master professionnel Mention Tourisme (2 ème année) Spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires (VAE) Par Cathy DEDE Sous la direction de Mme GRAVARI-BARBAS JURY Membres du Jury : ………………….. ………………….. …………………..

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UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON – SORBONNE INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME

(IREST)

L’habiter temporaire des mobilités d’affaires dans un espace urbain: l’exemple de Lyon, une métropole régionale en

construction

Mémoire de recherches présenté pour l’obtention du Diplôme de Paris 1-Panthéon-Sorbonne

Master professionnel Mention Tourisme (2ème année) Spécialité Développement et Aménagement Touristique des

Territoires (VAE)

Par Cathy DEDE

Sous la direction de Mme GRAVARI-BARBAS

JURY

Membres du Jury : ………………….. …………………..

…………………..

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

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Remerciements Je tiens à remercier sincèrement toutes les personnes qui m’ont entourée et qui ont participé, de près ou de loin, à la réalisation de ce mémoire : Maria GRAVARI BARBAS, pour sa direction, sa compréhension et ses orientations qui ont permis de construire de façon significative ma réflexion. Nathalie FABRY pour les différentes pistes qui ont pu faciliter l’élaboration de mon sujet. Josette VIGNAT et Dominique GRANDJONC pour leur disponibilité et la pertinence des commentaires et conseils avisés. Valérie DUCAUD et Candice ARLEN pour avoir accepté un entretien. Les guides touristiques et les différents professionnels du Grand Lyon qui m’ont donné des informations précieuses parfois confidentielles sur le thème de mon mémoire. Enfin, mes proches pour m’avoir apporté un soutien très précieux sur le plan technique et moral jusqu’à l’achèvement de ce mémoire.

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SOMMAIRE

Introduction ....................................................................................................................... 6  

1ère  partie  :  Le  concept  du  tourisme  urbain  des  mobilités  d’affaires  dans  un  contexte  d’hypermobilité  contemporaine ....................................................................................... 11  

1.1  Les  mobilités  d’affaires  et  l’hypermobilité  contemporaine  :  quelle  place  pour  le  tourisme  ? 12  1.2  «  Du  tourisme  d’affaire  »  au  principe  du  tourisme  urbain  des  mobilités  d’affaires ...............18  1.3  Le  marché  des  mobilités  d’affaires  en  France  :  un  habiter  touristique  spécifique  ?...............25  

2ème  partie  :  le  tourisme  des  mobilités  d’affaires  à  Lyon  comme  substrat  d’une  métropole  en  devenir ........................................................................................................................ 31  

2.1  Les  fondements  du  positionnement  stratégique  de  la  ville  de  Lyon  :  les  mobilités  d’affaires,  un  outil  catalyseur  du  développement  touristique ....................................................................32  2.2  Les  mobilités  d’affaires  :  l’imbrication  des  dispositifs  liés  aux  mobilités  d’affaires  aux  dispositifs  des  mobilités  touristiques.........................................................................................43  2.3  Les  mobilités  d’affaires  et  la  production  de  nouveaux  lieux  touristiques..............................52  

3ème  partie  :  L’habiter  temporaire  des  mobilités  d’affaires  :  hybride  touristique  polytopique  de  la  métropole  fondu  dans  un  hyperchoix  global ......................................... 59  

3.1  Un  habiter  touristique  hybride  urbain..................................................................................60  3.2  Le  processus  du  choix  d’une  destination  :  Lyon  au  cœur  d’un  hyperchoix  global ..................66  3.3  Le  tourisme  urbain  des  mobilités  d’affaires  et  des  mobilités  touristiques  dans  le  processus  du  choix  de  la  destination  :  une  complémentarité  temporelle  inséparable  ? ..................................70  

Conclusion........................................................................................................................ 76  

Bibliographie.................................................................................................................... 78  

Glossaire .......................................................................................................................... 82  

Annexes ........................................................................................................................... 84  

Table  des  illustrations ...................................................................................................... 90  

Table  des  entretiens ......................................................................................................... 92  

Table  des  matières ........................................................................................................... 93  

« L’université n’entend donner aucune approbation aux opinions émises dans les mémoires et les thèses. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs »

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Introduction

« Faut-il créer l’outil pour susciter la demande ? Faut-il adapter l’outil à la demande ? »

(Antoine PERRAGIN, Directeur Général de la Cité-Centre des Congrès de Lyon)

Des migrations internationales aux mobilités professionnelles en passant par les mobilités

touristiques, jamais les mobilités n’ont été aussi importantes et diverses 1 (Rémy Knafou). En

1997, le festival International de la Géographie de Saint-Dié-des-Vosges s’empare du thème

de la planète nomade qui semble caractériser la relation à l’espace et au temps des hommes de

notre siècle. L’existence d’une nouvelle ère du mouvement interroge l’espace et les sociétés

qui reposent sur des infrastructures structurantes du territoire avec pour conséquence des

nouveaux rapports au monde des individus dans un contexte hypermobile.2 (Edith Fagnoni)

Le monde est donc aujourd’hui mobile, interconnecté favorisant les transports de personnes

qui se déplacent soit par nécessité ou bien par plaisir. Ces mobilités plurielles vont entrainer

des relations avec l’espace obéissant à des logiques convergentes, de par l’utilisation

d’infrastructures de transports ou d’hébergement vers des destinations identiques mais qui

peuvent être fondamentalement différentes en fonction de la finalité du déplacement 3(Rémy

Knafou). Ce rapport à l’espace va induire la question sur la façon d’appréhender un territoire

et donc de pratiquer les lieux, d’habiter temporairement un territoire4 (Mathis Stock).

Mais la ville est une destination complexe, difficile à cerner et à appréhender car elle est

multiforme (mobilités touristiques, mobilités d’affaires, excursionnistes) avec des durées de

séjour qui peuvent varier sensiblement. (Cahier espaces n°78) et avec pour conséquence des

façons plurielles d’habiter temporairement les lieux.

De surcroit, l’essor du tourisme urbain s'est inscrit dans le mouvement de globalisation et

d'accroissement de la compétition interurbaine qui a mené les pouvoirs publics à développer

de nouveaux outils de gouvernance comme le plan stratégique. Ce nouveau modèle de gestion

urbaine s'est largement ouvert à une approche managériale de la ville qui la considère comme

un produit à positionner sur un marché concurrentiel. C'est ainsi que les pouvoirs publics se

                                                                                                               1  KNAFOU Rémy (dir.) (1998)- La planète « nomade ». Les mobilités géographiques d’aujourd’hui – 254 pages 2 FAGNONI Edith (2010) - Les mobilités - Chapitre 10 - Les mobilités de tourisme et de loisirs au cœur de l’hypermobilité contemporaine - Editions Sedes - 19 pages 3 KNAFOU Rémy (dir) (2007)- Mondes urbains du tourisme – Introduction - L’urbain et le tourisme : une construction laborieuse -14 pages 4 STOCK Mathis (2004)- “L’habiter comme pratique des lieux ”

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positionnent de plus en plus fréquemment dans une optique de différenciation afin de mettre

en exergue la spécificité de la ville. Or, la question identitaire est une question politique, qui

renvoie à une série de données anthropologiques et historiques liant une communauté

humaine à un territoire, et en l'espèce, à un territoire urbanisé. Dès lors, de ce lien inédit entre

optique managériale et question identitaire, semblent surgir de nouveaux enjeux (Vincent

Calay -2007)

Située au confluent du Rhône et de la Saône, Lyon est la deuxième agglomération française

présentée comme une ville d’affaires et industrieuse dominée par la fréquentation des

segments affaires. A l’heure de la métropolisation, cette « métropole régionale » souhaite se

positionner sur la scène internationale. Elle intègre depuis 2006 dans sa stratégie de

développement territorial le tourisme avec comme axe prioritaire « le tourisme d’affaire ».

Pour autant en 2010, elle affiche un record de fréquentation touristique. Or si les mobilités

d’affaires se déplacent c’est avant tout pour des raisons professionnelles. Pouvons-nous dès

lors parler de tourisme ? Le tourisme selon l’équipe MIT correspond à un déplacement de

plus de 24 heures en dehors de chez soi à des fins récréatives.

En quoi l’habiter temporaire des mobilités d'affaires favorise-t-il le développement du

tourisme d'agrément catalyseur de la métropolisation d’un espace urbain ?

Des pratiques touristiques convergentes (hébergement, restauration) aux dispositifs

spécifiques (diversification de l'offre, aménagements et stratégie mise en place par les

institutionnels), l’appropriation du territoire des mobilités d’affaires semble amorcer

l’émergence de nouvelles polarités touristiques. L’interrogation principale est de savoir si les

mobilités d’affaires s’approprient le territoire à l’instar des touristes pouvant permettre la

réalisation de nouveaux espaces urbains à vocation touristique catalyseurs de la

métropolisation. Dès lors, plusieurs questions peuvent être posées :

- Existe-t-il un tourisme urbain des mobilités d’affaires ?

- Si oui, quelles sont ses spécificités ?

- Enfin dans quelle mesure ce tourisme urbain spécifique peut-il générer des nouvelles

polarités touristiques et participer à la construction métropolitaine ?

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Les  hypothèses  :  

- Les mobilités d’affaires peuvent être perçues comme un hybride touristique présentant

certaines connivences avec les pratiques des touristes et les pratiques de loisirs des résidents

permanents. Les mobilités d’affaires sont plurielles et peuvent s’approprier le territoire

suivant des temporalités spécifiques marquant une rupture relative de la quotidienneté

qui est le fondement des pratiques touristiques.

- L’exemple de Lyon démontre que les mobilités d’affaires servent de substrat à la

construction de la métropole régionale lyonnaise et plus spécifiquement à la

dépolarisation des activités de loisirs. Les grands aménagements et les projets de territoire

qui façonnent le Grand Lyon sont étroitement liés aux déplacements des mobilités d’affaires.

Des infrastructures « domestiques » (hôtels, restaurants) aux infrastructures de loisirs,

l’habiter temporaire des mobilités d’affaires facilite un maillage du territoire touristique

multipolaire.

- L’habiter temporaire des mobilités d’affaires amorce le développement du tourisme

d’agrément. A travers les dispositifs et les aménagements mis en place pour les mobilités

d'affaires, les touristes s'approprient progressivement de nouveaux "territoires" ainsi que de

nouveaux produits touristiques dédiés initialement à une clientèle affaire.

- Si les mobilités d'affaires favorisent la diversification et la montée en gamme de l'offre

touristique et de fait la lisibilité d’une destination, elles contribuent paradoxalement à lisser

une offre de plus en plus globale sur le plan international et à uniformiser l’offre

touristique d’un territoire, fragilisant les stratégies de positionnement des métropoles

régionales sur la scène internationale. En effet, la mise en concurrence des territoires repose

sur des attentes et des normes communes qui amoindrit le caractère distinctif d’une

destination:

L’implantation de grandes chaines hôtelières

Développement des pôles de loisirs polyfonctionnels

Des grandes enseignes commerciales, notamment de la restauration

Des projets de construction pensés par des architectes renommés pour faciliter la

lisibilité de la destination.

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La principale hypothèse est de démontrer que l’activité rémunératrice des mobilités d’affaires

peut s’inscrire dans un cercle vicieux générant une banalisation de l’offre touristique pouvant

freiner les perspectives de rayonnement international dans un hyperchoix global.

Méthodologie  :

Afin d’infirmer ou confirmer les hypothèses, nous partons du concept de la mobilité à savoir

déterminer le mobile du déplacement d’un lieu vers un autre. Partons nous vers tel lieu parce

que nous souhaitons le découvrir ou rencontrer des amis ou bien parce que nous y avons des

obligations personnelles ou professionnelles ? Cette détermination va impliquer un choix subi

ou voulu impliquant une façon spécifique d’habiter le territoire (Mathis Stock 2004, 2007).

Ainsi l’habiter touristique fait partie d’un ensemble de logiques d’appropriation du territoire

qui va suivre un continuum de pratiques (Vincent Coeffe, 2009) caractérisé par un temps

disponible plus ou moins important du fait de l’intentionnalité du déplacement. Ce

déplacement est aujourd’hui contextualisé par un monde de plus en plus mobile et performant

avec des nouvelles technologies. Ces nouvelles technologies vont permettre aux individus, qui

se déplacent, à affronter des lieux étrangers et les rendre de plus en plus familiers notamment

dans un espace citadin qui concentre les nouveaux moyens de télécommunications.

Les mobilités d’affaires se déplacent pour des raisons professionnelles et vont suivre un

continuum qui parfois converge avec le continuum des touristes ce qui complexifie

l’identification de leurs pratiques de territoires. Ces pratiques vont être intégrées dans un

ensemble de pratiques touristiques exercées dans un espace urbain (Partie 1).

L’exemple de Lyon souligne les tendances actuelles des grandes villes régionales qui

souhaitent se positionner sur les rangs des grandes métropoles internationales. Lyon affiche

une image de ville industrieuse dominée par la fréquentation des segments d’affaires. L’étude

sur les dispositifs et les aménagements mis en place pour accueillir les mobilités d’affaires

met en avant l’émergence d’une urbanité spécifique amorçant de nouvelles polarités

touristiques. A partir d’une analyse faite sur les différents projets urbains de la ville et des

dispositifs dédiés aux mobilités d’affaires, il existe une imbrication sous-jacente des nouvelles

polarités urbaines de loisirs crées autour des sites de rencontres professionnelles (Partie 2).

A partir d’enquêtes réalisées auprès de l’offre et la demande, émergent des modes d’habiter

touristiques polytopiques des mobilités d’affaires laissant supposer l’existence d’une

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typologie de tourisme hybride. Cet habiter touristique hybride et polytopique génère une offre

touristique générique qui se fond dans un hyperchoix global (Partie 3).

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1ère partie : Le concept du tourisme urbain des mobilités d’affaires dans un contexte d’hypermobilité contemporaine

Parce que les pratiques de lieux ne se différencient pas facilement 5(Rémy Knafou), et parce

que les mobilités d’affaires et les mobilités touristiques peuvent converger vers une même

destination, la perception réelle de la façon d’habiter touristiquement et temporairement un

espace devient très complexe. La confusion est certes un des mots clés pour comprendre le

tourisme, mais la définition proposée par l’équipe MIT « un système d’acteurs, de pratiques

et de lieux qui a pour finalité de permettre aux individus de se déplacer pour leur récréation

hors de leurs lieux de vie habituels afin d’aller habiter temporairement d’autres lieux » 6(Mathis Stock et Rémy Knafou, 2002) permet d’établir une distinction significative entre les

pratiques des   touristes et les pratiques adoptées par les mobilités d’affaires qui reposent

essentiellement sur l’intentionnalité du déplacement ; en d’autres termes, la raison du choix de

la destination va impacter la façon d’appréhender le territoire.

Les mobilités d’affaires s’opèrent dans un monde globalisé marquant une rupture avec

quotidienneté rythmée notamment par le travail et ses territoires (1). Cette rupture spatiale et

temporelle se chevauche avec celles des touristes. Elle implique un processus

d’autonomisation le long d’un continuum entre autoproduction et co-production plus ou

moins évident 7qui complexifie l’identification de l’activité sur le plan touristique (2). En

France, si l’appropriation du territoire des mobilités d’affaires est identifiée à partir d’un

système d’acteurs qui disposent d’une connaissance à demi mesure de ce continuum, des

pratiques de territoires spécifiques aux mobilités d’affaires semblent pourtant se dégager (3).

                                                                                                               5 Ibidem 6  Equipe MIT (2008) – Tourisme 1- Lieux Communs. Editions Belin, 320 pages  

7  COEFFE Vincent (3 avril 2009) –Le temps à l’épreuve des touristes - Compte rendu de la 2ème journée de Recherche sur le Tourisme - Groupe Sup de Co La Rochelle)

 

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1.1 Les mobilités d’affaires et l’hypermobilité contemporaine : quelle place pour le tourisme ?

 

De plus en plus, la société se meut pour des raisons diverses. Le déplacement professionnel

peut être à durée variable dans des espaces plus ou moins lointains qui va susciter une altérité

plus ou moins importante et offrir la possibilité de découvrir un territoire méconnu comme

lors d’un déplacement d’agrément. Mais la société évolue dans un monde interconnecté par

des infrastructures toujours plus performantes modifiant le rapport au monde des individus.

Qu’est-ce qui conditionne aujourd’hui les déplacements professionnels ? Quelles sont les

possibilités de pratiques de lieux et plus spécifiquement quelle place peuvent donner les

mobilités d’affaires au tourisme ?

 

1.1.1 Les mobilités et l’altérité : le fondement des pratiques touristiques

 

La société contemporaine se caractérise aujourd’hui par un monde mobile. Nous

déménageons pour le travail, nous partons en vacances à des échelles de territoires variées

aussi bien au niveau national qu’au niveau international etc. Il existe une pluralité de

déplacements de court ou de long terme, définitifs, exceptionnels ou quotidiens, à des

distances plus ou moins importantes que l’on peut qualifier de mobilités.8(E.Bonerandi). Le

concept des mobilités, dans le dictionnaire, est ce qui peut se mouvoir, la facilité à être mû ou

encore la facilité à changer.

Pour Mathis Stock et Philippe Duhamel, il existe deux grandes classes de mobilité : « la

circulation » et la « migration » avec deux rapports distincts à l’altérité : « transport » pour

une circulation sans altérité et « déplacement » comme une mobilité avec altérité9. Si nous

reprenons les termes d’Olier Lazzarotti, « se déplacer, c’est,  dans toutes les situations donc,

« mettre en cause » ses propres repères, culturels, bien sur, comme la langue, mais aussi

géographiques, en particulier ce que l’on sait des lieux »10.

                                                                                                               8  BONERANDI Emmanuelle –De la mobilité en géographie »-http://geocnfluences.ens-lsh.fr 9 STOCK Mathis, DUHAMEL (2005) - A Practice-based Approach of Geographical Mobility, Belgeo-Revue belge de géographie, n°1-2, pp. 59-68. 10 LAZZAROTTI Olivier (2001) – A propos de tourisme et patrimoine : les raisons de l’ « Habiter ».Diplôme d’HDR, Université Paris 7-Denis Diderot

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L’équipe MIT souligne que l’altérité occupe une place centrale dans les pratiques touristiques

parce que le lieu touristique a une raison d’être du fait qu’il est autre et parce qu’il diffère du

lieu de vie quotidienne11. Ce différentiel induit par la rupture entre le quotidien et le hors

quotidien génère une envie intrinsèque plus ou moins exacerbée de découvrir les lieux.

Ainsi, si nous reprenons le cas des mobilités d’affaires, elles correspondent à un déplacement

professionnel qui va entraîner une altérité plus ou moins importante générant une rupture avec

la quotidienneté et de fait susceptible de susciter à priori une envie de découvrir l’altérité des

lieux et de fait pratiquer touristiquement un territoire.

Mais l’ère du mouvement que caractérise le monde actuel modifie la relation de l’espace aux

sociétés et donc la façon d’habiter, de vivre et de penser un territoire.

1.1.2 Les mobilités d’affaires au cœur de l’hypermobilité contemporaine et du tourisme urbain : un quotidien « hybridé »

La dilatation de l’espace temps facilité par une technicisation de plus en plus performante a

considérablement impacté les façons d’habiter temporairement les villes engendrant la

multiplication et la diversification des mobilités (E.Fagnoni).

Les gains de vitesse accroissent l’espace accessible avec le même budget temps transport12

modifiant l’urbanité des villes et nous propulsent dans la « dromosphère » (Virilio, 2009)13,

l’univers de la vitesse. De surcroit, les espaces sont de plus en plus transparents avec la

puissance imaginaire de la télécommunication qui joue un effet significatif dans le processus

de décision et l’activation du déplacement in situ.

Si nous reprenons l’hypothèse du modèle de l’habiter poly-topique 14 de Mathis Stock, (cf

Figure 1), la valeur discriminante pour déterminer la familiarité avec les lieux n’est plus la

distance mais la fréquence. Ainsi les lieux proches ne sont plus nécessairement ceux qui sont

les mieux connus et les plus familiers. L’altérité d’un lieu ne dépend donc pas de la distance

parcourue.

                                                                                                               11 Equipe MIT (2008) – Tourisme 1- Lieux Communs. Editions Belin, 320 pages. 12 ASCHER François (2010) –Métapolis ou l’avenir des villes – Edition Odile Jacob -346 pages - Loi de Zahavi 13 VIRILIO Paul (2009) – Penser la vitesse, DVD, Edition.Arte  14 STOCK Mathis (2006) – « L’hypothèse de l’habiter poly-topique : pratiquer les lieux géographiques dans les sociétés à individus mobiles », EspacesTemps.net, Textuel.Http://espacestemps.net/document1853.html

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Figure I-1 : Les modèles des modes d’habiter mono-topique et d’habiter multi-topique. Mathis Stock, "L’hypothèse de l’habiter poly-

topique : pratiquer les lieux géographiques dans les sociétés à individus mobiles.", EspacesTemps.net, Textuel, 26.02.2006 -

http://espacestemps.net/document1853.html

Dès lors, l’accélération temporelle et la réduction des distances facilitent les déplacements

notamment les déplacements de courts séjours touristiques qui mêlent le « quotidien » et le

« hors quotidien » des individus. Le tourisme est alors infusé dans la vie urbaine15

(M.Lussault).

Cette articulation entre les différentes mobilités va être fortement conditionnée par le

changement du rapport au temps institué par la modernité et la révolution. Si le fait sociétal de

l’accroissement du temps libre a entraîné une nouvelle organisation de vie, une rupture dans

le temps de travail et de nouveaux rythmes touristiques, il a contribué à l’infusion progressive

du loisir au tourisme16. Dès lors « le quotidien s’hybride du hors quotidien et

réciproquement » avec un tourisme qui participe davantage à la mise en place d’un habitat

dispersé et d’un habiter de traverse (M.Lussault)17 .

Pour rappel, le loisir se distingue du tourisme du simple fait qu’il ne s’agit pas des mêmes

clientèles. Le tourisme suppose un déplacement de plus de 24 heures qui implique d’aller

habiter ailleurs que chez soi (équipe MIT) tandis que les loisirs se développent dans l’espace

local et le temps du quotidien.

Ainsi les mobilités d’affaires sont au cœur d’un nœud de personnes mobiles comprenant les

résidents temporaires (primo visiteurs), les résidents occasionnels et les résidents permanents

immergés dans une altérité relative des lieux. Cette mixité de personnes mobiles va engendrer

des infrastructures qui vont organiser le territoire et générer une dynamique territoriale.

                                                                                                               15 LUSSAULT Michel in KNAFOU Rémy (dir) (2007) - Mondes urbains du tourisme, éditions Belin,coll Mappemonde, Paris, P333 à 349. 16 FAGNONI Edith (2010) - Les mobilités - Chapitre 10 - Les mobilités de tourisme et de loisirs au cœur de l’hypermobilité contemporaine - Editions Sedes - 19 pages 17 LUSSAULT Michel (2007) – Le tourisme, un genre commun – Mondes urbains du tourisme- Editions Belin- P333 à P349

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Les mobilités d’affaires se déplacent au sein de sociétés hypermobiles avec des dispositifs de

télécommunication ultra performants qui vont impacter de façon significative l’imaginaire

touristique et la gestion du temps. En d’autres termes, puisque la logique spatiale n’est plus

une condition d’altérité, la logique temporelle et la perception de la destination va déterminer

la pratique du lieu.

 

1.1.3  Le continuum de pratique durant le temps « libéré du travail » : les distinctions entre le processus d’autonomisation des mobilités d’affaires et celui des touristes.

 

S’interroger sur le temps libre des mobilités d’affaires c’est établir un premier rapprochement

avec la façon que le touriste a de s’approprier le territoire puisqu’il dispose d’une enveloppe

de temps libre qu’il organise en fonction de ses préférences.

Or l’association générale de la réduction du temps de travail que l’on pourrait faire à la

progression du temps libre n’est pas évidente. Il peut exister une distinction entre le temps

libre et le temps libéré par le travail. Le temps libéré par le travail favorise le travail

domestique qui comprend notamment le repas18. Cette distinction établie par Françoise Pottier

et Christophe Terrier pointe du doigt le conditionnement psychologique que peut avoir une

personne en déplacement professionnel pouvant diverger de celle d’un touriste qui choisit le

lieu où il se rend, les pratiques qu’il exerce et les temporalités dans lesquelles il se déplace 19.

L’expérience touristique sert de laboratoire pour essayer de nouveaux styles de vie

introduisant une discontinuité (Orvar Lofgren)20 et semble permettre de transcender

l’expérience quotidienne. Ainsi le tourisme place l’individu en position de s’affranchir  des

contraintes quotidiennes en allant habiter temporairement d’autres lieux (Mathis Stock)21.

Cette perception de pouvoir expérimenter la nouveauté en toute liberté 22 peut ajouter une

différence primordiale dans la façon de s’approprier le territoire. Selon Vincent Coeffe, le

tourisme est une pratique sociale pouvant être comprise comme une rupture de la

                                                                                                               18 POTIER Françoise et TERRIER Christophe (2007) – Atlas des mobilités touristiques en France métropolitaine, Editions autrement, collection atlas monde. 19  Equipe MIT (2008) – Tourisme 1- Lieux Communs. Editions Belin, 320 pages  20 LOFGREN Orvar (1999) – On Holiday. A history of Vacationing, Berkeley, University of California Press. 21  STOCK Mathis (2005) - “ Les sociétés à individus mobiles : un habiter poly-topique ? L’exemple des pratiques touristiques » 22 Ibidem

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quotidienneté rythmée notamment par le travail et ses territoires23. La rupture temporelle

s’accompagne d’une rupture spatiale suivi d’un processus d’autonomisation. Ce processus va

déterminer une appropriation du territoire, une façon d’habiter les lieux que les touristes vont

choisir en faisant plus ou moins appel à des intermédiaires pour organiser une même

enveloppe de temps. Les modèles purs caractérisés par une totale autonomie d’un côté et de

l’autre une « hétéronomie » radicale est plutôt rare. Les touristes développent davantage des

« stratégies hybrides » qui placent le curseur de la pratique le long d’un continuum entre

autoproduction et coproduction. Ainsi plus l’altérité de la destination est perçue comme

forte et plus le touriste aura tendance à faire appel à des intermédiaires détenant l’information

dont il est plus ou moins dépourvu.24

L’équipe MIT a pu mettre en lumière cinq formes de pratique qui structuraient les façons

d’habiter le territoire par les touristes:

- La découverte : la confrontation de la modernité avec le patrimoine

- Les sociabilités : l’appartenance des classes, les nouveaux espaces confidentiels pour

la haute société et le rapprochement des résidents et non résidents pour les touristes

« populaires »

- Le jeu

- Le repos (une enquête récente menée par Ipsos de 2006 auprès de 3500 européens a

montré que 61 % des personnes interrogées recherchent le repos et la tranquillité

d’esprit en vacances : sieste, lecture, soin du corps etc.)

- Le shopping (plus que l’achat du souvenir, le shopping est devenu un motif

structurant du déplacement touristique - à l’instar de la fête, le shopping devient un

moyen de conquérir les marges du temps urbain et facilite le positionnement attractif

d’une métropole).

 

Les mobilités d’affaires, si l’on suit le cheminement de V. Coeffe, ont en premier lieu une

rupture spatiale accompagnée d’une rupture temporelle partielle puisque la                                                                                                                23 COEFFE Vincent (2009) - Le temps à l’épreuve des touristes - (2ème journée de Recherche sur le Tourisme-Groupe Sup de Co La Rochelle). 24  Ibidem  

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Mémoire de M2 DATT Page 17

discontinuité du travail s’effectue sur le lieu du déplacement. La rupture de la

quotidienneté est partielle car la finalité première du déplacement est professionnelle.

Dès lors, les temporalités ne répondent pas à priori aux mêmes logiques.

D’autre part, certaines mobilités d’affaires, font appel à des intermédiaires, organisateurs

du voyage plus en fonction de la finalité du déplacement que de l’altérité de la

destination. Ainsi, les mobilités d’affaires n’obéissent pas à priori aux mêmes processus

d’autonomisation et aux mêmes logiques d’autoproduction et coproduction. De surcroit

ces intermédiaires interviennent à priori à la demande d’une entité morale qui paie pour le

compte des mobilités d’affaires, l’organisation du voyage. Ainsi, le choix de la coproduction

paraît très éloigné d’un choix personnel et rend le processus d’autonomisation relativement

complexe. Les formes de pratiques exposées par l’équipe MIT soulignent l’hypothèse de

l’habiter polytopique de Mathis Stock.

Conclusion :

La discontinuité entre travail et non-travail est au fondement du tourisme qui constitue une

des manières de faire usage du temps libre25. Le déplacement des mobilités d’affaires induit

une altérité des lieux relative avec une rupture de la quotidienneté relative puisque la

motivation première du déplacement est professionnelle réduisant ainsi la discontinuité entre

travail et non-travail.. Dès lors, les mobilités d’affaires n’obéissent pas aux mêmes

temporalités puisqu’elles ont une contrainte de travail. Le temps libéré du travail va

déterminer un habiter touristique du territoire mais dans le cas des mobilités d’affaires qui

peuvent être plurielles, le temps « travaillé » peut également être employé pour pratiquer

touristiquement les lieux si l’on se réfère aux 5 formes de pratiques touristiques de l’équipe

MIT.

Les mobilités d’affaires semblent développer des pratiques de lieux en corrélation avec celles

des mobilités touristiques qui se fondent elles mêmes avec les pratiques de lieux des résidents

permanents. Bien que les logiques temporelles et intentionnelles du   déplacement soient                                                                                                                25 COEFFE Vincent (3 avril 2009) –Le temps à l’épreuve des touristes - Compte rendu de la 2ème journée de Recherche sur le Tourisme - Groupe Sup de Co La Rochelle)

 

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Mémoire de M2 DATT Page 18

différentes, elles semblent pourtant suivre des logiques spatiales convergentes pouvant se

superposer.

Ces différentes corrélations de pratiques ont pendant longtemps susciter une confusion (bien

que toujours existante) sur le tourisme des mobilités d’affaires encore nommé dans le langage

courant le « tourisme d’affaires. »

1.2 « Du tourisme d’affaire » au principe du tourisme urbain des mobilités d’affaires

 

Définir le fait touristique est complexe puisqu’il est de plus en plus impossible de l’isoler des

autres activités. “Dès l’origine, le transport touristique conduisit vers un détournement du but

du tourisme; l’exploitation commerciale s’en empara aussitôt (…) qu’il est de plus en plus

difficile de faire la part des choses. ” Nous constatons donc que le voyage d’affaires est de

façon croissante inséparable de l’ambiance touristique26 ». Cette confusion donne lieu à des

définitions multiples de cette activité majeure mal identifiée.27 (1.2.1) Mais il existe des

études intéressantes qui appréhendent les mobilités d’affaires à l’instar du continuum de

Vincent Coeffe (1.2.2) permettant d’identifier leurs pratiques de territoire comme une

pratique touristique urbaine polytopique (1.2.3).

 

1.2.1 Les raisons d’une définition plurielle et « contestée »

 

Dans le langage courant nous utilisons le terme générique tourisme d’affaire, le « mal

nommé » 28(R.Knafou), mais cette activité majeure reste mal identifiée (Rapport du conseil

Economique et social de 2007, B. Plaisait) voire « contestée » du fait qu’elle ne met pas en

avant l’objet du déplacement comme critère de distinction.

Pendant longtemps les institutions touristiques ont pensé qu’elles avaient intérêt à entretenir

                                                                                                               26  WACKERMANN Gabriel (1993), Tourisme & transport. Collection mobilité spatiale, SEDES, p35, Paris, 279 pages 27  PLASAIT, Bernard (2007), Avis et rapports du Conseil Economique et Social : Le Tourisme d’affaires : un atout majeur pour l’économie, 144 pages- http://www.conseil-economique-et-social.fr/rapport/doclon/07070515.pdf 28  KNAFOU Rémy (dir) (2007)- Mondes urbains du tourisme – Introduction - L’urbain et le tourisme : une construction laborieuse -14 pages

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Mémoire de M2 DATT Page 19

une « confusion » sur le tourisme d’affaire 29(R. Knafou) pour montrer leur importance et

produire des statistiques. Aussi l’intérêt d’une différenciation n’était pas indispensable. Mais

très rapidement la nécessité d’adopter des décisions adaptées pour ce segment de clientèle

spécifique, a encouragé certains acteurs à faire la distinction. En effet, car si la dimension

ludique tient une place importante dans certains des déplacements professionnels, elle est

cependant dans certains cas, inexistante. En effet, la clientèle d’agrément et la clientèle affaire

obéissent à des logiques très différentes. La finalité de la première vise des activités

récréatives tandis que la finalité de la seconde est avant tout professionnelle. La dimension

récréative et ludique du voyage d’affaires (au sens large du terme) est un plus un agrément

qu’une finalité. Ainsi, l’activité des mobilités d’affaires se confond avec celles des mobilités

touristiques car elles ont toutes deux la particularité d’habiter temporairement une ville. Elles

utilisent les mêmes infrastructures de transports et utilisent les mêmes infrastructures

d’accueil dits de « tourisme » mais l’objectif premier du déplacement des mobilités d’affaires

est professionnel tandis que celui des mobilités touristiques reste avant tout récréatif. Elles

n’obéissent pas aux mêmes temporalités puisque l’une devra « penser récréativité » à partir

d’un temps libéré du travail et l’autre sera immergée dans l’intentionnalité récréative dès

l’origine du déplacement.

En France, le tourisme d’affaire est défini comme étant « des déplacements individuels ou

organisés, effectués pour des motifs professionnels et dont la durée est d’au moins 24

heures » (…) et qui concernent 5 domaines d’activités :

• Les foires et les salons :

Les foires sont des manifestations grand public regroupant régulièrement tout type

d’entreprises afin de présenter des produits ou des services en vue de les vendre ou de les

faire connaître. Les foires sont souvent régionales et annuelles. La Foire de Lyon en est un

exemple.30

Les salons (ou expositions), peuvent être grands publics, professionnels ou mixtes. Ils

regroupent toutes les entreprises d’un secteur particulier, au niveau national ou international.

A titre d’exemple, le Salon de l’automobile ou de l’agriculture... Ils font l’objet d’une

                                                                                                               29 Ibidem  30  PLASAIT, Bernard (2007), Avis et rapports du Conseil Economique et Social : Le Tourisme d’affaires : un atout majeur pour l’économie, 144 pages- http://www.conseil-economique-et-social.fr/rapport/doclon/07070515.pdf

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Mémoire de M2 DATT Page 20

réglementation.31

• Les congrès et les conventions d’entreprises

Les congrès associatifs sont organisés par des associations, des Sociétés savantes, des

organismes internationaux, les pouvoirs publics, des universités ou des centres de recherche.

Ils permettent la diffusion et l’échange de connaissances, la confrontation d’expériences sur

un thème donné de nature scientifique, technique, culturelle… entre spécialistes de la même

filière. Une participation financière est généralement demandée aux congressistes. La

fréquence des congrès est souvent régulière.32

Les conventions sont organisées à l’initiative d’une société privée. Elles réunissent

essentiellement des personnes liées à l’entreprise organisatrice (force de vente, réseau de

distributeurs...) et ne nécessitent pas de contribution financière des participants. L’événement

a un caractère obligatoire dont l’objectif est de diffuser un message unilatéral d’information,

éventuellement médiatisé. Sa fréquence est généralement régulière. On utilise également

l’expression Conférence d’entreprise.33

• Les incentives et les voyages de motivations

D’origine nord-américaine, l’incentive est un voyage de stimulation ou de motivation

organisé par une entreprise en vue de récompenser son personnel en groupes restreints pour

les motiver et les fédérer. Ce voyage patronné allie information et tourisme d’agrément. Il

exige une préparation très soignée, une exécution parfaite et une exploitation des résultats

très attentive.34

Certaines entreprises organisent une fête pour célébrer un événement (Un anniversaire, un

lancement de produit, une assemblée générale ou un conseil d’administration...). Elles y

trouvent un vecteur d’image et un support de communication qui s’intègre dans une stratégie

globale de communication.35 Cette forme d’événementiel, s’inscrit dans la convergence

entre tourisme, loisir et culture.

                                                                                                               31 Ibidem 32 Ibidem 33 Ibidem 34 Ibidem 35 Ibidem

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Mémoire de M2 DATT Page 21

• Les séminaires et les réunions d’entreprises

Les séminaires et les réunions d’entreprises regroupent en général un petit nombre de

personnes internes à la structure dont la vocation est d’étudier une ou plusieurs questions

précises en groupes de travail sous la direction d’animateurs. C’est une sorte de petite

convention de 80/100 personnes au plus. Les motifs sont : information et motivation du

réseau ou de collaborateurs, formation, lancement de produits, fidélisation de clients... Il n’est

pas demandé de participation financière.36

• Les voyages d’affaires individuels

Les voyages d’affaires individuels sont liés à l’activité courante des entreprises. Ils sont

caractérisés essentiellement par l’obligation du déplacement en un endroit précis. Les atouts

de la destination n’interviennent donc pas.37

Cette segmentation proposée souligne le caractère obligatoire et subi du déplacement

professionnel pouvant s’imbriquer de façon très relative avec le déplacement touristique.

Certes, l’usage conventionnel actuel du tourisme d’affaires est « l’industrie des rencontres

et des évènements professionnels ». Valérie DUCAUD, Directrice du Bureau des Congrès à

la Ville de Lyon, précise que « cela passe mieux au niveau du discours politique (…) car si

nous mentionnons le tourisme auprès du ministère, cela décrédibilise toutes conversations ».38

Sur la scène internationale, l’ONU et les anglo-saxons retiennent la terminologie « Meeting

and Exhibition Industry » ou encore au niveau européen « Convention and Trade Show

Organization ». Beaucoup plus neutre, cette appellation reste évasive sur la dimension

touristique de l’activité.

Si les déplacements professionnels font l’objet de multiples approches plus ou moins

imprécises, la dichotomie existante entre les mobilités d’affaires et les mobilités touristiques

                                                                                                               36 Ibidem 37 Ibidem 38  Valérie DUCAUD – Directrice du Bureau des Congrès Office de tourisme de la Ville de Lyon - Entretien téléphonique du 05/08/2010.

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Mémoire de M2 DATT Page 22

peut être appréhendée en suivant la logique typologique proposée par John SWARBROOKE

et Susan HORNER39.

1.2.2 La notion de mobilité d’affaire et le continuum de pratiques touristiques selon SWARBROOKE et HORNER :

 

a) Une typologie détaillée des mobilités d’affaires

Une étude réalisée par John SWARBROOKE et Susan HORNER tente de faire la distinction

entre le « business tourism », un terme relativement générique, et le « business travel » qui

sous entend la mobilité d’affaire. Dans un schéma circulaire, ils font état de tous les

paramètres pouvant motiver le déplacement professionnel et soulignent la complexité de

l’analyse des mobilités d’affaires. (Cf Figure I-2).

                                                                                                               39 SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001) – Business Travel and Tourism –Editions Butterworh Heinemann (BH), 358 pages

 

Figure I-2 Typologie des mobilités d’affaires – John SWARBROOKE & Susan HORNER

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Mémoire de M2 DATT Page 23

Figure I-3 : Le continuum selon Horner et SWARBROOKE

b) Les pratiques des lieux des mobilités d’affaires : l’analyse synergique selon HORNER et SWARBROOKE

 

L’arborescence dynamique des acteurs se restreint le plus souvent aux activités « vitales »

des mobilités d’affaires ou, pour reprendre les termes de Françoise Potier et Christophe

Terrier, aux activités du travail domestique récupérateur à savoir la restauration et

l’hôtellerie mais tout le pan touristique lié aux pratiques récréatives est en partie non pris en

compte.

L’habiter touristique des mobilités d’affaires est identifié ici à partir d’une arborescence

dynamique des acteurs impliqués. En effet, Horner et Swarbrooke décomposent cette

dynamique d’acteurs de la façon suivante :

a) La demande composée de voyageurs individuels, les entreprises et les associations

b) Les intermédiaires professionnels spécialisés

c) Les prestataires de services. (Transport, hébergement, fournisseurs etc…)

Tous les acteurs ne sont pas isolés les

uns par rapport aux autres, l’approche

statique existante additionnelle peut

être appréhendée de façon plus

synergique puisque qu’ils entrent dans une même dynamique de filière.

Cette approche se rapproche de l’étude de Vincent Coeffe sur l’appropriation des lieux des

touristes suivant un continuum d’autoproduction et de coproduction.

Dans cette structure, il n‘apparaît pas les acteurs institutionnels qui peuvent impulser des

dispositifs pouvant impacter l’offre dédiée aux mobilités d’affaires.

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Mémoire de M2 DATT Page 24

1.2.3 Le tourisme urbain des mobilités d’affaires : des pratiques de l’habitat temporaire polytopique40 ?

 

Les mobilités d’affaires semblent suivre une trame complexe pour habiter temporairement un

lieu. En effet puisqu’il existe un panel large de déplacements professionnels pouvant donner

lieu à un continuum d’autoproduction ou de coproduction plus ou moins important.

Si l’on reprend le principe d’habiter touristiquement la ville de Mathis Stock alors les

mobilités d’affaires habitent aussi la ville comme les touristes et les résidents. Ce sont tous

des résidents temporaires puisque “la ville peut être décrite comme un espace habité par

plusieurs habitants”.

Cette confusion existante sur les limites du processus d’autonomisation souligne l’expérience

de traverse 41décrite par Michel Lussault. L’expérience de l’habitat temporaire s’exerce dans

un espace pratique complexe. En effet, si les espaces des mobilités et les espaces des

sédentaires étaient autrefois bien distincts, le maillage actuel est beaucoup moins net et

dispersé.

En reprenant le néologisme de l’habitat polytopique des villes de Mathis Stock, emblématique

des sociétés actuelles, les mobilités d’affaires tout comme le touriste mais aussi les autres

types de mobilités, tous, sont des profils d’individus multirésidents, multilocalisés par

nécéssité ou par choix. Elles gèrent leurs parcours suivant une logique complexe que ce soit

pour leur recreation ou bien pour leurs travaux en s’appropriant le territoire suivant des

temporalités respectives et des processus d’autonomisations plus ou moins important.

Les mobilités d’affaires habitent touristiquement la ville puisqu’elles utilisent des

infrastructures dites de tourisme mais là où s’arrêtent les connivences avec les touristes, elles

entrent dans un habitat de territoire temporaire polytopique.

                                                                                                               40 STOCK Mathis (2007) – Habiter Touristiquement la ville – Mondes urbains du tourisme –p25 à p29-Editions Belin 41  LUSSAULT Michel (2007) – Le tourisme, un genre commun – Mondes urbains du tourisme -P333 à 349  

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Mémoire de M2 DATT Page 25

1.3 Le marché des mobilités d’affaires en France : un habiter touristique spécifique ?

Même si la crise économique de 2008 a impacté comme ailleurs le marché national des

mobilités d’affaires, il reste cependant un secteur capital et très rémunérateur qui positionne la

France dans les premiers rangs sur la scène internationale (1.3.1). L’activité a subi la crise de

plein fouet donnant lieu à de nouvelles tendances sur les différentes façons de se déplacer

professionnellement (1.3.2). Ces grandes tendances soulignent un « habiter » touristique

spécifique du territoire marquant une forme de tourisme urbain complexe et peu lisible

(1.3.3).

1.3.1 Les chiffres clés

 

Le marché du tourisme d’affaires en France est estimé à environ 23 milliards d’euros42. Ces

dernières années, le secteur a connu une métamorphose sous l’effet conjugué de la crise et de

la mondialisation. Cela a poussé l’offre française à se structurer d’autant plus que ce secteur

représente un atout majeur pour l’économie française (Rapport 2007 du Conseil Economique

et Social).

On dénombre 120 centres de congrès en

France dont 95 palais des congrès

représentant une capacité totale de 127 000

places, de taille très variable, 15 palais de

plus de 4 000 places dans les grandes

métropoles (Paris, Strasbourg, Nice,

Lyon...).

La France possède ainsi le premier

équipement pour les congrès d'Europe

                                                                                                               42 Veille Info Tourisme : http://www.veilleinfotourisme.fr

 

Figure I-4 : les retombées économiques des mobilités d’affaires selon H & S  

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Mémoire de M2 DATT Page 26

avec 36 % des places de congressistes devant l'Autriche (32 centres et 85 000 places), la

Grande-Bretagne (14 centres et 79 500 places). Avec 6,88 % du marché mondial, elle est

ainsi au deuxième rang mondial après les Etats-Unis et devant la Grande-Bretagne.

La direction du Tourisme estime à plus de 8,5 milliards d’euros les retombées économiques

directes et indirectes des congrès, réunions, foires et salons. Les mobilités d’affaires sont très

rémunératrices puisqu’en général elles dépensent entre 2,5 et 3 fois plus qu’un touriste de

loisirs. Elles représentent 10% des entrées touristiques.

L’offre française est très hétérogène et dispose environ de 2000 établissements pouvant

accueillir des manifestations professionnelles d’au moins 200 personnes.

L’activité est rémunératrice .Une étude réalisée par la maison de la France souligne que si

la part des étrangers venant en France pour des motifs professionnels et d’affaires ne

représente que 10 % de la fréquentation étrangère totale de notre pays, elle est en revanche à

l’origine de 35 % des dépenses totales de cette catégorie de touristes. (Rapport Assemblée

Nationale). « Le visiteur professionnel dépense 2,5 à 3 fois plus qu’un touriste traditionnel.

Certes, mais il est aussi infiniment plus exigeant ! »43 (Francis Legros, Gérant France

Connection ) - Réunion et Congrès : un marché concurrentiel, un métier de spécialistes-Cahier

espaces N97)

                                                                                                               43  LEGROS Francis (2008) – Réunions et congrès : un marché concurrentiel, un métier de spécialistes-Editions ESPACES – 3 pages, Tourisme d’affaires. L’industrie des rencontres & évènements professionnels- Cahier Espaces n°97 -150 pages

Figure I-5 –L’évolution en pourcentage des activités affaires entre 2000 et 2007 – Source Coach Omnium

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Mémoire de M2 DATT Page 27

En 2007, 90% des entreprises interrogées par le cabinet Coach Omnium, organisaient des

séminaires et plus de la moitié en organisaient 10 par an. Les 2/3 de ces entreprises incluaient

une activité ludique et/ou sportive au programme.

1.3.2 Les grandes tendances :

La crise économique de 2008 a eu pour conséquence une chute importante des dépenses des

entreprises sur le marché des affaires. Si l’année 2009 et le premier semestre de 2010 ont été

très maussades, le second semestre de 2010 a été marqué par une reprise de la demande

avec une hausse de 4,2% du volume des dépenses des entreprises.

La crise a conduit les entreprises à de nouvelles habitudes et de nouvelles pratiques. Les

entreprises cherchent de plus en plus à faire des économies même quand ce n’est pas

nécessaire. Elles négocient de plus en plus les tarifs, suppriment les activités périphériques,

réduisent la durée des manifestations comme les distances. Mais le maintient de ces

manifestations restent un besoin car les entreprises même en période de crise nécessitent de

réunir leurs troupes. Globalement depuis une dizaine d’années, le cabinet Coach Omnium

constate que les entreprises réunissent plus de personnes dans les séminaires pour des durées

de plus en plus courtes. La moyenne actuelle se situe à moins deux jours de séminaires. La

fréquence des réunions

diminue également. Parfois,

les réunions professionnelles

sont passées de 2 jours à une

journée voire une demi

journée et concernent

essentiellement les

commerciaux, les

prescripteurs, les réseaux et

les concessionnaires.

Source Coach Omnium – Etude tourisme d’affaires 2009 -LYON

SEG1 Palais des Congrès et Parcs d’expositions SEG2 : Centres de conférences et centres d’affaires SEG3 : Grands Hôtels SEG4 Petites et moyennes structures privées (hôtellerie 3-4*, haut de gamme 3*) SEG5 : Autres établissements, lieux divers Figure I-6

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Mémoire de M2 DATT Page 28

Par ailleurs, la segmentation classique du segment affaire est devenue plus nuancée. En effet,

à titre d’exemple, le nombre d’incentives semble être en retrait pour laisser place à des

séminaires qui « mélangent les genres », plus souples qui intègrent des activités

périphériques. En somme les trois quarts des commanditaires de séminaires intègrent des

activités périphériques, ludiques, sportives ou culturelles pour animer les journées

programmées.

Par ailleurs, si les hôtels 3 étoiles et 4 étoiles disposent toujours de la suprématie, les

châteaux et les demeures de caractère ont le vent en poupe pour répondre à une

recherche d’originalité et la volonté de marquer les esprits. L’accessibilité reste cependant

un des critères majeurs de sélection. Les préoccupations liées au développement durable

s’enracinent peu à peu mais restent encore peu prise en compte par les entreprises pour

déterminer le choix d’une destination. La réduction du temps de travail a engendré une forte

concentration de l’activité en milieu de semaine ainsi la séparation entre la vie professionnelle

et la vie privée est beaucoup plus marquée que dans les années 1980 et 1990.

En résumé :

o Des budgets sous contrôle (plus d’économies et de négociations tarifaires

sur les prestations)

o Limitation des activités périphériques

o Réduction de la durée des manifestations mais augmentation de leur

nombre

o Des séjours concentrés sur le milieu de semaine

o Recentrage des prestations et réduction des distances parcourues

D’un point de vue géographique, le déplacement professionnel semble entraîner une rupture

spatiale moins conséquente. La possibilité d’habiter touristiquement le territoire est amoindrie

du fait d’une réduction de la discontinuité entre le temps travaillé et le temps libéré du travail.

D’un point de vue touristique, le continuum d’autoproduction et de coproduction parait limité

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Mémoire de M2 DATT Page 29

laissant à priori peu de place à une appropriation d’un territoire touristique. Mais les

mobilités d’affaires sont plurielles et suivent une trame complexe encore peu visible.

1.3.3 Les mobilités d’affaires : un processus d’autonomisation limité et des pratiques touristiques hybrides peu visibles

 

Il y a autant de touristes que de pratiques touristiques, il en va de même pour les mobilités

d’affaires et leurs pratiques touristiques. « La demande dépend essentiellement du profil des

visiteurs, ainsi les commerciaux auront plus tendance à s’adonner à des pratiques touristiques

pour convaincre et motiver les troupes que des scientifiques. » (Josette Vignat, Vice

présidente du Groupement National des Chaînes hôtelières (GNC) en Rhône-Alpes)44.

Cerner les mobilités d’affaires est très complexe car d’une part, elles ne sont pas étudiées de

façon approfondie, il existe tout un pan difficilement cernable des individuels au séminaire

résidentiel, on ne sait pas ce que font les hommes d’affaires durant leur temps libre. A Lyon

les ¾ des hôteliers les distinguent  de   leurs  clientèles de loisirs en se référant à l’activité en

semaine et celle du weekend 45 Dominique Grandjonc, directeur du Novotel Part Dieu

précise : « ceux qui viennent en semaine ce sont des hommes d’affaires et ceux qui viennent

le weekend ce sont les touristes » quelque soit le contexte actuel de la réduction du temps de

travail et l’étalement des jours de congés.46 Mais cela est valable également pour les DMC

(Destination Management Company) en charge d’organiser des congrès. Bernard Straaten,

Directeur de BVS Tours, précise « qu’il nous est impossible de pister les mauvais élèves des

congrès qui disposent cependant d’un temps disponible parfois très important »47.

Ainsi les mobilités d’affaires peuvent exercer des pratiques touristiques pour se « motiver

professionnellement » dès lors ces activités entrent dans le temps travaillé et non pas dans le

temps libéré du travail ou encore elles peuvent disposer d’un temps disponible libéré du

travail mais dont on ne connaît pas le contenu.

                                                                                                               44  Entretien  réalisé  le  27  septembre  2010  

45  Enquête  auprès  de  30  hôtels  lyonnais,  octobre  2010  

46  Entretien  réalisé  le  20  septembre  2010  

47  Entretien  téléphonique  réalisé  en  octobre  2010  

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Mémoire de M2 DATT Page 30

Une étude réalisée auprès des voyageurs d’affaires dans le monde entier (Etats unis, Royaume

Uni, France, Allemagne, Canada) par Christophe Pingard, Sénior vice président, directeur

Europe de Egencia, présente une classification des voyageurs d’affaires suivant 6 profils et

qui ont été identifiés de la façon suivante : les explorateurs, les hyperconnectés, les économes,

les accros de la famille, les habitués, les écolos et « les inclassables »48. Cette analyse qui

mélange un peu les genres souligne un mode d’habiter touristique pluriel mettant en avant le

caractère intentionnel et individualisé de l’appropriation touristique d’un territoire.

Dès lors, le temps libéré du travail et les pratiques touristiques sont peu visibles. Le processus

d’autonomisation est relatif du fait de la raison professionnelle du déplacement. Les pratiques

touristiques sont hybrides car elles sont parfois intégrées dans le temps travaillé et ont pour

vocation de motiver professionnellement les personnes. Ici nous établissons une distinction

entre la vocation récupératrice des loisirs propre aux touristes et la vocation

motivationnelle de certaines activités de loisirs intégrées dans les programmes des

mobilités d’affaires.

Dès lors, les pratiques touristiques des mobilités d’affaires peuvent apparaître comme étant

une forme hybride du tourisme urbain qui va donner lieu à une appropriation territoriale plus

ou moins diffuse et à priori transversale. Ces déplacements vont structurer le territoire

puisqu’ils vont nécessiter des infrastructures de transports, des modalités d’accessibilité et

d’aménagement.

Or la ville est une destination complexe, difficile à cerner et à appréhender car elle est

multiforme ou s’entrecroisent les mobilités touristiques, les mobilités d’affaires et les

excursionnistes qui vont avoir des durées de séjour variables (Cahier espaces n°78). Lyon est

une ville essentiellement tournée vers le segment des affaires mais qui cependant, depuis peu,

voit sa fréquentation touristique d’agrément progresser de façon significative. Cette nouvelle

dimension touristique donnée à la ville semble être étroitement liée au flux des mobilités

d’affaires…

 

                                                                                                               48  PINGARD  Christophe  (2008),  «  Explorateurs,  hyperconnectés  ou  économes  –  Typologie  des  voyageurs  d’affaires,  Cahier  Espaces  N°  99,  5  pages.  

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Mémoire de M2 DATT Page 31

2ème partie : le tourisme des mobilités d’affaires à Lyon comme substrat d’une métropole en devenir

Véritable levier de développement et d’attractivité le secteur du tourisme peut contribuer à

façonner et amplifier une dynamique de rééquilibrage. L’essor du tourisme urbain s'est inscrit

dans le mouvement de globalisation et d'accroissement de la compétition interurbaine qui a

mené les pouvoirs publics à développer de nouveaux outils de gouvernance comme le plan

stratégique. Ce nouveau modèle de gestion urbaine s'est largement ouvert à une approche

managériale de la ville qui la considère comme un produit à positionner sur un marché

concurrentiel. C'est ainsi que les pouvoirs publics se positionnent de plus en plus

fréquemment dans une optique de différenciation afin de mettre en exergue la spécificité de la

ville. Or, la question identitaire est également, sinon avant tout, une question politique, qui

renvoie à une série de données anthropologiques et historiques liant une communauté

humaine à un territoire, et en l'espèce, à un territoire urbanisé. Dès lors, de ce lien inédit entre

optique managériale et question identitaire, semblent surgir de nouveaux enjeux (Vincent

Calay-2007)49. Lyon est plutôt «une ville secrète qui ne se livre pas et reste difficile à

comprendre. Si sérieuse et industrieuse qu’elle peut paraître austère. Si centrée sur ses

activités qu’elle semble n’accorder que peu de place aux visiteurs.»50 La prise de conscience

de l’importance du tourisme est progressive. A cet effet, le Grand Lyon annonce un record

de fréquentation touristique pour l’été 2010 avec une hausse de 19 % des personnes ayant

fréquenté le pavillon d’accueil de Lyon Tourisme et Congrès en juillet aout (L.B, Economie

25 août 2010) et un record historique en juillet pour l’aéroport Saint Exupéry qui affiche un

trafic exceptionnel encore jamais atteint depuis son ouverture en 1975 et une croissance des

flux de passagers de plus de 7% par rapport à 2009. (Le quotidien du tourisme, 19 août 2010).

Ainsi, le tourisme urbain des mobilités d’affaires fait partie intégrante du positionnement

stratégique de la ville de Lyon. (1) qui va mettre en place des dispositifs et des aménagements

qui leurs sont spécifiques et appropriés progressivement par le tourisme d’agrément (2). Les

nouveaux projets structurants du territoire soulignent une urbanité nouvelle et contemporaine

                                                                                                               49CALAY, Vincent (Mai 2007), « tourisme et ville Une relation à prendre au sérieux », Esprit Libre, N° 49 http://www.ulb.ac.be/espritlibre/html/el052007/24.html

50    (H.BEESAU  &B.JAN,  MITRA)  

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Mémoire de M2 DATT Page 32

qui souligne l’étroite imbrication des pôles de loisirs avec les sites de rencontres

professionnelles marquant la construction progressive de la métropole régionale (3).

2.1 Les fondements du positionnement stratégique de la ville de Lyon : les mobilités d’affaires, un outil catalyseur du développement touristique

2.1.1 La prise de conscience du tourisme comme outil d’attractivité territoriale

 

Les métropoles françaises ont pris aujourd’hui conscience de l’enjeu du tourisme comme

levier de développement et de dynamique de rééquilibrage notamment à travers les politiques

de développement économique et de restructuration urbaine. La région Île de France continue

à faire de l’ombre aux métropoles régionales qui voudraient et qui doivent faire face à

d’autres métropoles européennes régionales européennes, dont l’organisation urbaine est

moins centralisée. (Direction du tourisme, 2007). La ville de Lyon face au centrisme parisien,

cherche comme beaucoup de villes régionales à s’afficher comme une véritable métropole à

l’échelle européenne. En 2006, elle intègre le tourisme dans sa politique de

développement territorial en mettant en place les premiers ateliers du tourisme.

 

2.1.2 Les données de cadrage du marché des mobilités d’affaires à Lyon

a) Les chiffres clés

En 2002, la ville de Lyon ne figure qu’au 18ème rang des villes de congrès européennes. Mais

de manière générale, le tourisme d’affaires est en progression depuis plusieurs années dans

l’agglomération lyonnaise, notamment grâce à l’organisation de nombreuses manifestations

professionnelles (23 505 en 2008, dont 93% des congrès à dimension nationale), à leur

envergure et à la hausse de la fréquentation hôtelière.

Concernant la seule ville de Lyon, elle a intégré en 2008 le TOP 40 des villes organisatrices

d’événements de tourisme d’affaires (35ème rang mondial - source ICCA) et le 25ème

rang mondial au classement de l’UAI (Union des Associations Internationales), soit la

2ème place nationale derrière Paris mais en 2009, elle subit une net recul et se situe à la 76ème

place.

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 33

Figure II-1 - Source : OTU –Cci de LYON, Le tourisme d’affaires –Fiche 5

Malgré le recul significatif du nombre d’événements d’entreprise organisés tout au long de

l’année 2008, Lyon s’affirme toujours comme une ville tournée vers les évènements

professionnels. D’après OnlyLyon Tourisme et Congrès, « Le marché des congrès résiste bien

à Lyon » (Juin 2009).

Le cabinet KPMG qui réalise l’observatoire du tourisme d’affaires pour l’Office du Tourisme

et des Congrès de Lyon depuis 2004, estime à 7,2 millions le nombre de journées-

participants toutes manifestations confondues dont 1,6 million de congressistes pour les

seules réunions et congrès. Ce qui représente une hausse du nombre de journées participants

de 6,3%. D’après l’analyse de KPMG cette augmentation s’explique par l’activité des foires

et salons (+ 13,2% de journées visiteurs et + 19,4% de journées-exposants).

• + 4,7% de manifestations sur le segment foires et salons

• - 8,8% de manifestations congrès/réunions (essentiellement due à la diminution du

nombre de congrès et réunions internationaux)

• 21 452 manifestations recensées pour 2009 (contre 23 378 en 2008) dont 133 foires

et salons.

Par ailleurs le bureau des Congrès, a remporté plus de 80 événements professionnels pour

2009, dont 9 réunissant de 1000 à 4800 participants. Le bilan fait état de 23 505

manifestations (congrès, salons, foires, événements professionnels) soit 2 724 495

participants pour une durée moyenne des manifestations de 2,48 jours.

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Mémoire de M2 DATT Page 34

Le cabinet d’étude KPMG a, dans son bilan sur l’année 2009, mis en lumière les tendances de

l’activité lyonnaise en matière du choix des sites de rencontres professionnelles. Pour réaliser

l’analyse, le cabinet d’études a divisé le marché de l’offre suivant 5 segments :

• Segment 1 : Palais des congrès et parcs d’expositions publics et parapublics.

• Segment 2 : Centres de conférences, centres d’affaires privés spécialisés tourisme

d’affaires.

• Segment 3 : Grands hôtels-conférences disposant en interne d’une offre de réunion

(m2/sièges en rapport avec leur capacité d’hébergement / unité de lieu).

• Segment 4 : Petites et moyennes structures privées avec activité tourisme d’affaires

récurrente (essentiellement hôtellerie de chaîne et indépendante de moyen/haut de

gamme 3 et 4 étoiles).

• Segment 5 : Autres établissements / lieux divers et/ou à caractère para

commercial (restaurants, châteaux, universités, salles polyvalentes, bateaux-

péniches, ...).

Figure II-2 –Source KPMG-Bilan 2009, tourisme d’affaires

 

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Mémoire de M2 DATT Page 35

L’activité prédominante sur les sites professionnels para commerciaux (restaurants, châteaux,

universités, salles polyvalentes, bateaux) souligne une appropriation spécifique et intéressante

des mobilités d’affaires dans la région lyonnaise. En effet, l’étude souligne une appropriation

significative de sites d’accueil polyfonctionnels impliquant la rencontre de mobilités

plurielles.

b) Lyon tournée vers le marché des mobilités d’affaires : les 4 grands sites d’accueils des grands évènements professionnels

Pour accueillir ses grands évènements professionnels, la ville de Lyon disposent de plusieurs

sites d’accueil qui dessinent un territoire d’accueil autour du périphérique de la ville

spécificité des lieux de rencontres professionnelles.

1 Les principaux sites d’accueils des grands évènements professionnels : « la ceinture

urbaine lyonnaise »

Il y a quatre sites principaux pour une capacité

d'accueil exceptionnelle : Eurexpo, la Cité

internationale / Centre de Congrès, la Halle Tony

Garnier et le Palais des Sports qui positionnent la

ville de Lyon à la seconde place des plus grandes

surfaces d’exposition en France, derrière Paris. La

France étant, après l’Allemagne, le 2ème pays

européen en la matière.

Géographiquement ces 4 sites offrent un maillage

du territoire fonctionnel diversifié et alterné entre le

résidentiel permanent, le résidentiel temporaire, les

pôles commerciaux et de loisirs et les pôles

d’affaires.

Figure II-3 Source Le grand Lyon

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Mémoire de M2 DATT Page 36

a) Eurexpo

Il s’agit du lieu d'accueil privilégié pour les

plus grands salons nationaux et internationaux ;

il est situé dans la périphérie de la ville de

Lyon dans la zone industrielle de Meyzieu.

Ses caractéristiques :

- Surface intérieure : 120 000 m2 d’exposition

ou de convention

- Surface d’exposition extérieure : plus de 50 000 m2

- 12 halls de plain-pied de 2 200 à 12 200 m2 avec :

• l’espace Alto, centre de convention indépendant de 7 000 m2 comprenant un hall d’exposition

de 3 000 m2, une zone d’accueil, un restaurant panoramique et 5 salles de réunions

modulables de 50 à 500 personnes sans variant éclairage.

• le Hall 66, espace de 12 000 m2 sans poteau avec façade vitrée et hauteur variant de 12 à

15 m, 21 salles de réunions, éclairage naturel pour personnaliser les ambiances

• des espaces incentive avec piste tout terrain, golf, aéroport d’affaires à proximité

Figure II-4 Plan d’Eurexpo  -­  Source  :  Eurexpo  

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Mémoire de M2 DATT Page 37

b) A Gerland : entre Halle et

Palais

Gerland est à proximité de la confluence et

comprend deux sites d’accueils majeurs : la

halle Tony Garnier et le Palais des sports.

• La Halle Tony Garnier

Monument historique du XXème siècle, cet ancien lieu d’exposition internationale de Lyon

en 1914, est transformée en usine d’armement pendant la première guerre mondiale. Ce n’est

qu’en 1928, que la halle reprit sa fonction de marché aux bestiaux. Le site a été rénové de

façon remarquable en 2000 et lui permet d’accueillir de nos jours les plus grands

manifestations internationales à dimension européenne.

L’espace est modulable et polyvalent pouvant permettre l’accueil de concerts, spectacles,

salons congrès et expositions.

- Surface totale : 17 000 m2 modulables en surfaces de 6 000 m2 à 17 000 m2

- Capacité maximale : 10 000 personnes

• Le Palais des sports

Le palais des sports accueille essentiellement des évènements sportifs. Il peut être également

modulable en fonction des manifestations.

Capacité : 6 500 spectateurs sur 3 niveaux

Événements accueillis en 2007 : le Grand Prix de Tennis de Lyon, le Trial indoor, les

championnats du monde de rock acrobatique et des matches de la Ligue mondiale de volley-

ball

Source : La Halle Tony Garnier Figure II-5 Gerland connecté au quartier de la Confluence

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Mémoire de M2 DATT Page 38

c) La Cité internationale

Terminé en 2006, la cité internationale

est un ensemble exceptionnel, conçu par

le célèbre architecte italien Renzo Piano

dédié au tourisme d’affaires, congrès,

conférences internationales et spectacles.

Le Centre de Congrès de Lyon se

positionne de plus en plus fortement sur

la scène internationale grâce aux travaux

d’agrandissement qui ont permis de

tripler sa surface Centre pour atteindre

plus de 25 000 m2.

Les PCO apprécient encore plus cette infrastructure suite à son extension créée sur mesure

pour l’accueil de congrès d’envergure :

- 3 Amphithéâtres de 300, 900 et 3000 places pour les séances plénières

- 6 Forums d’une surface d’exposition globale de 8400 m2

- 26 Salles de sous-commissions équipées.

La cité internationale se situe le long du Rhône entre le Parc de la tête d’or (repère de loisirs

pour les lyonnais) et le Rhône. Desservie par de nombreuses lignes de bus dont la récente

ligne Trolley C1, elle est interconnectée avec la gare de la Part Dieu

Le site est doté d’infrastructures de loisirs et de restauration caractérisant le lieu comme un

lieu d’échanges et de communication où s’entrecroisent les mobilités d’affaires, les résidents

permanents et les résidents temporaires.

En effet sur le site se trouvent un casino, des cinémas, 3 parkings et 3 possibilités

d’hébergement : l’hôtel Hilton 4*, l’hôtel Concorde Cité 3* et la résidence Hôtelière

Temporim.

Figure II-6 : Pôle d’affaires et de loisirs de la cité internationale Source : la cité internationale (www.cite-internationale-lyon.com) –CDEDE)

 

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Mémoire de M2 DATT Page 39

Le Centre de Congrès fait partie du quartier de la Cité Internationale avec ses 500 chambres

sur le site (1000 à proximité)

Quelques chiffres de ce site polyfonctionnel :

- 800 000 visiteurs du Centre de Congrès

- Lieu de loisirs pour 2 millions de Lyonnais : accès au Parc de la Tête d’Or, cinéma UGC

de - 14 salles et casino

- Lieu de culture pour près de 100 000 personnes chaque année (Musée d’Art

Contemporain, spectacles dans l’Amphithéâtre)

- Lieu de travail pour 4 000 employés et une soixantaine d’entreprises (20 ha ,

8 programmes de bureaux haut de gamme soit près de 60 000 m2 donnant sur le Parc de la

Tête d’Or ou sur les Berges du Rhône)

c) Un parc hôtelier tourné vers les mobilités d’affaires

Les grands sites d’accueil sont complétés par des hôtels dotés de salles pouvant accueillir des

rencontres professionnelles qui se répartissent

sur 5 grandes zones géographiques

- Extérieur de Lyon

- La Part-Dieu/centre des congrès

- Le centre ville/ la Croix rousse

- Le vieux lyon Fourvière/vaise

- La rive gauche Rhône centre et Sud

L’agglomération lyonnaise totalise 188 hôtels homologués dont 99 établissements à Lyon.

Le parc hôtelier d’affaires regroupant les hôtels 5*,4* et 3* représente 42,7% de l’offre

totale du Grand Lyon pour 37 % au niveau de la France Entière. Cette répartition catégorielle

est cohérente du fait de la prédominance des segments affaires représentant en 2008 67%

Répartition des hôtels lyonnais par catégorie

Figure II-7 Source OT- CDEDE

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Mémoire de M2 DATT Page 40

de la demande en 200851.

Lyon est le premier pôle de marché avec 6416 chambres soit 54 % du parc total du Grand

Lyon avec une concentration importante de l’hôtellerie d’affaires 5*/4* et 3*. « Le Grand

Lyon Est » (hors Lyon) avec 2784 chambres soit 23% de part de marché constitue le

second parc. Ce pôle accueille un tissu important d’entreprises lié à la présence du parc des

expositions de LYON EUREXPO et à la proximité de l’aéroport Saint Exupéry.

La capacité moyenne d’un hôtel au sein du Grand Lyon est de 63 chambres en constante

augmentation : 57 chambres en 2003, 51 chambres en 2002.52

En janvier 2010, le parc hôtelier du Grand Lyon totalise 11936 chambres homologuées

augmentant sensiblement la capacité d’accueil de l’agglomération à 1,4% par rapport à

                                                                                                               51  (Source : Dossier de presse CCI)  

52  Ibidem  

Offre catégorielle en nombre de chambres en % du parc total

Figure II-8 Source : Dossier de Presse CCI – 01 mars 2010

La répartition géographique du parc hôtelier du Grand Lyon

Figure II -9 Source : Dossier de Presse CCI – 01 mars 2010

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Mémoire de M2 DATT Page 41

janvier 2009. Entre 2004 à fin 2009, l’hôtellerie d’affaires s’est sensiblement renforcée avec

l’ouverture de l’hôtel N&H Hoteles à Lyon Saint Exupéry et une augmentation de l’hôtellerie

3*et 4* de 15% soit 667 chambres supplémentaires. L’agglomération a également obtenu

l’homologation de 2 hôtels en catégorie 5* : le Sofitel Lyon Bellecour (164 chambres) et

le Pavillon de la Rotonde à Charbonnières-les-Bains (16 chambres).

Si le développement hôtelier se caractérise essentiellement par une augmentation de la

capacité globale d’accueil, l’agglomération lyonnaise observe néanmoins un ralentissement

des ouvertures en hôtellerie économique 0/1* et des difficultés à concrétiser l’arrivée

d’enseignes hôtelières à forte notoriété pour contribuer à l’image internationale de la

destination Lyon.

La structuration territoriale de l’agglomération lyonnaise en vue d’accueillir les différentes

mobilités est axée essentiellement sur les segments des affaires. Mais Lyon souhaite rayonner

sur le plan international au rang des grandes métropoles. La prise de conscience du tourisme

comme outil de rééquilibrage et d’attractivité territoriale amène l’agglomération lyonnaise à

une réflexion stratégique étroitement liée au tourisme urbain des mobilités d’affaires.

Figure II-10L’évolution du parc hôtelier

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 42

2.1.3 Les fondements du positionnement stratégique ambitieux de la ville de Lyon : les mobilités d’affaires au tourisme dans la stratégie d’agglomération unique.

o Une stratégie ambitieuse

En 1993 est crée le Club des grandes villes de France de Maison de la France dont la création

a été motivée par la croissance du tourisme urbain et l’évolution des comportements des

voyageurs individuels avec des mobilités de loisirs de courte durée. Elle dénombre 23

membres dont la ville de Lyon. L’enjeu est de fédérer des stratégies de communication : unité

d’accès, unité de services, unité de caractère, unité de promotion et unité de stratégie pour

avoir une approche homogène d’un réseau constitué «d’identités fortes». La création du club

des grandes villes de France est également un moyen pour faire face au centralisme parisien

en ayant pour vocation de développer le tourisme dans les grandes villes régionales. Mais les

villes régionales françaises sont petites en terme démographique et présentent un véritable

handicap pour concurrencer les grandes villes européennes.

Dans le Grand Lyon, les chiffres du tourisme soulignent la prédominance du tourisme

d’affaires. Candice Arlen53, chargée de mission du tourisme dans le Grand Lyon explique que

le transfert de compétence tourisme au Grand Lyon est une conséquence de la forte

dynamique liée aux mobilités d’affaires. En effet, ces dernières représentent 65 % des

l’activité hôtelière de l’agglomération lyonnaise dont les pics de saisonnalités s’effectuent

essentiellement sur les périodes hors vacances scolaires. Elle ajoute que l’objectif principal de

ce transfert est de développer une stratégie d’agglomération unique qui repose sur 3 volets :

- « Le tourisme d’affaires » (axe prioritaire)

- Le tourisme d’agrément avec la promotion de la destination Lyon

- Le tourisme de proximité

L’objectif, précise Candice Arlen, est de développer les grands évènements, des évènements

« gros porteurs ». La ville dispose déjà d’une offre importante en matière de chambres

d’hôtels mais la visée actuelle est d’accueillir des évènements de 1500-3000 participants.

                                                                                                               53  Entretien  téléphonique  du  07/09/2010  

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Mémoire de M2 DATT Page 43

Or la différence des congrès par rapport aux autres activités des mobilités d’affaires, est que

les organisateurs sont amenés à faire un choix dans la destination qui dépend de la nature

exceptionnelle de l’offre du lieu.

Le Grand Lyon a mis en place une politique d’équipement et marketing afin d’influencer les

organisateurs dans le choix de la destination pour leurs congrès impliquant des dispositifs

communicationnels, de gestions et d’aménagements dédiés prioritairement aux mobilités

d’affaires mais également aux mobilités touristiques.

2.2 Les mobilités d’affaires : l’imbrication des dispositifs liés aux mobilités d’affaires aux dispositifs des mobilités touristiques

2.2.1 La diffusion de la marque ONLYLYON : un outil « communicationnel professionnel » pour améliorer la lisibilité de la destination

D’après une étude réalisée par l’université Lyon Lumière avec le partenariat de la CCI, Lyon

a une image touristique peu forte, et est considérée comme une ville de passage. Elle manque

de spécialisation ou attraits « forts ». Les critères traditionnels sont peu mis en avant. Les

signes de qualité sont quasi inexistants au niveau des voyagistes étrangers. Elle présente des

lacunes en matière de communication et de promotion et doit renforcer ses démarches

évènementielles. Elle a une morphologie complexe et apparaît comme une ville non

sécurisante, austère et peu animée. L’image est floue mais cependant elle est en pleine

évolution (Caroline Januel-2007, les Synthèses du Millénaire)

Or, « l’impact de la marque ville incarne l’unité et la diversité et surtout en déjouant les

stéréotypes et la remise en cause des clichés et des poncifs inopportuns. (…) Elle permet de

renforcer la cohérence d’ensemble autour de l’image voulue et contribue à transformer

l’attitude comportementale des récepteurs. »54 (Gilles Marion)

Rendre visible l’attractivité du territoire du Grand Lyon et promouvoir la métropole au

niveau international est le principal objectif de la marque ONLYLYON créée par les

principaux partenaires et institutions économiques de l’agglomération lyonnaise. Pilotée par

                                                                                                               54  Gilles  MARION  

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Mémoire de M2 DATT Page 44

l’Agence pour le Développement Economique de la Région Lyonnaise (ADERLY),

ONLYLYON est une véritable stratégie de marketing territorial visant à faire de Lyon un pôle

économique européen majeur en capitalisant son leadership dans les secteurs majeurs de

l’économie lyonnaise (la biotechnologie, la chimie-environnement, les textiles techniques

etc.) mais aussi sur les atouts touristiques. Elle a la double vocation d’augmenter la notoriété

de Lyon au niveau national et international de façon durable afin d’encourager la venue de

grands évènements mais également d’attirer et encourager les capitaux extérieurs à

s’implanter pour favoriser l’accélération des grands projets d’aménagements. La marque de

territoire ONLYLYON est en conséquence le fruit d’une réflexion marketing urbain de la

ville dont l’objectif est d’attirer des emplois, des entreprises, des salons, des évènements.

Lyon est présentée comme « une ville qui séduit tant pour son efficacité économique que pour

la qualité de vie qu’elle permet. »

En octobre 2009, la marque ONLYLYON a reçu un prix spécial du jury dans le cadre du

Festival Fimbact, (festival de référence du développement territorial), pour son réseau social

des ambassadeurs (Dossiers de presse ONLYLYON). Joël Gayet (fondateur et gérant associé

de CoManaging, vice-président du Comité scientifique, responsable du département "Identité

et attractivité", de la Cité de la Culture et du Tourisme Durale.) précise que "la puissance

d'une marque de territoire ne se mesure plus à l'importance de sa notoriété, de son chiffre

d'affaires ou de son budget publicitaire (...) la puissance d'une marque, comme celle d'un

territoire, se mesure d'abord à la "force des liens" qu'elle a su créer avec ses clients et son

environnement, salariés, citoyens, acteurs professionnels ou partenaires !"

a) La démarche de ONLYLYON : un système d’acteurs

Si la démarche ONLYLYON rappelle les stratégies adoptées par les villes de Londres avec

Totally London ou d’Amsterdam avec Iamsterdam ou encore New York avec I love New

YorK elle se distingue toutefois par l’intégration de tous les acteurs économiques. Plus

qu’une démarche touristique c’est une démarche « écono-touristique » car quelles que

soient les finalités touristiques ou professionnelles, tous les acteurs sont impliqués derrière un

même objectif celui de vendre la ville de Lyon.

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 45

En somme derrière une bannière commune, les 12 partenaires principaux (Aderly, Aéroports

de Lyon, Cci de Lyon, CGPME du Rhône, Cité centre et Congrès de Lyon, Grand Lyon,

Département du Rhône, Eurexpo, Chambre des métiers et de l’Artisanat du Rhône, Medef

Lyon Rhône, Lyon Tourisme et Congrès, Université de Lyon) homogénéisent leurs actions de

communication autour de la ville tout en associant des acteurs secondaires regroupés dans un

réseau social d’ambassadeurs.

 

b) Le fonctionnement

La démarche ONLYLYON repose sur 4 piliers qui chacun peut impacter la lisibilité de l’offre

touristique de l’agglomération lyonnaise.

Une stratégie de communication en 2 volets

La stratégie de communication repose sur une diffusion multicanale de la marque. D’une part,

elle s’appuie sur une campagne média « offline » exprimée dans les grands principaux

aéroports européens (Londres, Paris, Bruxelles, Francfort…) qui sont des points d’entrée

stratégiques pour les flux touristiques d’agrément. D’autre part, la stratégie développe une

campagne web qui vise à multiplier la présence de la marque sur internet ainsi que sa

notoriété dans les réseaux sociaux et les moteurs de recherches.

Le développement et l’animation d’un réseau d’Ambassadeurs

(chefs d’entreprises, cadres, personnalités ...).

De plus en plus les habitants sont ciblés pour atteindre les touristes. Pendant dix ans le thème

des habitants ambassadeurs fut d’ailleurs l’un des slogans incitatifs au développement

touristique urbain. Ce n’est que depuis quelques années qu’une offre en loisirs non marchands

d’une part et une offre plus commerciale en direction des habitants deviennent

progressivement partie prenante d’une stratégie de développement touristique d’une ville.

(Claudine Barcon, 2003). A Besançon a été mis en place un passeport destiné aux habitants

pour qu’ils deviennent ambassadeurs de leur ville. Ce système de parrainage permet à

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 46

l’habitant d’accueillir sa famille avec des tarifs réduits que ce soit au niveau de l’hébergement

et des visites. D’autres territoires suivent le pas comme le département de la Seine et Marne

qui lance également en 2003, une carte d’ambassadeurs du département avec des avantages

qui s’apparentent à ceux des bisontins dont notamment la gratuité pour certains sites

touristiques.

A Lyon, si le réseau social des ambassadeurs semble à première vue analogue à la stratégie de

ces deux villes, il s’en détache par la dimension économique apportée qui se partage entre la

volonté d’attirer les capitaux et développer les grands évènements. La dimension touristique

n’est qu’un élément de valorisation. Mais les finalités restent identiques à savoir attirer des

personnes par l’investissement de personnes physiques ou morales dans la promotion de Lyon

qui par leurs activités contribuent déjà au rayonnement de la ville. Ainsi ONLYLYON a

mobilisé un réseau d’Ambassadeurs chargés de promouvoir la métropole lors de leurs

déplacements professionnels et contacts internationaux.

Des partenariats événementiels

La marque ONLYLYON est visible sur tous les documents et supports visuels lors des

évènements extérieurs impactant de façon significative la visibilité de la ville dans les

principales villes européennes.

Des relations presse spécifiques

La marque ONLYLYON est présente dans tous les médias nationaux et internationaux sur des

sujets transversaux en lien avec l’attractivité du territoire. Elle balaie les grands emblèmes mis

en avant pour souligner l’attractivité du territoire de la lumière, à l’innovation, en passant par

l’urbanisme ou bien encore l’actualité culturelle.

Les actions menées par ONLYLYON, à travers notamment la démarche innovante de « Lyon

Welcome Attitude », démontrent la volonté de la métropole de proposer un accueil de qualité

et personnalisé aux entreprises et manifestations organisées sur son territoire. Fort de cette

conviction, ONLYLYON a souhaité être partenaire de SÉMINAIRES BUSINESS Events

Rhône-Alpes, acteur clé du secteur du Tourisme d’Affaires et de l’Incentive dans

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 47

l’agglomération.

La marque de territoire ONLYLYON se différencie essentiellement des autres marques

touristiques de territoire du fait de la sollicitation de tous les acteurs économiques de la ville

et de par son impact sur un public hétéroclite à savoir les voyageurs professionnels mais

également les touristes.

c) L’image touristique de Lyon véhiculée : une destination de court séjour « haut de gamme ».

La ville de Lyon fait appel au couturier Max

Chaoul, reconnu et récompensé par ses pairs

dans le monde entier pour imaginer et

réaliser la robe en soie rouge visible sur la

campagne de communication internationale

pour la promotion de Lyon. François

Gaillard, Directeur de l’Office de Tourisme souligne que l’objectif de la campagne est de

positionner la ville de Lyon comme une ville de court séjour glamour. Plus qu’un « symbole

poétique de la ville » elle génère davantage l’image d’une ville haut de gamme par la mise en

valeur de la soie et de la couleur rouge omniprésente dans les supports de communication de

la ville qui rappellent la richesse économique de la ville. Le souhait de la ville de Lyon de

démarcher de façon combinée les professionnels (entreprises et voyageurs d’affaires) et les

touristes impacte l’imaginaire véhiculé dans

les campagnes promotionnelles.

La communication est donc

identique pour les voyageurs

d’affaires et pour les touristes.

Le déplacement du panneau

ONLYLYON de la place

Bellecour à la cité

internationale témoigne de

l’appropriation d’un dispositif

Figure II-11 OT Lyon et sa campagne promotionnelle

Figure II-12- Panneau ONLYLYON déplacé de la cité internationale à Bellecour – Photos Office de tourisme Lyon

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 48

initialement prévue pour les hommes d’affaires par les touristes d’agréments.

« Lorsqu'une ville attire les hommes et les femmes, elle attire les talents, elle attire les

entreprises. » selon Jean Michel Daclin, Adjoint au Maire de Lyon, Vice-Président du Grand

Lyon délégué aux relations internationales, au tourisme et à l’attractivité du territoire pour qui

Lyon doit attirer les hommes pour attirer les projets en touchant autant les touristes que

les entrepreneurs ou les étudiants.

2.2.2 Une offre touristique spécifique appropriée progressivement par les mobilités touristiques ?

 

a) Des dispositifs spécifiques pour les mobilités d’affaires : la « Welcome attitude »

 

Dans le cadre de la démarche ONLYLYON, un groupe de travail rassemblant le Grand Lyon,

Ville de Lyon, Eurexpo, Lyon Tourisme et Congrès, les taxis, les gares SNCF, Keolis, le

SYTRAL, les associations de commerçants et l'aéroport Lyon St Exupéry a réfléchi sur

l’amélioration de la qualité de l'accueil des mobilités d’affaires dans la métropole.

La démarche se matérialise à travers un ensemble d'actions visant à perfectionner l'accueil des

congressistes et des participants aux salons en vue d’améliorer la compétitivité de

l'agglomération sur le marché du tourisme d'affaires. « Les hommes d’affaires sont

prioritaires mais une démarche similaire est à l’étude pour l’accueil des touristes

d’agrément » (Valérie Ducaud)55. En effet, à l’heure actuelle, les dispositifs de

signalétiques directionnelles sont quasi inexistants dans les principaux points d’entrée

de la ville (comme les gares de la Part-Dieu ou encore Perrache). Les perspectives de

développer des évènements gros porteurs (congrès de plus de 1500 personnes) sont à l’origine

de la « Welcome Attitude » développée par la ville de Lyon. Cette véritable stratégie de

différenciation réunit de nombreux partenaires commerciaux qui proposent tout une gamme

de prestations de services dans un kit appelé le « welcome pack ». Ainsi par exemple, les

mobilités d’affaires sont accueillies dans les gares et les aéroports par une signalétique                                                                                                                55  Entretien téléphonique du 05 août 2010  

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 49

visuelle et des bandes sonores les aidant à s’orienter dès leur arrivée. Dans la ville, des

kiosques d’information proposent de nombreux services d’aide à l’orientation, mais aussi des

réductions pour certains commerces et restaurants.

Parfois dans le cadre de salons très spéciaux, des cocktails sont organisés dans l’hôtel de ville

ou un tapis rouge accueille les participants dès la sortie du TGV pour souligner la qualité de

l’accueil. Des agents d’accueil sont également présents dans la ville et dans le métro pour

répondre aux visiteurs.

Si la « welcome attitude » a été lancée au départ par les partenaires institutionnels pour les

mobilités d’affaires elle a pour vocation de s’étendre pour tous les visiteurs de

l’agglomération et donc pour les différentes mobilités présentes. D’ailleurs, depuis peu la ville

de Lyon a mis en place un dispositif de citygreeters qui s’inscrit dans la continuité de cette

initiative.

L’aéroport de son côté a également développé une politique d’accueil de qualité similaire

avec la mise en place des « airport helpers ». Ces «Airport Helpers» sont des personnels de

l’entreprise bénévoles recrutés et formés pour permettre aux voyageurs et accompagnants de

bénéficier d’une information de qualité et de proximité. Ils renseignent et guident le public

pendant leurs déplacements professionnels sur le site. L’initiative rassemble aujourd’hui plus

de 500 bénévoles.

Olivier Occelli, directeur marketing d'ONLYLYON Tourisme et Congrès, rappelle que c'est

grâce à des initiatives comme la "Lyon Welcome Attitude", que Lyon gagne et devient une

grande place du tourisme en Europe.

Si la politique d’accueil développée par les différents acteurs de la ville de Lyon

démontre un intérêt privilégié pour les mobilités d’affaires, les dispositifs similaires mis

en place cet été avec les city greeters pour les touristes d’agrément, démontre que les

mobilités d’affaires ont pu impulser une politique d’accueil de qualité pour le tourisme

d’agrément constituant en quelque sorte un levier de développement de l’offre

touristique du territoire.

Les dispositifs communicationnels et d’accueil mis en place par la Grand Lyon sont dédiés

spécifiquement aux mobilités d’affaires et s’ouvrent progressivement aux mobilités

touristiques. La forte prédominance de l’activité des mobilités d’affaires a mené des

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 50

entreprises à se positionner pour répondre à leurs attentes essentiellement basées sur un temps

libéré du travail limité.

Nous pouvons prendre l’exemple de deux entreprises lyonnaises qui ont mis en place des

concepts ou des produits novateurs liés aux activités récréatives des mobilités d’affaires :

Jogging City, Bike and See .

b) L’existence d’une offre spécifique dédiée aux mobilités d’affaires : focus sur 2 sociétés

 

Jogging city et Bike and See sont 2 sociétés lyonnaises qui se sont positionnées sur le segment

affaire en tenant compte du processus d’autonomisation limité des mobilités d’affaires. Les

mobilités d’affaires ayant peu de temps libre, elles ont développés des produits permettant de

découvrir le territoire de façon accélérée. La clientèle n’est pourtant pas forcément celle

escomptée…et souligne l’imbrication des pratiques touristiques des mobilités de loisirs et les

mobilités d’affaires.

• Jogging city : répondre aux pratiques sportives des mobilités d’affaires

Jogging city est une société qui a fait du chemin depuis sa création en 2008. « Lyon est la

première ville française à proposer aux hommes d’affaires de la découvrir en parcourant ses

rues en course à pieds. « Notre service se fait à la demande, sept jours sur sept et de O6H30 à

21H00 heures, précise Camille Perrache, fondateur de la société. Notre clientèle est

essentiellement composée d’hommes d’affaires participant à un événement ou en

déplacement professionnel. Il s’agit majoritairement d’étrangers principalement américains,

suisses, ou allemands. Et nous envisageons d’implanter des formules identiques à paris,

Strasbourg, Cannes, Nice, Marseille et Annecy » (L’équipe Mag-samedi 25 avril 2009).

Camille Perrache56 précise par ailleurs, qu’à l’origine Jogging city était crée pour la clientèle

affaire et les touristes étrangers. Si au départ, les mobilités d’affaires représentaient la

majorité de sa clientèle, elle est actuellement décomposée de la façon suivante : 30% de

notre clientèle sont des hommes d’affaires ou des étrangers les 70% restants sont des

personnes qui viennent de la région. La plupart du temps c’est un cadeau qui a été

offert.

                                                                                                               56  Entretien téléphonique du 16/11/2010  

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 51

Jogging city est un concept original crée pour répondre aux exigences de la clientèle affaire

qui depuis sa création a remporté un plus vif succès auprès du tourisme de proximité lui

permettant ainsi de se développer et d’exporter le produit dans d’autres villes françaises

comme la capitale.

Si l’évolution de sa clientèle souligne probablement les conséquences de la crise économique

et les réductions des activités périphériques, elle met cependant en avant l’appropriation

progressive de produits originaux par le tourisme de proximité.

• Bike and See : Répondre aux exigences du développement durable

A l’heure des déplacements doux, alors qu’il

faut absolument sauvez la planète, Olivier le

bouille a inventé une nouvelle manière de

découvrir la ville de Lyon : la mobilité douce

pour faire de l’écotourisme en zone urbaine en

créant la société Bike and See. Cet ancien

directeur du marketing d’une multinationale

américaine spécialisée dans la signalétique était

avant tout convaincu qu’il existait un créneau

pour des visites de la ville s’inscrivant dans le

cadre du développement durable avec zéro

émission de gaz à effets de serre auprès du

marché du tourisme d’affaires. Un concept

original et novateur de « vélo serviciel » qui allie

les nouvelles technologies et la mobilité urbaine

alternative par le respect de l’environnement.

L’agence loue des casques, organise des quizz

autour des balades, livre les vélos à l’hôtel ou

sur le lieu de la réunion et peut aller jusqu’à

personnaliser les vélos aux couleurs de

l’entreprise. Les débuts prometteurs de l’été

Figure II-13-Source Bike and See

Figure II-14 -Source Bike and See

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 52

2010 auprès des touristes marquent la corrélation existante entre les activités récréatives des

mobilités d’affaires et les mobilités touristiques. Sportive et ludique, respectueuse de

l’environnement et utilisant les nouvelles technologies la prestation avait pour vocation de

répondre aux grandes tendances de la demande des mobilités d’affaires en matière d’activités

récréatives. Bike and See est l’exemple d’un concept crée initialement pour les mobilités

d’affaires générant une demande de la part des touristes d’agrément. Les perspectives

d’étendre ce concept novateur à d’autres villes mettent en avant également l’uniformisation

des pratiques touristiques dans un espace urbain.

Si nous reprenons le continuum de Vincent Coeffe, les mobilités d’affaires et les mobilités

touristiques peuvent ici suivre la même trame coproductive.

2.3 Les mobilités d’affaires et la production de nouveaux lieux touristiques

L’hôtellerie est le principal lieu où s’entrecroisent les mobilités d’affaires et les mobilités

touristiques. A Lyon l’activité hôtelière est dominée par le marché des affaires. Le choix des

nouvelles infrastructures hôtelières découle de cette activité économique majoritaire. Les

nouveaux projets structurants de la métropole en construction ont une imbrication certaine

avec les sites de rencontres professionnelles générant de nouvelles polarités touristiques et de

loisirs.

2.3.1 A travers le schéma directeur hôtelier tournée vers l’hôtellerie haut de gamme

Afin de permettre une meilleure lisibilité internationale et pour résoudre les problèmes de

capacités d’accueil hôtelier, l’agglomération lyonnaise se tourne vers l’hôtellerie haut de

gamme caractéristique de la demande du segment affaires.

En effet, au printemps et en automne, plus des trois quart des professionnels déclarent être

obligés de refuser des manifestations professionnelles tant pour des raisons de disponibilités

de salles que de chambres. En effet, de plus en plus, il y a une concentration des

manifestations ou des rencontres professionnelles en milieu de semaine entrainant parfois un

phénomène de surbooking.

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 53

De nouveaux hôtels apparaissent dans l’hôtellerie affaires 3*/4* étoiles :

Hôtel de la CITE- CONCORDE (Cité internationale)

Le Pavillon de la ROTONDE (Nord est du Grand Lyon)

Hôtel AMBASSADEUR (Grand Lyon Est /Eurexpo)

Hôtel GRAND EST(Grand Lyon Est/Eurexpo)

Hôtel ERMITAGE (Nord Est du Grand Lyon)

N&H Hoteles. (Grand Lyon Est/ Aéroport)

L’évolution des grands équipements structurants, Palais des Congrès et Lyon EUREXPO

ainsi que la stratégie du Bureau des Congrès de l’Office de tourisme a bien conforté cette

demande de type affaires « grandes manifestations professionnelles ».

Des grands projets hôteliers « haut de gamme »

Afin de s’affirmer sur la scène internationale en

tant que destination touristique et dynamiser le

développement économique de la ville pour

pouvoir concurrencer les grandes villes

européennes, l’agglomération lyonnaise vise à

renforcer sa capacité d’accueil tant au niveau

de la qualité que de l’originalité.

Plusieurs projets sont programmés comme la création d’un hôtel de prestige en centre-ville

parfois relativement ambitieux, comme un hôtel de

charme dans les anciens hôpitaux de l’Antiquaille

ou encore un hôtel « vert » HQE au Parc

Technologique de Saint Priest. Pour offrir les

meilleurs conditions d’accueil à une clientèle

d’affaires grandissante, le Grand Lyon encourage

l’implantation d’un équipement 4* d’environ 300

chambres dans le quartier d’affaires de la Part

Figure II -15- Le projet hôtel Vert à Saint Priest –Source SDH-CCI Lyon

Figure II-16 – Source SDH/CCI Lyon

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Mémoire de M2 DATT Page 54

Dieu connecté à l’aéroport international par la récente navette Rhône Express. Véritable plate-

forme multi- modale dont le pivot est la gare TGV, le quartier de la Part-Dieu est aussi une

place décisionnelle d’envergure européenne en plein essor.

La ville de Lyon investit également un site

historique situé dans l’hypercentre de la

ville : les Hospices Civils de Lyon ou

l’Hôtel-Dieu. Il est aujourd’hui l’un des

plus grands édifices du 18ème siècle

construit d’après des plans de Soufflot,

architecte du panthéon à Paris. Il est

également le premier hôpital lyonnais.

L’agglomération lyonnaise a engagé la

reconversion et la valorisation de ce site

afin de disposer d’un lieu d’hébergement

emblématique très haut de gamme. Elle

encourage la création d’un complexe

hôtelier de dimension internationale avec un hôtel 5 étoiles de prestige, des commerces, de la

restauration, des bureaux.

D’autres projets originaux voient le jour comme par exemple le projet hôtelier fluvial

Canabaé dont la spécificité est d’être un bateau sur les berges du Rhône au cœur de la ville de

Lyon. Ce projet innovant a pour perspective la mise en place de dispositifs originaux comme

la mise en place de navettes privatives fluviales pour desservir en amont la cité

internationale.

Le Schéma Directeur Hôtelier (SDH) 2010-2015 prévoit un renforcement des capacités

d’accueil de plus de 1000 chambres majoritairement en hôtellerie d’affaires avec des

enseignes valorisantes comme Rézidor ou encore NH Hoteles qui favorisent une meilleure

visibilité sur le plan international. Le Schéma Directeur Hôtelier est en cours de réalisation et

s’inscrit dans la continuité du précédent Schéma de développement hôtelier 2002-2008 qui

avait déjà contribué au renforcement du parc.

Figure II-17 – La cartographie du Schéma Directeur Hôtelier 2010-2015Source : SDH Le Grand Lyon

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Mémoire de M2 DATT Page 55

2.3.2 A travers des projets de requalification structurants aux abords des sites professionnels générant de nouvelles polarités touristiques Les tendances de reconquête de territoire en friche …

 

La cité internationale, le carré de la soie et le très ambitieux projet confluence sont 3 projets

de requalification de l’agglomération lyonnaise structurants qui soulignent les tendances

actuelles de croisement entre les dynamiques fonctionnelles commerciales, culturelles et

touristiques.

La cité internationale (site à dominante professionnelle), lieu de prédilection des

rencontres professionnelles, est aussi un site polyfonctionnel dédiés aux loisirs des résidents

permanents avec notamment le cinéma UGC Ciné Cité, le musée d’Art contemporain. Cette

urbanité nouvelle a été achevée en 2006 et assiste à un processus de touristification de par

l’appropriation des résidents permanents et temporaires notamment les mobilités d’affaires

qui après une journée de travail vont déambulés dans le pastiche des rues intérieures du site.

Le tourisme et l’urbain « s’inventent mutuellement » (Vincent Coeffe), ici l’urbanité à

amorcer la venue de nouveaux flux de mobilités de loisirs et les mobilités d’affaires.

Le carré de la soie (site à

dominante loisirs) est situé

à la fois sur les communes

de Vaux en Vélin et

Villeurbanne dans la

banlieue est lyonnaise.

L’implantation de ce

nouveau pôle de loisirs

polyfonctionnel est

également un pôle multimodal, premier nœud d’échanges de l’Est de l’agglomération

permettant de desservir en 15 minutes Eurexpo, la Part Dieu et l’aéroport Saint Exupéry.

Cette plaque multimodale est l’unique point d’entrée d’Eurexpo en transport en

commun et fait partie intégrante de l’itinéraire des mobilités d’affaires se rendant à Eurexpo.

Le site se caractérise notamment par la présence de nombreuses chaines de restauration

franchisées dédiées notamment aux déjeuners d’affaires en semaine et par des commerces.

Figure II-18 Plan du pôle de loisirs du Carré de la Soie / pôle évènementiel - Source : Le Carré de la Soie.com

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 56

Le projet Confluence est le projet le plus

ambitieux de la ville Lyon et se situe entre

l’hypercentre touristique et la Halle Tony

Garnier (quartier de Gerland). Un projet de

construction d’un pont reliant la confluence et

le quartier de Gerland est prévu pour 2014.

Dès le XIXème siècle, la partie sud de la

presqu’île a offert de vastes ténements à l’essor

industriel mais depuis une vingtaine d’années, la

libération progressive de ces occupations foncières a ouvert des perspectives de mutations

profondes traduites aujourd’hui dans un projet global de grande ampleur : le projet Lyon-

Confluence. Véritable opportunité pour la ville de Lyon, ce projet a vocation d’étendre

l’Hypercentre jusqu’à la confluence du Rhône et de la Saône afin de transformer ces

anciennes friches industrielles en un véritable lieu de distraction, de loisirs et de promenades

pour les visiteurs lyonnais ou non. Il s’articule autour de cinq secteurs (Perrache, le quartier

Sainte Blandine, secteur ouest du Cours Charlemagne, la pointe de la Presqu’île et le secteur

est /sud du cours. « la Confluence est appelée à devenir un nouveau lieu de prestige

lyonnais. »

o Créer un nouveau quartier en centre-ville renforçant le rayonnement de

l’agglomération lyonnaise,

o Développer une offre innovante et attractive de loisirs urbains,

o Mettre en valeur les fleuves et les qualités paysagères du site,

o Reconquérir les friches industrielles et logistiques,

o Désenclaver le sud de la presqu’île notamment par les transports en

commun. terme, ce projet doublera la superficie du centre-ville entre «

Rhône et Saône ».

La première phase de travaux a été lancée en 2006 sur 41 hectares (40 % du projet global)

avec un investissement évalué à 1,15 milliard d’euros permettant aux architectes de renom

d’exposer leur talent :

• Tania Conko et massimiliano Fuksas pour les logements de la Place nautique

• Odile Decq par la réalisation d’une tour belvédère à l’extrémité sud du port Rambaud

Figure II-19 Plan du bassin nautique –Projet Confluence – Source la Grand Lyon  dossier Confluence  

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Mémoire de M2 DATT Page 57

• Rudy Ricciotti, Grand Prix national de l’architecture 2006, pour la réalisation du

Pavillon 6 des docks, accueillant un hôtel de luxe

• Dominique Jakob et Brendan macFarlane qui réalisera un pavillon avant-gardiste sur

le port Rambaud.

La suite des travaux s’échelonnera jusqu’en 2015. Le grand Lyon prévoit le triplement de la

population du quartier de la Confluence et du nombre d’emplois. L’ensemble représentera 1

million de m2 de constructions et plus de 30 hectares d’espaces publics.

A l’extrémité de la presqu’île est prévue la

construction d’un grand équipement touristique

structurant : le Musée des Confluences qui sera

dédié aux sciences de la terre, sciences de la vie et

sciences humaines dont l’ouverture « est » prévue

pour 2013.

3,5 millions d’euros de fonds alloués par l’Union

Européenne au projet visent à couvrir les surcoûts de construction justifiés par des

économies d’énergie ou le recours à des énergies renouvelables. L’objectif est de réduire les

besoins énergétiques de 40 % par rapports aux standards actuels qui reposent à la fois sur la

conception bioclimatique du bâtiment, sur l’isolation et sur la ventilation.

Le quartier a vu apparaître des restaurants qui connaissent aujourd’hui une belle affluence et

ont permis l’émergence d’un nouveau lieu de vie lyonnais. A titre d’exemple, la rue Le Bec.

Imaginé par le chef deux fois étoilé Nicolas Le Bec, ce concept inédite propose à l’instar

d'une halle marchande, une salle de restaurant entourée de différentes échoppes : le

poissonnier, le boucher, le maraîcher, le caviste, l'épicier, le comptoir à café, la cave à

fromages, etc…

Figure II-20- Projet Musée de la Confluence –Source -Dossier Confluence- Le grand Lyon.com  

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Mémoire de M2 DATT Page 58

Ces différents projets soulignent la prise en compte de la superposition complexe des

mobilités dans un espace urbain. Le choix géographique est étroitement en lien avec les

sites de rencontres professionnelles du fait de la proximité et des aménagements

d’accessibilité mis en place. Ces projets de rééquilibrage du territoire offre un nouveau

maillage caractérisé par de nouvelles polarités de loisirs.

La ville de Lyon se métamorphose et renforce son tissu urbain dans des perspectives de

construction métropolitaine afin de répondre à la compétitivité des territoires. Des

infrastructures d’accueil au développement de l’intermodalité, de nombreux aménagements

ou projets d’aménagements sont entrepris dans une mouvance dynamique économique liée à

la prise de conscience de tout un système d’acteurs institutionnels et économiques pour le

renforcement de l’attractivité territoriale. La réalisation d’équipements de qualité s’inscrit

dans une logique de rayonnement international puisque qu’ils permettent une meilleure

visibilité et une meilleure lisibilité de la destination. Ainsi la ville de Lyon dans le cadre de sa

construction métropolitaine cherche à conforter l’ancrage des entreprises et la diversité de leur

compétences par le développement de grands équipements structurants et le développement

de grands évènements économiques concourant à l’amélioration de lisibilité de la destination.

La stratégie développée par l’agglomération lyonnaise démontre que l’urbanité mise en

place amène des flux de mobilités plurielles qui comprennent aussi bien les mobilités

d’affaires que des mobilités touristiques et de loisirs.

Les mobilités d’affaires, majoritaires dans l’agglomération, apparaissent comme un

substrat de la construction métropolitaine et semblent se compléter aux mobilités

touristiques et de loisirs. Si les deux mobilités semblent obéir à des temporalités différentes,

elles ont cependant une appropriation de l’espace urbain fortement imbriquée caractérisée par

des temporalités successives permettant le lissage et la pérennité de l’offre touristique.  

Figure II-21- Source : CDEDE , le nouveau maillage du territoire lyonnais , l’imbrication avec les sites de rencontres professionnelles

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Mémoire de M2 DATT Page 59

3ème partie : L’habiter temporaire des mobilités d’affaires : hybride touristique polytopique de la métropole fondu dans un

hyperchoix global

Les mobilités d’affaires s’inscrivent dans une pluralité de résidents qui habitent

temporairement la ville. Une étude réalisée auprès des organisateurs de voyages

professionnels (panel de 20 répondants) et auprès des mobilités d’affaires (panel de 35

répondants) soulignent que ces dernières disposent d’un temps libre relatif donnant lieu à un

habiter touristique spécifique et polytopique s’imbriquant parfois étroitement avec les

pratiques des mobilités touristiques et celles des résidents permanents. Cet habiter touristique

spécifique peut être identifié suivant 2 types de continuum (3.1). Le processus du choix de la

destination implique une image forte et attractive de la destination. Lyon comme beaucoup de

métropole régionale a encore du mal à se positionner sur la scène internationale. L’habiter

touristique des mobilités d’affaires participe paradoxalement à générer une offre touristique

originale mais qui se fond dans un hyperchoix global (3.2). Si cet habiter touristique participe

à la construction métropolitaine, il ne peut permettre la lisibilité d’une destination qu’avec le

concours des mobilités touristiques (3.3).

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 60

3.1 Un habiter touristique hybride urbain

Des pratiques touristiques originales pour remotiver les groupes (3.1.1) à la reproduction

d’une quotidienneté relative (3.1.2), l’habiter touristique des mobilités d’affaires semble

suivre deux types de continuum d’appropriation territoriale (3.1.3)

3.1.1 L’habiter touristique des mobilités d’affaires vu par les professionnels du tourisme : des pratiques différentes : plus sportives, plus ludiques et plus gastronomiques.

D’après une enquête

quali-quantitative auprès

des professionnels de la

région Rhône Alpes,

entre 2004-2005 par le

cabinet Coach omnium

73 %57 des professionnels proposent des activités périphériques caractérisées par des

prestations culturelles ,sportives ou ludiques, en marge de la prestation propre au travail en

groupe.

Ce sont les activités sportives et ludiques qui ont été les plus évoquées par les répondants

déclarant commercialiser une activité annexe. Les activités basiques sont là : Tennis, golf,

karting, sports d'hiver... mais on voit également apparaître des idées plus originales telles que

les parcours accro-branches, les jeux de pistes historiques. Les professionnels

commercialisent également des visites de villes ou des animations œnologiques, des sorties en

montgolfières, des soirées à thèmes, etc.

Concernant le Grand Lyon, à partir d’une enquête téléphonique réalisée auprès d’une

trentaine d’organisateurs professionnels ou non de voyages d’affaires de juillet à décembre

2010, des tendances de pratiques récréatives originales ont été mises en lumière. Pour certains                                                                                                                57 Panel de 40 répondants , les résultats ne sont à prendre en compte que comme des tendances et non comme une valeur statistiquement utilisable (Coach omnium)  

Figure III-1 L’intégration de pratiques périphériques Etudes Rhône Alpes 2004-2005–Source Coach Omnium

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Mémoire de M2 DATT Page 61

d’entre eux, « par définition le tourisme d’affaire crée une offre originale » (Laurence,

FONTANA tours) et permet, de fait, de développer la diversification de l’offre touristique par

la production de produits de plus en plus originaux.

Les professionnels ont le sentiment de devoir toujours innover ou renouveler leur offre afin de

répondre à une demande de plus en plus affinée. Le renouvellement de l’offre se manifeste sur

le contenu mais également sur le plan communicationnel car les budgets ayant diminué, il

incite à présenter « un produit standard de façon exceptionnelle. » Bernard Straaten (BVS

Tours). Par ailleurs, l’appropriation du territoire est variable en fonction du profil des

mobilités d’affaires et de l’objet de la visite. Bernard Straaten ajoute « qu’il nous est

impossible de pister les mauvais élèves des congrès qui disposent cependant d’un temps

disponible parfois très important ». Josette Vignat, Directrice de l’hôtel Mercure Château

Perrache, ajoute « qu’il y a toujours une soirée qui est dédiée au plaisir, à la détente, à la

communication entre les participants, aux jeux à la découverte… » mais pas forcément au

sein de son hôtel.

Cette originalité est générée comme le souligne le site du groupe ACCOR pour « ré-

énergiser » les esprits des participants et pour favoriser la concentration » 58 Ces activités

ont lieu dans le cadre du travail et souligne le caractère « subi » et non choisi des activités car

elles ont pour vocation de régénérer la capacité de travail.

En somme ici, les mobilités d’affaires s’inscrivent dans un système coproductif

(puisqu’elles ont recours à des prestataires de services) et semblent intégrer des activités

de loisirs spécifiques et originales à des fins professionnelles pour remotiver des

partenaires commerciaux ou pour faciliter la signature de contrats.

Les mobilités d’affaires développent dès lors un habiter touristique hybride urbain parce

que les finalités premières du déplacement sont professionnelles. La discontinuité du

travail avec le temps libre s’effectue sur le lieu du déplacement mais la rupture avec la

quotidienneté apparaît comme relative car les pratiques récréatives et de loisirs apparaissent

                                                                                                               58  « Entre deux séances de travail, organisez des pauses détente, notamment après le déjeuner afin de "ré-énergiser" les esprits des participants et améliorer leur écoute, favoriser des repas légers suivie d’une promenade digestive » www.accorhotels.com  

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 62

comme étant plus ou moins intégrées dans le temps travaillé. Le processus du choix de

l’activité repose sur le choix de l’entreprise et non pas de l’individu en déplacement.

3.1.2 L’habiter touristique des mobilités d’affaires dans un processus d’autoproduction : les voyageurs d’affaires et le temps libéré du travail.

 

L’enquête auprès des voyageurs

d’affaires du Grand Lyon avait pour

objectif de mettre en lumière les

pratiques touristiques durant le temps

libéré du travail, leurs temporalités et

leurs spatialisations. Bien que les

résultats n’aient été très significatifs et

statistiquement non exploitables, ils

soulignent cependant quelques grandes

tendances notamment sur la notion de

temps libre quasi inexistant chez la plupart des personnes interrogées. L’enquête a pu mettre

en évidence que ces voyageurs étaient sur place avant tout pour y régler des affaires

renforçant le caractère professionnel du déplacement et de fait un conditionnement

psychologique spécifique qui se rapproche plus d’un rapport quotidien à l’espace caractérisé

par le trajet domicile/travail classique. A titre d’exemple une rémoise interrogée sur le site de

la cité internationale précise dès le début de l’entretien « Je n’ai pas le temps de visiter …et si

je reviens, c’est pour des raisons professionnelles, non pas pour faire du tourisme car de toute

façon je n’ai pas le temps ». Le seul temps libre dont elle disposait était consacré au repos à

l’hôtel.

Figure III-2Source CDEDE

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 63

Au cours des différents entretiens, les voyageurs d’affaires ne donnaient pas l’impression

d’un comportement touristique « détendu ». La détente quand elle était existante semblait

avoir lieu pour une majeure partie des cas dans les alentours du lieu de la rencontre

professionnelle ou sur l’itinéraire de l’hébergement au lieu du travail. Par exemple, une

parisienne interrogée à la gare de la Part Dieu peu de temps avant son départ, après un séjour

professionnel à la cité internationale, avait profité de son temps libre pour aller faire du

« lèche vitrine » au centre commercial de la Part-Dieu en précisant qu’elle ne reviendra pas à

Lyon pour faire du tourisme car la ville n’est pas touristique. Est-ce qu’ici la raison

professionnelle du déplacement n’a-t-elle pas impactée la perception de la touristicité de la

ville ? Bien que la rupture avec la quotidienneté soit effective du fait du déplacement de plus

de 24 heures, elle apparaît toutefois relative. Les pratiques touristiques de shopping bien

qu’intégrées dans les 5 formes de pratiques touristiques de l’équipe MIT soulignent un peu

cette tendance de reproduction relative de la quotidienneté.

Par ailleurs, nombreuses des personnes interrogées semblaient rechercher un rapport temps -

distance parcourue optimal. En effet, les voyageurs d’affaires semblent avoir une vie

chronométrée spécifiquement calibrée entre le trajet hébergement /le lieu de rencontre

professionnelle /et le lieu d’entrée/sortie.(gares - aéroports).

D’autre part, et sans de grande surprise, plus la durée du séjour était longue et plus les

voyageurs d’affaires étaient enclins à visiter l’hypercentre touristique du Grand Lyon.

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 64

Les principales activités de détente se caractérisent, pour la majeure partie des personnes

interrogées, par un temps domestique repas (si nous reprenons la terminologie de établie par

Françoise Pottier et Christophe Terrier) et un temps repos sur le site de la rencontre

professionnelle ou dans ses alentours. Dans le cas de la cité internationale, l’imbrication de

pôle de loisirs au site de rencontres professionnelles paraît significative.

Ces deux enquêtes menées, conjointement auprès des professionnels du tourisme et les

mobilités d’affaires, semblent dégager deux paramètres constitutifs du déplacement

professionnel caractérisé par le processus du choix de la destination ainsi que le temps

libéré du travail. A partir de ces deux paramètres nous pourrions identifier deux types

d’appropriation touristique du territoire suivant 2 continuums.

3.1.3 L’identification de l’habiter touristique des mobilités d’affaires selon 2 continuums en fonction du processus du choix de la destination et du temps libéré du travail.

La segmentation de l’habiter touristique des mobilités d’affaires pourrait être identifiée à

partir de 2 continuums qui présentent chacun des caractéristiques spécifiques fondés à partir

du choix de la destination et du temps libéré du travail. Ces deux continuums mettent en avant

l’habiter touristique hybride polytopique des mobilités d’affaires.

• Les mobilités d’affaires disposant d’un temps libéré du travail limité sans de

véritable processus d’autonomisation, le choix de la destination est voulue.

(Congrès/Incentives/Foires-Salons/Séminaires-Réunions)

Dans cet habiter touristique, le choix de la destination est constitutif de ce continuum. La

destination est choisie par les organisateurs du déplacement professionnel. Le choix des

activités récréatives n’est pas voulu mais « subi » par qu’intégrées dans le temps travaillé.

Les mobilités d’affaires se récréent mais suivant un processus « hétéronomique » relatif. Il

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 65

n’existe pas d’intentionnalité individuelle de se récréer. Le déplacement est souvent payé par

l’entreprise. Des activités de loisirs et ludiques sont présentes mais inscrites dans un

continuum de coproduction entre l’entreprise qui organise l’événement et les agences

intermédiaires prestataires de services.

Ce continuum coproductif génère une offre touristique haut de gamme, parce que les

budgets restent élevés, mais aussi originale parce que l’objectif premier est de motiver des

troupes et de générer une capacité de travail améliorée. L’offre touristique est même créée

parfois spécifiquement pour un groupe. Ces pratiques suivent toutefois le corollaire des 5

formes de pratiques touristiques listées par l’équipe MIT. Pour rappel, les 5 formes de

pratiques touristiques comprennent : la découverte, les sociabilités, le jeu, le repos (et le

shopping). Ce continuum est complètement antinomique car les activités récréatives ont des

finalités professionnelles.

Toutefois ce continuum peut se recouper avec le continuum suivant (notamment dans le cas

des congrès) si les individus mobiles disposent d’un temps libéré du travail facilitant le

processus d’autonomisation auto / coproductif.

• Les mobilités d’affaires avec un processus d’autonomisation rejoignant les

stratégies hybrides développées par les touristes avec un continuum

d’autoproduction et coproduction fondé sur un temps libéré du travail limité.

(Voyageurs d’affaires individuels/ Réunions Séminaires)

Dans ce continuum, le choix de la destination est purement professionnel et la finalité du

déplacement est de conclure des affaires. Les pratiques touristiques de ces mobilités d’affaires

semblent plus s’imbriquées avec les pratiques de loisirs des résidents permanents et des

mobilités touristiques. Le temps libéré du travail est constitutif de ce continuum. Les

voyageurs d’affaires reproduisent en quelque sorte une quotidienneté. L’habiter touristique

semble davantage s’apparenter à un habiter « domestique » caractérisé par l’hébergement et la

restauration. L’obligation du déplacement professionnel implique un conditionnement

psychologique qui se rapproche de la quotidienneté.

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 66

L’appropriation spatiale semble davantage à s’imbriquer avec l’appropriation des pôles de

loisirs dédiés pour les résidents permanents mais plus la durée du séjour est longue et plus les

voyageurs d’affaires auront tendance à s’approprier le territoire à l’instar d’un touriste

d’agrément.

Lyon tournée vers le tourisme urbain des mobilités d’affaires a pour ambition de développer

l’activité des congrès gros porteurs pour se positionner au rang des grandes métropoles

internationales telles que Barcelone. Comme beaucoup de grandes villes, elle dispose de

moyens d’accessibilité significatifs (accessibilité multimodale), des outils spécifiques de

gestion (pôle des Congrès, un budget élevé), et des infrastructures d’accueil importantes mais

toutefois non suffisantes (Hôtels de grande capacité). Ceci marque les difficultés d’une

métropole régionale en construction peu touristique fondue dans un hyperchoix

global…débute alors le cercle vicieux des métropoles régionales industrielles ayant du mal à

se hisser au rang des « grands » faute d’image positive, faute de présence de grandes

enseignes hôtelières. Le tourisme des mobilités d’affaires amorce dès lors le tourisme

d’agrément par complémentarité mais aussi par nécessité pour permettre une cohérence dans

la construction métropolitaine et assurer une meilleure lisibilité.

3.2 Le processus du choix d’une destination : Lyon au cœur d’un hyperchoix global

 

3.2.1 Lyon l’exemple d’une métropole régionale en construction aux formes urbaines génériques.

Si les choix augmentent, les éléments à choisir deviennent eux identiques pour tous. Dans le

même temps où les objets se multiplient, l’industrialisation et la standardisation semblent

gagner de nombreux domaines et uniformiser les villes et la vie quotidienne progressivement

mais irrémédiablement (François Ascher).59

                                                                                                               59 ASCHER François (2010) –Métapolis ou l’avenir des villes – Edition Odile Jacob -346 pages

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 67

L’exemple de Lyon développe des gros projets structurants à l’instar des grandes villes

comme Birmingham à la reconquête de territoire en friches (La Confluence/La Cité

internationale) et des espaces en périphérie urbaine en développant des sites polyfonctionnels

imbriqués aux sites de rencontres professionnelles. Mais ce nouveau maillage du territoire qui

marque certes le bouillonnement économique de la ville souligne les tendances actuelles de

formes urbaines génériques et l’idée d’une homogénéisation des espaces et des sociétés. Or si

le modèle urbain de Lyon tend vers un modèle urbain global, la maitrise de l’altérité est

essentielle (Mathis Stock). Loïc Château, senior manager de KPMG THL consulting,

sceptique sur le positionnement de Lyon au regard de ses consœurs européennes60 précise

qu’« au sein de la concurrence vive européenne, on retrouve les capitales économiques et

financières, qui sont aussi villes de patrimoine, d'art et d'histoire : Paris, Londres, Rome…

Puis viennent les villes de tourisme d'art et d'histoire incontestées, comme Florence, Séville...

Enfin, on trouve les villes dont l'attractivité réside essentiellement dans le tourisme d'affaires,

comme Milan, Francfort... Lyon se situe à la marge de ces trois univers », explique-t-il. « Si

vous misez sur le tourisme d'affaires, quelles illustrations différenciatrices offrirez-vous

par rapport à une ville comme Birmingham, qui, au-delà de la rénovation de son hyper

centre ville, s'est dotée d'équipements pour un montant de 300 M d'euros ? « Barcelone,

ajoute-t-il, a connu un vrai effet de levier à partir des Jeux Olympiques. Bilbao, ville

sinistrée, a joué sur la symbolique, en accueillant le musée Guggenheim. De même, il est

incroyable de voir comme Berlin réussit sur le thème de la fête et l'événementiel, avec des

chiffres de fréquentation touristique en progression de plus de 20%. Budapest, en revanche,

joue sur la compétitivité économique. Pour toutes ces villes, remarque-t-il encore, il y a eu

"choc", ou un événement initial générateur d'un développement touristique. Dans ce

paysage, Lyon donne l'image d'une ville assoupie qui vit sur ses acquis. Qu'est-ce qui va être

déclencheur d'un passage de la seconde à la première division ? Plus que les investissements

matériels, il est aujourd'hui important de trouver ce qui fera la différence », assure Loïc

Château » (Synthèse du Millénaire-2002).

Bien que suivant les modèles urbains de ses congénères européennes, classée au patrimoine

de l’UNESCO depuis 1998, même si Lyon a vu sa fréquentation touristique augmentée, elle

éprouve cependant des difficultés à attirer les congrès internationaux démontrant que l’altérité

                                                                                                               60  CR Journée Prospective du 08 juillet 2002 – « Où en est la métropole lyonnaise ? » -Axe de travail Millénaire 3 Métropolisation

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 68

recherchée est encore insuffisante dans le processus du choix de la destination. Pourtant ce

processus de choix semble obéir à des paramètres d’attractivité pourtant classiques …

3.2.2 L’hyperchoix global et les paramètres du processus du choix de la destination.

Selon une analyse catégorielle des positions de ville dans le domaine des réunions

internationales de Sylvie Christofle, Lyon se situe dans le groupe 3 des villes d’accueil

d’évènements professionnels .61

Caractérisées par des disparités de population, elles sont présentées comme des métropoles

« régionales » avec des sites d’accueil paraissant fragiles voire instables n’étant pas jugées

suffisamment attractives et sont des nouveaux venus.

Sylvie Christofle ajoute que le système des réunions internationales implique 2 types

d’acteurs :

• les organisateurs de rencontres qui souhaitent sélectionner le site le plus en adéquation

avec les besoins

• et le souhait des villes et des congressistes qui désirent accueillir la destination.

                                                                                                               61  CHRISTOFLE, Sylvie (2001), Position de villes, mondialisation et réunions internationales –Géocarrefour.Vol 76 N° 2, 5 pages

 

Figure III-4 L’analyse catégorielle des grandes villes organisatrices de réunions internationales -SCHRISTOFLE

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 69

Or le processus du choix repose sur le niveau de qualité touristique de l’agglomération

caractérisé par une image favorable, la notoriété et la présence d’infrastructures de

transport et d’accueil tout comme le patrimoine et la présence des monuments historiques

constituent des paramètres essentiels dans le processus du choix de la destination.

L’habiter touristique des mobilités d’affaires s’inscrit dans un système de pratiques urbaines

qui tendent à s’uniformiser. Ces pratiques seules malgré l’originalité de l’offre touristique

générée ne permettent pas d’impacter le processus du choix d’une destination.

3.2.3 L’habiter touristique des mobilités d’affaires au cœur de pratiques uniformisées dans un hyperchoix global :

 

L’habiter touristique des mobilités d’affaires converge vers des pratiques uniformisées. Même

si l’un des continuums facilite le développement des offres touristiques originales et haut de

gamme, elles ont avant tout une finalité professionnelle. Or dans un contexte urbain, ce

tourisme là devient un genre commun (Michel Lussault). L’attente des normes communes

telles que les grandes structures hôtelières entre également dans un contexte d’hyperchoix

global. Même si Lyon arrive à attirer des grands investisseurs hôteliers, quels atouts dispose-t

- elle pour se différencier des grandes métropoles européennes pour attirer les congrès

internationaux ? Josette Vignat 62, Vice présidente du Groupement National des Chaînes

hôtelières (GNC) en Rhône-Alpes, précise que les infrastructures sont encore incomplètes et

que certaines prestations sont beaucoup trop chères notamment en comparaison avec les

mêmes prestations à Barcelone. Elle prend à titre d’exemple les taxis pour lesquels la course

coûte 4 - 5euros. Il est vrai qu’à Lyon, le réseau des taxis est certes très employé pour les

déplacements professionnels mais il reste très couteux. (De l’ordre de 25 euros) pour assurer

la liaison entre le centre ville et Eurexpo. Il en va de même pour la nouvelle navette Rhône

Express mise en place entre l’aéroport et le centre ville qui a engendré une augmentation

tarifaire multipliée par deux or c’est devenu l’unique accessibilité en transport en commun.

Lyon souhaite se positionner au niveau de Barcelone mais pour cela elle ajoute « Le

congressiste, il se réunit, il travaille, et veut se divertir… A Barcelone tout est ouvert, à Lyon                                                                                                                62  Entretien du 27 septembre 2010  

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 70

rien est ouvert après une heure du matin ». Pourtant Lyon, est la première ville à célébrer son

urbanité par la lumière marquant les premières signes d’un décloisonnement temporel par

l’animation nocturne. 63 (Maria Gravari Barbas)

La temporalité apparaît également comme un paramètre essentiel dans l’habiter touristique

des mobilités d’affaires. D’une part, les mobilités d’affaires reposent sur un calendrier

professionnel essentiellement concentré sur les milieux de semaines et hors période de

vacances scolaires. Les métropoles régionales tournées vers les mobilités d’affaires comme la

Ville de Lyon ont un taux d’occupation relativement faible qui n’attire pas les grandes

enseignes hôtelières. Toutefois, sans ces grandes enseignes, Lyon perd de son rayonnement

international et entre dans un cercle vicieux. Dès lors pour lisser le fonctionnement

économique de ces infrastructures, l’activité des mobilités d’affaires entraine dès lors le

développement du tourisme d’agrément pour grignoter des parts de marché et permettre le

lissage de la saisonnalité.

3.3 Le tourisme urbain des mobilités d’affaires et des mobilités touristiques dans le processus du choix de la destination : une complémentarité temporelle inséparable ?

 

La temporalité est une question majeure dans l’habiter touristique des mobilités d’affaires

puisqu’elle comprend la notion du temps libéré du travail mais également la notion de

saisonnalité et l’appropriation temporelle du territoire (journée-nuit). Cette notion implique un

lien étroit dans le développement du tourisme d’agrément et l’imbrication qu’il peut avoir

avec le tourisme des mobilités d’affaires. De l’imbrication des pratiques des mobilités

d’affaires aux pratiques des mobilités touristiques/loisirs (3.3.1) à la nécessité de développer

le tourisme d’agrément afin de maitriser l’altérité (3.3.2) le tourisme urbain protéiforme

apparaît comme l’élément essentiel dans le positionnement d’une métropole en construction

(3.3.3).

                                                                                                               63  GRAVARI  BARBAS  

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 71

3.3.1 L’imbrication des mobilités d’affaires aux les mobilités touristique suivant la temporalité des pratiques : le lissage économique saisonnier

L’appropriation territoriale des mobilités d’affaires et les mobilités touristiques se recoupent

dans l’utilisation des mêmes infrastructures d’accueils spécifiques. Au delà de l’hôtellerie et

de la restauration, ces deux types de mobilités vont utiliser des structures qui ne leurs sont à

priori pas dédiés. Cette appropriation s’effectue à des temporalités différentes permettant un

lissage optimal du fonctionnement des structures.

Ainsi, les mobilités touristiques peuvent s’approprier des sites d’accueil de rencontres

professionnelles et réciproquement les mobilités d’affaires peuvent s’approprier des structures

de loisirs.

• L’appropriation des sites professionnels par les mobilités de loisirs

 

La salle 3000 et la Halle Tony font partie des principaux sites d’accueil des rencontres

professionnelles de l’agglomération Lyonnaise. L’achèvement de la salle 3000 en 2006 a été

pour le Grand Lyon un argument majeur pour attirer les évènements gros porteurs mais

comme le souligne la présentation du site « plus qu’un simple espace de congrès, c’est un

lieu que tous les habitants de l’agglomération pourront s’approprier puisqu’il a également été

prévu d’accueillir des évènements « grand public » : concerts, opéras, comédies musicales,

variétés internationales. » Il en va de même pour la Halle Tony Garnier, qui pendant très

longtemps accueillait le marché aux bestiaux de l’agglomération. Rénovée à plusieurs

reprises, la Halle Tony Garnier est certes le lieu de prédilection pour les grands salons

professionnels mais elle est également le principal lieu ou se tiennent les grands concerts de

l’agglomération.

Dès lors, ces sites de rencontres professionnelles ont des fonctions plurielles. Cependant les

mobilités d’affaires s’approprient davantage le site en journée car ils l’utilisent pendant le

temps travaillé tandis que les mobilités de loisirs le feront en soirée pendant le temps libéré du

travail. Ainsi les mobilités utilisent le même lieu mais à des temporalités différentes. La

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 72

rencontre entre les mobilités d’affaires et les mobilités touristiques n’est pas réellement

existante. L’appropriation des sites n’est pas superposée mais successive.

La dynamique économique générée par les mobilités d’affaires suscite l’intérêt de certains

acteurs touristiques qui pour dynamiser leur structure vont diversifier leur offre et s’ouvrir au

marché des mobilités d’affaires par l’adaptation et la mise en place d’aménagements

spécifiques. Des groupes de loisirs du type Center Parcs, le Club Med, Disneyland Paris ou

encore VVF Vacances ou Maeva tous ont développé une politique commerciale pour

accueillir des réunions professionnelles. A Lyon, cette tendance se confirme…

• L’appropriation des structures de loisirs par les mobilités d’affaires : l’exemple des privatisations

 

Pour répondre aux exigences de plus en plus fine de la clientèle affaire et pour redynamiser

leurs structures, plusieurs sites touristiques s’ouvrent aux mobilités d’affaires en permettant la

privatisation de leurs lieux valorisant le côté prestigieux et l’originalité des prestations. Nous

pouvons prendre l’exemple des halles de Lyon, temple de la gastronomie lyonnaise ou encore

la Chapelle de la Trinité, classée au monument historique. Le Palais du Commerce également

propose neuf salles restaurées d’une capacité de 15 à 400 personnes maximum, dont une salle

pouvant accueillir 400 personnes et une salle de capacité de 100 personnes. La célèbre rue

Mercière composée des fameux bouchons lyonnais a pu être partiellement privatisée pour

l’organisation d’une soirée lors des Rendez-vous France 2008. Chaque invité disposait d’une

contremarque valable dans un ou plusieurs restaurants... Une troupe d’animateurs (jongleurs,

musiciens, magiciens) arpentait la rue pendant le cocktail de bienvenue organisé en extérieur.

• L’appropriation des sites se fait sous forme de privatisation.

Dès lors, d’une part, les mobilités d’affaires ne sont que partiellement autonomes et

s’approprient les lieux de façon relativement subie et d’autre part, encore une fois du fait de la

privatisation, les mobilités d’affaires ne rencontrent pas les mobilités touristiques ou de

loisirs. Par ailleurs l’exemple de la privatisation des musées souligne la dénaturation de

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 73

certaines institutions qui deviennent de plus en plus complexes et diversifiées, faite d’une

série d’oppositions en apparence insurmontables (économique/culturel, rentabilité/bénévolat,

privé/public)64. Les Musées immergés dans le monde de la consommation et du marché

« s’hybrident » et sont de plus en plus en pleine mutation obéissant à une « organisation

culturelle de marché » (OCM). L’exemple de la privatisation des musées pour accueillir les

mobilités d’affaires en est un exemple. En règle générale, les institutions culturelles

encouragent davantage le mécénat puisqu’il s’inscrit dans une démarche d’intérêt général et

de valorisation du patrimoine culturel. Mais de plus en plus les musées privatisent sans ce

que ce soit une conséquence, une contrepartie liée au mécénat.

A Lyon, les musées n’échappent pas à ces nouvelles tendances. De nombreuses institutions

culturelles (Les Musées Gadagne, le Musée d’Art Contemporain, le Musée des miniatures et  

des décors de cinéma) disposent de salles de réunions professionnelles pouvant accueillir des

rencontres professionnelles.

Les Musées Gadagne de la ville de Lyon viennent tout juste de rouvrir après 10 ans de

restauration. Afin de redynamiser l’activité économique, l’institution diversifie sa vocation

première en ouvrant ses portes aux mobilités d’affaires qui recherchent des lieux de prestige

pour organiser leur rencontre professionnelle. « Lors de la réalisation des devis, une visite

courte des collections est obligatoirement intégrée mais elle ne fait pas forcément partie dans

de la réservation finale 65(Laurence Loiacono Clouet, responsable du service

communication). A la différence des autres privatisations, celles-ci peuvent avoir lieu en

journée. Les mobilités d’affaires peuvent ainsi occuper les lieux en même temps que les

mobilités de loisirs et de tourisme.

L’habiter des mobilités d’affaires et des mobilités touristiques est donc étroitement imbriqué

même s’il obéit parfois à des temporalités différentes. De surcroit cet habiter touristique

hybride facilite la conquête de frontière urbaine temporelle (Maria Gravari Barbas). Ainsi

plus qu’une dimension spatiale, l’imbrication des pratiques touristiques des mobilités

d’affaires est également temporelle.

                                                                                                               64  TOBELEM Jean-Michel (2010) – Le Nouvel âge des musées, Editions Armand Colin, 324 pages

65  Entretien Octobre 2010  

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 74

3.3.2 Une complémentarité inévitable pour palier au cercle vicieux de l’hyperchoix global : le tourisme « désynchronisé » comme maîtrise de l’altérité.

Barcelone tout comme Lyon était une ville étape et une ville de foire et congrès mais ne

constituait guère une destination touristique à part entière. L’image renouvelée qui lui a valu

un triplement de sa fréquentation touristique a été facilitée notamment par une stratégie

efficace de métropolisation et de marketing territorial confortée par une forte médiatisation

liée aux jeux Olympiques de 1992 et le Forum Universel des cultures (Pierre Jacques

Olagnier- Mondes urbains du tourisme –P176). Cette distinction a permis à la métropole de

figurer parmi les villes les plus attractives pour les rencontres professionnelles internationales

figurant dans le groupe 1 dans l’analyse catégorielle de Sylvie Christofle. De surcroit, c’est

une ville mondiale qui ne « dort pas ». (Maria Gravari Barbas)

Or, Lyon semble « reposer sur ses acquis » (Loïc Château, KPMG) alors qu’elle a été

précurseur dans la conquête d’un territoire touristique nocturne avec la fête des Lumières.

Mais cet événement bien que significatif sur le plan touristique, reste ponctuel. Lyon illumine

son patrimoine mais à une heure du matin, Lyon « dort » et est très loin de se positionner au

rang des « world cities » qui ne dorment jamais. (Maria Gravari Barbas). Pourtant elle avait

de très bons atouts pour « maîtriser son altérité » et faciliter le processus du choix de la

destination. La « festivalisation de la ville » (Maria Gravari Barbas) par les biennales d’art

contemporain/de la danse et les nuits sonores ne suffisent pas à se démarquer par rapport aux

autres grandes villes européennes car toutes ont adopté des stratégies similaires. Cependant

ces stratégies peuvent être développées davantage notamment par le développement de

pratiques désaisonnalisées et surtout il apparaît comme inéluctable la nécessité de repousser

l’habiter touristique nocturne de la ville en suivant le pas de l’habiter touristique des mobilités

d’affaires ou du moins en tenant compte du temps libéré du travail des mobilités d’affaires en

soirée.

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 75

3.3.3 Les mobilités urbaines dans les sociétés contemporaines : le choix touristique comme unique choix catalyseur de la métropolisation ?

Si la confusion sur le tourisme d’affaires a perduré pendant longtemps, le processus

intentionnel du déplacement et notamment les motivations propres au déplacement touristique

marque le tourisme comme clé de voûte du développement local et de la métropolisation…

Si les stations touristiques lissent leur saisonnalité par le développement du tourisme des

mobilités d’affaires, la réciproque ne peut être appliquée. Car le tourisme d’agrément repose

sur une intentionnalité du déplacement qui véhicule un imaginaire positif et facilite la lisibilité

de la destination.

L’exemple de Lyon démontre que le bouillonnement économique de l’activité touristique des

mobilités d’affaires permet la cohérence métropolitaine en terme d’aménagement et sert de

substrat au développement touristique qui lui même permet la métropolisation d’un territoire

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 76

Conclusion

La société contemporaine bouge, le monde est de plus en plus hypermobile et interconnecté

grâce à une accélération des progrès de télécommunications. Dans quelques années, Paris et

Tokyo pourront être reliées en 2H30 grâce à un avion du futur qui permettra aux mobilités

d’affaires de se déplacer encore plus vite plus loin. Tout est optimisé, rationnalisé dans une

logique de productivité et de rentabilité. Les mobilités d’affaires croisent les mobilités

touristiques parce qu’elles convergent vers une même destination mais là s’arrêtent les

concordances. Dès le début du déplacement, l’intentionnalité professionnelle va déterminer un

habiter spécifique du territoire et surtout une mentalité et un rapport différent à l’espace.

L’étude réalisée sur le Grand Lyon a démontré que l’habiter temporaire des mobilités

d’affaires pouvait être complexe, marquant tout comme le tourisme une expérience

« disperse » et de « traverse où le quotidien s’hybride du hors quotidien et réciproquement »

(Michel Lussault- « le Tourisme, un genre commun »). A la question existe-t-il un tourisme

urbain des mobilités d’affaires, nous ne pouvons répondre que positivement parce que

l’utilisation d’infrastructures dites de tourisme ou « domestiques » (Hébergement et

Restauration) est le substrat de l’habiter touristique d’un territoire et parce que les mobilités

d’affaires bien que leur déplacement soit professionnel peuvent s’adonner aux 5 formes de

pratiques touristiques dégagées par l’équipe MIT : la découverte, les sociabilités, le jeu, le

repos et enfin le shopping. Mais là s’arrêtent les similitudes car ces pratiques ne s’exercent

pas toujours à des fins de récréations et pendant un temps libéré du travail limité. Dès lors le

tourisme urbain des mobilités d’affaires présente des spécificités parce qu’il obéit à des

contraintes professionnelles et temporelles.

Cet habiter touristique hybride du fait de la vocation professionnelle du déplacement

suppose une rupture relative de la quotidienneté et rappelle que le tourisme peut être

protéiforme confortant ainsi le concept d’un habitat « polytopique » si nous reprenons le

néologisme de Mathis Stock.

La deuxième hypothèse consistait à affirmer que l’habiter temporaire des mobilités d’affaires

amorçait le tourisme d’agrément. Nous pouvons constater que le tourisme d’agrément et le

tourisme urbain des mobilités d’affaires se complémentarisent d’une part, dans le lissage

des saisonnalités et d’autre part, dans la « conquête temporelle nocturne» du

fonctionnement d’infrastructure. Aussi, le tourisme d’agrément permet la maîtrise de

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 77

l‘altérité dans le cadre du processus du choix des destinations des rencontres

professionnelles internationales et facilite le positionnement stratégique des destinations.

Concernant la dépolarisation touristique, l’hypothèse est plus ou moins implicitement

confirmée mais ce constat est contextualisé par une société hypermobile qui se globalise

avec des formes urbaines génériques. En effet, l’imbrication des nouveaux pôles de loisirs

avec les pôles professionnels à travers l’étude réalisée sur la cité internationale et le carré de

la soie soulignent les nouvelles tendances actuelles d’une homogénéisation des espaces et des

sociétés à travers la réalisation de projets de territoires qui croisent les dynamiques

fonctionnelles, commerciales, culturelles et touristiques. Mais aussi parce que l’outil généré

peut susciter la demande, l’hypermobilité caractérisée par des réseaux de transport de plus en

plus performants structure les territoires facilitant ainsi la superposition des mobilités

plurielles. De surcroit il est de plus en plus difficile d’établir une distinction entre le résident

permanent et le résident temporaire. Dès lors, l’habiter temporaire des mobilités d’affaires

favorise la cohérence métropolitaine et participe à un maillage du territoire touristique

multipolaire.

Par ailleurs, la dernière hypothèse consistait à souligner l’existence d’un certain paradoxe sur

l’habiter touristique des mobilités d’affaires. En effet, tous les professionnels du tourisme

interrogés affirment que le « tourisme d’affaire », « le mal nommé » (Rémy Knafou) génère

une offre touristique originale et haut de gamme. Mais paradoxalement, les attentes des

mobilités d’affaires sur les infrastructures d’accueil notamment les grandes chaines hôtelières

contribue à lisser une offre qui se fond dans un hyperchoix global. Dès lors le tourisme

d’agrément apparaît comme le seul palliatif.

L’exemple de Lyon démontre que le bouillonnement économique généré par l’habiter

temporaire des mobilités d’affaires permet la cohérence métropolitaine en terme

d’aménagement substrat du développement touristique. Si « le tourisme et l’urbanité s’invente

mutuellement » (Vincent Coeffe), la mobilité urbaine protéiforme favorise l’urbanisation et

réciproquement. Ce qui rappelle que la production touristique est la résultante de l’action

conjointe d’au moins trois système : « un système d’acteurs, un système d’images et un

système d’espaces » (G.Cazes).

Cathy  DEDE   Université  Panthéon-­‐Sorbonne-­‐IREST   2009/2010    

Mémoire de M2 DATT Page 78

Bibliographie

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POTIER Françoise et TERRIER Christophe (2007) – Atlas des mobilités touristiques en France métropolitaine, Editions autrement, collection atlas monde.

RAYNAL Mélanie et MARTY Gilbert (2003), Le club des grandes villes de France : Un outil de Maison de la France au service du tourisme urbain Tourisme urbain, Cahier Espaces n°78, éditions espaces, 169 pages

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STOCK Mathis, DUHAMEL (2005) - A Practice-based Approach of Geographical Mobility, Belgeo-Revue belge de géographie, n°1-2, pp. 59-68.

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SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001) – Business Travel and Tourism –Editions Butterworh Heinemann (BH), 358 pages

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WACKERMANN Gabriel (1993), Tourisme & transport. Collection mobilité spatiale, SEDES, Paris, 279 pages

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Mémoire de M2 DATT Page 81

Sitographie (dossiers de presses, rapports etc…)

• Association France CONGRES : http://www.france-congres.org

• Le magazine Voyages d’affaires : http://www.voyages-d-affaires.com

• Bedouk : http://bedouk.fr

• Foires, Salons, Congrès, Evènements de France (FSCES) : http://foiresaloncongrès.com/fr/

• INSEE : http://www.insee.fr/

• ONLYLYON : dossiers de presse « prix spécial du jury pour le réseau des ambassadeurs de

Lyon » le 14/10/2009 http://www.onlylyon.org/

• CCI LYON : Chiffres clés/SDH de Lyon 2002-2008

http://www.services-lyon.fr/site/cms/2004120714535014/Vous-etes-un-professionnel-du-

tourisme--decouvrez-notre-offre-?selectedMenu=20060213116157

• Le GRAND LYON : Stratégie marketing - http://www.grandlyon.com/

• Comité régional du tourisme de la région Rhône-Alpes –

• MITRA (Mission d’Ingénierie Touristique Rhône Alpes : dossiers - http://pro.rhonealpes-

tourisme.com/toute-l-info/ingenierie-br/observatoire/l-actu-26-1.html

• Eurexpo : http://www.eurexpo.com

• La cité Internationale : http://www.cite-internationale-lyon.fr

• Le carré de la soie : http://www.carredesoie.com

• La confluence : http://www.lyon-confluence.com

• Veille Info Tourisme : http://www.veilleinfotourisme.fr

• Le Goupe Accor : http://www.accorhotels.com

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Mémoire de M2 DATT Page 82

Glossaire

 

- Congrès associatifs : manifestations organisées par des associations, des Sociétés

savantes, des organismes internationaux, les pouvoirs publics, des universités ou des

centres de recherche…Ils permettent la diffusion et l’échange de connaissances, la

confrontation d’expériences sur un thème donné de nature scientifique, technique,

culturelle… entre spécialistes de la même filière. Une participation financière est

généralement demandée aux congressistes. La fréquence des congrès est souvent

régulière. (Source : rapport Plasait, 2007)

- Convention : manifestations organisées à l’initiative d’une société privée. Elles

réunissent essentiellement des personnes liées à l’entreprise organisatrice (force de

vente, réseau de distributeurs...) et ne nécessitent pas de contribution financière des

participants. L’événement a un caractère obligatoire dont l’objectif est de diffuser un

message unilatéral d’information, éventuellement médiatisé. Sa fréquence est

généralement régulière. On utilise également l’expression Conférence d’entreprise.

(Source : rapport Plasait, 2007)

- Foires : manifestations grand public regroupant régulièrement tout type d’entreprises

afin de présenter des produits ou des services en vue de les vendre ou de les faire

connaître. Les foires sont souvent régionales et annuelles. La Foire de Lyon en est un

exemple. (Source : rapport Plasait, 2007)

- Incentive : concept d’origine nord-américaine, l’incentive ou voyage de stimulation

ou de motivation est organisé par une entreprise pour récompenser, en groupes

restreints, des forces de ventes, des réseaux de distributeurs ou certaines catégories de

personnel, pour les motiver et les fédérer. Ce voyage patronné allie information et

tourisme d’agrément. (Source : rapport Plasait, 2007)

- Loisirs: ensemble des activités récréatives pouvant s’exercer à la fois dans l’espace

local et le temps du quotidien et dans l’espace-temps du tourisme. (Source :

Dictionnaire de la Géographie et de l’espace des sociétés)

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- Métropolisation : concentration de valeur à l’intérieur et autour des villes les plus

importantes

- Mobilité : ensemble des manifestations liés au mouvement des réalités « sociales »

(hommes, objets, matériels et immatériels) dans l’espace (Source : Dictionnaire de la

Géographie et de l’espace des sociétés)

- Salons : (ou expositions), peuvent être grands publics, professionnels ou mixtes. Ils

regroupent toutes les entreprises d’un secteur particulier, au niveau national ou

international. A titre d’exemple, le Salon de l’automobile ou de l’agriculture... Ils font

l’objet d’une réglementation. (Source : rapport Plasait, 2007)

- Séminaires : regroupent en général un petit nombre de personnes internes à la

structure dont la vocation est d’étudier une ou plusieurs questions précises en groupes

de travail sous la direction d’animateurs. C’est une sorte de petite convention de

80/100 personnes au plus. Les motifs sont : information et motivation du réseau ou de

collaborateurs, formation, lancement de produits, fidélisation de clients... Il n’est pas

demandé de participation financière. (Source : rapport Plaisait, 2007).

- Tourisme : système d’acteurs, de pratiques et de lieux qui a pour finalité de permettre

aux individus de se déplacer pour leur recréation hors de leurs lieux de vie habituels

afin d’aller habiter temporairement d’autres lieux. (Source : Dictionnaire de la

Géographie et de l’espace des sociétés)

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Annexes

Questionnaire

1. Etes vous venus à Lyon pour des raisons professionnelles ? Non Oui Facultatif : Précisez (salon, congrès, RDV, réunion, séminaire…) 2. D’ou venez vous ? France : Précisez le département Etranger : Précisez le pays 3. Comment êtes vous venus à Lyon : En train En Avion En voiture Autres : … 4 Combien de temps restez-vous dans la région lyonnaise ? 5 Où logez-vous ? Secteur de la Part Dieu Secteur de la Presqu’île La cité internationale Autres secteurs - Périphérie urbaine 6. Comment vous déplacez-vous pour vous rendre de votre lieu d’hébergement à votre lieu de RDV professionnel ? Bus/Métro/Tram Taxi A pieds Autres : … 7 Durant votre séjour, avez vous du temps libre ? Oui Non 8 Que faites vous durant votre temps libre en journée ? Restaurant Visite touristique/culturelle Shopping Promenade/visite des alentours de votre lieu de RDV professionnel Activités sportives/ludiques Repos Autres 9 Que faites vous durant votre temps libre en soirée ? Restaurant Visite touristique/culturelle Shopping Promenade/visite des alentours de votre lieu de RDV professionnel Activités sportives/ludiques Repos Autres 10 Pensez vous revenir sur la région lyonnaise pour faire du tourisme ? Oui Non ? Pourquoi ?

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Questionnaire (English version) 1. Have you been in Lyon for business? No Yes Purpose of your business trip (Congress,conference, etc …) 2. Where are you from? 3. How did you come to Lyon ? By train By plane By car Others : … 4 How much time do you stay in Lyon? 5 Where do you stay? La Part Dieu City centre (confluence, peninsula) La cité internationale Others 6. Which transport do you use to reech your business location? Bus/Métro/Tram Cab Others : … 7 Do you have spare time during your stay? Yes No 8 If yes, what do you do during your spare time (at daytime) ? Restaurant Guided tour/sightseeing (muséum, vieux Lyon, monuments etc…) Shopping Walk around your accommodation or business location Sport/ Games Rest Others 9 In the evening ? Restaurant Guided tour/sightseeing (muséum, vieux Lyon,monuments etc…) Shopping Walk around your accommodation or business location Sport/ Games Rest Others 10 Do you think you are going to come back to Lyon for tourism? Yes No? Why ? Thank you for your time. Bas du formulaire  

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L’enquête auprès des voyageurs d’affaires et l’existence d’un continuum de pratiques récréatives …

Objectif : Définir l’appropriation du territoire des mobilités d’affaires (les voyageurs d’affaires) en s’appuyant sur les pratiques récréatives durant le temps libéré du travail et démontrer l’imbrication des pratiques de loisirs des voyageurs d’affaires avec celles des résidents permanents.

L’enquête a été réalisée durant le mois d’avril et le mois de mai 2011 auprès des voyageurs d’affaires en privilégiant les mercredis et jeudis (pour la plus forte concentration d’évènements professionnels) et en visant les fins de journées (après 17H00) pour avoir une meilleure disponibilité des personnes enquêtées.

Cible : Les mobilités d’affaires se déplaçant pour une durée minimum de 24 heures dans le cadre d’évènements professionnels de 0 à 400 participants. (Salons professionnels, réunions, groupes de travail …). Ont été prises en compte uniquement les activités voulues et choisies par les personnes interrogées durant leur temps libre. .

Les aires d’enquête : Elles ont été définies à partir des principaux lieux de rencontres professionnelles en intramuros et en périphérie de Lyon.

 

 

 

     

 

Les conditions de l’enquête :

Pôle de rencontres professionnelles situé dans la ville de Lyon proche du Parc de la Tête d’Or, la cité internationale est également un pôle de restauration et de loisirs (casino, cinéma et musée) fréquentée par les mobilités d’affaires et les résidents permanents. L’enquête a été réalisée proche des arrêts de bus en ciblant les personnes supposées être en déplacement d’affaires à partir des critères suivants : valises, sacs et ordinateurs portables. Les limites de l’enquête : Seules les personnes utilisant les transports en commun ont été   interrogées faute d’autorisation auprès des hôtels du site.

Source  :  La  Cité  internationale-­Cdede  (aire  d’enquête)  

La cité internationale

Source  :  Cité  internationale-­Cdede  (aire  d’enquête)  

Eurexpo

 

Les conditions de l’enquête :

Eurexpo se situe dans la périphérie urbaine de Lyon. L’accessibilité en transport commun transite obligatoirement par le récent pôle de loisirs : le Carré de la Soie situé dans la banlieue lyonnaise : Vaux-en-Velin. L’enquête a été réalisée durant la convention d’affaires ESM (European Security and safety Meetings) qui s’est tenue les 11 et 12 mai 2011 à l’entrée de l’espace convention d’Eurexpo.

Un dispositif de navette relie le Carré de la Soie au site d’Eurexpo mais la fréquence peut être limitée en fonction du nombre des évènements.

L’enquête a été réalisée le jeudi 12 mai 2011 à partir de 16H30 jusqu’à 19H00 à l’entrée de l’espace convention au sommet d’une passerelle qui reliait le parking et les arrêts des navettes. Le seul moyen d’accéder au site à 16H00 était de prendre un taxi (coût : 23EUR)

Les limites : Un espace protégé par des portiques gardés et des grillages limitait l’accès direct auprès des mobilités d’affaires en pause   « café ou cigarettes ».Les 2 navettes de 17H00 et 17H30 reliant le site d’Eurexpo au Carré de la Soie étaient vides.

De nombreux taxis avaient accès à l’espace protégé compliquant les possibilités d’administrer les questionnaires. Beaucoup des personnes interrogées étaient venues pour la journée.

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La gare de la Part-Dieu : Au cœur du centre d’affaires lyonnais, la gare de la Part Dieu est à proximité du centre commercial de la Part Dieu et constitue le point d’entrée principal de la ville.

L’enquête a été réalisée les 7 et 14 avril à partir de 17H30 dans la gare et à l’arrêt de la récente navette Rhonexpress avec la difficulté de distinguer la clientèle affaires des résidents permanents.

Les questionnaires ont également été diffusés auprès de connaissances personnelles en contact direct avec des mobilités d’affaires en déplacement de plus de 24heures pour compléter le panel.

Le questionnaire et son contenu :

Afin de mettre en avant l’existence d’un continuum de pratiques récréatives dans le temps et dans l’espace, le questionnaire administré avait pour principal objectif de répondre à la problématique suivante : que font les voyageurs d’affaires durant leur temps libéré du travail ?

- Le temps libéré du travail et ses temporalités

Est-ce les voyageurs d’affaires ont du temps libre et est-ce qu’il existe une temporalité des activités de détente.

- L’appropriation spatiale du territoire

Est-ce que les voyageurs d’affaires sont enclins à s’approprier le territoire à l’instar des touristes ? Existe-t-il un rapport temps-distance parcourue optimal pour gérer au mieux le temps de détente.

- L’existence de pratiques récréatives

Que font les voyageurs d’affaires durant leur temps libre ? L’hypothèse est de souligner l’imbrication des pôles de loisirs, les aménagements dédiés aux résidents permanents aux pratiques de détente des voyageurs d’affaires qui reproduisent leur quotidienneté en dehors de chez eux

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Enquête auprès des professionnels du tourisme

Cette enquête a été réalisée auprès des organisateurs privés ou non de voyages professionnels : guides privatifs, sociétés privées organisant individuellement l’accueil de leurs clients et les agences professionnelles organisatrices de voyages d’affaires.

L’intérêt d’interroger les professionnels permet de souligner les grandes tendances des pratiques touristiques en fonction des segments de marché affaire. Elle met en avant des pratiques touristiques globales.

L’objectif de l’enquête était de mettre en lumière une typologie des pratiques récréatives des mobilités d’affaires.

Période de l’enquête téléphonique : de juillet à décembre 2010.

Nombre de personnes (physiques ou morales) enquêtées : 20. (Ce chiffre est donné approximativement car certains entretiens ont été réalisés de façon informelle). Cf (tableau synoptique des contacts)

Les limites et les inconvénients de l’enquête : Elle met en lumière uniquement les tendances des pratiques récréatives dans un continuum hétéronomique co productif.

Ci dessous la trame générale des questions posées lors des RDV et entretiens téléphoniques.

Profil : Travaillez sur un segment marché affaire spécifique ? Si oui lequel : Congrès-Convention Foire salons Séminaire/réunion Incentive Individuels Pouvez vous me citer un ou 2 exemples de séjour organisé ces derniers mois

Le contexte général Qui sont-ils (Nationalité, profession) Le nombre de personnes La raison de leur déplacement professionnel ? Que sont-ils venus faire sur Lyon ? Congrès-Convention, Foire Salons, Séminaire/Réunion, Incentive, Individuels Durée du séjour

Le transport Comment sont ils venus sur Lyon ? Avion etc ... Savoir s'ils ont pris le tram Rhône Express ? Leur mode de transport pour leur déplacement dans Lyon Le logement Catégorie d'hôtel, nom etc ... Activités hors périodes de travail A partir d’un exemple : Qu'ont ils fait en dehors des heures de travail ?

Gradient d’originalité des pratiques touristiques

• Classique Tour de la ville en bus Visite guidée de la ville Croisière sur le Rhône Musées Restaurant

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Original

Jeux de piste Tour de ville en veloV BIKE AND SEE Musées (visite impulsée par le lieu de la réunion) Shopping Atelier soie Original 2

Tour de ville en jogging Tour de ville en segway Casino « à la carte » Kayak dans une galerie souterraine (spectacle diva) Autres Pouvez vous me dire si un type d’activité favorise plus spécifiquement les pratiques récréatives

Et si certains segments facilitent des pratiques originales OUI/NON ou haut de gamme ? OUI/NON. Si OUI lesquels ?

Pensez vous que l’homme d’affaire s’approprie le territoire à l’instar d’un touriste ? OUI/ NON

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Table des illustrations

 

Figure I-1 - Les modèles des modes d’habiter mono-topique et d’habiter multi-topique. Mathis Stock, "L’hypothèse de l’habiter poly-topique : pratiquer les lieux géographiques dans les sociétés à individus mobiles.", EspacesTemps.net, Textuel, 26.02.200…………………..15

Figure I-2- Typologie des mobilités d’affaires – SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001) – Business Travel and Tourism –Editions Butterworh Heinemann (BH), 358 pages………………………………………………………………………………………….23

Figure I-3 - Le continuum – SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001) – Business Travel and Tourism –Editions Butterworh Heinemann (BH), 358 pages………………………………………………………………………………………….24

Figure I-4 - Les retombées économiques des mobilités d’affaires - SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001) – Business Travel and Tourism –Editions Butterworh Heinemann (BH), 358 pages………………………………………………………………………………26

Figure I-5 –L’évolution en pourcentage des activités affaires entre 2000 et 2007 – Source Coach Omnium (2007)……………………………………………………………………….27

Figure I-6 – Durée des manifestations en moyenne –Etude Coach Omnium – Le tourisme d’affaires à Lyon en 2009…………………………………………………………………….28

Figure  II-­1  –  Classement des villes organisatrices de Congrès en 2009 – Source Observatoire du tourisme urbain – CCI Lyon – Fiche 5- Le tourisme d’affaires…………………………...34

Figure II-2 –Bilan 2009, tourisme d’affaires - Source KPMG ………………………………...................................................................................................35

Figure II-3 – Carte des sites d’accueil des grands évènements de Lyon – Source La Grand Lyon ………………………………………………………………………………………….36

Figure II-4 – Plan d’Eurexpo- Source Eurexpo.com ..............................................................37

Figure II-5 – Gerland connecté au projet confluence – Source La halle Tony Garnier………………………………………………………………………………………..38

Figure II-6 : Pôle d’affaires et de loisirs de la cité internationale -Source : la cité internationale (www.cite-internationale-lyon.com) –CDEDE)………………………………39 Figure II -7 : Répartition des hôtels par catégorie – Source OT – CDEDE…………………40 Figure II-8 : Offre catégorielle en nombre de chambre en % du parc total Source : Dossier de Presse CCI – 01 mars 2010…………………………………………………………………...41 Figure II -9 : La répartition géographique du parc hôtelier du Grand Lyon Source : Dossier de Presse CCI – 01 mars 2010………………………………………………………………..41

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Figure II-10 :   L’évolution du parc hôtelier- Source : Dossier de Presse CCI – 01 mars 2010…………………………………………………………………………………………...41

Figure II-11 : Image de la campagne promotionnelle menée par l’OT de Lyon – Source Office de tourisme de Lyon…………………………………………………………………………………………..48

Figure II-12- Panneau ONLYLYON déplacé de la cité internationale à Bellecour – Photos Office de tourisme Lyon……………………………………………………………………...48

Figure II-13 Photos Bike and See - Source Bike and See…………………………………...52

Figure II-14 –Photos Bike and See - Source Bike and See………………………………….52

Figure II -15 – Le Projet d’un hôtel Vert à Saint Priest – Source SDH/CCI Lyon …………54

Figure II-16 – Le projet Canabae Hôtel – Source SDH/CCI Lyon………………………….54

Figure II-17 – La cartographie du Schéma directeur Hôtelier 2010-2015- Source CCI Lyon – Dossier SDH………………………………………………………………………………….55

Figure II-18 - Plan du pôle de loisirs du Carré de la Soie / pôle évènementiel - Source : Le Carré de la Soie.com……………………………………………………………………………...56

Figure II-19 Plan du bassin nautique –Projet Confluence – Source le Grand Lyon - dossier Confluence …………………………………………………………………………………...56

Figure II-20- Projet Musée de la Confluence –Source -Dossier Confluence- Le Grand Lyon.com……………………………………………………………………………………..58

Figure II-21- Source : CDede, le nouveau maillage du territoire lyonnais, l’imbrication avec les sites de rencontres professionnelles ………………………………………………............58

Figure III-1 L’intégration de pratiques périphériques Etudes Rhône Alpes 2004-2005–Source Coach Omnium……………………………………………………………………………….61

Figure III-2 – Les pratiques récréatives des voyageurs d’affaires durant le temps libéré du travail – panel 36 répondants- Grand Lyon/Source Cdede…………………………………...63

Figure III-4 L’analyse catégorielle des grandes villes organisatrices de réunions internationales -CHRISTOFLE, Sylvie (2001), Position de villes, mondialisation et réunions internationales –Géocarrefour.Vol 76 N° 2, 5 pages…………………………………………69

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Table des entretiens

Valérie DUCAUD : Directrice du Bureau des congrès de la Ville de Lyon Entretien téléphonique (non enregistré) Date : 05/08/2010 Durée : 43 minutes 14 secondes Candice ARLEN : Chargée de mission tourisme du Grand Lyon Entretien téléphonique (non enregistré) Date : 07/09/2010 Durée : 34 minutes Annie MARTINEZ : Chargée de mission tourisme d’affaire MITRA (Mission d’Ingénérie Touristique Rhône Alpes) RDV (non enregistré) Date : 18/09/2010 Durée : 40 minutes Josette VIGNAT : Directrice de l’hôtel MERCURE Château Perrache/ Vice présidente CRT aux affaires de la ville, culture et tourisme d’affaire/ Vice présidente du Groupement National des Chaînes hôtelières (GNC) en Rhône-Alpes Entretien (enregistré) Date : 27/09/2010 Durée : 48 minutes Dominique GRANDJONC : Directeur du Novotel Part-Dieu RDV (non enregistré) Date : 20 septembre 2010 Durée : 1H00 (+ déjeuner affaire) Bénédicte Auriault : Guide touristique PCO Date : septembre 2010 Eiko Evrard. : Guide touristique japonaise OT Lyon Date : 19 octobre 2010 Géraldine X : Guide touristique PCO Date : septembre 2010 Domitille DURRENBERGER : Responsable de la société « un instant de ville » RDV (non enregistré) Date : septembre 2010 Durée : environ 1H00 Camille PEYRACHE : Responsable de la société « Jogg’ing City » Entretien téléphonique (non enregistré) Date : novembre 2010 Durée : 10 minutes

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Table des matières

Introduction ....................................................................................................................... 6  

1ère  partie  :  Le  concept  du  tourisme  urbain  des  mobilités  d’affaires  dans  un  contexte  d’hypermobilité  contemporaine ....................................................................................... 11  

1.1  Les  mobilités  d’affaires  et  l’hypermobilité  contemporaine  :  quelle  place  pour  le  tourisme  ? 12  1.1.1   Les  mobilités  et  l’altérité  :  le  fondement  des  pratiques  touristiques .......................................... 12  1.1.2   Les  mobilités  d’affaires  au  cœur  de  l’hypermobilité  contemporaine  et  du  tourisme  urbain  :  un  quotidien  «  hybridé  » ................................................................................................................................. 13  1.1.3   Le  continuum  de  pratique  durant  le  temps  «  libéré  du  travail  »  :  les  distinctions  entre  le  processus  d’autonomisation  des  mobilités  d’affaires  et  celui  des  touristes. ........................................... 15  

1.2  «  Du  tourisme  d’affaire  »  au  principe  du  tourisme  urbain  des  mobilités  d’affaires ...............18  1.2.1   Les  raisons  d’une  définition  plurielle  et  «  contestée  » ................................................................. 18  1.2.2  La  notion  de  mobilité  d’affaire  et  le  continuum  de  pratiques  touristiques  selon  SWARBROOKE  et  HORNER  :..................................................................................................................................................... 22  a)   Une  typologie  détaillée  des  mobilités  d’affaires ............................................................................... 22  b)   Les  pratiques  des  lieux  des  mobilités  d’affaires  :  l’analyse  synergique  selon  HORNER  et  SWARBROOKE............................................................................................................................................. 23  1.2.3   Le  tourisme  urbain  des  mobilités  d’affaires  :  des  pratiques  de  l’habitat  temporaire  polytopique  ? .............................................................................................................................................. 24  

1.3  Le  marché  des  mobilités  d’affaires  en  France  :  un  habiter  touristique  spécifique  ?...............25  1.3.1   Les  chiffres  clés .............................................................................................................................. 25  1.3.2   Les  grandes  tendances  : ................................................................................................................. 27  1.3.3   Les  mobilités  d’affaires  :  un  processus  d’autonomisation  limité  et  des  pratiques  touristiques  hybrides  peu  visibles .................................................................................................................................. 29  

2ème  partie  :  le  tourisme  des  mobilités  d’affaires  à  Lyon  comme  substrat  d’une  métropole  en  devenir ........................................................................................................................ 31  

2.1  Les  fondements  du  positionnement  stratégique  de  la  ville  de  Lyon  :  les  mobilités  d’affaires,  un  outil  catalyseur  du  développement  touristique ....................................................................32  

2.1.1   La  prise  de  conscience  du  tourisme  comme  outil  d’attractivité  territoriale ................................ 32  2.1.2   Les  données  de  cadrage  du  marché  des  mobilités  d’affaires  à  Lyon............................................ 32  a)   Les  chiffres  clés ................................................................................................................................... 32  b)   Lyon  tournée  vers  le  marché  des  mobilités  d’affaires  :  les  4  grands  sites  d’accueils  des  grands  évènements  professionnels........................................................................................................................ 35  c)   Un  parc  hôtelier  tourné  vers  les  mobilités  d’affaires......................................................................... 39  2.1.3   Les  fondements  du  positionnement  stratégique  ambitieux  de  la  ville  de  Lyon  :  les  mobilités  d’affaires  au  tourisme  dans  la  stratégie  d’agglomération  unique. ........................................................... 42  

2.2  Les  mobilités  d’affaires  :  l’imbrication  des  dispositifs  liés  aux  mobilités  d’affaires  aux  dispositifs  des  mobilités  touristiques.........................................................................................43  

2.2.1   La  diffusion  de  la  marque  ONLYLYON  :  un  outil  «  communicationnel  professionnel  »  pour  améliorer  la  lisibilité  de  la  destination....................................................................................................... 43  a)   La  démarche  de  ONLYLYON  :  un  système  d’acteurs .......................................................................... 44  b)   Le  fonctionnement ............................................................................................................................. 45  c)   L’image  touristique  de  Lyon  véhiculée  :  une  destination  de  court  séjour  «  haut  de  gamme  »........ 47  2.2.2  Une  offre  touristique  spécifique  appropriée  progressivement  par  les  mobilités  touristiques  ? .... 48  a)   Des  dispositifs  spécifiques  pour  les  mobilités  d’affaires  :  la  «  Welcome  attitude  »......................... 48  b)   L’existence  d’une  offre  spécifique  dédiée  aux  mobilités  d’affaires  :  focus  sur  2  sociétés ............... 50  •   Jogging  city  :  répondre  aux  pratiques  sportives  des  mobilités  d’affaires ............................................. 50  •   Bike  and  See  :  Répondre  aux  exigences  du  développement  durable ................................................... 51  

2.3  Les  mobilités  d’affaires  et  la  production  de  nouveaux  lieux  touristiques..............................52  

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2.3.1   A  travers  le  schéma  directeur  hôtelier  tournée  vers  l’hôtellerie  haut  de  gamme....................... 52  2.3.2   A  travers  des  projets  de  requalification  structurants  aux  abords  des  sites  professionnels  générant  de  nouvelles  polarités  touristiques  Les  tendances  de  reconquête  de  territoire  en  friche  … ... 55  

3ème  partie  :  L’habiter  temporaire  des  mobilités  d’affaires  :  hybride  touristique  polytopique  de  la  métropole  fondu  dans  un  hyperchoix  global ......................................... 59  

3.1  Un  habiter  touristique  hybride  urbain..................................................................................60  3.1.1   L’habiter  touristique  des  mobilités  d’affaires  vu  par  les  professionnels  du  tourisme  :  des  pratiques  différentes  :  plus  sportives,  plus  ludiques  et  plus  gastronomiques. ........................................ 60  3.1.2   L’habiter  touristique  des  mobilités  d’affaires  dans  un  processus  d’autoproduction  :  les  voyageurs  d’affaires  et  le  temps  libéré  du  travail. .................................................................................... 62  3.1.3   L’identification  de  l’habiter  touristique  des  mobilités  d’affaires  selon  2  continuums  en  fonction  du  processus  du  choix  de  la  destination  et  du  temps  libéré  du  travail..................................................... 64  

3.2  Le  processus  du  choix  d’une  destination  :  Lyon  au  cœur  d’un  hyperchoix  global ..................66  3.2.1   Lyon  l’exemple  d’une  métropole  régionale  en  construction  aux  formes  urbaines  génériques. . 66  3.2.2   L’hyperchoix  global  et  les  paramètres  du  processus  du  choix  de  la  destination. ........................ 68  3.2.3   L’habiter  touristique  des  mobilités  d’affaires  au  cœur  de  pratiques  uniformisées  dans  un  hyperchoix  global  :...................................................................................................................................... 69  

3.3  Le  tourisme  urbain  des  mobilités  d’affaires  et  des  mobilités  touristiques  dans  le  processus  du  choix  de  la  destination  :  une  complémentarité  temporelle  inséparable  ? ..................................70  

3.3.1  L’imbrication  des  mobilités  d’affaires  aux  les  mobilités  touristique  suivant  la  temporalité  des  pratiques  :  le  lissage  économique  saisonnier ............................................................................................ 71  •   L’appropriation  des  sites  professionnels  par  les  mobilités  de  loisirs.................................................... 71  •   L’appropriation  des  structures  de  loisirs  par  les  mobilités  d’affaires  :  l’exemple  des  privatisations ... 72  3.3.2  Une  complémentarité  inévitable  pour  palier  au  cercle  vicieux  de  l’hyperchoix  global  :  le  tourisme  «  désynchronisé  »  comme  maîtrise  de  l’altérité. ...................................................................................... 74  3.3.3  Les  mobilités  urbaines  dans  les  sociétés  contemporaines  :  le  choix  touristique  comme  unique  choix  catalyseur  de  la  métropolisation  ? ................................................................................................... 75  

Conclusion........................................................................................................................ 76  

Bibliographie.................................................................................................................... 78  

Glossaire .......................................................................................................................... 82  

Annexes ........................................................................................................................... 84  

Table  des  illustrations ...................................................................................................... 90  

Table  des  entretiens ......................................................................................................... 92  

Table  des  matières ........................................................................................................... 93    

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L’habiter temporaire des mobilités d’affaires dans un espace urbain : l’exemple de Lyon, une métropole régionale en construction.

En quoi l’habiter temporaire des mobilités d'affaires favorise-t-il le développement du tourisme d'agrément catalyseur de la métropolisation d’un espace urbain ?

Par Cathy Dede sous la Direction de Maria Gravari Barbas    Résumé Parce que le monde bouge et que les personnes se déplacent de plus en plus, et vite, les sociétés contemporaines se structurent autour de mobilités plurielles. Du déplacement professionnel aux loisirs, du résident permanent au résident temporaire, la ville est un nœud urbain où s’entrecroisent des mobilités plurielles qui vont habiter le territoire suivant des trames complexes. L’enjeu de la métropolisation est aujourd’hui la principale préoccupation des grandes villes françaises qui souhaitent se hisser au rang des grandes métropoles internationales dans un contexte hyperconcurrentiel. Les mobilités d’affaires sont des personnes qui se déplacent pour des raisons professionnelles et pour des durées de séjour plus ou moins longues pouvant entrainer l’utilisation d’infrastructures dites touristiques. L’exemple de Lyon, 2ème agglomération française en pleine construction métropolitaine souligne une activité économique essentiellement tournée vers les mobilités d’affaires. La ville affiche pourtant une augmentation de sa fréquentation touristique…En quoi l’habiter temporaire des mobilités d'affaires favorise-t-il le développement du tourisme d'agrément catalyseur de la métropolisation d’un espace urbain ? Des pratiques touristiques convergentes (hébergement, restauration) aux dispositifs spécifiques (diversification de l'offre, aménagements et stratégie mise en place par les institutionnels), l’appropriation du territoire des mobilités d’affaires semble amorcer l’émergence de nouvelles polarités touristiques. L’interrogation principale est de savoir si l’habiter temporaire des mobilités d’affaires permet la réalisation de nouveaux espaces urbains à vocation touristique Dès lors, plusieurs questions peuvent être posées : Existe-t-il un tourisme urbain des mobilités d’affaires ? Si oui, quelles sont ses spécificités ? Enfin dans quelle mesure ce tourisme urbain spécifique peut-il générer des nouvelles polarités touristiques et participer à la construction métropolitaine ? Summary Because the world is changing and people travel more often, and faster, contemporary societies are structured around plural mobilities. From business travel to leisure, from the permanent resident to the temporary resident, the city is an urban node of intersected plural mobilities following complex frameworks. The challenge of metropolisation is now the main concern of French cities that wish to join the ranks of major international cities in a highly competitive sector. Business mobilities are people who come for professional reasons for a shorter or longer duration, which can cause the use of so-called touristic infrastructure. The case of Lyon, the second largest French city under construction, emphasizes a metropolitan economic activity strategy focused on business mobility. Yet the city has an increase in tourist numbers... In what way can business mobility promote the development of leisure tourism, catalyzer of an urban space metropolisation? From converging tourism practices (accommodation, catering) to specific tendencies (supply diversification, and development strategy implemented by politics), the appropriation of the territory by business mobilities seem to initiate the emergence of new touristic poles. The main question is whether the temporary stay of business mobilities allows the production of new urban spaces dedicated to tourism. Therefore, several questions can be raised: Is there an urban tourism business mobility? If so, what are its characteristics? Finally to what extent specific urban tourism can generate new touristic poles and participate in the Metropolitan development? Mots clés Mobilités / Déplacement professionnel / Loisirs / Tourisme / Mobilités d’affaires /Habiter temporaire / Lyon / Métropolisation / Espace urbain / polarités touristiques / Aménagements / Tourisme urbain / Contexte hyperconcurrentiel.